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28 FREDERIQUE ILDEFONSE ‘Tome XI (automne 1884-automne 1885), trad. M. Haar et M. B. de Launay, 1982. ‘Tome XIl (automne 1885-automne 1887), trad. J. Hervier, 1979; Tome XII (automne 1887-mars 1888), trad. P. Klossowski et H.-A. Baatsch, 1976; Tome XIV (début 1888-début janvier 1889) 1977. trad. J-Cl. Héméry, ‘Sigmund FREUD 5. Trois essais sur la théorie de la sexual Jouve, Idées Gallimard, Paris, 1962. 1912, Totem et tabou, trad. S. Jankélévitch, Petite Bibliothéque Payot, N°77, Paris, 1988, 1914, «Pour introduire le narcissisme», trad. D. Berger, J. Laplanche et collaborateurs, in La vie sexuelle, PUF, Paris, 1969. 1915, «Pulsions et destins des pulsions», in Métapsychologie, Gallimard, trad. J. Laplanche et J. B. Pontalis, Paris, 1940. 1920, «Au-dela du principe de plaisir», trad. J. Laplanche et J.B. Pontalis, in Essais de psychanalyse, Petite Bibliothéque Payot P44, 1981 1921, «Psychologie des foules et analyse du moi», trad. P. Cotet, A. Bourguignon, J. Altonnian, O. Bourguignon et A. Rauzy, in Essais de psychanalyse, Petite Bibliotheque, Payot N°44, Paris, 1981. 1923, « Le moi et le ga», trad J. Laplanche, in Essais de psychanalyse, Petite Bibliothéque Payot N°44, Paris, 1981. 1924, «Le probleme économique du masochisme», trad. J. Laplan- 1% é, tad, B. Reverchon- Gallimard, Pa —Surveiller et punir, HEIDEGGER, «Le ins qui ne ménent nul 1962. limard, Paris, 1975. Nietzsche: Dieu est mort», in fad, W. Brokmeier, Gallimard, Marx et la Terreur 1 Jacques D'Hondt L’6iude de Vopinion de Marx sur la terreur soutite de difficultés spécifiques. D'abord, Marx n’a pas traité spScialement de la terreur et il faut done restituer sa pensée sur ce sujet en recueillant laborieusement des textes épars, datant d’époques diverses, dans des contextes varigs, Ensuite, pour parvenir & une vue assez large du probléme, il est indispensable de recourir aussi aux écrits d’Engels, en tenant done celui-ci pour le collaborateur et le continuateur authentique de Marx, son alter-ego, ~ et sans avoir le loisir de justifier cette décision, in tenir compte de la grande imprécision du concept de afin de l'amener xcessif d'une violence démesurée par vise ou atteint. ur quand des individus sont réduits & merci, et contraints ls refusaient d’abord, par la menace de sévices extrémes rent appli A la catégorie sociale, raciale, ique, religieuse, philosophique, professionnelle & rapport aux rést genre humain érieur de chaque 1 persiste en notre temps, et méme s'aggrave, Elle concerne & certains ards le genre humain tout entier, et rScemment, que la paix du monde, dans I’ére nuclésire, repose sur un « équilibre de la terreu chag 230 JACQUES D'HONDT Ce qui confére & la grande & 93 son caractére particuligrement choquant, bien qu’elle jement faible par Ie 12s et par la nature des moyens employés, c'est, est expressément proclamée comme telle, et, comme épisode d'un eur de ment assigné comme fin au long régne historique de la terreur. De plus, elle a provoqué une i spéciale parce que, par exce fois, des dans son Sion comprend ainsi la terreur, il ne fait aucun doute que Marx et Engels lui sont hostiles, d’abord du point de vue moral et sentimental, comme presque tout le monde, et aussi du point de vue p a cause de s Certes, Marx constate le ole de la violence dans accoucheuse de toutes les sociétés nouvelles, mais terreur. En tout cas, il déplore, plus ou autant que tre partisan de la terreur, en principe, jeve contre la peine de mort en ‘Comment Marx pourra du x1 sidcle, 1. Vergniaud, Discours dv 10 mars 1792. MARX ET LA TERREUR 231 général, adoptant ainsi une attitude tout & fait exceptionnelle en son temps? Dans un article de 1853, il croit pouvoir démontrer, en s'appuyant sur des statistiques récentes et sur les travaux de Quétel de mort, infligée dans des affaires criminelles, ne jo réle intimidateur qu'on lui sciples ou partisans oir, n'ont ld gues refusa d'emblée, observe sans surprise le tentent de se réaliser, infléchit la condui appellent méme a Ia Providence pour expliquer et pour justifier la terreur, sinon moralement, du moins historiquement. Ainsi Joseph de Maistre écrivait-il, d8s 1797: «Jamais Robespiemre, Collot ou Barrtre ne pensérent a établir le gouvernement révolutionnaire et la terreur: is y furent condi jamais on ne reverra rien de parcil [...]. Au moment méme ob ces tyrans détestables eurent comblé la mesure de crimes nécessaires & les renversa ». Joseph de Maistre ajoute que s étaient « les instruments d'une force qui en sav: quieux »?, Marx semble se laisser s ie parfois par ce genre d’expli é finalement, 3; Mare: 1960, pp. 507. 232 JACQUES D'HONDT Mais il est vrai, sa condamnation morale et politique de la terreur ne va profondeur du mouvement révol représente Pune des étapes les plus décisives de I'é du genre humain. D'une part, ue et politique qui correspon Ce nouveau ourgeoisie d’accompli ‘encore plus facile, et sur probleme ou leur tche né ce qui est déja conquis, ni 2 le maintenir en I dja parvenu & la fin de ’histore et q sien & faire ni inventer, mais, 2 et les contradictions qui minent cette réalité actu ‘olution francaise, pour indiquer, pré ‘aine mesure préparer le mouvement de son dépassement, une nouvelle étape du développement historique, qu’ MARX ET LA TERREUR 233 @'approuver le monde tel q deviennent socialistes, plus ils monde capitaliste dans leq et plus ils critiquent i, relativement, d'un point de vue historique, 1a Révolution ions, ses actes, ses méthodes, @'Engels un -épandus, san: jerre maculé de sang, semblable & dans leurs oeuvres une figure si dont ils sont éviden ‘morale. Ce qui leur logique et ts de Robespierre et de Saint-Just ~ leurs cibles préférées — ‘une idéologie anachronique. Les deux vertueux Monta- is. Le terrorisme jacobin se découvre alors comme spectaculaire certes et étrangement efficace dans . pour imposer & Ta réal défroque surannée. 234 JACQUES DHONDT Tout de méme, la reconnaissance par Marx et Engels d’une telle ‘opie dans la réalité, méme si elle a été éphémére, méme si elle a da user de Ia terreur, prouve assez combien le prétendu ique de Marx comporte de nuances importantes, possible. Mais to bles ne gagnent pas Je méme succes, nine méritent la méme estime. (On relévera, ga et [2, dans I'euvre immense de Marx et Engels quelques allusions a Robespierre et & Saint-Just qui ne sont pas complétement défavorables. Mais, en général, quand ils leur et excessives fussent risquées cation spontanée d'une sorte de méthode des essais et des Car voi Robespierre, aS: sentent et condi pourrait dire que la bourgeoisie le sale travail po trop peu nombreuse, Engels un peu hasardeusement, trop lace. De sorte que s ont mené la sévolution bourgeoise jusqu’au bout, en quelque sort contre la bourgeoisie elle-méme. A cet égard, ils ont 66 floués. De fait sacrifices, ils ont porté au pouvoir les Thermidoriens, Napol finalement Louis-Philippe, les diigeants et les garants "un régime q les exploitera encore plis durement peut-ttre que ne l'avait fait Ancien Régime. trop faible qu’ stoire ruse infiniment. En méme gir des idéaux et des symboles qui toutes les révolutions futures ; en méme temps ils se sont Vexpérience et le gott ds mn révolut MARX ET LA TERREUR 235 fallait en passer d'abord par le capi S conditions @'éclosion de ce socialisme. soit par Robespierre, soit par Carnot. époque méme de la Grande Terreur, ment et le plus intrépide de cette terreur, et notamment dans ses publications au titre accusateur: Du systéme de la dépopulation, ou ta Evénements qu’en des formules trés équivoques, ot riode de leur réflexion et de leur action, de que T’on rencontre, sous leur plume, les ns les plus favorables & la terreus par exemple, qui Is contrediront formellement quelques années plus tard: «Le terrorisme tout entier n’a été rien d'autre re plébéienne ‘Manier) d’en finir avec les ennemis de la bour; ‘S€odalisme et le ph Cette thése s'appuie sur des arguments, on peut la soutenir. Mais elle est Equivoque. Beaucoup de lecteurs croient que Marx et Engels se 236 JcQUES DHONDT rangent videmment aux cdtés de I d'autres textes en font douter. Quand & l’idéologic petite-bourgeoise, philistinisme que la terreur, ici, contribuerait & détruite, ils se verro précisément attribuer la responsabilité de cette terreur, ultéricure- ment. D'autre part, Marx et Engels n’affirment nulle part que cette plébéienne» den finir avec I'absolutisme était Ia seule rieur », dont «la seule énergie a sau lution » ‘pas par la méme un brevet de validité & la (erreur robespierriste Un autre texte d’Engels, et qui date pourtant de 1882, peut paraitre favorable & la terreur ~ mais dans des jen étroites: «Si les ‘masses non-possédantes (bezitslos) de Paris avaient conquis le pouvoir (Herrschaft) pour un moment (Augenblick) au temps de la terreur (Schreckenszeit), et si, grace & cela, elles avaient pu mener la révolu- tion bourgeoise & la victoire, et a bourgeoisie — elles nvavaient fait que démontrer par la combien leur pouvoir (Herrschaft) tait impossible, & Ia longue, dans les conditions de I'époque » * arrive méme & Marx de préconiser la terreur, du moins une fois (auf erreur) et dans des circonstances exceptior ‘grands massacres de révolutionnaires démocrates en Europe, a la suite de l’échee des révolutions de 1848, au spectacle de l'orgie sanglante, dans un mouvement de colére et d’indignation, il écrit, ou mieux, il s°écrie : «Tout cela va persuader les peuples qu'il n’y a qu'un moyen d'abréger les souffrances de I'agonie (Todeswehen) de la vieille rien qu'un moyen, Ie terrorisme révolutionnaire >’, T1sagit la d'une réaction émotionnelle «2 chaud», et , bien sir, ‘ceux qui voudraient trouver chez Marx une caution & des actes actucls de terteur pourraient se référer & ces quelques lignes. Mais on peut aussi estimer — question d'appréciation personnelle ~ qu’elles n’expriment pas une pensée réfléchie, qu’elles ne résultent pas d'une théorie ou d'une doctrine. Engels, de son e6té, a en quelque sorte légitimé indirectement la de te précise ? Engels 1. MEW, XXXVIL, 1967, p-318. 2, F, Engels, Le développement du soc MEW, XIX, 1962, p. 193. Ia science (1882) ~ La viewire de tao ung, 1 Novernbre 1848 ~ MEW. V, 1989, p. 457, MARX ET LA TER UR 237 Napoléon fut en Allemagne le tion, I'annonciateur de ses principes, le societé fEodale [...]. Le regne de la terreur, qui avait accompli son quvre en France, Napoléon I"appliqua & d'autres, Pays sous la forme de la guerre — et ce «rdgne de la terreur» était impérieusement nécessaire en Allemagne » ! ‘Apres le rappel de tous ces passages de leurs ceuvres, et malgré le caractére imprécis et '. II ne craint pas d’insister cruellement: «Nos neveux, qui s‘embarrasseront trés peu de nos souffrances, et qui danse tombeaux, riront de notre ignorance actu aisément des excés que nous avons vus, Vintégrté die plus beau royaume aprés celui dc Engels ne semble pas aisément et, concernant «*! Un profane en ce domaine ressent ~ qu’ Engels se de dénigrement. Estoe amotreprésente plus {ypiquement que d'autres le terrorisme bourgeois, Robespe: 1 Joseph de Maistre, Considératons sur la France, op. cit p.24, 2. id, p. 25-25, de la trreur, 8.1., 8a Vs. 18, 74, 490. 240 JACQUES D'HONDT terrorisme petit-bourgeois, et Babeuf Ia protestation populaire contre avec des forces et des moyens inférieut pas de juger. Marx et Engels Essais d’expl Tardivement, et sous rattachera de plus est ainsi que l'on peut comprendre qucique 'Engels & Victor Adler, de Décembre 1889: « Alors regne de la terreur ) parce que, di jon int xenir Robespierre jement superflu (iiberflussig) par la vietoire de Fleurus (.,.), et alors Ropespierre aussi devint superfiu et id, pp. 474, 477,498, MARX ET LA TERREUR 241 ». Engels avance, & cette occasion, que «la Révolution tout dominée (beherrscht) par la guerre de coalition, toutes ses palsations en dépendent » De Ma ue seul Robespierre était capable d’opérer ce « prodige» : assurer, dans les conditions les plus défavorables, la Crest dans les ne les ménage ‘wx-méme peur et qui ccherchent Je suis convaincu que la responsabilité de la terreur de ffrayés & i poltrons (hosenscheissende !) (Lumpenmob) qui faisait ses affaires grace On ne peut guére se montrer plus méprisant et plus sévére : la {erreur n'est qu'une réaction inadaptée d’individus pris de panique ou A premiére vue, une telle « explication » de Ia terreur semble bien peu marxienne, et tr8s « ps} ue». Et ailleurs qui, dans la Révolution francaise, échapperait & ces accusa- tions un peu sommaires. Les bourgeois directement concemnés, et donc par exemple bourgeois, comme Robespierre ou Saint-Just, quelle s'est maintenant métamorphosée, pour Engels & Vietor Adler, du 4 Leipzig, Meiner. 1931, p.248, "Engel & Marx du 4 Septembre 1870, 242 JACQUES D'HONOT Engels, ce qu’il appelait quelques années auparavant dun nom moins infamant, la plebe, La «canaille en guenille», ancétre du « prolétariat en guenille», ui tire ses petits profits de la terreur jacobine est la méme que cet sgorgera en masse les jacobins et les is vilipendront également. 1e chez Marx et Engels une méfiance constante &|'égard des , des déclassés, gens sans aveu préts & se vendre au plus procts bidon, les exactions policitres, la censure, d 616 eux-mames les victimes. Par exemple, & propos d’un jugement, ignominieux parmi tant autres, qui, en septembre 1848, condamne & mort, en Belgique, dix- sept libéraux révolutionnaires, et parmi eux le vieux général Mellinet, a cause d’un soi ait douteux que certains ‘eussent vaguement participé, et tout 2 fait exclu que d'autres y fussent rmélés si peu que ce soit, Marx procéde & une comparaison peu flatteuse des procédés choisis par la police et la justice belge avec ceux qui ccaractérisent, terreur de 1793: « Au temps de Ia terreur de 1793 a ss faux proces (Scheinprozesse). des condamna- ns fondé; res faits que ceux qui étaient allégués of went; mais un procs caractérisé par un mensonge aussi g1 La comparaison avec la forfs terreur frangais remarque cependant, pour la France, des circonstances atténuantes : la ‘menace étrangtre, le péril national. La these de Marx et Engels selon laquelle la Terreur de 93, pportée, pour une part du moins, au compte de la défense nationale, s'est 1. Newe Rheinische 1848, Anite réipt par Marx: Les ‘condamations & morta Z 9, 9.378. MARX ET LA TERREUR 243. trouvée renforeée, dans leur esprit, par la lecture des ouvrages de Georges Avent iculier par celle des Lundis révolution- naires, livre publié en 1875, Georges Avenel s’en prend & Robespierre et aux « Robespierrots » (par opposition aux « Brissotins») avec une extréme violence : « calomnies bétes contre Danton rien ne trouve grice & ses yeux, ‘op passionnée. dénonciation de la stupidité, de la vani rend la place de Robespierre »*, Par cont sous la direction de Robespierre, francaise, celle de Richelieu et de Louis traiter avec les puissances continentales, trouver un accommodement avec elles. Entre les deux politiques, qui engagent le sort de la nation, tune lutte & mort. Chacune vise a la destruction de ses adversaires, par tous les moyens. Finalement Fox, en Angleterre, sera battu, et donc Robespierre I'emportera en France. La terreur résulte de ces tripotages pour la paix, en 1793-94. I est significatif que Marx et Engels se soient complus & une telle lecture. Tout aussi significative: vées en 1851 Ala lecture d'un Révolution au XIX re de Proudhon, Idée générale de la cle. Marx et Engels, on le sait, n’aiment pas Proudhon et combattent vivement ses idées et son attitude politique, ou plut6t antipolitique. A propose de ce livre de Proudhon, ils échangent les jugements les plus désobligeants: ce livre ne vaut rien du tout*, 1. Georges Avenel, Les lundis pp. 247-88, 251-52. 2, hid. pp. 248-281 3, MEW, XXVIL, 1963, Lenres d'Aodt 1851, pp. 297, 314 318, volutionnaires, Paris, Leroux, 1875, 244 JACQUES DHONDT y 2 une partie du re qui, par exception, trouve Sachen), et ce sont les furieuses attaques de celui-ci contre Rousseau, Robespierre et Louis Blanc. Effectivement, Proudhon se déchaine contre eux. Les Monta- gnards, et plus spécialement Robespierre et Saint-Just, sont des « démocrates policiers, infatués des Romains, des Spartiates, surtout et beaucoup de leur propre personne » !! Proudhon déctle en la période de 93 une dérive ou une déviation de cinguante-sept ans de bouleversements ‘Rousseau, ce « charlatan genevois», est un < liberticide» Ini que « notre patrie doit [...] les 93971 Marx et Engels avalisent, en général, les pires reproches adressés & Robespierre par ses plus frénétiques. Engels qualifiera méme généralement les procédés perfides Ainsi, en italicnne, Plebe, Thos id. pp. 188-191, MARX ET LA TERREUR 245; pire accusat imagine contre eux, c'est d'agir comme l'aurait, fait Robespierre : « Si Bakounine était encore en vie, il aurait combattu pinion exprimée dans la revue Plebe) & sa manitre aurait prété faussement aux gens de la Plebe de autoritarisme, du despotisme, de l’orguei toutes sortes de griefs mesquins, et il lau Que peut-on conclure de tout cela? D'abord que, concemant la terreur comme moyen de gouverne- ment, et plus précisément la terteur de 1793, l'opinion de Marx et 'Engels a quelque peu varié avec le temps. ictor Cousin disait que Vhistorien doit « amnistier le passé en tous les points de sa durée». Il ne semble pas que Marx et Engels se prononcent pour l'amnistic. On les entend tenir & cet Egard des propos assez peu dialectiques. Hegel, «Le nécessaire arrive ; mais chaque partie de ne d’étre partagée 246 Jacques DHONDT leur jugement se ré Woque. Elle va d’une tolérance ou d’une ur 4 Ja cont plus décidée de sa des «atrocit Par conséquent, ceux qui ‘actuelle ou future ne pot seraient de justifier une terreur ient guére trouver d’arguments, ni déja de pinion adoptée par ces De Vidéalisme au socialisme par Monique CASTILLO Léon Duguit exprime dans un texte court et polémique, je par une conception e sent d’autant thse latine en se proposant isme allemand dans les ceuvres de Leurs engagements théoriques sont Ii ont Luther, Kant, Fichte et Hege jugés indispensables & ddonné, avant Marx, un cont de propos de la sens dans 296 ETIENNE TASSIN sévolutions modernes quand elles entendent fonder une répul r8gne du droit, assis sur le pouvoir du peuple, metir ent de l'homme sur I’homme ». Mais cette Fondation ne x d'aucune autre arch? qu’elle-méme. En son jaillisse- la fondation ne se soutient de rien: en I'instant du qui commence a aboli hors fondation révolutionnaire ne continue pa s‘inserit pas dans le ten bits monde dans le temps méme du commence- la fondation comme dans toute 4 possible, le principe apparait avec je, Au lieu que le principe commande "action, c'est au contraire celle-ci qui le rend visible, lui confére sa réalité mondaine. Le principe «reste apparent aussi longtemps que dure l'action »?, C’est au regard de ce concept an-archique de principe qu'on peut comprendre les interprétations arendtiennes de Ia loi et du et sa critique de la souverar Quand elle n'est pas comprise comme un faire, la fon pouvoir est identique A l'institution d’une communauté, d’un ‘« peuple». Des doctrines classiques du contrat social, Arendt reti' moins l'opposition du pacte de soumission (Hobbes) au pacte dasso- ciation (Rousseau), que celle de leur fondement respectif. Du contrat mutuel d’assé fondé sur la promesse ; du ie de soumission, que son principe est celui acte de consenteme ‘action, se manifeste en abso dont le 1égeren quelque sere de son apparition dans le CC, p.198. POUVOIR, AUTORITE ET VIOLENCE : ARENDT 297 soumission au souverain : le premier donne naissance & un pouvoir jque parce qu’il institue Ia pluralité rassemblée en communauté, tandis que le second ne peut tout au plus qu’établir une puissance, 4 autoriser> une potestas s'exergant uniformément sur une multitude. Tel est le paradoxe de la fondation : que le pouvoir nait de l'association et non de I’érection dun souverain, qu’il se fonde dans la liberté de promettre et la promesse de liberté et non dans le renoncement & sa puissa sonsentement & 1a domination, le désir de servir. La dation du peuple est la Fondation + institution d'une jon d'un in est le renoncement & la communauté au profit de la puissance T'Un, Le contrat qui exige «qu'on abandonne son pouvoir au gouvernement et qu’on consente a son autorité contient en germe 2 la fois le principe de I'autorité absolue, d'un monopole absolu du pouvoir » et le principe statonational, tandis que le contrat mutuel qui constitue Ie pouvoir par la promesse « contient en germe & la fois le principe républicain selon loquel Ie pouvoir réside dans le peuple et od une « sujétion mutuelle> fait du pouvoir une absurdité > et le principe d'un Etat fédéral ', Cotte divergence ne recoupe pas simplement opposition d'un Hobbes etd’

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