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COMMENT CAMARCHE? LES MINES MARINES // RUBRIQUE LE QUOTIDIEN DU MARIN es eaLaey rey Pre aerae ted oe ee erica een a ne ed NOS MAGAZINES ACTUELLEMENT EN KIOSQUE Paneer cect mie eda) cL eee ea) Ce ? Pee ey Beier Cece Paes NOS HORS-SERIES ET NUMEROS SPECIAUX Ennis treet) eae a) Deere eiael Cee ae) 2 BATAILL & BUIN PROCHAINEMENT CaM ONES e Oe eae ght aa Les éditions Caraktére vous invitent & plonger dans leurs in- Sur commande auprés du service commercial. eas eee Sheeran ete as Hobe GainaesiaMonbie nara et rligs en dos earrécollé avec rabats tiger = eee aaa Tarifs +- France métropolitaine :24,90 €. in complément idéal & nos publications presse cero a items) ere een ery Renseignements : Caraktére - 3120, route d’Avignon - 13090 Aix-en-Provence - France - Tél : +33 (0}4 42 21 06 76 www.caraktere.com vr | Lt a) NOVEMBRE DDECEMBRE ae 22 expression est courente pour un ‘navire mais ne s'est jamais aussi bien appliquée qu’a la demiére classe des curassés eméicains. Gigantesques et armés jusqu'aux dents, les quatre « Grands. ‘Anciens » de|'US Navy ont écume les sept mers durent quel que 70 ans. Certes, non pes continvellernent, puisave, entre deux sorties, ils ont été sagement mis en « réserve ». Mais 8 chaque nouvelle crise militaire grave, ils sont ressortis des ubliettes de l'histoire, toujours aussi fringents, pour faire ‘tousser leurs canons de 408 mm ou cracher leurs missiles. ‘Aux Etats-Unis, ce sont des pidces d'histoire vivantes que ‘beaucoup refusont de voir partir la casse ; on Europe, le grand public les identifiererement mais les a déia vus & de multiples reprises ~ aux informations ou au cinéma =, &tel point que les lowa sont devenus le symbole méme d'une famille de navies. aujourd'hui disparve, calle des cuirassés. Ilfalat bien un dossier de 26 pages pour présenter ne seeit-ce ue [a vie opérationnelie exceptionnelle de ces batiments ; 26 pagas que nous avons bourréas de photos noir at blanc ‘u couleurs, et de vues 30 tout aussi alléchantes | Vous étes daileurs trés nombreux 8 nous avo félicités pour la qualité de ces infographies, de laurprécision, de laurs détails ‘at méme ~ n’ayons pas pour des mots ~ do lour esthétique. L’édition de nos Portfolios LOS! en A3 a aussi épondu & vos. attentes, et le rythme de parution n’est pas prés de ralentir le Bismarck, le Richelieu et le Graf Zeppelin seront bientOt rejoints par le porte-avions Akagi et le cuirassé lowa | ‘Autre bonne nouvelle, un premier hors-série LOS! est prévu pour la fin de l'année | La quille a été posée tout récem- ‘ment, et le lancement devrait avoir lou autour de Nos!. Son nom de baptéme ? « Les cuirassés de poche », ces trois fameux Deutschland/Liltzow, Admiral Scheer et Admiral Graf Spee. De tres nombreuses photos inédites et des vues: 3D ssisissantes viendront ilustrer l'ensemble de la carriére des trois batiments. En attendant, je ne peux que vous souhaiter de vous plonger dans le numéro que vous tenez entre les mains, pour naviguer de Midway 8 Mourmansk, de la Chine & Amérique. Bon vent ! OE UT Sy VK. DEB N05 Now Déc. 2012 Sinan cea ies rene] 7 TESTA LOO Mm AR Es CUIRASSE J: =] LES CUIRASSES CLASSE IOWA 1939-2012 = LES DERNIERS LEVIATHANS DEI i = aR Ta i ISSN 80 EO pe PAR HUGUES WENK pharues pendant la guerre de Crimée, ce n'est que uarante ans plus tard, lors du conflt russo:japonais, de 1904, que les mines marines provoquent leuts pre mmidres hécatombes. Leur usage se généralise ensuite dis 1914. Quolles que soit les nations qui les mettent fen ceuvre, le concept varie peu. Une mine est constitude d’une ‘enveloppe métallique rigide contenant de I'explosit et un systéme de mise & feu, appelé étoupille, relié d un ou plusieurs détecteurs 2agissant le plus souvent en corrélation. Le tout est éventuellement ‘complété par des dispositifs destinés 8 sécuriser les opérations de mouillage et & déjouer les tentatives de neutralisation. Une mine doit disposer de qualités spécifiques pour étre efficace. Outie sa ‘capacité de destruction, elle doit etre disoréto ot dfficil & draguer. Elle doit bien entendu résister aussi aux éléments propres au milieu maritime = a corrosion saline Ia fatigue de ses sous-ensembles par rapport aux contraintes répétitives provoquées par le ressac, etc. Afin de répondre & ces exigences, toute une gamme de matériels ‘was différents a 6t6 développée au fil du temps. Pour les répertorer, ‘deux modes de classification coexistent et se competent, un basé sur la technique d’immersion, autre sur celle de mise & feu. srovasen dren uct 1‘ ROTEGER SES PROPRES ESTUAIRES CONTRE UNE INTRUSION OU MENACER LA NAVIGATION DE LADVERSAIRE SONT DES MISSIONS QUI MOBILISENT BEAUCOUP DE MOYENS. OR, LES MINES MARINES PEUVENT REMPLIR CES OBJECTIFS AVEC DES RESSOURCES MOINDRES. DEPUIS LEUR INVENTION, LE PRINCIPE DE BASE N'A PAS CHANGE, MAIS AVEC LES PROGRES TECHNIQUES, LEUR MODE DE MISE A FEU N'A JAMAIS CESSE D'EVOLUER ET DE SE COMPLEXIFIER. HTROIS MODES D’ SIOh Pendant la Premiére Guerre mondiale, Ia mine & orin est Ie plus fréquemment utilisée. L'explosif et son systime de mise 8 feu sont maintenus & fleur d’eau, entre un et quatre matres de profondeur, pour pouvoir explosar contre la coque du navire et provoquer des ‘varies. De flottebilté positive [1], elle est maintenue en place par un cable métalique, partois doublé, appelé orin. L’ensemble fest ancré au fond par un corps-mort, le crapaud, pesant entre 300 et 500 ka ‘Mine de fond Wine aorin rampant rogetiue — aderesion — onde de cho — Ea La mine de fond posséde une flottabiité négative et tient donc posée ‘surle fond marin. Ce n’est plus la détonation qui engendre les dégats mais l'effet de surpression - trensmis par 'eau - qu’elle dégage. Quand I'onde de choc, & propagation vertical, arrive @ la surface, ‘alle souléve le navire, générant de violontes contraintes mécaniques. Ii sfensuit une dislocation de la coque provoquent la perte du bati- ment. Ben entendu, vula distance séparant explosion de la victime, a quantité dexplosif doit étre beaucoup plus importante que pour un cispositi de surface. Si le principe existe depuis le XIX* siécle, ce nest qu’a partir de 1940, avec I'apparition de nouvelles matiores. détonantes plus puissantes, que ce type engin devient vraiment efficace. Son principal atout est d’atre difficile & neu- traliser par des moyens de dragage rmitfs vu 'absence dori. La profondeur immersion aici une grande importance. Aurdela de 60 méties, efficacité décline rapidement, et seuis les sous-marins peu- vent encore étre déteuits. Enfin, la mine dérivente est maintenue 2 bonne profondeur par un lest et des systémes de régulation hydrostatiques 04 électroniques qui lui permettent de se mouvoir au gré des courants. L'absenco d'orin a rend perticuiérement difficile 8 mettre hors d'état de nuire ; mais crest cependant une arme a double tranchant, car elle peut dériver dans des zones non choisies par le mouilleur. Pour paller cet inconvénient, certains engins de cette catégorie sont motorisés : largués par ssous-marin & bonne distance de la zone ’ miner, ils peuvent s'y rendre par leurs propres mayens. Les modes mis en ser- vice récemment possédent une batterie {H}La totais postive este poussee verse ‘stant ours danse ‘recton oppose a gravte (Goussse saraumése) Us beta la Hotels postive ‘emote dono la surace, aye de gauche ‘A Lern ext sours Ade fortes slictaton de fpartde envronnerert La Foul, qu provoque sans ‘esse des varaions de a facionsuriecible tnt peru thium alimentant leur moteur. Outre ‘voirason de cedemer le fait qu’ll sot plus discret, ce concept Icvise, univer etre gf etion éloignée permet aux mouileurs ‘dun ressort de maniére & seme : ‘um esse merits. de mines de rester en dehors des zones me patroullées par Vadversaire. ESET Mine dérivante TEXPLOSER AU BON MOMENT ! fin do faire le plus de dégats possible, Ia mine doit expioser au moment oi le navire passe & proximité. Lamorgage de I'étoupille s'est avéré ate le plus gros {défi des inventours. Dans un premier temps, les engins sont mis & feu électriquement per un guetteur, ce ui n'est envisageable que dans le cas dela défense d'un port ou d'un détroit. is nécessitent Ia présence permanente d'opérateurs et un réseau de mise & feu ‘posé au fond de la passe, et qui al'inconvénient d'étre difficile & entrotenir. Pour un usage en heute mer, la ‘bremiére solution mise au point se base sur l'ermement ‘mécanique d'un percuteur dont le ressort, comprimé ‘2 repos, est ibéré en cas de choc. Particuliérement Instable et capricieux, ce systéme résiste trés mal & ‘une immersion prolongée, et il est tras vite remplacé par un systéme électrique fermant le circuit du déto- nateur au moment du contact. Plus efficace, ce dispositit nécessite copendant la pro sence dune batterie dont la durée de vie est limitée. Lida est alors de mettre en contact I électrolyte (une substance conductrice) et les électrodes au dernier moment, de maniére & disposer d'une énergie suffi- ssante pour allumer Iinitiateur (ou igniteur). C’est ce principe qui prévaut dans la core de Herz, inventée par les Allemands et copiée par les Anglais. La cone ‘est constituée d’une envelope malléable en plomb, & Vintérieur de laquelle est placée une ampoule de verre tenfermant un acide. Au moment du choc, la come se déforme, brisant son contenu et mettant en contact les électrodes ‘avec lacie. La réaction chimique provoque un flux d’électrons, & instar de ce qu'il se passe dans une pile. Le courant ainsi produit agit immédiatoment sur le détonateur. br) coe a eae Pectniect cn VR Poe once Poetry easy Se Se ] Ce Teed ‘A Ces deur ofiierssowetaues lent de désacvr une mine sous fot nit de us ramets, eter queenginsumage nique que son ern a é sectonné pendant une apiaion de dragoge O° ILLES DISPOSITIFS A INFLUENCE Les différents systémes primitts,dits « de contact », nécessitent un choc pour provoauer leur mise & feu. Dans le cas d'une mine de fond explosant a dis. tence, il faut nécessairement une autre méthode. La premigve possibilité consiste & utiliser la dépression ‘engendrée dans l'eau par le passage d'un batiment. Cette variation se répercute sur une membrane souple dont le mouvement ferme le circuit a’allumage. Une autre invention, plus complexe, détecte les vibrations sonores émises ppar le passage dun navire. Dans ce cas, les vibrations engendrent une cr culation de courant qui petit & petit se déverse dans un condensatour. Quand ce dernier est chargé & un niveau déterminé par le réglage d'un potentiomatre, il actionne un relais lectromagnétique fermant le circuit d’étoupille, Si le batiment est trop petit ou trop éloigné, lintensité des vibrations est top feible pour injec- ter suffisamment de courant dans le condensateur, et le relais ne peut {ie actionné : le systéme se désarme alors en attendant le passage d'une ‘autre proie plus proche ou plus impo- sante. A heure de I’électronique, les vibrations sonores captées sont com: perées @ la signature acoustique des navires adverses, ot un microproces- sour détermine sl est opportun de déclencher explosion. Deed Ce Cree HI Cy nag i Pe ae org ro MINE MAGNETIQUE r Eni, le passege d'une coque métalique pro- vogue une variation du champ magnétique ‘ambiant. Cette variation comprend une compo- sente permanente dont 'intensité est fonction {des caractéristiques propres du bétiment mais aussi de son cap au moment de sa construc ton : rosso modo, le navire peut etre assimilé 2 un aimant permanent ! En se déplacent, ce ‘dernier indult un second champ magnétique Le por de ce muieu de mines talen est encombeé ar sa cargaian meutbre. Les oie se derulrort eu apres ve eniés en conc avec Teau do mor prés Fattaque de Pear! Harbor, ls forces japon ‘occupent les les de Guam et de Wake, puis Hong Kong, la Malaisie, Singapour, es indes orientales néerlandais demi-milion de soldats aliés e puissances coloniales occidentales ont mis quatre si Mais la fortune des armes ne tarde pas & changer de En mai 1942, les services de déchitfrement de 'US Navy dédui- ‘sent & partir de messages radio interceptés que I'amiral Isoruku Yamamoto veut porter I'estocade finale & la flotte américaine du Pacifique en I'attrant dans une batalla décisive & proximité de atoll de Midway. L'emiral Chester W. Nimitz décide de jouer le ‘out pour le tout en tendant une embuscade &l'aéronavalenippone. Face aux 11 cuirassés, 8 porte ‘vions, 22 croiseurs, 65 destroyers et izaines de transports et de batiments ‘uxiaies ||), Nimitz ne peut déployer ‘que 3 porte-avions, 8 croiseurs et 13 destroyers : 190 navies contre 24, ‘sans compter que, rentrant de la mor {de Cora (2), 00 aététouché par une bombe de 500 lives, le porte-avions USS Yorktown ne disposera que de ‘soixante-douze heures pour effectuer les reparations les plus urgentes & Pear! Harbor avant de rejoindre 'escadre du ‘contre-amiral Reymond Spruance. Petit dernier de Ia flote aéronavale américaine, USS Homet a été décloé ‘opérationnel au début de année 1942 ‘et a aussit6t été désigné pour achem- ner jusqu’a portée de lancement des ccOtes nippones les 16 bombardiers ‘tocresties B-25 du leutonant-colonel James H. Doolitle, chargés d'effec- ‘uer un premier raid sur Tokyo (3) Le porte-avions USS Enterprise Ira accompagné pour assurer le ‘couverture aérienne (4) I TORPEDO SQUADRON 8 En 19442, un groupe aérien embarqué de US Navy — un Carrer Air Group (CAG) ~ se compose de quatre esca- files : une de chasse, une davions torpileurs, une de bombardiors on piqué et une de reconnaissance, éga lement utiisable pour le bombardement en piqué. La premigre dispose de Grumman F4F-4 Wildcat, récem- ment entrés en sorvice. Les deux derniéres sont équipées de Dougles SBD-3 Dauntless, eux aussi récents et & la hautour de leur mission. En ravanche, les escadrites so st 13 atrians des navires soumettent les assailants & un feu orn ° ‘également assisté & l'affrontement : « Les premiers & antver sont 15 avions torpifeurs. Lorsque nos escorteurs et la patrouile de combat les apercoivent, ils ne sont pas encore visibles des porte-avions. mais ils paraissent Dient6t, sous fa forme de petits points nos dans le cel ‘leu, pr tibord avant de Akagi. Des reflets de soleil Jouent sur les ales. De temps a autre, un des points ‘‘enflamme et tombe & eau avec une trainée de fumée. ingusre naval 50, p. 214.246, : ‘Nos chasseurs sont euvre, et, cette fos encore, nos wera adversaires ne semblen pas escoreés. Un message di ‘chef des Zero ative bent :« Les 15 torpilours enneris font été abattus. » Ps de cinquante chasseurs ont fondu ‘sur eux. Pas étonnant sls ne sont pas passés. » 2002.48 ILE RETOUR Bien qu'll ne reste pas un instrument intact au tableau de bord d'Earnest, le moteur de Avenger continue & tourner. Au poste du ‘mitralleur ventral Ferierreprend ses esprit et appelle le pilot, qui |i demande de véritir sila topile est bien partie. Mais la vitre don- nant su la soute étant couverte du sang de Manning, i est impos- sible de voir & travers... Reprenant la direction de Midway au jugé, Eemest remonte & 4 000 pieds et apercoit la fumée des incendies s'levant de Iatol. Or, les deux hommes ne sont pas encore au bout de leurs peines : la radio étant en miettes, is redoutent qu'un artileur ‘vop nerveux n’ouvre le feu, mals ren ne se passe. Eamest actionne ensuite la commande du train d’attertissage principal: celuF-ci refuse de descendre ! Aprés quelques manoeuvres brutales, lajambe gauche ‘obéit, mais le droite refuse obstinément de bouger. Au sol, I'offi- ier de piste lu fait signe & deux reprises de reprendre de altitude.

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