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    25 Prélude N°9 Ge sont des voix dairain, prophétiques et solennelles, dont le rythme domine les puissantes harmo- nies de ce prélude, Elles doivent dtre isolées,par Ia noblesse tragique de leur timbre, de 1a masse sono- re qui les soutient; fortes sans étre brutales, pesantes sans étre lourdes. Tel est le principe du probléme technique qui s*impose a Pinterpréte, probléme autant plus redoutable que Is main droite doit concilier ces exigences de sonorité aveo Femploi presque exclusif de ses doigts les plus faibles, 4% et 57°, dans la déclamation de Iz pertie Ie plus importante. Nous avons dé &ulé par ailleurs ce mode éxéeuton wir le commentaire de Nédition de travail des Etudes de Chopin op.10 NII) mais en nous appliquant au 1 le expressif ot chantant de ces doigts faibles,plutat qu’ leur caractére impérieux. Quelques modifications de detail vont done simposer ic, qui, du reste, ne contredisent en rlen les pie cipes auxquels nous venons de faire allusion. Nous rappellons que la régle easentielle de la technique poly- phonique consiste & porter le poids de le main du c6té des doigts qul, musicalement,ont le rdle important; 4 détendre, & relacher au conteaie, les muscles des doigts qui jovert les parties secondsires, La diffculté staugmiente ici du fait que Paccompagrement lui-méme doit étre nourri et sonore meme das ls passages mar- qués piano: est dane nécessaire de soldier extzéme les doigts fibles qui auront &exprimer cette sonoritéfondsmen- tale dij robuse,et li, dot inervenir une poition partculére qui seule donera le résltat attendo, Nous ferons choix pour en cablir le mécanisme, du premier accord du prélude qui nous occupe,mais il va de Soi que toute autre Jarmonie de quatre ou eing notes permetirait 1a mime démonsiration. Jouer Pavoard suivant avec (a malo droite, les doigts étant posés naturellentent sur 1e clavier. Pusyrelever franchement le poignet en sappuyant exclusivement sur le cinguiéme doigt, les autres dolgts abandonnant leurs touches —Si le mouvement est eorrec~ lement executé, le einquidme doigt presentora un angle droit avew le dos de la main, il sera tendu verticalement et suffisamment raidi pour supporter Je polds de la main—- En conservant cette position et les autres doigts de ta rain restant passifs et souples, sexercer sur des formules de gammes ou d’arpeges quelvonques,en essayant Gobtenir le maximum Pintensité et en détachant largement, Méme travail avec Ie quattiéme doigt~érigé i son tour et fermement tendu, es autres doigts, y com pris le cinquiéme,tlottaats pour ainsi dire sous la main,sans reposer sur le claver. Lorsquén aura acquis, pour ces deux doigts, la rigidité, la solidité névessaires quils doivent méme conserver lorsque le main ='é- loigne des touches, entre deux notes, on adjoindra une formule dacoompagrement,quefes doigts intérieurs foue- rent dans leur postion babituele, seus les doigt"mélodiques’tonservant la positon contractée que nous venons eétudier. Un fragment de la Fantaisie de Chopin: ov de Ia Sonate de Liset: 26 permettront Vapplication immédiate de ce mode d'exécution,en falsant mieux comprendre que des exer. ices musicalement inditfévents, sa valeur et ses ressources expressives. On travaillera ensuite te texte du prélude, suivant les variantes ci-aprés: a Nous recommandons également Pétude des exercices indigués dans Védition de travail. des Etudes de Chopin pour étude op. 25 N° 4-spécialement de epux- On observera exactement les differences entre les rythmes Joa ou J-a, soit quils se contrarient entre les deux mains,ou que, comme dans les cing deraiéres mesures, lls s'ynissent sous leur second as ect, ajoutant ainsi un accent héroique au caractére majestueux de ce Prélude, ey Prélude N°10 La mime formule, quatre fois répétée, suit & la fragile construction de ce chatoyant prelude: un trait Vif, incelant et léger, qui fuse av travers de trois octaves, semblable & une flbvhe aor, puis disparait. dans un calme remous daecords négligents. C'est 4 mettre délicatement en valeur le contraste entre Pindolence capricieuse du rythme de ces accords ot la prestesse gissante du dessin en doubles eroches que se limite Je secret d'une interprétation dont il n'est possible que de sugyérer le caractére, Techniquement parlaat,on pourra éprowver quelques difficultés dans Pexécution égale du trait; dif. ceultés eausées par Padjonction dun accord en doxbles notes au début de chaque temps, Selon nous, la note supérieure de chacun de ees accords doit tnter, plutst que sonner, comme une sorte de légdre campanella, ce qui sFobliendra en la détachant vivement du reste dy trait qui doit s'exécuter legatissimo, en coulant les dois, On se familiarigera avec cette double attaque 4 ln méme main par Vétude des exerices suivants: On augmentera progressivement Vefficuclté de ce travail en employant povr Jes doubles notes, es positions de plus en plus écartées jusqu’a Ia sixte majeure inclusivement. On travaillera séparément la partie inférieure du trait en ajoutant un trille sur la premiére moit de chaque temps et en réguisant au minimum articulation des doigts. Puis on adjoindra 1a note supérieure, au début du temps, mais tout dabord en la tenant, afin éassue rer la position de la mai, Enfin on étudiera fe trait tel qu'il est écrit, en employant alternativexcent pour la partie inférieure, le legato et le staccato du doigt et les rythmes suivants: Meee oy ee 30 Prélude N° 11 Nous ne croyons pas qu'il convienne de prendre ¥ la letire Vindication de mouvement gui est en téte de ce Prélude. Chopin ne Ya probablement employée que pour mettre cette brave et Idgore esquisse a Vabri dune exécution exagérément sentimentale, Mais, ily a dans la grace ingénue du contour mélodique, tune sorte de réserve, de pudique retenue, qui s'accomoderatent mal dun tempo trop volubile ou dun uc- cent trop brillant.“Allegretis vivace” nous parait. une notation plus juste que*Vivace"et plus en accord avec Vémation discrete, Penjouement attendri de In phrase musicale Les difficuités de réalisation pianistique seront, tu reste, @autant plus grandes que Ie mouve. Ment sera moins vif, et plus seusible la délicatesse du sentiment. Au lieu d’étre emportée dans e flux indifférent @une animation excessive, chague note prendra son importance et sa signification mélodigue. Ceei suppose un jeu A Ia fois délié, tendre, egal, une souplesse de rythnie qui ne s’ob- Uiondront pas du premier coup malgré aspect inoffeasif de la notation musicale. Le travall préparatolre sora basé sur les formules pour les écarts liés que nous avons déja indiquées dans 1a notice accompagnant Ie einquiéme Prélude. En ce qui concerne les doubles notes en accords mélangés dont execution doit rester aussi fluide ‘que lorsque Je dessin mélodique est en notes simplus,on pourra sYinspirer de leur difficulté passagere Pour tenter une étude an pex géndralisée des principes @exéeution qui leur peuvent. convenir. Nous mentioanons pout mémoire les commentalrrs des Etudes en tierees et en sixtes de Edition de travail, dans lesquels on trowvera un certain nombre de suggestions dont 'appieation constituea fa base d'un travail wile. Mais nous voudrions tenter Ia différenciation des studes @approche de la technique en doubles notes dans des positions mélangées, suivant la nature des mains, que nous raménerons, un peu arbitrarement, & deux types essentiels, la main A dolgts longs et Ia main i dolgts courts. Dans Yun ot Vautre eas, ve travail préparatoire sera totalement différent et ce, pour des raisons physiologiques sur lesquelles il nest pas besoin do supposantir, encore qu’elles soient généralement méconnues ou négliggées au cours des études. Pour les doigts courts, les exercices préparatcires aux doubles notes seront toujours établis sur line formule arpbgée, c'est-A-dire qu’un passage de ce genre: sera travaillé ainsi: = Ceci afin diviter Ia fatigue musculare et a lourdeur dattagues et autre part pour obtenir Ie maximum ge sou- plesse dans les mouvements du polget acoompagnant les déplacements des doigts sur le clavier et permettant I Hazon, Pout les doigts longs,auquels les difficultés curt importent peu,on remplacera ces exercices par les sul: vants: en veillant, c@ qut constitue Tintérit technique capital de cette formule, & la prédomi Toutes les combinaisons en doubles notes mélangées peuvent Aire, suivant les cas, travaillés selon Pun ou Pautre de ces prineipes et nous ne craignons pas @affirmer que leur application permettra de vain cre en peu de temps. des difficultés en apparences insurmontables. n ( 2 Prélude N° 12 Demme que pour le wititme prétude,il ext moins meriteire de trlompber fet dune diieulté en soi,que dela vainere ay service des seules exigences dune interprétation vivante et colorée. Les crescendi véhéments, les rafales impérieuses que précipitent an rythie obsting et impatient, le bondissement caractéristique de Ia hasse, I'sllure trépidante, f6brile, dune chevauehée tragique par une nuit @orage, tels sont les éléments essentiels de cette interprétation Elle suppose, au premier chef, et plus encore que Ia perfection du méeanisme, de rares ressources fumginatives et nerveuses. Mais elle ne se pourra naturellement traduire que lorsque le probleme tech nique qui la conditionne aura été résolu Une fois de plus, it sulfa de ramener les dtficultés dexcution aux formules les plus é'imentatres, et den ‘tudier avec soin te principe générateur. Les bénéfices dune analyse de ce genre se feront sentir par la suite, cau seulement gour Pintergrétation des passages ou de Ia pléce déterminee qui auront été les prétextes,mals lis se manitesteront encore durablement dans économie de la teebnique générale Ici, il faut combiner Marticulation précise des doigts avev Ia souplesse dv poignet pour assurer les nuances du dessin do In main droite et In clarté dela répétition, qui de deux en deux notes, replace un doigt falble et Isolé dans une position défavorable par rapport 1a conauite de taligne mélvéique. Uxppat que 12 main prend sur chacun des accords dont Ie rythme insistant et nerveux talonne lk progression de In partie supérieure, tend naturellement a détruire Péquilibre sonore nécessaire noe pourra le eétablie,quen ayant Zahoed assujetti les doigts faibles de la niin droit,et principalement les ome et Se doigts,a un travail dentrainement qui aura pour but de divelopper tn fermeté de leur atiaque Nous conseillons les formules suivantes & transposer chromatiquement sur tous les degrés Articuler largement et attaguer avee decision. Puis, en serrant de plus pris 1a formule de Chopin Enfin Jes formules de trille sulvantes, dans Vexécution desquels on s'efforcera au plus grand cres- endo possible, méme s'il dolt enteainer un mouvement involontaire de Is min Arracher en quelque sorte la derniére note de chaque groupe, attendre completement les dvigts pen- ant la durée du silence et attaguer a nouveau avec fermeté en neni nnnnnetnen tenets inning 33 Ensuite, travailler les mouvenients de polgnet qut doivent régir Yexteution des accords de woires: (Le second accord doltpour ainsi de, revondir sous Fimpuison du premier, pis Yes rains eetont rapidement ce smenies a leur position ditaque au dessus du clavier, les doigts ne se contenctant qu’au toment précis de se poser sr Tes touches.) Travailler ainsijet les deux mains réuni fuaneas du texte, Lorsquion se sera famillarisé avee cette variante au point de Ia pouvoir jour de mémoire, et seule. iment alors, on reprendra deux des formulas pour la main droite seule précédemnent indiquées et on tes wlitisera de la maniére suivante, en Jes aypliquant au texte de Chopin tenant compte de toutes tes le Prétude en son entier, ‘Toujours s'efforcer de donner un accent énergique sur la dernidre pote do chaque groupe. Avant de tenter Pexécution du morceau tel qu'il est 6erit, nous recommandons encore la variants rythmique ¢l-apros: Articuler largement la partie supérieure, en observant tes silences —conserver au contraire la souplesse des doigts auxquels sont conties les tenves. lua pédale sera mise avec une extréme décision et quittée de méme, 11 faut éviter toute bavure de résonnance qui diminuerait le caractére rythmique nettement volontaire de cette attague, (ae REE

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