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IEPOLO hal "i rstlead a’ REGARDS SUR LA PEINTURE En vente un jeudi sur deux - N° 98 Paité par: Bains PARBRI 118, nue du Temple - 76138 PARIS-CEDEX 08 Directeur Direction éditoriate Gaspare De Pore Isabela Ascot! ‘Textos Giovanna Bergamaschi Maquette Maura Botio (Coeare Baroni Direction Angelo De Fire arustique). Gaspare De Fiore Paolo Cejeat Secrétaire de rédaction Cesarina Caramel Realisation éaitoriale Guhiana Ricca Belantoni Asieneco al Min ‘Abonnes-vous & REGARDS SUR LA PEINTURE Receven dvactement chez Yous REGARDS SUR LA PEINTURE au prix Diogu de 26 francs le numéro pour 'ensemble de la collection. 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Cobelli gli et L.Bosio Directeur dela publication: Luciano Bosio Imprimé en tale par Sialimento Grefico Grappo Baitoriale Fabbri SpA Nien, 1992 Distribution on France: NMPP Service aux dep ‘aL @) azta10@ Depot legal # tumeste 1988. 0 ISBN 2-007748.69-1 (© 1968 Gruppo Editoriale Fabbri, Bompian, Senzogno, Flas Sp.A.- Milan © 1888 Baton Fabbri pour tion trangalse En couverture: Neptune offrnt des dons & Venise, dtl, p19 Photos: Camer=photo, Venise: couverurs et p. 10; Réunion des Musso ‘attonaux, Pais: p18; Scala, Florence, p12 2 doe), 16, IT, 22 e123 (enbas) 2475, 27. Archives du Gruppo Beitonale Fabbr, Milan PROCHAIN NUMERO: GUTTUSO NUMEROS DEJA PARUS: 1. VAN GOGH 22, FRA ANGELICO 2, PICASSO 23. HOGARTH 3, GAUGUIN 24, DELACROK 4, MONET 28, CHAGALL 8, LEONARD DE VINCI 28. GIOTTO 6. RENOIR 22, DAVID 1. GOYA 28, BOCCIONI 8, MICHEL-ANGE 29. TURNER 8. MANET 30. DURER 10. REMBRANDT 31. KOKOSCHKA 11, CEZANNE 32. INGRES 12, DALL 38. CONSTABLE 13 LE CARAVAGE 34. GRUNEWALD 14, SEURAT 8, LE GRECO. 15, RAPHAEL 36. KLIMT 16. TOULOUSE-LAUTREC 87. BONNARD 17, LE DOUANIER ROUSSEAU 38. A. DE MESSINE, 18, DEGAS 38, HOLBEIN 19, VELASQUEZ 40, MATISSE 20. CANALETTO 41, COURBET 21. BRUEGEL, 4, KLEE 43. GIORGIONE 12, LEGER 44, BRAQUE. 18, LONGHI 48. REDON 14, LE TINTORET 48. LATOUR 18. MONDRIAN 47, MODIGLIANI 18. MAGRITTE, 48, CRANACH TT, DE CHIRICO 49, LE LORRAIN 78, MEMLING 50. MIRO 79. KIRCHNER 51. PIERO DELLA FRANCESCA. 80, ROUAULT 52, FOUQUET 81, FRAGONARD 53, PISSARRO 82, VERMEER 54, GERICAULT 83, SISLEY 88. COROT 84, VERONESE, 88, MUNCH 88. UTRILLO 82, BOTTICELLL 88, GAINSBOROUGH 88, KANDINSKY 87, POUSSIN 59, VAN EYCK 88, SOUTINE, 60, RUBENS 89, VLAMINCK 61. VAN DYCK 90, MURILLO 82, BOSCH 91, UCCELLO 63, TIEN 92, ENSOR 64, ERNST. 93, GUARDI 68, WATTEAU 94, LIPPI 68, CHARDIN 95, JUAN GRIS 67. MASACCIO 98, BRONZINO 68, DUCHAMP 97. LE NAIN 69, MANTEGNA 0, BACON 1, MARTINI 1 introduit avec un ant merveilleus dans ses covores... tun soleil qui n’a sans dowae pas exemple.” G. . Zanetti TIEPOLO “ Ii est plein eesp s‘adapte & tout ilaune énergie infinie, un coloris splendide et une vivacité suprenante.” C'est ainsi que l'ambas- sadeur de Suéde, comte de Tessin, écrit Giambattista Tiepolo a son sou: verain, en lui recommandant d'enga- gerle peintre ala cour. On est en 1736, ‘Tiepolo n’a que quarante ans; il est connu depuis plus de dix ans deja, et ilest tellement sollicité qu'll pourra se permettre de refuser cette invitation suédoise, pour une question d'argent. Une carriére étonnante, sur- tout sion considere qu’a ’époque la peinture vénitienne comptait une Auloprota présumé etal de Rachel cachant les ides, 172628 -Fresqu, 400» SCO em Usine, Archevéché quantité incroyable de talents et que les peintres de la Sérénissime par- couraient toute l'Europe pour faire connaitre ce langage. La vie et Tart de Tiepolo coincident done avec Vhis- toire de la peinture vénitienne et avec sa période la plus belle aussi. Aprés Ini, la tradition décorative née au xvr siécle avec Véronése — ses contemporains parlérent d’ailleurs de Ini comme d'un “Véronése ressus- cite” — allat s’éteindre parallélement ala gloire et a Yautonomie de la fabu- leuse république de Saint Marc. Giambattista Tiepolo nait & Venise le 5 mars 1696 d'une famille de Ja moyenne bourgeoisie ; son pére, Domenico, est un petit entrepreneur naval et Giambattista estle dernier de ses cing enfants. En 1687, Domenico ‘meurt laissant un heritage qui permet ala famille de survivre dignement. La vocation picturale de son fils surgit précocement, si bien qu’on le place dans Yatelier de Gregorio Lazzarini, maitre médiocre, mais a l'époque assez renommé. En 1717, Giambattista est inscrit la “Fraglia”, la confrérie des peintres, ce qui signifie qu'il est installé en nom propre. Deux ans plus tard, le 21 novembre 1719, il épouse Cecilia Guardi, scour des peintres; un mariage heureux duquel naitront neuf enfants, dont deux, Giandomenico et Lorenzo, deviendront peintres a leur tour et seront de fidéles collabora- teurs de leur pére. C'est aussi de 1719 que date sa premiére couvre signée, a Répudiation d’Agar, révélatrice des influences et des centres d’inté- rétde son art a cette époque. En effet, le Tiepolo de la période de jeunesse, tout en montrant déjé un grand talent ranes sur haces v crayon, sur 7 198 em - These, Musée municipal hie et dort Soint Miche, anges omnés, 725 enw lume ef aquaclle runes su popier bong, 138 » 198 om Dont, Musee de de décorateur qui le rendra célébre, siintéresse 4 deux peintres qui ne sont pas décorateuts, Federico Ben- covich, originaire d'Istrie, et Gian Bat tista Piazzetta. Ces deux choix révé- lent toutefois quelque chose de plus qu'un simple désir d’émulation : dans unclimat d’élégance conventionnelle, Tiepolo se sent attiré par deux pei tres qui savent donner a la theétrali une vigueur dramatique et une réso- nance psychologique et passionnelle plus profonde. Le Martyr de saint Barthé- Jémy de 1721 pour léglise de San Stae est lune des plus belles réussites de cette premiére maniére, mais lors- quien 1728, il décore a fresque la cha- pelle de Santa Teresa agli Scalzi avec la Gloire de sainte Therése, sa pein- ture a déja changé. C’est déja le Tie- polo que nous connaissons tous, be début de son aventure de décorateur de plafonds, de murs, dlescaliers monumentaux de toute YEurope date de année d'aprés. Appelé par larchevéque d’Udine, il décote & fresque la chapelle du Saint Sacrement dans la cathédrale, puis le palais de Iarchevéché. Ce sera le chef-d'ceuvre de sa jeunesse, méme sile contrat parle déja de lui comme d'un “peintre célabre et clair’. La realisation eUdine lui owvre les portes des grands comman- Aitaires de V'aristocratie et de Péglise en quelques années, Tiepolo court de a Venise a Milan et a Bergame pour décorer de fresques palais et églises (il suit de citer le palais Dugnani de Milan, 1731, la chapelle Golleoni de Bergamne, 1782/33, le palais Clerici de Milan, 1740). En 1743, de retour & Venise, il peint un chef-<'ceuvre mal- heureusement dispart en 1915, la Sainte Maison de Loreto pour les Scalzi (il ne reste que l’ébatiche). En 1747, il travaille aux fresques du palais Labia représentant les Histoires d'Antoine et Cléopétre qui consti- tuent peut-étre le sommet de sa capa- cité technique et de son goit incort- parable : des perspectives audacieu- ses habitées par des créatures met veilleuses, somptueusement_habil ges dans des costumes du Cinque- cento qui, pour les Venitiens et les commanditaires de la noblesse, représentent le mythe et la nostalgie d'une époque désormais perdue. la renommée du maitre est telle qu’aprés avoir terminé les fres- ques de Labia en 1760, il est invité par le Prince-Evéque de Franconie, Char- les-Philippe de Greiffenclau, & déco- rer son palais de Wiirzburg. La ville était la capitale de la principauté et le palais était l'euvre d'un des grands noms du rococo européen, Balthasar Neumann, architecte et décorateur, qui a laissé son empreinte sur une grande partie de l'Europe centrale du xvut" siécle, La rencontre est heu- reuse : dans es stucs blancs et or ruti- lants du palais de Neumann, Nepolo trouve un cadre parfaitement adapté & son goat pour le trompe-l'eil et son colorisme luminewx. Il se fait accom- pagner dans cette entreprise par ses fils Giandomenico et Lorenzo qui col- laborent aux gigantesques travaux des métres et des metres carrés de surfaces peintes, et partout un mouve- ment, une harmonie musicale qui, avec la couleur cristalline, lumineuse et inimitable de Tiepolo, seront une caractéristique incomparable de son ceuwre. I est de retour a Venise en 1783, “chargé de gloire et de sequins”; il achéte la villa de Zianigo prés de Vicence. ly habitera trés peu caril est appelé sans cesse & réaliser des décorations, mais aussi des tableaux de sujets religieux quil a ailleurs toujours continué de pein- dre, méme lorsqu'l était mobilisé sur des échafaudages, Sa peinture reli- gieuse est presque un contre-chant par rapport a Yexubérance sensuelle et hédoniste de ses ceuvres décorati- ves; elle témoigne d'une vie inté- eure et d'une profondeur que Yon rattendait pas chez lui Musée Tris sold Sa derniére grande ceuvre en terre vénitienne appartient toutefois, ‘au domaine de la décoration : es fres- ques de la villa Valmarana a Vicence, avec des récits extraits de I'liade, de l'Enéide, du Roland Furieux et de la Jérusalem libérée. Une grande entreprise et une grande nouveauté: a Vicence, Tiepolo abandonne sa rigoureuse perspective architectu- tale pour ouvrir des espaces naturels = paysages, cieux, arbres, parter- res ~ dans lesquels se meuvent des créatures plus douces et paisibles, dans un ton qui de Télégie passe doucement & la nostalgie. Comme si le maitre désormais gé de soixante ans était empli du sentiment du temps qui passe, de Ja jeunesse et de la beauté du monde qui s’enfuient. Peut-étre, cette mélancolie vient-elle aussi des images ameres que Giandomenico peint sur les murs de la “Foresteria” de la villa Valma- rana: paysans, nobles sans grace, le Monde Nouveau (c'est le titre d'une des scénes) qui ne tardera pas a détnuire le réve merveilleux de ses visions. Ce ne sont que des sympté- mes, puisque que les fresques de Ja villa Pisani a Stra, décrivant Les Gloires de la Maison Pisani, sont encore réalisées “avec une fougue, un enthousiasme et une bravoure effrontée & couper le souflle..” (V. Crivellato, 1960) —3- Nous sommes en 1761; Tiepolo décore encore la villa Pisani lorsqu'il regoit une invitation du roi d'Espagne, Charles Ill, lui demandant de décorer le nouveau palais royal de Madrid. C'est la reconnaissance supréme. Tiepolo et ses fils arrivent & Madrid le 2 juin 1762 De 1762 a 1767, Tiepolo tra- vaille pour le roi: il réalise les fres- ques de la salle du tréne, de la salle des hallebardiers et de I'antichambre_ dela reine. A la fin de cette colossale entreprise, il accepte linvitation du souverain de rester a la cour. Mais cette décision n'est pas des plus heureuses: la cour d’Espagne est secouée par toutes sortes dlintrigues couttisanes et attistiques ; deux figu- res ambigués, celles du pére Gioac- chino de Electa et du peintre Raffaello ‘Mengs, y font la loi. Tous deux sont des ennemis de Tiepolo au nom de la “nouveauté” néo-classique aux for- mes froides et marmoréennes. art de Tiepolo leur semble vieillot, gran- diloquent, inadapté, et ils cherchent par différents moyens a lui faire per- dre la faveur royale. Le 27 mars 1770, le maitre vénitien s’éteint. Aprés avoir enterré son pére, Giandomenico retourne Venise, ala Villa de Zianigo, et se met 4 peindre des scenes de genre rem- plies de pierrots et de polichinelles. lorenzo reste en Espagne of il mourra quelques années plus tard. RACHEL CACHANT LES IDOLES dae, Reetie en Le sche met en ‘idence bo ‘ompostion rramidole de co tableay folers que Tiepolo réalise pour le vénitien Dionisio Dolfin, patriarche d’Aqui- leia, la décoration du palais Dolfin a Udine, devenu aujourd'hui arche- véché. Il commence par le grand Tiepolo rere escalier d'honneur avec la Chute gfrrlaer es des anges rebelles au centre du “onpostions en plafond, entourée de huit peintu- es monochromes représentant les Histoires de la Genése. L’appari- tion de Vange 4 Sarah est la premiére des décorations dela galerie au deuxiéme étage, suivie de cette Rachel cachant les idoles et de l'Apparition des anges a Abraham, Des deux c6tés de la décoration centrale, on trouve en violet et ocre sur fond or la Lutte de Jacob avec I'ange et la Rencontre d'Esaii et de Jacob ; les statues des prophétesses Deborah et Marie en monochromie verte, compleétent la décoration du mur, ‘Toutes les fresques sont insérées dans une structure architecturale feinte "construite” selon les régles du "quadratorisme” forgées par Girolamo Mengozzi Colonna, la technique de la perspective de cet artiste va permettre a Tiepolo de disposer d'espaces trés amples et trés profonds dessinés de fagon de plus en plus parfaite. Mais Tiepolo réussit a aller au-dela de ces perspectives en trompe-l'ceil pour “trouer” les plafonds de cieux aux tons transparents et parfaitement accordés, qui s‘ouvrent au-dessus des architec- tures peintes ; limmensité de espace est révélé ainsi par l'infi- nité de la lumiére, Comment Tiepolo réussit-l 4 obtenir ce agora) ove les prolagonises ov centre. Cette conposiion, ostocée uc lenols chromotques, pemet neces, 140x176. Poo, Muse Munkipal Une det rv le ps Pinaitel? Ex partentcieplamectde | magemese {799 esis nd Abt Momo ees te ce Taperspectve, cestd-cre dun Sei pera be ms etic on ore Or ate dnd, an de Tatonromon scienilgues ct oneréeu.eie gine: ae cpa eon ety de ver le ge deo Mor gl de Rove CO ene ss etree sted die ond gin ch d'une sensation empirique, et de vouch saoibdiio-randl Ja couleur ou plut6t des couleurs 1 eats de Tp, ne opp pr pion dante de de la lumiére. C'est encore le ligne qu. selon une incinaion ollon! dy haut & gouche en bos & die, sodopte our femmes el raisonnement qui le guide dans les —séooisy eshtuan es volumes ela lominosié dessus: deux aves hexques de Forchevéché Udine. De gauche & die: Apparition do Sarah (400 x 200 on) et Apparition 28 8 Abraham [400 x 200 en. Dons esque, Tepolo évoque ls hiss Js ovec un sens étoanon! dy sunoturel et cher patos wongue de lo olion des perscanoges, comme dans ah, Les onsparences et le colorsme tgve delete foscinen!febsewateur grandes compositions de figures en mouvement, vues d’en bas, dessinées selon des raccourcis extrémement hardis, mais surtout rendues dans leur volume par le “mouvement” des couleurs mises en relation entre elles par le jeu des accords, des reflets et des renversements qui divisent les corps, les habits, les nuages en petites facettes accrochant la lumiére dans sa transparence. Cette ceuvre se caractérise par la force plastique de ses personna- ges, par la structure de sa compo- sition qui s'insére parfaitement dans les structures architecturales et dans les perspectives en trompe-l'eil, par la luminosité des couleurs qui rend les scénes parti- culigrement légéres et transparen- tes. Dans I'épisode reproduit la page suivante, nous découvrons une composition pyramidale, souli- gnée par la ligne des troncs et de Ja tenture. Rachel, Laban et Jacob sont au centre de la scéne tandis que les figures de femmes et denfants a droite semblent commenter la rencontre. AGAR ET ISMAEL Ce tableau, acheté par la Scuola di San Rocco avec celui d'Abraham et les Anges, dont il constitue évidemment le pendant, est inspiré par la maniére de Benco- vich et de Piazzetta ; une inspira- tion que 'on retrouve dans. Yardeur et le sentiment qui font vibrer la toile et dans Ja tension qui se concrétise dans la définition des volumes sous leffet de la lumidre, Cette “imitation”, qui se transformera durant la période de maturité en triomphe de la lumiére et en perspectives transparentes, constitue un choix fondamental au début de la carriére de Tiepolo: il signifie que l'auteur décide de faire siens les caractéres dramati- ques qui distinguaient la peinture de Bencovich et de Piazzetta ainsi que le got pour la valeur des ombres et du clair-obscur donnant du poids et du volume aux figures, Cette conception primitive donnera naissance au dynamisme inépuisable des formes et des couleurs qui contribuera avec les “sllusions” du quadratorisme & projeter les figures et les architec- tures dans lespace. C'est de li que naitra cette interprétation dramatique qui donnera aux images décoratives et théétrales une signification psychologique et émotive plus profonde et une plus grande portée héroique et épique Ce tableau frappe par l'intensité du dialogue entre les personna- ges, par le pathos suscité par la composition, par le mouvement des protagonistes, par lexpres- sion de leurs visages, et surtout par les éclats de lumiére révélant les formes et les sentiments. a couleur, lumineuse malgré la recherche plastique des volumes, accompagne et confirme cette composante intérieure et senti- mentale de l'art de Tiepolo. Le schéme met en éidence le yim defo ‘omposton qi soppue sur un orc de crc dos lenrelocement des gues rxélées por lo lunge, ef dane leur mouvement eurnon ‘Agar dans le désert. lo fresque fot po de fensenble concu por Tiepoo pour le 1732 -Huilesur til, 140 x 120 em - Verse, Seuola ai Son Rocco ler rlérence & es types rl des personages «sl conlmée parle corespondtance entre e visage de "Agar de lo scene dv déserte cel de FAgar de lo sine avec lid

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