You are on page 1of 44
oe kais SAiED ALGERIE DOSSIER Me ND Dg Peutil changer —El-Farrach, Pétrole & gaz nn la Tunisie? prison VIP Le 16 octobre 2009, Cecelia te eel a) Aiiicesesscoame se 1-10) |ie ls OE a ade a pouvoir, dans un contexte marqué par les interrogations Ease clae RT Qua-t-il fait (eRe eee Ce que je crois Samedi 19 octobre Béchir Ben Yahmed bby@jeuneafrique.com Pronostic réservé e peuple a-t-il toujours raison? Ses choix sont-ils forcément les bons? Beaucoup le croient et yvvoient la justification de la démocratie; exemple tunisien, qui se déroule sous nus yeus, extol V'illusuativn de ce postulat? * Les trois quarts des votants, dont 90 % des jeunes, ont donné leur voix, le 13 octobre, & Kais Saied. Ils ont ainsi fait de cet homme hors normes, né le 22 février 1958 - deux ans aprés Yindépendance -, le président de a République pour les cing ans qui viennent. Kais Saied a obtenu deux fois plus de voix que n’en avait ra sembié, il y a cing ans, son pré- décesseur, Béji Caid Essebsi (dit BCE). adoncété d'une certaine maniére plébiscité, surtout parla jeunesse, et Yon ne peut qu’étre impressionné par cet exploit. Kais Saied est ce qu’on appelle un « outsider ». Né la politique en 2011, il aura bient6t 62 ans, maisn’aexercé,jusqu‘ici, aueune fonction publique. Cest un pro- fesseur de droit constitutionnel ala retraite: il a un parcours ori- ginal, est intégre et formule des idées bien a lui, dont certaines sont tendance anarchiste, uto- piste ou néo-kadhafienne. Sans parti ni députés, il s'est entouré de jeunes a la recherche d’un guide ou d’un chef de file; certains le suivent inconditionnellement. Suudiscuuisest uliérent nals ardu, ce qui a constitué sans aucun doute l'un de ses atouts. En un mot comme en mille, le futur président de cette démo- cratieen rodage qu'estla Tunisie est un personage atypique: & ce jour, nul ne sait comment il va présider aux destinées de son pays, ni avec qui il vale faire. Personne n’a lu de lui ce qui pourrait s’apparenter a un programme. ° Sai été impressionné, bien sii, par le raz-de-marée électo- ral en faveur de cet homme au langage parfois prophétique, qui plaide pour « plus de révolu- tion », répéte qu’« une nouvelle étape de la révolution est néces- saire » et qu'il est « le garant du changement ». ‘Mon premier réflexe a été de me dire que, gravement décus par le personnel politique qui a pris en charge leur destin & partir de 2011 et qui s'est révélé incapable de sortir la Tunisie de Yomiere, les électeurs tunisiens on choisi un homme nouveau, hoanéte, hors du systéme. C'est logique, et méme trés bien. Na position est de lui accorder unpréjugé favorableet, d'ici asix midis, dele jugersursesactes, sur sa taulére drexercer le pouvolr et sur la qualité des femmes et de: hommes qu’il aura installés auzcommandes avec lui. Sera-t-il transfiguré par le potvoir comme cela arrive sou- vert? Que révélera-t-il de lui- mame qu'il n’a laissé jusqu'ici traasparaitre? I ne sera investi qu’a la fin de ce nois, n’habitera sa fonction quen décembre, ne prendra ses marques qu’au début de 2020, si bien que l'on ne saura quel pré- sident il sera que vers la fin du premier semestre de 2020. Tira-t-on alors de lui que s'il paise la premiére année il ira loin? * Gn sait fort peu de chose sur lui sur son entourage et sur ses idées. Fen conclus pour ma part qu cet homme est encore « une éngmeenveloppée de mystére >. Tonconnaiten revanchel’état dupays aux destinées duquel isa présider et la nature de la Corstitution dont il hérite. Ce que je crois On aimerait, pour lui, pour la Tunisie et pour ce qu’elle repré- sente dans le monde, qu'il réus- sisse, Pourtant l'analyse la plus optimiste conduit 4 un pronos- tictrés réservé. Lexpérience Kais Saied aune trés faible chance de fonctionner; elle peut mémesus- citer des turbulences sociales. 1) Les six derniéres années du président-dictateur Zine el- Abidine Ben Ali, de 2005 42010, ont été médiocres sur le plan économique: ayant mangé son pain blanc, le pays a commencé alors vivre sur ses acquis. Evil continue a stagner, faute d'investissements et de pro- ductivité, Les dépenses de Etat se sont considérablement alourdies, "industrialisation a régressé et 'endettement a plus que double, approchant la baie de 100 % du PIB. Vinflation est galopante et le pouvoir d’achat du Tunisien moyen en est grignoté mois aprés mois. Au total, sur le plan écono- mique, la Tunisie a perdu, au cours des quinze derniéres années, ’avance et l’aisance quelle avait pu acquérir durant les décennies précédentes. Son prochain gouvernement prendra donc les rénes d’un Etat qui n’a plus aucune marge de manceuvre financiére, au moment oit s'amorce un net ralentissement de la croissance mondiale. Comment fera-t-il pour redresser le pays, obtenir qu'il produise plus et mieux? 2) Le systéme politique dont il hérite et qu'il ne peut modifier a dja révélé son inefficacité. Les élections qui viennent de seteniront montréquelopinion rejette ce systéme et cherche le salut en dehors de lui. Mais il est toujours la, plus émietté que jamais, aussi parle- mentaireet bicéphale qu'il 'aété jusqu’ic 3) Les islamistes tunisiens et leur parti, Ennahdha, qui Yont voulu et en profitent au détriment du pays, demeurent sa composante parlementaire centrale. Ils ont voté au second tour pour le président élu et s'ef- forcent, comme ils Vont fait par le passé avec succes, dese rendre indispensables au bon fonction- nement d’un systéme qui leur convient. * 4) Dans ce systéme, le champ d'intervention du président Kais Saied, élu par prés de 40% du corps électoral, se réduit a la diplomatic et Ala défense. Gérée par un chef du gou- vernement autonome, la poli- tique économique et sociale lui échappe. Comment pense-t-il en répondre devant les Tunisiens? 8) Professeur & la retraite, wayant jamais eu a exercer le pouvoir, le nouveau président tunisien est, disons-le, inexpé- rimenté, Ila tout a apprendre de sa nouvelle fonction de chef de Etat. Inévitablement, il décevra, Ceux qui entourent sont pour 1a plupart tout aussi inexpéri- mentés. Ils ont pour eux l'atout de leur jeunesse, laquelle a aussi seslit Sauront-ilsapprendre de leurs erreurs? Voudront-ils les corriger? + On dit communément, a rai- son, que tout est possible en politique. En loccurrence, il faudrait un miracle pour que cela marche; Verreur est interdite, les taton- nements sont proscrits. HUMOUR, SAILLIES ET SAGESSE Pour vous faire sourire, grincer des dents — ou réfléchir-, ic, chaque semaine, une sélection subjective, la mienne, de ce qui a été dit ou écrit au cours des sicles par des hommes et des femmes qui avaient des choses intéressontes ou drdles a nous dire, BBY. Situ n’espéres pas, tune rencontreras pas inespéré. Dans es temps de révolutions, con ne trouve d’habileté que dans lahardiesse, et de grandeur que dans 'exagération, Les pauvres ne savent pas la chance quils ont: sis savaient ce que cacotte cher d'étre riche! Lexpérience, ce n'est pas ce qui arrive 6 quelqu‘un, cest ce que quelqu’un fait avecce qui lui arrive Aforce de chercherla perfection de la statuette, on fini par li couper la téte. Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux quiles regardent sons rien foire. Albert Einstein lIn’ya que le travail pour y arriver, est pour ca quion n'y arrive pos. MI Courir aprés les femmes nva jamais foit de mal personne. Cest les rattraper qui est dangereux. Cre Blamer ce qu'on ignore est un traitde novice MERI EDITORIAL Marwane Ben Yahmed Y@marwanesy Un nouveau Gabon ? eauicoupaété ditou éerit-et BSN souvent n'importe quoi! sur l'état de santé d’Ali Bongo Ondimba (ABO), victime d'un accident vasculaire cérébral ilyatout juste un an, lorsd’un séjour en Arabie saouidite, et sur les conséquences dle sa maladie sur le fonctionnement de I’Etat gabonais. En son absence, bien des informations difficilement vérifiables ont circulé. Elles n’étaient souvent quedes infox savamment dis- tillées par ceux aui y avaient intérét soit pour régler d’obscurs comptes, soit pour se protéger des violentes luttesde pouvoiren cours. A’époque, ileétait trés difficile ¢'y voir clair dans le théatre d’ombres de Libreville. Passe encore que les makayas se soient perdus en conjectures et aient inondé les réseaux sociaux des theses les plus farfelues. Mais comment jus- tifierles confidences «desource sire » susurtées par nombre de chefs ¢’Etat africains avant detrouver de complai- sants relais & Paris? Le plus souvent, on tentait de nous convainere que le séjour terrestre d’ABO touchait a son terme. Parfois, on nous annongait de terribles rechutes. Quand on ne sait pas, que lon n'est pas trés sir, ou que Yona facheusement tendance prendre ses désirs pour des réalit mieux vaudrait s‘abstenir de tout commentaire, non? Voici donc, avec le recul néces- saire et au terme d’une minutieuse enquéte, ce que ’on sait de cette extraordinaire séquence qui a boule- versé le Gabon de fond en comble. It est parfaitement exact qu’Ali Bongo Ondimba a été victime d'un grave AVC. Si grave qu'on se demande par quel miracle ily asurvécu. La rapidité de la prise en charge et la qualité des soins qui lui ont été prodigués y sont assurément pour beaticoup. Nul doute que si faccident avait eu lieu & Libreville, le cours desévénementsen efit été changé. I est également vrai ‘quABOs‘en remet plutot bien, quiilse soumet Aunedure rééducationet un régime drastique quilui a fait perdre unetrentainede kilos. Surleplandela motricité comme de?’élocution, il pro- gresse vite et beaucoup. En espace de auelaues mois. ila troauéson fau- teuil roulant pour une simple cane. Désormais, n'a plus besoind’aucune aide pour se déplacer, et il sexprime normalement. Au prix, sans doute, dépisodiques efforts de concentration que seuls de plus prés, méme s'il semble mala- drdt de le dire de maniére aussi abrupte, on peut se demander si son AVC aura finalement pasété un mal potrun bien, Ravageur « reset » Conment analyserle grand ménage aucuel il a procédé dans son proche enburage sinon comme la volonté de ‘out reprendre de zéro, de tirer toutes les legons de cette décennie aucanrs de laquelle tant anra été pranis et si peu tenu? Certains ont ‘ars nul doute payé leur comporte- ‘ment indélicat quand, aullendemain deson accident, ils avaient crumort. Moment de panique générale au cours duquel meee elec aman Le rns Certes, physiquement, momentoil d'un. Et lesa parfois inci- ASojzeseelamisrhs on|epensit Seeman ip treindre une rigoureuse ffaibli qu‘Mli a fallu choisir entre plu- hygiene de vie, se mon- sieurs lieux de convales- crpricecsccraicage, (TMEBGINE Coca: mata comme Surleplan psychique,en Ge fermet. —_ le suggérait avec insis- revanche, ilm’arien perdu. deses facultés. Lauteur deses lignes, quile connait depuis plus de dixanset!'a interviewe A maintes reprises, s'est entretenu avec ii récemment, dans son bureau ‘du Palais du bord de mer. Il peutdone en témoigner: ABO sait pertinem- ‘ment d’oit il revient, etn’arien oublié du passé, qu'il s'agisse de petites conversations anecdotiques ou d’évé- ements marquants de son parcours depuis dix ans (lire pp. 22-25). Sans doutelerecul auquel ila étécontraint lui a-til permis de procéder A une salutaire introspection. A y regarder tance Mohammed VI, ou Londres, un choix méticalement et familialement plus judicieux? Le « Patron », comme ils, Yagpellent, absent, personne n'était plts en mesure de tempérer les farouches luttes de clans au sommet. ‘Tovtes les lignes rouges qu'il avait fixtes ont été allegrement franchies. Mas le couperet présidentiel a fini pars‘abattre, La liste des fidéles de layremiére heure mis au ban donne Je tburnis. Ravageur « reset » destiné areprendre la main maintenant que sa convalescence, sur laquelle il sest longtemps concentré, est achevée, mais aussi A corriger une situation malsaine qu’il a lui-méme, par son tempérament, contribuéa créer. Mauvaises habitudes Le chef de I’Etat accordait sa confiance, parfois de maniére aveugle, fixait le cap et la stratégie mais déléguait autant que possible dans une forme de management plus adapté au monde de Yentreprise qu’a celui d'un Etat comme le Gabon, oit Jes mauvaiseshabitudes sont tenaces. Les chausse-trapes, lestrahisons et le culte de Targent facile sont ici presque ‘unsport national. Ali BongoOndimba a longtemps refusé de l’admettre, maisa finalement dit se rendre al'évi- dence. Dans I'armée de ses partisans, tropdesoldats se sont crus autorisés & faire n'importe quoi, surtout pendant Je premier mandat. Tropd'erreursont été commises, y compris sur le plan stratégique (comme s’attaquer aux intéréts francais de maniére aussi maladroite). Trop d'argent sest vola- tilisé (la dette publique culmine a plusde5000 milliards de F CFA, alors quelle ne dépassait pas 4000 mil- liards & la fin du régne de son pére). Lautorité et le contréle ont été large- ment déficients. Beaucoup ont pris Ja « gentillesse » du chef pour de la faiblesse. D'autres n‘ont simplement pas été lahauteur desattentes placés eneux. ABO aaujourd’hui pris ses respon- sabilités. En tant que chef de I’Btat, i] assume les errements passés. Et a tranché. Laurait-il fait sans son AVC et le triste remake tropical des Borgia qui s‘est ensuivi? On nele saura natu- rellement jamais, mais il est permis d’en douter. Une chose, en revanche, ‘ne fait aucun doute: c'est paradoxale- ‘ment au moment oit on le pensait le plus affaibli qu'il fait preuve dela plus grande fermeté, La nouvelle équipe au Pouvoir, au premier rang de laquelle Brice Laccruche Alihanga, son direc- teur de cabinet, sera-t-elle plus per- formante que la précédente? Si elle n’apas compris le message et n'est pas consciente de la nécessité de respecter les régles du jeu, ce serait vraiment désespérer...10 Sommaire 3 Cequeje crois par Béchir Ben Yohmed 6 Editorial par Marwane Ben Yahmed PROJECTEURS 8 Confidentiel homme de la semaine Filipe Nyusi, ingubmersible 1410 choses a savoir sur Mounia Meddour, ralisatricefranco- algérienne Comme le temps passe... Le match Jodo Lourenco 4s José Eduardo dos Santos Esprits libres FRIQUE SUBSAHARIENNE Gabon Lart dict de la rupture RD Congo Rencontre avec... Delly Sesanga, déput et secrétaire général «Ensemble pourle changement Géte d'ivoire Lu, candidat Tribune Ousmane Sanko: la diagonale du flow Sénégal Vasc’ de Mansour Faye s BRE By ae * tranquil MAGHRER fs MOYEN-ORIENT ‘Tunisie Au-dessus de la maiée ‘Maroc Cure diamincissement Algérie Bc VIP blues rune Les dermiersfeux diun systéme aux abois ‘Yémen Qui est Abdelmalek al Houthi? ECONOMIE 52 Finance Standard Bank sort de son pré carré Saa8 jeuneafrique Fondo Deciren Yhed Bevin cm Merten ht mbioeaeiieom ie por ene true circu de cin: ‘eae coup frongonsoscon ‘So sols, ‘saiondievetiane cm eekaes Talis N01 tran etree Foc: 135 (520000) deleme ngs (au: Sraoer Stumctiscem mene cond (prsonmeraa/ Dice snk: bere aed Diftusion We presents etabonnements Tanase eres, ee ew sunen SS ehaasowzs 57 Tetes daffiche 58. Construction Le francais NGE veut se faire un nom en Afrique 60 Affaires déciassées 61 Aéronautique Pleins gaz pour les héritiers de Bombardier Tribune Comment fore de hatellerie tun levier du développement DOSSIER PETROLE & GAZ 64 Sénégal-Mauritanie «BP sera prét a démarrer exploitation en 2022! » CUTURE(S) & LIFESTYLE 86 Tendance ete haute 90 Lactualité des classiques Chaka, de Thomas Mafolo ‘91. Cinéma Champ de lutte 92. Spectacle vivant Pas fini de rigoler ‘94 Musique Coup desirocca ‘sur la scéne électro: 96 Littérature De ‘autre cOté de 'horreur GRAND FORMAT 99. Mauritania Alter age VOUS & NOUS ‘129 Le courrier des lecteurs 130 Postscriptum Aboarenes: Me Ser her 25008 or srs neous Tears connorsrt Brwesinve om intent sour (Gartsoraee ‘enmunesion) Seven e13 ton se ste aks (4301960 ‘Daloneszooe2s ‘33 onaiowas our: lace) apne Sep tren erin porte: Dep gal ston isso as ae PROJECTEURS RE CONFIDENTIEL Politique Biya, l'homme pressé Comme il ’a promis A Emmanuel Macron, le 10 octobre & Lyon (JA n° 3066), Paul Biya veut rapide- ‘ment trouver une solution a la crise anglophone. Lors de la prochaine se: sion parlementaire, traditionnelle- ment consacrée a examen de la loi de finances, son gouvernement devrait présenter un projet de loi prévoyant une « décentralisation accrue » ainsi que Voctroi d'un statut spécial aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. A Theure ott nous mettions sous presse, le chef de I’Etat camerounais refusait toutefois encore de faire lihérer leséces- sionniste Sisiku Ayuk Tabe. Iin’en espére pas moins apaiser la diaspora, au sein de laquelle fopposant Maurice Kamto compte de nombreux soutiens, Selon nos sources, Biya aurait accepté de suivre les recommandations du «grand dialogue national »s'agissant de Vinstauration d'une double natio: nalité et la création de circonscrip- tions pour les Camerounais de Vétranger avant les législatives de février 2020. Un remaniement gouverne- mental devrait avoir lieu aprés les élections. Sur ce dossier, Biya avance en terrain miné, certains, dans son propre camp, voyant d'un mauvais ceil une éventuelle ouverture opposition, Réunisautourde Ferdinand Ngoh Ngoh, le secré- taire général de la présidence, ils slactivent a bloquer toute réforme du code électoral - que réclame Maurice Kamto-pouvant favoriser une percée du camp adverse lors des prochains scrutins, Les partis alliés du RDPC (au pouvoir), comme P'UNDP, de Bello Bouba Maigari (ministre du Tourisme), et le FSNC, 'Issa'Tehiroma (ministre de l'Emploi), ont de leur cété fait en sorte d’obtenir des gages quant & leur maintien au gouvernement. Enfin, Paul Biya est confronté & la montée des tensions dans le Sud sa région d'origine, notamment & Sangmelima, oit des émeutes a carac- tere ethnique ont éclaté le 9 octobre. Son neveu, Louis-Paul Motaze, qui devait assister, les 10 et 11 octobre & Paris, a la réunion des ministres des Finances dela zone franc, est rentré en urgence au Cameroun: il ne voulait pas laisser André Noél Essiane, le maire de Sangmelima (qui ambitionne dentrer au gou- vernement), gagner du ter- rain dans son fief. SECRETS DE PALAIS BURKINA-FRANCE VIDE INQUIETANT Le10 octobre, é Lyon, Roch ‘Mare Christian Kaboré ‘fait port a Emmanuel ‘Macron de sa préoccupa tion concernant le vide sécuritaire dans certaines zones du Soum, province du Nord frontaligre avec le Mali a donc demandé un ‘oppui acru de la force Barkhane (patrouilles nnjnintes, couverture ‘oérienne, aide au rovitallement..) dans ces zones afin quelle ‘ide Yarmée burkinabe ‘en reprendie le contre, TUNISIE VERS UNE COALITION? Aucune mojorté ne s'étant dégagée a Assemblée des représentants du peuple ‘issue des léisiatives du 6 octobre, exécutif risque dese heurter a des difficultés de gouvernance. Deux ports, le Mouvement «du peuple, de Zouheir ‘Maghraoui, et le Courant démocrate, de Mohamed Abbou, tentent doncde créer avec cfautres partis représentés au Parlement (Ennohdha, Al-Karama, Tahya Tounes, Errahima..) ‘une coalition de soutien au président Kais Saied, qui recueillerait plus de 125 voix sur 217, Objectif Gviter une crise politique. COTE DIVOIRE UN PASSEPORT TRES ATTENDU Les autoréswoirennes assurent quel délance du passeiort « vert » (ordinaire) de Guillaume Soro sutun cours normel. Le candidat la présidentelle, qui a rompu avec Alassane ‘Quattarg s'est plaint de ne pas favoirrecu alors quill en ait fait a demande au consulat en Froncele22 colt. Mais ce délel parait ong la dernide fois que Soro avait fait une demande simile avait obtenu son nouveau ttre dans lajourné:. C’était le 11 février denier, au lendeman de sa démission forcée de la paésidene de Assemblée. Un posseport n° 18ATS3659, qu'il assure avoir égaré depuis: ilvoyageionc avec son passeport diplomatique. ADO et le « cas Gbagbo > gm Danslescercles du pouvoir, le«cas Gbagbo»estaucentredetoutesles ata CT) Te) start 4 attentions. A la fin de septembre, Sansan Kambilé, le ministre dela | Ghee cy Justice, et Alassane Ouattara (ADO) ont recu Jean-Pierre Mignard et | pee -an-Paul Renoit. les avocats deI’Ftat ivoirien. Lesautoritéspensent |Join lS eae anlaan que le fait que Fatou Bensouda, la procureure dela CPI, ait fait appel | MilleieteIeieces (ecu goit de 'acquittement de Laurent Gbagbo relancera la procédure judi- ec tee ear ciaire suffisamment longtemps pour que T'intéressé ne puisse rentrer | (eyuimaeMelscel ties at de sit6t a Abidjan, oil pourrait peser sur la présidentielle de 2020. UEMca m0 Elles esperent par ailleurs obtenir sa neutralité dans cette lection. | TEueuyee dae eget tue Plusieurs émissaires ont fait passer des messagesen cesensaGbagbo, | WNaul rials (ee tuen aly dont plusieurs proches, comme Ahoua Don Mello ou AssoaAdou, Jz=elicui ar ot einen ont été approchés. Lex-prisonnier de la CPI, qui s'est fixé pour priorité de regagner la |GRMere Rea coisas ucts) COte d'Ivoire, souhaite établir un contact direct avec ADO. Réclamant |UGreyerueetan aca aut des indemnités d’ancien chef d’Etat, ainsi que la réhabilitation de ses Set a résidences du quartier de la Riviera (Abidjan) et deson village de Mama eee ret (Ouest), il fait valoir qu’il avait, pour sa part, dédommagé Ouattara, eet en 2007, de la destruction de sa résidence de Cocody-Ambassades, & laquelle s'étaient livrés les « Patriotes » en 2002. 3 eee aia! Pee its cell folly MAURITANIE Por ailleurs, en juillet 2018, ute information judicioire a été ouverte ‘OULD BOUAMATOU N’EST PAS SORTI D‘AFFAIRE contre X pour blanchiment,ncel de blanchiment dabus de biens Les opposonts Biram Dah Abeid ct Sidi Mohamed Ould Boubacar —__sociauxeet fraude iscole. Sur base de ce dossier, dont instruction ‘ont demandé cu président, Mohamed Ould Ghazouani, quilesa | est en cours, onze commissioisrogatoiresvsant homme daffires requs au début d'actobre, arét des poursuites engagées par Etat | ont été envoyées, Simultonenent, une plainte pour biens mal ‘mauritanien contre homme doffores Mohamed Ould ‘acquis a été déposée contre Culd Bouamatou, & Paris, pr Bouamatou. Ghazouani a répondu a ses hates qu'il ne pouveit ‘ois ONG: deux ouritaniemes, ui se ont depuis désistées, et influersurle cours de justice, Ould Bouamatou estsousle coup | Avocats sans frontéres, de Giles-William Goldnadel. homme dedeux mandats daret internationaux émis par Nouakchott doffcires conteste toutes cesaccusations. 10 CEEAC UBREVILLE ALAMANCEUVRE ‘lain Claude Bilié-By-Nas ‘ochevera satournée des ches dftoten encom. ‘rant Féli Tohisekedi ‘Xinshaso, au début de novernbre. Leminstre gaboncis des Affaires étrongeres présentera au chef de tat congolas la réforme de a CEEAC, que le Gabon, quipréside en ‘cemoment forgonisa tion, sounaite mettre en ceuvre. 16 octobre, Brazzaville istest entretenu avec Denis Sassou Nguesso, quilui co assuré aul serait présent lors du prochain sommet, prévu en décembre a libre ‘ACP. ENCORE EN LICE Quiserale nouveau secrétaie général des pays ACP, en mars 20207 Pour lection, en décembre, trois candidats restent en lice: la Molawite Brave Rona Néisale,directrice de programme & la AO, Tadeus Chifamba, ‘ombassadeur du Zimbabwe auprés du Benelux et deI'UE, et Georges Chikoti. Ce demier est actuellement ‘ombassadeur d”Angola ‘en Belgique. Io surtout {6 le ministre des Relations extérieures de son pays de 2010 4 2017 ~ledemier dela présidence de José Eduardo dos Santos. PROJECTEURS CONFIDENTIEL Diplomatie & réseaux Alpha en mode riposte ‘Tout en déléguant & Ibrahima Kassory Fofana, son Premier ministre, le soin de ‘monter en premiere ligne et de coordon- nerles actions officielles, Alpha Condé a suivi heure par heure dans son palais de Sekhoutoureya le déroulement des mani- festations de opposition & Conakry et dans plusieurs villes de province, les Met 1Soctobre (9 morts, selon un bilan officiel). Convaincu davoir affaire a une tenta- tive d'insurrection ~ sous le couvert de protestations contre sa volonté présumée de briguer un troisiéme mandat en 2020 - destinéeale renverseren quelquesjourset pilotée par ses adversaires Gellou Dalein Diallo et Sidya Touré, le président gui- néena pris lui-méme les principales déci- sions, comme le confinement de ces deux derniers dans leurs résidences respectives et la consignation de Varmée dans les casemnes. Le 15 octobre dans l'aprés-midi, il a convoquéune réunion decrise, alaquelle ont participé Rachid Ndiaye, son ministre conseiller spécial, et I'équipe voire filnéesen Haiti ouau Mozambique. de communication de la présidence. Au menu, notamment: comment répliquer lamuttiplication, sures réseauxsociaux, de fake videos présentant des images de manifestations censées se dérouler & Conakry, mais en réalité « recyclées », Afin destructurer cette riposte média- tique, in document de « contextualisa- tion decmanifestations organisées par le PNDC [iront national pour la défense de 1a Consitution]» a été diffusé en interne, le 18 ocobre. Karim Wade sera-t-il rejugé ? Privé de la possibilité de faire appel de sa condamnaion pour enrichissement illicite, prononege en 2015, Karim Wade pourrait-il étre rejugé at Sénégal? Au début de 2019, dans une note verbale adressée au Comité des droits ce 'homme de FONU, lesautorités sénégalaises envisageaient déja ce scénario ainsi que elui d'une indemnisation de l'an- cien ministre, dont un groupe de travail onusien avaitestimé la détention «arbitraire ». Une position officialisée & Genéve, les 14 et 15 octotre, en réponse au rappel a ordre adressé un an plus tot att pays pour avoir enfreint le Pate international relatif auxdroits, civils et politiques. « Le Sénégal ne refuse pasd'indemriser Karim Wade » condition que celui-ci se rapproche de la juridiction compétente pour « déterminer l'ampleur du pré- judice », aindiqué le directeur des droits humains au ninistére sénégalais de la Justice. Dans ses déclarations, la délégation a par ailleurs ajoité que « le Sénégal est conscient de la nécessité de revoir et de modifier ensemble de: juridictions qui ne prévoient pas de recours », ouvrant implicitement la voie a une révision. 1 RD CONGO BIENTOT LA PAIX ENTRE KABILA ET KATUMBI? Des membres du « clan des Katangais »(ressortissants de lex Katanga) tentent de réconciier Joseph Kabila, ancien président, ‘ovec Moise Katumbi, 'un de ses ‘opposants les plus virulent, rentré ‘ou pays en mai. Les deux hommes, ‘qui furenttrés proches, sont criginaires de cette ancienne province, ‘Selon nos sources, cette initiative <émane de cociques du PPRO, le parti de Kabila, dont Katumbi o 68 membre usqu‘a sa démission, fen septembre 2015. Parmi eux, Jean Mbuyu, ex-conseiller spécial dde Kabila en matire de sécurité, et élestin Mbuyu, quifut gowverneur ‘OU Maut-tomam. ces derniers ont consulté certains proches de Kabila cet de Katumbi, qui se sont tous dts favorables & cette idée, Des contacts prélimingires ont ensuite 6 établis en toute confidentialité. Joseph Kabila, fen ABIY AHMED cule Nobel de ton en faveur de to réconclia. my LEMMA MEGERSA ‘Son ministre de la Défense, Exprésident de Oromia, une des régions les plus peuplées du pays, do Abiy Ahmed est origina. Vice- psdent de FOrganisation dnocratique des peuples Oromo, que Girige le Premier ministre. Ava present pour la primature en 2018 SHIMELIS ABDISSA Son ancien directeur de cabint. A succéd6&ce posted Fitsum Agere, lun autre fdele du Premier mitre, cujourd"hul ambassodeur oux Etats-Unis. Depuis avi, présie la région de Oromia, oii est le reais ¢Abiy Ahmed. DDEMELASH GEBREMICHAEL 2 Directeur du National intelligence and Security Service depuis juin. r lly aremplacéle général Aden Mohomed Ahmed, nommeé chef ‘ état-major de frmée oprése déces de Seare Mekonnen. ‘ecresponsoble au bureau aeservces de renseignement en Oromia, IRMA BIRR Son conseillerpourles quests économiques, en particulier pour les réformes. A été ministre du Commerce et de Findustrie (200-2010), puis ombassodeur aux tats-tnis. A également présidéleconsell ‘Fadministration de fa Banqu nationale éthiopienne. GABON-FRANCE BGFIBANK MARQUE UN POINT Le15 octobre, le tribunal de commerce de Paris s'est décloré incompétent dons fain qui oppose la société e-Doley Finance, du Gabonois Emest Akendengue Tewelyo, {2 BGFIBonk Gabon, que défend NM Martine Cholay. La premiére reproche la seconde voir exploité sans autorisation sa techno logie brevetée pour mettre cu point, 6 la finde 2015, une solution de paiement et de transert par mobile. Elle rélame plus de 7 millions euros au titre des préudices. Le juge Bertrand Pelpel a estimé que, e-Doby ayant « échoué ¢ démontrer que la France [était] le lieu du fait dommageable », le dossier devait étre plaidé au Gabon. Une décision que e-Doley, défendue par M Erie ‘Moutet, conteste désormais devant lo cour oppel de Paris, arguant notamment que solution mabile de 8GFIBank est fonctionnele sure sol francais. FRANCE STORAS'ENVA Benjamin Stora va démis- sionner de la présidence du ‘Musée national de histoire de immigration, 6 Paris, qu'il occupait depuis 2074. I Yo at scvoircette institution, le 10 octobre, lors d'une réunion du Conseil drientation,cinsiqu’a IEhsée.Lhstorien explique qu'il entend avoir la (de « poursue ses activités de recherche et décriture au moment oi se produsent des bouleverse- ments dans les pays du monde orabe et méditera nen», Lenom deson suceesseur nest pas encore connu ” « Beyoncé est venue & moi parce que ‘des fermmes mont plébisitée et que la presse a parlé de mes création. Cequiestimportant, pour moi, cest de ploire& des femmes comme vous etmoi. » ‘Adama Ndiaye, stylist sénégolaise «Le pivilége blanc, cest dene pos ‘voto penser asa couleur de peau ou ‘quotidien. Es fitertoge la couleur des sparadraps, nterroge le fait quils sont pensés pour es personnes bianches quiles utilisent sans avoir 8y penser au quatidien.(..]Cenfest pos tune discrimination violente mais... un rappel permanent ma couleur de peau et au fait que jene rssemble pas {la mojorité.» Rokhaya Diallo, cctvste antiracste et feminste francaise «Saluer le fit que fon vous restitue votre lberté, oprés neuf mois de detention injustifée, ilégole, {lo suite d'une arrestation arbitraire? Je ne vos pas un geste ou un acte ‘demagnanimité quelconque. » ‘Maurice Kamto, ‘opposant camerounais DN Filipe Nyusi, ’insubmersible Malgré un bilan en demi-teinte 2t 'énorme scandale de la dette cachée, le président mozambicain a été réélu haut Ie main. ‘Mantéme soumaré Lélection était jouée d’avance, mais Filipe Nyusi aura quand méme réussi créer la surprise. Le 18 octobre, alors que les résultats définitifs du scrutin, organise trois, jours plus tot, n’avaient pasencore été annoncés, les chiffres provi- soires de la Commission natio- nale des élections créditaient le président sortant d’une large vic toire. Certes, son parti, le Frelimo, domine la scene politique depuis 1975. mais. si les premiers chiffres, seconfirment, ceseraune véritable revanche pour cet homme qui avait peiné a s'imposer lors de la prési- dentielle de 2014 Dans les mois qui ont précédé le serutin, beaucoup avaient soul gné la faiblesse de son bilan et les divisions qui minaient le Frelimo, menagant d'affaiblir ses positions. Cela n’avait pas empéché Filipe Depuis 2016, le chef de Etat apis soin dese dstancie de son prédécesseur, Amando Guebuzo. Nyusi d’afficher sa confiance, e15 octobre. « Que le meilleur gxgne! » avait-il lancé — bravache - Ala presse alors qu’ll avait été run dbs premiers a se présenter dans son bureau de vote, & Maputo. Pots-de-vin Hasard du calendrier, le proces d: Jean Boustani débutait le len- demain matin A New York, aux Eats-Unis. Tout un symbole, Piisque ce Libanais est au coeur dune affaire qui a empoisonné le Premier mandat ce Filipe Nyuel Ancien agent commercial de la é Pris un groupe de costruction navale, Boustani pisse pour étre le« cerveau» d'une fmude a 2 milliards de dollars (18 million d’euros). Il est accusé davoir été le maitre d'ceuvre de la iste cachée du Mozambique: dés 2011, il aurait imaginé, avec trois binquiers du Credit suisse, un montage financier complexe pour permettre a Maputo d’emprunter cette somme. La justice amé caine Yaccuse aussi d'avoir verse des dizaines de millions de dol- lars de pots-de-vin a des officiels ‘mozambicains pour Yobtention de contrats au bénéfice de sa société en2013 et en 2014. Les faits se sont déroulés pendant Je mandat du président Armando Guebuza, le prédécesseur de Filipe Nyusi, ministre de la Défense au moment des faits, Mais ils ont été rendus publics en avril 2016, soit deux ans aprés I’élection de ce dernier. La révélation de cette dette colossale et illégale (130 % du PIB), dissimulée au Parlement et aux bail- bien organisé » en dépit de nom- breuses irrégularités. Face Filipe Nyusi,son principal adversaire, Ossufo Momade, candi- datdelaRenamo, pouvait-lrécolter autre chose que des miettes? Une chose est sfire: le chef de I'ex-ré- bellion a eu du mal a tirer parti du discrédit jeté sur le président sor- tant. Ifaut dire que Momadea assis avec difficulté salégitimité dans son propre parti, dont il a dd prendre la téte au pied levé aprés la mort de son leader historique, Alfonso Dhlakama, en mai 2018. Ses détrac- teurs lui reprochent aussi d'avoir prioris¢ la négociation d'un accord avec le Frelimo plutot que d'avoir réellement tenté de le défier dans les urnes. leurs internationaux, A ses ‘igné en aotit, cet accord a été une catastrophe . prévoit Vintégration pour le Mozambique. concitoyens, des combattants de la Elleluiacotité l'aide du i Renamo dans les forces FMretlaplongé dans WOPLOMIS joer rénationaleset une sévére récession, unavenir te retour du parti - qui Bien que soupgonné pourrait avoir remporté d’avoir, lui aussi, été radieux, certaines provinces lors impliqué, Filipe Nyusi boosté par des scrutins locaux qui a survécu a la tem- i se sont aussi déroul péte.lIsestlancé dans [4 Production ie crab ~ dans le une grande tournée gaziére. jeu institutionnel. des provinces et siest engagé & lutter contre la corruption et la fraude. Une maniéte de reprendre la main, mais aussi de se distancier de son ancien mentor, Armando Guebuza, sans le soutien duquel il n'aurait pas été élu en 2014. Nouveau souffle Malgté la remise en cause de salégi- timité dont il fut victime a son arri- vée au pouvoir et l'effet désastreux duscandale dela dette, Filipe Nyusi adonc su profiter de la« machine» Frelimo, qui fixe les régles du jeu électoral depuis prés de qua- rante-cing ans. Selon les observa- teurs, le parti a largement dominé tune campagne électorale marquée par de nombreux incidents vio- Jents. Sice climat de tension laissait craindzele pie, ilsont aussi évoqué tunserutin «globalement calme et Quoi qu'il en soi Filipe Nyustespere tour nerla page de ce premier mandat en demi-teinte. Il compte beaucoup, pour donner un nouveau souffle sa présidence, sur la province de Cabo Delgado, située dans le nord du pays. Cesta que d'importantes réserves de gaz, susceptibles de générer des recettes estimées & 1,5 milliard de dollars par an des 2022, ont été découvertes. Certes, C'est 18 aussi que le Mozam combat une insurrection jihadiste quia fait plus de 250 morts depuis, 2017. En juin, le groupe Etat isla- mique revendiquait pour la pre- miére fois une attaque commise dans la région. Mais la menace n'a pas paru altérer 'optimisme de ‘Nyusi, qui n’a pas manqué de pro- mettre aux Mozambicains un avenir radiewx, boosté par la production gaziére. Ee ait ELIUD KIPCHOGE Uathlete kényan estle premier homme passer sous a barre mythique des deux heures au © manthon, Lexplot sst produit le ‘Ratobre & Vienne, mais n’a pas été hhonologué par IAAF. HAJAR RAISSOUNI Lajournaliste marocaine condamnée 6 un an de prison pour avortement ilégal et relions sexuelles hors mariage o &té ‘gracée par leo. Ele a été libérée en méme ‘eros que son fiancé et 'équipe médical. 5 qu) RIDA AL TUBULY =\)) tomiltontetibyenne pourla =/) paix, dont forganisction Together We Build tencourage In pwticinatinn doc fommes A eécalution duct dans son pays, figure danse Top 10 des BBC 100 Wornen 2019 », 3 TORBJORN TORNQVIST Curwor son entreprise de négoce en matiéres premires, 1 été condamnée parla justice suise pour coruption. Le Suédois devra ‘pay 85 milions d'euros pour des fits iés {se activités au Congo et en Cote d Wore. ILYAS EL OMARI Constatant « fabsence prolongée » du président de Jarégion de Tanger Tétouon- Hoceima, le ministre de 'intérieur % mancain a annoneéIélection prochaine durnouveou responsable régional, BAHA EDDINE TLIBA. Le député FLN ~ et mili aire algérien, proche de Scid Bouteflta,« été plocé en detention provisore, oprés son arrestation le octobre Il tit en fuite depuis sa comocation por la justice au début du mois. pean anntdvanmrecitnhesae TR u PROJECTEURS LES GENS choses a savoir SU. Mounia Meddour A41 ans, la réalisatrice franco-algérienne signe son premier long-métrage Projeté en mai au Festival de Cannes et sorti le 9 octobre en France, Papicha a déja été repéré pail/Académie des oscars. ‘AU NOM DU PERE chefefceuvre de kateb SPICE GIRLS BLOCAGE lle nat en 1978, Yocine-, qui combat les ‘cette mame époque, lefimacoaté a Moscou, d'une mere islamistes université Ager ue « papicha » état ine 12millon deuros russe et d'un pérealggrien | en organsant un défilé de jeune file coquett, —un budget important venuétudierle cinémadla | mode pendant la guerrecivile | put ibe. « Cest une pour un fim maghrébin célébre école VGIK. De retour | des années 1990. expression typiquement a été tourné pendant en Agri, Azzedine Meddour clgroise,quivéhicule une cing semaines en Algérie, réalisera plusieurs certane[idée de] résistance | avecle soutien des autorits, longs-métrages, dont la au sein de cette décennie qui ont participé @ son Montagne de Baya (1997). noire », explique la réolisatrie. financement alors quelles Eleméme,poursutelle, avaient mis plus de deux ons a été « une papicha sans Qdonner leur feu vert. Sans DERACINEE le savoir », quiavait des ‘qucune explication, celles-ci Ele a18ans lorsque son relations amoureuses,sortei | ontensuite bloquésasortie, pte, menacé de mort enbottederuitet éoutait | _préwiniilafin de contami porles slamistes, choist les Spice Gis. Teal La foillesinstalle en France, et, longtemps, la jeune EXCEPTION fille se sentira déracinée. FESTIVALS Pour Papicha, 'Académie Aujourd’hui marige au Présenté a Cannes des oscors a décidé de ‘éalisateur et producteur ‘en mai, dans ia faire une exception a francais Xavier Gens, elle catégorie Un certain | ragle quiveut que, pour posséde la double national. regard, Popicha a été concourir un film soit diffusé plutét bien accueil parla | avant a fin de septembre critique, Le magazine dans le pays qui le présente en SON ET IMAGE britannique screen compatition. Cela étont, a Apres des études de Intemational, par exemge, | route est encore longue journclisme d Alger, elle voque un film « plein de lodite académie doit publier capprend la production en choleuret porfois d'humour | en décembre une short fist des Fronce, au Centre européen de ‘malgré son sujet tes films en lic, puis, en janvier, formation & fa production de sombre ».t0 également ét | une liste définitve. films (CEFPF) et, pourla realisation, fait un passoge distingué lors du Festival du film francophone {Ecole nationale supérieure Angouléme, en aoit. HOURIA des méliers de 'image et du Uhistoire de son (Fémis), également a Paris son prochain BADGES long-métrage, qui est Quand le film est deja en phase de production, KATEB YACINE présenté & Connes, se situera dnouveauen Apres plusieurs Abdelaziz Boutefika Algérie, Houria—son titre documentares et ca déja démissionné dela provisoire évoquera « cette courts-métrages, Popicha piésidence, en lggrie, mais | génération qui avécu la est son premier long-métrage, lesmanifestations contre | guerre civile eto réoppris Nroconte histoire d'une systéme » continuent. Surla | vivre en dépassont tudiante, Nedjma cinsi Groisete, équipe du film ses traumatismes » boptisée en honneur du ctbore des badges de soutiet, | RENAUD DE ROCHEBRUNE 1% ce ae SSS {ls étaient sur le devant de la scéne. Que sont-ils devenus ? PIERRE MOUKOKO MBONJO Sa participation, al fin de septembre, ou « grand dialogue national » que Paul 8iyac engage pour ‘églerle confit dans les régions du Nord-Ouest et du ‘Sud-Ouest,& mojrité anglophone, a signé son retour sur lasténe politique camerounaise. Pierre Moukoko Mbonjo, 65 ans, aossuré la vice-présdence de Tune des huit commissions céées pour occasion, celle « du bilinguisme, de la dlversitécutturele et de la cohesion socile». ten a profté pour plader en faveur d'une traduction systematique des documents officiels en francais et enanglais. elu quifut ministre des Relations extérieures de 20118 2015, depuis septembre 207, rejoint Addi: Abebo, oil dirgela cellule chorgée de lo mise en cure de la séforme institutionnelle de UA. Dans les couloirsde foroanisation ppnafricaine, cet ancien de Sciences Po Poris est éputé discret. Cest méme la marque de fabrique de ce hout ‘onctionnoire, passé maitre dans art févoluerdans ombre du président Biya, LE DESSIN DELA SEMAINE_“” Ge Plus de cing mois aprés le traumatisme Aunt constitué renlevement de deux touristes francais et fassossinat de leur guide, Fiacre Gbédii, le parc béninois de la Pendjari rouwe ses portes. Son géront « annoncé de nowvelles mesures de sécurit: installation de postes de surveillance, distribution de traqueurs GPS pour les tourists, recours obligatoire @ un guide accrécité par la direction du par, orientation des circuits verse sud plutat que vers la frontiére ‘vec le Burkina... Cela suffra-1? ASSIMI KOUANDA YYoncien patron du CGngrés pour la démocratie et le progrés (CDP), qui, 0 2014, avait soutenu le projet de ‘modification constittionnelle de Bloise Compooré, vit aujourd hui Abidja.,A63 ans, cet historien de formation se consace 6 la lecture et &écriture de ies sur histoire poltiqus récente du Burkina, sur slam en Afrique de FOuest etsur la laicité dans son pays Excirecteur de cabiret de Compaoré, Assim Kouanda a aver: inutes pour quitter les lieux » Les mécontents obtempérent. Quelaues ours plustard, Nicole Assél sera linogée alors méme quelle sappré- tait prendre possession de son nouveau burat la SGEPP. ‘Le message a le mérite de la clarté, maisun constat s'impose: Ali Bongo ‘Ondimba n’a pas réussi a changer les mentulités. Défi perdu contre la patri- monialisation de 'Etat et contre lenrichissenent d'une élite rompueaYartdu détournement ou de la surfacturation. Bien que le président ait clamé dés son artivée au pouvoir que « le Gabon [avait] chargé +, les mauvaises pratiques sont Ace point enkystées qu'il parait impossible & les extirper. Ali Bongo Ondimba ‘eu beau couper des tétes la présidence, auzouvernement et jusqu’au sein dt Parti démocratique gabonais (PDG)et limiter (in peu) la prédominance du Haut- ‘Ogooué - province d'origine de la famille Borgo — dans Vaceés aux emplois de la ‘haute fonction publique... Rien n'y a fait. En 2009, son ami politique de trente ans, Germain Ngoyo Moussavou, avait prévenu: pour réussir 4 changer le Gabon, « eprésident devrait avoir légard de ses soutiens tn devoir d'ingratitude », Lintéreséa préféré misersur la jeunesse. asortilasulfateuse, balayant la vieille garde qui fut Fossature du systéme deson. pére. Une nouvelle génération est arrivée auxaffaires. Au sein de la présidence, cette flopée de conseillers placée sous lautorié du chef de cabinet du président, Liban Soleman, 30 ansa peine, est surnommé «lacréche ». Ony retrouve Ismaél ‘Ondias Souna, Arnauld Engandii, Renaud Alogho Akoue, Patrichi Tanasa ott encore Igor Simard, trentenaires fringants encostume de bonne coupe, formés en France, att Canada ou aux Etats-Unis, avec in tropisme pour les dragons asia- tiques. Tous ont, dans les années qui ontsuivi connu une ascension fulgurante. Départs de feu Enparalléle, AliBongo Ondimba sest appliqués sortir dutéte-&-téteavecla France et a diversifier les partenaires du Gabon. En 7RP de luxe pendant son premier ‘mandat, ila travaillé entre deux avions, ne ratint auicune occasion d'aller séduire de nouveaux investisseurs susceptibles d'apporter de argent frais et de générer des emplofs, Concu pour sortirle pays de sa cépendance pétroliére, le Plan stra- tégique Gabon émergent (PSGE) a fait souffle un vent c’optimisme sur le pays. Desréformes nt étéentreprises, comme|'intediction d'exporterleboisengrume ~ une décisfon historique quand on sait que lexploitation de lokoumé a « fit» le Gabon. De la méme maniére, l'industrie extractive est incitée A réaliser une premiére, voire une deuxiéme transformatiorsut place avant export. Le Gabon ‘veut exporter des produits valeur ajoutée, En2012, le chef de 'Etat crée le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGB), dont 10 % sont financés par les recettes pétroliétes. Libreville change et se mocernise, les grandes entreprisessont Incitées& batir des siéges sociaux cossus, bootant'immobilier de bureau. “Mais tout ne sest pas passé comme prévu. "andis qu'il se posait en arbitre, en surplomb voire en retrait, le président a octroré de larges pouvoirs ses proches collaborateurs. Trop? De graves dysfonctionnements embourbent denombreux programmes. Des logements sociaux, des oles, des infrastructures ne sont jamais sortis de terre. Quand ils sont entamés certains grands travaux sont mal calibrés, Dautres, éalisés mais non réceptiomés, suscitent des soupgons de sur- facturation. Le président met en place des agrnces directement connectées ila présidence, multiple les ajustements et les remaniements. En dix ans, en est son cinquiéme Premier ministre. Aprés Paul Biyoghe Mba, il porte Raymond Ndong Sima la primature sans obtenirl'accéération vers 'émergence. Entre le gouvernement et le cabinet du président, lesmalentendus s'accumuulent, et la situation ne saméliore pas lorsque le pondért Daniel Ona Ondo est promu chef du gouvernement. Les départs de feux se mutiplient. Mais peu importe son bilan. Ali Bongo Oxdimba a chassé les caciques qui avaient massivement soutenu en 2009, et ils int devenusses pires ennemis dans la perspective de la présidentielle de 2016. Gty Nzouba Ndama, Jean-Frangois Aveson directeur de cabinet, rice ‘Ntoutoume Emane, Jacques Adiahénot, Alexandre Barro Chambrier, Séraphin | loccucheAihanga (id), tle Moundounga... Par dizaines, ils théatralisent leurs démissions du PDG et | Staite général dea présence, convergent dans une coalition soutenantla candidature de ropposant Jean Ping. | "Wes Tele, en éwier Le président est attaqué sur sa politique, mais on tente aussi de faire invalidersa candidature par voie de justice et en mettant en cause l'authenticité de son acte de naissance. Les snites du scnatin sont A Pimage ce la campagne. empreintes de violence. Pendant deux ans, sa réélection au forceps sera contestée, Pour ramener lapaisement, un dialogue politique est organisé & Angondjé, auquel prend part une partie de fopposition. Les assises se soldent par une révision de JaConstitution, visant notamment a instauration d'un scrutin présidentiel & deux tours, Les réformes politiques sont bien accueillies, mais la situation éco- nomique sest détériorée. En cause: la chute des cours du bari, amoroée en 2015. Grand ménage Laprés-présidentielle de 2016 va libérer le président de ses derniéres réticencesa pousser les réformes plus loin. Il nomme Emmanuel Issoze Ngondet & la prima- ture, seul Premier ministre non fangdeV histoire «géopolitique »du pays. Ildécide également de «cortiger » les erreurs du premier septennat et lance une opération anticorruption quia conduit plusieurs ministres en prison, mais soumet aussi Etat a une véritable cure d’amaigrissement. Sous 'impulsion de son directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga, nommé en aout 2017, il tranche dansle vif. AVC qui le frappe un peu plus d’un an plus tard, alors qu’il est en visite en Arabie saoudite, marque un tournant décisif dans ce deuxiéme mandat. Passé Jes premiers mois d’incertitude sur sa capacité a exercer ses fonctions, passé aussi la guerre des clans qui a fait rage Libreville en son absence, le président a procédé a un grand ménage dans son entourage le plus proche. Rares sont ceux qui ont été épargnés, y compris parmi ceux qui Yaccompagnaient depuis 2009. Park Sang-chul, son fidéle chef de la sécurité, Steed Rey, son cousin chargé de la logistique présidentielle, Arsene Emvahou, l'un de ses aides de camp... Tous ont été écartés du Palais du bord de mer. Derniére « victime » en date: son demi-frére, Frédéric Bongo, directeur général des services spéciaux de la Garde républicaine jusqu’au 15 octobre. Le chef de I'Etat a-t-il fini par douter de leur compétence ou de leur loyauté? Ont-ils trop ouvertement contesté l'autorité d'un Brice Laccruche Alihanga, sur lequel le président s'est beaucoup appuyé ces derniers mois? Une chose est sfire: le retour d’Ali Bongo Ondimba a Libreville, en mars, a renforcé la position de son directeur de cabinet au palais. Mais la route qui méne a ’émer- gence est longue, et semée diembiiches.13 OR Afrique subsaharienne RD CONGO RENCONTRE AVEC... De ly Sesanga Député et secrétaire général 'Ensemble pour le changement (opposition) « Nous souhaitons corriger les faiblesses de Ia Constitution, pas en détricoter les textes » ROMAIN cRAS orsque nous avions rencontré Delly Sesangaen juillet, @ Kinshasa, la velle du bureau politique que devait tenirson parti, boptisé Envol, idée lui trottat déjé dans la tte. Depuis son QG, situé en bordure du stade des Martyrs, lu de Kananga (prevince du Kasai central) para deja importance de « rétablir'équilibre politique en révisant la Constitution » «line faut pas se leurer sur état de la démocratie dans notre pays, déclaraitil Sion veut rectifier ety i faut s'y prendre mointenant. » Le parti dde ely Sesanga, qui est également le secrétaire général de a piateforme Ensernble pour le changement, de ‘Moise Katumbi, est passé a act, le 19 aoit, en déposont un projet de révision de la Constitution Longtemps taboue, parce que percue comme I'ultime moyen pour Joseph Kabila de rester au pouvoir ‘au-delé de son second mandat, ia question revient au coeur du débat politique. « La plupart des tentatives de éformes ont été entreprises juste ‘avant les élections et cela a mené des blocages, explique le député de 49 ons, de passage @ Paris au début octobre. La, nous sommes au commencement de la législature, est maintenant que ce débat doit ovoirlieu.» De quoi sagitil? Le projet, sioné pr deux élus dEnvol, Jean-Marc ‘Mambindi et Simon Mulamba, cible ‘rente-quotre articles. Hors de PR pana a 3 nt question, précise emblée Delly ‘Sesongo, de toucher & lorticle 220, Quistipule que « le principe du suffrage universe! le nombre eta durée des mondats du président de la République, lindépendance du pouvoir judicaie [...] ne peuvent fire Fobjet d'aucune révision constitution- nelle», Cest contre la modification de cette disposition que Fonposition et la société civil ont occupé la rue en 2015 et en 2016. Aprés lestumultes des dermiers mois de « glissement », le sujet reste sensible, mais Delly Sesangase veut rassurant: «Ilya des foiblesses, nous souhitons les corriger, pas détricoter les textes. » Scrutin 4 deux tours Parmiles priorités, on retrouve 'incontournable question de la double nationalité, interdite par forticle 10. Sur ett cispostion, que nombre acteurs oppellent a modifier, Envol souhaite gjouter trois points: affirmation de la double nationalté, ‘e droit & la nationalité congolaise pour les Congolais dorigine et PARMI SES PRIORITES, ON RETROUVE UINCONTOURNABLE QUESTION DE LA DOUBLE NATIONALITE, INTERDITE PAR UARTICLE 10. \ntroduction d’une procédure de réntégration, différente de celle du recouvrement, « Le recouvrementest ue procédure technique quia été politisée. Parfis on faccorde, parfois ov oit trainer sans raison », soutient Dally Sesanga, quite le cas de Samy Bidibanga, Détenteur de la ntiona- lit belge, le chef de file de 'opposition piclamentice (LINPS et ali) euait recupéré sa nationalité congolaise en vembre 2016 grace @ un décret du ‘ministre de la Justice de Fépoque, Aexis Thambwe Mamba, et ce huit jaurs apres avoir été nommeé Premier rinistre. « Avec laréintégration, qilelqu’un qui a perdu lanationalité Cengolcise et qui veut la retrouver & tire exclusif pourra le fire par une sinple déclaration », précise le diputé, qui évoque aussi des sanctions pour ceux quise sont rendus céupables d’« usurpation dela ritionalité Autres points cruciaux, selon lui Ilection des sénateurs au suffrage drect « pour éviter lo vente aux erchéres », mais aussi le retour & un srutin & deux tours, supprimé en 20M. « On nous avait vendu une ‘forme faite a la sauvette comme ue solution miracle pour permettre plus grand rassemblement. Risultat, nous sommes plus divisés qravant », regrette Sesonga. Quid di coat d'une telle mesure ? «Puisqu'on utilise déja la machine a ter, il n'y a pas de raison que le bidget senvole. » Encore fautil convaincre le reste de leclasse politique congolaise de Fintérét de son projet. Ala fin de septembre, Delly Sesango sest entretenu avecla présidente de {Assemblée nationale, Jeanine ‘Mabunda,Interrogée par JA en juillet sur cette question, elle rvovait pas paru ‘opposée a 'idée d'une réforme. « Cest rai que cest un exercice déicat, souvent vu comme une ligne rouge, ‘vcit-lle config. Ceux qui ont fait ‘vanitnous ont été sanctionnés. Mais Cestl'une des questions les plus récurrentes et, donc, celainterroge. » Cependant, la route est encore longue. La proposition d’Envol doit tre portée par au moins 250 députés surles 500 que compte Assemblée nationale. Lopposition, déja minoritire dans les deux Chambres, semble divisée sur la question. Sesango parviendra-tilé fédérer cutour de sa proposition? La situation nest pos simple. Luiméme {0 é critiqué pendant Vélection pour ‘voir soutenu Félix Tshisekedifoce ou candidat de Lamuka, Martin Fayulu. Sesanga avait notamment 8 soupgonné de vouloir ménager sa base électorale dans le Kasci, fiefde Félix TShisekedi, et de manceuvrer dans objectifd'intSgrer le gouvernement de Sylvestre ilunga. «. essure+A Engagée écouter. il est« beaucoup trop tot» pour |] Pesivement ame ok de parler de a prochaine présidentieleetil_ | are canara eaten. nyaaucunetension»auseindetAlliance | fee quentensat alee pour laRépublique APR) Ace sujet. pare ll Un discourstsse, mais ure étonnant || Yenbentoue Mantme Foye delapartde celui qu‘un opposant quali- } Signpamne.wavame flee «M. Loyal »de Macky Sal. Voila des. | Sen emsie whwerte au années que Mansour Faye,S4ans,faitpar- | Paeu'alta une e de son premier cercle. Parce au'ilest le grand frere de la premiére dame, Mariéme Faye Sall, mais surtout, assure-t-il, parce président et fe corse, mais & lafin, cesttoujours ui qui if etre tranche », explique son frre. quill est « engage & ses cétés » depuis le} Quad effi Alou Sell a 8 début. « Nos liens familiaux n’ont aucune Siac We nepeaeite influence sur mon parcours. Nous avons ig presse afalt nee toujours fait la part des choses entre la politique et la famille, Nos adversaires essaient de nous atteindre par ce biais-1a, mais cela ne nous affecte pas, assure-il. Ce rest pas juste le “frére de”, ajoute un ministre proche du président. C'est un membre de la premiére heure de APR, dont il a été l'un des fondateurs et pour laquelle ila donné sans compter. Ila beau- coup fait pour ce parti. » Karate ‘Il faut remonter 4 2004 pour entrevoir les premiers pas de cette ceinture noire de karaté dans l'aréne politique. Macky Sal, qui est alors 'une des figures de proue du Parti démocratique sénégalais (PDS), est nommé Premier ministre par Abdoulaye Wade. Pour soutenir I'action présiden- lle, il crée le mouvement WAD (pour Wakhou And Diapalé Wade, «Soutenir Wade avec célérité » en wolof) et place ‘Mansour Faye a sa téte. « J’étais chargé de coordonner cette struc- ture, qui contribuait a implanterle PDS aut niveau local», explique-t entre Mariéme Faye Sallet le {rere cadet du président, ‘certains llantjusqu’a évoquer unréglement de comptes fomifal, « inven est rien, ‘commente Mansour Faye. n'y ‘aqucun probleme entre eux. Is entretiennent des relations cordiales et fraterelles. » BR, Puis ces la rupture avec Wade. En 2008, ‘Macky Sill fonde son propre parti, !APR, pour partir & la conquéte du pouvoir supréme A ses c6tés, une poignée de lieute- nants déoués, dont Mansour Faye. Quatre ans plus tard, c'est la consécra- tion, Sal remplace Wade au sommet de Etat. Aprés une longue campagne durant laquelleil a dénoneé le pouvoir accordé par son srédécesseur a son fils Karim, le nouveat président ne peut décemment pas nommer son beau-frére au gouverne- ment. Pace lui est donc faite & un poste moins exposé, néanmoins important: déléguégenéral a la protection sociale et la solicarité familiale. Cet organisme est chargé dela mise en ceuvre des bourses de sécurité familiale, l'une des promesses de campagte phares de Macky Sal, qui pré- voit de conner 100000 F CFA (152 euros) paran atx families les plus pauvres (plus de 300900 ménages en bénéficient aujourd’tui). ‘Aux minicipales de 2014, Mansour Faye parvienta conauérir la mairie de sa ville natale dé Saint-Louis, sous 'étendard dela coalitionprésidemtielle Benno BokkYakaar. Le nouvsl édile est récompensé quelques jours pits tard en étant nommé ministre del Hydaulique. on passage y est notam- ‘ment merqué par des soupcons de corrup- tion autour de Vattribution du marché de eau, al fin de 2018, & Suez. au détriment de la Sérégalaise des eaux (SDE). Trois ans auparavint, la ville de Saint-Louis sétait eneffet "u offrir par entreprise frangaise cing canions-bennes pour le ramassage des ordures. « IIn'y a eu aucun manque- ‘ment, toita été fait dans les régles de l'art, sedéfent le maire. n'y a aucun lien entre ces camins et le marché de l'eau. Ils nous ontété oferts bien en amont, avant méme la phase de préqualification de Vappel doffres.» Malgré cette affaire, il a conservé la confiance de son beau-frére, Jusqu’oit ira- ‘til? Et surtout, comment voit-il son ave~ nir quand Macky Sall aura quitté le palais? Difficilede sonder ses intentions réelles, tant sesmots sont pesés et mesurés. Seul (maige) indice qu'il accepte de lacher: il dewait se représenter & la mairie de Saint-Louis. Encore faut-il quela date défnitive des élections locales, pré- vus en décembre mais qui seront revortées, soit enfin fixée. 13 38 MAGHREB & MOYEN-ORIENT Tamingeeerisit 46 Algérie 50 Tribune Les derniers feux 51Yémen Qui est Ex-VIP blues d’un systéme aux abois Abdelmalek al-Houthi? isi eet incontestable autorité morale aprés son élection a1d présidencelde la République avec plus de 70 % des voix, Kais Saied, Ree atmo Mehl cece gestae outa a eeleliate Ts ‘Et imprimer un véritable changement. Analyse. 3 wR Maghreb & Moyen-Orient TUNISIE CAMILLE LAFRANCE, envoyée spécol Tunis | fait déja nuit ce dimanche 13 octobre quand Kais Saied s'adresse & une presse qu'il aeu tendance aignorer ces derniéres semaines. Dehors, es feux artifice célébrentla victoire, des voitures klaxonnent. Une foule contras- tée s'amasse sur avenue Bourguiba pour exprimer sa joie, Face aux camé- ras, les remerciements du nouveau président élu vont la jeunesse «qui a ouvert une nouvelle page de I'Histoire, donné une lecon au monde entier et défendu le nouveau visage de la révolution en sattachant a la légalité ». Leconstitutionnaliste et assistant universitaire ala retraitea été littéralement plébiscité: 72,71 % des voix, soit plus de 2,7 millions d’électeurs, avec un taux de participation de $78 % des inscrits. Bien plus qu’espéré. II devrait prendre ses fonctions le 23 octobre, date de la fin de'intérim de Mohamed Ennaceur, & ‘moins que de nombreux recours de derniére minute ne viennent perturber un calendrier déja trés serré. Qu’un indépendant, sans carriére partisane, occupe Ja magistrature supréme est inédit. Ce qui fait dire & son frére cadet, Naoufel, proche soutien de campagne: « Kais Saied jouera un role important de fédéra- teurde tous les partis. Cest la premiére fois qu'un président auira ce statut. » Son indépendance devrait l'aider a se mettre a égale distance de chacun. Un atout qui pourrait tout autant se muer en faiblesse. Parmi les nombreux chantiers prioritaires des semaines a venir, a formation d'un gouvernementet la gestion d’une Assemblée des représentants du peuple (ARP) plus hétéroclite que jamais promettent de donner du fil a retordre a la classe politique. Les tractations ont commencé, mais les coalitions électorales restent hypothétiaues. tout comme lexercice du pouvoir de Pimprobable pré- sident, guetté de toutes parts. Malgré des prérogatives qui se réduisent ala dési- gnation des ministres de la Défense et des Affaires étrangéres, du mufti de la République et du président de la Banque centrale, certains estiment que Kais Saied aura un role clé. Dynamique populaire «Si le gouvernement travaille en étroite collaboration avec lui, il pourra peut-étre bénéficier de I’élan populaire qui le porte. Nous avons besoin de cette dynamique pour impulser des réformes », estime Ridha Driss, membre du bureau exécutifd’En- nahdha. Lepartialacolombe, arrivé en téte des Iégislativesavec une cinquantaine de siéges (sur 217), a la responsabilité de choisir les futurs ministres. I] pourrait former une majorité en s‘alliant avec des formations de droite comme de gauche. « N’ayant pas de parti, le seul levier de Kais Saied sera Ennahdha, tranche Lamia Fourati, membre du bureau politique de Qalb Tounes, formation ducan- didat battu Nabil Karoui et deuxiéme force a'ARP. Mais Ennahdha gouverne seule, » Le trés chevronné Rached Ghannouchi, leader du parti a référentiel islamique, ala réputation d’étre un négociateur coriace. « On risque de revenir au scénario de 2011 avec un président honorifique, alors que la réalité du pou- voir sera entre les mains de Ghannouchi », imagine déja Hafedh, un électeur la retraite. A moins qu’Ennahdha échoue a former un gouvernement. Selon. a Constitution, les députés doivent accorder leur confiance au nouvel exécutif dans les quatre mois. A défaut, le pouvoir de décision reviendrait a Kais Saied, qui devra convoquer de nouvelles élections légisk ’s. Pour Hamadi Redis président de Observatoire tunisien de la transition démocratique, tous les partis ‘ont intérét 4 ce que le président rapproche les points de vue: « A part Ennahdha et Qalb Tounes, aucune formation n'acceptera d’aller 4 de nouvelles élections, carellesn’ont obtenu des siéges que grace a la répartition au plus fort reste. Leur base reste extrémement fragile. » Apluslong terme, le nouveau président réussira-t-il A bousculer Péquilibre des pouvoirs?« lly a.un fossé entre fopinion publique et la stratosphere politique, qui pense mécanique, nombre de siéges... Lui fera peut-étre le pontentre les deux », LES OPTIONS D'ENNAHDHA ‘rivée en téte aux législatives, Emahdha envisage plusieurs options poor former le futur gouvernement : une conbinaison purement politique, des mmiistres « technocrates » indépendants, ‘ouun mélange des deux. Restera ensuite {a céterminersison chet sera issu de ses raigs, ou sila primature peut étre corfige & une personnalité non partisone. Lesarti@ la colombe a ores et déja ene fu pussiblité une ulliunne de> cotraires avec le deuxiéme groupe de Fasemblée, Qalb Tounes, en raison des porrsuites qui pesent encore sur Nabil Kaoui. La formation de ce demier, en ure, panse ses plaies: ses cadres se rejassent le film des demniers mois et le Jorg emprisonnement de leur leader, ddomné favori des sondages, juste avant le dénut de la campagne. Selon eux, les jew ont été faussés. Pour favenir, Qalby Tosnes fait le choix de se situer dans opposition, sans exclure un soutien & un éwntue! gouvernement apolitique. Des cords ponctuels sont envisagés de part et Fautre pour éviter les blocages. Mais rier officiel & cestode. cu espére Riadh Ben Omheni, membre du secrétariat général de Tahya Toune: la formation de lactuel chef du gouvernement Youssef Chahed (14 députés). Lex-conseiller de feu le président Béji Caid Essebsi imagine Saied multiplier les opérations symboliquesen incluant les citoyens, et prévient: «Sil sait créerune dynamique populaire et manceuvrer par petites touches pour jauger lesréactions et se muscler. il pourra changer la donne. Maiss’il choisit de passer pares partis et les députés, il risque de se perdre dans les méandres des couloirs du Bardo. » Beaucoup Voient le nouveau président jouer plutét un role de médiateur. Et fondent des espoirs dans le Quartet - le syndicat UGTT, le patronat Utica, la Ligue tunisienne des droits de homme et Ordre des avocats ~, qui avait déja sorti le pays de la crise en 2013. « Le moment électoral n'est qu'un instant du systéme démocratique, souligne le politologue Mohamed Kerrou. Kais Saied risque de ne pas avoir de prise sur le fonctionnement des institutions, et les rapports de force politiques 'emporteront in fine. » Un costume trop grand? En attendant l’épreuve du pouvoir, le président élu promet d'« améliorer la confiance entre leaders et citoyens ». La encore, sa téussite dépendra de la capacité d’écoute des partis. Sur le terrain, les citoyens ont rejeté la classe poli- tique dominante, lui reprochant sa déconnexion d’avec leur réalité, voire son meépris. La gauche a pratiquement disparu de ARP. Les si¢ges de Nidaa Tounes ‘se comptent désormais sur les doigts d’une main. « Tous les partis ont pris une claque, reconnait Riadh Ben Omheni. Tout le monde va essayer de surfer sur la vague morale de Saied... ou sur celle de l'anti-Saied. » Ses détracteurs se plaisent 4 marteler que le costume présidentiel sera trop grand pour lui, «II n’a pas le charisme des grands chefs du XX° siécle mais celui des mini-leaders du XXIr, cela suffit pour un populiste », persifle Mohamed Kerrou. « La présidentielle, c'est la rencontre entre un homme et un peuple, et ila fait plus qu’embrasser ce dernier, réplique Mohamed Larbi Jelassi, membre du bureau politique du Courant démocrate, quatriéme force a ARP. Siles poli- tiques n’entendent pas celui qui vient de recueillir prés de 3 millions de voix, ce sont eux qui n’ont pas I’étoffe de leur fonction. » KaisSaied, lui, en appelle réguliérement au « peuple ». Ses partisans reprennent envi son slogan «Je peuple veut » Privéd’une veritable structure, ildevra conti- anuer a fédérer ses soutiens disparates et 4 aplanir les inévitables conflits. Tout ...), Theure est au recentrage, Ala reddition des comptes eta la mise plat de une des caractéristiques du syst8medegouvernancequi, manifes- tement, Tagacebeauicoup: les interrup- tionsconstantes, sources de paralysi dans la chaine vision-décision-impl mentation. Cette volonté defficacité se retrouve ~ partiellement ~ dans la composition du gouvernement El Othmani IL. Un gouvernement ala fois politique, puisqu'il tient compte de la majorité parlementaire, donc du cadre constitutionnel, et technocra- tique, dont Faction sera irtiguée pares travaux de la prochaine commission chargée du « nouveau modele de déseloppement >. Les inégalités, voild Yennemi. Le Mavoc jouit certes d'une économie dynamique, portée par un taux de crossance moyen de 4,5 % depuis vvingt ans, Les infrastructures ont été amtliorées de facon spectaculaire et le tux de grande pauvreté a chuté, pasant de 15,3 % en 2007 8 6,5 % en 208, selon le Pnud. Maisc'est une éco- nonie ouverte, en besoin constant de capitaux et de croissance, en état de defcit commercial structurel et qui ~ Ala différence de celle de 'Algérie voiiine - ne repose pas sur une rente pernanente. Surtout, lesbénéficesduu les Sports sont fusionnés. Hassan Abyaba, chargé de ce nouveau ple, se voit confier de sureroit le porte-parolat du gouverne- ‘ment. Léconomie verte fait son apparition dans Iintitulé du ministére de 'industrie, du Commerce et del'Economie numérique. Son titulaire, Moulay Hafid Elalamy, n'est pas seulement maintents ilressortrenforcé, alors méme qu'il faisait Fobjet ces derniers moisd'unecabale, au mémetitre que le pré- sident de son parti, Aziz Akhannouch, que Taumenr disait partant. Les pronostics se sont aussi trompés sur le départ d’Abdelkader Amara ou de Said Amzazi, que Yon présentait comme affaibli par le désaccord politique autaur de la loi-cadre sur 'Enseignement. «Le chef du gouvernement a veillé a maine- nirles ministres qui ont produit des réstl- tatsdans leurs secteurs, etila eu pour cda la bénédiction du Palais », explique in proche du cabinet El Othmani, Le man- tien en poste de tous les ministres te souveraineté est une preuve de plus que la confiance royale compte avant tout. 2e Vintérieur aux Affaires étrangéres, en pis- sant par la Défense nationale. les Affairs islamiques et le secrétariat général tu gouvernement, les titulaires sont enccre 1 pour un tour. Les nouveaux venus, de 9.0dr:Nodia Fettah (Tourisme), khabd at Toleb (Sone), ris uoouicha (Enseignement supérieur), Mohamed Amekraz (Travail, "Netha Bouchoreb (aménagement du teritoire) et Hasson Abyabo (leunesse) développement sonttrop inégalement 1épartisa lafoisentre les régions (a Yex- ception du Sahara, les provinces péri phériquessesententencore délaissées par rapport a celles de Faxe central) et les catégories sociales. Le coefficient de Gini, qui mesure la répartition des revenus au sein d'une population, clair: le Maroc est en ce domaine le pays le plus inégalitaire du Maghreb. «Fini les calculs politiques » Infiniment plus que les chiméres qui, lors des premiéres années du régnede ‘Mohammed VI, avaient fat fantasmer les contempteurs de la monarchie — tsunami islamiste, coup d’Etat mili- taire, sécession des provinces du Sud, raz de marée républicain, etc. -, c'est bien la réduction des inégalités qui aujourd'hui constitue le seul vrai défi auquel est confronté le pouvoir maro- cain. Les secousses d’Al Hoceima et de Jerada, Pémigration des jeunes, les ébullitions sociales périodiques, tout vient de la, de ce Maroc & deux vitesses olt les riches stenrichissent et ot les pauvres ne sen sortent pas. Les injonctions, mises en garde et interpellations réguligres du roisurce terrain - il vient, parexemple,clesom- mer les banques d'assou- plir 'accés au crédit pour les jeunes et les femmes qui aux yeux du peuple, est en pre- mire ligne ~ ce qui aprés tout, dans uncmonarchie qui se veut exécutive, warien d'illogique. Ilen a diailleurs touiours été ainsi, et la grdice accor- dée le 16 octobre & Hajar Raissouni démontre qu'il reste plus ‘que jamais le maitre du Une jeu. Mais le fait que, aprés autoentrepreneurs — vingt ans de tréne et ala démontrentquiladepuis. Opportuné —_différence de son pére, longtemps identifié ce de renouer Mohammed VI ne cris- probléme fondamental. . tallise aucun sentiment Sifonencroitleséléments avec l'imaye —_derejet, nefocaliseaucun delangageenprovenance qe g roj dag _-‘MEcontentement et ne du Palais et adressés au ‘suscite aucune lassitude gouvernement ilestques- POUVFES ®. chez rimmense majo- tiondésormaisd'aller plus loin: «Finilescalculs poli- ticiens et les convenances, Sa Majesté et le peuple attendent des réalisations. ‘Rien ne sera plus comme avant. » Reste que sila nouvelle équipe que dirige Saadeddine El Othmani devra rendre des comptes, cest bien le roi rité de ses compatriotes reste un mystére dont Yélicidation échappera toujours aux étrangers. Une énigme et aussi une formidable opportunité pour renouer ave: image de.« roi des pauvres»etde sowerain de proximité du printemps deconregne.m as Maghreb & Moyen-Orient ALGERIE Ex-VIP blues Bagarres, crises de nerfs, dépressions. Les anciens hauts responsables du régime Bouteflika placés en détention accusent sévérement le coup. Enquéte. NITRAITEMENTS DE FAVEUR NI PASSE- DROITS. MAIS UNE AILE DE LA PRISON A ETE AMENAGEE POUR LES EX-MINISTRES ETHOMMES D‘AFFAIRES. ‘ARID ALLAN, envoyé spéciol Alger epuis les hauteurs d’EI Biar, te bhtiment de syle mauressuc domine la capitale. Ici, c’est le jége de la Cour supréme, antichambre dela prison d’El-Harrach. La oi sont pro- noneées les inculpations. En somme, le purgatoire, avant la descente aux enfers. Les anciens membres du gouvernement et hauts cadres de Etat convoqueés, puis auditionnés par un magistrat instructeur redoutentce lieu otila vie bascule. Liancien ministre de Industrie, Amara Benyounes, est victime d'un malaise devant le bureau du juge et fait des allers-retonrs aux sani- taires. Tayeb Louh, ex-garde des Sceaux, supplie le juge qui lui fait face de le pla- cer sous controle judiciaire plutét que sous mandat de dépot. L'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal refuse méme Vidée d'etre auditionng, avant d’étre expé- dié a El-Harrach dans un fourgon cellu- laire, Son successeur, Ahmed Ouyahia, lui, pris soin de demander l'autori- sation de rendre visite son cancérologue avant de franchir le grand portail de la Cour supréme, lucide quant au sort que le magistrat allait lui réserver. Lui aussi dort aujourd’hui en prison. Lincarcération: une plongée dans les abimes pour certains, un instant de déli- vrance pour d'autres. Lorsqu’il franchit, le 18 septembre, les portes de la prison ¢’El-Harrach, Moussa Benhamadi, ancien ministre des Télécommunications, PDG du groupe privé Condor, qui afait fortune avec ses fréres dans l’électroménager, ache un soupir: « Enfin, je suis 1a! » Soulagé? Si l'on se doute bien que lidée de prendre place dans une cellule n’en- chantait guére, initialement, homme d'affaires, son soulagement est a inter- préter & l'aune des semaines de stress qui ont précédé son inéluctable détention, Lancien ministre de Bouteflika nest pas le seul célébre pensionnaire de cette prison située dins un quartier populaire de ta banlieucest c’Alger. Avant lui et aprés lui, plusieus dignitaires et oligarques y ont été jetéspour des faits présumeés de cor- ruption de détournements, d’abus de fonctior ou de financements occultes de campague électorale. Incompatibilité d’humeur Depuis h chute de l'ancien président, en avril, deux Premiers ministres, quinze ministres, le patron de la police natio- nale, deix secrétaires généraux du FLN, trois préfets et une douzaine d’hommes affaires y croupissent. Chaque ministre ou chaque chef d'entreprise qui tombe entraine dans son sillage une cohorte de. collabonteurs, de cadres ou de proches. Une operation « mains propres », aussi spectactlaire qu’inédite, qui a fait grim- per en fiche le nombre de détenus dans une prison concue pour 2500 personnes. D’autres arrestations touchant des personnalités de l'ancien clan Bouteflika he sont pas exclues, & en croire la déter- mination affichée et répétée d’Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de 'armée et veritable homme fort du pays, & trainer en justice « tous ceux qui sont impliqués dans la corruption », Lampleur de ces emprisonnements et le profil des détenus ~ les puissants d’hier ~ alimentent les fantasmes populaires. Certains devisent sur les privileges et les traitements de faveur dont bénéficieraient ces VIP. D’autres jurent que ministres et patrons ne s'y trouvent méme pas, alors qu'une bonne partie des Algériens doute de l'indépendance et de l'intégrité des juges chargés des enquétes. Poursouligner Vincrédulité, le scepticisme et la paranoia ambiants, il suffit de constater le nombre de partages sur les réseaux sociaux d’une vidéo ~ trompeuse - montrant Ahmed ‘Ouyahia déambulant dans le salon d’un Devont Fetablissement penitent, au moment de Fincareraton Abdelmolek Sell hotel deluxe aux Emirats. La réalité est moins bing- bling: pas de traitements de faveur, ride passe-droits ni de carrés VIP A. El-Harrach. Mais une aile de la prison, loin destegards, a été aménagée pour les anciens ninistres et hommes d'affaires. Pour bur propre sécurité et pour celle du pénitencier, ces personnalités onttout demémedroit un traitement particulier. Alors que les détenus « ordinaires » sont installésdans de grandes salles pouvant content jusqu’a 200 personnes, les pré- venus MP sont logés dans des cellules d'une vngtaine de métres carrés avec sanitaires et lits superposés. Le choix du « colocaaire » se fait selon les affinités. Pendantquelquessemaines, parexemple, Réda Kauninef, incarcéré avec ses deux freres, apartagé sa cellule avec Hamid ‘Melzi, ancien patron de la résidence du Club des pins. Leur compagnonnage a cessé pair cause d’incompatibilité d’hu- meur, les détenus peuvent aussi a Maghreb & Moyen-Orient ALGERIE ~ disposerd’un poste de télévision, mais, doivent siengager le restituer a 'adminis- tration carcérale une fois qu’ils sont remis en liberté. Les prévenns VIP qui ne font pas objet d’unecondamnation définitive ne portent pasnon plus d’uniforme. Et ils ne peuvent étre transférés dans un autre établissement pénitentiaire : pour les besoins des enquétes, ils sont maintenus a El-Harrach d'oit ils peuvent étre extraits {tout moment pour tne audition ou une confrontation, Stress et rancceurs Comme tout prévenu, anciens ministreset hommes d'affaires ont aussi droit 4 deux promenades quotidiennes dans la cour. Mais, encore, pas question de les mél ger avec les autres. Leurs horaires sont aménagés. Ce qui n'empéche pas quelques accrochages, tant la cohabitation peut étre parfois insupportable. L'incarcération génére rancceur, ressentiments et haines Etparfois, les nerfs lachent. C'est ainsi que ancien ministre des Transports et éphé- mere directeur de campagne du candidat Bouteflika pour un cinquiéme mandat, Abdelghani Zaalane, sen est violemment pris a Abdelmalek Sellal lors d'une prome- nade, lui reprochant ses propres déboires judiciaires. Des mots de travers, desnoms oiseaux, et les deux hommes en sont venus aux mains, L’échange muscléa valu &Sellal un passage a l’infirmerie pour une michoire abimée, lesdeuxanciens Premiers ministres [Abdelmalek Sell (@9,) et ahmed Ouyahi. EN PLEIN ETE, DJAMEL OULD ABBES SE PLAINT DES MAUVAISES CONDITIONS DE DETENTION ET DE ABSENCE DE CLIMATISEUR. Depus avril, Pinfirmerie ne désemplit pas. Outte les problémes de santé de cer- tains prevenus agés et souffrant de mala- dies choniques, le personnel médical ~ dont ceux psychologues — doit gérerles cas de sess, de sideration, d'angoisse et de détresse morale ou psychologique qui affecten' des hommes longtemps considé- réscomne intouchables. Lorsqu'il arrive & El-Harrech le 13 juin, Sellal piqueune crise de nerfset refuse de rejoindre sa cellule. Cest Ahmed Ouyahia, incarcéré la veille, qui le rrisonne. Placé sous mandat de dépot le7 juillet, ancien secrétaire géné- ral du FIN, Djamel Ould Abbés, se plaint été des mauvaises conditions de détentionet de absence de climatiseur... Quant aTayeb Louh, il ne supporte pas détreenfermé etbroie du noir matin, midi etsoir. Laprison est un naufrage, aussi bien psycholegique que physique. «Sellalapris dixans » liche un avocat qui a croisé l'an- cien Prenier ministre au parloir. « Ahmed Ouyahiaest méconnaissable », admet un desesanis « Ali Haddad a terriblement maigri, décrit atssi un proche de l'homme d'af- faires. I n’a plus un cheveu noir sur la téte, » «1a nourriture est immangeable », seplaintun autre patron, autrefois habitué A voyage en jet privé et a descendre dans des suites d’hotel de luxe. Chaque détenu a droit 2un panier de dix kilos, apporté par des froches tous les quinze jours. Pour améliorer Vordinaire, une supérette & 'in- térieur cela prison permet aux prévenus de se fournir en nourriture, eau, tabac et produitsde toilette. La direction a mis en place unsystéme de bons d'achat équiva- lent a 2500 dinars (environ 20 euros) par semaine que la famille verse sous forme demancat. Espoir; douchés Avant 26, les visites au parloir étaient hebdonadaires, Dans une grande sall avocats *t détenus pouvaient se parler. Tintériesr de petits bureaux a V'abri des regards. .as! Le réglementa changé depuis Tévasior d'un baron de la drogue avec la complicté de son avocate. Désormais, la visite a leu toutes les deux semaines, elle est limite 4 quatre membres de la famille. Laudierve avec les avocats se tient sous le regard dun surveillant placé derriére une vitre. Les robes noires ~ qui fréquentent El-Harrach avec une régularité vertigi neuse depuis Varrivée des VIP ~ ne sont pas soumises a une fouille corporelle. Toutefois, téléphones portables, cartes mémoire, clés USB... sont strictement interdits. La encore a lasuite de évasion de 2016, pour laquelle le directeur de la prison et son adjoint ont été lourdement sanctionnés. «Iya moins de tension El-Harrach », reconnait un avocat de a famille Kouninef. assé les moments de choc et de stupeur aulendenain des premiers jours 'inearcé- ration, e: ministres et chets d'entreprise se sont preique résignés l'idée que le séjour dure desmois, voire des années, Larécente condamaation parle tribunal miliaire de Blida deSaid Bouteflika, frére du président déchu, Jes deux généraux Mohamed Mediény, dit Toutik, et de Bachir Tartag, ainsi quede Louisa Hanoune, chef du Parti destravaileurs, a quinze ans de réctusion a douché lespoir que certains entretenaient quanta ne possible clémence des juges. ANCIENS PENSIONNAIRES ILLU: Construite en 1915 @ fépoque coloniale, la prison dh Harrach a accueil dans ses murs plusieurs personnalités, etnotamment des figures de la révolution algérienne. Considéré comme l'un des plus grands héros dela ‘querre d'indépendance, Abane Ramdane y a séjourné entre Vété 1954 et janvier 1955, avant d’étre cassigné @ résidence @ Azoura (Kabylie), son village. Copturées pendant la bataille d Alger en 1957, Zohra Drif et Djamila Bouhired y ont été détenues jusqu’en 1962, au lendemain des accords d'Evian, Hocine ait Ahmed, ‘utre icone du mouvement de 'indépendance, a connu deux ans durant les gedles de ce pénitencier, avant de s'en échapper vétu d'un heik blanc, le voile traditionnel des Algériennes, que lui vaient apporté ses proches lors d'une visite au parloir Fondateur du parti ‘opposi tion Front des forces sociolistes (FFS), Ait Ahmed voit été arrété en 1964 et condamné a mort pour avoir ddéclenché, année précé dente, une rébellion armée dans les montagnes de Kabylie pour s‘opposer au Hocine at ahmed, en 1963, lors dela révlte bere. pouvoir autoritaire du de histoire: les deux hommes avaient eux-mémes partagé une cellule au chateau d’Aulnoy, ‘vec trois autres dirigeants Le Matin ~ disparu depuis président Ben Bella, ronie | 2004~, Mohamed Benchicou a purgé une pehe de deux ans entre 2004 et 2006 a El-Harrach, dot iden atiré un livre poignart, Dons les geéles d'Alger. Aure intitulé Naufrage judiciaire Ali Koudi, PDG de la compagnie maritime CNAN, ‘condamné & quinze ans de réclusion aprés la submer. sion du navire Béchar, qui ‘acoulé dans la rade d'Alger duFLN, de décembre 1961 pensionnaire quiaraconté en novembre 2004, faisant ‘mars 1962. Ancien son calvaire carcéral dansin | seize victimes. directeur du quotidien livre (opportunément FA a9 sa Maghreb & Moyen-Orient ALGERIE itt Les derniers feux d'un systeme aux abois EA ese ie pericarp 6 pouvoir militaire algérien donne limpression de tenir bon et entend imposer son élection présidentielle dans un contexte répressi. Selon les mots de Lénine, une révolution triomphe. {quand « ceux d’en bas » ne veulent plus et « ceux d’en haut » ne peuvent plus. Cela décrit assez bien la situation actuelle les Algériens ne veulent plus d'un régime corrompu qui les a méthodiquement méprisés et humiligs, et ce régime ne peut plus simposer & eux, comme il fait depuis ses débuts. Le bras de fer entre les manifestants — qui marchent avecla méme vigueur et laméme détermination quau début de i lute en févtier ~et [état-major conceme désormais a tenue de {a présidentielle prévue le 12 décembre. Un scru tin percu par es dirigeants comme le moyen de tourer la page du soulévement populaire et de souver le régime, Nous savions que le régime étoit cryptocra- Adlene Dons cette bataille fina, le pouvoir compte bien exacerber le désordre moral qu‘l a lnngtemps instilé. Par les discours et par les actes. Les discourssont ceux d'un chef de larmée qui « désolgérianise » celles e ceux qui luttent légitimement pour téviction de ceux quiles oxttrahs en prétendant gouverner en leur nom. &t voila Vaccusaion de trahison par magie inversée! les actes sont ceux d‘unepolice qui réprime les opposonts. Et ‘une justice aux ordres qu condamnne dla fois ceux qui ont été sacrfiés pa leurs anciens complices et ceux qui ont le malieur d'exprimer une idée dissonante ‘ou de branfir un drapeau. Loligarque véreux est tins canfaydi vee la militant timéenire En appaence, les généraux, qui font la pluie et le beautemps, sont en position de force. Dailleurs, yeut-8tre pensent:ils avoir le peuple @ Husure et fouvoir lui imposer le statu quo — et ddoncs‘assuer fimpunité ls peuvent comptersur un dimat iternational favorable, qui applaudit tique et que le veris civil des années Bouteflika . leur électin comme on applaucissait la prolon- masquait mol une réalité essentiellement mili- Mohammedi gotion aberante du mandat de Bouteflika, et taire. Nous découvrons désormais un pouvoir Docteuren sur une élit autoproclamée —au mieux pusila militaire décomplexé qui, aprés avoir sacrif quelques symboles ~ des oligarques, des poli- ticiens et des proches de ancien président -, ‘méne directement son demier combat contre la volonté populaire. Le chef dtat-major, Ahmed Geid Salah, semble bien étre 'ultime gordien de ‘ce pouvoir, Aprés avoir consciencieusement sou- tenule « dan » Boutefika et sre accommodé d'un chef de 'état fontome, il siest donné pour mission de sauver le systéme et incidemmment quelques intéréts privés qui lui sont arrimés. Cette tache est sans doute trop ardue pour un homme qui a cruellement manqué de clairvoyance Jusquici 1n attendant sa fin inévitable,ce pouvoir moribond déplcie sa copacité de nuisance sans tenr le moindre compte de ses propresrégle. I nincarne pas ordre —face au désordre supposé des foules quiluitiennent téte—mais arbitrate etl chienlit. Ce ;ne sont pas les militaires qui se cachent derriére les civils pour sou- ver les cpparences, mais le gouvernement « chargé d'expécier les ofaires courantes » qui se cnche derriére les généraux pour hypathéquer clandestinement ‘avenir du pays. aéoaraphie politique de'université Paris Panthéon Sorbonne et spécialiste de le politique arabe dela Russie rime, au pre corompue—sensible au clairan de Iétat-moja, & savoir une cohorte daffidésissus du régime, rigs en médiateurs ou en candidats, et de télégaphistes déquisés en journalstes, ela ne sffira pas. Le suicide du pouvoir est peut-éte bruyant, violent, long, lent... Cela teste un sucide. Le processus a commence il ya longtemps quand des décideurs ontjugé oppor- ‘tun de faire élire une photc, un cadre, s‘autonomisant du peuple jusqu‘a fobsurde. Ce procesus risque fort de s‘achever quand le scrutin de décembre sera mnulé. Que pourront-ils bien inventer pris tos élections présicentelle avortées la méme onnée? Tandls que les membres iu gouvernement, les « médiateurs » et les faux candidats rasert les murs, les manifestants répétent ‘tousles mardi et tous les vnredis que cette élection n’aura pos lieu. Ils ont innové, le 13 ocbbre, en s‘emparant massivement des es pour contester la nowlle oi sur les hydrocarbures, adoptée en Conseil des ministres. Le Algériens n’ont donc pas besoin d'un isoloirfoumi par leurs bourreaux pour s‘exprimer. « En haut », ‘on pense pouvoir organise une éniéme élection sons eux. « En bos », on veut un futur sors malfats dla téte de tat. a YEMEN Qui est Abdelmalek al-Houthi? Sison nom fait qujourd’hui trembler les marchés pétroliers, la personnalité et le parcours du chef rebelle restent a bien des égards méconnus. sido ciLioN ecret, insaisissable: rares sont les jauralgesqupeuvenac er d'avoir interviewé Abdelmalek al-Houthi, Lhomme qui fait vaciller Péqui- libre régional en visant les sites pétroliers saoudiens rechigne s’exprimer dans la presse internationale. « On ne le voit jamais a Sanaa, oi ilse fait représenter. Lui reste dans son fief de Sada », affirme Linda al-Obahi, qui a pris parten tant quobserva- trice A la Conférence de dialogue national lancée en 2013, Sans doute ce chef tribal des ‘montagnes yéménitesn'imaginait-il pas, att début de son combat, en 2004, qu'il allait accaparer & ce point 'attention. En 2018, on ne donnait pas cher de sa peau face & Yarmada de la coalition menée par VArabie saoudite. Mais quatre ans, une crise huma- nitaire et des dizaines de milliers de morts phus tard, le royaume est toujours enfoncé dansle bourbier yéménite. Etla coalition de neuf paysa considérablement fondu. is: avec la multiplication des attaques sur le territoire saoudien, les Houthi ont démontré qu’ils pouvaient constituer eux- ‘mémesune menace directe pour leur puis- santvoisin. Le soutien deV'Iran a¢teé décisif pour rééquilibrer lerapport des forces face & TArabie saoudite, Cette derniére avait entre- pris en 2012de réinstaller leprésident Hadi, apres le départ d Abdallah Saleh. Deux ans plustard, lacapitale Sanaa tombait entre les mains des Houthi. Mais l'histoire d’Abdelmalek al-Houthi na pas commence avec le « printemps yéménite ». Cest un sayyed, un descendant du Prophete, issu d'une lignée deseigneurs zaydites chiites qui a longtemps régné sur larégion. Sestimant marginalisés au cours de Pévolution du Yémen — de unification du pays, en 1990, au Yémen post-Saleh -, les Houthi lancent linsurrection zaydite Des moniestonts affchant leur attachement ou leader du soulbverent letOseptembre. ILEST UN SAYYED, UN DESCENDANT DU PROPHETE, ISSU D'UNE LIGNEE DE SEIGNEURS ZAYDITES CHIITES QUI A LONGTEMPS REGNE SUR LAREGION. en 2004 Le frére d’Abdelmalek, Hussein, est le fe: de lance de la rébellion, avant détre tu: la méme année Te pare. le vienx Badredaine, désigne alors son benjamin, Abdelmudek, comme chef du mouvement. Mise en scene Agéalorde 25 ans, et destinéa unecarriére religieus,, il est encore un garcon timide, plus intiressé par la poésie que par les armes, «1a bénéficié dela popularité de son frére. Lui apparaissait comme quelqu’un de plut6 inexpérimenté », explique Linda al-Obah: Il nen tient pas moins téte a l'ar- mée, méne si le bruit de sa mort cizcule & plusieur: reprises. Il réapparait chaque fois sur une fidéo relayée par Al-Massirah, la chaine'TV toute consacrée asa cause, dans une miseen scéne qui rappelleun autre lea- der chili Tessaie vraiment de s'inspirer du stylede Hassan Nasrallah [le chef du ‘Hezbollch] », souffle un familier du Yemen. Un seneur de guerre? Ou un homme lige de pus de Iran dans la région? « Les Yeménits sont trés habiles pour utiliser leurssoutlensrégionaux au servicede leurs Ppropres objectifs locaux », rappelle Farea al-Musimi, directeur du Sanaa Center for Strategic Studies. « En revendiquant les attacues contre l'‘Aramco, les Houthi veulent montrer qu’ils peuvent rivaliser avec les iaoudiens. Lobjectif est de forcer Riyad aces négociations directes », conclut Linda alObahi.ia a

You might also like