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Gaia eid Ce AMNOEDAT as DION Osan DCist Pos AttilaetlesHuns Osprey Directeur de la publication Juan Maria Martinez ‘Geordination éditoriale: Juan Ramén Azaola, Jean-Frangois Bueno Hesistantes Tediion; Pilar Rodriguez, Marie-Noélle Fi Directeur de collection Max Mandrin Traduction Antoine Bourguilleau Correction Marie-Laure Baruteau, Genevieve Naud Teordination de production: Rolando Dias Tonception et maquette Beagle Edit Photocomposition FCM. Tmpriné par Graficas Almudena (© pour la présente édition DelPrado Editeur, EU.RL, 2005 4 rae de Rome. 75008 Parc, Exit de Attia and the Nomad Hordes pat David Nicolle © 190 Osprey Publishing Lid lustaions pp 5,8 810,13, Angus Mebride Conseil historique : David Niclle © 2005, Osprey Publish dots réservés pour ls ilustrations. IBN: 2.94349.206.8 Imerimé en Espagne Damen sore macro eure de ous seer vex taeeiores ce Chains Sal jen ge En ‘Ehsat hag sae win fami sa me a Gunde caman sont sart dr ease tbnad Savane ures ceprie pn ue cise bos compar dee de de rst dy Sear. rbd a caleton PoURTOUSHENSECNENENTS bem Pesiieeme Foal a Face 08258 HN igo 15 la Pou Sise ot Bbsge: 390561727073 Vicars Dac ane ae ars pastries 086 2761 Umited, tous Te don ands a cnr de cote nr pig tars sbi corps ce gre cs eri pian rset crepes pc Ege ot ito a poe Sinwometrotuancconninsinat pene Sh dns ts cuentas a aie sos su trdorstenraeaton etre hag ge aoe among tinge rena -s2ion obligatoire. ‘i hd stn dt emai stuce des con pases colon eu ode depantin ener de andes ars up deere Gs rears ch ‘ques ov comrcaltveraert &Fger Qu gio $2 foc fa eae sae ‘enpacs ps daes decane etd mates Cee evens paver ire erebienen decane {kuti ssppot gnats dine eae de ceo precierert soe ERS JMO ae NG] tae PLAN DE L’EUVRE Chali et Sat du Men eet consin de 90 numéro hebdowadares: acum est composé des éléments saat * Une gun eprésentant un heir on un soldat du Moyen Age. facile ise contenant des planches en couleur dont singin, ain qu'une gurese documentation sur son environnement hiorique Ventes/Ditfision Le prix de vente d'un numéro est de 10,95 €. Dans ce prix ce vente sont inchs, dune part le prix du fascicule seul (2,10 €) tle prix dela figurine (8.55 €).A tte exceptionnel, le prix du numéro 1 est de 3,95 € et celui du numéro 2 de 685 €. La figurine ne peut ure vendue séparément. En France : En Belgique : MLP AMP 1. de Chesnes, 55 bd de la Noirée 1, rue de la Petite fle £8070 Saint Quentin Faller 1070 Bruxelles Tel, 0474 82 1414 Tel: (02) 525 14 1 Fax 04749141 91 Fax: (02) 580 1299 DISTREMEDIAS Ea Suisse: 11 bis, avenue de Larrien Naville Presse BP 73621 38, avenue Vibert 31036 Toulouse Cedex 1 27 Carouge Tél: 05 61 727617 Td Fax : 05 61 72 76 28 (022) 308 04 44 Fax : (022) 808 04 29 Vente au numéro ps partion, ks mums deceit clletion peuent re commands par cmespondance a prix normal {6 10.95 €~ fai demi (2.9 € pour premier faccle et 140 € po es suivant), Indquez vs nom, rénom ears, ans que fs numéres qu vous sez oben Joignz wn chéque comespondant 3 wou ‘commande 3Tondre de Delprado Ete tenoyee le wut Fads indquée cess. 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Durant la période qui précéde le régne d’Attila, la poussée des Huns d’Asie centrale en direction de l'Europe occidentale entraine une déstabilisation des peuples barbares sur_une vaste étendue (Goths, Vandales et autres tribus germaniques). A Ja fin du n* siécle, Jes Huns ont pris possession des plaines du Danube. Ils coexistent un certain temps sans problémes avec I'Empire romain. La situation évo- Tue brutalement avec I'arrivée d’Auila, Vers 445 apr. J-C., ce dernier est ala téte d'une confédération de tribus. En quelques années, les Huns, considérés au pire comme une nuisance barbare, vont cons! tuer une menace mortelle pour l'Empire romain Orient, soumettant de nombreuses tribus germaniques, slaves et sarmates, qu’ils obligent a leur verser un tribut. En 450, Auila envahit Empire romain d’Occident avant d’étre vaincu aux champs Catalauniques, non loin de Troyes, en 451. Cette défaite le contraint a se retirer en Hongrie. L’année suivante, il enva- hit et dévaste le nord de Malic. 11 meurt en 453 dans des circons- tances restées mystérieuses. Son empire, partagé entre ses fils querel- leurs, disparait sans presque laisser de traces. De ces maigres faits va naitre une légende faisant du Hun Autila l'un des plus féroces conqué- rants de histoire de Europe Mais Attila, nomade des steppes d’Asie centrale, n’était pas plus barbare ou cruel que les chefs de guerre de son temps. Il préférait les manceuvres politiques aux batailles rangées, et me- Le serpent que pietine cet empereur romain sur une pice en or constitue peut-étre le seul e portrait » contemporain d'Attila. On pense que cette pice commémore la victoire des Remains sur les Huns. (British Museum, Londres) nait, malgré sa grande richesse, la vie simple de ses ancétres. Il fut, aprés sa mort, enseveli 4 Tissue d'une simple cérémonie. Le « crime » d’Attila était etre différent, dans son apparence physique, bien sir, mais surtout en raison dune culture percue comme fondamentale étrangere. Les NOMADES D’ASIE CENTRALE La culture des nomades des steppes se répartit en deux vastes tertitoires an sein de l’Asie centrale. Une zone septentrionale constitue le berceau des véritables tribus nomades ; une zone plus méridio- nale, plus aride, est traversée par la fameuse route de la soie, plusieurs voies commerciales qui relient la Chine au Proche-Orient, Les tribus de la steppe, dont les Huns sont o ractéristiques ethniques trés diverses, méme si les Européens ont tendance a les considérer comme ty= piquement turco-mongoles. La loyauté y est fondée a fois sur la parenté et le libre choix de ses com- snons. Les eroyances religieuses sont encore plus ‘Ancatre des Huns représenté sur une stole funéraire gravée de Chine du Nord. Le cavalier porte un vétement d'Asie centrale et une longue épée droite. Il o'utlse pas détriess. (Museum of Fine Arts, Boston) iverses, allant du cham monothéisme. Les invasions de ces nomades s'étant exercées a l'encontre de peuples le plus souvent sédentaires, il n'est pas étonnant qu’elles aient autant marqué les esprits. Dans les faits, les relations entre no- mades et sédentaires sont généralement paisibles et le commerce, mutuellement profitable, est rarement interrompu en temps de guerre, Lorsqu’une tribu émigre, volontairement ou non, elle se déplace avec toutes ses richesses, ses membres et leur bétail. Les civilisations sé- sme tribal au polythéisme en passant par le dentaires sont alors confrontées a l'arrivée de peuples entiers, et non seulement a des armées. Certains peuples nomades fournissent alors des potentats locaux ou de nouvelles dynasties de souverains. Méme lorsqu'ils sont vaincus, les peuples nomades sont rarement anéantis. Ainsi, plus tard, dans le sud de la Russie, des peuples seront installés par les princes russes dans des colonies militaires afin de défendre les frontiéres contre d'autres peuples nomades. La Russie est alors sous Vinfluence militaire permanente de l'Europe occidentale et des hommes de la steppe. Ces influences provoquent l'émergence d'une technologie militaire sophistiquée, souvent tres avancée comparée a celle en vigneur en Europe occidentale au Moyen Age. La contribution des nomades a lhistoire n'est donc pas exclusiv. ment destructrice, car ces cavaliers venus dailleurs ont stimulé le com- merce, fourni des élites politiques tout en exercant une influence pro- fonde sur le développement des tactiques et de la technologie Archer & cheval Parthe du ur siécle. Il fait corps avac sa monture afin de bbander son arc. Son étui contient un arc de rechange et des flaches. Son apée se trouve dans un fourresu fixé devant Iétui militaires dans des régions aussi diverses que l'Europe occidentale, By- zance, la Russie, PIran et la Chine. LE CHEVAL DE LA STEPPE Limpressionnant potentiel militaire du nomade d’Asie centrale tient pour une bonne part & la place qu’y tient le cheval. Les armées no- mades sont caractérisées par la présence d’archers a cheval, se dépla cant A grande vitesse sur des distances considérables. Le cheval de la steppe, bien que petit et peu gracicux aux yeux des Occidentaux, est un animal particuligrement robuste. A inverse des chevaux d’écuri d'Europe, il est capable de survivre 4 un climat rude et se contente de Vherbe qu'il trouve. Capable de gravir de fortes pentes, il présente également une meilleure aptitude au saut et & la nage que les chevawx d'Europe. Les chevaux d’élevage se reproduisent parfois avec des eh vaux sauvages et conservent ainsi leur vigueur, Ces animaux sont trés varigs, Certains peuples de la steppe élévent des chevaux pour le voyage, la chasse ou la guerre, tandis que d'autres préferent simple- ment les exporter, La caractéristique principale du cheval de la steppe est un dos plat, idéal pour I’équitation, et un long cou, idéal pour le saut, La robe de Panimal a également une influence, les personnalités de haut rang préférant les robes claires, les cheyaux pommelés on pi ayant souvent une signification magique. Le développement du harnais oriental est introduit en Europe par les nomades de la steppe. Une version primitive de la selle en bois, connue en Chine et en Corée dés le v* siécle, a peutétre été utilis par les Huns. En revanche, ils ne connaissent pas les étriers en métal et n’utilisent pas non plus d’éperons. Les cavaliers de la steppe ne connaissent guére le fer a cheval, et il faudra attendre la conquéte mongole pour qu'il se répande dans ces régions. Les décorations de harnais et de selle sont une question de goat et demeurent remarqua- blement waditionnelles, en dépit des migrations, des nouvelles rel gions et des influences artistiques. Une des plus étonnantes méthodes de soins consistait a peigner la eriniére du cheval pour obtenir de magnifiques crans. La mode est probable- ment apparue dans I'est de I'lran et s'est ensuite étendue aux nomades sarmates de l'Iran, pour ensuite étre adoptée par la Chine des Tang. LARMEMENT DES NOMADES Lare est l'arme principale du nomade de la steppe. L'are ypique de I'Asie centrale est composite (bois, corne et tendons), parfois renforeé d’os. I est d’ordinaire asymé- trique, sa corde épaisse étant d'ordinaire fixée 2 son bras le plus long. Les arcs composites procurent un meille étirement ~ en termes de puissance - que l’arc classique - dont I'are anglais est le prototype ~ et ils offrent une por- ee double. La forme recourbée de are réduit sa taille et lui donne une meilleure allonge. Au vu de importance de Varcherie chez les nomades, il n’est pas étonnant de trouver des arcs recouveris d’or comme symboles de statut princier chez les Huns. Les Huns sont également friands de pommeaux ri- chement décorés et de poignées incrustées dor pour leurs dagues et leurs épées. Les décorations d’écailles que Ton trouve sur certaines armes et selles des Huns symbolisent pentétre les plumes du fabuleux Simurgh (ou Varanga), créature mythique apparentée & un oiseau qui décore cer taines armes sassanides tardives, probablement avec tune signification magique. Ine semble pas que les Huns aient utilisé des sabres. Leurs épées sont droites 4 double tranchant, de type sassanide, parfaites pour le combat monté: Elles seront remplacées par des armes un seul, tranchant, le « proto-sabre » droit si répandu parmi les nomades de la steppe. Parallélement, le port du fourreau a la ceinture se développe par le biais dun gystéme de glissoir, une pratique adoptée par les Huns et par bien d'autres peuples. Par la suite, le fourreau sera suspendu par deux laniéres de cuir, ce qui se révéle bien plus pratique pour le combat a pied que ancien systéme de glissoir. Ce nouyean systéme de suspension, apparu dans les_ steppes orientales, est associé aux Turcs et peut-étre aux Huns orientaux. Les Huns « noirs », ou Huns occi- dentaux, utilisent également une épée courte, peut- @tre un modéle emprunté au monde iranien ou scythe, méme s'il semble probable qu'elle soit origi- naire d’Asie centrale, Portée a l'horizontale sur le ventre, cette épée est pent-étre & Vorigine de la seax médiévale, arme caractéristique des. peuples_nor- diques et germaniques durant le haut Moyen Age Plus que leur nombre, ce sont la cavalerie, l'are et la vitesse de n neeuvre qui rendent les nomades de la steppe presque invincibles sur leur propre terrain. La plupart des tribus nomades utilisent largement Vinfanterie et sont passées maitres dans l'art de la fortification. Les hé- ros des épopées turques, 4 l'inverse des fiers chevaliers européens, ne dédaignent pas de comb pied, malgré le témoignage des auteurs occidentaux qui proclament que les Huns ne pouvaient guére engager le combat pied en raison de leurs jambes arquées Durant leur déplacement vers |'Ouest, les Huns, les Avars et les Ma- gyars qui franchissent les Carpates, dou ils gagnent les plaines de Hongrie, réalisent que celles-ci ne vont pas suffire 4 nourrir le grand nombre de chevaux nécessaires & la guerre nomade, Quelle que soit Vimportance qu’on leur accorde dans Vhistoire de FEurope, ils ne sont que des peuples mineurs, chassés des steppes par plus puissants qu’eux. ttre LES ORIGINES DES HUNS ET LEURS SUCCESSEURS Les régions situées au nord de la Chine sont le foyer de départ d’un nombre remarquable de migrations hors de Asie centrale, Durant les premieres an- nées de notre ére, un nouveau peuple nomade vient se heurter a la frontiére chinoise, les Hsiung-Nu, parfois considérés comme les ancétres des Huns. Leur empire éphémére s’éiait deja effondré en 36 av. JC. A partir de cette date, les Hsiung-Nu de- meurent sur la frontiére nord, of ils jouent le role allies des Chinois, a la maniére des foederati ger- mains installés sur les franges de I'Empire romain, avant l'apparition de dynasties éphéméres rapide- ment renversées par des roitelets d'origine turco- mongole. La question de savoir si une partie de ces Hsiung-Nu, accompagnés dautres nomades, ne Ceite figurine découverte en Asie centrale dans une tombe datant diy V¢ siécle donne une bonne illustration des chevaux de la steppe. Les contours du caparagon lamellaire sont toujours vistbles. Langle que forment les Hutilisation o'étriers. (British Museum, Londres) is du cavalier suggere Selle & armature de bois uilisée par les nomades d'Asie centrale de la période. Elle dispose d/argons et est utilisée sans triers réapparurent pas en Europe orientale sous le nom de Huns de- meure entiére. Les Chinois les décrivent comme assez occiden- talisés, tandis que les chro- niqueurs européens remarquent Vapparence fortement asiatique des Huns. Les Hsiung-Nu portent des nattes, 4 l'inverse des Huns. Les guerriers Huns étaient adeptes de scarifications faciales ; certains pratiquaient les déformations cra- niennes, étirant leurs crdines a la maniére des nomades sarmates ou sgermaniques, a inverse des Hsiung- Nu. Les Huns, selon leurs enne- mis, tuaient leurs vieillards. Et si un manque de respect envers les personnes agées caractérise les peuples indo-européens, notam- ment les Germains ou les Alains, on ne trouve rien de tel dans les Archers & cheval typiques des hordes nomades et semi-nomades de la steppe. On peut remarquer la coupe des crinigres, les arcs composites et le lasso, Ce noble hephtalite de Transoxiane (est de Iran) a conservé les cheveux tressés et 'épée 8 pommeau en anneau des guerriers de la steppe. Pour le reste, il est vétu & la mode iranienne, plus sophistiquée, du wr sidde. traditions asiatiques. Quils descendent ou non des Hsiung-Nu, les Huns ont un effet dé vastateur lorsqu’ils déferlent sur les civilisations sédentaires du Proche- Orient et du bassin méditerranéen. Is sont grossi¢rement divisés en Hephtalites (Huns « blancs »), qui envahissent I'Iran et I'Inde au mi lieu du n° sigcle et en Huns « noirs », qui chassent les Alains installés au nord de la mer Noire vers 370 avant d’attaquer Europe. Les Hephtalites étaient peutétre davantage Mongols que Turcs d'origine, mais nos connaissances sont parcellaires, et méme leurs in- vasions de Ia Transoxiane, de Afghanistan et de I'Iran, pourtant do- cumentées, de nt obscures. Leur empire sétend dans lest de Miran au v° et au vr siécle, of ils disposent d’armées différentes de celles des Huns en Europe. Ils anéantissent l’empire des Indiens Gupta en 480 et tuent l'emperenr sassanide d’Tran en 484. Les Huns « rouges » sont, ainsi que les Hephtalites, mentionnés durant cette période tourmentée, mais ces deux peuples se sédentarisent et leur complexion semble plus occidentale que celle des nomades du nord. Turco- phones, ils combattent avec de longues épées droites et des ares composites, mais montent sans étriers. Les Heph- talites fondent quelques principautés dans le Pendjab, qui survivront jusqu’au vir siécle. Bien quills soient écrasés centre l'empire sassanide et la poussée des Turcs, d'autres princes hephtalites demeurent en Afghanistan, qui de- vient un centre de culture bouddhiste. Mais ces descen- ants des terribles Huns n'ont rien perdu de leurs talents de guerriers, car la région offre une remarquable résis- tance aux musulmans jusqu’au début du vi siécle. Les Huns « noits’», qui conquiérent les steppes de Russie, semblent avoir surgi de nulle part. Pourtant, ils n’étaient pas aussi inconnus que certains chroniqueurs romains laffirment. Les Huns vivaient au nord-est de la mer Noire bien avant le 1 siécle. Mais le monde romain, terrifig, s'invente des légendes pour expliquer leur appa- ‘on soudaine. Certains empruntent aux mythes grecs et affirment que les Huns ont suivi un cerf & » les détroits cimmé riens, tandis que d’autres se racerochent 3 la démonologie chrétienne, expliquant que les Huns descendent de soi Quelles que so bii iéres et d’anges déchus. int leurs origines, ces Huns bouleversent l'ordre é Les Goths, qui dominaient les régions situées l'ouest du Dniepr, Sarmates de langue iranienne et les royaumes de langue grecque ciu Bosphore s‘effondrent en quelques années. Certains peuples s'en- fuient en Europe tandis que d'autres demeurent sous la botte des Huns. Au début du v* siécle, ces derniers franchissent les Carpates et pénétrent en Hongrie, En 434, leur vaste royaume est unifié sous un nouveati chef : Attila Dans le sud de la Russie, l'armée des Huns combat 3 la maniére des nomades de la steppe : ils utilisent le Tasso, comme la plupart des no- mades d'origine turque ou iranienne, et empruntent de nombreuses coutumes aux Alains qu’ils viennent de soumettre, Mais tout cela semble disparaitre dés leur entrée en Hongrie. Les archers & chev s‘effacent au profit de fantassins et, 2 l'inverse d'autres peuples bar- bares, les Huns excellent dans la guerre de siége. En absence de bases logistiques nomades, le succés de leurs incursions en territoire romain fut sans doute davantage le fait d’un manque d’ opposition que de utilisation de techniques militaires issues d’Asie centrale Seule une minorité de Huns portaient l’armure, mais ceux qui ser- vent ensuite comme mercenaires 4 Rome ou a Byzance étaient censé jémes, Ts capturaient ou achetaient siirement de -qnipement romano-byzantin ou germanique, comme c’était Ia cou- tume, Néanmoins, des cuirasses en acier et des casques décorés sont attestés durant le régne d’Attila Les campagnes d’Attila sont davantage de caractére germanique que nomade, particuliérement ses campagnes estivales, presque im- pensables pour des armées de la steppe. Les sources romaines n’ quent plus guére la masse de 1a cavalerie des Huns et, 2 la fin du 1 siécle, les chevaux et les archers montés des Huns ne sont presque plus mentionnés, La cavalerie existe pourtant toujours et I’élite en ar- mure combat autant avec la lance qu'avec are. Les Huns, qui dé- montent et combattent alors comme archers a pied, sont équipés de pavois assez larges pour s'y allonger. Lorsquils ont le dessous, les Mosaique du wr siécle provenant de Carthage et montrant un Vandale ou un Alain. Ces deux peuples, un temps alligs d'Attila, survivent & Vaffondrement de son empire. (British ‘Museum, Londres) 1 12 Les origines de cette aiguiére en or issue du trésor de Nagyszentmiklos sont mystérieuses : elle @ sans doute &té fabriquée dans la région du Caucase entre le wi" et le x siécle. Ici un archer & cheval effectue le tiren arridre qui caractérise les Parthes. I porte une simple armure rembourrée et n'est pas doté d'étriers Huns préferent regagner leur camp pl de se disperser le plus vite possible comme il est de coutume chez les nomades. Diaultres sources suggérent clairement que les Huns font un usage de plus en plus prononcé de l'infanterie en Europe et qu’ils disposent d'un train de siége sans doute manipulé par des renégats romains. Une bonne partie de l'armé d’Autila est composée de Germains et d’Alains et le terme de Hun désigne davantage, dans les chroniques romaines, des origines « politiques » qu'ethniques. Les Huns d'Europe vivent alors davantage du pillage que du nomadisme. La société dem tribale, chaque tribu étant apparemment di en clans ou familles avec ses propres chefs. Les prisonniers sont généralement ranconnés, les Huns n’ayant pas besoin d'esclaves au contraire des Romains ; certains captifs pouvaient par ailleurs atteindre des fonctions de premier plan: L’écart social entre les chefs et leurs guer- riers était sans doute ténu, mais il existait des différences de statut & la cour d’Autila, Les commentateurs romains font références aux logades {amis ou compagnons) d’Attila, dont bon nombre portent des noms germains. Leur role est obscur, mais ils représentaient sans doute da- vantage une élite aristocratique que militaire. D’autres chefs germains de Varmée d’Attila dirigeaient des bandes de mercenaires, Ces cou- (umes sont plus germaniques que turco-mongoles et n'ont pas grand- chose A voir avec les empires des steppes. Les Huns semblent avoir été sur le point de se convertir au christianisme lorsque leur empire s'ef- fondra. Aprés la mort d’Attila en 453, le royaume fut divisé entre ses fils, puis ravagé par la guerre civile. Leurs sujets germaniques en pro- fitérent pour se révolter et, moins d'un an plus tard, les Huns surv vants durent regagner les steppes du sud de la Russie. L’éphémére em- pire des Huns d'Europe avait alors cessé dexister. Parmi les tribus hunniques demeurant dans le sud de la Russie se trouvent les Onogours (Ie « peuple des dix fléches») qui, avec les Bul- gares (mot qui signifie « peuple mélangé »), créent le premier royaume de Bulgarie, autour de la mer d’Azov. Ce royaume, qui est sous la domination des Huns et des Bulgares, est dirigé par une dynas- tie qui affirme descendre d’Attila. Aprésl'effondrement du royaume et Véparpillement des Bulgares, certains gagnent les Balkans et, sous la houlette des Onogours, fondent "Etat que nous connaissons auje hui sous le nom de Bulgarie. Le chaos qu’ils provoquent est une autre histoire, mais les Huns ne se transforment pas en une bande de « sordides brigands », comme Vaffirment certains historiens. Sous les descendants d'Attila, certains retournent au nomadisme et continuent leurs incursions dans I'Em- pire romain d’Orient. D’autres s'installent en territoire romain comme forderati ou servent comme mercenaires dans les derniéres ar- mées romaines d’Occident. Lorsque les Germains retrouvent leur indépendance en Occident, les Alains ont déa recouvré la leur en Orient. Ces nomades de langue iranienne ressemblent alors aux Huns, tant dans leurs tactiques que sous Pangle de leur équipement. Bien que chassés des steppes et poussés vers Je Caucase par les invasions successives des Bulgares, Tures et Khazars, les Alains vont demeurer des adversaires de poids. C’est 1a qu’ilss'installent 4 Are hunnique (fv siécles) trouvé en Asie centrale, Uarc est asymétrique et ‘mesure 132 cm une fois tendu, En bois 8 renforts d’os aux extrémités et surla poignée, il st enveloppé de soie et doté dune corde en tendons ‘Son &tui est en cuir souple, fixe & deux carquois cylindriques en peau de daimn, partiellement peints en rouge. ‘tse convertissent au christianisme au vr siécle, colonisant les vallées et dé- veloppant une société 4 caractére féodal autour de nombreux nids aigles. Aussi belliqueux qu’auparavant, ils servent Byzance, comme mercenaires, jusqu’au xiv* siécle. Quant a leurs descendants ossétes, ils vivent toujours dans certaines parties de la Géorgie actuelle. LA BATAILLE DES CHAMPS CATALAUNIQUES Les Huns fournissent, durant de nombreuses années, des contingents de mercenaires aux armées romaines, combattant les envahisseurs ex- térieurs et matant les révolies internes. Le général romain Actius, sou- verain quasi virtuel de la Gaule, a utilisé les Huns durant son ascension au pouvoir, et des auxiliaires huns l'ont aidé A écraser les Burgondes prés de Worms, oi leur roi Gunther 3 isode est rapporté dans l’épopée allemande de la Chanson des Nibelungen. Mais Auila a imterdit aux Huns de servir dans les armées romaines et Aetius doit bientat faire face a une invasion importante de son territoire En 451, Attila envahit I'Empire romain d’Occident et menace le nord de la Gaule. II semble que les Francs se soient alors querellés et qu'une des factions ait fait appel a Actius. Il semble également que les Vandales, alliés d’Auila, lui aient demandé de faire la guerre a leurs vienx ennemis, les Wisigoths, qui venaient de metre Rome sac et commencaient 2 se tailler un empire dans le sud de la Gaule et en Es- pagne. Il est également significatif que l'empereur romain d’Orient, Marcien, fasse alors preuve de fermeté vis-a-vis des Huns. Quelle qu’en soit la cause, Attila eve une armée nombreuse, com- prenant Ostrogoths, Gépides, Thuringiens, Burgondes et Francs 1i puaires. Aetius, qui s'appuyait autrefois sur les Huns, est contraint de Sallier avec ses anciens adversaires wisigoths ainsi qu’avec un grand nombre de peuples de Gaule : Francs saliens, Burgondes de Savoi Bretons d’Armorique, Saxons, etc. Gette force multiculturelle rassem- blée pour une cause commune, tente d’arréter Attila avant qu’il ne r vage I'Empire d’Occident tout entier. Pourtant, tout se déroule bien au départ pour Attila, Aprés avoir capturé Metz et avoir mis 2 sac, il pousse vers Reims et Orleans, oft il ‘espére @ire soutenu par ses anciens alliés, les Alains. Mais il doit dé chanter car ceux-ci changent de camp et décident de soutenir Actius. L’armée d’Attila, a présent tres Eloignée de ses bases, doit ba raite vers la Champagne harcelée par celle d’Aetius. Attila finit par dé cider de livrer bataille, non loin de Troyes. Il déploie son armée avec les Huns au centre, les es sur Vaile droite et les Ostrogoths & gauche. Face A lui, Aetius a déployé les Alains au centre, les Wisigoths sur Vaile droite et les Romains et Franes sur l'aile gauche. Actius commence par envoyer un groupe de Wisigoths, sous les ordres de Thorismond, fils du roi, occuper tne colline voisine, qu'ils arrachent a 'issue d’un bref combat. Les Huns effectuent alors une at- taque frontale et enfoncent les Alains, aprés quoi ils pivotent et tom- bent sur les Wisigoths, déja attaqués par les Ostrogoths. Sur l'autre flanc, les Gépides livrent bataille aux Francs et aux Romains. Apres une longue journée de combats, sur Vaile gauche d’Actius, et aprés avoir résisté & tous les assauts, Thorismond dévale la colline en soutien de ses parents et repousse Pennemi. Attila doit retraiter jusqu’a son camp retranché ob il menace de se suicider plutot que de se rendre. Mais lorsqu’il devient clair qu’Aetius n'a aucune intention de le pour- suivre, Attila se replie et regagne la Hongrie avec son armée. Bien que l’importance de cette bataille soit sujette a controverse, il est certain qu'une victoire d’Auila aurait profondément modifié le cours de 'histoire de Europe médiévale. EMPIRE PERSE © treet ce Wasetenem—— Mert des Wagota de 3784817 © re seeteion des Fes a ed roc ie sears stele Mourements des Vandales, ene eect” Foes aris Soros fogs es konr b wm Moser ces Fontes de FEmpioe rosin vrs 350 GLOSSAIRE Carte des mouverentsbarbaresjsqu’au Armure lamellaire : forme d’armure originaire d’Orient et faite de | V side plaques de métal lacées les unes aux autres. Alains : nomades de la steppe d'origine turque ou iranienne. Certains rejoignent la migration des Wisigoths et des Vandales, certains de- meurent en dehors de l'empire et les autres sont absorbés par les Huns. Burgondes : ce peuple germanique du Rhin passe en France et don- nera son nom a la Bourgogne. Les Burgondes de Savoie sont ceux qui ont échappé a la défaite de Worms, Franes : confédération germanique formée sur le cours inférieur du Rhin et qui gagne ensuite les Pays-Bas, la Belgique puis la France ac- tuels, donnant son nom a cette derniére nation. Foederati : troupes étrangéres servant au sein des armées romaines sous leurs propres chefs Gépides : peuple germanique issu de l'Est, en conflit avec les Goths. Ils demeurent dans la steppe et font partie de 'empire d’Auila. Apres sa mort, ils ménent la révolte des Germains contre les Huns. Goths ; un des principaux peuples germains & envahir 'Empire ro- main avant de se séparer : les Wisigoths fuient les Huns en 376 et s'ins- tallent dans le sud de la France et en Espagne, les Ostrogoths demeu rent sous la coupe des Huns et s‘installent en Italie. Parthes : peuple scythe originaire de l'est de I'Iran et réputé pour ses archers a cheval. Sarmates : peuple probablement iranien installé le long du Danube. Spangenhelm : casque conique a segments, originaire du Danube. Yandales : ce peuple germanique franchit le Rhin en 406, traverse la France et Espagne pour s’installer en Afrique du Nord OspREY PUBLISHING

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