88 (MATTHIEU CASSIN
CONCLUSION
« rassemblons maintenant les différents cas étudiés, wois couples
se dégagent, qui permettent de caractériser, 3 cux tois, la fonction
ce et son intégration dans le texte principal. En effet, un passage
cexégétique est:
"la réfutation d’une exégdse existante ou bien N'exégése d'un verset que
Vadversaire pourrait utiliser;
«une oxdgose développée et structurée ou bien simplement présente 3
TTarniére-plan d'une élaboration théologique qui n'est pas directement
exégétiques
« tne exgedee séparable de son contexte, ou bien intégrée de prés & Var
gumentation qui l’entour
sont bien des éléments importants de la
re Contre Eunome, ne peuvent pourtant pas étre mis
aboration d'un plan de ce livre. En outre, la prise en
ertion dans le reste du texte et de leur fonction pré
ou dans la polémique ~ de Grégoire est
‘générale du texte, de la
pour comprendre leur
Si l'on rapproche de ces et
Eeriture évoqui
détails de sa progression.
LA POLEMIQUE DE GREGOIRE DI
E NYSSE,
CONTRE L’USAGE DE ZACHARIE 13, 7a
PAR APOLLINAIRE
Dans son traité contre Apollinaire (Ani Adversus Apolinarium),
adversaire des pre
contre mon berger et
Alexandrie, M. CASEVIFZ, C. DOGNIEZ, M.HARL, Aggée, Zachare, Pars, 2007,% MARGUERITE HARL ZACHARIE 13,7
la théologie, Grégoire se sépare en méme temps de la tradition ecclésiale d'un
testimonium scripturaire de la Passion.
1. — LE CONTEXTE DE LA CITATION DE ZACHARIE 13, 7 CHEZ APOLLINAIRE
LES ENJEUX THEOLOGIQUES.
au la mort @vépynoag tov
‘sivarrow) enceui qui ait capable de recevoir a communautéde la suttrance
(Eo Svvapewy b€fa08a1 thy xorwavlay toi mdBove)» (152, 30.153,
Reprenant le motif du salut apporté par la chairet le sang d
0 la chair et le sang du Christ (15
158.30, Gréoirpsissacocepton el ircamation Ins les
lire a divinité, est venue « habiter surnotre terre» pout « ie
Ee va atv terre » pour «|’éeonomi
le contexte proche de la polémique, Grégoire
En téte des pages qui form:
présente la these d’Ap
Ja résumant ainsi: «ce qui s'est manifesté dans Ta chair en naissant de la
Vierge doit étre compris comme antérieur aux autres étres, non seulement
selon I'étemité de la divinité, comme nous le croyons tous, mais aussi selon
la chair»? et donne les références scripturaires avancées par son adversaire’,
En dernier lieu est alléguée, dit Grégoire, «une certaine parole de Zacharie»,
différence des précédentes — et juge inutile de
-méme sans détour sa thése ab-
ité, non pas
-n vue du bienfait (pour les hommes),
connaturelle» (suvovauoxitvn x0)
27). C'est précisément apres ces lou
‘que Grégoire donne le texte de Za 13, 7a. ae ml 7 ae
toi contre mon berger et contre homme mon parent» (én &vapa ogupunsy
tov, 155, 3-4). Nous apprenons ainsi que c'est évdemment le mot ovuguaoc
Droche des deux précédents également préfixés par auv-, qui souleve pour
Grégoire une difficultéthéologiqueetjustife le rejet da verset: mais Grégoite
ne le précise toujours pas. Il récuse immédiatement, de fagon radicale. toute
ication du berger de Zacharie au Christ: «Pour nous, ditil la parole de
Zacharie est «une menace contre ceux qui usent d'injustice & Pégard de leone
semblables» (npdc vb SudpuAov, 155, 45). Par cette affirmation, Grégoire
__Tompt avec la tradition issue des Evangiles qui voit dans le berger de Za 13,7
théorie (148, 26-151, 20)
Sans que le berger dor
mentionné, Grégoire introduit un riche exposé de sa propre concep-
la figure du berger et de la Passion du «bon berger» (Jn
54, 27). Le salut de ’homme nécessitat l'incamation («la ct
‘sang versé» comme le dit Paul en Ep 1,7) et tel est le mystére
conducteur de notre salut» s'est fait berger et a pris sur ses épaules la brebis,
perdue, «toute Ia brebis» (non pas seulement Ia peat en délaissant ce qui est
2. Vintérieur, comme le veut Apollinaire); la brebis, c’est-i-dire «nous, les
3. Aniprh, 148, 14: Bit oapsde de rie mapBévou gervepuBEy ob wsvow xara Thy
te. 36 dibesrara mpoentwosteat ray Bury, waBine midvteg maresope, dit xb
seat’ exo iy ofp. On peut lire une traduction du traté de Grégoire dans R, WINLING, Le
Mystere du Christ. Cone. (V5), fe defi d'un Dieu fait homme (PDF 89-90), Pats,
2004, La traction est fait
1 cele des colonnes de Ia
es problemes théologiques,
bahar exstt, moi jesus» Ji 8,
dy compodd ston tee agen,
Ibis le es ef Phomme), mene IS oom pt cote et
(évepyelv tov Bivarov )— peut bi me
reprend Lexpression de V'Eptire
elle da Christ grand-prte (oir 7. Voir de méme GREGOIRE DE NaZtANZ conte Aj
(80208), Paris 1974.9. cents DCE Cala(MARGUERITE HARL
ZACHARIE 13,7 ”
96
‘comme un groupe», «ce qui
voir la notion de nature
irement, en GOUPUTOG et
jre contre le mot osppunog s°eX-
oe eres oiigu iréprochable dela personne
IIL, -L'USAGE DE ZACHARIE 13, 7 CHEZ LES PERES GRECS
AVANT ET APRES LA POLEMIQUE DE GREGOIRE CONTRE APOLLINAIRE
rel
fait homme!®. ;
it ime sfuse Grégoire, que son
is peut-étre est-ce moins le mot Iui-méme que ref
can a ans gl imterpte Za 13, Ten ienont 28 faqs de
les apologistes
st encore vivante dans la période
is majeur — en est donné par Origéne dans son
ropos de Moise qui «frappe» le rocher pour
sasrnant, Dcomaire Bmore de
10. ins ‘PERPILLOU, J, TAILLARDAT, 5. @UAO
| ajoute alors: «C’
is seront dispersées”; ‘il n'a
Crist parle bat
Slr resemblance de sa mor, nous Ie serons
reprendrons au moment
-0, BOULNOIS, Le ce verset est absent de la Démonstration
Pe existe connaturelement, OPUS,98 ‘MARGUERITE HARL ZACHARIE 13,7
9
Evangélique. Comme S. Morlet vient de le montrer dans sa these récente!”,
Eusdbe exclut dans son grand ouvrage apologétique les versets qui viendraient
ne témoignent que de fuits anecdotiques ~ ce
joncer I’éparpillement des disci-
que le rappel dune observation
troupeaui sans berger qui tend a
— était encore présente chez Origéne, is *
ae ec tn hr in toed pa
de textes douteux ou ceux
qui est le cas de Za 13, 7 s'il ne sert qi
de I’arrestation de Jésus et
Ltabsence de Za 13,77 dans la Démonstration Evangelique a pour conséquen-
ce son absence
des versets autres que
avec ce verbe méme «
Zal3,
ez. Cyrille de Jérusalem, dans son Homéli
‘pour la trahison et la crucifixion, Et,
les Eclogae faussement attribués & Grégoire de
chapitre 7, «sur la eroix», en revanche, selon
les relevés de -a, nulle citation de Za 13, 7 appliqué au Christ
ne se lirait chez. Pres Cappadociens. Cela permet de comprendre que
Grégoire de Nysse attaque Apollinaire pour une interprétation qui n’a plus
cours dans son propre milieu.
mort sur la croix pour le
raisonnement est inacceptable pour Grégoire. Imité par le mot ovwpuaog qu'il
1 faut reconnaftre que ce verset, outre qu'il ne concerne qu'un détail du
reécit de la Passion (la fuite des ap6tres), offrait des difficultés d'interprétation,
‘en hébreu qu’en
nate, coupé de ce qui était dit des bergers
dre donné A I'épée prolonge la colére
jew annonce la mort de son propre
les bergers/le berger; le berger/mon berger:
commentaires opposés. Avec
berger. Le
mon compagnonison compagnon) ent
- comme en he
Marguerite Hari
Université Paris IV ~ Sorbonne
dans une perspective antijuive. L'int
sociée — la nécessité de la Passion pour le salut des hommes
dpoque de Constantin: la Démonstration van
Montct L'apologetique chr
é ari-TV Sorbonne, 2006, 3
‘d Eusébe de Césarée hise
lection des Etudes augustnies
ook, Missoula, Montana, 197
les données de la Démonstaton