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ESA MEIN P REDS E eels AA eh a aE SANE PED) 2 Ai Pee EL) hae Br OE Pal SGYPTE AFRIQUE & ORIENT L’EGYPTE ANCIENNE ET L’ETRANGER page 3 INTERPRETES ET CHARGES DE RELATION AVEC LES ETRANGERS ALANCIEN EMPIRE par Nadine Guilbou page 7 ORF EN /RES ET MTALLURGISTES CRETOIS "PORTEURS DE TRIBUTS" SYPTE par Nadine Guilhou page 11 AMENHOTEP Il ET LES DIVINITES DU PROC ‘par Stéphane Pasquali page 25 DEDOUN, PRINCE DU DESERT DEVENU DIEU ‘par Marguerite Exroux-Morfin E-ORIENT EN EGYPTE page 33 LES RELATIONS ECONOMIQUES ENTRE LEGYPTE BT LE LEVANT par Mary F. Owonby page 39 IEGYPTE DES FRESQUES ROMAINES par Helene Fragaki page 53 LECTURES par Eric Gady et Geraldine Amiel page 56 INSTITUTIONS & ASSOCIATIONS. par Juliette Lengrand ‘page 59 INTERNET ‘par Thierry Benderitter page 61 (CINEMA 8 MULTIMEDIA par Jean-Luc Bovot EGyPTE AFRIQUE & ORIENT N° 65 - AVRIL-MAI-JUIN 2012 ORFEVRES ET METALLURGISTES CRETOIS "PORTEURS DE TRIBUTS" i fon admet que la Kaptant des archives de S Mari, sans doute la Kaphior biblique, désigne bien la Créte, alors, ile de Minos est déja célbre Mari dés le début du deuxigme millénaire pur ses vases orfévrés. Les archives de Zimri-Lim (1774-1760) * comportent en effet cing inventaires mmentionnant des vases erétois 2, une vingtaine environ, ueTon retrouve pour certains dinventaire en inventare Leur forme est parfois précisée bols, coupes sphé riques, écuelles. Certains comportent une anse. Lun entre eux, muni d'un support, devait avoir un fond rond ou pointu. D'autres sont simplement definis comme "vases crétois", appellation ethnique souvent utilisée dans les inventaires, apparemment suffisam- ‘ment claire. Ils sont en argent ou en ot. Parfois est mentionné un décor incisé, en relief seulpté, végétal. 8 Nadine Guilhou Ces vases préciewx appartiennent a la maison royale. Apparaissant souvent dans les listes a la suite d'un déplacement du roi ~ ainsi un voyage de Zimri Ougarit, oi se trouve un comptoir erétois,avee pas- sage & Alep au retour — ils semblent étre des cadeaux iplomatiques. On suit dailleurs la trace de certains dentre eux, redistribués, ou objets d'échange. Les royaumes d’Alep et d’Ougarit semblent jouer un réle important, le premier dans la diffusion des produc ns mariotes le second dans celle des objets venus dEgée et du pays hittite, au nord. Selon le mythe ougaritique de Ba'al et Anat, évoquant le dieu orftvre et forgeron Kothar-Khasis, "Kaphtor (st) Iesitge de sa résidence”, Lorsquil agit dédifier un palais pour Baal, "Hayin monte ila forge, Khasis (tient) cen mains les tenalles. Il fond Vangent, fait couler Tor. I fond Yargent par milliers (de sicles). Il fond Yor par dizaines de millers. Il fond (... ici est énumérée une série de meubles précieux) un vase divin dont Panse res- semble & un agneau et la base au pays de Yman, ot les ‘beeufs savages se comptent par millers" Entre les éerits de Mari, au Xvi sidcle avant Tere chrétienne, et ceux d’Ougarit, au xin’, se déroulent, dans !Egypte des XVIII* et XIX* dynasties, les longues files détrangers portant leurs “tributs", parm lesquels on identifie sans peine & leur costume les Crétois, a la taille fine et a la longue chevelure bouclée *. Liune des délégations les plus impor- tantes est celle qui figure dans la tombe de Rekhmiré, a coté des délégations nubienne et asia- tique. Parmi leurs produits, les vases orfévrés figurent en bonne place. Ils sont en argent ou en or, avec un décor incisé, en relief ou en incrustations de couleur. Parmi les formes, outre le gobelet & anse en ruban ou en bobine [fig. 1], comme le célébre gobelet de Vaphio, on rencontre les thytons, forme minoenne typique, a corps conique ou ovoide, mais aussi sou- vent a décor plastique animalier *; des eruches et enochoés, des amphores, des jarres, des cratéres [fig. 2] avec ou sans anses, des plats et coupes, des calices. Parmi les coupes et cratéres, un certain nombre porte un riche décor sculpté sur la levee. 10 Nadine Guilhou La plupart des vases figurés ont leur équivalent dans les artefacts ou les représentations de la civilisation exéto-mycénienne, et pour certains dans les représen- tations de trésors de temples égyptiens, comme & Médinet-Habou [fig 3) et a Karnak [fig. 4]. Sagie- IIIB de vases erétois ou de style crétois mais de fabri- cation égyptienne ? Des erates dor & panse & décor godronné sont en effet fabriqués dans Yatelier de :métallurgie de la tombe de Nébamon et Ipouky (TT 181). Il nest guére possible de répondre a cette ques- tion. On a aussi suggéré, pour certaines formes, une origine syrienne, les Egéens étant alors des intermé- diaires. Mais il agit de toutes fagons d'un gost pour des objets exotiques ~ tout comme, dans les royaumes de la cote syro-palestinienne, on a importé et imité des objets Egyptiens. Manno Notes ‘Tributs selon les allégations égyptiennes, cadeaux et objets d’échange diplomatiques selon les sources ‘mariotes comme ce sera le cas dans la correspondance amarnienne, les vases orfévrés étaient destinés en Egypte au trésor divin. A la différence du Proche- Orient, nous ignorons & peu prés tout de la table du +i: utilisait-il une vaisselle précieuse ? Dans tous les cas, en Egypte comme au Proche-Orient, a vasselle dor et d'argent, domaine dans lequel excellaient les Crétois, témoigne de lexistence d'échanges commer- ciaux présentés comme directs entre [Egypte et le monde minoen. La découverte, Tell el-Dabs‘a, dune fresque représentant un acrobate au taureau, autre domaine d'excellence crétois, a montré que ces échanges étaient plus complexes et plus anciens guion ne avait pensé. 1. Cette pétiode correspond en Créte au Minoen Moyen Iet en Egypte a a XIII dynasti 2, Voir M. GUICHARD, "Les mentions de la Créte a Masi", dans A. CAUBET (6), Lacobate au taureau. Actes dcllegue du Laore 3 dbembre 1994, Psi, 1999, p. 165-177. 3. A. Crquior, M. Sznvcen, Texts ongaritques I, Mybes et lgendes, LAPO 7, Pais, 1974, espectivement p. 178 et p. 194-1 Voir aussi p. 97-99 pour Kotha et von lieu derésidence et une discussion sur Kaphtor. 4. Représentations préstés par des mentions des ‘monde égéenprébllnique ; ude critique dest ys de Iigée dans les sources épigraphiques. Vor J. VERCOUTTER, Lyte etl res Exyptennes du debut de a XVIIF la fn dela XIX dynastic, Le Cae, 1956, en parsculier la deuxime parte, p. 185-368, e plus précisément, pour les vases, le chapitre IV p. 306-859. 5. Vases imités en Egypte par des “couvercles en forme de thyton’, selon la definition de Vercouter

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