EGYPTE PHARAONIQUE
La flite de Pan dans Egypte ancienne
b => et — sont les hiéroglyphes qui ont inspiré le plus grand
nombre de théses musicologiques. erronée:
Séduits par la forme de
ces signes graphiques, les savants les ont interprétés chacun & sa
maniére et sans prendre en considération les données historiques.
Ainsi on a comparé le d'aprés sa forme, 4 un luth, erreur qui
s'est répétée jusqu’aux publications les plus récentes (4). On a voulu
reconnaitre une flite a bec, 4 lembouchure biseautée, dans le signe
= sans prendre en considération que nile luth ni la fldte a bee
n’ont existé en Fgypte, aux époques ot ces deux caractéres de I'éei
ture hiéroglyphique ont apparu pour la premiére fois @). Le meme
malentendu s'est reproduit quant au signe J _ représentant une
pidce d’étoffe frangée. Tl est incontestable que cet objet peut-étre
confondu, d’aprés sa forme, avec une fltite de Pan, surtout d’apres
lancienne facon d'écrire <=) , avec une «base» carrée et di
rée par deux lignes entre-croisées, et avee quatre « tuyaux » res-
semblant & ceux d'une flite de Pan. Nous trouvons en effet le terme
sa-il, dans les écrits de V. Loret, cilé prudemment par C. Sachs (*) qui
rappelle que cet instrument n’a existé en Egypte qu’aux époques tar-
Vapparition du signe ==,
dives, bien aprés
D'autres termes, wdny(t) (8) ou wr, sont souvent invoqués pour
notre instrument, mais nous avons pu démontrer ailleurs qu’ils dé-
signaient un autre instrument & vent, le double hautbois (®), existant
en différentes grandeurs. II est done évident qu'un terme bien défini
it, en effet,
pour la flate de Pan n’a pas existé, Cet instrument appa
(1) H. G. Fanner, Oriental Studies, Mainly Musical, Londres 1953, p. 49.
(2) Le luth apparatt en Egypte sous Ia reine Hatehepsout, la flate & bec sous
les Ptolémées.
(3) G. Sacus, Reallexikon der Musikinstrumente, Berlin 1913, p. 328.
(4) Ecrit ¢ Uagaa » chez G. Sacus, d’apres le terme erronné wydy.
(3) H. Hickmann, Terminologie des instruments de musique pharaoniques (Bulletin
de l'Institut d’Egypte, XXXVI. Le Caire 1955).
217
Chronique @’ Egypte. Ne 60. Juillet 1955. — 15.EGYPTE PHARAONIQUE
dans les scénes musicales et les statuettes gréco-romaines, et les quel-
ques rares instruments authentiques, découverts sur le sol égyptien,
datent, au plus tt, de I’époque ptolémaique. C'est pour cette raison
que la « syrinx » n’est connue que par son terme grec, ou en copte, par
le terme général HBE.
Nous croyons néanmoins que la flite de Pan était connue avant cette
date et qu'elle faisait partie de la musique folklorique dont les inscrip-
tions ne parlent pas. Nous avons été amené a cette conclusion par le
grand nombre des récipients a kohl antiques, connus en Egypte par le
terme i,