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478 JOURNAL DES ECONOMISTES. BIBLIOGRAPHIE Auwaaras Dx L'icoNowre PoUITIQUE BT DE LA sTaTIETIQUE Foun 1864, par MM. Mav- nice Buock et Guuntavain (21° année). { vol. in-18, Prit, 5 fr. (Rapport verbal fait dU Académie det teiences morales et politiques, par M. Worowset.) Jai "honneur de présenter & l’Académie la 24° année de l’Annusire de Thconomie politique et de la statistique (1864), publié par MM. Guillaumin et Block. Il constitue aujourd’hui une des publications le mieux congues st le mieux exécutées , qui présente comme le daguerréotype fiddle des faits importants de la vie sociale. Rien n’a été négligé pour améliorer et pour compléter successivement ce travail fort bien exécuté. Les vingt et une années déja parues forment une collection importante, dans la quelle se rencontrent des renseignements variés et exacts. L’ Annuaire de l'économie politique et de la statistique a servi de modéle & des productions analogues dans d’autres pays. Il conserve toujours non- seulement I’'avantage de l'antériorité, mais aussi celui d’une supériorité véritable. Désormais, personne ne saurait se passer de cette précieuse collection de faits pour traiter les questions si nombreuses de l'économie des nations. C'est le véritable budget des choses, comme le désirait Napo- Iéon , toujours au courant des phénoménes nouveaux qu'il réfldte avee une patiente régularité. MM. Guillaumin et Block ont rendu un véritable service & la science économique, en-continuant, d’une manidre si recom= mandable, cette utile publication. L’Annuaire de Véconomie politique se divise en quatre parties princi- pales : la 4 partie comprend la France; la 2° est consacrée & la ville de Paris, la 3° aux pays étrangers , et la 4* partio renferme plusieurs notices trés-intéressantes, entre autres le résumé des travaux de l’Académie des sciences morales, et celui des discussions de la Société d’économie po- litique ; une revue financiére de l'année, une revue des événements éco- nomiques, et enfin la bibliographie des ouvrages relatifs & I’éoonomie po- litique, aux finances, ote. : EsTUD108 ECONDMICOS Y ADMINISTRATIVOS SOBRE CHILE, DESDE 1856 wasta 1964 (Etudes économiques et administratives sur le Chili, de 1856.4 1864), par Manoa Miguas. 1 vol. in-8. Santiago. Jo ne puis me défendre, on transcrivant le titre de ce livre, d'un vif et profond sentiment de douleur. Il y a moins d’un an que je prenais congé de son auteur, mon éléve, mon ami et mon successeur dans la chaire d’économie politique que j’avais occupée. C’était un jeune homme plein BIBLIOGRAPHIE. 479 de vie et d’avenir, passionné pour la science et pour sa patrie, instruit, laborieux, consciencieux jusqu’au scrupule, qui s’était déja occupé de politique, de littérature et d’affaires, sans se laisser aller ni aux vanités littéraires, ni aux séductions de la cupidité, ni aux entrainements de prit de parti et dont l’dme supérieure n’avait de passion que pour le vrai ot le bien. Jespérais qu’il exercerait sur l'onseignement de I’écono- mie politique au Chili une salutaire influence pendant vingt-cing ou trente ans, et il y a déja quelques mois la mort renversait brusquement toutes ces espérances en terminant cotte viesi bien commencée ot si rich’ de promesses. : Co qui reste des travaux de Manuel Miquel suffit pour attester qu’ fat un homme distingué, mais c’est peu de chose en comparaison de ¢e qu’attendaient delui ceux qui le connaissaient bien. Quelques disou trés-honorables soutenues dans le Congrés de son pays, quelques travaux plus obscurs faits dans les bureaux du ministére des finances qu'il di- rigeait & I'époque de sa mort, un petit traité d’économie domestique livre que nous annoncons, yoild tout ce qu'il laisse aprés lui. C’est beau- coup pour un homme qui meurt & trente ans et qui n’a songé qu’d so préparer pour entreprendre plus tard des travaux plus considérables. Ce volume renferme, comme son titre l'indique, une suite d'études: C'est une collection des articles que son auteur a publids de 1856 & 1864 sur les diverses questions économiques qui ont occupé l’opinion publi- que au Chili durant cette période. Manuel Miquel écrivait ces articles & deux fins. Il avait remarqué la répugnance qu’éprouvent, au Chili comme en France, les prétendus hommes pratiques pour tout ce qui porte le nom de théorie et surtout d’économie politique, et il espérait leur faire reconnaitre les principes ep prenant part aux discussions &l’ordre du jour, sans formules, sans appa- reil scientifique d’aucune sorte, mais avec la fixité et la sireté de prin- cipes que donne la possession de la science. I! savait que les formules, nécessairement générales et abstraites, ne servent qu’ ceux qui veulent étudier et réfiéchir, et ne pouvaient figurer convenablement dans des discussions d’application; mais il savait aussi a merveille l’avantago* qu’assurait la possession de ces formules dans l’appréciation des faits complexes qui se rencontrent dans toute question d’application. Il espé- rait propager par la controverse non l'instruction scientifique, mais de saines opinions pratiques sur les questions économiques & l’ordre du jour. Manuel Miquel se proposait autre chose en faisant ces travaux: il vou- lait vérifier par lui-méme, en les comparant incessamment aux faits, les formules dela théorie, tant pour se confirmer dans ses propres con- victions que pour apprendre & faire dans la pratique le meilleur et le plus utile usage de connaissances théoriques. Il prenait plaisir a cette étude qui lui faisait sentir d'une manidre plus vive les lois par les- quelles les faits économiques sont enchainés les uns aux autres. Il aimait & prévoir, au moyen des indications de la science, les événements qui devaient naitre d’une situation donnée et était heureux de voir que la 480 JOURNAL DES RCONOMISTES. science ne le trompait pas. «Jo puis assurer, écrivait-il au commence- ment de ce volume, que depuis sept ans que j’étudie dans ce but, les principes de la science n’ont pas été démentisune seule fois par les faits qui se développaient devant moi, et que ma foi en la science n’a pas hé- sité un instant, Souvent, dans le cours de mes rechercher, j’ai vu se ma- nifester, dans les phénoménes que j’examinais , les déductions auxquelles me conduisait la lumidre des principes. Grace & la méthode scientifique, jacquérais plus de facilité & circonscrire mes études dans les limites du véritable champ d’observation, épargnant ainsi beaucoup de temps et pas mal de divagations inutiles.» Le volume que nous annoncons est rempli de ces études nalves et dun grand intérét pour le pays dans lequel elles ont été publiées. Elles portent sur une multitude de sujets divers dont il suffit d’indiquer les principaux pourapprécier leurimportance :— l’immigration européenne, la ferme~école d’agriculture, exportation de monnaie et la crise com- merciale, les machines et les artisans de Valparaiso, des billets de ban- que, de usage du crédit, ’état ot les réformes, la bienfaisance et la mendicité, les loteries, du développement des forces productives du Chili, 1a crise commerciale et ses causes indiquées par la statistique, de la libre exportation des cuivres comme moyen de protéger le charbon national. — Chaque année, il donnait en outre une revue générale des faits économiques. Tellessontces études, intéressantes pour le Chili auquel elles racontent son histoire contemporaine; elles n’ont & I’étranger qu’un intérét moin- dre; elles ne peuvent piquer la curiosité qu’au point de vue du dévelop- pement progressif des forces de leur auteur dont le talent marissait avec les années. C’est le monument humble et modeste d’une existence dévoue & lascionce ot & sa propagation, d’une Ame bonne et droite, trop tdt disparue, et qui laisso & tous coux qui l’ont connue d’impérissables regrets. CourceLLE-Seneurn. Lerrnss, INSTRUCTIONS ET MiMoInES Dx Cotnent, publiés, d’aprés les ordres de VEmpereur, sur la proposition de 3. Exc. M. Magne, par Prenax Cuiwenr, membre de lInstitat. — Tome Hl. Paris, Imprimerie impériale, 1863, Dans le numéro de novembre 1863 nous avons consacré quelques pa~ ges au tome I de cette utile publication. Nous croyons devoir signaler le tome II & l’attention des économistes. Il embrasse la période de vingt- doux années, qui s’écoule depuis le mois de septembre 4664 jusqu’au mois de septembre 1683, c'est-A-dire tout le ministare de Colbert. Il est divisé en deux parties, précédées d’une introduction. L’ane comprend les pidces relatives aux finances, aux impdts, aux monnaies ; autre, les pidces relatives au commerce et & l'industrie. Le mémoire du 4e octobre 4689, dirigé contre Fouquet, aurait pu servir de préface, puisqu’il renferme les plans de réforme du futur mi- nistre; mais i] manque dans le second volume, comme dans le premier.

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