MC "grand A*
140931 | MC
ccgosRi32
CCPL | Me noe
PL2s0
réussi cette année parcourir ensemble, je vous indique quil me faut
choisir mon axe si je puis dire, et que je mettrai l'accent sur la formule
support de la troisitme espéce d'identification que je vous ai notée des
longtemps, dés le temps du graphe, sous la forme de S barré que vous savez
lite ‘maintenant comme coupure de petit a ($0a).
Non pas sur ce qui y est implicite, nodal, a savoir le @ {phil, Ie point
griice auquel 'éversion peut se faire de l'un dans l'autre, grace auquel les deux
termes se présentent comme identiques, & a fagon de Venvers et de l'endroit.
mais non pas de n'importe quel envers et de n'importe quel endroit, sans
cela je n’aurais pas eu besoin de vous montrer en son lieu ce qu'il est quand
il représente 1a double coupure sur cette surface particuliére dont jai essayé
de vous montrer 1a topologie dans le cross-cap
Ce point ici désigné est le point @, grace auquel le cercle ‘dessiné*
par cette ‘coupure peut étre pour nous le schéma mental d'une
identification originale. Ce point —je crois avoir assez accentué, dans
mes derniers discours, sa fonction structurale — peut, jusqu’a un certain point,
receler pour vous trop de propriétés satisfaisamtes: ce phallus, le voild
avec cette fonction magique qui est bien celle que tout notre discours
lui imptique depuis longtemps. ‘Ce serait un peu trop facile que de trouver Ia
notre point de chute.
‘est pourquoi aujourd'hui je veux mettre V'accent sur ce point, c'est-d-dire
sur la fonction de a, le petit a, en tant quill est a la fois & proprement parler
ce qui peut ‘nous permettre de concevoir Ia fonction de T'objet dans la
théorie analytique, & savoir cet objet qui, dans la dynamique psychique, est ce
qui structure pour nous tout le procés, progressif, régressif, ce & quoi
ous avons ‘affaire dans ‘les* rapports du sujet a sa réalité psychique, mais qui
est aussi notre objet, Vobjet de Ia science analytique.
A uujourd’hui, dans le cadre de Tenseignement théorique que nous aurons
Et ce que je veux mettre en avant, dans ce que je vais vous en dire
aujourd'hui, c'est que si nous voulons qualifier cet objet dans une perspective
proprement logique, et j'accentue = logicisante, nous n'avons rien de mieux a en
dire sinon ceci: quil est Vobjet de Ia castration. F'entends par la, je spécifie
ar rapport aux autres fonctions *qui ont été* définies jusquiici de Yobjet, car
si on peut dire que Vobjet dans le monde, pour autant qu'il s'y discerne, est
Yobjet d'une privation, on peut dire également que l'objet est objet de la
frustration, Et je vais essayer de vous montrer justement en quoi cet objet qui
est Ie nétre s'en distingue,
Il est bien clair que si cet objet est un objet de la logique, il ne saurait
avoir été jusquiici complétement absent, indécelable dans toutes les tentatives
faites pour articuler comme telle ce qu'on appelle la logique.
La logique n'a pas existé de tout temps sous la méme forme, celle qui
nous a parfaitement satisfaits, nous a comblés jusqu'a Kant qui s'y
complaisait encore. Cette logique formelle, née un jour sous la plume
dAristote, a exercé cette captivation, cette fascination jusqu'a ce qu'on
slattache, au sigcle dernier, a ce qui pouvait y étre repris dans le détail.
On sest apercu par exemple qu'il y manquait beaucoup de choses du cété de Ia
quantification. Ce n'est certainement pas ce quion y a ajouté qui est
aLIDENTIFICATION
intéressant, mais c'est ce par quoi elle nous retenait. Et bien des choses qu'on
a cru devoir y ajouter ne vont que dans un sens singulitrement stérile,
En fait, c'est sur la réflexion que ‘analyse nous impose, concernant ces
pouvoirs si longtemps insistants de Ia logique aristotélicienne, que peut se
présenter pour nous l'intérét de 1a logique. Le regard de celui qui dépouille de
tous ses détails sit fascinants Ia logique formelle aristotélicienne doit, je vous
le répete, s'abstraire de ce qu'elle a apporté de décisif, de coupure dans le
monde mental, pour comprendre méme vraiment ce qui I'a précédée — par
exemple : la possibilité de toute la dialectique platonicienne, qu'on lit toujours
comme si la logique formelle était déja 18, ce qui la fausse complétement pour
notre lecture —... mais. laissons.
objet aristotélicien —car c'est bien ainsi qu'il faut 'appeler —
a justement, si je puis dire, pour propriété de pouvoir avoir des propriétés
qui lui appartiennent en propre: “des attributs. Et ce sont ceux-ci qui
définissent les classes.* Or ceci est une construction qu'il ne doit qu'a
confondre ce que j'appellerai, faute de mieux, les catégories de l'étre et de
Yavoir. Ceci mériterait de longs développements, et pour vous faire franchir
ce pas *je suis obligé de* recourir 4 un exemple qui me servira de support
Déja, cette fonction décisive de T'attribut, je vous I'ai montrée dans le
quadrant : c'est introduction du trait unaire qui distingue Ia partie phasique, ot
il sera dit par exemple que tout trait est vertical, ce qui n'implique en soi
existence d'aucun trait, de la partie lexique, od il peut y avoir des traits
‘verticaux, mais ot il peut n'y en pas avoir', Dire que tout trait est vertical doit
tre la structure originelle, Ia fonction d'universalité, d'universalisation propre
tune logique fondée sur le trait de la privation.
Tlas?, c'est le tout.
Tl évoque je me sais quel écho du dieu Pan’. Crest bien 1A une des
coalescences mentales dont je vous prie de faire effort de la rayer de vos
papiers. Le nom du dieu Pan n'a absolument rien faire avec le rout, et les
effets paniques auxquels ill se joue Ie soir auprés des esprits simples de la
campagne wont rien & voir avec quelque effusion mystique ou non...
Le raptus alcoolique, dit par les vieux auteurs panophobique, est bien nommé
en ce sens que, Tui aussi / Tavixés / quelque chose le traque, le perturbe,
fet quil passe par la fenétre. Il n'y a rien de plus 4 mettre la-dedans, c'est
tune erreur des esprits trop hellénistes d'y apporter cette retouche sur laquelle
tun de mes maitres anciens, pourtant bien-aimé de moi, nous apportait cette
rectification: "on doit dire: le raptus pantophobique"‘. Absolument pas.
..Tldg, c'est bien en effet Ie four, et si cela se rapporte a quelque chose, c'est
a ndégac8ar, a la possession. Et peut-étre trouverai-je & me faire reprendre si
jje rapproche ce nag du pos de possidere et de possum®, mais je n’hésite point
a le faire,
La possession ou non du trait unaire, du trait caractéristique, voila
autour de quoi tourne l'instauration d'une nouvelle logique classificatoire
‘explicite des sources de Tobjet aristotélicien.
(1), Lacan, dans Te passage ci-dessus, inverse lexis et phasis. Rappelons ce quil en dit & la
p.51 : Laviexis est hee 4 Yextraction, au choix signiiant (iellway chez Peirce) dans une
Spposition de Tuniversel au parculier, et la phasis (sayway)affime ou nie Texstence de Tobjet,
de'la lexis premitre. A ester atentif au sens grec de ces mots, Ton sent bien que le suet
fete de son Gnonciation sengage dans une phass,voe une emphase, quant & Texstence ou non
de of dont son énoncé pose quil pourat ne pas avoit le trait (unare) qui le caracterse.
(Qs masc), nom (fem), nov (neue).
G). The quia prolife en Tves, es faunes. (Plus bas, TTavixds : de Pan = paniqu).
cf Manuel alphabéique de psychiarie, Pais, PUF, 1969, p. 228 : Pantophobie.
(5). mouar, acquers, dou, aur temps pastes, posséder (cf. ndoac@a a inf. arise)
(6). possum’! pouvoir, tre capable de | 2. avoir du pouvoir, de Tinluence, de Teficacté
Dossido + prendre possession de, se rendre mafte de, vemparer de.
Dossideo: avoir en\sa possession, ere possesseur, posséder.
22
act 30932
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27 SUNN 1962
Ce terme, classificatoire, je Vemploie intentionnellement, puisque c'est
grace A Claude Lévi-Strauss si vous avez désormais le corpus, articulation
dogmatique de la fonction classificatoire & —ce quiil appelle Iui-méme, je lui
en laisse Ia responsabilité humoristique— l'état sauvage’, bien plus proche
de Ia dialec'tique platonicienne que de Varistotélicienne : la division progressive (5
MC *(.J entre dangles types. du monde en une série de moitiés, couples de termes antipodiques qu'il enserre
Done, sure sje (}* dans des types dont — sur ce sujet lisez La pensée sauvage — vous verrez que
Vessentiel tient en ceci: ce qui n'est pas hérisson est ce que vous voudrez,
musaraigne ou marmotte, est autre chose. Ce qui caractérise la structure de
Vobjet aristotélicien, c'est que ce qui n'est pas hérisson est non-hérisson.
Crest pourquoi je dis que c'est la logique de objet de la privation. Ceci peut
nous mener beaucoup plus loin, jusqu’a cette sorte d'élusion par quoi le
probléme se pose, toujours aigu dans cette logique, de la fonction véritable du
tiers exclu dont vous savez qu'elle fait probleme jusqu'au coeur de la logique la
plus élaborée, de. la logique mathématique.
Mais nous avons affaire & un début, i un noyau plus simple que je veux,
pour vous, imaginifier comme je vous Tai dit par un exemple. Et Je nat per
Je chercher bien loin, mais dans un proverbe qui présente. dans Ia. langue
frangaise une particularité qui cependant ne saute pas aux yeux, tout au moins
des francophones. Le proverbe est celui: Tout ce qui Brille n'est pas or,
Dans la “colloquialité”* allemande par exemple, ne croyez pas quion
puisse se contenter de la transcrire tout cru Alles was plant! ist kein Gold. Ceo
he serait pas une bonne traduction... Je vois M™ Uberfret (1 opiner du bonnet
A mientendre... elle mfapprouve en ceci. Nicht alles was glanct ist Gold, cela
peut donner plus de satisfaction quant au sens apparemment, mettant Taccent
sur le alles, grace & une anticipation du nichr qui nest nullement habituelle, qui
force te génie de la langue et qui, si vous y reflechissez, manque le sens, car
ce n'est pas de cette distinction quil Sait
“Je pourrais employer les cercles Euler, les mémes dont nous nous (6
fel sommes servis autre jour propos du tapport du. sujet. a un cas
Dx, 10934 “mone quelcongue : tous “les hommes sont menteurs* (fg 1)... Estee simplement ces
HL te que pai J" | que cela signifie? “Est-ce que, pour le refaie ici, une partic de ce qui brille
ME Ce we pt mes Tat ost dans le cercle de Tor, et une autte n'y est pas {ag.2} eatce Id Ie sens?
Ne eroyer pas que je sois le premier parmi les logiciens & mvétre arrété
A coue structure, Eta la vérité, plus dun auteur gut vest occupé dela
négation s'est arété en effet A ce probleme, non point tant du point de vue de
la Togique formelte qui, vous le voyez, nc. s'y arréte guére. simon. pour le
méconnaitre, mais du point de vue de la forme grammaticac, insistant. sur
ceci que “le tout s'ordonne de telle fagon que soit justement mise en question
Vorité si je puis mfexprimer ainsi, la qualité d'or de ce qui brille va dans le
sens de iui dénier Yauthentique de Tor va done dans le sens d'une. mise. en
question radicale+?, L’or est ici symbolique de ce qui fait briller et, si je puis
dire pour me faire entendre, jfaccentue: ce qui donne A Tobjet la. couleur
fascinatoire du désir. Ce qui est important dans une telle formule, si je puis
mexprimer ainsi, pardonnez-moi le jeu de mots, cest le point Warage autour de
quoi toume Ia question de savoir ce qui fait brill, et pour dire le mot
a. uss, op. cit. chap.
@. é (Dact) : voir, en anglais, colloquial = familier, de (la) conversation, parlé.
(g- latin colloquium : 1. colloque, entrevue, 2. coaversatioa, entretien).
(9). "‘Dact *les touts siordonnent de telle fagon que soit justement mise en question "Yorite” [..]
la qualité dor de ce qui brille. Liauthentique de Tor va done dans le sens dune mise en question
radicale ; Yor est ici symbolique (..)¥ | MC les tours [cf Dact..J" | CC. tout sordonne pour
mettre en q Yorité ce qui brille et le sens = dénier Tauthentique de Vor* | PLAS “les tours
‘grammaticaux semblent de cette fagon dans le sens de mettre en question Yorité —la qualité
For— de ce qui brille va dans le'sens de lui dénier Tauthentique de Tort | JO “les “tout”
Sordonnent de'cette fagon [..cf. PL..] brile : va réellement ds le sens de lui dénier, quoi?
Tauthentique de Yor. Done, mise en question radicale* | IR "ea sordonne de fagon A metre en
question "Torité™ de ce qui brille, 1a qualité des (rayé) dor va ds le sens de lui dénier
authentique de Tor, done ds le sens dune mise en question radicale*
23a
a
LIDENTIFICATION
la question de ce quil y a de vrai dans cette brillance. Et a partir de 1a bien
sOr, nul or ne sera assez véritable pour assurer ce point autour duquel subsiste
Ia fonction du désir.
Telle est la caractéristique radicale de cette sorte d'objet que j'appelle
petit a: cest Vobjet mis en question, en tant qu'on peut dire que c'est ce qui
hous intéresse, nous autres analystes, comme ce qui intéresse l'auditeur de tout
enseignement,
Ce n'est pas pour rien que j'en ‘ai vu surgir la nostalgic sur Ia bouche de
tel ou tel qui voulait dire: "Pourquoi ne dit-il pas", comme s'est exprimé
quelqu'un, “le vrai sur le vrai?". C'est vraiment un grand honneur qu'on
peut faire & un discours qui se tient tous les huit jours dans cette position
insensée d'etre 1a derridre une table devant vous, a articuler cette sorte
exposé dont justement on se contente fort bien dordinaire quil élude
toujours une telle question. S'il ne s'agissait que de l'objet analytique, & savoir
de Tobjet du désir, jamais une telle question n’aurait pu méme songer & surgir,
sauf de la bouche d'un huron qui s‘imaginerait que lorsquion vient
a TUniversité, clest ‘pour savoir le vrai sur le vrai
Or cest de cela quiil s‘agit dans 'analyse. On pourrait dire que c'est ce
dont nous sommes embarrassés de faire, souvent malgré nous, briller le mirage
dans T'esprit de ceux auxquels nous nous adressons. Nous nous trouvons, je Vai
bien dit, embarrassés, tels le poisson de la proverbiale pomme, et pourtant c'est
bien elle qui est 1a, c'est a elle que nous avons affaire, c'est sur elle, en tant
qu'elle est au cccur de la structure, c'est sur elle que porte ce que nous appelons
Ia castration. C'est justement en tant quil y a une structure subjective qui
tourne autour d'un type de coupure, celui que je vous ai représenté ainsi {fis. 3),
quil y a au coeur de identification fantasmatique cet objet organisateur, cet
objet inducteur —et il ne saurait en étre autrement— de tout le monde de
Tangoisse auquel nous avons affaire, qui est objet comme défini objet de la
castration.
Ici je veux vous rappeler a quelle surface est empruntée cette partie que
je vous ai appelée Ia demnidre fois énucléée, qui donne limage méme du cercle
‘selon laquelle cet objet peut se définir. Je veux vous imager quelle est
Ia propriété de ce cercle au double tour. “Agrandissez progressivement les deux
lobes de cette coupure, de fagon quills passent tous les deux, si je puis dire,
derritre la surface antérieure [fig. 4a 44)
Ceci n'est rien de nouveau, c'est la fagon dont je vous ai déja démontré &
déplacer cette coupure [cf fig. 24. p. 266)
Il n'y a en effet qu’a la déplacer, et on fait apparaitre trés facilement que la
partic complémentaire de la surface, par rapport & ce qui est isolé autour de ce
quion peut appeler les deux feuilles centrales — ou les deux pétales, pour les
faire se rejoindre ‘avec* la métaphore inaugurale de la couverture du livre de
Claude Lévi-Strauss —, avec cette image méme, ce qui reste, c'est une surface
de Meebius apparente [fig. sel. C'est la méme figure que vous retrouvez 1a.
Ce qui se trouve en effet, entre les deux sbords ainsi déplacés des deux
boucles de la coupure, au moment oft ses deux bords se rapprochent, c'est une
surface de Moebius.
Mais ce que je veux vous montrer ici, cest que pour que cette double
coupure se rejoigne, se ferme sur elle-méme, ce qui semble impliqué dans sa
structure méme, vous devez étendre peu a peu la boucle interne du huit
intérieur..
Crest bien cela que vous en espérez, c'est quiil se satisfasse de son
propre recouvrement par lui-méme [fig.6}, “qu'il rentre dans Ia norme, qu’on
sache A quoi on a affaire : ce qui est dehors, ct ce qui est dedans, ce que
vous montre cet état de la figure, car vous voyez bien comment il faut la voir.
_.Ce lobe {fig. 7a) sest prolongé de Vautre c6té, ill a gagné sur autre face (74) ;
il nous montre visiblement que la boucle externe va, dans cette
surface, rejoindre la boucle interne [7c] & condition de passer par lextéricur.
204
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27 JUIN 1962
La surface *dite* plan projectif se compléte, se ferme, s‘achéve. Liobjet défini
comme notre objet, l'objet formateur du monde du désir, ne rejoint son intimité
que par une voie centrifuge.
Queest-ce a dire? Que retrouvons-nous 147 Je reprends “de plus haut: 19
La fonction de cet objet est lige au rapport par o le sujet se constitue dans sa
relation au lieu de l'Autre, grand A, qui est le licu od s‘ordonne la réalité du
signifiant. C'est au point od toute signifiance fait défaut, s‘abolit, au point nodal
dit le désir de VAutre, au point dit phallique, pour autant qu'il signifie
Vabolition comme telle de toute signifiance, que l'objet petit a, objet de la
castration, vient prendre sa place.
TL a done un rapport au signifiant, et c'est pour cela quiici encore je dois
vous rappeler Ia définition dont je suis parti cette année, concemant le
signifiant : le signifiant nest pas le signe.
et Tambiguité de lattribut aristotélicien, c'est justement de vouloir le
naturaliser, en faite le signe naturel : tout chat tricolore est femelle.
le signifiant vous ai-je dit, c'est, contrairement au signe gui représente
quelque chose pour quelqu'un, ce qui représente le sujet pour un autre
signifiant. Et il n'y a pas de meilleur exemple que le sceau,
Quiest-ce qu'un sceau? Le lendemain du jour od je vous livrais cette
formule, le hasard fit qu'un antiquaire de mes amis me remit entre les mains un
petit sceau égyptien qui, d'une fagon non habituelle, mais non rare non plus,
avait Ia forme d'une semelle avec, sur le dessus, les doigts du pied et les ose
dessinés. Le sceau, comme vous l'avez compris, je Tai trouvé dans les textes,
C'est bien cela: une trace si l'on peut dire. Et il est vrai que la nature
en abonde, mais ¢a ne peut devenir un signifiant que si, cette trace, avec
uune paire de ciseaux, vous en faites le tour et vous la découpez. Si vous
extrayez la trace, aprés, cela peut devenir un sceau. Et je pense que l'exemple
vous éclaire déja ‘suffisamment : un sceau représente le sujet, lenvoyeur, pas §
forcément pour le destinataire. Une lettre peut toujours rester scellée, mais
le sceau est la pour la lettre, *il “est un signifiant 0
Eh bien, objet petit a, Vobjet de Ia castration, participe de la nature ainsi
exemplifiée de ce signifiant C'est un objet structuré comme cela, En fait,
“si vous vous apercevrez de ce qui au terme nous reste en main de tout ce que
les sigcles ont put réver de la fonction de connaissance, il ne nous reste que
cela*: Dans la nature, il y a de la chose, si je puis m'exprimer ainsi, qui se
présente ave du bord. Tout ce que nous pouvons y conquérir qui simule une
connaissance, ¢a n'est jamais que détacher ce bord, et non pas sien servit mais
Youblier pour voir Ie reste qui, chose curieuse, de cette extraction se trouve
complétement transformé, exactement comme le cross-cap vous image,
& savoir, ne Toubliez pas
Quiest-ce que c'est que ce cross-cap? C'est une sphére...
je vous U'ai deja dit: il la faut, on ne peut pas s'en passer, du cul de cette
sphere
c'est une sphére avec un trou que vous organisez d'une certaine fagon,
et vous pouvez tres bien imaginer que c'est en tirant sur un de ses bords que
vous faites apparaitre, plus ou moins en le *retenant, ce quelque chose qui va
venir boucher Ie trou, a condition de réaliser ceci que chacun de *ses* points
Stunisse au point opposé [cf.note24 p.302}, ce qui crée des difficultés intuitives
naturellement considérables, et méme qui nous ont obligé A toute la
construction que jai détaillée devant vous, sous la forme du cross-cap imagé
dans espace.
Mais quoi? Quel est l'important? C'est que, par cette opération qui se
produit au niveau du trou, le reste de la sphere est transformé en surface de
Metbius,
Par I’énucléation de l'objet de Ia castration, le monde entier s‘ordonne
d'une certaine fagon qui nous donne si je puis dire, Yillusion d’étre un monde.
295LIDENTIFICATION
Et je dirai méme que, d'une certaine fagon, *pourt faire un
intermédiaire entre cet objet aristotélicien, od cette réalité est en quelque
Iiysorte masquée, “et notre objet que j'essaie ici pour vous de promouvoir,
Jiintroduirai dans le milieu cet objet qui nous inspire A la fois 1a plus grande
méfiance, en raison de préjugés hérités d'une éducation épistémologique, mai
qui est ce “dans quoi Ton choit toujourss bien sfr, qui est notre grande
tentation...
Nous autres, dans V'analyse, si nous n’avions pas eu Texistence de Jung pour
Vexorciser, nous ne nous serions peut-ttre méme pas apergu a quel point
nous y eroyons toujours.
9 ..c'est Lobjet de “la Narurwissenschaft, clest Vobjet gothéen si je puis dire,
objet qui, dans Ia nature, lit sans cesse comme a livre ouvert toutes les figures
une intention quill faudrait bien appeler quasi divine si le terme de Diew
wavait pas été dun autre cOté si bien préservé.
Cette, disons-le, démonique plutot que divine intuition gethéenne, qui lui
fait aussi bien lire dans le erine trouvé sur le Lido la forme de Werther
complétement imaginaire, ou forger la théorie des couleurs, bref, “laisser* pour
nous les traces d'une activité dont le moins qu'on puisse dire c'est qu’elle est
cosmogéne, engendreuse des plus vieilles illusions de Tanalogie micto-
macrocosmique, et pourtant captivante encore dans un esprit si proche de nous,
A quoi cela tient-il? A quoi le drame personnel de Gatthe doitil la fascination
exceptionnelle quill exerce sur nous? sinon a *Iaffleurement* comme central, du
drame, chez lui, du désir...
Warum Gathe lief Friederike? a écrit, vous le savez, un des survivants de
la premitre génération dans un article : Theodor Reik"
..La spécificité et le caractére fascinant de 1a personnalité de Goethe, c'est que
nous y lisons dans toute sa présence lidentification de Tobjet du désir a ce a
quoi il faut renoncer pour que nous soit livré le monde comme monde
12) Vai ts suffisamment rappelé la structure de ce ‘cas, en en montrant
Vanalogie avee celle développée par Freud dans histoire de 'Homme aux rats
dans Le mythe individuel du névrosé...** Ou plutdt Va-ton fait paraitre sans
mon consentement quelque part, puisque ce texte, je ne V'ai ni revu ni corrigé,
ce qui le rend quasi illisble. Néanmoins il traine par-ci par-la, et on peut en
retrouver les grandes lignes.
“Ce rapport complémentaire de a, Vobjet d'une castration constitutive, od
se situe notre objet comme tel, avec ce reste ot nous pouvons tout lire, et
spécialement notre figure i(a), c'est ceci que j'ai tenté dillustrer cette année a
Ja pointe, pour vous, de mon discours.
Dans illusion spéculaire, dans 1a méconnaissance fondamentale a
laquelle nous avons toujours affaire, $ prend fonction dimage spéculaire
10 sous la forme de ifa) alors quiil n'a, si je puis dire, ‘avec elle rien & faire de
semblable. Il ne saurait d'aucune fagon y lire son image pour la bonne raison
que s'il est quelque chose, ce S barré {5}, ce n'est pas Ie complément de petit
facteur de perit a (wa); ga pourrait en étre assez bien la cause dirons-nous...
et jfemploie ce terme intentionnellement, car depuis quelque temps, justement
depuis que les catégories de Ia logique flageolent un peu, la cause, bonne ou
mauvaise, n'a en tout cas pas bonne presse, et Ton préfére éviter d'en parler.
Et en effet, il n'y a guére que nous qui puissions nous y retrouver, dans
cette fonction dont en somme on ne peut approcher Yombre ancienne, apres
tout le progrés mental parcouru, qu’a y voir en quelque sorte Tidentique de
tout ce qui se manifeste comme effets, mais quand ils sont encore voilés.
(00), Th, Reik, Warum verlie® Goethe Friederike? (Pourquoi Geehe quita-til Frédérique?],
Imago, 1929, XV.4, p. 400 59
(ID. F. Lacan, Le mythe individuel du névrosé, conférence publige en 1956 par le Centre de
Documentation Universitaire. (cf. annexe ID.
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‘act *pullulaion dessences*
(MC “gui la.) et a (a
27 JUIN 1982
Et bien entendu ceci n'a rien de satisfaisant, sauf peut-étre si justement ga n'est
pas d'étre a la place de quelque chose, de couper tous les effets, que la
cause soutient ‘son drame. S'il y a d'ailleurs aussi bien une cause qui soit digne (13
que nous nous y attachions, au moins par notre attention, ¢a n'est pas toujours
et d'avance une cause perdue.
Done nous pouvons articuler que sill est quelque chose sur quoi nous
devions mettre Vaccent, loin de I'éluder, c'est que la fonction de l'objet partiel
ne saurait pour nous diaucune fagon étre réduite, si ce que nous appelons Tobjet
partiel c'est ce qui désigne le point de refoulement du fait de sa perte. Bt cest
A partir de 18 que s'enracine illusion de la cosmicité du monde. Ce point
acosmique du désir, en tant quill est désigné par Vobjet de la castration, c'est
ce que nous devons préserver comme le point pivot, le centre de toute
Vélaboration de ce que nous avons ‘accumulé* comme faits concemant la
constitution du monde comme objectal.
Mais cet objet petit a que nous voyons surgir au point de défaillance de
Autre, au point de perte du signifiant, parce que cette perte c'est la perte de
cet objet_méme, du membre jamais retrouvé d'Horus [Osiris] démembré, cet
objet, comment ne pas lui donner ce que j'appellerai parodiquement sa propriété
reéflexive si je puis dire? *puisqu'il la fonde* ; que c'est de lui qu'elle part ; que
Cest pour autant que le sujet est d'abord et uniquement essentiellement coupure
de cet objet que quelque chose peut naitre qui est cet intervalle entre cuir et
chair, entre Wahmehmung et Bewussisein, entre perception et conscience, qui
est la Selbstbewusstsein.
“Cest ici qu’il vaut de dire sa place dans une ontologie fondée sur notre 11
expérience, Vous verrez qu'elle rejoint ici une formule Ionguement commentée
par Heidegger, dans son origine présocratique".
Le rapport de cet objet a Timage du monde ‘qu'il ordonnes
constitue ce que Platon a appelé @ proprement parler Ia dyade, a condition
que nous nous apercevions que ‘dans cette dyade le sujet § barré et le petit apa
sont du méme cdté.
Td ait eivar Kai voeiv": cette formule, qui a longtemps servi &
confondre, ce qui n'est pas soutenable, T'étre et la connaissance, ne veut pas
dire autre chose que cela. Par rapport au *corrélat de* petit a, & ce qui reste
quand objet constitutif du fantasme s'est séparé, étre et pensée sont du méme
cbté, du cété de ce perit a, Petir a, c'est etre en tant qu'il est essenticllement
‘manquant au texte du monde, et c'est pourquoi autour de perit a peut se glisser
tout ce qui s‘appelle rerour du refoulé, c'est-i-dire qu'y suinte et s'y trahit la
vraie vérité qui, nous, nous intéresse, et qui est toujours l'objet du désir en tant
que toute humanité, tout humanisme est construit pour nous la faire manquer.
Nous savons par notre expérience qu'il n'y a rien qui pése dans le monde
véritablement que ce qui fait allusion a cet objet dont l'Autre, grand A, prend
Ja place pour lui donner un sens.
Toute métaphore, y compris celle du symptome, cherche & faire sortir cet
objet dans la signification, mais toute la *pullulation des sens? qu'elle peut
engendrer n'arrive pas & étancher ce dont il s'agit dans ce trou d'une perte
centrale,
Voila ce qui regle les rapports du sujet avec l'Autre, grand A, ce qui régle
secretement, mais d'une fagon dont il est sGr qu’elle n'est pas moins efficace
que ce rapport de petit a a la réflexion imaginaire qui le couvre et le
surmonte?, Qu’en d'autres termes dans la route, la seule qui nous soit offerte
pour retrouver T'incidence de ce petit a, nous rencontrons d'abord la marque de
Yoccultation de I'Autre, sous le méme désir.
(12), M, Heidegger, Léire et le temps, op. cit. chap. VI, § 44.
(13), Platon, Parménide, op. cit. ; Sophiste, Paris, Belles Lettres, 1969 ; etc
(14), Parménide, op. cit, fragment 3 : To yap art) voeiv éoviv te wai elvan. (ef supra, p. 142)151
R
16)
B
IDENTIFICATION
Telle est en effet Ia voie : a peut étre ‘abordé par cette voie “quit est ce Jox4orqil® | IRL3SPLéI*
que T'Autre, avec un grand A, désire dans le sujet défaillant, dans le fantasme,
le § barré. C'est pourquoi je vous ai enseigné que la ‘crainte du désir est vécue
‘comme équivalente 'angoisse, que Vangoisse c'est la crainte de ce que I'Autre
désire en soi du sujet, cet en soi fondé justement sur Vignorance de ce qui est
désiré au niveau de Autre, C'est du c6té de Autre que le petit a vient au
jour, non pas comme manque tellement que comme @ érre
Crest pourquoi nous arrivons ici a poser la question de son rapport avec
la Chose, non pas *Sachet, mais ce que je vous ai appelé das Ding. Vous savez sos40JR136 | MC *sacxéet
qu’en vous menant sur cette limite je n'ai rien fait que de vous indiquer qu’ici,
la perspective s‘inversant, *c'est* i(a) (petit # de pert «] qui enveloppe cet acc®s & CCI6I,PLI2JOAR | MC *ee*
objet de la castration, c'est ici image méme qui fait obstacle dans le miroir,
fou plutdt que, a Ia fagon de ce qui se passe dans ces miroirs obscurs. Définion de Sage, gt Ding
il faut toujours penser a cette obscurité chaque fois que, dans les auteurs ‘ Lea it. 2%,
anciens, vous voyez intervenir la référence au miroir
quelque chose peut apparaitre au-dela de Timage que donne le miroir clair.
Liimage du miroir clair, c'est a elle que s'accroche cette barritre que j'ai
appelée en son temps celle de la beauté, C'est qu’aussi bien la révélation de
petit a au-dela de cette image, méme apparue sous sa forme la plus horrible, en
gardera toujours le reflet.
Et c'est ici que je voudrais vous faire part du bonheur que j'ai pu avoir
a rencontrer ces pensées sous la plume de quelqu'un que je considére tout
implement comme le chantre de nos Lettres, qui a été incontestablement plus
Join que quiconque, présent ou passé, dans la voie de la réalisation du
fantasme, j'ai nommé Maurice Blanchot, dont ds longtemps L'arrét de mort™*
était pour moi la sire confirmation de ce que j'ai dit toute Vannée, au
séminaire sur ‘Véthique, concernant la seconde mort.
Je niavais pas lu Ia seconde version de son euvre premitre, Thomas
Vobscur's Fe pense qu'un aussi petit volume, nul d'entre vous, apres ee que je
vais vous en lire, ne manquera de s'y éprouver. Quelque chose s'y rencontre qui
incarne Vimage de cet objet petit a, 2 propos duguel j'ai parlé dhorreur... c'est
Ie terme qu’emploie Freud quand il sagit de lHomme au rat, Ici, clest du rat
qui sagit..
Georges Bataille a éerit un long essai qui vire autour du fantasme central f M. Tani, Les rene
bien connu de Marcel Proust, Iequel concemnait aussi un rat: Histoire de ‘ons mvihaues du rt che Ix
rats". Mais ai-je besoin de vous dire que si Apollon crible l'armée grecque 1974 .
“des fleches de a peste, c'est parce que, comme s'en est trés bien apergu (Lil mame He Ge
monsieur Grégoire, si Esculape, comme je vous V'ai enseigné il y a Smiteus cfadr (Ender nr
Tongtemps, est une taupe — il n'y a pas si longtemps que je retrouvai le plan fdieudlnun ete dieu at
de la taupinigre dans une tholos, une de plus, que j'ai visitée récemment —, Ray. debeiaue Memos Lat
si done Esculape est une taupe, Apollon est un rat. seh de AS Brel 199)
Voici. Fanticipe, ou plus exactement je prends un peu avant Thomas VObscur pre dsiatupe frat ete ayes
ce n'est pas par hasard quil s'appelle ainsi Stu du eat peu 8 fe
stim delampie, eps
<< Bt dans sa chambre (..) ceux qui entraient, voyant son livre toujours ouvert ii vasaa oon,
aux mémes pages, pensaient qui feignait de lire. Ml lisat, IL lisait avec fat ante dime tt coulta
tune minutie et une attention insurpassables. I était, auprés de chaque Seong els un “denon
enna dla obs dE
signe, dans la situation od se trouve le mile quand la’ mante religiouse va dau *
le dévorer. Lin et Tautre se regardaient. Les mots, isous dun livre qui oy. pea
ade : LEscalpe lain, cent
prenait une puissance mortlle, exergaicnt sur le regard qui les touchait un Aupoe gx
attrait doux et paisible. Chacun d'eux, comme un ceil A demi fermé, laisait
entrer le regard trop vif qu’en d'autres circonstances il n'edt pas souffert.
(5). M. Blanchot, L’arrét de mort, Paris, Gallimard, 1948, 1971, 1977
(16). M. Blanchot) Thomas TObscur, Paris, Gallimard, 1941, 1950, p. 27 sq. pour le passage cis
(ID. G. Bataille, Histoire de rats Goumal de Dianus), Paris, Minuit, 1947, 1° édition : sous
Te tie La haine de la poésie : ou dans Limpossible, Pais Minuit, 1962 ; ou mieux dans ures
completes, vol. II, Paris, Gallimard, 1971.
29827 HUAN 1962
“Thomas se glissa done vers ces couloirs dont il s'approcha sans défense 7
jusqu’a Tinstant od il fut apereu par Tintime du mot. Ce n't pas encore
effrayant, c'était au contraire un moment presque agréable qu'il aurait
voulu protonger. Le lecteur considérait joyeusement cette petite étincelle de
vie qui ne doutait pas d'avoir éveilée. Il se voyait avec plaisir dans cet
ceil qui le voyait. Son plaisir méme devint t's grand. Il devint si grand,
si impitoyable quil le subit avec une sorte deffroi et que, s'étant dressé,
‘moment insupportable, sans recevoir de son interlocuteur un signe
complice, il apergut toute Tétrangeté quill y avait & ee observé par un
‘mot comme par un étre vivant, et non seulement par un mot, mais par ‘tous 14
les mots qui se trouvaient dans ce mot, par tous ceux qui l'accompagnaient
et qui a leur tour contenaient en eux-mémes d'autres mots, comme une
suite d'anges souvrant & Tinfini jusqu’a Yoeil de Tabsolu...»
Je vous passe ces franchissements qui passent par ce "tandis que, juchés sur ses
Epaules, te mot i et le mot Je commencaient leur carnage", jusqu'd la
confrontation & laquelle je visais en vous évoquant ce passage
‘
27 JUIN 1962
trois petits tours, faire a je ne sais quel point inconnu de espace une
paradoxale révérence. Ceci fait partie de la lutte, de méme que dans Ia parade
Sexuelle. Freud nous apprend a reconnaitre cette espéce de paradoxe interruptif
diincompréhensible scansion
[Les émotions, si quelque chose nous en est montré chez Ihystérique, c'est
justement, quand elle est sur la trace du désir, est ce caractére nettement
mimé, comme on dit: hors de stison, @ quoi on se trompe et dod se tire
impression de fausseté. Quiest-ce dire, si ce nlest que Ihystérique bien sir
ne peut pas faire autre chose que de chercher le désir de T'Autre 1a oi il est,
fo il Taisse sa trace chez I'Autre: dans l'utopie, pour ne pas dire Vatopie, la
détresse, voire la fiction, bref, que c'est par la voie de la manifestation, comme
on peut sy attendre, que se montrent fous les aspects symptomatiques. Et si ces
symptdmes trouvent cette voie frayée, c'est en liaison avec ce rapport, que
Freud désigne, au désir de Autre
Vavais autre chose A vous indiquer, concernant la frustration. Bien sar,
ce que je vous en ai apporté cette année ‘concernant le rapport au corps, ce qui (22
est seulement ébauché dans la fagon dont j'ai entendu, dans un corps
mathématique, vous donner l'amorce de toutes sortes de paradoxes
concernant V'idée que nous pouvons nous faire du corps, trouve ses
applications assurément bien ‘faites pour modifier profondément V'idée que nous 18
pouvons avoir de la frustration comme d'une carence concernant une
gratification se référant A ce qui serait une soi-disant totalité primitive, telle
quion voudrait la voir désignée dans les rapports de la mére et de l'enfant.
Tl est étrange que la pensée analytique n'ait jamais rencontré sur ce
chemin, sauf dans les coins, comme toujours, des observations de Freud, et ici
je désigne *, dans Homme aux loups,* le mot Schleier: ce voile dont l'enfant
nait coiffé™, et qui traine dans la littérature analytique sans qu'on ait méme
jamais songé que c’était 1a 'amorce d'une voie tes féconde : les stigmates.
Sil y a quelque chose qui permette de concevoir comme comportant une
totalité de je ne sais quel narcissisme primaire —et ici je ne peux que regretter
que se soit absenté quelqu'un qui m’a posé Ia question —, c'est bien assurément
la référence du sujet, non pas tant au corps de la mére parasité, mais & ces
envelopes perdues ot se lit si bien cette ‘confusion de lintérieur avec
Vextérieur, qui est celle & quoi vous a introduit mon modéle de cette année, sur
Tequel nous aurons & revenir.
‘Simplement je veux vous indiquer, parce que nous le retrouverons dans la
suite, que s'il y a quelque chose od doit s‘accentuer le rapport au corps,
Vincorporation, & I'Einverleibung, c'est du cOté du pére, laissé entidrement de
c6té, quill faut regarder...
Je Tai laissé entigrement de coté parce qu'il aurait fallu que je
vous introduise — mais quand Ie ferai-je? — & toute une tradition qu'on (23
peut appeler mystique et qui assurément, par sa présence dans la tradition
sémitique, domine toute V'aventure personnelle de Freud.
Mais s'il y a quelque chose qu'on demande & la mére, ne vous parait-il pas
frappant que ce soit la seule chose qu'elle n’ait pas, & savoir le phallus?
Toute la dialectique de ces demiéres années, jusques et y compris la
dialectique kleinienne qui pourtant s‘en approche le plus, reste faussée parce
que T'accent n'est pas mis sur cette divergence essentielle.
(2), §. Freud, Uhomme aux loups, op. cit, MI, p. 334 : " Céait comme si... apres son bain
ii avaie voulu mettre a nu sa scour” lui aracher ce qui Yenveloppait (die Hilien).. ou ses voles
[Scheie et ainsi de suite” ; Vil, p. 380 sq. : "Il se plaignalt avant tout de ce que pour lui
Tunivers ait enveloppé dun voile, ou bien de ce que Iui-méme était séparé de Vunivers par un
voile. Ce voile ne se déchirait qua un seul moment quand, sous Tinfluence du lavement, le
contenu inestinal sortait de Tintestin ; alors il se sentait & nouveau bien portant et normal”
VIL p. 401 sq, : "La coiffe (Glickshaube] est ainsi le voile [Schleier] qui le cache au monde
et lui cache le monde, Sa plainte 2 ce sujet est au fond un fantasme de désir réalisé, elle le
‘monte rentré dans le corps materel (..] Mais que peut bien signifier le déchirement de oe voile
Symboligue qu, en son temps, fut un Voile réel, au moment ol Tintestin se vida apres le clystxe?
{c-] Quand Te voile de la naissance se déchie, alors il voit le monde et il naft & nouveau’
xoIDENTIFICATION
Crest aussi bien qu'il est impossible de la corriger, impossible aussi de
rien comprendre a ce qui fait impasse de la relation analytique —et tout
spécialement, dans la transmission de la vérité analytique, telle *que* se fait pact| MC *auellet
Vanalyse didactique—, c'est qu'il est impossible d'y introduire la relation au
pere; qu'on n'est pas le pére de son analysé... Fen ai assez dit et assez fait
pour que personne n'ose plus, au moins dans un entourage voisin du mien,
risquer d'avancer qu'on peut en tre la mére!
19 Crest pourtant de cela qu'il s'agit. “La fonction de analyse telle qu'elle
sinsére 1a o& Freud nous en a laissé la suite ouverte, la *trace* béante, se site MC| Dace *uane”
Ta ob sa plume est tombée, & propos de l'article sur le splitting de I'ego™, au
point d'ambiguité ot l'améne ceci: l'objet de la castration est ce terme assez
ambigu pour qu’au moment méme od le sujet s'est employé le refouler, il
Vinstaure plus ferme que jamais en un Autre.
Tant que nous n’aurons pas reconnu que cet objet de a castration, c'est
Yobjet méme par quoi nous nous situons dans le champ de la science, je veux
dire que clest Vobjet de notre science, comme le nombre ou Ia grandeur
peuvent étre Tobjet de la mathématique, la dialectique de analyse... non
24 seulement sa dialectique, mais sa pratique, ‘son ‘apport méme, et jusqu’’d la J0/MC “rapport
structure de sa communauté, resteront en suspens.
L'année prochaine je traiterai pour vous, comme poursuivant strictement le
point ot je vous ai laissés aujourd'hui, I'angoisse,
{applavdissements}
G3), S. Freud, Le elivage du moi dans les processus de défense (Die Iehspaltang in
‘Abwebrvorgangl, Résau ‘dées probldmes, vol, Pars, PUF, 198s
G2. Ou Ten wot ben que in joncon deux A deux dei anipodigues pose ts vite probleme
Guund est choise Topdoa "sirement gu bord de tou (ig. A) Linnitton chacells £ essayer
produ a joncuon de 6 4 bun peu pus pour celle ded’ pus elle tend les ames
tener do sulve In glcade indtinie dex anipediqes sur ce bord inininent Gasgne, pare
‘dlls ne ratwepan jamas a tome
Par conte Thomologe dela spre touge et du disque permet une apprchension mins
aéeonienne dun proves srigement i sult de pir tegen ha Bese le ele
Survlucméme, camme nous Tavancions sous Tappelition de double orion la nate 6 dela
238, I sagit de Topeaion inverse de celle de Towverare plan projec par ne cowpure
Eup’ passant par Te point, celle quelle est monte dans Tanne L
fea
so