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P.F.E
REMERCIEMENTS
Par ailleurs, je suis très reconnaissant envers tous les autres conducteurs de travaux de
COLAS, ainsi que tous les chefs de chantiers et leurs équipes. Ils ont su par leur
professionnalisme, me prodiguer de nombreux conseils venant compléter mes connaissances
et m’ont permis de mieux appréhender certains problèmes. Je tiens donc à les remercier tout
particulièrement pour leur très grande disponibilité.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS................................................................................................................ 3
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 4
MOTS-CLES ............................................................................................................................ 6
INTRODUCTION.................................................................................................................... 7
1. PRESENTATION DE LA SOCIETE ............................................................................ 9
1.1 PRESENTATION GENERALE DE COLAS ....................................................................... 9
1.2 L’AGENCE COLAS DE MAYOTTE ............................................................................. 11
1.2.1 Situation de Mayotte............................................................................................. 11
1.2.2 COLAS Mayotte.................................................................................................... 11
1.3 COLAS - CENTRE ROUTES ....................................................................................... 14
1.3.1 Constitution .......................................................................................................... 14
1.3.2 Concurrence ......................................................................................................... 14
2. PRESENTATION DE MON ROLE AU SEIN DE COLAS MAYOTTE ................ 16
2.1 PROBLEMATIQUE DU SUJET ....................................................................................... 16
2.2 MON ROLE ................................................................................................................. 17
3. LES DECHETS INERTES............................................................................................ 19
3.1 DEFINITION D’UN DECHET INERTE ET ETAT DES LIEUX SUR MAYOTTE ...................... 19
3.2 PROVENANCE DES DECHETS ISSUS DU TP .................................................................. 20
3.3 REGLEMENTATION .................................................................................................... 21
4. TRAVAIL SUR LA VALORISATION DES DECHETS INERTES ........................ 24
4.1 DEUX VOIES DE VALORISATION ................................................................................. 24
4.2 LE REEMPLOI DES TERRES.......................................................................................... 24
4.3 LE RECYCLAGE (OU TRAITEMENT)............................................................................. 25
4.3.1 Différents produits de traitement ......................................................................... 26
4.3.2 Etudes à réaliser................................................................................................... 27
4.3.3 Techniques d’exécution ........................................................................................ 28
4.3.4 Matériels d’exécution ........................................................................................... 28
4.4 ETUDE DE RENTABILITE D’UN TRAITEMENT A LA CHAUX OU AU CIMENT ................... 29
4.4.1 Etude de rentabilité d’un godet cribleur .............................................................. 30
4.4.2 Etude de faisabilité à Mayotte.............................................................................. 31
5. LES SITES DE STOCKAGE DES DECHETS INERTES ........................................ 33
5.1 LES ICPE .................................................................................................................. 34
5.1.1 Définition d’une ICPE.......................................................................................... 34
5.1.2 Le remblaiement de carrière ou de gravières ...................................................... 34
5.2 LES ISDI ................................................................................................................... 36
5.2.1 Définition d’une ISDI ........................................................................................... 36
MOTS-CLES
J’ai choisi six mots-clés pour résumer mon projet de fin d’études :
- Organisation
Définir les objectifs, les priorités, et les moyens correspondants pour y arriver
- Méthodologie
Savoir utiliser une méthode de travail efficace pour arriver à l’objectif
- Anticipation
Prendre du recul, anticiper les évolutions et adaptations nécessaires, définir les
stratégies correspondantes et les faire appliquer
- Animation d’équipe
Fixer des objectifs à ses collaborateurs, organiser et diriger des réunions de
travail
- Décision
Décider, assumer, savoir convaincre et avoir le sens des responsabilités.
- Autonomie
Savoir travailler de façon autonome, rechercher par soi-même les informations,
travailler par étapes et objectifs, puis rapporter les résultats à la hiérarchie
INTRODUCTION
Dans le cadre de mon cursus à l’INSA de Strasbourg, j’ai effectué un Projet de Fin
d’Etudes chez COLAS Mayotte, durant la période du 25 janvier 2010 au 11 juin 2010.
Le sujet de mon PFE est le suivant :
« Valorisation des déblais de chantiers issus du TP »
- S’informer sur les conditions locales de traitement des déchets : pour identifier les
contraintes et les opportunités locales, apprécier les tarifs et la concurrence dans le
secteur
Ainsi, le plan de travail que je me suis fixé pour mon PFE comporte chacun des points
ci-dessus.
1. Présentation de la société
Le groupe Colas, filiale routière du groupe BOUYGUES est présent dans tous les
métiers liés à la route, à toute forme d'infrastructures de transport, d'aménagement urbain, de
loisirs, ainsi que dans les activités associées à la transformation et aux utilisations du bitume.
La route représente 80% de son activité, divisée entre la construction de routes, autoroutes,
aéroports, circuits automobiles, tramways mais aussi une importante activité industrielle avec
la production de granulats, émulsions et enrobés. Ses principales filiales sont Screg et Sacer
pour les métiers de la route, Smac pour les métiers d’étanchéité et Colas Rail pour les métiers
liés au ferroviaire.
Le groupe Colas est implanté sur tous les continents, dans plus d’une quarantaine de
pays, à travers un réseau de 1400 établissements, avec ses 62 000 collaborateurs. En 2009 le
chiffre d’affaire de l’entreprise a atteint les 11,6 milliards d’euros pour un résultat net de 387
Bien que la route représente 80% de l’activité du Groupe, celui-ci tend à se diversifier
dans de nombreux domaines tels que :
- sécurité routière
- génie civil, canalisations
- étanchéité
- bâtiment
- ferroviaire
- dépollution de sites
L’île de Mayotte
fait partie de l’archipel des
Comores qui se trouve dans
l’Océan Indien au nord du
canal du Mozambique entre
la côte orientale de
l’Afrique et le nord de l’île
de Madagascar.
Le droit qui lui est applicable est le droit français. Le code des marchés publics, les
CCAG* (Cahier des Clauses Administratives Générales) et CCTG* (Cahier des Clauses
Techniques Générales) y sont également en vigueur.
l’entreprise ne possède pas encore d’agence locale et effectue ses travaux depuis Madagascar.
C’est chose faite depuis environ 30 ans date à laquelle COLAS a créé véritablement une
agence COLAS Mayotte. A ses débuts, l’activité ne concernait que la création
d’infrastructures routières quasiment inexistantes à l’époque. Puis au gré des financements
métropolitains, l’activité s’est accrue. En ayant construit la quasi-totalité des axes routiers
ainsi que des travaux d’eau potable pour la population, l’entreprise jouit aujourd’hui d’une
solide réputation de savoir faire sur l’île.
Son activité s’est d’ailleurs nettement diversifiée puisque actuellement l’agence Colas
Mayotte compte plusieurs établissements :
Le parc matériel de ces trois entités est géré parle service du matériel. Du fait de la très
faible présence d’entreprise de location d’engin sur l’île, COLAS Mayotte gère plus de 200
engins (camions, pelles, niveleuses, finisseurs,…), rien que pour le centre Routes. Alors que
la politique du groupe tend ailleurs vers une suppression des parcs matériels et de transport
pour se tourner vers de la location externe, le service du matériel employant à lui seule 70
personnes.
COLAS Mayotte, 1er employeur privé local avec environ 600 collaborateurs expatriés
ou locaux, est dirigée par M. Serge CAVASINO.
1.3.1 Constitution
- du secteur de Kawéni, encadrant les chantiers au Sud de Mayotte, dirigé par M. Guillaume
HODEBOURG, auquel est affecté mon maître de stage Manuel PARENT, conducteur de
travaux, et donc moi-même.
- du secteur de Longoni, encadrant les chantiers au Nord de Mayotte, dirigé par M. Yann
PELLATON,
Le centre Routes emploie environ 200 employés et regroupe les activités historiques
de COLAS à savoir les travaux de terrassement, voirie et réseaux et a réalisé en 2009, 33
millions d’euros de chiffre d’affaires.
1.3.2 Concurrence
COLAS est la première entreprise de Travaux Publics sur l’île de Mayotte. Elle doit
néanmoins faire face à une concurrence qui se développe au fils des années. Il y a une
vingtaine d’années, elle jouissait d’un monopole presque sans partage. Aujourd’hui, quelques
entreprises se sont implantées sur l’île et concurrencent COLAS sur ses différents domaines
d’activités.
COLAS reste pour l’instant la seule entreprise à produire des enrobés sur l’île, mais un
nouveau poste est prévu à court terme. Il sera géré par l’entreprise IBS, jusqu’alors concurrent
de notre activité carrière.
Mis à part ces concurrent majeurs, d’autres PME sont présentes sur l’île, et
représentent à la fois une concurrence et de la sous-traitance sur les petits marchés. Ces
entreprises, que l’on appelle communément les « foundis », répondent bien souvent aux
appels d’offres 20 à 30 % moins cher que les grosses entreprises. Ils n’ont en effet pas de
Frais Généraux, pas de service de suivi de la sécurité, de l’environnement ou encore de la
qualité, … En revanche, les « foundis » ne réalisent que rarement des études avant de
répondre à un appel d’offre et ont pour habitude d’arrêter le chantier lorsqu’ils ont dépassé
leur budget.
Dans le cadre de mon stage de fin d’études, il m’a été permis de rejoindre COLAS
Mayotte pour travailler sur le sujet :
« VALORISATION DES DEBLAIS DE CHANTIERS ISSUS DU TP »
Suite à la loi sur les déchets de 1992, un effort important a été consenti pour réduire le
recours à la mise en décharge au profit de la valorisation et le tri des déchets. Ces efforts ont
globalement permis d’améliorer les conditions de traitement et de réduire leur impact sur
l’environnement. Néanmoins, leur quantité reste toujours aussi élevée et pire elle ne cesse
d’augmenter que ce soit dans les ménages ou dans l’industrie.
L’enjeu pour une entreprise comme COLAS dans la valorisation des déchets est
multiple :
très conséquent pour l’entreprise, ainsi qu’une amende et une peine avec sursis pour le
directeur de COLAS Mayotte, M. CAVASINO.
L’enjeu est aussi important concernant les ressources disponibles pour l’entreprise. De
part sa filiale ETPC, COLAS possède trois carrières en activité, plus une ancienne qui
n’exploite plus que de la pouzzolane. Ces carrières n’ont pas des ressources et une rentabilité
illimitées dans le temps. La découverte et l’ouverture de nouveaux sites de carrières sont très
compliquées sur une île comme Mayotte, de part sa faible superficie et son habitat écologique
très vaste. Il convient donc d’économiser ces ressources afin de prévoir un développement
durable de l’entreprise sur l’île.
Finalement, l’enjeu écologique est primordial, que ce soit pour l’image de l’entreprise,
mais aussi pour sa certification ISO 14001 (que le centre Routes a reçu en avril 2010, en
même temps que la certification OHSAS 18001 et le renouvellement de l’ISO 9001). Ces
certificats sont un outil fort pour les réponses aux appels d’offre et pour attirer la sympathie
des élus et de la population.
Au vue des objectifs cités précédemment, mon rôle chez COLAS Mayotte est de
rechercher des techniques de valorisation des déblais efficaces et applicables à Mayotte, et de
trouver de nouvelles filières et implantations pour les ISDI (Installations de Stockage des
Déchets Inertes) sur l’île. Ce premier thème permettra de ne pas décharger sans mesure des
déblais qui pourrait être réutilisés et le deuxième thème s’intéresse à la gestion des déchets et
des déblais évacués.
Toutes ses recherches devront répondre à des contraintes bien spécifiques : contraintes
de coût, de rentabilité des équipements, de non-saturation du réseau routier, de
réglementations, …
Un planning prévisionnel m’a ainsi été attribué pour la durée de mon PFE.
3.1 Définition d’un déchet inerte et état des lieux sur Mayotte
Selon la directive européenne du 26 avril 1999, un déchet est considéré comme inerte
« s’il n’a subi aucune modification physique, chimique ou biologique. Les déchets inertes ne
brûlent pas, ne se décomposent pas et ne produisent aucune réaction chimique ou physique.
Ils ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d’autres matières avec lesquelles ils
entrent en contact, d’une manière susceptible d’entrainer une pollution de l’environnement ou
de nuire à la santé humaine. » Ces déchets sont donc essentiellement de nature minérale ou
assimilable au substrat naturel. On retrouve parmi eux les terres, granulats, bétons, tuiles,
céramiques…Ce type de déchets peut être stocké en décharge de classe 3.
Les données disponibles précisent qu’environ 241 000 m3 de terre stérile ont été
évacuées des chantiers de Mayotte sur la période de mi-avril 2008 à mi-juillet 2009, et
environ 27 000 m3 de gravats. Elles ne prennent pas en compte les travaux qui ne sont pas
soumis à la réglementation liée à l’application du code de l’environnement à Mayotte.
Il existe d’autres type de déchets, qui ne seront pas traités ici, puisqu’en quantité
beaucoup plus négligeable sur Mayotte. Il y a :
3.3 Réglementation
L’aspect juridique concernant les déchets était encore flou il y a quelques années mais
commence à se préciser aujourd’hui avec un cadre de plus en plus strict.
La première loi concernant les déchets date du 15 Juillet 1975. Celle-ci définit le
déchet et fixe les premiers grands principes de la réglementation. Elle introduit aussi pour la
première fois la notion de responsabilité.
Une nouvelle étape est franchie en 1992 avec la loi du 13 Juillet qui désigne
clairement le producteur ou l’émetteur comme responsable de ces déchets et de leur
élimination. Dorénavant, tout chef d’entreprise se débarrassant de ses déchets risque 75 000€
d’amende et 2 ans de prison avec sursis. L’entreprise reste engagée au-delà de la prise en
charge du déchet par l’éliminateur. Elle est également tenue de fournir à l’administration
toutes les informations relatives aux déchets qu’elle produit, remet à un tiers ou prend en
charge (Art. L 541-7 du Code de l’Environnement). Pour chaque catégorie de déchets
(dangereux, non dangereux, organiques ou d’emballages) il existe des obligations spécifiques
en termes de traçabilité et de filières de traitement.
Cette nouvelle loi introduit aussi pour la première fois la notion de déchets ultimes.
Elle stipule le fait qu’au 1er Juillet 2002 seuls les déchets de ce type pourront être mis en
décharge, tous les autres devant être valorisés. Malheureusement le 27 Juin 2002 l’échéance a
été repoussé à une date ultérieure par le Ministère de l’Ecologie qui a considéré que les
installations n’étaient pas suffisamment performantes. En effet, comment sanctionner les
contrevenants quand les structures de stockage, de traitement, de recyclage ou de valorisation
sont, pour l’heure, en nombre insuffisant. De plus, elle rend obligatoire la création de plans
départementaux ou interdépartementaux d’élimination des déchets en obligeant les communes
à se regrouper. Enfin, elle institue une taxe de mise en décharge et exige une réduction de la
production, de la nocivité et du transport des déchets.
Enfin, le dernier texte de loi en date, spécifique au BTP est la circulaire du 15 février
2000 relative à la planification de la gestion des déchets de chantier du bâtiment et des
travaux publics. Selon ce texte il est nécessaire de planifier les déchets du BTP avec les
objectifs suivants :
Par ailleurs cette planification doit intégrer l’ensemble de la filière, c'est-à-dire la mise
en place de collectes, d’incitation au recyclage, la création de centres de tri, de dépôt et de
véritables installations de recyclage.
Le premier axe de travail de mon PFE a été sur la valorisation des déblais. Il existe
deux voies différentes de valorisation : le réemploi sur chantier des déblais en remblais, qui ne
nécessite pas de traitement particulier ou qu’un tri sommaire des matériaux, et le traitement,
ou recyclage, qui peut se faire soit sur un site de stockage, soit directement sur le chantier.
montrant la faible réserve disponible pour le stockage des déchets, ainsi que la difficulté à
trouver de nouveaux sites. La sensibilisation s’est surtout focalisée sur les chefs de chantier et
les conducteurs de travaux pour entrevoir des solutions alternatives à la mise en décharge.
Un outil de communication a ainsi été mis en place pour que chacun puisse connaître
les chantiers ayant un excès de déblais ou un besoin de remblais. Cet outil, sous forme d’un
fichier Excel, a permis de formaliser les déplacements de déblais et de faciliter la
communication entre les différents protagonistes des chantiers. Ce fichier est tenu à jour par
le gestionnaire du site et permet de tracer les mouvements de terre de chaque chantier. Il est
ensuite diffusé aux conducteurs de travaux et aux chefs de chantier, en faisant un débriefing
de ce qui aurait pu être amélioré, avec le gain que cela aurait occasionné. Le transport direct
d’un chantier à l’autre s’en est vu amélioré.
Il s’agit d’un travail de fond, qui a été mené tout au long de mon PFE pour essayer de
faire évoluer les mentalités et de changer les mauvaises habitudes dans la gestion des déchets.
Pour permettre de mieux gérer les déblais, il faut essayer d’en produire le moins
possible. Bien que l’île de Mayotte soit peu élevés (point culminant au Mlima Bénara à 660
m), sa topographie est loin d’être plane et tout travaux (routiers ou bâtiments) exigera des
terrassements préalables pouvant être générateurs d’importants volumes de déblais.
Les projets routiers sont ainsi étudiés pour créer un équilibre déblais – remblais.
Cependant, la qualité des déblais à Mayotte ne permet souvent pas de les utiliser comme
remblais (nature souvent trop argileuse et trop humide de ces déblais).
Le recours au traitement peut aussi être envisagé pour réaliser certaines parties de
remblai, nécessitant des matériaux ayant des caractéristiques mécaniques supérieures à celles
des corps de remblais courants.
Il existe alors différentes méthodes de traitement des sols et des remblais pour
permettre de les réutiliser.
• Traitement à la chaux
La chaux éteinte (non produite à Mayotte et qui devra donc être importée) agit sur les
fines argileuses par échange des cations alcalins (Na+ et K+) par des cations Ca++. Elle
dissout ensuite la silice et l’alumine (en milieu très basique), ces derniers pouvant alors se
combiner avec la chaux pour donner des silicates et des aluminates de calcium qui, en
cristallisant, forment un ciment liant les grains.
On utilise également de la chaux aérienne calcique vive, plus efficace. Elle baisse en
effet la teneur en eau par l’action combinée de trois phénomènes : l’hydratation de la chaux
vive, la vaporisation d’une certaine quantité d’eau et l’apport de matière sèche.
• Traitement au ciment
L’hydratation du ciment libérera de la chaux qui agira comme précédemment, de
façon atténuée toutefois. Le traitement au ciment aura pour principal effet la cimentation des
grains, contribuant à accroitre la cohésion et à diminuer la plasticité.
Le traitement au ciment est parfois associé au traitement à la chaux : la chaux traite les
matériaux argileux et le ciment donne au sol la cohésion et les caractéristiques mécaniques
recherchées.
Le traitement appliqué à la réutilisation des sols sensibles à l’eau trop humides est
quasiment toujours réalisé par traitement « en place ». La technique courante consiste à
épandre la masse du produit de traitement, calculée pour l’épaisseur de sol malaxée prévue, à
la mélanger avec le sol, le plus souvent à l’aide de charrues, jusqu’à obtention d’une mouture
présentant un visu homogène. On le compacte ensuite directement (traitement au remblai) ou
on le transport à son lieu de mise en œuvre (traitement au déblai).
Le traitement dans le déblai ou sur le remblai permet de tirer profit des manipulations
que l’on fait subir au sol au cours des phases successives de chargement, déchargement,…
L’investissement pour un tel matériel spécifique semble cependant trop important pour
l’île de Mayotte.
Deux procédés ont également attiré mon attention : les machines compactes de
traitement et les godets cribleur-malaxeur. Ces procédés utilisent une technique spécifique,
qui consiste à traiter des dépôts provisoires de déblais avant de les réutiliser. Les machines
La mise en œuvre de l’une ou l’autre de ces techniques n’ira pas sans poser un certain
nombre de problèmes. En premier lieu, aucun des trois adjuvants (chaux, ciment ou bitume)
n’est produit dans l’île, ils devront donc être importés. En second lieu, ces techniques seront
totalement nouvelles à Mayotte et exigeront une adaptation autant du matériel que des
hommes.
matériaux nobles. L’île ne disposant pas de telles installations, une étude de rentabilité a été
menée pour voir si un tel projet serait envisageable sur l’île.
On aura un coût total de 11.36 €/T pour le traitement à la chaux vive et 14.76 €/T
pour le traitement au ciment (sur la base des hypothèses ci-dessus).
Il est cependant peu probable d’atteindre un rendement de 300 T/j à Mayotte. Si le
rendement ne serait que de 150 T/J + Usure X 2 + Consommation de chaux X 2, le coût total
serait alors de 21.8 €/T pour le traitement à la chaux vive et de 28.6 €/T pour le traitement au
ciment.
Les prix pour les hypothèses de bases sont inférieurs aux prix des matériaux sur l’île,
et sont environ les mêmes si on prend des hypothèses plus pessimistes.
Aussi, outre les chantiers à gros volume de déblais à traiter, la solution du traitement
sur site est particulièrement adaptée pour les travaux de canalisation. Il permet tout d’abord
d’économiser en matériel (moins de camions), mais il permet également d’économiser de la
place (ces chantiers, généralement en voirie, ont généralement des contraintes d’espace et
nécessite un remblaiement à l’avancement).
Le traitement sur site serait donc un complément idéal au stockage, mais ne pourrait
être rentable que sur certains types de chantier. Il s’agit de voir à long terme si un tel matériel
serait utilisé de façon optimale (par rapport à l’amortissement de l’investissement
notamment).
Pour savoir si un traitement sur site serait une solution véritablement rentable, il faut
recadrer cette solution dans son environnement. En effet, plusieurs problèmes peuvent se
poser à cette méthode :
- le sol de Mayotte est gorgé d’eau durant quasiment 5 mois de l’année, en raison de la
saison des pluies. Cela rend le traitement du sol peu efficace
- la maintenance d’un tel godet poserait problème de part la disponibilité des pièces
mécaniques sur l’île
- il n’ya que rarement des pelles disponibles chez COLAS Mayotte
De plus, l’activité carrière de l’île étant en grande partie assurée par ETPC, filiale de
COLAS, il ne serait pas rentable à long terme d’apporter une technique nouvelle de
substitution à l’achat de graves en carrière. En effet, l’adoption de méthodes de traitement par
les entreprises concurrentes aurait un impact négatif sur la vente de graves en carrière ETPC,
donc sur les chiffres de COLAS.
Pour ces raisons, il a été décidé de ne pas approfondir cette solution pour le centre
Routes, du moins pour les prochaines années.
J’ai toutefois fait remarquer à ETPC, la filiale carrière de COLAS, qu’un traitement
pouvait être envisagé pour les déblais des découvertes des deux grandes carrières de Grande
Terre. Leur campagne de découverte produit en effet un très grand volume de déblais qu’ils
ne valorisent pas du tout, en les stockant dans des « cuvettes » créées sur la carrière.
La mise en place d’une unité de traitement au ciment permettrait de traiter ces terres
d’assez bonnes qualités dans le but de les revendre. Cette possibilité sera vue en interne chez
ETPC.
Une gestion adaptée des déchets de chantier par tous les acteurs concernés constitue
un enjeu majeur pour la préservation de l’environnement et de la santé, des ressources en
matières premières et en énergie pour l’île de Mayotte.
Ces raisons traduisent bien l’urgence d’une gestion rationnelle des déchets de chantier
et l’ouverture de nouveaux sites de dépôt autorisés ou installations de stockage de déchets
inertes.
Cette activité s’inscrit dans les objectifs du Plan de Gestion des Déchets du BTP dans
lequel l’entreprise COLAS est impliquée depuis les premières étapes.
Les installations de stockage fournissent une solution d’élimination des déchets inertes
produits lors des travaux de terrassement, solution pérennisée par une surveillance
environnementale et par une activité rentable de valorisation de déchets.
La problématique des besoins croissants en espace de stockage des déblais à Mayotte
représente un enjeu réel de développement durable pour l’entreprise COLAS.
Chez COLAS Mayotte, les ICPE concernent les carrières et le dépôt du service du
matériel.
La carrière n’a pas vocation à être un centre de tri ou de recyclage des déchets au sens
de la réglementation. De plus l’idée de stocker des déchets inertes dans d’anciennes carrières
ne doit pas remettre en cause la démarche de mise en valeur de leur potentiel écologique.
Cela signifie que les matériaux inertes acceptés pour remblayer ne comporte pas de
bois, plastique, ferraille, amiante-ciment, polluants éventuels. De même certains matériaux
sont exclus alors qu’ils sont admissibles en CET III. C’est le cas de l’asphalte, du bitume…
Pour gérer efficacement les eaux de rejets, les eaux circulant dans le remblai sont drainées
gravitairement et collectées dans un bassin de décantation.
Le remblaiement d’une carrière hors d’eau dépend du régime des ICPE. L’exploitant
de la carrière doit déposer une demande d’autorisation dans laquelle il fait figurer les
éléments d’appréciation de l’impact et l’intérêt du projet. Après avis de l’Inspection
des installations classées et de la commission départementales des carrières, le préfet
impose des prescriptions complémentaires.
Pour une gravière en eau, la demande d’autorisation est faite au titre de la loi sur l’eau.
Le remblaiement ou l’assèchement d’une zone humide est soumise soit à autorisation
si la surface est supérieure ou égale à 1ha, soit à déclaration si la surface est comprise
entre 0.1 et 1ha.
Il est donc judicieux de séparer les déchets pour en diminuer le coût de traitement,
d’où la création d’un régime spécifique pour les déchets inertes.
L’autorisation d’exploiter une ISDI est délivrée après une procédure d’instruction
portant sur les inconvénients qui sont susceptibles d’être générés par l’installation et
l’exploitation du site, ainsi que sur les mesures éventuelles pour préserver l’environnement du
site. Cette autorisation spécifique fait l’objet d’un arrêté préfectoral dans lequel sont définis
les déchets admissibles ainsi que les conditions d’exploitation et de remise en état de
l’installation.
Dès réception d’un dossier complet (voir annexe II), le Préfet informe le public par
tous les moyens appropriés : il procédera notamment à un affichage à la mairie du lieu
d’implantation du projet, en y indiquant les principales caractéristiques de la demande
d’autorisation.
Parallèlement, le dossier est transmis à la Direction de l’Equipement (DE) de Mayotte
qui en assure l’instruction, ainsi qu’à la Direction de l’Agriculture et des Forêts (DAF). Le
dossier recueille les différents avis des services de l’Etat concernés dans leurs domaines de
compétence (art. 3 du décret). Cette instruction porte sur les questions d’aménagement et
d’urbanisme relatives à l’emplacement, l’accès, les lieux avoisinants, le site, et le paysage.
Elle prend également en compte l’aspect géologique et hydrogéologique du milieu
environnant, ainsi que la nature, les quantités et le mode de conditionnement des déchets à
stocker.
Les services et autorités consultés doivent se prononcer dans un délai de 30 jours,
faute de quoi, leur avis est réputé favorable (art. 3 du décret). Le Préfet statue sur la demande
dans un délai de trois mois à compter de la réception d’un dossier complet (art. 4 du décret).
La décision est notifiée au demandeur et publiée au recueil des actes administratifs de
la préfecture. Une copie en est adressée au maire de la commune d’implantation qui procède à
son affichage en mairie et aux services concernés (art. 4 du décret).
L’autorisation peut être refusée par décision motivée, si l’exploitation de l’installation
est de nature à porter atteinte à la salubrité, à la sécurité ou à la tranquillité publique, au
caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages, à la conservation des
perceptives monumentales, à l’exercice des activités agricoles et forestières ou à la
conservation des milieux naturels, de la faune ou de la flore. Elle peut également être refusée
si l’exploitant ne dispose pas des capacités techniques nécessaires.
La réglementation en vigueur relative aux ISDI fait l’objet des textes suivants :
- l’arrêté du 15 mars 2006 fixant la liste des types de déchets inertes admissibles dans
des ISDI et les conditions d’exploitation de ces installations,
2/ pour une durée supérieure à un an avant transport vers un lieu de stockage définitif, 3/ pour
une durée supérieure à trois ans avant valorisation)
- Les enrobés bitumineux sans goudron sont admissibles sans essai préalable en
fonction de leur provenance après un simple contrôle visuel, ou en cas de nécessité, après
réalisation d’un test permettant de s’assurer de l’absence de goudron.
- l’amiante lié aux matériaux inertes est également admissible dans les installations
disposant d’alvéoles spécifiques.
En accord avec la loi du 13 Juillet 1992, une commission s’est réunie en juin 2006
pour doter Mayotte d’un véritable plan de gestion des déchets du BTP. Ce groupe de travail
composé principalement d’entreprises du BTP (dont un collaborateur de COLAS), d’un
représentant des Maires et de la Direction de l’Equipement a élaboré une charte afin de doter
d’un outil les professionnels de la construction pour répondre à la problématique des déchets.
Dans un premier temps elle a cherché à identifier les besoins les plus importants de
l’île, à savoir :
• L’amélioration du réseau d’installations de stockage et leur accès à tous les
intervenants (entreprises, artisans)
• La mise en place de bordereaux de suivi des déchets
• L’identification d’au moins un centre de regroupement avant concassage de
déchets inertes
• L’ouverture d’une véritable décharge de classe III pour les déchets inertes de
démolition
Elle a ensuite déterminé les principes et les objectifs à atteindre pour le développement
des matériaux recyclés.
Par ailleurs, ce plan définit aussi des engagements pour les entreprises, maîtres
d’ouvrages, maîtres d’œuvre et les collectivités. L’article 5 du plan relatif aux engagements
des maîtres d’ouvrages stipule que ceux-ci doivent privilégier les dispositions techniques
diminuant la quantité de déchets, mais aussi prendre en compte dans le budget de l’opération,
le coût de la gestion et de la valorisation des matériaux. Il est aussi demandé de réaliser un
diagnostic « déchets préalables », ce document devant figurer parmi les pièces contractuelles.
travers de ce plan de gestion, on peut mettre en valeur certains points qui vont commencer à
nous orienter sur le type d’installation à mettre en place. Le besoin de créer un centre
spécifique pour la gestion des déchets inertes est clairement identifié, tout comme
l’amélioration du maillage du réseau. La volonté de disposer d’un matériel simple et efficace
est aussi présente.
Une étude a été menée pour connaître les besoins prioritaires de l’entreprise, sachant
que celle-ci ne possède pour l’instant qu’une ICPE à Majicavo et qu’une ISDI à Hajangua.
L’étude n’a été menée que pour le centre Routes.
Pour réaliser cette enquête, avec l’aide des conducteurs de travaux, il a été procédé
comme suit :
L’intérêt s’est porté sur les déblais évacués, les déchets béton (BA, dalles, bordures,
caniveaux…) et également les déchets d’enrobés de certains chantiers.
Cette étude a été réalisée à partir du mois de mars auprès des conducteurs de travaux et
des sites de Majicavo et d’Hajangua. Voici les résultats du mois d’avril et du mois de mai :
Terre Béton
CHANTIER Enrobé (m3) NATURE TRAVAUX
(m3) (m3)
Aménagement
Traversée de 2746 26 0 Terrassement, VRD
Dzoumogné
Assainissement EU
572.5 0 0 Assainissement EU
ZI Nel Kawéni
Plateforme logistique
292 5 0 Terrassement
CHM Longoni
Réfection voirie
0 5 160 Réfection voirie
Kawéni
Solaris Jumbo 0 0 150.5 Construction, réfection voirie
Amngmt Délaissé de
208 0 0 Terrassement
Ranta Be
Terrassement, démolition béton
ZIP Longoni 0 20 0
diverses
Fig. 5.4.1.1 : Tableau récapitulatif des déchets évacués de certains chantiers au mois d’avril
Terre Béton
CHANTIER Enrobé (m3) NATURE TRAVAUX
(m3) (m3)
Aménagement
Traversée de 695 164 0 Terrassement, VRD
Dzoumogné
Chaussée boulevard
0 0 312 Réfection chaussée
des crabes
Réfection voirie de
175 103 0 Réfection voirie
Bandraboua
Complexe sportif de
108.5 0 0 Terrassement, VRD
Cavani
Voie du dispensaire 65 0 0 Terrassement
Plateforme logistique
29.5 0 0 Terrassement
CHM Longoni
Fig. 5.4.1.2 : Tableau récapitulatif des déchets évacués de certains chantiers au mois de mai
Tous les chantiers n’ont pas été pris en compte et une grande partie des déblais inertes
ne figurent pas dans ce tableau, puisque les déblais ont soit été réutilisés sur le chantier même,
soit envoyés sur un autre chantier ou sur un endroit vierge à proximité du chantier.
Nous voyons par exemple que le volume de terre évacué a été de 6 359 T pour le mois
d’avril et de 2 403 T pour le mois de mai. Ces chiffres représentent des mois où l’activité de
terrassement a été très importante en termes d’évacuation de déblais (pas de déblais-remblais
possible sur certains de ces chantiers).
Au vu des capacités restantes dans les deux sites de stockage actuels, il devient urgent
de trouver de nouveaux sites de stockage.
Pour ces raisons, le chef du centre Routes, Romain CARTRON, souhaite prospecter
pour l’ouverture de nouvelles ISDI. Ces sites ne seront mis en place que pour le stockage des
matériaux, et non pour leur traitement. Il n’y aura donc pas de concasseur, puisque le volume
de béton est trop faible pour amortir le matériel et que des concasseurs sont déjà présents sur
les trois sites des carrières ETPC.
Choix du site
Afin de déterminer une géographie des secteurs potentiels d’implantation, une analyse
par exclusion est à réaliser. Il s’agit d’exclure toutes les zones dans lesquelles l’implantation
d’une ISDI est impossible, de délimiter celles qui peuvent accueillir un centre d’inertes sous
des conditions plus ou moins contraignantes, afin de cibler les secteurs potentiels. Des
facteurs d’exclusion stricte et limitants ont été définis :
Les facteurs d’exclusion stricte imposés par la réglementation ou les servitudes, ont
pour conséquence de rendre impossible la création d’un site de stockage sur un territoire.
Les facteurs limitants imposés par la réglementation ou par la prise en compte de
données socio-économiques et environnementales, ont pour conséquence de limiter plus ou
moins fortement la création d’un site de stockage sur un territoire. Ils se déclinent en deux
catégories :
- Les facteurs fortement limitants, très contraignants, ils rendent la création
d’installations très difficile
- Les facteurs limitants, acceptent la création d’installations sous conditions
J’ai visité un certain nombre de ces sites sur l’île où un projet d’ISDI pourrait être
réalisable.
Dans un premier temps, je me suis intéressé aux sites déjà en exploitation par le
groupe car il est très difficile d’obtenir « un foncier nu » sur Mayotte. Le souhait de trouver
un endroit appartenant déjà à l’entreprise, permettrait de réduire les formalités administratives
inhérentes à la création d’un projet de ce type et il permettrait de minimiser le coût des
aménagements à réaliser.
Un des sites les plus appropriés se situe à Iloni, à proximité de l’ISDI déjà en place
d’Hajangua. Elle a pour avantages:
Bassin de
décantation
De l’autre côté (zone 3) se trouve un site susceptible d’être remblayer. Une partie est
d’ailleurs déjà en cours de remblaiement.
Sa situation est intéressante car le lieu n’est ni à proximité d’un village, ni du lagon.
L’éloignement du lagon est un point crucial car des mesures drastiques sont prises pour sa
protection et sa sauvegarde.
Occupation du sol
Aucune végétation n’est visible sur l’ensemble du site. L’environnement immédiat est
constitué de cultures traditionnelles (bananiers, cocotiers…).
Documents d’urbanisme
Ce site est situé sur la commune de Dembeni, entre les villages d’Iloni et Hajangoua.
Il n’existe pas de plan d’occupation des sols pour cette commune, seule la carte communale
est disponible. Malheureusement cette carte a été dupliquée au format A3 et chaque feuille
correspond à un village. Le site retenu se trouve à mi-chemin entre les villages d’Iloni et
d’Hajangoua, si bien qu’il n’apparaît sur aucune des deux feuilles. Toutefois en extrapolant
les deux feuilles A3, il est possible de dire que la zone concernée est classée en ND (« zone à
protéger en raison de la qualité du site, de la préservation de l’équilibre écologique, de risques
ou de nuisances »). Les constructions y sont interdites, seuls les ouvrages techniques
nécessaires au fonctionnement des services publics y sont admis.
La plate forme qui va accueillir les installations sera la zone 3. Les deux autres zones
pourront servir de stockage provisoire des déblais (dans le cas de gros chantier de démolition)
ou des déblais non-conforme pour le recyclage.
Volume disponible
Eaux de ruissellement
Le site est situé au niveau d’un point haut (« col »). Des fossés longent la RN3, ils
permettent d’évacuer les eaux de ruissellement. Préalablement ces eaux devront être
collectées par des fossés réalisés en pied de talus et aboutissant à un bassin de décantation
selon le principe ci-dessus (voir schéma 1.4.2.1).
Principe de fonctionnement
Le terrain qui nous intéresse présente une surface de 12 750 m². La plate forme sera
dimensionnée en respectant la réglementation sur les ISDI.
La zone devra entièrement être clôturée à deux mètres de hauteur, et un portail sera
mis en place pour éviter toute intrusion.
Le souhait de la commune pour cette zone serait que le site retrouve une vocation
d’espace naturel. Les terres mises en dépôts ne devront donc pas être compactées (ou avec
une très faible énergie de compactage) afin de permettre une bonne reprise de la végétation et
une bonne circulation des eaux d’infiltration.
- la présentation du projet
o contexte réglementaire
o identité du demandeur
o accord du propriétaire
o capacités techniques du demandeur
- la description du projet
o consistance et volume du projet
o conditions d’admission des déchets
Ces dossiers doivent être accompagnés par une convention de remblaiement établie
entre COLAS et le propriétaire du terrain.
Pour obtenir cette convention, il faut amener le propriétaire à voir le bénéfice qu’il
pourra soutirer de son terrain après la phase d’exploitation. Pour cela, des dossiers ont été fait
pour leur montrer l’aspect du terrain après exploitation, ainsi que les différents débouchés
économiques que cela pourrait leur apporter : aménagement du terrain pour permettre la
construction de lotissement, pour des plantations, etc…
Il s’agit de vendre le projet en adaptant ses arguments à chacun des intervenants : les
arguments pour convaincre le propriétaire ne seront pas les mêmes que ceux pour faire
accepter le projet par la D.A.F (Direction de l’Agriculture et des Forêts).
Dans la partie qui va suivre, je vais donc m’intéresser aux différents coûts et
investissements nécessaires, induits par la création du site (travaux, engins...) et son
exploitation. C’est ainsi que l’on pourra connaître le prix des déblais déposés pour amortir
l’investissement initial, à comparer avec les prix actuellement en place sur l’île (10€/t).
Cette étude a été faite pour l’aménagement du nouveau site ISDI d’Hajangua. Elle
reprend des chiffres internes à l’entreprise, qui ne seront pas non plus divulgués.
Ces travaux ont été planifiés sur un mois et comprennent la location interne à
l’entreprise des engins de terrassement, ainsi que les équipes et les fournitures nécessaires à
l’aménagement initial du site.
Le nouveau site ISDI d’Hajangua dispose d’une capacité de stockage de 20 000 m3.
La convention de remblaiement a été signée avec le propriétaire pour une durée de 10 ans,
mais compte tenu de la capacité moyenne de ce site et des besoins importants générés par le
contexte de fort développement de l’île, la durée d’exploitation effective est estimée au
maximum à 3 ans.
Le coût total de l’exploitation de l’ISDI serait alors de 303 000 € environ, ce qui
revient à 15,15 €/m3, ou encore à 8 €/t. Les prix actuels sont de 10 €/t, ce qui permettrait ainsi
l’amortissement total de l’aménagement et de l’exploitation de l’ISDI.
Conclusion
Dans ce contexte, mes compétences ont été mises à profit pour améliorer la gestion
interne des déblais au sein du Centre Routes de COLAS. Pour se faire, une étude des
réglementations en vigueur a été effectuée, ainsi qu’un état de l’art des différents traitements
des terres que l’on pourrait mettre en place sur l’île. Une étude de rentabilité dans le contexte
de l’île nous a vite montré qu’à l’heure actuelle, il n’était pas encore rentable pour COLAS de
traiter ses déblais sur site. Nous considérerons donc tous les déchets inertes comme non-
valorisables.
recherches ont également été faites sur tous les anciens sites d’exploitation de COLAS. Cela
nous a permis de dégager plusieurs sites susceptibles de recueillir une ISDI.
Un travail de communication avec les propriétaires des terrains a alors été mené pour
les convaincre de signer une convention de remblaiement permettant la mise en place d’une
ISDI. Des premiers dossiers ont été montés en ce sens.
Sur les terrains ayant reçu cette convention, il a ensuite été procédé à la rédaction d’un
dossier de demande d’autorisation d’exploiter une ISDI. Ce dossier prend en compte toutes
les données foncières, géologiques, hydrologiques et doit comprendre un plan d’aménagement
du site, ainsi que les mesures compensatoires que COLAS devra apporter pour la protection
de la santé et de l’environnement. Un tel dossier pourra être montré lors de la soutenance,
mais ne fera pas partie de ce rapport.
Pour conclure, ce Projet de Fin d’Etudes a été enrichissant, tant du point de vue
professionnel que personnel. Il a permis de mettre en application la savoir-être et le savoir-
faire qui est demandé à un ingénieur débutant. Ce travail m’a demandé une grande autonomie
et une adaptation rapide à une méthode de travail et à une culture différente. Pour cela,
l’organisation du travail a été primordiale.
COLAS Mayotte possède désormais de nouveaux dossiers à faire valoir pour
autorisation d’exploiter des ISDI. La valorisation de ces déblais n’est pas encore envisagée
pour des raisons économiques et stratégiques, mais l’étude aura permis de faire connaître des
solutions de valorisation des déchets inertes lorsque la réglementation ou le contexte
concurrentiel l’exigera.
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
- l'identité de l'exploitant,
- l'emplacement de l'installation,
- la nature et le volume de ses activités,
- la rubrique dans la nomenclature à laquelle elle appartient,
- les modes d'utilisation et d'évacuation des eaux résiduaires, émanations et déchets,
- les dispositions prévues en cas de sinistre.
L'exploitant doit également produire un plan de situation du cadastre dans un rayon de
100 mètres et un plan d'ensemble à l'échelle de 1/200 au minimum, accompagné de légendes
et au besoin de descriptions permettant de se rendre compte des dispositions matérielles de
l'installation et indiquant l'affectation, jusqu'à 35 mètres au moins de celle-ci, des
constructions et terrains avoisinants ainsi que des points d'eau, canaux, cours d'eau ou égouts.
préciser s'il détient d'autres installations ayant fait l'objet d'une autorisation ou d'une
déclaration au titre de la législation des ICPE.
- La nature et le volume des activités envisagées : le volume des activités envisagées doit
être évalué en termes de capacité maximale de production.
- Les capacités techniques et financières de l'exploitant : pour les carrières, les stockages de
déchets et les installations dites SEVESO, la nature, le montant et les délais de
constitution des garanties financières doivent être indiquées.
- La rubrique de la nomenclature à l'intérieur de la quelle doit figurer l'installation,
- Les procédés de fabrication et les matières utilisés.
La demande doit être accompagnée d'un dossier dont la composition est précisée à
l'article 3 du décret du 21 septembre 1977 :
- une carte au 1/25.000 ou à défaut au 1/50.000,
- un plan à l'échelle de 1/2.500,
- un plan d'ensemble à l'échelle de 1/200 au minimum,
- une étude d'impact,
- une étude de dangers,
- une notice relative à l'hygiène et à la sécurité du personnel,
1- Les noms, prénoms et domicile du demandeur s’il s’agit d’une personne physique ou, s’il
s’agit d’une personne morale, sa dénomination ou sa raison sociale, sa forme juridique,
l’adresse de son siège social ainsi que la qualité du signataire de la demande ;
4- La description des types de déchets, notamment des déchets d’amiante lié à des matériaux
inertes, et la quantité maximale annuelle qu’il est prévu de déposer dans l’installation, leur
origine, ainsi que la durée d’exploitation prévue et la quantité totale de déchets déposés
pendant cette période ;
5- Les dispositions qui seront prises pour prévenir les inconvénients susceptibles d’être
entraînés par l’exploitation de l’installation et les mesures éventuellement nécessaires pour
assurer la protection de la santé et de l’environnement, notamment les moyens mis en œuvre
pour contrôler l’accès au site et prévenir les nuisances dues au trafic de véhicules lié à
l’exploitation ;
7- Si le demandeur n’est pas le propriétaire du terrain, l’accord exprès de celui-ci. Cet accord
mentionne la nature des déchets mentionnés au 4- dont le stockage est prévu ;
ANNEXE III : Carte des carrières et des sites de dépôts assimilés carrières
Carte annexe III : Sites pouvant potentiellement accueillir des déchets inertes issus du BTP