You are on page 1of 12
LA REVUE DE POLITIQUE INDEPENDANTE L’Europe en question Hervé de Charette ¢ Jean-Claude Pasty Daniel Colard Reseaux en tous genres Bernard Barbier ¢ ae Levaux Jean-Pierre Chamoux ¢ Pascal Lorot Jean-Pierre Olsem ¢ Jean-Pierre Lang ® Jean-Antoine ee Claude Jacquemart © Jacques Sironneau Karl-Heinz Bender Angelo Petroni Henry de Lesquen Paul Chambrillon ¢ Henri-René Garaud et un inédit de Georges Simenon Numéro 14 - 2° trimestre 1996 Prix : 89 francs __ SOMMAIRE a EUROPE EN QUESTION « Hervé de Charette + Un pacte de confiance pour l'Europe # Jean-Claude Pasty : Ce qu'il faut attendre de Ia CIG * Daniel Colard : Le couple franco-allemand DOSSIER : RESEAUX EN TOUS GENRES « Bernard Barbier : Quelle énergie pour demain ? ‘ Pascal Lorot : Les réseaux transeuropéens d’énergie © Philippe Levaux : Les infrastructures européennes de transport ¢ Jean-Pierre Chamoux : Télécom, libéralisation et concurrence * Jean-Pierre Olsem et Mare Guyot : Télécom, vers un ordre concurrentiel © Pierre Leduc : La planéte Internet Jean-Pierre Lang : Le paradis infernal des réseaux + Jean-Francois Ventayol et Hervé Lebec : Nouvelle donne technologique et aménagement du territoire © Serge Kouchnir : L’informatisation des cabinets médicaux ACTUELLES ¢ Jean-Antoine Giansily : Ni abdication, ni reniement * Clande Jacquemart : Le regard des enfants de Tchernobyl © Alexandre Herlea : La Roumanie dans Vannée électorale # Jacques Sironneau : Géopolitique de l'eau (1) ¢ Julien Charles ; Le drame d’Eurownnel ¢ Karl-Heinz Bender : Mitterrand vu d’Allemagne * Angelo Petroni : Mitterrand vu de Rome MELANGES + Henry de Lesquen : Théorie du chaos et pensée politique * Jean-Pierre Lang : Quotas, histoire d'un amendement * Georges Simenon : Raimu, mon ami (inédit) © Paul Chambrillon : Le grand thédtre d’ Offenbach ‘ Henri-René Garand : Histoire d’un fait-divers 17 2 30 37 41 46 56 63 78 81 85 90 94. 105- Tt 116 122 126 135 139 144, 155 ONT COLLABORE A CE NUMERO Hervé de Charette, Ministre des Affaires étrangeres. Jean-Claude Pasty, Député au Parlement européen et Président du groupe UPE. Daniel Colard, Professeur de droit & Université de Besangon, membre du Centre d’études de Défense et de Sécurité internationale (CEDSI) a la faculté de droit de Grenoble II. Spécialiste des relations internationales, il vient de publier La Société internationale aprés la guerre froide (Armand Colin). Bernard Barbier, Sénateur de la Cote d'Or, Rapporteur spécial au Sénat du budget de Vindus- trie, Président du groupe d'études de l'Energie, Viee-président da Centre national des Indépendants et Paysans. Pascal Lorot, ancien membre de cabinets ministériels, directeur des études d’un grand groupe industriel. Philippe Leyaux, Président de la Fédération nationale des travaux publics. Jean-Pierre Chamoux, Professeur a |’Université de Marne-la-Vallée, ancien chef de la régle- mentation des P et T. Jean-Pierre Olsem, Professeur de Sciences économiques & ' Université de Franche-Comté. Mare Guyot, Docteur &s-Sciences économiques. Pierre Leduc, journaliste scientifique. Jean-Pierre Lang, Vice-président de la SACEM, Président de la Commission Culture du Centre national des Indépendants ot Paysans. Jean-Francois Ventayol et Hervé Lebec, consultants pour le projet Rimbaud, gérants de la société Immedi@. Serge Kouchnir, médecin, Président de la Commission Santé et Seeré:aire général adjoint du Centre national des Indépendants et Paysans, Jean-Antoine Giansily, Adjoint au Maire de Paris, Député au Parlement européen, Président du Centre national des Indépendants et Paysans. Claude Jacquemart, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro. Jacques Sironneau, Doctcur en droit, chargé du bureau des affaires juridiques 2 la direction de Eau du Ministére de ’Environnement. Il vient de publier L’Eau, nouvel enjew stratégique mondial (Economica, collection Poche/G€opolitique, drigée par Pascal Lorot) Alexandre Herlea, universitaire, représentant & Paris de la Convention démocratique roumaine. Julien Charles, journaliste économique et financier. Karl-Heinz Bender, Professeur de littérature francaise & l'Université de Tréves. I a publié en 1995 Mitterrand und die Deutschen, Die Wiedervereinigung der Karolinger (Bouvier): Angelo Petroni, Professeur & Université de Bologne. Henry de Lesquen, Président du Club de I Horloge. Paul Chambrillon, chroniqueur dramatique. Henri-René Garaud, avocat, Président de la Commission Justice du Centre national des Indépendants et Paysans. Frangois Broche, Directeur de France Réelle et de La Revue de Politique indépendante, LA REVUE DE POLITIQUE INDEPENDANTE, trimestriel 146, rue de l'Université, 75007 PARIS Tel. :40 62 63 64 - Fax :45 56 02 63 Directeur de la publication : Frangois Broche. ‘Comité de rédaction : Alain Boucher, Inspecteur général de I'ducation nationale. Gérard Bramoullé, Professeur 2 Aix-Marseille 111. Francois Broche, journalist, historien. Francois-Georges Dreyfus, Professeur a la Sorbonne. Jean-Antoine Giansily, Député au Parlement européen, Adjoint au Maire de Paris. Jean-Louis Harouel, Professeur & "Université Panthéon-Assas. Joseph Hudault, Professeur a la Sorbonne. Pascal Lorot, ancien membre de cabinets ministériels. Jules Monnerot (+), écrivain. Jean Mottin, Conseiller d’Etat honoraire. Jean-Pierre Olsem, Professeur de Sciences économiques & 'Université de Franche-Comté, Olivier Passelecq, Professeur & institut des Sciences et Techniques humaines de Paris. Angelo Petroni, Professeur & l'Université de Bologne. Jean Salvan, Général (CR), chargé de cours & l'Institut d'Etudes politiques de Bordeaux, Henri Temple, Professeur 2 'Université de Montpellier. LA REVUE DE POLITIQUE INDEPENDANTE est éditée par la Sarl SEPI. (Société d’édition et de publication de la presse indépendante), au capital de 200 000 franes. Gérant ; Serge Kouchair. Principal associé : ean-Antoine Giansily. Seorétaire de rédaction : Isabelle Paillet N° CPPAP : 75909 N° ISSN : 1165-8444 Dépat légal 2 parution Réalisation et impression : Eurographic - (1) 42 02 09 38 Abonnements : un an (4 numéros) : 270 francs ‘Au numéro : 89 franes PAC icon stadt) Ly a deux ans, La Revue de Politique Indépendante avait bien voulu accueillir Particle intitulé : «La longue agonie du communisme roumain», donnant ainsi & la Convention Démocratique, principale force de Yopposition roumaine, Poccasion de s'exprimer. Fait @exception, le silence qui entoure aujourPhui ce pays latin Europe orientale était rarement brisé. Cest en partie le résultat des tentatives (au début réussies) de manipulation des médias par les services de désinformation du pouvoir néo-communiste qui s'installait & Bucarest et de leurs patrons du KGB. La Roumanie, constations-nous alors, se caractérise par plusieurs particularismes, qui la singularisent, par rapport aux autres pays ex-satellites soviétiques d'Europe. Cette exception roumaine se manifeste ds Toccupation du pays par les troupes soviétiques, en 1944, notamment par une répression particuligrement brutale (10 % de la population totale passée par le Goulag) ainsi que par la guérilla anti- communiste, qui ne cessa qu’au début des années 1960. Lexception roumaine se pour suivra - lors de la dictature de Ceausescu, des événements de décembre 1989 et de ceux qui suivirent. La Roumanie est le seul pays européen non soviétique ob les communistes soient restés sans interruption au pouvoir jusqu’a aujourd’hui, celui ott la baisse du niveau de vie, la corruption, le mépris de la démocratie et Fincompétence des gouvernants aient atteint des niveaux trés élevés. A ROUMANIE DANS L’ANNEE ELECTORALE Paradoxalement, cet état de choses donne de lespoir aux démocrates roumains. En effet, aujourd'hui, justement 2 cause des meéfaits du régime en place et & cause de la prise de conscience par la population de cette vérité, tous les prémices existent pour que cette exception roumaine se poursuive ; Cest-a-dire Pévolution A contre-courant du pays par rapport aux autres pays ex-socialistes oli Les communistes sont Tevenus au pouvoir par les urnes. Les chances de Popposition de gagner les élections lors des serutins de 1996 sont réelles et cette conquéte représente la condition sine qua non de V'évolution de la Roumanie yers une vraie démocratie, économie de marché, la reconquéte de sa place cans l'Europe et Vintégration dans les structures curopéennes et atlantiques. 1996 est un moment crucial pour la Roumanie et probablement pour Péquilibre et la paix dans cette partie du monde. LOceident doit savoir reconnaitre ses vrais amis et cette fois-ci les soutenir, et ceci dans son propre intérét. Malheureusement, cette réalité simple et justifiée sur plusieurs plans n'est pas de mise ; les relations privilégiées avec le pouvoir en place & Bucarest dépas- sent largement les obligations imposées pour les relations d’Etat 4 Btat. Crest cette real-politik qui a fait que le président Iliescu, ex-membre du Bureau du Comité central du PCR, a été désigné par les Fiats-Unis représentant de la Roumanie, pays martyr, au mémorial des victimes du communisme et que les médias parisiens font une publicité consternante a Iie Nastase, le tennisman, aujourd’hui candidat du pouvoir & la mairie de Bucarest. La présentation succinete de la situation politique, économique et sociale de la Roumanie a la veille des élections de 1996 forme le’ sujet de cet article, qui est une actualisation de celui publié il y deux ans. Le paysage politique : Te pouvoir et Popposition La Roumanie est encore une «démocra- ture», mélange de démocratie apparente et de dictature réelle, dont la Constitution de 1991 est le cadre institutionnel. Calquée sur le modéle frangais de 1958, elle conserve toutes les ambiguités auxquelles s/ajoute une inspiration socialiste-totalitaire prononcée : elle ne garantit pas explicitement Ia propriété privée, elle n’affirme pas la séparation des pouvoirs, etc. Le pouvoir est entre les mains du Président, du Conseil supérieur de Défense (CSD) et des divers services spéciaux (neuf en tout). Le dédoublement des principales institutions contrélées démocratiquement (le gouvernement par exemple est doublé par le CSD), qui évoque les structures paralléles du Parti et de PEtat de l’époque du communisme orthodoxe, constitue l'une des principales méthodes employées, Un systeme de clienté- lisme économique et administratif & caractére iafioso, basé sur l'économie d’Etat et sur les solidarités héritées du régime communiste, permet cette mainmise du pouvoir sur tous les rouages de décision. Le cbt émergé du pouvoir est formé aprés 1992 par la pentagonale rouge : le PSDR, parti du président Hiescu, et ses quatre satellites. Ils ont ensemble la majorité au Parlement. Le PDSR est un parti sans doctrine bati sur des critéres de clientélisme ; trois de ses satellites sont des partis extrémistes nationalisto-communistes :Ie PRM, le PUNR et le PSM. Le 20 janvier 1995, le PDSR et ces trois partis ont signé un protocole de coopération qualifié par des analystes politiques d'alliance pour la «stagnation». La Roumanie est le seul pays ex-satellite ob les extrémistes ont && associés au gouver- hement, ce qui a constitué un ineonvénient majeur pour f'intégration de la Roumanie dans |'Europe. Récemment, des tensions ont éclaté entre le PDSR et certains de ces alliés, - notamment le PRM de M. Tudor (le Jirinosvski roumain) et le PSM de M. Verdet (ancien Premier ministre de Ceausescu). Des considérations internationales ont poussé le PDSR a se séparer, au moins en apparence, de PRM (antisémite) et du PSM (anti-occidental), Précisons que le PDSR a foujours eu un double langage : un pour Pextérieur parfaitement compatible avec les exigences occidentales et l'autre a vocation interne pour ses alliés Le PDSR est erédité de 30% d'inten- tions de vote et chacun de ses quatre alliés entre 3 % et 5 % :en tout, 48 %. Lopposition est constituée essentielle- ment par la Convention Démocratique de Roumanie (CDR), VUnion Sociale- Démocrate (USD) et plusieurs petits partis représentés au Parlement, dont le Parti de Alliance Civique (PAC), le Parti Libéral 93 (PL 93) et 'UDMR - parti de la minorité hongroise. La formation la plus importante de Topposition est la CDR. Alliance électorale Tegroupant plusieurs partis et associations, elle a été créée en 1992 par le président du Parti National Paysan Chrétien Démocrate (PNTCD), Cornetiu Coposu, figure charisma- tigue de opposition. La CDR est présidée. depuis 1993 par E. Constantinescu, le challen- ger d'liescu aux élections de 1992, Blle fut restructurée en 1995 (quand plusieurs petits partis ont quittée et @autres intégrée) et mieux organisée tant au niveau central qu’au niveau départemental et municipal, Avjourd’hui, elle est formée principa- lement de quatre partis politiques représen- tés au Parlement et deux associations. Partis politiques : le PNTCD - parti chrétien démocrate, pivot et poids lourd de la CDR, auquel appartient aussi E. Constantinescu ; deux partis libéraux : PNL et PNLCD et un parti écologiste. Les associations : LAlliance Civique (AC) et Association des Anciens Détenus politiques (AFDPR). Ces deux derniéres associations sont trés proches du PNTCD. Notons que ce dernier a tenu en janvier 1996 son deuxigme Congrés national aprés 1989. A cette occa- sion, un nouveau président a été élu en la personne de I. Diaconescou, qui a passé dix- sept_ans dans les prisons communistes (C.Coposu est décédé en novembre 1995) et une nouvelle direction (58 membres) dont la moyenne d’age est de 52 ans. Le PNTCD fait partie de ’'Union Européenne Chrétienne Démocrate (UECD) et a demandé son adhésion & Union Démo- cratique Européenne (UDE). La CDR est créditée de 30% d’inten- tions de vote, dont 18 % pour le PNTCD, 5% pour le PNL, le reste étant distribué entre les autres partis du CDR. LUnion Sociale Démocrate (USD) fut créée en 1995 par le Parti Démocrate (PD) de l'ancien Premier ministre P. Roman et par le petit parti social démocrate roumain (PSDR), qui avait quitté la CDR début 1995. Le PD lui-méme date de 1991, aprés le divorce entre Iliescu et Roman. Remarquons qu'il n'est pas percu, par une grande partie de opinion publique, comme un veritable parti d’opposition. Le souvenir de sa participation au pouvoir néo- communiste, de décembre 1989 a septembre 1991, période pendant laquelle le pays a counu le blocage des réformes, lexplosion de la corruption et l’invasion des mineurs, est encore trop vif dans toutes les mémoires. LUSD fait partie de I'Internationale Socialiste. Elle est créditée de 10 % d’inten- tions de vote. Récemment {avril 1996), une alliance lectorale fut conclue entre PUSD et le PAC - petit parti qui oscille entre le libéralisme et Ja social-démocratie, qui a quitté la CDR en 1995 et qui est crédité de 3 % d’intentions de vote, Le PL 93 - parti ultra libéral crédité ui aussi de 3% intentions de vote et PUDMR de 6 %. Autres aspects politiques et législatifs IL y a en Roumanie une assez nette bipolarisation de ta vie politique sur fond d'une prise de conscience de la population de ses vrais intéréts. C'est surtout 4 la campagne, oi les communistes ont gagné les Elections de 1990 et 1992, que cette Evolution est tres marquée. La structuration de la société civile commence a devenir réalité. Les syndicats se politisent, eux aussi : la Confédération des Syndicats démocratiques de Roumanie (CSDR), dirigée par V. Ciorbea, a intégré la Convention démocratique, Etirayé par la perspective de perdre le pouvoir, le PDSR utilise la carotte et Je baton afin d'augmenter le nombre de ses adhérents. Sont visés surtout les cadres. Au niveau Kégislatif, le PDSR, avec ses acolytes, s’évertue & bloquer la mise en place dune législation libérale, pis encore, il réactualise des lois communistes. Donnons quelques exemples, La loi des budgets locaux n’a pas encore &é votée, malgré les engagements pris en ce sens lors des élections de 1992 ; Ia distribu- tion centralisée des moyens financiers per- met de pénaliser ou privilégier les conseils départementaux et les maires en fonction de Jeur couleur. Le Code pénal, calqué sur le modéle de Pépoque Ceausescu, qui punit sévérement, entre autres, la

You might also like