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‘TECHNICUM IHADADENE NOVEMBRE 2014 Classes : 3eLE /3°LP Durée: 2heures COMPOSITION DE FRANCAIS Nt les bombes les cafés " Jeune fille, fétais solitaire, d'une timidité maladive, J’étais surtout nourie de littérature, dhistoire. Savais dévoré « la condition humaine » de Malraux. Par le cinéma, Ja résistance frangaise a été pour moi un exemple. Mon pére était cadi, descendant d'une grande famille. 11 possédait au sens plein la double culture, arabe et frangaise, Ma mére était fille dune "grande tente" des hauts plateaux. Pétais petite, blonde, javais mené jusqu‘alors la vie d'une Européenne. Interne dés lige de 10 ans au lycée Fromentin, le lyoée de Ia bonne société ‘européenne, c'est dire, Lesl*naverbrer1954, jétais en vacances a Tiaret, ma ville natale, aprés-uné année de droit, chose exceptionnelle pour une Algérienne. Le moment le plus important de la journée, c'était Narrivée du car de Blida qui amenait les joumaux. Ce jour-la mon fitre a presque défoncé la porte en hurlant : "ga y est, ¢2 explose.” Fai tout de suite compris que c'était le départ de ce que nous attendions : la lutte contre Yoceupation frangaise. A partir de ce moment, je n'ai plus souhaité qu'une chose : devenir le Tohen de Malraux. Je cherchais un contact, je voulais étre intégrée dans les groupes aunés en ville parce que javais le type européen. Je sonnaissais les Frangais, j¢ fonctionnais comme eux, et je pouvais étre plus efficace au maquis ob j'aurais été une infirmidre. C'est Boualem Oussedik, fire d'une amie, qui m‘a mise en contact avec ” organisation” on . 1955. En 1956, je rejoins le groupe de la Casbah qui porte la terreur dans la ville européenne. La premiére fois que j'ai pénétré dans la Casbah, guidée par Djamila Bouhired, jétais malade a Tidée que ma mére apprenne que 6tais dans cet endroit qui, pour elle, était synonyme de débauche, Moi-méme, je ne savais pas que des familles y vivaient. Un jour, nous avons tu quill y avait un film sur la résistance frangaise, alors nous avons été dans un cinéma du centre. Quelle imprudence ! Au retour, nous avons descendu la rue d'lsly. On nimaginait pas combien Alger était gaic a Tépoque. Cétait Tet, les filles étaient bronzées, les terrasses des caf's bondées, il y ivées a ‘était un silence de deuil. Peu ‘de temps avant, une bombe européenne avait sauté en pleine nuit rue el. = rope ‘Thébes .Un camage .Quand nous sommes arrivées dans notre planque, Djamila s'est mise 4 plourer de rage en disant : ia Le S........0 1€8 pours, méme si clest la guerre, is vivent. ” 5 Rea con Ta nee Homie de cet rage, de Yaudace de le jemeste, de ma conviction absolve qui flat fe choix. Pour inous les véritables adversaires, clétaient les ois eT en nine boa fess eee ‘wait, on nous torturait .Au moment de I'action la seule chose & laquelle tu penses; Cest que tu dois réussir ct ne pas te faire arréter parce que tu sais ce qui t'attend, Si nous nous étions posé des questions morales, nous Tiaurions pas fat la guerre. Nos moyens étaient dérisoires, les bombes étaient énormes comme les pidces d'un révell gant, elles étaient dans des boites on bois comme des plumiers, ct il fallait les faire sortir de la Casbah, dee oe ee ial Boubized, Hasiba Ben Boual, Samia Lakhda, nous dons des files, on ajous lt - 2 sacs de plage, on était j ince, habillé fit cj é be [tee ae Jeune, mince, habillée au godt du jour. Nous avons passé Propos recueillis par Ghania Moufok, journaliste a Alger , Cai: magistat musulman gui repli des fonctions civil, judiciaires treligicuses ‘Then: le héros révolutionnaire ot fanatique dans la Condition Humaine (tn roman é'André Matraux) IPREHENSION DE L'ECRIT :(13pts) 1. -A quel type de document appartient ce texte : = Arpumentatil? b.témoignage? _c.expositif?_d. falt divers ? Soulignez la réponse juste. 2. Quiest le narrateur de ce texte ? justifiez votre réponse en relevant les indices de personne Relever du texte, trois expressions qui renvoient la condition sociale du narrateur. 4, «J'ai posé des bombes dans les cafés pieds ~ noirs. ». Quelles étaient les véritables raisons ou causes de cet acte 2 justifiez votre réponse en relevant Ia phrase du texte 5. Complétez le tableau suivant : Dates. Evénements vécus par le narrateur E La lutte contre occupation francai 1955 | 1956 6, Quelle impression (quel effet) a laissé en vous ce texte ? 7. «Nous n’avons pas le choix, » Dans cette expression le narrateur exprime : a. Unregret? b.unchoix? c.une deception? d. une négation? e. unrefus ? _Souligne: la réponse juste, 8. «Nos moyens étaient dérisoires...» Le mot souligné veut dire : s.insuffisants? b.minables? _c, grandioses ? Soulignez la réponse juste, 9. « Moi—méme je ne savais pas que des familles yvivaient. » « ...Cétalent les pieds = noirs pour lesquels on nous bombardait. ‘Aqui renvoient les pronoms soulignés, dans les phrases ci 0. « si nous nous étions posé des questions morales, nous n’aurions pas fait la guerre. » Réécrivez la phrase en la commencant ainsi: « sije. > 11. « /étais solitaire, d’une timidité maladive, j/avais dévoré « La condition humaine » de Malraux ». Réécriver la phrase én la commencant ainsi : Zohra a déclaré qu’elle . = PRODUCTION ECRITE : (07 pts) * raitez un sujet au choix : 1. Faites le compte rendu objectif de ce texte. 2. Vous avez vécu un événement douloureux (accident, décés d'un étre cher, perte d’un bien, séparation Racontez ce qui vous est arrivé et dites ce que vous avez ressenti. veillez & Yemploi de Vimparfait, du passé composé et d’indicateurs de temps.

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