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Essai de pompage H. JOSSEAUME L'essai de pompage consiste & abaisser, & partir dun puits, la surface pigzométrique de la nape baignant la formation dont on veut mesurer la perméabilité. Le pompage est réalisé & débit constant et Pévolution de la surface piézométrique de la nape est suivie au moyen de pigzometres répartis aux alen- tours du puits Le coefficient de perméabilité mesuré dans un tel essai est le coefficient de perméabilité « en grand » de la formation étudiée, valeur dont la connaissance est nécessaire pour résoudre un certain nombre de problémes pratiques parmi lesquels : évaluation du debit drainé par une tranchée, évalvation du débit traversant le sol de fondation d'une digue ou d'un barrage, dimensionnement d'un systéme de rabat- tement par puits, etc, L'essai permet, en outre, de déterminer le rayon d'action du pompage, paramétre intervenant en particulier dans le calcul des systémes de drainage par groupe de puits ou par pointes filtrantes, Dans ce qui suit, aprés avoir rappelé succinctement la théorie des puits, on étudiera les conditions de réalisation d'un essai_ de pompage et les méthodes @'interprétation des résultats obtenus, ECOULEMENT DE L'EAU VERS UN PUTTS Mécanisme du rabattement Lorsqu’on commence & pomper dans un puits traversant une nape libre, 1a surface de V'eau dans le puits s'abaisse rapidement. L’eau contenue dans le sol, au voisinage immédiat du puits, s'écoule vers celui-ci et cet écoulement se traduit par un abais- sement de la nappe dans la zone restreinte intéressée. A Finstant t,, compté & partir du début de lessai, la surface de’la nappe est représentée par S,, et Ie rayon d'action du pompage est Ry (fig. 1). Si on poursuit le pompage, la surface libre continue de Sabaisser et devient S» a Tinstant t,. Le volume eau ayant pénétré dans le puits, entre les instants ti et ta, est €gal au volume d'eau libéré par le sol compris entre les surfaces S, et Sp. Quand le pompage est effectué a débit constant le rayon d'action augmente, mais la vitesse de raba tement de la surface libre décroit constamment. En TITITIT/. Fig. 1 Nappe libre : évolution de la surface libre effet, a surface de la zone de rabattement augmente avec le temps et, de ce fait, 'abaissement de la nappe, nécessaire a la libération dans 'unité de temps d'un volume d'eau égal au debit, devient de plus en plus faible. Si la nappe n'est pas réalimentée, 1a zone diinfluence du pompage s'étend indéfiniment. Au bout un certain temps, la vitesse de rabattement devient négligeable et Ia surface de la nape peut étre considérée comme stabilisée. Cependant, écoule- ment reste un écoulement transitoire et toute l'eau recueillie dans le puits est prélevée dans la zone de rabattement, c'est-i-dire a une distance du puits inférieure aur rayon daction Si la nappe est réalimentée par un cours d'eau situé & proximité du puits, par des infiltrations, etc, ou si elle posséde un écoulement propre, la stabili- sation intervient plus rapidement, Dans certains cas, par exemple si T'écoulement initial de la nappe est permanent, écoulement vers le puits devient perma- nent; eau est alors prélevée en totalité & Yextérieur de la zone de rabattement, c'est-i-dire & une distance du puits supérieure au rayon d'action. Lorsque le pompage intéresse une nappe captive, V’épaisseur de la nape reste inchangée, seule la sur- face piézométrique se modifie et son évolution peut alors étre comparée & celle de Ia surface d’une nape libre (fig. 2). Le mécanisme de libération de Yeau est le suivant : la diminution de charge hydraulique créée par le pompage provoque, d'une part une augmentation du volume de Teau’contenue dans le sol, d'autre part un accroissement des contraintes ” Z Med Fig. 2 — Nappe captive Evolution de Ia surface piézomérique, effectives dans Je sol entrainant une diminution du volume des vides et par conséquent une expulsion eau. Les équations de I'écoulement permanent et de écoulement transitoire ont été établies respective ment par Dupuit et ‘Theis Formules de Dupuit Elles s'appuient sur les hypothéses suivantes — Ia loi de Darcy est applicable, — Ie sol est homogéne, — Feau et le sol sont incompressibles, — les surfaces éqipotenticlles peuvent étre assimi- ges @ des cylindres droits & génératrices verti- cales, ce qui implique que la surface de rabat- tement est peu inclinge sur Phorizontale, — le débit pompé est prélevé & Textérieur de la zone d'action du pompage, c'est-A-dire que tout se passe comme si la nappe était alimentée par un fossé circulaire ayant pour centre le puits et de rayon égal au rayon d'action R, — la surface de rabattement ne subit pas de discon- timuité lorsqu’on passe du terrain au puits, — Fécoulement vers le puits est permanent. Dans ces conditions, la vitesse radiale d’écoulement le long de Péquipotentielle (E) est en tout point de celle-ci ah a, h étant la charge hydraulique a Ja distance r de axe du puits vakin Le débit pompé est alors Qa2nrek & a or Dans le cas d'une nappe libre (fig. 3), la surface pigzométrique et Ia surface libre sont confondues, € est donc variable et, si on adopte la surface du substratum imperméable comme origine des cotes, ona:e=h. 40 1 ' | he | : ‘ i nl 4 rd i a | ba : 1 bd i cee Fig. 3) — Notations iiss dans 1a formule de Dupuit ‘applicable aux nappes tibtes, On obtient par intégration akOF =m in( 2%) Dans le cas d'une nappe captive (Hig. 4) © est constant et Fon obtient 1,36 k (HE — hg Q- . t ) Fig 4 — Notations utilisées dans Ia formule de Dupuit ‘applicable aux nappes captives. Formules de Theis COEFFICIENT D'EMMAGASINEMENT L’écoulement en régime transitoire dépend non seulement de la perméabilité du sol mais aussi de la quantité d'eau qu'il peut libérer. Tl a done été néces- saire d'introduire le coefficient d'emmagasinement, coefficient sans dimension, caractérisant aptitude du sol a libérer de eau. Un prisme de sol, de section unité et de hauteur égale & Pépaisscur e de la nappe, libére un volume d'eau dv lorsque Ia surface piézométrique s'abaisse de la quantité dh, Le coefficient d’emmagasinement S est défini par la relation : av ch s Dans Ie cas d'une nappe libre dh doa S ni étant la porosité efficace du sol, cest-avdire le volume d’eau libre rapporté au volume du sol. ave Dans le cas due nappe captive, le yolume deau libérée dv est la somme du volume dv, résultant de la décompression de l'eau et du volume dv. correspondant la diminution du volume des vides sd oH pau ne evs dv = dvi + dv = —¢ yx (nh + m,) dh w+ preion de Yea B : coefficient de compressibilité de l'eau, ho: + 2: charge hydraulique, Bye dh = =m, du = =m, y_dh e cletficient de compressiblité verticale du dod S me ye (8 + m,) Dans le cas des sols, est faible devant m, et la compressiblité de Peau peut étre néglisée. On notera par ailleurs que, pour une méme formation, $ prend des valeurs beaucoup plus fortes en nappe libre qu'en nappe captive. Considérons tune couche de sable moyen d'épaisseur 5 metres caractérisé par une porosité efficace n, = 0,20 et par tun coefficient de compressibilité m, = 0,002 bar’ Suivant que la nappe de cette formation est libre ou captive, le coefficient d'emmagasinement prend la valeur $ = 0,2 ou S = 0,001. RABATTEMENT DE LA NAPPE Le caleul de Theis s‘appuie sur les hypotheses suivantes — la loi de Darcy est applicable, — le sol est homogéne (k et $ constants), — les surfaces équipotenticlles peuvent étre assi- milées 2 des cylindres droits & génératrices verti- cales, — Ia nappe n'est pas réalimentée, — le débit prétevé dans le puits est constant. Dans ces conditions, Ia différence entre les volumes d'eau traversant respectivement les équipotentielles E, et Ea, (fig. 5), pendant le temps dt, est b — 2. (25 rek ) drat Fig. $ — Notations utilises pour Ia démonstration de équation de écoulement transitoire. Cette différence est égale au volume d'eau libéré par 'abaissement de la surface piézométrique pen- dant le temps dt, c'est-i-dire & dh = 2ar drS tt doi équation x2 = s th oF mt Ge et ie on vom ou k (ot ae ae (eoe 8 or Ge ae) oe Dans le cas d'une nappe captive 2° » 0, léqua- tion devient : or ah 1 th S$ Oh oer Or” ke Ot a

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