Fig. 11.2
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— asLE QUATERNAIRE DE L'AVANT-PAYS MOLASS1QUE
ENTRE SEYSSEL ET BELLEGARDE. (fig. 11-2).
1- Apercu sur (e réseau hydrogrpahique anté-dlaciaire wiremien (Nicoud).
‘A Vaval de Frangy, dans lavant-pays molassique, la rivigre des Usses s'écoule
dans une vallée emboitée dans une banquette d'alluvions fluviatiles graveleuses
couverte de sédiments glaciaires (moraine de fond) et glacio-lacustres @ lacustres
(argiles et silts lités).
Quelques thalwegs affluants aux Usses permettent de connaftre l'extension
latérale des vallées fossilisées. Des carriéres actives (Pont Rouge, Chessenaz, Les
Vorziers, ...) nous font découvrir 1a lithostratigraphie des dépéts quatemaires.
ARRET 11-2.
1.1 La coupe de fa carriére du Pont Rouge (Figure 11-5).
Sur un substratum gréso-glauconieux et argileux bigarré d'age Aquitenien,
érodé irrégulitrement mais ne descendant pas ici au-dessous de Ia cote 290m, se
superposent
= 23 & 30m de sables, de graviers, de galets voire de rares blocs, composés pour
prés de 50% par des calcaires bleutés provenant du Haut Rhdne, quelques 10% de
calcaires blancs jurassiens et pour 40% de roches “alpines" (granites, gneiss,
| micaschistes, quartzites et serpentines). La couleur sombre due aux galets calcaires
thodaniens contraste avec celle des alluvions iséroises de Chambéry et du
Grésivaudan.
Ces matériaux, assez bien classés vers la base du dépét, deviennent plus
hétérométriques vers ‘le haut (alluvions de progression glaciaire). La stratification
entrecroisée ct les horizons lenticulaires traduisent bien une dynamique fluviatile,
avec un courant orienté du Nord vers le Sud.
Ces alluvions rhodaniennes présentent des passées conglomérées et une
induration vers le sommet au contact de la moraine.
-Une moraine de fond a galets calcaires striés, a rares blocs, dans une matrice
argilo-silteuse. Cette moraine, épaisse de 3 & 15m, est fortement surconsolidée.
-Enfin, une dizaine de métres d'argifes sifteuses bleues, riches en carbonates,
69Fig. HI. 3
Les carriares de Vorzierset de Pont Rouge
.
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CCHESSENAZ
°
a
CARRIERE
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‘Surjoux: rope 500
es @
a0
70bien litées et A rares galets striés. Des niveaux millimétriques sableux fréquents
aquiféres créent I'instabilité du talus.
1.2- Stratigraphic et patéogéographie des alfuvions fluviatifes anté-glaciatres
wiirniennes (Figures 1.4 et 5).
Ces alluvions fluviatiles thodaniennes fossilisent une ancienne vallée du
Rhéne qui de Bange, a I'aval de Fort l'Ecluse, se dirigeait vers le Sud en direction du
Pomt Rouge et de Seyssel. Les profils transversaux montrent l'extension de cette vallée
fluviatile : 1 km & Bange, 1,5 km & Mons et Pont Rouge, ... . Le niveau de base de ceite
Plaine alluviale se trouvait globalement 8 35m au-dessus du niveau de base des vallées
actuelles des Usses et du Rhéne,
Tl est classiquement admis que le creusement de la vallée ancienne s'est
effectué durant I'interglaciaire Riss-Wirm s.J. et le comblement au Wirm durant
Vavancée des glaciers wirmiens, Ceci est confirmé par le profil en long de cette vallée
qui se rattache & T'amont aux lignites de La Bathie (Geneve) (Gignoux et Mathian, 1951;
Nicoud, 1985).
Le passage du glacier wirmien du Rhéne a provoqué le décapage
différentiel des formations fluviatiles & fluvio-glaciaires. Il a en général épousé les
surfaces alluviales dans lesquelles les cours d'eau sous-glaciaires ont creusé des
vallées étroites et profondes aujourd'hui empruntées par les cours d'eau (Haut Rhéne,
Basses Usses,
Lunique moraine de fond wirmienne souligne ici encore le passage d'un
seul glacier au Wurm.
Le retrait glaciaire s'est accompagné de la décantation, dans des conditions
périglaciaires, de silts et d'argiles litées dans un vaste plan d'eau qui couvrait tout le
plateau de Ia Semine, de Bellegarde au Nord & Seyssel au Sud. Le probléme du seuil de
ce lac reste posé (glaces mortes occupant encore la vallée du Bourget ?).
L'ensemble du réseau hydrographique inter-glaciaire Riss-Wirm a été
globalement retrouvé dans l'avant-pays savoyard, a l'exception du Chéran semble-t-il
(Nicoud, 1985). Les alluvions pour chaque cours d'eau, pétrographiquement
représentatives des bassii jimentation. Elles sont d'autre part souvent
conglomérées en poudingues. L’épaisscur moyenne conservée est de I'ordre de 30m.
Trois grands complexes graveleux sont mis en évidence dans la région de
Bellegarde. Deux d'entre cux sont recouverts par le manteau morainique de la
demiére glaciation :
- un premier fossilise le réseau hydrographique creusé durant l'interglaciaire
Riss-Wirm. Il est comblé par des alfuvions fluviatiles corespondant A une phase
majeure de la progression glaciaire wirmienne. Nous avons vu ces matériaux tant & la
nFig. Il. 4
res,fluviatiles et glacio-lacustres de I'avant-pays savoyard
Complexes fluvio-gl
1 Alluvions fluvio-glaciaires de retrait rissien
2+ Alluvions fluviatiles du réseau hydrographique interglaciaire Riss-Warm
3- Alluvions deltafques
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‘carrigre du Pont “Rouge (ancien Rhéne) qu’aux gorges du Fier & Lovagny (ancien
Fier). Ce réseau hydrographique est emboité dans un complexe fluvio-glaciaire en
position haute ;
- ce second complexe domine donc les alluvions des vallées intergla
fossilisées. Il est plus ancien et résulte de l'épandage des matériaux de la régression
glaciaire (fluvio-glaciaire) antéricure au Worm, & laquelle nous attribuons un age
Riss. Cet épandage constitue aujourd'hui I'armature du plateau de la Semine et des
pentes méridionales du Credo entre 660m et 350m d'altitude (Grésin, Léaz, ...).
- le troisigme complexe, construit sur la moraine wirmienne consiste en une
accumulation glacto-Lacustre (delta de Ballon-Lancrans) construite sur le flanc
occidental du Crédo a partir d'apports glaciaires depuis la dépression lémanique.
Une étape de stationnement d'une masse résiduelle de glace dans la dépression
de Bellegarde est marquée par un alignement de terrasses de Rame entre 480 et 500m
daltitude, en contrebas du complexe deltaique de Lancrans.
ARRETILE
2.1, La coupe de Ballon-Lancrans (Figure 11.6)
Entre 500 et 700m d'altitude sur le flanc W du Crédo, des alluvions
franchement rhodaniennes reposent sur le substratum molassique ou la moraine de
fond wiirmienne.
Ces alluvions montrent une succession de niveaux sableux, graveleux puis
caillouteux présentant un pendage de 20 a 30° vers le SW, typiquement deltaique
(foreset beds).
La présence de blocs flottés essenticllement cristallins témoignent de la
proximité des glaces & I'amont. Localement vers Lancrans, les alluvions deltafques
stenrichissent en calcaires clairs jurassiens apporté par la Valserine.
Aucune moraine ne tapisse le delta de Lancrans.
Cette accumulation de Lancrans résulte du dépét de matériaux transportés
par des eaux de fonte glaciaire dans un lac d'obturation glaciaire de cote supérieure &
700m. Les apports proviennent du glacier du Rh6ne stationné derriére le Crédo quill
n'a plus franchi.
Compte-tenu de 1a chronologic de 1a déglaciation wiirmienne que nous
proposons (Monjuvent et Nicoud, 1988), ce delta s'est déposé avamt 34 500 B.P., lors du
retrait glaciaire général.
7mFig. Il. 6
Les carrigres de Ballon-Lancrans et Vanchy
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1589
‘GRAND CREDO
@cresin
PLATEAU DE LA SEMINE
@ ELOISE
Alluvions glacio-lacustres deltatques
Moraine remaniée
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a-glaciie local
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BASSIN
LEMANIQUEARRET 11.4
2.2. La carriére de Combe Gerbe & Vanchy.
Elle a été bien décrite par Bravard (1970). Cette petite carriére exploite des
matériaux hétérométriques formant une butte & T'altitude voisine de 490m.
La partic inférieure est un cailloutis rhodanien, & rares éléments locaux
calcaires, mal classé dans une matrice argilo-silteuse. La coupe présente un faible
litage souligné par place par quelques lits sableux. Des niveaux de poudingues
présentent un pendage de 30° vers le versant.
La partie supérieure montre plus franchement un faciés morainique avec
des blocs et des galets calcaires plus ou moins striés emballés dans une matrice
silteuse. Cette coupe représente un dépot de type terrasse de famse, latéral au glacier
en cours de stationnement lors de 1a décrépitude finale (étape 480-500m).
Cette terrasse de kame est séparée du versant qui supporte les alluvions
supra-morainiques de Lancrans par une légere dépression ou chenal marginal.
Un tel dispositif se développe vers 480-500m tout au long du versant entre
Grésin-La Maladigre-Coupy Est et Ballon.
ARRETIULS
3- Lecomplexe fluvio-daciatre ancien de Grésin (Figure 11.7).
Le versant méridional du Crédo est largement tapissé d'alluvions caillouteuses
conglomérées, grossiéres, mal classées et contenant souvent des blocs. La richesse en
Gléments jurassiens calcaires blancs est frappante ct traduit des apports depuis la
Vallée de la Valserine. Ceci est confirmé par une grossiére stratification inclinée vers
Ie SE. Toutefois, un enrichissement en éléments rhodanicns est trés sensible vers Léaz
et sur le plateau de Ia Semine.
Ces alluvions fluvio-glaciaires reposent sur les molasses burdigaliennes de
topographic tres irréguliére, dont la zone basse se trouve vers Bange-Grésin.
En quelques points (Saint Germain sur RhOne a I'Est de Génissiat, dans le
ruisseau de Blanchet prés de Grésin), un horizon & gros blocs arrondis (calcaires,
quarizites, ...) enrobés dans une matrice argileuse riche en galets de gneiss, de
granites, de grés ct de micaschistes réduits & I'état de fant6mes s‘intercale entre
Sibstratum et alluvions indurées, Ce matériel peut correspondre au démanttlement
d'une moraine antérieure au Wirm (Riss 2).
‘Une couverture de moraine de fond et des sédiments fins glacio-lacustres
recouvrent l'ensemble de ces alluvions fluvio-glaciaires dont 'épaisseur maximale
atteimte par forage dépasse 45m (Léaz).
16L'extension de cette formation sur l'ensemble du plateau de la Semine est
contenue entre les cours anciens du Rhdne et de la Valserine qui se sont encaissés de
part et d'autre.
Ces alluvions grossitres de Grésin - Léaz - plateau de la Semine pourraient
représenter des matériaux d'épandage proglaciaires (Sandurs) issus des glaciers Riss
décadants occupant les vallées de la Valserine et du Rhone.
a
-Quaternaire (Figure 11.7).
Entre Léaz (495m) et le Rhéne, un important mouvement de terrain menace la
retenue de Génissiat.
La coupe géologique, titée des sondages réalisés lors des études Bompart (1968)
et Desvarreux (1970) et revue par mes soins une fois interprétée la stratigraphic
quaternaire, résume les observations réalisées au cours des arréts 2-2, 2-3 et 2-4.
On y retrouve, sur le substratum molassique :
= Jes alluvions fluvio-glaciaires sur tout le versant jusqu’a la cote 380m ;
- les alluvions fluviatiles du Rhéne ancien encaissées dans les molasses ct les
alluvions fluvio-glaciaires ;
= une couverture morainique de fond et des sédiments lacustres épais a I'aval
de Léaz,
L'cau souterraine est I'agent du glissement. Infiltrée dans les alluvions
fluvio-glaciaires & I'amont de Léaz, elle est mise en charge entre la couverture
morainique et la molasse au-dessus de 380m d'altitude. Elle imbibe la moraine qui
lisse alors le Iong du versant.
Les alluvions du Rhéne ancien n'étant pas en contact avec les alluvions
fluvio-glaciaires ne peuvent les drainer. Ts supportent pour T'instant une moraine
saine qui bloque la moraine glissée.
Aucune solution efficace me peut étre envisagée. Aussi, une surveillance
permanente du glissement est exercée car le risque le plus probable correspond & la
chute d'une zone en mouvement rapide (plus de $0 cm/an) sur une surface de
12 000m2, épaisseur de 10m soit un volume de 120 000m3 (Devarreux, 1970).
7Fig. 7
Bois du Puits 4 Bois Jandeau
S-SE
NNW
600 «
Léaz ce 00
La Platitre 4
500
Rhéne | san
400
IMITY +01 ore-gucsres
+E Z]uvmtensmerangne si et Substrstom otdoqusarcains
400
330.
Géologie du glissement de terrain de Léaz.
78