REGARDS SUR LA PEINTURE En vente un jeudi sur deux - N° 95 até par: Batons FABBRI 1S, rue du Temple - 75139 PARIS-CEDEX 03 Directeur Direction éaitriale Gaspare De Fiore Isabella Ascoll ‘Text ‘evans Antolin Maquette {isa Cogorno Cesare Baroni Direction Gagpare De Fiore aristigue) Maria Robbiant Paolo Cajoli ‘Traduction ot ‘Table chronologique Secrétaire de rédaction Sabine Vale! (Gesarina Caramel Direction de Ia division dor fascioules ‘Guiana Zuccok Belantoni Realisation 6toriale eerseo at) Mian ‘Abonnes-vous & REGARDS SUR LA PEINTURE [Recover sirectement chet vos REGARDS SUR LA PEINTURE au prix Dlogué de 28 francs le numéro pour lensomble de la collection. 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MATISSE 20, CANALETTO 41, COURBET 21, BRUEGEL 42, KLEE 43. GIORGIONE 12, LEGER 44, BRAQUE, 13, LONGHI 48. REDON 74, LE TINTORET 48. LATOUR 18. MONDRIAN 47, MODIGLIANI 18. MAGRITTE 48, CRANACH TT, DE CHIRICO 49, LE LORRAIN 78, MEMLING 50. MIRO 179, KIRCHNER 51. PIERO DELLA FRANCESCA. 80, ROUAULT 52, FOUQUET 81. FRAGONARD 83, PISSARRO 82. VERMEER 84, GERICAULT 83, SISLEY 88, COROT. 84, VERONESE, 88, MUNCH 88, UTRILLO 87, BOTTICELLL 86, GAINSBOROUGH 58, KANDINSKY 87, POUSSIN 89, VAN EYCK 88, SOUTINE 60, RUBENS 89, VLAMINCK 61, VAN DYCK 90, MURILLO 62, BOSCH 91, UCCELLO 63. TIEN 92, ENSOR 64, ERNST. 93, GUARDI 68. WATTEAU 94, LIPPI 66, CHARDIN 61. MASACCIO 68, DUCHAMP 69. MANTEGNA 170. BACON 71. MARTINISes tableau ne sont pas de savants théorémes, ni de subtils exercices de raffiné. Il sont sang de son sang, chair de sa chair. Hovyait soffacer derriéve le monde qu'il céait, mais ce monde, c'éait lui-méme,” Daniel-Henry Kahnweiler, 1946 UAN GRIS José. victoriano Gonzales Pérez nait & Madrid le 23 mars 1887, & 19 heures, treiziéme de quartorze enfants. Sa famille vit dans Vaisance grace a la papeterie de son pére Gre- gorio. A six ans déja, José révele un talent évident pour le dessin. I fré- quonte normalement lécole. A quinze ans, il entre a I"Escuela de Artes y Manifacturas”, c'est-a-dire I'Ecole des Arts et Métiors de Madrid, et commence a dessiner pour les revues madrilénes “Blanco y Negro” et “Madrid comico”. A dix-sept ans, il va tudier la peinture chez José Moreno Carbonero, qui eut entre autres éé- ves Picasso et Dali et que Gris allait parla suite détester, méme si son mai- tre eut le mérite de Iui donner une remarquable maftrise dans la techni- que du dessin, C'est plus ou moins & cette période qu’il décide de changer de nom : méme en Espagne, il est dif- ficile de devenir célebre avec un nom aussi commun que celui de Gonzéles. Le choix de Gris (couleur qui s'écrit de la méme fagon en frangais et en espagnol) ne correspond pourtant en rien alors 4 sa gamme chromatique, entiérement basée sur le vert vif, le violet et le noir. I utilise ce nom pour Ja premiéze fois en 1906 dans le livrede poémes, Alma America, dont il a {ait les illustrations. Il continue par ail leurs 4 dessiner pour ses revues madrilénes, mais lassé de T'atmos- phere de la capitale, il décide de changer de vie il vend tout ce quill posséde, prend un billet pour Paris et part sans regrets. Ilarrive a Paris avec 16 francs en poche et demande de aide la colonie espagnole de Mont- martre ; Vazquez Diaz, un ami peintre, Ini trouve un hétel et un bistrot qui acceptent de iui ouvrir un crédit, et le fait entrer dans la rédaction d'un jour- nal en qualité dillustrateur. Son entrée et son travail au Bateau-Lavoir, aux cétés de Picasso, Apollinaire, Max Jacob, André Salmon et autres apétres du cubisme militant, sera trés importante pour son évolution artist- que. Sa formation picturale avait été jusqu’alors strictement académi- que et clest avec difticulté quill essaye de pénétrer dans le monde nouveau que Picasso et ses camara- des sont en train d'inventer. En outre, sa discrétion, sa timidité, voire sas vagerie le poussent a rester de cété, en spectateur silencieux. D’ailleurs, il rest pas accepté les bras ouverts par entourage de Picasso. Fernande Olivier, la compagne de Picasso de 'époque, disait de Ini quill r’avait pas beaucoup de talent, mais quill était malin, ce qui lui a permis de sui- wre immédiatement le mouvement cubiste, ou plutdt les “trucs du cubism” dont i se servit avec intelli gence, mais, insistai-elle, sans art! Pour Apollinaire, Gris n’était qu'un excellent disciple, Picasso lui-méme ne Taimait pas beaucoup. Gertrude Stein racontait que “Gris était la seule personne que Picasso eit volontiers rayée du monde”. C'est pourtant Picasso qui signalera l'ar- tiste espagnol au marchand Kehn- weiler, un événement d'une impor- tance fondamentale pour la carriére de Gris. Juan Gris avance done silen- cieuserient, & petits pas, s'exercant patiemment pendant quatre ans avant @adhérer totalement en 1910 au cubisme, avec une rigueur presque | Guitore, P91 -Dessin ole Louie lei religieuse. Lorsqu'll rencontre Kahn- weiler, I vit avec une femme: Belu, gui, aprés lui avoir donné un fils, Jorge Gonzales, né en 1909, disparaitra rapi- dement. Il n'aura pas d'autres rela- tions jusqu’a sa rencontre avec Josette, la femme de sa vie, en 1912. Josette, avec son caractére doux et ersuasif, aura une influence extré- ‘mement positive sur Partste. Le premier tableau cubiste “analytique” de Juan Gris date de 1911. En 1912, ilparticipe au Salon des Indé- ‘Pendants avec son fameux portrait de Picasso portant V'inscription “Hom- mage 4 Pablo Picasso” et il expose & 1a "Section d'or. En 1913, Kahnweiler sfengage & acheter toute sa produc- tion, le libérant ainsi de toute préoc- cupation économique. C'est le début =¥= d'une relation étroite entre les deux hommes, qui durera toute la vie, scan- dée par un échange de lettres. Pendant Tété 1913, Juan et Josette sont a Céret, dans les Pyré- nées Orientales; ils y retrouvent Picasso. C’est une période de travail et de recherche intenses. Durant Ihi- ver, Gris travaille et s'exerce parti- culiérement sur les “papiers collés" Yeté suivant, il est de nouveau dans les Pyrénées od il se noue d'amitié avec Matisse. Lorsque la guerre éclate, il retourne a Paris tandis que son mar- chand, de citoyenneté allemande, est contraint de s’exiler en Suisse ; Gris se retrouve de la sorte dans de graves difficultés économiques malgré la vie trés stricte que lui et Josette condui-