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SUR LA PEINTURE rs a x -? aS Se « a*y erat REGARDS SUR LA PEINTURE En vente un joudi sur deux - N’ 25, Eaité par: Editions FABBRI, 11 ‘boulevard Emile Augier -75116 PARIS Directour Editorial Giubona Zicesk Bellantont Rédaction Teabella Ascoli Bienes Renata Cogno xuisa: Cogorno Ladovies Magia Gaspare De Fiore Giamni Robbe Moqusto Marina Robbiant CCosare Baron! (Direction arisique) Paolo Cajal ‘Traduction ot Table chronclogique Secrétare de rédaction Sabine Valici Ceserina Caramel ‘bonnes-vous @ REGARDS SURLA PEINTURE Recaves directement chez vous REGARDS SUR LA PEINTURE au prix blogué de 25 france ‘numéro pour ensemble dole collection, Ore spéciale: vous ecevrer en cadearu -cuméme moment de louz partion choc os rmarchands de joumaux lee élagants colts de REGARDS SUR LA PEINTURE. 19 12:mumeros ~ 300 france 12.24 numéros = 800 Irene (2 45:numéres = 1200 trance \Veullarndiquerclairement le numéro & partir quel veus souhaiterreceveir votre obonnement| Ecrives OGP-REGARDS SUR LA PEINTURE, 175/179 avenue Jean Jaurés - 75019 PARIS, en Jolgnant votre réglement sans cublie volrenom, adresse el code postal our compliter vows calloction Les numeros parus pouvent re cbtens che ous les marchands de joummux ou, défout, cher "dour, ou prix on rigueur at teomont do Ie emmande i estrent lsponblce pendant ex mols pres la paraion du deal Taseicule dela sere envez@ OGP, 175-179 avenue Joan Jaurés 75019 PARIS, en joignant2 votre courier francs par ‘Bumére ds pariipaton eur ris d onvelBolgiquo: 45 FB par numéro; Suter 1,80 par num). {Toe dais dolivraison a prévotr ont denviron tol serocines, ‘Pur tute reclamation canemant les abonnements tee anctane naméres, appelet (1) 4241.30.10, Pou classer vos fascicles os cofrots cont deponibles eur commande cuprds de vole marchand do journaux (cai 75 NDP) ations Fab SARL, Sega sock 11 bid Emile Augicr-75116 PARIS ‘Assoc unit: Groppo Edtoricle Fabel, Bomplan, Sonzogno, Eis SpA. vie Macon -20138 Alon Geran: Valogussa tL. Bosio Directour dola publication: Luciano Bosio Iimprin on tale par Staller Gratlee Gruppo Edioriale Fabia S.p.A.-Man Diatibution an France: NADP Service cux dépostairos et cux difuoure: RESO. N° vot 05.08 57.9 Dapét leg Memo rimestre 198. N" ISBN 2907745-43-3 (© 1968 Gruppo Etorile Fabbri, Bompian, Somzogno, tas Sp.A.- Milan (© 1988 Batons Fabbri pour ation range Pour re mieux servis Enachotant chaqus facicule de Regards sur la painture cea le mime marche dejournaux et ony ‘eeervantTevancelemiméro isvem, vos nous factere la peéciton dea distibution ot sores sors to médiotement ore, Photos (Colopholo Hans Hine page 4 en haut, & diols); Goerie Maeght page 18 (en bas), Pour toutes les ‘utr photos: Archivos du Gruppo Ediorile Fabbri, Milan. PROCHAIN NUMER' GIOTTO NUMEROS DEJA PARUS: 1, VANGOGH 2. PICASSO. 3. GAUGUIN 4, MONET. 5, LEONARD DE VINCI 8. RENOIR 7. GOYA 8, MICHEL-ANGE 9. MANET 10, REMBRANDT 11. CEZANNE 12, DALI 13, LEGARAVAGE 14. SEURAT 15, RAPHAEL 16, TOULOUSE-LAUTREC 17. LEDOUANIER ROUSSEAU 18, DEGAS 19, VELASQUEZ 20. CANALETTO 21. BRUEGEL 22. FRA ANGELICO 28. HOGARTH 24, DELACROIK “Rien que des fenéeres les ndtres Doi sort la vie oit tout pénétre Partout lp centre de 'amour Sans cesse le premier regard [..] Notre Naissance est perpétuelle” Paul Eluard, sur Mare Chagall CHAGALL Lrart de Chagall est une al- chimie qui reflete intermittence de ses humeurs et de ses amours. Dans la peinture comme dans la vie. Une vie qui commence a Vitebsk, dans la Rus- sie tsariste le 7 jullet 1887, De autre 6t6 du fleuve, dans le modeste quai- tier juil Rues étroites ~ ca et un outil agricole, des vendeurs ambulants, un rabbin en train de prier, un musicion fn train de jouer, deux amoureux, vieiles maisons de bois, la synago- gue, les couretes. Et leurs habitants oules et chévres, chats et chevatx, le oq et la vache au regard dour, avec Tesquels Chagall bavarde en secret, Avioporit ove sept dogs, 1912/13-Hule sur toile, 126. 107m Ansterdom, Sedelic ‘Museum. pour rire et pour de vrai, donnant & chacun un réle et une personnalité Dans la lenteur méthodique et la som- nolence de cette tranquille bourgade de province, les objets qui envahissent la maison se mettent eux aussi & compter et & vivre. Dans leur simpli- cité, ils s'entourent de mystére : le sa- movar et 'horloge & pendule, la lampe et le violon de Voncle Neuch, Ils em- prisonnent l'éme de enfant, suscitent ses premiéres émotions. Grice a ces images qui deviendront le symbole d'une existence, Mare Chagall décou- vte et fouille a profondeur des choses méme les plus simples. Il entre en con- Photogtphie de Chopal das son oer de ence tact avec la spititualité et la réalité de “sa” Russie. Bt puis, ily a la figure domi- nante du pére, enveloppé dans le manteau de la pritre durant la pose des jours de féte aprés son dur travail la pécherie. Ou plutét de la mare, parfait archétype matriarcal, dirigeant la petite boutique familiale et le foyer, et stocoupant de l'éducation des en- fants. Du grand-pére boucher, qui passe sa vie a travailler pour la com- ‘munauté, priant a la sinagogue et dor- ‘mant sur le poéle. Et d’étranges per- sonttages qu'on appelle oncles, men- diants et prédicateurs, qui vont et viennent de chez Iti, ne s'arrétant ‘quére que pour une tasse de thé. De sa fiancée, enfin, puis épouse, Bella, qui est pour Ini un enchantement perpétuel Son appartenance a la com- runauté juive lui orée tout de suite des problémes. Pour fréquenter les écoles supérieure, il faut de Vargent et un décret antisémite lui en interdt Yentrée. Pour avoir un permis de séjour & Saint Pétersbourg, il doit ddéclarer quil travaille chez un avocat Quoi quitlen soit, aprés avoir un peu hésité au moment de adolescence entre plusieurs métiers ~ chanteur, joueur de violon comme son oncle ou danseur ~il choisit la peinture et com- mence a prendre des cours chez un certain Pen a Vitebsk avant d’entrer & YEcole Impériale pour la Protection des Arts, puis 4 l’école privée de Sai- denberg’ & Saint-Pétersbourg. Impa- tient, mécontent et en désaccord avec le conformisme académique, il débar- que en 1908 chez le peintre Léon Bakst, of il restera deux ans. ly res- pire finalement a pleins poumons un air fait de liberté d'expression et de couleur, influencé par la peinture eu- ropéenne, et parisienne en particulier oi il est question de cubes et de cartés, de fulgurances colorées et d'un “peintre qui s'est coupé une oreille”. Dailleurs, la Russie est en train de changer. L/agitation politique de 1908 crée un nouveau climat qui at- tire et rapproche immédiatement les jeunes artistes assoiffés de nouveauté Les rapports avec l'Europe occiden- tale, avec le symbolisme, le fanvisme et le cubisme francais, le fururisme italien, Yexpressionnisme allemand (qu'un autre grand russe, Kandinsky, fait connattre chez iui) deviennent plus Gtroits. A partir de 1907, on organise méme des expositions de peinture mo- deme 4 Moscou. Les tableaux d’avant- garde arrivent surtout de France. Ma~ tisse a beaucoup de succés : ses cou- leurs vives font penser aux décora- tions multicolores de Vart populaite russe et sa renommée fait tache @huile, Les jeunes artistes russes dont | on entend parler sont Tatlin, Larionov, | Malevich, Natalia Gontcharova. En 1910, Bakst suit Diaghi- lev a Paris, Chagall le rejint a la fin de été, et une année plus tard, le voi- iala Ruche, a Montparnasse, en train de cétoyer les artistes les plus fameux de la ville, Il fait connaissance avec Archipenko, Laurens, Soutie, Mod- lian, Sofci, Léger et Delaunay dont Te cubisme lyrique linfluencera beau- coup. Ily restora jusqu'en 1914 date & laquelle i se tensférera a Berlin Tl contribue Ini aussi a Yat- rmosphére de création fébrile du Paris de 'époque. Les expériences fauves et caubistes le metent sur de nouvelles voies; elles le poussont a réléchir et & cconquérir un espace créatif différent. Ila emporté de Russie deux grandes tolles décrivant la vie de Vitebsk. Illes retravaille la lumiére de ses décou- vertes parisiennes, et il en sort quel- que chose qui le suxprend lui-méme Je facteur itrationnel, produit nostalg- aque de la mémoire la violence vision- naire de son imagination bouleversent sans quil puisse les contréler la signi- fication de ses couvres. Mais la critique frengaise reste perpleze devant son travall. Ele ne Tappréciera vraiment quaprés la poussée dadaiste et surréaliste. Plus que les peintres, ce sont les podtes qui savent lire ses toiles: Blaise Cendrars, Max Jacob et Apollinaire qui le présente au marchand allemand Wal- den. Herwarth Walden, propriétaire de la Galerie Sturm lige a la revue du méme nom, porte-parole de l'expres- sionnisme, invite Chagall a Berlin aprés Ini avoir organisé sa premigre exposition personnelle en 1814, l'Alle- magne, contrairement a la France, est mieux préparée & comprendre un art qui présente des analogies avec le groupe du Blaue Reiter, avec les ani- maux mystiques de Franz Marc ou les, métaphores colorées de l'art abstrait de Klee. Chagall retourne ensuite en Russie od il est retenu contre son gré parla gure et la révolution jusqu'en 1222, En 1915, il épouse Bella Rosen- fold et en 1018, nommé commissaize des Beaux-Arts par Lounarcharsky, i etoume a Vitebsk pour fonder Académie de peinture, Mais il entre en conllt avec Lissitsky et Malevitch qui veut imposer son *suprématisme” (Gbstractions géométriques), démis- sionne et va a Moscou s'occuper du ‘Theatre Jil. I érit et illustre avec une série de gravures son autobiographie, ‘Ma vie, Enfin, il réussit & partir pour Benin oi i essaie vainement de re- prendze les tableaux laissés & Wal- den; et en 19, le volé de nouveau en France. Cette fois, ly découvre la campagne, le paysage, les fleurs. I cherche et crée un rapport différent avec la nature. AVollard, marchand de tableaux mais aussi éditeur d'an, lui commande des illustrations de li ves: les gouaches pour Les mos sortes de Gogol, les Fables de La Fon- ine, eta série des acrobates, clowns et éouyéres pour un ouvrage sur iv cir que, Mais le climat politique européen es en train de changer rapide- ment, Le racisme, les perséeutions anti-sémites annoncent 1a Deuxiéme Guerre mondiale. En 1994, Chagall est en Espagne pour étudiex Goya, Vélas- «ques, El Greco; en 1937 ce sera le tour de Italie, et des tableaux de Titien et de Vécole véntienne. Mais au cours du printemps '35, i fait un voyage en Auoparaitdovantlechevole, 1922/28 avis pointe seche, extra de "Me Vie Pologne et assiste a des épisodes de haine raciale qui renforcent son senti- ment d'appartenance au peuple juif. En 1931, il sétait d'ailleurs rendu en Palestine, en Terre Sainte, pour se préparer - toujours pour Vollard ~ i lustrer la Bible. En 1941, il émigre aux USA avec sa femme. Mais le 2 septem- bre 1944, Bella meurt d'une maladie mal soignée et pendant des mois, Cha- gall n’a plus la force de peindre, En 1945, il prépare les décors de I' Oiseau de feu de Stravinsky, et deux ans plus tard, il termine & Venseigne d'une cou- leur dramatique La chute de J'ange, quill avait commencé en 1923, Une fi- gure de feu rouge s'abat sur Vhuma- nité, Elle transperce la toile et la nuit. 1 veut mettre fin & une époque, mais son souvenir tragique demeure intact. Crest alors le retour en France, 4 Saint-Jean-Cap-Ferrat, puis & Vence et en 1966, & Saint-Paul-de-Vence, son demier domicile, oil mourra en 1985. En 1982, année de son ma- riage avec Valentine (Vava) Brodsky, C'est Pditeur Tériade qui le convaine Gillustrer histoire de Daphnis et Chloé. I écrit aussi des poémes sur la ville qui Ya transformé et qui Va fait méditer sur Yespace, sur les asson- nances et les dissonmances des tons et des couleurs: Hommage 4 Paris. A partir des années cinguante, il siintéresse tour a tour & la céramique, -3- a la sculpture, @ la lithographie en couleur (il en avait deja fait en Améri- que pour illustrer Les Mille et Une Nuits, sous le titre de Nuits arabes), & la tapisserie, & la mosaique et au trail, Pendant les vingt demiéres années de sa vie, il se consacre sur- tout a des couvres monumentales congues pour de grands espaces ar- chitecturaux. I réalise des vitraux pour la synagogue de la clinique uni- versitaire Hadassah de Jérusalem, pour la cathédrale de Metz, le siége des Nations Unies, 'église de Pocan- tico Hill dans Etat de New York et le choour du Praumunster de Zurich, En 1964, il peint le plafond de l'Opéra de Paris, et un an plus tard, réalise les peintures murales du nouveau Metro- politan et du Lincoln Center de New York (comme il Vavait déja fait en 59 pour le foyer du Thédtre de Francfort). En 1968, il termine la mosaique de Université de Nice et année suivante il exécute trois immenses tapisseries pour le Parlement de Jérusalem. Le 7 juillet 1973, André Mal- raux inaugure le Musée national “Mes- sage Biblique” Marc Chagall 4 Nice. Et jusqu’au bout, Chagall nous trans- mettra son message de paix, recréant avec le pinceau ou le crayon cet uni- vers fantasmagorique, mystique, senti- mental et poétique qui a toujours ca- ractérisé son oeuvre. les onowreux prés dela possode, 1922/23 Fowler pointe sch, extrait de “Ma Vie MA FIANCEE AUX GANTS NOIRS Motion ne Dans ses tableaux, Chagall veut raconter ses souvenirs, ses sensations, ses intuitions; il veut raconter histoire primordiale de I'humanité, les réves de 'enfance, mais aussi Thistoire et les espérances du présent, Chagall ne mettra pas trés longtemps trouver son univers figuratif, mais il le fera par degrés. K Saint-Pétersbourg, i suit les legons de Léon Bakst qui importe de France Jes lecons du néo-impressionnisme. Etsile formalisme de sa premiére période d’apprentissage semble encore freiner 'élan lyrique de ses ceuvres, Chagall y fait souller une nouvelle bouliée de frafcheur et @'imagination. En 1908, durant 'une de ses vacances a Vitebsk, i faitIa connaissance de Bella Rosenfeld, juive comme lui, mais de famille plus aisée. C'est le début d'un amour passionné qui aboutira six ans plus tard & un mariage. Ma fiancée aux gants noirsest'un de ses premiers chefs-d’ceuvre. Le tableau est une grande intensité spirituelle; tout y travaile : la composition, l'association des couleurs, une mystérieuse vibration quisemble émaner de Ii, be portrait se base sur lncarnat du visage de Bella qui regarde de cété vers un sarment vert, et sur le contraste entre les tons blancs de ’habit et les tons noirs du fond, des cheveux qui sortent du petit chapeau bleu et des gants qui boris de /ou'eur en entourent ses mains posées sur ses fonpagrie de Sl. hanches. La jeune fille regarde au loin, Cheeof ele un regard profond et avert, avec une attitude qui resemble & du défi ‘On peut comparer a ce tableau un autre tr8s beau portrait de Chagall, réalisé seize ans plus tard : Bella & Treille La-aussi, le regard de Bella foweaenes dans la fleur de l'age se perd dans le oie lee mones que lointain, mais les traits délicats qui . caractérisent encore son image dans Te Double portrait, de la méme année, lore de hab de so cont disparu ferme opal avec Bal dons une pholog 1910, peude temps oven son dpa pou LE SABBAT Por, 1910-Hule su tole, 90x95 em Cologne, WalrofRichortz Museum La composition, le choix de la lumiére, la définition des tons font clairement penser a Van Gogh, et en particulier & son Café de nuit avec un billard au centre de la piece, Ici, la tache lurnineuse du dessus du billard de Van Gogh, vud’un point de ‘we trés élevé et remplissant la scene sous la lumiére froide des lampes, est remplacée par le raccourci d'une table sur laquelle sont posées une lampe a pétrole et deux candélabres, et autour de laquelle sont assis les membres de la famille. [Les corps, relachés par l'nactivité du jour du féte, semblent subir passivement le temps qui passe, rythmé par Phorloge accrochée au mur vu de face, dans lequel s'ouvre tune fenétre par laquelle pénétre Yobscurité de la mit La palette de Chagall a ici la méme intensité brilante que celle de Van Gogh qu'il admire et étudie pendant ses années de formation. Mais le jeune peintre est surtout mit parle désir de montrer de quoiil est capable. Ce tableau de 1910 est done un témoignage intéressant du chemin de Chagall vers la peinture qui sera Ja sienne lorsque les couleurs hallucinées de Vartiste hollandais, Jes tons hurlants des Fauves, les arabesques de Matisse et des décompositions des cubistes se métaboliseront dans ses visions d'un monde poétique qui réussit a fondre le Paris modeme et a Vitebsk d’hier, admiration et 'intérét pour le présent avec le souvenir et 'amour du passé, Chagall associe les rouges du cartelage avec les tons verts etles jaunes de la lumiére de la lampe ; entoure de bleu les jaunes de la table et des objets, empate les violets et les violacés des habits, colore le mur du fond de tons clairs qui vont de Yorange au violet en passant par le rouge, obtenant de la sorte cet effet de lumiére brillante et d'irréalité Vincent van Gogh :Calé de rine, 1688 - Hull sur ole, 65% 81 em ‘Otero, Riksmuzeum Kl Mole, [es dev tableaux sont bots sur un choix fone! et ctromatque onoigue et pourtont'anosphére es! teiclement cliente: chez Von Gogh, yaa sod dela salle été por a lumiére Iroide def lamp, o¥ le tildes prolagoise chez Chega iyoune ini slenccuse gui samble poutant inter 8 partner lesen. ALARUSSIE, AUX ANES, AUX AUTRES Poi, 1911 - Hale su tlle, 156. 122m Pas, Musée Nofiona dt Medeme Untitre étrange di, comme certains autres, a Timagination du poste Blaise Cendrars qui connut Chagall au temps de la Ruche. Ce tableau fait partie des chefs-d’ceuvre peints 4 Pépoque ot artiste réussitfinalement a dominer tous les éléments de sa vision en jouant de la dynamique des contrastes et en utilisant la superposition et le croisement des plans, avec une maitrise de la composition et dela couleur quill longtemps recherchée et qu'il posséde entin, enrichie de ses capacités de "narrateur a travers les, images” Cette toile est le récit d'un réve : rien dans le tableau ne correspond la réalité du monde qui 'entoure. Les plans sont décomposés et recomposés arbitrairement,iln'existe ni perspective ni profondeur ; on ne comprend pas sil fait jour ou nuit car cela n’a pas d'importance : sur ce fond le schéma sépore les clfren's lemens ros et fotostiques qu pevplent Ke ableou,dsposts en déscrre ou pliét dons lecel sant Giidenment ne recherche, of Tinteon defend réalé et imogintion dons tne sion ui sve lei 6 Io place delat, ft ‘voles voces sls tit des masons ofa fone dnsle cil, lo hyoat le «opps oscersion mystique et dehirement del ch ede esp sombre apparaissent des figures géométriques, des astres lumineux, des animaux. La vache est devenue rouge et crée, avec sa couleur hors des normes, un climat de conte de fée ; un petit homme et un veau, tous les deux verts, sucent son lait Mais la vache est sur un toit, devant la coupole dorée de I’église, Au-dessus, ‘une jeune paysanne, dont habit est omé de gros yeux de paon, marche dans le ciel. Sa téte détachée du cou vole aussi dans le ciel. Le tableau est ‘une métaphore poétique. Chagall introduit dans 'art moderne le langage métaphorique (c'est-a-dire remplace la réalité par une autre xéalité qui en exprime le sens secret), ‘unlangage né de la force de son souvenir et qu'il exprime avec les ‘moyens dont il dispose, les formes et les couleurs : “Autrefois c’était ‘comme... comme dans ce tableau! lofennw avec lesen dolor Moterté, 1913. ule suroie, 194 x 115m ‘Arnerdar, Stedalik Museu Un ee fbleou la igure dea frame plone dons un il bles emens delavie, lune, les ciseous, achevre rose, se mélangent ec fu! sb vole. Le feame, qui manre de so ain doi font dons sonzsin,et le symbole de la econ, semblobie cx gues des res ongues qui pésenent ‘quelques lesatibus des deux sexes salle présenle en fet dun cbt un second vioge, viet borbu Fle pore un hobit prsemé de Reuse rappel en cao les poupées ruses en bos le moficschle, ‘ue nous connaisons bien Les couleurs dy obieu, Je ruge, lejoune bleu, chonen avec es formes unhyne 6 lve MOI ET LE VILLAGE Paris, 1911 - Hue sur tle, 192 15] em New York Musée d'Art Moderne existe une clé de lecture pour comprendre pleinement la signification, la valeur et la poésie des ‘ceuvres de Chagall : ce qu'l peint dans ses toiles sont les fragments d'une vision qu'il redécouvre et recompose sur onde des souvenirs du passé et sur I'émotion du présent, Ses associations fantastiques montrent bien qui voitla réalité avec le coeur etnon avecles yeux Lordre qui gouverne ses toiles n'appartient pas a la logique commune, mais & une autre dimension. Il réussit a fondre le monde du passé ~ a travers les souvenirs qui le font revivre dans leurs décompositions et leurs superpositions - et celui du présent et de Yamour pour la vie qui l'anime. C'est pourquoi expérience cubiste Vintéresse, apres celle des impressionnistes et des Fauves ; mais plus encore que parle cubisme analytique avec sa logique et son réalisme, son “Ame russe” est séduite par le chemin emprunté par ses dissidents (Delaunay et Klee, en particulier) qui, dans des formes différentes, cherchent a franchir le seul de linconscient. Sion pense comme Saint-Exupéry que le vrai est invisible aux yeux et quion ne le voit bien qu’avec le coeur, alors la composition de Chagall, avec ses plans qui se croisent et se superposent, raconte la vérité de “son” village : dans 'un, les deux profils de homme et de la vache, dans les autres, les souvenirs et la réalité de la traite, 'église avec sa ccoupole et le pope, un paysan avec sa faux, une paysanne qui semble lui indiquer la route ; et le fait qu'elle ait la téte en bas, comme certaines ‘maisons du village, ne dérange pas, Vitebsk, 1908 -Desin au crayon -Callection de ase. Un coaus rapide cy eoyon qui nas sive un sowan plein de enim —w- étant donnée I’atmosphére onirique qui régne dans le tableau. les couleurs sont celles du sentiment, sentiment éveillé parle souvenir transformé en réve parle temps. C'est ainsi que le profil de homme, Chagall en personne, est teinté de vert. Il se découpe sur le rouge complémentaire du fond, et se croise en un jou savant de plans transparents avec le profil clair de animal sur lequel ressort le cercle noir de Veil et transparait Vinstant de la traite, Le regard de Yhomme croise celui de la vache qui, dans I'atmosphére magique du tableau, perd son aspect animal pour devenir un “personnage familier’, symbole dela sécurité du village, de lamére, de la femme ; et le lien intérieur exprimé par les deux yeux qui se regardent est souligné par le geste de la main baguée du peintre qui offre un petit rameau scintillant. grand cere ui sebl fi 6 oro frmée pals chagones, un peu déplcé verse bas. les nombreux dts rales du ieblecssoppuie! eng de ces agonal. PARIS PAR LA FENETRE Selon la concepti panthéiste des hassidim - qui est celle de Chagall - toutes les formes et toutes les choses de la nature contiennent une étincelle du feu vital qui émane de la divinité ; Crest de lA que nait le foisonnement visionnaire de I'art de Chagall, de ses années d'enfance oi ilse sent en communion avec la nature, ala fois spectateur et protagoniste du spectacle merveilleux de la vie, un bagage quill réussira a fondre quelque temps plus tard avec les motions du présent, Chagall partage le mysticisme des siens, leur profonde spiritualité, leur mélancolie teintée d'ironie, le regret d'etre loin de leur patrie, mais ily ajoute quelque chose de bien & lui un amour joyeus, vital et solide pour la vie qui se lit dans ses couleurs, ses compositions fantastiques, ses

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