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La nécessité logique et Ia logique formelle Nil sequitur geminis ¢ partieularibus unquam. L'une au moins des prémisses d'un syllogisme doit étre universelle. Quelle est la fonction de la prémisse universelle dans chacune des trois figures? Puisqu'il s'agit ici de logique formelle, rappelons préalablement que le formalisme seolastique n'est plus recevable aujourd'hui, La logique fermelle peut toujours se définir l'étude des propriétés . formelles des jugements et des raisonnements; mais par propriétés Formelles nous devons entendre les relations logiques internes qui ‘constituent la pensée elle-méme et non pas laspect extérieur et ‘comme le contour qu'elle présente revétue de son expression verbale’ ‘Ainsi, au Tiew de définir les figures par la place du moyen terme dans les prémisses, nous les définissons par la fonclion de ce moyen terme, La fonetion du moyen en explique fort bien la place; mais la place n’en fait pas comprendre Ia fonction. Le moyen terme est? ‘dans la premitre figure, un genre, dans le seconde un earaelére, dans la troisitme un sujet. 1. Par exemple, Is Lopiqve de Port-Royal dstermine i Uste de tou fs modes possiice du splogime en noutrant que, des 2 ~ 61 eombinaeons que peuvent eroupéee par tor, ee qualze keiLres A.E,LO, tle groupes sont exclus per tlle igls tel par telie nutes i bien quill reste en tout dix modes com Eliente, dont trols appurtennent a plusieurs Ngowe, savoir EAE (Gelaent, 19) (Cesta, 3"), AHT (Butlly1y-~ Daisy 33 — BIO (Perio ie; — Festina, 26, 35. On obtient sina toos les moder de sylogisine, mals on n't pas ‘éneire dans tn seul risonnement, on pas eomsidaze ua’ seul instant Une ation logue. ‘2 Ceat bien cela que roviennent let definitions @’Acistote, Cest seulement ‘apris avoir enonee in elation logique entre les trols termes qui ajotte, comme tne emarque aesidentelle et accesaite, que, dans In premiere gue, fe moyen ft aves moyen par sa. position fun yhyonen woroy, TAR AGL 25936 Non seulement West moyen par an fonction logigue anir les deux auties ‘TOME crv. — 4927 {0 IL et 42) a 302 [REVUE PuILosoPRIQUE Dans la premiére figure, le moyen terme est un genre, le petit terme un sujet, le grand terme un attribut, La mineure range le sujet S, en entier (aac) ou en partic (lv atye), dans le genre M Si Yattribut P est affirmé universellement du genre M, il doit étre affirmé du sujet S en entier (barbara) ou en partie (dari); si attri but P est exclu universellement du genre M, il doit étre exela du sujet $ en entier (celarent) ou en partie (ferio). La fonction du syllogisme de la premitre figure est done d'appliquer un principe général A un sujet, individu ou espéce, contenu en entier ou en partie dans le genre. Ce principe doit étre sans exception; car, s'il en admetiait quelqu'une, le sujet auquel on V'applique pourrait étre précisément cette exception, Dans la seconde figure, le moyen terme est un caractére, Ie petit ‘terme un sujet, le grand terme un genre. Le syllogisme de la seconde ‘igure est toujours un syllogisme de classification. Sa fonction est Gexelure (car la conclusion, dans cette figure, ne peut étre que negative) un sujet S d'un genre P, soit parce qu'il n'a pas un carac- tire M que le genre posséde universelement, soit parce qu'il a un earactére M universellement exclu du genre. Dans la troisiéme figure, Ie moyen terme est un sujet; le grand et le petit termes sont deux attributs, La conclusion, toujours particuligre, exprime une-simple possiblité : qq S est P; qq S n'est pas P. Ou bien deux attributs peuvent se rencontrer ensemble, termes, mals, en outre il est placé au milieu. 1 eet done moyen dans les deux ‘ot, mals le premier sens est le sel gui Imports. Draileuts cote Post ‘onest due dex qu'Anlstote ne ait par, comme nou Ast By oA for By mats bien :Fattribut Biconvient au sajet A, wo B Ondoys:c@-A. Da ie gree Garis. tote, ig moyen terme, dans la premlre figure ae trouve aus, tas quavee rote langage, fl occupe dee postions estsenes = sub-pras "Tout M est P Siest De mame, pour tes deux autres figures, aprds i déiniton para fonetion 2" gure ‘Spacey ch Blow LAn, AB2039. Comme it ext dou fois anbuty cot pour ‘ous 'le dernier de ehique prémisse; ll en est le premler pour Arlote parce {qu énonce uns propasiian en commengent par Tattsbat, 3° ‘Tiers Bc ule Few pb cay dapany Eoyaroy #2 Biren 1 An, AB, 28015. A. Rappelong qu'un sujet (Gnouencvon) ert pas nécssaiement ine substance ou sujet singulier. Une espece dun genre est un set dont i genre et atu, ‘Tout jugement gneral eet un Jugement hypothedique dont Toeouteaen oo Vhypothtse (aya est, dans le gree attgue de Vepoque darstote et de Plton, le su parfait past sll de ofqau Gronsiavr est synonyne donee) LE petit terme est toujours, dans la I figure, Te cus Spécial a singlier sequel on Epplique une see B. GOBLOT. — 1A Nécessiré LociouE #Y LA LOcIQUE FoRNELLE 323 par exemple dans le sujet Mf dont ils sont tous deus aflirmés, Pun au ‘moins universellement; ou bien V'un des deux attributs peut se rencon- trer sans Vautre, par exemple dans Ie sujet M dont un est affirmé Yautre nié, Can an moins universellement. Le syllogisme de la 3° figure est, comme on I'a remarque, la réfutation par Cexemple’ Seule le premigre figure est proprement et directement démonstra~ tive, Elle a un réle capital dans le raisonnement déductif : elle fait la nécessité logique des conclusions. Car le raisonnement. déductif est une construction dont toutes les opérations constructivessont réglé elles ont pour régles des propositions antérieurement admises; 'appli- cation de chacune de ces propositions au eas que Fon considére se fait (Saul une exception qu’on verra tout & Pheure) par un syllogisme de la premitre figure, Ce n'est pas tout & fait pour cette raison qu’Aristote considére les syllogismes de la premitre figure comme « parfaits » et ceux des deux autres figures comme « imparfaits? », car Aristote n'a pas considéré le syllogisme comme jouant un role dans le raisonnement déductif; ila cru qu'll était Iui-méme le nement déductif, Ila vu cependant quelque chose d'approchant, & savoir que seul le syllogisme de la premire figure manifeste directe- ment et positivement Ia névessité logique, <> Sveyzztov; c'est pourquoi il semble attacher une si grande importance & Ia réduction dos deux autres figures a la premiére au moyen de certaines transfor- mations telles que la conversion d'une proposition et I'interversion des prémisses (quand on convertit la conclusion). Cette réduction est sans doute fort légitime et il est vrai que, si le syllogisme donné est correct, Ie syllogisme obtenu Te sera aussi; mais le syllogisme obtenu n'est pas l’équivalent du syllogisme donné et ne peut pas lui etre substitué, car il ne proave pas la méme chose, ne répond pas a la méme fin, ne saurait remplir Ja méme fonction dans le raisonnement. Aristote appelle syllogisme parfail « celui qui, les prémisses une fois admises, n'a pas besoin qu'on leur adjoigne quelque chose @’autre pour mettre en évidence la nécessité », 1 An. A. I. 24 b 23: shay pl aby adi evddoyisuin oy prbevig Day npostehueray naph ch 4 La prewve par Fezemple nest valable que pour rfuter. 2 Gas termes dvavistote nant plus guere en wage, fl era pouvoir employer Vexpression aploplames imparfaie dans un sens in pet dierent (Trate de Log F HOtH). 3 AEvOE puiLosopsiace anguive spc od gaviva s dveyxaioy), eb syllogisme imparfait «celui qui ‘besoin d'un ou plusieurs autres principes qui sont, ilest vrai, néces- saires en raison des termes qui les composent, mais queles prémisses n’énoncent pas » (deehi 82 rev mpuoBeducvoy 9 fide § shedvon, & doe phy Snupnate 5 15 Omoneytéver Spay, 03 why eDaqerat Bd npendews). En effet, les deuxitme ot troisitme figures ne sont propres qu’ réfuter. La seconde réfute une erreur de classement. (Vous faites de la chauve-sourisunciseau, dela baleine unpoisson, Non, la chauve-souris n'est pas un oiseau, ear elle a des mamelles et les oiseaux n'en ont pas (Cesare); car elle n'a pas de plumes et les oiseaux en ont (Camestres). —Non, la baleine n'est pas un poisson, ear elle a des poumons et les poissons n'en ont pas (Cesare); ear elle n'a pas de branchies et les oissons en out (Camestres).) La troisitme figure réfute une erreur @induction (Vous prétendez que deux termes sont incompatibles; voici un exemple ott ils se rencontrent ensemble; vous prétendez quills sont constamment unis; voici un exemple olt un est présent, Yautre absent). Ces syllogismes qui ne sont que des réfutations, Inissent, il est vrai, Ia place libre & la démonstration de la vérité, ‘mais ne nous fournissent pas cette démonstration’. Nous voyons bien que Ia baleine n'est pas poisson, inais qu'est-elle? Nous voyons. bien qu'une prétendue loi est fausse, mais quelle est la vraie loi? Ce ne sont pas les prémisses de nos syllogismes imparfaits qui peuvent nous I'apprendre. I nous faudra recourir & d'autres pré= misses: npochapSaveyivoy roy. La deuxitme et la troisiéme figures servent & la démonstration par Vabsurde, qui consiste & démon- trer une proposition parla réfutation de sk contradictoire. La troi- sitme figure, en outre, peut aussi réfuter ou éliminer par exposition de concept (dxGtee). Exposer léxtetrx) un concept, c'est considérer part quelqu'un ou quelques-uns des cas singuliers ow spéciaux (Cestadire des exemples) qu'il subsume; on vérifie ainsi que deux attributs peuvent se trouver joints ou se trouver disjoints. ‘Mais ce mest pas IA la démonstration positive et directe qui ‘manifeste 1a nécessité logique (gav¥vae vo Svuynaiey), Ajoutons que, s'il est vrai, comme nous le prétendons, que la nécessité logique est Pe abn Bx xn #8 dpe S208 Tifoe eagle dela 60 fy colo oxtaae uibeyonst wie ap ivan coos. « Dl fant les completer en Talsant appel & E. GOBLOT. — 1A NICESSITE LocQUE EF 1A LociOUE FORMELLE 325 1a nécessité de ce qui se construit par des opérations dont aueune n'est arbitraire, la démonstration indirecte (ou par Fabsurde) et la réfutation par Fexemple (qui, &elle seule, ne prouve que la possibilité non Ia nécessité) peuvent intervenir dans la démonstration directe et positive lorsque celle-ci comporte Mélimination de quelque hypothtse. Ainsi done, pour faire un syllogisme, il est nécessaire, dans cha~ ceune des trois figures, «utiliser comme prémisse un principe sans exception. Or une proposition universelle peut exprimer deux choses : une névessité logique ou une relation constante, un jugement apodictique oa un jugement universel assertorique. Cette distinction se traduit méme dans le langage. Le jugement universel peut s'énoncer soit au singulier soit, au pluriel. Au pluriel (tous les S sont P,— tous les hommes sont mortels), c'est un jugement simplement universel, une relation constante, qui n’aumet pas exception, une loi, le résultat d'une induction, et par conséquent une connaissance empirique. ‘Au singulier (tout $ est P, — lout homme est morte), c'est une vérité nécessaire, une connaissance rationnelle, qu’on ne saurait rier sans absurdité : 1a mortolité est conséquence logique de la nature humaine, Lorsque le jugement universel est énoneé sous Ia forme d'une proposition hypothétique, il peut s'exprimer par si fou par quand. Exprimé par si, it signifie wne nécessité logique, une connaissance rationnelle (sl p est vrai, q est vrei). Exprimé par ‘quand vu toutes les fois que, il signifle une relation constante, une connaissance empirique. La vie, selon Bichat, est l'ensemble des forces qui résistent & la ‘mort. Il est impossible que cette résistance soit indéfiniment triom- phante, parce qu'elle use les organes; il arrivera nécessairement un ‘moment oit les puissances de mort ’emporteront sur les puissances 1, Clest-bdite'sous g2 veltable forme. Pour qu'un jugement universe soit catigoriquec faut quid cot singobler ou collet. St le sajet ect un terme sin- (gular, I jugement ts peot tre qu'universel; sl est un terme colectifyU ext {Gta ek nom Seucel ct ve justi par éaumération exhaustive, non per ndcton, {in jugetoent general ne peut else eategorique que dans son expression verbale ica cetegorique pour le. grammairien, mals hypotnaigue pour Te Ygieiem, ‘Tout tome eaf moet sige of ext homune, x eat marl. 6 AEVOE pmiLosormianR de vie, Liimmortalité est une impossibilité physiologique comme le ‘mouvement perpétuel est une impossiblité mécanfque : la mort est eonstquence de la vie. Voila le jugement apodictique, En fait, beaucoup <’hommes sont morts, qui en leur Age mar, étaient pleins de vigueur et de santé. En fait, la vie humaine ne s'est jamais prolongée au deli d'une certaine limites rien n’autorise A penser que ceux qui sont présentement vivants échapperont au sort commun. La vie aboutit eonstamment & la mort. Voila le juge- ment universe! assertorique. La méme distinction vaut pour les propositions particuligres, Quelques hommes sont sages, au pluriel, signifie que la sagesse se rencontre, en fait, chez plusieurs hommes. Quelque homme est sage, ‘au singulier, signifie que, Ia nature humaine comportant la raison, il est possible, en droit, qu’un étre humain fasse et dise des choses raisonnables. Le jugement particulier exprime, dans le premier cas, accident (il arrive que...), dans le second, la possibilité logique (il n'est pas absurde que...) laquelle possibilité subsisterait encore alors quon n’en surait aucun exemple de fait!. Ce qu etloglqvement ncaa est en ft univers gu ext logement inpone ne rencontre jamais masa repro: then'tt pas vale Preguament Tuniveal per coniede Grameen dela ntcsts mas cesig qu petatlnre une tos bute probable ne surat dover omalerigurenserent txt Une gular toujours vr, Janis dees at pas te prove rigaewse del we Cel re Sity's dane une lotre 10000 numéro bin dey personnes ne vondront prendre alle ae pave qlee pre en 10000 pore ql elo dee, nun numéro te que ©860 psce q Ste ete sng gus tous es ssn de 6, Cependest la probable de sortie tage et de-yrfyy pour cacun der 1. a6 Lacheliernimait pas los jugementsformelés sous Ia forms pluriele dans les exarmplen de loglque formelias il repreait Peeve gol dint + Tous le Tome sont mors, —qucipes hommes sont apr al ies de Tost homme eet ‘mortal, quelque homme at sage, substiivan la connaissance cmpirique It Conassanee rationnele. Mis og no sauve pas ln connaissance, ralonnele jer un simple changement verbal ot Je ryllogame ext parfltement waable Snoneé aves des jugements pluie. . GOBLOT. — 1 NécESSITE LociOUE eT LA LOCIQUE FORNELLE 387 16000 numéros et elle est gale pour tous. Il y a une chance sur 10.000 que ce muméro gagnant soit 6 666 et 9999 chances que ce soit un autre numéro; mais il ya 9 999 autres numéres. Ily @ done aussi 1 chance sur 10.000 que ce soit fel autre numéro. Comme 6.686, chacun des autres numéros piésente une singularité : celle d'etre prévisément ce numéro-la et non un autre. La combinaison de phénoménes qui, dans les limites de_nos expériences, a présenté les apparences d'un ordre constant, d'une Joi de la nature, peut étre comparée au muméro 6 668 qui présente, Jui aussi, une apparence d'ordre et semble avoir été formé d’aprés une rigle. Ce que nous a montré notre expérience était une combi- naison possible entre tun nombre eonsidérable n de combinaisons également possible, Nous evion chances de la rencotrer et = chances d’en rencontrer quelque autre, La régularité fortuite ‘qui donne Vilusion dea loi n’avait qu'une probabilité extrémement petite, tandis que la probabilité de quelgue combinaison inréguliére était irs grande. Mais 1a probabilité de le combinaison réguliére était aussi grande que celle de chacune des combinaisons possibles, Ainsi la possibilité qu'une hypothese qui s'est vérifige dans toutes les experiences connues, si nombreuses soient-elles, ne soit cependant pas une loi nécessaire et que l'accord de toutes ces experiences soit lun pur effet du hasard, ne peut jamais étre écartée a Ia rigueur. ‘Mais cette probalité est d'une petitesse qui échappe & toute mesure et & toute appréciation lorsque les expérienees ont été judicieuse~ ‘ment conduites, entourdes de ces précautions minutieuses qui ont justement pour but de réduire les chances de régularite fortuite, et {que la science s'est confirmée elle-méme par ses applications et son propre progrés. Mais 'inferiorité de la connaissance empirique sur la connaissance rationnelle n'est pas dans leur inégale certitude. Car ily a une limite & notre sensibilllé é Tincertlude et ce seuil est rapidement franchi. Bien que la loi de Newton, qui est un produit d’induction, soit une hypothése vérifiée par Mobservation, bref une connaissance empi- rique, et qui ne peut prétendre, par conséquent, qu’d une tris haute probabilité, tandis que 'incommensurabifite du diamétre avec la elr- conférence est une conclusion déductive, une nécessité logique, dont Ja certitude ne risque pas d’étre jamais ébranlée, cependant notre 398 [REVUE PuicosoPmIDE confiance en I'une est aussi grande que notre conflance en T'autré; ‘car nous ne sommes pas plus capables de discerner une si haute probabilité de la certitude absolue que nous ne sommes eapables de discerner par a simple vue une différence delongueur d'un dixitme de millimétre entre des barres métalliques d’environ un métre, ‘Mais quand méme Puniversalité d'un jugement ne serait absolu- ‘ment pas douteuse, elle n'équivaudrait pas a la nécessité logique, parce qu'elle ne la jait pas connaitre: elle en est ‘seulement le signe. Ellela dénonce, elle ne la manifeste pas. L’universalité prouve l'exis- ‘tence d'une nécessité cachée, et qui demeure cachée quand ton existence est prouvée. Nous savons que tous les corps? s'attirent, Puisqu’ils s'attirent tous et toujours, nous supposons qu’ils s'at~ tinent nécessairement, mais nous ne savons pas pourquoi ni com- ‘ment. Entre I'idée de corps et d'idée d'attraction il y a une relation de fait, mais nous n'apercevons pas de relation intelligible telle que Yune apparaisse comme la conséquence de l'autre. L’attraction ‘st aussi clairement définie qu’il est possible par la formule : ceussions une définition du corps, que cette définition pat, commecelle deV'attraction, s'exprimer par une formule et que de la formule du corpsse déduistt algébriquement a formuledeY'attraction, Poureelail faudrait avoir de la matitre en général une definition telle que les definitions des deux espéces de matidre, Ia pondérable et 'impondé- rable, pussent en etre tirées par spécification, e'est-A-dire par la détermination de quelque élément qui est indéterminé dans la definition du genre. Ainsi la définition du triangle isoctle est une spécification de la définition du triangle : le rapport de grandeur de deux edtés, qui est quelconque dans la définition du genre devient, dans Vespice, Io rapport d'égalité. Or est justement l'attraction qui est la différence spécifique de In matitre pondérable ou corps. Siles éléments de la définition du corps étaient des grandeurs mest- ables — et il faut qui en soit ainsi pour qu'on arrive & Vintelli- aibilite veritable, — cette définition s'obtiendrait en attribuant des 4. Adopter cot énoncé de la lo attraction, cast néserver le nom de comps ‘aux corps pondérabies et lo Tefuser& la tualitre impondarsbl, en sorts que Tether est matitre, mais non pes corps, E, GORLOT. — 14 NECKSSITE LOGIOUE ET LA LOGIQUE FoRNELLE 329 ‘valeurs déterminées on comprises entre des valeurs limites détermi- nées & des variables qui, dans la definition de la matiére en général, peuvent recevoir des valeurs queleoaques!. Or nous savons que 1a ‘transmission des ondes lumineuses et électro-magnetiques exige tun coefficient d’élasticité qui ne se rencontre en aucune matiére pondérable et que c'est Ia principale, disons plutot I'unique raison (le est d'ailleurs excellente), que nous ayous d’admettre existence de Véther, L’élasticité est done une proprieté generale de la matitre et Jes deux espéces de matiére, la pondérable et l'impondérable, se Aistinguent par les limites déterminées entre lesquelles sont compris leur coefficients d'élasticité. Puisque la matigre qui transmel les ‘ondes lumineuses est imponderable et que les corps, qui, en raison de leur coefficient d'élasticité, sont incapables de Ia transmettre, sout tous pondérables, il semble qu'il doive y avoir une relation, peut-ttre prochaine, peut-ttre trés lointaine, entre Yattraction et Felasticité®, Mais eette relation ne nous est pas eonnue. Les relations nécessaires, que dénoncent, mais ne dévoilent pas les relations constantes, ne sauraient apparaitre & notre esprit, dans eet exemple, que grace & une théorie de la constitution de la matigre que nous sommes sans doute encore loin de posséder. En quoi done consiste cette nécessité logique, qui est I'idéal de tout savoir humain et & laquelle l'empirisme ne renonce que par déseapoir de Vatteindre? Pour Platon, I'Ame voit Vintelligible comme l'eil voit ta lumitre : crest le théorie de intuition inteltectuelle. Mais cette intuition de intelligible ne saurait étre un événement passager : c'est l'apercep- tion d'un objet qui est et ne devient pas par ua sujet qui est et ne devient pas. La connaissance discursive, In dialectique tend vers YVintelligibles ele ne saurait Matteindre, L'ame tant qu'elle est unie Aun corps et assujétie au devenir, est réduite & 1a connaissance discursive. En cette vie, etle ne voit pas I'intelligible; elle I'a vu dans une vie antérieure et c'est seulement par Ie lent et pénible 1. Ain, sa et 6 ont deux cote d'un tangle, Fappeletrangle ocd (out Ariangle dans lequel f= 1. ‘2, La dificult se compligue encore de la queslon des corps transparent, 00 REVUE PutunsoruiquE effort de la dialectique quelle retrouve quelques souvenirs épars une science oublige. Le scepticisme de la Nouvelle Académie est «ja plus quren germe dans I'Académie Ancienne : c'est In dernitre philosophic de Platon. I.a reminiscence et la dialeetique ne sont que es aspirations; en cette vie, nous devons nous contenter d'une science qui est un vido: éyec et dune vertu qui est une Oetxpoipa. Aristote se débat pour s'affranchir du Platonisme dont il a été nourri; il n'y parvient jamais tout a fait. Il réintigre la rhétorique dont Socrate et Platon avaient été les adversaires irréductibles, et il Vassimile presque & cette dialestique que Socrate et Platon Iui ‘opposaient : 'une et autre ont pour fin levraisemblable, le probable. ‘Bien diflérente est la démonstration, adic, dont les tathémati ‘ques ui fournissent le mode. Elle ne se contente pas dobtenir Vassentiment d'un interlocuteur (‘yooyet); elle fait connaltre la névessité logique (nogave:

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