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FEYRIER 1894 est lorsquils sont fermés que mes yeux voient Ie x: car pendant le jour ils contemplent des choses différentes, mais, quand je sommeille, dans mes réves ils regardent, ils s'éclairent dans Vombre, eb leur lumi- neux regard penétre les {énébres. Shakspeare. Priére 4 nos amis de vouloir bien nous enyoyer le mon- tant de leur abonnement, les recouvrements par la poste étant toujours difficiles et: dispendieux. 70 LETOILE eh Oe « Il faut prier sans cesse ot ne jamais cesser, a dit Jésus. » Or, quelle est, mes amis, cette priere conti- huelle? Crest la pensée dirigée toujours vers le bien, vers Ie Pére, vers la viefutuce. Hors de 14, homme dgare ses idées et laisse son esprit saus boussole. C'est done diri- ger 'Esprit que lui dire: « Pric sans cesse. » Un Esprit. Ta été pourvu Ace qu'il y edt parmi les peuples catho- Ligues. remains une nation qui n’a pas subi Je joug de la domination sacerdotale, eb qui regarde la Parole comme sainte ; c est la nation francaise. Emmanuel Swwedenborg (La Sacesse anoétrqus son LA DIVINE PROVIDENCE, n” 2%7), LHumanité ne saurait trouver son salut en-regardant en arriére, en évyoquant le jndaisme, T'ultramontanisme, Io protestantisme ou n'importe quelle forme religieuse du passé: elle doit regarder en avant et élover les yeux Vers ia nouvelle Jérusalem qui, maintenant, dans’ cet Age nouveau, descend du Ciel, d'auprés de Dieu. €. Human. Je quilte la vie pour la reprendre ; personne ne me Vote; mais c'est moi qui la quitte de moi-méme; j'ai le pouvoir de la quitter, et j'ai le pouvoir do la reprendre ; clest le commandement que j'ai recu de mon pere. Jésus (JEAN, X, v. 17 et 18). Fraternité de l'Etoile COMMUNION DES AMES I, Elevation fraternelle vers Die ; IL Invocation aux esprits supéricurs + TU. Union par les fluides. Le 7 février 1894, de midi aw soir. Le 7 mars 1894, de midi au soir, Axper JHOUNEY. ETOILE KABBALE MESSIANIQUE La Tradition * EXTRAITS ET ABREGES DE LA KABBALE iE LE LIVRE DU MYSTERE (Siphra Dzénioutha) CHAPITRE PREMIER (suite) B. — ComMentame Géburah recoit linfluence de Binah, |’ Intelli- gence, féminine comme elle. Binab est appelée par la Tradition la Géburah supérieure. Ilya ensuite la Géburah proprement, dite, la séphire de ce nom; enfin Halehit est appelée la Géburah inférieure. a Tradition montre done avec évidence les intimes rapports de ces trois séphiroth, égale- ment puissances de réalisation et de concentra- tion, également {éminines. Avsur Jn00NnY. Traduction du Cuarires II 4. Neuf conformations ont été données dela Barbe tres digne (du Microprosope). Tout ce qui demeure occulte et n’est pas manifesté est supérieur et véné— rable. 2. Ainsi done est la Barbe trés digne. Les poils se 1. Essai offert la meditation des Freres du Trrotstéme Degré de Etoile. 72. ETOILE couchent sur les poils depuis Vonverture des oreilles jusqu’au principe (commencement) de la bouche (c'est la promiére conformation). 3, De ce principe 4 l'autre principe (d’un edté de la bouche a l'autre), c’est la seconde conformation 4. On trouve sous les deux narines une yoie rem- plie (de poils) pour qu’elle n’apparaisse pas (c’est la troisiéme contormation). 5. Les joues sont couvertes d'un cote et de autre (c'est la quatriéme conformation). 6. En elles apparaissent les pommettes rouges comme la rose (c'est la cinquiéme conforination). 7. En un fil pendent les poils noirs et robustes, jusqu’a la poitrine (c’est la sixiéme conforn i 8. Les lévres soni rouges comme la rose ot nues (c'est la septiéme conformation). 9. Les petits poils descendent sur la gorge et couvrent le cou (c’est la huitiéme conformation). 10, Les grands et les petits descendent ‘avec &galité (c'est la neuvieme conformation). 11, Par eux est trouvé tout homme fort et robuste qui est trou 12. Il est écrit (Psaume 118, vers. 4 d’aprés Rosen- roth, mais, d’aprés la division habituelle du texte, vers. 5): Dans la détresse, j'ai invoqué lah. David comm! more les Neuf (Noms ou les Neuf Formes) jusqu'd ces paroles: « Toutes les nations m’ont environné > pour étre (lui, David) environné et protégé par ces formes. 13. Et il est derit Gendse, ch. 1, vers. 12); Etla terre produisit son germe, de I'herhe séminifiant sa semence, selon son espéce, et des arbres portant des fruits qui avaient leur semence en eux-momes, selon lezr espéce. 14. Ces neuf ont été arrachés du Nom parfait, Bt ensuite ils ont été plantés en Nom parfait; selon ce qui est écrit (Genése, ch. n, vers. 8): Et lodhévauhé Hlohim planta. 15. Les conformations de la Barbe (du Micropro- sope) sont trouvées ¢tre au nombre de Treize, quand celle qui est supérieure devient inférieure. Dans l'inférioure on ne découyre que neuf(conformation 16, Les 22 lettres sont figurées par les couleurs delles (des deux Barbes). 17. De cette Barbe (on doit entendre ce que l'on dit) de celui qui voit en songe une Barbe. Lorsque VETOILE queiqu’un réve qu’ll saisit la barbe dun homme an- dessus de Ini, c'est qu'il est en paix avec son Sei- gheur et que ses ennemis lui seront soumis. 18, Bien plus, si «est la Barbe supérieure. Car la lumiére inféricure issue de la supérieure qui est dans la Bénignité s'appolle, chez le Microprosope, Benignité simplement. Mais quand le Microposope a besoin de lumiére et que l'influence du Macropro- sope vient A Inire, alors le Macvoprosope est appelé abondant en Bonignité, 19. Tl est écrit (Genése, ch. 1, vers. 20) que les eaux reptifient le reptile dame vivante. Comme si l'on disait: 79. Car, lorsque la lu- miére (du Pere) s’étend dans la Mere, toutes choses font leurs productions en méme temps: les eaux bonnes, les caux mauyaises. 21. Et lorsqu’il est dit: ty7wy qu’elles aient Ja com- motion vitale, l'un est inclus dans l'autre :le vivant supérieur, le vivant inférieur, le vivant bon, le vivant mauvais. 22. Et Dieu dit (Genése, ch. 1, vers. 26): Faisons Yhomme. Ou il n’est pas écrit: Cet homme, mais simplement, Pomme par antithese avee homme Supérieur, qui a été fait dans le Nom parfait. 3, Lorsque celni-ci était fait, celui-la aussi était fait, il était fait comme male et femelle pour que tout fat achevé. 24. Lorsqu’il est dit; Ai), s’exprime Ja nature du mile: lorsqu’il est dit: stmbx, la nature de la femme. 25. Le miile était done étendu, et a1 était forme dans ses membres, de maniére qu'il eut comme un organe de la géneration. 26. Par Vorifice de l'organe les Rois qui avaient été détruits obtinrent la stabilite. 27. Les rignenrs du mile sont véhémentes au com- meneement, et elles s'adoucissent a la fin; et c'est le contraire chez la femme. 28. 4 Les canaux de connexion sont immergés sous le tegument de lui. lod petit, qui est trouvé dans la formo d'elle. 20. Mais, si les jugemonts doivent dtre mitizés, il faut rechercher PAncien. 30. Le serpent venait sur la femine et il construisait en eile le nid d'impurete, pour faire le mauvais habi- taclo. 31, Ainsi qu'il est écrit (Genése, ch. iv, vers 1); Et elle concut et enfanta Kain, c'est-A-lire Kina le nid 74 Ee a de la maison ées esprits mauvais et turbulents et de mauvaise rencontre. 32. Il (ce nom) est resiitue en cet homme (supé- rieur) et dans les deux (le Pere et la Mere) en genre et en espéce. . Ils sont contenus, lant en généralité qu’en spé- cialii¢, cuisses et bras, droite et gauche. 34, Colui-ci (le couple supérieur) est divisé en ses ‘edtés;, mais (dans l'autre couple) le male est formé avec la femelle. 7h. 35, lod est le male, Hé la femelle, Vau (I'Andro- me) comme il est écrit (Genése, ch. v, vers 2) {les créa male et femelle, illes hénit et il lour donna lg nom d’Adam, 36, Ainsi la forme ct la personne de !homme étaient assises sur le trone et il est écrit. (Bséehiel ch. 1, vers 26): Et sur la resemblance du trone il y avait la Pessemblance comme de la figuro d'un homme sur le plus haut degré. (Traduit par A. Juowney). ——$_—_—_— Religion Messianique * AME DU SALUT? Que nous défend la Tempérance ? La Tempérance nous défend la gloutonnerie, ja gourmandise. a ‘Tempérance nous défend Vivrognerie. Elle nous interdit les surabondances et les raf- finements de nourriture et de boisson et tout ce qui opprime l’Ame, par l’appesantissement du corps ou par ses sophistiques exigences. Ces interdictions de la T empérance n’ont pas une portée aussi banale qu’on pourrait le croire. 4, Essai offerta la méditation des freres du Quatrieme Deyré de VEtolle. 2. Voir [#tvile (tous les numéros de février & septembre 1893 ot de novembre 1893 a janvier 1894). /ETOILI ee Un homme irréfléchi s’imaginera quil suffit @éviter l’ivresse habituelle et grossiére, qu'il est ridicule de s’acharner a tant de surveillance sur Je boire et le manger, et il se moquera de voir des préceptes de cet ordre mélés aux grandes vertus, et dressant leur lampe soupgonneuse en face des éclairs virils du dévouement, de la jus- tice et du courage. Un tel dédain est une erreur. D'abord, les in- tempérances de nourriture et de boisson ménent aisément aux intempérances de luxure, et la lu- xure est une ardente conseillére d’égoismes, Winjustices et de lachetés. Ensuite, les surabondances et les raffinements de table renforcent dans l'homme I’élément dont les satisfactions et les avidités sont, par nature, égoistes et futales. ‘La boisson et la nourriture procurent des sa- tisfactions étroitement personnelles, hornées & celni qui les éprouve. Elles sont nécessaires au corps, d'une vitale nécessité. Hlles constituent des besoins et plus égoistes et plus fatals que l'amour physique meme. Gelui done qui les laisse étourdiment gagner un ascendant sur ses habitudes affaiblit en soi Vélément d’expansion et dinitiative qu’enserre pet 4 peu l’élément d’égoisme et de fatalité et a ia longue sa yraie personne morale peut en étre toute comprimée. Celui qui dominera au contraire ces premiers besoins du corps, les plus rigidement liés au destin et a la nature, arrivera avec moins de peine a dompter les désirs charnels, puis les pas- sions mentales, s’élévera peu & peu au-dessus de ses entraves relAchées et donnera un jeu plus vif et plus libre, une élasticité plus radicuse au principe spirituel de liberté et d’expansion. L’observation quotidienne de la sobriété pres- crite par la Tempérance peut done avoir des conséquences spitituelles beaucoup plus hautes et plus étendues qu’on ne l'imaginerait dabord. VETOILE * xe La Tempérance nous défend la luxure. La Tempérance nous interdit l'adultére. Elle nous défend les pensées et les désirs de luxure et d'adultére et nous oblige a les rejeter lorsquiils surgissent en nons. Auber JHOUNEY. Yoga Sastra de Patandjali 7.— Les évidences sont la perception, l'infé- rence ou raisounement) et le témoignage. 8. — Lerreur est une notion fansse et qui ne s'établit pas dans la forme propre (de ce qu'elle représente). 2 . — La fiction est une notion vide de réalité, amenée par une connaissance (reposant unique- ment sur) les mots. 10. — Le sommeil est cette modification (de Yorgane interne) qui a pour base la conception de nulle chose. (Il s’agit ici du sommeil proiond, sans réves). 11, — La mémoire consiste & ne pas laisser partir (le souvenir) d’un objet dont on a eu con- naissance. 12. — L’arrét (de ces modifications de lorgane interne) s’effectue par le moyen de l'exercice et du détachement, 13,—L’exercice! est un effort pour maintenir (Vorgane interne) dans un état immuable. 14. — Cet exercice est un état ferme conservé sans conyoitise (du but a atteindre) pendant un long temps, sans interruption. (Traduit par A. Juounry). 1. Les cing modifications de lorgane interne sont les élais de Ja pensve lorsqu'elle s'oriente vers le monde des apparences et yers lilusion. Le But de ia Youa est de recueillir la pensée en tlie-meme par Tes exercices spirituels ct le détachement, puis Ge la toarner yers TAbsolu que Ini révéleront Mntuition et PExiase ate LETOILE Perles d'Orient Cherche la fleur qui doit s’épanouir dans le si- Jence qui suit !orage, pas avant. Elle grandira, elle se développera, elle poussera des branches et des feuilles et formera des boutons, tant que Vorage continuera, tanf que durera la bataille. Mais, pas avant que la personualité de homme se soit dissoute et évanouie..., pas avant que son Moi supérieur ait complétement vaincu et mai- trisé la nature humaine, ne peut s'ouvrirla fleur. Alors viendra un calme semblable & celui qui, dans les contrées tropicales, succede & une pluie torrentielle, et pendant lequel la nature accom- plit son ceuvre si rapidement qu’on peut la voir agir. Un calme pareil se répandra sur lesprit harassé. Et, au milieu du profond silence, aura lieu l'evénement mystérieux qui prouvera que la voie est tronvée. Appelle-le du nom que tu you- dras, c'est une Voix qui parle la oti il n'y a per- sonne a parler : c'est un messager qui vient, messager sans forme ni substance ; ou bien ¢’est la fleur de l’'dme qui s'est ouverte. Aucune méta- phore ne peut le décrire. Mais on peut le pres- sentir, le chercher et ledésirer, méme au fort de lorage. Le silence peut durer le temps d'un mo- ment ou bien un millier d’années. Mais il aura une fin; cependant tu porteras sa force avec tol. (Lumiére sur le Sentier.) Dieu £1 L8 SOLBM, SPIRITUEL Dieu, par son Soleil Spirituel, vivifie esprit de Thome de la wéme maniere qu'il vivifle son corps par le soleil naturel, qui est le représentant matériel du premier. Ce Soleil spirituel u’est pas Dieu: c'est seulement la premiere substance et la premiere 7 ETOILE ea ee forme qui procédent de Dieu ou Jéhovali, c’est-i-dire de Etre Unique qui existe par Soi. Ce Soleil est, pour le monde immaiéricl, ce que notre soleil est pour le nétre: Jéhoval est’au centre du Soleil spirituel, et est par lui qu'il gouverne lunivers, tant le monde spirituel que le monde naturel ; car le monde spiri- iuel inilue 4 chaque instant sur le monde naturel, ot la vie, pour arriver de Dien nous, le tavorse, de sorte ye nous la receyons par son intermédiaire. De méme que notre soleil est inaccessible 4 Vhomme, de méme le Soleil spirituel est inaccessible a homme devenu Esprit; ainsi Jéhovah n’a jamais été vu, et ne gera jamais yu face & face par aucune de ses créa— tures. Nul ne saurail voir Dieu et vivre; car voir Dieu face A face, ce serait le comprendre; or, pour comprendre Dieu, il faudrait éure Dieu; jamais le Fini ne comprendra P’Infini. Lhomme devenu Esprit pourva angmenter indéfi- niment ses jouissances par l'aliment divin qui est VAmour, et’ perfectionnor son intelligence par la boisson divine qni est la Sagesse; mais il ne pourra jamais tre l’Amour-Méme et la Sagesse-Meme, parce qualors il serait Dieu. Jéhovah se voile done, pour ainsi dire, afin de pouvoir se commnniqner & Ses créatures les plus parfaites. Son Soleil spirituel est aussi éloigné des Esprits que notre soleil est éloigné de nous; et, de meme que nous ue pourrions supporter la lumiere et la chaleur de notre soleil, si elles n’étaient _modifiées par les atmospheres maté- rielles qui nous en séparent, de meme les hommes- esprits ne pourraient supporter l'ardeur de Amour et Péclat de la Sagesse qui effluent du Soleil spirituel, si leur foree n’était alténuée par des atmosphéres spirituelles dans lesquelles ils vivent, comme nous vivons an milieu de la notre. A combien plus forte raison ne pourrions-nous pas les supporter, nous ui sommes ici dans un état si éloigné de la pureté os bons Esprits, nous qui sommes degrades par la chute. (L’Bylise de VAcenir.) L’Ame universelle LETTRES ODIQUES-MAGNETIQUES CHEVALIER DE REICHEMBACH 1i¢ Lerrre Exemples tirés du monde extériewr Vous souvient-il encore que je yous disais que la plus belle fille fuyait parfois le miroir ? Vous aurez trouvé l'explication de ce singulier piénoméne dans Je contenu de ma derniére lettre. Le mercure est un de ces iétaux qui réagisseni le plus souvent par le liéde nauséeux sur les hommes sensi Siun de ces étres s’approche @une glace de grande dimension, il sentira la douloureuse influeace du mercure répandu sur tout son corps; il lui semblera qu'un soufile tiede et repugnant vient d lui; il se sent repoussé, et s'il veut résister, ilaura mal a l'estomac, a la téte, il vomira méme et se trouvera foreé de quitter. Ceci va si loin, aprés un certain temps d’expérience, que la répugnance des hants sensitifs va jusqu’a Vhorreur devant une glace.—lls la couvrent,¥ils ne la peuvent éloigner, Nous pouyons en méme temps aussi jeter un regard rétrospectif sur le dégoat que les euil- léres de pakfong d’Argentan et argent de Chine inspirent. Le euiyre, qui fait partie intégrante de tontes ces compositions, a le privilege d’étre un corps foriement odique, qui réagit dune maniére trés tidde, nauséeuse et degoutante. Qu’on Vargente, par la galvanoplastie tant qu'on voudra, rien n’y fait. Le cuivre agit odiqnoment 4 travers; il dovient insup- portable aux sensitifs moyens, et produit assez sou- vent chez les hauts sensitifs des maux d'estomac, Yoire méme des crampes a la langue et du tétanos. J'ai entendu dire assez souvent « des dames sensi- tives, quielles ne supportent pas les dés & coudre en metal, et quielles se servent forcément de ceux en ivoire :qu’elles ne peuvent porter des bijoux, parce quils leur causent des douleurs ; qu’elles ne peuvent porter des buses ni des peignes d’acier, qu'il leur est méme impossible de porter des épingles dans leur chevelure; tout cela vient de la réaction odique, LETOILE tidde, nauséeuse. Les mortiers de cuivre jaune, les ustensiles de cuisine en cuivre et les fers 4 repasser sont des objets d’horreur pour les filles sensitives qui s’occupent du service du ménage. Lestimable M. Sichiner, fabricant & Azgersdort, pres de Vienne, a fait éloigner tous les ustensiles en cuivre de sa cuisine. Il soullrait, en mangeant, en buvant, de mets préparés dans dos vases do métal On peut cacher les métaux aux hauts sensitils en | couvrant avee du papier, du linge, ou toute autre couverture légére; ils seront toujours en état do vous dire of les métaux se trouvent, par la simple sensation du ereux de leur main gauche, La neuvieme de ces letires, oli je vous parlais du frotiemont de leau et de M....., sourcier, ne vous revient-elle pas involentairement'’a la mémoire? Sup- posons wi une petite profondeur de la surface sol, dans une cave, par exemple, il y ait une certaine quautite do métaux ou d'argent enfoui; dans ce cas, iln'y a pas de doute qu'nn haut sensilif les décou- vrira plus faeilement, par la sensation, et plus vite que mes sensitifs moyens ont mis de’ terms pour lecouvrir la conduite W’eau dans mon pare. Songoz, maintenant, a la position d'une agslomeration de minerai de plombagine, de cuivre jaune, @argent, of tels quiils se trouvent cachés & peu de pieds de pro- fondeur dans la gangue, et qu'an haut sensitif viene passer dessus, avec’ quelque attention; pourrez- vous, Waprés ce que vous savez maintenant, douter un moment qu’ilseatira, et qu'il indiquera avee exac- titude la place du gisement? Mais d'autres gisements que ceux de couches houilléres, agiront sur un homme trés impressionable par Lod dittéremment que le grés ot Pargile schisteux qui lear servent de gangue, Quand, avant tout, il aura observé et se sera enetvé de la sensation odique que les masses de houilles produiront sur Jui, il reconnaitra de suite, quand il passera par-dessus, le goure de In couche Aucui autre homme ue’ pourra en observer in, trace ; mais, un haut sensitif dira avec la plus grande precision: ici ou 1, sous terre, se Wouye (ef ou tol minerai, et la fouille justifiera cetie apparenle mer- veille, qui jusqu’ici a paru dautant plus surprenanta, gue celui meme qti a trouvé le minerai, et encore dautres personnes, seraient incapables d’en rendre un compte satisfaisant. La merveille est & présent dévoilée. Elle n'est autre ‘ETOILE 81 qwune pure influence physique du dynamide de lod sur le systeme nerveux de Pliomme;; il agit comme un effet obsenr, dont on est hors d’état de pouvoir donner Fexplication. Une foule d'accidents instinctifs, chez les animaux, trouvern son explication de la méme maniere que celles que j’ai données au sujet des minerais et de ceux qui les ont decouveria, Vous voili, mon ami, en pleme possession des der- niers secrets de la haguette divinatoire. Non pas de la baguette dans le sens du mot, et sous aspect de son mouvement ascendant et \escendant, de son tournoiement dans les doigis ; tout ceci n'est que le tour de passe-passe pour frapper la multitude. aux questions de laquelle les chercheurs étaient forces le donner quelque chose de palpable. Vous remarquerez, par tout ce qui précéde, quelle grande signification pratique la sensibilité pout ac- quérir et a quel role elle est destinee. Les sensitifs, parm lesquels il faut ranger ceux de Coaxtrénité de ‘a chaine : les cataleptiques, tes lunatiques et les noctambules, seront bientét recherchés, aehetés et payés comme les bienfaiteurs de leur contrée et de leur pays. Cette découverte promet un grand élan & Pexploi- tation des mines, non seulement sous le rapport des découvertes de nouveaux gisements de minerai, mais aussi pour le travail iniétieur des mines, lorsqu’on exploite des filons, qu’ils se perdent ou qu’ils finissont. A qui s‘adresser pour tronver un nouyean sillon ou un nouveau nid? Ow faut-il rechercher une nouyelle yeine sur les cloisons verticales ou sur les couches orientales ? Lart du mineur nous fait souvent faux bond sur toutes ces choses ; mais un sensitif, bien exercé dans Jes sensations odiques, trouyera au moment méme le vrai gite. Le tact sensitif est suscoptible de tres grands per- fectionnements ; quand il m'arrive de nouveaux sen- sitifs, lours indications sont quelquefois bien incer— taines ; aprés trois ou quatre séances, tout gagne en clarié et eu precision. Exercer plus longuement ces sensations donne de la ponetualité et de lagilité. J'ai des sensitifs moyens qui, par une pratique de six a Sept ans, ont acquis une finesse de discernement qui dépasse souvent celui des hauts sensitils nouveaux. Ce genre hommes pourra étre d'une grande utilits pour decouyrir le mélange franduleux de certains articles. A present déja, une personne bonne sen= sitive est facilement en’ état do distinguer or ou Targent pur de celui qui est mélangé avec du cuivre. On pourra les perfectionner de telle sorte qu'il sera facile de reconnaitre tous les mélanges. Ainsi, dans les pharmacies, on distinguera si les médicaments ont conservé leurs principes actifs ou siils les ont perdus. Plus tard, je vous ferai pout-étre voir quelle Surprosanie découverie on peut obtenir auprés dos malades, par la simple sensation de sensitifs bien portants. (A suiore). SOCIALISME CHRETIEN Conférences de Vabbé C. M. J, — Les TROIS PHASES DE L'HISTOIRE HUMAINE (Suéée) Un minerai jeté an brasier, un brouillard en- vahi par Viniense clarté solaire, commencent par se fondre peu &peudans la flamme victorieuse et ase débarrasser de leurs molécules grossiéres ; puis ilsse laissent p énétrer, ils s'unissent pro- gressivement, dans leurs éléments plus subtils, 4 lagent plus subtil et plus pur encore qui les désagrége ct les assimile ; transpercés enfin et transfigurés, ils deyiennent eux-médmes famme et lumiére rayonnantes. Ainsi en est-il de la pauvre Ame humaine enguanguée dans le corps, obscurcie de téné- preuse matidre, mais do toutes parts plongée, sans en avoir d’abord conscience, dans le monde infini de la pensée, dans Vinvisible océan de feu, de vie, de clarté spirituelle. Deux phases dévo- lution préliminaire commencent par déprendre Tame humaine du fond d'impureté et dinertie auquel tout éire vivant tient ici-bas par ses pas— sions inférieures, puis la péndtrent progressive- LVETOILE 83. ment de 1’élément supérieur, du rayon d’esprit divin qui doitavec elle constituer Vhomme futur. Vient enfin la phase supréme, qui transperce et transforme complétement de cette flamme, de cette clarté divines, l'Ame régénerée, et, comme par utie seconde naissance, en fait vraiment un étre nouveau, tout illuminé de la lumiére et de la flamme de vie: « In ipso est vila, vita lux, et lux in lenebris lucet, iluminans totum homi- nem. » Les psychophysiologistes de l'école spiritua- liste ont nommé la premiére phase épurative ; la seconde, unitive ; ils nomment la derniére illu- minative. Faut-il entendre au sens purement intellectuel, ou bien aussi, au sens physique, cette transfor- mation lumineuse de l’dme humaine ? Vous savez que non seulement quantité de gaz, plus ou moins issus de l’hydrogene, peuvent étre allumés et répandre une clarté physique ; mais aussi l’électricité, n’est-ce pas ? puisque c'est pure question de dépense, non pas de possibilité, si la lumiére électrique ne remplace pas partout le gaz d'éclairage. Vous n'ignorez pas non plus, je suppose, quun trés savant chimiste de Stuttgard, le baron Charles de Reichenbach, se livra, entre 1859 et 1864, 2 des observations attentives et multipliées don ila conclu existence de la lumiére magné- tique. Ayant expérimenté sur des personnes dont les sens exceptionnellement délicats percoivent des impressions qui n’atteignent ou du moins n'émeuyent pas les autres mortels, il constata que certains sensitifs, a Iétat de veille, voient émaner du ae nord d'un aimant des lueurs vio- let-bleu et du péle sud des Inenrs orangé-rouge. D’aprés le D' Charazain et M. Gharles Décles, toutes les personnes que l'on peut faire tomber dans le sommeil hypnotique sont sensibles au méme phénoméne, Le D‘ Charpignon, ayant hyp- notisé certains sujets, posa devant eux plusieurs parreaux de fer, dont un seul était aimanté. Ce- 84 TOILE lui-la, tous les sujets le signalérent: ils le recon- naissaient 4 ses deux extrémités, qu’ils voyaient enveloppées d'une vapeur brillante et de couleur difiérente pour chaque pole. Jamais le docteur ia pu mettre ses sujets en défaut: ils signalaient immédiatement la différence des deux poles, bien qwils fussent en physique d'une absolue igno- Tance. Un savant ingénieux a conclu de ces faits cer- tains que, le globe terrestre étant un gigantesque aimant, des Iueurs colossales de couleur dilfé- rente doivent émaner de ses deux poles, élevant jusqu'a une hauteur considérable d’immenses jets lumineux visibles & des yeux sensitifs et assez haut placés, aux yeux des oiseaux migra- teurs par exemple. qui, des hauteurs de lair, s‘orienteraient par ces clartés dans leurs longs et_réguliers voyages, Nous en tirerous, s‘il vous plait, une conclu- sion plus proche de nous. Lihomme étant un merveilleux et complet abrégé du monde, un résuliat et un résumé de toute I’évolution anté- cédente, toutes les forces de la nature inférieure Se trouvent concentrées en lui, mais plus raré- fiées, plus délicates, d’autant plus actives par consequent, quoique moins pereeptibles aux sens et aux instruments non perfectionnés. Or, qui dit vie dit mouvement ; qui dit mouve- ment dit vibration ; qui dit vibration dit propa- gation, extension, rayonnement a distance : une molécule en vibrant. choque celles qui la tou- chent ; et du choc jaillit la lumiere ; a un degré parfois trop délicat pour étre percu par des yeux que seules Jes sensations violentes émeuvent, mais parfois aussi la vie, exceptionnellement vigoureuse ou exceptionnellement surexcitée, doit dégager — c'est la logique scientifique qui l'exige — des yibrations et des rayons percep- tibles méme aux sens ordinaires. Un soir d’été, Hiisabeth Linné, la savante fille du grand naturaliste suédois, se promenait dans son jardin, lorsque tout & coup, stupéfaite, elle jette un cri ef s'arréte, les yeux g! verts ; elle vient de voir des éclairs jaillir des capucines gui tapissent la maison. Averti par sa fille. Linné accourt, regarde et constate. Le cu- riewx phénoméne se répdte de temps & autre, les jours qui suivent. Avec un léger erépitement, l'éclair se dégage de la plante phosphorescente. Impossible de contester. Et quelle est la source de cette lumiére ? La vie : car c'est au moment méme ou elle émane la vie pour lacte de l'hy- men que la plante émane ainsi la lumiére. La méme observation a été faite d'une fagon qui ne laisse aucun doute sur un autre végétal plus puissant : le sablier d’Amérique : « Ce bel arbre, dit Boscowitz, porte des fleurs a étamines et des fleurs a pistil, sépardes, mais toujours sur Je méme pied. Quand le sablier veut accomplir Yunion, il rapproche les unes des autres les branches différentes, et aussitit un craquement lumineux se produit, semblable au pétillement de I'étincelle électrique. » Peut-étre des affirmations de ce genre provo- quent-elles le doute en certains esprits, car ha~ Ditude trop souvent remplace ou méme supprime la raison. En tous cas, ce sont 1a des faits, et la raison, loin de s’en étonner, s‘étonne seulement qu'on en puisse étre surpris. Car enfin réfléchis- SONS Les matérialistes veulent que la vie, que la force soit aussi de la matiéze. Ne nous querellons as sur les mots. Il est certain que la vie, que a, force nest pas une pure abstraction, mais quelque chose de réel, de physique, physiquement existant. Si cependant nous appelons matiére ce “qui est épais, dar et lourd, la quantité de matidre est évidemment la mesure, non pasdirecte, mais inverse, de la facilité de vibration et d'efficacité yitales : un fréle violon, par exemple, vibrera bien mieux qu'une boite massive ; et, pour en arriver 4’homme, les sons ténus, piesqe imper- ceptibles, de ce méme violon vibrant sous les doigts d'un artiste, produiront, non pas dans JETOILE votre charpente osseuse, il est vrai, mais dans la partie fluidique, dans la partie psychique de votre étre, des vibrations parfois si intenses que yous ne saurey arréter votre émotion de se trahir méme par des larmes. Voila certes, avouez-le, une ellicacité sensible. Et auquel de yos sens, je vous prie, la mesurez-vous exactement ? Pas meme al'ouie, considérée du moins sons le rap- port matériel : car l'ébranlement maiériel du tympan n'est certainement pas proportionné & V'émotion produite dans votre force vitale. Non! les faits en tombent d’accord avec |’in- tuition : la vibration n’est pas en raison directe, elle est au contraire en raison inverse de la ma- térialité. La lumiére, par exemple, qui est si vi- brante, est une substance infiniment moins dense, infiniment moins mateérielle que Ja pierre ou le fer ; et la vibrationlumineuse est manifestement A rvaison directe de la raréfaction, de la fluidité de la substance: nulle substance n'est donc plus apte aux vibrations lumineuses que la substance animique, et d'autant plus qu'elle sera plus pure. Sidone il n’est pas contesté que le magné- tisme minéral, c'est-a-dire la vibration vitale des minéraux dégage une clarté proportionnelle, plus intense au péle positif, moins intense au pole négatif, quoi d’étonnant & ce que le magné- tisme végétal, c’est-a-dire la vibration vitale des végétaux, qui sont d’un régne supéricur, dégage aussi sa clarté, sa lueur plus intense, mais ce- pendant plus délicate, par conséquent moins sensible 4 nos sens matériels ? plus encore, les vibrations de la vie animale ; plus encore, de Vanimisme humain ? Or, supposez de l’animisme humain ce qu'il a i i : sa vie affective :savie i ive. Sup- posez unhomme en particulier le plus purement affectif, le plus intensivement intellectil, le plus immatériellement vibrant. Ou lalogique n’existe pas et les loisdela nature s'arrétent a mi-chemin ; ou bien la vie affective et intellective d’un tel L ‘TOILE BT homme dégagera une auréole lumineuse, sera non seulerent illuminée enfin mais illuminative. Je yous mettais en garde, l'autre jour, contre les mots qui trompent parce qu’on les entend mal : jappelle votreattention aujourd'hui surcertaines expressions universellement employées et, aux- quélles peut-¢tre vous n’avez pas pris garde. Ne dit-on pas dans toutes les langues et sous tous les climats: « Un visage rayonnant de joie, des yeux rayonnani d’amour, un front rayonnant Wintelligence ? » Rayonnant ! yous entendez bien. Et ue prenez pas ceci pour un mob nul. C’est vraiment une expression exacts exprimant un fait positif. L’humanité en masse et de toutes les époques, ne se trompe pas sur un fait exté- rieur. Réellement et en vérité, une Ame que fait vibrer une joie vive, un esprit que sa pensée in- tense fait vibrer puissamment, émettent exté- rieurement dune fagon trés réelle cette trés réelle vibration intérieure ; et l’extériorisation en est parfois si puissante que le front, que les yeux, que le visage en sont visiblement tout illuminés. Concluons: la vie, par sanature, est vibrante ; done, elle est productive de lumiere « et vita erat lux ». A moins que linstrument, le corps auquel est liée la vie, ne soit trop matériel et wenlise dans ses lourds replis la vibration déli- cate. Mais l’homme qui par la phase purificatrice a allégé, dématérialisé son corps; l'homme qui, par la phase unitive, a soumis de plus en plus sa chair 4 son ame, et son ame a ]’4me universelle, a lame toute-puissante, toute vibrante et toute jumineuse, cet homme-la, par la loi méme de la nature, irradiera autour de lui la lumiére et la vie dont vibre son ame; les images intellectuelles ou idées qui vaguent, plus ou moins endormies, dans l’atmosphére ambiante, vibreront et s'éclai- reronta la vive et claire vibration de cette intel- ligence en acte’si intense ; et, puisqu'elles vibre- ront, il les percevra; et, comme la lumiére maté- tielle perce, pénétre et met anu ce qui gisait VETOILE invisible ou voilé dans l’ombre, ainsi cette clarté intellectuelle perce, pénétre et dévoile les mys- téres intellectuels, les secrets des étres et des choses, que les esprits nuls ou médiocres ne soupconnaient pas: « L’homme spirituel, dit saint Paul, penaite les secrets mémes de Dieu. Spiritualis homo. (I Cor., 11, 10.) Et vraiment, je le répéte, ce n'est pas cela qui devrait surprendre. Le prodigieux, n'est pas que Ja vie vive, que la lumiere illumine, que lintelli- gence comprenne: le prodigieux, c'est que la vie vive si peu, que si peu la lumiére illumine, que si peu comprenne Vintelligence, Le vrai miracle nest pas vraiment qu'un homme, c'est-A-dire un esprit de vie et de lumiére, ait pu dire, un entre tous: « Je suis lumiére et vie »; le miracle est que celui-la seul ait pu le dire, et que tous nous soyons mort et ténébres, par tant de points, par presque toute la longitude et la latitude de notre étre. Un jour, racontent les évangélistes, Jésus prit 4 part, entre ses soixante-dix disciples, entre ses douze apotres, trois seulement, Pierre, Jean et Jacques, la volontd ardente et tenace, l'amour pur et intellectif, la fidélité traditionnelle. Lais- sant les autres dans la plaine, gravissant les pentes, il monta suivi par les trois, jusqu'an dernier sommet dela montagne ; puis i] s’arréta, les yeux et la pensée plus haut encore. Et son Ame tout & coup, vibrant dela vie la plus intense, s‘extériorisa en lumineuse auréole, comme la doublure éclatante d’un vétement sombre que Yon retournerait tout entier. Et son corps, revetu de sou Ame, apparut tout resplendissant. Ce récit de la vie de Jésus n'exprime pas seule- ment un fait mais un symbole. Car le dieu qui est en chaque homme. — « £go dixi: diiestis et filii Excelst omnes » — a mission de se dégager ainsi, de s'élever et de resplendir. Renongons pour en arriver la, aux plaines od évoluent les intéréts et les ambitions vulgaires; ne gardons de notre personnalité que la yolonté ardente et inébran- LETOILE 80 lable, le pur et intellectuel amour; et, par les moyens progressifs que l'initiation enseigne, gra- vissons, & pas plus ou moins rapides, chacun selon son intelligence et sa force, toute la pente que les passions descendent. Elevons-nous au- dessus méme des passions élevées mais égoistes encore ou partiales. Monte, mon frére, monte Jusqu’au pur altruisme, jusqu’a V'universel pur; et de la appelle a toi, pourle bien de tous, la Lumitre absohe, la Puissance totale, Amour infini, Dieu enfin, tout Dieu. Livre-toi comme un vase qui veut 4tre rempli, a cette force et A cette clarté suprémes. Puis, débordant, yerse-toi, rayonne, divinement, sans restriction ni crainte. Donne, donne, donne, tout ton esprit et toute ton Ame, tout ce qui est vie en toi. Et alors, non seule- ment ton Ame extériorisée fera une auréole a ton corps sanctifié ; mais ta lumiére et ta vie rayon- nant au loin sur les autres hommes, illumineront les aveugles et ressusciteront les morts. Car le resplendissement de Ame en lumiére physique n'est que Vaccident extériear de son intime processus ; la yraie lumiére est intellec- tuelle ; la véritable épiphanie est celle de l'Idée, de la divine Idée. Qui dit idée dit vision: sw, je vois. L'idée est le résultat, la trace de la vision de esprit, comme l'image est le résultat, la trace de la vision des yeux. J’ai dang mon esprit Vidée, la trace de Dieu; done j'ai vu Dieu; ou mieux, je le vois. Si jamais je n’avais vu que Yombre, sans la lumiere, je n’aurais pas V'idée de la lumiére ; et pas méme de l’ombre, une idée réfidchie, dis- tincte, car de quoi la distinguerais-je, n’ayant jamais vu qu'elle? Si jamais mon esprit n’eait vu que le fini, que le borné, que limparfait, je n’au- rais pas Vidée de l'Infini, du Parfait, je n’aurais pas lidée de Dieu; et si claire que fat mon oreille, ce mot « Dieu » prononeé du dehors son- nerait & vide dans mon esprit, comme le mot rougeou blew ou vert dans l’esprit d'un aveugle-né. 90 UVETOILE Ce mot Dieu sonne en moi une idée, une idée absolument unique, irréductible 4 nulle autre, done j'ai vu, done je vois ce que ce mot repré- sente. De nul étre, quel. gil soit, nous ne percevons ici-bas ce eal est en soi-méme, mais unique- ment ce qu'il est relativement& nous. Je ne pré- tends donc pas que nous voyions Dieu autrement; mais que nous le voyions de cette sorte, lalogique comme la foi l’exige. Certes, ce n'est pointici l’ontologisme panthéis- tique: c’en est le contrepied exact, la radicale contradiction. Dieu, se voyant lui-méme tel qu’il est, le Par- fait, ’'Infini, dit justement: « Dieu, c’est moi; moi, clest Dieu. » Mais moi, voyant mon moi impariait, borné, impuissant, je ne dis pas: « Mon moi est Dieu, mon étre est Dieu ». Je dis au contraire: « Dieu, c'est le non moi de mon moi, et de tout étre imparfait, impuissant et borné comme moi. Relativement 4 moi et a tout autre, Dieu est le contraste absolu, le contraste parfait; ot c'est par ce contraste justement que je le distingue de tout, et que je distingue de lui tout, y compris moi-méme. » Oui, cette idée est dans I'homme, fond rayon- nant jusqu’a Vayeuglement, base, sommet et atmosphére lumineuse de toutes nos autres idées. Toute idée, disent les sensualistes, n'est qu'une sensation transformée. Bh! sans doute: mais transformée, tvansformée en idée, et par cet idéal : Dieu. Plus nos naturalistes affirmeront que les sen- sations du dehors, au moment oii elles arrivent dans le cerveau de lhomme, sont exactement les mémes qu’'d leur arrivée dans le cerveau du singe; plus ils démontreront l'identité parfaite de la substance grise, des lobes et de toute la machine pensante, dans le singe et dans ! homme, sile coefficient matériel ext identique, et iden- tique la cornue, c'est done le réactif qui differe, VETOILE OL et qui diffore du tout au tout, puisque si différent est le produit. Oui, le réactif qui agit dans le cerveau de homme, non dans celui du singe, sur la sensation interne ou externe, c'est cela l'Idéal-Diew pergu par la raison de homme, absolument inapercu pour qui n’a pas ce sens spécial, supérieur et divin. Combien infirme il est encore en la plupart des hommes, ce sens supérieur 4 l’animalité antécé- dente, ce sens de notre développement & venir, que notre évolution passée ignore. Mais le temps approche ot tous nos modernes douteurs, tous nos myopes chercheurs, fourmis disperses de cette immense fourmiliére de la Science qui fut jadis une montagne, tous ces fragmentaires entétés a nier Vintégrale qui les enserre, confesseront enfin que nier n’est pas une preuve, et que la myopie n'est pas le savoir. Quwils fouillent, qu’ils fouillent encore; et, péné- trant jusqu’au fond, d'abord par une intuition furtive, bientot par une aperception tranquille, dans le centre supréme de I Unité de l’Etre, ils ourront, maitres de la Force unique soumise par a totale science au tout-puissant vouloir de THumanité victorieuse, transformer la terre au gré de I'Idée, et, adorant & travers ses actes le Supréme connaissable, que notre paresseux orgueil nomme l’Inconnaissable, s'incliner, hum- blement fiers, et crier au Verbe-Lumidre leur glorieux hosannah: « Les ténébres enfin sont devenues clartés ; esprit, soumis 4 Dieu, régne sur la matiére | » C Les Cieux Nouveaux CHRISTIANISME SCISNTIFIQUB ET SOCIAL Ce qui se passe de nos jours est vraiment extra- ordinaire., On m’écrivait de Londres, il y a peu de temps : « Savez-vous que yotre idée de la Trans/or- mation du Christianisme trouve ici, dans certains LETOILE milieux, dautant plus de faveur qu’elle y germe comme d’elle-méme, depuis quelques années, en bien des tétes? » La méme nouvelle m’a été mandée du Milanais. De tous cétés m’arrivent des renseigne- ments analogues. Je recevais de Rome, il y a quelques mois, une lettre oft le De T..., m'informait le la prochaine publication, 4 Boston, d'un livre intitulé: The secret symbols ofthe Rosi-Crucians, Cot ouvrage, dont la prétace yenait alors de paraitre, sort de la plume du savant Hartmann, déja célebre par d'autres écrits de ce genre. Il y devoile, parait-il, le profond ésotérisme qui se cache sous la symbo- lique chrétienne de notre dogme et de noire rituel sacramentaire, dont les Roses-Croix auraient connu le secret, traditionnellement et par yoie d’initiation. « Mon’ digne correspondant, qui est lui-méme initié a nos saints mysteres, ajoutait: « Votre ¢ntui- tion grandiose dun catholicisme scientifique. ot social se trouve ¢tre parfnitement vraie. Les voiles sont assez levés A présent pour nous laisser entre- voir la profondeur et l'universalité d'un christia— nisme ayee loquel so mettront on hurmonie tous les centres religieux de la terre. » « Co que le Dr T... veut bien appeler mon intui- tion grandiose n'est pas une conception & moi. Ma doctrine n’est pas ma doctrine; mes idées, mes prévisions, mes esperances, sont les idées, Jes previsions ct les espérances de quiconque leve Ja téte au-dessus des /eitres mories. Elles courent le monde; on les retrouve partout. Je suis un phonographe, pas autre chose. Je ne c de le ré- péter, je n’ai pasd’autre mérite que celui d'un pauyre plagiaire. Je ne puis meme pas dire que j'ais rien appris de cela sur les hanes des séminaires et méme dans Vécole dite des Hautes-Ktudes éeclésiastiques, i Paris. Nos maitres primaires de théologie chré- tienne sont partout muets & cet endroit. Et moi qui sentais germer dans mon cerveau ceite idéalité toute nouvelle, je me gardais bien den souffler mot : on ne m’aurait pas compri « A létonnement que jai produit au Vatican, dans les nonciatures, dans les palais de nos cardinaux et de nos évéques, toutes les fois que j'y ai porté ce Verbe moderne, ilm’a été facile de me convaincre que ces principes d’exegese religieuse ct sociale n’entrent pas dans les programmes officicls de notre L'ETOILE 93. enseignement classifique, rudimentaire comme il a fallu jusqu’a présent.

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