Lame aprits LA MORT : MODELES ORPHIQUES
ET TRANSPOSITION PLATONICIENNE™
Auperto Beanané.
1. Plan de travail
Dis a créé le concept de « transposition » afin de désigner la manitre dont
Platon a adapeé des théories ou des points de vue écangers aux sins pou lesaccor-
der avec son propre schéma de pensée'. Mon dessein ici est Canalyser ce procédé
dans un cas concret : la maniére dont le philosophe fait usage des croyances orphi-
‘ques en vue d aborer une chéorie de la destinée de ame aprés la more, On sait
{que Platon a adapté des théoriesorphiques, non seulement parce que des commen-
tateurs de Antiquité le signalent, mais encore parce que Platonlui-mémne cite des
idées orphiques 4 Pappui de ses opinions, encore que ce soic de maniére allusive?.
‘Tanalysert ici les différents éléments impliqués par cette question, pour ensuite
confronter la théorie platonicienne 3 nos connaissances actuelles sur la croyance
Ge walla rendu possible gre 3 Inde de rac espagnol (Proyecto de Investig:
cién Consoider C HUM2006-09403/FILO). Je désiveremercier Mime Maria Exlavtud
Rey Perera pour sa traduction en fanais ec M. Arnaud Mact pour ses prciews: come
dons et suggestions
LA. Digs Autour de Plato I, Paris 1927, p. 432 9
2.CE Obymp. in Phaed. 10.3 (141 Wenerink) ravraxo0 rap 6 Tdraw mapuSet
‘ra roi" Optus, sid. 7.10 (115 W) waputbel yap avraxo6 78 Opies
5. ll sufi den cer quelques exempler: Pl. Cra, 400c 01 dust” Opa, Rep. 363¢
Movocios .. kal 8 vids airot, Phaed 0c makaids .. Miyos (c£ Olymp. t Phd.
10.6 {145 Westerink] ‘Opgrxds ydp dort rai ThGaySpetos), Epist 7.335, ois
rradaweis re nai iepots Néyo1s, Phaed. 62b6 yav obv Ev doppiro.s AeySuevos
ve Mby0s, Men, 8ladvBpGv Te Kal yuvauxGv GobGY nepl 7a Beta TpdyHare, Phd.
Ge of Tis reeras fulv oro xaraoTfeavTes, cf. aussi Men. 81b roLmTaY S001
Geiot clow (he, Pindare, Empédocle, Orphe). Sura question voye A. Bernabé,« Pl
tone eerfsmo », in G. Sfamenl Gasparo (6), Destin esalsez: meu pagan gras
‘isin. Iinerartorico-rlgn salle ore di Ugo Bianca, Coseraa 1998, p. 37-97. CE
usiT, Calvo, « Andmnessy cata: I antropologia de Plaén » J. Tiniade Santos
(ed), Anarmnes seb, Lisboa 1999, p. 201-226, qui analyse le eanspsition pitonique
del dvdurnars et de le x8apesorphique tans! mesurer plus exactement la portée de la dette de Paton envers [Or
phisme, apportantains un peu plus de clarté sur ce que nous appelons aujourd ‘hu
la « transposition placonicienne». I faut néanmoins remarquer que Paton ne pré-
sente pas dans ses oeuvres une topographic cohérente de lau-del, ni meme des
ides sur la destinée de ame dont on pourrac titer une eschatlogie “canonique”.
Comme nous allons le voir, Paton peut modifier les diverses paramere de sa tran
position, selon le contexte spécifique & chaque dialogue’.
2. Le principe fondamental : V'immortalité de lame
2.1. Un postulat étranger aux anciens Grecs
Platon postulePimmoralté de Vime en signalant que cette croyance est expo-
ste dan der tenes ation t iar st es pres ee pees
connaisseus des choses sacrées et sachant les expliquer®. Or ceste méme ctoyance
Sexprime dans plusicurs témoignages orphiques*,
La coincidence sur ce point du propos platonicien et des doctrines orphiques
st significative, puisque la croyance en Vimmortalicé de Mame était une rareté dans
le monde grec. Bien stir Homéreet d'autres auteurs évaquent les mes dans 'H:
ds, ce qui veut bien dire que d'une certaine mani elles ne meutent pas, m:
s'agit Cune existence de fantomes. Au contraire, Vadjectf GBavarus, qui est dTha-
birude appliqué aux dicux, doit signifier quelque chose de plus que la sombre pré-
sence des buxat dans Hades, tlle quelle exe décrite par Home.
Plusicurs témoignages prouvent la rareté de cette croyance : Hérodote [ata
buc aux Egyptiens et explique que quelques Girecs, qu ne nomme pas mais q
seraient certainement Empédocte, es ophiques et les pythagoriciens, auraent trans-
post cette idée en Grtce’ Ila considére done comme une docttine minoritai
4.2 J. Anas, « Plates Myths of Judgement», Phroneis 27. 1982,
5.DL Phaedr: 245 ui niiva aBkivaros, Epi. 73394 nelOeat
xpi Twis admis Te Kul Lepois AyoLs, of BA jMP avy
«iva, Mer. 1b dine Ve wall -yurean a
Hara .. of wav MCyowTes eli Tan fepeen Te Kal TaN Hepeasi Gens He PEANKE
rept dv petaxecpigowrar Aéyow ears 1 elvan BibGvat: Ag yee BE Kal Magers
real Gok moMol To roLyTaN aoK Geiol et. .. baa yap Thy duxiy Tod dive
Spuirow elvar dBivarer.
6.CE OF (= A. Bernabé, Poeaue Epici Gnaci Ul. Orphicorun et orpicssmilium test
‘moni et fragmenta, Monachi-Lipsiae fase, 1. 2004, fas. 2, 2005) 425 (Veu Val oxi
8 divares ndvrww, Ti BE asqava BrnTd, OF 426 (il) Wuxi, 8°dOKivartos
rai dyfpus @ duis éotiy, Lam. Olb, (OF 463) Bios, Odvarvos, pos. dAsOeue
Austovaosy Opened
7. Hat 2123.1 (OF 423) npiron .. Akyortiok eka oi amines, os de pdinow
bux didvards Cort, rob axinaros BE KaTagikrurTas és dAdw Claw aied in
hevov CobGevaL Enedi BE mevra ne MEABNE TH Xepaaia Kal Ta Baddow Kui
ra tered, abris €5 dpm 0% evo Godiva, Tip nepAva”
brie yiveatiar 2v tyra xrAtouon Ereat, TovTet Tae Mw «ie al "EAAMPUD ox
prigavto, of wav mpdrepar, o Gore pow
alkiverrow bugi
rept ra eta tpety-
écrangére & la Gréce. Ajoutons 3 cela 'étonnement de Glaucon devant la propos
tion socratique de limmortalité de ’ime?, ou la résistance de Cebes &acceprer que
Tame d'un more posséde de la force et de intelligence’
La croyance en Vimmortalité de ame implique directement d'autres questions
que je vais maintenant examiner.
2.2. Lorigine de lame
{A propos de Vorigine des étres humains, les orphiques racontaient un mythe
apréslequel ceux-& seraient issus des cendres des Titans, qui auraene écé fou-
droyés par Zeus aprés avoir, & leur cour, démembt et dévore Dionysos". Or Platon
connaissait bien le mythe, ca ily fat allusion dans un passage bien conau des Los,
Jorsquil parle de «'ancienne nature ianesque ». I se réfte encore au chitiment
dde ame dans son explication du mor oS, dans le Cratyle®, ob il semble cat &
‘aussi, que la cause de ce chatiment, pout les orphiques, est le crime des Titans.
Pourtantil ainsi pas ce mythe éiologique dans sa propre abortion iythico-
philosophique. Asa place il présente, en Pbédre245c sg. route une argumentation
apres laquelle si 'ame est immortlle elle doit ére forcémenc inengendrée— un
{questionnement philosophique que les orphiques n'avaient méme pas envisagé~
_maisil se refuse, toujours dans le méme text, 3 expliquer ce ques ime, se bor
B.PL Rap 608d obx Huotmaa, fy S ed, Gre AOdvaros fw Hund wal ob8E-
swore dnéadvrat; ai 85 €uPdebas jor Kal Gaupdors ele” ya A’, ok Eyuye’.
9. PL. Phaad. 69e-704 8 KéBins &Gn7""02 Biwpares, .. 78 68 mes THs xfs
woadiv dmoriar napéxet rois dvOpdras wx, eneddv dradeyie Too os
tuaros, oS8ayod Zt Hy". Nous couvons une ds versions les plus vigoueuses de ete
ressance dans le jugement tranchant dun épicutien comme Diogéne d\inoands, qul
[ali de «ous ls orphiques et es pythagoriciens,arguant de leu crojance auf que
Tame ne piss pa: Diog. Oen. Fr. 40 Smith (OF 4271) (un6t N¢yonev 6r. # 4xhL
efraBalvovea afk djmskA(vro, ds ol Oppetlot, Kal MuBaylGpas of] ores,
uaiv{6pev0« Boxaiow).
10.C&.A. Bernabe, « La toll de Pénélope: atl exité un mythe orphique sur Diony-
sos etles Titans? », RHR 219, 2002, p. 401-433; « Auour du mytheorphige sur Diony-
sos etles Titans. Quelques notes critiques», i D. Accorind-P. Chuvin (és), Des Gens
1 Dionyos Mélange offre F Vian, Alesandsia 2003, p. 25-39. Conta L Brisson, «Le
Sp npg. Lanpopone dt dnt le Comes tr Pon
ton 1 pa 3-6) attibué A Olympiodore ex-le orphique ?», in M. O. Goule-Car -G.
Madec - D. O'Brien (Gis), E0GinS Mattropes, «Chenchewrs de sagese, Hommage &
Jean Pepin, Pais 1992, p. 481-499 (~ Orphe et !Orphiome dans LAntigutséc-romaine,
‘Aldeshot 1995, VU), R. Edmonds «Tearing apart the Zagreus myth : afew disparaging
remarks on Orphism and Original Sins, CLAw 18,1999, p. 35-73.
TL PL Leg 701c (OF 37) raw heyouévny madaudy Trravixiy olouw EmBeK-
vio nat pipoupévots, emt ra ara wAduy éxeiva dguxonérous, xaendv aida
‘bedyovtas pth NiEal wore xaxv, ef. 8546 (OF 37 ID olospos BE of vs Eneos-
nevis ax naaisy wa diaBdprov ois dofpsnous GBenudTov ef A. Bernabe, «La
wile de Pénlape» ct (n. 10) p. 418-420.
12. PL Cut 400 (OF 430 1)Gocoia: wevro wor uddvora Beata of Audi’ Opea
roiTo 75 voy, is Biaxny Bibodons Tis ¥uxls Gv Bi EveKa S(BeoL7, ToOTOU BE
repiBohov éxetv, tva axiCnrat, Seowernptov eixsva,nant dite ce 4 quoi lle resemble. Cet alors qui développe son ie de atrelage
tiré par deux chevaux, dont Fun serait sage et Tautre emporté et rétif
2.3. Explication mythique de la situation de lime
(Cest ainsi que le mythe orphique expliquaie la situation de me par la peine
‘qui frappe les étres humains la suite de cece faute « antécédente », pour repren-
dre les termes de Bianchi", et dont découlerat ln transmigration successive de
leurs ames jusqu’ rexpiation compléte de la faute primordial, Platon ne peut
accepter qu'il existe une responsabilité morale antéricure & la personne et, encore
moins, quune simple manifestation rieuelle suffise la libérer de fa fate eric.
Par conséquent il remplace lexplication orphique de « Vorigine du mal » par une
autre, celle du cheval révif et du parcours céleste. Les deux penchants de ime, le
méchant ct le positif - que la croyance orphique expliquait en fonction des deux
léments,rtanesque et dionysiaque, qu a composaient~ sont fondés pour Platon,
dans son nouveau mythe, sur le theme des chevaux. Néanmois, le schéma plato-
nicien nest pas double, mais triple, parce quill ne présente pas seulement les deux
chevaus, mais ajoute le cocher.
Erle chemin céeste, que le philosophe nous présente comme devant dre par-
court par Iatcelage ail, reste absolument étranger & 'Orphisme, selon lequel le
‘monde de auedeld est toujours souter
2.4, Situation de I'ame pendant son séjour dans un corps
Les orphiques pensaient que le corps était pour Mime comme une tombe, ear ils
Sappuyaient sur une étymologie qui apparentait aja ‘corps Aafia ‘tombe,
1 U. Bianchi, « Déche orginl et péche‘antécédent’ RHR 170, 1966, p. 117-126.
14. PL Cu. 400 (OF 430 Dad THH's Gaur ai (sc. oda) elvan Tis buxiis.
‘edayydns dv vik viv mage Gong 4933 (OF 430 I) rouse Tan oObG Gs
ba iets 7eBvaqeV ai Ti we ose ZovUL fu ora, Clem AL Siem. 3.3.17-1
(Philo. p. 402 19g. Husinan, Aug, con fe, Pel. 4 (15] 78, lamb, Pow. 77.27 Des
Places « Arist. Fi GD Rose). CIE. Rohl, Piyehe:Selenhulr und Unterbichkcnglaube der
Gricen, Freiburg 1819". I p. 130, 0.2; U. von Wilamowit- Moellendodl, Der Glande
der Helene, Belin 1931 (Darmstadt 1959"] p. 199: W. K.C. Guth, Orpheasand Greek
‘Religan, London 1952? (New York 1967] p. 156 s.: M. P. Nilson, « Early Orphism and
Ikindred religious movemenes», Haro Theological Review 28. 1935. p. 181-230, en pas
tiller p. 205-207 : H.W. Thomas. Enénevva, Unteruchungen ier das Cierra
“gut in den Jensctsmythen Plato, Diss. Munich 1938, p. 51-523 P. Boyancé, La octrive
‘CEuthyphron’ dans le Cratyle«, REG 54 1941, p. 141-175, en parialietp. 160: 1M.
Linfoth, The arts of Orpheus, Berkeley 1941, 147 ; K. Ziegler. « Orphisehe Dichtung =.
Peale Real-Encyclopie XV 1, 1942, p. 1378-13815 1. M, Linforth, «Sool and sieve
in Plas Gorgias». Unis of Calf Publ. im Clas. Phil 12, 1944, p. 295313; W. K, C.
Gute, The Grek and ther gods, Boston 1950, p. 311: E. R, Doss, The Greeks and the
Irrational, Berkeley 1951, p. 148 sg: L. Moulin, Orphee et ' Orphisme a Goque cla
sigue, Pais 1955. p. 24°32 E.R. Dodds, Plata, Gorgias. A revised text withInredaction
«and Conmentiry, Oxford 1959, 9. 296-301 :M. Timpanaro Canin, Pugs Ttimon-
‘ana ¢fammenti, Fiacnze 1962. I, p. 228 sg; E-Valgiglio, Mama dela marten Erpide,
Torino 1966, p. 126-130 ; W. Butkert Lane and science in ancient Pyhigoreanim, Cann-
Fe att
‘
|
Platon conteste cette érymologie dans le Crate et conclut que oGua doie ere
compris comme un nom d'action correspondant & Ca, et désignet la « suve-
garde » de Fame, estdire un abr ou un refuge oi celle-ci reste enfermée pour
sa propre conservation”. ;
‘Dans le Phidon, le philosophe décit a situation de ime dans le corps au moyen
de expression €v p0upAi, dont la traduction 2 é€ Fobjet d'une intense dicus-
‘don ex qui, mon sens sgnifie quelque chose comme « sous garde =.
Liidée dune ime sous garde ou emprisonnée dans le corps semble see
ex non orphique ; ce serait, parmi d'autres raisons, parce que, comme le si
Sunken al Spoupdc ad autre terme employé dans le Crane, nep(Bohos, ne
nt apparatre dans un pome dactylique. :
Peput able indiquer que la 6povpd platonicienne est une transpesition dune
théorie orphique beaucoup plus crue, celle du corps-tombeau, dans 'idée patoni-
‘enne d'an corps prison, gardien, voire refuge ou abr, dans lequel I'dme ext sauve-
{a cransposition qu’efecrue Paton reflte ainsi une difference fondamentale de point
de-vue celui des orphiques était centé sur 'au-dela, En effer le monde matériel
ses pour eux quun lieu de passage, dans lequel nous sommes mort puisque nous
"i 7972; p. 126 n. 33, p. 248 n, 47; G. Rehrenbck, « Die orphische Secen-
ae Me pens Wie Sade E9979 17-313. KC. Cb
“Huson of GreckPhilnoply, IV, Cambridge 1975, p- 305 LJ. Alderink, Creation and sal
tation in ancient Orphism, Chico (California) 1981, p. 56-62 sC. J de Vogsh « The ona
nna Formula: its function in Plato and Plotinus compared to Christan writer» in H
Blumenthal - R.A. Markus (teu), Neoplaoniim and early Cristian thought. Ese
Jn Bonour of A H. Armaong, London 1981, p. 79 1g: R. Ferweréa, « The meaning of
theword oGa in Plats Crarlus 400», Hermes 113, 1985, p. 266-279 : G, Casadio.
Adverstin Orphica, a proposito di un libro recente sul!’ Orphismo », Orphew 8; 1987.
4.381.395; en particulier p 389-391: i. « La metempsicos wa Orfeo Pragora >i Ph.
Borgenud(€l). Orphise ex Orie en Ihonncur de Jeam Rusa, Genéve 1991, p,119-
155 en pater p. 123-125: C. Joubaud, Le corps humain dans la pibrophie platoni-
Tanne Bae a parr du Timee, Pais, 1991, p. 194-198: T. M. S. Baxter, The Coa
‘lat cringue of naming, Leen, 1992, p. 101 9.5 A. Bemabé, « Una esmologa plas
nea :0Gna-ofja »,Phillogs 139, 1995, p. 204-237, ane
15. PL Gis. 400¢ (OF 430 1 Goxviar pévrou wor pédsora HoGat ot audi ‘Op-
sa robo 78 Bvoqa, bs Bixyy BtSadons Tis Hxis Su 8h EveRa Bibwaw. TOUTOY
Br repiponen éxew, iva aeagnrar, Beowernpiow cixéva. elvar olv ris buxtis
Soote, Gonep abrd évopdCerat, dus av éxretont Ta berdsueva, (rd} oGHa, Kak
obey Beiv of8" 8v rpduwa _. ; : aint.
16 P.Phued. 626 (OF 429 0 & yav obv dv dnopphrais NeyOuevos mest abriv
abyos, os &v Tun épouplt Zoper ok dvipuot. CEA. spina, «Du ses dy moc
‘Spovpei Pon 62b Arch f Pils, 1894-1895, p. 449-454; Jet G- Rous, «A pro-
tov de Plton:rlexions en marge du Phdon (62) ec da Benguet. | Phan 62 @70v-
Fas garderic on gain «, Revue de Philo, de lzéneure et diacreanwienne 35+
TOG1e p. 207-210 B Boyanct, « Not su l 6povpd plaxonicienne», Reve de Pieler
ie debates disoire enon 37 (89), 1963, p- 7-11; P. Cour «Tradion pla-
er ienne du corpe-prisoa », Revue det Erudes Latins 43, 1965, p. 406-443 : R, Loriauxs
Note sur la @p0upd,plaronicienne (Phédon 62 b-c)», Ler Etudes Clasiques 36, 1988. p
336: ].C.G. Strachan, + Who did forbid suicide at Phaedo 62 ?», Classical Quarterly
20,1970, p. 216-220.
17. W. Burkert pt. (voit note 14), p. 126.0. 33y vivons séparés dela vraie ve, dit leur conception du corps comme une tombe
Celuide Platon, par conte, est centré sus les aspects politique et moral; le mythe
comporte alors un enseignement su la conduite correcte de homme en tant que
citoyen, cette vie a une valeur reconnue, Vime sy retrouve, certs, « sous a sur
vellance » du corps, mais bien vivant et agissante.
Hy aaussi um autre aspect intéressane™, La question est traté dans le Piidon,
4 moment oi Socrate est entrain de mourir. Le message paradoral de Socrate &
ses disciples est que celui qui paritétre le prisonnier, le condamné A mort, est en
realité en tain de devenit vraiment libre, pendant que ses disciples qui en appa-
‘ence sont libres, sont en realité des prisonniers dans ce monde.
‘Dans un autre passage du Paédon" il offre une image plus complexe de la pi
son, ca ily spécife que les chatnes qui retiennent I'ime dans le corps sont les
désits,lesquelss opposent & la philosophi cst, de toute évidence, une
aboration platonicienne.
2.5. La destinge post
jeure : la transmigration
Lacroyance dans la transmigration est présente cher les orphiques depuis des
‘temps ts anciens ils sont en cela en accord avec les pythagoriciens. Un important
article de Casadio® rassemble les exemples significaifs de eet accor et les analyse
de maniére impeccable. Par ailleurs, on
1b transmigration a une origine orphique ou pythagoricienne, C'est une question
done Caan eax ocuperecmmen een offen explcion ts wa
semblable, que nous exposons ci-aprés, dans ses grandes lignes.
La notion de la transmigration de lame serait done apparue dans ls cecles
pythagoriciens, comme une conséquence logique de leur croyance en é
dePime (méme si ce n'est pas la T'unique possbilite”). Une telle
dans une vision globale du cosmos propre aux pythagoriciens et selon laquelle I
semble du cosmos était envisagé comme une communauté universellerégie par For
dre et Fharmonie, Au début, la métempsychose faurait pas été considérée comme
tune peine etl rexsteraie pas non plus la moindre dérivation de type moral met-
tant en rapport la pureté de lime et son salut. Par contre, 'dée que Pame demeute
‘ensevelie dans le comps parce quelle doit racheter une faute erat dorigine orphi-
que et sassocieraic& Ia eroyance au mythe de la naissance des hommes & partir des
‘Titans. Or, le Pythagorisme aurait emprunté A TOrphisme Pidée que le corps est
Ia tombe de ame, comme chitiment pour un dali, dans le but de renforcer son
1 SE Ginn sm cnn sei Cn
teu), Oe yl oie: wn recent, os re, Cabor. bn is ged
la méme ‘ae 2 " ae “ee
19, P. Phere 83h
20:6, Glaciol one 14).
21, F Cadi. «Orfimo y agora >, n A. Bernabl- Cases (liu
Otfessop ct ten 19) sc A Bah, Tea ify lw prow Maes
ar ns compan. Mai 200, 9137-147
2D nme conéqunces Gane tll croc aot as ben pu eT que
tae on vse pr es di ov desu tates.
propre syatéme doctrinal, en lui ajoutant une dimension morale quelle n’avat pas
au début ; mais il faurait pas souscrt pour aurant aux causes mythiques 4 ori
gine de cette idée, ni aux rituelsinviatiques qui entouraient. Ces I la recons-
truction de Casadesis, que je partage.
Platon, en adoptanc le principe de la cransmigration, nous apparai: & nouveau
comme Fadepre d'une théorie minortaire,soutenue par les orphiques et les pytha~
goriciens, qui est ailleurs considérée par Hérodote comme exotique, ou propre
2 des fous, selon Diogéne d’CEnoanda, comme que nous venons dele voir. Ele a
évolué, cependant, dans le sens que nous venons de signaler et ainsi, une fos i-
sminée de Vorigine lafaute antécédente, ces 'ime qui doit affroncer toute seule
les conséquences morales de sa propre conduite, car Cest une responsabilité qui lui
incombe i elle seule, rout au long de chacune de ses vies.
2.6. La hiérarchie des réincarnations
existe toutefois un aspect de la chéorie de la transmigration qui demande un
peu d'attention. Platon expose dans le Phédre® une « higrarchie des réicarnations »
apres laquelle les philosophes en représentent le grade le plus élevé, al oppost des
‘yrans,lesquels y prendraient la demniére place. Quand une ame est rombeée, elle
doit attendre dix mille ans avant d’avoir& nouveau la possibilité de rentrer dans le
monde divin et supracéleste d'oi elle provient. Tout au long de cee période, les
dimes vont se rdincarner dans des vies d’autant meilleures quelle ont véeu juste-
‘ment pendant existence antéreure, ou pire, au cas ol elles auraient vu injus-
tement. Des idées semblables apparaissent aussi dans Empédocle, qui fait référence
ala demiére réincarnation*, de méme que dans Pindare™.
‘Nous n'avons cependant aucun témoignage de cette hiérarchie dans les tex-
tes orphiques. Labsence de ce sujet dans les lamelles est significative, Faute de
nouveaux éléments matériel, il para plus raisonnable de penser que cette hi-
rarchie des réincamations es une innovation savante et aristocratique qui serait
23, Phe 2488.
24. Emp. Fr. 132 Wright G1 B 146 D.-K)elsB& rélos wdvrers Teel SyvorBdOL
sal inrpot / cal xpGyok GvBpsimovouv emuyovio.a. nédovTaL,
25. Fi Fi 133 Machl « 65 Canna (OF 443) alot 8 epaedéva nova rahavod
sévicos / béEeva1, £5 TOV rep Sdov xeivuv éxdrur Erel /ésBiBot Wwxes
én, éx sav Paonfes dyau0i / Kai oBve. xparmot cogiay Te we noTa
Gvbpes al€ovr” es 8 Tov Nadu xpbvov ipoes | éyvol pbs dvepimuv wador-
‘Ta. CEH, J. Rose « The ancien gre A sudy of Pindar, F133 (Berg 127 (Bown) »,
In Greck pociry and lif, Essay praented 20 G. Maaray on bis seventh binhday, Oxford
1936, p. 79.96. M. Linfors, Tie at. op dt voir note 14) p. 345-355 RS. Buck,
‘Plato Meno, Cambtige 1961, p. 275-286, M. CannathFera (6), Pindaaus, Threnram
tte, Rosa 1990, p. 94-95 e 219-231; A Bernabe, « Una cit de indaroen Pate
‘Men. 81 (Fr 133 SaM,) » in). A. Lopes Flex (dl), Desde los pera: hoéries haa a
pre reg del silo VC. Vin erudsiligie, Maid 1999, p. 239-259 3M
Saneamarta Alves, Ouvdevra avveroiaty. Pindarey ls mseriredicé y comentario
id la Olinpica Segunda. Tess Doctoral, Salamanca 2004. Peu convaincans ct ignorant la
bibliographic antrieure, J. Holshausen, « Pindar und die Orphik, Zu ig 133 Saell/Mach-
ler», Hermes 132, 2004, p 2036.née dans des milieux sud-italiques, qui aurait & représ Empé
qui aurait € représentée par Empédocle et
Cest ainsi que Platon aurait volontiers aecepté que lame, soumise 4 un pro.
cessus de purification au cours de plusieurs vies, 'améliore usqu’s parvenir 4
ts forme la plus achevée de ce progres, qui serait la vie du philosophe, congue
se ome une espice de denier « jour avanc dating a dlvrance dé
nitive. On sexplique bien, maintenant, pourquoi lorsqu'll parle de la doctrine
corphique, dans le Ménon 81b, il ne cite pas les orphiques, eux-mémes, mais un
autre auteur célébre, lui aussi compu & Fart de la cransposition (encore que moins
feconnu comme tel), Pindare :
Le fait que les philosophes représentent le degré le plus élevé de Féchell, juste
avant la dlivrance dernidre,situe ces savants dans une position supérieure, celle
des vrais initiés et purifis » (ef. § 4.1.) que les Tee Tal propasent comme can.
dlidats & la vie parm les diewx,
2.7. Une libération a longue échéance
Une autre question compliquée & résoudtre est celle de déterminer sil peine
ui contraine ime & passer par des réincamnations successives expire ou nom 9 un
‘moment donné et, s'il en est ainsi, détablir quelle est alors sa durée.
Platon raconte (Phaedr. 24e) que les ames ayant perdu leur privilege doi
vent attendre dix mille ans pour pouvoir tentrer dans leur lieu d'origine, univers
supracéleste. II n'y a que quelques ames, particulrement bonnes, qui auraient la
Possibiieé de le faire au bout de trois mille ans. Quant aux autres elles seraient
fa gn sie e dewsen expe ur pene dans des ends souteraits. En
‘publique 615e, en revanche, il signale que le voyage souterain que es Ames sont
obligées deffectuer dure mille ans. .
La croyance orphique sur ce point n'est pas facile 3 défi
possible qu’elle ait changé avec le temps ou encore qu'elle ait é différemte
‘clon les licux). Empédocle signale que les démons « doivent errer pendant
des périodes trois fois innombrables » ou bien « trente mille ans », car la
Phrase est ambigué**. Hérodote ateribue aux Egyptiens la doctrine adoptée
bar» quelques Grecsdaprs laquelle le cycle des éincarntions de trois
Pindare,& son tour, soutien que Perséphone accept
affranchissement des ames de la pei
it «Ala neuvidme année »
qui leur avai évéinfligée en expiation de
26, Emp. Fr. 107 Wright (31 B 115 DK.) tpis yuv puptas pas én paxdpan
anh a gt tes es psi
oqtinedEmpeioe:dcemets pan nda oe nagues
235755. p29 gs 900m on 1000 Serer de
rina Ladaionelg de secre dn eee
ohn a ieumNS 390,
B. He 2129 (OF 423) aiynrd cox ok cinives, Ss ddpcow wuxh
ssiranis for vob gars wavabalrtes Ae Gavan ee
fester cncav td wavra menciOm Taxco nl basen ae ee
va. as f5 dpa oan per done ae naan eT
yiveotar ev TpoxtAio teat a "
MODELES ORPHIQUES ET TRANSPOSITION PLATONICIENNE 33
Tancienne douleur causée la déese ; cest done & partir de ce moment qu‘elles
pouvaient reiourner sous le soleil « en haut». En revanche, il affrme, dans la
deuxitme Obmpigue, que tous ceux qui ont eu le courage de garder leur ime libre
justices « trois fois dans chaque lieu», pendant trois vies su la Terre et trois
atures encore dans le Had2s, gagnent le prvilge d’accéder, par « le chemin de
Zeus , Ile des Bienheureux®,
[Nous comprons encore avec un témoignage de Proclus,lequel, tout en expi-
‘quant le déai de mille ans que Platon signale dans la République, nous informe
qu Orphée aait palé de eos cents ans™.
Notre décision est d'autant plus difficile & prendre qu'il est fore possi-
ble que, ou bien les nombres ne soient pas exacts et qu'ls indiquent simple-
sent de maniére générique de longues périodes de temps (noublions pas que
Proclus dit que «les trois centuries sont un symbole »), ou bien que la source
orphique originelle, si toutefois elle fixait un dela, ne ae indiqué que comme
un déai posible, suggérant ainsi qu’e eles peuvent errer pendant des millers
années», sans préciser si elles sone obligées de le faire. En tout ca, il nous
semble remarquable que l'on parle coujours de multiples de wrois, parfois de
trois fois tis.
2.8, La régle divine qui préside 3 la réincarnation
Empédocle attribue la durée des réincarnations 4 un décret de Nécessité
(Anankd), alors que Platon, dans le Phir, parle d'une « Loi d’Adrastée >,
(Ces deux noms sont présents dans la tradition orphique et, méme, on en fat
‘mention, dans un fragment de théogonie™, comme appartenant & la méme divi-
nité; une divinicé qui, en juger par les épithétes done on la désigne (Nécesité et
«celle qu‘on ne peut pas Fur ») e, cenant compte du fait qu'elle est unie au Temps
depuis le commencement de I'Univers, semble représenter la notme & laquelle est
soumis le temps dans organisation du cosmos.
Pourtant rout ne conservons aucun passigeophique ot fon abue ene
divinité un ele précis e rapporcanc j la durée dela réincarnation,
28, Pi. Fi 133 Machi. (« 65 Cannas) és vou GmepDev Dduov Keivav Evérox ere
(chn.24) :
29, Pi, OL 2.68-70 dou 8 évéduaoav carps /ExaTépush weivavres dnd nay-
ray dBiKav éxew / yuxdv, Eretday Atds d8dv Mapa Kpdvou TépaLw.
30, Proc in Plat. Rep. 2.173.12 Kroll (OF 346) kal 8 wav [Dadar (Rep. 615¢) Bd
roatras alias dobibuot Tv xULdba Tals ind Ta Totton puxats, 5 8
“Opbeis Bid TpLaKoatuy avras eran dnd rav rémuy dyer Tav ind ys Kal Tay
Exet BixawuTnpio aisis cis yereowr, otv¥nua Kal obtos MoLoipevos Tas TpCIS
Exarovrdbas Tis Tedeias wepL65ou Tav dvOpunivay duxav KaBaipopevw, £6
ols éBivoav émorpedinevar Thy yéveow. ;
31. Emp. Fr 107 Wright (31 B 115 D-K) Eonw “Avdéyxns xpfina, Bea di-
gina Tahavév.
32, PL. Pharde 248c cays Te “ABpaareias db
33. Dam. De prin. 123 bis Il 161.8 Weserink = OF 77) owveivar 88 aii (se.2.9. Point final
ad ous ouvons encore des divergences entre les aborationsorphigue t
Blatonicinns concezant le moment fia prs advance df. En
effet, les lamelles proclament avec clareé que Vadepte, une fois libéré, devient un
dew Plaon, quant 3 las semble se inter porter ae
les dieux°®, sans pour autant effacer le from
et tre humain,
postuler que celuici vivea parmi
res qui existent entre la divinité
3. La destinge future dépend de nos actions dans ce monde
3:1. Une corrdlation ent nos actions dans ce monde et not
tinge dans l'autre owe des
Platon partage avec les orphiques le principe qui existe une conéation
le comportement des hommes dans ce monde e leur sore aps la mort,
18 une coincidence fondamentale car lle oppose & la vision eradicionnelle da
Hades égaiaire dans lequel sels les pécheursenceptionnels, ayant attentécontee
les dieus,recevaient des chitiments particulier, et oi il ext rare quun hévos soit
favorisé par une destinéeprivlégig. II nen ext pas moins vra,cependant, que le
genre de vie qui détermine une destnge difféente dans I'au-dela nest pas le méme
our Platon que pour les onphiques.
3.2. La vie orphique et la vi
placonicienne
Les orphiques croyaiene que la voie pour atcindre une meilleure destinge
se basait sur un mode de vie que Platon dans les Leis appelle« vies orphi-
ques »)37 qui obéisse & des concraintes alimentaires ~ comme la diéte vége-
{arienne ~ ou vestimentaires ~ ils ne pouvaient porter des habits en laine ~,
ui soit soumis 4 des obligations de nature rituelle, comme la célébration des
Federal et dont Is condule se base uniquement sur un ie ase loved
a Justice. analyser cette dernite caactristique dans Valinga suivant je
moccupe ici des autees. : " a
vag mel nus nformen bien des lens ul snt née aa de
‘ame. Ce qui est essentie, c'est de se rappeler des mots de pase tel que « je suis
34 tam, Tar (OF 447.) his yd GE i
3a am Tar (OF 47.4) iss Endo K€ din, Lam, Th (OF 4889)
GApte Kal paxapioré, Beds &' Zon dur Bporein, es
33. hed (OFA M48 eee wal rewcopcns aoe
A> KduEvOS HETa DeGr oixyae:,
BCE Men lo 704, Phd Rap. 368-36
37. PL. Leg, 782c (OF 625 1) 'Opsurcoi fe
ee ee ES
myste es libre de chitiment » ~ sans doute simplement du fait d'etre mye, Ces
Aedire, ce un inicie’,
‘Platon, encore une fois, va «transposer » ces contraintes de nature rituelle &
autres de nature morale, Cesc pour cela qui proctame dans le Menon le besoin
dde« vivre la vie de la mani la plus sainte possible », comme le corollaite indis-
pensable dela théorie dela métempsychose”
3.3. Limportance de la justice
I exisce un point de coincidence plus net encore entte les orphiques et
Placon : le fait de considézer Vobéissance & la Justice comme une condition
importante pour le salut. C'est ainsi que, dans les Lois, Platon cite comme
témoignage un « ancien récit » et quil met en prose quelques vers orphiques
sur le dieu qui détient « le principe, la fin et le centre de rous les écres »°. Une
Sscholie au passage cite comme source de Platon deux vers d’un Hymne t Zeus
ddont nous connaissons plusicurs versions, la premiére desquelles est contenue
ddans le Papyrus de Derveni. {lest clair, en outre, comme Vindique Burkert, que
ddans sa téférence ala Justice il a également réécrit en prose un passage orphi-
{que similaire, ou en tout cas trés proche du texte platonicien®®.
'D autres passages et représentations figurées insiscent sur importance de lajus-
tice dans les textes orphiques ; en citerai les plus intéressants. En prem liew, un
fragment des Repidie, ob Ton oppose ceux qui ont été puss, un concept rituel que
‘nous connaissons par ls amelles,& ceux qui ont agi conte la justice, un concept
38. Lam. Hipp. (OF 474.10) Tis ais ips xai Obpavod dorepéevros, Lam.
“Thur. (OF 488.1) Epxouan &k KoBapGv KoBapd, xBoview BaotAeva, Lam. Pher. (OF
488) drowos ‘yap 6 porns.
139, PL Men 8tb (OF 424) Belv 6h 8.2 Tadra ds dovsrara Buapuavar Tov Plow.
40. Plat. Leg 16a (OF 32 1) 6 wav 84 86s, Gomep Kal 6 madaids MyOS. dp-
wiv Te kal Tedevriy Kal teow Tay Svrev dndvruw Exwv, edBeiar tepatver
Kara vow nepemopenduevos” rat 6 dei owénerar Alkn Tay doderonery
Tod Belov vépou T5Hwpbs. CE A. Shapiro, « x Dike, Lexicon Iconographicum Aytho-
legiae Clacieae It 1, 1986, p. 388 et suivantes; . Casadens, « Influencis drfics en
la concepeién platénica de la divinidad (Leys 715e 7-717 4)», Tala 35-36, 2002,
p. 11-18; A I. Jiménez San Cristobal, « El concepto de dike en el orismo », fn A. Alvar
Ezquerra. F Gonailer Castro (Editeur), Actas de! XI Congreso Expat de Estudios Clt-
sees, Madeid, 1, 2005, p. 351-361.
"HL Sch, Plat. Le. 716a (317 Greene) srahatdv 6 Adyov A€yeL Tov "Opmbrxdy, 6
dort obras: (OF 31) « Zeis redadi, Zeis weooa" Aids 8° éx ndvra TETURTaL”
1 Zebs spy yains Te Kai obpavod dovepdevros. » CE. OF 14 (Papyrus de Der«
veni) 5243 (Rapid)
142. OF 233 rat Be Aixn Todimowwos Logonero miaww dpuyds, cf. W. Burkers
«Das Protmium des Parmenides und die Katabass des Pythagoras», Phronais 14, 1969,
1, 1-30, voit en parculier p. 1 n. 2.2.9. Point final
Nous touvons encore des divergences ente les abortions orphiqu et
platonicienne, concernant le moment final, apres la déivrance déf
ft es lames proclament ave carté que adept, une isi
lew. Platon, quant & lui, semble se limiter 3 postuler que celui-ci vivea parmi
tes dew, sans pour autanteffcer les Fromtiees qu een entre I di
et étre humain,
3. La destinée future dépend de nos actions dans ce monde
3.1. Une coreélation entre nos actions dans ce monde et m
ie dans Vautre ide et notre des-
Platon partage avec les orphiques le pr ‘il lati
ues le principe quil existe une coreélation entre
le comportement des hommes dans ce monde et leur sor apes la mort, Cest
la une coincidence fondamentale, car elle s'oppose la vision traditionnelle dun
Hades égalitaire dans lequelseuls les pécheurs exceptionnels, ayant attenté contre
les dieux, recevaient des chitiments particulirs e oi il es are qu'un héros sit
favorisé par une destnée privilégige. II n’en est pas moins vrai. cependant, que le
gente de vie qui détermine une destinge différente dans au-deld nest pas le méme
pour Platon que pour ls oxphiques
3.2. La vie orphique et la vie platonicienne
_Lzzorpbigucs yan ql vole pour aicinde une meilleur desinge
se basa sur un mode de vie (que Placon dans les Leis applle« ves orphi-
ques »)>” qui obcisse& des contrainces alimentaires ~ comme la dite vege
tarienne ~ ou vestimentaires ~ ils ne pouvaient porter des habits en laine ~,
ui soit soumis & des obligations de nature ricuelle, comme la célébration des
edeTat et dont la conduite se base uniquement sur une idée asser floue de
4a Justice. J'analyserai cette derniére caractéristique dans Falinga suivant et je
moceupe ici des autees
gt males nou informen bien des lens qui sont nee asl de
1. Ce qui est essentie, cest de se rappeler des mots de passe tels que « je suis
file dela Tete td Ciel Gil ou» evens, pu ene les purses le
Fi Tam Tha (OF $874 es Eygrov i Sion, Lam Th (OF 4889
‘TApte Kal paxapioré, bes 5° Eom duTi BpoToio, cones
UNS:DL Phd Oc(OF AIDS ners rea reheoydine
dhixdpevos pera Gdn vixtoe. “
SOCEM Nn. ata 0 Pad 6, ap 36-6
39° ag MOc(OFEESOpbect
oe
MUUELES URITIRZUES Bs Lars otn eee
‘myst est libre de chitiment »~ sans doute simplement du fait d’ére myst, est-
adie, dre un initio
laton, encore une fois, va « transposer» ces contraintes de nature rituelle &
autres de nature morale, c'est pour cela qu'il proclame dans le Ménon le besoin
dde« vivre La vie de la maniére la plus sante possible», comme le corollaite indis-
pensable de la théorie de la mérempsychose”.
3.3. importance de la justice
Iexiste un poinc de coincidence plus net encore entre les orphiques et
Platon : le fait de considérer Vobéissance a la Justice comme une condition
importante pour le salut. C'est ainsi que, dans les Lois, Platon cite comme
témoignage un « ancien récit » et qu'il met en prose quelques vers orphiques
sur le dieu qui détient « le principe, la fin et le centre de cous les éxres »*®. Une
scholie au passage cite comme source de Platon deux vers d'un Hymne dt Zeus
‘dont nous connaissons plusieurs versions, la premigze desquelles est contenue
dans le Papyrus de Derveni. IL et clair, en outre, comme 'indique Burkert, que
dans sa référence & la Justice il a également réécrit en prose un passage orphi-
{que similaire, ou en tout cas trés proche du texte platonicien™”,
‘D'aucres passages et représentations iguréesinsitent sur importance de la jus-
tice dans les textes orphiques en citerai les plus intéressants. En premier lew, un
fragment des Rapsodiet, oi Ton oppose ceux qui ont é€ puss, un concept rtuel que
hous connaissons par les ameles, & ceux qui ont agi contre la justice, un concept
Fas Lam. Hipp. (OF 474.10) Fis nas ctye Kai Odpavod dovepievros, Lam.
“Thur (OF 468.1) Soxonar 2 xobapGv wobapd, xOmiuy Pacidesa, Lam. Phet (OF
488) drowvos ip 6 warns.
Sor PL Men Bib (OF 424) Biv 63 a Taba Gs bovSrara BuaBisva row Blow
40. Plat Lez716a (OF 32D 8 utv 84 Beds, Gomep wai 6 rakaids dbyos. ép-
oeiv re nal sehevriy wal you ray Svtav dmévruv Zur, idetar repaivet
Nara gow repiropevinevos’ 7a 8 del ouvérevat Aixn Tav drole. ToRevOr
G0 Gelov vojou Tihupss. CEA. Shapiro, x x Dike, LercemIeongraphicumm Mytho-
Tepise Clavcae IL 1, 1986, p. 388 et suivates; F. Casadests, « Infuencas rica en
terconcepein platnica dela divinidad Leyes 715e 7-717 4) », Taal 35-36, 2002,
p. 1116 7A L-Jiménez San Cristal, « El oncepto de dit ene orfismo » in A. Alvar
Enquerta}F Gonzslex Casto (eters), Actar del XI Congreso Espa de Erudios Clie
ses, Madi, 1, 2005, p- 351-361
“Sch Plat. Leg 716a 317 Greene) rahauov 6 Abyou Neyer tev “Opduntv, 5
don obvos: (OF 31) «Zcis nebadf, Zeds pécou Atos 8 éx ndvra rérvera\”
1 Zebs Tubuiiy yains 7e nal obpav0G dorepberros, » CE OF 14 (Papyrus de Der
3 (Respro).
102, OF 233 7a1 8% Aix woRSravS 26€oTE7O TaoW dpwyds, cf W. Burkert,
« Dar Prodmium des Patmenides und die Katabass des Pythagoras », Phones 14, 1969,
1-30, voir en parclier p 11.25legal ex sacré, Paton nous offre aussi la méme identification des «saints » aux
juss
Parmi les representations figurées, je ferai mention ici d'une crate & volutes
apulienne du musée de Munich et dun fragment de céramique, apulienne aussi,
de fancienne Collezione Fenicia™, tous les deux du milieu du IVésgcle J.-C, sur
lesquels on distingue Orphée et Dik? ensemble au milieu d'un paysage infernal
Ex Platon, done lntéré principal est toujours, ne Toublions pas, avoir une com
‘munauté de citoyens aussi parfate que possible accepte avec le plus grand natit-
rel ce principe orphique.
3.4. Les récompenses et les chatiments. L'imaginaire infernal
Nous savons que dans lacroyance orphique le chitiment des Ames ne se
‘ait pas sculement & a ransmigration, mais que, au terme de chaque vie ime
pPouvaicrecevoir de I'au-dela une série de chdtiments. Déj le Papyrus de Derveni,
lun texte orphique du IV sidcl avant J-C. parle des « terribles épreuves dans PH
és», Platon, 3 son tour, s fait écho des chatiments dont limaginaite orphique
_menagait les non-inités: celui de gésr dans la boue et celui de transporter de eau
dans un camis troué jusqu'a une jarre percée* il ajoute néanmoins explication
"8. OF 0 ye x’ eit in aps edo, aims dmubtiusien adn
cuirepov olrov Exum /é ean Redan BaBippaow dud Axépovra,(..) i 8° GBucu
ekares ir ays iN pcre erdynrrn im roa Kono Pps
Eater, Cas Lam Th OF 489497 yrs siya, Lm. Aphip OF Ser
is ep uv Bryn st Denmah 23.11 OF,
6D Rap, 363 (eee comple cress 48) dyrinres TN
rs oxa{oue.. copmiouorra few navaonewigorves toby 8 desley
ab eal dBtqs is mmAin roa meraporsounn et,
45, Munich Ankensammlangen 3297, 1V iC fin cM. Pensa, Rapp
on dsctomba nal coum gp Rome 19779. 23:24; R. Olnen« Reoralons
iconogifia sania fin A Bemabé A. Jinn recone pa
Mis Al Las lamina fer deo, Mi, 200, p 30003, we ioe,
46. CEM, Fess, Reppreetsion. opt tena 45) 95
47.2 Damen 561i Ge Abn Bri Joss etext de Jano, «The Deen
Paps an Imrie Zech ir Papo nd Eph a 2002 pode
particle p 10st dana propre dn, Poe Eu Cat, Txiona agora
Par, Ori Orphan stimona et agmena Fae 3 sh en
fice de dp “Atov br de. Kouremeno Gs, ParsoginrK.Tancanion, Te Dee
sen Pras Pee 206, 9.71 Ogi 410 re sl, dao
Page gl a snp, 3 rea ec, de
“lies souterrains ede leurs psns: Proc In Pla, Romp. 2.17312 Kol (OF 3)
be ‘Opheis ... dd tiv Ténuw dyer riov dnd yiis Kal TaU eKei BuxaLUTHpioN ad
as els yéveoir cA. Bema « Lon eons dl mill en el ind pag, Lae
ca fia wn F Dir de Vl (6), Mid rein Maid, 2002-381 329,
"48 PL Phod 68 (OF 44 Il) ANd vou Sor wba ale rreobe. rs ay
Sninros ea étare ts As ira yma soe 88 ec
pudros re wal erehecitios treiae dbunigeins jeter ose,
36S1(OFODL Le O41) Mies nna Gules alt aaubon ean
361 Adyat Ge Tus Bains) eal KaTaxdlvuves Kal GUESoNN Talos
MUDELES URPHIQUED EL LKANSPUSLIUN FLALUNIULEINIVE: a
du mythe, gull aeribue a «un scien ou italiote qui joue avec les mots »,c'est-
dire A un interpréte, qui ne serait probablement autre que lui-méme, comme le
remarque Casadesis®,
"Nous avons vu qu'il connalt asi les técompenses qui atendent les intiés orphi-
‘ques dans laude. Iy fait allusion, parfois de maniére postive, orsqu'l dit que
Finttié « habitera parmi les dieux »*, parfois de maniére burlesque, comme lors-
quil évoque le tableau d'un banquet de bienheureux en permanent at d'ivresie™.
Ladifférence entre ces deux formes d allusion semble dépendre du centre d'intéxée
du philosophe dans chacun des ext. Dans le Phédon il présente une « eschatologie
positive » et, comme il va conclure que les initiés sont les vértables philosophes,
il peut acceprer sans difficuleé idée quils habiteront parmi les dieux, andis que
dans la République, il esaye de discréditer ceux qui affirment qu'il xt possible de se