P.G. Bahn & B. One
LA POTERIE «PALEOLITHIQUE® DE BELGIQUE
ANALYSE RECENTES
Ty « quelques années, Pun de nows a dressé historique de Panomalte apparente
(Bahn, 1978), En effet, depuis les ovigines de note discipline, iferentsfoulleus,
‘ot non des moindres, ont cécouvert des tessons de clramique apparemment en place
‘ans des contextsspaleoithiques. Larchéologieorthodoxe a toujours nié Vexstence
de poteries pré-éolthiques et expliquit ces trouualles soit par des confusions de
niveau sot par des contaminations, ce qui reste tés probable dans la plupart des cas
(voir Feuer, 1912),
‘On sait eoperdant ayjourdhui que Farle cite était effectivement connue aux
temps paléolithicues. Autour des foyers magdalenens mis au jour la grote dIstritz
(Pyrénées alantigues), de tls indices ont te observés par Passemard (1944, p. 78)
sVargle gut forme le fond de la cuvette a &t cute par la chaleur (..). Des fragments
brisé de cote aie cute, sur lesquels les races des dats gui ont lssée sont encore
sible, ont 6 retrunéset Ton aTimpresion de en prsence de poteresgrossires.
Ce phenomeéne a pu se repeoduire dans d'autres sites et explique peut-ére certanes
‘couvertes anciennes de stesons»paléolithiques.
‘Deak gles» ovoides en arpile euite on ete déerits par D. Peyrony dans VAuri-
anacien de La Ferassie (D. Peyrony, 1934, p. 52-53). Une sboule dare cuter fat
Iwouée dans une couche gravetienne & La Gravette et, provenant d'un niveau
rmoustérien de La Quina, un ssphéroide Cargile loessiques était considéré par
‘Absolon comme sle plus vei objet en céramique du mondes (Pesies, 1977, p. 122).
Des boules are suites intentionnellement»provenant du lac Mungo en Australie
fuventdatées de 30.780 BP. (Mulvaney, 1975, p. 152)
(On ignorera sans doute toujours si ces objes ont ete réellement cuits volonte
rent; cela est ailleurs relaivement secondaire car il est evident que "homme
paleolithique a remarque et compris que large durcit au feu. Cete observation n'est
en rien une découverte néolithique mais remonte sans doutejusqu' la matrise du feu
‘Les prewes en sont évidemmentfournes par les stauetes de terre cute des sites
ravettens mores; Paviv, Predmost et surtout Dolni Vesonice oi un foyer ou un
four destne la cuisson de ces statuettes y fut méme découvert (Klima, 1963). La
‘uison intentionnelle de Parailey etait done réliste dés 22.400 B.C. Une stauete
‘analogue est connue dans le Magdalénien ariggeois (Begougn et Bégouen, 1936),
tandis qu'une auze provenant <'Alique du nord fut date de 20.200 BP. (Saxon,
1976),
Le probleme des stestons de poterie paléolithiques reste cependant ener. Une des
pees britanniques a fit récemment objet d'une datation par thermoluminescence
de 4970 BP. (Bahn, 1978, p. 103), Décowverte dans un site de plein air és
site par Mexislence sporidique dans la literature de -poteriepaléolithiquePaLFourrmious be wetcrove 239
emanis, ele n'apportat cependant pas une démonstation definitive, Cest pourquoi
hous nous sommes (ournés vers étude des tessons de Belgique
Crest en effet en Belgique que le plus grand nombre de spotries paléoithiques
stratiesefurent decries. Les fuiles «Ed, Dupont (1868-1872) dans ls grttes
dls yallees de la Meuse et de la Lesse ont live d'abondantslragiments de poterie
‘rossiére dans es couches de Age dt rennes I en aurait également decouvert dans
les niveaux palotithiques du Trou Magrite (Ponti-Lesse) et surtout au Trou dh
Frontal Furfooz of cerainstessons tes grossiers et mal cuits provement de
couche de l’Age dh mamnriouths (Rutot, 1907-1908).
A Ia célébre grotte d'Expis, Schmeting, Spring et Dupont auraent découvert
indépendamment des tessons grossiess dans les couches palolthiques. J. Faipont
(1887) y a ensuite oullé une aire restée intcte ety auritsouvé, sous une épeisse
couche de stalamite, des tessons associés aux silex mousérens et a la ftune
caratéristique de TAge du mammouths. I alsa d'autres découvertes dr méme
zenre dans une «zone inact de la grotte de Spy puis dans une couche aurgnacienne
profonde de 7 ma la caveme du Trou AFWesse & Peti-Modave,
A, Rutot (1907-1908) présenta la synthése de oes diferentes découvertes et Ia
Possbilité de existence de poterie dans le paéolithique bel a ete recone par
Déchelete luiméme (1903) bien que le sceplcisme se soit toyjours maintens
(Miller, 1908). Lors de la visite & Bruxelles orgenisée par Association francaise
pour I’Avancement des Sciences en 1908, Miller auraitatribué oes documents a
Neolthique final et au Gallo-vomain et aurait emporte la convition de. Rutot
(Feavier, 1913, p. 250),
autres foulleus encore ont ft de emblables observations en Belgique : selon
Feuvrier (1913, p. 250), De Pauw, Hublad et de Loé auraient trouve des tessons
dans toute la couche ’sAurignacien moyen i Spy apparemment sans ace de
pestrbation. Le célbre E. Doudou (1899, 1904) « décrt des tessons pris dans une
bréche a Engis et associés la faune eta oulllage de U«Age du mammouths. Dans
‘9 monographie consacrée & Engs, Ch. raipont (1936) declare qu'acun document
Postérieur & 'Aurignacien ne fut découvert 4 oe gisement. H, Breull avi aussi
confinmé Fge des outs lthiques #'Engis (dans Ch. Fraipont, 1936) tandis que M.
De Puydt declarait au sujet du matériel céramique «'Engis trowe dans la breche
associé aux silex paléoithiques qu'il ene permet pas de secoanitre une structure
‘ypique de la poterie néolithique» (M. De Puydt, 1900, p. 8). Il signale eependant
vir trouve des tessons neoihiques a Engis melangés & du matériel romain et
medial, s’opposant ainsi aux observations de Ch Fraipont qui avait eonsderé que
Ingroten'avait plus été occupée apr Aurignacien, Vandebosch contest également
cute interpretation et attebua la poteried'Engis ax néolithique en supposant exis
tence dune grote sépucrae& proximite (Vandebose, 1910, 1924, 1939, p. 124).
‘Actuellement, on reconnait dans le matériel d'Enais les taces du Moustten, da
Gravetien, du Tardenoisien, de !Omalien, du Neolthique plus reent, de 'Age di
fer et du Gallo-romain' (Destexhe-lamotte, 1987 ; Otte, 1979)
Comme il est aujourd'hui possible de date directement fa terre cute, nous avons
séleetionné deux stessons» du paléoithique bee et les avons soumis pour analyse40 6 pany et Orne
au laboratoive d'Oxtor specialist dans ce ype de datation, En absence décantillon
Gu sédiment environnant utilise pour préciser le resulta, il n'a €t possible que de
fowrnir un age maximam
|. Tesson provenant du Trou AL Wesse& PetiModave (prov. Lidge), Musée de
Prehistoire, Université de Liege, inventare 1377. I agit d'un petit eagment
detache dun bol entre lisse, genéralement ate aujour ha ge du fer
‘Age maxitrant: 3.500 BP. (Ox. T-L. 200 . 12 (iN).
Tesson prevenant WEugis (prov. Liege), Musée Curtos, Lge, inventaie
1112. Ce fagment porta un reste de désor incisé permetant de attibuer és
probablement i 'Omalien,
‘Age maximum : 5.700 BP. (Ox. TL, 200g. 12 (1D)
Bien que 'on ne puisse encore expliquer pourquot la bréche d'Engis 4 pu contenir
tn tel mélange de vestiges paolithiques et néolithiqus, il ext evident que M. de
Puy et A. Vandebosch avaient raison et que les tssons «paleolthiquse de certaines
srotes belges sent netemeat plos récents. La datation de ces deux tssons remet
sérievsement en question existence méme de potere paléoitique en Belgique, bien
‘q's nore avis, fale garder a ce sujet Tespit over.
Tl faut par exemple se souvenir que la poterie n'est pas seulement originire dt
Proche-Orient ras quil ya ev apparemment un autre centre invention au Sahara
(Rose, 1982, 1983) et quiune potere exist deja au Japon vers 12.000 BLP.
(Serizawa et Akoshima, 1983). Tenant compte de ces découvertesinattendues, on
peut suppose qe les européens du paleotithique supérieur étaient ézalementcapables
‘Ge fagonner non seulement des statuettes mais également de grosses recipients en
argile cute, Ss ne ont past, ne peut pas ére par ignorance des connaissances
Tecniqoes mas putt per inadéequaton des besoins et du mode de vie peu sedentare
REMERCIEMENTS
La rate des auteurs adresse & Madame J, Huxtable et & Monsieur M. M, Aitken dtu
Research Laborsny for Arcacolog de Universite Oxford qui ont bien vou alse les
<éautons
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