You are on page 1of 116
KILLS Inusable, le roi des boogeymen revient féter les morts dans Halloween Kills, deuxiéme volet de la nouvelle trilogie dirigée par David Gordon Green. Discussion a couteaux (de cuisine) tirés avec les principaux instigateurs de cette séquelle qui divise. — ror LAST NIGHT IN SOHO | ALEX DE LA IGLESIA FOUNDATION | JOHN SAYLES | LE DERNIER DUEL | CORRADO FARINA MOURIR PEUT ATTENDRE | JOHN HYAMS | PIG... SIRS TE aa eT aA TU a SANS un BRUIT 2 SY Ta a] Pen SL a eg Pace quuntimde (Gary Shermannese retuse jamais, nous yous propoton eae ‘engack avec Masowes Tevoolent Metro dla mort nous dou te preter ain Laplrod atomnale ammence tinge Frsson dgane une intgrateCarpar Noe Revoyons doe ave pls Ireeversble inversion Integral 25/103 22h) Seu contr ous (iezsno sans came (e250 908021 Fea sd ssi ROAD TO. (Crétait il y a deja trois ans. La eélébre « Forme » fixée par John Carpenter dans un long-métrage proverbial revenait parla grande porte dans le paysage fantastique rappelons que la seconde réappro- priation/brillant saccage de Rob Zombie fut honteusement privée de sorte sales). A cette occasion, ‘nous avions bien évidemment déroulé le tapis rouge au géant masqué de Haddonfield, revampé cette fois par V'artisan inconstant David Gordon Green. Remettre le couvert aujourd'hui avec Halloween Kills, deuxiéme opus @une trilogie impulsée par Jason Blum et toujours réalisé par Green, nous fait cconstater deux choses : I/ on ne se lasse toujours pas de retrouver Michael Myers, probablement la figure la plus magnétique, profonde, tragique, paradoxalement malléable et complexe, que le sous-genre balisé du slasher nous ait donnée. 2/ notre « nouvelle formule »,lancée & Voccasion du reboot de Halloween, tient plutét pas mal la route, toujours avec ce credo impériewx de laisser un ‘maximum la parole aux « créateurs » (voir ce mois-ci les longs entretiens avec John Sayles, Corrado Farina et John Hyams).D'un pas sir et décidé, nous continuons done d’avancer vers... vers... quelque chose... quelque chose qui...Bon, on avance quoi, n’allez pas trop nous poser de questions, merde ! ‘ustorasiio Manhfoyes ‘ePus rr ound Maio 0% emit esr esate pat eps Gace -15008Pas nab, ie aye et Dal aol es, a 1465 625 COD Ho ea ee De, 202 Con Pabieg Fe recta dea pbieaton lacus Sere: Gla Gian an atime ee grin on rane i res texan ping Laie Ca am ge ake Draco d a rézcin Feri ea athe dre bit ute en chet sous FS tsi, Hefei safe Caen hee Pai LanhiOradsmmsioe 8000 eam: Serta eatin Cm pata 022K 1858 tenet regen vara Issn one Fen lg est age ides pource ruse Di asin Tas 143 51856, naib Lael Dee, Eu dg Gls as ae ae (kton bth Fase foment Css amare Roma pts «Sache $4 0006 Avene Po nS Tee RES at 4228 ido gaptiqu Pipl etme Caters dey Be nerve ideo on binant Manes vsti ue so es mae ss ate word esos Tie marae St asat en regent a Ingres tres Des Lantiestscryaeue time nee Tame tem 0% Ao fi 6278 ct ‘eek Lede lame cde Fperiete Pi) DO iptm, ‘stiutin pss LP HS8CLeD\Dmpattoventusgrémet Cure gm, ‘SERVICE ABONNENENT mdinovies@abymarqn ii 0504505590 dee -CSOI000- a -BONEUENS EN LG a VENTE ANCIENS HUMEROS serosa oer ‘ABONNEMENTAMADMVIES POUR AN) acne tpt ‘SERVICE DES VEATES RESERVE AUK PROFESSIONELS UC - 9S HOU - ns St 4:5 61094457 -arendneetorarn Stenioret 2 Wako wwmmad:mois.cam Tvs @Mad Movies fsck wnwfacebokcom/Madlovies ran @madmavis. oii! Yeu ike Mad Movies Revie cru ‘VENECIAFRENIA LAST NIGHT IN SOHO ‘ex dea glesia xadonne Edgar Wright nous lire es augialo | Son noweau av fil, un long-métrage,opusinaugural voyage dane temps la fois dune colton hrifique nostalgique t angoissant dans ommée Fear Collection meten le Londres des Swinging Sitios, sedneuntueumasquéhantant ale cnéastedéplie une lesrues ée Verse. Le éalisateur _maestiaformelectoudisante racontletournage dun fim qu sfannencejolimentsaignnt. acruurt FOUNDATION Preview Lasagalittraire disaac Asimov MARS EXPRESS était réputée inadaptabe Nowveaud6tourparlaplanéte David Goyerapourtant releve rouge, cettefoispourdiseuter le gant avec cette sri Apple rmusiqueavec Philippe Monthaye TVs quifat prewve dune sacrée et Fred fui escompositeurs ambition Discussion avecle delabande originale du film soénarsteshowrunner su les dlrimaton science-fictiomel multiples dfs que réserve une de Jérémie Pern tele enrepise FET AUSSI SNOTULES LUNAIRES W AVS CHIFRES IOINGPHAGES 84 EGENDES i sty CLOSE perreiees oe Parenter Pree cesy Poteet) slasher bien: oe Une orientation que nous expliquent son réalisateur Darter teeta Peeters ee Tat cane JOHN SAYLES: Silacartiorederéalsatour de John Saylesne aque rarement entainédansles rules sambces du cinéma Ma, ses crits de seénaite content une tout autehistore Piranhas, Hurlements ‘Aarmes égales...Autant daventres que le réasateur de Lone Starnousraconte avec une bee générosté RENCONTRE CORRADO FARINA Lasotie en Blu-ray chez Le Chat qui fume de Baba Yaga nous donneoccason dexhumer realisatour so Farina quirovenatsurleseitficutés ‘atransposer une bande desinés areoran, CARRE JOHN HYAMS. Remargué en 20?2avecle ts ‘nerve Universal Soller: jour du jugement de Peter a depuis eure ala television su ls séries zor ZZNation ot Black Summer, arant de signer récomment excelent survival Alon. linous explique son approche twbsdirecte de lamise passiomant. MADGAZINE MO FESTIVAL M2GIVE NE AVE TA ZONE TRES BRE SUVA ADT ENE UN LE 6 OCTOBRE EN LIBRAIRIE —3 ANOTULES LUNAIRES Aprés Ted Bundy: American Booge ‘man, Daniel Farrands (The Haunti of Sharon Tate) sattaque & la plus célbbre serial killeuse américaine Un persannage peu recommandable dont les crimes avaient deja été relatés par Patty Jenkins dans Monster avec Charlize Theron, Récemment apparue dans ‘American Horror Story: Htel sous les rats de Lily Rabe, la « Damiselle de la Mort » est cette fosinterprétée par Peyton List (Cobra Kai) dans ce film qui sintéresse a ses jeunes années ft son mariage en 1976 avec le riche propriétaire dun yacht-club (Tobin « Jigsaw » Bell), avant quelle ne fas uncarnage au sein de sa bell-famlle ct dela société huppée dos cates de Led BOOGEYWOMAN Floride. Le fim est sort en VOD US le B octobre et Daniel Farrands prépare pes.Jovs,lvteunesufte Chot-danunre Séquoles, genet espec- finssopar fort encore pls Gebemard. cele-ciestla tweucdelon Tempore oe pots que Rose.lesous- seuledigne de ginal, tout de surlapotsie | 4,8 le classique de tone socal” forginal ome entace ‘macabre. Et Bomar Rose, pedis oe par quoiguns ce casting en fautedéte force. 45 flottements, bais.. aussi sublime. A rarratt = =~ 4 = 3 45 4 Danemes ve ere Rythme bela suence- Grandiose ot tives Jentarte laversion ——intonstnt fition ute incroyblement Timothie baroquede score tanspa- couture, ter file maison Chalamet avec Lynch mals rent. Et pour ressnte de quand méme NodlGodinVilneuve tant Teosonce beaut mas Timpresson de etnousrions, Sappoprele des ertsde ouvert gee voirune mit sifor romanavec Herbert esl dans sono detim >: fudace.—otbienla ratsme. = 3 ae = 45 4 45 35 CaF Toutes les Un Halloween Un opus A part la pres- KILLS scenes are fiugslestanatre atone: fyerssont, Tnyoursbona queyplore ny Michae Ha formiebles prondre. quelques pas rand- Dommage ue = pistes those aretni lereste soit 45 stimulantes. _decette suite seoer rie Pasmal. —chaotqu 25 35 2 LAST NIGHT Encore une Un peu Lescript est rat tele démons- du Peter im peut tralonde Stina mals femour rested and publi de Wight pur parte Wright Pourquoi pos ses person service dun maisfntigue rages oto ferptun peu” fnpar te virus dee fropméca.—trespévil. mise enstne rive = fontinconpe 7 35 rales. 5 SS Le meilleur Un opus par- Bond peut-il rants Bond deus tayeentoun tte asene Casino Royle, amour sincre el touche pr Voirepeustre desBond. Tepito AepusPermis dantanet seu ?La detuer.fobgationde réponse est : Seconformer’ pa forcement 5 farautemps. 4 25 ONUL 1 TRES MAUVAIS 2MAUVAIS 3 M0 ‘4BON 5 TRES BON 6 CHEF-DTEUVRE ALEC BALDWIN y Pa g P— fo. » LA FASCINATION Vi [eb a-a eel LE DANGER Rg Peet) SN Yt ee ele Nl) ete reali) POUR LA 1°°° FOIS EN HAUTE DEFINITION ET EN EDITION COLLECTOR Soma Te Cotte édition contient de tous nouveaux suppléments exclusits: ee eT MS cin ‘spécialiste pop culture (Leman Adaptation Club, Les Chraniques Soi oe ORR ae es eRe alo ee Rn un ee ita east te eae La) Pe Ree ean ag ee enn nee ay eae en etna) eee any WES ahs Man Moves} aes oo 16 EES LE DERNIER DUEL Cruel et audaciew x, un miroir de notre temps » titrait laffiche de La Chair et le sang de Paul Verhoeven en 1985. Une tagline qui conviendrait parfa médiévale de l'increvable Ridley Scott. France, fin du XIV sicle, en pleine guerre de Cent Ans. Fils «d'un petit seigneur, Jean de Carrouges (Matt Damon) épouse la belle Marguerite de Thibouville (lodie Comer). Lorsqu'il apprend que le pére de la jeune femme a revendu une partie des tertes qu'l lui avait promises en guise de dot, il entre dans une colére noire et se brouille avec son meilleut ami Jacques LeGris (Adam Driver). En gagnant les faveurs du comte Pierre «dAlengon (Ben Affleck), celui-ciaen effet hérité des terres et dela capitainerie qui revenaient de droit a Jean. Qui plus est, LeGris convoite Marguerite, qui ne semble pas insensible 3 son charme. Au retour d'une campagne militaire, Jean apprend de la bouche de sa femme qu'elle a été violée par LeGris. Fou de rage, il exige réparation et demande a Vaflronter lors un ‘duel 8 mort & Tissue ince La réputation de Ridley Scott en matiére de reconstitution historique n’est plus & faire : de son premier film Les Duellistes a Exodus: Gods and Kings en passant par 1492 : Christophe Colomb, Gladiator, Kingdom of Heaven et Robin des Bois, il a maintes fois prouvé sa capacité singuliére a recréer les mondes du passé avec un souci maniaque du détail et un incroyable sens du spectacle, Deux facteurs qui s'appuient sur des recherches trés poussées et sur ce qui fait la marque du cinéaste : chez Scott, ‘quasiment chaque plan est un tableau de maitre, méme ceux jitement a la nouvelle fresque {qui semblent les plus anodins, tout simplement parce qu'ils ne le sont jamais. Chaque image fait sens et fait avancer la narration et le parcours émotionnel des personnages. Cette volonté de saisir des instantanés essentiels est au coeur du dispositif rythmique de ses films, lesquels peuvent parfois donner impression daller trop vite, de forcer les ellipses, «'opérer une sorte de fuite en avant. Happer le spectateur et ne plus licher jusqu’’ la fin, trouver la pulsation idéale pour {que le long-métrage s'imprime dans son inconscient, tele est la méthode de Scott. Plus le plaisir est grand, plus on ‘en redemande : le seeretréside dans l'art du dosage et dans tune dynamique qui tient de la symphonie. Ainsi, les 2h30 du Dernier duel filent comme une fleche et chaque scéne est 1 V'afaite se complique, c'est que histoire est racontée selon trois points de vue différents Jean de Carrouges, Jacques LeGris, Marguerite) «la Rashomon », dlispensant des informations contradictoires sous la forme «un puzzle qu’on s'amuse & reconstituer au fur et & mesure {que le film avance. Mais le jew ne s'arréte pas 1: la multi- plicité des perspectives joue sur la perception du spectateur, cchacune des versions données par les protagonistes restant parfaitement crédible. Que s'est-i vraiment passé ? La jeune Epouse a-t-elle vraiment été violée, ou cherche-telle & se riche d’informations vvenger de celui qui'a privée d'une partie de ses terres? LeGris stil un amoureux transi qui a dérapé et s'est fait piéger, ou uun queutard incapable de maitriser ses pulsions sadiques ? Si le film énonce clairement la « vérité » via un carton-titre, ‘on notera tout de méme que LeGris relate un épisode crucial absent du récit de Marguerite, La-t-il fantasmé ou préfere- trelle le passer sous silence ? On n’en saura pas plus, ce qui laisse planer une certaine ambiguité quant a la nature de leur relation, CELUI QUI AURA LA PLUS GROSSE Pas question cependant de semer le doute dans I'esprit du spectateur sur le fond de 'affare. D'abord parce qu'l ya bel et bien eu rapport force : que Marguerite n’ait opposé que peu de résistance comme le prétend LeGris ou qu'elle ait été sauvage- ment violé, elle a de toute facon clairement énoneé son refus. Ensuite parce que le chapitre consacré & Marguerite n'a pas été crit par Ben Affleck et Matt Damon (qui se sont chargés de ‘ceux ayant trait & de Carrouges et LeGris), mals par la réalisa trice/scGnariste Nicole Holofcener (AI About Albert), le but vous étant de faire entendre la voix de Marguerite :raconter ‘ce qui ul est arrivé est montré comme un acte de bravoure au Imirable que les fats d’armes de son mari, Au male gaze vient done s'opposer ou, plus précisément, se uxta poser le female gaze. Enfin parce que Scott reste assez fidale aux faitshistoriques, affaire ayant fait grand bruit 'époque, {et qu'il n'a jamais caché ses convictions féministes: on parle tout de méme de homme quia accouché de Ripley, de Thelma cet Louise et de G. Jane. Mais bien plus que de sexe, tout, dans Le Dernier duel, est affaire de pouvoir : posséder des terres, un ttre, un cheval et, bien entendu, posséder une femme ‘qui, aux yeux des hommes, est plus considérée comme une jument a saillir que comme une personne. Jean de Carrouges ne cherche pas & venger Marguerite mais Vaffront qui Tui a {66 fait: lorsqu’elle lui relate le viol, sa premiere réaction est de lui ordonner d'écarter les cuisses pour que LeGris ne soit pas le demier a avoir troussée. On lui a volé son titre et ses teres, on ne lui volera pas son honneur, peu importe les ‘conséquences que risque de subir Marguerite. Car si son mari perd le due, elle sera brilée vive, puisque le Jugement de Diew aura prouvé qu'elle a menti, Quant son agresseur, i est allé chercher refuge auprés de son seigneur, une sorte de Hugh Hefner médiéval qui a fait de son chateau un manor Playboy avant I"heure,oit les orgies sont légion (Uoccasion pour Ben Affleck de livrer une performance réjouissante), Ente ibertins, ‘on partage la chair fraiche et on se serre les coudes : on n'a, pas souvenir que le patriarcat du Moyen-Jge ait été dépeint de maniére aussi frontale depuis La Passion Béatrice. Afin

You might also like