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Conte-rendu exhaustif des

interventions et tables rondes de la


journée

Colloque sur les


téléviseurs
connectés
organisé par le
CSA
Musée du Quai Branly,
Paris le 28 avril 2011

Stella MORABITO
Colloque CSA sur les téléviseurs connectés
Paris, le 28.04.2011
INTRODUCTION
MICHEL BOYON, PRESIDENT DU CSA

Les estimations de ventes de téléviseurs présentés par les panels font état de 8,5 millions de pièces
vendus en 2010 et 9 millions estimés pour 2011. En 2013 les ¾ des téléviseurs vendus sur le marché
français devraient être connectables. Mais attention! connectable ne veut pas dire connecté.

Les téléviseurs effectivement connectés ne seraient actuellement que 15-20% aux US.

Ce qui est sûr est que les conséquences économiques et sociétales de la télévision connectée
peuvent être importantes. Le CSA souhaite les anticiper au maximum, d'où la volonté d'organiser ce
colloque.

Le CSA n'a pas peur de la TV connectée car nous considérons qu'il s'agit d'un progrès pour les
téléspectateurs.

Il y a néanmoins des craintes concernant :

 La fragmentation des audiences


 Le contournement des règlementations actuellement imposées aux broadcasters 1
 La liberté du téléspectateur
 Le possible affaiblissement du soutien à la création française
Le CSA souhaite la prise de mesures correctives, si ces mesures s'avéraient nécessaires.

Les débats seront animés par Serge Siritzky, journaliste d'Ecran Total.

ERIC BESSON, MINISTRE DE L'INDUSTRIE

L'année 2010 a été l'année de la convergence entre internet et l'audiovisuel

En 2011 ça va continuer!

3 axes de réflexion :

1. les Réseaux mobiles et fixes transportent de plus en plus de contenu audiovisuel


Il suffit de penser qu'aujourd'hui en France 7 millions de consommateurs ont des smartphones
contre 1 million il y a un an

2. des Services à valeur ajoutée sont disponibles grâce à internet : TV de rattrapage et VOD
Ces innovations technologiques font évoluer les usages : les modes de consommation deviennent
délinéarisés et mobiles.

3. les Terminaux évoluent : plus d'un téléviseur sur 5 vendu l'année dernière en France était
connectable et plus de 1 sur 3 l'est aux Etats-Unis.

© Stella Morabito - 2011


Les panelistes estiment à 5 millions les téléviseurs connectables en 2012 en France.

Cela amènera à un enrichissement considérable de l'offre de télévision.

Les téléviseurs connectés marquent une nouvelle étape de la convergence.

Internet s'est généralisé.

Certains acteurs majeurs de l'univers du numérique commencent à proposer des services de


convergence (constructeurs et sites internet).

Eric Besson a décidé, en collaboration avec Frédéric Mitterrand, le lancement d'une mission sur la
télévision connectée, dont les résultats sont attendus cet été.

Cette mission doit clarifier les enjeux de la TV connectée:

1. Fragmentation des contenus  chacun pourra potentiellement créer sa propre chaine. Ca


pourrait être souligné par la volonté des constructeurs de monter des partenariats avec les
fournisseurs de services
2. Désintermédiation  apporter des contenus aux utilisateurs sans être obligés à passer par
une chaine.  débat sur la neutralité du net. Opérateurs et secteur publicitaire plus
production audiovisuelle peuvent être menacés
3. Régulation des contenus audiovisuels  n'est pas identique entre TV et internet
Encourager les activités conjointes des différents acteurs.

Besson propose à Boyon de faire un point informel après le colloque. Quel sera le rôle de l'Etat
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gouvernement et de l'Etat régulateur?

GILLES FONTAINE, EXPERT DE L'IDATE

La consommation quotidienne de vidéo sur ordinateur reste extrêmement marginale (3-4 minutes
par jour en moyenne) à la place des 3h30 en moyenne pour la télévision en Europe.

La masse de contenus internet représente une véritable opportunité.

Promesse du téléviseur connecté = donner accès à des services que les téléspectateurs n'ont pas :

 40% des foyers français n'ont pas accès par exemple aux services de TV de rattrapage ou de
TV à la demande;
 intégrer des services issus du web;
 intégrer l'ensemble de ces services dans de nouvelles interfaces et de nouveaux
écosystèmes.
Calendrier de déploiement : aujourd'hui 6 – 7 millions de foyers sont déjà connectables car reliés à
une box ou à une console de jeux. En ce qui concerne les TV équipés d'une connexion internet, le
taux de transformation (connectable  connecté) dépendra d'une série de facteurs:

 Atomisation des standards (selon le TV acheté)


 Construction d'un écosystème facile d'accès pour l'utilisateur : guide de programmes;
systèmes de facturation; interaction

© Stella Morabito - 2011


 Qualité de service: doit être améliorée pour pouvoir avoir des services vidéo de qualité en
provenance de l'internet
Quels impacts à long terme du téléviseur connecté?

 Apparition d'un opérateur de service dont les contours sont encore mal définis (type TV à
péage)
 Globalisation du marché : services globaux mondiaux + services locaux
 Mode de choix des programmes pour le consommateur et rôle de prescription dans le choix
des programmes?
Opportunités et menaces

OPPORTUNITES

 Ouvrir de nouveaux marchés à un certain nombre de consommateurs


 Réarticuler les développements avec les offres linéaires présentes en TV (flux broadcast)
 Faciliter la circulation des programmes grâce à la distribution sur internet
 Au niveau publicitaire : intégrer les contenus web et broadcast.
RISQUES

 Concurrence avec des acteurs globaux (Notamment dans les services de la VOD)  le
secteur français et européen est très atomisé
 Risque de la dépendance : les grands détenteurs de catalogues de droits nord américains
peuvent vouloir mettre en place la distribution directe de leurs programmes
(désintermédiation) ou décider d'en augmenter les coûts
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 Un certain nombre de fonctions des éditeurs pourraient être captés par de nouveaux
opérateurs
 La maîtrise des technologies clés est essentielle  ceci est nouveau pour le monde de
l'audiovisuel où les fonctions de R&D n'ont jamais été revêtu une importance majeure.

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PREMIERE TABLE RONDE : Quelle place pour les acteurs de l'audiovisuel dans
le développement des téléviseurs connectés?

Intervenants:

 Président de la table ronde : Emmanuel GABLA, Membre du CSA


 Xavier COUTURE, Directeur des nouvelles activités de croissance d'Orange
 Pierre DANON, Président du Conseil de gérance Numéricable et Complétel
 Vincent DUREAU, Directeur des technologies TV de Google
 Matteo MAGGIORE, Directeur de la politique de règlementation internationale de la BBC
 Jacques MOLLET, VP Samsung France
 Laurent SORBIER, Directeur Général de Myskreen
 Nicolas DE TAVERNOST, Président du Directoire du groupe M6
 Alain WEILL, PDG du groupe NextRadioTV

EMMANUEL GABLA, MEMBRE DU CSA

Tendances en termes d'enjeux économiques :

 Arrivée dans l'univers télévisuel de nouveaux acteurs : Youtube, DailyMotion, Netflix


 L'abondance de l'offre légale gratuite rend nécessaire de nouvelles formes de présentations
des programmes 4
 Les constructeurs sont à même de remonter la chaine de valeur en devenant fournisseurs
de contenus via l'offre de VOD
 Les éditeurs ne sont pas en reste : la HbbTV en est un bon exemple
 Les acteurs d'internet voient de nouveaux acteurs arriver dans leur champ d'action habituel

NICOLAS DE TAVERNOST, PRESIDENT DU DIRECTOIRE DE M6

Question d'Emmanuel Gabla : Qu'est ce que la TV connectée change? Est-ce que l'obtention d'une
chaîne bonus (que devraient obtenir à l'extinction de l'analogique Canal+, TF1 et M6, ndr) sera utile
puisque chacun pourra accéder par internet à l'offre qu'il souhaite?

Réponses de Nicolas de Tavernost

La TV connectée est une certitude et il faut s'adapter.

Risque important : le piratage. Ce risque va être démultiplié par les TV connectées.

L'hyper-choix  comment y répondre? Pas par une multitude de nouvelles chaînes. En effet le
marché évolue peu en termes de publicité depuis 5 ans. Par ailleurs le nombre d'heures passées
devant l'écran par les téléspectateurs (3,5 heures au niveau Européen) est aussi anélastique.

La réponse face à l'hyper-choix est la création de nouveaux programmes qui s'appuient sur des
marques fortes (groupes de télévision forts). Aujourd'hui la France n'a pas pris la voie de créer des

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chaines de télévision fortes. Il faut des groupes qui associent production et diffusion. Pour citer un
exemple dans la télévision de rattrapage, les américains ne donnent la catch-up TV que s'il y a de la
publicité associée.

Il faut mettre en place de nouvelles règles pour la télévision connectée et de nouveaux droits pour
protéger les éditeurs.

Une adaptation de la règlementation est nécessaire: le cinéma sort peu à peu de la télévision
gratuite pour passer à la VOD. Il y a en effet des règles qui datent des années 40 pour ne pas passer
des films le mercredi ou le samedi. Ces règles poussiéreuses n'ont plus raison d'être!

Attention aux règles liées à la production. Aujourd'hui la France protège énormément la fiction. C'est
la fiction qui va être le plus soumise au piratage. Mais la France n'a plus de grands groupes qui
produisent des programmes de flux. Ce ne sont plus que de groupes étrangers qui le font.

ALAIN WEILL, PDG NextRadioTV

La TV connectée est déjà là sur les ordinateurs et elle arrive sur les téléviseurs.

Internet arrive sur les téléviseurs et internet va s'adapter à ce nouveau mode d'affichage.

Avant de penser à l'hyper-offre, que l'on ne maitrisera pas, il faut déjà optimiser la "super-offre" sur
la TNT hertzienne. Si l'on n'élargit pas l'offre sur le hertzien, la TV connectée va se développer
beaucoup plus vite, car la nature a horreur du vide.
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Contrairement à de Tavernost, Alain Weill pense qu'il y a encore de la place pour de nouvelles
chaînes ciblées (thématiques): chaînes gratuites de sports, de documentaires, de patrimoine. Si l'on
veut donner des perspectives à l'hertzien c'est maintenant qu'il faut créer de nouvelles chaînes
thématiques. Si on gèle le hertzien jusqu'en 2016 ce sera trop tard. Même si le marché publicitaire
n'est pas extensible à l'infini, il y a encore de la place pour les TV thématiques.

BFMTV a une offre sur iPad qui marche très bien et qui a séduit un public de personnes qui voyagent
dans le monde et les expatriés. Donc la TV connectée est aussi une opportunité pour les chaines!

AlaIn Weill pense qu'il serait intéressant d'organiser un colloque sur l'avenir de la TV hertzienne en
France!

XAVIER COUTURE, DIRECTEUR DES NOUVELLES ACTIVITES DE CROISSANCE D'ORANGE

Il ya une grande confusion entre deux offres : la TV et la vidéo. La vidéo représentera 80% de la
bande passante dans les 3 années qui viennent, alors que la TV a pour l'instant un impact marginal
sur la bande passante. Le mariage du broadband et du broadcast est une révolution à laquelle nous
serons tous amenés à répondre.

Sur les écrans des téléphones mobiles, vidéos et télévision sont potentiellement disponibles 15
heures par jour. Aujourd'hui Médiamétrie ne mesure que les 3h30 de télévision.

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On vient d'un monde où la télévision était verticale. La différence que les réseaux ont introduite est
de mêler intimement la consommation de télévision et d'internet. Ex. Je regarde un programme et je
peux le partager via internet.

Les marques fortes de TV doivent se confronter à la dimension horizontale introduite par internet et
la dimension communautaire qui fait que l'on peut partager ses programmes avec sa communauté.

Se pose le problème du financement de la création car il n’y a pas d'explosion des recettes
publicitaires  trouver le financement va devenir complexe. Se pose donc le problème de la
poursuite du financement de la création dans un monde éclaté.

Les acteurs de l'internet ne sont pas soumis aux mêmes règles : ils n'ont pas à financer la création
des programmes.

Où va aller la valeur qui est aujourd'hui représentée par la publicité ou les abonnements?

Apple a une offre de VOD extrêmement efficace qui rayonne sur le monde entier.

Il faut cesser d'opposer les éditeurs, les producteurs et les diffuseurs dès lors qu'ils ont un
rayonnement sur un territoire local.

Attention à ne pas considérer les opérateurs de télécom comme une vache à lait à traire de manière
déraisonnable! Les taxes pour les opérateurs télécom ont augmenté de manière très importante à un
moment où la fiscalité européenne n'est pas normée.

Aujourd'hui en matière de fiscalité, ce n'est pas le lieu de la prestation qui est pris en compte mais le
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lieu de résidence du prestataire de service. En 2015 la TVA sera celle du pays du consommateur.

Les box iront naturellement sur le net dans le cadre de réseaux managés.

MATTEO MAGGIORE, BBC

Le service public britannique est financé par la redevance et sans publicité.

En Angleterre la consommation de télévision est de presque 4 heures par jour. Le parc de téléviseurs
connectables > 1 million. Mais très peu (10%) sont réellement connectés. Le service catch-up TV de la
BBC, qui a été lancé en 2007, a connu un grand succès  1 million de requêtes par jour de download
broadband (soit 15% de la consommation de programmes au UK).  La perception de ce succès est à
double face : il y a des habitudes de consommation de télévision qui sont très lentes à changer et
beaucoup plus lentes qu'on ne le pensait.

Pour répondre à la demande de download il faut trouver un modèle qui soit celui de la télévision et
non pas celui d'internet. Il faut faire levier sur la facilité de recherche offerte par Google pour
simplifier les guides de programmes qui sont très complexes. Les téléspectateurs construisent leur
nouvelle expérience de la TV connectée sur la base de ce qu'ils connaissent et ne veulent pas se lier
par contrat à des opérateurs.

YouView est un partenariat entre la BBC, BT, TalkTalk, Arqiva (transmission), ITV, Channel 4 et 5. Il
s'agit d'une JV sans but commercial. Son objectif est de fournir un standard de télévision ouverte

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connectée. La marque YouView sera soutenue avec des opérations marketing et commerciales. Des
paramètres techniques doivent être respectés pour l'accès au label YouView.

Objectif : créer une synergie entre les offres ouvertes et les offres payantes.

Une augmentation de 70% des TV connectées est estimée grâce à l'effet de la marque YouView.

Au-delà de la télévision connectée, il y a toute une nouvelle constellation d'écrans : mobiles,


tablettes, PC.

PIERRE DANON, Président du conseil de Gérance de Numéricable et Complétel

Nous constatons 2 phénomènes :

 Croissance de la vidéo sur internet +20% en 2009 et +40% en 2010


 Appétit du consommateur pour consommer de plus en plus de manière délinéarisée
La télévision connectée va apporter une accélération fulgurante.

Il y a une différence entre connectable et connecté. Il faut qu'il y ait le très haut débit. Sinon il n'y
aura pas de qualité télévisuelle suffisante  il faudra rénover les réseaux pour les passer en très
haut débit. Il faut continuer à investir dans l'amélioration des réseaux et à les étendre en dehors des
grandes villes. Ce phénomène est amplifié par la Haute Définition, car les gens se sont habitués à
cette qualité (il faut encore plus des réseaux haut débit). L'Europe est spectaculairement en retard
sur la rénovation de ses réseaux. La prévision est de 300 Md d'euros d'investissements réseaux au 7
niveau européen.

Dans la TV payante on a fait un gros travail sur la protection des droits : il faudra veiller que tout ce
travail ne soit pas réduit à néant par la TV connectée.

Un autre sujet clé est la protection parentale qui, encore une fois, a très bien été cadré dans la
télévision payante.

Il va falloir amener au téléspectateur le linéaire avec le non linéaire. Cela va demander des évolutions
importantes d'ergonomie pour arriver à intégrer ces mondes et faciliter l'accès du consommateur : il
va falloir développer un environnement intégré.

Editeurs et distributeurs vont devoir réfléchir à ce qu'il s mettent dans le payant, le hertzien et
l'internet. En effet le hertzien a déjà détruit le payant et l'internet peut en faire autant avec le
hertzien.

Il y a un vrai appétit des clients pour une offre de choix (plutôt que surabondante)  intérêt pour
des offres très segmentées.

5% des abonnées de Numéricable consomment 55% de la bande passante. L'équivalent de 800 DVD
par mois sont consommés par une poignée utilisateurs.

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LAURENT SORBIER, DG de Myskreen

Consommation de plus en plus délinéarisée des contenus. L'écran de télévision deviendra un écran
de visualisation d'internet comme les autres.

Un moteur de recherche devra accompagner l'utilisateur dans sa recherche de contenus. Plus de 50


plateformes donnent accès en France à la VOD et de nombreuses plateformes sont accessibles pour
la télévision de rattrapage. A chaque fois l'utilisateur doit créer un mot de passe et son expérience de
recherche de contenu n'est pas facilitée. Si cela perdure, il y a de fortes chances que les utilisateurs
se tournent vers des offres illégales.

Myskreen regroupe un ensemble d'offres légales pour que le consommateur puisse se connecter
avec un seul mot passe et accéder ainsi à un ensemble important d'offres.

Puisque l'appétence des téléspectateurs pour les offres délinéarisées de consommation de contenus
est forte, il faut aller dans ce sens, ce qui permettra également de contrer les offres d'un certain
nombre d'acteurs internationaux : si l'on occupe pas l'espace d'autres sauront le faire.

Myskreen est un accélérateur de business pour les plateformes existantes : Myskreen est donc un
distributeur et prélève des commissions sur les contenus payants et sur les revenus publicitaires des
produits gratuits.

On n'a pas beaucoup de temps pour imaginer des réponses. Il y a un tsunami des usages qui s'est mis
en place et tout peut aller beaucoup plus vite qu'on ne l'imagine.

JACQUES MOLLET, VP Samsung France

Samsung a signé un accord de 6 mois avec TF1 pour la télévision connectée. Ce partenariat
permettra de tester l'interactivité, la VOD et la SVOD (Subscription Video On Demand). A aujourd'hui,
l'impact de l'expérimentation est positif.

Tous les constructeurs ont un périmètre mondial. Chaque constructeur a un business modèle
différent. L'objectif de Samsung est le hardware et pour l'instant on ne s'est pas intéressé au
software.

Les constructeurs travaillent également au développement d'un projet commun avec les éditeurs par
le biais du HD Forum : le standard européen HbbTV pourrait apporter des réponses intéressantes
pour la télévision connectée.

VINCENT DUREAU, Directeur des Technologies TV de Google

Contrairement aux rumeurs, Google n'a pas été voir la Commission Européenne!

Le déploiement de la télévision connectée est très rapide, inévitable et souhaitable.

Il s'agit d'une évolution inévitable : car la demande des consommateurs est très forte. Aux Etats-Unis
aujourd'hui 1 foyer sur 5 est abonné à Netflix. La consommation de TV des enfants se fait sur la TV,
sur internet et sur la console de jeux. L'offre est également très forte. Les téléviseurs sont vendus

© Stella Morabito - 2011


avec des ports internet intégrés, les radios intègrent désormais le wifi. L'infrastructure à très haut
débit se met en place. Les contenus sont mis à disposition en ligne en même temps qu'ils passent à
l'antenne.

Il s'agit également d'une évolution souhaitable car elle offre aux réseaux l'opportunité de se
différencier grâce à des offres à très haut débit, et aux fabricants la possibilité de se différencier par
rapport aux concurrents. Les fournisseurs de contenus, quant à eux, ont l'opportunité d'offrir
l'ensemble de leurs contenus sur le web en contribuant ainsi à leur valorisation et à la distribution de
contenu français partout dans le monde. Par ailleurs les créateurs de contenus peuvent trouver leur
place dans ce système de distribution, alors qu'ils ne l'auraient pas forcément eue dans les circuits
classiques.

L'infrastructure d'accès au web en France est l'une des meilleures dans le monde.

Les obstacles actuels à la mise en place de la télévision connectée relèvent surtout de la


fragmentation de la plateforme technique : chaque constructeur et chaque opérateur de réseau a sa
technologie propriétaire  à terme le marché va se rationnaliser. La conséquence aujourd'hui est
que le taux de connexion est faible (20-30% aujourd'hui en France). L'autre conséquence est la
pauvreté de l'offre due à un marché trop fragmenté.

L'objectif de Google TV est de jouer un rôle de catalyseur  fournir aux constructeurs une
plateforme ouverte et standardisée qui permette à tous d'avoir accès aux contenus.

Déjà aujourd'hui il y a un tas de contenus sur le web qui sont tout à fait adaptés à la TV.

QUESTIONS DE LA SALLE 9

Satellifax : la nécessité de marques fortes a été évoquée par de Tavernost. Netflix est devenue
aujourd'hui une marque forte.

Tavernost ne dit pas qu'il n'y aura pas de concurrence : il dit simplement qu'il ne pourra pas y avoir
un Netflix sans interdiction de film le samedi soir et puis W9 et les autres chaines pour qui cette
interdiction perdure.

Le problème des marques fortes est celle des programmes et du financement de ces programmes.
Netflix, qui vient de l'univers de la production, a investi dans l'achat d'une société de production.

L'égalité fiscale des nouveaux acteurs par rapport aux chaines existantes est aussi importante.

Gabla : on n'a pas parlé de revenus

Tavernost : il faut voir dans quel contexte on se situe. Les prix de publicité de VOD sont supérieurs à
ceux de la diffusion. La plus forte croissance de la TV vient de l'ADSL. L'avantage des opérateurs est
qu'ils luttent contre le piratage et qu'ils rémunèrent les services (catch-up TV), ce qui permet de
financer la production.

Maggiore BBC : est-ce que le choix des consommateurs sera uniquement sur des univers "branded"
ou aussi un choix d'ouverture (géré en commun avec des partenaires)?

© Stella Morabito - 2011


DEUXIEME TABLE RONDE : Quels enjeux pour la régulation des contenus?

Intervenants:

 Président de la table ronde : Marc JANSSEN, Président du CSA de la Communauté française


de Belgique
 Nicolas CURIEN, Membre de l'ARCEP
 Reine-Claude MADER, Présidente de la CLCV
 Jérémie MANIGNE, DG Innovation Services et contenus SFR
 Nonce PAOLINI, PDG TF1
 Martin ROGARD, DG France de Dailymotion
 Xavier SPENDER, Président de l'Association des chaines conventionnées éditrices de services
 Michel BRIAN, Vice-Président de LG France
 Jean-Christophe THIERY, Président de Bolloré Média

NONCE PAOLINI, TF1

On aborde le sujet de la régulation au bon moment car c'est un marché émergeant.

Constat : la télévision connectée va faire arriver sur grand écran les contenus non régulés d'internet
( quid de la protection de l'enfance, de la véracité de l'information et des droits d'auteur?). A coté
de cela il y a un univers extrêmement régulé qui est celui de la télévision. Ces deux univers vont se 10
trouver sur le même grand écran du salon.

Les règles du jeu selon les broadcasters:

Intégrité du signal : pas de superposition de contenus venus d'ailleurs, afin que les chaines puissent
respecter la règlementation : cela s'applique à la publicité, aux contenus protégés pour les mineurs…
Si tel n'est pas le cas, le contournement des règles et des recettes sera possible. 19 éditeurs ont signé
en Novembre 2010 une charte afin que le signal ne soit pas pollué par des contenus venus d'ailleurs.
Il faut sanctuariser le signal des broadcasters.

Equité dans la régulation : il n'est pas acceptable que l'on puisse retrouver sur un téléviseur de salon
à la fois des éditeurs de contenus qui soient dans une situation de règlementation extrême et des
opérateurs transnationaux qui –eux- peuvent être en totale contradiction avec ces mêmes
règlements.

Il faut de l'honnêteté vis-à-vis des parties prenantes.

Les mêmes règles économiques et fiscales devraient s'appliquer, mais aujourd'hui on en est bien
loin. La capitalisation boursière de Google est 100 fois celle de TF1 et celle d'Apple 50 fois. iTunes est
opéré depuis le Luxembourg et Apple paye 5 fois moins de TVA que les opérateurs présents sur le
territoire français. Megaupload est opéré par HK et offre la possibilité de s'abonner pour consommer
des contenus piratés! Les broadcasters sont donc dans une situation de faiblesse chronique.

© Stella Morabito - 2011


Pour transporter tous ces signaux il va falloir investir dans les infrastructures et si les télécoms
devront financer des structures desquelles ils ne tireront aucun bénéfice, cela posera un problème.

WAT.TV : site de contenus légaux développé par TF1. Ils ont créé aussi MyTF1 accessible par les box.

La technologie est un formidable atout à condition que les conditions soient équitables. Plus l'on
charge le cheval et moins il a des chances d'arriver premier!

NICOLAS CURIEN, ARCEP

La neutralité du net signifie:

Neutralité des terminaux : la TV connectée est la dernière étape en date de la multiplicité de


terminaux (PC, tablettes, mobiles,…). De ce point de vue l'arrivée des téléviseurs connectés favorise
la neutralité des terminaux.

Neutralité des réseaux : les flux broadcast et internet cohabitent. Cela s'était déjà produit avec les
box des fournisseurs internet. Les box ont un flux qui privilégie le flux TV sur le flux internet général.
Cela n'est pas le cas de TV connectés où tous les flux sont traités au même niveau. Les chaines
craignent que le signal vidéo sur le web ne soit dégradé.

Neutralité des applications : l'intérêt des téléviseurs connectés n'est pas uniquement de faire
cohabiter les flux broadcast et broadband mais d'arriver à les marier. Les chaînes souhaitent
néanmoins qu'il n'y ait pas de surimpression de l'internet sur leurs propres émissions : principe de
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non-ingérence.

L'innovation chamboule les règles de partage préexistantes. Mais on peut peut-être trouver de
nouvelles règles de partage qui donnent plus à tous.

Ce serait bien si le CSA engageait une dynamique de groupe de travail avec les grands acteurs afin de
les faire se mettre d'accord. Le régulateur ne serait ainsi pas perçu comme autorité de régulation
mais comme un vecteur de partage.

JEREMIE MANIGNE, SFR

La télé connectée existe en France depuis 10 ans, même si –jusque là- on en a pas trop entendu
parler à ce colloque. SFR est l'un des leaders de la TV connectée avec 10 millions de TV connectées
via des box. L'IPTV s'est constituée autour des relations qui ont été mises en place entre les
opérateurs et des éditeurs. Elle existe au sein d'un certain nombre de règles et paie des taxes.

Il ne faudrait pas faire la courte échelle à des services qui échappent à la régulation. Aujourd'hui un
certain nombre de services n'existent pas sur les box (pas d'abonnement à Megaupload possible, par
exemple). Si la télévision connectée permet d'accéder à l'internet ouvert, alors il faudra revoir les
termes.

La question de la régulation est moins comment équilibrer les rapports des acteurs locaux que
donner aux français des avantages sur les acteurs internationaux. La régulation doit être là pour

© Stella Morabito - 2011


stimuler plus que pour contraindre. La vraie question est : comment promouvoir des champions
français capables de rivaliser avec les gros acteurs mondiaux?

Le temps législatif n'est plus forcément adapté à l'évolution rapide des services.

Il y a un extraordinaire transfert de valeur qui a commencé à s'opérer au profit des territoires nord-
américains: se pose la question de ce qui restera demain et de quelles capacités d'investissement on
pourra avoir localement. Google va investir 250 M€ dans les contenus. Cela constitue à peu près
l'ordre de grandeur de la contribution des opérateurs aux fonds de soutien à la création française,
mais le retombées ne seront pas les mêmes que pour Google.

On est face à une explosion de la demande à laquelle les opérateurs vont devoir faire face tout en
gardant la rentabilité économique : on parle en France de 30 Md € d'investissements pour la fibre.
Ces investissements peuvent être réalisés s’il y a pour les opérateurs une rentabilité économique. 2
Md € pour les prochaines licences 4G ressources rares. La bande passante aura forcément un coût.

JEAN-CHRISTOPHE THIERRY, DG BOLLORE MEDIA

Il n'est pas sûr que la généralisation de la télévision connectée se fasse aussi rapidement que tout le
monde semble le penser : d'abord elle est difficilement compréhensible pour les personnes âgées;
deuxièmement on constate un certain conservatisme dans les modes de consommation: la TV est
une façon de déconnecter; troisièmement il existe pour l'instant des limites technologiques.

Beaucoup d'acteurs ont beaucoup d'ambitions dans la télévision connectée : les constructeurs, les 12
acteurs de l'informatique…

Mais, dans le passé, les expériences TAK de Thomson et la AppleTV n'ont pas été couronnées de
succès.

Le métier d'éditeur va vraiment changer. Beaucoup de nos programmes risquent de nous échapper
car séries et films pourraient se négocier directement avec les producteurs.

Quel est le devenir des petites chaînes dans l'océan d'images et contenus?

Le risque est celui d'une diminution des revenus publicitaires et de leur cannibalisation, notamment
en TV délinéarisée par rapport au linéaire.

Bolloré se situe à différents points de la chaîne de valeur audiovisuelle car ils ont une activité à la fois
d'éditeurs, de producteurs (magazines, films) et de communication et études (proximité avec les
annonceurs), ainsi qu'une forte présence dans la technologie (Wimax, SFP media group).

Sanctuarisation des antennes.

XAVIER SPENDER, Président d'ACCeS (il s'agit de petites chaines propriété de grands groupes
audiovisuels)

La TV connectée est un facteur de risque pour les chaînes de télévision payante, mais est surtout une
formidable opportunité car les adhérents sont à la recherche de relais de croissance pour se

© Stella Morabito - 2011


développer : aujourd'hui la télévision connectée doit permettre de construire l'univers de marque
indispensable pour intégrer des flux linéaires, non-linéaires, des services et du e-commerce  les
chaînes vont devoir être capables de mettre en place une relation de proximité avec les
téléspectateurs et être présentes sur tous les écrans, qu'il s'agisse de smartphones, tablettes,
ordinateurs ou téléviseurs. Il faudra mettre en place des services complémentaires pour fidéliser les
téléspectateurs et concevoir des sources de revenus complémentaires.

Publicité, parrainages, secteurs interdits : dans tous ces domaines il existe une différence importante
entre le monde d'internet -relativement peu régulé- et celui de la télévision, très réglementé. Quelle
règlementation appliquer lorsque l'on propose des services mixtes?

MARTIN ROGARD, DG DAILYMOTION

« Que des craintes et que des risques ce matin ! »

Dailymotion pense qu'il y a un terrain formidable d'évolution et la possibilité de ré-appréhender la


façon de consommer la télévision. En effet, le cycle de consommation très rapide d'internet n'est
pas arrivé jusqu’à la télévision. Il y a des opportunités gigantesques dans la présentation des
contenus et la manière d’adresser les consommateurs. On pourra donner au consommateur ce qu'il
veut, comme il veut, quand il veut  cela va permettre de toucher un public beaucoup plus vaste.

Quant à la question de la régulation, ce n'est pas vrai qu’internet n'a pas de règles: il s’agit tout
simplement de règles différentes. Les sites comme Dailymotion payent les auteurs (SACD, Sacem).
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Est-ce qu'il faut appliquer à internet les mêmes règles que celles qui existent pour la télévision ?
Martin Rogard ne pense pas qu'il puisse y avoir les mêmes règles pour internet et pour la télévison
car les règles appliquées aux chaînes de TV sont la contrepartie des fréquences hertziennes qui ont
été allouées à ces dernières. Internet n'a pas de fréquences hertziennes. Si les éditeurs trouvent
qu'ils ont trop de contraintes, ils n’ont qu’à rendre leurs fréquences, à les remettre en jeu, et
d'autres opérateurs pourront alors les acheter !

Rogard rassure sur le fait qu’il n’est pas dans les intentions de Dailymotion de polluer les images des
chaînes. Dailymotion est une marque assez forte pour s’imposer d’elle-même.

La question du financement de la création va se poser, car un certain nombre d'intermédiaires vont


exister entre le diffuseur et le consommateur.

Dailymotion voit favorablement la volonté d'harmoniser les impositions fiscales mais s’oppose à ce
qu’il y ait les mêmes règles pour internet et pour les chaines TV, car il n’y a pas les mêmes enjeux.

Dailymotion pense avoir la capacité de proposer, à terme, plusieurs chaines en linéaire qui
s'adaptent aux goûts des consommateurs.

Dailymotion fait état de 111 millions de visiteurs uniques (selon Comscore) alors qu’on en compte 13
millions seulement pour l'intégralité du groupe TF1.

Importance de l'enjeu international : aujourd'hui la France ne représente que 20% pour Dailymotion.
Cela devrait servir de leçon aux broadcasters : il faut créer des groupes à dimension mondiale.

© Stella Morabito - 2011


NONCE PAOLINI, PDG DE TF1

« Je trouve intéressant que Dailymotion, qui a bâti son succès sur le piratage, donne des leçons ! »

Les atouts de la télévision sont sa gratuité et le fait qu’elle s’adresse à tout le monde.

On n’a rien à craindre des Dailymotion et similaires, mais il faudra néanmoins se mettre d'accord sur
une règle du jeu pour qui permette de rémunérer correctement les contenus.

REINE-CLAUDE MADER, PRESIDENTE CLCV

L'hyper-choix existe déjà mais aujourd'hui on en a une part sur internet et une part sur le téléviseur.

La CLCV souhaite que l'on étudie le moyen pour que ce que le nouveau support de la télévision
connectée ne devienne pas une sorte de jungle.

Publicité : la CLCV a obtenu que des règles précises soient éditées pour la télévision : ex. publicité
pour les produits pour enfants mais ces règles sont contournées sur internet. Autre exemple :
protection des données nominatives  sur internet la cession de bases de données nominatives est
devenue un véritable business.

On ne peut pas accepter un monde de l'information qui soit une véritable jungle  il faut qu’il y ait
des règles précises. 14

MICHEL BRIAN, VP DE LG France

En tant que fabricants, même si d’origine asiatique, nous avons une dimension européenne. Débats
avec les chaines sur la sanctuarisation de la marque.

Attention les solutions vont prendre du temps et elles doivent être européennes.

MICHEL BOYON, PRESIDENT DU CSA – CONCLUSION DE LA MATINEE

M. Boyon ne voit pas d'opposition fondamentale entre "ceux qui font de la télévision et ceux qui font
de l'internet".

La télé connectée ne doit pas faire peur puisqu'elle est un progrès. Elle promet plus d'abondance,
une offre plus diverse.

La télévision connectée va servir la télévision et représentera un atout formidable pour nos chaînes.
La télévision connectée sera une nouvelle cure de jouvence pour la télévision hertzienne. Ca
permettra en plus de voir les chaînes françaises dans le monde entier. Il ne faut pas avoir peur de la
TV connectée !

© Stella Morabito - 2011


Des craintes ont été exprimées: du point de vue des chaînes la télévision connectée donne la
possibilité à un téléspectateur d'accéder à plus d'images et plus de services  fragmentation
d'audience (et donc éparpillement des ressources publicitaires) et risque de contournement des
acteurs traditionnels.

La France est celui, de tous les pays européens, où la télévision contribue le plus à la création
audiovisuelle. Les ventes de téléviseurs connectés sont plus importantes en France que dans d'autres
pays européens.

Quant à l’apparition de nouvelles chaines de télévision sur la TNT, Boyon souhaite souligner qu’avec
l’arrêt de l’analogique on a la dernière occasion de réfléchir avec l'ensemble des professionnels à ce
que peut être un paysage hertzien terrestre aussi ordonné et construit que possible.

La télévision connectée doit être une opportunité pour les chaines de mettre en place des services
dont les téléspectateurs hertziens pourront profiter.

Sur la télévision de rattrapage et la vidéo à la demande, les chaines doivent continuer les efforts
qu'elles ont entrepris depuis quelques temps. La France est le seul pays d'Europe où la fiction
nationale est plus regardée que la fiction US.

Une charte a été signée par 19 chaines qui disent que -ayant la responsabilité éditoriale- elles ne
veulent pas que des icônes applicatives (widgets) viennent modifier leurs contenus. Cette charte,
quoique n'ayant pas valeur de droit aujourd'hui, est déjà l'affirmation d'un point de vue très fort.
Boyon exhorte les constructeurs à se mettre d'accord avec les éditeurs sur ce point et pense qu'une
régulation pourrait suivre.
15
Risque : puisque l'on ne peut pas réguler ce qui vient par internet on pourrait penser qu'il ne soit plus
la peine de réguler la télévision.

D’un autre côté, c'est normal qu'internet ait des régulations différentes car ce n'est pas la même
chose.

La régulation pour les flux de télévision connectée est nécessaire et elle est possible. Elle doit
reposer sur une association étroite avec les professionnels.

La cible commune de règlementation peut être trouvée dans des domaines auxquels nous sommes
tous très attachés : la protection de la jeune enfance, l’antiracisme et anti-sémitisme, etc..

Régler internet, vu l'internationalité du domaine, impliquerait un effort très important. La régulation


doit être faite en première instance par les professionnels eux-mêmes (autorégulation, un peu
comme c'est le cas en publicité).

Laissons les français libres de regarder la TV comme ils veulent et de décider s'ils voudront connecter
leurs téléviseurs ou pas!

© Stella Morabito - 2011


TROISIEME TABLE RONDE : quel financement des contenus à l’heure des
téléviseurs connectés ?
 Président de la table ronde : Eric GARANDEAU, Président CNC
 Modérateur du débat : Serge Siritzky
 Jean-Paul BAUDECROUX, PDG de NRJ Group
 Philippe CITROEN, DG Sony France
 Frédéric GOLDSMITH, Délégué Général Association des Producteurs de cinéma
 Maxime LOMBARDINI, DG du groupe Iliad
 Bertrand MEHEUT, Président du groupe Canal Plus
 Rémi PFLIMLIN, PDG de France Télévisions
 Pascal ROGARD, DG de la SACD
 Marc TESSIER, Président de Vidéo Futur
 Jacques TOUBON, ancien ministre, Délégué de la France pour la fiscalité des biens et des
services culturels

ERIC GARANDEAU, Président du CNC

La télévision connectée ? Comme dirait Lénine « Il est trop tard pour être pessimistes » !

Internet est devenu un media audiovisuel. Ça a commencé avec le rachat de Youtube par Google.

Jusqu'à aujourd'hui la télévision était un univers fermé. Avec un internet ouvert  ouverture vers un
16
monde sur lequel ne pèsent pas les mêmes régulations et règlementations.

C’est le monde de l'hyper-offre délinéarisée, l’arrivée du communautaire jusqu'au cœur des


programmes. Hélas, les acteurs ne sont pas français mais américains : Google et Facebook.

Quelles conséquences :

1. Les éditeurs historiques peuvent sortir fragilisés de cette bataille à cause de la fragmentation
2. S’esquisse une nouvelle répartition des revenus
3. Les acteurs majeurs n'étant pas européens, il existe un risque de domination par un
oligopole américain
Que faire? Il est trop tard pour être pessimistes mais la règle de Lorentz dit que l'on surestime les
effets à court terme et on sous-estime ceux à long terme.

Non seulement le financement de la création n'est pas un problème de plus, mais il est même la
solution : il constitue un bouclier, un encouragement très important à se surpasser. Pourquoi les
fictions US cartonnent autant en France? Car elles sont bonnes. Aujourd'hui on a un niveau de
production audiovisuelle parmi les plus bas d'Europe. Les séries TV ont les plus larges parts
d’audience dans leur pays d'origine (Brésil, Turquie, etc.).

Il faut que les diffuseurs français réinvestissent le champ de la fiction française ou européenne.

Les chaînes privées n'ont pas investi beaucoup dans les productions la dernière saison : les chaînes
de la TNT, par exemple, représentent 30% d'audience et seulement 1% d'investissements dans les
contenus et elles risquent d'être celles qui seront le plus vite balayées par la nouvelle donne.

© Stella Morabito - 2011


3 points paraissent essentiels :

1. Maitrise des droits  la lutte contre le piratage doit s'intensifier et non pas se relâcher (il
faudra rapidement s'attaquer aux sites de streaming)
2. Alliance entre le monde de la création française et les diffuseurs
3. Financement : possibilité de profiler la publicité en liaison point à point (encore faut-il
investir dans ces outils)

JACQUES TOUBON, Délégué de la France pour la fiscalité des biens et services culturels

Question de Garandeau : Comment contourner le problème des opérateurs qui contournent la


règlementation en s'installant à l'étranger?

Toubon n'a pas la réponse à la question qui vient d'être posée. Il a le sentiment que le cinéma a
trouvé l'espoir d'un développement relativement proche de la création dans la télévision connectée.
Après les Rencontres Cinématographiques de Dijon, et encore plus lors de ce colloque, on se rend
compte qu'il y a une vision plus anxiogène. Une vision qui est le dernier avatar de la machine à
escamoter les valeurs : des millions de dollars sont en jeu, mais pas pour les créateurs ! Aujourd'hui
l'écran nous parle; demain on va être dans un système où c’est nous qui allons parler à l'écran. A
partir de ce moment la distinction entre le linéaire et le non linéaire perd de sens et les différences
s’atténuent. Les chaînes ont signé une charte en novembre l'année dernière, mais est-ce que cette
charte leur permettra de continuer à réglementer les nouveaux services ? Quelle assiette pour le
financement?
17
La filière musique n'a pas anticipé la révolution numérique et quand les choses ont changé ils ont
essayé d’ériger la ligne Maginot (ce qui n'a pas marché!).

En vidéo les professionnels ont essayé d'anticiper les choses, mais sur le nouveau poste de la TV
connectée ce ne sera pas pareil. Ce que l'on met dans le téléviseur et ce que l'on y cherche vont
devenir la même chose: on ne pourra pas longtemps ériger un mur. Netflix, Apple TV et Youtube : on
va les mettre où?

L’union de tous les acteurs deviendra indispensable.

Europe – harmonisation des réglementations européennes. Si on applique le principe de neutralité,


on ne pourra rien faire de tout ce que l'on a dit ce matin sur la télévision connectée.

Question de la fiscalité : aux US l'ensemble des services concernés bénéficie d'un moratoire fiscal. En
Europe les services sont soumis à un taux de TVA normal est chacun profite des disparités fiscales
entre pays européens pour s'installer dans les pays les plus favorables.

PHILIPPE CITROEN, DG de Sony France

Question de Garandeau : Est-ce que en tant que fabricant de téléviseurs vous voulez remonter la
chaîne de valeur ? Etes-vous prêts à contribuer au financement des programmes?

© Stella Morabito - 2011


Le téléviseur n’est qu’un élément du dispositif qui se rajoute à la tablette, à l'ordinateur et aux
mobiles.

En pourcentage de téléviseurs connectables, 1/3 sont effectivement connectés, à un an du début de


la commercialisation.

La TV connectée permet de faire plusieurs choses :

1. Possibilité pour les éditeurs et diffuseurs d'enrichir leur contenu : la HbbTV a été
développée en collaboration avec les éditeurs  il s’agit d’une opportunité formidable pour
les éditeurs de re-capter une partie de l'audience qui part vers des ordinateurs portables (qui
permettent aux gens de regarder la télévision où ils veulent et quand ils veulent).
2. Possibilité pour les consommateurs d’avoir accès à de nouveaux contenus et de nouveaux
services : météo, cours de bourse ou programmes d’archive (grâce aux accords passés avec
l'INA). Kiosque qui permet d'accéder à de la vidéo à la demande de s'abonner à de la vidéo
en streaming, jeux
3. Possibilité d'intégrer un moteur de recherche qui permet de pouvoir se promener où l'on
veut sur internet  cela fait peur à tout le monde mais il faut penser que d'autres produits
existent qui permettent de faire la même chose et qui ne sont pas réglementés aujourd'hui :
les téléphones, les tablettes. Il faut en plus penser Européen.
Les constructeurs espèrent tirer des revenus de leur activité de kiosque : vente de contenus et VOD,
ventes d'abonnements

Il faudra, bien évidemment continuer à travailler sur la neutralité du Net et sur la protection du
consommateur. 18

BERTRAND MEHEUT, Président du Groupe CANAL PLUS

Les acteurs du dématérialisé vont pouvoir accéder directement aux téléspectateurs chose qu'ils ne
pouvaient pas faire auparavant.

Il est très difficile pour les offres délinéarisées de financer de la production ou du contenu et ce n'est
pas le prix de la VOD à l'unité qui va permettre de soutenir le modèle économique.

L'hyper-choix va renforcer la force des marques et le rôle des éditeurs va devenir de plus en plus
important.

La stratégie de Canal+ est d'avoir, sur chacune de ses chaînes (y compris la nouvelle chaine gratuite),
des programmes exclusifs et locaux, avec des lignes éditoriales qui plaisent aux consommateurs des
différents pays dans lesquels Canal+ est présent. Canal+ renforcera l'investissement dans la
production de contenus. Capitaliser sur la fiction française et européenne nécessite de monter des
systèmes de financements complexes, ce que tous les acteurs ne vont pas être capables de faire.
Nous constatons une baisse, sur les chaînes gratuites, des "prime times" destinés à des contenus
d'origine française et à fort contenu culturel. Cela représente une erreur stratégique : en effet les
chaînes gratuites peuvent être facilement concurrencées sur les fictions américaines qu’elles
diffusent en priorité.

© Stella Morabito - 2011


Studio Canal est approché tous les jours pour vendre des contenus. Netflix va investir 100 millions de
dollars par an dans du contenu.

Canal+ va bientôt lancer de nouvelles offres leur permettant d'être compétitifs face à du non linéaire.

RENE PFLIMLIN, PDG de France Télévisions

Aujourd'hui le métier des chaînes de télévision est d'agréger les programmes. Les plateformes de la
télévision connectée vont "dé-chaîner" les programmes, ce qui va avoir tendance à dé-construire les
marques fortes. Les chaînes vont devoir recréer des marques fortes pour jouer le rôle de tiers de
confiance.

Devant l'offre infinie la capacité de choisir de l'individu est très théorique.

La télévision connectée est une formidable opportunité d'enrichissement de l'offre.

Jouer le rôle de porte-drapeau de la création française est la vocation de France Télévisions.

La désintermédiation est le risque qu'une œuvre attractive aille se balader partout  importance de
la valorisation des droits pour défendre la création dans ce nouvel univers.

C'est exactement la même situation dans laquelle se trouve la presse écrite, qui se voit contrainte de
faire la différence en défendant des lignes éditoriales fortes.

19
JEAN-PAUL BAUDECROUX, PDG de NRJ Group

Question de Garandeau : Comment imaginez-vous de contribuer à la production française dans cet


univers d'hyper-choix?

NRJ12 est déjà la chaine qui produit le plus de documentaires de la TNT et a lancé la production
d'une série quotidienne française.

L'avenir appartient à ceux qui possèdent des marques et qui les nourrissent avec des contenus.
Dans l'immensité des contenus le consommateur risque de se perdre.

Notre avenir est lié à celui des producteurs.

NRJ a des projets de chaînes gratuites : exemple = Nostalgie, pour une télévision de patrimoine
(numérisation des catalogues dont ils disposent).

NRJ développe également des programmes originaux : « Tellement vrai », « Tellement people »,
« Tellement people investigation ».

MARC TESSIER, Président de VideoFutur

Question de Garandeau : Quelle peut être la place des éditeurs de VOD indépendants?

© Stella Morabito - 2011


Ça rappelle à Marc Tessier les débats qu'il y avait eu à l'arrivée du satellite. Le satellite paraissait déjà
un marché réservé aux acteurs internationaux. Ça ne s'est pas produit. Les groupes nationaux ont
réussi à s’affirmer et cela pourra également être le cas dans la télévision connectée.

Le principe de territorialité comme système de valorisation des œuvres s'est imposé et c'est celui qui
permettra aux ayants droits de mieux rentabiliser leurs œuvres.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir ce type de débat. Ce débat existe également aux Etats-Unis. La
chronologie des médias est aux États-Unis un débat majeur, tout autant qu'en Europe. Les grands
acteurs ont intérêt à ce qu'il existe un système fort dans les principaux pays.

Tessier ne croit pas du tout à un modèle d'achat des droits globalisé et mondial qui s'imposerait
comme modèle prédominant dans la télévision connectée.

En tant qu'éditeur indépendant, un marché qui serait trop vertical avec plusieurs silos (par exemple
chaque constructeur développe sa plateforme, etc.) ne ferait qu’ouvrir la porte à des acteurs
internationaux.

La non-discrimination dans les conditions d'accès aux œuvres, qui doivent être identiques pour tous,
est la condition d'un marché fort.

Ressource publicitaire : il y a une capacité dans la télévision connectée de sortie de la manne du


marché national.

Marché ouvert mais un marché structuré qui donne sa chance à l’ensemble des éditeurs. C'est là-
dessus que devrait se concentrer le régulateur. 20

MAXIME LOMBARDINI, DG d’ILIAD

Free est un gros contributeur de la production audiovisuelle, un bon petit soldat de la production
française.

La contribution au COSIP (Compte de Soutien à l’Industrie des Programmes Audiovisuels) a fortement


augmenté avec le passage de la TVA de 5.5% à 19.6%.

Free a un excellent rapport avec les éditeurs : il distribue les programmes de Canal+ (et en est
d’ailleurs le plus grand distributeur) et de toutes les autres chaines du PAF, ainsi que leurs
plateformes de TV de rattrapage et de VOD.

La télévision connectée est aujourd'hui celle fournie par les opérateurs télécom et les chaînes
payantes.

Aujourd'hui il y a une menace : acheter la totalité des droits des séries américaines en France
coûterait quelques centaines de millions d'Euros  c’est difficile économiquement pour les acteurs
français. Google et Apple ont des résultats opérationnels qui se chiffrent en milliards de dollars  ce
n'est pas un problème d'acheter les droits pour eux !

Pour se prémunir il faut que les acteurs étrangers payent autant que les acteurs nationaux. Google
n'a toujours pas été taxé, alors que l'on en parle depuis des années. La copie privée est encore basée

© Stella Morabito - 2011


sur des barèmes qui ont été établis en 2005. La disponibilité des films devrait être 4 mois après la
sortie en salle mais aujourd'hui très peu de films le sont  les gens les recherchent illégalement.

Il faut éviter de grever les opérateurs de nouvelles taxes en pensant qu'ils ont des poches infinies.

La solution est que les opérateurs télécom et les éditeurs travaillent ensemble.

Il n'y a pas, pour l'instant, d'initiative sérieuse de TV connectée : les barbares ne sont pas encore à la
porte !

FREDERIC GOLDSMITH, Délégue Général de l’Association de Producteurs de Cinéma

Beaucoup de téléviseurs sont déjà connectés au réseau des fournisseurs d'accès.

La véritable nouveauté est l'irruption des services du web dans le téléviseur et l'irruption du web
dans les émissions télé, grâce à la HbbTV.

La question qui se pose est : quelle va être la capacité des chaînes de télévision de créer de nouveaux
univers en prenant appui sur la TV connectée ?

Les fabricants de téléviseurs connectés vont-ils aller vers le développement de services (comme, par
exemple, le kiosque de Sony) ?

Territorialité : plus que jamais les contenus créatifs nationaux vont être un enjeu de différentiation
fondamental. 21
On assiste à un éclatement de la chaîne des valeurs : les acteurs se sont multipliés et il serait logique
qu’ils contribuent tous au financement de la création.

Les chaînes de télévision contribuent déjà de manière très importante au financement de la


création. L’Association de Producteurs de Cinéma soutient à ce titre la charte des éditeurs contre le
parasitage de leurs contenus.

Les opérateurs télécom sont aussi de gros financeurs de la création au travers de la taxe du compte
de soutien (COSIP). Free essaie malheureusement par des montages d'y échapper.

Les éditeurs de plateformes de VaD sont –suite au décret SMAD- également soumis au financement
d’œuvres européennes et françaises : le mécanisme qui s’applique est, néanmoins, infiniment plus
léger que pour les chaînes.

Autres acteurs : si l’on regarde les fabricants de terminaux : quelle va être leur stratégie?
Environnement qui va rassembler différents services sous une marque ombrelle?

Et les moteurs de recherche ? Quel va être leur rôle? Comment on va pouvoir aborder ces « pure
player » d'internet qui ont la capacité de se délocaliser?

© Stella Morabito - 2011


PASCAL ROGARD, DG SACD

Pascal Rogard vu la démonstration de la télévision connectée qui est faite dans l’atrium du colloque
et se pose la question de la protection du droit moral et de l'intégrité des œuvres. On risque de voir
apparaitre des pop-up invasifs qui peuvent se transformer en désagrément pour les créateurs et le
public. Déjà aujourd'hui il y a des bandeaux qui s'incrustent en fin des programmes pour annoncer la
suite.

Problème de la mise en concurrence sur le marché publicitaire ou des abonnements d'acteurs qui
n'ont pas les mêmes règles du jeu. Il y a certainement des règles qui ont été valables à une certaine
époque et qui ne le sont plus aujourd'hui.

Il n'y a pas une volonté politique, une Europe de la création; les opérateurs américains ont en
revanche une politique forte.

Il ne faut pas que la TV connectée soit le fer de lance de la piraterie audiovisuelle. Il faut que la
Hadopi réussisse. Les journaux qui ont titré ce matin que Sarkozy voulait renoncer à la Hadopi se sont
trompés.

Lorsque l’on recherche un film, Google pourrait faire apparaître les "sites de qualité" en premier dans
les résultats de recherche à la place des sites pirate.

La télévision connectée peut contribuer à faire émerger des œuvres innovantes et interactives.

La TV connectée n'est pas un tsunami.


22

ERIC GARANDEAU, Président du CNC

Les offres VaD sont soumises à la taxe du CNC si elles font partie d'une offre payante; en revanche si
elles sont financées par la publicité il y a un vide juridique.

Chronologie des médias :

 Salle  4 mois
 Ensuite VOD
 Ensuite Canal+
 Ensuite TV gratuite

FREDERIC MITTERRAND, Ministre de la Culture

La télévision connectée est un univers moins régulé que celui de la diffusion hertzienne.

Le respect de la dignité de la personne humaine, l’obligation de quotas de production européenne et


française, la protection de l'enfance, s'imposent aux chaines mais pas à internet. La protection du
jeune public sur le téléviseur du salon devient un sujet clé. Question sociétale de l'équilibre entre la
liberté d’expression de chacun et la tutelle des droits fondamentaux des citoyens.

© Stella Morabito - 2011


Un autre exemple concret de bouleversement est constitué par l’accès aux contenus audiovisuels.
Est-ce que les contenus des chaînes ne risquent pas d'être noyés dans la quantité ?

Rapport de Dominique Richard : "Perspectives de l'audiovisuel en 2015".

Co-régulation, auto-régulation ou édition de règles normatives?

Tout est question de proportion, d'équilibre, de sagesse. Importance du rôle joué par les éditeurs.
Pour certains la sélection des chaînes par le CSA pourrait paraitre une procédure toute relative.

La numérotation des chaines de la TNT pourrait être relativisée par l'apparition de la Google TV qui
permet à chaque utilisateur d'organiser son offre de services.

Les téléspectateurs sont particulièrement attachés à leurs rendez-vous télévisuels.

Il y a un risque de désintermédiation entre éditeurs et téléspectateurs qui pourrait voir les


constructeurs de téléviseurs ou des fournisseurs de droits américains fournir directement du contenu
exclusif aux téléspectateurs la régulation paraît nécessaire.

Pendant longtemps la diffusion terrestre était le seul vecteur d'accès à la télévision.

Ces dernières années : l’ADSL et la TV sur smartphone ont permis de nouveaux vecteurs d'accès et
ont permis d'offrir une très large palette de chaînes. Les chaînes se doivent aujourd'hui d'avoir une
marque puissante pour retenir les téléspectateurs.

Internet n'est pas le seul vecteur d'accès à la VOD et à la télévision de rattrapage : il y a l’ADSL, le
câble et bientôt la TNT. 23

Mitterrand salue l'initiative HbbTV des éditeurs et constructeurs. Il est favorable à la mise en place
d'une technologie ouverte et interopérable.

L'adaptation des dispositifs de soutien à la création doit être initiée dès maintenant.

La règlementation des services de télévision à la demande a permis d’inclure ces services dans le
cercle vertueux du financement.

Le ministère de la Culture, en collaboration avec le Ministère de l’Industrie, a lancé une mission sur
la télévision connectée qu’il a confiée à 5 personnalités : Marc Tessier (président de VidéoFutur),
Philippe Levrier (président de la commission de soutien à l’exploitation au CNC), Martin Rogard (DG
France de Dailymotion), Jérémy Manigne (DG Innovation, Services et Contenus de SFR) et Takis
Candilis (président de Lagardère Entertainment).

La mission se penchera sur les thèmes de l’écriture et de la production de contenu, de l’édition de


services de télévision et de la mise à disposition du public.

La mission essaiera d’évaluer les risques de la mise en place de la TV connectée : conséquences sur la
concurrence et portée pour les téléspectateurs. Les recommandations seront rendues à la rentrée et
seront très utiles au plan national et communautaire.

© Stella Morabito - 2011

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