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4 MARS 1962 ans le dialogue que je poursuis avec vous, il y a forcément des hiatus, (tngnp 136 des saltus, des casus, des occasions, pour ne pas parler du fatum. nde : Les séminares de Lacan valent lieu Tes mereedl (La Payehanavte, vl. 6 p. 513) 3 Se Anne. On trouvera un calendrer des Seances Scienutiques "dane les ‘cies de Ia SFP parus dane La Paychanalsse, vol. p. 34, LB [Mc *eun* sf. Thomas Aauin, Sura con tra games, Rome 188, fen" geno, seis, groupe de {Sus cox gl se faachent pares Iles un entre male ie) commun. La communsse Jor ne de tous lee memes Cnc ens, genes, te evel par lt euminase dc tom: de ance Sonyme A origins, genr=can, Par famille decendace ee fatoe peuple E005) A Vepo: Seeing genes oats rangers. pat pp. au popes Romar 00 langue del Eee) Templo de genes pour wade 1 vm (lucmeme teagueant Thee go) Tes “pales pat Op. aux ui ct aux chee BF Hovey tot ase des vigine oa de cnationconmane See ube | cane cerporaton fit ts de peuple, face nation. 1. ah vm peuple roves | Fie ea veg par rapport atk etre Selon les ancien Coa cou tune, cad. « groupe dais ‘jan Is mime! coutumes CCI MC plas SL Paul: of Lacan, Form, fx, aba {©C.79 0796 | MC ila vee Autrement dit, il est coupé par diverses choses Par exemple hier soir, nous avons entendu T'ntéressante, importante communication de Lagache, & Ia séance scientifique de la Société, sur la sublimation! Ce matin j‘avais envie d'en repartir, mais dun autre cOté dimanche j'étais parti ailleurs, je veux dire dune sorte de remarque sur le caractére de ce qui se poursuit ici comme recherche, C'est évidemment une recherche conditionnée. Par quoi? Pour Vinstant, par une certaine visée que j'appellerai visée d'une érotique. Je considére ceci comme légitime, non pas que nous soyons, de nature, essentiellement destinés a la faire quand nous sommes sur la route od elle est exigée, je veux dire que nous sommes sur cette route un peu comme, au cours des siécles, ceux qui ont médité sur les conditions de la science ont &é sur la route de ce A quoi la science réussit effectivement —d'ot ma référence au cosmonaute qui a bien son sens —, pour autant que ce & quoi elle réussissait n'était certainement pas forcément ce a quoi elle s‘attendait jusqu’a tun certain point, bien que les phases de sa recherche soient abolies, réfutées par sa réussite, Il est certain qu'il y a chez les gens... nous employons ce terme au sens Je plus large... & moins que nous l'employions “dans* un sens légérement réduit, celui des gentils, ce qui évidemment laisserait ouverte la curieuse Question des gentils définis par rapport 8 x — vous savez d'od ‘cette définition des gentils part—, ce qui laisserait ouverte la curieuse question de savoir comment il se trouve que les gentils représentent si je puis dire, une classe secondaire au sens od je Ventendais la derniére fois, de quelque chose de fondé sur une certaine exception antérieure. Malgré tout cela ne serait pas mal, car dans cette perspective, les gentils, c'est la chrétienté, et chacun sait que la chrétienté comme telle est dans un rapport notoire avec les difficultés de I'érotique, a savoir que les démélés du chrétien avec Vénus sont tout de ‘meme quelque chose qu'il est assez difficile de méconnaitre, encore qu'on feigne de prendre la chose si je puis dire, par-dessus la jambet En fait, si le fond de christianisme se trouve dans la révélation Paulinienne, & savoir dans un certain pas essentiel fait dans les rapports au pire, si le rapport de T'amour au pére en est ce pas essentiel, s'il représente vraiment le franchissement de tout ce que Ia tradition sémite a inauguré de grand. de ce fondamental rapport au pére, de cette baraka originaire A laquelle il est tout de méme difficile de méconnaitre que la pensée de Freud se attache, *fut-cet d'une fagon contradictoire, malédictoire. Nous ne pouvons pas en douter, car si la référence a 'Gdipe peut laisser la question ouverte, le fait qu’il ait terminé son discours sur Moise, et comme il I'a fait, ne laisse pas doutcux que le fondement de la révélation chrétienne est donc bien dans ce rapport de Ia Grace que Paul fait succéder a la Loi la difficulté est ceci, clest que Ie chrétien ne se tient pas, et pour cause, & la hauteur de cette révélation, et que pourtant il vite “dans une (1). D, Lagache, La sublimation et les valeurs, Euvres, vol. 5, Paris, PUF, 1984, bt 4 3 LIDENTIFICATION société telle qu'on peut dire que, méme réduits a la forme Ia plus laique, ses principes de droit sont tout de méme issus directement d'un catéchisme qui n'est pas sans rapport avec cette révélation paulinienne. Seulement, comme la méditation du Corps mystique n'est pas @ la portée de chacun, une béance reste ouverte qui fait que pratiquement le chrétien se trouve réduit & ceci qui n'est pas tellement normal, fondamental, de n'avoir plus réellement d'autre acc’s a la jouissance comme telle que de faire 'amour. C'est ce que jfappelle ses démélés avec Vénus. Car bien entendu, avec ce 3 quoi il est placé dans cet ordre, ga s'arrange somme toute dans l'ensemble assez mal. Crest trés sensible, ce que je dis, par exemple dés qu'on sort des limites de la chrétienté, ds qu'on va dans les zones dominées par acculturation chrétienne, je veux dire non pas les zones qui ont été converties au christianisme, mais qui ont subi les effets de la société chrétienne. Je me souviendrai longtemps d'une longue conversation poursuivie une nuit de 1947 avec quelqu'un qui était mon guide pour une virée faite en Egypte, C’était ce quion appelle un arabe. Il était, bien entendu, par ses fonctions et par aussi la zone od il vivait, tout ce qu'il y a de plus sous le coup de notre catégorie, C’était tres net dans son discours, cette sorte d'effet de promotion de la question érotique. Il était certes préparé par toutes “sortes de résonances trés antiques de sa sphére & mettre au premier plan de la question de la justification de l'existence sa jouissance, mais la fagon dont il lincarnait dans Ja femme avait tous les caractéres en impasse de ce qu'on peut imaginer de plus dénué dans notre ‘propre société : Y'exigence en particulier d'un renouvellement, d'une succession infinie, *due au caractére, & la nature essentiellement non satisfaisante de Tobjet,* était bien ce qui faisait lessentiel, non pas seulement de son discours, mais de sa vie pratique. Personnage, aurait-on dit dans un autre vocabulaire, essentiellement arraché aux normes de sa tradition. Quand il s'agit de I'érotique, que devons-nous penser de ces normes? ‘Autrement dit, sommes-nous chargés de donner par exemple justification & la subsistance pratique du mariage comme institution & travers méme nos transformations les plus révolutionnaires? Je crois quil n'y a nul besoin de tout Teffort d'un Westermarck* pour justifier & travers toutes sortes d'arguments, de nature ou de tradition, institution du mariage, car simplement elle se justifie de sa persistance que ous avons vue sous nos yeux, et sous la forme la plus nettement marquée de traits petit-bourgeois, & travers une société qui au départ croyait pouvoir aller plus loin dans Ia mise en question des rapports fondamentaux, je veux dire : dans la société communiste. Il semble trés certain que la nécessité du mariage n'a méme pas été effleurée par les effets de cette révolution. Est-ce que c'est & proprement [parler] le domaine qui est celui od nous sommes amenés & porter la lumiére? Je ne le crois absolument pas. Les nécessités du mariage s'avérent, pour nous, étre un trait proprement social de notre conditionnement : elles laissent complétement ouvert le probléme des insatisfactions qui en résultent, & savoir du conflit permanent ot se trouve le sujet humain, ‘pour cela seul qu'il est humain, avec les effets, les retentissements de cette loi *(du mariage). Quiest-ce qui en est pour nous le témoignage? Tout simplement existence de ce que nous constatons, pour autant que nous nous occupons du désir, je veux dire qu'il existe dans les sociétés, qu’elles soient bien organisées ou non, quion y fasse en plus ou moins grande abondance les constructions nécessaires & habitat des individus, nous constatons existence de la névrose, et ga n'est pas 1A ott les conditions de vie les plus satisfaisantes Q). EA, Westermarck, entre autres ouvrages : Origine du mariage dans lespice humaine, Pati, 1875; Histoire du mariage, Paris, 1934-45; The future ofthe marriage in western civilisation, London, 1936; ete. 8 1 tcancre nn sts de | Fag eugene enue retainers | MC Sd care See ensue ancutone | ie arage, cfi Lacan, Le Moi, Ajout enue parenthises de LB, es MM MARS 1962 sont assurées, ni ob la tradition est la plus assurée, que la névrose ‘est la plus 4 rare. Bien loin de Ia Quiest-ce que veut dire la névrose? Quelle est pour nous I'autorité, si je puis dire, de la névrose? Ca n'est pas tout simplement lié a sa pure et simple existence. La position est trop facile de ceux qui dans ce cas rejettent ses effets a une sorte de déplacement de I'humaine faiblesse. Je veux dire que ce qui Savére effectivement de faible, dans organisation sociale comme telle, est reporté sur le névrosé dont on dit que c'est un inadapté. Quelle preuve? I me semble que le droit, l'autorité qui découle de ce que nous avons & apprendre du névrosé, c'est Ia structure qu'il nous révéle. Et dans son fonds, ce quil nous révéle, & partir du moment od nous comprenons que son désir c'est bien le méme que le notre, et pour cause, ce quiil vient peu a peu & révéler_@ notre étude, ce qui fait la dignité du névrosé, c'est qu'il veut savoir, Et en quelque sorte c'est lui qui introduit la psychanalyse. Liinventeur de Ia psychanalyse, c'est non pas Freud, mais ‘Anna O. comme (6 chacun sait, et bien entendu derriére elle bien d'autres : nous tous. Le névrosé veut savoir quoi?.. Ici je ralentis mon debit pour que vous entendiez bien, car chaque mot a son importance, 1 veut savoir ce quill y a de réel dans ce dont il est la passion, & savoir, ce quil y a de réel dans I'effet du signifiant. Bien entendu ceci supposant que nous en sommes arivés assez loin pour savoir que ce qui s'appelle désir dans Vétre humain est impensable, sinon dans ce rapport au signifiant et les effets qui s'y inscrivent, Ce signifiant quil est Iui-méme par sa position, & savoir en tant que névrose vivante, c'est, si vous vous rapportez a ma définition du signifiant —cest d'ailleurs inversement ce qui la justifie: c'est quelle est applicable —, ce par quoi ce cryptogramme qu’est une névrose, ce qui le fait comme tel, le névrosé, un signifiant et rien de plus, car Ie sujet qu'il sert justement est ailleurs, c'est ce que nous appelons son inconscient. Et c'est pour ¢a quill est, selon la définition que je vous en donne, en tant que névrose, un signifiant ; Crest quill représente un sujet caché. Mais pour quoi? Pour rien d’autre que pour un autre signifiant "Que ce qui justifie le névrosé comme tel, le névrosé pour autant que s Vanalyse — je laisse passer ce terme emprunté au discours de mon ami Lagache hier— le "valorise", c'est pour autant que sa névrose vient contribuer & Tavenement de ce discours exigé d'une érotique enfin constituée, Lui, bien entendu, n'en sait rien et me Ie cherche pas. Et nous aussi bien, nous n'avons a le chercher “que pour autant que vous étes ici, (7 “est-A-dire que je vous

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