COMMENT CAMARCHE? LES MINES MARINES // RUBRIQUE LE QUOTIDIEN DU MARIN
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Lt a)
NOVEMBRE
DDECEMBRE
ae 22
expression est courente pour un
‘navire mais ne s'est jamais aussi
bien appliquée qu’a la demiére classe des curassés eméicains.
Gigantesques et armés jusqu'aux dents, les quatre « Grands.
‘Anciens » de|'US Navy ont écume les sept mers durent quel
que 70 ans. Certes, non pes continvellernent, puisave, entre
deux sorties, ils ont été sagement mis en « réserve ». Mais
8 chaque nouvelle crise militaire grave, ils sont ressortis des
ubliettes de l'histoire, toujours aussi fringents, pour faire
‘tousser leurs canons de 408 mm ou cracher leurs missiles.
‘Aux Etats-Unis, ce sont des pidces d'histoire vivantes que
‘beaucoup refusont de voir partir la casse ; on Europe, le grand
public les identifiererement mais les a déia vus & de multiples
reprises ~ aux informations ou au cinéma =, &tel point que les
lowa sont devenus le symbole méme d'une famille de navies.
aujourd'hui disparve, calle des cuirassés.
Ilfalat bien un dossier de 26 pages pour présenter ne seeit-ce
ue [a vie opérationnelie exceptionnelle de ces batiments ;
26 pagas que nous avons bourréas de photos noir at blanc
‘u couleurs, et de vues 30 tout aussi alléchantes |
Vous étes daileurs trés nombreux 8 nous avo félicités pour
la qualité de ces infographies, de laurprécision, de laurs détails
‘at méme ~ n’ayons pas pour des mots ~ do lour esthétique.
L’édition de nos Portfolios LOS! en A3 a aussi épondu & vos.
attentes, et le rythme de parution n’est pas prés de ralentir
le Bismarck, le Richelieu et le Graf Zeppelin seront bientOt
rejoints par le porte-avions Akagi et le cuirassé lowa |
‘Autre bonne nouvelle, un premier hors-série LOS! est prévu
pour la fin de l'année | La quille a été posée tout récem-
‘ment, et le lancement devrait avoir lou autour de Nos!. Son
nom de baptéme ? « Les cuirassés de poche », ces trois
fameux Deutschland/Liltzow, Admiral Scheer et Admiral
Graf Spee. De tres nombreuses photos inédites et des vues:
3D ssisissantes viendront ilustrer l'ensemble de la carriére
des trois batiments.
En attendant, je ne peux que vous souhaiter de vous plonger
dans le numéro que vous tenez entre les mains, pour naviguer
de Midway 8 Mourmansk, de la Chine & Amérique.
Bon vent !
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DEB N05 Now Déc. 2012 Sinan cea
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CUIRASSE J: =] LES CUIRASSES CLASSE IOWA
1939-2012 = LES DERNIERS LEVIATHANS
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ISSN
80
EO pePAR HUGUES WENK
pharues pendant la guerre de Crimée, ce n'est que
uarante ans plus tard, lors du conflt russo:japonais,
de 1904, que les mines marines provoquent leuts pre
mmidres hécatombes. Leur usage se généralise ensuite
dis 1914. Quolles que soit les nations qui les mettent
fen ceuvre, le concept varie peu. Une mine est constitude d’une
‘enveloppe métallique rigide contenant de I'explosit et un systéme
de mise & feu, appelé étoupille, relié d un ou plusieurs détecteurs
2agissant le plus souvent en corrélation. Le tout est éventuellement
‘complété par des dispositifs destinés 8 sécuriser les opérations de
mouillage et & déjouer les tentatives de neutralisation. Une mine
doit disposer de qualités spécifiques pour étre efficace. Outie sa
‘capacité de destruction, elle doit etre disoréto ot dfficil & draguer.
Elle doit bien entendu résister aussi aux éléments propres au milieu
maritime = a corrosion saline Ia fatigue de ses sous-ensembles par
rapport aux contraintes répétitives provoquées par le ressac, etc.
Afin de répondre & ces exigences, toute une gamme de matériels
‘was différents a 6t6 développée au fil du temps. Pour les répertorer,
‘deux modes de classification coexistent et se competent, un basé
sur la technique d’immersion, autre sur celle de mise & feu.
srovasen dren
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1‘
ROTEGER SES PROPRES ESTUAIRES
CONTRE UNE INTRUSION OU MENACER LA
NAVIGATION DE LADVERSAIRE SONT DES
MISSIONS QUI MOBILISENT BEAUCOUP
DE MOYENS. OR, LES MINES MARINES PEUVENT
REMPLIR CES OBJECTIFS AVEC DES RESSOURCES
MOINDRES. DEPUIS LEUR INVENTION, LE PRINCIPE
DE BASE N'A PAS CHANGE, MAIS AVEC LES PROGRES
TECHNIQUES, LEUR MODE DE MISE A FEU N'A JAMAIS
CESSE D'EVOLUER ET DE SE COMPLEXIFIER.
HTROIS MODES D’ SIOh
Pendant la Premiére Guerre mondiale, Ia mine & orin est Ie plus
fréquemment utilisée. L'explosif et son systime de mise 8 feu sont
maintenus & fleur d’eau, entre un et quatre matres de profondeur,
pour pouvoir explosar contre la coque du navire et provoquer des
‘varies. De flottebilté positive [1], elle est maintenue en place
par un cable métalique, partois doublé, appelé orin. L’ensemble
fest ancré au fond par un corps-mort, le crapaud, pesant entre
300 et 500 ka‘Mine de fond
Wine aorin
rampant
rogetiue — aderesion
— onde de cho —
Ea
La mine de fond posséde une flottabiité négative et tient donc posée
‘surle fond marin. Ce n’est plus la détonation qui engendre les dégats
mais l'effet de surpression - trensmis par 'eau - qu’elle dégage.
Quand I'onde de choc, & propagation vertical, arrive @ la surface,
‘alle souléve le navire, générant de violontes contraintes mécaniques.
Ii sfensuit une dislocation de la coque provoquent la perte du bati-
ment. Ben entendu, vula distance séparant explosion de la victime,
a quantité dexplosif doit étre beaucoup plus importante que pour
un cispositi de surface. Si le principe existe depuis le XIX* siécle,
ce nest qu’a partir de 1940, avec I'apparition de nouvelles matiores.
détonantes plus puissantes, que ce type
engin devient vraiment efficace. Son
principal atout est d’atre difficile & neu-
traliser par des moyens de dragage
rmitfs vu 'absence dori. La profondeur
immersion aici une grande importance.
Aurdela de 60 méties, efficacité décline
rapidement, et seuis les sous-marins peu-
vent encore étre déteuits.
Enfin, la mine dérivente est maintenue
2 bonne profondeur par un lest et des
systémes de régulation hydrostatiques
04 électroniques qui lui permettent de se
mouvoir au gré des courants. L'absenco
d'orin a rend perticuiérement difficile 8
mettre hors d'état de nuire ; mais crest
cependant une arme a double tranchant,
car elle peut dériver dans des zones non
choisies par le mouilleur. Pour paller cet
inconvénient, certains engins de cette
catégorie sont motorisés : largués par
ssous-marin & bonne distance de la zone
’ miner, ils peuvent s'y rendre par leurs
propres mayens. Les modes mis en ser-
vice récemment possédent une batterie
{H}La totais postive
este poussee verse
‘stant ours danse
‘recton oppose a gravte
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beta la Hotels postive
‘emote dono la surace,
aye de gauche
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fortes slictaton de
fpartde envronnerert La
Foul, qu provoque sans
‘esse des varaions de a
facionsuriecible tnt peru thium alimentant leur moteur. Outre
‘voirason de cedemer le fait qu’ll sot plus discret, ce concept
Icvise, univer etre gf etion éloignée permet aux mouileurs
‘dun ressort de maniére & seme :
‘um esse merits. de mines de rester en dehors des zones
me patroullées par Vadversaire.
ESET
Mine dérivante
TEXPLOSER AU BON MOMENT !
fin do faire le plus de dégats possible, Ia mine doit
expioser au moment oi le navire passe & proximité.
Lamorgage de I'étoupille s'est avéré ate le plus gros
{défi des inventours. Dans un premier temps, les engins
sont mis & feu électriquement per un guetteur, ce
ui n'est envisageable que dans le cas dela défense
d'un port ou d'un détroit. is nécessitent Ia présence
permanente d'opérateurs et un réseau de mise & feu
‘posé au fond de la passe, et qui al'inconvénient d'étre
difficile & entrotenir. Pour un usage en heute mer, la
‘bremiére solution mise au point se base sur l'ermement
‘mécanique d'un percuteur dont le ressort, comprimé
‘2 repos, est ibéré en cas de choc. Particuliérement
Instable et capricieux, ce systéme résiste trés mal &
‘une immersion prolongée, et il est tras vite remplacé
par un systéme électrique fermant le circuit du déto-
nateur au moment du contact.
Plus efficace, ce dispositit nécessite copendant la pro
sence dune batterie dont la durée de vie est limitée.
Lida est alors de mettre en contact I électrolyte (une
substance conductrice) et les électrodes au dernier
moment, de maniére & disposer d'une énergie suffi-
ssante pour allumer Iinitiateur (ou igniteur). C’est ce
principe qui prévaut dans la core de Herz, inventée
par les Allemands et copiée par les Anglais. La cone
‘est constituée d’une envelope malléable en plomb, &
Vintérieur de laquelle est placée une ampoule de verre
tenfermant un acide. Au moment du choc, la come se
déforme, brisant son contenu et mettant en contact les électrodes
‘avec lacie. La réaction chimique provoque un flux d’électrons, &
instar de ce qu'il se passe dans une pile. Le courant ainsi produit
agit immédiatoment sur le détonateur.
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‘A Ces deur ofiierssowetaues lent de désacvr une mine sous fot nit de us ramets,
eter queenginsumage nique que son ern a é sectonné pendant une apiaion de dragoge O°
ILLES DISPOSITIFS A INFLUENCE
Les différents systémes primitts,dits « de contact »,
nécessitent un choc pour provoauer leur mise & feu.
Dans le cas d'une mine de fond explosant a dis.
tence, il faut nécessairement une autre méthode. La
premigve possibilité consiste & utiliser la dépression
‘engendrée dans l'eau par le passage d'un batiment.
Cette variation se répercute sur une membrane
souple dont le mouvement ferme le
circuit a’allumage.
Une autre invention, plus complexe,
détecte les vibrations sonores émises
ppar le passage dun navire. Dans ce
cas, les vibrations engendrent une cr
culation de courant qui petit & petit
se déverse dans un condensatour.
Quand ce dernier est chargé & un
niveau déterminé par le réglage d'un
potentiomatre, il actionne un relais
lectromagnétique fermant le circuit
d’étoupille, Si le batiment est trop
petit ou trop éloigné, lintensité des
vibrations est top feible pour injec-
ter suffisamment de courant dans
le condensateur, et le relais ne peut
{ie actionné : le systéme se désarme
alors en attendant le passage d'une
‘autre proie plus proche ou plus impo-
sante. A heure de I’électronique, les
vibrations sonores captées sont com:
perées @ la signature acoustique des
navires adverses, ot un microproces-
sour détermine sl est opportun de
déclencher explosion.Deed
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MINE MAGNETIQUE
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Eni, le passege d'une coque métalique pro-
vogue une variation du champ magnétique
‘ambiant. Cette variation comprend une compo-
sente permanente dont 'intensité est fonction
{des caractéristiques propres du bétiment mais
aussi de son cap au moment de sa construc
ton : rosso modo, le navire peut etre assimilé
2 un aimant permanent ! En se déplacent, ce
‘dernier indult un second champ magnétique
Le por de ce muieu de mines talen est encombeé
ar sa cargaian meutbre. Les oie se derulrort
eu apres ve eniés en conc avec Teau do morprés Fattaque de Pear! Harbor, ls forces japon
‘occupent les les de Guam et de Wake, puis Hong
Kong, la Malaisie, Singapour, es indes orientales
néerlandais
demi-milion de soldats aliés e
puissances coloniales occidentales ont mis quatre si
Mais la fortune des armes ne tarde pas & changer de
En mai 1942, les services de déchitfrement de 'US Navy dédui-
‘sent & partir de messages radio interceptés que I'amiral Isoruku
Yamamoto veut porter I'estocade finale & la flotte américaine du
Pacifique en I'attrant dans une batalla décisive & proximité de
atoll de Midway. L'emiral Chester W. Nimitz décide de jouer le
‘out pour le tout en tendant une embuscade &l'aéronavalenippone.Face aux 11 cuirassés, 8 porte
‘vions, 22 croiseurs, 65 destroyers et
izaines de transports et de batiments
‘uxiaies ||), Nimitz ne peut déployer
‘que 3 porte-avions, 8 croiseurs et
13 destroyers : 190 navies contre 24,
‘sans compter que, rentrant de la mor
{de Cora (2), 00 aététouché par une
bombe de 500 lives, le porte-avions
USS Yorktown ne disposera que de
‘soixante-douze heures pour effectuer
les reparations les plus urgentes & Pear!
Harbor avant de rejoindre 'escadre du
‘contre-amiral Reymond Spruance.
Petit dernier de Ia flote aéronavale
américaine, USS Homet a été décloé
‘opérationnel au début de année 1942
‘et a aussit6t été désigné pour achem-
ner jusqu’a portée de lancement des
ccOtes nippones les 16 bombardiers
‘tocresties B-25 du leutonant-colonel
James H. Doolitle, chargés d'effec-
‘uer un premier raid sur Tokyo (3)
Le porte-avions USS Enterprise
Ira accompagné pour assurer le
‘couverture aérienne (4)
I TORPEDO SQUADRON 8
En 19442, un groupe aérien embarqué de US Navy — un
Carrer Air Group (CAG) ~ se compose de quatre esca-
files : une de chasse, une davions torpileurs, une de
bombardiors on piqué et une de reconnaissance, éga
lement utiisable pour le bombardement en piqué. La
premigre dispose de Grumman F4F-4 Wildcat, récem-
ment entrés en sorvice. Les deux derniéres sont équipées
de Dougles SBD-3 Dauntless, eux aussi récents et &
la hautour de leur mission. En ravanche, les escadrites
so st 13
atrians des navires soumettent les assailants & un feu
orn
°
‘également assisté & l'affrontement : « Les premiers &
antver sont 15 avions torpifeurs. Lorsque nos escorteurs
et la patrouile de combat les apercoivent, ils ne sont
pas encore visibles des porte-avions. mais ils paraissent
Dient6t, sous fa forme de petits points nos dans le cel
‘leu, pr tibord avant de Akagi. Des reflets de soleil
Jouent sur les ales. De temps a autre, un des points
‘‘enflamme et tombe & eau avec une trainée de fumée.
ingusre naval
50, p. 214.246,
: ‘Nos chasseurs sont euvre, et, cette fos encore, nos
wera adversaires ne semblen pas escoreés. Un message di
‘chef des Zero ative bent :« Les 15 torpilours enneris
font été abattus. » Ps de cinquante chasseurs ont fondu
‘sur eux. Pas étonnant sls ne sont pas passés. »
2002.48
ILE RETOUR
Bien qu'll ne reste pas un instrument intact au tableau de bord
d'Earnest, le moteur de Avenger continue & tourner. Au poste du
‘mitralleur ventral Ferierreprend ses esprit et appelle le pilot, qui
|i demande de véritir sila topile est bien partie. Mais la vitre don-
nant su la soute étant couverte du sang de Manning, i est impos-
sible de voir & travers... Reprenant la direction de Midway au jugé,
Eemest remonte & 4 000 pieds et apercoit la fumée des incendies
s'levant de Iatol. Or, les deux hommes ne sont pas encore au bout
de leurs peines : la radio étant en miettes, is redoutent qu'un artileur
‘vop nerveux n’ouvre le feu, mals ren ne se passe. Eamest actionne
ensuite la commande du train d’attertissage principal: celuF-ci refuse
de descendre ! Aprés quelques manoeuvres brutales, lajambe gauche
‘obéit, mais le droite refuse obstinément de bouger. Au sol, I'offi-
ier de piste lu fait signe & deux reprises de reprendre de altitude.