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E, TAKAIGUVILI ANTIQUITES GEORGIENNES Exmnait pz BYZANTION Tome X (1935). BRUXELLES 1935 TABLE DES MATIERES DU TOME X (1935) (fascicule 2) Articles, ‘P, HeseLen. Neues zur Vila Coustantini des Codex Auge- J. Brwez. Fragments nouveaux de Philostorge sur la Vie de Constantin .icseseeeeee ees eee eee eer E. Darko. Influences touranieunes sur ]’évolution de Vart niilitaire des Grecs, des Romains et des Byzantins A. Vor. L’hippodrome de Constantinople P, Wirrex, L'épitaphe d’un Comnéne a Konia M. Juair. La polémique de_Georges Scholarios contre Plé- thon. Nouvelle édition de sa « Correspondance », ..., N, Apontz, Les Taronites en Arménie et a Byzance (II) I. D. SreFANEscu. Le monastére de Rasca ....... S. Marmatos, Une émigration de Créte 4 Céphalonic au xvu° siécle N. BAnescu - P. Parauaci..-Plombs byzantins découverts a ESS 6 (nT J.-R, Patangus, A propos du prélendu ¢édit de Milan . H. Gricotre. Réponse A M. Palanque ............ M. J. Hrearns. Reliability of titles and dates in Codex Theodosianus sees cece ee eee ee eee e eet eeeee reese J.-R, PaLtangue. Réplique a M. Higgins .. .... E. Honremann, Sur quelques évéchés d’Asie Mineure E. Taxaicuviti. Antiquités géorgiennes, I. L’Evangile de Vani oe HH. Grécorre, Les Arméniens “entre Byzance et l’Islam .... M. Cana, Le traité de 1281 entre Michel Paléologue et le Sultan Qala’un ...csceccsscreeeereeseaseccscces Comptes Rendus, Ouvyrages de MM. W. E. D. Allen, R. Grousset, P, Des- champs, A. Goldschmidt ct K, Weitzmann, C. G. Lowe, N. Cariojan, N. A. Mugmov, L. Robert, J. Werner, J. L. La Monte, J.-R. Patangue, I. Hausherr, L. Halkin, -G. Kazarow, G. Moravesik, M. Canard, G. de Jerphanion, G. Ostrogorsky, A. Vaillant. Notes et Informations, Anathimes contre les hérésies, par F. Cumont. — Fouilles et découvertes a Istanbul, par H. E, Del Medico.— Fouil- jes d'Apamée. — N. Kondakov et son Institut, par V. Mogin — Le VI° Congres international d’Histoire des Religions — Le P. Peeters en Orient . . . . . Nécrologie. —- Georges Bals. ~— Ignazio Guidi, — André Andréadés. — Vasil N. Zlatarski, — Henri Pirenne . Table des matidres . . . Ze présent fascicule comporte 37 planches hors-texte. Pages 399-402 403-442 443-469 ATL-188 489-504 505-515 517-530 531-551 553-590 591-599 601-606 607-616 616-619 621-640 641-642 43-654 655-663 665-667 669-680 681-776. 777-788 789-819 819-822 ANTIQUITES GEORGIENNES I L’Evangile de Vani. C’est dans l’église de Vani, dans la province de Satchino, sur la rive gauche de Rion, A 35 kilométres de la ville de Kouthais, que se trouvait, jusqu’en ces derniers temps, un évangile georgien du xu siécle. I] mesure 29,1 cm. sur 20,7 et est écrit sur un bon parchemin en belles lettres nouskhouri {ecclésiastiques minuscules), sur deux colonnes dont chacune de 21 lignes. Le manuscrit contient 274 feuilles. Les titres des évangiles ct les initiales sont écrits en or, le texte, a l’en- cre noire. Lrévangile de Vani est depuis longtemps connu dans la littérature. Au cours des fouilles archéologiques auxquelles il procédait 4 Vani, en 1889, le directeur du lycée de Kou- thais, A. Stoianov, s’était intéressé A cet évangile et, crai- gnant gu’il ne fat perdu dans une église de village, sollicita et obtint l’autorisation de Ie faire transporter et déposer dans le monastére de Guélathi. C’est ici qu’en 1890 l’acadé- micien N. Kondakov et I'archéologue géorgien D. Bakradzé Yavaient vu et décrit en détail (4). Par la suite, sur la de- mande de Ia paroisse du village, l’évangile a été rendu a Vani. C’est sur l’autel de l’église de ce village que je l'ai trouvé en 1896 ; j'en ai copié tous les colophons, mémoires et anno- tations ct je les ai publics, en géorgieu, avec la description des autres objets de l’église de Vani (*). Les textes géorgiens (1) Konpaxov ct Baxnapzf, Opisi pamiatnikov drevnosti v neko- torich khramakh i monastiriakh Gruzii. Saint-Pétersbourg, 1890, p. 47- 50. (2) E. Taxaicuviti, Voyage archéologique ef notices, en georgien, Tillis, 1907, p. 7-19. 2, ByZantion. X. — TAKAICUVITE 656 ont pas été compris dans édition de Kondakov; il ne s'y trouvait que des extraits détaillés en russe, faits par D. Bakradzé. Aucune reproduction photographique, ni celle de Parmoire Wart. ni celle des ininiatures. n’a élé donnée ni dans Pédilion de Koadakov et de Bakradaé. ui dans la mnienne, N’a pas éLé reproduite non plus Pinseription greeque, indiquant Ie nom de Fenlamineny de Pévangile, Ceble in scription n'est méme pas meulionnée chez Kondakov ¢ Bakradzé. 11 est vrai quelle ne se prélail, pas facilement A étre déchifirée. Cest pourquoi, en 1913, je me suis rendu de nouveau a Vani, avee le photographe Park Theodare Kuhne ; nous y avons photographie loules les miniatures, les caueus enluminés, les en-téte, le colophon ck quelques initiales, ainsi que Peécrin de Pévangile, Jai Tait un article, en russe, sur Tévangile et sur les autres objels dart de Uéglise de Vani eb avee 28) pholographics. je Vai envoyé a Pacadénii- sien N. Marr pour quil le ft publier dans L’Ortent Chee. lien, ott | dient quelques-uus de mes articles, était avant da Grande Guerre, La publication de Varticle fut cmpechée par des circonstances exceplionnelles guerte, révolution, ele, -— 1Orien! Chrétien a cessé de parailre et je ne pus avoir la copie de mou article, En ce moment, je ne dis- pose plus que de 7 pholographies que je souniels aux leeteurs de Ryraution, Quatre de ces photographic XL) reproduiseat complétement Pee les plus importantes, étant donné qae l’éerin wexiste plus : Véevangile a @té vole a Féglise de Vani. a Pepoque de la rovolution ; oi a pu drouver les voleurs, mais ils ont eu le temps de mettre en micelles Vécrin Wargent : quant i Pevan- gile meme, il leur a été repris cl a le apporte A ‘Tiflis par Voukol Bévidzé, envoyé dans co bul do Vani sue mia demande expresse il est déposé dans le cabinet @antiquités del Uni- versilé de ‘Villis. Une aulre photographie représente la miniature de Pévan- geliste Lue avee PAnnoneciation, ainsi que le commencement de Pévaugile de Luc avec son en-tele (pl XE), Une autre cneore —- Fen-tile de lévangile de Matthieu (pl NNNIN), elo dy derniére, Pun des canons custhiens color (pl. XNXVIHD). ANTIQUITES GEORGIENNES: 657 Voici, en quelques mots, l’histoire de l’évangile de Vani, basée sur Je colophon deétaillé et les mémoriaux postérieurs, Un certain moine dévol, portant le uom de Zakaria, avait trouvé au monastere de l’ALhos loriginal de ’évangile de Geor- ges l’Athonile ; une autre personne, Stéphane, prétre de Chat- berd (), en avait fail une copie exacte qu'il avail apporlée au monastére de Romana (2). La le mome loané, qui se nomme pricur de la $'¢ Reine ‘Thamar (1184-1213), s'est mis a recopier le lexte de l’évangile ct a Lerminé ce travail 4 Con- stantinople. C’est dans ectte ville que Pévangile a élé culu- nung, Au xime ou au xiv® siécle — 4 en juger d'aprés le mémorial en caractéres civils — Vévangile a élé olfert en don au monastére de Choréthi @) par Natha ou Nathanikhos, femme de Beka, ce dernier, fils de Chalva d’Arthanoudji (aucun de ces persounages mest connu daus Vhistoire), De Chorethi, Péevangile a été transporté a Téglise de Vani, probablement aprés Ja couquéte de Samtskhé-Saathabego par les ‘Turcs-Osmans, dans la deuxiéme moilié du xvit sit- cle. A Vani méme un seignew local, Vakhoucht Tchidja- vadze et sa femme Marekh, née Gogobéridzé, ont innni, au xvne siécle, lévangile et son erin dun autre écrin en argent. Par la suile, V'évangile avee ses écrins a Glé mis dans un sac de cuir ayant une chaine en argent. Plus tard, Je livre sainL, Lombé entre les mains des infidéles, fut racheté, en 1776, par Iosseb, catholicus d’Abkhasie, fils du roi d’Iméreth Alexandre, et offert de nouveau en don A Péglise (1) Maintenant Porta, autrefois cébre monaslére de Klardjethi, dans Je b du ‘Tchorokh, coustruil par Grégoire de Khandztha, au mx® siéele, Vo ON. Mann, Zilie Grigorta Naundzthijskago, St.-Pé- Lersbourg, 1911, p. 138-156. 2) Vallée de Hromani (Romana ou Romania en géorgien), pres de Constantinople, of éLlait le monastére géorgion, dil Sokhastéri, par ordre de Vempereur Basile le Macédonien, pour servir Vint Hilarion le Géorgien (+ 882). Sur ce monastére el sur a vie de S. Hilarion dtbéric, voir Paul Peelers, Analects Bot- landiana, 1. XNNUL py 0). (3) Ghoréthi, ancien monastére a Ta souree de ke riviéve Aspin- dais » duos b WAKhalkalaki ; voy. PAK AICUVILI, Alale- rialy po archeologi Moskva, vyp. sar, 1909, p. (0-13: plan de Pégliso, v. TAKAIcuVvinr, Album d'archilecture géorgicnne, ‘Tillis, 1924, tables 1-7. TARATCHVILT de Vani, Yacte de don ayant été contirmé par Maxime mé- tropolile de outhais « Lévangile de Vani écrit NJ Kondakoy — peut etre considéré comme un monument précieux de Park byzantin de Vantiquite géorgicnne,,. Lenlimioure artistique dir tivee, ses miniatures, ses en-(dlc, ses iniliales cb les cneadrenents des canons cusébiens sont une e tlion véritablement mas gnifique, de style purement byzantin, cl lout le ca de ht peinlure cn présente une preuve » (! Les couleurs sont: blen, violet clair, rouge Los miniatures el aulres dessins se suivent daas le livre dans lordre suivant : Sur a deusxiéme feuille sont représentés Eusdbe et Cyprica, sous un ciborium, qui est placé lui-meéme sous unare, Musebe écrit une tellre a Cyprien; ce dernier est debout, un rou- dean & la main. A partir de la troisidme feuille, se eus¢biens enlumings, qui abondent en det: Loresques ck polyehrontes. Sur Je de: Jes sources de Peau vive sous forme de Soulaines richement décorées (pl, NNNVILD. Vers Vea volent les oiseaux el a courent les unhnaus ; dléphants cl dions, chaculs et loups, griffons cb cen . panbheres ele, on aperceil creore un chameler avee sou chameau; sur Jes cotés. on Vol Samson dechirer un tion et na vencur piquer un ours avee sa kimee. Les chupiteaux et les b soul déevorés Wemblines figurant les mois ave ions en gree eb en géorgien, Les embtémes se suivent dans Vordre ci-dessus ; mars, un gueerier; avril, un adolescent portant un cochen ; mai, un sarrasin quiboit dans ane tine Dale rouge en verre; juin, um moissonneur; juillet vanne; aod mange une grappe de raisin; seplembre porte un panier ; octobre chasse au Taucon ; uovembre remue fa terre avec une fonrche & deux dents; décembre est un semeur; janvier fait un festin; février, dans un manteau de fentre, se chaufle devant un foyer, Le Christ bénit de ses denx mains, la greeque, les quatre e Hiv , (PULP GOS ils décoralils pit~ us, sonl represent 2 buvuls VOC (1) Konpakoy el Bannanzé, lve etf., pe As. PLANCHE XXXVIIE Lvanare pi Vani, — UN O&s caNoNs EUSENIDNS coLones, PLANCHE XXXIX c ‘Il vareheiaagaloceamty edn freeamncvlres = Sic adie Ge Be humlopans yg Duarfreeqrytilecans ugcloe RM PTE IEVANGULIS DB VAN. J Bre O8 U'LvaANuiLe BE Marri ANTIQUUTES GEORGIENNES, 659 istes qui se Uennent: par que edalé. Le dessin est pkiqué d'or par de larges rehauts (feuille 8). Levant jet: Gloire 4 Dieu dans le: mencement de Pevangile de Me evan Hroupe de deux de elie. fe Mathion derit jin des a Navlivilé avec lesa cious | (teuille 9). Cin ebetele i cone thicu (pl NN NIV: femille (0), Un aittre ene féte aedessis du repistee de 1 de Mare (fenille 79). Levangeliste \ dans ta onitdilation, deviate pupitre sir leqael un lives (fenille SE). Atedessis, le Baptéme, Unoen tele elaine initiate caloriée, la lettre géorgieane 2D) {feuille 82). Povangediste Luc éerit. Au des: VAtnonciation (teuille 1S. pl ND): la Mere de Dieu avec une quenouille, esl fournée vers in ange, Uno en-(tte tu-dessus de Pévangile de Lue aves une fone taine clo deus faisans (fenille TSO. eb une intliale, la letlre Vio qui représente un chasseur avec tur liévre. De lt Lote ducehasseur part une colonne, rvee an aero qui sty esl acereché par le pied droit. (pl NIL). Un on-ldle an-dessus du registre de Pévangi (fenille 209), Lie sus, lt Des Un en-tele ile ta Tellre Yo. sa Sur da feuitle 2 ns are avéeril pas cacore ; ih est ass Ss. Mange val, place tle de Jean son disciple Prokhor ; au-de: uyéliste Jean ¢ cenle aux Limbes (feuille 210). dessus de Vévangehiste Jean eb une initiate is (!) (leaitle 211), 2. verso, se trouve une inscription preeque en Tet tr pilafes enchewalrées, cerites ep ar, Cetle ine seriplion, ainsi quid a été dit plas haut, est pas meme mentionnée chez Kondakoy, Je Pavais photographie, mis, tion regret, je ne dispose pas en ce moment de le phato- shies esl pourquoi je me borne 4 citer Vinseriplion sans forme de deux ois S. & abréviation, “Kypraoypigy fifdes aby nays Mizayd yuvooyadpon tui Rogie. CIE fant lire ainsi, el non Negzofan, car il ne nung (1) Konnakov el Uagnange, lor eff, p, 40. Lex initiate ondakoy, sont semblable: celles: Qui trouvent daas le seril de Grégotre fe Théologien de la Bibliotheque Nettonale manu: He aris, 660 E, TAKAICHVILI cune lettre aprés Kogéoe: V'inscription tout entidre est tres bien conservée). «Ce livre a été illustré avec de l’or par le chrysographe Michel Korésis ». Il est done évident que notre livre a été illustré par un artiste grec, ce qui explique le caractére byzantin des illus- trations, souligné, & juste titre, par Kondakov. II faut, ce- pendant, supposer que l’enlumineur s’est conformé au goitt et aux instructions de l’acquéreur. C’est ainsi que s’expli- quent quelques traits de ia vie géorgienne que l’artiste a introduits dans ses ornements. Ainsi, par exemple, le mois de février est représenté sous la forme d’un homme vétu d'un nabadi, manteau de feutre (bourka, en russe) ; c'est un vétement exclusivement caucasien. Outre ceci, la figure de Pévangéliste Marc rappeile le type géorgien. Kondakov croit que cette figure est une peinture géorgienne (). Sil est vrai que les miniatures et autres ornements sont du travail byzantin, il est hors de doute que la reliure en argent de l’évangile est du travail purement géorgien, ce qui est reconnu aussi par Kondakov. A parler exactement, il ne s'agit pas d'une reliure, mais d’un écrin dans lequel le livre s’enferme hermétiquement. L’écrin, tout entier, est recouvert d'images et d’ornements repoussés: les pre- miéres sont exécutées du dedans, avec un fort relief, tandis que les ornemeuts soul frappés du dehors, Ie long des bor- dures, la bordure extérieure ayant été fabriquée a part et posée sur la planchette, a l’aide de pointes. Les tresses ser- vant a séparer les bordures, ont aussi été fabriquées A part et soudécs ensuite. Le dos de la reliure est fait de six raies longitudinales, unies les unes aux autres au moyen de charniéres, et sont, par conséquent, mobiles. Sur la face est représentée la Descente du Christ aux limbes (Resurrection), selon l’interprétation habituelle du sujet (pl. XLI) ; le Christ, debout sur les portes renversées de Yenfer, prend par la main et reléve I'ancétre déchu ; & l'écart, (1) Konpakov et Baxranzt, loc, cil., p. 48. PLANCHE XL “OUIONVAS[ NOS HQ TOVd GUUWIME VI Im ong aLsrtPONvAy sy of z eT UIN¥A Sq @TIONVAg PLANCHE XLI La DEscente DU Curis AUX 1 IMMES, EVANGILE DE Vanr. PLANCHES XLIL Sr La Crucirixion. Evanaite DE Vani, PLANCTIE: XLT ANTIQUITES GEORGLENNES 661 Five avee les deux mains levées en Tair en signe de priére ; derri¢re le Christ, les jeunes Salomon eb David, Ja LéLe cou rounée, ensnile le Précurseur (seul dans le aimbe), Sar te fond, des rochers fendus. p emblenient: de terre Sur le revers, la Crucifixion, également selon Pinterpré- lation adoptée depuis la seconde mottié du sie si Christy est représenté ceint ; les membres minces sont pliés ; au-dessns de la Cre deux anges altristés > sur les clés de Ia Croix, Marie ct Jean altrislés (pl XLID. Sur fa bande longitudinale, dans les quatre divisions, sont représenlés les quatre évangélistes ; au-dessous de chacun des trois premiers ~ Matthieu, Mare eb Luc -.- une inseription porte ua non en lellres carpitiales ccelé iques. Les évan- oli soul représentés assis sur des traversins orientaus, posés sur les siéges places devant les pupilres, Lue eb lean sonl eu in d'écrire; Mathieu eb Mare retournent ie livre sur le pupilre, tenant dans une main ua rouleau (pl. XLI1). Sarita bande transversale dy haut, Upitaphios, le Christ- llostie; des denx clés, les archauges Michel et Gabriel, dans Vattitide de ta prié¢re; des iascriplions donnant Ie non des trois personmages (ph XLV). Les ornements de l'écrin consistent on grappes de vigne (pl. NNXVIUI-XXXTN). Cel éerin, dil Kondakov, est Je seul exemplaire conse vé jusqu’é nos jours de ce que les Byzantins pouvaicnt appeler, dans le sens sbrict cu mol, fipdeotipey. Le mol Onjxns sles dénominations: rns armoire, Marehe, ele. Kl si, dans Tantiquilé, on désignait sous te nont de piftdwfijxy une boile j ronleaux, nous avons devant nous une Ojxey byzantine, C'est pourquoi expression theca persica ne pouvaik pus signifier une refiure, recouverle dune éloffe persane, mais une boite a livre. recouverle de la iménic fagon, Gundis que le livee mane pouvail avoir une reliure métallique, Cependant, pour la Georgie, ce west pas Tinique exemple. Les Gcrins-reliar « rencontrent assez souvent, mais des Gpoques plus récenles. L'évangile de ‘Psalendjikha, dar xvi sidele, possde Ja méme armioire-reliure, aiasi que Pévan- gile @Evdémon Aphakidzé, di xvie sitcle, dans le monastére te cele: te es. at ke OM pose a 662 E, TAKAICHVILT de Martvili, ct plusieurs petits évangiles du méme monastére (xvim® siécle) (4). Kondakov estime que l’écrin-reliure de Vani est con- temporain de l'évangile, par conséquent, de la fin du x1° ou du début du xmé siécle, eb qu'il est di au travail d’un artiste géorgien qui devait connaftre & la perfection tous les procédés et toutes les qualités de l’art byzantin ; il n’aurait que légérement atténué ces deruiéres. en partie pour les travaux meétalliques, d’ot visages ovales, harbes ovales, coiffures finement arrangées. Ie caractére géorgien se révéle de la fagon la plus claire dans les visages d’évangélistes qui manquent de régularité (*). Pourtant, il est fort douteux que lécrin-reliure en question soit contemporain du manuscrit. D’abord, l’évan- gile de Vani a une reliure en ais de bois, recouverte d’une étoffe de soie qui, maintenant, est abimée en grande partie. Tout indique qu’anciennement ces planchettes étaient recouvertes de plaques métalliques ef que l’étofle de soic y servait de doublure, car les traces des petits clous qui devaient fixer les plaques se sont conservées. Ensuite, bien que les sujets des images et Jes ornements de l’écrin soient tout a fait similaires 4 ceux du xue siécle, lexécution du travail, au point de vue finesse et élégance, est de beaucoup inférieure aux travaux du xir® siécle. De cette derniére épo- que, nous possédons plusieurs reliurcs géorgiennes : celles de Vévangile de Bertha @), de l’évangile de Tsqarosthavi (4) et de Thethi (°). Kondakov lui-méme trouve que l’image de la Deisis, sur la reliure de l’évangile de ‘T'sqarosthavi, est d’un type élégant et d'une exécution exemplaire. La reliure de Vévangile de Bertha posséde, toujours selon Ini, une image de ja Deisis tout aussi élégante et artistique. Quant a leurs or- nements en forme de vigne, du type byzantin, ils sont d'un, (4) E. Taxaicuvret, Voyages archéologiques et notices (en géor- gien), Tiflis, 1914, livre II, p. 237, 109-110, 113-114, (2) Konpaxoy et BakRavzé, loc. cil., p. 48, (3) Konpakovy et Baxranzk, loc. cit,, Dp. 44-45, (4) Konpakov et Baknanzé, foc. cif., p. 43-44. (5) E. Taxatcuvm, loc. cit, p. 151-162. PLANCHE XLIV “IANA !) LE THOU STONVHOUY SAT MINT ISIN ay — INVA Bq aTIONVAT ANTIQUITES GEORGIENNES 663 travail repousst excelient. (es denx monuments (les re- liures des évangiles de Tsqarosthavi et de Bertha) — con- clut Kondakoy — fonrnissent le plis important témoi- gnage du haut développement, aux xn@ et xe siéeles, de Yart géorgien original, sur la hase de Part byzantin (4). Les reliures de ces évangiles ont été fabriquées par des Géor- giens ; celle de Tsqavosthavi —- par Beka dOpiza, et celle de Bertha (*) — par Bechken, également d’Opiza. A Tun des deux appartient probablement aussi la reliure de Vévanyile de Thethi, éditce par moi (*). La comparaisou cutre ces dernicres et lécrin de Vani fail ressortir daus les premieres une certaine déeadence; ce qui devient particnli¢rement clair, si lon compare l'image de la Crucifixion sur Ja reliure de Pévangile de Tbethi avec celle de l'écrin de Vani: les snjets ect les ornements sont parfaitement pareils. Mais le visage des assistants, Jean et Maric, les plis des vétements, la pose des pieds, la fagon de représenter te Christ sur la croix pa- raissent beaucoup plus élégants sur la reliure de [évangile de Thethi que sur celle de Vani. Enfin, le caractére paléo- graphique des lettres des inscriptions sur les images de la reliure de P’évangile de Vani porte la marque dune époque plus récente comparativement aux leltres des inscriptions de la reliure des deux premiers évangiles. C'est pourquoi il me semble que uotre éerin n’est pas du x1%, mais du xive siécle et que, probablement, il a été fabriqué aprés que Vévangile, devenu propriété du monastére de Chordthi, s'est trouvé dépourvn de sa premiére reliure. 1écrin-reliure doit étre contemporain des inscriptious cn lettres civiles faites par Nathanikhos, femme de Beka, fils de Chalva d'Arta- noudji, BK. TAagaicavini, (1) Konpakov et Bakranat, loc. cit, p. 45. (2) La photographie de la reliure reproduite par Kondakoy. p.45, fig. 32, est eclle de l’évangile de Tsqarosthavi et non pas de Bertha, comme lindique linseription. (3) E. Taraicrvies, foc, eif,, Xu, p. 152, Lab. 24. EDITIONS DE L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES DE L'UNIVERSITE DE BRUXELLES Pour paraitre en 1936: ANNUAIRE de PTastitut de P hilologie et d Histoire Orientales TOME IV (1933) MELANGES CUMONT Ces Méfanges turment un recucil dv mémoires relatifs principalement 4 l'histoire des religions de la Gréce, de Rome ct de l’Orient. Is sont offerts au Maitre en souvenir du VI° Congrés international d'Histoire des Religions, tenu a Bruxelles en septembre 1935. BRUXELLES SECRETAWIAT DE L'INSTTTUT 121, ruc Vanderkindere BYZANTION fondée en 1024 par Henri Gataoinn ef Paul Grainpor publide grdce au concours de la Fondation Universitaire et des Gouvernements belge et hellénique, honorde diz prix Théodore Reinach par (Association pour Vencouragement dea Etedes yreeques La Revue parait deux fois ’an, en avril et en octobre. Elle forme annuclement un tome d’environ 800 pages, avec de nombreuses illustrations. Pour tout ce qui concernc la rédaction, pridre de s’adresser AM. Uenri Gricome, vice-président do l'Institut Ortental de l'Université, directeur de Jyzantion, 45, rue des Bol- landistes, ou A M. Paul Onae.s, scerétaire, 461, avenue Brugmann, 4 Bruxelles. La correspondance relative aux abonnements et a Vad- ministration doit @lre cnvoyce & MY 1 1éléne ANroNoPouLo, chargée de cows a l'Universilé, trésoridre, Institut de So- ciologie, Parc Léopold, 4 Bruxelles. L’abonnement est payable a la trésoridre, M!e Anrono- POULO, Institut de Sociologie, Parc Léopold, 4 Bruxelles, compte cheques postaux: Bruxelles, n° 2956.22; Paris, ne 18.00.22. Prix de l'abonnement: Tome X (1935) en deux fascicules : Belgique : 180 francs belges. K:tranger : 40 belyas. IMPMINERIE BE MLRSTRR — WETEREN (BELUIQUE)

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