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Francophonie au féminin Et si les femmes se faisaient entendre... ? 'O la francophonte et les femmes a inoritaires. Les femmes ivictimes, représentent la moi Elles doivent étre protégées contre les discriminations et les violences auxquelles elles peuvent étre exposées, mais leur avenir leur appartient. Elles doivent avoir accés aux mémes opportunités que les hornmes, que ce soit dans les domaines, économique ou. social. Il ne peut y avoir, en effet, de dévelop- pement ni de gouvernance durables sans une implication effective des femmes, qui constitue plus, de la moitié de la population des pays franco- phones. Telle est la position de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de I’humanit Ce sont elles, les artisanes décisives d'un développement solidaire et durable. Des femmes La Francophonie Marche mondiale des femmes, Bamako, Mal, 2008 comme tant d'autres. Des femmes qui luttent chaque jour au sein d’ONG, d'associations représentatives de femmes ou d'institutions chargées de |'égalité, contre les discriminations fondées sur le genre. Pour construire, porter et partager avec elles cette indispensable culture de l'égalité, "OIF a congu des programmes spécifiques, dédiés & la mise en ceuvre effective de l’égalité de traitement, dans tous les secteurs de la vie économique et sociale et a tous les niveaux de décision. Parce que l'égalité entre les femmes et les hommes est aujourd’hui un enjeu incontestable de la modernité. Cette brochure donne la parole aux femmes et illustre engagement de 'OIF en leur faveur. Elles teémoignent Mama Koité Doumbia Vart et la maniére de se faire entendre Elle préside Femnet*, un réseau d’'ONG panafricain qui couvre & la promotion du développement et des droits de la femme en Afrique. Militante malienne des droits humains, elle méne depuis plus de 30 ans un combat sans merci contre les violences et les discriminations & Vencontre des femmes, et ne se prive pas d'interpeller les politiques sur les questions de promotion et de droits des femmes. « Notte activité de plaidoyer auprés: des Etats est essentielle, On invite le gouvernement sur les questions qui nous préoccupent et nous venons avec des argumentaires construits. Le gouvernement explique ses cifficultés et en place des recommandations ». Simple en apparence, encore faut-il en avoir les moyens tant techniques que financiers. « Avec I'accompagnement de I'OIF, nous avons produit un manuel de formation des formateurs aux techniques de plaidoyer, distribué & toutes nos ONG partenaires, afin d'améliorer les aptitucies des femmes dirigeantes du Mall Un véritable vivier de formatrices avule jour : 25 dans le droit civil et politique, 25 dans le droit économique et culturel et 25 dans le droit des affaires. Ainsi armées, nous avons pu monter des campagnes de sensibilisation et de communication sur les droits des femmes. La plus importante peul-étre, celle sur le mariage forcé, avec les communicateurs. traditionnels, ces hommes chargés de célébrer les mariages en Afrique. C’était notre cible. Plus de 200 communicateurs venus de partout ! Et nous avons réussi. Ils ont jurés quils ne feraient plus de matiages de files avant 18 ans. Aujourd’hul, malheureusement, le code I'a ramené a 16 ans...» *Résoau des formes aticeines pour lo développement ot la communication Justine Diffo Plus de femmes en politi Adéle Safi Kagarabi Un soutien médical, psychologique et juridique Directrice exécutive du Conseil des organisations de femmes agissant en synergie (Cofas - Bukavu, République démocratique du Congo), lauréate du Prix de la Femme de la Francophonie, Adéle Kagarabi dénonce le viol comme arme de guerre. Détruire les femmes pour humilier l'adversaire, pour les chasser de leur territoire ou pour propager délibérément le VIH/Sida : telles seraient les véritables raisons de ce crime, utilisé par les hommes pour sa puissance de destruction psychique et ‘communautaire. Présidente du Comité Consultatif de la société civile auprés d’'ONU-Femmes, juriste, enseignante de droit a 'université de Yaoundé Il (Cameroun), Justine Diffo méne avec « More Women In Politics »*, des actions résolues pour inviter les 52% de femmes camerounaises & faire entendre leur voix dans les instances politiques, publiques et diplomatiques. « Nous formons les femmes a prendre conscience de leur pouvoir, de leur leadership. Nous formons surtout les candidates issues de toutes les formations politiques, a chaque échéance électorale. Les femmes ont tendance & reculer et & laisser les hommes en téte de liste. Nous leur disons : Non, vous n’étes pas des demi-étres. La démocratie se construit avec les femmes. Aujourd'hui, grace a I'appui de l'OIF, nous engageons des actions de plaicoyer vers les pouvoirs publics pour la création dune loi sur la parité et d'un observatoire des violences faites aux femmes au Cameroun. Notre spécificité, c'est que notre réseau — plus de 2000 femmes impliquées ~ est transparti, Nous sommes les seules & pouvoir conciler les femmes du parti au pouvoir et les femmes de l'opposition Parce que nous avons compris que les femmes, quelles que soient leurs chapelles politiques, ont exactement les mémes problémes. C'est une cause nationale mais aussi et surtout, une cause universelle ! » Plus do yes on politique - Réseau de soution a la particivation poltique dos femmes « Aujourd’hui, prés d’un milion de personnes déplacées sont réfugiées au Sud-Kivu et on ne compte plus les exactions perpétrées a l'encontre des populations. Les viols et des Violences sexuelles s‘intensifient les femmes ont besoin d’étre protégées. Grace au programme d’appui global intié par 'OF d&s 2009, nous accompagnons les femmes et les files victimes de violences sexuelles. Nous luttons avec acharnement contre impunité de ces orimes at sensibilisons les communautés et les familles pour permetire la réintégration sociale des victimes souvent fortement marginalisées, Depuis 2009, nous avons ainsi pu faire bénéficier 818 femmes et files victimes de violences sexuelles et 636 femmes et files vuinérables d'une prise en charge médicale, d'un accompagnement psycho-social et d'un soutien juridique ». Progresser sur la voie de l’égalité entre les femmes et les hommes L'OIF mobilise le mond francophone epuis son adoption en 1979, 185 Etats & travers le monde — parmi lesquels tous les pays membres de I'OlF - ont ratifié la Convention sur V'élimination de toutes les formes de discrimination a 'égard des femmes (Cedef), seul instrument juridique international a caractére obligatoire dans le domaine des droits des femmes. En 2000, les chefs d’Etat de la planate se sont nouveau engagés, a travers les Objectifs du millénaire pour le développement (OM), pour |'égalité des sexes et V'autonomisation des femmes Senstblisation de jeunes adolescentes aux questions de santé, Bérin, 2013, (Objectif 3). Pourtant, a ce jour, dans de nombreux pays, le statut politique, économique et social des femmes est toujours inférieur celui des hommes. LOIF a mis en place un suivi des engagements nationaux relatifs & la Cedef et poursuit un dialogue constructif avec les gouvernements pour la restriction et la levée des réserves qui ont été émises par ces derniers LOIF s'engage également pour la promotion et la protection des droits de la femme dans les situations de confits et de post-conflts. L’atteinte a lintégrité physique et psychologique des femmes se perpétue en effet bien au-dela des confits, a travers la stigmatisation sociale, les grossesses non désirées et limpunité dont jouissent leurs auteurs. Les femmes subissent en outre un dommage supplémentaire lorsqu’elles ne sont pas admises @ particiver aux plans nationaux ou internationaux de consolidation de la paix aprés les conflts. C'est pour renforcer leur réle dans les parlements que OIF appuie le Réseau des femmes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, leur permettant d'échanger leurs expériences et de bénéficier de formations. Partenariat OIF-ONU-Femmes Vers un changement réel dans la vie des femmes et des filles Signé le 21 mai 2012, l'accord de coopération entre 'OIF et ONU-Femmes (Ientité des Nations unies pour I'égalité des sexes et Vautonomisation des femmes) vise le renforcement mutuel des initiatives et des projets a intention des femmes dans les pays francophones, L'accord prévoit notamment des actions en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes et de leur participation ala prise de décisions politiques. II met en exergue le plaidoyer pour légalité et ation de l’égalité des genres dans le développement durable. ‘Abdou Diout, Secrétate génésl de a Francophonie et Michele Bachelet, Drectrice Réunion d'information, Hoa Binh, Vietnam, 2009 Renforcer les organisations de femmes Des organisations de la société Civile, notamment de femmes: francophones et d'institutions nationales ciblées, sont renforcées dans leurs capacités d'action et d'organisation collectives autour de la lutte contre les discriminations et les violences fondées sur le genre. Pour leur permettre dassister et de participer a des rencontres internationales et régionales, des formations méthodologiques et thématiques sont organisées. Une préparation leur permet de mieux faire entendre leur voix et de défendre leurs positions. Soutenir les femmes et les filles victimes de violences iolences faites aux femmes : toutes les sociétés y participent. En dépit des efforts considérables déployés par de nombreux pays du monde pour lutter conte la violence a l'égard des femmes, cette violation fondamentale des droits de la femme persiste Depuis 2005, plusieurs Etats enregistrent une augmentation du nombre de cas signalés, Les femmes autochtones, jeunes, rurales ou appartenant une minorité ethnique sont les plus vulnérables aux formes graves de violence. Malgré leur multiplication, les initiatives entreprises pour lutter contre la violence a I’égard des femmes sont souvent incomplétes, ephémeres et rarement bien coordonnées. La pénurie de ressources requises pour mettre en ceuvre les mesures existantes demeure un des obstacles majeurs. La persistance dlattitudes et de comportements perpétuant des stéréotypes négatifs et les inégalités entre les sexes enttave considétablement la prévention et I'élimination du problgme. Souvent imputables au manque d'informations et diinstruction, ces comportements se traduisent par la stigmatisation des victimes et des survivantes, notamment par leurs proches. Les femmes ont ainsi besoin de lois fortes, appuyées par une application et une prévention appropriges. Des programmes qui changent la vie des femmes ermettre aux ‘communautés rurales et périurbaines les plus défavorisées de prendre en charge leur propre développement, tel est ‘objectif du Programme francophone d'appui au développement local (Profadel) qui accorde une importante particuliére aux femmes. ‘Au Sénégal par exemple, un projet avicole implique 750 personnes (dont 99 % de femmes) permettant de générer des revenus pour les femmes mais aussi d'accroftre leurs Formation professionnelle et tech des emplois alaclé a difficulté pour les Etats en matiare de formation professionnelle, c'est de déterminer le besoin en emploi de lours économies. parce qu'il y a ce mur entre 'Etat et l'économie, les premidres victimes sont les femmes. C'est au Cameroun et au Gabon que OIF a expérimenté des programmes d'étude originaux, destinés a former ces femmes technicionnes. Plutét que de siintéresser aux secteurs ol! une approche p. capacités managériales et entrepreneuriales. ‘Au Rwanda, l'accent est mis sur le développement de la filére porcine au bénéfice de 1400 éleveurs, dont prés de 800 sont des femmes. Autre exemple, au Togo, les populations impliquées ont sélectionné des projets liés a.'amélioration de l'aco’s potable et a I'assainissement ; 16 538 personnes, dont 54 % de femmes, ont ainsi bénéficié de plans de développement locaux qui s'intagrent dans une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. L’appui au développement local : airey| eye) leau les femmes sont fortement représentées, I'OIF a choisi ceux de exploitation minidre et de la transformation agro-alimentaire. Aprés consultation des ‘empioyeurs sur les opportunites de recrutement, OIF a congu des programmes d’accompagnement des Etats pour leur permettre a! élaborer des programmes d'études pour des postes de techniciennes (exploitation miniére au Cameroun et transformation agro-alimentaire au Bénin) Ces formations concernent un potentiel de demandeuses d'emploi extrémement vaste, cos deux sectours faisant partie des bassins d'emploi les plus demandeurs. ieux formaliser ses Micro, petites et activités, monter moyennes entreprise dossiers de des formations pour financement auprés mieux les gérer des institutions, assurer la visibilité et la viabilité de son entreprise... Depuis 2009, date a laquelle I'OIF s'est associée au Bureau international du travail pour lancer la méthode Germ plus de 400 femmes de neuf pays d'Afrique de I'Quest (Bénin, Burkina Faso, Céte d'Wvoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) ont été form: a la gestion de projets et au management des normes et de la qualité, notamment celui des produits alimentaires qui constituent l'une des grandes fii@res dans lesquelles elles évoluent. OIF:des actions concrétes pour les femmes EP cacti) Cece Changements climatiques : les femmes v en premiere ligne eae icy es difficultés des femmes acoéder aux ressources, la restriction de leurs droits, la réduction de leur mobilité et de leur participation aux prises de décision les rendent plus vulnérables aux changements climatioues. Lagriculture et la sécurité alimentaire sont particuliérement touchées, vu la contribution estimée des femmes dans ce secteur. Les inégalités entre hommes et femmes affectent la canacité des femmes a faire face. En Asie, les femmes sont 14 fois plus susceptibles de mourir au cours d'une catastrophe naturelle essentiellement en raison des contraintes culturelles. OIF sensiblise ses pays membres & prendre en compte les besoins spécifiques des femmes dans les négociations internationales sur le climat. Le premier réseau de femmes intervenant dans ce secteur a été mis en place en 2011 sous l’égide de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD). ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE Direction de la programmation et de I'évaluation Ditectrice : Mme Hary Andriamboavoniy Programme Ej genres : Mme Dilek Elveren 19-21 avenue Bosquet. 75007 Pars, France T. +88 [0}1 44 37 82 00 www.francophonie.org = cmssom la francophonie

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