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Léonce BERT
ISBN : 978-2-9535972-0-2
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SOMMAIRE
Avant-propos ….………………… 4
Conclusion …….………………… 93
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Avant-propos
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Mon amour pour le voyage, mon
insatiable curiosité et mon envie
perpétuelle de faire de nouvelles
découvertes me porteront plus tard au
Japon, en Chine, au Tibet, en Inde, en
Europe... et jusqu'aux terres
d'Amériques.
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C'est une envie forte de partager, mais
aussi de dire à mon humble niveau ce
que beaucoup, comme moi, crie
silencieusement dans le fond de leur
poitrine, qui m'a porté à écrire ce livre.
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Je remercie très sincèrement la vie, de
m'avoir permis de vivre cette expérience,
et tous ceux qui m'ont accompagné et
soutenu dans cette magnifique
expérience, dont Francis Guéde pour ses
ingénieuses idées et Paola Anderouin
pour ses brillantes corrections.
Léonce Bert
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І
Quand mes yeux se sont
ouverts
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Je suis né un dimanche, en avril. Je suis
né comme on naît presque partout même
si parfois les lieux semblent différents.
Je suis né le jour du soleil, je suis né
dans un petit village perdu au milieu
d'une végétation touffue.
J’ai grandi parmi les miens, j’ai appris à
marcher, à courir sur les chemins, dans
la forêt, assimilant à chaque pas les
règles de mon clan.
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Je ne suis heureusement pas blanc, pas
noir non plus, je ne suis même pas
jaune... Je suis un peu de tout cela... Je
pense donc JE SUIS... Non pardon! J'ai
laissé ma langue répéter ce que mon
oreille a entendu... JE ne SUIS que parce
que VOUS ETES!!!!!.
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et ceux de toutes les belles tables du Far
East.
Une fois rassasiés, ceux-ci avaient à
s’accorder pour communiquer dans le
jargon nippon.
J’ai parcouru la terre des sages. Éberlué
et fasciné, je me suis incliné.
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rassurant aussitôt sur le nouveau monde
et ses innombrables scénarios.
Mes premières lunes, la divine femme
guida mes pas et m’ensemença de
vertueuses et multiples qualités.
De mon père...je sais maintenant et
parfaitement qu'il est plus près de moi
que mes côtes.
Sans crier grâce ni prétention, je reçus
ensuite des anciens de mon enfance, des
pères de mon père, l’enseignement sacré
des ancêtres du monde.
Avec hâte j’ai tourné la couverture d’or
du livre où tout est marqué; la véritable
mémoire du temps.
A l’envers j’ai paginé les feuilles du
grand manuscrit, pour lire ce qui allait
plus tard féconder dans mon cœur, les
indélébiles parcelles de MAESTRO l’
INCONTESTABLE.
J’ai été formé au parcours du loyal
combattant, celui qui ne combat que lui-
même, celui qui ne combat que pour la
justice.
J’ai été initié à la nature, à ses
incontournables et justes lois. Au vent, le
virtuose, le Grand souffle, l'inspire et le
dernier soupir.
J’ai été guidé par les chants de la forêt,
par les notes des premiers jours, les sons
de l'arc et de sa liane bien tendue.
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J’ai été transporté par la musique pure
des cordes de la harpe sacrée et
accompagné des petits Hommes de la
forêt aux savoirs sans limites.
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П
Dans les profondeurs de
Nzim l’eau
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Au pays des merveilles, j'ai traversé le
miroir, mué comme le serpent, le maître
qui enseigne le voyage au-delà des
mondes.
J'ai baigné dans le limpide et le
mystérieux des océans et des rivières,
j’ai été transporté jusqu'au fin fond des
fonds marins et des eaux douces.
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Sur un rythme trépidant et envoûtant, les
danseurs et les danseuses sautaient,
bondissaient...Ils volaient et se
tortillaient. Les chants accompagnaient
merveilleusement bien la pièce magique.
Quand le départ pour les rives pures et
sacrées fut annoncé, les hommes étaient
exaltés, ils allaient m'accompagner.
Ainsi, le signal était donné, un homme
souffla dans la corne du bovidé.
Les femmes, qui devaient rester au
village, pleuraient des chants, c'était des
chants de joie;
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La grande expérience qui « ouvre les
yeux et les oreilles » venait de
commencer.
Un bruit léger de vagues qui s'échouaient
les unes après les autres sur des rives que
je ne voyais pas encore, m'annonçait que
le moment était enfin venu pour moi de
passer la porte étroite.
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Une fois dans l'eau, la fraîche
température de l’immense endroit vexa
brusquement ma peau, gagnant ma chair,
mes membres, puis même mes os.
Le souffle brûlant et la vision brouillée,
je me laissais envahir par cette étrange et
bienfaisante sensation.
Soudain, de mes côtes émergèrent de
puissantes nageoires occupant
simultanément la place laissée par mes
bras qui avaient alors disparus.
Quant à mes pieds, ils étaient maintenus
joints et se terminaient en queue de
poisson.
Dans ma poitrine, la terrible brûlure
s’était estompée.
Un complexe branchement de branchies
coordonnait parfaitement la distribution
de souffle divin.
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cachalots, m’offrirent l’ultime voyage, le
suprême pèlerinage.
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Émerveillé, l’iris affûté et chercheur, je
prisais goulûment chacune de ses
nouvelles et insolites captures.
Le cœur exalté, et battant aux rythmes de
l’harmonie, je savourais chacune de mes
nouvelles et étonnantes rencontres.
J'effleurais de mon fier aileron des
colonies de sardines, des poissons de
tous genres, daurades et capitaines,
rougets et exocets et que sais-je encore ?
Nous passâmes même aux abords du
royaume de la géante et monumentale
baleine, la reine de toutes les mers. Le
temps d’une brève halte, marquant la
respectable distinction, le magique
voyage reprenait son cours.
Je découvrais le ventre de notre monde,
m'immisçant innocemment de tout mon
être dans ses viscères et ses repaires, me
laissant aller, joyeux comme un têtard,
ondulant et zigzaguant dans tous les sens
avec pour seule volonté de tout saisir.
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Après le glorieux chant, nous restâmes
silencieux le temps d’un coucher de
soleil.
Puis, nous reprîmes la route, cette fois le
temps d’une aurore, jusqu’aux portes de
l’impériale entrée.
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« Au commencement » poursuivit-il « Le
royaume de Nzim occupait toute la
surface du lieu choisi par
l’ Incontestable Maestro pour la
grande expérience. Ni rien avant, ni rien
après, jusqu’aux confins de tous les
horizons.
− Kombé, roi et Grand Feu qui brillait
dans ses hauteurs, envoya ses rayons
messagers auprès de la belle Nzim.
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d’étoiles et les treize maisons. J’ai vu
tout ce que l'on ne voit pas, ni d’en bas,
ni même d'en haut.
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Ш
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Les indélébiles instants passés dans la
douceur des rivières et la houle des
océans m’accompagneraient, je le savais,
tout le restant de mon temps, sur la belle
planète mère.
Corps à corps, sous son étreinte
ensorcelante, j’ai pénétré les vertes et
denses forêts inexplorées du premier
jour. Foulant, de mes juvéniles pieds,
l’argile sacrée qui a tout façonné, je
marquais ainsi de mes empreintes le
vierge limon des prairies de l’auguste
verger. Accompagné des surveillants de
ces lieux, comme Blanche Neige… Les
sept nains... les sept métaux...ou les sept
cavités...?
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rouges, de belles plumes de coq, d'aigle
et de perroquet.
Torche enflammée dans une main, lance
dans une autre, ou même couteau, canne
et chasse- mouche, ils emboîtaient leurs
plus beaux pas de danses, ils étaient tous
en transe.
De l'autre côté, ornées de parures et de
perles, de coquillages et de pierres, de
plumes et de peintures fines et
soulignées, les femmes, elles aussi,
esquissaient leurs pas magnétiques et
sensuels.
Nos mères et nos sœurs étaient devenues
des guerrières... des lionnes et des
panthères.
Nos mères et nos sœurs étaient devenues
des fées... des biches et des gazelles.
Elles chantaient pour me rendre plus
fort... Elles chantaient pour continuer la
vie...Elles chantaient parce que tout avait
commencé par un chant.
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chanter et de danser, restaient silencieux.
Une femme se mit à chanter...Elle
chantait et elle marchait, elle chantait et
elle allait du coté des hommes, puis celui
des femmes, elle chantait toute seule...
Elle chantait le chant de la naissance... et
il coulait des larmes sur ses joues... elle
chantait celui de la mort... Et il
s'échappait des soupirs, des sourires...
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« Tu vas faire le voyage de tes ancêtres,
celui de tes aïeux, tu vas prendre la
route que nous avons déjà prise, celle de
tes pères et celle de tes aînés.»
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Puis, le vieil homme me tendit une
torche qui n'était pas encore enflammée
et ajouta:
« tu trouveras ton chemin grâce à la
lumière qu'elle t'apportera, prend du feu
de la grande torche. Avant ton départ
au royaume de ce qui n'est toujours pas
visible, prends cette feuille, elle vient de
l'arbre qui sait tout, garde la sous ta
langue, quand tu en auras besoin,
n'hésite pas, consulte- là, elle te guidera
toujours vers les bons chemins et vers les
bons choix.»
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petite torche, que je protégeais tant bien
que mal des caprices du vent.
Quand le calme sembla revenir, le vent
se mit soudainement à redoubler
d'intensité et la flamme de ma torche ne
résista pas et s'éteignit à son tour. Cette
fois tout était sombre, même les étoiles
dans le ciel avaient disparu.
Puis...!!! Lumières et scintillements,
formes et difformes, étranges couleurs,
drôles de figures.
Dans le noir de mes yeux, dans la
lumière de mon cœur, je voyais le
nouveau monde, enfin … le même
monde.
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La nouvelle aventure venait à peine de
commencer, quand soudain sur notre
chemin se dressa, telle une montagne,
une énorme créature qui bloquait de son
imposante et magistrale stature, le
passage dans toute sa largeur. C’était
Njogou l’éléphant.
De sa gracieuse trompe, le père de ceux
qui vivent sous les feuillages et dans les
arbres, dans les plaines et les savanes,
nous salua chaleureusement.
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Maintenant je pouvais communiquer
avec une tortue, un éléphant et même un
crocodile...Et qui sais-je encore... ?
La grande expérience commença ainsi
dès nos premiers pas.
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pas l'air d'avoir peur, ce qui me rassura
instinctivement.
Njogou élança silencieusement sa belle
trompe dans les airs, comme pour
s'informer du responsable de cet étrange
vacarme. Sans se faire attendre, la
réponse arriva d'un arbuste à l'épais
feuillage.
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inattendu barrissement, Njogou
l'interrompit dans son élan.
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« Accepte cette plume de ma part en
guise de bienvenu, même si nous
n'aurions pas dû nous rencontrer avant
la décision du roi » me dit-il.
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« Nous allons devoir traverser ce terrain
marécageux, et rejoindre la plaine de
l'autre côté.»
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petite forêt, comme une île verte, perdue
au milieu d'une vaste plaine aux couleurs
de feux, s'étendant jusqu'à l'horizon.
De loin, le beau soleil couchant savait
répandre généreusement ses belles
couleurs. Comme si le ciel touchait la
terre. J'étais fasciné et détendu par la
magnifique vue que m'offrait la nature.
Une fois de l'autre côté, nous
traversâmes la clairière que j'avais vue
de loin. Puis, nous entrâmes dans la
petite forêt. Descendu du dos de Njogou
l'éléphant, je pus maintenant ressentir la
douce fraîcheur de la terre. Au milieu
des bois, les criquets et les oiseaux du
soir annonçaient la nuit qui arrivait
lentement, colorant silencieusement et
graduellement de son manteau noir
l'ensemble de ces lieux. J'étais sur les
terres de Douboungou le roi des
animaux, dans le pays des « Hommes
verts », du Baobab et de l'Okoumé, du
Mbilinga¹ et de l'acacia. J'étais dans le
village de l’Iboga² et du Moubengo³.
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feuillages. En face de nous se tenait un
gigantesque baobab.
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Puis, Njogou l'éléphant prit la parole:
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Une voix masculine et prédominante
entonnait et donnait le rythme, un groupe
de voix d'hommes et de femmes dont je
ne pouvais déterminer le nombre
répondaient en cœur et sans fausses
notes.
Était-ce les miens ou bien la forêt n'avait
pas encore fini de me surprendre ? Le
concert de voix magique continua ainsi
jusqu'à la fin de mon bain.
Une fois hors de l'eau, les chants de la
forêt continuèrent de jouer, mais cette
fois, dans ma tête. Les chanteurs, eux,
avaient disparu comme ils étaient venus.
J'étais un peu déçu de cette rencontre
inachevée. Mes yeux n'avaient pas vu ce
que mes oreilles venaient d'entendre.
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que l'on voit et celles que l'on ne voit pas
et même celles que l'on ne verra jamais.
Quand je relevai la tête, nous étions, sans
que j’eusse le temps de m'en rendre
compte, au milieu de la forêt, dans une
autre clairière, avec un grand arbre en
son milieu.
Je fus surpris de constater que tous les
animaux de la forêt étaient présents,
assis sur les abords du terrain.
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langage, et par-dessus tout sans avoir à
se craindre ? Et moi, perdu au milieu de
cette forêt, dans un rêve... peut être une
réalité.
Soudain l'assemblée tout entière se tut,
seul le passage du vent entre les feuilles
des grands arbres et le crépitement des
flammes du feu au milieu de la cour
continuaient leur complice et douce
conversation.
Un bruit, bref et presque sans pareil me
fit sursauter. Sortant de nul part et tel un
éclair, Douboungou le lion se tenait
perché comme par magie, sur la branche
du grand arbre au milieu de la cour. Le
beau félin qui dominait ainsi de ses
hauteurs tous les convives se mit à
grogner si fort que le sol se mit à
trembler.
« Sois le bienvenu parmi nous.
Maintenant tu sais que nous sommes
tous ici unis les uns aux autres, nous
parlons le même langage, les miens et
moi ne connaissons pas la guerre ni les
maux des hommes. Parce que tu as fait
preuve d'humilité, je t'accorde le droit de
séjourner parmi nous. »
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mon épaule et me chuchota quelques
phrases:
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Après ces mots, je saluai l'assemblée et
me tus.
Soudain, des notes de tam-tam venant de
la forêt me firent tressaillir, puis une
voix d'homme, une voix de femme... Ce
fut au tour des chants d'accompagner les
tambours. L'euphonie de ces chants que
j'avais déjà entendus se rapprochait
maintenant un peu plus.
Derrière l'assemblée qui semblait figée,
j'apercevais des lueurs de lumières se
faufiler entre les branches des arbres,
entre les hautes herbes que la nuit savait
si bien dissimuler.
Comme une armée de guerriers, des
hommes et des femmes maquillés de
peinture noire, blanche et rouge, les
petits Hommes de la forêt aux pas de
danse magnétiques et captivants faisaient
leur entrée dans la grande cour.
Maintenant j'étais dans la forêt des
merveilles.
Les femmes, vêtues de couleurs, de
coquillages et de parures, et les hommes,
la tête coiffée de plumes élégantes et
colorées, habillés de feuillages, de
peaux, torches enflammées et lance à la
main, emboîtaient des pas que seul l'œil
témoin en rapporterait avec justesse, la
beauté, la grâce et la vivacité.
J'en avais rencontré dans mon enfance,
dans la forêt, à la chasse ou même dans
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mon village, mais jamais je n'avais
assisté et partagé pareil spectacle avec
ces magiques petits hommes que la forêt
gardait précieusement. Maintenant je
savais qu'ils étaient les instructeurs de
nos aïeux, les gardiens de la forêt les
maîtres du temps et les ancêtres de
l'humanité.
Jamais des chants ne m'avaient
transporté aussi loin dans ma conscience
et mon inconscience, jamais l'expérience
de la vie ne m'avait porté aussi près des
profondeurs de mon être.
Chaque parole et chacune des notes
libérées des instruments primaires qui
parlaient un langage sans mots,
résonnaient si fort dans tous les millions
de nucléotides de mon A D N.
La troupe qui formait un cercle autour de
moi, les chants et les pas de danses qui
s'intensifiaient chargeaient l'atmosphère
en électricité.
L'assemblée qui était restée silencieuse
et immobile, se joignait maintenant aux
festivités.
Ceux qui peuplent les forêts sauvages et
les montagnes silencieuses, les rivières
sinueuses et les fleuves mystérieux, se
livraient au spectacle. La forêt était
enchantée, je pouvais entendre des
barrissements et des hennissements, des
piaillements et des sifflements, des
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bramements et des braiments, des
grognements et des coassements...
La forêt tout entière s'était mise à parler ;
oui, elle s'était mise à me parler et à me
chuchoter. Elle se mit ensuite à me
frapper, m'avaler..., me chanter et même
me bercer.
La nature me livrait la grandeur et la
magie de ses trésors, la terreur et les
abîmes de sa colère.
La nuit était, mais le temps, lui, avait
disparu.
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1 & 3) Arbres du Gabon utilisés dans la pharmacopée
2) Arbuste dont les racines sont utilisées pour des
rites initiatiques. Classé patrimoine national au Gabon
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ІV
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Transformé par l'ultime expérience avec
les peuples de la forêt, j'étais de nouveau
prêt pour une nouvelle et riche aventure.
J'allais maintenant connaître les
sensations des grandes hauteurs, partager
le secret des maîtres du ciel et du vent.
Voir d'en haut tout ce que l'on ne voit
pas d'en bas, admirer et regarder presque
sans mot dire se dévoiler les petits et les
grands détails.
Pour prendre moi aussi l'envol aux côtés
des oiseaux du ciel, j'ai traversé les
grandes plaines et les étendues de
savane, puis j'ai gravi la haute montagne
jusqu'à son sommet pour rencontrer celui
qui m'avait invité.
Mbilou était là, il m'attendait, il m'avait
vu venir des hauteurs de son territoire, le
seigneur des airs était ravi de me
recevoir.
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plumes jusqu'à mes jambes, qui se
finissaient par de puissantes serres
acérées à la place de mes pieds. Mon nez
continué en bec et l’œil vif, je déployai
mes ailes aux côtés du puissant aigle
Mbilou, seigneur des airs, le Gardien de
La Porte des Dieux, le royal et grand
rapace du majestueux Kilimandjaro.
D’en haut, le monde s’offre à nous d’une
autre vénusté. D’en haut, et aux côtés de
l'insondable Mbilou, notre regard nous
dévoile, sur vous et par vous, d’autres
connaissances.
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Oui, j’ai vu mon cousin l’avare…leur
distribuer gratuitement, en quantités
gargantuesques, nourriture et
médicaments.
J’ai vu aussi toutes les joies et toutes les
peines de tous mes autres voisins, même
les plus lointains des terres les plus
éloignées. D’avoir vu…
J’ai pleuré mon ignorance et mes
jugements.
De son regard doux et perçant le grand
Seigneur des airs me consola.
De son nid, dominant toutes les plaines
et toutes les cimes de l’horizon, il me
conta son fabuleux destin.
Lui, comme ses ancêtres, est le grand
témoin du temps de ce qui se passe en
bas depuis le commencement. Ils sont les
gardiens divins, ils sont la force.
Détenteur de la connaissance, lui,
comme tous ceux qui se déplacent dans
le ciel, sont là aussi pour nous rappeler
l’existence et la force invisible
d’Opounga le vent, l’alliance et le
témoin des deux époux.
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vapeurs jaillissaient continuellement, la
recouvrant entièrement d’un épais et
brumeux voile noir. La ténébreuse
beauté était souvent triste.
Seule dans l’univers noir se trouvait sa
cousine Ngondé la lune.
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Sur les terres d’Osiris je me suis incliné,
j’ai appris qu’on apprend toute la vie.
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V
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Je suis né dans un petit pays d’Afrique
centrale aux terres rouges et noires, dont
les côtes ouest se déversent sur l’océan
Atlantique.
Je suis né à Epa Mbia. « Tu es né dans
la main du monde, tu es né dans le
calice sacré » me rappelait souvent un
vieux grand-père.
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Florissantes, vivants aisément des
retombées de leurs stratégies, les
entreprises gérées par ces ressortissants
marchent bien et assurent quelques
emplois durables et peut être bientôt les
seuls pour les populations locales.
La rigueur et les méthodes de gestion
font la différence, car ici la corruption
est devenue monnaie courante et cela à
toutes les échelles de la société.
La pauvreté est grandissante, et toujours
grandissimes sont les nouveaux
gisements de pétrole, de manganèse, d’or
et de diamants découverts.
Les villes se remplissent, les villages et
les écoles se vident. Les ventres
gargouillent, le peuple crie famine et le
secrétaire général du grand parti des
Immortels et tout son parti se gavent.
L’artisanat se meurt, la délinquance
prolifère, les arbres disparaissent et les
« Ndoss » (riches) s’engraissent. Tous
sont originaires des neuf villages
alentours.
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A côté de vieilles carcasses venues du
nord, de gros 4x4 et des Mercedes
défilent déjà dans les rues trouées de la
capitale.
Le ministère de paresseux et insatiables
ministres paye des gros montants aux
concessionnaires et le champagne coule
à flot.
Pendant ce temps, les moustiques nous
font la misère.
Le Paludisme tue nos enfants, nos
femmes et nos vieillards.
Les hôpitaux pour les Immortels et leurs
familles, les morgues pour le peuple !
Et pourtant c’est le même… Patron.
Et pourtant se sont des fils et des filles d'
Épa Mbia.... qui ne sèment pas, mais
vendent toutes les semences, en mode
démence, ils en veulent jusqu'au dernier
grain.
Les Immortels sont d'ici...Ils sont nés ici,
ils ont la couleur des hommes et des
femmes d'ici.
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Je me souviens, ta voix retentit encore
dans mes oreilles…Ta sagesse fait frémir
toutes les cellules de mon corps, tu es
vraiment la championne.
Nkunu la Tortue
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La création ne vous ordonne pas
d’expérimenter seulement ce qui vous
semble agréable.
Vous êtes libres d’expérimenter ce que
vous désirez…Surveille avec attention
tous tes désirs».
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Bienvenue dans la cour sacrée des
Princes de l’Illu Zion et compagnie.
Ici, règnent les carnivores les plus
féroces et les crocodiles d'outre-tombe.
Ici, jouent parmi les agneaux, les rapaces
les plus voraces et les loups les plus
goulus. Les carnassiers se servent à
volonté. Tambours battants, Satan mène
sa danse et les diablotins emboîtent leurs
plus beaux pas. Les traditions sont
bafouées et dénigrées par les fils et les
filles du pays. Les églises et les divins,
les oblats et les oblates sont dans tous les
coins de rue.
« Bienvenue à Epa Mbia cousin du pays
du bon pain et du bon vin ! Ceux qui
nous dirigent ont signé la charte des
droits de l’homme. Falla son tuteur et
toutes les grandes nations ont leurs
ambassades et consulats dans les
quartiers les plus huppés de la capitale.
Ici cousin, tu peux vivre loin de la
pollution et de la prostitution. Mais,
maintenant, pour assouvir tes «
nouvelles passions», tu en as fait des
institutions. Tes vieilles et asthmatiques
voitures, celles dont tu ne veux plus
parce que trop maladives et
contagieuses...
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Les effets redoutables de tes nouvelles
sciences sans conscience : micro (plus
téléphones) ondes maléfiques et
frigidaires à salmonelles polluent la terre
de nos ancêtres, déjà parsemée ici et là
de nombreux champs de sachets en
plastique.
Pour calmer régiments de « Bidasse » et
monsieur Pervers, mes sœurs vendent
leurs corps, pour des miettes et un sida,
dans tes clubs de nuit et discothèques à
militaires.
Ici cousin, tu peux vivre loin des taxes et
loin des masques.
Maintenant, pour étancher leur
gargantuesque soif d’escroc, les grands
princes de l’Illu Zion et leurs complices
se sont masqués pour me taxer tout
l’héritage de mes enfants et petits
enfants.»
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« Ce n’est pas un gain, si l’homme ne se
consume pas dans l’ascèse ; ce n’est pas
un roi, celui qui ne plaît pas aux femmes,
ce n’est pas un roi, celui qui ne plaît pas
aux éléphants. » (Citation-Inde)
Njogou l'Eléphant
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intervalles dans les gammes ne
correspondent-elles pas aux intervalles
entre les astres?
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Pour lui, ici, il y a toujours la «prime de
soleil» sur sa fiche de paye.
-Ah ! s’écrie le poète en levant des yeux
rêveurs.
-Oh ! dit-il, d’une voix presque
chantante, pour louer la magnificence et
la beauté de la nature.
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graines de la discorde, du mensonge et
de la peur, de la faim et de l’inégalité.
Tu sèmes les graines de la mort. La mort
des insectes d' Epa Mbia : par milliers
des royaumes de termites sont en danger.
La mort des oiseaux, et du bouquet de
feuillage sur la branche, la mort des
arbres du berceau de l'humanité.
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N’oublie pas que je suis l’œil qui a
traversé le miroir, le spectre de tous ceux
qui ont payé et qui payent chaque jour de
leurs vies les réactions de tes actions.
Je suis aussi celui-là, le corps mouillé et
collant, sous la chaleur tropicale et
souvent pour des pacotilles, qui plante
ton cacao pour tes Kinders, Mars et
Milka and so on…Et depuis longtemps
maintenant pour tes «chocolat tradition »
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Ho! Ngando! Ngando…yivira…anaga
wa péri…Nkala yi dirana…Ho! Ngando
wouya!
(Crocodile! Crocodile…répond…les
Hommes sont perdus…le village
s’effondre…Crocodile, dit!)
Ngando le Crocodile
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vos pères et même vos mères, il y a vos
amis et vos voisins, sans oublier vos
gouvernements. Certains accusent même
Maestro l’Incontestable et son fidèle
Opposant Satan…Et pourtant…Ce que
tu as appris prouve que tous ces maux ne
sont que la manifestation des causes que
vous même les Hommes avez
provoquées…
L’ignorance ne te protégera jamais des
conséquences des actes que tu as
commis dans le passé et... le lointain
passé.»
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Comme l’inspire succède
inéluctablement à l’expire, l’hiver est
suivi de l’été, le lever alterne avec le
coucher du soleil, l’état d’éveil succède
au sommeil, la mort du corps succède à
la vie de l’âme, et la vie succède à la
mort. N'est pas stupide, qui ne l'a pas
encore compris, c'est juste du gâchis
d'humains. »
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Bientôt, moi aussi je vais choisir de
prendre l’incertaine embarcation, celle
qui mène aux frontières du « paradis »
sur terre. Il n'y aura, hélas!, plus qu'elle
pour toucher la terre des blancs.
Ces blancs qui viennent ici par milliers
d'avions, comme leurs aïeux venaient par
milliers de bateaux.
1)
Charles N’tchorere (1896-1940)
Capitaine dans l’armée française d’origine
gabonaise, exécuté par les Allemands le 7
juin 1940 avec les hommes du 53 RICMS
après les combats d’Airaines.
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VІ
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Sur les terres de la malheureuse pucelle
d'Orléans, c’est presque vrai, la vie est
belle. Plus de la moitié de l’année toutes
les rues sont climatisées et tout le monde
est bien sapé.
Les oies et les canards sont gavés de
force et les gens sont gras de gré...
«Je mange, j'engrange, je dérange »
Étrange... Les chiens et les chats, eux,
vivent comme des pachas, nourris et
logés « cadeau! »
De toutes les façons, dans tous les films
de toutes les chaînes, pas l’ombre d’un
pauvre au royaume du Roi Soleil. Sur les
photos, même les dents déjà très
blanches de ma cousine Fatou, partie en
avion il y a de cela longtemps, sont
devenues encore plus blanches. A l’école
de tous les villages d'Epa’Mbia, dans les
journaux et même en méga hertz, celui
qui s’approprie les esprits m’a inculqué
cette fausse « vérité »…convaincu !
En vérité, une fois parti de mon Cap
Estérias¹, ou des belles plages de
Ntchenguè², ou même du petit port
d’Owendo³ aux rives de Cocobeach4, je
finirais sans doute dans le ventre de
l’océan.
Sinon, avec un peu de malchance,
j’accosterais heureusement ma petite
pirogue dans une autre de tes cours.
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Je connaîtrais enfin le terrible destin que
réserve la vie dans Le pays des Droits
de l’Homme...Blanc, sur les terres de
l'Illu Zion.
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nom, quel Pen! Et pourtant, c'est le seul
gentil.
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L'individualiste, styliste, «je suis trop
timide», en mode psychodysleptique, «je
suis sur meetic».
En reste, les poules. Toujours aux
aboies et heureusement très fortes, les
pauvres cocottes, pour garder la cote et
rester au top, développent sans cesse,
enveloppes et stratégies. Car elles le
valent...Bien
Tantôt célibat-seul, elle tente de vivre,
souvent ivre some time shift in coke. Elle
consomme bling-bling, écoute du Sting
et joue de son string. Tantôt célibat-
maman, many psychothérapies.
Maison, mérule et merde bien
dissimulées.
Marmots,..Souvent désorientés...
« Touche pas aux insectes!...c'est
infecte!!! »
D'avance, les agneaux de Dieux sont
dévergondés. Il pleut des insanités! La
fessée est condamnée.
Ici, tout est marqué dans la Grande
Constitution, et au pays des lois et des
droits, il n’y a pas de place pour les hors
la loi.
La belle et mystérieuse fable de La
fontaine nous rappelle que: Tout flatteur
vit au dépend de celui qui l'écoute. Des
milliers d'années avant lui, les petits
hommes de la forêt enseignaient déjà
que:
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Tout flatté vit au dépend de celui qui le
flatte. Le flatteur est un calculateur, le
flatté, lui est fou. La rencontre des deux
n'est possible que dans la folie.
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Ne pouvant plus compter sur les leurs,
ils finissent ainsi péniblement la Grande
et Belle Expérience qu'est la VIE, aux
yeux et au su de la famille, aux yeux de
tout le monde.
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Les drogues circulent, alcool et
antidépresseurs aussi, les mariages
divorcent... .fr.
C'est l'armistice, la terre est en fête! Et le
grand chef est en concert, le grand chef a
bruni car la grande salope est a lui.
L'heure, ne crois-tu pas, est venue
d'enlever ton masque? Le temps est venu
de vraiment se regarder, ne le penses-tu
pas?
Il va falloir que nous fassions réellement
connaissance, nous n'avons presque pas
le choix.
Ou du moins, tu n'as vraiment pas le
choix.
Moi je te connais, je te connais depuis le
jour où nous nous sommes rencontrés.
I play your game for a very long time
you know, and I believe, it's time for
you to know who really I am.
La vérité, disait une vieille grand-mère
de mon village, est comme la grossesse,
elle finit heureusement toujours par
sortir.
Peut-être voudrais-tu retarder
l'accouchement, me laisser ainsi le temps
de rejoindre mon frère Moussa et son
voisin Abdel.
Là-bas au moins, je serai certainement
celui qui ne fait que le sale boulot quand
il a du boulot.
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A la boutique de l’emploi, j’achèterai
aux meilleurs prix tous mes CV pour un
Contrat Difficile et Introuvable.
L’étudiant, celui qui ne s’arrête pas, le
dynamique grand causeur et re-faiseur
du monde entier.
A bout de force il sera probablement trop
tard pour moi, mais peut-être pas pour
mes enfants : eux, pourront opter pour
un passeport comme Vierra et Dessailly,
et feront ainsi la gloire des arènes et des
banques de l'olympe.
Je serais celui qui souvent balaie tes
rues, celui qui nettoie ta merde.
Je serais l’éboueur et le maçon, le p’tit
vendeur avec ou sans diplômes, celui
que tu croises dans le métro, ou alors et à
coup sûr, moi aussi je déambulerais dans
les nauséabondes cages d’escaliers des
grandes tours de Babylone.
Comme Moussa et son gang, les yeux
rougis par la confiture verte de
Baudelaire, moi aussi je goûterais les
paradis artificiels, en mode colère « la
vie d’ma mère j’ai la rage cousin », en
mode shit-(sheat-merde) ou en mode
techi - (te chie dessus), en mode bière et
en mode rap, même qui dérape, en mode
raï et wagons de poudre.
Bientôt, comme mes voisins, Moussa et
Abdel, je pourrais te dire :
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Bienvenue dans ma « téci ». Ici, on casse
tout, de la cabine téléphonique aux
poubelles de la grande place de l’enfer,
on braque, on vole, on viole et on deal,
on deal tout.
Ici, on ne rêve que de télé, grosse
voiture, champagne et cigare, et comme
Doc Gynéco les « gos» (femmes) à
gogo, puis à bout de mac do on perdra
tous nos abdos.
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kambéni…Ynkogosani…Ozangué...Ikam
bi sani Onigui...!
(Aigle! Tortue! Éléphant! Crocodile!
Apaisez nos cœurs…Parlez encore…Vos
proverbes sont lumière! Vos paroles sont
si douces !)
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supermarché ; entre son dos que j'ai
longtemps chevauché avant mes
premiers pas et les bébés exposés,
transportés sur des roulettes.
Autrefois les bébés étaient derrière la
mère. Aujourd’hui les bébés sont devant,
face à la furie des villes, face, un peu
trop tôt au grand théâtre, oui! Celui des
grands.
Mais où se trouve la graine qui fait
germer la confiance dans l'enfant qui
sera l'Homme de demain?
Merci maman pour ton dos...Oui! En ce
temps là, tout était si beau.
Mais, O'ndonga le coq, chantera-t-il
toujours cocorico?
1 Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de
Libreville, le Cap Estérias marque l'entrée de
l'estuaire du Komo, au Gabon. Situé à proximité de la
forêt de la Mondha c'est un lieu de promenade
apprécié des Librevillois
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VП
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Mbilou l'Aigle
Nkunu la Tortue
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de mon humble demeure, chaque strie et
chaque marque sur mon toit étant les
preuves de la technique divine.
Pourtant, l'Homme est trop beau et
beaucoup trop précieux, il est la
technique parfaite, l'excellence des
Dieux et sans doute la touche de
l'Incontestable. L'Homme brille sur la
terre, comme les étoiles scintillent dans
le ciel, quand il arrive dans ce monde,
puis...»
Njogou l'Eléphant
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Tu t'inclineras avec respect devant les
vieilles personnes. Le vieux ou la vieille
que je suis était aussi le jeune homme ou
la jeune fille que tu es, et toi aussi tu es
programmé pour...Ha! Si tu pouvais voir
à travers les yeux d'une vieille personne!
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souffrances, perte de mémoire et crise
comportementale, isolement et peur pour
ces vieilles personnes qui jadis avaient
une vie si bien remplie.
Quant à leur descendance, pour la
plupart, ils perdent totalement le fil
conducteur de la vie qu'ils auraient dû
avoir, les vieux ne sont plus là pour
guider. Ils s'immergent d' abord dans
l'illusion, puis quand le corps n’y est
plus et que dame vieillesse s'installe et
prend le contrôle, ils subissent les effets
secondaires de toutes les merdes
consommées. »
Ngando le Crocodile
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fais attention à ce que tu manges, car tu
ne sais pas ce que tu manges...
Béni ce que tu manges, car tu ne sais
vraiment pas qui tu manges.
Ngozo le perroquet
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périssent les méthodes ancestrales et
leurs multiples et vertueuses qualités,
qui depuis toujours ont su garder vos
aïeux dans l'harmonie et le
discernement. Ce n'est pas une fierté
d'être une fille d'Epa Mbia, d'être une
femme d'Africa, d'être une femme sur la
terre, mais c'est un devoir pour
l'humanité tout entière.
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Ainsi vous vaincrez et remporterez toutes
les victoires contre la division, la faim et
les souffrances qui ruinent tout espoir de
stabilité, d'équilibre et
d'épanouissement.
Reste concentré homme d'Epa Mbia, sois
organisé et prend ton destin et celui de
l'humanité comme ton unique mission, et
n'oublie pas que l'homme n'est que le
fruit de son rêve.
Pour ceux qui ont toujours piétiné
Ntchenguè la terre avec mépris, l'heure
des Dieux est arrivée, le temps du Grand
Maître a enfin sonné.
Les arbres et toutes les plantes ont assez
supporté leurs caprices, et pourtant ce
sont leurs puissantes et multiples racines
qui retiennent la terre où ils posent leurs
pieds, leurs maisons et leurs
orgueilleuses architectures. De leurs
feuilles et de leurs branches ils purifient
sans relâche et sans plaintes l'air que
l'Homme respire.
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Ils s'abaisseront devant la grandeur des
savoirs d'Epa Mbia, ils danseront aux
sons des tam-tams d'Africa, ils
respecteront enfin le baobab, ils
respecteront le chêne et le châtaigner...
Ils s'inclineront devant le séquoia et
devant le banian.
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Conclusion
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« Sinon y a rien hein!!! C’est l'homme
lui-même qui panique » c'était la
citation préférée des vieux de mon
village.
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