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REGARDS SUR LA PEINTURE En vente un jeudi sur deux - N° 86 até par: Batons FABBRE 115, rue du Temple - 75139 PARIS-CEDEX 03, Director Direction éditoriale Gaspare De Fore Innes fecal Texter intse Cogorne Sispare De Fore Gian Fonte songs Sian Roba Pose Bot Traduction t Table chrosslogique Secrétaie de redaction Scbne Vat ‘Ssarna Came! 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TURNER 9, MANET 30. DURER 10. REMBRANDT 31. KOKOSCHKA 11. CEZANNE 82, INGRES 12, DALI 33. CONSTABLE 18, LE CARAVAGE 34, GRUNEWALD 14, SEURAT 85, LE GRECO. 18, RAPHAEL 36. KLIMT 16. TOULOUSE-LAUTREC 37. BONNARD 17. LE DOUANIER ROUSSEAU 38. A. DE MESSINE 16. DEGAS 39, HOLBEIN 18. VELASQUEZ 40. MATISSE 20. CANALETTO 41, COURBET 21. BRUEGEL 42, KLEE 43. GIORGIONE 12, LEGER 44, BRAQUE 18, LONGHI 48. REDON. ‘174, LE TINTORET 48, LATOUR 178. MONDRIAN 47, MODIGUIANI 176. MAGRITTE 48. CRANACH ‘1. DE CHIRICO 49, LE LORRAIN 178, MEMLING 50. MIRO 79. KIRCHNER 51. PIERO DELLA FRANCESCA £0. ROUAULT 52, FOUQUET 81. FRAGONARD 58, PISSARRO 82. VERMEER 84. GERICAULT 83, SISLEY 85. COROT 84. VERONESE 58. MUNCH 85, UTRILLO 81. BOTTICELLL 58. KANDINSKY 59, VAN EYCK 60. RUBENS 61. VAN DYCK 62. BOSCH 63. TEN 64, ERNST. 65. WATTEAU 66. CHARDIN 67. MASACCIO 68. DUCHAMP 69, MANTEGNA 10. BACON 71, MARTINI GAINSBOROUGH “La campagne était fraiche, verte, lhectriante, et tout était en pleine végétation et floraison printaniére et semblait un jardin cultivé.. Moi, ;’étais le roi et seigneur de ‘facon incontestable de tout le pays et 'y avais un droit absoli de possession...” Daniel De Foe, Robinson Crusoé Fis de Mary Bu: marchand de tssus John rough, Thomas est be aisée et compte huit at quatre filles et quatre Arrivé a Londre Thomas fait son apprentissag} du graveur frangais Hubert Fran Gravelot, éléve de Boucher fortement inluencé par l'art rococo, célébre pour avoir révolutionné la tradition de Tllustration des livres (parmi_ les nombreux ouvrages qu'il a ilustrés, citons le “Décaméron”). Chez Grave- Thomas a la chance de ret de fréquenter plusieurs et_artisans importants de oque. Qui plus est, son maitre ait 4 Saint Martin's lane, la vénérable académie des arts, oi il fat a connaissance de Francis Hayman. Ce demier avec sa peinture de paysage associée a des portraits et des scénes de conversation, influen- cera le style et le contenu de la production de Thomas. Tout juste Agé de dix-huitans, Thomas Gainsborough ouvre un atelier & Hatton Garden et signe son premier tableau représentant un bull- rencontre terrier dans un paysage. Il observe et Gtudie attentivement la peinture hollandaise du xvu siécle, en parti- culier les couvres de Jan’ Wijnants, Meindert Hobbema et Jacob van Ruys- dael. C'est en restant proche de leurs modéles quil affine sa technique de composition. Le 15 juillet 1746, il épouse clandestinement la belle Margaret Burr, du méme Age que lui, d'origine écossaise, fille ilégitime du duc Henry de Beaufort. Il retourne dans sa ville natale durant les mois d’été et découvre qu’en réalité la nature est sa seule maitresse, etles bois du Suffolk, sa seule vraie “académie”. Aussi lors- que son pére meurt en octobre 1748 et que sa fille ainée Mary voit le jour, i décide de s'installer pendant quelque temps a Sudbury. Il y peindra essen- tiellement une série de portraits de gentilshommes locaux. C'est 1a qu'il réalisera'un de ses chefs-d'ceuvre, le Portrait de M. et Mme Andrews, ‘commandé pour les noces de Frances Mary Carte et de Robert Andrews. De sudbury, oi it reste jusqu'en 1752 - date de naissance de a seconde fille Margaret -, Gainsbo- rough se déplace a Ipswich, un riche centre commercial et culturel de YEast Anglia. Il est immédiatement accepté dans la ville ot il est accueilli ‘commemembre du club musical, mais aussi comme artiste de talent. Son ami Philip Thicknesse devient son premier biographe. I écrit en 1783: “Les portraits que je vis la premiere fois que jallais le trouver me semblérent peints d'une maniére affectée, et les couleurs me firent encore plus mauvaise impression. Mais quand je relournai, je fus fasciné par une série de petits paysages et dessins qui transmettaient sur la toile tout son imaginaire et qui lui procuraient a les faire un plaisir infini.” Mais dans les petites villes de Ja province britannique, la demande de tableaux nest pas assez impor- tante pour satisfaire pleinement les exigences d'un artiste. La vente de ses toiles ne sufft pas a le faire vivre, lui et sa famille, ce qui finit méme par Ini procurer ‘de sériewx problémes financiers. C'est pourquoiil décide de Paysage - Landes, Bedish Museum, Sale des Desins etd Exompes. The Music Porty Lends, Beth Museum, Salle des Dessinse des siinstaller 4 Bath, plus stimulante et plus gaie, ot il séjournera de 1759 a 1774. Pendant ce temps, le duc de Bedford, quill a rencontré lorsqu'il était a Londres et pour lequel ila déja peint deux décorations pour une cheminée, continue de lui demander des ceuvres. La maison royale, par contre, ne commencera lui comman- der des portraits que vers 1780. Mais on ne peut pas dire ‘que Gainsborough soit vraiment attiré parla capitale, Au contraire, i préfére Se rélugier avec les siens dans sa Grande et belle maison avec jardin de Lansdown Road, a la sortie de Bath. I ne se rend A Londres que parce qu'il est poussé par le besoin de vendre aux encheres quelques-uns de ses tableaux. Londres est un liew qui Ya toujours troublé. La grande métropole en plein développement est un choc pourcetamoureuxdelanature etdela vie de campagne. Etpuis cesta Bath que Gains- borough élabore les legons apprises des ceuvres de Poussin, Van Dyck, Rubens, Cuyp et Téniers. Il travaille énormément et la maladie qui le frappe accompagnée d'une forte figvre au milieu des années soixante semble étre causée par 'angoisse de devoir satisfaire une demande en croissance continvelle. Nesttellement conn a cette époque et son état de santé est tellement grave que “The des de chos, 1760 en. - Amsterdam, “Bath Journal” annonce sa mort par erreur Sil n'est guére présent a Londres, Gainsborough ne coupe pas pour autant les ponts avec la capitale en 1761, il expose a la London Society of Artists et en 1768, aprés avoir refusé den étre nommé directeur, il devient membre fondateur de ‘la Royal Academy, sous la présidence de sir Joshua Reynolds. La Royal Academy organise sa premiére exposition pendant été de Yannée suivante et Gainsborough y parait comme le seul artiste non londonien. Mais finale- ment, le besoin d’élargir son marché lepousseraas'installer défintivement Aliondres la fin de 1774, i s’établira ala Schlomberg House, dans Pall Mall, oft il mourra le 2 aot 1788. Crne c'est souvent ie cas chez la plupart des étres humains, quiils soient artistes ou non, Thomas Gainsboroug avait. une double personnalité : publique et privée. Sa conversation, par exemple, connue pour étre spontanée, brillante et amusante, comme ses lettres, deve- nait souvent grivoise, surtout avec ceux qui jouissaient de sa confiance. Ses themes préférés étaient la musi- que etla peinture, mais Gainsborough | était tellement intolérant vis-é-vis de la banalité et des lieux communs que, Autopentait vec son Spouse Marga, 1746-47 ene - Pai, Collection parole. toutes les fois que cela lui sembiait nécessaire, sans aucun scrupule ni | périodes Gainsborough commencait limite d'aucune sorte, il interrompait son interlocuteur. Ile faisait- c'est du moins ce que Yon dit - avec un mot esprit, impulsivement, sans l'inten- tion de vouloirirrter. Malgré son caractére entier. 1 savait toutefois étre sérieux, réservé, légant au bon moment. Fameux pour son inconstance, en particulier dans son travail, Gainsborough était caps- ble de cesser de peindre pendant un mois entier et de s'y remettre soudain pendant une période tout aussi longue sans rien faire d'autre. Sa fle Marga- ret raconte méme que pendant ces 2 travailler @ onze heures du matin pour finir, épuisé, a ’heure du diner. Généreux, mais susceptible, anxieux et nerveux, mariet ami fidéle, aI sera aussi un trés bon pére pour Mary et Margaret dont il se moque gentiment en les appelant “Molly et le Capitaine”. Lorsque les deux “cheres files" s'amourachent d'un certain Fisher, un individu connu pour n'“étre pas plus intelligent que son hautbois”, et surtout lorsque Mary se fiance avec Jai le peintre est furieux, mais décide de ne pas mettre un veto absolu aux noces de cette demiére: cJe ne veux pas devenir a cause de son malheur» écrit en fevrier 1760. Cela n'empé- chera pas le mariage d’étre, comme il Yavait prévu, un veritable désastre. Mary se sépara de son mari en tres mauvais état psychologique et finira sa vie bercée par Illusion que le prince de Galles était amoureux d'elle. Margaret, de son cété, ne se mariera jamais et la mort de ses parents, ira vivre avec Mary. Malgré tout son ‘amour il se peut que le génie du pare ait en quelque sorte induitle destin en demi-teinte de ses filles. Quoi qu'il en soit, Gainsborough ménera sa vie sans hésitations, loin des cercles philoso- phigques ou littéraires, le pinceau restant son seul moyen d'expression. LA FORET DE GAINSBOROUGH C'est I'une des premieres peintu- res de paysage de Gainsborough, un typique “sujet de genre" trés fortement influencé par Jacob van Ruysdael ainsi que par le Lorrain. Van Ruysdael (1628-1682) est un peintre hollandais qui franchit les limites de la tradition réaliste et qui représente des vues de villes et de paysages fantastiques, de tempétes et de foréts, animées par des effets de lumiére et par le mouvement des volumes. Claude Lorrain, peintre frangais du xvi" siécle, est par contre l'auteur de nombreux paysages idéalisés, a travers lesquels il propose une vision idyllique de la nature qui inspirera une bonne partie de la recherche picturale de son siecle. Linfluence des deux artistes, surtout celle de van Ruysdael, se retrouve essentiellement dans la structure de la composition des ‘ceuvres de Gainsborough, dans attention minutieuse qu'il porte aux éléments de details, dans la fagon dramatique et theatrale de représenter les arbres et le ciel. Dans ce tableau, le décor s'orga- nise autour de trois plans entre lesquels s'ouvrent des trouges 1748 - Hule sur tile, 120 «150 em - Londes, National Gallery vers Varriére-plan, artiste peint chaque détail de chaque groupe, de chaque arbre, des frondaisons jusqu’aux racines. I! écrit d’ailleurs propos de ce tableau dans une lettre de 1788: “Par certains aspects il est de style un peu scolaire. Toutefois, je n'y pense pas sans une certaine satisfaction parce qu’au départ mon inclination pour le paysage étant trés forte, ce tableau fut peint a Sudbury en 1748 et fut commencé avant que je ne quitte l’école. En outre, il fut la raison pour laquelle mon pére se décida & m'envoyer & Londres.” On voit avec évidence dans cette Forét de Gainsborough que la rigueur réaliste de la peinture hollandaise et la base concep- tuelle et poétique qui sont Je fondement de ces recherches dlaprés nature, constituent un correctif déterminant au manié- risme frangais, raffiné mais vide de contenu, Et méme si au premier abord ces deux tendances semblent contraires et incompati- bles, Gainsborough réussit a en faire la synthése et a les fondre en pratique dans sa fagon de voir et de représenter le paysage juste- ment parce qu’elles constituent les deux aspects contradictoires de son tempérament: d'un c6té, la prédilection pour tout ce qui est sensible, réel et directement impliquant, expression de la peinture de paysage hollandaise, de T'autre la tradition rococo avec Ja souplesse de son style, sa spontanéité et sa grace. ob van Ruysdoel lo Cascade ancl taedeliches Kunstnstut ote holandais ons fon ilerpritaton és ématve du poyeoge, eral les ores de lo nature grdce & son ele, aux eles de lumigre PORTRAIT DE M. ET MME ANDREWS 1750 en. - Hull sur tlle, 70 x8 em Londres, Nafonal Gallery On est frappé par la composition du tableau, coupé en deux parties par l'axe vertical: & gauche se trouve le couple, I'homme debout appuyé sur le bras du banc en fer forgé, sur lequel est assise la jeune femme, sa grande jupe déployée, le buste paraliéle 4 Vaxe du trone d'arbre derriére elle; a droite, on découvre un vaste amp de blé avec une gerbe ‘épis au premier plan, puis les prés, les barriéres et les rangées, dlarbres jusqu’aux collines & horizon. Les deux éléments, personages et paysage, ne réussissent pas toutefois & s'insé- rer et a se fondre totalement, méme si la position du couple, le motif du banc, les branches de Yarbre et surtout l'application des tons de couleur et 'équilibre général de la composition tendent unir les personages et la nature et finalement & impliquer Pobser- vateur, invité entrer dans la scéne. L’étrangeté vient de la rigidité des figures, une maladresse qui explique quills “restent en ose”, contrastant avec le paysage qui s'ouvre librement, avec fluidité, dans la luminosité de atmosphere. Geenge Subbs: Ve chewoux- Londres de sciences nous, bbs sensblié parteulde des fg = spécolomen! des chevaux faionol Gale. Pinte ngs du nut sil, spécioiste donot dons des Ce tableau est le portrait Je plus fameux de la période de jeunesse de Vartiste: réalisé probablement durant l'autornne 1760, il repré- sente Robert Andrews, proprié- taire terrien dans la région de Sudbury, ville natale de Vartiste, et Frances, une jeune fille de Yendroit, qu’il avait épousée en novembre 1748. Ici, Gainsborough est déja a la recherche dela ressemblance du modéle et de son insertion dans la nature; il révéle aussi sa volonté de combiner l'étude approfondie du le schéma monte ovec evidence lo orvence det deur éléments fondamantaux de la competion les Bgures dans la parte gauche ele poysoge don la parle date, auteur charche & es fond dans a conception comme dans lo tdolation eno es enol ces transpareie, boignée dune lune avtonnal. Letableay soune & crate surlo profondew din paysage qui complete la composton, mals symbolise cuss une condton scile Dans le Pat de M. ot Mim oviow des figures, mos aussi 8s pie quis sont de rekes proprio: comme on peu le remaraue fer sous 50 colle ronsparete ov indiflet el gui conve & cba ne set ps 8 rape uniquement un décor mages, inciquen! de foron PP Rate Rens toble roc, 1609 10- Haar, T7182 em Munch Ale Prakaet Cl cept de oe ee conpagie dea ponte roe ed "Tori donee sree oreo tnd graeme ‘eet den tes coe n Pomgecret trl por etd ity. bers ‘eres ne Ge Gantoough caractére avec la liberté de Yexécution picturale On remarque dans ce tableau, comme du reste dans tous les autres portraits de Gainsborough, le travail des effets de lumiere une lumiere filtrée & 'arriere-plan, mais qui se refléte dans les soies et les velours des habits des personages. Dans cette ceuvre, la palette du jeune peintre est exceptionnellement claire et lumineuse, orchestrée autour du ton vertjaune du champ et du jaune orangé de I'étendue de blé s‘accordant avec les verts tendres des arbres, les transparences du ciel, le gris des nuages légers et enfin le blanc riche des ombres réfléchies sur la veste de homme, sur le vert sombre de ses panta- lons et sur le bleu tendre et lumineux du grand habit de Ja dame, véritable morceau de ciel ‘emprisonné dans le majestueux drapé... Ce type d’étude des effets de lumiére demande un éclairage particuligrement faible des pieces dans lesquelles sont placées les ‘couvres, tn éclairage qui ne correspondait malheureusement pas aux critéres adoptés par la Royal Academy pour présenter les tableaux de l'artiste qui, finale- ment, les exposera. MARGARET ET MARY GAINSBOROUGH Ce portrait nous frappe par l'origi- nalité de la composition et la nouveauté de la pose des deux fillettes dont l'une arrange de sa main gauche la coiffure de rautre en lui soulevant légerement la téte, ainsi que par Yabsence de paysage autour d’elles, contraire- ment d la plupart des autres portraits de l'artiste: une absence logique, d’ailleurs, puisqu'll ne s'agit pas d'un portrait “termine”, mais plutot d'une étude. Déchiré entre son inclination naturelle pour la peinture de paysage et la nécessité de réaliser des portraits pour la bourgeoisie et l'atistocratie de son époque, Gainsborough s‘exerce aux deux genres pour les renouveler: & partir de modéles de paysages reconstruits dans son atelier avec des pierres, des branches, des feuilles et des miroirs, il réussit & passer 4 l'élaboration minutieuse Wiliom Hogarth: Les Domestiques de lo 1750552 Hui sor tole, 42 x 75 en Londres, Tole Gly. Dons la recherche de la denon de fo persennclité de sos sealse des ports ‘pour Farsocrate de Son époquelreprésenie leurs poriculriés en les coractérion! un besoin de ecourroux abi, & Fate ov & formels, est pourquot ne mene i que les visoges de ses domesiques, entovrot ‘eli du mojerdome Joshua Reynolds: les fants Brunel, 178 82. Les tnolés de leurs poviis cbfrecient les ceuves de Reynolds de celes de Gainsberough chavs ef dors (ounes, ruges, brine) pour es iobleoun de Reynolds, ypiques de lo peinre des moines du passé Paiste avo ‘ud lo pentre vénéo-éiiome en obsenort ovee portcliremen! denon Tien, le Tino, Cong.) ronal foides rere, bleves, gris! pour es Gainsborough qui vet tune “pein odule’ 0 1750 ons. - Huila sur tole, lx 63 cm - Londres, Velvia and Albert Museum d'une vision plus générale, trans- formée en une vue imaginaire et romantique; de méme a partir de poupées qui lui permettent de définir Vattitude de ses modéles, il passe a l'étude du visage de ses filles, réalisant une série de “portraits expérimentaux” qui en tant que tels restent inachevés. Les deux fillettes, face a face, déja rapprochées l'une de Yautre par Vharmonie des couleurs jouant sur les tonalités ocre, rosées et brunes sur un arriére-plan & peine taché de bleu, sont physiquement unies par le geste affectueux de la figure de gauche. La technique picturale, particuliérement libre, est caractérisée par une touche street fluide. Nous ne retrouvons pas ici les recherches rococo entachées d'un certain maniérisme qui caractérisent les ceuvres finies. _PAYSAGE DE WOBURN La scéne prend son sens grace & Yeffet de contre-jour et a la lumiére qui filtre derriére le grand arbre a gauche. Gainsborough joue avec la lumiéte qui éclaire les naseaux et la croupe du cheval blanc au premier plan. A droite, au-dela du petit lac animé de canards (un élément typique des paysages maniéristes) et de I'éten- due du pré, on apergoit une charrette de foin sur Yarriére-plan d'un bosquet et d’une maison éclairés par le soleil. La lumire de la scéne est légérement rosée, donnant & ensemble du paysage et 'atmosphere une tonalité dorée particuliére. Si nous compa- rons cette ceuvre avec la Forét de Gainsborough, réalisée précédem- ‘ment, nous remarquons ici une recherche plus approfondie de la composition et une tentative d’élaboration expressive a la maniére rococo des artistes frangais de son époque tels que Boucher ou Gravelot. (Crest Sir Joshua Reynolds qui dans son quatorziéme "Discours” aux étudiants de le Royal Academy de Londres, raconte que le peintre rapportait des champs “des souches d’arbres, des herbes folles et toutes sortes d'animaux, et il les dessinait non pas de mémoire, mais directement d'aprés les objets eux-mémes. IL arriva méme a composer une sorte de modéle pour paysages en se servant de fragments de rocher, dherbes séches et de morceaux de miroir, qu'il agrandissait et transiormait en rochers, arbres ct étangs” A gauche: Paysoge bolsé ovec berger Adroie: fude troncs derbre et de foullage, [750 env. Gainsborough, sons cre 8 lis dddoctique du dessin oprés noue, mona dans de nombreuses cexquises de paysoges se capaci de endo ‘avec un seu fon es iets chrometiqus et ler vibrations comospheriques —2- 1755 en, = Hullo su tle, 108 x 123 cm Londres, Collection du duc de Bedtord En allont au marché, 1769.70 - Hull srt, 119.5 x 146 cm - Londres Kenwood House. Dans calle sine, Gainsborough soigne poricultement lx composiion ous ben en ce {ui conceme lo dlspeston des ements = masons arbres, pesomages — quien ce gol concerne le choco! Toppcaion des tons de couleur Les gues des tos payors & chev ov cone, sont dspos6s en cel, comme sales oie vues de os pains de we diéens et ‘ue Fobsencteu fount aulour eles LA COMTESSE MARY HOWE Le paysage ou plutét le décor “naturel” qui entoure le person- nage - le petit arbre placé a sa ¢gatiche, les buissons et les plantes qui animent la scéne ~ souffre un peu de la facon attificielle dont muteur crée les paysages de ses portraits. La figure de la comtesse, d'une grandeur inhabituell précision des traits de son visage, légance des vétements enrichis, ici de la splendeur des tissus et de la transparence des dentelles, la technique et la touche plus ferme et plus riche, la composition (avec la structure pyramidale de la figure au centre, mise en valeur par la verticale de I'arbre sur le été), tout ici révale la recherche d'un plus grand raffinement et d'une plus grande élégance et le désir d'un style plus sophistiqué, la silhouette en pied de la dame, la main sur la hanche, majestueuse dans les plis de son habit rose, s'impose avec sa beauté et sa CConrairamen!& de nonteue pesonrages des potas de Gainsborough, Mary, comesse de Howe, ge et égant, foume son regard vers Tebsercieur done une otiude qui ressemble presque & de lo déonce. Cela cre un diologue Inve avec ce demere end le tbleao prlcuitremen! vivant Suzanne Fournent (tal, 1625 en Londres Nation Golly. Dons ce port représeniant Kare bello, fb poiete décole et du vsog (dons lequel esse fa splerdeur des gronds yeux sombyed) autour desquels shamenisent le noir du chopeou, fe bleu, fe jaune ete vilet du calle Blane du chembir ee rouge des manches personnalité et se découpe sur le paysage de l'arriére-plan coiffé dun ciel nuageux. On reconnait dans ce tableau l'influence de Van Dyck, mais aussi d'autres courants qui contribuent la création du style de Gainsborough, en parti- culier ceux de Vaile la plus raffi- née du rococo frangais qui sera & Yorigine des expériences galantes d’Antoine Watteau et de Francois Boucher, reconnaissables dans la ligne élancée de la figure et dans la gamme chromatique. Varriére-plan, le décor qui “embrasse” la protagoniste, acquiert une importance nouvelle; il devient méme une partie essen- tielle du portrait qui ne peut étre laissé & un éleve de Vatelier. Le portrait, bien que “maudit”, Poccupe tellement que l'attiste déclare étre tenu prisonnier —4— 1765 ons - Hull sr toll, 244 x 160 cm Londres, Kenwood House llegs heagh! depuis un mois par les deux toiles, avec figures en pied auxquelles il travaille. ‘Comment Gainsborough travaille- til? est logique de penser que la technique habituelle d'un artiste pour réaliser des portraits consiste terminer le visage, en adhérant le plus possible aux caractéristiques physionomiques, puis a continuer avec le reste du tableau, en décrivant en détail les habits et la coiffure et les diffé- rents effets de lumiére sur la soie et les velours. Mais le témoignage de Reynolds semble contredire cette hypothése puisqu’ll dit admirer chez Gainsborough sa facon “de travailler a la fois aux différentes parties de son table oft tout évolue a unison de la maniére dont la nature opére ses créations”. MADAME GRAHAM Gainsborough est particuliérement aitiré par la peinture du jeune Philippe Jacques de Loutherbourg, son am, peintre et scénographe francais, connu pour ses expérien- ces sur la lumiére et ses peintures de décor, auteur d'un célébre thédtre en miniature baptisé ‘Eidophusikon” ou "Spectacle Magique de la Nature”. Les effets magiques, fantasmagoriques, produits par le travail de ce scénd- graphe pousseront Gainsborough a peindre certaines de ses figures, grandeur nature “toutes transpa- rentes et éclairées par derriére” selon ses propres mots. La figure de Madame Graham est de celles- 1a, Le choix “scénographique” ur ede, 203 x IS em yk 1, 1634 Hale sur 2s Offices Un potro“h inspiré par Loutherbourg est évident ici, dans la pose du personnage: une figure entiére vue de face, le visage légérement tourné d'un c6t6, le bras gauche televé sur une base d’appui, et surtout des éléments de décor qui mettent en valeur la “présence” du personnage en lui donnant une ‘monumentalité particuliére sur un ariére-plan boisé, sous un ciel strié de nuages, Le personnage, quant a lui, est caractérisé par son attitude altiére, mais surtout par la préci- sion de la représentation de ses traits et de ses habits. Le visage est dessiné de trois quarts, expression est presque sévere, 1775 env. - Hullo sur tlle, 285 x 153 em FEdimbourg, Notional Gallery of Scotlond le regard est tourné vers la ‘gauche, fuyant hors du tableau, se refusant a dialoguer avec Yobservateur. Les mains sont délicates : celle de droite est abandonnée le long du corps et tient une longue plume blanche, celle de gauche saisit le bord du manteau de soie blanche. La description des habits est parti- culigrement soignée: la haute coiffure surmontée d'un somptueux chapeau a plumes, le grand décolleté mis en valeur par les riches dentelles, I'habit de soie dessiné dans toute sa splendeur et dans l'abondance de ses plis, que ce soit ceux du manteau ou de la jupe rouge. rait de Madame Serio, 1795 -Hule 131x96em Dovid se Iu uss av porto, & e616 de ses toes historiues, Mais comme on peu le vor cons cele uve, “ier” son nodile llr! ov das dune representation realise pouront rong fo dome en son bouguel de Meus ‘ont la man et so mmanire afecvese de fei son enon, est “idéalsée, can LE GARCON EN ROSE Sa rencontre et sa collaboration avec le graveur Gravelot, éléve de Boucher, sont trés importantes pour Gainsborough, qui travaille avec lui & la décoration des pavil- Jons des Vauxhall Gardens. Pourtant, malgré sa prédilection pour le paysage, c'est au portrait quill se consacre pour gagner sa vie. I réussit toutefois en créant un style bien a lui a unir les deux genres avec bonheur, s'inspirant & Ia fois de Rubens et de Van Dyck. Ce Gargon en rose est un portrait a la Van Dyck jouant essentielle- ‘ment sur "harmohie des tons de Thabit et sur ceux de larriére- plan, évidemment inventé, décor de maniére pour encadrer le personnage. Ce dernier, tout en le copitoine Thomas Matiew, 1772. Hule sure, 75 «63 em Boston, Museum of Fine As Ce portent on ening es, selon K Roberts, “un ccelent exemple de 565 poco en bute tes spontanés bres

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