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t'nOULun EIrU~UÉE
SET.ûN
OUVl\AGE POSTHUME
D'EMMANUEL S'VEDENBORG
'l'RADllIT DU LA'l'I:'l
TOME DEUXIÈME.
CHA PIT RES V ET VI.
SAINT-AMAND (CHER),
PARIS,
. LONDHES,
SWF.DENOOnG SOCIETY, 361l100lllSbuI'Y Street, Oxford Slreel.
185G.
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OUVHAGE POSTHUME
D'EMMANUEL S'VEDENBOUG
l'R.~DUIT DU L.\TlX
TOME DEUXIÈME.
CHAPITRES V ET VI.
No, 296 il iH.
"1
SAINT-AMAND (CHER),
!\ la librairie de LA NOUVELLE JÉRUSALEM, chez l'OIlTE, LibraÜ'i'.
PARIS,
M. MINOT, rue du Four-S'-Germain, 40.
TllEUTTEL et WUllTZ, Libraires, l'lie de Lille, i 7.
. LONDUES,
185 ().
L'.APOCALYP8E.
CHAPITRE CINQUIÈME.
:1. Et·je vis dans la (main) droite de Celui qui était assis SUI'
le Tr'ône un Livre écrit en dedans et pal' derrière, scellé de ~ept
sceaux.
2. Et je vis un Ange puissant qui cl'iait à voix grande4t Qui est
digne d'ouvrir le Livre, et d'en rompre les sceaux?
. 3. Et personne ne put dans le Ciel, ni SUI' la tCl're, ni sous la
telTe, ouvrir le Line, ni le regarder.
!J. Et moi je pleUl'ais beaucoup, de ce que personne n'était trouvé
digne d'ouvrir et de lire le Livre, ni de le regardCl'..
5. Et l'un des Anciens me dit: Ne pleUl'e point. Voici, il a
vaincu, le Lion qui est de la tribu de Jehudah, la l'acine de David,
pour ouvrir le livre et en rompre les sept sceaux.
6. Et je vis, et voici, au milieu du Trône, et des quatre Ani
maux, et"au milieu des Anciens, un Agneau debout comme tué,
ayant sept comes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu,
envoyés pal' toute la tene.
7. Et i.l vint et prit le livre de la (main) droite de Celui qui
était assis sur le Trône..
8. Et quand il eut pl'is le livl'e, les quatre Animaux et Jes vingt
quatre Anciens se pl'osternèrent devant l'Agneau, ayant chacun
des barpes, et des coupes d'or pl~ines de parfums, qui sont les
prières des saints.
9. Et ils chantaient un Cantique nouveau, disant: Digne tu es
de prendre le liVl'e et d'en ouvril' les sceaux, pal'ce que tu as été
tué e.t nous as rachetés à Dieu en ton sang, d~ toute tl'ibu et lan
gue, et peuple et nation.
10. Et tu nous as faits à notl'eDieu rois et prêtres; et nons ré
gnel'ons sur la tene.
u. 1.
2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l\' 296.
EXPLICATION.
dans le bien et par suite dans lac; vrais, ceux-là suircnt, car ils
s'attachent, tandis que ceux qui sont dans le mal el pal' suite dans
les faux ne suivent pas, mais ils se lournenl en al'l'ière du Seigneur,
et se tOUl'ner en al'l'ièl'c du Seigneur, c'est se tourner du Ciel vers
l'Enfel'; e'1 effel, toul homme-espril est ou son hien et par suite
son vrai, ou il esl son mal el pal' suite son faux; celui qui est le
bien èt par suile le vrai se laisse conduire pal' le Seigneul', mais
celui qui est 'le mal et par suite Le faux ne se laisse pas conduire, il
résiste de toute sa force et de tous ses efforts, car il veut être à
son amour, il l'aspire et l'anime, c'est pourquoi il désil'e nller vers
ceux qui sont dans un semblable amour du mal: par là on peut voir
que le Seigneur neJuge pel'sonne, mais que c'est le Divin Vrai l'eçU
qui juge pOUl' le Ciel ceux qui ont reçu le Divin Vrai de cœUI', c'est
à-dil'e, pal' amoUl'; et pour l'Enfer ceux qui n'ont pas l'eçU le Divin
Vrai de cœur et qui l'ont-nié: d'apl'ès cela 'on peut voir comment
il faut entendl'e ce que le SeigneUl' a dit, que lout jugement a élé
donné au Fils pat'ce que Fils de l'homme il est; et ailleul's, qu'il
est venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde, et
que la Parole qu'il a Jll'ononcée doit le juger. Mais ces choses sont
de celles qui ne lombent pas dans l'intelligence propre de l'homme,
car elles sont au nombl'e des Arcanes de la sag~e des Anges;
néanmoins il a été donné quelques éclaircissements SUI' ce sujet dans
le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 5A5 à 551, où il a été monlré
que le Seigneur ne jette personne dans l'Enfel" mais que l'esprit
s'y précipite lui-même, Que ce soit le Seigneur qui est entendu par
Celui qui était assis sur le TI'One, et non un autre qu'on distingue
de Lui el qu'on appelle Dieu le Pèl'e, c'est ce que chacun peut voir,
en ce que le Divin que le Seigneur a appelé Père n'a pas été autre
que son Divin, car Celui-ci a pris l'Humain, c'est pOUl'quoi Celui
ci a été son Père; et que Celui-ci soit Infini, Éternel, Incréé, Tout
Puissant, Dieu, SeigneUl', et ne différant absolument en l'ien QIl
Divin Même qu'on distingue de Lui et qu'on appelle Pèl'e, c'est ce
qu'on peut voit' pal' la Foi l'eeue, qui est appelée Athanasienne, où
même il est dit, qu'aucun d'eux n'est le plus Gt'and ni le plus Pe
tit, et qu'aucun d'eux n'est le Premier ni le Dernier, mais qu'ils
sont absolument égaux, et que l'un, de même que l'autl'e, est In
fini, Étemel, Incréé t Tout-Puissant, Dieu, Seigneur, el que ce
Vers. 1. CHAPI'l'lŒ CINQUIFJME. 5
pendant il Y.3, non trois Infinis mais un Seul, non trois Éternels
mais un Seul, non trois Incréés mais un Seul, non trois Tout-Puis
sants mais un Seul, non trois Dieux ni trois Seigneurs mais un
Seul. Ceci vient d'être dit, afin qu'on sache que par Celui qui est
assis sur le TI'One et pal' l'Agneau, comme aussi dans la suite pal'
Dieu et par l'Agneau, il u'est pas entenùu deux êtres distincts,
mais que par l'un il est entendu le Divin Bien, et par l'autre le
Divin Vrai dans le Ciel, l'un et l'autre procédant du SeigneUl'. Que
le Seigneur soit entendu par Celui qui était assis sur le TrOne, c'est
enCOI'e ce que l'on voit, dans le Chapitre IV précédent, par chaque
passage où il est question du TrOne et de Celui qui était assis des
sus, voir les explications, Nos 258 à 295; et en outl'e dans Mat
thieu : Quand viendra le Fils de l'homme dans sa gloire, et
(l
tous les saints Anges avec Lui, alors il s'assiéra sur le TrtJne
de sa gloire. Il - XXV. 31. XIX. 28, 29; - puis dans F..zé
chiel: « Au-dessus de l'étendue qui était SUi' la tête des Ché
rubins, (il y avait) comme un aspect de pierre de saphir, une
f'essemblance de Trône, et sur cette ressemblance de Trône
une res.~emblance coinme l:aspect d'un homme sur lui au
dessus. ) - 1. 26. X. 1 ; - et dans Ésaïe: Je vis le Seigneur
(l
sont sauvés, mais ceux qui reçoivent le Divin Vrai, qui est la Pa
role, non dans lebien, ne sont pas sauvés, puisque tout Divin Vrai
est dans 1e bien, et non ailleurs; ceux donc qui ne le reçoivent pas
dans le hien, le rejettent et le nient, sinon ouvertement du moins
tacitement, et sinon de bouche du moins de cœur, car leUl' crem'
est le mal, et le mal l'ejette : l'ecevoÎl' le Divin Vrai dans le bien,
c'est dans le bien de la chal'ité, car ceux qui sont dans ce bien,
ceux-là reçoivent.
298. Si la main dl'oite, quand il s'agit du SeigneUl', signiOe et
la 'foute-Puissance et la Toute-Science, c'est pal'ce que dans le Ciel
le Midi est à la droite et le Septentrion à la galJche, et que par le
Midi est signïtié le Divin Vrai dans la lumière, et par le Septentrion
le Divin Vrai dans l'ombl'e; et comme loute puissanec est au Divin
Bien pal' le Divin Vrai, c'est pour cela que la main droite, quand
il s'agit du Seigneur, signifie la Toute-Puissance; et comme le Di
vin Bien a toule intelligence et loute sagesse par le Divin VI'ai, et
que dans le Ciel le Divin Vrai dans la lumière est à la dl'oite, ainsi
qu'il vient d'etre dit, c'est pour cela que la main droite, quand il
s'agit du Seigneur, signifie aussi la Toute-Science: que dans le
Ciel le Midi soit à la droite, et que là il Y ait le Divin Vrai dans la
lumière, et que ceux qui y sont soient dans l'intelligence et dans
la sagesse, puis aussi, que le Septentrion y soit à la gauche, et que
là il Y ait le Divin Vrai dans l'ombre, on le voit dans le 'l'I'aité DU
CIEL ET DE L'ENFER, où il s'agit des quall'e Plages dans le Ciel,
N°' 11&1 à 153 : que toute puissance vienne du Divin Bien par le
Divin Vrai, on le voit daus le mNne Tl'ailé à l'Article où il s'agit
de la Puissance des Anges du Ciel, N°> 228 à 233 : et que toute
Intelligence et toute Sagesse viennent aussi du Divin Bien par le
Divin Vrai, on le ,'oit encore dans le même Traité à l'Article de la
Sagesse des Anges uu <':iel, N°' 265 à 275 ; et à J'Ar'licle des Sages
et des Simples dans Je Ciel, N°' 3AG il 356, Que la main droite,
quand il s'agit du Seigneur, signifie la Toute-Puissance et la Toute
Science, et quand il s'agit des hommes, la puissance et la sagesse,
c'est ce qu'on voit par les passages suivants; dans David: « Le
Septentrion et la Droite, Toi, tu tes as créés; Thabor et
Cftel'/non par ton Nom se réjouiront; à Toi un bras o:vec
vigueur; forte est la maill, exaltée sera ta droite; la Justice
Vers. 1. CHAPI'fRE CINQUIÈME. ï
et le Jugement (sel'ont) le soutien de tOll Trône; la Miséri
corde et la Vérité se tiendront devant tes (aces. Il - Ps.
LXJC"X.IX. 13, lll, 15; - que pal' la DI'oite ici il soit entendu le
Midi, cela est évident, car il est dit cc le Septentrion et la Droite,
Toi, tu les as cl'éés, )) ct le Midi signifie le Divin Vrai dans la lu
mière, par conséquent dans le sens suprême, où il s'agit du Sei
gneul', la Toute-Puissance et la Toute-Science qui sont au Divin
Bien pal' le Divin Vrai, ainsi qu'il vient d'êlre dit: comme l'une et
l'aulre est signifiée, tant la Toute-Puissance que la Toute-Science,
c'est pour cela qu'il est dit Il Thabor et Chermon, la Justice et le
Jugeme'nt, la Miséricorde et la Vérité; Il Thabor et Chermon signi
fient ceux qui sont dans le Divin Bien et dans le Divin Vrai; la Jus
tice et le Jugement signifient le Divin Bien et le Divin Vrai; il en est
de même de la Miséricorw et de la Vérité; par l'une et pal' l'autre
ensemble dans le sens spirituel est signifié le Divin Bien par le Di
vin Vl'aî : par li à Toi un bras avec vigueur, Il et pal' Il forte est ta
main, exaltée sera ta droite, ) il est signifié la 'l'oule-Puissance et
la Toute-Science qui sont au Divin Bien pal' le Divin Vrai. Dans le
Meme: Il Serait-ce que je t'oublierais, Jérusalem, que (t')ou
-blierait ma droite?) - Ps. CXXXVII. 5; -:..- Jérusalem signifie
l'Église quant à la Doctrine du Divin Vrai, et la Droite de Jéhovah
le Divin Vrai dans la lumière, puisque, ainsi qu'il vient d'être dit,
à la droite du Seigneur dans le Ciel il y a ceux qui sont dans la
lumièl'e et dans la sagesse pal' le Divin Vrai : d'apr~ cela on voit
pourquoi il est dit, (1 serait-ce que je t'oublierais, Jérusalem, que
t'oublierait ma droite? Il Dans le Meme: li Voici, (je suis) stupide,
je n'ai point de connaissance; mais Moi (je suis) toujours
avec toi, tu as saisi la main de ma droite; dans t011 cOlUjeil tll
me conduis, et e1-tSuite en gloire tu me reçois. ) - Ps. LXXIII.
22, 23, 2h ; - comme la main de' la droite, quand il s'agit de
l'homme, signifie la sagesse qui vient du Divin Vrai, c'est pour
cela qu'il est dit « je suis stupide, je n'ai point de connaissance;
dans ton conseil tu me conduis, et ensuite en gloire tu me reçois; l)
conduil'e dans le conseil, c'est pal' le Divin VI'ai; et recevoir en
gloire, c'est rendre heureux pal' l'intelligence; cal' la gloire, quand.
il s'agit du Seigneur, sigllifie le Divin Vrai et la Divine Sagesse,
mais quand il s'agit de l'homme, elle signifie l'intelligence qui en
8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N° !lQS.
tes pieds; Il par les ennemis sont signifiés les Enfel's; pal' les meUre
pOUl' mal'chepied des pieds il est signifié les subjuguer enlièl'ement;
la même chose est signifiée par l( le Seigneur est à La droite, il a frappé
au jour de sa colère les l'ois; Il le jour de la colère est l'état du
combat, et les rois signifient ceux qui sont dans les faux d'après le
mal: ,que le Seigneur, quand il était dans le monde, ait revétu le
Divin Vl'ai d'après le Divin Bien, et que par te Vrai il ait subjugué
les Enfers et mis en ol'dre toutes choses dans les Cieux, on le voit
dans l'Opuscule SUi' LE JUGEMENT DERNIER, N° hG; et dans la
DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N'" 29S, 29b, S01, SOS.
Dans les 1!;vangélistes : (1 J bus dit : Désormais vous verrez le
Fils de l'homme assis li la dl'oite de la puissance. Il - Matth.
XXVI. 63, M. Marc, XIV. 61, 62. Luc, XXII. 69; - et dans
Marc: « Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlcré au
Ciel, et il s'assit il la droite de Dieu. )1 - XVI. 19;- s'asseoir
à la droite de la puissance et à la droite de Dieu, signifie la Toule
Puissance et la Toute-Science, qui appartiennent au Seigneu.r d'a
près le Divin Bien pal' le Divin Vrai. Dans Ésaïe: (1 Je t'ai for
tifié, même je t'ai aidé par, la Droite de maju,~tice: 1J/oi, (je
suis) Jéhovah ton Dieu, qui soutiens ta Droite, qui te dis: Ne
crains point; Moi, je t'aide. Il - XLI. 1.0, 1~; - « je t'ai
fortifié, même je t'ai aidé, » signifie d'après la Toule- Puissance
et la Toute-Science, qui sont au Divin Bien par le Divin Vrai,
donner la puissance et l'intelligence; c'est pOUl'quoi il est dit, « je
10 l' APOCALYPSE EXPLlQUÉ~. l'(°298.
est tl'ailé, c'est que le Seigneul' connall Seul les états de la vie de
tous dans le commun cl lie chacun dans le parliculiel', et que per
sonne autre que Lui ne les connall; cela est manifesté d'une ma
nière représentative par un Livl'e écrit que personne ne peut ouvl'Îr,
ni liI'c, ni regarder, que l'Agneau Seul, c'est-à-dire, le Seigneur: si
personne ne les connalt que le Seigneur Seul, c'est parce que Seul
il est Dieu, et parce qu'il a formé le Ciel Angélique à son image,
et l'homme à l'image du Ciel; Lui donc connaU toutes les choses
du Ciel dans le commun, et Celui qui connall toules les choses dl!
Ciel dans le commun, connait aussi chacun dans le pal'ticulier; en
effet, un homme qui ~st dans les vrais d'apl'ès le bien, et un Ange,
sont une image du Ciel, car ils en sont la fOl'me; de là aussi ré
sulte que pel'sonne ne connait les états de quelqu'un en particulier,
à moins qu'il ne connaisse l'état commun de tous, cal' l'un dépend
inséparablement de l'autre: mais ces choses ne peuvent ~tre dé
Cl'ites en peu de mots; voir en conséquence ce qui en a été dit dans
le Traité DU CIEL ET DE I.'ENFER, où elles ont été décl'ites plus dis
tinctement et plus clairement dans ces Al'ticles : Le Divin du Sei
gneur fait le Ciel, NOl 7 à 12 : chaque Ange est le Ciel dans la
forme la plus petite, NOl 51 à 58 : tout le Ciel dans le complexe
l'aSsemble à un seul homme, NOl 59 à 67 : chaque Sociélé dans
le Ciel ressemble à un seul homme, N°· 68 à 72 : de là chaque
Ange est en parfaite forme humaine, N°· 73 à 77 : c'est d'après
le Divin Humain du Seigneul' que le Ciel, dans le tout et dans la
partie, ressemble à un homme, Nol 78 à 87: il y a cOl'fespondance
-de toutes les choses du Ciel avec toutes celles de l'homme, NOI.87
à 102 : de la conjonction du Ciel avec le Genre Humain, NOl 291
à 302. II faut qu'on sache qu'ici, et ailleurs dans la Parole, il est
dit un Livre, mais que pal' un Livre il est entendu un Rouleau (Vo
lumen). car dans les temps anciens on écrivait sur des Membranes,
qui étaient roulées, et la Membrane se nommait Livre et Rouleau
de IiVl'e, ainsi qu'on peut aussi le voir d'apl'ès la Parole; pal' exem
ple, dans Ézéchiel: « Je vis. et ?Jofci. une main fut envoyée
vers moi; et voici. en elle (était) un Rouleau de livre. écrit
devant et de1'rière. )1 - II, 9, 10; - el dans David: le Alors
1ft L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\" 299.
cft'ct, les étoiles et les astl'cs, qui ne brilleront point dc 10uI' lumière,
signifient les coD1laissances du vrai et ,du biea ; le soleil, qui a été
obsCurci à son le\'er, signifie l'amour; la lune, qui ne fait point
brlllel' sa lueur, signifie la foi; l'homme, qui sera rendu plus rare
que 1'01' pur, signifie l'intelligence et la sagesse; de là on voit clai
rement ce qui est signifié pal' « voici, le jour de .Jébovab vient pour
meUre la terl'e en dévastation; j'ébranlerai les cieux, et sel'a ,'e
muée la terre de sa place; )) le jouI' de .Jéhovah est la dernière fin
de l'Église, quand se fait le jugement, la tel'I'e est l'Église; on peut
voi!' que la terre elle-m6me n'est pas I~emuée de sa place, mais que
l'Église est éloignée dès qu'il n'y a ni amour ni foi; être remuée
de place, c'est être éloignée de l'état antél'ieur, Dans le Même:
Il Voici, le Seignew', c01;une une inondatio'n de gr~le, une
les vrais de l'Église, qui sont ici nommés colonnes de la terl'e, sont
aussi nomméS Bases de la terre, - 1 Sam. II. 8; - et Fonde
ments de la terre, dans Ésaie : lC Ne comprenez-volis point, les
fondements de la Terre? Qui habite au-dessus du cercle de
la Terre? Qui réduit les princes il néant, et rend les juges de
la Terre comme une chose vaine? Il-XL. 21, 23; - par les
princes qui seront réduits à néant, et par les juges de,la terre qu'il
rendra comme une chose vaine, sont signifiées les choses qui vien
nent de la propl'e intelligence et du propre jugement. Dans Jéré
mie: lC Un tumulte vient jusqu'ù l'extrémité de la Terre;
ainsi a dit Jéhovah: Voici, un mal sortira de nation ù na
tion, et une tempUe grande se lèvera des cdtés de la Terre;
et il y aura des trampercés de Jéhovah en ce jour-"tti depuis
Une extrémité de la Terrejllsqu'ù l'extrémité de la Terre. Il
- XXV. 31, 32, 33; - par l'extrémité de la terre et par les
côtés de la terre il èst signifié où sont les demiers de l'Église, et
où commencent les maux et les faux; et par d'une extrémité de la
terre jusqU'à l'extl'émité de la terre sont signifiées toutes les choses
de l'Église; de là on peut savoir ce qui est signifié par le tumulte
(1
lement à ceux qui sont droits il ses yeux, mais aussi à ceux qui ne
sont pas dl'oits, cela est notoire, mais il ne donne l'Église qu'il ceux
qui sont dl'oits; ce qui est droit signifie le \'l'ai et l'affection du vl'ai.
Dans Ésare : Il Les Cieux comme la fumée s'b)anollÎI'Ol1t, et
la Terre comme un vetement vieillira, et les hahitants pa
reillement mourront, 1) - LI. 6; - les cieux qui s'évanouiront
et la terre qui vieillira comme un vêtement signifient l'Église; celle
\ ci tombe successivement et est enfin désel'te, mais non le Ciel vi
sible ni la tel're habitable; aussi est-il dit, ct et les habilants pal'eil
lement ruourl'onl ; Il mOUl·il' signifie mourir spirituellement. La
38 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 804.
même chose est signifiée par cc les Cieux et la Terre passeront, IJ
- MaLtb. XXlV: 35.. Marc, XIII. 31. Luc, XVI. 17. - Dans
l'Apocalypse"t CI le vis quatre Anges, qui se tenaient sur les
qua~re angles de la Terre, retenant les quatre vents de la
Terre, afin que ne soufflat point un vent sur la Terre. 11
VlI. 2, 3; - par les quatre angles de la terre et par les quatre
vents de la terre, sont signifiés tous les vrais et tous les biens de
l'Église dans le complexe; car par eux sont signifiées les mêmes
choses que paJ' les quatre plages du ciel; que celles-ci signiftent ces
vrais et ces biens, on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER,
à l'Article des quatre Plages dans le Ciel,. N°' 141 à 153; les re
tenÏl' signifie qu'ils n'intluent pas parce qu'ils ne sont pas J'eçus,
c'est pourquoi il est dit, Cl afin que ne souffia.t point un vent sur la
terre. Il La Terre signifie pareillement l'~~glise dans d'autres pas
sages de l'Apocalypse, par exemple, Chap. X. 2, 5, 6, 8. XlI.
16. XIII. 13. XVI. 2, 14. XX. 8, 9, 11. XXI. 1; et en outre
dans beaucoup d'autres passages de la Parole, qui en raison de leur'
grand nombre ne seront pas J'apportés. Comme la Terre, et sur
tout la Terre de Canaan, signifiait l'Église, puisque là était l'É
glise, et comme l'Église qui était dans celte terre était représenta
tive, c'est pour cela que toutes les cboses de la Terre de Canaan
représentaient, et que les paroles qui ont été dites par le Seigneur
à ceux qui habitaient cette terre signifiaient les spirituels ou les in
térieurs de l'Église, et cela jusqu'à la Terre elle-même et à ses
productioI1s; par exemple, ces paroles dans MoIse: CI Si tu ob
serves ses préceptes, 1éhovah te conduira dans une Terre
bonne, Terre de torrents d'eau, de fontaines, d'abtmes, sor
tant de la vallée et de la montagne; Terre de froment, d'orge,
de cep, de figuier, de grenadier; Terre d'olivier, d'huile et
de miel; Terre où non pas avec disette tu mangeras ton pain,
rien n'y manquera; Terre où les pierres (sont) du fer, et des
montagnes (de laquelle) tu tailleras l'airain; et tu mangeras
et tu seras rassasié dans cette Terre bonne. Il - Deutér. VIII.
1,7,8, 9,10;-pal' ces paroles sont décrites toutes les choses
de l'Église, tant ses intérieUJ's que ses extéJ'ieUl's; mais. il serait trop
iong et hors de pl'OpOS d'exposer ce que chacune signifie. Comme
la Ten'e signifiait l'Église, c'est pour cela qu'au nombre des béné
Vers. 3. CHAPITRE CINQUIÈME. S9
dictions il Yavait, (c que s'ils lJivaient selon les préceptes, la
Terre donnerait son produit, les mauvaises b~tes disparai-
traient de la Terre, et l'épée ne passerait point par leur
Terre. li - Lévit. XXVI. 3, h, 6; - Cl la terre donnerait son pro-
duit, Il signi-fie que dans l'Église il y aurait le bien et le vrai; Cl les
mauvaises bêtes disparattraient, signifie qu'il n'y aurait point les
1)
près le bien, et personne ne ·la tire d'autre palt : si par l'un des
Anciens est signifiée une société du ciel, c'est parce que dans la
Parole par l'Ange il est entendu, non pas un seu~ Ange, mais une
Société entière; voir ci-dessus, No' 90, 302; par conséquent aussi
par l'un des Anciens; s'il est entendu une Société qui est plus que
les autres dans la sagesse, c'est parce qu'il a enseigné que c'est le
Seigneur Seul, qui, quant à l'Humain, s'est acquis la Divine Sa
gesse poursavoit·, connaltre et examiner chacun, et aussi les états
de la vie de tous dans le commun et de chacun dans le pa,rticuliel',
ce qui est signifié parles paroles qu'il a dites, à savoir: Ne pleure
(l
au Divin Bien uni au Di\'in Vl'ai dans son Humain; dans le sens
de la leUre de la Parole il est très-souvent dit deux choses, dont
l'une enveloppe le bien et l'aulJ'e le vl'ai, mais ccs deux sont con
jointes en une seule dans son sens intel'ne ou spirituel, el cela pour
le mal'jage du bien el du vrai dans chaque chose de la Pal'ole, voir
ci-dessus, N°' 238 f., 288; cela vient de ce que le bien et le vl'ai
dans le ciel ne sont pas deux mais sont un, car là tout vrai est le
bien, Le Seigneul' quant à l'Humain est appelé la racine de David,
par la raison que tout Divin Vrai vient de Lui, comme aussi loutes
choses existent et subsistent d'après leur racine: c'est encore pal'
la même raison qu'il est appelé la racine de Jischaï, dans Ésaïe:
(Ill arrivera en ce jour-là que la racine de Jischai, dressée
pour enseigne des peuples, les nations la chercheront; et sel'a,
son repos, gloire. Il - XI. 1.0; - Jischaï est mis là pour David,
parce qu'il était son père.
311., Pour Oltt'ril' le livre et en l'ompre les sept sceaux, si
gnifie qu'il sait et qu'il connait Lous et chacun, et tes ch().~p.s
les plus secrètes de chacun: on le voit d'après ce qui a élé montré
ci-dessus, N°' 299, 303, 30ll, où sont ùes expressions semblables.
312. YCl's. 6, 7, Et je m's. el t'oid, au militlll' dit 1'rôll~.
Vers. G, CHAPITRE CINQUll~ME. 45
t des quatre Animaux, et au milieu des.Anciehs, un Agneau
debout comme tué, ayant sept cornes et sept yeux, qui' sont
les se.pt esprits de Dieu, em)oyés par toute la terre. - Et il
vint et prit le livre de la (main) droite de Celui qui était assis
sur le Trône. - Et je vis, et voici, au milieu du Trône, et
des quatre Animaux, et au milieu des Anciens, signifie dans
tout le Ciel, et spécialement dans les Cieux intimes: un Agneau
debout, signifie le Seigneur quant au Divin Humain: comme tué,
signifie reconnu jusqu'ici par un petit nombre: oyant sept cornes,
signifie Auquel appartient la Toute-Puissance: et sept yeux, si
gnifie et Auquel appartient la Toute-Science: qui sont les sept
e$prits de Dieu, envoyés par toute la terre, signifie de là dans
le Ciel et dans l'Église toute sages~e et. toute intelligence: et il vint
el prit le lit're de la (main) droite de Cc/ui qui était assis sur
le Trône, signifie que ces choses viennent de son Divin Humain.
313. Et je vis, et voici, au milieu du Trône, et des quatre
Animallx, et au milieu des Anciens, sigllifie dans tout le Ciel,
et spédalcment dans les Cieux intimes: on le voit par la signi
fication de au milieu, en ce que c'est l'intime, et pal' suite aussi [e
tout, ainsi qu'il va être montré; par la signilication du Trône,
en ce qu'il est le Ciel dans tout le complexe, comme il a été dit,
N° 253; par la signification 'des qlliltre Animaux, en ce qu'ils
sont la Pro\'idence et la Garde du Seigneur, afin qu'il ne soit ap
proché que pal'Ie bien de l'amour,.ainsi qu'il a été montl'é ci-dessus,
N° 277; el comme cette garde est principalement dans le Troisième
Ciel ou Ciel Intime, pal' la l'aison que tous ceux qui l'habitent sont
pal' le Seignet1l' dans le bien de l'Amour envers le Seigneur, c'est
poUl' cela que ce Ciel est signifié spécialement pal' les qualre Ani
maux, ce qui deviendra encore plus évident dans la suite de ce
Chapill'e; et par la signification des Anciens, en ce que ce sont
ceux qui sont dans les vrais d'après le bien, comme aussi ci-dessus,
Nn 270, ici donc, ceux qui sont dans le Ciel Moyen ou Second Ciel,
puisque tous y sont dans les vrais d'après le bien; car ces deux
Cieux, le Tr'oisième et le Second, sont distingués entl'e eux, en ce
que ceux qui sont dans le Tl'oisièmtl Ciel 80l1t dans l'amoul' envers
le SeigneUl', et ceux qui sont dans le Second, dans la chal'iLé à l'é
gal'd du prochain; ceux-ci, qui sonl dans la charité à l'égard du
lat) L' APOCALYPSE EXPLIQU.€E, N" 3i3,
qui procède de Lui, et qui fait le. Ciel; voir ci-dessus, N°' 2l1, UO,
220, 222, 302. Dans Moïse: cc Voici. j'envoie un Ange devant
toi; garde-toi de ses faces. parce que mon Nom (est) au Mi
lieu de Lui. Il - Exod. XXlIl. 20, 2:1; - pal' l'Ange ici, dans
le sens suprême, est entendu l~ Seigneur; par mon Nom au Milieu
de Lui, il est entendu que tout Divin Bien et tout Divin Vrai sont
en Lui; voir ci-dessus, N°' :102, 135, 224. Danc Luc: Cl Jésus
a dit des derniers temps: Alm's que ceux qui (seront) lÛlns la
Judée s'enfuient sur les montagnes, et que ceux qui (seront)
au Milieu d'elle en sortent. ) 1 - XXI. 21; -là, il s'agit de la
Consommation du siècle, par laquelle est signifié le derniel' temps
de l'Église quand se fait le jugement; par la Judée il est entendu,
non la Judée, mais l'Église; et par les montagnes, non les n10n
tagnes, mais le bien de l'amoUl' envers le Seigneur; et puisque ces
paroles ·ont été dites de la fin de.I'ÉgUse, on voit clairement ce qui
est signifié pal' Cl que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient sur les
montagnes, et que ceùx qui seront au milieu d'elle en sortent, Il à
savoir, que tous ceux de l'Église, qui sont dans le bien de l'amour
enver!' le Seigneur, Sel'ont sauvés. Dans Ésaie : Il En ce jour-là
sera Israël en troisième ù l'Égypte et à Aschur; bénédiction
au Milieu de la terre, que bénira Jéhovah Sébaoth, en disant:
Béni soit mon peuple, l'Égypte; et l'œuvre de mes mains,
Aschur; et mon héritage. Israël! Il - XIX. 24, 25; - par
ISl'aël il est entendu la spirituel de l'Église, par AschUl' le rationnel
des hommes de l'Église, et pal' l'Egypte les connaissances et les
scientifiques; par là on peut voir ce qui est signifié par cc ISI'aêl sal'a
en troisième à l'Égypte et à Aschtir, bénédiction au milieu de la
terre, Il à savoir, que tout y sera spirituel, tant le rationnel que le
cognitif et le scientifique; car, lorsque l'intime est Je spirituel, qui
est le vl'ai d'apl'ès le bien, le rationnel qui en provient est spirituel
aussi, et de même le cognilif ct le scientifique; en effet, ils sont
l'un et l'autre formés ùe l'intime, qui est le vrai d'après le bien ou
le spirituel. Dans Jérémie: Il Brisé a été llIOll cœur au Milieu
de moi, secoués on t été tous 11US os. IJ - XXIII. 9; - le cœur
brisé au milieu de moi, signifie la douleur dCllllis les intimes jus
qu'aux derniers ou dans le tout; c'est m~rnc (lOUI' éela qu'il est dit
Cl secoués ont été tous mes os ; Il les os signilient les derniers. Dans
Vel's. 6. CHAPiTRE CINQUlÈM~. M)
les passages qui suivent, au Milieq signifie aussi dans le' tout ou
partout; dans Ésaïe: (1 Il Y aura au iJlilieu de la terre, au Mi-
lie14 des peuples l comme le secouage de l'olb.'Ïf1', comme un
grapillage quand a fié terminée la l'ciulange. )1 - XXIV. 13;
- ces choses ont été dites de l'Église dévastée quant au hien et
quant au vl'ai, et dans laquelle il [)'y a que le mal et le faux;·au
milieu de la (err'e, c'est que dans le tout de l'Église il yale mal,
et au milieu des peuples, c'est que dans le tout de l'Eglise il yale
faux; c'est pourquoi elle est compal'ée au secouage de \'olivier et à
un gl'apillage quand a été lerminée la venùange; l'olivier signifie le
bien de l'Église, et la vendange le vl'ai de l'Église; le seconagc et
le grapillage signifient la vaslation. Dans David: « Ils "echerchent
les perversités, car (tel est) le llfilieu de l' homme et le Cœ!lr pro-
(ond. 1 ) - Ps. LXIV. 7; - le milieu de l'homme (vÙ'i) est l'in-
tellecluel où devait être le nai, cl le cœur le volontail'e où dc\'ait
êlre le bien, ici ils sont porvel'tis l'un et l'autre, celui-ci en mal et
celui-là en faux, Dans Je Même: (1 D.Gns leur bouche, den d'as-
suré; leur Milieu, perditions. )) - Ps. V. 10.- Dans le Même:
(1 De leur bouche ils bénissent, mais au Milieu d'eux-m(>mes
est tellc qu'est l'innocence tIc ccox qui sont dans le Troisième Ciel
ou Ciel intime, et le bien ùe celte innocence est appelé bien céleste;
l'innocence du second degl'é-est telle qu'est l'innocence de ceux qui
sont dâns le Ciel moyen ou second Ciel, et le bien de cette inno
cence est appelé hien spil'ituel; et j'innocence du der'nier' degl'é est
telle qu'est ['innocence de ceux qui sont dans le pl'emier ou dernier
Ciel, et le bien de celle innocence est appelé bien natul'el-spirituel ;
que tous ceux qui sonl dans les Cieux soient dans quelque bien de
l'innocence, on le voit, N° h707 : comme les biens de l'innocence
sont décl'ils par ces paroles, c'est aussi pour cela qu'il est dit, (( et
un petit garç.()n les conduira; Il puis, C( l'enfant qui telte jouera SUl'
le trou de la vipère, et sur la caverne ùu basilic l'enfant sevré sa
main melll'a ; Il par le petit garçon, l'enfant qui telle et l'enfant sevré
sont pareillement signitiés ces degrés de l'innocence; quant au petit
garçon (puel') 1!oir N°s h30, 523l3; quant à l'enfant qui telle ou
petit enfant du premier age, et à l'enfant serré ou pelit enfant du
second âge, voir N°' 3183, h563, 5608, 67hO, 67h5. Comme
J'Agneau signifie l'innocence ou ceux qui sont innocents, et le loup
ceux qui sont contre l'innocence, c'est pour cela qu'il est dit pal'cil
lement ailleurs dans le même Prophète: l( Le loup et ['Agneau
paîtront ensemble; ils ne feront point de mal dans toute la
montagne de ma sainteté. Il - LXV. 25; - la montagne de la
sainteté est le Ciel, spécialement le Ciel intime: c'est aussi ilour
cela qne le Seignem a dit aux soixante-dix disciples. qu'il envoya
prêcher: Cl 111 ui, je VOllS envoie comme des Agneaux au milieu
de loups. Il - Luc, X. 3. - Comme les Agneaux signifient ceux
qui sont dans l'amour envel'S le Seigneur, amour qui est un avec
l'innocence, et comme les Brebis signifient ceux qui sont dans l'a
mour à l'égard du prochain, amour qui est la charité, c'est pOUl'
cela que le SeigneUl' a dit à Piene : (( Simon, (fils) de Jona.~,
M'aimes-tu? Il.tui dit: Oui, Seigneur; Toi, tu sais que je
T'aime. Il lui dit: Pais mes Agneaux. Et ensuite: Pais mes
brebis. 1) - Jean, XXI. 15, 16, 17 : - si ces par'oles ont été
adressées à Pien'e, c'est parce que par lui était entendu le Vl'3i
d'après le bien, ou la foi d'après la charité, et que c'est le vrai d'a
près le bien qui enseigne; pallre, c'est enseigner. Dans Ézéchiel:
(( L'Ambie et tou.~ les princes de Kédar, fila' les mllrchands
\'èl'S. 6. CHAPITUE CINQUlÈME. 53
de ta main en Agneaux, en béliers et en boucs. »- XXVI[.
. 21; - Iles choses ont été dites de TYI', pal' laquelle sont entendus
ceux qui sont dans les connaissances dù vrai et du bien; pal' l'A
rabie et par les princes de Kédar, qui étaient les marchands de sa
main, sont signifiés ceux qui sont dans les vl'ais et dans les biens
d'apl'ès les connaissances, et pal' les mal'chands sont signifiés ceux
qui les communiquent et les enseignent; [lai' les agneaux, les bé
liers, les houes, sont signifiés les trois degrés du bien de l'inno
cence, de même que pal' les agneaux, les béliers eL les veaux; que
par ceux-ci soient signifiés les (l'Ois degl'és du bien de l'inno
J'
cence, on le voit, No' 100ft2, 10132. Pal'eillement dans Moïse:
« /ll'a raft chevaudm' sur les lieux élevés de la terre, et
il l'a nourri du produit des champs, il lui a {ait sucer du
miel de la roche et de l'huile du caillou du rocher; le beurre
du gros bélail el le lait du menu bétail, at'ec la graisse des
agneaux; des béliers fils de I!aschan el des boués, avec la
gmisse des reins du troment, et sang du rai~'in tu bois, le vin,)1
- Deutér. XXXII. 13, 1ft; - ces paroles ont été dites de l'ins
tauration de l'Église Ancienne, qui fut la pl'emière Église après le
déluge, et pal' elles toutes sont décrits ses différents genres du bien;
mais comme il est à peine quelqu'un qui puisse sans explication les
comprendre, je vais les expliquer en peu de mots: Chevaucl.lel' SUl'
les lieux élevés de la terl'e, signifie l'intelligence de ceux <le celle
Église, en ce qu'elle était intérieul'e; il l'a noul'I'i du produit des
champs, signifie qu'ils furent instruits de tout vrai et de tout bien;
il a fait sucer du miel de la l'oche, signifie qu'ils ont eu le bien na
tm'el par les vràis; et de l'huile du caillou du rochel', signifie
qu'ils ont eu le bien spirituel aussi par les vrais; le miel et l'huile
signifient ces biens, et la roche, le tocher, le caillou signifient les
vrais; le beurt'e du gros bétail et le lait du menu bétail signifient le
hien cxteme et interne du vrai; la gl'aisse des agneaux, des bé
li.tl's fils de Baschan et des boucs, signifie les biens de l'innocence
des lI'ois degrés, comme ci-dessus; la gl'aisse des reins du froment
et le sang du l'aisin signifient en conséqnence le bien l'éel et le vrai
réel. Dans Ésaïe: (1 L'épée de JNeOl)((/l serti remplie de sang,
Ile sera cngi"aissée de graisse, du smig des ngl/caux et des
bou('~. ri dl' Lcl (Jruùi:;(! d('~' l'fins des bdù l'S. ») - XXXIV. ();
5lt L' APOCALYPSE EXPLlQU ÉE. N" 31..,
- Ut aussi par les Agneaux, les béliers et les 1.l0uc.~ sonl signillés
Jes trois degrés du bien de l'innocence, dont il vie.nt d'éll'e pal'Ié;
mais il s'agit de la deSlJ'uction des degrés de ce bien pal' les faux
du malt car l'épée signifie le faux qui détruit le vrai et le bien t le
sang dont elle sera remplie signifie la destl'uction. Puisque l'A
gneau signifie l'innocence, qui, considél'ée en elle-même, est l'a
mour envers le Seigneul', c'est pour cela que dans le sens suprême
l'Agneau signifie le SeigneUJ' quant au Divin Humain, car le Sei
gneUJ' quant à ce Divin était l'innocence méme; par exemple, dans
les passages suivants; dans Ésaïe: (1 L'exaction il a supporté,
et il a été affligé, cependant il n'a point oupert sa bouche,
comme 'Ult Agneau cl la tuerie il est mené. )l - LilI. 7;
dans le Même: Cl Envoyez f Agneau du Dominateur de la terre,
du rocher t'ers le désert, il la montagne de la fille de Sion. II
- XVI. 1. - Dans Jean: « Jean vit Jésus venant cl Lui, et il
dit: Voici l'Agneau de Dieu qui ~te le péché du monde: et,
plus tard, l'oyant Jés/!s qui marchait, il dit: Voilà ['Agneau
de Dieu. JI - 1. 29 t 36, 37; - dans l'Apocalypse: (1 L'Agneau
qui est tUt milieu du Trône les paftra, et il les conduira vers
des fontaines t'ivantes d'eaux. )) - VII. 17 ; - et ailleurs:
Il Ils ont t'aincu pllr le sang de ['Agneau et par la Parole de
reconnaissent point, et encore plus chez ceux qui nient. Il est vl'ai
que dans l'Église le Seigneur Lui-Même estl'econnu, et aussi son
Divin, mais seulement comme homme quant à l'Humain et non
comme Dieu, d'où il résulte que son Divin Humain n'est point re
connu; c'est donc là ce qui est entendu par un Agneau débout
comme Tué: mais que le Seigneur soit Dien aussi quant à l'Hu
main, on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM,
Nol 280 à 310; et on le vena à la fin de cet Ouvl'age, où cela sera
maüifestement démontré. Ceux qui pensent seulement d'après le sens
de la lettre de la Parole, et non en même temps d'après la Doctl'ine
du vl'ai réel, ne savent autre chose, sinon que par êtl'e tué dans la
Pal'ole il esJ. entendu être tué quant au corps, mais pal' les passages
qui vont en être rapportés on verra qu'il est entendu être tué quant
à l'âme; en effet, c'est une chose reconnue que la Parole dans son
sein est spirituelle, quoique dans le sens de la letll'e elle soit natu
relie; et que, être tué spirituellement, c'est périr quant à l'âme,
ce qui arrive chez ceux qui ne l'eçoivent pas la vie du Ciel, laquelle
est appelée la vie étel'nelle et simplement aussi la vie, et chez les
quels pal' conséquent au lieu de ceUe vie il y a la mort· qui est la
damnation; et comme c'est là une chose reconnue, il en l'ésulte que
paF être tué il est entendu dans la Pal'ole périr pal' les faux et par
les maux : mais le Seigneur est dit spir'ituellement tué, 10l'squ'on
nie le vl'ai et qu'on l'ejette le bien qui procèdent de Lui; chez ceux
qui agissent ainsi le Seigneur n'est pas non plus reconnu, car celui
qui nie et l'ejeUe les choses qui \'iennent du Seigueur le nie et le re
jeue aussi Lui-Même, cal' le Seigneur est dans ses vrais et dans ses
biens chez l'homme. Mais ici il s'agit de son Divin Humain; que ce
Divin ne soit pas encore reconnu, cela est notoÏl'e; j'en dÏl'ai les
causes; l'une, c'est que la Gent Pontificale a transféré sur son Chef
lout le Divin Pouvoir qui appal'lient l!U seigneur même quant à
l'Humain, sans vouloir enlendl'c que le SeigneUl' a fail Divin son Hu
main, paree que c'est de l'Humain du SeigneUl' qu'ils tirent ee pou
voir: l'autte cause, c'est que ceux qui ne sont point de cette gent ont
fait la foi seule l'unique moyen de salut, en considél'ant comme de
nul effet la vie de la charité; et ceux qui agissent ainsi ne peuvent
PeI'ccvoir l'Humain du Seigneur autrement que comme l'humain
d'un aull~C homme, c'cst même pour cela qu'ils restent aveuglément
Vers. 6. CHAPITltE CINQUIÈME. 5ï
dans la doctrine de la Tl'inité d'apl'ès la foi d'Athanase, et qu'ils
ne peuvent êll'c illustrés. Que dans la Parole ê!l'e tué signifie êl1'e
tué spirituellement, on peutie voir par les passages suivants; dans
Ésaïe: lC Tu es comme un rejeton abominable, un l)etement
'de tués, transpercés par fépée; car ta terre tu as perdu, ton
pmple tu as tué; préparez pour ses fils la tuerie, l l - XIV.
19, 20, 21. ; - ces paroles sont diles de Babel, qui signifie la pro
fanation du bien et du vrai et pal' suite la destl'UcLion de l'Église;
ellc cst compal'ée à un vêtement de tués qui ont été tl'anspercés pal'
l'épée, parce que le vêtement des tués signifie le faux abominable
corl'ompant et détruisant les çhoses qui appartiennent li l'Église; ils
sont dits en conséquence transpercés pal' l'épée, parce que l'épée
signifie le faux détruisant le vrai; par suite il est dit l( ta tene tu
as perdu, ton peuple tu as tué; Il pal' la terl'e il est entendu l'Église,
et par le peuple ceux qui y sont dans les vrais; les tuel', c'est les
détl'Uire pal' les faux; (1 prépal'ez pour ses fils la tuerie, Il signifie
quc leurs faux doivent Ctre détruits; ses fils sont les faux. :Qans Jé
l'émie: Il Il Y aura des transpercés de Jéhovah, en ce iour là,
depuis un bout de la terreiusqu'au bout de la terre. I l - X X V .
33 ; - par les transpcrcés de Jéhovah depuis un bout de la terre
jusqu'au bout de la tene, sont signifiés ceux chez qui tous les vrais
de l'Église ont été détruits par les faux; les transpercés de Jéhovah
signifient ceux chez qui ils ont été détruits, et depuis un bout de la
terre jusqu'au bout de la Lerre signifie toutes les choses de l'Église.
Dans le Mème : (( C'est pourquoi livre leurs fils li la {amine; et
{ais-les s'écouler par la main de l'épée, afin que les hommes
deviennent rares, tués par la mort, leurs Jeunes gens {rap
pés par l'épée dans la guerre. II - XVIII. 21.; - livrer les fils
à la famine et les faire s'écoulel' pal' la main de l'épée, signifie
éteindre les vl'ais de l'Église par le manque de connaissances du
vrai et par les faux; les fils sont les vrais, la famine est le manque
- de connaissances, et l'épée est le faux qui détruit le vl'ai ; « alin que
les hommes devienflent rares, tués par la mort, » signifie que l'af
fection du vrai et pal' suite la sagesse seront nulles, les hommes
signifient l'affection' du vrai et par suite la sagesse, voir ci-dessus,
N° 280; « leurs jeuncs gens frappés par l'épée dans la guerre, Il
signifie parce que les vrais sont détl'Uits par les allaques du faux,
S8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 315,
les jeunes gens sont les vrais, l'épée est le faux qui détl'Uit, ct la
guerre est l'a~taque du fa\lx. Dans Ézéchiei : li Pass;cz par Jéru
Mllnu, et frappez, 'et que 1'otre œil n'épargne pain t; vieiÏlard,
jeune /tomme, et vierge, et enfant tuez jusqu'il destruction;
mais d'aucun homme sur qui (sera) le signe n'approchez, 1 1
IX. 5, 6; - ces choses ont été dites pal' l'homme vêtu de lin ou
par l'ange il d'autres anges, et elles ont été ouïes par le PI'ophète;
pal' elles il n'a pas été entendu qu'il fallait passer par Jél'usalem,
et y frapper et tuer jusqu'à destl'uction les vieillaJ'ds, les jeunes
gens, les vierges et les enfants, mais pal' Jérusalem il est entendu
l'Église quant à la doctt'ine, et qu'elle a été entièrenlent dévastée
quant à tous les biens et à tous les vrais qui la constituent; par le
vieillard il est enlendu la sagesse qui appal'lient au bien, pal' le
jeune homme l'intelligence qui appal'lient au vrai, par la vierge
l'affection du bien et du vrai, et pal' l'enfant tout bien et tout vrai
naissant, et spécialement le bien de l'innocence pal' lequel toutes
les choses de l'Ég,lise naissent chez l'homme; par n'approchel'
d'aucun homme SUI' qui sera le signe il est signifié le vrai d'après
le bien. Dans le Même: (1 Qu'ils les lapident at'ec la pierre,
qu'ils les déchirent avec leurs épées, 'que leurs fils et leurs
filles ils tuent, et que leurs maisons au feu ils brûlent. Il
. XXUI, 67; - ces choses ont été dites de Samal'ie et de Jérusa
lem, qui y sont nommées Oholah et Oholibah, pal' lesquelles sont
signifiées les deux ltglises, à savoil', la spirituelle et la céleste, ici,
ces Églises dévastées par les faux et par les maux; lapideJ' de
pierre et dèchiI'er avec des épées signifie la destruction du \Tai
pal' les faux, cal' la lapidation signifiait la punition et la mort à
cause. de la violence faite au Divin Vrai, le déchirement avec les
épées signifiait la même chose; tuel' les fils èt les filles signifie dé
tl'uil'e tous les \'l'ais ct tous les biens, les fils sont les \'l'ais, et les
filles les biens; et briller au feu les maisons signifie détl'uiJ'e toules
les choses appal'lenant à l'amour et il la charité parles maux de l'a
mour de soi et du monde, les maisons sont les intél'ieurs de l'hom
me, ainsi les choses qui appartiennent à son amoul" ici détl'Uitcs;
Ir- fcu cst l'amolli' dans l'un et dans l'autre sens. Dans Jél'émie :
«( Il:; .sont étendus il terre, dalts les 1'ltc,~; l'cnfant èt le "ù:il
lard, mes nierges ('( tf/l'Ii jeu1/es g('I1,~ SOllt tomlJé.~ par Nptc;
Vcrs. G, CHAPITRE CINQUIÈME. 80
tu as tu~ aujour de til coftlre~ tu n'as point épargné. lI-La-
ment. II.21; -là, il s'agit aussi de l'Église dévastée; êLre étendu
à Lerre et dans les rues signifie ceux qui ont élé déLruits par les
maux et pal' les faux; l'enfant et le vieillal'd, les vierges eL les
jeunes gens sont tombés par l'épée, signifie ici, comme ci-de.8.sus,
tous les biéns et tous les vl'ais avec l'inlelligence et la sagesse; leur
extinction est signifiée pal' l( lu as tué au jour de La colèl'e, tu n'as
point épargné; II le jour de la colère signifie le dernier état de l'É-
glise, quand .'le fait le jugement; il est dit que c'est Jéhovah qui
les a tués, c'est-à-dire, qui les a éteints, mais c'est l'homme lui-
même; le sens de la lettre est LeI, que ce qui appal'lient à l'homme
même est attribué à Jéhovah, voir N°s 2447,5798,6071,6991,
6997,7533,7632,7643,7679,7710,7877,7926,8227,8282,
8483,8632,901.0,9128, 930û, 1.0/131. Dans Amos: (c Je re-
trancherai le Juge du milieu de 1J'loab~ et tOitS ses prillces Je
tuerai avec lui. )l - II. 3; - par Moab, dans la Parole, sont
entendus ceux qui adultèrent les biens de l'Église; par le juge qui
sem retranché 1 et pal' les princes qui seront Lués, il est signifié le
bien qui est adulté.'é et les vrais qui par suite sonl falsifiés; le juge
est le bien, et le pl'ince est le vrai. Dans Zacharie: Il Voix de-
hurlement des pasteurs~ parce que déul..\tée a été leur magni-
ficence; ainsi a dit Jéhovah mon Dieu: Pais les brebis de la
tuerie~ que leurs possesuurs tuent: j'ai fait paUre les bre-
bi:; de la tuerie à cause de vous~ malheureux du troupeau. II
-XI. 3,4,5, 7; - par les brebis de la tuel'ie, que leurs pos-
sesseurs Luent, sônt signifiés ceux qui sonl dans le bien et qui sont
séduits. par les faux de la doctl'ine.; sont appelés bl'ebis ceux qui
sont ,dans le bien de la charité, les pasteul's sont ceux qui ensei-
gnent les vrais et qui pal' les Hais conduisenl au bien. Dans Da-
vid : Nous avons été tués chaque jour~ nous m:om été répu-
(1
que nous soyons élevés au-dessus des faux par.le Seigneur. Dans
Ézéchiel: Il Ils dégatneronl leurs ép~es sur la beauté de la sa
gesse, et profaneront ta splendeur; dims la fosse ils le pré
cipiteront, et lu mourras de la mort des transpercés. JI
XXVIII. 7, 8; - ceci est dit du pl'ince de Tyr, par qui est signi
fiée l'intelligence pl'ovenant des connaissances du vrai, ici, celle
intelligence éteinte pal' les faux; dégalnel' les épées sur la beauté
de la sagesse, signifie son extinclion par les faux; 11I'écipitel' dans
la fosse, signifie l'immersion dans les faux; et mOUI'ir de la mort
des transpel'cés, signifie la l'uine et la damnation; les transpercés
signifient ceux chez qui tout vl'ai est éteint, voir N°' la5Q3, 9202,
et la mOlt signifie la damnation. Dans Ésare : Il Est-ce que selolt
la plaie de qui le frappait il l'a fhl1Jpé? ou que, selon le mas
sacre de ses tués il a été tlté? )) - XXVII. 7; -ici, il s'agit de
Jacob et d'Israël par lesquels est signifiée l'Église, pal' Jacob l'É
glise externe, et par ISl'aêl l'Église interne; les tentations de ceux
qui sont de l'Église sont ainsi décrites; elles sont signifiées pal'
Il est-ce que selon la plaie de qui le frappait ill'afl'appé; 1) et pal' Il ou
que, selon le massacre de ses tués il a été tué, 1) il est signifié que
dans les tentations ils n'ont pas succombé et qu'ainsi ils n'ont pas
péri; le massacre des tués signifie la pm'dilion pal' les faux. Le
massacl'e signifie aussi la perdition et la damnation ailleurs dans
le Même: Il Au jour du grand Massacre, quand tomberont
les LOurs, )) - XXX. 25; - le joUi' du grand massacre signifie
le jugement derniel', quand les impies sont damnés et pél'issent;
les tours signifient les doctrines du faux, Dans le Même: Cl Je tlle
rai par la famine la racine, el tes résidus elle tuera. JI-XIV.
30; - il s'agit de la Philistbée, par laquelle est signifié le vrai
sans le bien, ou la foi sans la charité; tuer par la famine la l'acine,
signifie pél'ir entièl'ernent d'après le non-bien, la racine est tout ce
(lai' quoi elle vit, c'est aussi pour cela qu'il est dit Cl tes l'ésidus elle
tuel'u, JI pal' les j'ésidus est signifié tout cc qui reste de l'Église.
Dans .Jérémie : (( J'ai clltendu la voix de la fille de Siolt, elle
soupiJ"e et étend les mains; car ftlliguée a été mon tlme par
leli,.lueurs. 1) -IV. 31; - ainsi est décrite la douleur de l'Ég~ise
qui tombe des vl'ais dans les faux; la fille do Sion est l'Église;
(1 elle soupire et étend 1(':; maius, " signifie lu (\oulc\II' j Il car fa li
V(\I'S, O. ClL\PITlŒ ClNQUlI':JUE. ôl
guée a élé mon âme pal' les lur.urs, Il signi Oc pal' I~s faux qui étei
gnent la vie spirilllcllo, les tueurs sont ces faux. Dans Ésaïe:
« Voici JéhOl)ah qui ,~ort de'son lieu pour visiter l'iniquité de
la ten-e; alors la terre décollV1'ira ses sangs, et elle ne ca
citera plus ses tub. II - XXVI. 21.; - ces pamles concel'llent
le jour de la visite ou du jugement, quand les iniquités de tous se
l'ont dévoilées, ce qui est entendu pal' « alors la terre <1écouvl'ir'a ses
sangs, et elle ne cachera plus ses tués; " la terre signifie l'Église,
ici, les méchants qui y sont; les sangs sont les maux qui ont dé
truit les biens de l'Église, et les tués.sont les faux qui en ont détl'uit
les vl'ais; soit qu'on dise que les tués signifient les faux, ou ceux
qui sont dans les faux, c'est la même chose, puisque ceux-là sout
dans les faux et que les faux sont en eux, et les faux en eux dé
truisent. La même chose est signifiée pal' les tués dans Ésaïe ail
leurs: (e Que {erez-vous au jour de la 'L'lsite et de la dlmas
totion? Sous les tués ils tomberont. ,,-X. 3, II ; - puis, dans
l'Apocalypse: « Dans Babylone a été trouvé le sang des pro
phètes et des saints, et de tous aux qui ont été tués sur la
terre. Il - XVIll. 26 ; - ce qui est signifié par ces paroles, on le
vena dans' la suile. Dans Ésaïe: « Je visiterai sur le globe la
malice; qu~conque sera trouvé sera transpercé, et quiconque
sera ramas,çé tomberapllr l'épée. Il -XIII.H, 15;-ces paroles
concernent aussi Babylone; « quiconque sera trouvé transpel'cé, 1)
signifie qu'ils périront par le mal; et « quiconque sera l'amassé
lombel'a par l'épée, Il signifie qu'ils pél'iront par le faux. Dans
Mallhieu : Cl A la consommation du siècle, ils vous livreront à
l'affliction, et ils VOllS tueront. Il - XXIV. g: - dans Jean:
Cl Ils vous e::rrluro/.lt des synagogues; même l'heure '/;'ient,
Vl'ai avec puissance, c'est pOUl' cela qu'il est dit, <c la splendeur de
Jéhovah Dieu sera comme la lumièl'e, et dans ses cornes sera ca
chée sa fOI'ce; par la splendeur de Jéhovah et par la lumière est
1)
signifié le Divin Vrai; et· par l~ force cachée dans ses cornes est
signifiée la Toute-Puissance du Divin Bien pal' le Divin VI'ai, cal'
loute puissance du bien est par le vl'ai, ct dans le Divin Vrai est
cachée la Toute-Puissance qui appartient au Divin Bien. Dans Da
vid : <c J'ai trouvé David mon serviteur, de l'huile de l1Ut
sainteté je l'ai oint; avec lui ma l1UlÏn sera ferme, et mon
bras le fortifiera; ma vérité et ma 112z'séricorde (seront) (mec
lui, et en mon Nom sera élevée sa corne. 1) - Ps. LXXXIX.
21, 22, 25; - par David est entendu le Seigneur quant au Diviu
VI'ai, voir ci-dessus, N° 205, et par II sel'a élevée sa corne, 1) il est
entendu sa Divine Puissance qui est à Lui par le Divin Vrai d'a
près le Divin Bien; c'est pourquoi il est dit II ma Vérité et ma Mi
séricorde seront avec Lui; » la Miséricorde, dans la Parole", quand
il s'agit de Jéhovah ou du SeigneUl', signifie le Divin Bien du Di
vin Amoul' : puisque par David est entendu le Seigneur quant au
Divin Vrai procédant de son Divin Humain, c'est pour cela qu'il.
eSt dit, Cl David mon serviteul'; Il par le serviteur, dans la Parole,
il est entendu, non le sOl'viteu!' dans le commun sens, mais tout c
qui sert, et serviteur se dit du Vrai parce que le vrai sert au bien
pOUl' l'usage, ici pour la puissance. Dans le Même : Il Je fcrai
pousse1' une corne ù David, je disposerai une lampe ù mon
Oint. 1) - Ps. CXXXII. 17;- ici encore, par David est enlen~u
Je Seigneur' qnant au Divin VI'ai, et aussi par l'Oint; J..ui faire
pousser une corne, signifie la multiplication du Divin Vrai dans les
cieux et dans les terres par Lui; c'est même pour cela qu'il est dit
<c je disposel'ai une lampe à mon Oint, 1) par quoi il est enlendu la
même chose; que le Seigneur quant au Divin Vl'ai pl'océdant de
son Divin Bien soit appelé Lampe, on le voit ci-dessus, N° 02.
Il. 5.
()ij L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. -N"al6.
qu'ici 1)81' les corncs il soit entendu les faux qui détruisent les vrais
de l'Église, ou la puissance. des faux contre les vrais, cela cst évi
dent; par la MIe qui monlait de la mer est signifié l'amoUl' de soi,
d'où sUl'gisscnt tous les maux, ici, l'amour de dominCl' sur le ciel
et SUl' la tClTe, amoul' qui se sel't des choses Sainles pOUl' moycns, tel
qu'est l'Amour qui est entendu pal' Babylone dans l'Apocalypse; si
'la bête a été vue monter de la 'mer, c'est pal'cc que la Mer signifie
l'homme Naturel sépal'é de l'homme Spil'iluel, car alOl's l'hommc
est tel, qu'il ne désirc rien autant que de commandCl' à tous, et
d'affermi!' son empire pal' le sens de la lettre de la Parole; les dix
comes signifient les faux de tout genre, car dix signifie toutes
choses; c'est aussi pour cela qu'il est dit que les dix Cornes sont
dix rois, car les l'ois signifient les vrais, et dans le sens opposé,
comme ici, les faux; la petite come qui montait entre elles, et de
devant laquellctrois des premières cornes fUl'ent déracinées, signiOc
la perversion complète de la Parole par'l'application du sens de sa
lettre à confirmer l'amour de la domination; cette come est dite
petite, parce qu'il ne semble pas qu'elle pervel'!isse la Parole, et
que ce-qui ne se montl'e pas devant la vue de l'espl'it de l'homme,
ou devant son entendement, est considél'é ou comme nul ou comme
petit; dans le monde spirituel, telle est l'apparence des choses qui
ne peuvent être saisies que par peu de personnes; les trois Cornes,
qui furent déracinées de devant elle, signifient les vrais de la Parole
qui onl été ainsi détruits pal' les falsifications; ces vrais sont aussi
signifiés par les tl'ois rois qu'elle a humiliés; pal' trois il èst signi:
fié, non pas trois, mais le complet; pal' conséquent, que les vrais
ont été complètement détruits; comme cette Corne signifie la pel'
version de la Parole quant au sens de sa lettre, et que ce sens se
présente aux yeux- des hommes comme devant êtl'e entendu ai-nsi
et non autrement, et par conséquent comme ne devant êtl'e con
ll'edit par personne, c'est pour cela qu'il est dit de cette Corne
qu'elle avait des yeux comme des yeux d'homme, et ulle bouche qui
Proférait de grandes choses; les yeux signifient l'entendement, et
des yeux comme des yeux d'homme signifient l'entendement comme
du vrai, et la bouche signifie la pensée et le langage qui provien
nent de cet entendement; d'après ce qui vient d'être dit, on peut
donc vOÏl' cc qui est entendu par l'ensemble et par chaque partie de
VOI'S.6, CHAPITRE CINQUlÈ&Œ. 6ft
cc passage, pal' oxemple, par la hèle qui montait de la mm', qui
avait dix COI'nes et des denls de fer', qui mangeait et bl'oyail,; par
la pelite Corne qui montait entre elles, de devant laquelle trois des
premièl'es comes furent dél'acinées, et qui avait des yeux comme
des yeux d'homme, et une bouche pl'Ofél'ant de grandes choses;
pal' celte come qui fit la guerre contre les sainls et prévalut SUl' ,
eux, ct qui pl'ononçait des paroles contl'e le TI'ès-Haut; et par les
comes qui étaient aulant de l'ois, Dans le Même: Il Je vis en vi-
sion un Bélier, qui m)ait deux Cornes; et ces Cornes, hautes;
rune cependant plus /ulute que l'autre, mais la plus haute
était montée en arrière; il frappait de la Corne vers l'occi-
dent, vers le septentrion et vers le midi, Alors voici, Urt Bouc
de chèvres vint de l'occident sur les faces de toute la terre; il
avait une corne qui paraissait entre ses yéux : celui-ci courut
sur le Bélier dans la fureur de sa force, et il brisa ses dellx
Cornes, et il le Jeta ci terre, et il le foula; mais la grande
Corne du Bouc fut brisée, et quatre comes montèrent ci sa
place, selon les quatre vents des cieux: et de l'une d'elles
sortit une seule corne, d'abord petite; et elle grandit beaucoup
'rs le midi, et vers le levant, et lJers la splendeur; et elle -
grandit Jusqu' ci l'armée des cieux, et elle jeta à terre (une par-
tie) de l'armée, et elle la (oula; et même Jusqu'au Prince de
l'arrnée elle s'éleva, et fut rern'crsé l'Habitacle de son sanc-
tuaire, parce qu'elle Jeta la vérité il terre. Il - VIII. 3, U,
5, 7, 8, 9, 1.0, 1.1, 12, 21; - ici est décrit l'autl'e pl'incipe qui
dévaste l'ltglise, à savoir, la foi seule; pal' le Bélier il esl signilié
le ùien de la chal'ité et la foi qui en procède, et pal' le Bouc la loi
séparée d'avec la chal'ité ou la foi seule; ou, ce qui est la mêmu
chose, ceux qui sont dans le bien de la charité et. ceux qui sont
dans la foi seule; pal' leurs cornes sont signifiés les \'l'ais d'apl'ès le
bien ct les faux d'après le mal, les uns et les autres combattant;
les YI'ais ô'après le hien par les corn~ du héliel', et les faux d'après
le mal pal' les cornes du bouc; le vl'ai de la foi d'après le bien de
la ehUl'ilé est sigllifié en ce que le Béliel' avait deux COl'nes llaules,
l'uHe plus haute que l'autl'c, et la plus haule monlant Cil ulTière;
et cela fut vu scloll l'influx du bien ct du vl'ai chez l'homme et chez
l'csl'ril ~ l',al' lout 1.Jien cst l'CÇU dans la pal'lic postél'icUI'C, et tout
in L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1'<" 3i6.
son eSI>rit, cc qui arlive après quo le corps mau!r'icl en a élé séparé,
toutefois cela n'est alol's pcr~u qua par ceux qui viennent dans le
Ciel. II est dit la sagesse et l'intelligence, paree que la sagesse appal'·
tient au vrai d'apl'ès le bien, car 0101'8 l'homme savoure le bien dans
le vrai, tandis que l'intelligence appal'Lient au vrai par lequel est le
bien, car alors l'homme ne savoUl'e pas encore le bien dans le vrai,
mais il est affecté du vl'ai parce que c'est le vl'ai; dans la sagesse sont
ceux du Royaume Céleste du Seigneur, pal'ce qu'ils sont dans les
vl'ais d'apl'ès le bien, tandis que dans l'intelligence sont ceux du
Royaume Spirituel du Seigneur, parée qu'ils sont dans les vrais pal'
lesquels est le bien: mais SUl' ceux qui sont dans les vrais pal' les
quels est le bien, voir dans la DOCTRINE DE LANouVELLEJÉRUSALEM,
le N° 23; et sur ceux qui sont dans les vl'ais d'après le bien, le N° 24
du même Traité: et sur le Royaume céleste et le Royaume spiri
tuel, voir dans le Tl'aité nu CIEL ET DE L'ENFER, les No' 20 à 28.
31.9. Et il vint et prit le livre de la main droite de Celui
qui était assis sur le Tr~ne, signifie que ces choses viennent de
son Divinllumain: on le voit pal'la signification de l'Agneau qui
pl'it le livre de la main droite de Celui qui était assis SUI' le trône,
en ce qu'il est le Seigneur quant au Divin Humain, ainsi qu'il a été
expliqué ci-dessus, N° 314; que par la main droite dc Celui qui
était assis sur le trOne il soit entendu le Seigneur quant à la Toulc
Puissance et à 11\ Toute-Science, on le voit aussi ci-dessus, No' 297,
298; c'est dc là que pal' il vint et ptit le /ivloe de la main droite
de Celui qui était assis sur le tr~ne, il est signifié que ces choses
viennent du Divin Humain; que ce soient la Toule.:})uissancc et la
Toule-Science, c'est aussi parce qu'il en est question, comme on le
voit clairement par ce qui précède, où il est dit quc l'Agneau avait
sept cornes et sept yeux, les sept cornes signifient la Toute-Puis
sance, et les sept yeux la Toute-Science, ainsi qu'il vient d'êll'c
dit, N°' 316, 31ï; et ('Agnean le Divin Humain, N° 3U : que la
'foute-Puissance ct la Toute-Science appartiennent au Divin Hu
main du ·Seigneur, on peut lc voil' d'après ce qui a été dit et ex
pliqué ci-dessus, No' 10, 26, 32, 69, 52, 63, 77, 82, 96, H3,
BlJ, 135,1.3ï, 151,178, 200, 205 r., 209, 206, 297, 309.
320. VeI's. Sl 9, 10. Etlfllillul ill'Ut pris la /i,'re, lm; qUltlrtl
A llirrul1la; et les ViJl!Jt~ql/(tfrcAnd('n,~ oWJ prosternèrent dcm
Vers. 8. CIUPl'fUE CINQUlJ~ME.
J'AgI/NlII. ayant (!lIU'WI de!lltnrpe.~. et des coupcs d'or pleillc.~
de' parftml~. qui sont IC6 prù'f('s des ,çaints. - Et ils chan
taieltl un Cantique llOuveflfl, disant: Digne tu es de prendre
le livre et d'en OUlwir les sceau;c, parce que tu as été tuA et
nous as mc/reth à Dieu en ton sang. de toute tribu el lan
gue. et peuple et nation. - Et tu nous as raits à notre Dieu
rois et p,'Ures, et nous régnerons sur la terre. - Et qualllt
il eut p,'is le livre, signifie après la ,'econnaissance que l'Humain
du Seigneur est Divin, et qu'il a la Toute-Puissance et la Toute
Science: les quatre Allimau;c et les vingt-quatre Anciens se
l)rosternb'ent devant l'Agneau. signifie la ,'econnaissance-et par
suite la glorification du Seigneur par les Anges des Cieux supé
ricm1s : ayant clUlcun des harpes. signifie la confession d'après
les vrais sph'iluels : et des coupes d'or pleines de pa',!umN, si
gnifie la confession d'après les biens spil'ituels : qui S01lt les prièl'es
des saints. signifie d'après lesquels il y a culte: et ils chantaient
un Cantique nouveau: signifie la reconnaissance et la confession
d'après la joie du cœur: disant: Digne tu es de prendre le /i
m'e et d'en ouvrir les sceaux, signifie que le Seigneur d'après le
Divin Humain possède la Toute-Puissance et la Toute-Science :
parce que tu as été tué et nous as raclwtés à Dieu en ton sang.
signifie la séparation de tous d'avec le Divin, et la conjonction avec
le Divin par la l'econnaissance du SeigneUl', et par la réception du
Divin Vrai qui procède de Lui: de toute tribu et langue, signifie
de tous ceux qui sont dans les vrais quant à la doctrine et quant à
la vic: et peuple et nation, signifie qui sont de l'Église spiri
Luelle du Seigneur et de son Église céleste: et tu nous as raits ci
notre Dieu rois et p,'êtres, signifie que ceux-là sont par le Sei
gneur dans les vl'ais et dans les biens cie l'Église et du Ciel: et
nou.ç régnerons SUl' la terre, signifie la Puissance qui appartient
au Seigneul' Seul pal' le Divin Vl'ai uni au Divin Bien, et par suite
. la puissance et la sagesse pour ceux qui sont du Royaume spirituel
et du Royaume céleste du Seigneur.
32'1. Et quand il eut pris le livre. signifie après la ,'ec01l
naissance que l'/lumain du Seigneur est Divin, et qu'il a III
Toute-Puissanre et la Toute-Science: on le voit pal' la Sél'ill
dans le sens interne; en elrel, il a été question de cela dans cc qui
78 l' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N· 321.
SOllt a/Tectés pal' eux, et que les sons continus l'évcillent les affec
tions du bien, ou que ceux qui sont dans les affections du bien
sont affectés par eux; soit que l'on dise les affections du vl'ai ou
les spirituels, c'est la même chose, comme aussi soit que l'on dise
les affections du bien ou les c6lestes, c'est encore de même; mais
ce sujet peut êl1'e mieux compris d'après ce qui a été rapporté par
ex.pél'ience sur les sons, et sur la conespondance des sons avec les
affections, dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N° 241. D'a
près ces explications, on peut voir. maintenant pourquoi, dans la
Parole, et surtout dans David, il 'est parlé de tant de genres d'Ins
tl'uments de Musique, par exemple, de Nablions, de Harpes, de
Flûtes, de Cymbales, de Tamboul'ins, de Trompettes, d'Orgues,
et de plusieUl's autres, à savoil', que c'est pOUl' la corl'espondance avec
les affeclions, ct en même Lemps avec les articulations, lesquelles
sont les mots qui contiennent des choses ct en découlent. Que les
Harpes surtout signifient les affections du vrai, parce qu'elles les
l'é\'ei1lent, par conséquent aussi la confession qui se fait d'un cœul'
joyeux d'après les vrais spirituels, on peut le voil' par les passages
suivants; dans Ésaïe: Il Il sera dans l'affliction, le moût; il
languim, le cep; ils gémiront, tous les joyeux de cœur; elle
cessera, la joie des tambourins; il cessera, le tumulte des
joyeux; elle cessera, la joie de la harpe; avec le chant ils ne
boiront point le vin. Il - XXIV. 7, 8, {); -là, il s'agit de la
vastation de l'l~glisc spil'ituelle, ou de son bien et de son vrai; pal'
Il il sera dans l'affiiction, le moût, )) et Il elle cessera, la joie des
bien spirituel cOJ'fespondant, c'est pour cela qu'il est dit lc avec le
nabtion à dix cordes psalmodiez-Lui; Il et c'est aussi pour cela qu'il
est dit, IC cal' la Parole de Jéhovah est droite, et toule son œuvl'e
est dans la vérité; Il le vl'ai du bien est signifié par le la Parole de
Jéhovah est dl'oite, Il et le bien du vl'ai pal' II toute son œùvre est
dans la vérité, Il le vl'ai du hien est le vrai qui [)l'ocMe du bien, et
le bien du vrai est le hien qui est produit par le vrai. Dans le Même:
(1 Envoie ta lumière et ta 1:éria. ({u'clles me COlldllis~nt.
qu'elle,ç me mèllCl/t ""ers ta mon1(t[f,œ de ta sailltcté et llcr...·
tes habitacles. a/in que je Tc confesse uvee ln harpe, Dieu!
mon Dieu! » - Ps. XLIII. S, h ; - que la harpe signifie la con
fession d'après les vrais spirituels, cela est évident, car il est dit
IC afin que je Te confesse avec la harpe, Dieu! mon Dieu! » et il
. Mis ('.~prit .~e retirait de lui, 1 ) - 1 Sam, XVI. 1!J, 15, tOI 23;
- ccl.. arrivait, paree que los Rois repl'é$cntaient le Seigneur
quanL au Royaume Spirituel, et par suite signifiaient les vl'ais spi
rituels, voir ci-dessus, N° 3'l ; mais Saül alors signifiait les faux
opposés à ces vrais; ces faux étaient dissipés pal'Ie son de la harpe,
parce que la harpe signifiait l'affection spil'ituelle du vrai: m1.lis
alol'5 cela arriva ainsi, parce que chez les l1Is d'Israël toutes choses
étaient représentatives et par suHe significatives; il en est autre
ment aujoUl'd'hui. D'après ces passages, qui viennent d'êtl'e rap
portés, on peut voir ce que ~a Hal'pe signifie; en outre aussi dans
d'autres passages, par ex.emple, - Ésaïe, XXX. 31. Ps. XLIII.
h, Ps. CXXXVII. 1, 2. 1 Sam. X. o. Apoc, XIV, 2. XVIII.
22. Job; XXX, 31, - Puisque dans la Pal'ole la plupart des ex
pressions signifient aussi les opposés, il en est de même des Instfu
ments de Musique; dans ce sens ils signifient les allégresses et les
joies qui rejaillissent des affections du faux ct du mal, pal' consé
quent la harpe signifie aussi la confession du faux et pal' suite la
joie que l'on l'essent de la l1estr'uction du vrai; comme dans Ésaïe:
(( Au bout des soixante-dix années, il y aura rhanson SUI'
.Tyr comme la chanson de la prostituée; prend..~ la F/arpe,
promène-toi dans la vitte, prostituée lÏ1:rée à {'oubli, touche
avec élégance, multiplie le chant. Il - XXIlI, 15, 16 ; - pal'
Tyr est signifiée l'Église quant aux connaissances du vrai et du
bien spirituels, comme ci·dessus; ici, c'est l'Église dans laquelle
ces connaissances ont été falsifiées; la prostituée signifie la falsiCi-"
cation du vl'ai, voir ci-dessus, N° 1H ; et pal' prendre la harpe. se
pl'omenel' dans la ville, toucher avec élégance, et mullipltel' le
chant, il est signifié d'après le faux se l'éjouir et lirer gloil'e de la
destruction du vrai. Et gans le Même: « Malheur il ceux qui se
lèvent tM à raurore pour poursuivre la cervoise, qui restent
jusqu'au crépuscule pour que le vin les éc1zauffe! et ce n'est
que Harpe et Nablion, et Tambourin, et Flûte, et m'n, en
leurs (estins; mais l'œuvre de Jéhovah ils ne considèrent
point, et le (ait de ses mains ils ne voient point. 1) - V. 11,
12; - la hatpe, le nablion, le tambourin, la flûte et aussi le vin
sont pris ùans le sens opposé, et dans ce sens ils signiflenl la joie
et la gloire que l'on tire des faux du mal; que ee soit Iii ce qUÎ est
Vers. 8, CHAPiTRE Gl~QUlf~ME. ' 85
signifié, cela est évident, cal' il est dit (1 malheur il. cux 1 l'œuvre
de Jéhovah ils ne considèl'ent point, ct le fait de ses mains ils nc
voient point Il
324. Et lies coupes d'or pleines de pur{ion.$ J signifie la
:on{essiolt d' ap"è~ tes biens spi1'ituel:; : on le voit pal' la signi
lieation des coupes d'or, qui sont aussi nommées enceusoirs et
cassolettes, en ce qu'clles sont les vrais d'apl'ès le hien, cal' les cou
pes, comme tous les vases qui contiennent, signifient les vrais, et
l'or dont elles étaient composées signilie le bien; de là les coupes d'ol'
sont les vrais d'apl'ès le bien; les vases signifient k'S vrais, pal'cc
que les vl'ais servent au bien comme étant les vases qui le reçoivent
el le contiennent, t'oir N°s 3068, 3079, 3316, 3318, de même
aussi les vases des autels de l'holocauste el du parfum, N°' 9723,
9724; et l'or signifie le bien, ci-dessus, N° 242; ct pal' la signi
fication des parfums, en ce qu'ils sonl les choses du culte qui se
font d'après le bien spirituel ou le bien de la charité, el sont perçues
pal' suite agl'éablement; si ces choses sont signifiées par les pal'
fums, c'est parce que tous les rites, qui avaient été institués chez
la nation Israélite, étaient représentatifs des célestes et des spiri
tuels, de là aussi les choses d'odeUl' qui étaient d'une odeul' agréable
l'ëprésentaient une perception agréable, et celles qui étaient d'une
odenr désagl'éable représentaient une perception désagréable; c'était
pour cela que le pal'fum se composait d'aromates odorifél'ants, de
slacté, d'onyx, de galbanum et d'encens: o,utre cela, il y a CO['
l'espondance de l'odeur avec la pel'ception, ce qu'on peul voil' en
Ile que dans le Monde spil'ituel, où toutes les choses qui sont pel'
çues pal' les sens cOl'l'espondenl, le perceptif du bien ct du vl'ai est
senti comme s'exhalant d'odeurs agl'éables, et vice vel"~û; sur cc SU~
jet, voir ce qui a été dit d'après l'expérience dans les ARCANES CË
WirES, N°' 1514, 1517, 1518, 15'19, 1631,4626,4628, 4630,
4631, 5711 à 5717 : de là vient que sentil' (odorari) signifie
percevoÏl', même dans le langage ol'dinaire chez les hommes; en
elftt, de telles expl'essions dans le langage humain sont venues
de la corl'espondance, comme beaucoup d'autres, cal' l'esprit de
l'homme esll'6ellemelll dans le monde spirituel, quoique l'homme
ne le sache pas: de plus, le perceptif, qui est chez l'homme, PI'O
duillr. sens de l'odol'at dans son COl'pS, cl cela aussi d'après la COI'·
86 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'in 324.
pOUl' ton nez, et l'holocauste SUI' ton Autel; 1) et par le parfum e,c;t
signifié le culle d'apl'ès le bien spÏI'ituel, el pal' l'holocauste sur
l'autel est signiOé le culte d'apl'ès le bien céleste; pour le nez si
gnifie pour la perception. Dans David : (1 Je l'iCI/lirai dalt.~ ta
Maison at'ec de.ç Iz olocautes , je Te rendrai mes vœu:!'; des
holor:aust('s de (bêtes) grasses je T'offrirai, avec du parfum
les bélier,ç. Il - Ps. LXVI. 1. 3, 1.5; - o/fl'ir des holocaustes de
bêles grasses, signifie le culte d'apl'ès le bien de l'amour céleste;
offrir avec du parfum les béliers, signiOe le culte d'après le hien de
l'amour spil'ituel; le pal'fum et aussi le hélier signifl~nt ce hien.
Dans l'Apocalypse: « Un autre Ange m'nt, et ,ç(' tint rel',~ l'Au
tel, ayant lUi encensoir d'or, et illtli fut dOJlné beauroup de
parfltUi,', afin qu'il (les) offrll avec les prières de tous les saints
sur l'autel d'or qui (est) derant le Tr~nc; et monta la funu:e
des parfums, avec les prières dn saints, de la main de l'Ange
devant Dieu; ensuite l'Ange prit l'encensoir, et il le remplit
du feu de l'autel, et il le jeta en la terre. » - VIII. 3,6, 5;
- ce que ces choses signifient sera dit plus tard dans l'explication
de ces vel'sets, ici il sera seulement dit que les parfums signiOent
le culte d'après le bien spirituel, qui est le bien de la chal'ité à l'é
gard du prochain; ce culle est aussi signifié par les prières des
sainls, c'est pOUl' cela qu'il est dit, « il lui fut donné beaucoup de
parfums, afin qu'il les offl'U, avec les prières des saints; II et ensuite
(( la fumée des pal'fums monta avec les prières des saillIs devant
Dieu; Il que les prièl'es des saints signifient le culte d'après le bien
spit'jtuel, on le velTa dans l'al'tiC!e qui va suivre, puis aussi là ce qui
est entendu par le culte d'apl'ès le bien spil'ituel ou d'après le bien
de la charité. Dans Ésaie : l( Le peuple, (ceux) qui Me provo
quent à la ~olère devant mes faces continuellement, qui sa
crifient dans lesjordills, et font des parfums ,çur les briques. 1)
-LXV. 3;-ici, par sacriOer et faire des parfums sont signi fiés les
opposés, à savoil', les cultes d'après les faux de doctrine qui pro
viennent de la pl'opl'e inlelligenlle; les jardins signifient l'intelli
94 L'APOCALYPSE E-XPLIQUÉE. N" 324,
gence, ici la pl'opre intelligence, et les bl'iques signifient les faux
qui en proviennent; sacrifier et fail'e des parfums signilient le culte:
que les Anciens aIent eu un Culte Divin dans des jardins et dans
des bocages selon les significations des arbl'es qui y étaient, mais
que cela ait été défendu à la Nation Israélite, afin qu'elle ne se for
geât pas un culle d'après le pl'opre, on le voit, No' 2722, 4552.
Dans Bosée : Sur les sommets des montagnes ils sacrifient,
(1
i.Jlen céleste, on le voit ci-dessus, N° 288 ; voir aussi dans Ie.'! AR
CANEi CtLESTES, que l'olivier signifie ce bien, N°' 9277, 1. 0261 ;
que l'odeur signifie.le perceptif de ce qui est agréable selon la qua
lité de l'amour et de la foi, N°'1.51lJ à 1519, 3577, 4624 à 4634,
4748,5621,10292; et que l'odeur du repos signifie le perceptif de
la paix, No' 925, 10054 :. ce que c'est que le perceptif de la paix,
on le voit dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, NOl 284 à 290.
325, Qui sont les pri~res des saints, signifie d'op~~s les
quel" est le culte: on le voit pal' la signification des prières des
saints, en ce que c'est le cuIte d'après le bien spirituel; par les
pl'ièl'es, dans le sens interne, il est entendu toutes les choses du
cuIte, et par les saints Ie.<; spil'ituels; en 'effet, dans la Parole, sont
dits saints ceux qui sont dans le Royaume spirituel du Seigneur, et
justes ceux qui sont dans son Royaume céleste, voir ci-dessus,
N° 204 ; mais dans le sens interne de la Parole par les saints il est
entendu, non les saints, mais les choses saintes; en effet, les saints
enveloppent les personnes, et dans le sens intel'De le tout de la pér
sonne est dépouillé, cal' les choses seules constituent ce sens,
noirci-dessus, N° 270; et en outre les Anges, étant spirituels, pen
sent abstl'activement des personne.<;, voir aussi ci-dessus, N°' 99,
100; en cela le sens interne de la Parole est distingu~ de son sens
externe qui est le sens de la lettre; et ainsi, comme par les saints il
est entendu Ie.<; choses sainte.<;, et par le saint dans la Parole, le
Divin Vrai qui pl'ocede du SeigneUl', et constitue son Royaume
spirituel, voir ci-dessus, N° 204, c'est pour cela que par les choses
saintes il est entendu les spil'ituels, et par les prières des saints le
culte d'après le bien spiriluel : que le culle d'apl'ès ce hien soit en
tendu par les prières des saints, on le voit en ce qu'il est dit qu'ils
avaient des coùpes d'or, pleines de pal'fums, qui sont les prières·
ries saints; et par les parfums sont signifiées toutes les choses du
culle qui pJ'ocèdent du bien spirituel, comme il vient d'être montré'
dans l'Article précédent, d'où il suit que par les prières des saints
il est signifié la même chose; comme aussi dans David: « Prete
l'oreille à ma voix quandie crie à Toi; acceptées soient mes
prières, par(um devant Toi, l'élévation de mes mains min
chah du soir: garde la porte de mes lèt'res; n'incline pas
mon {'(eur nu mal, de sorte que ie (asse des octionç mauvnises
Vel's,8. CHAPITRE CINQUlÈMK. 99
dans l'impiété avec les hommes qui commettent l'iniquité;
car mIme encore (persistent) mes prières dans leurs maux. II
- Ps. CXLI. 1, 2, 3, h, 5; - ici aussi les prières sont appelées
parfum, et l'élévation ~es mains est appelée minchah, et cela parce
que les prières signifient la même chose que le parfum, et l'éléva-
tion des mains la même chose que la minchah ; le parfum signifie
le bien spirituel qui est "le hien de la charité à l'égal'd du prochain,
et la minchah le bien céleste qui est le bien de l'amour envers le
Seigneur, ainsi l'un et l'autre signifient le culte; et comme les
prières viennent, non de la bouche, mais du cœur pal' la bouche,
et que tout culte qui vient du cœur procède du bien de l'amour et de
la charité, car le cœur signifie ce bien, c'est pour cela aussi qu'il est
dit Il garde la porte de mes lèvres, n'incline pas mon cœur au mal
de sorte que je fasse des actions mauvaises dans l'impiété; Il et
comme David se plaint de ce que les maux ont encore de la force
cont/'e lui, c'est pOUl' cela qu'il est dit Cl car même encore persis-
tent mes prières dans leurs maux, II Que les prières signifient les
mêmes choses que les parfums, on le voit aussi ailleurs dans l'A-
pocalypse: «( Un autre Ange vint et se tint l)erS l'Autel. ayant
un encensoir d'or. et il lui {ut donné beaucoup de par{ums.
pour qu'il (les) offrit. avec les prières de tous les saints. sur
l'Autel d'or; et la {umée des par{ums monta avec les prières
des saints devant Dieu. 11- VIII. 3, h; - comme ici les prières
signifient les mêmes choses que les parfums, à savoil', le cuIte
d'apl'ès le b.ien spirituel, c'est pour cela qu'il est <lit Cl il lui fut
donné beaucoup de parfums, pOUl' qu'il les offrit avec les prièl'es des
saints; II et ensuite «( la fumée des parfums monta avec les prières
des saints devant Dieu. II II sera d'abord dit ce qui est entendu par
le culte d'après le bien spirituel; et, ensuite, que les pl'ières signi-
fient ce culle : Le eulle consiste, non dans des prières, ni dans la
dévotion ex teme, mais dans la vie de la charité; les prières sont
seulement les externes du culte, car elles pl'ocèdent de l'homme
par sa bouche, c'est pourquoi tel est l'homme quant à la vie, telles
sont ses prières; peu importe qu'il se conduise avec humilité, qu'il
soit à genoux, et pousse des soupirs quand il prie, ce sont là des
externes, et si les externes ne pl'ocMent pas des internes, ce sont
seulement des gestes et des sons sans vie; il Ya une affection dans
100 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. 1\" 325.
II pourquoi celui qui sépal'e l'une de l'autre, à savoir, celui qui mène
quand on est dans le Culte Divin, c'est encore ce qui est évident
en ce que la même chose, qui est dite ici de ceux qui font une prière,
est dite aussi de ceux qui présentent une offrande SUl' l'Autel, dans
Matthieu: « Si tu présentes ton offrande sur l'autel, et que tu
te sou"iennes que ton {rere a quelque chose contre toi, laisse
r
là ton offrande devant Autel, et premièrement réconcilie
toi avec ton frère, et al6rs viens, présente ton offrande. II
V. 23, 24; - présenter une offrande SUl' l'Autel, signifie tout
Culte Divin, et cela parce que le Culte Divin chez cetle nation con
sistait principalement à offrir des holocaustes et des sacrifices, par
lesquels en conséquence étaient signifiées toutes les choses du culte,
voir la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N°· 214, 221;
de là il est évident que prier ou faire uue prière signifie la même
chose que présentel' une offrande sur l'Autel, à savoir, le culle d'a
pl'ès le bien de l'amoUl' et de la charité. Dans le Même: (1 Jésus
dit,: Il est écrit: Ma Maison sera appelée maison de prières;
,mais vous, vous en a1)ez {ait une caverne ·de brigands. II
XXI. 13, Mal'c, XI. 17. Luc, XIX. 46;-par la Maison du Sei
gneUl' il est signifié l'Église, et par les prières le Culte, là; et pal'une
c!verne de brigands- la prof~nation der~glise et du -cu!te;" d'après
. _..
cet opposé il est encore évident que les prières signifient le culte
d'apl'ès le bien de l'amour et de la charité. Dans David: II A Dieu
j'ai crié de ma bouche; sij'eusse eu en vue l'iniquité dans
mon cœur, le Seigneur ne m'eût point écoulé;, mais Dieu m'a
éCO,lIlé, il a été allenlll à la voix de mes prieres. II -Ps. LXVI.
17, 18, 19; - comme les prières sont telles qu'est le cœur de
l'homme, et qu'en conséquence il n'y a point de pl'ières qui appar
tiennent' à un culle quelconque, si le cœur est mauvais, c'est pOUl'
cela qu'il est dit « si j'eusse eu en yue l'iniquité' dans {llou cœur, le
Seigneul' ne m'mU point. écouté, Il ce qui signifie qu'il n'eClt point
l'eçu le culte; le creul' de l'homme est son amour, et l'amour de
l'homme est sa vie même; de là les prièl'es de l'homme sont telles
qu'est son amour, ou telles qu'est sa vie"d'oü il suit que les prières
iOta L'APOCALYPSE EXPLIQUEE. 1\" 325.
pour cela qu'il est dit le justes, .chantez à Jéhovah, confessez Jého
vah avec la harpe, avec le nahlion à dix corùes psalmodiez-Lui; l)
justes, chantez, se dit de ceux qui sont dans l'amour céleste; con
fessez avec la hal'pe et psalmodiez avec le nablion à dix cordes, se
dit de ceux qui sont dans l'amoul' spirituel; que ceux qui sont dans
l'amOlli' céleste soient appelés Justes, on le voit ci-dessus, N° 20&;
et que la Impe et le nahlion se disent de ceux qui sont dans le
bien spirituel, on le voit aussi ci-dessus, N° 323; et comme le
Cantique est la confession d'après la joie qui provient de ces amours,
voilà pOUl'quoi il est dit le confessez Jéhovah, chantez-Lui un Can
tique nouveau, ) l'exaltation de la joie d'après la plénitude est si
gnifiée pal' Il l'enùèz un beau toucher avec cri retentissant. 1) Dans
le Même: Cl Je touerai te Nom de Dieu par un Cantique, et je
Le magnifiel'ai par une confession. l) - Ps. LXIX. 31;
dans le Même: Il Quandj'irai avec eux à la Maison de Dieu,
avec voix de Chant et de confession, la multitude faisant
flle, »-Ps. XLII. 5 ;-ùans le Même: l( Confessez Jéhot'ah!
invoquez son Nom! ch{(nte~Lui! psalmodiez-Lui! 1) -Ps. CV.
1., 2. CXLlX. 1 ; - dans le Même: Il Je confesserai Jéhovah
,çeton sa justice, et je chamerai le Nom de Jéhovah le TI'es
/Iaut. l) - Ps. VII. 18; - dans le Même: le Prêt est mon
cœur, je chanterqi et je psalmodierai; excile-toi, ma gloire;
excite-loi, nahlion et lun'pe ; je Te confesserai parmi les na
tions, Seigneur, je Te psalmodierai pa1'mi les peuples. Il
Ps. LVlI. 8, 9, 10; - comme chanter un Cantique signifie la
confession d'après la joie du cœur, c'est pOUl' cela que dans ces
passages il est dit l'un et l'autre, confesser et chantel',. confession
et cantique, voix de chant et voix de confession. LOI'squ'i1 s'agit de
l'avénement du Seigneur, il est dit un Cantique nouveau, et aussi,
que la terre, la mer, le champ, la forêt, les arbl'es, le Liban, le désert,
et plusieurs autres choses, se l'éjouissent et bondissent, comme
dans les passages suivants; dans David: Il Chantez à Jéhovah
un Cantique nouveau! poussez des cris à Jéhovah,. toute la
terre! écriez-vous, faites dr.~ acclamations, el chantez, avec
harpe et t'oix de chant, at'ec trompettes et voix de claIron,
pOlissez des cris devanl le Roi, J éhol'tlh! que fassent 1'etentù'
lellr bruit, la mer et sa ptfllÏlllde, le Globe, et ceux qui y Ila
Vers, 9, CHAPITlŒ CINQUIÈMg. 1. OH
bitellt 1 que les Ilem>cs applaudissent de la mili", qu'en mêm
temps les montagne.s éclatent enjubilntion! Il - Ps. XCVIII;
1, li, 5, 6, 7, 8; - dans le Même: (( Chantez à JéhoVah un
Cantique nouveau; chantez à J élzovah, toute la terre! chan-
tez cl Jéhovah, bénissez son Nom, évangélisez dejoU" en jour
son salut; dans l'allégresse seront. les cieux et dans la joie
sera la terre, dans l'agitation ser'a la mer et toute sa pléni-
tude, de joie bondim le champ et tout ce qui (est) en lui, alors
chanteront tous les arbres de la forêt. 1 1 - Ps, XCVI. 1., 2,
H, 12; - dans le Même: (( Chantez ci Jéhovah un Cantique
nouveau, sa louange dans l'assemblée des saints! qu' f sraël se
rrjouisse en ceux qui l'ont fait! que les fils de Sion bondis-
sent de joie en leur Roi! qu'ils louent son Nom dans la danse!
avec tambour'in et har'pe qu'ils Lui psalmodient! )l - Ps.
CXLIX. 1., 2, 3; - dans Ésaie : «( Chantez à Jéhovah un
Cantique nouveau, (chantez) sa louange, ext1'émité de la terre!
qu'ils élèvent la voix, le désert et ses villes! 1 1 - XLII. 10,
11 ; - dans le Même: (( Chantez, Cieux! parce que Jfhovah
fl opéré; éclatez en jubilation, lieux infél'ieurs de la terre!
faites retentir des chants, montagnes, forêt et tout arbre en
elle! par'ce que Jéhovah a J'acheté Jacob, et'en fsmël il s'est
l'endu glol'ieux. II - XLIV, 23. XLIX. 13; - dans ces pas-
sages, il s'agit du SeigtTeur, de son avéncment, et de la salvation
par Lui; et comme ces choses devaient arriver, c'est pour cela
qu'il est dit « un Cantique nOU\'eau; Il la joie qui en résulte est dé-
crite non-seulement par chantel', psalmodier, faire retentir, éclatel'
en jubilation, applaudir, mais aussi" pal' les divers instruments de
Musique, qui concordaient avec le son; et qu'aussi il est dit, qu'en-
semble les fleuves, la mer, le champ, les forêts, les arbres, le Li-
ban, le désel't, les montagnes et plusieul's autres choses, se réjouis-
saient, bondissaient, éclataient en jubilation, chantaient, applau-
dissaient et cl'iaient ; si de telles choses se disent de ces objets, c'est
parce qu'ils signifient de semblables choses qui appartiennent à l'É-
glise, et pal' conséquent de semblables choses qui sont chez l'homme
de l'Église; les fleuves, celles qui appal'tiennent à l'intellig'ence; la
mer, celles de la science qui sont en concol'dance avec les vrais et
les biens; le champ, le bien de l'Église; les forêts, les \'l'ais de
HO L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 326.
fers, afin que les maux ne puissent plus s'élever de là chez ceux
qnitreconnaissent le SeigneUl' et Le reçoivent, c'est-à-dil'e, qui re
~ivent pal' la foi et par la vie le Divin Vrai procédant de Lui, et
ainsi ont été conjoints au Seigneur. II est dit que par « tu nous as
i'achetés à Dieu en ton sang, Il il est signifié la conjonction avec le
Divin par la reconnaissance du Seigneur et par la l'/lceplion du
Divin Vl'ai qui procède de Lui, et comme c'est là-dessus que l'É
glise est fond~, je vais dire en peu de mots comment so fait la con
jonction pal' celle l'econnai::;sance et pal' celle ,'écp.ption : Le prin
Hô L'APOCAL YPSl~ EXPLIQUÉE, N" 328,
sont ceux qu'il a déliVl'és des faux. Dans Jérémie: Il Avec toi,
Moi, pour te srtlwcr el pour t'arracher; et je t'arracherai de
120 L'APOCALYPSE E.XPLlQUÉE. l'ln 328.
sens spirituel dans la Pal'ole, croit que pal' le sang il est entendu
ici le sang du Seigneur SUI' la croix; mais cela n'est nullement en
tendu dans le Ciel; mais là, pal' la Cène Pascale les Anges enten
dent dans ce passage la même chose que par la Sainte Cène instituée
par le Seigneur, dans laquelle il yale Pain et le Vin au lieu de l'A
• gneau Pascal; et alors le SeigneUl' a dit que le Pain était sa Chair, et
que le Vin était son Sang ; et chacun sait, ou peut savoir, que le Pain
et le Vin sont les choses qui nOUl'J'issent le corps, le Pain comme
Aliment et le Vin comme Breuvage, et gne dans la Parole, qui dans
son sein est spirituelle, ces choses doivent aussi être entendues
spÎl'ituellement, ainsi le Pain pOUl' tout aliment spicituel et le Vin
pour tout breuvage spirituel; \'Aliment spirituel est tout bien qui
est communiqué et donné à l'homme pal' le SeigneUl', et le Breu
vage spirituel tout vrai communiqué et donné à l'homme par le
Seigneur; ces deux, à savoir, le Bien et le VI'ai, ou l'Amour et la
Foi, constituent l'homme spirituel; il est dit, 011 l'amour et la foi,
pal'ce que tout bien appartient à l'amour, et tout vl'ai appartient à
la foi; de là il devient évident que par le Pain il est entendu le Di
vin Bien du Divin Amour du Seigneur, et quant à l'homme, ce
bien l'eçu pal', lui, et que par le Vin il est enlendu le Divin Vrai
procédant du Divin' Bien du Divin Amoul' du Seigneul', et quant à
l'homme, ce vrai reçu pal'lui : comme le Seigneur dit que sa Chair
est le Pain, et que son Sang est le Vin, on peut voil' que par la
Chail' du Seigneur il est entendu le Divin Bien de son Divin Arpour,
et par manger sa Chair recevoÎl' ce bien, se l'approprier, et ainsi
être conjoint au Seigneur, et que pal' le Sang du Seigneur il est
entendu le Divin Vrai procédant du Divin Bien de son Divin Amour,
et par boire son sang l'ecevoÎl' ce vrai, se l'appl'opriel', et ainsi être
conjoint au Seigneur: la Null'ilion spirituelle vient aussi du Bien et
du Vrai qui procèdent du Seigneur, de même que toute nutrition
du C01'PS vient de l'aliment et du bl'euvage; de là aussi vient la cor
respondance de ces choses, qui est telle, que quand dans la Parole
il est nommé quelque chose de l'aliment et qui sert pour aliment,
il est entendu le Bien, et que quand il est nommé quelque chose du
breuvage et qui sel't pour breuvage, il est entendu le Vrai. D'après
cela, on peut voir que par le sang de l'agneau Pascal, que les fils
d'Israël avaient reçu ordre de mettre sur les deux poteaux et sur
Vel's,9. CHAPITnE CJNQllll~ME. 127
le linteau de leurs maisons, il est entendu le Divin Vrai procédant
du Seigneur; ce vl'ai, l'eIiu ,par la foi et par la vie, protége aussi
l'homme contre les maux qui sUI'gissent de l'Enfer, car le Seigneur
est dans son Divin Vrai chez l'homme; en effet, ce vrai apparlient
au Seigneur chez l'homme; bien plus, chez lui il est le Seigneur
Lui-Même; quel est l'homme, pensant avec tlne raison saine,
qui ne puisse voir que le Seigneur n'est pas dans son sang chez
quelqu'un, mais qu'il y est dans $on Divin, qui est le Bien de l'a
mour et le Bien de la foi, lesquels sont reçus par l'homme? Quant
à ce que signifie chacune des choses de ce passage, à savoir, les
deux poteaux et le linteau, le dcstructelll' et celui qui fl'appe, l'É
gypte, et plusieUl's autres choses dans ce Chapitre, l)oir dans les
ARCANES CÉLESTES, où ces choses ont été expliquées. D'après ce
qui vient d'être dit, on voit maintenant, sans explication ultél'ieUl'e,
ce qui est signifié par les paroles du Seigneur quand il a institué
la Sainte Cène: « Pendant qu'ils mangeaient, J éSlls prenant
le Pain, et bénissant, (le) l'ompit, et (le) donna au,?: disciples,
et il dit: Prenez, mangez" ceci est mon Corps; et prenant
la Coupe, et rendant grâces, il {la) leur donna, en disant:
Buvez-en tous; car ceci est mort Sang, celui de la nouvelle
alliance, qui est répandu pour un grand nombre: jf' vous dis
que je ne boirai point désormais de ce produit du cep,jusqu'à
ce jour où je le boirai nouveau at'ec vous dans le Royaume de
Dieu.)1 - Mallh. XXVI. 26, 27, 28, 29. Marc, XIV. 22, 23,
26,25. Luc, XXII. 15,16,17, 18, 19, 20; - comme par le
Vin il est entendu le Divin Vl'ai nourrissant la vie spirituelle, c'est
pOllr cela que le Seigneur leur dit, Cl je vous dis que je ne boirai
point désormais de ce pl'oduit du cep, jusqu'à ce jour où je le boil'ai
nouveau avec vous dans le Royaume de Dieu; li d'où il est évident
, que c'est le spirituel qui est entendu, puisqu'il dit que Lui-Même
le boira avec eux, et qu'il le boira dans le Royaume de Dieu ou
dans le Ciel, et que même il y mangera de l'Agneau Pascal avec
eux, - Luc, XXII. 16. - D'après ce qui vient d'être dit ci
dessus, on voit aussi ce qui est signifié par ces paroles du Seigneur:
cc Le Pain que Moije donnerai, c'est ma Chair; en vél'ité,
en t'érité je 1)01lS dis: Si vous ne mangez, la Chair du Fils de
l'homme, et ne buvez son Sang, l)Oll,Ç n'aurez point la 1.'ie en
128 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"32!i.
ainsi pal' dessous les pieds, cela signifie que le Divin Vrai est tel dans
les del'niers; le Divin Vl'ai dans les del'niers est le Divin Vrai dans le
sens de la lettre de la Parole; l'ouvrage de pierre de saphil' signifie
sa transparence d'après le Divin Vrai dans le sens interne ou spirituel,_
le Dieu d'Isl'aël est le Seigneur: que la pierre <le saphir signifie la
transparence d'après les vrais intel'nes, on le voit, No' 9407; et que
le Dieu d'Israël soit le Seigneur quant au Divin Humain, on le voit
ci-dessus, N° 328. De là il est maintenant évident que l'alliance
ou la conjonclion a été faile pal' le Divin Vrai, et que le sang, dont
une moitié a été l'épandue SUI' l'Autel et l'autre moitié sur le peu
ple, en a été le repl'ésentatif, puisque le sang signifie le Divin Vrai
procédant du Seigneur et l'eçu par l'homme, ainsi qu'il li été dit
ci-dessus. Que l'alliance signifie la conjonction, on le voit, No' 665,
666,1023,1038,1864,1996,2003,2021,6804,8767,8778,
9396,10632; puis aussi, que la Loi dans le sens strict signifie les
dix préceptes du décalogue, et dans un sens large toute la Pa
l'ole, ainsi tout Divin Vrai, N°' 2606, 3382,6762, 7463, 9U7;
que pal' suite la Montagne de Sinaï signifie le Ciel où était le Sei
gneur de Qui procédail le Divin Vrai, ou de Qui procédait la Loi
dans le sens strict et dans le sens large, No' 8399,.8753,8793,
8805, 9420; et que l'Autel a été le principal Repl'ésentatif du
Seigneur'et de son Culte d'après le bien de l'amour, N°' 921,
2777, 2811, 4489, 45U, 8935, 8940, 9388, 9389, 9714,
9963, 9966, 10123, 10151, 10262, 10265, 10662, Comme
le Sang signifie le Divin Vrai pl'océdant du Seigneur et reçu par
l'homme, d'où résulte la conjonction, c'est pour cela que toutes les
choses, qui élllÏent repl'ésentatives des Divins procédants du Sei
gneUl', qui sont appelés les Célestes et les Spirituels, étaienl inaugu
rées pal' l'Huile el par le Sang, et alors étaient appelées les Saints;
si elles étaienl inaugurées par l'Huile et par le Sang pour qu'elles re
pl'ésenlassent, c'est pal'ce que par l'Huile était signifié le Divin Bien
du Divin Amour, et par le Sang le DivinVl'ai qui pl'ocède de ce Bien,
car le Vrai procède du Bien: que les inaugurations et les sanctifi
cations aient été faites par l'Huile, on le. verra dans la suite l.ors
qu'il sera question de l'Huile; ici il sel'a seulement parlé de celles
qui étaienl faites pal' le Sang; par exemple: Il Lorsque Aharon
ct ses fils étaient sanctifiés, du sang était répandu sur les
l'ers. 9. CHAPITRE CINQ{]lÈME. 131.
cornes de l'Autel, et autour de l'Autel; et sur Aharon et se,~
fils, et sur leurs hahits. II - Exod. XXIX. 12, 1.6, 20, 21.
Lévit. VIII. 2h. - « Du sang était répandu sept fois devant
le Voile qui était sur l'Arche, et sur les comes de f Autel du
parfum. )) - Lévit. IV. 6, 7, 17, 18. - (1 A rant d'entrer au
dedans du Voile vers le PropÜiatoire, Alzaron faisait des sa
crifices et des fumigations, et avec le doigt il répandait du
sang vers ~e Propitiatoire sept fois du côté de l'Orient. 11
Lévit. XVI. 12, 13, H, 15. - «( Le sang de l'holocauste et
d!l sacrifice était répandu sur l'Autel, autour de l'Autel, et
au fondement de l'Autel. l) - Lévit. 1. 5, 11, 15. III. 2, 8,
1.3. IV. 25,30, ah. V. 9. VIII. 15, 2h. XVII. 6. Nomb. XVIII.
17. Deutér. XII. 27. - C l Du sang était répandu sur les Cor
nes de l'Autel, et ainsi l'expiation pour l'Autel était faite. ))
- Exod. XXX. 10. Lévit. XVI. 1.8, 19 : - si le sang des ho
locaustes et des sacrifices était répandu et versé SUl~ l'autel, autour
de l'autel ou au fondement de l'autel, c'était parce que l'Autel, avec
les holocaustes et les sacrifices qui étaient dessus, repl'ésentait et
par suite signifiait tout culte provenant du bien de l'amoUl' et des
vrais de ce bien; et comme les vrais procèdent du bien, c'est pour
cela que le sang était répandu et versé autour de l'autel, cal' au
toUl' signifi~ procédant: mais ces choses peuvent être encore mieux
Viles d'après celles qui ont été dites sur les Holocaustes et sur les
Sacrifices dans' les ARCANES CÊLESTES, par exemple, d'après les
suivantes: Que les Holocaustes et les Sacrifices ont signifié toutes
les choses e1u.culte pl'ovenant du bien de "amour et des vl'ais de cc .
bien, N°' 023, 6905, 8680, 8936, 100h2; que c'est pOUl' cela que
les Holocaustes et les Sacrifices ont été appelés le Pain, N° 2165,
par la l'aison que le Pain signifie tout ce qui nourrit la vie spil'i
tuelle, N°' 2165, 3h78, h976, 5U7, 59J5, 6118, 8UO, 8U8,
9323, 10686; que les Holocaustes et les Sacl'ifices ont signifié les
Divins célestes et spil'ituels, qui sont les internes de l'Église, d'a
pl'ès lesquels existent toutes les choses du culte, N°' 2180, 2805,
2807, 2830, 3519, avec val'iation selon les diverses choses du
. culte, N°' 2805, 6905, 8936; que c'est pour cela qu'il y a eu
plusieurS genr~ d'holocaustes et de sacrifices, et dans ces genres
di\'el's pl'océdés, et qu'on y employait aussi di\'erses espèces de bê
13j.· L'APOCALYPSE EXPLIQUJ~E. ~ .. 329.
tes, N°' 2830, 9391, 9990; queles diverses choses qu'ils signi
fiaient spécialement peuvent êtl'e counues d'apl'ès les particularités
du procédé dévoilées pal' le sens interne. N° 1001l2; que dans les
rites et les procédés des sacrifices sont contenus des Al'canes "du
Ciel. N° 10067; qu'en général sont contenus les Arcanes de la
glorification de l'Humain du SeigneUl't et dans le sens respeclif les
AI'canes de la l'égénél'ation de l'homme et de sa purification des
maux et des faux, No' 9990,10022, 1001l2, 10063. 10057;
ce que signifiaient les Minchahs, lesquelles étaient des Pains et des
gâteaux, qui étaient aussi offerts en sacrifice, N° 10079; ce que
signifiait la Libation, qui était de vin, N°' 1158t, 10137. - Ces
choses étant comprises, on peut savoir que pal' le sang du Sacrifice,
ailleurs aussi dans la Parole, il est signifié le Divin Vrai; comme
dans Ézéchiel: Dis à l'oiseau de toute aile, et à la bOte du
(1
pandrai mon esprit sur Israël, )l - Vers. 29; - s'il est dit
l( dis à l'oiseau de toute aile el à la bête du champ, ) c'est pal'ce
que pal' l'oiseau de toute aile il 88t signifié le vrai spil'ituel dans
tout le complexe, et pal' la bêle du champ l'affection du bien; que
dans la Parole les oiseaux signifient les spirituels, on le voit,
N°' 745, 776, 866, 988, 991, 3219, 5149, 71tH; puis aussi,
qu'il en est de même des ailes, N°' 876ft, 9514 ; que les bêtes si
gnifient les affections, et les bêtes du champ les affections du bien,
No' 2180,3218, 3519,5198,9090,9280,10609; et que c'est
pour cela qu'on employait dans les sacrifices et des oiseaux et des
bêtes, N°' 1823, 3519, 7523, 9280 : afin de confit'mer que la
bête du champ et l'oiseau signifient de telles choses, je vais ici
rapportel' seulement un passage de la Pal'ole : Il Je traiterai pour
eux alliance. en ce jour-là. avec la bêle du champ et al)eC l'oi
seau des cieux, et le reptile de la terre; et arc et épée et
guerre je briserai de dessus la terre; el je te fiancerai il lJf oi
pour l'éternité, et je te fiancerai à. Moi en justice et en juge
ment, et en miséricorde el en commiséralions; et je te fian
cerai à Moi en vérilé. » - Bos. Il. 1.8, 19, 20; - par traiter
alliance avec la bête du champ et avec l'oiseau des cieux, il est si
gnifié avec les affections du bien et avec les vrais spirituels, cat'
avec ces choses le Seigneur est conjoint à l'homme, puisque le Sei
gneur est en elles chez l'homme, aussi est-il dit (1 alliance avec la
bête du champ et avec l'oiseau des cieux, l'alliance est la con
1)
jonction: que les bêtes signifient les affections du bien, et les oi
seaux les spirituels, c'est ce qui sel'a pleinement montré pal' la suite
dans les At'ticles qui les concernent. Comme la Gl'aisse dans les
Sacl'ifices signifiait le Divin Bien, et le Sang le Divin Vrai, l'un
et l'autre procédant tlu Seigneur, et que la ,'éception de l'un et de
l'autl'e pat' l'homme constituait la conjonction, c'est pour cela qu'il
134 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N': 329.
l'ëel, je vais pour celte raison rapportel' quelques passages dans les
quels le sang et les sangs ont cette signification : il faut qu'on sa
che que, dans la Parole, la plupart des choses ont aussi le sens op
posé, et que d'apl'ès ce sens on peut savoir ce qui est signifié dans le
sens réel: soient donc pour illustration ces passage.s; dans l'Apo
calypse : IC Le second Ange versa sa coupe dans la mer, et elle
dçt'int comme du sang d'un mort; et tout animal vilmnt
mourut dans la mer. Et le troisième Ange versa sa coupe
dans les fleuves et dans les sources des eaux, et elles devin
rent du sang. Il - XVI. 3, 4; - el ailleurs: 1 Les deux té
moins ont pouvoir sur les eaux de les changer en sang. 1 )
Apoc. XI. 6; - dans Ésaïe: Il Les eaux de N imrim seront des
désolations, et les eaux de Dimon sont pleines de sang. II
XV. 6,,9; - dans David: Il Il envoya des ténèbres et il cou
vrit de ténèbres; il cltangea leurs eaux en sang, et il tua leur
poisson. 1) - Ps. CV. 28, 29; - d'après ces passages, on voit
pal' l'opposé ce que signifie le sang; en effet, dans le sens réel, le
sang signifie le Divin Vrai, et chez ceux qui reçoivent il signifie le
v.l'ai d'apl'ès le bien; de là, dans le sens opposé il signifie la vio
lence faite au Divin VI'ai, et chez ceux qui font cette violence il si
gnifie le faux d'après le mal; cet opposé se manifeste en ce qu'il
est dit que les Eaux de la mel', des fleuves et des sources ont été
changées en sang, cal' par les eaux sont signifiés les vl'ais, par le
sang y sont donc signiliés les faux qui détruisent les vl'ais; par l'a
nimal vivant dans la mer et par le poisson sont signifiés les vrais
scientifiques; ainsi pal' eux morts et tués pal'le sang sont signifiés ces
vl'ais aussi détruits; que par les eaux soient signifiés les vrais, on le
voit ci-dessus, N° 71; et que pal'les poissons soient signifiés les vrais
scientifiques qui appal'tiennent à l'homme naturel, on le voit dans
les ARCANES CÉLESTES, No' 40, 991. De plus, dans l'Apocalypse:
Il Je t'is, lorsqu'il eut ouvert le sixiëme sceau, et voici, lm
les cho~es qu'ils ne peuvent toucher, ils les touchent de leurs vête
ments; il errer aveugles dans les rues, signifie ne Voil' nullement
les vrais, les rues sont les vrais; êtl'e souillé par le sang, signifie .
êtl'e entièrement dans les faux; les choses qu'ils ne peuvent tou
chel', ils les touchent de leurs vêtements, signifie que les vrais
qu'ils ne peuvent pei'verlir, il les falsifient néanmoins; les vête
ments sont les vl'ais qui enveloppent les intél'ieurs, ces Vl'ais sOQt
les vrais du sens littéral de la Parole. Dans Ésaïe: « Tout tu
multe retentira avec tremblement de terre, et le t'êtement
est souillé de sangs, Il - IX. 4 ; - le tremblement de terre, si-
gnifie la pel'vet'sion de l'É.glise pal' la falsilication du Vl'ai, et le vê
tement souillé de sangs, signifie la falsification du sens de la lettl'e
de la Parole. Dans Jél'émie : « Des malices tu as enseigué, tes
chemins, et même dims tes ailes a été trouvé le sang des âmes
des innocents; non dans le percement je les ai trouvés, mais
dans toutes ces choses. Il - II. 33, 34; - là, par le sang
trouvé dans les ailes il est signifié la même chose que ci-dessus
par « les choses qu'ils ne peuvent toucher, ils les touchent de
leul's vêtements, Il les ailes sont les vêtements; u non dans le per
cement je les ai tl'ouvés, mais dans toutes ces choses, Il signifie
qu'ils n'ont point osé détI'uil'e les Vl'ais mêmes, mais qu'ils ont fal
sifié les nais du sens de la leUre; les ailes signifient ces vl'ais;
VPl's.9. CHAPITRE CINQUIÈME. llIi
nans Ésare : l( Vo,~ mains ,~ont p{eiIlC.~ de sangs. Il - I. 15;
dans le Même: « VO.f mains ont été ,'louiltées par le sang, et
vos doigts par l'iniquité, vos lévres ont prononcé des men
.~onges, et votre langue a médité la perversité; leurs pieds
.cowent au mal, et se hfttent pour répandre le sang innocent;
leurs pensées, pensées d'iniquités. Il - LIX. 3, ï; -les mains
souillées par le sang, et les doigts souillés pal' l'iniquité, signifient
que dans tout ce qui leur appartient il yale faux et le mal du faux;
les mains et les doigts signifient la puissance, et par suite chez eux
tout ce qu'ils peuvent; comme c'est là ce qui est signifié, voilà
pourquoi il est dit II vos lèvl'es ont prononcé des mensonges, et votre
langue a médité la pel'versité; II les mensonges sont les faux, et la
pervel'sité eslle mal du faux; (( leurs pieds se hâtent pour répandre
le sang innocent, Il signifie pour détl'uÏl'e le hien de l'amour et de
la charité, celle destl'Uction est signifiée par répandre le sang in
nocent ; c'est du bien de l'innocence que procèdent tout bien et tout
l'l'ai du Ciel et de l'Église, voir dans le,Traité DU CIEL ET DE L'EN
FER, N°' 276 à 283. D'après ces explications on peut voir ce qui est
signifié dans le commun sens pal' les sangs au pluriel, à savoir,
la violence faite tant aux vl'ais qu'aux hiens de la Parole et de l'É
glise. Comme par répandre le sang innocent il est signifié détruiJ'e le
hien de l'amour et de la charité, c'est pOUl' cela que des précautions
ont été prises de toutes les manières pour que le sang innocent ne
fO.l pas répandu, et qu'il a été ordonné, s'il était l'épandu, de faire
expiation pour la terre, -- Deutér, XIX, la, 13. XXI. 1 à 9 ;
cal' la terre signifie l'Église. Dans Ésaïe: Il Jéhovah 1.:a sortir de
son lieu pour llisiter riniquité de la terre; alors la tnre dé
COW)1'!'/'a ses sangs, et ne cachera plus ses tués. Il - XXVI.
21; - par les sangs que la terre découvrÏl'a, sont signifiés tous les
faux et tous les maux qui ont détruit les vrais et les biens de l'É
glise, la ter,'e est l'Église où ils sont; par les tués sont signifiés
ceux qui ont péri pal' les faux et par les maux.; que les tués signi
fient ceux qui ont péri par les faux et par les maux, on le voit ci
dessus, N° 315. Dans l'Apocalypse: Il Dans Babylone a été trout'é
le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont
été tués sur la terre. 1) - XVIII. 2&; - le sang des prophètes
et des saints, ce sont les vl'ais et les biens étouffés; et les tués
1lt2 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 329.
sont ceux qui ,ont péri par les faux et par les maux, comme il vient
d'être dit. La même chose est entendue par «( le Sang des Pro
prètes qui a été répandu SW' la terre, depuis le sang d'Abel
le Juste Jusqu'au sang de Zacharie, fils de Bm'acllie, qu'ils
ont tué entre le Temple et t'Autel. »- Matth. XXIII. 30, 3h,
35. Luc, XI. 50, 51 ; - dans le sens spirituel, par Abel sont en
tendus ceux qui sont dans le bien de la chal'ité, et abstl'activement
de la personne ce bien lui-même, et par CaIn ceux qui font la foi
seule l'unique moyen de salut, et considèl'ent le bien de la charité
comme rien, et par suite le rejettent et le tuent; et par Zacharie sont
entendus ceux qui sont dans les vrais de la doctrine, et abstracti
vement de la personne le vrai de la doctrine lui-même; de là par
le sang de l'un et de l'autre est signifiée l'extinction de tout bien et
de tout \'l'ai; le tuel' entl'e le Temple et l'Autel signifie rejeter de
toute manière le Seigneur, car le Temple signifie le SeigneUl' quant
au Divin Vrai, et l'Autel le Seigneur quant au Divin Bien, et pal'
entl'e l'un et l'autl'c il est signifié l'un et l'autl'e en même temps:
que dans le sens représentatif Abel soit le bien de la chal'ité, on le
voit, No' 3lJ2, 374, 1179, 3325; et Caïn la foi seule séparée de
la charité, No' 340, 3lJ7, 1179, 3325. Voir aussi, que le Pro
phète signifie la doctrine du vrai, No' 253h, 7269; que le Temple
signifie le Seigneur quant an Divin Vrai, et l'Autel le SeigneuI'
quant au Divin Bien, et dans le sens l'espectif le Hoyaume du Sei
gneul' et l'Église quant à ce Vl'ai' et quant à ce bien, N°' 2777,
3720, 971!J, 10M2; que entre l'un et l'autre signifie où il ya le
mariage du Divin Vl'ai et du Divin Bien, Nol 10001, 10025. Dans
la Parole, on lit plusieurs fois au sujet des condamnés à mort que
leurs sangs étaient sur eux, et par là dans le sens spirituel il est
entendu que la damnation était sur eux à cause des faux et des
maux pal' lesquels ils avaient détl'uit les vrais et ,les biens de l'É
glise, car pal' les sangs en général sont signifiés tous les faux de la
doctrine, de la vie et du culte, pal' lesquels existent les maux qui dé
truisent l'Église; ces maux sont en partie recensés dans Ézéchiel,
Chap. XVlIl. 10, 1.1., 1.2, 1.3 : ces choses sont aussi signifiées
par les sangs dans Jean : «( A tous ceux qui L'ont reçu, il leu/'
a donné pouvoir d'être des fils de Dieu, à ('eux qui croient e1l
son Nom, qui, 110n de sangs, ni de t'olollté de chai,', ni de '1,'0
Vel'S. 9. CHAPITRE CIJ\JQUIÈME. U3
lonté d'homme, maz:~ de Dieu, sont n(~s. J) - I. 1.2, 13;
par Je. Nom du SeigneUl' sont entendus tous les vrais et tous les
biens, par lesquels il doit être adoré; pai' les sangs sont entendus
tous les faux et tous les maux qui détruisent; par volonté de chair
et par volonté d'homme sont signifiés tous les maux de l'amour et
tous les faux de la foi; car la chair signifie le propre volontaire de
l'homme d'où provient tout mal, et l'homme (vir) signifie le pro
pre intellectuel de l'homme d'où pl'ovient tout faux; la volonté,
c'est où sont ces maux et ces faux; être né de Dieu, c'est être l'é
généré par les vrais de la foi et pal' la vie selon ces vrais,
330. De toute tribu et langue, signifie de tous ceux qui
sont dans les vrais quant à la dor:triné et quant à la vie: on
le voit pal' la signification de tribu, en ce que ce sont tous les vrais
et tous les biens dans le complexe, ainsi qu'il a été dit ci-dessus,
N° 39; cal' les douze Tribus ont celte signification, et par suite
chaque Tribu signifie quelque chose du vrai et du bien, c'est pour
quoi pal' (1 de toute tribu, il est signifié de tous ceux qui sont dans
J)
que des réponses ont pu être données et ont été données parUl'im
et Thumim, où les Noms des douze Tribus d'Israël avaient été
gravés sur des piel'res précieuses, NOl 3858, 6335, 66l10; 9863,
9865,9873, 987ft, 9905.
331. Et peuple et nation, signifie qui sont de l'Église spi
rituelle du Seigneur et de son Église céleste: on le voit par la
signification de peuple et de nation dans la Parole, en ce que par le
peuple sont signifiés ceux qui sont dans le bien spirituel, et par la na
tion ceux qui sont dans le bien céleste, ainsi c.eux qui sont de l'Église
spirituelle du Seigneur, et ceux qui sontde son Église céleste: qu'ify
ait deux Royaumes dans lesquels les Cieux ont été distingués, à sa
voir, le Royaume céleste etleRoyaume spirituel,et que dans leRoyau
me céleste soient ceux qui sont dans le bien de l'amour envers le Sei
gneur, et dans le Royaume spirituel ceux qui sont dans leNen de la
charité à l'égal'd du pl'ochain; on le voit dans le Tl'aité DU CIEL ET
DE L'ENFER, N°' 20 à 28 : mais ces deux Royaumes sont non-seu
lement dans les Cieux, mais aussi dans les terres, et dans les tcnes
ils sont appelés Église céleste et Église spirituelle. Il en est peu qui
sachent ce qui, dans la Parole, est signifié spécialement par le peu
ple ou les peuples, et ce qui est signifié spécialement par la nation
ou les nations, je vais donc rapportel' quelques passages de la Pa
l'ole, où ils sont nommés en même temps, par lesquels on vena
clail'ement qu'-il y a quelque chose de distinct signifié par le peuple,
et quelque chose de distinct ~ignifié par les nalions ; cal' si quelque
chose de distinct n'était pas signifié, ils ne seraient pas nommés
en même temps l'uH et l'autre; par exemple, dans les passages
suivants: dans Ésaïe: « Un Peuple fort T'honorera, une ville
des Nations rofJuste,ç Te craindra; JéhOl:ah enlèvera en cette
Montagne les faces de l'enveloppe, l'em:eloppe (qui est) sur
tOIlS les Peuples, et le voile (qui est) étendu sur toutes les Na
tions. ) - XXV. 3, 7, 8; - ici, il est distingué entre les peu
ples et les nations, parce que les peuples signifient ceux qui sont
du Royaume spirituel du SeigneUl', et les nations ceux qui sont de
son Royaume céleste; ainsi cenx qui sont dans le Bien spirituel et
ceux qui sont dans le Bien céleste; le Bien spirituel est le bien de
la charité à l'égal'd dupl'Ochain et par suite le bien de la foi, et le
Bien céleste est le bien de l'amour envers le Seigneur et par suite
Vers. 9. CHAPITRE CINQUIÈME. us
le hien de l'amour mutuel; le vrai de ée bien est cé qui est entendu
par une ville des nations robustes, car la ville signifie la Doctrine
du vrai ou les vrais de la Doctl'ine; par enlever l'cnveloppe qui est
sur tous les peuples et le voile qui est étendu SUI' toutes les nations,
il est signifié que l'ombl'e, qui counait l'entendement pour' empê
chel' de voir les vrais et de peI'cevoil' les biens qui appartiennent au
Ciel el à l'Église, sera dissipée, Dans le Mêmc : Il Approchez,
Nation$, pour entendre; et (vous) Peuples, écoutez; que la
terre et sa plénitude entendent. )) - XXXIV. 1; - comme
les nations signifient ceux qui sont dans le bien de l'amour, et
les peuples ceux qui sont dans le bien de la charité et pal' suite
dans les vrais de la foi, c'est pOUl' cela qu'il est dit des nations
« approchez, Il et des peuples Il écoutez; Il approcher signifie être
conjoint pal' l'amour', et écouler signifi"e obéir el être instruit;
c'est anssi pOUl' cela qu'il est dit Il que la tene et sa plénitude
entendent; )1 par la terre est signifiëe 'l'Église quant au bien, et
par sa plénitude sont signifiés les vrais. Dans le Meme: (1 lUoi,
Jéhovah, je T'ai appelé dans la justice, et je saisirai ta
main, et je Te donnerai en alliance au Peuple, pow' lu
mière de$ iVations. Il - XLII, 6;- dans le Même: « F ai,~ $orlir
le Peuple aveugle qui a des yeux, el les sourds qui ont des
oreilles; que toutes les Nations se ,'éunissent ensemble, et que
s'assemblent le,ç Peuples. Il - XLIII. 8, 9; - dans le Même:
« Pour Témoin aux Peuple-8je L'ai donné, Prince et Légis
lateur aux Natiol1.$, l l - LV. h, 5; - dans le Même: « Ainsi
a dit le Seigneur J ého7Jih: Voici, je Nverai t'ers les iVaiions
ma main, et t'er.ç le.~ Peuples j'élèverai mon enseigne, l l
XLIX. 22; - dans le Même: « Les Peuple.~ qui ?7uzrchaienl
dans lcs ténçb,'e$ ont vu une lumière grande: tu (1.$ multiplié
la lVation, grande tu lui as rendu la joie. Il - IX. 1, 2; - et
dans le Même: Il Il arrivera en ce jow'-là que la racine de
Jischai, dressée pOllr enseigne des Peuples, les Nalions la
rherclu:ront; el il lb;era une enseigne pour le.~ Nations, et il
assemblera les expulsés d'Israël. Il -XI. 10,12; -les choses
qui sont contenues dans ces passages ont été dites du Seigneur, et
par les peuples et les nations sont entendus tous ceux qui sont de
son Église, car tous ceux qui sont de l'Église du Seigneur sont ou
Il. 10.
1fJ6 L' APOCALYPSE EXPLlQllÉE, N"331.
même chosc que par les penples, à savoil', r..eux qui sont dans les
vrais et les biens spil'ituels, c'est pourquoi il est dit d'eux, «quand
il séparait les fils de l'homme, il établilles bornes des peuples se
lon le nombl'c des fils d'Isl'ael; II pal' les fils d'Israel est signifiée
l'Église spirituelle, et par leUl' nombre ou celui des douze Tribus
qui pOl'lent leUl's noms, sont signiliés tous les vrais et tous les biens
qui sont dans cette Église, voir ce qui vient d'êtl'e dit ci-dessus,
N° 330, c'est pOUl'quoi eux sont nommés peuples; les séparer et
établir leurs bornes signifie déloul'nel' des faux et gratifier de vrais;
cl donner l'héritage aux nations signifie le Ciel ct la conjonction
a\'ec ceux qui sont dans le bien de l'amour. Dans Daniel: « Tous
le,ç Peuples, Nations et Langues Le serlJiront; sa Domina
tion, Domination éternelle qui ne passera point, et son Royau
me, (Royaume) qui ne périra point, ,l-'VII. 1.lI; - ces choses
ont été dites du Seigneul', et pal' les peuples et les nations il est en
tendu tous ceux qui sont dans les vrais et dans les biens; et pal'
toutes les langues il est entendu de quelque doctl'ine ou de quelqùe
l'eligion qu'ils soient, car l'Église du SeigneuI' est universelle; etle
est, en effet, chez tous ceux qui sonl dans le bien de la vie, et qui
d'apl'ès leUl' doctrine regardent vel's le Ciel, et pal' là se conjoignent
au SeigneUl', voir SUl' ceux-ci dans le Traité DU CIEL ET DE L'EN
FER, les Nol 318 à 328; puisque par les nations il est signifié ceux
qui sont dans le hien de l'amour, et pal' les peuples ceux qui sont
dans le bicn de la charité et pal' suite dans les vrais de la foi, c'est
pour cela qu'il est dit sa Domination, Dominalion éternelle; et
(1
..
tion, )1 et où il est dit (1 Bénir Dieu, )) afin que l'on voie que ces ex
pressions signifient la reconnaissance, la glol'ification et l'action de
gr:1ces de ce que par Lui il y a tout bien et tout vrai, et pal' suite
le Ciel el la félicité éternelle pour ceux qui l'cçoivent; dans Luc:
(1 Out'erte (ut la bouche de Zacluzrie, et il parlait B'énissant
1.
Ven. 12, CHAPITRE CINQUI~m. i6i
le Dieu d'Israël, Il il est signifié la glorification et l'action de grâces
de ce qu'il a délivré et affranchi de l'Enfer ceux qui Le reçoivent;
c'est pourquoi il est dit aussi, Cl de ce qu'il a visité et racheté son
peuple, Israël; Il pal' la réde,mption est signifiée la délivrance de
l'Enfer, et par son peuple sont signifiés cenx qui sont dans les vrais
d'après le bien, ainsi ceux qui reçoh'ent; que par la rédemption il
soit signifié la délivrance et\'affl'3nchissement de l'Enfel', on le voit
ci-dessus, N° 328; et pal' le peuple ceux qui sont dans les vrais
d'après le bien, on le voit aussi ci-dessus, N° 331. Dans le Même:
Il Siméon prit le petit enfa1ll Jésu,~ dans ses bras, et il bénit
Bien, et cela, parce que ceux qui l'eçoivent ont le Ciel et la félicité
étemelle, on peut le voir dans les passages suivants; dans David:
Il Celui qui est net des mains et pur de cœur emportera la
Divin Bien, c'est donc ce bien qui est entendu par « qu'il élève ses
faces, )1 cal' par élever il est signifie se révéler, ce qui a lieu d'après le
Divin Bien par le Divioyrai : que le Seigneur apparaisse aux Anges
dans le Ciel comme Soleil, et que cette apparence soit celle de son
Di\'in Amour, on le voit dans le Traité DU ClEL ET DE L'ENFER,
N°·:1.1.6 à 1.25: que la Lumière qui en procède soit le Divin Vrai, et
que la Chaleur qui en procède aussi soit le Divin Bien, on le voit
aussi là, N°' 1.26 à HO : que la Paix signifie le plaisir céleste qui
affecte intimement de béatitude tout bien, et que pal' suite elle si
gnifie le Ciel et la félicité éternelle, on le voit dans ce même Traité,
N°' 2811 à 290; et que les fils d'Israël signifient ceux qui sont dans
l'Église, et par conséquent l'Église, on le voit dans les ARCANES
CÉLESTES, N°' 61126, 8805, 93110, Dans Ézéchiel: Je (es met (l
..
166 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. V' 3f10.
;.
rel'as tous les peuples que· Jéhovah ton Dieu te livrera; Il elle fait
de les évitel' continuellement est signifié par Il ton œil ue les épar
gnera point; II qu'ainsi soient bénis ceux qui font les préceptes du
Seign~ur, cela est entendu par Il si vous éCOlllez ces jugements pOUL'
les garder et les fail'e, Jéhovah t.on Dieu te gardera l'alliance et la
misél'icol'de, il t'aimera el il le bénira; Il l'alliance el la miséricol'de,
c'est la conjonction d'aIIl'ès l'amour {laI' l'exécution des préceptes,
la conjonction par le bien est entendue pal' l'alliance et par Il il t'ai
mera, li el la conjonction pal' le nai est enlenùue pal' la miséricorde
et par Il il W bénil'a, Il Dans le Même: II Il te bénira des béné
dictions du Ciel en-haut, des bénédictions de l'abime couché
en bas, des bénédictions des mamelles et de l'utérus. Il - Gen.
XLIX. 2o;-ceci est dit de Joseph, pal' qui est signillé ici le Royaume
spil'i\uel du Seigneur; el pal' les hénédictions du Ciel en-haut il est
entendu les multiplications du vrai d'apl'ès le bien dans l'homme
Intel'De ou spirituel; pal' les bénédictions de l'ablme couché
en bas, les multiplications du vrai d'apl'ès le bien dans l'homme
Externe ou naturel; et pal' les hénédictions des mamelles et de l'u
tél'us sont signifiés les biens spirituels et célestes. Dans JOêl: Il Qui
sait? Jéhovah Dieu se ,'etournera (peut-être) et se repentira,
et il laissera après Lui bénédiction, minchah, et libation de la
part de Jéhovah vot,:e Dieu. I I - I I . 1.fJ;- comme par la bénédic
tion est signifiée la hénédiction spirituelle qui en général se rapporte
au bien et au Vl'8i, lesquels pl'ocèdent du Seigneut' et sont,donnés
à l'homme, c'est pour cela qu'il esl dilu il laisse l'a après Lui béné
diction, minchah etlibatioll de la part de votl'e Dieu; li la minchah,
qui était du pain, signifie le bien, et la libation, qui étail ùu vin,
signifie le vrai, l'un et l'autre par le Seigneur, car il est dit Il de la
pal't de votre Dieu. II Dans ÉsaIe : Il En ce jour-là il y aura un
sentier de l'Égypte vel's Aschur, afin qu'Aschur vienne ell,
Égypte et l'Égypte en Aschul', et que les Égyptiem servent
avec AscllW' : en ce jour-là Israël sera en troisième à l'É
gypte et à Aschur, Bénédiction au milieu de la te,"'e, que
bénira Jéhovah, en disant: Béni (soit) mon peuple, l'Égypte;
et l'œuvre de ?n& mains, Asehw'; et mon héritage, Is,·aël.11
- XIX. 23, 2ft, 26; - pal' Israêl, Aschur et l'Egypte sont si
gnWées ll'ois choses qui sont chez les hommes de l'Église, à sa\'oiI',
Vers, i2, CHAPITRE CINQUlÈ&1E. Hi9
le spirituel, le l'aLionnel eL le scientifique; par ISl'aêlle spirituel,
par Aschur le 1'8tionnel, et par l'Égypte le scientifique; comme tout
l'ationnel ùe l'homme est formé par les scientifiques, et que le ra-
tionnel et les scientifiques viennent du spit'i!uel qui procède du Sei-
gneur pal' le Ciel, cal' toute intelligence du \Tai et toute application
es sciences aux nais ont celle ol'igine, c'est pour cela qu'il est dit
IU'il y aura un sentier de l'Égypte vers Aschur, afin qu'Aschur
ienne en Égypte et l'Égypte en AschUl', et que les Égyptiens ser-
ent avec Aschur; et ensuite, qu'Israël sera en troisième à l'Égypte
t à Aschur, bénédiction au milieu de la tel'l'e; le milieu signifie
'intime d'où [)l'ocède le reste ou d'où procède le tout, voir ci-dessus,
o 313, et la tene signifie l'Église où est le tout; et comme c'est
341. Vers. 13. El toute chose créée, qui est dalls le Ciel
el en la l'erre et sous ta Terre, et dans la Lllel' celles qui sont,
et toutes les choses qui sont en elles, je les entendis, disant:
r
A Celui qui est assis sur le Trône et à Agneau la bénédic
.tion et l'honneur et la gloire et la force aux siècles des siècles.
- Et toute chose créée, qui est dans le Ciel et en la Terre et
sous la Terre, el dans la Mér celles qui sont, et toutes les choses
qui sont en elles, je les entendis, disant, signifie la reconnais
sance et par suite la glorification du Seigneur pal' les Anges qui
sont dans les infimes du Ciel: à Celui qui est assis sur le Trône
et à l'Agneau, signifie le Seigneur quant au Divin Bien et quant
au Divin Vrai: la bénédiction, signifie la reconnaissance, la glo
rification et l'action de gl'Aces de ce que tout bien et tout vrai, et
par suite le Ciel et la félicité éternelle appartiennent à ceux qui re
çoivent : el l'honneur et la gloire, signifie qU'à Lui Seul appar
tient tout Divin Bien et tout Divin VI'ai, et par suite tout bien de
l'amotll' et tout vrai de la foi, desquels pl'Ocèdent toute la sagesse
et toute l'intelligence qui sont chez les Anges et chez les hommes:
et la force aux siècles des siècles, signifie qU'à Lui Seul appar
tient la Toute-Puissance, à étel'llilé.
3112. Èt toute chose créée, qui est dans le Ciel et en la
Terre et sous la Terre, et dans la Mer celles qui sont, et toutes
les choses qui sont en elles, je les entendis, disant, signifie la
reconnaissance et par suite la glorification du Seigneur par
les Anges qui sont dalls les infimes du Ciel: on le voit par la
signi(Jcation de toute chose créée, en ce que c'est tous ceux qui
sont ['éformés ; êtl'e cl'éé siguifie être réfol'mé et régénél'é, voir ci
dessus, N° 29ft; de là ce qui a été créé signifie ce qui a été ré
formé et régéuél'é, mais l'espectivement aux Anges, de qui ces
choses sont dites, toute chose créée signifie ceux qui dans le monde
ont été réfol'més, c'est-à-dire, créés de nouveau, cal' tous ceux-là
sont dans le Ciel; par C,'éature, dans Marc, il est entendu la même
chose qu'ici I)al' toute chose créée: Il Jésus dit aux disciples: En
allant par le monde entier, prêchez la bonne nouvelle à toute
Créature. 1)-XVI. t5; -là, pal' toute CréatUl'e sont entendus
tous ceux qui l'eçoivent la bonne nouvelle et peuvent par elle être
l'éformés; les autres ne sont point ent.endus par créatul'cs, pal'ce
Vers, i3. CHAPITRE CINQUIÈME. 1i3
qu'ils ne reçoivent point, mais entendent et rejettent. D'après ces
explications, on peut voir quelle est la Pal'ole dans le sens de la
leltt'e, à savoir, ell ce qu'il est dit « CI'éature, )) et en ce qu'i! est
dit (1 toute chose cl'éée qui est dans le Ciel et en la terre et sous la
terre, et dans la mer celles qui sont, et toutes les choses qui sont en
elles; JI celui qui ne sait pas que le sens de la lettre se compose de
choses qui apparaissent devant les yellx, et que paI' elles sont si
gnifiés les spil'ituels, peut facilement être conduit à croire que p~r
« toute chose cl'éée qui est dans le Ciel et en la tel'I'e et sous la
terre, et dans la mer celles qui sont, et toutes les choses qui sont en
elles, )) il est entendu les oiseaux qui volent dans le ciel, les têtes
qui marchent sur la terre, et les poissons qui sont dans la mer; et
cela, d'autant mienx qu'ailleurs, dans divers passages de la Parole,
il est dit la même chose des oiseaux du ciel, des Mtes de la tene, et
aussi des baleines et des poissons, par exemple,- Ézéch, XXXIX.
17, Ps. CXLVIII, 7, Job, XII, 7, 8. Apoc. XIX, 17, et ailleurs;
- mais toujours est-il que ceux dont le mental peut être un peu
élevé au-dessus du sens de la letll'e perçoivent aussitOt, par la vue
illtél'ielll'e, que ces expressions désignent les Anges et les espl'its
qui sont dans le Ciel et sous le Ciel, et que ce sont eux qui ont été
entendus par Jean quand il était en esprit, car on lit : Je les en
tendis, disant: A Celui qui est assis sur le Trône et à l'A
gneau la bénédiction et l'honneur et la gloire et la force aux
,~iècles de,~ siécles, d'où l'on peul voir' que ce sont des Anges dans
les infimes du Ciel, qui sont signifiés par « toute chose créée en
elles; Il cela ('ésulte aussi de ce que dans les Versets qui p,'écèdent
il a été traité des AngeS des Cieux supérieurs et des Anges des Cieux
inférieUl's, en ce qu'ils ont ('econnu et glorifié le Seigneur, voir ci
dessus, No' 322 et 335. Maintenant il sera dit qui l'on doit enten
dre par eux dans le Ciel, qui par eux en la terre et sous la terre,
et qui pal' eux dans la me,,; par tous ceux-là sont entendus ceux
qui sont dans les derniers du Ciel, les supérieurs là par ceux qui
sont dans le Ciel, les inférieurs là par ceux qui sont en la terre,et
sous la terre, et les infimes là par ceux qui sont dans la me,' : il y a
trois Cieux, et chaque Ciel a été distingué en trois degrés; pareil
lement les Anges qui y sont; il Y a donc dans chaque Ciel des
Anges supél'ieUl's, des Anges moyens et des Anges inférieurs; ces
1i!J L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 342.
Irois degrés du dernier Ciel sonl enlendus pal' ceux qui sont dans
le Ciel, ceux qui sonl en la lerre, et ceux qui sont dans la mer; sur
cette distinction des Cieux et ,de chaque Ciel, voir dans les AR
CANES CÉLESTES, N°' h938, h939, 9992, 1000f>, 10017,10068;
et SUl' le derniel' degré, NOl 3293, 329h, 3793, !J070, 0118,
5126, f>h97, 06h9, 9216; et dans le Trailé DU CIEL II DE L'EN
FER, Nol 29 à hO. Il faut qu'on sache que dans'le Monde spiriluel,
où sont les esprits et les Anges, l'apparence de toules choses est la
même que dans le Mond~ nalurel où sont les hommes, c'.est-à- .
dil'e, que là il Ya des montagnes, des collines, des lerres et des
mers, voir ci-dessus, N° 30ll ; sUl'les monlagnes habilent les Anges
qui sont dans le troisième Ciel ou Ciel intime, sur les collines ceux
qui sont dans le second Ciel ou Ciel moyen, et sur la lel're el aussi
sous la tene et dans les mers ceux qui sonl dans le premier ou der
nier Ciel; mais les mers, dans lesquelles habilent les Anges infimes
de ce Ciel, ne sont point comme les mers dans lesquelles habitent
les méchants, elles diffèrent pal' les eaux; les eaux des mers où
habilent les bons qui, sont dans le Ciel infime sont ténues et pures,
mais les eaux des mers où habilent les méchants sont épaisses et
impures; ainsi, les mers sonl absolument différenles : il m'a été
donné quelquefois de voir ces mers, et aussi de conversel' avec ceux
qui y habilenl, el j'ai découvert que ceux qui étaient là avaienl élé
dans le monde puremenl sensuels, mais cependant pl'obes ; el parce
qu'ils élaien.' sensuels ils ne pouvaient pas comprendl'e ce que c'é
tail que le spirituel, mais ils comprenaienl seulement ce que c'élait
que le natUl'el; ils ne pouvaient non plus percevoir que sensuelle
meut la Parole el la doctrine de l'Église d'uprès la Parole: Lous
ceux-là apparaissenl comme dans une mer; loutefois ceux qui y
sont ne se voient pas dans une mer, mais il leUl' semble êlre dans
une atmosphère semblahle à celle dans laquelle ils vivaient dans le
Monde; c'est seulement aux yeux de ceux qui sont au-dessus qu'ils
apparaissent être dans une mer: aujourd'hui le nombre de ceux
qui sont là esl lrès-grand, et cela parce qu'aujourd'hui les hommes
sensuels sont très-nombreux; cette dernière partie du Ciel corres
pond aux plante::; des pieds. De là vient que, dans la Parole, il est
si souvent parlé des Mers et a.ussi des Poissons, el là pal' les Mers
sont signifiés les communs du vrai qui appartiennenl à l'homme
Vers. '3. CHAPITRE CINQUIÈME. 175
naturel, et pal' les Poissons les scientifiques sensuels qui sont les
infimes de l'homme naturel, pal' conséquent sont signifiés ceux qui
sont tels ou qui sont dans ces scientifiques: ce que c'est que les
sensuels, et ce que c'est que les hommes sensuels, et qu'il y a des
hommes sensuels bons et des hommes sensuels méchants, on le voit
dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 50. Mainte
nant, d'après ces explications, on peut savoir ce qui est entendu
pal' (( toute chose Créée, qui est dans le Ciel et en la terre et sous la
tel're, et dans la mel' celles qui sont, et toutes les choses qui sont en
elles. » Pal' les Mers et par les choses qui y sont, qu'on nomme pois
sons et haleines, sont signifiées de semblables choses dans les pas
sages suivants; dans David: l( Qu'ils louent Jéhovah, le Ciel
et la terre, les Mers et tout ce qui rampe en elles; car Dieu
sauvera Sion, et bâtira les villes de J ehudah. ) - PS, LXIX.
35, 36; - il est dit aussi tout ce qui rampe en elles, et il est en
tendu ceux qui sont sensuels; pal' Sion que Dieu sauvera et par les
villes de Jehudah qu'il bâtira, il est entendu l'Église céleste et sa
doctrine, par Sion cette Église, et pal' les villes la doctl'Îne. Même
chose est signifiée dans David pal' ces paroles: l( Louez Jéltot'alt
de la terre, baleines, et tous les abEmes. l) - PS, CXLVIII. 7;
- ces mêmes hommes sensuels sont entendus par les baleines; de
là vient aussi que l'Égypte est appelée baleine,- Ézéch. XXIX. 3;
- car par l'Égypte est signifié le scientifique qui est dans l'homme
naturel, et par la baleine le scientifique dans le commun. Les pois
sons de la mel' ont aussi de semblables significations ailleurs dans
le Même: II Dominer tu l'as (ait sur les œuvres de tes mains,
toutes choses tu as mis sous ses pieds, tous les troupeaux de
menu et de gros bétail, et même les bêtes du champ, l'oiseau
des cieux, et les poissons de 7a mer. » - Ps, VIII. i, 8, 9;
là, il s'agit du SeigneUI', et de son Divin pouvoir sur le Ciel et SUI'
la telTe; et par les troupeaux de menu et de gl'os bétail, les bêtes
du champ, l'oiseau des cieux et les poissons de la mer, sont entendus
les hommes, les esprits et les Anges quant à leurs spirituels el à
leurs 'naturels; et pal' les poissons de la mer, ceux qui sont dans
les derniers du Ciel, comme ci-dessus. Dans Job: II Interrofje,
je f.e prie, les bUes, et elles t'enseigneront, ou les oiseaux du
ciel, et ils te l'anl/bl/feront, Oll l'arbrisseau de la terre, et il
176 L'APOCALYPSE tXPLlQllÉE. 1'\" Sb:?
la Mer afin que soient assainies les eaux, d'où il arrivera que toute
âme vivante qui rampe, partout où viennent les torl'enls, vivl'a; Il
et aussi pal' ~l il al'I'ivera que deviendra le poisson très-nombreux,
, parce que là viennent ces eaux, et elles sont assainies; 1) mais ceux
qui sont tels et non hons, sont entendus par ces paroles: ses boUt'·
(1
biers et ses mal'ais, qui ne sont point assainis, s'en vont en sel; Il
s'en aller en sel signifie ne pas !'ecevoÎl' la vie spil'jtuelle, mais res
ter dans la vie purement natuœlle, qui, sépal'ée de la vie spirituelle,
est souillée par les faux et pal' les' maux, qui sont les bour1.liel's et
les marais. Des choses semblables sont signifiées I~ar la Mel' et pal'
Vers. 13. CHAPITRE CINQUIÈME. 1i7
les poissons de la mel' dans Ésare : « Voici, par ma réprima,lde
je taris la Mer, je réduis les fleuves en désert, puant devien
dra leur poisson, parce qu'il n'y a point d'eau, et il mourra
par la soif. Il - L. 2, 3; - par la réprimande est signifiée la
désolation de tout vrai; pal' la Mer il est signifié où le vrai est dans
son dernier, par l'eau le vrai d'origine Spil'iluelle, pal' mourir par
la soif la désolation à cause du manque de ce vrai, par les poissons
ùes mers ceux qui sont dans les derniers du wai, chez lesquels il
n'y a aucun vl'ai d'origine spil'ituelle, Des choses semblables sont
signifiées par les poissons de la mer dans Ézéchiel : « Dans mon
zèle, dans le feu de mon indignation, je parlerai, afin que
tremblent devant Moi les poissons de la mer, et l'oiseau de"
cieux, et la bête du champ, et tout reptile qui rampe sur la
[en'e. Il - XXXVlII. 19, 20. - Dans Bosée : « Ils commet
tent le brigandage, et les sangs aux sangs atteignent; c'est
pOUl'quoi dans le deuil sera la terre, et dans la langueur qui
conque y habite, quant à la bête du champ, et quant cl l'oiseau
des cieux, et même les poissons de la mer seront ramassés. li
- IV. 2, 3; - et dans Séphanie : (1 Consumant je consumerai
toutes choses de dessus les faces de la terre, je consumerai
homme et bête, je consumerai l'oiseau des cieux et les poissons
de la mer. Il - I. 2, 3; - par l'homme et la bête, quand ils sont
nommés ensemhle, sont signifiées les affections du bien, intérieures
et extél'ieures, l)oir No' 7!J26, 7523, 7872; et par les oiseaux
des cieux et les poissons de la mer sont signifiées les affections du
vl'ai et les pensées, spirituelles et naturelles; mais, dans les passages
rapportés, il est signifié qu'clics doivent périr. Si la Mer et les pois
sons ont de telles significations, c'est d'après l'apparence dans le
Monde spirituel; toutes les sociétés, qui y sont, apparaissent entou
rées d'une atmosphère correspondante à leurs affections et à lellrs
pensées; celles qui sont dans le tl'Oisième Ciel apparaissent dans
une atmosphère pure comme celle de l'éther; celles qui sont dans
le second Ciel appal'aissent dans une atmosphère moins pure, telle
que celle de l'ail'; et les sociétés qui sQnt dans Je demier Ciel ap
paraisent entourées d'une atmosphèl'e comme aqueuse: mais ceux
qui sont dans les Enfers appal'aisent entourés d'almosphèl'es épaisses
et impUl'es, quelques-uns comme dans des eaux noit'es, eL d'autres
II. '1.2,
'178 L' APOCALYPSE EXPLlQUItE. N° 362,
autrement; ce sont les affections et pal' suite les pensées qui produi
sent ces atmosphères autour d'eux, car des sphères s'exhalent d'eux
tous, et ces sphères se changent en de telles apparences; quant à
ces sphères, voir dans les ARCANES CÉLESTES, les No, 2h89, MM,
0179, 7656, 8630. Si les oiseaux du ciel signifient ceux qui sont
dans l'affection spil'ituelle et dans la pensée qui en pl'ovieut, et les
poissons ceux qui sont dans l'affection naturelle et dans la pensée
qui en résulte, c'est aussi d'après l'apparence dans le Monde spiri
tuel; car il y appal'aU non-seulement des oiseaux, mais aussi des
poissons j sur les terres, des oiseaux, et dans les mel'S, des poissons;
ce sont les affections et pal' suite les pensées de ceux qui sont là,
qui apparaissent ainsi; tous ceux qui sont dans ce Monde savent
cela; et j'y ai vu aussi plusieurs fois non-seulement des oiseaux,
mais aussi des poissons; celte apparence pro~ient de la correspon
dance. D'après cela on peut voir d'où vient que les Mel's signifient
les communs du vrai, et que les baleines et les poissons signifient
les affections et les pensées de ceux qui sont dans les communs du
vrai: qne les Mers signifient les communs du vrai, on le voit ex
pliqué ci-dessus', N° 275. Quels sont ceux qui, dans le Monde
spirituel, habitent dans cette atmosphèl'e aqueuse, qui est entendue
par les Mers, je vais l'illustrer par un seul exemple: Ceux-là, quand
dans David ils lisent ces paroles: Il Tout ce que veut Jéhovah,
il le (ait dans le Ciel et sur la Terre, dans les Mers et dans
tous les abimes, Il - Ps, CXXXV, 6, - ne savent autre chose,
sinon que pal' le Ciel il est entendu le ciel visihle aux yeux et par
la Terre la tel'l'e habitable, et pal' les Mers et les abîmes les mel's
et les abimes, qu'ainsi Jého\'ah fait en eux tout ce qu'il veut; et ils
ne peuvent être amenés à croil'e que pal' le Ciel il est entendu le Ciel
Angélique, par la Terre ceux qui là sont au-dessous, et pal' les
Mers et les abImes ceux qui là sont dans les del'Oiel's; comme ces
. choses sont spirituelles et au-dessus du sens de la lettl'e, ils ne veu
lent pas les percevoil' et ils le peuvent difficilement, par la raison
qu'ils voient toutes choses naturellement et sensuellement : de là
vient aussi que par ces paroles, dans l'Apocalypse: Il Je vis un
Ciel nouveau et une Terre nouvelle, (:ar le premier Ciel et la
première Terre ((Vaient passé, l l - XXI. l, - il a jusqu'à pré
. sent été entendu que le Ciel visible et la Terre habitable devaient
Vers, 13. CHAPITRE CINQUli~MK :179
pèl'ir, et qu'un nouveau Ciel et une nouvelle 'ferre seraient formés;
que là pal' le Ciel il soit entendu le Ciel où sont les Anges, et pal'
la Terre l'Église où sont les hommes, Ciel et Église qui seront
nouveaux, c'est ce que ne veulent pas et pal' suite ne compren-
nent pas ceux qui Ile pensent que naturellement et sensuellement;
cal' ils ne souffrent pas que leUl' mental soit élevé de la lumière na-
turelle dans la lumière spil'ituelle; en effet, cela leur est pénible,
au point qu'ils supportent à peine qu'on entende autre chose que ce
que la lettre dit dans son sens, et ce que l'homme naturel saisit:
ils ressemblent assez à ces oiseaux qui dans l'obscurité voient et
chanterit, et qui à la lumière du jour clignent des yeux et voient
peu; les bons d'entre eux sont semblables à ces oiseaux et aussi à
des poissons volants; mais les méchants de ce genre sont sembla-
bles aux hiboux et aux chats-huants qui fuient absolument la lu-
mière du jour; ils ressemblent aussi aux poissons qui ne peuvent
étl'e élevés dans l'ail' sans périr: cela vient de ce que chez les bons
de ce genre l'homme Interne spil'Îtuel reçoit en quelque sorte du
Ciel l'influx spirituel, et pal' suite une sOlte de perception que cela
est ainsi, quoiqu'ils ne voient point; mais chez les méchants de
ce gem'e l'homme Interne spirituel a été entièrement bouché: en
effet, il y a dans chacun un Homme interne et un Homme externe,
ou un Homme spirituel et un Homme naturel; l'homme interne ou
spirituel voit d'après la lumière du Ciel, mais l'homme externe ou
natur:el voit d'apl'ès la lumière du monde.
3aS. A Celui qui est assis sur le tl'ône et à t'Agneau, si-
gnifie le Seigneur quant au Divin Bien et quant au Divin
Vrai: on le voit d'après ce qui a été dit et montré ci-dessus,
N° 297, à sal'oir, que par le tl'ône il est signifié le Ciel, par Celui
qui est assis sW' le trône le Divin Bien procédant, et pal'I' Agneau
le Divin Vrai procédant, l'un et l'autre ['emplissant les cieux et le~
faisant: puisque le Divin Bien procédant du Seiglleur comme So-
leil est reçu par les Anges dans son Royaume Céleste, et que le
Divin Vl'ai ëst reçu par les Anges dans son Royaume spirituel,
.c'est pour cela qu'ils sont dits deux, à savoir, Celui qui est assis
sur le tl'One et l'Agneau, cependant dans le sens interne, pal' l'un
et l'autre est entendu le Divin pr'océdantdu Divin Humain du Sei-
gneur, c'est-à-dire, Divin Bien uni au Divin Vrai, mais ùans le
180 L' APOCALYPSE EXPLlQ(Jl~E. N" 343.
pas dans l'homme, mais qu'ils viennent d'en haut, et qu'ainsi ils
influent; il en est de même de l'amour et de la foi, cal' le tout de
l'amour de l'homme vient du bien, et le tout de sa foi vient du vrai,
puisque ce que l'homme aime est pOUl' lui le bîen, et que ce qu'il
croit est pour lui le vrai; par là on voit d'abol'd que le bien et le
vrai, non plus que l'amour et la foi, ne sont pas d~ns l'homme,
mais qu'ils influent du Seigneur; dans le bien et dans le vrai est la
vie môme et non ailleurs: le réceptacle du bien de l'àmoul' chez
l~~omme est la volonté, et le l'éceptacle du vrai de la foi chez lui est
l'entendement, et vouloir le bien n'appartient. pas à l'homme, ni
croire le vl'ai; c'est dans ces deux facultés que l'éside toute la vie
dé l'homme, hOl's de ces facultés elle est nulle; pal' là on voit aussi
que la vie de ces facultés, pal' conséquent la vie de l'homme tout
entier, n'est point dans l'homme, mais qu'elle influe: or, si le mal
et le faux, ou la volonté et l'amour du mal et l'entendement et la
foi du faux, sont chez l'homme, c'est aussi d'après l'influx, mais
cet influx vient de l'Enfeq en effet, l'homme estrenu dans le libre
de choisir, c'est-à-dire, de l'eceyoir du Seigneur le hien et le vrai,
ou de recevoir de l'Enfel' le mal et le faux; l'homme est tenu dans
ce libl'e à cause de la réformation, cal' il est tenu entre le Ciel et
l'Enfer, et de là dans l'équilibre spil'ituel, qui est le libre; ce Libre
lui-même n'est pas non plus dans l'homme, mais il est avec la vie
qui influe; sur le Libre de l'homme et snI' l'origine de ce libre,
voù' dans le Traité DU CIEL ET I?E L'ENFER, NOl 293, 537, 5!J0,
Mi, 5!J6, 589 à 596, 597 à 603; et dans la DOCTRINE DE LA.
NOUVELLE JÉRUSALEM, Ceux qui sont dans l'Enfel' vivent aussi de
l'influx de la vie provenant du Seigneur, car le bien et le vrai in
fluent pareillement chez eux, mais ils tournent le bien en mal et le
vrai en t'aux, et cela alTive parce qu'ils ont retourné leurs formes
l'écipientes intérieures pal' la vie du mal, et que tout influx varie
selon les formes; il en est de même que de la pensée et de la volonté
de l'homme quand elles agissent dans des membl'es contournés de
naissance, ou dans des sensoria lésés; il en est aussi de même que
de la lumière du Ciel quand elle influe dans les objets q!li val'ient
quant aux couleurs, et de la chaleur du Ciel dans les mêmes objets
qui varient quant aux odeUl's selon les formes intérieures récipientes:
toutefois, il faut qu'on sache que la vie elle-même ne change point
Vers. 14. CHAPITRE (UNQUIÈME. 185
et ne val'ie point, mais que p~I' elle se manifeste l'apparence de la
forme l'écipiente par laquelle et d'après laquelle la vie passe, à peu
près comme chacun pal' la même lumière apparaH dans une glace
tel qu'il est. De plus, tous les sens de l'homme, à savoit', la vue,
l'ouïe, l'odorat, I.e goût et le touchel', ne sont point dans l'homme,
mais ils sont excités et produits d'après l'influx; dans l'homme il
y a seulement les formes organiques qui sont récipientes ; ces formes
n'appal'tiennent à ducun sens, avant que ce qui est adéquat influe
du dehors; il en est de même des sensoria internes, qui appartien
nent à la pensée et à l'affection, lesquels reçoivent l'influx par le
Monde spirituel, et de même aussi des sensoria externes qui le l'e
çoivent par le Monde natul'el. Qu'il y ait une unique source de vie,
et que toute vie en pl'ovienne, et influe continuellement, c'est ce
q~i est bien connu dans le Ciel, et n'est mis en doute par aucun
Ange des Cieux supérieurs, car les Anges de ces Cieux perçoivent
j'influx lui-même. Que toutes Ics vies soient comme des ruisseanx
découlant de celte unique et perpétuelle source de vie, c'est ce qui
m'a été aussi prouvé pal' de nombl'euses expériences, et c'est ce que
j'ai vu dans le Monde spirituel chez ceux qui avaient cru vivre par
eux-mêmes, et ne voulaient pas croire qu'ils vivaient par le Sei
gneur; lorsque l'influx dans la pensée leUl' était enlevé quant à
quelque partie, ils tomhaient comme inanimés, et aussitôt que l'in
flux approchait, ils l'evivaient comme sortant de la mort; et ces
mêmes esprits avouaient ensuite que la vie en eux ne leur appar
tient point, mais qu'elle influe continuellement en eux, et que les
hommes, les esprits et les Anges sont seulement des fOI'mes réci
pientes de la vie. Là, les sages concluent qu'il en est ainsi, pal'ce
que rien ne peut exister ni subsister de soi-même, mais que tout
existe et subsiste par un antérieur à soi, et que cet antél'ieur ne
peut non plus ni existel' ni subsister pal' lui-même, mais que dans
un ol'dre successif il dépend d'un Premier, et qu'ainsi la vie même,
considérée cn elle-même, Ile vient qu~ de Celui Qui Seul est la Vie
en Soi; par là aussi ils savent et même perçoivent, d'après l'idée
spirituelle, que chaque chose doit être dans une connexion avec Je
Premier pOUl' être quelque chose, et devient quelque chose selon
qu'elle 'est en connexion, D'après cela, on voit combien pensent fol
lement cenx qui til'ent de la nature l'ol'iginc de la vie, et qui croient
186 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 349.
à-dil'e, ne point etre damné, car la vie des damnés est appelée mort.
Dans le Meme: (1 Au commencement était la Parole, et la Pa
role était chez Dieu, et Dieu elle était, la Parole! en Elle
vie il y avait, et la vie était la lumière des hommes: et la Pa
role Chair a été faite, et elle a habité parmi nous. Il - 1. 1,
h, 1h ; - il est notoÏ!'e que par la Parole, c'est le ,Seigneur qui
est ente.ndu; que son Humain soit la Parole, cela est évident, car
il est dit (1 la Parole Chail' a été faite, et elle a habité parmi nous; Il
et que son Humain ait été également Divin, comme le Divin Même
qui a pris l'Humain, on le vQit clairement, en ce qu'il est fait une
distinction entre l'un et l'autre, et que l'un et l'autre sont appelés
Dieu, car il est dit Cl la Parole était chez Dieu, et Dieu elle était, la
Parole! Il et (( en Elle vie il y avait ~» par (( la vie était la lumière
des hommes, Il il est entendu que tous vivent d'après la Parole; la
lumière des bommes est la vie de leur pensée et de leur entende
ment; ed effet, le Divin procédant, qui est spécialement entendu
ici par la Pal'ole, apparall dans le Ciel comme une Lumière, qui
donne aux Anges non-seulement de voir, mais aussi de penser et
de comprendl'e, et, selon la réception, de devenir sages, voir dans
le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 126 à HO; celte lumièl'e
procédant du Seigneur est la vie meme qui lion-seulement éclaire
l'entendement, comme le Soleil du monde éclaire l'œil, mais aussi
qui le vivifie selon la réception; et quand cette lumièr'e est reçue
par la vie, alol's elle est appelée la Lumièl'e de la vie, dans le M.eme :
(1 J éSllS dit: Moi, je suis la Lumière du monde, celui qui Me
suit ne marche point dans les ténèbres, mais il aura la Lu
mière de la vie, Il - VIII. 12 : - et elle est aussi appelée le
Pain de vie, dans le Meme: « Le Pain de Dieu est celui qui est
descendu du Ciel, et qui donne la vie au monde; Moi, je sui.~
le Pain de vie. Il - VI. 33, 3h, h7, h8, 51; -le pain de Dieu
et le pain de vie, c'est ce par quoi tous ont la vie: puisque la vie,
qui est appelée intelligence et sagesse, vient du Seigneur, il s'en
suit aussi que la vie dans le commun vient de Lui; car les singu
liers de la vie, qui en font la perfection et sont insinués dans l'homme
selon la l'éception, appartiennent tous à la vie commune; celle-ci
est perfectionnée, à pl'opol'tion que les maux, dans lesquels naît
l'homme, en sont écartés. Que ceux qui sont conjoints au Seigneur
Vers. ll1. CHAPITRE CINQUIÈME. 189
pal' l'amour el la foi l'eçoivent la vie éteJ'Oelle, c'est-à-dire, la vie
du Ciel, qui est la salvation, on le voit c1ail'ement par ces passages;
dans Jean: (( Moi, je sui,~ le Cep; vous, les sarments; qui de-
meure en !If oi, et !If oi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit,
Cal'sans Moi vous ne pouvez faire rien: si quelqu'un Tle de-
meure pas en Moi, il e~t jeté dehors comme le sarment, et il
sèche. )l - XV. 5, 6 ; - dans le Même: (1 Quiconque C7'oit en
Moi a la vie éternelle. J) III. l/J, 15, 16; - dans le Même:
-
CHAPITRE SIXIÈME.
EXPLICATION.
sceaux, N°' 199, 222, 299, 327 : de là il est évident que par
« lorsqu'eut ouvert l'Agneau le premier sceau, Il il est signifié la
premièl'e manifestation pal' le Seigneur.
353. Et j'entendis l'un des quatre Animaux, qui disait,
comme d'une voix de tonnerre, signifie provenant du Ciet
intime par le Seignew' .. on le voit pal' la signification des quatre
Animaux ou Chérubins,. en ce que, dans le sens suprême, ils sont
la Divine Pl'ovidence du Seigneur, et la garde pOUl' qu'on ne s'ap
proche du Seignem' que par le bien de l'amour, ainsi qu'il a été dit
ci-dessus, No' 152, 277 ; et, dans le sens l'espectif, le Ciel intime
ou troisième Ciel, comme aussi ci-dessus, No' 313, 322; et par la
signification d'une t'oix de tonnerre, en ce que c'est la ma~ifes
tation qui en résulte; que dans la Parole par les éclairs, les ton
nerres et les voix, il soit signifié l'illustration, l'entendement et la
perteption, on le voit ci-dessus, N° 273, par conséquent aussi la
manifestation. Si les tonnerres signifient la manifestation provenant
du Ciel intime, c'est d'apl'ès la corl'esp6ndance, car les voix qui
tombent de ce Ciel jusque dans l'ouïe de l'homme ne sont pas en
tendues aull'ement; en effet, elles remplissent tout le Cel'veau; et, de
là, elles s'étendent vers l'ouïe, et y sont pel'çues comme un bruit de
tonnene; il en est autrement des voix qui tombent du Ciel moyen,
comme elles pénètrent avec l'illustration, elles sont entendues d'une
manière sonore, comme les mots du langage; cela provient de ce
que celles qui tombent du Ciel intime ou troisième Ciel entrent
dans le volontaire de l'homme, et que le volontaire se présente pal'
des sons, tandis que celles qui tombent du Ciel moyen ou second
Ciel entrent dans l'intellectuel de l'homme, et que l'intellectuel se
présente par les articulations du son, cal' les sons sont fOl'més dans
l'entendement, et les sons formés, qui sont appelés articulations du
son, se présentent par des idées dans la pensée, et par des mots
dans l'ouïe: de là vient que les voix qui tombent du Ciel intime ou
troisième Ciel correspondent au tonnel'l'e, et que celles qui tombent
du Ciel moyen ou second Ciel cOl'respondent à l'éclair; et de là vient
aussi que, dans la Parole, par les éclairs et par les tonnert'es il .esl
signifié l'illustration, l'entendement et la perception, Ces choses ont
une ressemblance avec les sons dans le monde, en ce que les sons
cl'oissent a\'ec augmentalion, quand ils descendent de lieux élevés,
Vers. i. CHAPITRE SIXI~:ME~ 195
pal' exemple, de hautes montagnes dans les vallées, et aussi quand
ils descendent des nuées vers la lene, de là proviennent les tonnerres;
de même aussi les voix venant du tl'oisième Ciel ou Ciel suprême,
qui, lorsqu'elles tombent vel's les infél'ÏeUI's, et enfin dans les infimes
où est l'ouïe humaine, sont entendues comme des tonnerres, mais
seulenlcnt chez ceux. dont les intérieurs sont ouverts, comme l'é
taient alors ceux de Jean.
35!J. Viens et vois, signifie l'attention et la perception:
cela est constant pal' la signification de venir, 101'sque quelque chose
se présente à voir, en ce que c'est faire attention, car par venil' dans
le sens spirituel il est entendu s'approcher pour voir, par consé
quent faire attenlion, et même toute atlenlion existe par la présence
de la vue dans l'objet; et pal' la signification de voir, en ce que
c'est la perception, cal' par voir il est signifié'dans la Parole com
prendre, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N°s 11, 260, ici perçevoÏl',
parce que c'est du Ciel intime; en effet, ce qui vient du Ciel intime
est perçu, mais ce qui vient du Ciel moyen est compl'is; et cela,
parce que le Ciel intime est dans le hien de l'amour, et le Ciel
moyen dans les vrais qui procèdent de l'amour, et que toute per
ception vient du bien, et que tout entehdement vient des vl'ais; sur
ce sujet, voir ci-dessus, N° 307 ; et sur ce que c'est que la percep
tion, voir dans LA DOCTRINE DE LA NOUVELJ.E JÉRUSALEM, N° 1!JO.
355. Et je vis, et voici un Cheval Blanc, signifie l'enten
dement du vrai d'aprés la Parole: on le voit par la signification
du Cheval, en ce qu'il est l'intellectuel, et pal' la signification du
blaru:, en ce qu'il se dit du vrai: que le Cheval signifie l'intellec
tuel, on peut le voir d'après ce qui a été rapporté et montré dans
l'Opuscule sur LE CHEVAL BLANC; el que le Blanc se dise du vrai,
on le voit ci-dessus, N° 196. Il est dit qu'un Cheval blanc fut vu
quand l'Agneau ouvrit le premiel' sceau, un Cheval roux quand il
ouvrit le second, un Cheval noir quand il ouvrit le troisième, et un
Cheval pMe quand il ouvrit le quatrième, et comme par le Cheval
est signifié l'intellectuel, spécialement quant à la Parole, on peut
voir par là que l'entendement du vrai d'après la Pal'ole, et la qua
lité de cel entendement chez les hommes de l'Église, sont dé.crils
ici par les Chevaux; soit que l'on dise que cel entendement est dé
crit, ou que ce sont ceux qui sont dans c,et entendement, c:est la
1!lG 1.' Al?OCALYPSE EXPLIQUÉE. S" 355.
même chose, car les hommes, les espl'its et les Anges sont les su
jets dans lesquels il est. De là on peut savoir ce qui est décrit dans
Je.sens interne ou ~pirituel dans ce Chapitre et ùans ceux qui sui
vent, c'est-à-dire que c'est la Parole quant à l'entendement; cela
aussi est évident pal' le Vers. 9 de ce Chapitre, où, après que les
quatre Chevaux eurent été vus, et que le cinquième sceau eut été
ouvert, il est dit qu' (1 il '1)it les âmes de ceux qui avaient été
tués pour la Parole de Dieu; Il et aussi pal' le Chapitre XIX de
ce Livre, où il est dit que « le Nom de Celui qui est monté ,~ur
le CheMl Blanc est appelé la Parole de Dieu. Il - Vers. 13.
- Que l'intellectuel soit signifié pal' le Cheval, et que l'entende
ment du Vl'ai d'après la Parole soit signifié par le Cheval Blanc,
on le voit expliqué dans l'Opuscule, ci-dessus cité, sur LE CHEVAL
BLANC; mais comme dans cet Opuscule il n'a été rapporté que peu
de passages extl'aits de la Parole, qui confirment que le Cheval si
gnifie l'intellectuel, je vais pour cela même en rapporter ici un plus
gl'and nombre, afin que la-confirmation soit complète; ce sont les
suivants; dans ÉZéchiel: « Rassemblez-vous d'alentour ,çw'
mon sacrifice que je sacrifie pour vous; vous serez mssasiés,
,ml' ma table, de Chet'al et de Char, de fOl't et de tout homme
de guerre : az'n,~ije donnerai ma gloire parmi les nations. Il
- XXXIX. 1. i, 20, 21 : -là, il s'agit de la convocation de tous
pour le Royaume du Seigneur, et spécialement de l'instaUl'ation de
l'Église chez les nations; car là il s'agit ùe la captivité spirituelle
dans laquelle ont été les nations, et de leur délivl'ance; par le sa
crifice qui devait être sacl'ifié, il est signifié tout culte par lequel le
SeigneUI' est adoré; être rassasié SUI' ma table signifie recevoir toute
nourriture spil'ituelle, et comme cette nourriture e~t ('entendement
du VI'ai d'après la Parole et d'après la doctl'ine qui en provient, il
est dit êtl'e rassasié de cheval et de char, par le cheval est signifié
l'entendement du vrai d'après la Parole, et par le chal' la doctrine
qui en prO\'ient ; il est dit aussi être rassasié de fOI't et de tout homme
de guerre, ct par le fOI'! est signifié le vrai d'après le bien qui dé
truit le,mal, ct par l'homme de guerl'e, le vl'ai d'après le bien qui
délruit le faux; si de telles choses n'étaient pas signifiées, que se
rail-ee que d'être rassasié de cheval et de char, de fort et de tout
homme de gUClTe? Pareillement dans l'Apocalypse: Il Assemblez
Vers. 2, CHAPITRE SIXIÈME, H)ï
vous pour le sOuper du grand Dieu, afin que VOus mangiez
chairs de rois, el chairs de kiliarques, el chairs de forts, el
chairs de chevaux et de ceux qui les montent, )1 - XIX. 1.7,
18; -là, dans ce qui précède, il s'agit de la Parole et de son sens
spirituel; ici maintenant on est invité à apPl'endl'e les vrais et à per
cevoir les biens,. et par le souper du grand Dieu il est signifié l'ins
truction dans les vrais, et par suite la perception du bien d'apl'ès le
Seigneur; et par chail's de rois, de kiliarq1)es, de forts, de chevaux
et de ceux qui les montent, sont signifiés les VI'r.is de tout genre qui
proviennent du bien, la chail' signifie le bien, les rois les Divins
vrais en gél\él'al, les kiliarques les mêmes en palticulier, les forts
les vrais natUl'els, les chevaux les vrais intellectuels, et ceux qui
les montent les vrais spirituels; que dans ce passage il ne soit pas
entendu des chairs de rois, de kiliarques, de forts, de chevaux et
de ceux qui les montent, chacun le voit clairement, Dans Habakuk :
« Est-ce que contre des fleures s'est courroul'é Jéhovah? est
ce que contre les fleuves est ta colère? e,çt-ce que contre la mer
est\ ton emportement, que tu chevauches sur . tes chevaux?
tes chars (sont) le salut. Tu as foulé la mer avec tes chevaux,
le limon de,ç grosses eaux, li - III. 8, 15; - qui ne .voit qu'ici
par les chevaux il n'est point entendu des chevaux? en effet, il est
dit de Jéhovah qu'il chevauche SUI' ses c~evaux, et qu'il foule la mer
avec ses chevaux, et que ses chars sont le salut; mais cela est dit,
parce que pal' chevaucher SUI' des chevaux il est signifié que Jého
vah, c'est-à-dire, le Seigneur, est dans l'entendement de sa Pal'ole
dans son sens spirituel; et comme de là vient la doctl'ine du vl'ai,
qui enseigne le chemin du salut, il est ajouté « tes chars sont le
salut; li les chars signifient la doctrine; et par foulel' la mel' avec
des chevaux il est signifié que Jéhovah, c'est-à-dire, le Seignel,ll',
est dans l'entendement de sa Parole dans le sens natUl'el, car la mel'
y signifie cela, et en général toutes les choses qui sont de l'homme
naturel el pOUl' l'homme naturel; et comme, là, ce sont les Divins
Vl'ais dans leur del'nier, c'est pOUl' cela qu'il est ajouté (( le limon
des grosses eaux, li le limon signifie le dernier d'après lequel et dans
lequel sont les vrais, et les eaux signifient les vrais. Dans Zacharie:
Il Je retrancherai le char hors d'Éphraim, et le cheval hors
voir ci-dessus, N°' 119, 211 ; c'est pourquoi il est dit, cc SUI' elle
j'ouvl'irai mon œil, )1 ce qui signifie les illustrer alin qu'ils voient
les vrais. Dans le Même: Cl En ce jour-là il y aura sur les son-
nettes des chevaux: Sainteté à Jéhovah, Il -XIV. 20j-là,
il s'agit aussi de l'avénement du Seigneur, et de l'invitation de tous
pour l'Église, et par les sonnettes des chevaux sont signifiés les
scientifiques et les connaissances, et par suite les prédications qui
proviennent de l'entendement du vrai; et comme c'est du Seigneur
que procède tout entendement du vrai, et par suite les connaissances
elles-mêmes et les pl'édications, c'est pour cela qu'il est dit Il il Y
aura sur les sonnettes des chevaux: Sainteté à Jéhovah: Il comme
les sonnettes avaient ces significations, c'est aussi pOUt' cela qu'il y
avait des sonnettes d'or sur les bords du manteau d'Ahal'on tout
autour, - Exod. XXVlII. 3lt, 35. - Dans Moïse: Il Dan sera
un serpent sur le chemin, un aspic sur le sentier, qui mord
les talons du cheval; et tombera SOit cavalier à la renverse:
ton salut j'attencU, Jéhovah! Il - Gen. XLIX. 17, 18;-
c'est le prophétique d'lsl'aêl, le père, sur la Tl'ihu de Dan, tribu
par laquelle sont signifiés les derniers de l'Église, ainsi ceux qui
sont dans les derniers du vrai et du bien, el qui sont appelés sen-
suels; en effet, dans l'Église, il y en a qui sont spirituels, et il y en
a qui sont naturels, et les naturels sont intérieurs, moyens et der-
niers, les derniers sont les sensuels; ceux-ci ne s'élèvent pas quant
à la pensée au-delà du sens de la leltre de la Pal'ole, ils sont enten-
dus par Dan; par ce prophétique il est décrit quels ils sont, à sa-
VOil', II Dan est un serpent sur le chemin, un aspic sur le senliel',
qui mOl'd les talons du cheval; et tombera son cavalier à la ren-
vel'se; )l par le serpent SUI' le chemin et pat' l'aspic SUI' le sentier est
signifié le sensuel quant au vrai et quant au bien; par les talons du
chcval sont signifiés les derni8l's de l'entendement du vl'ai et du bien,
ct pal' le cavalier le raisonnement d'après ces derniel's; et comme
le sensuel, considéré en lui-même, ne \'oit point les vl'ais puisqu'il
ne saisit point les spirituels, et que par suite il tombe facilement
dans les faux, à moins qu'il n'en soit continuellement détoUl'né par
lc SeigneUl', c'est pOUl' cela qu'il est dit (1 et tombel'a son cavaliel' à
la l'cnverse, Lon salul j'attends, Jéhovah! )l que pal' Dan soient si-
gnifiés les derniers de l'(~glise, on le voit No' 1710, 6396,10335;
200 L'APOCALYPSE EXPLIQlJÉE, , .N" 355.
puis aussi, que par le sel'peut est signifié le sensuel, qui est le der
niel' de l'entendement, N°' 6398, 69lt9, 862lt f., 1031.3, et ci
dessus, N° 70; que par le chemin est signilié le vrai, No' 627,
2333, iOh22, et ci-dessus, N° 97; et que pat' le talon est signifié
le dernier natul'el, ou le naturel cOl'porel, N°' 259, h938 et suiv, :
ce que c'est que le sensuel, et quels sont les hommes sensuels dans
l'un et l'autre sens, on le voit dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE
JÉRUSALEM, N° 50, Dans Zacharie: « Je levai mes yeux, et je
vi.~, et voici, quatre Chars sortant d'entre deux montagnes,
et les montagnes, montagnes d'airain: au premier Char des
Chevaux roux, au second Char des Chevaux noirs, au troi
sibne Char des Chevaux blancs, et au. quatrù1me Char des
Chevaux tachetés, des rouustes, L'Ange dit: Ceux-ci (sont)
les quatre vents des cieux, sortant d'où il.ç se tiennent, près
du Seignew' de toute la terre, Quant à celui où (sont) les che
vaux nQirs, ils sortent vers la terre du septentrion; et les
blancs sont sortis après eux', et les tachetés sont sortis l)erS la
terre du midi, et les robustes sont sortis et ont demandé
d~aller parcourir la terre. Et il me dit: Vois ceux qui sortent
vers la terre du septentrion, ils ont (ait 1'eposer mon esprit
dans la terre du septentrion. Et des éloignés viendront, et
ils bâtiront dans le Temple de Jéhovah. » -VI. 1 à 8,15;
ce prophétique n'est entendu par personne, à moins qu'on ne sache
ce que signifient les Chars et les Chevaux, et ce que signifient le
roux, le noir, le hlanc, le tacheté, et le robuste; puis, ce que signi
fient la terre du septentrion et la terre du midi; lit, il s'agit de l'É
glise à propage.' chez ceux qui n'étaient encore dans aucune lumière
du vrai, parce qu'ils n'avaient pas eu la Parole; pal' le septentl'ion
il est entendu l'obscurité du vrai qu'ils onL; par le midi, la clarté du
vrai; par les Chevaux, leur entendement; pal' le roux, le noir, le
blanc et le tacheté, la qualité de l'enteridement dans le commence
ment, et sa qualité dans la suite; par le l'OUX, la qualité de leur en
tendement quant au bien dans le commencement; par le noil', la
qualité de leur entendement quant au vrai dans le commencement;
par le blanc, la qualité de leur entendement quant au vrai dans la
suite; et par le tacheté, la qualité de leUl' entendement quant au vrai
et au bien enfin; par le l'obuste il est entendu quel est leur enten
Vers. 2. CHAPITRE SIXIÈME. 201.
dement quant à la puissance de l'ésister aux maux et aux faux:
d'apr'ès cela, on pent voir maintenant ce qui est signifié en ce que
les Chevaux l'aux sont sortis vers la terre du septentrion, et que les
blancs sont sortis apl'ès eux, et pal' « ils ont fait reposer mon esprit
dans la terre du septentl'ion ; Il à savoir, que ceux qui sont d'après
le bien de la vie dans l'affection de. connaHre les vrais de l'Église,
les reçoivent et les compl'ennent, et que les autres ne sont point il
lustrés; l'illustration et la réception par eux sont entendues par
« ils ont fait l'eposer mon espl'it dans la telTe du septentrion: )l pal'
les tachetés qui sont sortis vers la tene du midi, et les robustes
pour pa.rcoUl'il' la terre, il est signifié que ceux qui d'après le bien
de la vie sonl dans l'affection de savoir les vrais de l'Église, vien
nent dans la lumière, et qu'ils résistent aux maux et aux faux et
constituent l'Église; de là vient que ces quatre espèces de chevaux
sont appelés les quatre vents des cieux, sortant d'où ils se tien
nenl, près du Seigneul' de loute la terre; les vents signilient tous
les Divins vrais, et Il sortant d'où ils se tiennent pr'ès du Seigneur
de toute la telTe, signifie qu'ils procèdent du Seigneur; que les
1)
spirituel mais dans le bien naturel; que par la montagne il soit si
gnifié le bien de l'amour, on le voit NOl 795, !l210, MS5, 832i,
8758, 10!l38.; et par l'airain, le bien natm'el, on le voit ci-dessus,
N° 70. Dans Job: Il Dieu lui a fait oublier la sagesse, et il ne
lui a point départi l'intelligen.ce; dans le temps qu'en haut
elle s'élève, elle rit du Cheval et de son Cavalier. 1) - XXXIX.
17, 18 ; - cela est dit d'un oiseau, par qui est signifiée l'intelli
gence provenant du propl'e, laquelle en elle-même n'est nullement
l'intelligence, car l'homme d'apl'ès le propre ne ,"oit que des faux,
et ne voit point les vrais, et l'intelligence vient des vrais et non pas
des faux ; c'~t poul'quoi il est dit à son sujet que Dieu lui a fait
oubliel' la sagesse et ne lui a pas dépal'ti l'inlelligence, el Il quand
en haut elle s'élève, elle rit du cheval el de son cavalier, Il c'est-à
dil'e, de l'entendement du vrai et de l'intelligent. Dans David: Il Ils
sont devenus en proie, les fm·ts de cœur; ils ont dormi de leur
sommeil; devant ta réprimande, Dieu de Jacob, se sont en
dormis et le Char et le Cheval. » - Ps. LXXVI. 6, i; - pal'
les forts de cœur sont signifiés ceux qui sont dans les vrais"1l'après
le bien; par « ils sont devenus en proie, et ils ont dormi de leUl'
sommeil, il est signifié que par les maux ils sont tombés dans les
1)
qu'il est devenu entièrement nalUl'el ; que par veiller il soit signifié
s'acquérir la vie spirituelle, et par dormir avoÏl'la vie naturelle sans
la vie spirituelle, on le voit ci-dessus, N° 187. Dans Ézéchiel:
Il J avan, T hubal et Meschech, en âme d' homme et vases d'ai
XXVI. 7,8, 10, 11 ;- par Tyr il est signifié l'Église quant aux
connaissances du Vl'ai, et par le roi de Babel la destruction du vrai
par les faux et la profanation; par le septentrion, d'où il doit venir,
il est signifié d'où pl'ovient tout faux, spécialement l'enfer d'où s'é
lève le faux; pal' chal', chevaux et cavaliel's, sont signifiés les doc
trinaux du faux et les raisonnements qui en proviennenti pal' les
filles qu'il tuer'a pal' l'épée dans le champ, sont signifiées les affec
tions du vrai qu'il élouffel'a pal'les faux, car les filles sont les affec
tions du vrai, le champ est l'Église où sont ces affections, .l'épée
est le combat du faux conlre le vl'ai, et tuer c'est étouffel'; de là on
voit clairement ce qui est signifié par c( à cause de la multitude de
ses che.vaux leur poussièl'e te couvl'il'a, la poussière est le mal du
1)
du faux contre le vl'ai, c'est pour cela que toutes les choses qui ap
partiennent à la guerre, comme le fouet, le cheval, le char, l~épée et
la lance, signifient diverses choses qui ~oncernent cette guerre spi
\'ituelle; mais quant à ce que signifie chacune de ces choses en par
ticulier, ce n'est pas ici le lieu de l'exposer, il sera seulement parlé du
Cheval, du Cavaliel' et du Char; la voix de fracas de roue, signifie
les raisonnements d'apl'ès les faux et les maux; le cheval hennis
sant, et le char bondissant, signifient le désir de détl'Uil'C les vl'ais,
le cheval est l'intellectuel perverti d'où provient ce désir, et le chal'
est la doctl'ine du faux d'où provient aussi ce désir; hennir et sauter,
c'est être pOI'té à détruil'e les vrais par le désir et le plaisir, et le
cavaliel' qui fait lever est l'attaque; de là il est dit « multitude de
transpercés, et amas de cadavres; )l SOl)t dits transpercés ceux qui
ont pél'j par les faux, et cadu\!res ceux qui ont péri par les -maux;
et de là aussi il est dit ({ à cause de la multitude des débauches de
la débauchée, qui vendait les nations pal' ses scortations et les fa
milles par ses prestiges; )l par les scortations il est signifié les fal
sifications du vrai, par la débauchée l'hérésie, par vendre les na
tions chasser les biens, et par vendre les familles par des prestiges
chassel' les vrais; les nations sont les biens, les familles sont les
vrais qui proviennent des biens, et les prestiges sont les faux du
mal par lesquels ils sont chassés. Dans Habakuk : {( Moi, je vais
susciter les Chaldéens, la nation amère et prompte, qui s'a
vance li travers les largeurs de la terre; et légers sont plus
que des léopards ses chevaux, et rusés plus que des loups du
soir, en sorte que çà et là se répandent ses cavaliers; de là ses
cavaliers de loin viend7'ont, ils voleront comme un aigle qui
se hlÎte pour se repaitre; tout 'entière pour la violence, elle
viendra; des rois elle se moquera, et les dominateurs en déri
sion pour elle (seront). » - I. 6,8,9,10; - pal' les Chaldéens
sont entendus ceux qui profanent les vrais, et par conséquent dé
vastentl'Église, aussi est-il dit ({ la Nation amère et prompte, qui
s'avance à lravers les largeurs de la terre; )l les largeurs de la terre
sont les vrais de l'Église, voir dans le Traité DU CIEL ET DE L'EN
FER, N° 197; leur cupidité et leur astuce pour pervertir les nais,
et pour les délruil'e pal' des raisonnements qui proviennent de faux
ahsolument éloignés des vrais, sont signifiées par Il légers sont plus
Vers. 2. CHAPITRE SIXIÈME. 2H
que des léopards ses chevaux., et rusés plus que des loups du soir,
en sorte que çà et là se l'épandent ses cavaliel's; de là ses cavaliers
de loin viendl'Ont, ils volel'Ont comme un aigle qui se h<1te pour se
repaîll'e; » la cupidité est signifiée en ce que ses chevaux sont lé
gers plus que des léopards, et l'astuce en ce que ses chevaux sont
rusés plus que des loups du soir, et l'une et l'autre sont signifiées
en ce qu'ils voleront comme un aigle; comme la cupidité et l'as
tuce consistent à détl'uÏl'e les vrais, c'est pour cela qu'il est dit
u tout entière pour la violence elle viendra; Il pal' (1 des rois elle
se moquera, et les dominateurs en dérision pour elle (seront); Il il
est signifié qij'ils tournent en dél'ision les vrais et les biens, les rois
signifient les vrais, les seigneurs ou les dominateUl's signifient les
biens. Dans David: (1 Ceux-ci dans le char, et ceux-là dans
le,~ cIzCl!aux, mais nous dans le Nom de notre Dieu nOllS nou.~
glorifierons. Il - Ps. XX. 8, 9 ; - dans le Méme : « Le roi
11' est pas sauvé par la multitude de l'armée; mensonge, le
ch(Joal, pour le salut. Il - Ps. XXXIII. i 6, 17 ; - dans le
Même: (1 J éhorah dans la force du cheMI ne se délecte point,
dans les jambes de l'homme il ne trouve point de plaisir. 1 1
Ps. CXLVn. 10: - par se glorifiel' dans le char et dans les che
vaux, et par « Jéhovah dans la fOl'ce du cheval ne se délecte point, )1
sont signifiées toutes les choses qui viennent de la propre intelli
gence, d'oi! dérivent entièrement les faux; et par les jambes de
l'homme sont signifiées les choses qui viennent de la propre vo
lonté, d'où dérivent entièrement les maux. Dans Amos: « Celui
qui manie l'arc ne tiendra point ferme, et celui qui est alerte
des pieds n'échappera point; et cellli qui chevauche sur le
clumal ne délivrera point SO/1 âme, et celui qui est fort en
son cœur s'enfuira nu en ce jour-là. Il - II. 15, 16; - là
aussi est décrite la propre intelligence, et la confiance provenant de
la faculté de parler et de l'aisonner d'après les faux; par « celui qui
. .
manie l'al'c ne tiendra point ferme, Il et pal' celui qui est alerte
(1
des pieds n'échappera point, » II est signifié que celui qui sait vive
ment l'aisonnel' d'après la doctl'Ïnc du faux, et d'après la science et
la mémoire de l'homme natut'cl, ne sera pas pour cela sauvé; la
même chose est signifiée pal' Il celui qui chevauche SUI' le eheval ne
délivrera point. son ame; ) par Il celui qui est fort en son cœur, qui
212 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 355.
lah, et elle a aimé ses amants, les Assyriens ses voisins, vêtus
d' hyacinthe, cavaliers chevauchant sur des chevaux. 1)
XXIII. 5, 6, 12, 23; - Oholah qui, dans ce passage, est Sa
made, signifie l'Église où les vrais ont été falsifiés; ses scortalions,
dont il est parlé dans ce Chapitre, signi fient les falsifications; par les
Assyriens sont signifiés les raisonnements par lesquels on falsifie;
et comme pal' chevaucher sur des chevaux il est signifié raisonner
d'après les faux qui viennent de la propre intelligence, c'est pour
cela qu'il est dit qu'elle a aimé les Assyriens, cavaliers chevauchant
sur des chevaux; par l'hyacinthe dont ils sont vêtus, est signifié
le faux qui apparaît comme vrai, ce qui se fait principalement par
l'application du sens de la lettre de la Parole aux principes du faux.
Dans Jérémie: (( De Dan a été entendu le ronflement de ses
chevaux; à la 'Voix des hennissements de ses robustes (chevaux)
a tremblé toute la terre; et ils sont venus, et ils ont consommé
la terre et sa plénitude, et ceux qui y lut.bitent. Il - VIII. :1.6;
- il a été dit ci-dessus, dans cet Article, ce qui est entendu pal'
Dan, à savoil" le Hai dans son demiel'; ce vl'ai, dans l'Église, est
ce qui est c0ntenll dans le sens de la lettre de la Pal'ole; ceux qui
restent dans cc sens seul, et qui ne lisent pas la Pm'ole d'après la
214 L' APOCALYPSB J~XPLIQUÈE. N" 355.
vauchez sur des ânesses blanches, et qui êtes assis sw'lJ1 iddim,
et qui marchez Sllr le chemin, méditez,. Les étoiles ont de
leurs chemins combattu contre Sisera; alors ont été brisées
les plantes des cheraux, ont été cornprimés les trépignements
de ses robustes (chevaux). Il - V. 9, 10, 20, 22; - ces paroles
sont tirées du Cantique de Déborah et de Barak, dans lequel il s'a
git du combat du vrai contre le faux, et de la vicloil'e du vrai; pal'
les législateurs d'Isl'aël sont signifiés les vrais de l'Église; par che
vauchet' SUI' des ânesses blanches et être assis sur Middim, il est
signifié la perception du bien el l'entendement du l'l'ai; les ânesses
blanches signifient le ['ationnel quant au bien, et Mitldim le ra
tionnel quant au vrai; marchet' sur le chemin et méditer', signifient
la vie du vrai; les étoiles ont de leurs éhemins comballu contl'e
«(
dans le feu, c'est dans les maux qui proviennent de l'amour de soi,
el dans les eaux, c'est dans les faux; la délivrance qui en pl'ovient
est entendue pal' Il tu nous as cependant fait sortir au large, Il le
large signifie le vrai, comme ci-dessus, Dans Ésaïe: Il Malheur
à ceux qui descendent en Égypte pour du secours! et sur les
chevaux ils s'appuient, et ils se confient sur le char, mais ils
ne regardent point t'ers le Saint d'Israël, et Jéhovah ils ne
~'herchent point; car l'Égypte (est) homme et non Dieu, et
ses c!t/maux chair et non esprit, II - XXXI. 1, 3; - pal'
l'Égypte, dans la Parole, est signifié le scientifique qui est dans
l'homme naturel, et pal' suite aussi l'homme Dalul'el; el comme
l'homme naturel, avec le scientifique qui est en lui, n'a aucun en
tendement, mais possède seulement la pensée d'après la mémoil'e,
qui est une sorte d'imagination produile par les objels de la vue
el de ['ouïe, el comme cette pensée est au-dessous de l'homme
spil'ituel dans lequel cependant résident tous les biens el Lous les
vrais du Ciel el de l'Église, c'esl de là que par l'Égyple, dans la
plupart des -passages, il est signitié le scientifique faux, cal' lorsque
l'homme spirituel n'influe pas, les scientifiques de l'homme natu
rel sont changés en de purs faux, et ses pensées eu confirmations
du t'aux et pal' suite en raisonnements contre les vl'ais ; pal' là on
peut voir ce qui esl signifié par les Chevaux de l'Égypte et pal' ses
Chars, à savoir, que pal' les chevaux sont signifi~s les scientifiques
faux, et pal' les chal's les doctrinaux d'où pl'oviennent les raison
nements conIre les vl'ais; ceux donc qui sont tels ne cherchent pas
les \Tais d'anlre part que d'après eux-mêmes, car le propre de
VCI'5. 2. CHAPITRE SIXIÈME. 217
chacun réside dans l'homme naturel, et le non-propl'e dans l'homme
spirituel; c'est pourquoi au lieu des vrais ils saisissent les faux, et
au lieu des biens les maux, et ils disent que les maux sont des
biens et que les faux sont des vrais, et ils se fient à eux-mêmes
parce qu'ils se lient à leur propre; c'est là ce qui est signifié par
Il malheur à cenx qui descenùent en Égypte! et sur les chevaux ils
séparé de l'holllme spirituel, et par suite dans les maux et les faux
de tout genre. La même chose est signifiée par les Chevaux de
l'Égypte dans ces passages, dans Moïse: «( Si tu dis : Je met
trai sur moi un Roi; en mettant tu mettras sur toi un Roi
qu'aura choisi Jéhovah ton Dieu; seulement qu'il ne multi
plie pas pour lui les Chevaux, et qu'il ne ramène pas le peuple
en Égypte pour multiplier les Chevaux. 1) - Deuté.'. XVII.
1.6, 15, 16; - ces paroles ont été dites du Roi, parce que pal' les
nois est l'eprésenté le Seigneur quant au Divin Vrai; et que par
suite pal' les Rois sont signifiés les vrais d'apl'ès le bien par le $ei
gneUl', 1)oir ci-dessus, N° 3:1 ; et comme les vrais d'apl'ès le bien
résident dans l'homme spirituel, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, et
que les scientifiques qui appal'liennent à l'homme naturel doivent
servir l'homme spirituel comme des serviLeurs servent leur MaUre,
c'est pour cela qu'il est dit (( seulement qu'il ne multiplie pas pour
lui les chevaux, et qu'il ne ramène pas le peuple enJgypte pou.!'
multiplier les chevaux, ) ce qui signifie, pOUI'VU que d'homme
spirituel il ne devienne pas homm-e naturel et ne se ëonduise pOas
lui-même, et qu'il ne se confie pas à son propre au lieu de se
confier au Seignéu~-; ainsÇpourvu que les vraios qui appal'tiennent
à l'homme spil'ituel ne servent pas l'homme naturel, et que les
scientiliqlles qui appartiennent à l'homme naturel servent l'homm~
spirituel, car ceci est selon l'ordl'e, muis cela est contre l'ordl'e.
De semblables choses sont signifiées ailleUl's dans la Parole par les
,~
la corde pour tirer dans les lénebres contre ceux qui sont
droits de- èœur. JJ - Ps. Xl. 2; - (1 les impies tendent l'arc, Il
signilie qu'ils imitent la doctrine; «( ils prépal'ent la flèche SUI' la
cOI'de, J) signifie qu'ils y appliquent des faux qui apparaissent comme
des vl'ais; «( pour tirer dans les ténèbl'es contl'e ceux qui sont droits
de cœur, Il signifie pour tromper ceux qui sont dans les vrais d'a
près le hien ; là, l'arc est la doctrine du faux, la /lèche est le faux lui
même; tirer contre, c'est tromper,et les ténèbres sonlles apparences,
car ils raisonnent d'après les apparences dans le monde et d'après
des illusions, en appliquant 'même le sens de la leltrc de la Parole.
228 L'APOCALYPSE EXPLlQUl~E. N" 357.
en vain, Il il est signifié que par suite ils seront i01hus de purs
faux; pal' « rangez-vous contre Babel alentoUl'; vous tous qui
tendez ~e l'arc, tirez contre elle, n'épargnez pas les tl'ails, )) il est
signifié qu'il en sem de même quant il tous les doctrinaux; la totale
dévastation du vrai chez eux est signifiée par c( vous tous qui tendez,
l'arc, campez contre elle alentour, que personne n'en échappe. Il
Dans Ésaïe: Il Je vais exciter contre eux le,ç Mèdes, qui de
l'argent ne (eront aucune estime, et de l'or ne se réjouiront
point, dont les arcs les jeunes gens briseront, et du (ruit du
ventre ils n'auront point pitié: ainsi sera Babel, comme la
subversion de Dieu, Sodome et Gomo1"/'/te, Il - XIII. 17, i 8,
19; -ces paroles allssi sont dites de Babel, et de la dévastation de
toutes les choses de l'Église chez ceux qui sont entendus pal' Bahel,
et dont il vient d'être parlé ci-dessus; les Mèdes signifient ceux qui
ne font aucun cas des vrais ni des biens du Ciel et de l'f~glise, c'est
pourquoi il est dit d'eux, II qui de l'argent ne feront aucune estime,
et de l'or ne se réjouiront point;)l l'argent signifie le vl'ai, et l'or le
bien, l'uu et l'autre appartenant :" l'J~glise; par leur's al'cs qui brise-
ront les jeunes gens, et par le fruit du ventre dont ils n'auront pojut
230 L'APOCALYPSE EXPLlQUl~E. ~ .. 3:>7.
pitié, sont signifiés les doctl'inaux qui détruiront tout vraÎ et tout
bien du vrai, les jeunes gens signifient les vrais, et le fruit du ventre
les hiens; et comme tout mal leur vient de l'amour de soi, et que
tout faux leU!' vient de ce mal, et comme ce,. mal et pal' suite ce
faux sont condamnés à ['enfer, c'est pour cela qu'il est dit (1 ainsi
sera Babel, comme la subl'ersion de Dieu, Sodome et Gomorrhe, 1) la
.subvel'sion de Dieu signifie la condamnation à l'enfer, Sodome et Go
morrhe signifient les maux d'après l'amour de soi et par suite les
faux; que ces maux et ces faux soient signifiés par Sodome et Go
morrhe, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 2220, 2266,
2322. Dans le Même: Cl En ce jour-là tout lieu dans lequel il y
a eu mille ceps, de mille (pièces) d'argent, .sera en "onces et en.
épines; arp,c les {lèches et avec l'arc on y v,ieudra, parce que
ronce et épine sera toute la terre, Il - VII, 23,26; -l'Église
dévastée quant à tout vrai et à tout bien est ainsi décrite; l'Église
telle qu'elle avait été d'abord, à savoir, en ce qu'il y avait eu en abon
dance les VI'ais l'éels, qui sont les vrais d'après le bien, est décrite
pal' Cl le lieu dans lequel il y a cu mille ceps, de mille pièces d'ar
gent; Il les mille ceps sont les vl'ais d'après le hien en abondance,
les mille pièces d'argent sont les vl'ais les plus estimés parce qu'ils
sont réels, l'argent est le vrai, et mille signifie beaucoup, pal' con
séquent en abondance; au contrail'c, l'Église, telle qu'elle est de
venue lorsqu'elle a été dévastée quant à tout vrai et à tout bien, est
décrite pal' ces paroles, II avec les flèches et avec l'al'c on y viendra,
parce que ronce et épine sera toute la terre, 1) les flèches sont le faux
qui détl'uit le vl'ai, et l'arc est la doctl'ine du faux; la l'Once signifie
Je faux d'après le mal, et l'épine le mal d'après le faux, la terre est
l'I~glise. Dans Jérémie: II Voici, un peuple vient de la terre du
septentrion, et une nation grande sera suscitée des côtés de
la terre; arc et Irince ils prennent; cruelle, elle; ils n'ont point
de compassion; leur voix comme la mer retentit, et sur des
chevaux ils chevauchent, équipés comme un homme pour la
guerre, contre toi, (ille de Sion, Il - VI. 22, 23 ; -là est aussi
décrite la dévastation de l'Église par les faux du mal; ce que signi
fient le peuple de la terre du septentrion, et la nation grande des
côtés de la terre, puis ce que signifie li leur voix comme la mer re
leQtit, et SUI' des chevaux ils chenlUchent, Il cela a été expliqué dans
Vers. 2. CHAPITRE SIXIl~ME. 23:1
un des Articles précédents; « arc et lance ils pl'ennent, llsignifie le
faux de la doctl'ine détruisant le \Tai, et le faux du mal détrui
sant le bien, la fille de Sion est l'Église. Dans le Même: « En dé
vastation sera toute la terre; à cause de la voi,7: de c{matier et
d'archers s'en(uit toute l,ille; ils sont entré,ç dans les nuées,
dans les rochers ils sont montés, toute ville est déserte, et per
sonne n'y habile. » - IV. 27, 29; - voir allssi ce passage ~x
pliqué dans l'Article précédent; la voix de cavalier et d'archel's
signifie les raisonnements d'après les faux et les attaques contr'e le
vrai, les archers ou ceux qui tiennent ['arc sont ceux qui attaquent
les vrais d'après les faux de la doctl'ine; de là il est dit toute ville
s;enfuit, et toute ville est déserte, la ville signifie la doctrine de
l'Église. Dans Ésaïe: « Jéhovah a üevé ['étendard pour les
nations lointaines; et voici, bientôt, rapide il arril)era, celui
dont les traits (sont) acéré~', et tous les arcs tendus; les sabots
de ses chevmlx comme le roc sont réputés, et ses roues comme
la tempête. )l - V. 26, 28; - par les tl'aits acérés et les arcs
tendus sonl.signifiés les faux de la doctrine préparés pour détl'Uire
les vrais: ce qui est signifié par les nations lointaines, pal' les sabots
des chevaux qui comme le roc sont réputés, et par les roues qui
sont comme la tempête, on le voit ex pliqué dans ('Article pl'écédent.
Dans Amos: « Celui qui manie l'arc ne tiendra point (erme,
et celui qui est alerte de ses pieds n'échappera point; et celui
qui chevauche sur le cheval ne délivrera point son lime; et
celui qui est (art en son cœllr parmi les /zéros s' m(aiera nu
en ce jour-là. 1) - II. 1lJ, 15, 16; - ici est décrite la propre
intelligence, et pal' suite la confiance en ce qu'on peut ('aisonnel'
d'après les faux contre les nais; par celui qui manie l'arc ne tiendra
point ferme, et celui qui est alerte de ses pieds u'échappel'a point,
il est signifié que celui qui sait ('aisonnel' avec promptitude et adresse
d'après la doctl'ine, et d'après la mémoir'e qui appartient à l'homme
naturel, ne peut pourvoil' en l'ien à son salut ni se tenir ferme au
jour du jugement; la même chose est signifiée par celui qui che
vauche SUI' le cheval ne délivrel'a point son âme; par « celui qui est
fort en son cœur s'enfuil'anu en ce joul'-là, "il est signifié que celui
qui se confiera à soi- même, p,lI'ce qu'il ycut l'aisonner d'après les
faux, sera alors privé dc lout \'l'ai; pal' r.elui 'lui cst fort Cil son
232 L'APOCALYPSE EXPLIQlJItK N" 357.
désil'able aux yeux; ce qui est désirable aux yeux, ce sont toutes les
étouft'el' entièrement ces faux et ces maux, sept ans signifie toutes
choses,le plein, et entièrement; voir ci-dessus, Nu 257, 300.
358. Et il lui {ut drmné une couronne, signifie la vié éter
nelle qui est le prix de la victoire: on le voit pal' la signification
de la couronne, quand il s'agit du combat spiriluel, comme ici,
en ce qu'elle esl la vie élernelle qui est le pr'ix de la victoire; qu'i!
s'agisse ici du combat spil'ituel, cela est évident d'après ce qui pré
cède et ce qui suil; dans ce qui précède il est dit que celui qui était
monté sur le Cheval blanc avait un ar'c, et pal' l'arc est signifiée la·
docll'Ïne de la charité el ùe la foi, d'apl'ès laquellc on combat contre
les maux elles faux el on les dissipe; et aussi d'après ce qui suit,
où il esl dil, Il el il sortit victorieux et pOUl' vaincre, Il ce qui si
gnifie la victoil'e sur les maux et SUI' les faux; de là par la couronne
il est signifié ici la vie éternelle qui est le prix de la victoire. La
même chose est signifiée par la Couronne lorsqu'il s'agit des ten
tations, puisque les tentalions sont des combats spirituels, comme
dans le Chapill'c Il de ce Livl'e, où sont ces paroles: Il Voici, il
arrivera que le diable en;'ettera d'entre vous en prison, pour
que vous soyez tentés; et vous aurez une affliction de dix
;'ours; sois {idéle ;'usqu'à la mort, et;'e le donnerai la cou
ronne de la vie. Il-Vers, '10; -que là par la couronne il soit si
gnifié la sagesse et la félicité étel'llelle, on le voit ci-dessus, N° '126;
la sagesse et la félicité éternelle pl'ises ensemble sont la vie éter
nelle, cal' dans la sagesse el dans la lëlicilé étel'llelle il y a la vie
même du ciel. La même chose esl signifiée par la couronne des
marlyrs, puisque ceux-ci onl élé dans l'atniclion el fidèles jusqu'à
la mort, et ont aussi été dans les lenlations et victorieux; et même,
après la mort, des couronnes leur ont élé données; mais atin de ne
pas s'en arroger' l'honneur, et de ne pas ainsi en tirer de l'orgueil,
ils les ont rejelées cie lem' lête. Comme dans la Pal'ole par les
guerres sonl signifiées les guelTes dans le sens spil'ituel, qui sont
des combats cOlltl'e les maux et les faux, et que pal' les Rois sont
signiliés les vl'ais d'après le bien qui combaltent contl'e ces maux'
et ces faux, de là vient que dans les temps anciens, quand on était
dalls la science des correspondances el des !'epl'ésentations, les Rois
ùans les combats avaient une Couronne SUI' la Tête et un 1JI'acelet
au bras, ainsi (IU'On peut le voir pal' le Livre II de Samuel: Le (1
Vel's.2, CHAPITIŒ SIXIÈME. 23i
jeune homme, fiLs d'Amalékite, qu.i annol/ça à. David la mort
de Schalll et de Jonathan, lui dit: Je VilM dans lamoTttagne
de Gilboah, et voici, Schaul s'appuyait su.r sa lance, et tes
rhm's et les che{s le poursuivaient; et il me dit: Viens et
tue-moi; et je me tins (erme contre lui et je le tuai; et je pris
la Couronne qui (était) sur sa tete, et le bracelet sur son bras,
et je te les apporte. )) - I. 6, 8, g, 10 j - la Couronne dans
les batailles était alors le signe du combat, et le bracelet SUI' le bras
le signe de la puissance, l'un et l'autre contre les maux et les faux;
ces combats sont aussi signifiés pal' les batailles partout où il en
est question dans la Parole, même dans la Pal'ole historique: que
les Bracelets sur le bras signilientla puissance du vrai d'apr'ès le bien,
on Je voit, N° 3105 j ce que signifient en outre les Couronnes dcs
Rois, et les Couronnes en général, on le voit ci-dessus, N° 2i2,
359, Et il sortit victorieux et pour vaincre, signifie l'é
loignement des maux et par conséquent des {aux li (a fin de .
la vie, et après cela pour {éternité: on le voit par la significa
tion de -vaincre dans la Parole, en ce que c'est vaincre spirituel
lement, ce qui est subjuguel' les maux et les faux; mais comme'ils
ne sont vaincus qu'en ce sens qu'ils sont éloignés pal' le SeigncUl',
il s'ensuit que pal' vaincre il est signifié l'éloignement des maux et
des faux: que les maux et les faux soient éloignés et non pas en
levés, ou, que ['homme en soit détoumé et tenu dans le bien et
dans le vrai par le Seigneur, 'on le voit dans la DOCTRINE DE LA
NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 166; et dans les ARCANES CÉLESTES,
N°'S65, 868, 88i, 89â, 929, 1581, 2116,2â06, â56h,8206,
8393, 8988, 901â, 9333 à 9338, 9M6, 9Mi, 9M8, 9!l51.
1005i, 10060; il est dit « il sortit victorieux et pour vaincl'e, ))
ct pal' (1 il sortit victorieux Il est signifié l'éloignement des maux et
pal' conséquent des faux jusqu'à la fln de la vie; et pal' Il pour vain
cre, Il il est signifié et après cela pour l'étemité ; car celui qui com
bat contre les maux et les faux, et en est victorieux dans le monde
jusqu'il la fin de la vie, en est victorieux pour l'étemité; en effet,
l'homme reste pOUl' l'éternité tel qu'il èst' à la fin de sa vie d'après
la vje passée antél'ieurement. Si vaincre signifie vaincre spirituel
lement, c'est parce que la Parole est spirituelle dans son sein, ou
traite dans son sein de choses spirituelles et non de choses tel'res
238 L' APOCALYPSE EXPLlQUl~E.. i\" :J5H.
tl'es; les let'I'cslres qui sont dans son sens littéral servent seule
ment au sens spirituel de base, SUI' laquelle se termioent et dans la
quelle sont les spirituels: la même chose est signifiée par vaincre
dans les passages suivants; dans l'Apocalypse : A celui qui
(1
dit j'ai foulé et j'ai écrasé, parce qu'il s'agit du pressoir, et cela
signifie qu'il a détl'Uit; il est dit la colère et l'emportement parce
qu'ils ont été détruits, el cela est altribué dans le sens de la lettre
au Seigneul', 101'sque cependant il n'y a en Lui aucune colère ni
aucun emportement, mais ces passions sont chez ceux qui sont
contl'e Lui; c'est d'apl'ès l'appal'ence qu'il est parlé ainsi ici et très-
souvent ailleurs; pal' (( j'ai fait descendr'e à tene leur victoil'e, ~ il
est signifié qu'ils ont été subjugés el condamnés à l'enfel'; à tene,
c'est pour la damnation, ainsi en en rel' ; que par la terre il soit si-
gnifié àussi la damnation, on le voit ci-dessus, N° 30lt fin,
360. Vers. 3, lt. Et lorsqu'il eul oul'ert le second sceau,
j'enlendis le second Animal, qui disait: Viens et vois. - Et
il sortit un aulre Cheval, roux; el il celui qui était monlé
dessus il lui (ut donné d'enlever la paix de dessus la terre, en
sm"te qu'ils se tua~sent les UliS IfS autres, et il lui (ut donné
2lJO L' APOCALYPSK EXPLIQUÉE. N" 360.
des courses à cheval et s'ils sont ll'alnés dans des chal's, disent
que non, mais qu'ils mal'chent en méditant; par là je vis encOl'e
clairement ce qui est signifié par les chevaux et par les chal's;
mais sur ce sujet, voir de plus grands détails dans l'Opuscule SUl'
LE CHEVAL BLANC : d'apl'ès ces considérations, on peut main
tenant voil' d'où vient que des Chevaux apparurent à Jean quand
le3 sceaux du Livl'e furent ouverts, et aussi ce qu'ils signifient:
si des Chevaux lui apparurent, c'est pal'ce que tons les spirituels
de la Parole dans le sens de sa lettre sont présentés par des choses
qui correspondent ou qui l'epl'ésentent, et par suite signifient; et
cela, pOUl' que le Divin y soit dans les derniers, et pal' conséquent
plein, ainsi qu'il a déjà été dit quelquefois. Que le roux ou le rouge
signifie la qualité de la chose quant au bien, on penl aussi le voir
pal' les passages suivants dans la Pal'ole; doos Moïse: « Il lalJe
dans le vin son vêtement, et dans le sang des misills son man
teau : "ouge d'yeux par le vin, et blanc de dents par le lait. Il
- Gen. XLIX. 11, 12; - ces pal'oles sonl du Pl'ophétique d'Is
raël, le pèl'e, sur Jehudab, et là par Jehudah est entendu le Sei
gneur quant au hien de l'amour, et dans le sens l'espectif le Royaume
céleste du Seigneur; quant à ce qui est signifié pal' chacune de ces
paroles dans le sens spirituel, on le \'oit dans les ARCANES CÉLESTES,
où elles ont été expliquées; la Divine sagesse qui procède du Divin
Bien est signifiée pal' (1 rouge d'yeux par le vin, )l et la Di\'ine
intelligence qui procède du Divin Vrai est signifiée pal' I( blanc de
denls pal' le lait. Il Dans les Lamentations: « Éclatants étaient ses
iVaziréens plus que la neige, blaTlcs "l,s étaient plus que le lait,
rougissants étaient lew's os plus que des perles. Il -IV. 7;
par les Naziréens était repl'égenlé le Seigneur quant au Divin Hu
main, voir ci-dessus, No' 66, 196 f. ; c'est aussi pour cela que pal'
eux, dans le sens respectif, était signifié le bien de l'amour céleste,
parce que ce bien procède immédiatement du Divin Humain du Sei
gneur; son l'epl'ésentalif dans l'Église est ainsi décrit; le vrai de ce
bien est signifié par « éclatants ils étaienl plus Que la neige, et blancs
plus que le lait, elle bien du vrai est signifié par rougissants étaient
1) (1
leurs os plus que des perles; en effet, les os signifient les vrais dans
1)
leul' dernier, ainsi les vl'ais dans tout le complexe, car dans les der
niers ils sont lous en même temps et pleinement; que ces 'nais
"ers. U. CHAPITRE SIXl~ME. 2lt5
viennent du bien et soient aussi des biens, c'est ce qui est signifié
pal' Il robgissants ils étaient Il Dans Zacharie: l( Je vis quatre
chars qui sortaient d'entre des montagnes d'airain; au pre
miel' char des chevau:x roux, au second cltm' des chevaux
noirs, au troisième des chevaux blancs, et au quatl'ième des
chevaux tachetés, des robustes. )) - VI. 1, 2; - ici aussi pal'
les chevaux l'OU X il est signilié la qualité de l'entendement quant au
bien dans le commencement, par les chevaux noil's la qualité de
l'entendement quant au vl'ai dans le commencement, pal' les che
vaux hlancs la qualité de l'entendement quant au vrai dans la suite,
pal' les chevaux tachetés la qualité de l'entendement quant au vrai et
au bien dans la suite, et pal' les r~9ustes sa qualité par suite quant
à la puissance de résiste" aux faux et aux maux; voir ci-dessus,
N° 355, où il a été traité de la signification du cheval. Une chose
presque semblable est entendue dans le Même pal' (1 Le Cheval,'oux
sur lequel che/laucltait un homme qui se tenait parmi des
myrtes. )) - 1. 8, - Comme le rouge ou le roux signifie la qua
lité de la chose quant au bien, c'est pour cela que CI pour COUVf.r
ture sur la tente il y avait des peaux de bélier:> l'OUX'. Il
Exod. XXV. 5. XXVI. H. XXXV. 7. - Et c'est aussi pOUl'
cela que Il l'eau de séparation, par laquelle on était purifié,
était composée avec la cendre d'une vache rousse. Il - Nomb.
XIX. 1. à 1.0; - pal' la vache rousse est signifié le hien de l'homme
natmel, et (lai' l'eau de séparation composée avec sa cendre est si
gnifié le vrai de l'homme naturel; et comme t()ute purification se
fait pal' les vrais, voilà pourquoi cela a été ordonné; chacune des
choses qui concernent l'immolation de la vache, et la préparation de
l'eau pOUl' la purification, enveloppe aussi des spirituels. Comme le
!longe signifie la qualité de la chose quant au bien, c'est aussi pOUl'
cela que les Noms et les Choses, qui sont exprim6s d'après ce même
mot dans la Langue Originale, signifient le bien ex qU() (d'où vient
l'ol'igine;) le Rouge dans la Langue Originale est appelé ADAM; de
là vient le nom d'Adam, et de là aussi le nom d'Édom; el par suite
aussi l'Homme a été appelé Aùam, l'Humus Aliama, et le Ruhis
Odam, ainsi ces noms et ces choses viennent du rouge: pal' Adam
est signifioo l'ltglise Tl'ès-Anciennc, c"est-à-lIil'e, l'Église qui a été
dans le hicn de l'amollI'; pal'eille chose esl signifiée pal' !'HlHllme, et
2h6 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 36li,
le faux, car tout faux appartient au mal, comme tout vrai appal'-
tient au bien; lors donc qu'un tel homme voit le ~rai dans la Parole,
ou entend le vrai prononcé par un autre, le mal qui appartient à son
amour et pal' suite à sa volonté fait des efforts contre ce vrai, et
nlOl's ou il le rejette, ou il le pervertit, ou pal' les idées qui provien-
nent du mal il l'obscurcit tellement, qu'enfin lui-même ne voit rien
du Hai dans le vrai, de quelque manièl'e que ce vrai retentisse comme
vl'ai quand il est prononcé; de la l'ol'igine de toutes les dissensions,
de toutes les controverses et de toutes les hérésies dans l'Église:
d'apl'ès ces exp1icaLions, on peut voir ce qui est signifié ici par enle-
ver la paix de· dessus la tene, Quant a ce que c'est que la Paix dans
sa pl'emière ol'igine, cela a été montré fOl't au long dans le Traité
DU CIEL ET DE t'ENFER, à l'Article de l'état de paix daus le Ciel,
No' 28!J à 290; a savoil" que dans sa premièl'e origine elle est d'a-'
près le Seigneur, en Lui d'après l'union du Divin-Même et du Divin
Humain, et pal' 'Lui d'après Sa conjonction avec le Ciel et l'Église,
et en particulier d'apl'ès la conjonction du bien et du vrai chez cha-
cun; de là vient que pal' la Paix dans le sens suprême il est signifié
le Seigneur, dans lesens respectif le Ciel etl'ltglise dans le commun,
et aussi le Ciel et l'Église dans le particulier chez chacun: que ce
soit là ce qui est signifié par la Paix dans la Parole, on peut le voir
pal' un grand nombre de passages de la Parole, dont je vais rap-
portel'les suivants pour confirmation; dans Jean: (1 Jésus dit: Paix
je vous laisse, ma paix je vous donne, non comme le monde
donne, Moi je vous donne; que ne se trouble point votre cœur,
et qu'il ne s'intimide point. Il - XIV. 27; - là, il s'agit de
l'union du SeigneUl' avec le Père, c'est-a-dire, de l'union de son
Divin Humain avec le Divin Même qni était en Lui pal' la r.oncep-
Lion, et pal' conséquent de la conjonction dn Seigneur avec ceUx qui
sont dans les vrais d'après le hien ; de là par la paix est entendue la
tranquillité du mental en raison de celte conjonction, et comme pal'
elle ils sont en so.r·eté contl'e les maux eL les faux qui pl'oviennent
de l'enfer, car le Seigneur tient en sOrelé ceux qui ont été conjoints
avec Lui, c'est poUl' cela qu'II dit, «( que ne sc trouble point votre
cœur, et qu'il ne s'intimide point; Il cette Divine Paix est dans
l'homme, et comme le Ciel est avec elle, la aussi par la paix il est
entendu le Ciel, et dans le sens suprême le Seigneul'; an contrail'e,
'250 L>~pO(nLYPSE EXPLIQUÉE, N"365,
XXIV. 36, 37. Jean, XX. 19,21, 2G.-De plus; dans Morse:
Il Que te bénisse Jéhovah, et qu'il te garde! que (asse luire
Jéhovah ses (aces sur toi, et ait pitié de toi! qu'élcve Jéhovah
.s('s (aces sw' toi, et qu'il mette en toi la paix. Il - Nomb. VI.
26, 25, 26; - le Divin Vrai, d'où procèdent toute intelligence et
toute sagesse et avec lequel influe le Seigneur, est entendu par li que
fasse luire Jéhovah ,ses faces sm' toi; )l et la pl'Oteclion du Divin
"
Vrai contre les faux eSt entendue pal' li qu'il ait pitié de toi; )) le
Divin Bien, d'où procèdent tout amour et toute. charité et avec le
quel influe le Seigneur, est entendu par Ct qu'élève Jéhovah ses
faces SUI' toi; li et la protection du Divin Bien contre les maux, et
par suite le Ciel et la félicité élemelle, sont entendus par li qu'il
mette en toi la paix, )) car 100'sque les maux et les faux ont été éloi
gnés et n'infestent plus, le Seigneur influe avec la paix, dans la
quelle et pal' laquelle il yale Ciel et un plaisir qui remplit de béa
titude les intél'ieurs du mental, et pal' conséquent la joie céleste;
cette Bénédiction aussi a été expliquée ci-dessus, voir N° 360. La
même chose est signifiée par la Paix, dans David : (( Jéhovah bé
nira son peuple dans la paix, » - Ps, XXIX. H : - et dans
le Même: (( Qui nous mont rera du bien? É llive sur nous la
lumière de tes (aces, Jéhovah! Tu donnes lajoie dans mon
cœw' au sujet du teJnp.~ où lew' blé et leul' vin doux sont mul
tipliés; en paix à..ta (ois je me couche et je dors, car Toi,
Jéhovah, 'seul, en sécurité tu me (ais habiter. Il - Ps. IV. 7,
8, 9; - ici est dtCl'ite la Paix dont jouissent ceux qui SOllt en con
jonction avec le Seigneur par la réception du Divin Bien et du Divin
Vrai procédant de Lui, et il est signifié que c'est dans cette Paix et
par cette Paix qu'existe la joie céleste; le Divin Bien est entendu
par qui nous montrera du bien, )) et le Divin VI'ai pal' Il élè\'e sur
(t
/'
250 L' APOCALYPSE EXI)LlQUÉE. ~. 3G5,
pal' un enfant est signifié le bien, ici le Divin Bien, et que par un
fils est signifié le vrai, ici le Divin Vrai; il est dit ainsi, à cause du
mariage du bien et du vrai, qui est dans chacune des choses de la
Parole; et comme le Divin Bien et le Divin Vrai pl'ocèdent du Sei-
gneul', c'est pOUl' cela qu'il est appelé Prince de paix, et qu'il est
dit qu'à sa multiplication de principauté et de paix il n'y aura point
de fin; principauté se dit du Divin Vl'ai, et paix se dit du Divin
Bien conjoint au Divin Vrai; de là il est appelé Pl'ince de paix: que
le pl'ince se dise des Vrais, et qu'il signifie le principal vrai, on le
voit N°' lh82, 2089, 504!l et ci-dessus, N° 29; et que la paix se
dise de la conjonction du bien et du vrai, on le voit ci-dessus dans
cet Al'licle. Mais comme la paix est nommée dans un grand nombre
de passages de la Parole, et que l'explication doit être appliquée à
la chose dont elle se dit ou au sujet dont elle est l'attribut, et que
par suite il semble que sa signification soit dilfél'ente, je vais pOlir
cela même montl'el' sommairement ce que signifie la Paix, afin que
Vers. li. CHAPITIŒ SIXIÈME. 257
le mental ne soit point eOll'aIné en diveI'ses idées sm' ce point CI La
Il Paix est une béatitude du cœul' et de l'âme, qui lire son origine
Il de la conjonction du Seigneur avec le Ciel et avec l'Église, con
Il chez les hommes dans l'Église, c'est pOUl' cela que par la Paix
Il chez ceux qui y sont. Il Pal' là on peut avoir une idée de la signi
salut, Jéhovah! et tes préceptes j'ai fait, Il le salut, c'est la vie éter
nelle; Il point pOUl' eux d'achoppement Il signifie que pour eux il
n'y a point d'infestation par les maux et les faux. Dans Ésaïe: « J é
hovah! dispose la pai,7: pow' nous; car tOlites nos œUV1'es. tu
(les) as opérées pour nous. 1) - XXVl. 12; - comme la paix
vient de Jéhovah seul, c'cst-à-dil'e, du Seigneul' seul, et lorsqu'on
fait le bien d'apres Lui, c'est pour cela qu'il est dit: « Jéhovah!
dispose la paix pOUl' nous; cal' toutes nos œuvres, tu les as opérées
pOUl' nous, Il Dans le Même: (( Les Anges de paix pleurenl,amè
l'('I/Ienl; dévaslés Ollt été les sentiers",plus de passants par le
II, 17.
258 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 365.
cette conjonction se fait par l'amour, c'est pour cela qu'il est dit
Il apportel'Ia bonne nouvelle sur les montagnes, et dil'e à Sion; Il les
née; " donc par la paix il est signifié le Ciel et la vie éternelle pour
ceux qui ont été conjoints avec Lui; en effet, le genre humain n'au
rait pu en aucune manière être sauvé, si le SeigneuI' n'eftt pas re
mis toutes choses en ordre dans les enfers et dans les cieux, et glo
rifié en même'temps son Humain, ce qui a été fait par les Tentations
admises dans son Humain. ~ans Jérémie: l( Voici, Moi, je {erai
monter sur elle santé et guérison, et je les guérirai, et je leur
dévoilerai une santé de paix .et la vérité: toutes les nations
de la terre entendront tout le bien que je leur {erai, et elles
craindront et elles seront émues, à cause de tout le bien et de
toute la paix que je vais lui {aire. Il - XXXIII. 6, 9; - ces
choses aussi sont dites du Seigneur, en ce qu'il doit délivrer des
maux et des faux ceux qui sont en conjonction avec Lui; la déli
vrance des maux et des faux est signifiée par Il je ferai monter sur
elle santé et guérison, et je les guéril'ai, Il car êtl'e guéri spirituel
Vers. 4. CHAPITRE SIXIÈME. 263
lement, c'est être délivré des maux et des faux; et comme cela est
fait par le Seignem' au moyen des vl'ais, il est dit Il et je leur dé
voilerai une santé de paix et la vérité j Il pal' les nations de la terl'e
sont s~gnifiés ceux qui sont dans les maux et dans les faux; il est
dit d'eux Il elles craindront et elles seront émues à cause de tout le
bien et de toute la paix que je vais lui faire. )) Dans David: Il Il
rachètera en paix mon âme, afin qu'ils n'approchent point de
moi. 1) - Ps. LV. 19; - par racheter en paix mon âme, il est
signifié la salvation par la conjonction avec le Seigneur; et par afin
(1
dans les biens et par suite dans les vrais, et, en faisant abstraction
des personnes, les biens et les vl'ais; que ce soit là ce qui est en
tendu par les frères et les compagnons dans la Parole, on le voit
N° 10~90, et ci-dessus, N° 67; par la maison de Jéhovah notre
Dieu il est signifié l'Église dans laquelle sont les hiens et les vrais.
Dans le Même: le Loue, ô Jérusalem, Jélzot'ah! célèbre son
Nom, ô Sion! Lui qui place ta limite en paix; de la graisse
des froments il te r{/$sasie. 1) - Ps. CXLVII. 12, U; - pal'
Jérusalem et par Sion est entendue l'Église, par Jérusalem l'Église
quant aux vrais de la doctrine, et pal' Sion l'Église quant aux biens
de l'amolli'; pal'Ie Nom de Jéhovah, que Sion célébrCl'a, est signifié
le tout du culte d'apl'ès le bien de l'amouI'; Il qui place ta limite en
paix, Il signifie toutes IfS choses du Ciel et de l'Église, car la limite
signifie toutes ces choses, puisque dans la limite ou dans le demier
elles sont toutes dans le complexe, l)oir No' 636, 5897, 5239,
6651, 6665, 8603, 9211>'1 921.6, 9826, 9828, 9836, 9905,
100fJla, 10099, 10329, 10335, 1.0568; II de là graisse des fl'o
ments il te rassasie, » signifie de tout bien de l'amour et de la sa
gesse, car la graisse signifie le bien de l'amour, voir N°' 5963,
6609, 1. 003~ ; et le froment signifit~:'outes les choses qui viennent
du bien de l'amour, spécialement les vrais du Ciel, et par suite la
sagesse, N°' 39U, 7605, Dans le Même: Il Que te bénis,~e Jé
hovah de Sion, afin que tu voies le bien de Jérusalem tous les
jours de ta vie, afin que tu voies les fils de tes fils, la paix sur
Israël. » - Ps. CXXVIII. 5, 6; - ici, comme ci-dessus, par
Sion et par Jérusalem est signifiée l'Église quant aux biens de l'a
mour et quant aux vrais de la doctrine; s'il est dit Il que te bénisse
Jéhovah de Sion, » c'est afin que ce soit d'après le bien de l'amour,
cal' Sion signifie l'Église quant a11 bien de l'amolli'; et comme tout
Vers. Il. CHAPITRE SIXIÈME. 2155
bien et tout vrai de la doctrine procèdent de ce bien et existent par
ce bien, c'est de là qu'il est dit « afin que tu voies le hien de Jéru
salem, et les fils de tes fils; Il les ms des fils signifient les vrais de
la doctrine et leUl' multiplication à étel'nilé; comme toutes ces
choses viennent du Seignenr, et au moyen de la paix qui procède de
Lui, c'est pOUl' cela qu'il est conclu pal' « afin que tu voies la paix
sur Israêl ; Il Israêl signifie ceux chez lesquels il y a l'Église. Dans
le Méme : En Schalem est le Tabernacle de Dieu, et son Ha
c(
COté vous serez portés, et SUI' les genoux vous serez caressés; Il par
le côté est signifié l'amour spirituel, et par les genoux l'amoul' cé
leste; et par être pOl'té et être caressé, il est signifié la félicité éter
nelle d'après la conjonction: que la mamelle signifie l'amour spil'i
tuel, et qu'il en soit de même du cOté ou de la poitrine, on le voit
ci-dessus, N° 65; voir aussi, que les genoux signiftentl'amoUl' con
jugal et par suite l'amour céleste, dans les ARCANES CtLESTES,
No' 3021, 11280, 5050 à 5062 ; que la gloire signifie le Divin Vrai
et par suite l'intelligence et la sagesse, ci-dessus, N°' 33, 288, 345;
el que les nations signifient ceux qui sont dans le bien de l'amour,
et abstraction faite des pel'sonnes, les biens de l'amour, aussi ci
dessus, No' 1.75, 331; de là la gloire des nations signifie le vrai
réel qui procède du bien de l'amoUl', pal' conséquent la conjonction
de ce vrai et de ce bien. Dans le Même: «L'œuvre de Jéhovah
est la Paix, et le labeur de justice le repos et la sécurité po..,.
l'éternité; afin qu'habite mon peuple dans un h~bitacle de
Paix, et dans des tentes de sécurités, et dans des repoB tran
quilles. Il - XXXII. 1.7,18; - la paix est dite l'œuvre de Jé
hovah, parce qu'elle vientuniquemenl du Seigneur, et tout ce qui
existe pal' la paix venant du Seigneur chez ceux qui sont dans la
Vel's.4, CHAPITRE SIXIÈME. 26ï
conjonction avec le SeigneUl', est appel~ l'œuvre de Jéhovah; de là
il est dit (1 l'œuvre de Jéhovah esl la paix; li le labeur de justice si
gnifie le bien conjoint au vrai, dans ce bien est la paix, car dans la
Parole le labeO!' se dit du vrai, la justice se dit du bien, elle repos
se dit de la paix qui est dans le bien; la sécurité pour l'éternité si
gnifie qu'ainsi il n'y a ni infestation ni crainte des maux et des faux;
de là, on voit clairement ce qui est signifié par Il afin qu'habite mOll
peuple dans un habitacle de paix, et dans des tentes de sécurités,
el dans des repos tranquilles, )) à savoir, afin qu'ils soient dans le
Ciel, où est le Seigneur, et par suite dans le bien de l'amour et du..
culte, sans infestation par les enfers, et ainsi dans les plaisil's du
bien et dans les charmes du vrai; l'habitacle de paix est le Ciel où
est le Seigneur', les tentes de sécurités sont par suite les biens de
l'amour et ,du culte sans infestation par les'maux et les faux qui
proviennent de ('enfel', et les repos tranquilles sont les plaisirs du
bien et les chal'mes du vrai; que les tentes signifient les biens de
l'amour et du culte, on le voit, No' !J1h, 1102, 21h5, 2152, 3312,
!l391, 105h5. Dans le Même: Il Au lieu de t'airain je (erai
venir de l'or, et au lieu du (er je (eraivenir de "argent, et au
lieu des pierres, du (el'; et je ,'endrai tOTt gouvernement paix,
et tes exacteurs justice; on n'entendra plus violence dans
ta terre, dévastation ni (racture dans tes confins. )) - LX.
17, 18; - dans ce Chapill'e, il s'agit de l'avénement du Seigneur
ct du Nouveau Ciel et de la Nouvelle Église alors, et par ces paroles
il est entendu qu'ils sel'ont spil'ituels et non pas naturels comme
précédemment, à savoir, ceux qui seront conjoints au Seigneur par
le bien de l'amour, et qu'il n'y aul'a plus de dissidence'entl'e'l'homme
intel'lle ou spirituel et l'homme externe ou naturel; qu'ils seront,
spirituels et non pas natm'els comme pl'écédemment, cela est signifié
par (( au lieu de l'ail'ain je ferai venil' de 1'01', au lieu du fer de l'ar
gent, et au' lieu des pierres, du fer; )) l'ail'ain, le fer et les piel'fes
signifient.les naturels, et l'or, l'al'gent et le fel', qui les remplace
ront, signifient les spirituels, 1'01' le bien spirituel, l'argent le vrai
de ce bien, et le fel' le vl'ai spil'ituel-naturel; que le Seigneur lIè
gnera par le bien de l'amour, cela est signifié par (( je rendrai ton
gouvernement paix, et tes exacteurs justice; li le gouvernement 'si
gnifie le royaume, la paix le SeigneUl', et la justice le bien qui pro
'l'
268 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 36.i.
tll. XXIII. 12,13,18: Nomb. XV. 3,7, 13. XXV Ill. 6,8,
13. XXIX. 2,6, 8,13, 36; - par l'odeUl' de repos est signifiée
la perception de la paix.
366. En sorte qu'ils .~e tuassent les uns les autres, signifie
la falsification et i' extinction des vérités: on le voit pal' la si
gnification de tuer, en ce que c'est éteinùre les vrais, cal' dans la
Parole par tuel' il est signilié tuer spirituellement, ou tuer le spil'i
tuel de l'homme ou son âme, ce qui est éteindre les vl'ais; que ce
soit aussi falsifier, c'est parce que les vrais, quand ils sont falsifiés
sont aussi éteints; en effet, par la falsification l'entendement des
vrais est autl'e, et le vl'ai est le vrai pour chacun selon l'entende
ment qu'il en a; car l'amour et le principe, qui règnent dans
l'homme, attirent toutes choses à eux et se les appliquent et aussi
les vl'ais eux-mêmes, c'est pourquoi quand l'amour est mauvais ou
le principe faux, alors les vl'ais sont infectés pal' le mal de l'amour
ou par le faux du pl'incipe, et ainsi sont éteints: c'est donc cela
qui est signifié ici pal' Cl en sorte qu'ils se tuassent les uns les au
tres : II que cela ait lieu quand le bien n'est point chez l'homme, et
plus encol'e quand le bien n'est point dans la doctrine de son Église,
on le voit par ce qui précède, où il est dit Cl lorsqu'il eut ouver't le
second sceau, il sortit un Cheval roux, et à. celui qui était monté
dessus il lui fut donné d'enlever la paix de dessus la tel're; Il ce qui
signifie le second état ùe l'Église, lequel existe quand l'entendement
de la Parole a été entièrement perdu quant au bien; de là dans l'É
glise les dissidences, dont il vient d'être parlé; voir ci-dessus,
Nos 361, 3611, 365. Que l'entendement de la Pal'Ole, ou, ce qui est
la même chose, l'entendement du vl'ai, ait été entièl'ement perdu,
quand chez l'homme il n'y a point le bien, c'est-à-dil'e, quand il n'y
a point l'amour envel's le Seigneur ni la chm'itê à l'~gard du pro
chain, on le voit ci-dessus, N° 365 ; en effet, le bien chez l'homme,
ou, ce Qui est la même cbose, l'amour chez lui, est le feu de sa vie,
et le vrai chez lui ou la foi du vrai est la lumièl'e qui en pl'ovient;
c'est pourquoi, tel est le bien ou tel est l'amour chez lui, tel est le
vrai on telle est la foi du vrai chez lui; de là on peut voir que s'il
ya chez lui le mal ou un amour mauvais,.iI n'y a pas chez lui le
vl'ai ou la foi du vrai; en effet, la Illmièl'e qui SOl't de ce feu est telle
qu'est la lumièl'c pOUl' ceux qui sont dans l'enfcl'' c'est une lumièl'e
Vers. 4. CHAPITRE SIXIÈME 271
folle comme une lumière pr.oduile pal' des charbons embrasés; et
cette lumière, quand la lumière influe du Ciel, est changée en de
pures ténèbres: telle est aussi la lumière qui est appelée lueur natu
relle chez les méchants, quand ils raisonnent contre les choses de l'É
glise. Qu'ils falsifiel'aient les vrais, et pal' là les éteindraient, c'est
aussi-eequi est entendu par les paroles du SeigneuI' dans Matthieu:
I(Jésus dit aux disciples: Le frère livrera le frère, et le père
le fils, et se soulèveront les enfants contre les parelLts, et ils les
feront mourir. Il - X. 21 : - et dans Luc: Il Vous serez livrés
par parents, et pnr frères et cousins et amis, et ils en feront
mourir d'entre vous. Il - XXI. 16; - par parents, frèl'es, en
fants, cousins, amis, il n'est pas entendu ici des parents, des fl'ères~
des enfants, des cousins, des amis, ni par les disciples, des di~ci
pIes, mais il est entendu les biens et les vrais de l'Église, et les
maux et les faux, et il est signifié que les maux doivent étouffel' les
biens, et que les faux doivent éteindre les \'l'ais; que ces choses
soient signifiées pal' ces noms, on le voit daus les ARCANES CÉLES
TES, N° 10h90.
367. Et il lui l'ut donné une épée grande, signifie par les
faux: on le voit par la signification de l'Épée (machœra ou
gladius,) en ce que c'est le \'l'ai qui combat contl'e le faux, et dans
le sens opposé, le faux qui combat contre le vrai, et la destl'Uction,
ainsi qu'il a été dit ci-dessus, N° 131; ici, le faux qui combat contre
le vl'ai et qui le détruit, car il est dit précédemment II en sorte qu'ils
se tuassent les uns les autres, » ce qui signifie la falsification et l'ex
tinction des vél'ités. Dans la Parole, il est dit l'épée (gladius, ma
chœra et romphœa,) et pal' l'épée (gladius) il est signifié en gé
nél'al ce combat; par l'épée (machœra), le combat du vrai d'apl'ès
le hien, et du faux d'après le mal, et pal' l'épée (ro'rflphœa), le
combat du vl'ai d'après la doctrine contre le faux, et du faux d'a
pl'ès la doctl'ine contre le vl'ai; en effet, l'épée (machœra) appar
tient au bras, et l'épée (romphœa) est dite sOl'tir de la bouche,
comme dans Apoc. 1. 16. Il. 12-, 16. XIX. 1.5, 22.
368. Vel'S. 5, 6. Et"lorsqu'il eut ouvert le troisième sceau,
j'entendis le troisième. Animal qui disait: Viens et vois. Et
je vis, et voici un Cheval noir; et celui qui était monté dessus
avait une balance en sa main. Et j'entendis 1I11e roi:r: au mi
2ït L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 368,
une juste ordination, qui est faite par les vrais, on le voit dans Da
d"u bien et du vI'ai, qui est signifiée par Babel; en effet, Belthschassar
était roi dans Babel, et par le Roi dans la Parole il est signifié la
même chose qué par la nation même ou par le royaume même au
gent le vl'ai ; et pal' louer des dieux d'Ol', d'argent, d'airain, de fer,
"pal' conséquent le culte externe sans aucun culte interne, tel qu'il est
cbez ceux qui sont entendus par Babel; qu'il n'y ait absolument au
cune Église chez eux, parce qu'il n'y a rien du bien ni du vrai de l'É- "
glise, cela est signifié par l'écriture du Ciel, car pal' compté compté
est signifié l'examen quant au bien et quant au vrai; par pesé dans
la balance est signifiée l'estimation selon leur qualité et le jugement;
par divisé il est signifié la dispersion, l'extermination et la séparation
d'avec le bien et le vrai de l'Église, et par le royaume l'Église; de là
il est évident que pal' êtl'e pesé au trébuchet ou dans la balance il
,
est signifié l'estimation selon la qualité; que dh'iser sign ifie disperser,
exterminer et séparer d'avec le hien et le \Tai, on le voit Nosli!J2!J,
6360,6361, 9093; que le Royaume soit l'Église, c'est parce que
le Royaume du Seigneur eSllà oil il Ya l'Église; c'est pourquoi ceux
qui sont de l'Église sont appelés les fils du Royaume, - Mauh.
VIII. 1. 2; XIll. 38, - Dans ~~saïe : Cl Qui a me.ntré dans sa
l'ers. 5. CHAPITRE SIXIÈME. 281
poignée tes eaux, et les cieux à l'empan a compassé, et ren
{ermé dans un tiers de mesure la poussière de la terre, el pesé
au fléau les montagnes, et les collines il la balance? Il - XL.
12; - ici par les mesures sont décrites une juste ordinalion et une
juste estimalion de toutes choses dans le Ciel et dans l'Église selon
la qualité du bien et du vrai; les mesures ici sont la poignée, l'em
pan, le liel's, le fléau et la balance; par les eaux sont signifiés les
vrais, pal' les cieux les vrais et les biens intérieurs ou spirituels,
par la poussière de la terre les vl'ais et les biel)s extérieUl's ou na
turels, les uns et les autres appal'tenant au Ciel et à l'Église, pal'
les montagnes les biens de l'amour, par les collines les hiens de la
charité; et pesel', c'est estimer et melll'e en ordre selon la qualité; que
ces choses soient signifiées par ces paroles, personne ne peutie VOil'
que d'apl'ès la science des correspondances, Comme la juste esti
mation et le juste examen du bien et du vrai sont signifiés par les
mesures dans la Parole, c'est pour cela qu'il a été ordonné que les
mesures fussent justes, et qu'il n'y el1t aucune fraude en ce qui les
concerne; dans Moïse: Vous ne {erez point de perver.sité dans
(1
point profanes, et qu'ainsi ils n'étaient point damnés: par Ismaël sont
représentés ceux qui sont dans les vrais réels de l'Église, ce qui est
aussi signifié pal' la "ace royale de laquelle il était; ces Historiques
enveloppent de telles choses, car dans la Parole les Historiques ont
un sens interne tout aussi bien que les Prophétiques. Dans Moïse:
(1Jéhovah ton Dieu va te conduire'l,'ers une terre bonne, terre
de torrents d'eau, de fontaines et d'abîmes qui sortent de la
't'allée et de la montagne, terre de (roment et d'orge, et de
cep et de figuier, et de grenadier, terre d'olivier d' huile et
de miel. )) -- Deutér'. VlII. 7, 8 ; - ainsi est décrite la terre de
Canaan dans le sens de la lettre, mais dans le sens spirituel est dé
crite l'Église du Seignellr, puisque dans ce sens elle est signifiée
par la terre de Canaan; et tons les genres de bien et de vrai qui
appartiennent à l'Église sont recensés; elle est appelée terre de tor
rents d'eau, parce que les tOI'I'ents d'eau signifient les doctrinaux
du vrai; par les fontaines et les abîmes qui sortent de la vallée et
de la montagne sont signifiés les vrais intérieurs et extérieurs tirés
de la Parole, par les fontaines les vrais intérieUJ's, et par les ahîmes
les vrais extérieurs, ceux-ci sont dits sortir de la vallée parce que
la vallée signifie les inférieurs et les extél'ieurs où ils sont, et ceux
là sont dits sortir de la montagne pal'ce que la montagne signifie
les supérieurs et les intérieurs où ils sont; par (1 terre de froment
et d'orge, et de cep et de figuier, et de grenadier, l) il est signifié
l'Église quant au bren et au vrai de tout genf'e; le froment et l'orge
signifient le bien et le vrai d'ol'igine céleste, le cep et le figuier le
bien et le vrai d'origine spirituelle, et le grenadier les connaissances
du bien et du vrai; et par (1 terre d'olivier d'huile et de miel, )) il
est signifié l'Église quant au hien de l'amolli' et au plaisil' de ce
bien: celui.qui ignore le sens spirituel ùe la Parole ne pent s'em
Vers. 6. CHAPITRE SIXIÈME. 28ï
pêcher' de croil'e qu'il y a seulement dans ces paroles une descrip
tj(~n de la terre de Canaan, d'où il résultel'ait que la Parole serait
seulement naturelle et non pas spirituelle, et ceriendant la Parole
est parLout spirituelle dans son sein, et elle est spil'ituelle quand
par ces paroles il est entendu les spirituels qu'elles signifient, à sa
voir, les biens et les nais de tout genre: mais ce qui est signifié
cn particulier' par les torrents, les fontaines, les abîmes, la vallée,
la montagne, le cep, le figuier, le gl'enadiel', l'olivier, l'huile et le
miel, a été montré dans les ARCANES CÉLESTES; rapportel' toutes
ces significations set'ait tl'Op long, la plupart d'entre elles cepen
dant ont été montrées et seront montr'ées dans cette Explication SUl'
l'Apocalypse, on peut les consulter en leur lieu. Dans Job: ct Si
i' ai mangé (a (orce de la terre sans argent, et si}'ai (ait ren
dre l'dme de ses maitres, qu'au lieu de (roment sorte l'épine,
et au lieu de l'01'ge la vigne sau/'age. » - XXXI. 39, hO;
manger la force de la terre sans ar'gent, signifie s'approprier le bien
de l'Église sans le vl'ai, la tene est l'Église, et l'argent est le vrai;
et faire rendre l'âme signifie anéantir ainsi la vie spirituelle; (lqu'au
lieu du froment sorte l'épine, et au lieu de l'orge la vigne sauvage, »
signifie qu'au lieu du bien on ait le mal, et au lieu du vrai le faux;
le froment est le bien, l'épine le mal, l'orge le vrai, et là vigne sau
vage le faux; en effet, le bien ne peut être acquis que par les vrais,
Dans Ésaïe: lt Consommation et décision i' ai entendu de la
part du Seigneur J éhovih Sébaoth sur toute la ten'e, Est-ce
que tout le jour labourera le laboureur pour semer? ouvrira
t-il et her,';era-t-il sa terre? quand il en a ({piani les faces, ne
répand-il pas la vesce, et ne met-il pa.~ le froment mesuré, et
l'orge désignée, et l'épeautre déterminée? ainsi il l'instruit
pour le jugement, son Dieu qui !' enseigne, )) - XXVIII, 22,
2h, 25, 26; - pal' ces paroles dans le sens spirituel il est décrit
que l'Église chez la nation Juive et Ismélite a été entièrement dé
truite, et qu'i! ne sert de rien d'apprendre et de savoil' la Parole,
mais qu'ilfaut en appliquer le bien et le vrai à l'usage de la vie,
que de là et non d'ailleUl's vient l'intelligence procédant du Seigneur;
la destruction complète de l'Église chez cette nation est entendue
par (( consommation et décision j'ai entendu de la part du Seigneur'
Jéhovih Séhaoth Slll' toute la terre, ) la consommation et la déci
288 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 374.
l'ivraie et s'en alla, II signifie que chez les hommes naturels les faux
du mal in nuent de l'enfel' et sont reçus, car dormir' signifie vivre la
vie naturelle sans la vie spirituelle, voir ci-dessus, N° 187, et l'en
nemi signifie l'enfer, et l'ivraie les maux du faux; ce que signifient
les autres choses jusqu'à la fin, on peut le voir d'après ce qui a été
rapporté dans l'Opuscule DU JUGEMENT DERNIER, N° 70, car elles
em'eloppent les Arcanes qui y ont été exposés; ici, il sera dit seu
lement que par le Froment il est signifié le bien du vrai, et par suite'
ceux qui sont dans le bien pal' les vrais, et par l'ivraie le mal du
faux et pal' suite ceux qui sont dans le mal par Ie..c:; faux: que ces
choses aient été dites du Jugement Dernier, on le voit par ce qui
suit dans ce Chapitre, où il est dit : Cl Celui qui .~ème la bonne
,<;emence est le Fils de l'homme, le champ est le monde; la
semence, ce sont les fils du Royaume; l'ilJraie, ce sont les fils
du mauvais; l'ennemi est le diable, la moisson est la consom
mation du siècle. Il - Vel's, 37, 38, 39; - la consommation
dl) siècle est le dernier temps de l'Église quand se fait le jugement,
Par les passages de la Parole qui viennent d'être rapportés, on peut
292 L'APOCALYPSE EXPLIQUÊK N' 374,
d'après lesquelles existent ces biens; tels sont aussi les biens et les
vrais du sens littéral de la Parole: mais que par l'huile et pal' le
vin il soit signifié les biens intérieurs, qui appartiennent au sens
interne ou spirituel de la Parole, on peut le voir d'après leu'r signi
fication dalls la Parole, comme ce qui va suivl'e le prouvera. Qu'on
ne doive pas leUl' porter du dommage, c'est de peUl' qu'ils ne soient
pl'ofanés, cal' si on savait ces biens et ces vrais, et si on les cl'oyait,
el que dans la suite on les niât, ou encore, si l'on vivait en opposi
tion avec eux, alors ils seraient pl'ofanés; et-profanel'Ies biens et
les vrais intél'ieurs, c'est se conjoindre avec le Ciel et en même
Lemps avec l'enfel', ce qui est détruire entièrement la vie spirituelle;
car les biens et les vrais qui sont crus, demeurellt toujours, et pa
reillement les maux et les faux, qui, par la négation ou par la vie
opposée aux biens et aux vrais, ont pris leur place, de là l'ésulte
une conjonction du bien et du vrai qui appal'tiennent au Ciel avec
les maux et les faux qui appartiennent à l'enfer, lesquels ne peu
vent pas êtl'e séparés, mais peuvent êll'e déchiI'és, et quand ils
sont déchirés, tout ce qui appartient à la vie spirituelle est détruit;
de là vient que les profanateurs apl'ès la mort ne sont point des es
prits en forme humaine, comme les autl'es, mais sont purement
des phantaisies, et apparaissent à eux-mêmes voler çà et là sans
aucune pensée, et entin sont séparés d'avec les autres et jetés
dans l'enfer le plus profond; et comme ils n'apparaissent pas en
fOl'me humaine, comme les autres esprits, on ne dit plus en parlaiJt
d'eux Il celui-ci, li ou l( celle-là; li mais on dit l( cela, 1) c'est-à-dil'e,
ce qui n'est pas un homn.1e : SUI' la profanation du bien et du Hai
on peut voir de plus grands détails dans la DOCTRINE DE LA Nou
"ELLE .JÉRUSALEM, No' 169, 172. Comme un tel sort attend ceux
qul profanent les biens et les vrais intél'ieurs du Ciel et de l'Église,
c'est pour cela que le sens interne ou spirituel de la Parole, dans
lequel ces hlens et ces Hais sont contenus, n'a pas été ouvert aux
Juifs, Cal' s'il avait été ouvert, ils auraient profané; et c'est pour
cela qu'il n'a pas non plus été ouvert aux Chrétiens, cal' eux aussi,
s'il eOt été ouvert, auraient profané; c'est aussi pour 'cela que, aux
Cbrétiens comme aux Juifs, il a été caché qu'il y em quelque sens
interne ou spirituel de la Pal'ole dans le sens de la leUI'e, qui est
naturel; et alin qu'ils fussent ùans l'ignorance SUI' ce sens, il a ëlé
Vers. 6. CHAPITRE SIXIÈME. 205
pourvu à ce que la science des cOITespondances, qui était pour les
Anciens la science principale, fù.t perdue, de telle sorte qu'on igno
rât ahsolument ce que c'est que la Correspondance, et par suile ce
que c'est que le sens spÏl'ituel de la Parole; en effet, la Pm'ole a élé
écrite par de pures correspondances, c'est pourquoi sans la science
des correspondances on ne pouvait pas non plus savoir ce que c'é
lait que le sens interne: cela a été pourvu par le Seigneur, afin que
les biens et les vrais réels eux-mêmes, dans lesquels sont les Cieux
supérieurs, ne ~ussent point pl'ofanés. Si, au contraire, le sens in
teme ou spirituel de la Pal'Ole a été ouvert aujourd'hui, c'est parce
que le Jugement Dernier a été lel'miné, et que pal' suite toules
choses ont été l'emises en ordl'e dans les Cieux et dans les enfers,
et ainsi il peut être pourvu par le Seigneur à ce qu'il n'existe point
de profanations; que le sens intel'lle ou spirituel serait ouvert
après que le Jugement Dernier aurait été achevé, cela a été prédit
par le Seigneur dans l'Apocalypse; sur ce sujet, voir l'Opuscule
sur LÊ CHEVAL BLANC. Qu'on ne doive pas pOI'ter du dommage au
sens inlerne ou spirituel de la Parole, c'est aussi ce qui est signifié
en ce que les vêtements du Seigneur ont été divisés PaI' les soldats,
et non la tunique qui était sans couture depuis le haut tissue pal'
tout,- Jean, XIX, 23-, 2lJ;- en effet, pal' les Vêtements du Sei
gneur il est signifié la Parole, par les vêtements qui furent divisés,
la Parole dans la lettre, pal' la tunique la Parole dans le sens in
terne, et par les soldats ceux qui devaient combattre pOUl' les vrais
et les biens de l'Église; que les soldats signifient ceux-là, on le
voit ci-dessus, N° ôlJ f.; et que les vêtements dans la Parole signi
fient les vrais qui recouvrent le bien, et les vêtements du Seigneul'
le Divin Vrai, pal' conséquent la Parole, on le voit aussi ci-dessus,
No' 6lJ, 195. Que l'Huile signifie le bien de l'amour, on peUL pl'in
cipalement le \'oir par les Onctions chez les liIs d'Israël, ou dans
leur Église, lesquelles se faisaient avec l'Huile; en effet, Ioules les
choses de l'Église étaient inaugurées pal' le moyen de l'huile, et
100'squ'elles avaient été inaugurées, elles étaient appelees saintes,
par exemple, l'Autel et ses vases, la Tente de convention et taules
les choses qui y étaient; puis, ceux qui remplissaient les fonctions
du sacerdoce et leurs vêtements, el de plus les Prophètes, et enfin
les Rois: chacull peUl voil' que ce n'es\. pas l'Huile elle-même qui
:!U6 L' APOCALYPSE I~XPLlQm~E. N" 375.
sanctifie, mais que c'est ce qui est signifié par l'Huile, c'est-à·dire,
le bien de l'amour envel's le Seigneur d'après le Seigneur; c'est là
ce qui est signifié par l'Huile; c'est pourquoi, lorsque les choses ou
les personnes avaient été ointes, de ce moment même elles repré
sentaient, car l'Huile introduisait la représentation du Seigneur et
du bien de l'amour d'après Lui, puisque le bien de l'amour enve/'s
le SeigneUl' d'après le Seigneur est le saint même du Ciel et de
l'Église,_ cal' tout Divin influe par ce bien; c'est pourquoi les choses .
qui appartiennent au Ciel et à l'Église, et qui sont appelées spiri
tuelles, sont saintes en tant qu'elles tiennent de ce bien. La cause
de la représentation du saint par l'Huile est celle-ci: Le Seigneut'
Seul quant au Divin Humain est l'OINT DE JÉHO"AH, cal' en Lui
d'après la conception était le Divin Bien même du Divin Amour,
et d'après ce Divin Bien son Humain était le Divin Vrai même
quand il fut dans le monde, et ensuite pal' l'union avec le Divin
Même en Soi HIe fit aussi le Divin Bien du Divin Amour; et comme
toutes les choses qui étaient de l'Église représentaient les Divins
qui procèdent du Seigneur', et dans le sens suprême le Seigneur
Lui-Même, car l'ltglise instituée chez les fils d'Israël élait une
Église l'epl'ésentative, voilà pourquoi l'huile, qui signifiait le Divin
Bien du Divin Amour, était employée pour introduire les repré
sentations; et apl'ès que les choses ou les personnes avaient été
ointes, elles étaient considél'ées comme saintes, non pas que pal' là
il YefH en elles quelque sainteté, mais pal'ce que la saintet~ dans le
Ciel était représentée par là quand elles étaient dans le culte. Ces
choses ont été dites, afin qu'on sache que l'huile signifie le bien de
l'amour; mais pour que cela soit pins évident je vais ex poser chaque
chose en ordre, à savoir, que dans les temps Anciens on oignait
d'huile les 1Jierres dressées en statues: puis {Iussi, les armes
de guerre, comme écus et boucliers: et plu,~ tard l'Autel et
tous ses vases, et aussi la Tente de convention et toutes les
choses qui y étaient: et en outre, ceux qui remplissaient les
{onctions du sacerdoce et leurs habits : et all$si les pro
phètes : et enfin les rois, qui de lil étaient appelés oin.ts : qu'il
{ut aussi reçu pal' l'usage commun de s'oindre soi-mime, et
d'oindre les autres, pour témoigner l'allégresse du mental
(animUs) et la bielH.:cillnnce .: ct que de là il est L'Vident que
Vel's.6, CHAPITRE SIXIÈME, 2\:li
l'huile dans la Parole signifie le bien; l'huile de sainteté,
qu'on avait préparée pOUl' oindre les choses qui serviraient
pOU7' le culte dans l'Église, le Divin Bien du Di'vin Amour;
et l'huile ell général, le bien et le plaisir du bien. - PREMIt
RIMENT: On oignait d'huile les pierres dressées en statues:
on le voit dans le Livre de la Genèse: {l Et matin se leva Jacob
au matin, et il prit la Pierre qu'il avait posée pour son che
vet, et il la posa en statue, et il répandit de l'huile sur son
sommet; et il appela le nom de ce lieu Bétltel; et ii dit: Si
je f'etourne en paix vers la maison de mon père, cette Pierre
que j'ai posée en statue sera maison de Dieu. )l - XXVIII.
18, 1.9, 22; - si l'on oignait ainsi les piel'res, c'était I)arce que
par les piel'l'es étaient signifiés les vl'ais, et que ~ vl'ais san$ le
b~en n'ont p~i~~ vie spiritue.!!e, c'est-à-dil~e, la vie procédant <!u
Divin; mais quand les pierres avaient élé ointes d'huile, elles l'e
pl'ésentaient les vl'ais d'après le bien, et dans le sens suprême le
Divin Vrai pl'océdanl du Divin Bien du Seigneur, Qui de là a été
appelée la Pierre d'~sl'aël : les pierres elles-mêmes, après avoir' été
dressées, étaient appelées statues, et passaient pour saintes; de là
l'usage des statues chez les Anciens, et ensuite dans leul's Tem
pIes: comme alol'8 cette Pierre, dressée par Jacob d'une manière
représentalive, était sanctifiée, c'est pour cela que Jacob appela le
nom du lieu Bélhel, et dit que cette Piene était mai~on de Dieu;
Béthel signifie maison de Dieu, et la maison de Dieu signifie l'É
glise quant au bien, et dans le sens suprême le Seigneur' quant à
son Divin Humain, - Jean, II, 1.9, 20, 21, 22; - voir le l'este
expliqué dans les AncANEs CHLESTES ; de plus, là, il esl dit aussi,
que les slatuesavaient été dressées par les Anciens pOUl' signe,
pour témoin et pour cuIte, N° 3727; que d'abord elles avaient été
des limites saintes, N° 3727; qu'ensuite elles étaient devenues des
objets pour le culte, N° 4580; ce qu'elles signifiaient, N°' A580,
10643 ; que les pierl'es signifient les vl'ais, et la Piel'I'e d'Isl'aël le
SeigneuT quant au Divin VI'ai, N°' 6/i3, 1.298, 3720, 6A26, 8609,
9388, 9389, 10376; qu'on vel'sait de l'huile sur la Têle de la
stalue, ~u qu'on l'oignait, ce qui était faU afin d'introduil'e le l'e
pl'ésenlatif du vl'ai d'après le bien, et de l'employer ainsi pOUl' le
culte, N°s 3728, hOnO, SECûNI>t:!tIENT. On oignait les onnes de
298 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NU 375.
les faux, et les dominateUl's sont les maux qui pl'oviennent de l'en
fer, contre lesquels a combattu le Seigneur quanù il était dans le
Monde, et qu'il a vaincus et subjugués; l'Oint de Jéhovah est le
Seigneur quant au Divin Humain., d'après lequel il a combattu;
Sion, la montagne de sainteté, sur laquelle il est dit Oint pour Roi,
est le Royaume céleste qui est dans le bien de l'amour; ce Royaume
est ('intime du Ciel et l'intime ùe l'Église. Dans le Méme : « J'ai
trOltl'é David mon serviteur, de ['Huile de ma sainteté je ['ai
oint. 1) - Ps. LXXXIX. 21; - là, par David est entendu le
SeigneUl', comme aussi ailleurs; voir ci-dessus, N° 205; l'huile de
sainteté, dont Jéhova,lll'a oint, est le Divin Bien du Divin AmoUl';
que ce soit le Seigneur qui est entendu dans ce passage par David,
cela est évident d'après ce qui le précède et ce qui le suit, cal' il est
dit: «En vision tu as parlé de ton saint: Je poserai dans la mer
Sa main, et dans les fleuves Sa droite; il M'appellel'a : Mon Pèl'e;
et même Moi, Premier-né je l'établirai, élevé sur les Rois de la
tene; je poserai pOUl' l'éternité sa semence, et son trOne comme
les jOUl's des cieux. 1) Vers. 20, 26 à 30; - outre plusieurs
--,-
19, 20; -'-':"là aussi par l'Oint de Jéhovah est entendu le SeigneUl',
car là il s'agit de l'attaque du Divin Vrai par les faux et par les
maux, ce qui est signifié pal'(( sur les montagnes ils nous ont pour~
suivis, et dans le désert ils nous ont dressé des embûches; )1 le
souille des narines est la vie céleste elle-même qui procède du sei
gneur, N° 9818. D'après ces explications, on peut maintenant sa
voir poul'quoi c'était un si grand sacl'ilége de blesser l'Oint de Jé
hovah, ainsi qu'on le voit aussi d'après la Parole; par exemple,
dans le Livre 1 de Samuel: Il pavid dit: Que par J éhO'l.'ah ce
,çoit loin de moi, que je {asse cette chose à mon Seigneur, à
l'Oint de J élwvah, et queje mette ma main sur lui, Cal' l' Oint
de J éhOTah, lui, (il est).1) - XXIV. 7, 11; - et ailleurs: Il Da
vid dit à Abischai : iVe le détruis point; car qui est-ce qui
mettra la main sur l' Oillt de Jéhovah, et sera. innocent? 11
XXVI. 9; - dans le Livre. II de Samuël : Il Dœvid dit ù celui
qui lui anait dit avoù' tué Sa.ül : Ton sang (soit) sur ta tete,
parce que tu as dit: J'ai tué l'Oint de J éhOTah, Il - 1. 16;
- et ailleurs: « Abischai dit: Est-ce que pour cela Schiméi
ne sera pas tué, puisqu'il a maudit l'Oint de Jéhovah? l l
XIX. 22; -"que Schiméi ait été tué pour cela même par l'ordl'c
de Salomon, on le voit,- 1 Rois, II. 36 à h6. - SEPTIÈMEMENT.
Il était reçu par l'usage commun de s'oindre soi-même, et
d'oindre les autres, pour témoigner l'allégresse du mental
(animus) et la bienveillance: on le voit pal' les passages sui
vants; dans Amos: (( Qui boivent t't large.ç coupes de vin, et
s'éloignent trVec les prémices des huiles, mais sur la fi'acture
de Joseph ne sont point affectés de douleur. » - VI. 6.
Dans Michée: Il Tu rouleras l'olive, mais tu ne t'oindras point
d' huile. Il - VI. 15; - pOUl' tu ne SeI'as p,oint dans l'allégl'esse.
Dans Moïse: Il Des oliviers tu auras dans toute ta frontière.
mai,ç d' huile tu ne t'oindras POÙlt. II - Deutél', XXVIII. hO;
- pareillement. Dans Ésaïe: (( Pour leur donner une tiare ~u
lieu de cendre, une huile de joie au Neu du deuil. )1 - LXI.
3. -Dans David: (( Ton Dieu t'a oint d'une huile d'allégresse
plu,ç que tes f'ompagnons. »- Ps. XLV. 8. - Dans le M~me:
(( Tu élèrera..~ comme (celle) d'une licorne ma corne, ct je
ricillirai dans dl' l'!tuile {miche. Il - Ps. XCII. 11. - Dans le
Vel's. 6. CHAPITRE SIXIÈME. 305
Meme: cc Le vin réjouit le cœur de l' homme, pour égayer les
faces d'huile. 1) - Ps. CIV. 15. - Dans Luc: cc.Jésus dit à
Simon: J e .~uis entré dans ta maison, et d'huile ma téte tu
u' as pas oint; mais elle, de par{um elle a oint mes pieds. 1)
VII. lJô. - Dans Matthieu : cc Toi, quand tu Jeûnes, oins ta
t~te et lave ta (ace, afin qu'il ne parai.çse pas aux hommes
que tu jeûnes. ) - VI. 17 ; - jefinel' signifie être dans le deuil,
puisque dans le deuil on jeû.nait, et pal'ce qu'alol's on cessait de té
moignel' de l'allégresse; c'est pour cela qu'alors on avait coutume
de ne pas s'oindre d'huile, comme dans Daniel: Il Moi Danielje
fus dans le deuil trois semaines; de pain de désirs je ne man
geai point, et ni chair ni vin ne vinrent à ma bouche, ei oi
gnant je ne {us point oint jusqu'à ce que (ussent accomplies
les trois ,~emaines de jours. 1) -X. 3. - D'apl'ès ces passages
il est évident qu'il avait été reçu pal' l'usage commun de s'oindre
soi-même et d'oindl'e les autres d'huile, non d'huile de sainteté
dont étaient oints les Prêtres, Jes Rois, l'Autel et Je Tabernacle,
mais d'huile commune; et cela, pal'ce que celle Huile signifiait la
galté et le bonheur qui appartiennent au bien de l'amour; mais
J'Huile de sainteté signifiait le Divin Bien, il est dit de cette huile:
(1 Sur chair d'homme elle ne sera point v~rsée, et dans sa
qualité vous n'en (erez poin t comme elle; saint ce sera pour
vous: c.elui qui en aura composé comme elle, ou qui en aura
mis sur un autre, sera retranc.lté de ses peuples. 1) - Exod.
XXX. 32, 33,38. -HUITIÈMEMENT. De là il est évident, que
l'Hui/edans la Parole signifie le Bien; l'Huile de sainteté,
qui avait été préparée pour oindre les choses qui serviraient
pour le culte dans l'Église, le Divin Bien du Divin AmoUl';
et l'Huile en général, le Bien et le plaisù' du bien: on peut
\
charité à l'égard du prochain, et par les lampes les vl'ais qui sont
appelés vrais de la foi; de là on peut voil' ce qui est entendu par
ces paroles dans le sens spirituel, à savoir, que ceux qui connais
sent les vrais d'apl'ès la Parole ou d'après la doctrine de l'Église,
et qui ne sont pas dans le bien de l'amour et de la charité, c'est-à
dire, qui ne vivent pas selon ces vrais, sont les viel'ges qui n'ont
pas d'huile dans leurs lampes, et qui par conséquent ne sont pas
admises dans le Ciel; n'l~is que ceux qui sont dans le bien de l'a
mour et· de la chal'Hé, et par suite dans [es vrais d'après la Parole
ou d'apl'ès la doctrine de l'Église, sont les vierges qui ont de l'huile
dans leurs lampes et sont reçues dans le Ciel; par là on voit clai
rement pourquoi celles-ci saut dites prudentes, et celles-là insensées.
Comme l'Huile signifiait le bien de l'amour et de la charité, et le
Vin le vrai, c'est pour cela que «( le Seigneur dit du Samari
tain, qui en voyageant vit darts le chemin l'homme blessé par
des voleurs: Il versa de l'huile et du vin dans ses bte.çsures,
et ensuite il le mit sur sa propre monture; il le conduisit dans
une hôtellerie, et dit qu'on eût soin de lui. Il - Luc, X. 33,
3h, 35; - ces choses dans le sens spitituel sont perçues ainsi:
par le Samaritain il est entendu les nations qui étaient dans le bien
de la charité à l'égal'd du prochain; par l'homme blessé par des
voleurs, sont entendus ceux qui saut infestés par les infernaux, car
ceux-ci sont des voleurs, parce qu'ils blessent et tuent la vie spiri
tuelle de l'homme; par l'huile et le vin qu'il versa dans ses bles
sures, il est entendu les spirituels qui guérissent l'homl.l]e, par
l'huile le bien et par le vin le vrai; par (1 il le mit sur sa propre
mOllture, )1 il est signifié qu'il fit cela selon sail intelligence autant
qu'il pouvait, car le cheval signifie l'intellectuel, il en est de même
de la montnre; (1 il le conduisit dans une bOtellerie, et dit qu'on eOt
soin de lui,)l signifie vel's ceux qui, ayant été instruits dans la Doc
trine de l'Église d'après la Parole, peuvenlle guéi'ir mieux que lui
qui est encore 9ans l'ignorance: ces paroles sont ainsi cQr})pl'i~es
dans le Ci~l; d'apl'ès elles, il est encore évident que le Seigneur,
quand il était dans le Monde, a parlé pal' de pures cOl'I'espondances,
ainsi pOUl' le Monde et pMI' le Ciel eri même temps, Cônime l'Huile
signiliait le bien de ('amour et de la charité, et que ce bien guéi'~t
ceux qui sont spirituellement malades, c'est pour cela qu'il est dit
Vers. 6. CHAPITRE SIXIÈME. 313
des Disciples du SeigneUl' « qu'ils oignaient d'huile beaucoup
de malades, elles guérissaient. 1) - Marc, VI. 13.-En outre,
quant à ce qui est spécialement signifié par l'Huile préparée pour
les lampes, et pal' l'Huile préparée pour les Onctions, on le voit ex·
pliqué dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 9i78 à 9789, et 10250
à 10288. D'après tout ce qui a été dit, on peut maintenant voÏ!'
que par l'Huile il est signifié le bien céleste et le bien spirituel, ou
le bien de l'amour envers le Seigneur et le bien dé la charité à l'é
gard du prochain, par l'Huile d'onction le bien de l'amoul' envers
le SeigneUI' d'après le Seigneur, et par l'Huile des lampes le bien
de la charité à l'égal'd du prochain d'après le Seigneur.
3iG. Jusqu'ici il a été montré que l'Huile signifie le bien cé
leste, qui est le bien de l'amoUl' envers le Seigneur; maintenant il
faut anssi montrer que le Vin signifie le bien spirituel, qui est le
bien de la charité à l'égard du prochain et le bien de la foi; et
comme dans son essence ce bien est le vl'ai, c'est pour cela que
dans l'explication commune il a été dit que par « l'Huile et le Vin ne
gâte point, » il est signifié qu'on ne doit point pOl'lel' de dommage
au sens interne ou spirituel de la Pal'ole, ni quant au bien, ni quant
au vrai, ou, ce qui est la même chose, qu'on ne doit pas, portel' de
dommage aux biens et aux nais qui sont dans le sens interne ou
spirituel de la Parole: si dans son essence le bien de la chal'ité ou
le bien de la foi est le vl'ai, c'est parce que ce bien est implanté pal'
le SeigneUl' dans la pal'tie intellectuelle de l'homme au moyen des
vrais qui sont appelés vrais de la foi, et que quand l'homme y COIl
forme sa vie ces vmis deviennent alors des hiens, car la nouvelle
volonté est formée par les vrais dans cette partie, et tout ce qui
procède de la volonté est appelé bien; cette volonté est aussi une
même chose avec la conscience, et la conscience est la conscience
du vrai, pal'ce qu'elle est formée pal' les vrais de tout genre, qui
sont tirés de la doctrine de l'Église et du sens de la lettre de la Pa
l'ole; mais sur ce sujet on peut voir plus de détails dans la Doc
TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, NO'130 à 138; et là, d'après
les Arcanes Célestes, NO! 139 à 1ll1; de là vient donc que par
le Vin est signifié le vrai. En ouUe, il y a les biens et les nais in
tel'Oes et les biens et les vrais extel'Oes, les hiens et les vrais in
ternes sont signifiés par l'Huile et le Vin, qui ne doivent pas être
3ta L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 376.
gâtés, et les biens et les vrais externes sont signifiés par le fl'oment
et l'orge; les biens et les vrais extel'nes sont ceux qui sont dans Je
sens, de la lettre de la Parole, et les hiens et les vrais internes ceux
qui sont dans le sens interne ou spirituel de la Parole; ou les biens
et les vrais externes sont tels que ceux des Anges dans les Cieux
inférieurs, à savaii', dans les derniers du Ciel, et les biens et les
vrais internes sont tels que ceux des Anges dans les Cieux supé
rieurs, à savoir, dans le troisième et dans le second; ceux-ci sont
les biens mêmes réels et les vrais mêmes l'éels, mais ceux-là sont
des biens et des vl'ais parce qu'ils correspondent, ainsi ils sont des
correspondances; les biens et les vrais internes ont uue communi
cation immédi?te avec les Anges du Ciel, mais les biens et les VJ'ais
externes ont une communication non pas immédiate mais médiate
pal' les correspondances, De là vient que les Juifs, parce qu'ils
étaient seulement dans le sens de la lettre et non dans la connais
sance SUl' la signification des choses dans le sens spirituel, n'ont
pu portel' dommage au sens spirituel ni quant au bien ni quant au
vrai, pal' conséquent ni aux biens l'éels ni aux vJ'ais réels: il en est
de même de l'Église Chl'étienne d'aujourd'hui, elle n'a pu portel'
dommage ni aux biens l'éels ni aux vrais réels qui sont dans le sens
spirituel de la Parole, cal' elle a ignoré ce sens, el pal' cela même
elle a ignol'é aussi les hiens réels et les vrais Eéels. Si le sens spi
rituel de la Parole n'a pas été découvert aux Chrétiens, c'est parce
que les biens réels et les Vl'ais réels, tels qu'ils sont dans les Cieux
~upérieurs, sont cachés dans le sens spirituel de la Parole, et que tant
que ces biens et ces vrais n'ont point été perçus ni connus, ce sens non
plus n'a pas pu être ouvert, car ils n'ont pas pu être vus: si les biens
réels et les vrais réels n'ont été ni pel'çus ni connus dans les Églises
Chrétiennes, c'est parce que ces Églises ont été divisées en général
en Église Pontificale et Église Évangélique, et que dans l'tglise
Pontificale les vl'ais sont entièrement ignorés, parce que ceux qui
sont-dans celte Église dérendent non de la Pal'ole, ainsi non du
Seigneur, qui est la Parole, c'est-à-dil'e, le Divin Vrai, mais du
Pontife, de la bouche duquel il sort à peine Quelque chose qui ne
vienne pas de l'amoul' de commander, et cet amour pl'ovient de l'e~
fer, aussi est-ce pOUl' cela que chez eux il est à peine un seul Vl'ai
qui soit de l'Église; dans les Églises Évangéllques la foi seule a été
Vers. 6, CHAPITRE SIXIÈME. 315
prise pour moyen essentiel de salut, et par là le bien de l'amour et
de la charité a été rejelé comme non-essentiel, et là où le bien est
rejeté, il ne peut pas non plus y avoil' aucun vrai qui en lui-même
soit ~e_~.rai ; en effet, tout vl'ai yient du bien, car le Seigneur intIue
dans le bien de l'homme, et par le bien l'illustre et donne la lumière
pour qu'il pel'/loive les vrais; c'est pourquoi sans celte lumière,
qui est la vie spirituelle même de l'homme, il n'y a point le vl'ai ;
quoiqu'il l'elentisse comme vrai parce qu'il est tiré de la Parole,
c'est un Vl'ai falsifié par les idées que l'homme en a, car de la foi
sépal'ée de la charité, ou des vl'ais sans le bien, il ne résulte pas
autre chose: de là vient donc que le sens spirituel de la Pal'ole n'a
pas pu êlre ouvert aux Églises Chréliennes, cal' s'il eût été ouverl,
elles l'auraient falsifié et perverli par des idées provenant d'illu
liions, et pal' conséquent elles l'auraient profané; de là vient aussi
que jamais qui que ce soit, même désol'mais, n'esl admis dans le
sens spirituel de la Parole, à moins qu'il ne soiL dans les vl'ais réels
d'après le bien; el nul ne peut être dans les vl'ais réels d'après lé
bien, à moins qu'il ne l'econnaisse de cœur le Seigneur seul pOUl' Dieu
du Ciel el de la terre, car de Lui pl'Ocède tout bien et par suite tout
vrai. Si le sens spiriluel de la Parole a été ouvelt aujourd'hui, et
si avec ce sens les vtais réels el les biens réels ont été dévoilés,
c'est parce que le Jugement Derniel' a élé tel'miné par le Seigneur,
et qu'ainsi toules choses dans les Cieux et dans les enfers ont été
.remises dans l'ordre, et que pal' là le S~iglJeUl' peut pOUl'voil' à ce
qu'il ne soit porté aucun dommage aux vrais et aux biens 1'~ls
qui sont dans le sens Spil'iluel de la Parole, ce qu'il ne pouvait pas
aupal'avant; 1)oir dans l'Opuscule du JUGEMENT DERNIER, N° 73.
Que le Vin signifie le bien spirituel, ou le bien de la chal'ité et le
bien de la foi, qui dans son essence est le vrai, on peut le voir par
les passages suivanls dans la Parole; dans Ésaïe: Quiconque Cl
(1
sonL ces choses qui sont entendues, c'est pour cela qu'il est dit d'ls
l'alH, « je les plantel'ai sur leur terre. 1) Dans Moïse: « Il attache
au cep 1
son dnon, et au cep excellent le fils de son ânesse; il
lave dans le vin son vêtement, et dans le sang des raisins son
manteau: rouge d'yeux pal' le vin, et blanc de dents par le
lait. Il-Gen. XLIX. H, 12;-ces paroles sont dans le Prophé
tique d'Israêlle père SUI' Jehudah, pal'Iequel, là, il est entendu non
pas Jehudah mais le Seigneur quant au Royaume Céleste; par le vin
et par le sang des raisins il est entendu le Divin Vrai; ce que signi
fient les autl'Cs choses, et que le vin signifie le Divin Vrlli, parce qu'il
s'agit du Seigneur, on le voit dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 6375
à 6381. Dans le Même: (dacob apporta de la venaison il/sac 'Son
père, et il mangea; et il lui app01·ta du vin, et il but; et /sac
le bénit, en disant: Dieu te donnera de la rosée du Ciel, et des
graisses de la terre, et abondance de blé et de moût. Il - Gen.
XXVII. 25,27,28, 37;-ceuxqui ne savent pasque laPal'ole dans
chaque chose est spirituelle peuvent croire qu'ici pal' Isac il est en
tendu Isac, et pal' Jacob, Jacob, et qu'ainsi par les graisses de la telTe,
le blé et le moflt, il n'esL pas signifié d'autres choses plus élevées;
mais là pal' Isac était représenté le Seigneur, et par Jacob l'Église,
ainsi pal' les graisses de la terre les Célestes qui appartienne,nt au
bien de l'amour, et par le blé et le moflt tout bien et tout vrai de
l'Église; mais on peut voir aussi ces paroles expliquées da~s les
ARCANES CÉLESTES, N°' 3570, 3579, 3580, Dans le Méme : « Si
vous écoutez mes préceptes, je donnerai ù votre terre en son
temps la pluie du matin et du soir, et tu recueilleras ton blé,
et ton moût, et ton huile. Il - Deutér. XI. 13, 1h; - ces bé
nédictions de la telTe étaient promises aux fils d'Israël, s'ils écou
taient et faisaient les préceptes de Jéhovah; ils les obtenaient aussi,
eL cela, parce que chez eux l'Église était représentative, et que les
choses dites et commandées pal' Jéhovah correspondaienL aux spi
rituelles, ainsi ces bénédictions de ~a telTe COl'fespondaient aux bé
nédictions du Ciel; les bénédictions du Ciel, auxquelles corres
pondent les bénédictions de la terl'e, se l'éfèl'ent toutes aux choses
qui appartiennent au bien de l'amolli' et au vrai de la foi; c'est
pourquoi par la pluie du matin et du soir, sont signifiées ces béné
dictions, car par la pluie est spécialement signiUé le Divin Vrai qui
Vers, 6, CHAPITHE SIXIÈME. 3'19
influe du Ciel, et d'après lequel naissent, croissent et sont produites
toutes les choses de l'Église et du Ciel chez l'homme; c'est pour-
quoi par le blé, le moû.l el l'huile qu'ils l'ecueillel'ont, il est signifié
tout bien et tout vrai de l'homme externe et de l'homme inlerne.
Dans le Même: Ainsi habita j sraël en sécurité, solitaire
(1
avec eux; mais pal' « brisée sel'a la ville vide, l) il est signilié que
la doctrine du faux sera détruite, la ville est la doctrine et le vide
est le faux; et par Il fermée sera toute maison en sorte que personne
n'y entre, 1) il est signifié qu'il n'y aura plus ni bien ni sagesse
chez l'homme, ce qui alTive quand il n'y a pas le vrai mais le faux.
Dans Amos : « Qui boivent il larges coupes de vin, et s'oignent
avec les prémices des huiles, et sur la fracture de .Joseph ne
sont point affecté,ç de douleur. li -VI. 6; - pal' ces paroles, et
pal' celles qui précèdent dans ce Chapitre, sont décrits ccux qui sont
dans le culte exlel'Oe sans l'interne, tels qu'ont été autl'efois et sont
aujoUl'd'hui les Juifs; les coupes de vin, dans lesquelles ils boivent,
sont les extel'Des du vrai ùont se compose le culle; et les prémices
des huiles, dont ils s'oignent, sonlles exlel'Oes du bien dont se com
pose aussi le culte; Joseph signifie l'interne ou le spirituel de l'É
glise; ne pas être affecté de doulelll' sur la fractlll'e de Joseph, c'est
n'être en rien affecté de ce que ce spirituel périt: _que le culte ex
terne sans l'inlel'lle soit un culte nul, on le voit, Nos 1094, H75,
7i2h; voir aussi, que chez les Juifs il y a eu autrefois et il y a
aujourd'hui un culte ,ex terne sans culte interne, Nos 1200, 31lJ7,
M70, 8871; que Joseph signifie l'Église spirituelle, et pal' suite
aussi le s,Pirituel de l'Église, N°s 3969, 3971, 4669, 6!l17. Dans
Zacharie: « Puissante je rendrai la maison de J ehudah, et la
maison de Joseph je sauv6rai; de là ils seront comme le puis
sant Éphraïm, et dtms l'allégl'esse sera leul' cœur comme par
le vin. )1 - X. 6, 7; - pal' la maison de Jehudah est signifiée
l'Église célesle du SeigneUl', et pal' la maison de Joseph l'Église
spirituelle. du Seigneur; et par l'endl'e puissantes leurs maisons il
est signifié multiplier chez eux les vrais qui procèdent du bien, car
loule puissance appartient au vrai d'après le bien; de là il est dit
qu'ils sel'ont comme le puissant Éphraïm, pal' Éphraïm est signilié
l'enténdement du vrai d'après le bien, ainsi il est dit puissant d'a
pl'ès la multiplication de ce vrai; le plaisir céleste qui en pl'ovient
est signifié par « dans l'allégresse sera leur cœur' comme par le
ViII, li le vill est le vrai d'après le bien d'où provient ee plaisir:
que toute puissance soit aux vrais d'après le bien, on le voit dans
le Traité DU CIET. ET DE L'ENFER, N°s 228 à 233; et aussi ci
dessus, N°' 209, 333 : que Jehudall dans la Parole signifie le
Vers. 6. CHAPITRE SlXlÈAŒ. 32f)
falsifié, car la jeune fille est le bien de l'Église, et le vin est le vrai
falsifié. Comme le Vin signifiait le vrai de l'Église, qui procède du
bien, c'est pour cela qu'il a été ordonné d'offrit' aussi sur l'Autel
avec les Sacrifices une Minchahet une Libation, et la Minchah était
le pain et la Libation le vin, par lesquels était signifié le culte du
Seigneur d'après le bien de l'amour, et d'apl'ès les \'l'ais qui pro
cèdent de ce bien, car c'est d'après ce bien et ces vrais qu'existe
tout culte: quant à la quantité de Vin dans les libations pour les
divérs Sacrifices, 'Voir Exod. XXIX. liO, lii. Lél'it. XXIII. 13,
18. Nomb. VI. 1, 2, 3, li, 15, 17. XV. li, 5, 6, 'l, 10, 2!J.
XXVIII. 7, 8, 9, 10, 2li, 31. XXIX. 6, 11, 16, 19, 22, 25,
27, 28, 31, M, 38, 39; et en outre Gen. XXXV. U: - de là
on voit clairement ce qui est signifié .dans Joël: Retranchées
(t
que les faces chez les Anges sont les formes de leurs affections,
dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, NOl 47, b.57, b.59, !J81,
552, 553. La même chose est signifiée par pâlir, dans Ésale :
(1 Désormais honteU.7; ne sera point Jacob, et désormais ses
tendus ceux qui sont de l'Église; pal' Cl ses faces ne pâliront pas, 1)
il est entendu qu'ils seront non pas dans les maux ni dans les faux,
mais dans les biens et dans les vrais. Si la pâleur signifie l'absence
et la privation de la vie spirituelle, ce qui arrive quand il y a non
pas le bien nile vrai mais le mal et le faul, c'est parce que, quand
l'homme est privé de la chaleur vitale, il pâlit et devient une image
de la mort, ce qui a lieu dans de très-gl'andes terreurs, de même
que lorsqu'il meurt; mais quand il meurt spirituellement, sa face
devient ou rouge comme un feu de charbon, ou pale comme un ca
davre; tels apparaissent les esprits infel'naux dans la lumière du
Ciel.
382. Et celui qui était monté dessu8, signifie la Parole:
on le voit d'après ce qui a été dit et montré ci-dessus, N° 373; s'il
est dit qu'il avait nom la mort, ce n'est pas que la Parole en elle
même soit la mort, mais elle l'est devant ceux qui sont dans les
maux et par suite dans les faux, car ceux-ci ne voient et .ne per
çoivent en elle rien du vrai ni rien du bien, ainsi rien de la vie spi
rituelle; c'est pourquoi, selon l'apparence et .la pet'ception devant
ceux qui sont tels, le nom de celui qui était monté sur le Cheval
pâle est appelé la mort; en effet, la Parole apparatt à chacun selon
la qualité qu'il a, comme . . ie à ceux qui sont dans le bien et dans
le vrai, mais comme mort il ceux qui sont dans les maux et dans les
faux: il en est de même du SeigneUl', qui est la Parole, il appa
l'aU aussi Lui-Même il chacun selon la qualité de celui-ci, comme
~u et lumière vivifiant et réjouissant il cenx qui sont dans le bien
et pal' suite dans les vrais, mais comme feu consumant et comme
obscul'ité il ceux qui sont dans le mal et pal' suite dans les faux,
voir N°s 93h f., 1861 f., 6832, 8814, 8819, 948b., 10551 :
c'est même pOUl' cela qU'à ceux qui sont dans le mal et par suite
dans les faux, il semble que le Seigneur se met en colèl'e, qu'il pu
nit, condamne et jette dans l'enfel', 10l'sque cependant jamais il ne
se met en colère, ne punit, ne condamne ni ne jette en enfer, mais
Vers. 8, CHAPITRE SIXIÈME. 3U
il sauve en tant que l'homme s'approche, cal' il est le Bien même
et le Vl'ai même, il est Lui-Même l'Amour, et il est Lui-Méme la
Miséricorde; il en est de même ici, en ce qu'il est dit que celui qui
était monté -SUI' le Cheval pâle avait nom la mort; pOUl' le reste,
voir sur ce sujet dans l'Article ci-dessus cité, N° 3ï3.
383. Avait nom la mort, et l'en(er suivait après lui, si
gnifie la damnation éternelle: on le voit pal' la signification du
nom, en ce qu'il est la qualité de la chose, comme ci-dessus,
N°' 102, 1.68, ici la qualité de la Parole chez ceux qui sont dans
les maux. et pal' suite dans les f~ux; pal' la significalion de la mort,
en ce qu'elle est la damnation, comme aussi ci-dessus, N° 186,
car la mort spirituelle n'est pas autre chose; et pal' la signification
de l'en(er, en ce que c'est le mal et pal' suite le faux, puisque l'en
fer est dans le mal et dans le faux et provient du "mal et du faux:
et, de plus, par l'enfer il est signifié la même chose que par la mort,
à sa,;oir, la damnation, mais parce qu'ici il est dit l'un et l'autre,
et qu'ainsi l'enfer est distingué de la mort, pal' l'enfer est signifiée
la damnalion éternelle, car ceux qui viennent dans l'eufel' y de
meurent à éternité, aussi est-ce pOUl' cela qu'il est dit, Il et l'enfer
suivait après lui, » cal' suivre après lui signifie y demeUl'er, à sa
voir, dans la damnation à éternité. D'après ces considérations, on
" peut voir que pal' Il avait nom la mOlt, et l'enfer suivait après lui, ))
il est signifié la damnation étel'Oelle.
38ft. Et il leur (ut donné pouvoir de tuer sur la quatrüme
partie de ta terre, signifie la privation totale de tout bien et
de tout vrai d'après la Parole, et de là dans la doctrine de
leur Église, tirée de la Parole: on le voit par la signification
du pouvoir, en ce que c'est l'effet, puisque pouvoir c'est effectuer;
pal' la signification de tuer ou de melll'e à mort, en ce que c'est
priver entièrement du bien et du vrai, comme ci-dessus, N° 366 ;
par la signification de la quatrième partie, en ce que c'est tout
bien et pàr suite tout Vl'aï, ainsi qu'il va être montl'é ; et pal' la si
gnification de la terre, en ce qu'elle est l'Église et tout ce qui ap
partient à l'Église, comme ci-dessus, N°' 29, 30ft; et puisque l'É
glise est Église d'apl'ès la doctrine qu'elle possède, et d'après la
vie selon celle doctrine, et que toute doctrine de l'Église doit êtl'ü
tirée de la Parole, de là aussi la tetTe signitie la doctrine de l'É
3/12 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'iV 38f/;
l'l'ais; d'après cela on voit c1ail'ement ce qui est signifié paru voiCi,
mes serviteurs mangeront, mais vous, vous aurez faim; mes ser
viteurs boiront, mais vous, vous aurez soif; )l que ceux-là auront
la félicité éternelle, et ceux-ci l'infélicité éternelle, cela est signifié
pm' Cl voici, mes serviteurs se réjouiront, mais vous, vous serez
confus. Dans Jérémie: Il Pal' l'épée, par la (amine et par la
peste, Moi,je les consumerai. Je :dilS cependant: Ah! Sei
gneur J éllOlJih! voici, les proplzetelS leur disent : Vous ne
verrez point l'épée, et de (amine point il n'y aura parmi
vous: c'e,çt pourquoi, ainsi a dit Jéhovah contre les prophètes
qui prophétisent en mon nom, quoique je ne les aie pas en
voyés, et eux cependant disent: Épée ni (amine il n'y aura
point dans ceUe terre: Par l'épée et par la (amine seront
consumés ces prophètes-là; le peuple, ceux auxquels ils pro
phétisent, seront jetés dans les 'rues de Jérusalem, et personne
pour les ènsevelir. II - XIV. 12, 1.3, 15, 1.6; - pal' l'épée, la
famine et la peste, il esCsignifié privation de vrai et de bien et par
suite privation de vie spirituelle par les faux et les maux, pal' l'épée
privation de vrai par les faux, par la famine privation de bien par
les maux, et par la peste pl'Ïvation de vie spirituelle; pal' les pro
phètes sont entendus ceux qui enseignent les vrais de la doctrine,
et dans un sens abstrait les doctrinaux du V1'ai, d'où l'on voit clai
rement ce qui est signifié par toutes ces par61es, à savoiI., que ceux
qui enseignent la doctrine du faux et du mal périront par les choses
que signifient l'épée et la famille; par Cl ils seront jetés oalls les l'ues
de Jél'usalem, et personne pour les ensevelir, )l il est signifié que
ceux qui on~ l'eçu d'eux celte doctrine ont été séparés de tout vrai
de l'Église et ont été damnés; les rues de Jél'usalem sont les vl'ais ,
de l'Église; y être jeté, c'est être séparé de ces vrais; et ne pas être
enseveli, c'est êU'e damné. Les mêmes choses sont signifiées pal'
l'épée, la famine et la peste dans les passages qui suivent, à savoir,
par l'épée pri\'alion de \'l'ai par les faux, par la famine privation de
bien pal' les maux, et par la peste consomption et pal' suite priva
tion de vie spirituelle; dans Jérémie: Par l'épée et par III (a
(1
mine ils seront consumés, en sorte que leur cadavre soit pour
nourriture à l'oiseau des cieux et Il la bête de la terre. ) l
XVI. Il; - le cadavre pour nOUl'l'itlll'e il l'oiseau des cieux, si-:
Vers. 8. CHAPlTHE SIXIJ~ME. 369
gnifie la damnation par les faux, et pour noul'fiture il la bête de la
teJ'l'e, la damnation pal' les maux. 'Dans le Même: (Ifls ont renié
JéholJOh, quand ils ont dit: Non pm Lui; et sur nous ne 'vien-
dra point de mal; et ni épée, ni t'amine nous ne verrons. ) -
V. 12; - dans le Même: Voici, Moi, je vais {aire la visite
(c
sur eux, les jeunes gens mourront par l'épée, leurs fils et
leurs filles mourront pm- la (amine. ) - XI. 22; - dans le
Même: « Livre leurs fils à la {amine, et {ais les s'écouler par
la main de l'épée, en sorte que leurs épouses det'iennent pri-
vées d'en{ants et veuves, et que leurs hommes soient tué.ç par
la mort, leurs jeunes gens frappés par l'épée dans la guerre.))
- XVIII. 21; - dans le Même: Cl J'enverrai sur eux l'épée,
la {amine et la peste, et je les rendrai comme des figue.ç âcres,
qui ne se peuvent manger il cause de la nzauvaùe qualité, et
je poursuivrai aprés eux par l'épée, par la (amine et par la
peste. ) -XXIX. 17, 18;- dans le Méme: « J'enverrai sur eu;x
l'épée, la t'amine et la peste, jusqu'à ce qu'ils soient consumés
de dessus la terre, que j'ai donnée ù eux et il leurs, pères. ))
- XXIV. 10; --,- dans le Même: Moi, je proclame contre
(c
sont les faux du culte qui ell provient,et maudire c'est détestel',
Dans les Lamentations: Il Éleve t'ers le Seignew' tes mains sur
l'âme de tes petits enfants, qui ont défailli par la famine Il
la tUe de toutes les rues. ))·-11. 19; -la lamentation sur ceux
qui doivent être instruits dans les connaissances du bien et du vl'ai,
par lesquelles ils auront la vie spirituelle, est décrite pal' Il élève
vel's le Seignem' tes mains sur l'âme de tes petits enfants; » et le
manque de ces connaissances est décrit pal' Il ils ont défailli pal' la
famine à la tête de toutes les rues, )) la famine est le manque, les
rues sont les vrais de la doctrine, défaillir à la tête des rues, c'est
ne pas en avoir. Dans le même Livre: Il Des esclaves ont do
miné sur nous, et personne pour nous délivrer de leurs mains;
au péril de nos âmes nous nous pl'oeurons notre pain ù cause
de l'épée du désert; nos peaux comme un {our ont été noir
cies à cause des tempêtes de la (amine. » - V. 8, 9, 10;
pal' les esclaves qui ont dominé, et personne pour délivrer de lem's
mains, sont signifiés les maux de la vie et les faux de la doctrine,
en général les amours mauvais et les principes faux; Il au péril de
nos âmes nous nous procurons notre pain à cause de l'épée du dé
sert, » signifie qu'il n'y a pas le bien d'où procède la vie spirituelle
même à cause du faux qui règne partout; le pain est le bien d'où
procède la vie spil'ituelle, l'épée est le faux qui détruit, et le désert,
dest où il n'y a pas le bien parce qu'i1-n'y a pas le vrai, car tout hien
chez l'homme est fm'mé par les Hais; c'est pourquoi, là où sont les
faux et non les vl'ais il n'y a pas le bien; « nos peaux comme un
four ont été noircies à cause des tempêtes de la famine, signifie
l)
que l'homme naturel est dans son amour mauvais à cause du man
que de connaissances du bien et du vl'ai; la peau, d'après la cor
respondance avec le Très-Gl'and Homme ou le Ciel, signifie l'homme
naturel, être noirci comme un four signifie êtl'e dans son mal d'a
11I'ès les faux, et les tempêtes de la famine signifient le manque ab
solu de connaissances du bien et du vrai. Dans Luc: 1\ Malheur
Vers. 8. CHAPITllE SIXIÈME. 3û5
à vous qui êtes rassasiés! parce que vous aurez, faim. Il - VI.
25 ; - dans la Parole, par ceux qui sont ('assasiés il est entendu
ceux qui ont [a Parole où sont tOUles les connàissances du bien et
du vl'ai, et par avoir faim il est entendu êl('e dans le manque de
ces connaissances, et aussi en 8tl'e privé. Dans Job: (1 Heureux
l' homme que Dieu châtie t ne l'ejette donc pas la discipline
de Schaddaï; dans la famine il te rachètera de la mort, el
dans la guerre, des mains de l'épée. II - V. i 7, 20; - il s'a
git de ceux qui sont dans les tentations; les tentations sont signi
fiées pal' (1 celui que Dieu châtie, Il et pal' « la discipline de Schad
daï; par Schaddaï il est signifié aussi les tentations, la délivrance
1)
qu'ils sel'ont vainqueurs quand ils sel'ont tentés pal' les maux; et
pal' Il dans les joUl's de famine ils sel'ont rassasiés, ) il est signifié
qu'ils seront sustentés par les vrais, quand ils seront tentés et in
festés par les faux; le temps du mal et les jours de famine signi
fient les étals des tentations, et les tentations viennent des maux et
des faux. Dans le Livre 1 de Samuël : Il Les arcs des puissants
ont été brisés, et ('eux qui étaient abattus ont été ceints de
lO1'ce ;.les ra..~sasiés pour du pain se sont loués, et les affamés
ont cessé de l'etre, tellement que la stérile en a en(anté sept,
et celle qui m'ait de nombreux en(ants a dé(ailli. II - II. !J,
[) ; - par les rassasiés qui se sont loués pour du pain, et pal' les
affamés qui ont cessé de l'être, sonl signifiés cenx qui veulent et
désirent, les biens et les vrais; le reste a été expliqué ci-dessus,
l'oir N~' 257 et 357, Dans Ésaïe: Il L'insensé prononce la (0
lie, et son cœur (ait l'iniquité, pour l'aire i' hypocrisie, et pour
prononcer co"ntre Jéhovah l'erreur, pour épuiser l'âme affa
mée, et (aire manquer la boisson de l'altéré, Il - XXXII. 6;
- ici est appelé insensé celui qui est dans les faux et dans les maux
d'après l'amour de soi, conséquemment d'apl'ès la propre intelli
gence; les faux sont entendus par la folie qu'il prononce, et les
maux pal' l'illiquité que son cœul' fait; les maux qu'il prononce
contre les biens sont entendus par l'hYPocl'isie qu'il fait, et les faux
qu'il prononce contre les vl'ais sont entendus par l'eneur qu'il pl'O
nonce contre Jéhovah; que ce soit pour persuader et pour per'dre
ceux qui désirent les biens et les vl'ais, cela est entendu pal' « pour
épuisel' l'âme affamée, et faire manquer la boisson de l'altéré; Il
l'âme affamée, ce sont ceux qui désirent les piens, et l'âme altérée
de boisson, cenx qui désirent les vrais. Dans le Même: Il Si tu
prodigues à faffamé ton âme, et que l'âme affligée tu rassa
sies, elle se lëvera dans les ténèbres, tn lumière; et ton obscu
/'l'té (sera) comme le midi. Il - LVlIl.-1 0; - par ces paroles est
décrite la charité à l'égard du prochain, ici à l'égard de ceux qui
sont dans l'ignorance, et en même temps dans le désir de savoir les
vrais, et dans la douleur à cause des faux qui se sont emparés d'eux,
et il est signifié que chez ceux qui sont dans celte charité les faux
sont dissipés et les nais brillent et resplendissent; la charité a l'é
gal'd de eelIX qui sont dans l'ignorance, et en même temps dans le
Vel's.8. CHAPITRE SIXIÈME. 35~
thanie, Jésus eut faim, et voyant de loin lin figuier qui avait
des feuilles, il vint (voil') si peut-être il y trouverait quelque
chose; mais y étant venu, il n'y trouva rien sinon des feuilles,
car ce n'était l'as saison de figues; c'est pourquoi il lui dit:
Que de toi jamais personne ne mange de fruit; et le matin,
comme les disciples passaient, ils m'rcnt le figuier desséché à
partir de,ç racines, Il - XI. 12, 13, H, 20. Matth, XXI, 19,
20; - celui qui ne sait pas que toutes les expl'essions de la Pa
role contiennent un sens spirituel, peut croire que le Seigneur a
fait cela au figuiel' par indignation, pal'ce qu'il avait faim; mais ici
par le figuier il est entendu non pas un figuier, mais l'Église quant
au bien naturel, spécialement l'Église Juive; pal' «( Jésus, voyant
de loin un figuier qui avait des feuilles, vint voil' si peut-être il y
trouvel'ait quelque chose; mais y étant venu, il n'y trouva rien si
non des fenilles, ) il est signifié qu'il n'y avait da~s cette Église
aucun bien naturel, parce qu'il n'y avait rien de Spil'ituel, mais
seulement quelques vrais d'après le sens de la lettre de la' Parole,
par' les feuilles sont 6ignifiés les vrais d'après le sens de la lettre de
la Parole; par li que de toi jamais personne ne mange de fmit, ) et
par (1 le figuier desséché à partir des racines, )lil est signifié que
chez cette nation il ne doit jamais exister aucun bien naturel ap
partenant à l'Église, parce que les Juifs sont dans des faux épais
et dans des amours mauvais; il est dit aussi (1 ce n'était pas
saison de figues, l) et pal' là il est entendu que l'Église n'avait pas
encore été commencée; que le commencement de la nouvelle Église .
soit entendu par le Oglliel', on le voit clairement pal' les paroles du
Seigneur dans Matthieu, - Chapt XXIV. 32, 33; dans Marc,
XllI. 28, 29; et dans Luc, XXI. 28, 29, 30, 31; - d'après
ces explications on peut voir ce que signifie avoir faim dans ce pas
sage: que le figuier signifie le bien natul'el apparten~nt à l'Église,
on le voit, Nos 21ï, !l231, 5113; et que les feuilles signifient les
vrais de l'homme naturel, on le voit ci-dessus, N° 109. Que le Sei
gneur ait eu soif, on le lit dans Jean: Cl Comme Jésus savait que
toutes cho,yCS étaient déjà consommées, afin que fût accomplie
362 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 386.
l'épée il est signifié le faux qui détruit le vrai, par la famine la p"i
vation de connaissances du vrai et du bien, par la mOI'tl'extinclion
de la vie spirituelle, d'où il résulte que par les Mtes de la terre
sont signifiés les maux de la vie, puisque ces maux règnent quand
la vie spiI'i1uelle a été éteinte; en effet, là où il n'y a point la vie
spirituelle, il y a la vie purement naturelle, et celle vie sans la vie
spirituelle est remplie pal' les cupidités pl'ovenant de l'amour de soi
et ,du monde, ainsi elle est infernale; c'est pourquoi cette vie est
celle qui est entendue par la bête mauvaise. De plus, quant à ce
qui concerne celle vie mauvai~e, qui est signifiée par la bête mau
vaise, elle existe également chez ceux qui ont une vie mOl'ale bonne,
s'il n'y a pas en eux la vie spÎl'ituelle; car ils font le bien et disent
le nai, et ils exercent la sincél'ité et la justice, mais seulement à
cause de la réputation, des honneUl's, des profits et des lois, ainsi
à cause de l'apparence afin d'imitel' les spirituels; mais intérieure
ment ils ne veulent rien du bien et ne pensent rien du vl'ai, et ils
l'ient de la sincél'ité et de la justice à moins que leurs iutérêts ne
soient en cause, its sont donc intérieurement infernaux; c'est même
ce qui est manifesté chez eux quand ils deviennent esprits, ce qui
anive aussitôt apl'ès la mOlt; alOl's, quand ces tiens externes, dont
il vient d'être parlé, leur sont ôtés, ils se précipitent sans frein dans
les maux de tout geme; il en est autrement de ceux qui ont eu une
vie morale bonne provenant d'une ol'igine spirituelle; mais sur ce
sujet on peut voir plus de détails dans le Tl'aité DU CIEL ET DE
L'ENFER, No' !J8!J, 529, 530, ~3t, 53ft; et ci-dessus, N° 182 :
ces choses ont été dites, afin qu'on sache ce qui est entendu pal' vie
mauvaise, à savoir, que c'est non pas la vie externe, qui concerne
le corps et est pour te monde où sont les hommes, monde appelé
naturel, mais la vie interne qui concerne l'esprit et est pour le
monde où sont les anges, monde appelé spil'jtuel; en effet, quant au
COI'PS, aux gestes et au langage l'homme est dans le monde natu
rel, mais quant à l'esprit, à savoil', quant li la pensée et à l'affec
tion il est dans le monde spirituel; cal' de même que la vue du.
COl'pS a une extension dans le monde natnrel et s'y porte de tous
côtés, de même la vue de l'esprit, qui est la pensée d'après l'affec
tion, a une extension dans le monde spirituel et s'y porte de tous
cOtés: que cela soit ainsi, peu de personnes le savent, et pal' suite
Vers. 8. CHAPITRE SIXlltME. 365
on s'imagine que pensel' mal et vouloir mal ne fait rien, pourvu
qu'on ne fasse pas mal et qu'on ne dise pas mal; mais toujoUl's
est-il que tOULe pensée et toule volonté affectent l'esprit de l'homme
et constituent sa vie apl'ès la mOI't. Que les bêtes mauvaises signi
fient les cupiditps et pal' suite les faussetés qui ont pOUl' origiue les
amours de soi et du monde, lesquelles dévastent toutes les choses
de l'Église chez l'homme, et qu'aussi dans le sens opposé les bêtes
signifient les affections du vrai qui vivifient toutes les choses de l'É
glise, on peut le voir pal' les passages suivàuls dans la Parole; dans
Jérémie: «( Allez, assemblez toute b~te du champ, renez pour
manger; plusieurs bergers ont détruit ma vigne, ils ont foulé
mon champ, ils ont réduit le champ de mon désir en désert
de solitude. l l - XII.. 9, 10; - là, il s'agit de la vastation de
l'Église quant à ses vrais et quant à ses biens, la vastatioll est dé
crite en ce que les bergers ont détruit la vigne du Seigneur et ont
foulé son champ; pal' les bergers sont entendus ceux qui enseignent
les vrais et pal' eux conduisent au bien de la vie, ici ceux qui en
seignent les faux et par eux conduisent au mal de la vie; par la
vigne est entendue l'Église quant au \'l'ai, et pal' le champ l'Église
quant au bien; la vastation de l'ltglise est entendue en ce qu'ils ont
détruit et foulé, et en ce qu'ils ont réduit le champ en désel'l de so
litude; et comme les cupidités et les faussetés, qui ont pour origine
l'amour de soi et du monde, la dévastent, il est dit, « allez, assem
blez tonte bête du champ, venez ponr manger; )) toute bête du champ
signifie les faussetés et les cupidités qui ont cette origine, et mangiw
signifie dévaster et consuiner ; que par la bêle du champ il ne soit
pas entendu une bête du champ, cela est évident, cal' il est dit que
des bergel's ont détruit la vigne et foulé le champ, et pal' [es ber
gers sont entendus les bergers de l'Église, et non des bergers de
troupeau. Dans David: « C'est pourquoi le sanglier de la forêt
foule ton cep, et la bête des champs le broute. 1) - Ps. LXXX.
14 ; - par le cep ici il est signifié la même chose que pal' la vigne
ci-dessus, à savoir, l'Église quant au vrai, laquelle est appelée l'É
glise spirituelle; sa vastation par les cupidités , et par les faussetés
de l'homme naturel séparé de l'homm8 spirituel, est entendue par
« le sanglier de la forêt le foule; 1) le sangliel' de la forêt signifie les
cupidités mauvaises de l'homme naturel, et la bête deg champs les
3M UAPOCALYPSE EXPLIQuÉE. J\"a88,
glise; en effet, il n'est pas entendu d'autres faux ni d'autres maux que
ceux qui sont dans l'Église: que les oiseaux signifient les pensées,
les idées et les l'aisonnements dans l'un et l'autre sens avec variété
selon les genres et les espèces, on le voit, N°s i76, 7iS, 866, 988,
991,321.9, 51.lJ9, 7ltl11.. Dans le Même: l( Je te laisserai cums
le désert, toi et tout poisson deus fleuves; sur les faces du
champ tu tomberas, tu ne seras point recueilli et tu ne seras
point rassemblé; à la bete de la terre et à l'oiseau du cielje
t'ai donné en pâture. II - XXIX. 5. XXXII. 4; - ces pamies
aussi ont été dites de Pharaon et de "Égypte, par lesquels est si
gnifié l'homme naturel séparé de l'homme spirituel; cet homme,
ainsi séparé, est dans de purs faux et de purs maux, car alors il est
sans la lumière du Ciel, de laquelle provient toute intelligence; c'est
pourquoi pal' Il je te laisserai dans le désert, 1) il est signifié sans les
vrais et sans les biens; pal' le poisson de ses fleuves, il est signifié
le scientifique sensuel, voir ci-dessus, N° 342 ; par sur les faces
(1
par les faux et tous les biens I)al' les maux; l'oiseau des cieux, ici
aussi, ce sont les pensées du faux, et les bêtes de la terre sont les
affections du mal qui en pl'oviennent. Dans le Même: «( Ne donne
pas à la bOte l'tlme de ta tourterelle; la vie de tes malheu
reux n'oublie pas pour toujours, 11- Ps. LXXIV. 19; - pal'
la tourterelle il est signifié le bien spirituel, pal' conséquent aussi
ceux qui sont dans ce bien, et par la hête il est signifié le faux
du mal désirant détruire, par conséquent aussi ceux qui sont dans
le faux du mal et désirent détruire; pal' là on voit clairement ce
qui est signifié par « ne donne pas à la bête l'âme de ta tourterelle; 1)
par les malheureux sont entendus ceux qui sont infestés par les
faux, et qui pal' suite sont dans l'anxiété et attendent la délivrance.
Dans Ézéchiel : « Les brebis o~t élé dispersüs sans berger, et·
elles sont devenues la ptlture de toute bite du champ, et elles
ont été dispersées. Il - XXXIV, 5, 8; - par ces paroles il est
signifié que les biens de la charité ont été détl'uits par les faux, et
entièrement consumés par les maux de tout genre dérivés de ces
faux; la bête du champ, ce sont Les maux de la vie qui ont pour
origine les faux de la doctrine; pal' les bl'ebis, dans la Parole, sont
entendus ceux qui sont dans le bien de la charité, mais comme le
sens spirituel l'éel est abstrait des personlles, par les brebis sont si
gnifiés les biens de la chal'ité; parles bel'gel's sont signiOés cepx
qui pal' les vrais conduisent au bien, et par ahstl'action les Vl'ais
mêmes pal' lesquels il yale bien, c'est pOUl'quoi li sans bel'ger "
signifie non le vrai par lequel il yale bien, par conséquent le faux;
par devenir la pâture il est signifié être consumé, de même que par
être dévoré quand il s'agit des bêtes; par la bête du champ sont
signifiés les maux d'après les faux, Dans Job: (cHeureux l'homme
que Dieu chdlie! dans la (amine il te rachètera de la mort,
el dans la guerre, des mains de /'épée; de la dévastation et
de la (amine tu te rirlU, et de la bOte de la terre tu n'auras
pas crainte, Il - V. 17, 20, 22; - ces choses ont êt'ë dites des
tentations; (c heureux l'homme que Dieu châtie, Il signifie qui est
tenté; li dans la famine il le rachètera de la mOI't, )1 signifie la dé
livl'ance des maux quand il est tenté par le malique et la non-per
ception du bien; «( dans la guerre, des mains de l'épée, » signifie
la délivl'ance des faux quand il est tenté par le manque et le non
Vers, 8, CHAPITRE SIXIÈME. 373
entendement du vrai, la guerre est la tentation; Il de la dévastation
et de la famine tu te riras, Il signifie qu'il n'y aura pas pour lui
manque de bien; Cl et de la bête de la terre tu n'auras pas crainte, »
signifie que pour lui il n'y aura pas le faux. Dans Ézéchiel: Il Ainsi
tu leur diras: Ceux qui (s~nt) dans les lieux dévastés, par
'~lJpée mourront; et celui qui (est) sur les faces du champ, à
la bete je le donnerai à dévorer; et ceux qui (sont) dans les
forteresses et dans les cavernes, par la peste mourront; car Je
J'éduirai la terre en désolation et en dévastation. Il -XXXIII.
27, 28; - ici, il s'agit de la désolation de tout vrai et de la dé
vastation de tout hien dans l'Église, ainsi qu'il est, même dit, Cl je
réduirai la terre en désolalion et en dévastation, Il la terre signifie
l'Église; Il ceux qui sont dans les lieux dévastés, par l'épée moul'
ront, Il signifie que ceux qui sont dans les scientifiques périront pal'
les faux, car les scientifiques de l'homme naturel sans la lumière
pl'océdant de l'homme spirituel sont entendus ici par les lieux dé
vastés; Cl celui qui est sur les faces du champ, à la bête je le don
nerai à dévol'er, Il signifie que ceux qui sont dans les connaissances
d'après la Parole périt'ont par les maux du faux, les faces du champ
sont les choses qui appartiennent à l'Église, ici les connaissances
d'après la Pal'ole, la bête est le mal du faux; Cl ceux qui sont dans
les forteresses et dans les cavel'Des, par la peste mourront, li signifie
que ceux qui se sont confirmés dans les faux et dans les maux d'a
près la Parole, e~ ceux qui s'y sont confirmés d'après les scientifi
ques, périront absolument d"après les maux et les faux; les forte
resses sont les confirmations d'apl'ès la Parole, et les cavernes les
con fi l'mations d'apl'ès les scientifiques: que ces choses soient si
gnifiées par ces pal'oles, on ne peutie voir que d'après la sél'ie dans
le sens interne; car, ainsi qu'il a été dit, il s'agit de la complète
vastation de l'Église. Dans le Même: Il J'enverrai sur vous fa
mine et bete mauvaise, et je te priverai d'enfants, et la peste
et le sang passeront au travers de toi, et l'épée i'aménerai
sur toi. Il - V. 17;, - dans le Même : Il Quandi'aurai envoyé
sur la terre la famine, et i' en retrancherai homme et bête;
quand J'aurai fait passer la bete mauvaise par la terre, et
qu'elle l'ailra privée d'enfants, pour qu'elle devienne une dé
solation, au point que personne n'y passe à cause de la bête;
:176 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 388.
sont signifiés les vl'ais du bien de tout genre: q!le de telles choses
soient signifiées pal' ces pal'oles, cela est évident d'apl'ès leur signi
fication dans le sens intel'lle, et d'après la Parole dans le Ciel, où
la Pal'ole est spil'ituelle parce qu'elle est pOUl' les Anges qui sont
spir'ituels; que la Parole soit aussi dans les Cieux, et là selon
le sens interne, on le voit dans le Tl'aité DU CIEL ET DE L'EN
FER, No' 259, 260, 261. Dans le Même: Il Une pluie de bfen
veillances tu (ais dégoutter, ô Dieu! ton héritage en sou(
(rance tu le raffermiras; ton animal (fera) y habitera. )1
Ps. LXVIIl. 1.0,1.1;- là aussi la Mte ou l'animal ((era) signifie
celix qui sont dans les affections ùu vrai et du bien, ou par abstl'ac
lion ces affections elles-mêmes; cal' pal' ùne pluie de bienveillances,
que Dieu fait dégouller, il est signifié le Divin Vl'ai procédant,du
Divin Bien; pal' l'héritage en soufthnce, que Dieu l'affermil'a, est
signifiée l'Église qui est dans le Divin Vl'ai quant à la Doctrine et
quant à la "ie; l'héritage est l'Église où il y a ce vrai et ce bien, il
est dit en soufl~rance, d'après le désir de faire le bien; Il l'animal y
babitel'a, à savoir, dans l'héritage ou l'Église, signifie que les af
1)
sacrifice que Moije sacrifie pour vous, sacrifice grand sur les
montagnes d'Israël, afin que vous man'tfiez de la chair et que
vous buviez du sang; chair de forts vous mangerez, et sang
des princes de la terre vous boirez, et vous mangerez de la
graisse à satiété et boirez du sang jusqu'à l'ivresse, de mon
sacrifice que je sacrifierai pour vous; et t'Ous serez rassasiés,
sur ma table, de cheval et de char, et de fort et de tout
homme de guerre: ainsi je donnerai ma gloire parmi les na
tions. 1 ) - XXXIX. li, 18, HJ, 20,21.; - que ces choses aient
été dites de l'Église qui devait être instaUl'ée par le Seigneur chez
les nations, cela est évident d'après chacune des particularités; c'est
pourquoi par l'oiseau de toute aile et par tout animal du champ,
qui doivent s'assembler et êll'e invités au sacrifice, sont signifiés
tous ceux qui sont dans l'affection du vl'ai et du bien; car par la
chail' qu'ils doivent mangel' est signifié le bien de l'amour, et pal'
le sang qu'ils doivent boit'e est signifié le vrai d'apl'ès ce bien, et
par le sacrifice le culte même d'après ce bien et ce vrai; mais ce
passage a été expliqué plus amplement ci-dessus, voir N° 329. Par
fois dans la Pal'ole il est dit la Mte (fera) et la bête (bestia), par
fois seulement la bête (fera) ou seulement la bête (bestia), et par
fois la bête (fera) de.la tel'fe ou la bête (fera) du champ; et quand
il est dit la bête (fera) et la bête (bestia), alol's il est signifié l'af
fection ou l'amour du f?ux et du mal, par la l+ête (fera) l'affection
ou l'amour du faux, et par la bête (bestia) l'affection ou l'amOlli'
du mal, ou bien dans le sens opposé pal' la bête (fera) l'affec
tion ou l'amour du \'rai, et par la bête (bestia) l'affection ou l'a
mour du bien: quand il est dit seulement la bête (fera) ou seu
lement la bête (bestia), alol's par la bête (fera) est entendue l'af
fection tant du faux que du mal, et dans le sens opposé l'affectiOn
tant du vrai que du bien, et pal' la bête (bestia) l'affection du mal
et du faux provenant du mal, et dans le sens oppo~é l'affection du
bien et du vrai pl'océdant du bien; mais SUl' la signification de la
bête (bestia), voir plus loin en son lieu: quand il est dit la bête
(fera) de la tel're, il est entendu la hète qui dévore les animaux et
les hommes; ct quand il est dit la bête (fera) du champ, il est en
tendu la bête qui dévore ce qui a été semé; ainsi la Mte (fera) de
la 1erl'e signifie les choses qui détruisent les biens de l'Église, et la
Vers. 8. CHAPITRE SIXIÈME. 381
bête ({era) du champ signifie celles qui déll'Uisent les vrais de l'É
glise, car la lel're signifie l'Église, el il en eslde même du èhamp,
mais la terre signifie l'Église d'après la nation et le peuple de cette
tene, elle champ signifie l'Église d'après ce qui a élé semé et d'a
près la réception des semences.
389. Vers. 9, 10, H. Et lorsqu'il eut ouv~rt le cinquième
ueau, je vis sous {'A u.tel les dmes de èeux qui avaient été
tués à cause de la Parole de Dieu, et à cause du témoignage
qu'ils avaient. - Et ils criaient d'une voix grande, disant:
Jusques à quand, Seigneur, qui (es) Saint et Véritable, ne
juges-tu point, et ne venges-tu point notre sang de ceux qui
habitent sur la terrû - Et z'( {ut donné li chacun des robes
blanches, et il leur {ut dit qu'ils reposassent encore un peu
de temps, jusqu'à ce que {ussent au complet et leurs compa
gnons de service et leurs {rères, qui del)aient être tués de
même qu'eux. - Et lorsqu'il eut ouvert le cinquième sceau,
signifie une pt'édiclion encore ultérieure: je vis sous l'Autel, si
gnifie ceux qui avaient été mis en réserve sous le Ciel: les âmes
de ceux qui avaient été tués à cause de la Parole de Dieu, et
à cause du témoignage qu'ils avaient, signifie qui avaient été
rejetés et avaient été cachés à cause du Divin Vrai, et parce qu'ils
eonfessaientle S~igneur: et ils criaient d'une t'oix g1'ande, signi
fie la douleur de leUl' mental (animus) : disant: Jusques à quand,
Seigneur, qui es Saint et Véritable, ne juges-tu point, et ne
venges-tu point notre sang de ceux qui habitent sur la terre?
signifie des soupit's vers le Seigneur', qui est la Justice, pour le ju
gement et ['éloignement de ceux qui persécutent et infestent ceux
qui professent [e Seigneur et sonl dans la vie de la eharilé : et il
{ut donné à cho.cun des robes blanches, signifie le Divin Vrai
procédant du Seigneur chez eux, et· la protection: et ils leur {ut
dit qu'ils reposassent encore un peu de temps, signifie encore
quelque durée dans cet état: jusqu'à ce que {ussent au complet
et leurs compagnons de service et leurs {rères, qui det'aient
etre tués de mtme qu'eux, signifie jusqu'à ce que toutes choses
aient été consommées.
390. Et lorsqu'il eut ouvert le cinquième sceau, signifie
une prédiction encore ultérieure: on le voit par [a signification
382 L'APOCALYPSE ~XPLIQUÉE. N° 390.
son service, sont signifiés tous les hiens spirituels externes et in
tel'nes, pal' les troupeaux les hiens externes, pal' les béliel's les
biens internes, et par l'Arabie et Nébajoth les spirituels; «( ils mon
teront en bon plaish' sur mon Autel, ainsi la Maison de ma splen
dem' je décol'erai, )l signifie le Divin Humain du Seigneur dans
le quelils seront; l'Autel signifie son Divin Humain quant au Divin
Bien, et la maison de splendeur ce Divin Humain quant au Divin
Vrai: que le SeigneUl' qnant au Divin Humain soit entendu ici, on
le voit pal' les Versels précédents de ce Chapitre où il esl dit: « SUI'
Toi se lèvera Jéhovah, et sa gloire sur Toi apparaitra, II et pal'
ceux qui suivent, pal' lesquels est décrite la Divine Sagesse dont le
Seigneur sel'a rempli quant à son Humain. Comme par l'Autel,
dans le sens suprême, il est signifié le Divin Humain du SeigneUl',
c'est pour cela même que l'Autel signifie le Ciel et l'Eglise; cal'le
Ciel Angélique, considéré en lui-même, existe par le Divin qui
pl'ocMe du Divin Humain du Seigneul'; de là vient que le Ciel
Angélique ùans tout le complexe est comme un Seul Homme, c'est
aussi pour cela que ce Ciel est. appelé le Tl'ès-Gl'and Homme, voir
sur ce sujet les explications données dans le 'rraité DU CIEL ET DE
L'ENFER, Nu 59 à 86; il en est de même de l'Église, voir dans le
même Traité, N° 57; et comme tout culte vient du Seigneur, car
c'est le Divin qui est communiqué il l'homme par le Seigneur, et
dans lequel est le Seigneur Lui-Même, il en résulte que pal' l'Autel
est signifié aussi en général le tout du Culte procédant du bien de
l'amolli', et pal' le Temple le tout du culte procédant des vrais d'a
près ce bien; en elfet, tout culte vient ou de l'amour ou de la foi, ou
vient du bien ou du vrai; le culte venant du bien de l'amour est tel
qu'est le culte dans le Royaume céleste du Seigneur, et le culle
venant des VI'ais d'après ce bien, vrais qui sont aussi appelés vrais
de la foi, est tel qu'est le culte dans le Royaume spirituel du Sei
gneur; voir aussi sur ce sujet, dans le même Traité, les N°' 20 à
28. D'apl'ès ces considérations, on peut maintenant voir ce qui est
signifié par l'Autel dans les passages suivants; dans David: «( Com
bien aimables (sont) tes habitacles, Jéhovah Sébaoth! elle a
désù'é, même elle s'est consumée mon âme après les parvis de
Jéhovah; mon cœur et ma chair t1'cssaillent de joie après
le Dieu vivant; r oiseau même a t1'ollvé sa mai,~ol1, et ['hi
Vors, 9. CHAPITRE SIXIÈME, 389
rondelle son nid, tes autels, J éllOvalt Sébaoth! mon Roi et
mon Dieu! Ileureux ceux qui habitent ta maison! )l - Ps.
LXXXIV. 2, 3, h, [); - là, par les Autels sont entendus les
Cieux, car il est dit: Il Combien aimahles sont tes habitacles 1 elle
a désiré, même elle s'est consumée mon âme après les parvis de
Jéhovah; Il et ensuite: cc Tes autels, Jéhovah Sébaoth! » par les.
habitacles sont entendus les Cieux supérieurs, et pal' les parvis les
Cieux infél'ieurs, où sont les entrées, qui aussi sont appelées autels
d'apl'ès le culte; et comme tout culte vient du bien de l'amour pal'
les vl'ais, c'est pour cela qu'il est dit: Cl Tes autels, Jého\'ah Sé-
haoth! mon !loi et mon Dieu Il) cal' le Seigneur est appelé Jéhovah
d'après le Divin Bien, mais Roi et Dieu d'après le Divin Vrai; et
pal'ce que les Cieux sont entendus, il est dit aussi: l( Heureux ceux
qui hahitent ta maison! 1) la maison de Jéhovah Dieu est le Ciel
dans tout le complexe; s'il est dit aussi: Cl L'oiseau même a trouvé
sa maison et l'hil'Ondelle son nid, » c'est parce que l'oiseau signifie
le vrai spirituel, et l'hil'ondelle le vl'ai naturel, pal' lesquels il y a
culte; et comme tout vrai, pal' lequel il y a culte, pl'ocède du bien
de l'amour, voilà pOUl'quoi il est dll auparavant: Mon cœur et
(l
point les bocages et les statues solail'es, Il signifie qu'il n'y aura
plus aucun culte d'après les \'l'ais spil'ituels et natuœls. les bocages
signilient le culte d'après les VI'ais spirituels. et les statues solaÎl'es
le culte d'après les vrais naturels. Dans les Lamentations: Il Le
Seigneur a abandonné son Autel, il a eu en horreur son Sanc-
tuaù'e, il a livré dans les mains de l'ennemi les murailles de
ses palais. 1) - Il. i; - lamentation SUI' toutes les choses dél'as-
tées de l'Église; par li le Seigneur a abandonné son Autel. Il il est
signifié que l'Église a été dévastée quant à tous les biens; par (1 il
r. a eu en horreur son sanctuaire. li il est signifié qu'elle a été dévastée
. quant à tous les vrais; que le Sanctuail'e se dise de l'Église quant
aux vl'ais, on le voit ci-dessus, N° 20li; pal' (l il a livl'é dans les
mains de l'ennemi les murailles de ses palais. 1) il est signifié que
les faux et les maux sont entrés dans toules les choses de l'.Église;
l'ennemi signifie le mal et le faux, livl'el' dans ses mains signifie
que le mal et le faux se sont empal'és et sont entrés. les mUl'ailles
des palais signifient tous les vrais qui défendent. les palais sont les
choses qui appartiennent il, la doctrine. Dans Ésaïe: li Quiconque
garde le sabbath et tient mon alliance, je les amènerai sur la
montagne de ma sainteté, et je les réjouirai dans la maison
de ma prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices (sel'ont) en
bon plaisir sur mon Autel. II - LVI. 6, i ;- par le sabbath est
sig:niliée la conjonction du Seigneur avec le Ciel et l'Église, ainsi
avec ceux qui y sont; c'est pOUl'quoi par garder le sabbath il est si-
gnilié être en conjonction avec le Seigneur; et pal' tenil' SO!I alliance
il est signifiée la conjonction par la vie selon les préceptes du Sei-
glleUl', l'alliance est la conjonction, et c'est la vie selon les préceptes
qui conjoint; los pl'éccptcs du décalogue onl d'après cela été nommés
392 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 391.
neront, 1) il est entendu qu'alol's ils seront conduits dans les biens
de la vie et instruits dans les vrais de la doctrine; le Seigneur est
appelé FacteUl', parce qu'il conduit dans les biens de la vie, car ces
biens font l'homme, et il est appelé le Saint d'Isl'aël, pal'ce qu'il en
seigne les vrais de la doctrine; c'est aussi pour cela qu'il est di~
que l'homme regardera et que ses yeux se tourneront, l'homme est
dit homme d'apres le bien de la vie, et les yeux se disent de l'en
tendement du vl'ai, pal' conséquent des vrais de la doctrine; pal'
u il ne regal'dera point vers les autels, ouvrage de ses mains, ni ce
qu'ont fait ses doigts il ne verra point, )) il est signifié qu'alors il n'y
aUl'a pas le culte d'après le propre amour d'où proviennent les maux
de la vie, ni d'après la propre intelligence d'où pl:oviennent les faux
de la doctrine; pal' « les autels ouvrage de ses mains )1 est entendu
le culte d'après le propre amour d'où proviennent les maux de
la vie, et par « ce qu'ont fait ses doigts» est entendu le culte
d'après la propre intelligence d'où proviennent les faux de la doc
tr'ine; pal' les bocages et par les statues solaires, il est signifié la
religIosité d'après les faux et les maux du faux, par les bocages la
religiosité d'après les faux, et pal' les statues solaires, la religiosité
d'apl'ès les maux du faux. Dans Jérémie: (1 Le péché de Jehu
dah a été écrit avec un burin de (er., avec un ciseau de dia
mant; il a été gravé sur la table de lèur cœur, et aux cornes
de leurs Autels; comme je me souviens de lew's fils, de leurs
Autel,~, et de leurs bocages apec arbre ver'doyant sur des col
lines élevées. Il - XVII. 1, 2; - par ces paroles il est décrit que
le culte idolàtriqua a été tellement enraciné dans la Nation Juive,
qu'il ne pouvait êtr'e enlevé; pal' « le péché de Jehudah a été écrit
avec un bUl'in de fel', avec un ciseau de diamant, il est gravé sur
la tahle de leur cœur', et aux cornes de leurs autels, Il il est signifié
qu'il a été tellement enl'aciné, qu'il ne pouvait être enlevé; le faux
enraciné est entendu par écl'it avec un burin dc fel' et avec un ci
seau de diamant, et le mal enrac.iné est entendu par gravé SUI' la
table de leur cœur et aux cornes de leurs autels; il est dit aux cOl'nes
des autels, parce que c'est le culte idolâll'e qui est entendu ; par
les llIs dont il se souvient, il est signifié les faux du mal; par les
autels, ce culte d'après le mal; par les bocages avec arbre ver
doyant, ce culte d'après le faux; Il SUl' des collines élevées, Il c'est
Vers. 9. CHAPITRE SIXIÈME. 397
l'adultération du bien et la falsification du vl'ai : en effet, dans ce
temps-là, quand toutes les choses du culle étaient les représenta
tifs des célestes et des spirituels, on avait un culte dans des bocages
et sur des collines, parce que les arhres, dont se composaient les
bocages, signiliaient les connaissances et les perceptions du nai et
du bien, et cela selon les espèces d'arbres; et comme les collines
signil1aient les biens de la charité, dans lesquels sont les Anges
spil'ituels, qui habitent dans le monde spirituel sur des collines,
c'était pour cela que dans les temps anciens le culte se faisait sur
les collines; mais cela fut défendu à la Nation Juive et ISI'aélite,
afiu qu'on ne profanât pas les choses saintes qui étaient représen
tées, car cette nation étail seulement dans les externes quant au
culte, et purement idolâtre quant à l'inteme : que les arbl'es signi
fient les connaissances et les perceptions du vrai et du bien selon
les espèces d'arbl'es, on le voit, N°s 2163, 2682, 2722, 2972,
7692; l:oir aussi que de là les Anciens eurent un Culle Divin dans
des Bocages sous des arbres selon les significations de ces arbres,
N°' 2722, !1M2; que cela fut défendu à la nation Juive et ISI'aé
lite, et pourquoi, N° 2722; que les collines signifient les biens de
la charite-, et pourquoi, N°· 6A35, 10h38, Dans Bosée: (( Cep
vide, Israël! du {ruit il {ait semblable à lui; selon la multi
plication de son {ruit il multiplie les autels, selon le bien de
sa terre ils {ont at'ec art des statues; il flatte leur cœur, déjà
ils ont été désolés; il renversera leur~ autels, il dévastera leurs
statueli. Il - X. 1, 2; - Israël ici signifie l'Église, qui est ap
pelée cep vide quand le vrai n'y est plus; son culte d'après les
maux est entendu pal' les autels qu'il multiplie, et son culte d'a
près les faux est entendu par les statues qu'il fait avec art j par
« selon la muILiplicalion de son fruit, et selon le bien de sa tel're, Il
il est signifié qu'ils font cela selon qu'ils sont en abondance 'j par
(1 il renversel'a leurs autels, il dévaslel'a leurs statues, Il il est signi
fié que le culte d'après les maux et les faux sera détruit: que les
statues aient signifié le culte d'après les vrais, et dans le sens op
posé le culte d'après les faux, ainsi un culte idolâtre, on le voit,
N°· 3727, h580, 10M3, Dans Ézéchiel: «( Ainsi a dit le Sei
gneur Jéhovih aux montagnes et aux collines, aux lieux
CI"eUX et aux vallées: J'amènerai sur vous l'épée, et j'abat
398 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 39:1.
les faces des eaux; et seront dét1'uits les hauts lieux d'Aven.
péché d' Israël; le chardon et l'épine monteront sur leurs au
tels, II - X. 7, 8; - pal' Samarie a été signifiée l'Église spiri
tuelle, ou l'Église dans laquelle la chal'Hé et la foi font un; mais
après qu'elle eut été pervertie, Samarie a signifié l'Église dans la
quelle la charité a été Sépal'ée de la foi; et la charité, cependant, a
été déclarée essentielle, aussi est-ce pOUl' cela qu'alors Samarie a
signifié où il n'y a plus le vrai parce qu'il n'y a pas le bien, mais à
Vers. 9. CHAPITRE SIXIÈME. 399
la place du bien le mal de la vie, el à la place du vrai le faux de la
doctrine; cela est signi!ié ici en ce que Samarie a été retl'ancMe;
le faux de sa doctrine est signifié pal' son roi qui est comme l'é
cume SUI' les faces des eaux; le roi signifie le vrai, et dans le sens
opposé, comme ici, le faux, l'écume sur les faces âes eaux signifie
ce qui est ,'ide et sépar'é des vl'ais, les eaux. sont les vrais; par les
hauts lieux d'Aven qui seront détruits, il est signifié qu'il y aUI'a
deSll'uction des principes du faux et d~s raisonnements provenant
de ces pl'incipes chez ceux qui sont dans ce culte, lequel considéré
en lui-même est un culle intérieur idolâtre, car ceux qui sont dans
le mal de la vie et dans les faux de la doctl'ine s'adorent eux-mêmes
et adorent le monde; par l( le chardon et ('épine monteront SUl'
leurs autels, Il il est signifié que le vrai falsifié et le mal qui en pro
vient sel'ont dans tout leur culte, les autels sont tout culte. Dans
Amos: « Aujollr où je ferai la visite des prévarications d'Is
raël sur lui, je ferai la visite sur les autels de Béthel afin J
quoi toutes les choses qu'ils disent croirc, ils ne les comprennent
pas et ne veulent pas l,es comprendre, en disant que l'cntendement
doit êtl'e sous l'obéissance de la foi; et ceux qui sont tels ont été
représentés par les Israélites séparés des Juifs, ou par Samal'ie
séparée de Jél'Usalem, et Icur culte a été l'e!wésenté par les Autels
de Béthel et de Dan; ce culte, en tant qu'il est sépal'é dc la cha
rité, est un culte nul, car en lui la bouche pal'ie sans l'entendement
et sans la volonté, ou sans le mental; sans l'entendement, parce
que ces hommes disent qu'ils doivent croire quoiqu'ils ne compl'en
nent point, et sans la volonté, parce qu'ils repoussent [es fail'i ou
les biens de [a charité; que ce culte soit un culte nul, cela est si
gnifié par ces paroles dans [e Livre 1 des Rois: «( Comme Jéro
boam se tenait auprès de i' Aulel il Béllzel, i' homme de Dieu
lui cria que l'Autel se (endrait, el que la cendre serait répan
due; ce qui aussi (ut (ail. Il - XII. 26 à 33, et XlII. 1 à 6 ;
- pal' l'autel qui se fendrait, et la cendre qui serait répandue, il est
signifié que [e culte serait absolument nul. Si la foi séparée de la
chal'ité a été alors signiliée pal' Sama'I'ie, c'est pal'ce qne [e Royaume
Juif signifiait l'Église céleste ou l'Église qui est dans Ic bien de
l'amour, et le Royaume Israélite l'Église spirituelle qui est dans les
vrais d'après ce bien; c'est là ce qui étaiL signifié par le Royaume
Juif et par le Royaume ISl'aélile quand ils étaient sous un seul Roi,
'ou quand ils étaient conjoints; mais quand ils eurent été séparés,
alors pal' le Royaume Israélite a été signifié le vrai séparé du bien,
on, ce qui est la même chose, [a foi séparée de la char'ité. En oUll'e,
dans plusieurs autres passages qni sont en trop grand nombr'e pOUl'
qu'ils puissent être rapportés, le culte est signifié par l'autel, parce
qu'il était signilié.par les holocaustes et par les sacrifices qui étaient
offerts dessus: et comme le culte idolâtrique a été signifié par les
1 autels des nations, c'est pOUl' cela qu'il a été commandé que par
tout ils fussent détruits; voir Deutél', VU. 5, XII. 3. Jug. II. 2;
et ailleurs: de là il est bien évident que les Autels ont été en usage
chez toute la postérité d'Héber, ainsi chez lous ceux qui étaient
appelés Hébreux, lesquels, pOUl' la plnpal't, avaient élé dans la
terrc de Cauaan et dans le voisinage à l'entour, puis aussi dans la
Syrie, d'où Allt'am était venu; qu'ils aient été en usage dans la
terre de Canaan et dans le voisinage à l'entour, on le voit d'aprèi;
Vers. 9. CHAPITRE SIXIÈME. ltOi
les Autels mentronnés et détruits dans ces contrées; qu'ils aient été
en usage dans la Syrie, on le voit d'après les Autels dressés par Bi-
léam qui était de Syrie, - Nomh. XXIII. 1 ; - et d'après 1'Autel
qui était à Damas, -II Rois, XVI. 10 à 15 : - et en ce que les
Égyptiens avaient en abomination les Hébreux à cause des sacrifi-
ces, - Exod. VIlI. 22, - au point qu'ils ne voulaient pas manger
le pain avec eux, -Gen.XLlIl. 32; -cela venait. de ce que l'An-
cienne Église, qui était une Église représentative, et s'était l"dtJan-
due SUI' une grande partie du Continent Asiatique, ignorait les
sacl'ilices, et les l'eg~.l'da, quand ils eurent été institués par Éber,
comme des choses exécrables, à savoir, en ce qu'on voulait apaiser
Dieu en égorgeant divers animaux, et ainsi pal' du sang: au nom-
bre de ceux qui fUl'ent de l'Ancienne Église étaient aussi les Égyp-
tiens, mais comme ceux-ci avaient appliqué les repl'ésentatifs à des
opérations magiques, cette Église chez eux fut anéantie. Si les
Égyptiens ne voulaient pas manger le pain avec les Hébreux, c'é-
tait parce que dans ce temps par les dlners et les soupers était re-
présentée et par suit.e signifiée la consociation spirituelle, qui est la
consociation et la conjonction par les choses qui appartiennent à
l'Église, et que pal' le pain en général il était signifié toute nourri-
tUl'e spirituelle, et par suite par le diner et le souper toute conjonc-
tion. Que l'Ancienne Église se ffiL répandue dans une grande partie
du Continent Asiatique, à savoir, dans l'Assyrie, la M.ésopotamie,
la Syrie, l'Éthiopie, l'AI'abie, la Lybie, l'Égypte, la Philisthée
jusqu'à Tyr el Sidon, dans la terre de Canaan en deçà et au delà du
Jourdain, on le voit, N°' 1.238, 2385; puis aussi, que cette Église
était représentative, N°' 019,521,2896; SUI' l'Église instituée pal'
Éber, appelée Église Hébraïque, N°' 1238, 12lt1, 1M3, lt516,
4517; que les Sacrifices ont d'abord été commencés par Éber, et
ont été ensuite en usage chez ses descendants, Nos 1.128, 1M3,
2180, 100lt2; que les Sacrifices n'ont point été commandés, mais
c;>nt seulement été permis, prouvé d'après la Parole; raison .flour la-
quelle ils sont dits avoir été commandés, No' 922, 2180, 2818 ;
et que, comme la Parole a été écrite cher. cette nation, et que la Pa-
role Historique uaite de cette nation, il a fallu nécessairement que
les Autels et les Sacl'ifices y fussent mentionnés, et que par eux le
culte Divin fût signifié, N°' 10h53, 10h61, 10603, 1060fJ.
Il. 26.
ftÛ2 L'"\.POCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 392.
Que ceux, dont il vient d'ètl'e parlé, soient entendus par les tués,
nul ne le peul. savoir, qne celui à qui cela a été révélé; cal' qui es\.
404 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NU 392.
vêtements signifient les vrais, les vêtements qui sont le plus près du
corps, et par conséquent intérieurs, signifient les vrais intérieurs;
mais les vêtements, qui sont aulOul' et qui les enveloppent, signi
fient les vrais extél'ieUl's; d'après cela, la H.obe (Stola), le Manteau
(Toga) et le Manteau (Pallium), qui sont des habillements com
muns, signifient les vl'ais dans le commun, et la l'obe blanche le Di
vin Vl'ai dans le commun qui est chez eux pal' le Seigneur: mais sur
les Vêlements dont sont revêtus les Anges, on peut voi!' ce qui a été·
montl'é dans le Traité DU ClEL ET DE L'ENFER, No' 177 à 182; et
sUl'la signification des vêtements, ce qui a été dit ci-dessus, Nos M,
65, 195, 271. Si les l'obes blanches données à ceux qui étaient
sous l'Autel signifient allssi la protection pal' le Seigneur, c'est
parce que les robes blanches, qui leur avaient été données, représen
sentaient la présence du Seigneur avec le Divin Vl'ai autol\l' d'eux,
et que le Seign~ul' pal' le Divin Vra~ protége les siens, cal' il les
enloure d'une sphèl'e de lumière, d'apr'ès laquelle ils ont des l'obes
blanches; lorsqu'ils en ont été entourés, ils ne peuvent plus être
infestés par les mauvais esprits; cal" ainsi qu'il a été dit ci-dessus,
ils étaient infestés par eux, et c'est pOUl' cela que le Seigneur' les
cachait: c'est aussi ce qui al'rive chez ceux qui sont élevés pal' le
Seigneur dans le Ciel, ils sont alors re\'êtus de vêtemenls blancs,
ce qui est un indice qu'ils sont dans le Divin VI'ai, et ainsi en sl1
reté : mais sur ceux qui furent l'evêtus ds robes blanches on verl'a
de plus grands détails dans l'Explication du Chapitre suivant, aux
Vel'sels 9,1.3, 1ft, 15, 16, 17. - Que la Robe (Stola), le Man
teau (To,qa) et le Manteau (Pallium), signifient le Divin Vrai dans
le commun, on peut aussi le voil' par les passages suivants; dans
Zacharie: « Confus seront les prophètes, chacun ù cause de
sa vision, qu'il a prophétisée, et ils ne revêtiront ptu; un man
teau de poil pour mentir. Il - XIII. 4; - pal' les prophètes
sont signifiés ceux qui enseignent les vrais d'apl'ès la Parole, et
dans le sens abstrait les vrais de la doctrine d'après la Pal'ole; et
comme les prophètes signifiaient.ces vrais, c'est pOUl' cela qu'ils
élaientl'evêtus d'un manteau de poil; pal' le manteau de poil, en
effel, était signifié le Divin Vrai dans les derniers, c'est-à-dire,
le Divin Vrai dans le commun, car le dernier contient tous les in
tél'ielll's; le poil aussi signifie le derniel' : c'élait même pOUl' cela
Vers. H, CHAPITRE SIXU~ME. ld5
qu'Élie, à cause de son manteau, a été appelé homme poilu,
II Rois 1. 7, 8 j - et que Jean-Baptiste, qui a été comme Élie,
parce qu'il repl'ésentait la même chose, avait un vêtement de poil
de chameau, - Mallh. III. LJ : - d'après cela on voit clairement
ce qui est signifié par il les prophètes Ile revêtiront pas un manteau
de poil (logam pili) pour mentir, Il à savoil', qu'ils ne diront pas
que les vrais sont des faux, ni que les faux sont des vrais; c'est ce
que signifie mentir. Comme Élie a représenté le Seigneur quant à
la Parole, qui est la doctrine même du vrai, et qU'Élisée continuait
la l'eprésentation, et comme le manteau signifiait le Divin Vrai
dans le commun, qui est la Parole dans les derniers, c'est pOUl' cela
que le manteau d'Élie fut jeté sur Élisée, et que les eaux du Jour
dain furent divisées par le manteau d'Élie, selon &es paroles dans
les Livl'es des Rois: (( Quand Étie rencontra Élisée, il jeta
son manteau sur lui. l) - 1 Rois, XIX. 19. - Il Élie prit son
manteau, et il le roula, et il frappa les eaux du Jourdain,
qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec. Il
- Il Rois II. 8. - Il Qlland Élie fut enlevé au milieu d'un
tourbillon au Ciel, Élisée le l'oyant leva le manteau d'Élie,
qui était tombé de dessus lui; et étant retourné il s'arrêta
,çur le bord du Jourdain; et il prit ce manteau, et il en frappa
les eaux qui se partagèrent çà et lil, et il passa. 1) - II Rois II.
12,13, H, - (( Élie jeta son manteau sur Élisée, » signifiait qu'il
tr'ansférait sur Élisée la représentation du Seigneur quant à la Pa
l'ole; le manteau qui tomba de dessus Élie, quand il était enlevé, et
qui fut pris pal' Élisée, signifiait que cette représentation était ll'ans
féré~ SUl' Élisée; cal' Élie et Élisée œprésentaie(lt le Seigneur' quant
à la Parole, et furent vêtus selon ce qu'ils l'eprésentaient, et le man
teau signifiait la Parole dans les derniers, qui est le Divin Vrai
dans le commun, ou le Divin Vrai dans tout le complexe : les
eaux du Jourdain partagées au moyen du manteau d'Élie, d'abord
par Élie et ensuite par Élisée, signifiaient la puissance du Divin
Vrai dans les derniers; les eaux du Jourdain signifiaient aussi les
premiers vl'ais par lesquels on entre dans l'Église, et ces premiers
vrais sont ceux qui sont dans les derniers de la Parole; d'après
cela il es~ encore évident que le manteau (toga) et la l'ohe (slola)
signifient le Divin Vl'ai dans le commun. Qu'Élie ait représenté le
416 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 395.
le bien ou les vrais d'après l'affection pal' les vêtements des vierges
dans le Ciel; ces vrais sont plus amplement décl'its pal' les v.ête
ments de la fille de Roi, dans David, - Ps. XLV. tO, 11., 1.!J, 15,
- Comme le deuil dans ies Anciennes Églises signifiait le deuil
spirituel qui a Heu pOUl' la privation de vrai, cette pl'ivation était
par conséquent représentée alors dans le deuil, en ce qu'ils déchi
l'aient leurs manteaux (togœ) ou leurs manteaux (pallia); comme
on le voit dans Job: Il Quand Job eut tout perdu, il se leva, il
déchira son manteau (toga), et il dit: Nu je suis sorti du
ventre de ma mère, et nu j'y retournerai. 11- 1. 20, 21 :
et ailleurs: li Lorsque les trois amis de Job le virent, ils pleu
,,(lrent, et ils déchirèrent leurs manteaux (pallia); - II. 12;
- que l'action de déchil'er les vêtements ait été repl'ésentative du
deuil pour la lésion ou la perte du vl'ai, on le voit, N° 11763 : et en
outre dans Ézéchiel: il Ils descendront de dessus leurs trônt.~,
tous les princes de la mer, et ils se déferont de leurs man
teaux, et de leurs habits de broderie ils se dépouilleront, de
terreurs ils se vetiront, sur la terre ils s'assiéront. II - XXVI.
16; - cela a été dit de TYI', pal' laquelle est signiOée l'Église
quant aux con'1aissances du vrai et du bien, ici l'Église où ces con
naissances ont été entièrement pel'ducs; par li ils descendront de
dessus leUl's trônes, tous les princes de la mer, II il est signifié
qu'ils n'auront plus les vrais par lesquels existe l'Église, les princes
de la mel' sont les principaux vl'ais scient.ifiques, descendre de dessus
les trônes signifie que ces nais ont été enliè.'ement pel'dus, et que
par suite il n'y a aucune intelligence; pal'eille chose est signifiée
en ce qu'Us se déferont de leurs manteaux, et se dépouilleront de
lem's habits de broderie, les manteaux sont les V1'ais dans le com
mun, et les habits de broderie sont les connaissances du vrai; la
damnation qui en résulte est signifiée pal' Il de terreurs ils se vêti
ront, sur la terre ils s'assiéront. Il Dans Michée: Il Mon peuple
en ennemi se dresse pour le vUement; le manteau vous arra
chez ti: ceux qui passent en sécurité, à ceux qui reviennent
de la guerre. )) - II. 8; - par ces pal'oles il est signifié, non pas
que les fils d'Israël se sont dressés en ennemis pour le vêtement, ni
qu'ils ont art'aché le manteau à ceux qui passaient en sécurité, mais
qu'ils ont considéré comme ennemis ceux qui pl'oclamaient les
Vers, H, CHAPITRE SIXIÈME. Hg
vrais, et qu'ils ont privé de tout vl'ai ceux qui avaient bien vécu eL
avaient chassé les faux; le vêtement est le vrai, le manteau esttout
vrai parce qu'il est le vrai dans le commun; passer en sécurité,
c'est vivre bien; ceux qui reviennent de la guerre sont ceux qui ont
chassé les faux, la guerre est le combat du vl'ai contre le faux ; qui
est-ce qui ne peut voir que cela est le spiril~el de la Parole, et non
pas qu'ils se sont dr~ssés en ennemis pOUl' le vêtement, et ont ana-
ché le manteau aux passants? Dans Matthieu: «( Les Scribes et
les Pharisiens (ont toutes leurs œuvres pour etre vus des
hommes; ils élargissent aussi leurs bandelettes tutélaires, et
agrandissent les bordures de leurs manteaux. 1 ) - XXIII, 5;
-les Scribes et les Pharisiens agissaient ainsi, mais néanmoins
piu' là il était représenté et signifié que d'après les derniers de la
Parole ils disaient beaucoup de choses et les appliquaient à leUl' vie
et à leurs traditions, et cela afin de se montrer saints et savants;
par les bandelettes tutélaires qu'ils élargissent sont signifiés les
biens dans la fOl'me ex terne, cal' ces bandelettes étaient sur les
mains. et pal' les mains sont signifiés les faits, parce que les mains
agissent; et par le.s bordures des manteaux qu'ils agrandissent sont
signifiés les vl'ais externes, les vrais extel'lles sont ceux du derniel'
sens de la leltl'e, les manteaux sont les vrais dans le commun, et
les bOl'dures sont les derniers de ces vrais; que les bOl'dures des
manteaux signifient de tels vrais, on le voit dans les ARCANES CÉ-
LESTES, N° 9917. Dans Ésaïe: «( Je me réjouirai en Jéh01,ah,
mon âme s'égaiera. en mon Dieu, parce qu'il m'a revUu de
vêtements de salut; d'un manteau de justice il m'a couvert. 1)
- Up, iO; - se réjouir' en Jéhovah signifie dans le Divin Bien,
s'égayer en Dieu signifie dans le Divin Vrai; car le Seigneur' est
appelé Jéhovah d'après le Divin Bien, et Dieu d'après le Divin
Vrai, et toute joie spil'ituelle vient de ce Vrai et de ce Bien; revêtÎl'
de vêtements de salut signifie instruil'e et gratifier de vrais, et cou-
.vrÎl· d'un manteau de justice signifie remplil' de tout vl'ai d'après
le bien, le manteau est tout vrai pal'ce qu'il est [e vrai dans le com-
mun, et la justice se dit du hien. Dans le.Même : « Il a revltu des
vêtements de vengeance, et de zèle p s'est cou'vert comme
d'un manteau. » - LIX. t7; - cela a été dit du Seigneur et de
son combat contre les Enfers, car IOl'squ'il était dans le Monde, il
420 L'APOCALYPSE EXPLIQllJ~E. 1'\" 395.
l'emit toutes choses en ordl'e dans les I~nfel's et dans les Cieux, et
cela, par le Divin Vl'ai d'après le Divin Amour; les vêtements de
vengeance signifient les vrais par lesquels il a combattu; le zèle,
comme un manteau, signifie le Divin Amour d'après lequel il
a agi; il est dit manteau, pal'ce qu'il est signifié pal' les Divins
- VI'ais d'après le Divin Amour. Mais quant à ce que signifie le
Manteau d'f:phod, dont Aharon était couvel't, sur les fl'anges du
quel il y avait des grenades et des sonnettes, et dont il est parlé
dans l'Exode, - XXVllI. 31 il 35; - et dans le Lévitique,
VIII. 7,- voir dans les ARCANES CÉLESTES, N°' 9\)1.0 à 9928.
396. Et il leur fut dit qu'ils ,'eposassent encore un peu de
temps, signifie encore quelque durée dans cel état: cela est
évident sans explication ultérieure: que ce soit dans cet état, c'est
pal'ce que le-temps signifie l'état; que le temps signifie l'état de la
vie, on le voit dans le Tl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°'162 à 1.69.
397. Jusqu'à ce que fussent au complet, et leurs compa
gnon.~ de service et leurs frères, qui devm'ent ~tre tués de même
qu'eux, signifie jusqu'à ce que toutes choses aient été con
sommées: on le voit par la signification de jusqu'à ce que fus
sent au complet, en ce que c'est jusqu'à ce qu'il y ait eu consom
mation; et par la signification de et leurs compagnons de sen'ice
et leurs frères, qui devaient être tués de mbne qu'eux, en ce
que ce sont les maux, car les tuer, c'est le mal; par les compa
gnons de sel'vice sont entendus ceux qui sont dans les vrais, et par
les fl'ét'es ceux qui sont dans les biens, et pal' les compagnons de
service et les frères ensemble, sont entendus ceux qui sont danf,'les
vrais d'après le bien; car dans le sens intel'De les deux sont con
joints en un. Dans quelques passages de la Parole il est dit (1 la con
sommation, )) et aussi, quand les maux ont été consommés; )) mais
(1
qui sont dans le Monde spiriLuel, afin que toutes choses, tant dans
les Cieux que dans les Enfers, soient remises dans l'ordre: que le
Geme Humain soit la base et le fondement du Ciel Angélique, et
que la conjonction soit perpétuelle, on le voit dans le Traité DU CIEL
ET DE L'ENFER, N°' 291 à 302; el N°' 303 à 310. D'après cela,
on peut s3voil' que par la Consommation il esl entendu le Dernier
État de l'Église, quand il n'y a plus de foi parce qu'il n'y a point
de chal'ilé; cet état de l'Église est aussi, dans la Parole, appelé
Vastalion et Désolation, et pal' le Seigneur Consommation du siè
cle, - MaHh, XIII, 39, !l0, h9. XXIV. 3. XXVlIl. 20,
398. Vel's. 1.2, 13, H. Et je vis, lorsqu'il euL ouvert le
sixième sceau, et voici: Un grand tremblement de terre se
fit; et le soleil devint noir comme un sac de poil, et la lune
devint comme du sang. -Et les étoiles du Ciel tombèrent Sllr
la terre, comme un figuier jette ses figues l'eries, par un
grand vent secoué. -Et le Ciel se retira comme un livre ,'oulé,
et toute montagne et (toute) ile furent remuées de leurs places.
- Elje vis lorsqu'il eut ouvert le sixième sceau, signifie sur
l'état de l'Église une prédiction encore ullél'ieure : et voici: Un
, grand tremblement de terre se fit, signifie l'état de l'Église en
tièl'eillent changé: et le soleil devint noir comme un sac de poil,
et la lune devint comme du sang, signifie que tout bien de l'a
mour dispamt, el que pal' suite tout vrai de la foi fut falsifié: et les
étoiles du Ciel tombèrent sur la terre, signifie que les connais
sances du bien et du vrai péril'ent : comme un figuier jette ses
figues vertes, par un grand t'ent secoué, signifie que l'homme
naturel les avait ravagées pal' les raisonnements: et le Ciel se
retira comme un livre roulé, signitie que l'homme spirituel
avait été bouché: et toule montagne et (toute) ile furent re
muées de leurs places, signifie que tout bien de l'am OUI" et 10ut
vl'ai de la foi pél'ir·ent.
399. Et je vis, lorsqu'il eut- ouvert le sixième sceau, si
gnifie une prédiction encore ultérieure sur l'état de l' Église:
on le voit pal' la signification d'ouvrir les sceaux du li\'l'e qui est
dans la main du Seigneur, en ce que c'est l'évélel' des choses ca
chées, et pl'édil'e des choses futurcs, ainsi qu'il a élé dit ci-dessus,
No' 352, 361, 369, 378, 390.
112â L'APOCALYPSg EXPLIQlll~E. N"!tOO.
fUl'ent aussi vues par Jean, car lorsqu'il les vit, il était en esprit,
comme il le dit aussi lui-même,-Chap. I. 10; IV. 2;-et celui
qui voit en esprit, voit. les choses qui existent et apparaissent dans
le Monde spirituel: d'apl'ès ces explications, il est donc encore évi
dent que par le tremblement de terre est signifié le changement
d'étal de l'Église, à savoir, du bien en mal et du vrai en faux. Que
pal' les mouvements et les tremblements de lene il ne soit pas en
tendu autl'e chose dans la Parole, on peut aussi le voil' par les pas
sages suivants; dans Joël: « Devant Lui a été éb7'alllée la terre,
ont tremblé les Cieux, le soleil et la lune ont été noircis, et
les étoiles ont retiré leur splendeur. Il - Il. 10; - par la terre
et pal' les Cieux, ici comme plusieurs fois ailleljfS, il est signifié
l'Église, pal' la terre l'Église externe, et par les Cieux l'Église in
terne; par l'Église exlerne il est entendu le culte d'apl'ès le bien et
le vrai dans l'homme naturel, et par l'Église interne le bien de l'a
moUl' et de la foi, qui est dans l'homme spil'ituel, et d'où procède
le culte; en effet, il y a l'homme interne et l'homme externe, ou
l'homme spirituel et l'homme naturel; il en est donc de même de
l'Église, cal' l'Église est dans l'homme et se compose des hommes
dans lesquels il y a l'Église; par Cl la tene a été ébranlée et les Cieux
ont tremblé, il est SIgnifié le changement et la pel'\lersion de
1)
Il les étoiles ont retil'é leur splendeur, Il il est signifié qu'il n'y
fondre, car c'est ce qui arl'ive dans le monde spit'ituel, non pas
chez les Anges qui sont dans le Ciel, mais chez les esprits qui s'é
taient fait une sorte de Ciel sur des montagnes et des collines avant
le Jugement demie)' : comme c'est l'amour de soi et l'amour du
monde qui sont entendus, voilà pourquoi il est dit Cl se fondre, II et
en outre, (1 la tene est en feu devant Lui, et le globe et tous ceux
, qui l'habilent; et ensuite, Cl son emportement se l'épand comme
1)
leil; ùans l'ex plication il sera dit aussi ce qui est signifié par l( la
lune sous ses pieds, et SUi' sa tête une coul'onne de douze élOiles. II
De là il est dit par Da\'id : Il a dit, le Dieu d'Israël, avec moi
(1
point de lune, )l il est signifié jusque là que chez eux il y aura non
pas le faux apparaissant comm~ vrai, mais le vrai pur, qui fait un
avec le bien de l'amour: toulefois, il faut qu'on sache que les faux
de ceux qui sont dans la lumièl'e de la Lune dans les Cieux, sont
des faux dans lesquels il n'y a pas [e mal, et qu'en cons~quence ils
sont acceptés par le Seigneur comme s'ils étaient des vrais; à ['é
gard de ces faux, voir dans la DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRU
SALEM le N° 21 ; c'est donc là ce qui est signifié par jusque-là
(l
que point de lune, » à savoir, chez ceux qui sont entendus pal' les
justes, dans lesquels il y aura beaucoup de paix Il : mais dans le
(l
Soleil le Nom de Fils il aura ", par le Fils il est entendu le Divin
Humain du SeigneUl'; et comme pal' les nations sont signifiés tous
ceux qui sont dans le bien, ou qui reçoivent le bien de ('amour pro
cédant du Seigneur, c'est pour cela qu'il est dit: (f Et en Lui seront
bénies Ioules les nations; )l que par les nations soient signiflés ceux
qui sont dans le bien, et par les peuples ceux qui sont dans les vrais,
on le voit ci-dessus, N° 331, Dans Ésaïe: II Y aW'a sur toute
(t
SUI' le globe la malice, et sur les impies leUl' iniquilé; Il pa.' la telTe
et le globe est signifiée l'Église, pal' mettre la terre en dévasl~tion,
il est signifié qu'il n'y \lura plus aucun bien, et pal' visiter sur le
!JfJ2 L'APOCALYPSB EXPLIQUÉE. N° 401.
dans l'Église au point qu'il n'est pas l'econnu, et que les maux rè
gnent au point qu'il est cl'Ucifié; que tout ce qui, en général et en
particulier, a été rapporté dans la Parole SUI' la Passion du Sei
gneul', ait une signification, on le voit ci-dessus, Nol 6!J, 83, 1.95 f,
Dans Michée: « Ainsi a dit J éhovalt contre les P,'ophétes qui
,~éduisertt mon peuple: Nuit il y aura pour vous au lieu de
vision, et des ténèbres s'élèveront sur vous au lieu de divina
tion, et se couchl!ra le Soleil su.r ces prophètes, et sur eux
noircira le jour, Il - Ill. 5,6; - ce que signifient ces paroles
dans le sens spirituel, on le voit ci-dessus, N° 372, où elles ont
été expliquées, Dans Amos: « Il arrivera qu'en ce jour-là, je
(erai couciter le Soleil à midi, et je couvrirai de ténèbres la
ten'e en jour de lumière, )) - Vlll. g; - pal' ces choses il est
signifié que dans l'Église où est la Parole, d'après laquelle on peut
savoir ce que c'est que le bien et le vrai, il n'y a cependant que le
mal et le faux; faire coucher le Soleil, et couvrir de ténèbl'es la
tel're, signifie le mal de la vie et le faux de la doctl'Ïne dans l'É
glise; cal' pal' le lever du Soleil est signifié le bien de l'amoUl' qui
est le bien de la vie, et par le couchel' du Soleil est signifié le mal
de l'amour qui est le mal de la vie, et pal' la tefl'e couverte de té
nèbl'es est signifié le faux de la doctl'ine qui provient de ce mal, les
ténèbres signifient les faux, et la terre l'Église; par à midi, et en
jour de lumière, il est signifié quand là peuvent étl'e les connais
sances du bien et du vrai, parce qu'on a la Pal'ole, le midi signifie
où sont les connaissances du bien, et le jouI' de lumièl'e, où sont les
r..onnaissances du vrai; que ce soit d'après la Pal'ole, c'est pal'ce
que CP"S choses soot dites de l'Église où est la Parole, Dans Haba
'kuk : c( Ébranlées ont été les mOlltagnes, l'inondation des
eaux a passé; le Soleil, la Lune se sont arrêtés en leur de
meure; pour lumiere tes traits partent, pour splendeur la
foud,'e de ta lance. )1 - 1Il. 10, 11 ; - dans ce Chapitre il s'a
git de l'avénement du Seigneur et d,u Jugement Dernier fait alors
pat' Lui; par « ébranlées ont été les montagnes, l'inondation des
eaux a passé, 1) il est signifié que ceux qui sont dans l'amour de soi
et du monde par les faux du mal, dans lesquels ils sont plongés, ont
été rejetés; les montagnes signifient les amOUI'g de soi et du monde,
et l'inondation des eaux signifie l'immersion dans les faux qui pl'o
Vers. 12. CHAPITRE SIXIÈME. hh5
viennent de ces amours, Ie.~ eaux sont les faux, et l'inondation est
l'immersion; par (( pour lumière tes traits partent, pour splendeur
la foud,'e de ta lance, )) il est signifié qu'alors ne leur apparaissent
pas les vrais et les biens réels, mais qU'à leur place il leur apparaît
des vrais et des biens chimériques, qui en eux-mêmes sont des faux
et des maux, les traits ou les éclairs signifient les vrais chiméri
ques qui en eux-mêmes sont des faux, et la foudre de la lance si
gnifie les hiens chimériques qui en elix-mêmes sont des maux du
faux; de tels signes aussi apparaissent dans le Monde spirituel chez
ceux qui sont dans les fanx d'après les amours de soi et du monde,
quand il y a .Jugement demier, et ceux-là sont l'ejetés. Puisque
dans ce Prophète il est dit: (( Le Soleil et la Lune se sont ar
rêtés en leur derneure, Il il va être aussi expliqué ce qui est si
gnifié pal' le Soleil qui se reposa en Gibéon et la Lune dans la vallée
d'Ajalon; il en est parlé ainsi dans Josué: (( Alors Josué parla à
Jéhovah, et il dit, aux yeux d'Israël: Soleil, en Gibéon re
pose, et (toi) Lune, dans la vallée d'Ajalon; et il a reposé, le
Soleil, et la Lune s'est arrêtée, jusqu'à ce que se fût vengée
la nation de ses ennemis; rela n'est-il pas écrit dans le Livre
du, Juste? Et s'arrêta le Soleil au milieu du Ciel, et il ne se
hâta point de se coucher comme un jour entier. ) - X. 12,
13; - il est dit que le Soleil s'arrêta en Gibéon, el la Lune dans
la vallée d'Ajalon, ce qui signifiait que l'ltglise avait été entière
ment dévastée quant à tout bien et à tout vrai; car on combattait
alors contre le Roi de Jérusalem et les rois des Émorréens, et par
le Roi de Jérusalem il est signifié le vrai de l'Église entièrement
dévasté par les faux, et par les rois des Émorréens le hien de l'É
glise dévasté par les maux, aussi ces Rois furent-ils frappés par
une grêle de pierres, par lesquelles sont signifiés les faux affreux
du mal; il est dit que le Soleil et la Lune sont restés en place, à
savoil', devant les liIs d'Isl'aël afin qu'ils vissent lems ennemis,
mais cela est un prophétique, quoiqu'bistoriquement relaté, comme
on peut le voil' en ce qu'il est dit: Cela n'est-il pas écrit dans
le Livre du Juste? livre qui était prophétique, et d'où ces paroles
ont été tirées; c'est pourquoi d'après ce Livre il est dit aussi:
Jusqu'à ce que se fût vengée la Nation de ses ennemis, et non:
Jusqu' ft ce que les (il.~ d' I s1'aël se fussent vengés de teurs en
!JlIG L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. IV: hOi.
ces Royaumes et sur les anges intermédiaires; 'I-'oi1' ce qui a été l'ap
porté dans le 'fl'aité DU CIEL ET DE L'ENFER, NOl 20 à 28. Dans
Ésaïe: « Je poserai en pyrope tes soleils, et tes portes en
pierres de rubi.~, et toute ton enceinte en pierres de désir. l l
LIV, 12; - ces choses ont élé dites des Nations hors de l'Église,
par lesquelles le Seigneur devait instaurer la nouvelle Église; et
par je posel'ai en pyrope tes soleils, il est signifié que les biens
(1 )1
brilleront du feu de l'amour; lil, les soleils sont les biens de l'a
mour, et le pyrope est l'éclat comme celui du feu; par «je poserai
tes portes en pierres de rubis, l) il est signifié que les vl'ais res
plendiront d'après le bien, les porles sont les VI'ais qui donnent en
tl'Ce, spécialement les doctrinaux qui procèdent du bien, car tous les
vrais de la doctrine, qui sont réels, procèdent du bien et appar
tiennent au bien, et les pielTes de ruhis signifient leur splendeur
d'après le bien; en effet, tontes les piel'l'es précieuses signifient les
vl'ais d'après le bien; la couleur, la splendeur et le feu de ces pierres
indiquent la qualité du vl'ai d'après le bien; par« je poserai toute
ton enceinte en pierres de désir, l) il est signi!1é que les vrais scien
tifiques, qui appaltiennent à l'homme naturel, seront, d'après le
hien, des charmes et des plaisirs, cal' pal' l'enceinte il est entendu la
même chose que pal' le fondement, et cela est l'homme natul'el, pal'ce
que les biens et les vrais de l'homme spirituel se terminent dans les
choses qui sont dans l'homme naturel, et les pienes de désir sont
les vl'ais qui sont, d'après le bien, des chal'mes et des plaisil's :
par ce passage il est entendu quels seront les biens et les vl'ais de la
Parole chez ceux qui seront de la nouvelle Église: que le Soleil si
gnifie le bien de l'amour, on le voit aussi en ce'qu'i1 est dit au plu
rielles soleils, Dans Job: (1 Est-ce que je me suis réjoui de ce
que mes richesses étaient multipliées, et de ce que ma main en
avait trouvé de grandes? Est-ce que, quand j'ai vu la lumière
1'esplendù' et la lune .~'avancer avec clarté, mon cœur a été
séduit ,~ecrètement et ma main a baisé ma bouche? Il - XXXI.
25, 26, 27; - par ces paroles, dans le sens spirituel, il est en
tendu qu'il ne s'est pas acquis l'intelligence d'après le propre, et
qu'il ne s'en est pas fait un mérite et ne s'ell est pas glorifié; car
(1 est-ce que je me suis réjoui de ce que mes richesses étaient mul
tipliées, et de ce que ma main en avait trouvé de gl'andes, si 1)
Vers. 12. CHAPITRE SIXli~ME. lt51.
gnifte est-ce qu'il s'est glorilié d'avoir' de l'intelligence et de se l'être
acquise d'apl'ès le propre; les richesses sont les connaissances du
hien et du vrai pal' lesquelles il ya intelligence; et Cl de ce que ma
main en avait trouvé de gl'andes,)) c'est est-ce qu'il les avait acquises
d'après le propre; « est-ce que, quand j'ai vu la lumièl'e resplendit'
et la lune s'avancer avec clarté, 1) signifie est-ce que les vrais spi
rituels, qui font "intelligence,-Ia lumièl'e et la lune signifient les
vrais spil'ituels,- « mon cœuI' a été séduit secl'ètement et ma main
a baisé ma bouche? Il signifie m'ont porté il m'en glol'ifier inlél'ieu
\'Cment et à me les attribuer? Dans Matthieu: Cl Afin que vous
soyez, des fils de votre Père qui (est) dans les Cieux, parce
qu'il (ait lever son .~oleil .~ur méchants et bons, et (ait pleu
1)OÙ' sur justes et injustes. 1) - V. !J5; - là, il s'agit de la cha
rité à l'égal'd du prochain, comme on le voit clairement d'après ce
qui pl'écède et ce qui suit ce passage, et spécialement des Juifs qui
avaient pour ennemis les nations, et pour amis les leurs; par cette
comparaison le Seigneur les instruit qu'ils doivent aimel' les na
tions de même que les leurs; mais comme, dans la Parole, toutes
. les comparaisons \'iennent de corl'espondances, et pal' suite signi
fient, comme le font les autres choses qui n'ont pas été dites pal'
comparaison, de même aussi cette comparaison; et par « vot re Père
dans les Cieux fait lever son soleil sur méchants et bons, et fait
pleuvoir SUI' justes et injustes, 1) il est signifié que le Seigneur in
tIue du Ciel avec le Divin Bien de l'amour el avec le Divin Vrai
chez ceux qui sont hors de l'Église Juive aussi bien que chez ceux
qui sont au dedans de cette Église, le soleil aussi là signifie le hien
de l'amour, et la pluie le Divin VI'ai; les méchants elles inju~tes si
gnifient dans le sens interne ceux qui étaient de l'Église Juive, pal'ce
que ceux-là n'ont pas reçu, et les hons et les justes. ceux qui étaient
hors de eene Église et ont reçu: en genél'al, ce sont tous les mé
chants et tous les bons, et aussi tous les justes et tOllS les injustes,
qui sonl entendus, car le Seigneur inllue également avec le bien et
le vrai chez tous, mais tous ne reçoivent pas également. Comme le
Soleil signilie le Seigneul' quaut au Di\'in Amour, c'est pour cela
que le SeigneUl' est appelé Soleil de justice dans Malachie,
Ill. 20; - et Soleil et bouclier dans David, - Ps. LXXXIV.
12. - Puisque le Soleil signifie le bien de l'amollI' envel's le Sei
LJ52 L' AP~CAL YPSE EXPLlQur~E. :'\" 401.
était dans de purs faux et de purs maux, est signilié par Il comme
le Soleil était pl'ès de se coucher, 1) et pat' Il enfin quand le Soleil
se fut couché; Il les ténèbres grandes et la fournaise de fumée si
gnifientles faux d'apl'ès le mal, et le brandon de feu signifie l'af
freux amour de soi d'où provenaient les maux et les faux. Comme
ùans la Parole la plupart des expl'essionSOnlllJ!ssi le sens opposé,
il en est de même du Soleil et de la Lune, et d~'Q.s ce sens le So
leil signifie l'amoUl' de soi, et la Lune les faux qui)to\'iennent de
cet amolll'; si le Soleil et la Lune ont ces significations, c'est parce
que ceux qui sont seulemellt dans l'idee natut'elle, et non dans l'idée
spil'HueHe, ne pensent pas au-delà. de la natme, et pal' suite quand
ils voient que par ces deux Luminaires, ou que pal' la lumière et
la chaleur qui en émanent, toutes choses SUI' le Globe naissent et
pour ainsi dire vivent, ils s'imaginent que ces astl'es exel'cent sur
l'univel's un pouvoir suprême; ils n'élèvent pas leUl's pensees plus
haut; ainsi agissent tous ceux qui sont dans l'amoUl" de soi et par
suite dans les maux et dans les faux, car ils sont des hommes pu
rement natul'els et sensuels, et l'homme purement naturel et sen
suel ne pense pas au-delà. de la natm'e, par'ce que ce qu'il ne voit
pas et ne touche pas, il croit que ce n'est rien: parmi les Anciens,
chez qui toutes les choses de l'Église consistaient en l'epl'ésentalifs
des spil'ituels dans les natm'els, et chez qui pal' conséquent le So
leil signifiait le Seigneur quant an Divin Bien, et la Lune le Sei
gneur quant au Divin Vrai, et qui pOUl' cela même toumaient dans
le culte leul's faces vel'S le lever du Soleil, ceux d'entl'e eux qui
étaient dans l'amoul' de soi, et pal' suite pUl'ement natUl'els et sen
suels, commencèrent à adorel' comme dieux supr'êmes le Soleil et
la Lune qu'ils voyaient de leurs yeux; et comme ceux qui le firent,
ou pel'suadèl'ent aux autres de le faire, étaient seulement ceux qui
étaient dans l'amour de soi et par suite dans les maux et dans les
faux, c'est pour cela que par' le Soleil est signifié ('amour de soi,
et par' la Lune le faux d'après cet amour: cela devient encore plus
évident dans l'autl'e vie d'apl'ès les espl'its qui ont été tels dans
le moude; ils détoul'Ilentlelll' face du Seigneur et la toul'nent vers
quelque chose de sombl'e et vers quelque chose de ténébl'eux, qui
tiennent lieu du soleil et de la lune du monde, el sont opposés au
Soleil et à la Lune du Ciel Angélique; voir à ce sujet plusieurs dé
· Vers. i2. CHAPITRE SIXIl~:ME. !J55
tails dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 122, 123 : an
ciennement, 10l'sque tout Culte Dil'in était représentatif, de tels
hommes instituèrent le Culte du Soleil et de la Lune; mais au
jOUl'd'hui que les repl'ésentatifs ont cessé, il n'y a point de culte du
soleil ni de culte de la lune dalls la Chrétienté, mais à la place de
ces cultes il yale culte de soi-même, qui est chez ceux en qui l'a
mour de commander prédomine: d'apl'ès cela on voit donc clairement
ce qui est signifié par le soleil et par la lune dans le sens opposé.
Qu'anciennement on ait adoré le soleil et la lune, cela est évident
d'après les Gentils qui leur ont élevé des temples, comme il est dit
dans plusieurs Histoires: on voit dans la Parole qu'il en ful de
même chez les Égyptiens et chez les Juifs et les Israélites; chez les
Égyptiens; dans Jérémie: (( Le roi de Babel viendra et il frap
pera la terre d'Égypte, et il brisera les statues de III maison
du Soleil dans la terre d'Égypte. )) -XLIII. 11, 13;-chez
les Juifs et les Israélites; dans Ézéchiel: (( Je vis leurs faces vers
l'orient, et ils se prosternèrent vers l'orient du Soleil. ))
VIII. 16; - là, il s'agit des abominations de Jérusalem; dans le
Livre II des Rois: « Le Roi Chiskias abolit les prêtres idolâ
tres, qui faisaient des encensements à Baal, au Soleil, à la
Lune et aux Astres, et li toute l'armée des Cieux; il abolit
aussi le.s Chevaux que les Rois de J ehudah m;t}ient placés
pour le Soleil à l'entrée de la maison de Jéhovah, et les chars
du Soleil il brûla au feu. )) - XXIII. 5, 11; - dans Jérémie:
(IOn exhumera les Os des Rois de J ehudah, les os de sn
princes et les os de ses prêtres, et les os de ses prophètes et
les os des habitants de Jérusalem, et on les exposera au' So
leil et à la Lune, et à toute l'armée des cieux qu'ils ont aimés
et qu'ils ont sen)is. » - VIII. 1, 2: - et en outre, XLIV. 1ï,
18, 19, 25. Deutér. IV. 19. XVII. 3, 5. - Comme par Moab,
dans la Parole, il est signifié ceux qui sont dans la vie du faux
d'après l'amour de soi, et pal' le culte des Moabites le culte
de soi-même, c'est pour cela que, quand le peuple Israélite s'a
donna au culte du peuple Moabite, il fut ordonllé que les Chefs du
peuple fussent pendus devant le Soleil; il en est parlé ainsi dans
Moïse: CI Les filles de Moab appelèrent le peuple aux sacri
fices de leurs dieux; et le peuple mangea, ct il se prostemtl
hô6 l' APOCALYPSE EXPLIQU I~E. N° 401.
habitant dans ('eUe 7:ille, qui ne sont point sortis m:ec rous en
.. capti1:ité; voici, je vais envoyer sur eux l'épée, la famine et
la peste, et je les rendrai comme de,~ figues âtres, qu'on ne peut
manger à cause de la mauvaise qualité. Il - XXIX. 16,17;
que le figuier, dans le sens opposé, signifie l'homme purement na
turel, et l'Église composée de tels hommes, ou chez lesquels il n'y
a pas le bien naturel pa l'ce que le bien n'est pas à l'inlérieur', on le
voit dans Luc: Cl Jésus dit cette Parabole: Quelqu'un avait un
figuier planté dans Sft rigne; il vint donc y chercher du fruit,
mais il n'en trolwa point; il dit au l'igneron : Voiri, depuis
trois ansje viens chercher du fruit dans ce figuier, mais je
n'en trouve point; coupe-le, pourquoi aussi rend-il la terre
inutile? Mai,y celui-ci, répondant, lui dit: Seigneur, laisse-le
encore cette année,jusqu'ù ce que je l'aie déchaussé, et que
j'aie fouillé autour de !ui; et peut-être portera-t-il du fruit?
et si non, à l'avenir tu le couperas. 1) - XIII. 6 à fi; - par la
vigne, dans laquelle était le figuier, est siguifiée l'Église où sont
aussi ceux qui sont da os les extel'fles; cal' dans l'Église du Seigneur
il y a l'inteme et il y a l'exleme, l'interne de l'ltglise est\a charité
Vers, 13, CHAPITRE SIXIÈME, !til
et par suite la foi, ct l'externe de l'Église est le bien de la vie;
comme les œuvres de la charité et de la foi, qui sont le hien de la
vie, appal'tiennent il l'homme naturel, el que la charité elle-même
et la foi ùe la charité appar'tiennent à l'homme spirituel, par la
vigne il est donc signilié l'interne de l'Église, et par le figuier l'ex-
terne de l']~glise; chez la Nation Juive il y avait seulement l'ex teme
de l'{~glise, pal'ce qu'elle était dans le culte exteme représentatif,
c'est pourquoi pal' le Iigl1iel' il est entendu l'Église chez cette na-
tion; mais comme les Juifs étaient dans le culte externe et n'avaient
aucun culle interne, cal' ils étaient intérieurement méchants,et
comme le culte externe sans l'intel'Oe est un culte nul, et chez les
méchants un culte mauvais, c'est pOUl' cela que chez eux il n'y avait
aucun bien natul'el, aussi est-il dit que pendant trois ans il n'a point
tr'ouvé de fr'uit dans le figuier', et qu'il dit au vigneron de le couper,
ce qui signifie que depuis le commencement jusqu'à la fin il n'y a
pas eu le bien naturel chez cette nation; en effet, par' tr'ois ans il est
signifié une période entière, ou un temps depuis le commencement
jusqu'à la fin, et pal' le fruit du figuier le bien naturel; pal' le bien
naturel il est entendu le bien naturel-spirituel, ou le bien dans le na-
ttll'el d'après le spirituel; et comme une Église composée d'hommes
qui ne sont point dans le bien natul'el, comme était la nation Juive,
n'est. point une Église, c'est pour cela aussi qu'il est dit, Il pour'quoi
anssi rend-il la terre inutile? ) la terre est l'Église; si le vigner'on
a dit de le laisser' enCOI'e, et qu'il fouiller'a autour de lui, cela si-
gnifie qu'il en l'estera et qu'ils seront instl'uits dans la suitt; par
les chrétiens, au milieu desquels ils seront; mais comme le vi-
gneron ne reçut aucune réponse, il est entendu que le figuier néan-
moins ne pl'oduira aucun frnit, c'est-à-dire que celle Nation ne
fera aucun bien qui procède de quelque spirituel. Cela est signifié
pal' le Figuier qui devint sec, parce que le Seigneur n'y avait tr'ouvé
aucun fruit, dé!-ns MaLLhieu : « Le matin Jésus, retournant il la
ville, eut faim, et voyant un figuier sur le dzemin, il s'en
approcha, mais il n'y trouva que des feuilles; c' est p01~rquoi
il lui dit: Que désormais de toi il ne naisse point de (ruit Ù
éternité, et inc01itinent le figuier sécha, )l - XXI. 18, 10,
Marc, Xl. 12, 13; - là aussi par le figuiel' est entendue l'Église
chez la Nation Juive; pal' l< le Seigneur s'approcha du figuier, mais
672 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ~D 403.
il n'y trouva que des feuilles, » il est signWé que chez celle nation
il n'y avait aucun bien naturel, mais seulement le vrai falsifié qui en
soi est le faux; le fruit qu'il ne trou va pas signifie le bien naturel,
tel qu'il a été décl'it ci-dessus, et la feuille. signifie le vrai falsifié
qui en soi est le faux, car la feuille dans la Parole signifie le vrai,
et la feuille de l'arbl'e qui est sans fruit signifie le faux, mais chez
celte nation le vrai falsifié, parce qu'ils av~ient la Parole, dans la
quelle sont les vrais, mais ils les falsifièrent en les appliquant à eux
mêmes, ce qui constitua teUl's tl'aditions; pal' les paroles que le Sei~
gneul' a adl'essées au figuier, «( que désol'mais de toi il ne naisse
point de fruit à étel'Dité, et incontinent il Sécha, il est signifié que
1)
le Ciel chez eux, et l'exlel'lle eslle monde chez eux; et comme par
le Ciel et la lerre il est signilié l'Église interne el l'Église extel'ne,
par suile aussi il est signifié l'homme interne et l'homme extel'ne,
ou l'homme spil'ituel et l'homme nalurel, car l'homme dans lequel
il yale bien de "amoUl' el de la foi est l'Église, aussi l'Église dans
le commun se compose-l-elle des hommes dans lesquels il ya l'É
glise; d'HPI'ès cela, on voil clairement pourquoi ici pal' le Ciel il est
entendu l'homme interne ou spiriluel; il est dit l'homme spirituel,
et il est enlendu le mentai spirilllel, qui est le men lai supérieul' ou
intérieur de l'homme; mais le mental inférieul' ou extél'ieur est ap
pelé homme naturel; et pal' la signiOcation de se retira- comme
un lirre roulé, en ce que c'est qu'il a été bouché; en effet, lie
\
menlal spirituel, qui est, ainsi qu'il a élé dil, le mental supérielll' ou
inlél'ielll' chez l'homme, est ouvert par les vrais appliqués à la vie,
ainsi par les biens, mais il esl bouché par les faux' appliqués à la
vie, ainsi pal' les maux, el cela se fail comme 101'squ'on roule le
volume d'un livre: qu'il en soit ainsi, c'esl ce que j'ai vu bien
clairement d'après les apparences dans le Monde spil'ituel quand le
Jugement demiel' a été fait, cal' alors des montagnes el des collines
y apparur'ent parfois éll'e l'Oulées comme est 'rolllé le volume d'un
livre, el alors ceux qui étaient dessus étaienl pl'écipités dans l'enfer;
celle appHl'ence vient de ce que les illlérieur's de leur mental, par
lesquels influail auparavant quelque lumière du ciel, avaient été
bouchés; ce qui dans le commun arrive chez plusieurs, arrive dans
le pari iculier chez quiconque est lei, car dans le Monde spirituel,
lei est le commun, tel est le particulier, voir dans le Tl'aité DU CIEL
ET DE L'ENFER, N° 73. Par livre il est enlendu Iln volume (rouleau),
puisque dans les Ancieus temps, il n'y avait pas d'imprimés ni par
conséquent de Livres lels que ceux d'aujourd'hui, mais il y avait
des volumes faits avec des membranes; de là pal' les Livl'es, dans
r Apocalypse, sont entendus des volumes, el pal' Cl le ciel se l'elil'a
comme un livre rOlllé, II il est entendu comme un volume ronlé;
pareillement dans Esaie : Il Et se {ondra toute l'armée des deux,
et seront roulés, comme un lin-e, les cieux. Il -XXXIV. h.
li05. Et "toute montagne et toute ile lurent remuée.~ de
leurs places, signifie que tout bien de l'amour et tout vrai de
la {oi périrent: on le voil par la signification de la mOTlta.IJIl(',
Vers. ~6. CHAPITRE SIXIÈME. fti5
en r,e qu'elle est le bien de l'amour envers le Seignenr, ainsi qu'il
va être monlré; par la signification de l'ile, en ce qu'elle est le
vrai de la foi, comme il sel';] montl'é dans l'Article suivant; et par
la signification d'être remué de sa pla('e, en ce que c'est être em-
pOl'té et péril', parce qu'il est entendu le bien de l'amour el le vrai
de la foi; eat' lorsque ce bien et ce \'l'ai sont l'emués de leurs places,
les maux et les faux sUI'viennent, et les biens ct les \'l'ais pél'Îssent
pal' les maux et pal' les faux. Si la Montagne signifie le hien de l'a-
mOUI', c'est parce que dans le Ciel sur les montagnes hahitent ceux
qui sont dans le hien de l'amour envers le Seigneur, et sm' les col-
lines ceux qui sont dans la charité il l'égard du prochain, ou, ce
qui est la même chose, sur les montagnes hahitent ceux qui sont
du Royaume céleste du Seigneur, et sur les collines ceux qui sont
de. son Royaume spirituel, et le Royaume C(\lcsle esl distiugué du
Hoyaume spirituel en ce que ceux qui sont du Royaume céleste sont
dal1s l'amollI' envel's le SeigneUl', et que ceux qui sont du Hoyaurne
spiriluel sont dans la charité il l'égard du prochain; mais sUl'les uns
et sur les 1llltres, voir dans le 'l'l'ailé DU CIEL ET DE L'ENFER les
N°' 20 il 28; de Iil. vient que pal' la Monlagne est signifié le bien
de l'amOlli' envers le Seigneur, Si le bien de "amour envers le Sei-
gneur est abslractivement entendu par la Montagne, c'estpal'ce
que toules les choses qui sonr. daus le sens interne de la Parole sont
spirituelles, et que les choses spil'ituelles dOÏ\'ent être entendues
abstl'action l'aile des pel'sonnes et des lieux; c'est même pOUl' cela
que les Anges, parce qu'ils sont spirituels, pensent et parlent en fai-
sant celle absll'aclïon, el c'est par là qu'ils ont la sagesse el l'inlel-
ligence; en effet, l'idée des personnes et des lieux limite la pensée,
car elle la fixe SUl' les pel'sonnes et sur les lieux, el ainsi elle la li-
mile; cette idée de la pensée est proprement naturelle, mais l'idée,
ahstl'action l'aile des personnes ct des lieux, s'étend dans le Ciel de
de tout côté, et n'est pas limitée 8utl'ement que la vue de l'œil
quand on l'egarde le ciel sans interposition d'aucun ohjel, une telle
idée est pl'oprement spirituelle; c'est de là que pal' la montagne
dans le sens spil'ituel de la Par'ole il est signifié le bien de l'amoul' :
il en est de même de la signification de la terre, en ce qu'elle est
l'Église; car en faisant ahstraction des lieux et aussi des nations at
des peuples sur la tClTe, l'idée est portée sllr l'ltglise dans ces lieux
!J76 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 405.
ou chez ces nations et ces peuples, celle-ci par conséquent est signifiée
par la terre dans la Parole: il en est de même des autres choses qui
sont exprimées dans le sens naturel de la Parole, pal' exemple, des
collines, ùes l'ochers, des vallées, des fleuves, des mel'S, des villes,
des maisons, des jal'dins, des fOl'êts, etc. Que la Montagne signifie
l'amoul' envers le Seigneur, et pal' suite tout llien qui en pl'ocMe,
lequel est a(lpelé bien céleste, et que dans le sens oppoSé elle signifie
l'amour de soi, et par suite tout mal qui en pl'Ovient, on le voit par
les passages suivanls dans la Parole; dans Amos: li Dispose-toi
ent'ers ton Dieu, Israël! car 'Voici le formateur des monta
gnes, et le créateur de l'esprit, el celui qui déclare ù l'homme
quelle (esl) sa pensée. Il -JV. 12, 13; - Dieu est dit forma
leul' des monlagnes, parce que les montagnes signifient les biens
de l'amoul', et le créateur de l'esprit, parce que l'esprit signifie la
vie d'après ces biens; et comme pal' eux il donne à l'homme l'in
telligence, il est ajouté, li et qui déclare à l'homme quelle est sa
pensée; Il en effet, l'intelligence que possède l'homme vient de sa
pensée qui influe du Seigneur par le hien de l'amoul' dans sa vie;
ici par conséquent déclarer, c'est influe)'. Dans David: «( Dieu qui
affermit les montagnes par sa force, qui est ceint de puis
sance. l l - Ps, LXV. 7; - ici aussi pal' les montagnes sont si
gnifiés les biens de l'amour; le Seigneur affermil ces biens dans le
Ciel et dans l'Église par son Divin Vrai qui a toute puissance, c'est
pour cela qu'il est dil, (( qui affermit les montagnes par sa force, qui
est ceint de puissancc; )) pal' la Force de Dieu dans la Parole il est
signifié le Divin Vrai, et pal'Ia Puissance, quand il s'agit du Sei
gneUl', toute puissance ou la toute-puissance: que le Divin Vrai
qui pl'ocMe du Seigneul' ait toute puissance, on le voit dans le
Tl'ailé DU CIEL ET DE L'ENFER, N°' 228 à 233, et ci-dessus,
N°' 209, 333; et que la puissance, quand il s'agit du Seigneur,
soit la toute-puissance, on le voit, N° 338. Dans le Méme : (( Je
lr:ve mes yeux vers les montagnes, d'où vient mon secours. li
- Ps. CXXI. '1; - par les montagnes ici sont entendus les
Cieux; el comme, dans les Creux, sul' des monlagnes et des col
lines habitent ceux qui sont dans les biens de ['amour et de la
charité, ainsi qu'il vient d'être dit, el que le Seigneur est dans
ces biens, c'cst pOUl' cela que par lever les ycux. vers les mon
Vers. ill. CHAPITRE SIXIl~ME. 1177
tagnes il est entendu aussi les lever vers le Seigneur, de qui
vient tout secours: quand il est dit au pluriel les montagnes, il
est entendu et les montagnes et les collines, pal' conséquent Wllt le
bien de l'amour envers le Seignem' que le bien de la charité à l'é
gard du prochain. Dans Ésaïe: « 1I?1 aura sur toute montagne
haute, et sur ioute colline éleréc, de.ç ruisseau.x, des ronduits
d'eaux, au jour du grand carnage qu.and tomberont les
tours. Il - XXX. 25; - le Jugement dernier, dont il s'agit dans
ce passage, est entendu pal' le jour du gl'and carnage quand tom
bel'ont les 10UI'S, le grand carnage est la destruction des méchants,
les tours qui tomberont sont les faux de la doctrine qui provicnnent
de l'amour de soi et du monde; si ces faux sont signifiés par les
tOUI'S, c'est d'après les apparences dans le Monde spirituel, car
ceux qui cherchent à dominer pal' les eh oses qui sont de l'l':glise s'y
Mtissent des tours sur des lieux élevés, voir à ce sujet dans l'Opus
cule DU JUGEMENT DERNIER, les N°' 56, 58; par' il Yaura sur
(1
toute montagne hante, et sur toute colline élevée, des ruisseaux, des
conduits d'caux, Il il est signifié qu'alors ceux qui sont dans l'amour
envers le Seigneur et dans la cpar'ité à l'égard du prochain sont
élevés dans le Ciel, et sont remplis d'intelligence et de sagesse; la
montagne haute signifie où résident ceux qui soilt dans l'amour en
vers le Seigneur, et la colline élevée 04 résident ceux qui sont dans
la charité à l'égard du prochain, les ruisseaux signifient la sagesse,
et les conduits d'eaux l'intelligence, car les eaux sont les vrais d'a
près lesquels il y a intelligence et sagesse. Dans Joêl : tI Il arri
vera, en ce jour-là, que les montagnes distilleront du moût, et
que les collines couleront en lait, et tous lcs ruÏl;scaux de J e
hudah couleront en eaux. li - IV. 18; - la, il s'agit ùe l'avé
nement du Seigneur, et aussi du nouveau Ciel et de la nouvelle
tetTe alors; et pal' les montagnes qui distilleront le moOt, il est en
tendu que du bien de l'amoUl' envers le SeigneUl' procède tout vrai;
par les collines qui couleront en lait, il est entendu que du bien de
la charité à l'égal'd du prochain procède la vie spil'ituelle, et par
tous les ruisseaux de Jehudah qui couleront en eaux, il est entendu
que de chacune des choses de la Parole pl'ocMent des vl'ais par les
quels il y a l'intelligence; mais on peut voil' ce passage plus ample
ment expliqué ci-dessus, N" 3i6. Dans Nahum: Voici sur les
(1
!l78 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 405.
fiques naturels, par l'Arabie esl signifié l'homme nalul'el, car l'a
rabe dans le désert est l'homme natm'el, par les hahitants du 1'0
chel' sont signifiés les biens de la foi ou ceux qui sont dans les biens
de la foi, par le sommet des montagnes est sig~itié le bien de l'a
mour envers le Seigneur; de là on voit clairement ce que signifient
ces choses en ol'dre, à savoir, la confession et le culte joyeux d'après
le lJicn de l'amour dans les choses qui ont ét~ l'apportées; car crier
du sommet des mon~agnes, c'estt'endl'e un culte d'après lc bien de
l'amour. Dans David: « Montagne de Dieu, la montagne de
Base/zan; montagne de collines, la montagne de Baschan;
pourquoi sautez-vous, montagnes, collines de la montagne,
que Dieu dôsire habiter? même Jéhovah y habitcm à perpé
tuité. )1 - Ps. LXVIII. 16, 17; - par la Montagne de Baschan
est signifié le bien volontaire, lei qu'il est chez ceux qui sont dans
les externes de l'Église; cal' Baschan était une contrée au-delà du
Jourdain, qui avait été donnée en héritage à ia demi-ll'ibu de Me
nassé; l'oir Josué, XIII. 29 à 32, et pal' Menassé cst signifié le
Bien volontaire de l'homme externe ou naturel; ce bien volontaire
cst le même que le bien de l'amour dans l'homme externe, cal' tout
lJien de l'amOlli' appartient à la volonté, et tout vl'ai de ce bien ap
partient à l'entendement; c'est poUl'quoi par Éphraïm son fl'ère il
cst signifié le vrai intellectuel de ce bien: puisquc par la montagne
de Baschan esl signifié ce bien, il en résulte que pal' les collines de
eelle montagne sont signifiés les biens cn acte: comme la volonté
agit, car tout l'actif du mental (rmimus) et du corps pl'Ocède de la
volonté, de même que tout l'actif de la pensée et du langage Pl'O
cède de l'entendement, c'est pOUl' cela que la joie qui tire son ori
gine du hien de I;amour est décl'Ïte et entendue par tressaillir et sau
let'; de là on voit c1ail'ement ce qui est signi~é par « montagne de
Dieu, la montagne de Baschan; montagne de collines, la monlagne
de Baschan; pourquoi sautez-vous, montagnes, collines de la mon
tagne? comme le Seigneur chez l'homme habile dans son bien
1)
volontaire, d'où pl'oviennent les biens en acle, c'est pOlir cela qu'il
est dit, « que Dieu désire hab1ter, même Jéhovah y hahitet'n à pet'
pétuilé. Dans le Même: (1 J ehudalz devint le sanctuaire de.J é
1)
qui sont dans le bien naturel et avec ceux qui sont dans le hien spi
rituel; l'assemble!' ceux qui sont dans le bien naturel est entendu
pal' envoyel' des pêcheurs qui les pêcheront, et rassembler ceux qui
sont dans le bien spir'ituel est entendu par envoyer des chasseurs
qui en feront la chasse: comme ce sont eux qui sont entendus, il
est dit aussi, de dessus toute montagne, et de dessus toute colline,
(l
et des creux des rochers; II par ceux qui sont sur la montagne il
est entendu ceux qui sont dans le bien de l'amour', par ceux qui
sont sur la colline, ceux qui sont dans le bien de la chal'ité, et pal'
ceux qui sont dans les cl'eux des l'ochers, ceux qui sont dans les
choses obscures du vrai. Dans Ézéchiel: Vous, Montagnes
(l
l'autre vel's la mer, pal' une vallée gl'ande, Il il est signifié la sépa
J'ation de ceux qui sont dans le bien d'avec ceux qui sont dans le
mal; car la montagne des oliviers, ainsi qu'il a été dit, est le Divin
Amolli'; le levant, c'est où demeUl'ent ceux qui sont dans le Divin
bien; et la mer, où demeul'ent ceux qui sont dans le mal; en effet,
une mel' nans la plage occidentale du Monde spirituel fait séparation:
par (1 se retirera une partie de la montagne vel'S le septentl'ion, et
une partie vel's le midi, il est signifié la séparation de ceux qui
J)
sont dans les faux du mal d'avec ceux qui sont dans les vrais du
bien; le septentrion, c'est où demeurent ceux qui sont dans les faux
du mal parce qu'ils sont dans les' ténèbres; et le midi, où demeul'ent
ceux qui sont dans les vrais du bien parce qu'ils sont dans la lu
mièl'e : par li alors vous fUÏl'ez pal' la vallée de mes montagnes, Il il
est signifié qu'alors ceux qui sont dans les vl'ais d'après le bien se
ront délivrés; fuir signifie êtl'c délivré, la vallée des montagnes si
gnifie où. sont ceux qui sont dans les connaissances du vrai et pal'
suite dans les vrais d'après le bien, car dans les vallées habitent
ceux qui sont dans les cOllnaissances du vl'ai, et sur les montagnes
ceux qui sont dans le hien : et par li la vallée des montagnes s'é
tendl'a jusqu'à A.sal, II il est sigllifié la sépal'ation d'avec les faux
du mal; CUI' Asal signifie la separation et la délivrance. Comme la
Montagne des oliviers, qui était devant Jér'usalem à l'orient, signi
fiait le Divin ArnoUl', et que Jél'usalem à l'orient signifiait le Divin
Vrai procédant du Divin Bien, comme il vient d'êtl'e rapPol'té,
c'est pour cela que le Seigneur avait coutume de demeurer sur
cette Montagne, comme on le voit dans Luc: li J éSllS était pen
dant le jour dans le Temple, enuignallt; mais les nuits, sor
tant, il les passait ,mr la jJ;J ontagne appelée des oliviers, J)
pal'Il être grand et loué beaucoup; Ille vrai spirituel, qui procede du
bie)l spirituel, est entendu pal' Il dans la cité de notre Dieu, dans la
montagne de sa sainteté, » et le charme de l'âme, résultant de ce
culte, est entendu par « belle de PI'opol'tion; ) le culte du Seigneul'
d'après les biens et les vrais célestes est décrit pal' « joie de toute la
tel'I'e, la monlagne de Sion, les côtés du septentrion, la ville du
gr<lnd Hoi; 1) le culte d'après les biens célestes est entendu pal' « joie
de toute la terre, la montagne de Sion, ) et les vrais d'après ce
bien sont entendus pal' (1 les côtés du septentrion, la ville du grand
Roi; 1) les cOtés du septentrion sont les vl'ais d'après le bien céleste,
et la ville du grand Roi est la doctrine du vrai qui en procède; pal'
« Dieu dàns ses palais est connu, II il est signil1é que les vrais sont
inscrits chez ceux qui sont dans le hien céleste. Si les rotés du
septentl'ion signifient les vl'ais d'après le bien céleste, c'est parce
qUG ceux qui sont dans le Hoyaume céleste du Seigneul' habiLent
dall~ le Ciel à l'orient, et que ceux qui sont dans les Vrais d'après
ce llien, y babitent vers le septeutrion. Dans Ésaïe: Cl LUCIfer, tOl~
tu aMis dit dans ton cœur: Aux cieux je;monterai, au-dessus
dc.~ étoiles de Dieu;"élèverai mon trône, et je m'assiél'ai en
692 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 405.
Joseph et par sa Trihu, ni ce qui est signifié par la l'osée, par l'a
btme qui glt en has, pal' les montagnes de l'orient et par les collines
du siècle, salll'a à peine quelque chose de ce qui est enveloppé par
ces paroles, et en général à peine quelque chose de ce qui est si
gnifié par toutes celles qui ont été dites des Tribus d'lsl'aël pal'
Moïse dans tont ce Chapitre, et par Israêlleur père dans le Chap.
XLIX de la Genèse. Dans Matthieu : u Vous, vous ~te,~ la lu
mière du monde, llne ville située Sllr une montagne ne peut
point etre ('(ultée. 1) - V, 1!J; - ces paroles ont été adressées
aux disciples, par lesquels est entendue l'Église qui est dans les
vrais d'aprês le bien; c'est pour cela qu'il est dit, (e vous, vous êtes
la lumière du monde; la lumière du monde est le vrai de l'Église;
1)
par u une ville située sur une montagne ne peut point être cachée, Il
il est signifié qu'il n'y a pas le vrai si ce n'est d'après le bien, la
ville sur une montagne est le vrai d'après le hien. Dans le Même:
(e Si un ho'mme a cent brebi,ç, et qu'une d'entre elles se .wil
é.qaréf, est-ce que, laz:ç,çant les quatre-lJÎngt-dix-neu/ dans les
montagnes., il ne .ç' en 1'a }Jas chercher c('lle qui s' e,~( égm'éc? 1)
les montagnes il est signifié ceux qui sont dans. le bien de l'amour
et de la charité; mais par celle qui s'est égarée est signifié celui
qui n'est point dans ce bien, pal'ce qne par ignorance il est dans les
faux; cal' où est le f:lUx, la n'est point le bien, puisque le hien
appartiènt au vl'ai. Dans les I~vangélistes : « Quand vous verrez,
['abomination de la dévastation, dont il a été parlé par Da
nielle Prophète, alors que ceU3: qui (seront) dans la Judée
.ç' enfuient sur les montagnes, et que ('ehd qui (ser'a) sur le toit
ne descende }Jas dans la l1wison. Il - Marc, Xlii. U, 15.
Matth, XXIV. 1.6, Luc, XXI. 21; - Le Seigneur, dans ces
Chapill'es, décrit la vasLation successive de l'Église, mais il la dé
crit par de pOl'es correspondances; (e quand vous velTez l'abomi
nation de la dévastation » signifie quand les disciples, c'est-à-dire,
l
ceux qui sont dans les Hais d'après le bien, perç,oivent que l'Église
est dévastée, ce qui arrive lorsqu'il n'y a plus le vl'ai parce qu'il
n'y a pas le bien, ou 10l'Squ'il n'y a plus la foi parce qu'il n'y a pas
la charité; ct alors que ccux qui seront dans la Judée s'enfuient SUI'
Vers. 14. CHAPITRE SIXIÈME 695
les montagnes, Il signifie que ceux qui sont de l'Église du Seigneur
rloivent rester' dans le bien de l'amour, par' la Judée il est l'ignifié
\'f~glise du Seigneur, et par les montagnes les biens de ('amoul',
s'enfuir' sur les monlagnes, c'est demeurer dans ces biens; « que
celui qui sera sur le toit ne descende pas dans la maison, l) signifie
que celui qui est dans les vrais réels y l'este, la maison signifie
l'homme quant à tous les intérieurs qui appartiennent à son mental,
et par suite le toit de la maison signifie l'intelligence qui procède
des vrais réels, par conséquent aussi les Vl'ais réels par lesquels
l'intelligence existe: si le sens spirituel n'illustrait pas chacune des
choses qui ont été dites par le Seigneur dans ces Chapitres des
Évangélistes, à peine saurait-on quelque chose de ce qu'ils con-
tiennent, par exemple, que pourrait-on entendre par « que eelui
qui sera SUl' le toit ne descende pas dans la maison, ) et ailleurs,
pal' li que celui qui sera au champ ne ('evienne pas en al'l'ière pOUl'
emportel' ses vêteme~ts; Il et par plusieurs autres pal'o[es de ce
gelll'e? Jusqu'à présent il a été montré que les Montagnes (Jans la
Parole signiOent les biens de l'amour; et comme la plupal't des ex-
pl'essions dans la Pal'ole ont aussi un sens opposé, il en est de
même des montagnes, qui dans ce sens signifient les maux de l'a-
mour, ou les maux qui jaillissent des amours de soi et du monde;
les montagnes ont ce sens, dans les passages sUÎl'ànts de la Parole;
dans Ésaïe: (( Le jour de Jéhovah Sébaoth viendra sur qui-
conque (est) orgueilleux et hautain, et sur toutes les mon-
tagnes hautes, et sur toutes les collines élevées. » - lI, 12,
1ll; - par le jour de ,Jéhovah Sébaoth est entendu le Jugement
dernier', quand les méchants ont été chassés des monlagnes et des
collines qu'ils avaient occupées dans le Monde spirituel, ainsi qu'il
a été dit au commencement de cet Article; et comme ces méchants
avaient été sur des montagnes et des collines âvant le Jugement
dernier, c'est pour cela que pal' les montagnes et les collines sont
enfendus les amours et par suite les maux dans lesquels ils étaient,
par les montagnes les maux de l'amour de soi, et par les collines
les maux de l'amour du monde: il faut qu'on sache que tous ceux
qui sont dans l'amour de soi, principalement ceux qui sont d"ms
l'amour de commander, ont un désil' extrême, quand ils viennent
dans le Monde spil'itllel, de se transpolter dans des lieux élel'és,
lJ9(i L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l';°405.
car cela a été insité dans cet amour; de là vient flue dans le langage
ordinaire on dit: Être d'un caractèl'e haut et élevé, et aspirer aux
choses élevées; la raison même de ce qu'il ya un tel désil' dans l'a
mout' de commander, c'est qu'ils veulent se faire dieux, et que
Dieu est dans les lieux très-hauts: que les montagnes et les collines
signifient ces amours et par suite les maux de ces amours, cela est
évident, cal' il est dit, (( le jour de Jéhovah Sébaoth viendra sur
quiconque est orgueilleux et hautain, e~ SUI' toutes les montagnes
hautes, et SUI' toutes les collines élevées; II autrement, que signi
fierait ce jour venant SUI' des montagnes et sur des collines? Dans
le Mème : (1 Une voix (il y a) de qui crie dans le drsert : Pré
parez le chemin à Jéhovah, aplanissez Uil sentier il no(re
Dieu; toute vallée sera élevée, et toute ~M ontagl1e et (toute)
Colline seront abaissées. Il - XL. 3, Il; - là aussi il s'agit de
\'avénement du Seigneur, et du Jugement dernier alors; et par
(1 une voix de qui crie dans le désel't: Pt'éparez le chemin à Jéhovah
rampe sur la Len'e; et par les montagnes d'Isl'aël sont signifiés les
biens de l'amour spirituel, mais ici les maux de l'amour opposés à
ces biens. Dans Michée: u Lime-toi. plaide avec les montagnes.
et que les collines entendent ta voix; écoutez. montagnes, le
procès de Jéhovah. et (vous) robustes fondements de la terre,
parce que Jéhovah a un procès avec son peuple. et avec 1 s
raël il plaide. Il - VI. 1., 2; - ces choses aussi ont été dites de
l'Église spirituelle que représentaient les Israélites sépal'és d'avec
les Juifs; et par les montagnes sont entendus les biens de la charité,
et pal' les collines les biens de la foi, mais ici les maux et les faux
opposés à ces biens; c'est pour cela qu'il est dit (1 plaide avec les
montagnes, et que les collines entendent ta voix; Il les robustes
fondements de la terre sont les pl'incipes du faux dans cette Église,
la terre est l'Église, et les fondements sont les principes SUl' .Ies
quels sont fondées touLes les autres choses; il est dit, « avec son
peuple, avec Israël, Il parce que par le peuple il' est entendu ceux
qui sont dans les vrais et ceux qui sont dans les faux, et par Israël
ceux qui sont dans les biens et ceux qui sont dans les maux. Dans
Jél'émie : « Me voici contre toi, montagne qui détruis. qui dé
truis toute la terre. et j'étendrai ma main contre toi. et je te
roulerai d'entre les rochers. et le mettrai en montagne de
combustion. Il LI. 25; - ces choses ont été dites de Bahel,
pal' laqueIle il est entendu ceux qui sont dans les faux du mal et dans
les maux du faux d'après l'amoul' de soi, car ils emploient abusi
vement les choses saintes de l'Église comme moyen de dominet';
c'est à cause de cet amour, et à cause des faux et des maux prove
nant de cet amOUI', qu'il est dit, « montagne qui détl'Uis, qui détruis
toute la terre, Il la terre est l'Église; par ct je Le roulerai d'entre les
l'ochel's, Il il est signifié leur ruine et leur damnation pal' les faux
du mal; les l'ochers, c'est où sont les vl'ais de la foi, ici les faux
du mal; et par « je te mettrai en montagne de combustion, » il est
signifié leul' l'uine et leur damnation par les maux du faux, la com
bustion se dit de l'amoul' de soi, pal'ce que le feu signifie cet amour;
7Joir dans le Tl'aité DU CIEL ET DE ~ENFER, N°s 566 à 573 : d'a
près ces considérations, on voit clairement que par les montagnes
sont signifiés les maux de l'amoul' de soi et du monde, cal' Babel
est appelée montagne qui détl'uit, et il est dit qu'elle sera mise en
Vers, :t!l, CHAPITHE SIXIÈME. h\W
montagne de combustion. Dans Nahum: « Les montagltes trem-
blent devallt Lui, et le,~ collines se (ondent, et toute la terre est
brûlée devant Lui; devant son indignation, qui subsistera? Il
- I. 5,6; - ce que ces paroles signifient dans la série, on le voit
ci-dessus, N° faOO, où elles ont été expliquées; il Yest montré que
les montagnes sont les maux de l'amour de soi et du monde. Dans
Michêe : IC Jéhovah sort de son lieu, il descend et (oule les
lieux élevélJ de la ten'e; et les montagnes ont (ondu sous Lui,
et les vallées ont ~té déchirées comme la cire devant le (eu,
comme, des eaux répandues dans une descente; il cause de la
pl'évariration de Jacob, tout cela; et il cause des péchés de la
1wtilion d'lsl'aël. ) - I. 3, h, 5; - ces choses aussi ont été dites
du Jugement derniel', et de ceux alors qui SUl' des montagnes et des
collines s'étaient fait une sorte de ciel, et dont il a été quelquefois
padé ci -dessus; le Jugement dernier est eolendu par « Jéhovah
sort de son lieu, il descend et foule les lieux élevés de la terre; )l
les lieux élevés de la tene signifie ceux qui sont dans des lieux
élevés, à savoir, ceux SUI' lesquels se fail le jugement, cal' dans
Je Monde spirituel, il y a des terres, des montagnes, des collines
et des vallées· de même que dans le Mond'e natul'el; pal' cc les
,montagnes ont fondu sous Lui, el les vallées ont élé déchirées
comme la cire devant le feu, comme des eaux répandues dans une
descente, Il ii est signifié la destruction de ceux qui étaient SllI' les
montagÎles et dans les vallées; ce sont ccux qui étaient dans les
maux d'après l'amour de soi et du monde et dans les faux de ces
m:lUX; les montagnes signifient les amours de soi et du monde, et
les vallées les faux de ces maux; des amours de soi et du monde,
qui sont signifiés pal' les .montagnes, il est dit que les montagnes
ont fondu comme la cire devant le feu, puisque le feu signifie ces
amoUl'S; et des faux, qui sont signifiés par les vallées, il est dit que
les vallées ont été déchil'ées comme des eaux répandues dans une
descente, puisque les eaux signilient les faux; que ce soit à cause
des maux et des faux, cela est évident, car il est dit, (1 à cause de
la prévarication de Jacob, tout cela; et à cause des péchés de la
maisoll d'Israël. Dans Jérémie: (e J'ai vu la terre, et voici,
1)
les collines sont renversées; j'ai vu, et voici, point d' honmze,
et tous les oiseaux du ciel se sont envolés. l) - IV. 23, 2h, 25;
- pal' l'ébranlement des montagnes il est signifié la destruction de
ceux qui sont dans les maux d~ l'amoUl' de soi, et par le renver
sement des collines la destruction de ceux qui sont dans les maux
de l'amour du monde et dans les faux; les autl'es parties du pas
sage ont été expliquées ci-dessus; voir No' 280 et 30h. Dans
Ésaïe: (1 Jéhovah! oh! si tu rompais les cieux, si tu desren
dais! Devant Toi les montagnes s'écouleraient. LXIII.
l) -
19; - ces paroles signifient la même chose que celles qui ont été
expliquées ci-dessus dans Michée, - Chap. 1. 3, h, 5. - Dans
David: « Jéhovah! incline tes cieux et descends, touche les
monta.9nes en sorte qu'elles s'en aillent en fumée; lance ta
foudre, et disperse-les. )l - Ps. CXLlV. 5, 6; - par incliner
les cieux et descendre, il est signifi'é la même chose que ci-dessus
par rompl'e les cieux et descendre, par sortir de son lieu, descendre
et fouler les lieux élevés de la tel'l'e, à savoir, visiter et juger; pal'
toucher les montagnes en SOI'te qu'elles s'en aillent en fumée, il est
signilié détruire pal' sa présence ceux qui sont dans les maux des
amours de soi et du monde, et par suite dans les faux; s'en allel'
enfumée signifie être envoyé dans les maux de ces amours et dans
les faux de ces maux, car le feu signifie ces amours, et la fumée les
faux; par Cl lance ta foudre, et disperse-les Il il est signifié le Divin
Vrai pal' lequel ils sont dissipés, car par la présence du Di~in Vrai
les maux et les faux sont découvel'lS, et alors d'après la collision il
apparait comme des foudres, Dans Moïse: c( Un feu s'est embrasé
dans ma colère, et il briUerl1jusqu'à l'enfer le plus bas, et il dé
vO/'era la te/ore et son produit, et il enflammera les fondements
des montagnes. »- Deutér. XXXII, 22; - il est dit qu'un feu
de Jéhovah s'est emhrasé dans sa colère, qu'il bro.lera jusqu'à l'enfel'
Je plus bas, quoique Jéhovah n'ait aucun feu de colère, et qu'à plus
forte l'aison il ne bl'Ole pas jusqu'à l'enfel' le plus bas; cal' Jéhovah,
c'est-à-dire, le SeigneUl', ne se met en colèl'e contre personne, et ne
fait du mal à personne; que même il ne jette personne dans l'enfer,
on le voiL dans le Tmité DU CIEL ET DE t.'ENFER, N°' 5h5 à 550;
mais il est dit ainsi dans le sens oe la leure de la Parole, parce que
œla apparalt ainsi aux yeux de l'homme méchant, et aussi aux
Vers. HI. CHAPITRE SIXIi~ME. 501
yeux de l'homme simple, cal' la Parole dans la l~lIre est selon l'ap-
parence, parce qu'elle a été mise à la portée des hommes naturels;
mais comme les Anges, qui sont spil'ituels, voient les vrais mêmes
de la Parole, non pas selon les apparences conformes à la conception
de l'homme, mais spirituellement, c'est pour eela que chez eux il y
a pour de telles expressions un sens inverse, qui même est le sens
interne ou spirÎluel, à savoil', que l'Amour infernal chez l'homme
est un tel feu, et qu'il brille jusqu'à l'enfer le plus bas; et comme
ce feu, c'est-à-dil'e, cet amoUl', détruit de fond en comllie toutes les
choses de l'Église chez l'homme, c'est pour cela qu'il est dit, II il
dévorera la tel're et son produit, et il enOammeI'a les fondements
des montagnes; Il.la terre est l'Église, son pl'oduÎl est toul ce qui
appal,tient à l'Église, les fondements des montagnes sOl1L les vrais
sur lesquels sont fondés les biens de l'amour, qui sont dits être en-
flammés par le feu de l'amour de soi el du monde. Dans David:
Il La tetre a été secouée et ébranlée, et les fondement,~ des
éLé dévastés, au point que pas un homme n'y passe, Il il est entendu
qu'il n'y a absolument aucun bien ni aucun vrai; dans la Pal'ole,
quand il s'agit de la vastation, il est ordinaire de dire qu'il n'y a
pas un homme qui passe, et par là il est signifié qu'il n'y il plus
aucun vrai, ni pal' suite aucune intelligence; que ce ne soit pa~ à
cause des montagnes et des habitacles du désel"l qu'il y aura des
pleur's et des gémissements, cela est bien évident. Dans le Meme:
(1 Brebis perdues ont été (ceux de) mon peuple; leur$ pas
ceux chez qui les vrais ont été éteints, et pal' le carnage est en
tendue l'extinction même du vl'ai et du bien; par li ne tr'embleront
elles pas les Iles? et ne descend l'ont-ils pas de leurs trônes tous les
princes de la mer? et pal' «( elles trembleront les Iles au jouI' de ta
1)
chute, et elles seront troublées les Iles qui sont dans la mel', il 1)
mer ou de l'occident, Il car par la mer, lorsque par elle il est entendu
j'occident, il est signifié le natUl'el, par la l'aison que cellx qui, dans
le Monde spirituel, habilent la plage occidentale sont dans le bien
nalurel, tandis que ceux qui habitent la plage ol'ientale sOlit dans
le bien céleste; et comme les nations, dont l'Église se composait,
étaient dans le bien natUl'el, c'est pour cela qu'il est dit, Il dans l'U
rim honorez Jéhovah, dans les lies de la mel' le nom du Dieu d'Is
l'aêl, )) ce qui signifie qu'ils devaient adol'er le Seigneur d'après les
biens el. les vrais qui sont dans ('homme naturel, car l'U.'im signifie
le feu et le foyer, par lesquels est signifié le bien de l'amour de
l'homme naturel, les îles de la mlll' signifient les connaissances du
vrai et du bien, qui sont les vrais de l'homme nalul'el, et honorer'
signifie rendre lin culle et adorer; pal' Jéhovah et pal' le Dieu d'Is
raël il est entendu le Seigneur, qui est appelé Jéhovah lorsqu'il s'a
gil du bien, et Dieu d'Isl'aêllol'squ'il s'agit du vrai, aussi est-il dit,
(1 dans l'Urim honorez Jéhovah, )l c'est-à-~il'e, d'apl'ès le bien, ct
près les vrais; de là il est enCOl'e évident qu'~pal' les lies de la mel'
sont signifiés les nais de l'homme nalul'el. Dans le Même: (1 Il
n'éteindra point et ne bl'iscra poinl,jusqu'à ce qu'il ait éta
bli en la telTe le jugement, el qu'en sa loi lcs Iles l'spèl'ent.
Chantez ù Jéhovah un Cantique nouveau, sa louange, extré
mité de la terre, descendant vers la mer, et ,~a plénitude, z'les
et leul's habitants, Qu'ils élèt'l'1lt la 'voix, le dbert et ses villes,
les villages qu'habite l'Arabie.' qu'ils chantent, les habitants
du rocher; que du sommet des montagn(~s ils (Tient! qu'ils
donnent à Jéhovah gloil'e, et que sa louange dans les Iles ils
annoncent! ))-XLll. h, 10, H, 12;...-là aussi il s'agit du
Seigneur, et de la nouvelle Église qu'il devait inslaurer, el pal' les
Iles sont enlendus ceux qui sont seulement dans les vl'ais d'après
l'homme naturel, et qui pal' suite sont encol'e éloignés du vrai culle;
de là par (t jusqu'à ce qu'il ail établi en la tel'l'e le jugement, et
qu'en sa loi les lIes espèrent, II il est signifié jusqu'à ce qu'il ait
donné l'intelligence à ceux qui sont de l'Église, et les connaissances
du vrai à ceux qui sonl plus éloignés de l'Église; établir le juge
ment, c'est donner l'intelligence; espérer en la loi, c'est donner
tes connaissances ÙU vl'ai, cnr la lel'I'e signifie ceux qui sont de
Vers, il!, CHAPITRE SIXIÈMB. 513
l'Église, et absll'activementl'Église elle-même quant il l'intelligence
d'apl'ès les \'l'ais spil'iluels, et les Iles signifient ceux qui sont éloi-
gnés de l'Église, et abs~l'aclivement l'Église quant aux connais-
sances du vrai et du hien, ou l'Église quant aux vrais de l'homme
natlll'el correspondants aux vrais spil'jtuels; par cc chantez il Jéhovah
un Cantique nouveau; sa louange, extrémité de la terre, descendant
vers la mer, et sa plénitude; Iles el leurs habitants, II il ~st signifié
le culte du Seigneur par ceux qui sont éloignés de l'Église, et dans
le sens abstl'ait le culte de l'homme nallu'el d'arll'ès les vrais et les
biens; chanier un cantique et louer, signifie le culte d'après un
mental ( animus) gai; l'ex trémité de la terre signifie ceux qui sont
dans les derniers de I!Église, et dans le sens abstrait les del'lliel'S de
l'Église; la mel' et sa plénitude signifient l'homme naturel et toutes
les choses qui sont en lui; les Iles et les habitants signifient les vrais
et les biens de l'homme naturel, les tles ses vrais, et les habitants
ses biens, comme ci-dessus; ce qui ~st signifié pal' <l qu'ils élèvent
la voix, le désert et ses villes, et les villages qu'hahite l'Arabie!
qu'ils chantent, les hahitants du l'ochel'; que du sommet des mon-
tagnes ils crient! Il on le voit ci-dessus, N° fJ05, où cela a été ex-
pliqué; par «( qu'ils donnent à Jéhovah gloire, et que sa louange
dans les Iles ils annoncent! Il il est signifié le culle pal' les internes
et par les externes, donner gloire est le culle par les internes, et
annoncer la louange, c'est rendre un culte par les ex ternes, car les
externes annoncent, et les lles sont les vrais de l'homme naturel d'a-
près lesquels il y a culte. Dans le Même: ((Soyez flllcnti(s il Moi,
mon peuple; et ma nation, li IIIoi prêtez l'oreille; cm' la Loi
d'avec Moi sortira, et mon jugement pOUl' lumih-e des peu-
ples je susciw'ai; p7'oche e.~t ma justice; il e,~t sorti, mon sa-
lut, et mes bras les peuple.çjuge7·ont; en Moi les Iles espére-
ront, et en mon bras elles se confieront. JI - LI. fJ, 5; - ces
choses sont dites du Seigneur; «( soyez allentifs il Moi, mon peuple;
et ma nation, il Moi prêtez l'oreille, Il signifie tous ceux qui, étant
de l'Église, sont dans les vrais et dans les hiens; le peuple, ceux
qui sont dans les vrais, et la nation ceux qui sont dans les biens;
il est dit au pluriel soyez aLLentifs et prêtez l'O\'cille, parce qu'i! est
entendu tous; «( la Lord'avec Moi sortira, et mon jugement pOUl'
lumière des peuples je suscitel'ai, II signifie que pal, Lui il y Il le
n. 33.
/"
nél'al et en parliculiel', qui ont été dévastés; et pal' les rois de l'YI'
et de Sidon, sont signifiées les connaissances du vrai et du bien d'a
près la Pal'ole dans l'homme natmel, car toutes les connaissances
du vrai et du bien, en tant que connaissances, sont dans l'homme
naturel; elles deviennent des vl'ais et des biens, quand on vit selon
èlles; parce que pal' la vie elles sont reçues dans l'homme spirituel;
pal' les rois de l'île qui est dans la travel'sée de la mer, sont signi
fiées les connaissances du vl'ai dans le dernier de l'homme naturel,
qui est appelé le naLul'el-sensuel, parce que par là il ya tl'aversée
dans les intérieurs de l'homme natUl'el, la mer signilie l'homme
naturel dans le commun, voir ci-dessLls, Nol 275, 3li2; leur vas
tation est entendue par la coupe de Jéhovah, qu'il fit boil'e aux na
tions. Dans le Même: u A cause du jour qui vient pour dévastel'
tous les Philistins, pow' ret'ranchel' à Tyr et li Sidon quicon
que est de resté pOUl' secourir, parce que Jéhovah dét'aste les
Philistins, les restes de l'Ile de Caphtor, Il - XLVll. !J;
par les Philistins sont entendus ceux qui sont dans la foi seule, ou
dans la foi sépal'ée d'avec la chal'ité; c'est même pour cela qu'ils
étaient appelés incirconcis, ce qui signifie qu'ils n'avaient pas la
charité; voir No' 20li9, 31.112, 3!J13, 8093, 8313; pal'(,poUl'
retl'ancher à Tyr et à Sidon quiconque est de reste pOUl' secourir, )l
il est signifié qu'ils n'ont aucune connaissance du vrai et du bien;
quioonque est de reste pOUl' secouril' signifie ne concordant plus;
par les restes de l'Ile de Caphtor il est signifié aussi la même chose
que pal' quiconque est de reste pour secourir. Dans le Même:
uPassez dans les Iles des Kitthéens et voyez, en Arabie envoyez
et examinez bien, et voyez s'il a été (ait une chose comme
celle-ci, si une natioh a changé ses dieux! )) -II, 10, 11;
passel' et envoyel' dans les îles des KitLhéens et en Arabie, signifie
envoyet', non pas dans ces lieux, mais vers tous ceux qui vivent na
tUl'ellement dans les vrais et dans les biens selon leur l'eligiosité;
les îles des Kitthéens c'est où sont ceux qui vivent naturellement
dans les Hais, et l'Arabie, où sont ceux qui vivent naturellement
dans les biens, à savoir, selon leur religiosiLé; les Kilthéens et l'A
rabie signifient ceux-là et ces choses-là; en effet, tous ceux qui
n'ont pas la Pal'ole ou quelque révélation du Ciel, et qui vivent se
lon leur religiosité, vivent natul'ellement; car vivre spirituellement,
Vers. :14. CHAPITRE SIXIÈME. 5tH
c'est vivre uniquement selon les nais et les biens d'apl'ès la Pal'ole,
et d'après une révélation du Ciel. Dans Séphanie : (( FormidabLe
~e montrera .1éhov{lh Sll7' eux, parce qu'il amaigrira tous Le.~
dieux des nations, afin qu'on L' ([dol'e, chacun de son lieu;
toutes les ties des nations, vous aussi, Kushien:;; t1'anspercés
par mon épée ils seront. 1) - Il. 11, 12; - pal' ces choses,
dans le sens interne, il est signifié que les faux du mal seront dis-
sipés, et que les vrais et les biens seront donnés à ceux qui sont, il
est vrai, dans les faux, mais non dans les faux du mal; par les
dieux des nations qu'il amaigl'ira, sont signiliés les faux du mal,
pal'les die~x les faux, et par les nations les maux, et pal' amaigrir
il est signifié retil'er des faux les maux; pal' les iles des nations et
par les Kushiens sont signifiés ceux qui sont, il est vrai, dans les
faux mais non dans les faux du mal, et pal' abstraction les faux
mais non les faux du mal; et comme les faux non du mal sont dans
l'homme DatUl'el, c'est pOUl' cela que pal' les îles des nations il est
signifié l'homme naturel quant il ces faux, ou ces faux dans l'homme
DatUl'el ; ces faux sont signiliés par les transpel'cés pal' mon épée:
snI' les faux du mal et sur les faux non du mal, voir dans la Doc-
TRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, N° 21. Dans David: Il Il do-
minera de la mer tlla mer, et du fleuve iusqu'aux extrémités
de la terre; g,evant Lui se prostcl'neront les Iles, et ses enne-
mis lècheront la poussière. Il - Ps, LXXII. 8, 9; - ces cho-
ses ont été dites du Seigneur; et pal' dominer de là mel' il la mer,
et du fleuve jusqu'aux extrémités de la tene, il est entendu sa do-
mination sur toutes les choses du Ciel et de l'Église; en effet, dans
le Monde Spil'ituel, il y a des Mers pOUl' limites, et les intermé-
diaires sont les terres où il y a des babitations pOUl' les Anges et
pour les espl'its ; de là, pal' Il lie la mel' à la mer Il sont signifiées
toutes les choses du Ciel, et parce que taules les choses du Ciel
sont signifiées, il est signifié aussi toutes les choses de l'Églis,e; en
effet, ce sont les biens de l'amour et par suite les vl'ais qui font le
Ciel et aussi l'I~glise, c'est pourquoi pal' de la mer à la mel' Il il
(1
est signifié aussi toutes les choses de l'Église; pal' (( du fleuve jus-
qu'aux extrémités Je la terre, Il sont signiliées taules les choses du
Ciel et de l'Église, mais pal' celle expression sont signifiées loutes
ces choses quant aux vl'ais, cl pal' Il de la Illel' à la Inel', lJ taules le.~
, 520 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N·406.
choses du Ciel et de l'Église quant aux biens; cal' dans le Monde
spirituel les Mel's sont des limites de la tene Orientale et de la
tel'l'e Occidentale, et dalls les tetTeS de l'Odent vel'S l'Occident ha
bitent ceux qui sont dans le bien de l'amour; mais le fleuve signifie
la premièl'e limite et les extl'émités de la terre signifient les del'
nières limites du Midi vel's le Septentrion où habitent ceux qui sont
dans les vrais tl'après le bien, limites que repl'ésentaient aussi les
fleuves du JOUl'dain et de l'Euphrate respectivement à la tert'e de
Canaan; les lieux qui sont pl'ès des dernièl'es limites sont entendus
pal' les Iles, lesquelles pal' conséquent signifient les vl'ais dans les
dernier's, qui, quoiqu'ils ne soient point des vl'ais, sont néanmoins
acceptés comme des vrais; en'effet, les nais l'éels sont amoindr'is
du milieu vers les limites, et cela, parce que ceux qui résident au
tOUl' des limites sont dans la lumière naturelle, et non dans la lu
mièl'e spirituelle; par les ennemis sont signifiés les maux, il est dit
d'eux qu'ils lèche l'ont la poussièl'e, c'est-à-dil'e qu'ils sont damnés.
Dans le Même: Il Jéhovah l'egne, la Len'e bondira, des Iles
nombreuses se réjouiront. ) - Ps. XCVII. 1; - pal' ces ex
pr'essions il est signifié que l'Église où il y a la Parole et l'Église
où il n'y a point la Parole, par conséquent que ceux qui sont dans
les vrais spirituels et ceux qui sont dans les vl'ais 1I0n-spir'ituels,
se réjouiront à cause du Royaume du Seigneur; pal' la tene est si
gnifiée l'Église où il y a la Parole, et par' les Iles l'Église où il n'y
a point la Parole, par conséquent ceux qui sont éloignés des \'l'ais
spir'ituels, cal' les Hais spirituels sont seulement ceux de la Pal'ole,
mais chez ceux qui sont hors de l'Église, comma ils n'ont pas les
vrais d'après la Parole, il y a seulement des vrais natUl'els, de là
vient qu'il est par'lé des Iles. Dans la Pal'ole pal' les Iles il est en
tendu, non pas quelques Iles de la mer, mais des lieux dans le Monde
spirituel hahités par ceux qui sont dans la science naturelle de con
naissances concordant en quelque sorte avec les connaissances du
vrai et du bien qui sont dans la Pal'ole; ces lieux y appal'aissent
parfois comme des lles dans la mm'; c'est de la que dans le sens
abstrait par les Iles sont signifiés les vrais de l'homme naturel;
celte dénomination vieot de la mer dans laquelle sont les Iles, car
]a mer signifie les communs du vrai, ou les vrais de l'homme na
turel dans le commun; les Hais de l'homme naturel sont signifiés
Vers. ill. CHAPITRE SIXIÈ~lE. 521
par les Iles dans la Genèse: li Les fils de Javan étaient Élishah
et Tharschish, les Kitthim et les Dodartim : par ceux-ci ont
été partagées les Iles del>' nation,ç, dans leurs terres, chacun
seloll sa langue, sdon leur.ç familles, dans leurs nations. 1 )
X. a, 5; - el dans Ësaïe : Il viendra (le Lemps) de rassem
(1
dans toutes et dans chacune des choses; c'est pourquoi, par ces ex
pressions il faut entendre les Divins qui appartiennent au Ciel et
à l'Église, et soot d'un mot COlIlmun appelés célestes et spirituels,
d'où il résulte que la Pal'ole est Divine, céleste et spirituelle; la
Parole a aussi été donnée, afin que par elle i1y ait conjonction du
Ciel avec l'Église, ou des Anges du Ciel a\'ec les hommes de l'É
glise, voir. dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N°s 303 à 310;
et cette conjonction ne peut avoir lieu, si pal' ces paroles il n'est
entendu que ce qui est dans le sens de la lellre, à savoir, que les
rois de la terre, l~s grands, les riches, les kiliarques et les puis
sants, puis aussi tout esclave et tout homme libre, se cachèrent
dans les cavel'Des et dans les rochers des montagnes, ces paroles
aussi sont des naturels; mais il y a conjonction lorsque pal' elles il
est entendu én même temps des spirituels; en effet, sans cela, les
Anges ne peuvent pas être conjoints avec les hommes, cal' les Anges
sont spirituels, puisqu'ils sont dans le Moude spirituel, et par suite
ils pensent spirituellement et parlent spirituellement aussi, mais les
hommes sont natm'els puisqu'ils sont dans le monde naturel, et par
suite ils pensent naturellement et parlent naturellement: ces choses
ont été dites, afin qu'on sache que par les l'ois de la terre, les
grands, les riches, les kiliarques et les puissants, il est signifié
aussi des spirituels: que des spirituels soient entendus par eux; à
savoil', par les grands et les riches les biens et les vl'ais intel'Oes,
et pal' les kiliarques et les puissants les biens et les vrais externes,
on peut le voir d'après leur signification dans les passages de la
Plu'ole où ils sont nommés. Que les Grands, dans la Parole, signi
fient les biens intel'l1es, qui sont les biens de l'homme interne ou
spirituel, c'est parce que dans la Parole grand et grand'eUl' se di
sent du bien, tandis que.beaucoup et multitude se diseot du vrai,
voir ci-dessus, Nos 336, 337 : si les biens intemes sont signifiés
pal' les Grands, c'est pal'ce que par ces qualI'e expl'essions, à sa
voi." gl'ands, riches, kiliarques, puissants, sont signifiés tous les
biens et tous les vrais qui sont chez l'homme, ainsi les biens et les
vrais de l'homme interne ou spirituel comme aussi ceux de l'homme
externe ou natul'el, par les grands et les riches les biens et les vrais
de l'homme inteme ou spirituel, et pal' les kiliarques et les puis
sants les hiens et les vrais de l'homme exteme on nalurel; c'est
Vel's. 1-5. CHAPITHE SIXlf;MI~. 525
aussi pOUl' cela qu'il est dit ensuite «( tout esclave et tout libre, Il et
pal' l'esclave est signifié l'externe de l'homme, externe qui est ap
pelé homme natut'el, et par le libre l'interne de l'homme, intel'ne
qui est appelé homme spirituel. De semblables choses sont aussi
signifiées ailleurs dans la Pal'ole par les Grands, il sa\oi,', dans
Jérémie, V. 5; dans Nahum, Ill. 10; et dans Jonas, III. 7.
Que les Riches signifient les vrais intel'nes, qui sont les vrais spi
rituels, ou ceux qui sont dans ces vrais, on le voil d'après ce qui
a été montl'é ci-dessus, Nos 118, 236. Que les Kiliarques signifient
les tiens extemes, qui sont les biens de l'homme naturel, cela a
été aussi montl'é ci-dessus, N° 336 ; il est donc inutile d'en donnel'
d'autres preuves. Que les Puissants signifient les vrais extel'nes ou
les vrais de l'homme naturel, on le voit par un gl'and nombre de
passages de la Parole où sont nommés les puissants et les forts, la
puissance et la force; cela vient de ce que tonte puissance-appar
tient aux vrais d'après le bien, et même aux vl'ais qui sont dans
l'homme naturel; si toute puissance appartient aux vrais d'après
le bien, c'est parce que le bien agit, non de soi-même, mais par les
vrais, car le bien se forme dans les vrais, et se revêt de vl'ais
comme l'âme se l'evêt d'ml corps, et c'est ainsi qu'il agit; s'il âgit
pal' les vrais dans l'homme natmel, c'est parce que là tous les in
térietlrs sont ensemble et dans leur plein: que toute puissance ap
partienne aux vl'ais d'après le bien ou au bien par les vrais, on le
voit ci-dessus, Nos 209, 333, et dans le Tl'aité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N°' 231, 232, 539 : et que toute puissance soit dans les
derniers, parce que le Divin est là dans son plein, on le voit ci
dessus, N° Mû, et dans les ARCANES CÉLESTES, No' 9836, 100M :
d'apl'ès ces considérations, on peut voir que pal' les puissants sont
entendus les vrais extel'Oes, ou les vrais de l'homme naturel.
ft09. Et tout esclave et tout libre, signifie l'homme natu
rel et l'homme spù'ituel : on le voit par la signification de l'es
clave, en ce qu'il est l'homme natul'el, ainsi qu'il va être expliqué;
et pal' la signification de l'homme libre, en ce qu'il est l'homme
spil'ituel: si l'homme spirituel est entendu par le libre, et l'homme
l'laturel par l'esclave, c'est parce que l'homme spil'ituel est conduit
d'après le ciel pal' le Seigneul', et qU'êtl'e conduit par' le Seigneur,
c'est le lilwe, et que l'homme naturel obéit à l'homme spil'ituel et
526 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 409,
J'
528 L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE, 1'\"409.
voulait pas selon ce qu'il perçoit, quoiqu'il ait le Divin Bien d'après
lequel il peut toutes choses. Dans le Même: «( Par le trtwail de
son âme il verm, il sera rassasié; par sa connaissance mon
Sen'itellr juste en justifiera plusieurs, en ce qu'il a Lui-Même
porté leurs iniquités. )l - LIll. 11; - ces choses ont aussi été
dites du Seigneur, il est bien évident que dans tout le Chapitre il
s'agit de Lui, et même de son Divin Humain; ses combats contre
les enfers et la suhjugation des enfers sont signifiés par le travail
de son âme, et pal' (1 il a porté leurs iniquités; )l pal' pOl'ter leur's
iniquités, il est entendu, non pas qu'il les a Il'ansportées SUi' Lui,
mais qu'il a admis en Lui les maux qui pl'oviennent des enfers afin
de les subjuguel'; c'est donc là ce qui est entendu par porter les ini
quités; « par sa connaissance mon Serviteur juste en justifiera plu
sieurs, 1) signifie par suite la salvation de ceux qui sont dans la foi
spirituelle appartenant à la chal'ité, « la connaissance Il signifie le Di
vin 'Vrai el par suite la Divine sagesse et la Di\'ine iutelligence, et
I(plusieurs signifient tous ceux qui l'eçoivent, cal' beaucoup dans la
l)
donné pour lumière aux nations, pour Otre mon salut iusqu'à
l'extrémité de la terre. Il - XLIX. 3,6; - que le Seigneur
dans le sens suprême soit entendu par Israël, on le voit dans les
ARCANES CÉLESTES, N° !J286; et que la Pierre d'Israël soit le Sei
gneur quant au Divin Vrai, on le voit, N° 6!J26. Puisque le Sei
gneur quant au Divin Vrai est appelé dans la Parole Servileur, en
ce que ce Vrai sert, c'est pour cela que sont appelés serviteUl's ceux
qui sont dans le Divin Vrai par le Seigneur, et qui servent les au
t1'es par ce vl'ai, comme les Prophètes, dans ces passages; dans
Jérémie: « Jéhovah vous a envoyé tous ses serviteurs les Pro
phètes. Il - XXV. !J. - Dans Amos: te li a rérélé son secret
à ses serviteurs les Prophètes. Il -III. 7. - Dans Daniel: « Les
lois qu'il a mises deva7u nous pal' la main de ses serviteurs
les Prophètes. Il -IX. 10; - de là aussi Moïse est appelé « ser
viteur de Jéhovah, Il - Malach. Ill. 22;-et Ésaïe aussi dans ce
Prophète,-Chap. XX. 3. Chap. L.I0;-en effet, dans la Pal'ole,
p~lI'·les Prophètes il est signifié la Doctrine du Divin VI'ai, ainsi le
Divin Vrai quant à la doctrine, voir N°' 253lt, 7269. De là aussi
David se nomme serviteUl' de Jéhovah, comme dans ces passages
des Psaumes: «Dans tes statuts je me délecte, je n'oublie point
ta Parole; ton serviteur médite SUI' tes statuts. Tu as fait du
bien cl ton serviteur, Jéhorah! selon ta parole. Fais avec ton
ser't,iteur selon ta rm'.çéricorde; et tes statuts enseigne-moi.
(Je suis) ton serriteur, moi; instruis-moi, afin que je con
naisse tes témoignages. Fais luire tes (àces sur ton serviteur',
et enseigne-moi tes statuts. J'ai erré comme une brebis per'
due, cherche ton serviteur. Il - Ps. CXIX. 16, 23, 6o, 12!l,
125, 1.35, 1.76; - dans le Même: « Garde mon âme, parce
que saint, moi, (je suis); conserve toil servitew", par'ce que je
me confie en Toi: réiouis l'âme de ton serviteur, parce que
vers Toi, Seigneur, j'élètle mon âme: donne ta force à ton
serviteur, et conserve le fil.ç de ta seryante. Il - Ps. LXXXVI.
2, !J, 16; - et en oulJ'e ailleurs, comme - Ps. XXVII. 9. Ps.
XXXI. 17. Ps. XXXV. 27. Ps. CXVI. 1.6. Luc, 1. 59;-puis
que le SeigneUl' quant au Divin Vrai est entendu par David dans
les passages ci-dessus rapportéS, et que pal' suite le Divin Vrai est
entendu par David, de même que pal' les Prophètes, c'est pour
Vers. 15. CHAPITRE SIXIÈME. 531
cela que dans le sens spirituel de ces passages par le serviteur il
est entendu aussi celui qui sel't : celui qui ne sait pas le sens spi
rituel de la Pal'ole peut croil'e que non-seulement David, mais en
cOl'e tous les autres qui dans la Parole se sont dits serviLel1rs, ont
parlé ainsi pal'ce que tous sont les serviteUl's de Dieu, mais toujours
est-il que paltout oà dans la Parole les serviteUl's sont nommés, il
est entendu dans le sens spirituel ceux qui servent et exécutent:
c'est aussi pour cette raison que « Nébuchadnessar, roi de Babel,
est appelé servitew' de Jéhovah. II - Jél'ém. XXV. 9. XLIlI.
10; - mais en particuliel' par le serviteUl' et par les seJ'viteurs,
dans la Parole, sont entendus ceux qui l'eçoivent le Divin Vl'ai eL
qui l'enseignent, puisque le Divin Vrai sert, et que par ce Vrai le
Divin Bien exécute; de là vient qu'il est souvent dit les servitelll's
et en meme temps les élus, les servitelll's désignent ceux qui re
çoivent le Divin Vrai ct enseignent, et les élus ceux qui l'eçoivent
le Divin Bien et conduisent, comme dans Ésaie : « Je (erai .~orlir
de Jacob une semence, et de J elzudah un héritier de mes
montagnes, afin que mes Élus en aient la posse.~sion, et que
mes Sel'Viteul's y habitent. Il - LXV. 9. - Dans le Même:
« Toi, lsrrûil mon servitew', et Jar:ob que j'ai élu. 1) - XLI.
8. - Dans le Même: Cl Écoute, ô Jacob mon serviteur, lsrad
que j'ai élu 1 Ne crains point, ô mon servitew' Jacob, et J es
churum que j'ai élu! Il - XLIV. 1, 2; - que ceux qui sont
dans la vie de la chal'ité soient appelés Élus, on le voit, N°' 3755 f,
3900. Maintenant, comme dans la Parole, il est dit seL'viteurs en
raison du service et de l'exécution, et qu'en conséquence sont ap
pelés servil&lI's ceux qui servent et mettent à exécution, de là vient
que l'homme,naturel est appelé sei'viteur, car il sert l'homme spi
rituel en exécutant ce que celui-ci veut; et de là vient aussi que
l'homme spirituel est appelé lihre, et même seigneur: cela aussi est
entendu pal' le serviLeUl' et le seigneUl' dans Luc: l( Nul servitew'
ne peut servir deux seigneurs, cm- ou illzaira l'un et aimera:
l'autre, Olt il préférera l'un et méprisera l'autre; vous ue
pouvez un)Î1' Dieu et Mammon. J) - XVI. 1.3; - cela doit
être entendu, non pas des domestiques dans le monde, puisque ceux
ci peuvent servir deux maîtres, sans cependant haïr l'un ni le mé
priser, mais des servileul's dans le sem; spirituel, lesquels sont ceux
532 L.'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 409.
Fils vous fait libres, véritablement libres vous serez; )1 pal' le fils
il est entendu le SeigneUl', et aussi la Vérité, voir ci-dessus, N°s 63,
151,166, et demeurer dans la maison, c'est dans le Ciel; qU'être
conduit par l'enfer ce soit le servile, cela est enseigné par ces pa
J'oIes, « quiconque fait le péché est esclave du péché; Il le péché
est ('ent'el' parce qu'il vient de l'enfer. Que recevoir du Seigneur le
Divin Vl'ai pal' la doctrine et pal' la vie, ce soit être libre, le Sei
gneur l'enseigne aussi dans Jean: (( VOltS, lJOltS êtes mes amis, si
vous laites toutes tes choses que je t'Ous commande ;je ne vous
appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que
lait son Seigneur; mais je vous appelle amis, parce que toutes
le.s cho~es que j'ai entendues de mon Père, je vous les ai fait
connaitre; vous, vous ne M'avez pas choisi, mais Moije vuus
ai choisis, et je vous ai établis, afin que VOliS, vous alliez et
que VOll,~ portiez du fruit, et que lJotre fruit demeure. Il
XV. 1f1, 15, 16; - là, par amis il est entendu libres, puisque
(1 amis)) dans ce passage est opposé à (1 sel'viteurs; » que ceux qui
mière qui est dans les lieux supél'ieurs; pal' conséquent les Cieux
sont dans la partie supérieUl'e des montagnes, et les enfers sont dans
les lieux les plus bas; ainsi se succèdent les unes au-dessus des
autres les étendues des montagnes; et cela, afin qne les inférieurs
soient gouvernés par le Seigneur au moyen des supérieul's, car le
SeigneUl' influe immédiatement par Soi dans toutes les choses du
Monde spirituel, et médiatement par les Cieux supérieurs dans les
Cieux infél'ieurs, et par ceux-ci dans les enfers; cette ol'dination
existe, afin que tous soient tenus en connexion -par l'intlux ; telle
est la disposition coordonnée et subordonnée dans le Monde spirituel
tout ent.ier. Dans les Enfers qui sont sous les montagnes et dans les
rochers, il ya des entrées, soit dans les Côtés les plus bas, soit par des
cavernes partant des vallées; et les entrées dans les côtés les plus bas
apparaissent comme les entrées dans les antl'es des bêtes féroces,
tout à fait ténéhl'euses; clles s'ouvl'ent quand des esprits infernaux
sont prtl,cipités, mais se fel'lllent dès qu'ils ont été précipités; dans
!a Parole, ces entrées sont appelées pOl'tes de l'enfel'; mais dans les
rochers ces entrées appal'aissent comme des fissures dans le l'OC, et
dans quelques lieux commJl des trous de diverse ouvel'ture ; dans
ces portes: ou entl'ées le ténébreux apparaît ténébreux aux bons es
prits et aux anges, mais comme lumineux aux mauvais esprits; et
cela, parce que là il n'y a pas la lumière du Ciel, mais il y a une
lueur chimérique, qui est la lueur naturelle sans la lumière spiri
tuelle; toutefois, leur lumineux n'est pas comme le lumineux dans
le monde pendant le jour, mais il est comme le nocturne pOUl' les
'\ hiboux, les taupes, les chouettes et les chauves-souris, qui dans la
lumière du joUI' ne voient rien, et pour qui par conséquent la lu
mière du joUI' est ObSCUI'ité, tàndis que les ténèbres de la nuit sont
une lueur; leur vue est telle, parce qu'elle a été fOl'mée de faux et
de maux qui en eux-mêmes sont les ténèbres et l'obscurité; c'est
même pour cela que, dans la Parole, par les ténèbres sont signifiés
les faux de tout genre, et pal' l'obscurité les faux du mal. D'après
ces considérat.ions, on peut voir ce qui est signifié pal' Il ils se ca
chèrent daos les cavel'lles, à savoil', dans les maux de la vie, les
1)
comme ici il est dit pl'esque les mêmes paroles que ci-dessus, les
mêmes choses sont aussi signifiées; pal' les fentes du rochel' sont
signifiés les faux de la foi et de la doctrine, puisque la hahite~t ceux
qui sont dans ces faux; ils sont comparés a l'aigle, parce que par
l'aigle, d'apres son vol dans les lieux élevés, il est signifié le faste
de la propre intelligence; c'est même d'après cela qu'il est dit,
Cl ton nid Il au lieu de (1 ton habitation, » le placel' entre les étoiles,
signifie dans les lieux élevés où hahitent ~eux qui sont dans les
connaissances du vrai, car pal' les étoiles sont signifiées les connais
sances du vl'ai. Dans Job: Cl Pour habiter dar/); la crevasse des
vallées, dans les trous de la terre et dans les rochers. »
mon Nom SUl' elle, Il dans les ARCANES CÉLESTES, N° 3lt21. Dans
Ésaïe: Il L'enfant qui tette jouera sw' le trOll de la ripére, ct
sur la caverne du basilic l'enfant se?Jré sa main mettra, JI
XI. 8; - ces paroles ne sont pas non plus corn pl'ises , à moins
qu'on ne sache, d'après les choseS qui apparaissent dans le Monde
spirituel, ce que c'est que le tl'OU de la vipère, et ce que c'est que
la cavel'ne du basilic; il a été dit ci-dessus que les entrées vel'S les
enfers appal'aissent commé des trous dans des rochel's, et comme
les gouffl'es béants de cavernes telles que sont celles des hètes fé
l'Oces dans les fOI'êts; quand ceux qui sont dans ces enfers sont
considérés dans la lumière du Ciel, ils apparaissent comme des
monstres de divers genre, et aussi comme des bêtes féroces; dans
les Enfel's où sont de tels esprits, ceux qui agissent avec fourberie
contre l'innocence apparaissent comme des vipèl'es, et ceux qui
agissent contre le bien de l'amoUl' appat'aissent comme des basilics;
et pal'ce que l'enfant qui tette signifie le bien de l'innocence, c'est
pour cela qu'il est dit, Il l'enfant qui teUe jouera sur le trou de la
vipèl'e; JI et pal'ce que l'enfant sevré ou l'enfant qui cesse de tettel'
signifie le bien de l'amour, c'est pour cela qu'il est dit, Il et SUI' la
caverne du basilic l'enfant sevré sa main meUI'a; JI de là pal' ces
paroles il est signifié que ceux qui sont dans le bien de l'innocence
et dans le bien de l'amour envers le SeigneUl', n'auront aucune
crainte des maux et des faux qui proviennent de l'Enfer, parce
qu'ils sont tenus en sûreté par le SeigneUl' : que dans la Parole,
pal' les petits enfants, et aussi pal' ceux qui tettent, il soit signifié
le bien de l'intlocence, 011 le voit, N°' 430, 3183 : ce que signifient
les \'ipères et les autres sel'penls venimeux, on le voit, N° 9013,
Dans Jérémie: (( Pre;uls la ceinture que tu as (Uhetée, qui (est)
sur tes reins, ct léve-toi, et va-t'en t'ers l'Euphrate, et l'y
cache dllns un trOll du rocher; c'est aussi ce qu'il fit : et en
suite, (lU bout de pl71si('ur,~ j01lrs il JI alla, el la rrprit; et
bAh L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. NU 4tO.
ceux qui sont dans le bien et qui S1)nt dans le vrai est signifiée pal'
« qui domine sur l'homme juste, qui domine sur celui qui a la
cl'ainte de Dieu; 1) le juste se dit du bien, et la crainte de Dieu se
dit du vrai; en effet, dans ce Psaume de David il s'agit du Sei
gneur, d'où il résulte bien évidemment que par le Dieu d'Israêl et
pal' le Rocher d'Israêl il est entendu le SeigneUl', Dans David. :
Oh! si mon peuple obéi,ysait! si Israël dans mes chemins mar
chait! je les now'rimis de la graisse du froment, et de miel
du Rocher je les '·assasierais. »- Ps. LXXXI. U, 17; -là
aussi, par le Rocher il esL entendu le Seigneur quant au Divin Vrai,
voir ci-dessus, N° 374, où ces pal'oles ont été expliquées. Dans le
Méme: « Qui (est) Dieu excepté Jéhovah? ou, qui (esL) un Ro
cher sinon mon Dieu? Vivant (est) Jéhovah, et béni (soiL) mon
Rocher, et exalté sera le Dieu de mon salut. Il - Ps. XVIII.
3, 32, i&7, II Sam, XXII, 2, 32, h7; - s'il est dit, qui est (1
Dieu excepté Jéhovah? 1) eL, (1 qui est un Rocher sinon mon Dieu? Il
c'est parce qQe le Seigneur est appelé Jéhovah quand il s'agit du
Divin Bien, et Dieu eL allssi Rochel', comme ici, quand il s'agiL du
Divin Vrai; il en est de même de ces mots qui suivent, Cl vivant est
Jéhovah, eL béni soit mon Rochel'; exalté sera le Dieu de mon salut,
1)
signifie qu'on doit lui rendre un culte pal' les vrais d'après le bien,
d'où provient le salut; être exalté, quand il s'agit de Dieu, se dit
du cnlLe d'apl'ès le bien pal'Ies vrais. Dans le Même: Qu'ils soient
(1
dans les Vrais d'après le bitrn, puisque le Di\'in Vrai n'est reçll que
pàt ëelUi qui est dans le bien; etre dans le bien, c'est être dans le
bien de la vie; lequel est la éhariLé; c'est pour cela qu'il est dit,
1/ eelni qui entend mes pal'oles et les fait; » faire les Paroles do,
seigneur est le bien de la vie, car la Vrai, quand l'homme le fait,
devient lé bien, parce qu'il entI'c dans la volonté et dans l'amolH',
et que ce qui devient de la volonté et de l'amoul' est appelé bien;
les tentations dans lesquelles un tél homme de l'Église ne succombe
pas, mais est vainqueur, soilt signifiées par la pluie est tombée,
les torrents sont venus, les vents ont souillé et se sont précipités sur
cette maison t et cependant elle n'est point tombée, parce qu'elle avait
été fondée sur le roc; cal' dans la Parole les tentations sont signi
fiées par des inondations d'eaux et de grandes pluies, et aussi par
des tempêtes de vent: c'est, il est vrai, une compal'aison; mais
qu'on sache que, dans la Parole, toutes les comparaisons sont d'a
près les correspondances, absolument comme les choses qui n'ont
pas été dites par comparaison, voir ci-dessus, N° 69, et dans les
ARCANES CÉLESTES, N°' 3579, 8989. Maintenant, d'après ce~ con
sidél'ations, il est bien évident que dans la Parole par le Rocher il
est signifié le Seigneur quant..au Divin VI'ai, ou le Divin Vrai pro
cédant rlu Seigneur. De là on peut voir ce qui est signifié pal' les
paroles du Seigneur à Pierré, dans Matthieu : Il Jésus dit auX
disciples : Mais t'OUS, qui dites-vous que Je suis? Simon
Pierre tépondit : Toi, tu es le Chtist, le Fils du Dieu Vivant.
Jésus répondaut lui dit: Heureud: tu es, Simon, fils de Jona,
car ni chair hi sang ne t'a pas révélé cela, mais mM Père qui
est dans les Cieux: et Moi je te dis que toi, tu es Pierre;
et sur ce Roc (Petl'a) je bd'tirai mon Église, et les portes de
r enfer ne prévaudront point contre elle; et je te donnerai les
Clefs du Royaume des CieuxJ et tout ce que tu auras lié .~ur
la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras dé/fi
SUI' la terre sera délié dans les Cieux. Il - XVI. if> à 19; --
icl pal' PierI'e il n'est pas entendu Pielire, mais il est entendu le
Divin Vrai p:'océdant du SeigneUl', colIlme dans les passages ei
dessus rapportés; en effet, tous les disciples du Seigneur représen
taient ensemble l'Église, et chacun d'eux quelque chose de'I'Église,
Pierre le Vl'ai de l'Église, Jaéques le bien, et Jean le bien en acte
vers. :16. CHAPITRE SIXIÈME, 555
00 les œuvl'es, les autres disciples repl'ésentaient les vrais et les
biens qui dérivaient de ceux-là, absolument comme les douze TI'i
bus d'Isl'aël; que cela soit ainsi, on le vena dans la suite, lorsqu'il
sera question des Tribus et des Disciples: c'est de là que ces trois
" Disciples sont nommés dans la Parole de pl'éférence aux: autl'es. Si
le Seigneul' a dit ces paroles à Pief1'l\ c'est parée qu'alors Pierre
fit une confession en disant: Toi, Tu es le Christ, le Fils du Dieu
Vivant, ce qui dans le sens spil'ituel signifie qu'il est le Divin Vrai;
ce vrai est signifié pal' Christ, et aussi pal' le Fils de Dieu; par
Christ, voil' dans les ARCANES CÉI.ESTES, NOl 3004, 3005, 3009;
par le Fils de Dieu, voir ci-dessus, N°' 63, 151, 166; d'après
cette Confession Piene représentait le Divin Vl'ai pl'océdant du
Seigneur dans l'Église, aussi est-ce'pour cela qu'il est appelé Piene,
et qu'il est dit: Toi, tu es Pierre, sur ce Roc (Petra) je bâtirlli
m~n Église, ce qui par conséquent signifie que c'est sur le Divin
Vrai qui pl'ocède du Seigneur, ou, ce qui est lameme chose, SUl'
les vrais d'après le bien, cal' l'Église est bâtie sur ces nais. Afin
que Pierl'e représentât ce vrai dans l'Église, il a été appelé Pierre
(Petra) par le Seigucur, comme on le voit clairement dans Jean:
Cl Jésus le 1'egardant lui dit : To!~ tu es SimOn, le (ils de
rez lié sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que vous
aurez délié sur la terre sera délié dans les Cieux, XVIII.
1) -
1.8; -- ces'pamles ont été adl'essées à tous, ainsi non à Pierre seul:
c'est même ce que le SeigneUl' déclare aussitOt dans ce Chapitre
par ces paroles: « Je 1YOUS dis que si deux d'entre vous s'ac
cordent en mon Nom sur la· terre, pour quelque chose que ce
Vers, 16. CHAPITRE SIXIÈME. Mi
soit qu'ils demanderont, cela leur sera lait par mon Pere qui
(est) dans les Cieux: car où sont deux ou trois, assemblés en
mon Nom, là je suis au milieu d'eux. )) - Vm's, 19,20;
par le Nom du Seigneur il est entendu tout ce par quoi on lui l'end
un culte, et comme on lui rend un culte par le vrai d'apl'ès le bien
qui p/'ocède de Lui, de là vient que par son Nom il est entendu ce
vrai; que ce vl'ai soit entendu pal' le Nom du Seigneur, on le voit
ci-dessus, N°'102, 135 ; par <1 i.l sera fait pour eux dans les cieux
toule chose qu'ils demandel'ont SUl' la terre, II il est donc signifié la
même chose que ce qui est signifié par <1 tout ce que vous aurez lié
et délié SUI' la terre sera lié et délié dans les Cieux, Il cal' les paroles
précédentes sont expliqu~es au moyen de celles-ci pal' Je SeigneUl' :
celui qui connait le sens spirituel de la Parole peut aussi savoil'
pourquoi il est dit, (l si deux s'accordent, )) et ensuite (l où sont deux,
ou trois, )l c'est-à-dit'e que c'est parce que deux se dit du bien et
que trois se dit du vrai, qu'ainsi deux et trois se disent de tous ceux
qui sont dans les vrais d'après le bien : que toute puissance dans
les cieux et dans les terres soit au Divin V,'ai qui [ll'ocède du Sei
gneul', on le voit ci-dessus, No' 209,333, et dans le Traité DU CIEL
ET DE L'ENFER, No' 230, 231,539, et dans les ARCANES CÉI,ESTES,
N°' 3091: 3563,ô366,6623,6968,8200,8306,9663,10019,
10182 : que deux se dise du bien, c'est parce que deux signilie la
conjonction pal' l'amour, N°' 1686, 51911, 8623; que trois se dise
des vrais, c'est pal'ce que trois signifie tous les vrais dans le com
plexe, de même que douze, N°' 577, 2089, 2129, 2130, 3272,
3858,3913; c'est pourquoi, lorsque dans le Monde spirituel il est
dit deux et trois, on entend non pas deux et trois, mais tous ceux
qui sont dans les vrais d'après le bien : que Piel're signifie le vrai
d'après le bien qui pt'ocède du Seigneur, on le voit dans ('Opuscule
DU JUGEMENT DERNIER, N° 57. Jusqu'ici il a été montré ce que le
Rocher (Petra) signifie dans ce sens, il faut montrer maintenant
ce qu'il signifie dans le sens opposé: dans le sens opposé le Rocher
signifie le faux infel'11al auquel on se confie, comme dans les pas
sages suivants; dans Ésaïe: (l (0 homme) qui taille dan.~ la /zau
teur son sépulcre, qui se creuse dans le rocher un habitacle!))
-XXII. 16; -dans ce Chapitre, il s'agit de la Vallée de vision,
pal' laquelle est signifié le faux' de la doctrine confirmé pal' le sens de
558 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N·ltU,
la doctrine des faux; (1 soyez comme une colombe qui fait son nid
dans les passages de \'ouvertUl'e d'une fosse, ) signifie l'intuilion
du vrai par dehors et noo par dedans, car la fosse signifie la Pa
l'ole où sont les vrais; fail'e son nid dans ses passages, c'est au de
hors et non au dedans, faire son nid signifie la même chose qu'ha
biter, à savoir, passel' la vie, mais faire son nid se dit de l'oiseau,
et habitel' se dit de l'homme: ce que c'est que considérer la Parole
pal' deho)'s et non par dedans, on le voit dans les ARCANES CÉ
LESTES, N°' 1.0f>la9, 1.0550, 1.0551., c'est-à-dire que c'est la voir
non d'après la doctrine, mais seulement d'après la lettre, ce qui
fait que ceux-là eITent çà et là où les portent le mental (animus),
la pensée et l'affection; l'ien de certain pour eux; de là de perpé
Vers. 16. CHAPITRE SIXIÈME. 561
tuelles adultérations qui sont signifiées par Moab; tels sont ceux
qui étudient la Parole pour la gloil'e et l'honneur; comme ils se
considèrent en chaque chose quand ils étudient la Parole, ils sont
en dehors de la Parole; mais ceux qui en aiment le vl'ai et le bien
sont en dedans de la Parole, car ils la l'egardent pal' le Seigneur
et non par eux-mêmes: d'après cela on voit ce que signifie, « aban
donnez les "i1les, et hahitez dans le l'ocher', habitants de Moab, et
soyez comme une colombe qui fait son nid dans les passages de
l'ouverture d'une fosse. li Dans le Même: Cl E,5t-ce que ma Pa
role n'est pas comme un (eu, et comme un marteau qui dis
perse le rocher?)l - XXlll. 29; - la Parole est dite comme un
feu et comme un marteau, parce que le feu signifie le bien de l'a
mOUI', et le marteau le vrai de la foi, car le marteau signifie la
même chose que le fer, et le fer signitie le vrai dans les derniers et
le vl'ai de la foi; il est dit l'un et l'aull'e, à savoil', le feu et le mar
teau, pal' conséquent le bien el le vrai, à cause du mal'iage du bien
et du "l'ai dans chacune des choses de la Parole; par le rocher qu'il
disperse, il est signifié le faux dans tout le complexe, el la doctl'Ïne
du fanx ; mais la dispersion ou la destruction en est faite, quand
l'homme, chez qui il y a ce faux et cette doctrine, est jugé. Dans
Nahum: (1 De1Jant son indignation qui subsistera? ou qui se
maintIendra dans l'emportement de sa colère? Son emporte
ment se répand comrf}e un feu, et les rochers sont renversés
devant l~lÏ, J) - I. 6; - que l'indignation, l'emportement et la
colère de Jéhovah signifient le Jugement Derniel' ct l'état de dam
nation de ceux qui sont dans les maux et dans les faux des maux,
on le verra dans les Articles suivants; la damnation des maux est
signifiée par son emportement qui se répand comme un feu, et la
damnation des faux provenant des maux est signil1ée par sa colère
et en cc que les l'ochCl'S sont l'en versés devant Lui, cal'le feu signi
fiè les maux des amoUl's de soi et du monde, les rochers signifient
les faux qui en provien.nent, ct êtl'e l'enversé signifie pél'ÎI'; les 1'0
chel's sUl'lesquels habitent ceux qui sont dans les principes du faux,
et par suite dans les faux de tout genre, sont aussi renversés à la
vue, et ainsi ceux qui sonl dessus sont pl'écipilés dans l'enfer; mais
cela arrive dans le l\ionde spirituel, oi! tous habitent selon la qna
lité de leul's intérieurs auxquels les externes cOI'l'espondenL Dans
Il. 36.
562 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, N°4H.
Ésaïe: Vous qui vous etes échauffés pour des dieux sous tout
(e
à ceux qui sont dans les faux eL pal' suite dans les maux, c'est
pourquoi il est diL aussi, « reviens, Israël la ('ebelle; )1 si le septen
trion a cette signification, c'est parce que ceux qui sonL dans les
faux et par suite ùans les maux habitent, dans le Monde spil'ituel, la
plage septenlrionale : SUI' les faux et sur les maux qui pl'oviennent
des faux, voir dans la DOCTIUNE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM,
N° 21'. Si (( les Pains sur la Table dans le Tabernacle ont été
Vers. 16. CHAPITRE SIXIÈME. 5i'l
appelés Pains des faces, et la toble elle-mbne table des faces, Il
- Exod. XXV. 30. Nomb. IV. 7, - c'était parce que là par les
Pains, de même que par les faces de Jéhovah, il était signifié le Divin
Bien du Divin Amour; voir DOCTRINE DE LA NOUVELLE JÉRUSA
LEM, N°' 212, 213, 218. Comme pal' les faces de Jéhovah ou du
Seigneur il est signifié le Divin Bien uni au Divin Vrai sortant et
procédant de son Dh'in ArnoUl', voilà poul'quoi pal' les faces de
Jéhovah il est signifié aussi les IntérieuI's de l'Église, de la Pal'ole
et du Culte, car ce Divin Bien est dans les inté,'ieurs; les Exté
"ieurs de l'Église, de la Pal'ole et du Culte sont seulement les effets
et les œuvres qui en proviennent: les Intérieurs de l'Église, de la
Parole et du Culle sont signifiés pal' voir, cherche,' et supplier les
faces de Jéhovah, dans Ésaïe: Cl Que M'importe la multitude de
vos sacrifices, lorsque vous venez pour voir les faces de J ého
vah? Il -1. 11,12. - Dans Zachal'ie : Cl Les habitants de L'une
iront ù l'autre, en disant: Allons en allant pour supplier les
faces de J éhonah, et pour chercher Jéhovah Sébaoth : ainsi
viendront plusieurs peuples et des nations nombreuses pour
chercher Jéhovah Sébaoth dans Jérusalem, et pour supplier
les faces de Jéhoval]. Il - Vlll. 21,22. - Dans David: «( A
Toi a dit mon cœw' : Cherchez mes faces; tes faces, J ého
t'ah, je cherche. Il - Ps. XXVII. 8. - Dans le Même: (1°F ai
sons des acclamations au Rocher de notre salut, venons au
devant de ses faces avec confession. Il - Ps. XCV. 1, 2.
Dans Malachie: li Suppliez les faces de Dieu, afin qu'il ait pi
tié de nous. » - 1. 9. - Dans David: (1 111on âme a soif de
Dieu, du Dieu vivant; quand viendrai-je pour ~t1'e vu des
faces de Dieu? Attends-toi il Dieu, car je Le confesserai en
core; ses faces (sont) les saluts. Il - Ps. XLII. 3, 6; - dans
ces passages, par les faces de Jého\'ah et de Dieu ou du Seigneur
sont entendus les intél'ieurs de l'Église, de la Parole et du Culte,
parce qu'en eux il yale Divin Bien et le Divin V,'ai, ainsi le Sei
gneur Lui-Même, et qu'il est dans les externes d'après eux, et non'
dans les externes, à savoir, de l'Église, de la Parole et du Culte,
sans eux. Comme tous ceux qui allaient à Jél'Usalem pour les fêtes,
devaient apporter avec eux des choses qui concernaienlle culte, et
que tout culte p"ocèùe des intérieurs qui appartiennent au cœur et
572 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 4i2.
à la foi, et que ces choses sont signifiées par les présents qui étaient
offerts au Seigneur, c'est pour cela qu'il fut OI'donné que chacun
offrirait quelque présent, ce qui est entendu pal' Il mes (aces ne se
r(1nt point vues à vide. ) - Exod.' XXIII. 15. - Les intérieurs
de l't~glise, de la Parole et du Culte sont aussi signifiés par ces
paroles dans Moïse: «( J éhovrzh parla à Moise: Mes (aces iront
jusqll'à ce que je t'aie (ait reposer. Alors Moise dit: Si tes
(aces ne vont point, ne nous (ais point monter d'ici. ) -Exod.
XXXlII. 1ft, 15; - cela a été dit à Moïse, parce que la Parole
devait être écrite chez cette nation, et qu'en outl'e dans les Ilisto
J'iques de la Parole il devait êtl'e tl'aité de cette nation, parce que
chei elle devait être instituée une Église, qui serail· une Église Re
présentative, consistant en externes qui correspondaient aux in
ternes; c'est pour cela qu'il est dit, (1 mes faces iront; 1) on peut
voir plus de détaiJs SUI' ces paroles dans les ARCANES CÉLESTES,
Nos 10567, 10568, où elles ont été expliquées. Mais comme cette
nation était seulement dans les extemes de la Parole, de l'Église
el du Culte, et nullement dans les internes, c'est pOUl' cela qu'il ne
fut pas donné à Moïse de voir la face du Seigneul', mais il le vit
seulement par derrière, selon ces paroles dans Moïse : (( Moïse
dit: Fais-moi voir, je te prie, ta gloire. Il lui dit: Moi, je
(erai passer tout mon bien sur tes (aces, et j'invoquerai le
Nom de Jéhovah devant toi; tu ne peux voir mes Faces, car
ne peut Me voi1' l'homme et vivre. Je te mettrai dans une
{ente du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu' à ce que
je sois passé; et je retirerai ma main, et tu verras mes der
riére,~, et mes (aces ne seront point vues. 1) - Exod. XXXIII.
18 à 23; - ici, Moïse représentait celle Nation, telle qu'elle est
quant à l'entendement de la Parole, et par suite quant à l'Église et
au Culte, à savoir, seulement dans les Ex ternes sans les Internes;
les-Externes étaient représentés et signifiés pal' les del'l'ières de
Jéhovah qui furent vus de Moïse, et les lntemes l'étaient par les
devants et pal' la face; par Moïse qui fut mis dans une fente du
rocher, et par la main qui le couvrit jusqu'à ce que Jéhovah fllt
passé, il était repr'ésenté et signifié que les Internes, qui sont dans
les externes de la Pm'ole, de l'Église et du Culte, n'ont point été
vus et n'ont pu être vus de cette Nation: mais ces paroles ont été
Vers, 16, CHAPITRE SIXIÈME. 5ï3
plus amplement expliquées dans les ARCANES CÉJ,ES'fES, NO'105ï3
à 1058h. De plus, les faces de Jéhovah ou du Seigneur, étant les
Internes de la Parole, de l'Église et du Culte, sont principalement
les Externes dans lesquels il y a les Internes, puisque les Internes
se font voir dans les Extel'Des, de même que les Internes de l'homme
se manifestent dans la face et dans l'air du visage; mais la Nation
Jui\'e était telle, qu'elle l'egardait seulement les Extel'Des et nulle
ment les Intel'dJes, et regarder les Externes et non en même temps
les Internes, ou les Externes sans les Internes, c'est comme si on
regardait une statue d'homme qui est sans vie, mais regarder les
Externes et en même temps les Intel'Des, ou les Externes d'apl'ès
les Intel'Des, c'est comme lorsqu'on l'egarde un homme vivant;
c'est donc là, dans le sens propre, voir la face de Jéhovah, ou sup
pliel' ses faces, dans les passages ci-dessus l'apportés. Puisque les
Internes de la Pal'ole, de l'Église et du Culte, apparaissent dans
les Extel'Des, ou se manifestent à la vue daus les Extel'Des, com
parativement comme les Intel'Des de l'homme dans Sa face, on voit
clairement ce qui est signifié dans le sens intel'De par voir Jéhovah
ou le Seigneur face à face dans les passages suivants; dans Moïse:
ltJ'ai vu Dieu (ace li (ace, et cependant a été délivrée mon
cime. 1)Gen. XXXII. 30; - ce sont les paroles de Jacob,
-
apl'ès qu'il eut lutté avec Dieu qui lui apparut comme A.nge. Dans
le Livre des Juges: Il Guidéon dit " J'ai vu l'Ange de Uhovah
(ace à face. Et Jéhovah lui dit: Paix li loi, ne crains point,
tu ne mourrQ.$ point. 1) - VI. 22, 23 : - pareille chose al'riva
à Manoach et à son épouse, - Juges, XIII. 21, 22. - Et au su
jet du peuple Israélite: Il Face li face J éh01!ah a parlé at'ec VOl/,ç
de dessus la montagne, du milieu du (eu. J) - Deutél', V. h :
- il en est parlé plus amplement de cette manière: Cl J ého'Cah
nous a (ait voir sa gloire et sa grandew', et ,ça voi,x nOlis avons
entendu du milieu du feu: en ce jour nous avons vu que Dieu
parle li l'homme, et que (l'homme) demeure vivant. J) -'-Deuté)'.
V, 21.. - Et au sujet de Moïse: Il Jéhovah parla li Moise face
li face, ainsi que parle Ult homme li san compagnon. Il - Exoct.
XXXIll. 11. Deuté)'. XXXIV, 10. - Mais il faut qu'on sache
qu'aucun homme, ni même aucun Ange, ne peut voir la face' du
Seigneur, puisqu'il est le Divin Amour, et que personne ne sup
57ft L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N"412.
porte le Divin Amour, tel qu'il est en soi; en effet, voir la face du
Seigne~r, ce serait comme si l'on mettait l'œil dans le feu même
du Soleil, car il eu serait détl'uit à l'instant; lei est aussi, considé,ré
en lui-même, le Divin Amour' du Seigneur; c'est pOUl'quoi le Sei
gneur se monlre comme Soleil à ceux qui sont dans les Cieux in
térieurs, et ce Soleil a été entouré de plusieurs cercles l'adieux; ces
cercles sont des enveloppes l'une sur l'autl'e, afin que le Divin
Amoul'tempéré et modéré s'étende vers les Anges dans le Ciel, et
qu'ainsi les Anges le supportent; le Seigneur' comme Soleil n'ap
parait donc qu'aux Anges des Cieux supérieurs, mais aux Anges
des Cieux infél'ieurs il apparall seulement comme Lumièl'e, et aux
autres comme Lune : toulefois, cependant, le Seigneur dans le
Ciel apparait aux Anges, mais alors sous une forme Angélique;
en effet, il l'emplit un Ange de sa vue, et ainsi de sa présence de
loin, et cela dans di\'ers lieux, mais pal'tout d'une manière appro
priée au bien de l'amour et de la foi chez eux lorsqu'il apparall ;
c'est de cette manière que le Seigneur a été vu de Guidéon, de Ma
noach et de son épouse, de Moïse et du peuple Israélite; c'est donc
là ce qui est enlendu par voir Jéhovah face à face, etpal' voit' Jé
hovah et ne point mourir: que la face elle-même, quant aux inté
rieurs qui appartiennent au Divin Amour du Seigneur, n'ait point
été \'ue, c'est ce qui est bien évident d'après ce qui a été dit à Moïse,
«( que personne ne peut voir la {ace de J éhovalt el vivre, )1
Mallh. XXVI. 67. Marc, XIV. 65. Luc, XXII. 6ft;:- car dilns
la Parole toutes les choses qui sont rapportées SUI' la Passion du
Vers. 16. CHAPITRE SIXIÈME. 575
Seigneur t'ept'ésentent et signifient des arcanes du Ciel et de l'É
glise, et en particulier quels ont été les Juifs quant à la Parole, à
l'Église et au Culte; que cela soit ainsi, on le voit ci-dessus,
Not 6ft, 83, 195 f. D'après ce qui a été expliqué jusqu'ici, on peut
savoir ce que signifie la face de Jéhovah ou du Seigneut', c'est-à
dire qu'elle signifie le Divin Amour et tout Bien dans le Ciel ct
dans l'Église d'après cet Amour; de là aussi l'on peut savoir ce
qui est signifié par couvt'ir ou cacher ses faces, quand cela est dit
de Jéhovah ou du Seigneul', c'est-à-dil'e que c'est abandonner
l'homme dans son propre, et par suite dans les maux et dans les
faux qui jaillissent de son propre; cal' l'homme, eonsidel'é en lui
même, n'est absolument que mal et que faux du mal, et il en est
détourné pal' le Seigneut' afin qu'il soit dans le bien, ce qui se fait
par une élévation au-dessus du propre; de là on peut voir que pal'
couvrir ou cacher ses faces, quand cela se dit du Seigneur, il est
signifié abandonner dans les maux et dans les faux, par exemple,
dans les passages suivants; dans Jél'émie : Il A cause de toute
leur malice, j'ai caché mes laces de cette ville. 1) XXXUI.
-
5. - Dans Ésaïe: l' Vos péché.s ont coché les faces de Dieu de
vous, de sorte qu'il n'a point écouté. )l -LIX. 2. - Dans
Ézéchiel: (1 Je détournera!' me,ç faces d'eux; afin qu'ils pro
fanent mon (lieu) secret, et qu'il y vienne des violents, et qu'ils
le profanent. l) - VII. 22. - Dans le Même: le Les nations
connaitl'ont qu'à cause de leur iniquité en captivité s'en sont
allés les fils d' Israël, et que c'est pour cela que j'ai caché mes
faces d'eux. ))- XXXIX. 23. -:- Dans les Lamentations: « La
foce de Jéhovah les a di?Jisés, il ne les regardera plus. 1) - IV.
16. - Dans Michée: « Jéhovah cachera ses faces d'eux, de
même que maumises ils ont rendu leurs œuvres. 1) - III. !J.
- Dans David: II Tu as caché tes faces, j'ai été troublé. l )
Ps. XXX. 8. - Dans le Même: Pourquoi caches-tu tes faces,
(1
qui pose et met ses faces contl'e le SeigneUl', et que ce soit lui qui
se détourne du Seigneur, ce qui fait que le mal lui arrive, on le
voit aussi d'après la Parole; par exemple, dans Jé,'émie : (1 Ils ont
tourné ve1'S 111oi la nuque et non les {aces. 11- XXXII. 33.
- Dans le Même : « Ils ont endurci leurs {aces plus qu'un
rocher, ils ont re{usé de se retourner. l' - V. 3. - Dans le
Même: « Ils s'en sont allés dans leurs desseins, dllns la dureté
de leur cœur mauvais, et ils sont devenus (tournés) e!l arrière,
et 1/on en avant. - VII. 2/J. - Et dans Ésaïe: « Vos péchés
Ollt.caché les (aces de Dieu de 'Vous.))- LIX. 2: - que les
méchants détournent leur face du SeigneUl', cela se fait, non quant
à la face de leul' COI'pS, mais quant à la face de leur esprit; l'homme
peut tOUl'ner sa face partout où il lui plalt, puisqu'il est dans un état
li~l'e pour qu'il se toUl'fie ou vel'S le Ciel ou vers l'enfer, et aussi la,
face de l'homme a été instmite à mentil' pour se montrel' devant le
Monde; mais quand l'homme devient esprit, ce qui arl'Ï\'e aussitôt
après la mort, alors celui qui a vécu dans les maux détourne tout
à fait sa face du Seigneul', comn}e on peut le voil' d'apl'ès ce qui a
été dit et montré dans le Traité DU CIEr, ET DE L'ENFER, NOl 1.ï,
1.23, 11h2, 1U, H5, 151, 153, 251, 2ï2, 510, 552, 5tH: cela
donc est enteudu pal' « ils ont tourné \'el'S Moi la nuque et non les
faces, )) el pal' « ils sont devenus tournés en alTière, et non en avanl.lI
Comme alol's il y a pOUl' eux le mal de la peine et l'enfer, voilà
pourquoi ceux qui se sont détoUl'nés s'imaginent que cela vient du
Seigneul', et qu'il les regarde d'une face d"fe, lesjetle dans l'Enfel'
et les punit, absolument comme un homme qui est en colère, quoi
que cependant le Seigneur ne regal'de jamais qui que ce soit qu'avec
amoul' et miséricorde; c'est aussi d'après cette appal'ence que les
expressions suivantes sont employées dans la Parole; dans Ésaïe:
Quand tu (eras des choses terribles, que nous n'attendons
point; de'vllnt toi les montagnes dispal'aitront. »- LXIV, 2.
- Dans David: (l Brûlée par le {eu elle a été retranchée; par
la menace de tes {aces ils ont péri. Il - Ps. LXXX. 17.
Dans le Même: « La /lIce de J éhomh (est) cont1'e ('eux qui {ont
le mal, pour relNl11cher de la terre leur mémoire. Ps. l' -
XXXIV.17, -Dans Moïse: «Voici,)' cllvoie Wl Ange devant toi;
!Jarde-toi de ses !{lfCS, ca.r il,w supportera. poila votre p1'é~
Vers. 16. CHAPITRE SIXIÈME. 579
varicatioll. 1) - Exod. XXIII. 20, 21. - Dans Ézéchiel: Il Je
vous amènerai au désert des peuples, et je plaiderai avec vous
(ace à (ace. Il - XX. 35. - Dalls Moïse: « Quand partait
t'arche, Moïse disait: Lève-toi, Jéhovah! que soient dispersés
tes ennemis, et que (uient {·eu.x qui te haissent de devant tes
(aces! Il - Nomb. X, 35. - Dans l'Apocalypse : CI Je vis un
trône haut et magnifique, et Quelqu'un assis dessus, devant
la (ace duquel s'en(uirent la ten'e et· le Ciel. Il - XX. II. -
Ces choses ont été dites de la signification de la face, quand il s'agit
de Jéhovah ou du Seigneur; mais la face, quand il s'agit de l'homme,
signifie son mental(animus Jet son affection, pal' conséquent les inté-
l'ieurs qui appartiennent il. son mental (mens); et cela, parce que le
mental (animus) et les afi'ections, ou les intérieul's qui appartiennent
al} menlal (mens) de l'homme, se présentent à la vue dans la face,
c'est de là qu'on dit que la face est l'indice du mental (animus);
la face est aussi l'effigie des intérieurs de l'homme, cal' elle les l'e-
présente, et la physionomie de la face y correspond : que par les
faces, quand il s'agit de l'homme, il soit signifié des affections de
divers genres, on peut le voir par les passages suivants; dans Ésaïe:
I( Ils disent: É cariez-vous du chemin, détou.mez-vous du
faces des vieillards signilie l'egardel' comme rien toutes les choses
de la sagesse, les vieillar'ds signifient la sagesse, et les faces toutes
les choses de la sagesse parce que ce sont les intérieurs; les princes
pendus par leur main signifient que toute intelligence a été l'ejetée,
les princes sont les principaux \'l'ais d'où provieut l'intelligence,
Dans MoYse: Jacob dit d'Ésaü : J'apaiserai ses (aces par le
(1
Ill. 15; - éCl'aser les faces des pauvres signifie détruire les affec
tions de connaHre les vrais chez ceux qui sont ùans l'ignorance du
vrai et cependant désirent être instruits, éCl'aser signifie délruire, les
faces signilientles affections de connaitrc les vrais, et les pauvres
ceux qui sont dans l'ignorance du vl'ai et désil'ent être instruits, cal'
ce sont ceux-ci qui sont spirituellement rles pauvres. Dans David:
(( La (ille. de Tyr apportera un p1'éscnt; de tes (aces ils obtien
dront (aveur, Icù'irltes du peuple; loule glorieuse la fille de
Iloi. ell dedans; de tiliSllS d'01' (est) SOit vêtement. Il - Ps, XLV.
13, :1 h; - ici, pal' la fille de Hoi est signifiée l'affection spil'ituelle
Vers, 16. CHAPITRE SIXIÈME. 581.
du V1'ai; la fille de Tyr signifie l'affection des connaissances du Vl'ai
et du bien; pal' apporter un pl'ésent, il est signifié en être enrichi;
par les riches du peuple il est signifi6 les intelligents, et pal' abs
tl'action l'intelligence du Vl'ai et du bien; pal' de ses faces obtenir
faveul' il est signifié en étl'e gratifié, car toutes les choses de l'in
telligence habitent dans l'affeclion spirituelle du Vl'ai, laquelle est
en conséquence signil1ée pal' ses faces: le reste a été expliqué ci
dessus, 1}oir N° 195. Dans le Même: Encoreje le con{esserai,
(1
saluts de mes (aces, mon Dieu!))- Ps. XLII. 12. Ps. XLIII.
5; - (1 saluts de mes faces)) signifie toutes les choses qui sont il
l'intél'ieur, ainsi toutes celles qui appartiennent au mental et aux
affections, par conséquent toutes celles qui appal'tiennent il "amour
et à la foi, lesquelles sont appelées saluts, pal'ce qu'elles sauvent.
Les affections mauvaises, qui sont les cupidités, sont aussi expri
mées pal' les faces, pal'ce qu'elles se monl1'ent SUI' les faces, car la
face est la forme exlerne ou naturelle des intérieut's qui appartien
nent au mental (allimu.ç) et au mental (mens); et même dans le
Monde spirituel elles font un, car il n'y est pas permis de se donne!'
d'autres faces que celles qni appartiennent aux affections, et qui
correspondent ainsi aux intérieurs appartenant aù mental (mens) :
de là vient que les Anges du Ciel ont une face claire et gracieuse,
tandis que les esprits infernaux ont lIne face sombre et affl'euse;
que ces afl'ections soient aussi entendues pal' les faces, cela est évi
dent pat' les passages qui suivent; dans Ésaïe: Des tranchées
(1
et des douleurs les saisissent; comme celle qui enf{mte ils sont
en travail, l'homme à l'égard de son compagnon, ils sont dans
l'étonnement, {aces de flammes leurs (aces, )) - XIll. 8;
là, il s'agit du Jugement Demier, quand les méchants sont mis
dans leurs intérieurs; les intérieurs de ceux qui sont dans l'amoul'
de soi et du monde, et par suite dans les haines et les vengeances,
sont entendus par « faces de flammes leurs faces, )) ceux-là appa
raissent même ainsi; pal' Il des t('auchées et des douleurs les saisis
sent; comme celle qui enfante ils saut en tl'avail, )) sont signifiés
leues toul'ments d'après l'influx du Divin Bien et du Divin VI'ai;
leurs toul'ments sont assimilés aux tranchées et aux douleurs de
celles qui enfantent, pal' une l'aison semblable à celle qui est donnée
clans la Genèse, - III. Hi; -- cal' le-., maux et les faux sont alol'~
582 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 412.
conjoints; IOl'sque cela arrive, quand le Divin Bien elle Divin Vrai
influent, les douleurs saisissent. Dans Ézéchiel : (( Dis à la forêt
du midi: Point ne sera éteinte la flamme de flamboiement
par laquelle seront brûlées en elle tOlltes les (aces, du midi au
septentrion. ) - XXI. 3; - par' la forêt du midi il est entendu
le faux au dedans de l'Église, par conséquent ceux qui y sont dans
les (aux; l'Église est signifiée pal' le midi, parce que d'uprès la
Par'ole elle peut être dans la lumière du vl'ai, et le faux d'après le
mal est signifié pal' la forêt; pal' (( la flamme de flamboiement pal'
laquelle seront bro.lées toutes les faces, » il est signifié la vastation
et la destruction de ['Église par l'amour du faux d'après le mal,
toutes les faces sonl tous les intél'ieurs des hommes de l'Église quant
aux affections du vl'ai et du bien, et pal' suite les pensées; (1 du
midi ail septentrion, Il signifie toutes les choses de l'Église depuis
les premiers jusqu'aux del'lliers, ou les intérieurs et les extérieUl's,
le mLii signifie les intérieurs ou les premiers de l'Église, et le sep
tentrion les extérieurs ou les del'Oiers de l'Église; si le midi et le
septentrion ont ces significations, c'est parce que dans le Monde
spil'ituel, dans la plage méridionale, sont ceux qui sont par le Sei
gneur dans la lumière du vrai, et là au-dessous d'eux dans les en
fers ceux qui sont dans une lueUl' nalurelle par laquelle ils se sont
conlirmés dans les faux; et, dans la plage septentrionale, sont ceux
qui sont par le Seigneur dans l'obscUl' du vl'ai, et là au-dessous
d'eux dans les enfer's ceux qui sonl dans les faux, mais non dans
une lueul' naturelle par laquelle ils aient confirmé leurs faux. Dans
Joël: (1 Devant lui tremblent les' peuples, toutes les l'aces ont
contracté de la noirceur. ) -Il. 6; - là, il s'agit des maux et
des faux qui dé\'astent l'Église, et du jugement sur cellx qui sont
dans ces man x et dans ces faux; ceux qui sont dans les faux sont
1
signifiés par les peuples qui tremblent; les intérieurs de ceux qui
sont dans les faux du mal sont signiliés pal' les l'aces qui ont con
tracté de la noircem; les faces sont les intérieurs, el la noirceur est
le faux du mal; et même les infernaux qui sont dans les faux d'a
près le mal apparaissent noil's dans la lumière du ciel. Dans Daniel:
« A la fin de leur Rrgne, quand'alt comble seront parvenus
les prélJaricateurs, il surgira un Roi dur de (aces. » - VIII.
23; - ces choses ont été dites des quatre cornes du bouc, pal' les
Vers. 16, CHAPITRE SIXIÈME 583
quelles sont entendus là quatl'e Règnes, mais Iii pal' des Règnes il
est entendu, nOIl des Règnes, mais des états de l'Église, cal' par le
bouc de chè\'l'es il est entendu la foi séparée d'avec la chal'ilé, qu'on
nomme la foi seule; la fin de leur Règne signifie la lin de l'Église,
quand il n'y a poinl de foi parce qu'il n'y a point de chal'ité; II quand
au comble sel'onl panenus les prévaricateurs, ) signifie quand il n'y
a plus ni le vrai ni le bien, mais qu'il y a le faux el le mal; il est
signifié par ces paroles la même chose que par, quand l'iniquité
(l
- XIII. 12. XXV. 29; - ce délai a encore lieu afin que les
affections, qui sont de plusieurs genres, soient réglées et l'amenées
à l'amoul' l'égnant, pOUl' que l'homme-esprit soit tout enlier son
586 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE, . N'413,
amour: toutefois, cependant, un grand nombre d'entre eux, tant des
méchants que des bons, avaient été résen'és pour te Jugement Del'
nie.r, mais seulement ces méchants qui avaient pu mener dans le
monde par position llne vie morale dans les externes, et ces bons
qui avaient été imbus de faux par ignorance et par religion; mais'
tons les autres, apl'ès le temps exigé, avaient été séparés d'eux, Ie..c;
bons avaient été élevés dans le Ciel, et les méchants jetés dans l'En
fer', et cela avant le Jugement Demier. Si le Jugement Dernier est
appelé le jour grand de la colère de Dieu, c'est parce qu'il sem
ble aux méchants, qui sont précipités dans l'Enfel', que Dieu fait
cela par colère et emportement, parce qu'alol's il y a sur eux une
destruction qui vient d'en haut et aussi de l'Orient, où est le Sei
gneU!' comme Soleil, et parce qu'alol's ils sont dans des ten'eurs,
des douleUl's, et aussi dans des tortures; mais toujours est-il que le
Seigneur n'est nullement en colère, cal' il est Lui-Même l'Amour
et la Miséricorde, et le Bien même, or celui flui est le pur ArnoUl'
et le bien même ne peut pas se mettre en colère, car cela est contre
son essence; mais cette apparence viel1t de ce,que, quand le dernier
état est arrivé, c'est-à-dire, quand les maux dans les terres, et en
même temps alors dans le Monde spil'ituel, ont été tellement aug
mentés, que la domination penche de leur côté, et que par là périt
l'équilibre enll'e le Ciel et l'Enfer, ce qui rait que les Cieux où sont
les Anges commencent à être en souffrance, alors le Seigneur par
son Soleil déploie sa force, c'est-à-dire, son ArnOUl', pOUl' défendl'e
les Anges, et pour l'établil' l'etat qui est en souffrance et commence
à être ébranlé; pal' cette fOl'ce el cette puissance le Divin Vrai uni
au Divin Bien, qui dans son essence est le Divin ArnOUl', pénètre
par les Cieux jusqu'aux lieux infél'ieurs où se sont réunis les mé
chants, et comme ceux-ci Ile supportent pas un tel influx ni une
telle préseNce du Divin Amour, ils commencent à trembler, et il.
êtl'e dans ùes angoisses et dans des tortures, cal' pal' là les biens et
les vrais, qu'ils avaient apPl'is à simuler par le langage et par des
actions seulement dans les externes, sont dissipés, et les intel'oes
qui ne sont que des maux et des faux sont ouverts; et comme ces
internes sont diamétralement opposé~ aux hiens et aux vrais qui
influent pal' l'intérieur, et que cependant les maux et les faux ont
constitué leUl' vie, voilà pOUl'quoi ils épl'ouvent un tremblement, une
Vers. :1.7, CHAPITRE SIXIÈME,
587
angoisse et une torture, qui sont tels, qu'ils ne peuvent plus résister,
d,e là ils s'enfuient et se jettent dans les enfel's, qui sont sous les
montagnes et sous les rochers, où ils peuvent ètl'e dans les maux et
dans les faux de leur mal; cela est spécialement signifié par les pa
(l
qui est dans le Monde spil'ituel, car là il.y a des terres comme SUl'
notre Globe; et ces tenes, pendant que dure le Jugement Demier,
sontJ'érluites en dévastation et remuées de leur place, car alol's des
montagnes et des collines sont l'en versées, des vallées s'affaissent en
marais, et la face de toutes choses y est changée; mail'; toujoUl's
est-il que pal' la tene dans le sens spil'ituel il est entendu des deux
cOtés j'Église, cal' dans le Monde spirituel la face de la tel're est
semblable à l'état de l' ltglise chez ceux qui hahitent là SUI' la terre;
c'est pourquoi lorsque l'Église pél'it, la tene périt aussi, car elles
font un; et alors une nouvelle terre existe à la place de la précé
dente: mais ces changements nous sont inconnus dans nos telTes,
et cependant ils doivent êtl'e l'endus publics, afio qu'on sache ce qui
est enlendu par Il la tene sera J'éduite en dévastation et remuée de
sa place. II Dans Séphanie : <t Pendant que ne vient pas encore
sur 1!OUS l'emport ement de la coUre de Jéhovah, pendant que
Tle vient pas encore S1l1' 1JOUS le jour de la colère de Jéhovah;
peut-être ,~erez-vous cachés au jour de la colère de Jéhovah? Il
- II. 2, 3; - là aussi, pal' l'emportement de la cotèl'e et par le
jouI' de la colère de .réhovah, il est entendu le Jugement Del'niel',
Dans les Lamentations: Il Il ne se ,~ollvient point du rnm'che
pied de se.~ pied~ {lit jow' de sa colère. Il -Il, 1; -- pal' le mal'-.
chepied deI'; pieds de Jého\'ah, il est entendu le Culte du Seigneur
dans le Monde natul'el; et cela, pal'ce que le Ciel entier, conjointe
ment avec l'Église dans le Monde, est devant le Seigneul' comme
uo seul Homme, l'oir dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER,
No' i8 il. 86; le Ciel intime fait la Tête, les autJ'es Cieux font la
poitrme et les jambes, et l'Église dans [es tenes fait les pieds; c'est
aussi de là que les pieds signifient le naturel; et même SUI' l'Église,
qui est chez le Genre Humain, les Cieux s'appuient comme un
homme SUI' ses pieds, ainsi qu'on peut le voil' d'après ce qui a été
montré dans le même Tl'aité, N°' 87 à 1.02 et 291 à 302; puisque
le Jugement Demier vient quand il n'y a plus la l'oi pal'ce qu'il n'y
a pas la charité, ainsi quand c'est la lin de l'ltglisc, on voit c1ail'e
ment ce qui est entendu par Il il ne se souvient point du mal'chepied
de ses pieds dans le jouI' de sa colère. ».Et ail1eul'l'; : CIIt n'y aura
point,aujouI" de la coUre de J éhOl'ah, d'échappé ni de restant;
ceux que i'avlll:~ élevé", et noui.,.ù;, mon ewmni les a ('OllSlt
Vers. 17. CHAPITRE SIXIÈME. 589
més. Il - Lament. Il. 22; - le jouI' de la colèl'e de Jéhovah est
le Jugement Dernier; pal' « point d'échappé ni de restant, ceux
qne j'avais élevés et noul'I'is mon ennemi les a consumés, Il il est
signifié qu'alors il n'y a plus dans l'Église ni bien de l'amom' ni
vrai de la foi, mais qu'il yale mal et le faux; point d'échappé ni
de reslant signilie ni bien ni vrai, ceux que j'avais élevés et nourris
signifient ceux qui sont de l'Eglise et qui ont toule nOul'rilure spi
rituelle, ou la connaissance du hien et du Hai d'après la Parole;
l'ennemi qui les a consumés, c'est le mal et le faux. Dans l'Apo
calypse : I( Elle esl venue la colère, le temps de juger le:; morts
et de donnet' la l'écompense il tes serviteurs et li ceu:z: qui cmi
gncnt lon Nom, et de perdre ceux qui perdent la terre. Il
XI. 18; - d'après ces paroles il est évident que par la colèl'e ou
le jour de la colèl'e, il est entendu le Jugement Demiel', cal' il est
dit « elle est venue, ta colère, le temps de juger les morts. Il Dans
Ésaïe: «( Lejour de la vengeance (est) dans mon cœur, et l'an
née de mes racheté,~ est 1.ienlle; j'ai (oulé les peuples dans ma
coUre, et je les ai enivrés daiM mon empol'tement. ) - LXIII.
li, G; - là, il s'agit des combats du Seignenr, pal' lesquels il a
subjugué les enfers, ainsi du Jugement Deruier, qui a été fait par
Lui quand il était dans le Monde; car pal' les combats, qui ont été
les Tentations admises en Lui, il a subjugué les enfer's et fait Je
.Jugement Dernier; c'est ce Jugement qui est entendu par le jouI'
de la colère et de l'emportement de Jéhovah dans la Parole de (' An
cien Testament: mais le Jugement Dernier' qui a été fait par le
Seigneur dans ce temps-ci, est entendu pal' le jouI' de sa colère dans
l'Apocalypse; qu'un Jugement Dernier ait été fait pal' le Seigneur,
quand il était dans le Monde, on le voit dans le Traité DU JUGEMENT
DERNIER, N° hG; la subjugation des enfers yest signifiée par Il je les
ai foulés dans ma colère, et je les ai enivl'és dans mon empol'lement;»
l'année des rachetés signifie le jugement SUI' les bons qui ont été
sauvés. Dans le Méme : I( L'esp1'l't du Seigneur Jéhovih (est)
SUI' moi, pour proclamer l'armée du bon plaisir pour J éhorah,
et le jour de la t'engeance pour notre Dieu, pour consoler tous
les affligés, )l - LXI. 2. - Dans le Méme : Il Vnjour de ven
geance (il y aul'3) pour J éhovall, une année de rétributio1ls
pour le prods de Sioll. )) - XXXIV, 8; - pal' un jour de ven
590 1'APOCALYPSB EXPLIQUÉE. N°li:13.
ERRATA.
PREMIER VOLUME.,
- (l79, - 4, toule pm' nom il appelle, lisez; tous lJal' nom il ap-
pellf'.
TABLE
--
No..... \1 n'esl qlleslion, dons la seconde parlie de celle TobIe, que des erreul's qui ne pellvenl
PB! ~lre- reconnues à une première inSltection.
Pag, Lig. Telle Jalin. Traduel. Pag. Lig. Pag. Lig. Telle latin. Tradllet. Pag. Lig.
365 17 XXI. XXII 5 30 404 24 12. u 106 22
366 36 6. 5,6 8 4 406 7 12. U 109 18
367 21 62. M 9 8 607 3 14. 4 Hl 6
368 6 4283. 4287 10 8 607 2!1 LXXXVI LXXVI Hl 33
355 37 1,7. 2,3,7 23 1.5 !J09 32 9217. 9215 1.15 15
356 5 9329. 9323 23 33 411 2 LIU. LXm il7 23
361 6 10. 15 32 211 611 46 7. 2 H9 8
363 46 4726. 7lJ24 37 2!1 412 33 22. 21,22 120 13
364 38 6,5,7. 3,6,6 39 4 612 6:l 23. 22,23 120 24
364 lJ6 18. 28 39 14 4:14 12 ill. 6 122 36
365 5 6,8. 6,6,8 39 22 lif.4 26 37. 36,37 123 17
366 21 271. 270 4i 35 416 40 XLVI.16 XLVII.l& 123 36
368 34 271. 270 65 32 415 19 XV. XIX 124 33
370 40 L1V. LXIV. 69 14 415 21 13. 16 124 36
373 2 XXVI. XXVU 53 :1. 418 38 7462. 7663 130 17
373 36 Ill. LUI 54 '1.2 619 17 18. 17 131 13
37lJ 20 7. S 55 18 !Ji9 35 9939. 9391 132 1.
375 31 35. 33 57 20 620 27 993. 9Hl :1.33 1.3
376 33 6073. 607:\. 59 12 620 36 19. 19,20 133 26
376 33 6992. 6991 59 :1.2 !l'l1 :1.0 286. 268 -134 17
376 33 7677. 78-77 59 13 623 30 23,28. 28 138 1.6
376 36 9009. 90:l0 59 :ll! 624 15 Ill. IV 139 24
377 25 XV. XIV 60 28 625 27 20. 21 141 29
380 62 70. 71 66 15 425 32 XVL XVlII 1.4-1. 36
381 25 3. 2,3 67 1.7 ll26 4 342. 360 142 20
383 66 XVI. XVU 71 26 426 4 374. 3!!7 162 20
384 7 13. 17 71 35 626 4 9:J25. 3325 142 20
386 !Ji 381. 314 76 21 627 45 LV. LlV 165 25
387 [\ 381. 3-14 76 31 628 38 9. 4,9 147 6
387 6 97. 96 76 36 428 44 LVIII. LVI[ 147 :l6
388 13 381. 314 78 30 629 6 33. 30 il.7 27
388 29 888L 8802 79 13 629 10 21,22.. 22,23 147 33
390 14 CXXVH. CXLVn 82 9 l!29 18 390. 330 148 8
390 14 1,2. 7 82 9 430 8 5292. 5922 149 21
390 1.9 4283. 4287 82 1.6 430 16 XXX. XlII 149 33
391 9 1 Sam. II Sam. 83 31 430 30 275. 175 150 17
391 22 XLV. XLlIr 84 11 633 42 2760. 2762 155 36
393 20 9558. 9555 87 22 433 28 5656. 5655 157 7
39!1 26 7 ad 15. 1 ài5 89 Hi !l33 28 5576. 59:l9 157 7
399 16 10,25. 18,25 97 26 433 33 6. 7 157 13
399 18 ill. 13 97 27 439 7 ad 29. à 27 164 18
399 18 VI. XXVHI 97 27 442 7 213. 3:l3 169 12
399 18 5. 3 97 28 44:3 17 LXVI. LXV 171 10
399 21 31. 27,31. 97 32 6MI M. 355. 3:35 173 29
399 28 5021. 5621 98 5 446 17 8. 1,8 176 15
402 8 13. 33 102 21 4117 4 11724. 7lJ'l6 177 24
402 27 33,34. 23,24 102 30 M9 12 280. 288 181 10
II
Pag. Lig. Texte lat. Traduet. Pag. LiS. Pas. Lig. Texte lat. Traducl. Pag. Lig.
h50 30 27i. 270 183 22 531 21 5580. 5581 322 2
h52 13 278. 279 186 10 534 2 ad 223. à 222 326 26
452 27 425. 435 186 29 534 13 20. 30 327 3
h5'1. 40 26. 21,26 187 10 534 42 XV. V 328 3
462 25 8910. 8918 201 25 54i 30 3965. 3905 329 32
M3 7 6i. 187 202 26 546 2 9lt29. 9424 3a7 20
M3 29 5397. 5M6 203 18 5lt7 3a 5a60. 5M2 350 32
a6a 4i 9327. 9372 205 'la 5a9 5 6778. 6779 353 13
M5 27 37. 36,37 206 31 5a9 28 9. 19 35a 9
a66 10 a3. a2 207 36 552 8 vnr. Lvnr 358 31
a69 36 5. 50 'lIa 21 552 34 295. 195 359 32
a71. 23 26. 26,27 217 29 553 11 M. a2,M 360 29
a76 18 XLvrn. XLIX 226 16 553 16 16h3. la63 360 36
a78 25 220. 2220 230 10 557 39 14,15. 13, tIJ, 15 368 25
a81 38 290. 300 236 2 558 16 1,2,3. 2,3,5 369 20
h82 37 10059. 10060 237 28 558 M 993. 991 370 21
a83 4 2. 12 238 il 563 35 993. 991 379 12
h83 18 -2,6. 1,3,6 238 31 56h 13 18. 17,1.8 380 9
h8a 38 968i. 9601 241 12 566 fJ.1. 19a3. 13a3 38a 35
a85 24 9[la6. 9M6 2a2 22 571 M 10015. '10025 393 27
a85 31 9a76. 9a67 2h2 31 571 45 H79. 369 393 28
a90 28 42. 41,a2 251 26 571 h5 9325. 3325 393 28
490 hO 79. 78,79 252 7 572 14 325. 315 39a 12
a91 14 34. 33 252 35 572 3a XLI. 2. XL.22 395 3
493 10 M96. 4696 256 14 573 1 6. 5 395 19
h93 22 5094. 50M 256 31 574 7 h512. a552 397 18
a9a 45 a,5. a,5,6 259 26 579 35 10505. 10545 a06 'la
a95 32 XU. VIII.n 260 36 580 11 XXIV. 28. XXV. t6 h07 17
696 1 10. H 261 18 581 27 2 ad 7. 1à 7 h09 35
a97 41 9217. 9215 264 'la 582 5 3782. 28111 Mo 31
a99 5 34. 33 266 26 585 8 921.7. 9215 M6 a
a99 25 3391. 4391 267 18 585 37 5,6. a,5,6 fJ.1.7 11
505 39 6. 7 -278 1 585 43 24. a fJ.17 20
508 38 5656. 5655 283 2 587 t9 VIII. XXVIJJ a20 9
508 38 5917. 5915 283 2 587 20 9929. 9928 a20 10
508 38 8418. 8408 283 2 588 29 XVlI. XVIII a22 la
518 la 13,30. 12,30 299 i7 588 31 X. 22,23. XV.16 a22 16
518 25 9946. 99a2 299 3i 59a 10 M17. M22 29
Ml
518 26 9950. 9952 299 3i 595 a 33. 13 a33
6
518 43 XVII. XVIII 300 20 595 a 11,18,19. 18,19 M3 6
519 16 6. 3,6,12 301 6 596 30 8129. 8i92 a35 26
519 16 XVHI. '1< 301 6 596 32 8792. 8'192 M5 28
519 17 25. 23 301 7 599 12 127. 125 aaO 8
519 20 6. 7 301 10 599 38 XXIV. xm M1 9
519 21 i. 8 301 10 599 38 21,23. 9,10,11 .Ml 9
519 21 9. , 10 30i 11 600 32 10. 1,2,10 M2 31
519 21 2&,~,51. 21, S9, 52 BOl 11. 600 36 11i. 14,15 M2 36
521 17 Il Reg. l Rois 30a 21 600 fJ.1 VII. vm 443 7
522 23 9966. 9946 306 24 602 32 356. 257 M6 18
522 30 1.0688. 10608 306 34 606 38 11,17. 12,17 453 35
523 20 i. 1,2 308 13 607 28 10,13. B,13 455 15
524 34 XXXl. XXXU 310 'la 609 5 5ad11 6 à 11 a58 2
528 17 10688. 10608 316 31 609 15 13. 1,3 a58 16
530 1ï 7,8,9. 8,9 320 5 613 46 IV. 10. Ill. 9,10 a66 la
II. 38.
JJr
l'.'g. I.ig. T"lleI8l. Treduet. Pag. Lig. l'eg. Lig. T.. II. laI. T,aduct. l'eg. Lig.
l'ogc Lign.
3li5 18 aqlla: vivœ, lire aqtl(IJ vila:.
353 9 'exaniniens, lire exinaniens.
353 3li Retrancher commovcbo cœlum.
354 43 cum non clauStl, lire cum clausa.
355 3 Après ag"i, ajouter exarescet, comme au N" 650.
355 6et14 (ecerunl, lire sevenml. - Lig. 18. {aare, lire sel·el'C.
355 35 Mater vestra, lire ,Yatel' tua, comme au N° 280.
360 28et31 Israe/c'1n, lire Jisreelem, comme dans A. C. 3580.
373 12 Après arielum, aj. (ilion/m, c. au N" 374, et dans A. C. 353.
379 23et28 Unclo, lire Regi, comme au N° 68li, et dans A. C. 2832.
38li 20 sumsimus nos, lire sumsimus nobis, c. dans A. C. 10182.
395 41 accepta: sunt, lire accepta: sint, comme dans A. n. 394.
397 33 Après numer1lm, ajouter platearum, comme au N° li33.
400 5et6 sunt.•• cttslOdis, lire sint••. cuslodi, com. dans A. R. 39li.
407 33et3S apc'1'ire.•• solvere, lire accipere.•• aperire.
4B 16 Après IS1'ael, ajouter ne time.
lit 3 24 oppressit eos, lire oppressil elltn, comme dans A. C. lli63.
lit3 liO Après è t(!J'I'a, ajouter -Egypti, comme dans A. C. 8i85.
li14 li! noster, lire llestel', comme dans A. C. 1368.
4:1.5 18 pet1'a nosh'a, lire petra mea, comme au N° li11.
{171 31 et32 clixerint.. ponet, lire di:rc"is.. pones, COOl. dans A. C. 2360.
IV
Page Lign.
51.1 '12 Après animam, ajoutcl' domin07·um.
518 33 pl'œcepi, lire prœcepil.
520 29 Après sanctitatis, ajouter meœ, comme au N° 205.
523 1 monte, lire altiludine, comme aux N°' 374, 376.
523 6 Deo meo, lire Deo vestro, comme au N° 644.
523 32 Ismelem, lire Jisrei:lem, commc dans A. C. 3580.
524 7 Pastol', lire Je/LOvah Pastor, Corn. au N° 482. A. C. 5201.
525 12 Après .çexaginta, retrancher sex.
530 27 cantatlts.. tOI·Culal·i,lir.cantatlll·.. t07'culal'ibus, A.C.I07L
530 35 super, lire supra, comme dans A. C. 5480.
533 41 minislri altal'Ïs, iiI'. ministTi Je/wvœ, corn. A. C. 7602,9295.
536 10 decidentis, lire decidenli, comme dans A. C. 5354.
541 H video, lire qual'e video, comme au N° 271,
541 36et37 non... non, lire nonjam... noniam, rom. A. C.1l89, 3305.
622 1.6 Après Jehovœ, aj. et Israël in dominia eius, c. dans l'expl.
639 37 eius, lire il/arum, comme aux N°' 50, 730, et dans A. R. 34.
661. 13 cibat.. {acit, lire cibavit.. {ecit, corn. dans A. C. 31.4, 374.
v
SUPPJ.ÉMENT A LA TARLE DU PREMIER VOI.UME.
Page Lign.
ill 14
Après Paracletus, ajouter spiritus, comme au N° 25.
26 30
Après lenebris, ajouler {alsi.
31 ·24
tua, lire sua, comme au N° 594.
M 23
laudes, lire laudem, comme aux N°' 326, 406, 730.
58 18
Ja1Jal, lire Javan.
59 ao plena esl, lire plena el'it, comme au N° 275.
60 27 Après mea, ajouter 'l"ibi, comme au N° 1082.
62 18 Après te, a~outer cœlos, comme au N° 372.
79 32 Après homme, ajouter el quod non possis {eTre malos, quod
significcl quod rejiciant maLa, comme au N° 99.
130 4 suas.• eorom, lire veslras.. vestrœ, c. dans A. C. 2466, 8904.
130 26 Of'bis, lire Ilumi. Après mercalum, ajouler mel'ces llU'l'e
lr'icia, comme dans A. C. 10570.
142 22 cœcorum, lire cœcos, comme au N° 239, et dans A. n. 210.
150 35 el super, lire et extendllnt se super, comme dans l'expllc.
151 6el7 lecli, lire electi (Nazirœi), comme aux 1\0' 448, 577.
151 "20 Bethsaidœ, lire Bethesdœ, comme dans A, C. 10083.
159 19 vestri, lire vesll'os, comme dans A. n. 781,
176 12 vcri aut cjus fidei, lire vel'i et ejus fidei,
176 34 Après mOl'luœ, ajouter exclamavit.
181 31 peslis lua, lire pesles tuœ, comme dans A. C. 6119.
182 25 videas, lire videam, cfr. A. C. 3623, 5890.
189 3 egl'edientur, lire ingl'edielltul', comme dans A. C. 8906.
201 16 in Libl'o, lire in libr'is, comme dans A. R. 868,
215 la3 Après tul me, ajouter implebOl', comme dans l'explicalion.
236 35 seu vitam, lire seu vitâ, comme au N° 250.
249 46 œdi{icant, lire œdi{icat, comme au N° 365.
256 1 exspectans, lire exspcctamus, Co au N" 526, et A. C. 77H.
256 24 Après equitem, ajouter ejus, comme dans A. C. 3881.
257 1get20 arbores.• hamines, lire hOfnines.. arbores, corn. dans ('exp!.
287 31 Apl'ès vicinis, ajouter nostris, comme dans A. C. 6960.
292 .31 magnis, lire multis, comme au N° 71, et dans A. C. 2702.
A, C • • • Arcanes Célestes.
A. n . . . Apocalypse né\'élée.
lTfnnnln~lrllllllllllllllllllllllllll1lllllllllllfllllllll1lllljllnlllJIIIIIIIIIIIIIIII~1
2 3 •• 4 5 6 7 8 9 10 11 12
=-CXl
- .....
-10
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