INSTITUT PREPARATOIRE A .U. +2005 / 2006
AUX ETUDES D'INGENIEURS i MiP2-PC2-PB2-PT2
DE SFAX Durée : 2 heures
I/ Résumé du texte : (Devoir de Fin de trimestre)
Vous résumerez le texte suivant en 180 mots (un écart de 10% en plus ou en.
moins est foléré) en vous attachant a dégager les idées principales.
Vous indiquerez lisiblement a la fin du résumé le nombre de mots utilisés.
Il est & rappeler que le résumé n'est pas un assemblage de morceaux de textes
empruntés a l'original, mais un texte personnel restituant fidélement la pensée de
Tauteur.
On sera particuligrement attentif a cet aspect e
décompte des mots, il est convenu que "c'est-a-dire
ntiel. D'autre part, pour le
compte pour quatre mots.
TE :
COMMENT NOURRIR LA PLANETE
A khartoum, des enfants squelettiques tendent la main. Beaucoup plus au
nord, en France et ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis, des agriculteurs
détruisent des monceaux de yiandes, de fruits ou de légumes pour protester
contre la politique agricole menée par leur gouvernement, D'un cété, la famine,
de l'autre, les stocks surabondants de lait dont on ne sait que faire en Europe. (.. )
Suffit-il alors, comme la logique pourrait le suggérer, d’envoyer aux
habitants du Sud les milliers de tonnes de beurre, de lait ou de viande stockées
dans d'immenses chambres froides par les pays riches ? En fait, il serait illusoire,
et dangereux, d'imaginer un partage des taches entre le Nord, qui produirait
davantage, et le Sud, qui consommerait des surplus.
Car l'agriculture est bien souvent la premiére source de richesse, des pays
du Sud encore trés peu industrialisés. Plus l'agriculture s'appauvrit, plus grandit
la dépendance qui est, elle méme, un facteur d'appauvrissement : l'aide
alimentaire permanente fournie par les pays riches enfonce encore plus les pays
qu'ils prétendent aider.
Laide alimentaire, si elle s'installe, tue les agricultures déja fragiles des
pays destinataires. On J'a qualifiée “d'oreiller de paresse”. Un cadeau
empoisonné. (...)
‘Mais l'aide alimentaire n'est pas la seule a avoir de tels effets pervers.
Prenons un pays pauvre qui importe massivement du grain A bon marché produit
par les agricultures superpuissantes du Nord. Celles-ci vendent certes la tonne de
blé 500 francs sur le marché mondial. Mais, en fait, cette tonne rapporte 1 000francs aux agriculteurs européens, que leur gouvernement et la Communauté ont
les moyens de subventionner massivement. Quant aux autres fournisseurs, en
particulier certains pays d'Asie (Malaisie, Thailande), ils ont aussi compris qu’ils
navaient pas d'autre choix que de protéger et subventionner leur secteur
agricole.
Les Etats africains, eux, ont fait exactement le contraire. Sur l'ensemble
du continent noir, la production agricole par habitant a chuté de 20 % en trente
ans. Non seulement les gouvernements n'ont pas pu mettre en oeuvre des
révolutions vertes en soutenant leurs paysans : ils consacrent en moyenne 10 %
de leur budget a l'agriculture, alors que celle-ci reste de loin le premier secteur
économique. Mais, en plus, ils assomment les paysans de taxes multiples pour
tenter, dans Je meilleur des cas, de financer un modéle de développement
Yoccidentale fondé sur l'industrialisation. En vain Je plus souvent. Ainsi, sur Ja
toute de Podor, au Sénégal, on sert au passant une bouillie & base de brisures de
riz et de lait en poudre. Le riz n'est pas d'ici, pas plus que le lait. Le riz vient tout
droit de Thailande via le port de Dakar o la sorties des cargos’, il cofite
moins cher que celui produit dans la vallée du Sénégal, dans l'arrigre-pays. Le
drame de la faim ne se réduit donc pas forcément aux caprices du climat, au
lessivage’ des sols et a la surpopulation. Méme si ces facteurs aggravants
existent. (...)
Il ne suffit pas non plus de s'en prendre & la surpopulation. La Chine
dépasse le milliard d'individus. Tous les ans, il lui faut nourrir 15 millions de
bouches en plus. Sa population a doublé en quarante ans. Le pourcentage de mal
nourris, lui, a baissé. A aucun moment la population n'a cra plus vite que la
production agricole. En s'adaptant, grace 4 l'utilisation d'engrais et & la
décollectivisation’, I'agriculture arrive & suivre
La faim est sreur de pauvreté et d'exclusion. Les facteurs démographiques
ou économiques ne suffisent pas 4 expliquer ces catastrophes. La solution tient &
une véritable politique de répartition et de lutte contre les inégalités. Surtout, les
gouvernements ne viendront pas & bout du probléme de la faim sans améliorer le
revenu et le statut du paysan. Et sans briser ce cercle vicieux. Car si les villes ne
peuvent plus faire vivre les campagnes, comment s'étonner que celles-ci soient
désertées 7? On prend ainsi Je chemin inverse de l'autosuffisance et de la sécurité
alimentaires puisque les villes se remplissent et qu'il n'y a plus de paysans pour
les nourrir. Chaque année, 6% des Africains fuient la pauvreté de la campagne
pour ne trouver en ville que Ja misére. A I'aube du XX sidcle, la moitié de la
population africaine sera urbaine. Et face A cette situation, les organismes
mondiaux savent que, méme si le Nord continue a produire des excédents’,
ceux-ci ne résoudront en rien le drame vécu par prés d'un cinquitme de
Vhumanité...
Laurence Monroe
a m'intéresse, n° 139, septembre 1992.cargot : navire destiné au transport des marchandises.
Lessivage du sol : épuisement du sol.
- exeédent: surplus
- décollectivisation : (ici) privatisation des moyens de production.
Pensez-vous que l'aide internationale fournie aux pays du Tiers-monde soit
‘un cadeau empoisonné" ? Pourquoi ?
On valorisera la richesse de la pensée ainsi que la qualité de
Texpression.