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Le comportement d’interface sol-structure : aspects expérimentaux et numériques Basic features of soil-structure inferface behaviour M. BOULON Maitre de Conférences & l'Université Joseph-Fourier de Grenoble Chercheur & Tinstitut de Mécanique de Grenoble, UMR 101° Rey. Frang. Géotech. n® 84. pp. 27-97 (janvier 1991) Résumé auteur présente tout d’abord quelques données concernant le frottement latéral le long des pieux ancrés dans le sable pour ensuite examiner I'essai élémen taire correspondant {un test de cisailloment direct entre sol granulaire et maté- riau de construction). L'influence des conditions initiales et le chemin imposé sont mis en évidence. 5 Le comportement correspondant est décrit grace a un modéle d’interface utill- sant les concepts de dépendance directionnelle et d’interpolation rhéologique dans cette approche, les chemins de base sont des essais de cisaillement direct & contrainte normale constante, & volume constant, ainsi que des chemins pseudo-cedomeétriques. La loi incré mentale correspondante, entre contraintes de contact et déplacements relatifs, est intégrée numériquement le long de divers chemins et comparée 2 des essais de cisaillement direct & rigidité normale impo- s6e, On montre que la contrainte de cisaillemant maxima mobilisée est une fonc- tion monotone de ce paramatre de rigidité, Une application par la méthode des éléments finis, comparant les prédictions de divers modéles d’interface, dont le précédent, montre influence du para- metre principal qu’est le taux de dilatance. Une évaluation simplifiée du frottement latéral mobilisé le long des pieux, ancra- ges, clous, est ensuite proposée en vue de l'utilisation dans la méthode des courbes (tz). Une attention particuliére est portée & la détermination de cos courbes, soit & partir d’essais spéciaux de cisaillement direct, soit a partir du modéle théorique d'interface. Abstract Firstly experimental data of friction along piles in sand are presented ; the cor: responding element test (direct shear test between a granular soil and a rough construction material) is described, showing the effect of the initial conditions and of the prescribed path. The phenomenon is described by a mathematical model of interface behaviour which employs the concepts of directional dependence and rheological interpo- lation. The element tests used in that approach are direct shear tests at cons tant normal stress, at constant volume, and {pseudo} oedometers, The resul- ting incremental relationship between contact stresses and relative dispacements is numerically integrated for several loading conditions and compared with direct shear experiments at prescribed normal stiffness. It is shown that the maxi mum mobilized shear stress during such a test can be considered as 8 mono- tonic function of this stiffness parameter. AA finite element application comparing the predictions of various interface cons- titutive equations (among them the previous one) shows the influence of the main parameter being the dilatancy rate. A simplified evaluation of the mobilized friction shear along piles, anchors, nails, is then proposed for use in the so-called t-z curves method. Attention is focus. sed on the determination of these curves, either from special direct shear tests or from the theoretical interface model. * Domaine Universiaie, BP 83 X. 38041 Grenoble Cedex. 28 INTRODUCTION Lexamen ¢'essais d'arachement de piewx ou d'ancra- ges in situ, ou dlessais sur pieux-modles en labora toire pose question quant & la modélisation des phé- nom@nes observés. Par exemple, le cisallement mobi lisé durant un essai d'arrachement peut présenter un cart considérable par rapport aux prédictions suppo- sant un état initial « au repos », Ko, autour de Finclu- sion, Dans le cas des pieux battus dans le sable par exemple, COYLE et CASTELLO [6] ont mesuré des valeurs élevées du coefficient K de pression latérale des terres sur le fat (plus de 1,8). Bien entendu, cet effet mesuré par de nombreux auteurs doit étre’ mis en rapport avec une contrainte normale latérale, induite pendant Famrachement, bien supérieure & celle de l'état Ko. Une interprétation équivaente est basée sur le concept de coefficient de frottement apparent tgd", développé par SCHLOSSER et ELIAS [16], GUILLOUX et al. 181, et qui détrott aver Ie ives le contrainte Des essais 2s fiables d'ancrages, réalisés en labora- tore par WERNICK [17], et de pieux modeles par PUECH et al. [12], montrent que, cet effet existe méme pour les inclusions moulées. L'ensemble de ces observations prouve que le systme de contraintes latérales varie le long des inclusions non seulement pendant leur phase d'installation {ce qui se congoit bien dans le cas des pieux battus et foncés}, mais, aussi sous charge de service. Nous nous proposons de développer ci-dessous un moddle d'interiace capa- ble de décrive le frottement latéral le long des inchi- sions ancrées dans les sols grossiers, dans le cas « moulé », processus d'installation excluant les gran- des déformations, Ce modele fait suite & nos études précédentes, et sen distingue par le fait que nous sommes maintenant en mesure de décrire les fortes contractances (chutes de résistance) dues & la rupture des grains. 1. VESSAI ELEMENTAIRE Depuis fort longtemps, FEDA [7] a décrit Tessai de cisaillement direct comme une simulation physique élémentaive du frottement latéral fe long des inclusions dans le sol. SCHLOSSER et GUILLOUX [15] ont Gtudié les relations entre le cisallement direct, & volume constant et le frottement latéral le long des ancrages. POTYONDY [13] et plus tard BRUM. MMUNDS et LEONARDS [4] ont examiné les proprié- és de contact entre le sable et divers matériaux de construction rugueux, & partir d’essais de cisaillement direct & contrainte normale constante dans un appa: reil de cisaillement modifié (une des demi-boites étant remplacée par le matériau de construction). Le pre- mier probléme & se poser est celui de homogénéité du test : on admet généralement que l'essai de cisail= Tement direct n’est pas fiable parce que contraintes el déformations ne sont pas homogénes au sein de Véchantillon ; cette affirmation conceme léchantillon, en tant que miliew continu équivalent ; en effet, si le test est considéré comme un essai relatif & une sur Ne sa REVUE FRANCAISE DE GEOTECHNIQUE face de contact (en raison de Fintense localisation) ot on comme un essai relatif au volume entier de Féchantillon, le critgre d'homogénéité est requis seu- lement le long de la surface de discontinuité de dépla- cement. De plus, Texpérience montre que la bande de cisaillement naissant au cours du cisallement direct reste concentrée dans son domaine d'origine. En con- séquence, nous adapterons le critdre @homogénéité cn le souhaitant vérifié dans la bande de cisailement seulement. De nombreux essais visualisés (rayons X par SCARPELLI et WOOD [14], stéGophotogramé- trie par CICHY et al. (5}) ont montré que cette con- dition est bien réalisée dans [essai de cisallement direct, sauf au tout début de Pessal. Mais ce résultat cinématique n’exclut pas une non homogénéité pos- sible concernant le niveau de contrainte au sein de la bande de cisaillement générée dans Tappareil de cisailement direct plan. Notons @alllours que la « vraie botte de cisallement » proposée par WERNICK [17] ne peut quaccroitre cette hétérogénéité. Le comportement d'interface sol-structure considéré comme tun comportement de surface ou de contact aver frottement {i sagt alors d'un milieu continu bidi mensionnel) est une approche pragmatique adoptée afin de décrre la cinématique fort complexe (gran- Ges déformations, grandes rotations, grands déplace- menis relatis et grandes rotations des. grains. eux- rémes) qui intervient entre les deux faces de la bande de cisaillement située dans le sol, le long de la struc ture, dans le cas bidimensionnel représenté figure 1 La bande de cisaillement constituant Tinterface sol siructure ne peut ere isolée sous peine de modifica- tion irrémédiable de son comportement. C'est la tal- son pour laquelle Tessai de cisallement divect doit tee interprété en considérant deux parties de Téchantilon (cf. fig. 2) la parte inférieure « active » qui est en contact avec le matériau de construction rugueux et qui consitue Tinterface, et la partie supérieure, « pas sive », choisie aussi fine que possible mais nan inexis tante, et qui est solciée comme un échantilon cedo- métrique. On notera que actif et passf n’ont rien & voir avec les termes utilsés par les praticiens de la pression des terres Etant donné le choix réalisé dun milieu bidimension: nel équivalent, les variables d'interface ne sont pas lavee eupatleure de 1c Tinterface Interieure de Pinte vue ce, Hite supérieure de inclusion Fig. J. ~ Idéalisation de fintertace sotstructure. Fig. 1 Idealvzed so-siructue interface. — LE COMPORTEMENT D'INTERFACE SOL-STRUCTURE : ASPECTS EXPERIMENTAUX ET NUMERIQUES linge ey) =) ‘asai de cisailement diect ‘an interpretation of the diet sheer test. tensorielles mais vectorielles : ce sont d'une part le vecteur contrainte (Vopérateur n’a accés qu’ une moyenne sur la surface de contact (A) Pda tte oe et d'autre part le vecteur déplacement relatif entre les deux levies de interface ruined { © (KPa) a 400 300 200 100 o 2 4 2) oof T Pa) 200 100 (Omer aera © Test (8) Fig. 3. — Essais de Fig. 3 ‘saillement oxtér @ [w]imm) 300 200 100 6 [w](mm) 29 La botte de cisallement annulaire (YOSHIMI et KIS- HIDA (18)) est certainement un out plus satisfaisant que la boite plane pour identifier le comportement dinterface, du point de vue des effets de bords, mal: gr6 une hétérogénéité radiale inkérente & l'appareil Liessai de cisaillement direct & contrainte normale constante est si populaire que l'on oublie souvent que des conditions différentes peuvent etre imposées a cet essai ; d'autres chemins peuvent dire réalisés grace & la boite de cisaillement : ainsi, les tests & contrainte normale constante (S) et & volume constant (V) peu t aire considérés comme des chemins de clsaille- ‘ment extremes. Sur la figure 3 sont représentés des résultats concemant le sable grossier sliceux <’Hos. tun (deo = 9.74 mm), & densité initiale élovée (y = 16,7 kN/m®,'D, = 0.9) et faible contrainte normale iniale (g,, + 12,5 kPa). Le matériau de construe tion ruguéux a éé obtenu par collage de sable iden- tique sur une plaque métallique. La grande différence existant entre les deux tests (d’od Tappelation dessais extremes) est évidente, spécialement du point de vue de la contrainte de cisaillement mobilisée & déplace- ment relatif tangentiel égal, ou encore si l'on com- pare l'évolution du vecteur contrainte dans le plan (F, a) ; lors de (V), Fextrémité du_vecteur contrainte remonte la courbe intrinséque résiduelle aprés Tavoir traversée en raison de la forte densité initiale du sable, puis redescend le long de celle-ci si essai se poursuivait (amplitude du déplacement relat tangentiel est limitée 4 30 mm sur la bottle de cisaillement plan} la liquéfaction statique pourrait étre atteinte. Ces tests mettent en évidence les aspects {u](mm) 08 os 4 02 0 2 4 6 [w}(mm) TiwPay ° 200 1 Test (V) 15 Sur sable d’Hostun dense & falble contrainte normale intae. 5 shoar teste on dense Hostun sand, ot 1ow cinématiques et statiques de la dllatance localisée, mais également le comportement contractant du méme sable lors d'un cisaillement de grande ampli- tude, cest-a-dire apreés le pic du test (V). La figure 4 permet d'observer le comportement du méme sable selon les chemins (S) et (V), & partir de conditions initiales « opposées », cest-2-dire faible densité intiale (y = 15,4 kN/m, D, = 0,3) et contrainte normale Initiale élevée (o,, = 1 061 kPa). La tendance con- tractante est ict Brépondérante, rendant les tests (S) et (V) sensiblement équivalents en ce qui conceme le cisaillement maximum moblisé. L'ensemble des figures 3 et 4 permet de soulgner la différence essen- tile existant entre essai triaxial non drainé et Tessai de cisailement direct 3 volume constant : Vintense rupture de grains lie @ la localisation de énergie plas- fique dans la bande de cisaillement (lors du cisalle ment direct) induit un effet contractant permanent (des le début de lessai, méme si les modifications de Fassemblage des grains masquent le phénoméne. — HOTEIT [9] — Ceci exclut évidemment toute notion d'état critique. On remarquera toutefois que global ment, toule perte de matériau pendant Tessai peut apperaltie comme une contractance ; sans modifica- tion d'assemblage : ce défaut est possible, quoique limité, avec la botle de cisaillement plan. 2. MODELE D'INTERFACE Ne 5a, REVUE FRANCAISE DE GEOTECHNIQUE min pour des matériaux non visqueux comme les sables. Nous avons développé les bases d'un modale itidimensionnel d'interface. sol-structure incluant les axes matériels et Toutll expérimental susceptible de donner accés aux param@tres du_modéle (BOULON [13]) ; nous nous attacherons ici & décrire Je cas bidi- mensionnel, plus couramment utile, Nous considérons les vitesses de contrainte et de déplacement relatif tan: gentes au chemin courant (aS = (3) tal Une définition unique du chemin et la nécessité de comparaison des chemins entre eux sugg@rent une normalisation du chemin tangent. Un choix formel doit également tre réalisé en vue de définir la soll citation tangente et la réponse tangente. Les compor- tements donnant naissance a des pics de contraintes interdisent de choisir la vitesse de contrainte comme sollicitation tangente. Les chemins tangents sont done normés par WI = (lod? + bt? a) dod les paramétres réduits caractérisant le chemin tangent ly) = (3) SOL-STRUCTURE d bit i solicitation f } iy idence Wes spess du Comportement 12s au che. a Mgt te or, ha) 0 4 Lol 1000 “0. 750 “0.2 500 “0.3 250 “0.4 ° 2 4 6 {wlimm oO 2 4 ~~ 6 [w](mm) 750 f (KPa) 500 250 o 2 4 6 [w](mm) 0 500, 1000 @ Test (S) O Test (Vv) Fig. 4. — Essis de cisilomant extrimes sur sable d'Hostun liche & contrainte nonnele hia sowie Fig. 4. — Exromal diect shear fasts on loose Hostun sand, at high inital novmal stress LE COMPORTEMENT D'INTERFACE SOL-STRUCTURE : ASPECTS EXPERIMENTAUX ET NUMERIQUES an 2 ; réponse ‘ } } i) ” % Dans espace des solicitations incrémentales (, 1), fous les chemins possibles sont les points du cercle unité. Les points corespondants de Tespace des réponses incrémentales (E, y} sont, paramétrés par et u liés par une relation (\” + gw? = 1. équivalente a (4); is appartiennent done & la courbe de séponse (€) présentée 8 la figure 5 ‘Afin de préciser cette réponse incrémentale, il est cap! tal d'utiiser Tensemble des informations possibles ; en autres termes, il convient de connaitte des points représentatis de (C) afin de généter la partie incon- nue de celle-ci, Dans le cas bidimensionnel, la boite de disailement direct permet des mesures aisées selon six chemins (trois en charge et trois en décharge) (cf. fig. 5). Les chemins 1 44 ont été présentés précé- demment ; les chemins 5 et 6 sont appelés pseudo- cedométriques, cest-adire quis représentent des cedom@ires apres cisaillement, soit la limite d'essais de cisaillement (\ = 0) La direction de sollcitation tangente est ainsi définie dans l'espace (A, y). La partie inconnue de (€) est générée par interpolation directionnelle, argument de Cette interpolation tant la distance engulaire de V'es- pace (A, 1) Supposons que nous cherchions la réponse incrémen- tale (E, 9) comespondant & un chargement incré- mental (K, 4) donné ; ce chargement est représenté par le point D, c'angle polaire @ dans lespace (\, 1) (cf. fig. 6). Chaque chemin de base (repéré par ESPACE de CHARGEMENT INCREMENTAL CHEMINS EXPERIMENTAUX (essais slémentaires) 1 Contrainte normale constante, 2 Contrainto normale constante, Fig. 8. — Les paramétres de lintrpolation directionnelt, Fig, 6 — Tho parameters af the erections snterpoation indice i} est représenté par le point Di correspondant. Soit qj Tangle arithmétique séparant les directions (, p) et 0, 1) 5 la réponse tangente est détinie comme la somme pondérée 3-26 {3 Bh. ® avec ESPACE de REPONSE INCREMENTALE 3 Volume constant, en charge 4 Volume constant, en decnarge 5 Pseudocedomeire, en charge 6 Pscudowsdomere, en déenarge Fig, 6. — Chargemont incrémantal at répon Jncrémentae. ig. 8. — Incremental loading and incremental response 32 Les N fonctions de pondération Wi sont solution du systme algébrique linéaire d'équations caractérisant tune interpolation f rWel Wy ay" yy = We ap" yo = yi est une fonction de 6 choisie de maniére & assu- rer des valeurs positives et négatives pour Wi. Le choix le plus simple est la fonction signe : Ba S68 SBary= +1 B< Bin B> Bar = Wyay* yn (7) 8) Dautres tentatives utilisant des fonctions splines & phi sieurs déterminations ont donné de bons résultats dans le cas of les directions des chemins de base sont mal xéparties notamment (MARCHINA [10)). La défintion précédente est intéressante du point de vue de la con- {inuité de la réponse (la continuité C2 est requise pour les fonctions Wi) La présentation générale de Tinterpolation fait appel 2. six chemins de base. Dans certaines situations, on utlise moins de six chemins : le premier cas est rela- tif & celui des chemins de base tr2s proches : par exemple, un chemin incrémental (S) correspondant & tne dllaiance trés faible est évidemment tr2s proche d'un chemin (V) ; une procédure doit étre utlisée, prenant en compte le chemin « moyen » entre ceux. Gi, alin d'éviter des difficultés numériques, Le second cas concerne un chargement incrémental 3 partir d'un état de contrainte situé sur la courbe intyinseque : aucun chemin de base ne peut cores: pondre 4 une sortie du domaine possible pour les vec leurs contrainte ; d’oi ici encore une technique spé- ciale pour éliminer les chemins physiquement inexis- tants, Sil Savere que dautres chemins, aujourd’hui non réa- lisables en laboratoire, mals disponibles demain..., soient tr8s caractéristiques du cisaillement direct, iis pourront évidemment etre incorporés dans cette for mulation, puisque le nombre N de chemins de base lest évidemment pas limité 2 6. Il est bien connu en rhéologie que la question des variables gouvernant état du matériau est l'une des plus déicates & résoudre, et ceci sans données mathé- matiques, excepté quelques lointaines limites ther- modynamiques. Dans notre cas, les chemins de base sont formulés analytiquement, en vue dune dériva- tion pour obtenir les chemins tangents {incrémeniaus), en utilisant comme ensemble de paramatres d'état 5, les variables actuelles d'interface (wl, [uly 1, 9) et une densité supposée + (sous contrainte) au sein de Tinterface (MARCHINA [10}). Au vu des succds obte- nus en mécanique des joints rocheux, par PLESHA [11] notamment, nous avons Tintention de décrie les modifications dé densité sous contrainte nulle (4) No 54 REVUE FRANCAISE DE GEOTECHNIQUE grace & énergie spécifique Ws (t) - £ étant le temps, dont lorigine est située au début de Fessai Ww.) = {rat = oy a} 0 Cotte densité est évidemment a relier & la rupture des grains évoquée précédemment. Listat actuel de Vinterface étant connu par si, et la direction de Ja sollcitation inceémentale par [wl et [u) (ou d et w}, Finterpolation rhéotogique sur les che- mins tangents ‘de base conduit & {} . {70 {, 5) } al 4 4, (a) (01, 9) Supposant le matériau totalement non visqueux, c’est- a-dire non sujet & une réponse différée, et A réponse directionnellement dépendante (7 et @, sont alors des fonctions homogénes de degré 1 en [wi et {ul}, les composantes de Téquation constitutive tangente ‘sont données par le théortme d’Euler sur les fonctions homogenes te te 7 abd ati i {J- dem | * a ap Ma ati Ces quatre composantes fonctions de la direction (, #) ont une expression analytique résultant de la dé vation des fonctions de pondération Wi et des pen: tes locales des chemins de base. 3. INTEGRATION NUMERIQUE DE LA LOI DE COMPORTEMENT Lorsque le chemin est donné explicitement par [ov @] et (4 0] — ou AW) et ult) —, 1 Stant le temps, la réponse tangente est directement calculée ; ce n'est sgénéralement pas le cas, et une recherche itérative de la direction locale de fonctionnement, correspon: dant aux données réelies de la solicitation est alors nécessaire ; ceci met en lumidre le caractére formel ct relatif des notions précédemment adopiées de sol lication et de réponse La loi de comportement (11) a été principalement intégxée par méthode explicite & pas constant le long de chemins de cisaillement & rigidité normale impo: sée ; ces chemins sont extrémement significatfs car ils caractérisent le frottement latéral le long des pieux et autres inclusions ancrées dans le sol. De plus, les essais conespondants de cisaillement direct peuvent étre réalsés en laboratoire. Notre modéle a été testé pour le sable d'Hostun moyen (ds = 0,74 mm) & partir des conditions inifiales suivantes ye = 17,1 KN/m? (dense) ; 05, = 124 kPa BR = 0:9 Des résultats expérimentaux et numériques typiques (BOULON et al. [1)) de 7 et o, fonction de {Ww} sont préseniés ci-aprés (fig. 7), pour deux rigidités normales, imposées (k = 5 000 kPa/mm et 40 000 kPa/mm) LE COMPORTEMENT D'INTERFACE SOLSTRUCTURE : ASPECTS EXPERIMENTAUX ET NUMERIQUES 33 T (kPa) @ (kPa) 750 a 1250 500 250 750 0 250 +250 ° 10 [immo 10 20 [w(mm) k =5000 kPaymm T (kPa) o, 1750 $7 WF) 1000} 1500 500 1000 500 0 ° 10 (mm) 0 10 20 [w](mm) k = 40000 kPa/mm ment alrect & rigid sable o'Hostun de ‘sense Host Fig. 7. — Chemins typiques de cisai wrmale imposée (k) ; expérience * ot simulation 4 124 kPa, 28 Fig. 7. — Tyee Des simulations systématiques montrant Peffet de la densité iniiale, de la contrainte normale initiale, et de Ja rigidité normale d'une part, du pas dintégration autre part, ont été obtenues par MARCHINA [10] et comparées aux résultats expérimentaux d’HOTEIT [9]. La comparaison expérience simulation est @autant moins satisfaisante que les conditions iniiales sont pro: ches des limites du domaine didentifcation, La forme des réponses inerémentales a divers stades de linté gration donne une idée de la qualité du modéle ; les résultats présentés (ig. 8) sont relativement « angu: leux » car seuls quatre chemins élémentaires ont été utilisés (pas de chemins pseudo-cedométriques) et de plus les chemins & contrainte normale constante et & volume constant peuvent aire peu éloignés, 4, UNE APPLICATION PAR LA METHODE DES ELEMENTS FINIS La version précédente de ce moddle d'interface, uti lisant deux chemins de base (en charge) a été util- sée dans un code éléments finis (méthode déplace- ments) en vue d'évaluer ses capacités de prédiction 34 REVUE FRANCAISE DE GEOTECHNIQUE ” o 0 -2000 -4000 -4000 -8000 1 -8000 -4000 o 8¢ -2°10E5 -10E5 0 (kPa) % 2400 | 1800 $n: kta/mm 1200 | 600 re 0 5 10 15 20 ” . 0 ob -500 |. -1000 |. -1000,, -2000|, -1500L -3000|. -2000L. -4000/ [W]=0.95mm a 1 =2000 0 2000 ! =6000 -2000 2000 Fn 8, ~ Qvave osteoma spas to Hesin e,o= 081 Ka 5000 LE COMPORTEMENT D'IWTERFACE SOL-STRUCTURE : ASPECTS EXPERIMENTAUX ET NUMERIQUES 35 {BOULON [1]}. Nous avons modélisé le comporte ment d'un piew mod2le en tension ancré dans une cuve & sable. La figure 9 montre les conditions expé: rimentales et le maillage éléments finis utilisé pour la simulation numérique. Fig. 8. — Lexpérience de validation et Je mailage éléments fnis correspandant Fig. 9. — The experiment for valdauen and the corresponding FEM mesh, Durant cette expérience, ont été mesurées, la force axiale 8 divers niveaux du pieu dune part, et la con- lrainte normale agissant sur le fat & la profondeur z= 1,44 m d'autre part ; on passe aisément de effort normal au frottement latéral unitaire local par dérivation, ce qui permet d'accéder au coefficient de pression latérale des terres, K. Ce coefficient repré- sente l'amplification de la contrainte normale agissant sur le fat, entre l'état Ko et état actuel, La figure 10 montre lévolution de ce coefficient K en fonction du déplacement en tée du pieu, pour lexpérience (courte (0}) et diverses simulations numériques (cour: bes (1) & (5)). L'expérience inclut des cycles dont Tenveloppe peut étre considérée comme la courbe ‘expérimentale & confronter aux simulations. Le tableau 1 indique bri8vement Jes types de com- portements utlisés pour le sol et Tinterlace sol-pieu dans chaque simulation (le pieu est considéré comme Slastique linéaire) Qn remarquera qu'une valeur limite est obtenue pout K avec les calculs (2) & (4) — dont le caleul (4) avec la loi dnterface évoquée ci-dessus. Cet exemple mon. tre qu'un modéle réaliste interlace sol-structure nécessite la prise en compie d'une dllatance contrac: tance non nulle, de niveau variant considérablement au cours d'un cisallement donné. De plus, Taspect o Sales 10 Fig, 10. ~ Extraction de piew moddte ancré dans dy sable grossier dense a’Hostun. Evolution du costficiont K de pression itérale des teros (8 Ia profondeur 2 = 1,44 mi Expérionce ot simulations numeriques Fig, 10. —~ Mode ple i tension ensedded na coarse dense stun sand. Change ia the K coeticient of earth pressure ‘cepth 2 = 1.44 ‘mi. Experiment and numerical simulotions Tableau 1. ~ Lois de comportement utilisées our le So! et pour I'interface sol-structure dans les simulations numériques (1) 4 (8). Table 1, — Constitutive equations used far the Soi! and the soi-structure interface in the numerical simulation (1) "0 (5). Simuiation| Comportement | Comportement ne du sol dinterface 1 [élasticits linéaire |rigide 2 |étasticite tingaire | Coulomb, isovolume 3 |directionnellement | Coulomb, isovolume dependant 4 |étasticite ditectionnellament ‘non linéaire dependant 5 — |alastoplesticits _| stastoplasticiea non standard non standard Je plus important du sol lui-méme affectant les varia- tions du coefficient K est évidemment la compressibi ké volumique, directement mobilisée sur « chemin pressiométrique » ; de ce dernier point de vue, de nombreux modéles de sols sont convenables. 5. UN MODELE SIMPLIFIE DE PIEU SOUS CHARGEMENT AXIAL Les développements précédents permettent de pro- poser un modéle simplifié de comportement de piew sous chatgement axial. Sott une inclusion ancrée dans le sol orthotrope de révolution, axe de inclusion 36 Giant paralléle & axe privlégié dorthotropie ; on sup- pose Faxisymétrie autour de cet axe et la déforma- tion plane perpendiculairement & celui-ci, ainsi qu'une mise en place de inclusion par moulage in situ (sans expansion). Un cisaillement simple d'intensité rapide- ment décroissante avec la distance & I'axe se déve- loppe dans tout le plan radial au cours du charge- ment axial de Tinclusion. Supposons que le taux de changement de volume da a ce cisaillement simple soit faible (cest le cas pour un cisaillement simple selon les axes d’orthotropie) : le sol supporte alors principalement une sollcitafion de type pressiometti- ‘que résultant du couplage entre les phénomenes nor- maux et tangentiels au sein de linterface. Soit Ep le module pressiométrique (en petites déformations) du sol, supposé dans l'état Ko avant chargement (cf. fig 11). Au terme d'un chargement axial, Tétat de linter- face est représenté par les variables [w], [ul, 7, 0}, Liécriture des compatibilités statique et cinématique & la frontigre entre le sol et interface (rayon R + ¢, e << R) donne E, = (22) En conséquence, le sol proprement dit agit sur le systéme interface-inclusion par sa rigidité latérale (13) La grande importance des essais de cisallement direct 3 rigidté normale imposée apparait une fois de plus, car les courbes (7, {wl} issues de tels tests sont une bonne approximation des courbes (tz) mondialement utilsée par les concepieurs de pieux. Des publications zw REVUE FRANCAISE DE GEOTECHNIQUE précédentes (BOULON {2}) ont réuni quelques don- nées de base (expériences et simulations) sur ces cour- bes, en fonction de la contrainte normale initial (pro- fondeur) de la rigidité latérale k et de la densité ini- tiale du matériau. HOTEIT [9] présente ensemble détailé de ces résultats. CONCLUSION Le comportement dnterface sol-sirucure doit ate pris én considéretion en tant que tel dans la simulation de Tinteraction sol-structure, car la fine couche de Contact enie sol et inclusion ‘est sollctée & un niveau de déformation sans commune mesure avec le reste du sol, La réponse de cet interface est clalrement aépendante dui chemin suivi et conduit & la mobilisa- tion d'un « frottement apparent », Les aspects ciné. ratiques de ce comporiement engiobent toujours une phase dilatante durant une fraction du cisallement, ce qui conduit & une modification des contraintes de con- fact. De plus, la rupture des grains @ une incidence imporiante, condulsant fréquemment & la liquéfaction stalique. La rigiité latérale imposée par le sol envi- ronnant & une inclusion, est un paramere ts signi- ficatif ; le frottement apparent résultant de ces deux facteurs (comporiement dinterface so-sructute et rig dité latérale) peut etre simulé physiquement en labo- fatoite grace & des essais de challement direct & rigi- dité normale imposée). REMERCIEMENTS Ces recherches ont é6 soutenues par le GRECO «Rhéologiec des Géomatériaux » qui est vivement PENDANT ‘SOLICITATION AXIALE AVANT SOLLICITATION AXIALE inclusion interface Fig. 11. — Modsle simplifié d‘inclusion sous effort axial Fig. 11. = Simple mods for an inclision unde axial Saad. LE COMPORTEMENT D'INTERFACE SOL-STRUCTURE : ASPECTS EXPERIMENTAUX ET NUMERIQUES 37 a 2 Gi (4 5) (6 7 is 19) BIBLIOGRAPHIE BOULON M., HOTEIT N., MARCHINA P. (1988), A complete constitutive law for soil structure interfaces. VI Int. conf. on num, methods in Geomechanics ICONMIG), Inns: briick, Auttiche, 1, 311-316, BOULON M. 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