Dr Paul Yonggi Cho
__LA
QUATRIEME
DIMENSION
Preface du D- Robert Schuller
@
COMMENT METTRE SA FOL EN ACTION
ET REUSSIR SA VieTABLE DES MATIERES
Préface de Robert Schuller... 3
Introduction .. a 5
1. Lincubation : une loi de 1a 04 esa n
2, La quatrime dimension 33
3. La puissance créatrice de la Parole .. 58
4, Rhéma ..
5, Liécole dAndré ..
6, Liadresse de Dieu
Achevé d'imprimer pour le compte des Editions VIDA,
‘Miami, Floride en juin 1986
NTRODUCTION
Une vie pleine et libre
‘ans Ia confusion qui suivit la gueme de
Corée, j’étais parmi ces nombreuses per~
sonnes qui luttaient pour survivre. Pauvre
mais persévérant, je tenais plusieurs emplois en une
seule journée,
Un aprés-midi, jtais occupé a donner des cours,
quand soudain, je ressentis comme quelque chose qui
s‘écoulait, en remontant de lintérieur de ma poitrine.
‘Yavais l'impression que ma bouche était pleine et que
Yallais bientot étoutfer.
Jouvris la bouche, et un torrent de sang en jaillit.
Tessayai d’en arréter le flot, mais il sortait @ la fois de
la bouche et du nez. Tres vite, le liquide rougeatre
‘emplit mon estomac et ma poitrine. Je devins de plus
en plus faible et je finis par m’évanouir.
Quand je repris mes sens, il me semblait que tout
tourbillonnait autour de moi. Fortement ébranlé, je
parvins avec peine a rentrer chez moi,
Yavais dix-neuf ans et j’tais mourant.
Rentrez chez vous, jeune homme
Effrayés, mes parents vendirent aussitét tout ce
quils pouvaient pour me permettre d’aller me faire
soigner dans un hépital renommé. Les médecins se
livrérent a des examens approfondis et rendirent leur6 La quatriéme dimension
diagnostic : j’étais atteint d'une tuberculose incurable.
Lorsque j’entendis leur conclusion, je me rendis
compte a quel point j’avais envie de vivre. Mes réves
devaient donc s’évanouir avant que j’aie eu l'occasion
de commencer a vivre vraiment.
Désespéré, je me tournai vers le médecin qui avait
prononcé le sinistre diagnostic. « Docteur, implorai-je,
ne pouvez-vous vraiment rien faire pour moi? »
Sa réponse devait rester gravée dans mon esprit.
« Non. Ce genre de tuberculose est trés rare. Il se
développe si vite qu'il n’existe aucun moyen de
Yenrayer. On n’a toujours découvert aucun reméde
humain. Vous avez trois, au maximum quatre mois 4
vivre. Rentrez chez vous, jeune homme. Mangez tout
ce que vous voulez et dites au revoir 4 vos amis. »
Profondément déprimé, je quittai 'h6pital. Je croisai
des centaines de réfugiés dans la rue et je me sentis
trés proche d’eux. Me sentant complétement seul, je
faisais partie des désespérés. p
Lair hébété, je rentrai a la maison. J’étais prét a
mourir. Je suspendis au mur un calendrier trimestriel.
Etant alors bouddhiste, je priais chaque jour Bouddha
de me venir en aide. Mais aucun espoir n’apparaissait,
et ma condition empirait.
Sentant mes derniers jours approcher, je cessai de
croire en Bouddha. Je me mis a implorer le nom du
Dieu inconnu. Je ne pouvais alors m’imaginer l'impor-
tance que sa réponse allait avoir dans ma vie.
Des larmes touchantes
Quelques jours plus tard, une jeune lycéenne vint
me rendre visite, pour me parler de Jésus-Christ. Elle
m’entretint de la naissance virginale, de Sa mort surla
croix, de Sa résurrection et du salut qui s’obtient par
la grace. Ces histoires n’avaient aucun sens pour moi.
Je n’en crus pas un mot et je ne prétai aucune
attention a cette jeune fille ignorante. Son départ eut
pour seul effet de me procurer le soulagement.
Introduction 7
Mais le lendemain, elle était de retour. Elle revint
souvent. Chaque fois, elle me dérangeait avec ses
histoires sur Jésus, l'homme-Dieu. Au bout d’une
semaine, je commengai & m’agiter et a la repousser
sans ménagement.
Elle n’eut pas honte et ne:s’enfuit pas. Elle ne se mit
pas en colére. Elle se contenta de s’agenouiller et
commenga a prier pour moi. De grosses larmes
coulérent sur ses joues, me révélant une compassion
qui était tout a fait étrangére 4 ma philosophie et ma
religion de Bouddhiste bien organisées et froides.
En voyant ses larmes, je fus bouleversé. I y avait
quelque chose de différent chez cette jeune fille. Elle
ne se contentait pas de réciter des histoires religieu-
ses; elle vivait ce qu’elle croyait. Ses larmes et son
amour me firent prendre conscience de la présence
de Dieu.
« Mademoiselle, la suppliai-je, ne pleurez pas, s'il
vous plait. Je suis désolé. Je sais maintenant que vous
étes chrétienne et que vous étes remplie d'amour.
Puisque je dois mourir, je veux devenir chrétien pour
vous. »
Sa réponse fut immédiate. Son visage s’illumina et
elle se mit a louer Dieu. Elle me serra la main et me
donna sa Bible.
« Sondez la Bible, me recommanda-t-elle. Si vous la
lisez fid@lement, vous découvrirez les paroles de la vie. »
C’était la premiére fois que je tenais une Bible entre
les mains. Je l’ouvris au livre de la Genése, tout en
continuant a lutter pour respirer.
Elle tourna les pages jusqu’a l’Evangile de Matthieu
et me dit en souriant : « Monsieur, vous étes si malade
que si vous commencez par la Genése, je ne pense pas
que vous parviendrez jusqu’a l‘Apocalypse avant de
mourir. Mais si vous lisez d’abord Matthieu, vous
aurez le temps. »
Je m’attendais a y trouver de profonds enseigne-
ments moraux, philosophiques et religieux. Aussi fus-8 La quatriéme dimension
je choqué par ce que j'y lus : « Abraham engendra
Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et
ses fréres. »
Je me sentais ridicule. Je refermai la Bible et dis :
« Mademoiselle, je ne vais pas lire cette Bible. On y
parle d’un homme qui en engendre un autre, et ainsi
de suite. Je préfere encore lire I'annuaire du télépho-
ne. »
« Monsieur, répondit-elle, aujourd’hui, ces noms ne
vous disent rien. Mais au fur et & mesure que vous
lirez, ils prendront une signification plus importante
pour vous. » Quelque peu encouragé, je repris la
lecture.
Le Seigneur vivant
Pendant ma lecture, je ne trouvai aucune philoso-
phie systématique, aucun traité de médecine et aucun
précepte religieux. Je n'y rencontrai qu’un theme
frappant : la Bible parlait constamment de Jésus-
Christ, le Fils de Dieu.
L’imminence de ma mort m’avait fait comprendre
qu'il me fallait découvrir beaucoup plus qu'une sim-
ple religion, une simple philosophie, ou méme de la
sympathie pour les tribulations propres a Vexistence
humaine. Javais besoin d'une personne qui puisse
partager mes luttes et mes souffrances, et me permet-
tre de remporter la victoire.
En lisant la Bible, je découvris que cette personne
était le Seigneur Jésus-Christ :
La personne de Jésus-Christ n’apportait pas une
religion, un code d’éthique, ou une série de rites.
D'une maniére a la fois profonde et pratique,
Jésus apporte le salut a I‘humanité. Le Christ
haissait le péché, mais aimait le pécheur et ac-
ceptait tous ceux qui venaient a lui. Etant
conscient d'avoir péché, je savais que j’avais
besoin d’étre pardonné.
Le Christ guérissait les malades. II toucha et
Introduction 9
guérit tous les infirmes et les malades qui
vinrent a lui. Cela fit naitre en moi la foi. Je me
mis 4 croire qu'll pourrait aussi me guérir.
Le Christ donnait la paix & ceux qui avaient le
coeur troublé. Il encourageait les gens en ces
termes : « Ayez foi en Dieu! Ne soyez pas
troublés! Vous n’avez aucune raison d’avoir
peur! » Le Christ haissait la peur. I] montra &
Vhomme qu’ll était né pour vivre par la foi. Le
Christ inspirait confiance, et apporta la foi et la
paix 4 ceux qui réclamaient Son aide. Ce messa-
ge extraordinaire fit tressaillir mon cceur.
Le Christ ressuscitait les morts. Je n’avais pas
trouvé, dans toute la Bible, un seul récit mon-
trant Jésus célébrant un enterrement. Il rame-
nait les morts a la vie, transformant les cultes
funébres en de magnifiques résurrections.
Ce qui me frappa le plus, c’était la miséricorde
manifestée par le Christ envers les démoniaques.
Pendant la guerre de Corée, bien des gens
avaient perdu leur famille et leur travail. Souf-
frant de dépression nerveuse, beaucoup finirent
par étre complétement possédés par le diable.
Sans abri, ils erraient sans but dans les rues.
Le Christ était également prét a relever ce défi.
Il chassa les démons et rendit une vie normale
aux possédés. L'amour du Christ était puissant,
touchait les vies et satisfaisait les besoins de tous
ceux qui venaient a lui.
Convaincu que Jésus-Christ était vivant et profon-
dément touché par la puissance de Son ministére, je
m/agenouillai. Je demandai au Christ de venir dans
mon coeur, pour me sauver, me guérir et me délivrer
de la mort.
Aussitét, la joie du salut et la paix que produit le
pardon du Christ m’envahirent. Je savais que j’étais
sauvé. Rempli du Saint-Esprit, je me levai et me mis &
crier : « Gloire au Seigneur! »10 La quatriéme dimension
Dés cet instant, je commengai 4 lire la Bible comme
un affamé qui se jette sur un morceau de pain. La
Bible offrait A ma foi le fondement dont elle avait
besoin. En dépit du diagnostic et de mon vieux
sentiment de crainte, je compris bien vite que j’allais
vivre. Au lieu de mourir en trois mois, je fus compléte-
ment rétabli en six mois.
Depuis ce jour-la, je n'ai cessé de précher le
puissant Evangile de Jésus-Christ. La jeune fille, dont
je n’ai jamais su le nom, m’enseigna a connaitre le
nom le plus précieux qui soit.
Au fil des années, Dieu m’a aidé 4 comprendre
plusieurs des principes fondamentaux de la foi. Ce
sont ces principes dont je vais vous faire part dans les
chapitres qui suivent. Mon désir est que vous puissiez
vivre une vie plus profonde et plus abondante.
Le Christ ne change pas. Il est le méme hier,
aujourd'hui et pour I'éternité.
Le Christ veut porter vos fardeaux. Jésus peut vous
pardonner et vous guérir, Il peut chasser Satan et vous
donner confiance, foi et paix.
Le Christ veut vous donner la vie éternelle et faire
désormais partie de votre vie quotidienne. Si les
voleurs viennent pour tuer et détruire, Jésus-Christ
vient pour vous donner la vie, une vie riche et libre.
Par la présence du Saint-Esprit, Jésus est avec vous,
dés maintenant. II désire vous guérir et vous délivrer
de la mort. I] est votre Seigneur. I] est vivant. Mettez
votre foi en Jésus-Christ et attendez-vous a un miracle
aujourd'hui.
L’INCUBATION :
UNE LOI DE LA FOI
ieu n’accomplira jamais une de Ses ceuvres
sans passer par votre propre foi. I] est en-
tendu que vous avez la foi, car la Bible dit
que Dieu a donné a chacun d’éntre nous une certaine
mesure de foi. Vous avez la foi, que vous le sentiez ou
non. Vous pouvez essayer de sentir votre foi; de toute
fagon, quand vous en avez besoin, elle est la. Elle est
faite pour étre utilisée, comme vos deux bras. Lorsque
vous avez besoin de vos bras, vous n‘avez qu’a les
mettre en action et les utiliser. Je n'ai pas besoin de
sentir que mes deux bras pendent bien de mes
épaules pour savoir qu’ils sont 1a
Ilexiste, cependant, un certain nombre de maniéres
dont la foi s'exerce et vous relie au Pére céleste qui
habite en vous. La Bible dit que la foi est l'assurance
des choses qu’on espére, une assurance qui passe par
une premiére étape de développement qui s'appelle
Tincubation, avant de pouvoir étre utilisée de maniére
totale et efficace. Vous me demanderez peut-étre :
« Mais de quoi ai-je besoin, pour pouvoir utiliser ma
foi? » Il existe quatre étapes fondamentales qui
conduisent au processus d’incubation.12 La quatriéme dimension
Représentez-vous un objectif ‘clair
Pour pouvoir utiliser votre foi, vous avez besoin, en
premier lieu, de vous représenter un objectif clair. La
foi est l'assurance des choses claires que l'on espére.
Si vous n’avez qu’une idée vague de votre but, vous ne
pouvez recevoir l'aide de Celui qui peut exaucer votre
priére. Vous devez donner a votre foi un but clair et
bien précis. J’ai eu l'occasion d’apprendre cette lecon,
dans une situation bien particuliére.
Jexercais mon ministére depuis quelques mois,
mais j’étais si pauvre que je ne possédais aucun bien
matériel. Je n’étais pas marié et je vivais dans une
toute petite piéce. Je n’avais ni bureau, ni chaise, ni lit,
et je mangeais méme par terre. Je dormais et j’étudiais
par terre. Mais, tous les jours, je parcourais des
kilometres a pied pour gagner des Ames.
Un jour, en lisant la Bible, je fus particuliérement
impressionné par les promesses de Dieu. La Bible
disait, en effet, que si je mettais simplement ma foi en
Jésus et priais en Son nom, je recevrais tout ce que je
voudrais. Elle m’enseignait également que j’étais fils
de Dieu, enfant du Roi des rois et du Seigneur des
seigneurs!
Alors je dis : « Pére! Pourquoi un enfant du Roi des
rois et du Seigneur des seigneurs devrait-i] vivre sans
bureau, sans chaise et sans lit, et parcourir des
kilométres a pied chaque jour? Ne devrais-je pas avoir
au moins un petit bureau et une simple chaise pour
m/asseoir, et une bicyclette pour aller rendre visite
aux gens? » Je sentais que, d’aprés les Ecritures, je
pouvais demander toutes ces choses au Seigneur. Je
m/agenouillai et priai : « Pére, je te demande, mainte-
nant, de m’envoyer, s'il te plait, un bureau, une chaise
et une bicyclette. » Je croyais déja et louais Dieu.
A partir de ce moment-la, je m’attendais chaque
jour a recevoir chacune des choses que j’avais deman-
Lincubation : une loi de la foi 13
dées. Un mois s'est écoulé, sans réponse. Puis deux,
trois, quatre, cinq, six mois. J'attendais toujours, mais
rien n’arrivait. Puis, par un jour pluvieux ot je me
sentais vraiment déprimé, la faim me tenaillait et la
fatigue s‘emparait de moi, j'ai commencé a me plain-
dre : « Seigneur, je t'ai demandé, ily a plusieurs mois,
de me fournir un bureau, une chaise et une bicyclette,
mais tu ne m’as rien donné. Je préche l'Evangile aux
Pauvres gens qui habitent dans ces bidonvilles. Com-
ment veux-tu que je leur demande d’exercer leur foi
quand je ne donne pas moi-méme l’exemple? Com-
ment puis-je leur demander de mettre leur foi dans le
Seigneur et de vivre vraiment de la Parole, et non de
pain seulement?
« Mon Pére! Je suis trés découragé. Je ne com-
prends pas ce qui se passe, mais je sais que je ne peux
pas renier la Parole de Dieu. La Parole doit étre vraie,
et je suis stir que tu vas me répondre, mais, cette fois-
ci, je ne sais pas quand ou comment tu le feras. Si tu
dois exaucer ma priére aprés ma mort, a quoi cela me
servira-t-il? Si tu as l'intention d’exaucer ma priére, s’il
te plait, dépéche-toi. $'il te plait! »
Puis je me suis assis et j’ai commencé 4 pleurer.
Soudain, j’ai ressenti une grande sérénité, et une
grande tranquillité s‘est emparée de mon ame. Cha-
que fois que j'ai une telle sensation, un sentiment
profond de la présence de Dieu, Il me parle. Alors, j'ai
attendu. Une voix faible et tranquille s'est fait entendre
dans mon 4me. L'Esprit m’a dit : « Mon fils, il y a
longtemps que j'ai entendu ta priére. »
Alors, d’un seul coup, j'ai laissé échapper : « Alors,
od sont mon bureau, ma chaise, et ma bicyclette? »
LEsprit m’a répondu : « Oui, c'est bien 1a le
probléme avec toi, et avec tous mes enfants. Ils me
supplient, me présentent toutes sortes de requétes,
mais ils le font en des termes si vagues que je ne peux14 La quatriéme dimension
pas les exaucer. Ne sais-tu pas qu’il existe des dizaines
de sortes de bureaux, de chaises et de bicyclettes? Tu
m’as simplement demandé un bureau, une chaise et
une bicyclette. Tu n’as jamais commandé un bureau,
une chaise ou une bicyclette particuliére. »
Cela a constitué un tournant décisif dans ma vie.
Aucun professeur d’école biblique ne m’a jamais
enseigné cela. J'avais commis une erreur et cette
révélation m’a ouvert les yeux.
Jai dit alors : « Seigneur, tu veux vraiment que je
prie d'une maniére aussi précise? » Alors, le Seigneur
ma conduit vers le onziéme chapitre de l’épitre aux
Hébreux : « La foi, c’est l’'assurance des choses », des
choses précises, « qu'on espére. »
Je me suis de nouveau agenouillé et j’ai dit : « Pere,
je suis désolé. J'ai commis une grosse erreur. Je ne t’ai
pas bien compris. J/annule toutes mes priéres anté-
rieures. Je vais en faire une nouvelle. »
Ainsi, je lui ai donné les dimensions du bureau, qui
devait étre en acajou des Philippines. Je voulais la
meilleure qualité de chaise, avec un cadre en fer, et
des roulettes afin de pouvoir me déplacer a volonté.
Puis, j'en suis arrivé ala bicyclette. J'ai bien réfléchi
A cette question, parce qu'il existait de nombreuses
sortes de bicyclettes : des Coréennes, des Japonaises,
des Formosanes, des Allemandes. Mais, & cette épo-
que-la, les bicyclettes que l'on fabriquait en Conée ou
au Japon n’étaient pas de bonne qualité. Ce que je
voulais, c’était une bicyclette robuste. Et comme les
meilleures bicyclettes étaient fabriquées aux Etats-
Unis, j'ai dit : « Pére, je voudrais une bicyclette faite
aux Etats-Unis, avec un changement de vitesse sur le
cOté, afin que je puisse régler la vitesse. » J'ai comman-
dé ces choses en donnant de telles précisions que
Dieu ne pouvait pas se tromper dans Sa livraison.
Cest alors que j’ai senti la foi jaillir dans mon esprit et
Lincubation : une loi de la foi 15
je me suis réjoui dans le Seigneur. Cette nuit-la, j’ai
dormi comme un bébé.
Mais lorsque je me suis réveillé 4 quatre heures
trente, le lendemain matin, pour me préparer pour la
réunion de priére, j'ai découvert tout a coup que mon
coeur était vide. La veille au soir, j'avais toute la foi du
monde, mais pendant la nuit, la foi avait pris son envol
et m’avait quitté. Je ne ressentais plus rien dans mon
coeur. J'ai dit alors : « Pére, c'est terrible. C’est une
chose d’avoir la foi, mais c'est tout autre chose de
garder cette foi jusqu’a ce qu’on regoive la réponse. »
Ce probléme, tous les chrétiens le connaissent. Is
entendent précher un orateur et sont remplis de foi,
mais avant méme de franchir le seuil de leur maison,
ils ont déja tout perdu. Leur foi s’est envolée.
Ce matin-la, tandis que je lisais la Bible et cherchais
un passage qui servirait de texte de référence 4 ma
prédication, mes yeux sont tombés tout 4 coup sur
Romains 4:17 : « Dieu donne la vie aux morts et
appelle les choses qui ne sont point comme si elles
étaient ». Mon cceur s'est alors attaché a ce verset qui
a commencé a bouillir en moi. Je me suis dit : « Je
pourrais bien appeler ces choses qui ne sont pas,
comme si elles existaient, et que je les possédais déja. »
Javais recu la réponse que je cherchais : je savais
comment garder la foi.
Je me suis alors précipité vers la tente ott les gens
avaient déja commencé a prier, et aprés le chant de
quelques cantiques, je me suis mis a précher. J’ai
exposé mon texte biblique et je leur ai dit : « Mes amis,
Dieu m’a béni et m’a donné un bureau en acajou des
Philippines, une belle chaise avec un cadre en fer et
des roues, et une bicyclette fabriquée aux Etats-Unis
avec des vitesses. Gloire 4 Dieu! J’ai regu toutes ces
choses. .»
Les gens étaient trés surpris, parce qu’ils savaient16 La quatriéme dimension
trés bien que je vivais dans une grande pauvreté. Je
me vantais de posséder ces choses, et ils avaient du
mal 4 me croire. Par la foi, je louais vraiment Dieu, ne
faisant, en réalité, que ce que la Parole de Dieu me
disait de faire.
Apres la réunion, je suis sorti. Trois jeunes gens
m’ont suivi et m’ont interpelé : « Pasteur, m’ont-ils dit,
nous aimerions voir ces choses. »
Jétais déconcerté et effrayé, parce que je n’avais pas
vraiment pensé que l'on me demanderait de montrer
ces choses. Les personnes qui m’accompagnaient vi-
vaient dans un quartier de bidonvilles. Si elles ve-
naient a se rendre compte qu'il s’agissait d’un men-
songe, je ne pourrais plus jamais leur précher |’Evan-
gile. Elles ne reviendraient plus jamais & église. Je me
trouvais dans une situation terrible. C'est pourquoi,
j/ai prié le Seigneur en ces mots : « Seigneur, c'est toi
qui es a lorigine de toute cette histoire. C’était ton
idée de parler de cette maniére. Je n’ai fait que t’obéir,
et maintenant je me trouve dans de beaux draps. J'ai
parlé comme si je possédais les choses, mais com-
ment vais-je leur expliquer? II faut absolument que tu
me viennes en aide. » .
Alors le Seigneur est venu 4 mon secours, en
m’inspirant une idée. J'ai dit : « Venez dans ma
chambre, et vous verrez. »
Ils sont tous venus et ont commencé a inspecter la
piéce a la recherche de la bicyclette, de la chaise et du
bureau. J'ai dit : « Ne regardez pas autour de vous,
comme cela. Je vais tout vous montrer, un peu plus
tard. »
Vai alors montré du doigt Monsieur Park, qui est
maintenant le pasteur de l'une des plus grandes as-
semblées de Dieu en Corée, et je lui ai dit : « Je vais
vous poser quelques questions. Si vous pouvez me
répondre, alors, je vous montrerai toutes ces choses.
Lincubation : une loi de la foi 17
Combien de temps étes-vous resté dans le ventre de
votre mére, avant de venir au monde? »
Il s’est gratté un peu la téte, puis a répondu : « Eh
bien, neuf mois, je crois. »
Jai ajouté : « Et qu’avez-vous fait pendant ces neuf
mois, dans le ventre de votre mére?
— Oh! je grandissais.
—Mais, ai-je répliqué, personne ne vous voyait.
— Personne ne me voyait parce que j’étais dans le
ventre de ma mére. »
Alors, j’ai répondu : « Dans le ventre de votre mére,
vous étiez un bébé, tout comme vous I’étiez lorsque
vous étes venu au monde. Vous avez fort bien répondu
&ma question. Hier soir, je me suis agenouillé ici et j’ai
prié le Seigneur de m’envoyer un bureau, une chaise
et une bicyclette; par la puissance du Seigneur, j'ai
concu ce bureau, cette chaise et cette bicyclette. C'est
comme s'ils étaient en moi maintenant. Ils sont en
train de grandir. Ils existent tout autant que le jour ow
ce bureau, cette chaise et cette bicyclette me seront
livrés. »
Ils se sont alors mis & rire, a n’en plus finir. Ils ont
dit : « C’est bien la premiére fois que nous voyons un
homme qui est enceint d'une bicyclette, d'une chaise
et d'un bureau. » Ils sont ensuite sortis en trombe de
ma chambre, et ont commencé a répandre la rumeur
que le pasteur était enceint d’une bicyclette, d’une
chaise et d'un bureau. Je pouvais 4 peine sortir dans la
rue, ensuite, parce que les femmes se retournaient a
mon passage et se mettaient a rire, en se moquant de
moi. Des jeunes malicieux venaient vers moi, le
dimanche, me touchaient l’estomac et me disaient :
« Pasteur, vous prenez vraiment du poids! »
Mais pendant toutes ces journées, je savais que ces
choses-la grandissaient en moi. Cela prenait simple-
ment du temps, comme il en est pour une mére qui18 La quatriéme dimension
doit donner naissance a son enfant. Il faut également
du temps pour que vous donniez naissance a des
objectifs clairs.
Je louais continuellement le Seigneur, et, sans
Yombre d’un doute, j’ai regu chacune des choses que
jattendais, quand l'heure est arrivée. J’ai regu exacte-
ment ce que j’avais demandé : un bureau en acajou
des Philippines, une chaise fabriquée dans les ateliers
de la compagnie japonaise Mitsubishi, avec des rou-
lettes, pour que je puisse me déplacer sans difficulté,
et une bicyclette presque neuve avec des vitesses, qui
avait appartenu au fils d’un missionnaire américain.
J'ai transporté ce bureau, cette chaise et cette bi-
cyclette jusque chez moi, et ma vie de priére en a été
complétement transformée.
Auparavant, j’avais toujours prié en termes vagues,
mais depuis ce jour-la, il n’en a jamais plus été ainsi.
Si Dieu devait vraiment exaucer vos priéres vagues,
vous ne seriez alors jamais sir que c’est lui qui les a
exaucées. Vous devez vous exprimer de maniére dé-
finie et spécifique.
Le Seigneur n’accueille jamais les pritres vagues
avec joie. Lorsque le fils de Timée, l'aveugle Bartimée,
est venu en courant vers Jésus-Christ, il s'est écrié :
« Oh! Fils de David, aie pitié de moi. » Bien que tout le
monde etit compris que Bartimée réclamait la guéri-
son de ses yeux, Jésus lui a demandé : « Que veux-tu
que je te fasse? » Le Christ désire qu’on lui adresse des
requétes trés spécifiques. Bartimée a répondu : « Seigneur,
que je recouvre la vue. » Jésus lui a dit : « Qu’ll te soit
fait selon ta foi. » Bartimée a été guéri.
Nous voyons ici que le Christ n’a prononcé la
guérison qu’aprés que l’aveugle lui ait demandé de
guérir sa cécité. Lorsque vous présentez votre requéte
au Seigneur, soyez trés précis. Ayez un objectif bien
défini, un but trés clair.
L’incubation : une loi de la foi 19
Alors que j’était invité 4 précher dans une Eglise, la
femme du pasteur m’a invité a entrer dans le bureau
de ce dernier. Il m’a alors demandé : « Cho, voudriez-
vous prier pour une jeune femme? »
Je lui ai dit : « Qu’a-t-elle?
— Eh bien, elle aimerait bien se marier, mais elle n’a
pas encore trouvé de mari.
—Trés bien. Demandez-lui de venir. »
Elle est alors entrée. C’était une jeune femme trés
agréable, qui avait déja passé les trente ans. Je lui ai
demandé : « Sceur, depuis combien de temps priez-
vous pour un mari?
— Depuis plus de dix ans, a-t-elle répondu.
— Pourquoi Dieu n’a-t-Il pas encore exaucé votre
priére, depuis dix ans? lui ai-je dit. Quel genre de mari
lui demandez-vous?
— Mais cela, c’est l'affaire de Dieu. Il sait tout. Elle a
haussé les épaules.
— La, vous vous trompez. Dieu ne travaille jamais
seul. Il se sert de vous. Il est la source éternelle, mais II
n/ceuvre que par le moyen de vos requétes. Voulez-
vous vraiment que je prie pour vous?
— Oui.
— Trés bien. Apportez-moi une feuille de papier et un
crayon, et asseyez-vous en face de moi. Elle s'est
assise et je lui ai dit : Si vous écrivez les réponses aux
questions que je vous poserai, je pourrai prier pour
vous. Tout d’abord : vous voulez vraiment un mari?
Mais quel genre de mari voulez-vous : asiatique,
caucasien ou noir? «
— Caucasien.
— Trvs bien. Ecrivez cela. Numéro deux : voulez-vous
un mari qui mesure plus d’un metre quatre vingts, ou
le voulez-vous plus petit?
—Je préfére un mari de grande taille.
— Ecrivez aussi cela. Numéro trois : préférez-vous que20 La quatriéme dimension
votre mari soit mince, grand et élégant, ou bien en
chair?
—Je le préférerai plutét maigre.
—Alors, écrivez maigre. Numéro quatre : quel genre
de violon d'ingres aimeriez-vous qu'il ait?
—Eh bien, disons : la musique.
—Trés bien. Ecrivez alors musique. Numéro cing :
quel genre de profession aimeriez-vous qu'il exerce?
— Enseignant.
— Trés bien. Ecrivez enseignant. J'ai énuméré devant
elle dix points différents et je lui ai dit ensuite : Lisez-
moi cette liste & voix haute, s’il vous plait. Elle a tout
lu, lentement, a voix haute. Ensuite, je lui ai dit :
Fermez les yeux. Vous pouvez imaginer votre mari,
maintenant?.
— Oui, je le vois trés clairement.
—Trés bien, Nous allons passer commande mainte-
nant. Voyez-vous, tant que vous ne voyez pas claire-
ment votre mari, dans votre imagination, vous ne
pouvez pas en passer commande. Car Dieu ne va
jamais pouvoir vous répondre. Vous devez le voir
clairement, avant méme de commencer 4 prier. Dieu
ne répond jamais aux priéres vagues. »
Elle s’est donc agenouillée, et je lui ai imposé les
mains. J’ai prié en ces termes : « O Dieu, maintenant,
cette femme connait son mari. Je le vois moi-méme. Et
toi, tu le connais. Nous t’en passons commande, dans
le nom de Jésus-Christ.
« Ma sceur, emportez cette feuille de papier avec
vous, s’il vous plait, et collez-la sur votre miroir.
Chaque soir, avant de vous mettre au lit, relisez cette
liste, 4 haute voix, et chaque matin, en vous levant,
faites de méme. Puis, louez le Seigneur pour la
réponse a votre priére. » ‘
Une année est passée. Un jour ot je me trouvais
dans la région, la femme du pasteur m’a appelé au
Liincubation : une loi de la foi 21
téléphone. Elle m’a dit : « Pasteur, voulez-vous venir
déjeuner avec nous? »
« Bien volontiers », lui ai-je répondu. Et j'y suis allé,
Dés mon arrivée a la cafétéria, elle m’a dit : « Cay
est! Elle s’est mariée! Elle s'est mariée!
—Mais qui donc?, lui ai-je demandé.
—Ne vous rappelez-vous pas cette jeune femme pour
laquelle nous avons prié, l’an passé? Vous lui aviez
méme demandé d’écrire sur une feuille dix points
Pparticuliers? Eh bien, elle s‘est mariée!
—Ah oui! maintenant je me rappelle. Que s’est-il
donc passé?
—L’été dernier, 4 l’église, un professeur de musique
est venu avec un quatuor. Ils sont restés une semaine
avec nous, pour une mission qui était centrée sur la
musique. I] était célibataire, et toutes les jeunes filles
de l’église lui couraient aprés. Elles voulaient toutes
sortir avec lui, mais ce jeune homme ne semblait pas
trés enthousiasmé par ces propositions. Cependant, il
était comme fasciné par cette vieille fille. 11 restait
toujours prés d’elle et avant de partir, il lui a demandé
de l’épouser. A la fin, elle a fini par accepter, sans trop
d/hésitation.
« Ils se sont mariés dans cette église méme, et le
jour de ce grand événement, sa mére a lu la fameuse
feuille avec ses dix points, devant tous les invités, puis
elle l’a déchirée. »
Cela ressemble vraiment a une histoire, mais en fait,
ce n’est que la stricte réalité. J/aimerais vous rappeler
une chose : Dieu est en vous. Dieu n’ceuvre jamais
indépendamment de vous, en ce qui concerne votre
vie. Il ne peut ceuvrer qu’au travers de vos pensées et
de vos croyances. Ainsi, chaque fois que vous voulez
qu'll vous réponde, vous devez lui présenter des ob-
jectifs trés précis.
Ne dites pas : « Oh Dieu! bénis-moi, bénis-moi! »22 La quatriéme dimension
Savez-vous combien de bénédictions sont contenues
dans la Bible? Plus de huit mille. Si vous dites: « Oh
Dieu, bénis-moi », Dieu vous demandera peut-étre :
« Laquelle de ces huit mille bénédictions désires-tu? »
Alors, soyez un peu plus précis. Prenez votre cahier et
écrivez-y ce que vous voulez, de maniére précise.
Lorsque je demande a Dieu d’accorder un réveil &
notre Eglise, je mentionne toujours des chiffres
exacts. En 1960, j’ai commencé a prier en ces termes :
« O Dieu, donne-nous mille membres de plus chaque
année. » Et jusqu’en 1969, mille membres ont été
ajoutés 4 mon Eglise chaque année.
Mais en 1969, j’ai changé ma maniére de raisonner.
J’ai dit : « Si Dieu peut nous donner mille membres de
plus par an, pourquoi ne pas lui demander de nous
en donner mille de plus par mois? » Ainsi, en 1970, j'ai
commencé 4 prier de cette maniére : « Pére, donne-
nous mille membres par mois. »
Au début, II nous en a donné 600, puis un peu plus
de mille par mois. L’an dernier, nous en avons
accueilli plus de douze mille dans notre Eglise. Cette
année, nous nous sommes fixé un but plus élevé; nous
voulons accueillir plus de quinze mille membres
supplémentaires. L’an prochain, je pourrai facilement
en demander vingt mille. Si vous présentez une
requéte trés précise et que vous la voyez clairement,
vous pouvez la recevoir.
Lorsque nous construisions l’église actuelle, qui
peut accueillir dix mille personnes a la fois, je voyais le
batiment, dans mon imagination, bien avant que le
ciment ait été coulé. Je suis entré des centaines de fois
dans ce batiment, et j’ai pu y sentir la merveilleuse
présence du Saint-Esprit. J’étais conscient de la ma-
jesté du batiment, et mon cceur en était tout ému.
Vous devez voir votre objectif d’une maniére vivante et
réelle, au point d’en étre tout ému. Si vous n’appliquez
Lincubation : une loi de la foi 23
pas cette loi de la foi, vous n’obtiendrez jamais la
réponse a toutes vos priéres.
Dans mes requétes, je m’efforce de voir d'une
maniére particuliérement claire. Je fais en sorte de
voir mon objectif d’une maniére vivante, au point d’en
étre enthousiasmé. C'est alors que la premiére condi-
tion est remplie.
Ayez un désir bralant
Deuxiémement, si vous avez une vision vivante,
vous devriez également avoir un désir bralant de voir
se réaliser vos objectifs. De nombreuses personnes
prient au hasard : « Dieu, exauce ma priére. » Puis
elles sortent de l’église et oublient tout ce qu’elles ont
demandé Iinstant d’avant. Ce genre d’attitude ne
produira jamais la foi et la réponse divine. Il vous faut
avoir un désir brdlant.
Proverbes 10:24 dit : « Ce que désirent les justes leur
est accordé ». Psaume 37:4 dit aussi : « Fais de
lEternel tes délices, et Il te donnera ce que ton coeur
désire. » Vous devez avoir un désir brdlant pour votre
objectif et persévérer jusqu’a ce que vous le voyez
s’accomplir.
Quand mon ministére a débuté, en 1958, j’avais un
désir brdlant dans mon Ame; je désirais ardemment
batir la plus grande église de Corée. Ce désir brdlait
tellement en moi que je vivais avec lui, je dormais avec
lui et je marchais avec lui. Aujourd’hui, quelque vingt
ans plus tard, on dit que mon Eglise est la plus grande
du monde.
Il faut qu'un désir brdlant habite votre coeur. Si vous
ne le possédez pas, attendez et demandez a Dieu de
placer Son propre désir dans votre cceur. Dieu n’aime
pas les tiédes, I] ne peut travailler qu’avec ceux qui
sont bouillants. Si donc vous possédez un désir
brilant, vous en verrez les fruits.24 La quatrigme dimension
Priez pour avoir de l’'assurance
Troisigmement, vous devez posséder la substance,
ou assurance. « Substance » correspond au terme grec
hupostasis. En frangais, l’on peut traduire ce terme
« titre de propriété, ou document légal. » Lorsque
vous avez un but précis et que vous possédez dans
votre ceur un désir brdlant, il ne vous reste plus qu’a
vous agenouiller et prier jusqu’é ce que vous receviez
la substance, l’assurance.
Alors que je présidais une réunion a Hawai, une
Japonaise est venue me demander combien de temps
elle devait prier pour avoir l’assurance. Je lui ai
répondu que parfois, il suffit de quelques minutes,
pour recevoir la paix et l'assurance dans son cceur.
« Mais, lui ai-je dit, cela peut prendre deux minutes,
deux heures, deux mois, ou deux ans : mais quoi qu’il
en soit, il vous faut prier jusqu’a ce que vous receviez
cette substance. »
Les occidentaux se débattent souvent avec le pro-
pleme d’emploi du temps. Il faut toujours se presser,
se presser, se presser. Ils en arrivent trés vite 4 ne plus
avoir de temps a passer avec leurs amis ou leur propre
famille, ou encore pour rester dans la présence du
Seigneur. Tout doit étre instantané : le petit déjeuner,
les diners pré-cuits, la restauration rapide; tout doit
étre prét en cing minutes. Quand ils vont a l’église, ils
prient : « O Dieu, réponds-moi. Je n’ai pas le temps
— cing minutes en tout— et si tune me réponds pas
tout de suite, laisse tomber. Ce n’est plus la peine. » IIs
ne restent pas dans la présence du Seigneur.
Les Américains ont tendance a transformer les
églises en centres de divertissements. En Corée, nous
nous sommes débarrassés de cela. Nos annonces sont
dordinaire trés courtes, et la place principale est
réservée @ la Parole de Dieu. Aprés la prédication,
nous avons deux ou trois chants, puis la réunion se
Lincubation : une loi de la foi 25
termine. C’est toujours la Parole de Dieu qui tient la
vedette.
J'ai été invité, un soir, a précher dans une Eglise de
YAlabama, aux Etats-Unis. La réunion commengait a
sept heures, les annonces et la partie musicale ont
duré prés de deux heures. Je me suis pratiquement
endormi, a rester assis a ma place. Les gens sem-
blaient se fatiguer, eux aussi. Le pasteur est enfin venu
vers moi pour me dire : « Cho, essayez de ne pas
parler plus de dix minutes, s’il vous plait. Nous avons
un programme excellent a la télévision, ce soir, je
voudrais que vous ne préchiez que dix minutes. »
Vétais venu de Corée, sur son invitation, pour ne
parler que dix minutes!
llest impossible, dans une telle Eglise, de recevoir la
pleine bénédiction du Seigneur. A I'Eglise i] faut rester
dans la présence du Seigneur, Le louer, et également
précher la Parole de Dieu. C’est de cette maniére que
Ton édifie la foi. 11 convient de rester dans la présence
du Seigneur jusqu’a ce que l’on recoive l’assurance.
Le jour ot nous avons eu besoin de cing millions de
dollars pour construire l’église pour laquelle nous
avions déja signé le contrat, j’avais une vision claire,
un but précis et un désir brdlant de construire un
batiment qui pourrait accueillir dix mille personnes,
mais mon cceur était rempli de crainte. Je tremblais,
javais peur, je n’avais aucune assurance. Je ressem-
blais 4 un lapin terrifié. Ces cinq millions avaient a
mes yeux I’aspect du mont Everest. Les riches étran-
gers pensent sans doute qu’un million de dollars n’est
rien. Il en va tout autrement pour les Coréens. Je me
suis donc mis a prier avec l’angoisse d’un mourant.
Jai dit : « Seigneur, les ouvriers se sont déja mis au
travail, mais je n’ai toujours aucune assurance. Je ne
sais absolument pas ou je vais trouver cet argent. »
Jai commencé a ressentir les douleurs de I’enfante-26 La quatriéme dimension
ment. Un mois est passé, et je n’avais toujours ni paix
ni assurance. Un second mois s’est écoulé, et je
passais une partie de mes nuits a prier. Je sortais du
lit, me trainais jusqu’a un coin de la chambre et
répandais mon cceur devant Dieu, avec larmes et
sanglots. Ma femme pensait que je perdais la téte,
mais j’étais mentalement aveugle. Je restais debout,
sans méme penser & quoi que ce soit, et je m’inquié-
tais pour ces cinq millions de dollars.
Aprés avoir prié sans cesse pendant prés de trois
mois, un beau matin, ma femme m’appela : « Chéri, le
petit déjeuner est prét. » Je suis sorti de mon bureau,
et m’apprétais 4 m’asseoir a table, lorsque soudain, les
cieux se sont ouverts, et le Seigneur a répandu dans
mon ame Ses merveilleuses bénédictions! C’est ainsi
que ce titre de propriété, la substance et I'assurance, a
été donné a mon cceur. Je me suis élancé et j’ai
commencé & crier : « Je l’ai! Je l’ai! Je Vai! »
Ma femme est sortie de la cuisine et j’ai pu voir que
son visage était trés pale. Elle avait peur et, me
prenant par la main, elle m’a dit : « Chéri, mais qu’est-
ce qui t’arrive? Tu vas bien, oui? Assieds-toi un instant.
—Je Vail, lui ai-je répondu.
—Mais qu’as-tu donc?
—J’ai mes cinq millions, lui ai-je dit, ’air stir de moi. »
Alors, elle m’a répondu : « Mais tu es vraiment fou,
maintenant. Complétement fou.
—Mais chérie, ces cing millions, je les ai, ici, dans
mon cceur. Ils sont en train de pousser! Oui, ils
poussent! »
Ces cing millions étaient devenus comme un petit
galet, dans la paume de ma main. J'ai prié avec as-
surance. Ma foi s’activa et je saisis ces cinq millions de
dollars. Ils m’appartenaient.
Yavais la substance; et quand vous avez la substan-
ce —le titre de propriété, le document légal— que
7
incubation : une loi de la foi 27
vous voyez ces choses ou non, elles doivent a tout prix
venir, parce que, légalement, elles vous appartiennent.
C’est pourquoi vous devez prier jusqu’a ce que vous
possédiez cette assurance.
Jai prié pendant la premiere partie de cette année
et Dieu m’a donné I'assurance que mon Eglise attein-
drait bientét les cinquante mille membres. Je les ai
alors revendiqués, et dans mon cceur, je les ai vus. Ces
membres sont en moi, ils poussent, et si la vision
prend forme en moi, le méme phénoméne se passera
4l'extérieur. Voici le secret : priez jusqu’A ce que vous
possédiez la substance, ]’assurance.
Parlez le langage de la Parole
Quatriémement, vous devez donner des preuves de
votre foi. La Bible dit que Dieu a ressuscité les morts.
Cela signifie que Dieu a accompli des miracles et a
appelé « les choses qui ne sont pas comme si elles
étaient ».
Abraham était 4gé de cent ans, et Sara de quatre-
vingt-dix ans. Ils avaient un but précis : avoir un fils. Ils
avaient le désir bralant d’avoir un fils, et ils ont prié
pour cela pendant vingt-cinq ans. A la fin, Dieu leur a
fait une promesse. Et dés qu’ils ont recu l’assurance,
Dieu a changé leurs noms : « On ne t'appellera plus
Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te rends
pére d’une multitude de nations (...] tu ne donneras
plus a Sarai, ta femme, le nom de Sarai, mais son nom
sera Sara. »
Abraham a protesté et dit : « Pére, les gens vont se
moquer de nous. Nous n’avons méme pas de petit
chien a la maison, et tu veux vraiment que nous
changions nos noms en « pére d’une multitude de
nations »? Mais tout le monde va nous traiter de fous! »
Mais Dieu lui a peut-étre dit : « Si tu veux vraiment
travailler avec moi, tu dois faire comme moi. J’appelle28 La quatriéme dimension
les choses qui ne sont pas comme si elles étaient, et si
tu ne parles pas avec assurance comme si tu Possédais
déja ce que tu n’as pas, tu n’es pas un des miens. »
Abraham a changé son nom. Il est allé voir sa femme
et luia dit : « Femme, je viens de changer de nom. Je
ne m’appelle plus Abram, mais Abraham, le pére
d'une multitude de nations, parce que Dieu a changé
mon nom. Et toi, tu ne t’appelles plus Sarai, mais Sara. »
Le soir venu, Abraham marchait dans la vallée. Sara
préparait le repas. Au bout d'un moment, elle a appelé
son mari : « Abraham! Le souper est prét! » Ces paroles
retentissaient dans le village, aux alentours.
Les habitants du village se sont arrétés de travailler.
Ils ont probablement dit : « Ecoutez donc! Sarai
appelle son mari Abraham, le pére d’une multitude de
nations! Pauvre Sarai! Elle aurait tellement voulu avoir
un enfant, qu’aujourd’hui, a quatre-vingt-dix ans, elle
se met a appeler son mari le pére d'une multitude de
nations! Elle a perdu la téte! C’est bien dommage pour
elle! »
Et soudain, ils ont entendu une voix de baryton
retentir dans la vallée : « Je viens, Sara! »
« Quoi?! » se sont-ils dit alors. « Sara, la princesse, la
mére d’une foule d’enfants? Oh, ga y est, lui aussi! Ils
sont fous tous les deux. »
Mais Abraham et Sara ont ignoré les critiques des
villageois. Ils ont continué a s’appeler respectivement
« le pére d'une multitude de nations » et « la
princesse » et conformément aux noms quiils ont
adoptés, & ce quiils ont osé affirmer, ils ont eu un
magnifique fils, Isaac, nom qui signifie « sourire ».
Fréres et sceurs, aimez-vous voir un sourire? Aimez-
vous que l'on sourie chez vous? Aimez-vous rencon-
trer des sourires dans votre travail’ ou a |'Eglise?
Utilisez la loi de la foi! Vous verrez alors la naissance
d'Isaac se répéter dans votre vie.
Lincubation : une loi de la foi 29
Les miracles ne sont pas le fruit de combats
aveugles. Le monde spirituel a ses propres lois. Vous
disposez, dans votre cceur, de ressources inépui-
sables. Dieu habite en vous, mais Il ne peut rien faire
en votre faveur sans entrer dans votre vie. Dieu pourra
alors collaborer avec vous pour accomplir de grandes
choses. Dieu est toujours le méme, car Jéhovah ne
change pas, mais Il ne peut se manifester qu’a celui
qui accepte d’abord de changer. Dieu s’est servi de
Moise et de Josué, et d'autres hommes qui étaient des
géants de la foi. Ils sont tous morts, et ceux qui leur
ont survécu ont commencé alors a rétrograder, et
Dieu a cessé de manifester $a puissance.
Dieu désire se manifester par votre intermédiaire,
aujourd’hui, tout comme II s‘est manifesté par I’inter-
médiaire du Christ, il y a deux mille ans. I] est tout
aussi puissant qu’ll |’était auparavant, et Il compte sur
vous. Je prétends pouvoir batir une Eglise de plus de
dix mille membres, trés facilement, aux Etats-Unis, en
Allemagne ou au Japon, car la vision d’une Eglise ne
dépend pas du monde extérieur, mais de ce qui se
trouve dans le cceur d'un homme ou d’une femme.
Ce que vous enfantez, dans votre cceur et votre
intelligence, ne tardera pas A se manifester dans les
circonstances de votre vie. Veillez sur votre cceur et
votre intelligence, plus que sur tout le reste. N’essayez
pas de trouver la réponse divine chez quelqu’un d’au-
tre, car elle vient dans votre esprit, et ensuite elle se
concrétisera dans les circonstances de votre vie.
Revendiquez et parlez le langage de l’assurance, car
vos paroles sont appelées a créer. Dieu a parlé, et le
monde entier a été créé. Votre parole est la matiére
dont l'Esprit se sert pour créer.
C'est pourquoi vous devez parler, car c'est trés
important. L’Eglise d’aujourd’hui a oublié Vart de
donner des ordres. Les chrétiens deviennent des30 La quatriéme dimension
mendiants perpétuels. Nous ne faisons, en effet, que
mendier. Sur le rivage de la mer Rouge, Moise a men-
dié : « Oh Dieu, aide-nous! Les Egyptiens arrivent. »
Dieu Ia repris et lui a dit : « Moise, pourquoi cries-tu
vers moi? Donne tes ordres, et la mer Rouge s‘ouvrira. »
Ilest des moments ov il convient de prier, mais il en
est d'autres ow il faut donner des ordres. Lorsque vous
@tes dans votre chambre, il convient de prier, mais
lorsque vous allez sur le champ de bataille, vous devez
prononcer des paroles créatrices. Quand on lit le récit
de la vie de Jésus-Christ, on se rend compte qu’ll
donnait toujours des ordres. II priait toute la nuit,
puis allait au front et commandait aux gens d’étre
guéris. Il commandait au diable de sortir. I] ordonnait
a la mer de se calmer.
Quant 4 Ses disciples, ils ont fait exactement la
méme chose. Pierre a ordonné au mendiant : « Je n'ai
ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne : au
nom de Jésus-Christ de Nazareth, léve-toi et marche! »
Devant le corps d’une femme qui venait de mourir,
Pierre a donné cet ordre : « Dorcas, léve-toi! » A
Yinfirme de Lystre, Paul a ordonné : « Léve-toi, droit
sur tes pieds! » Il a exprimé la parole créatrice.
La Bible dit de guérir les malades. Dans Jacques, elle
déclare : « La priére de la foi sauvera le malade. » Dieu
nous demande clairement de guérir les malades. C’est
pourquoi, dans mon église, je guéris les malades,
selon que l'Esprit me conduit. Je me tiens simplement
devant eux et proclame : « Vous étes guéris! Levez-
vous et mettez-vous debout! » Je proclame ainsi les
différentes guérisons, et des centaines de personnes
ont été guéries.
Ily a quelques mois, je présidais une réunion dans
un pays occidental. Ce soir-la, nous avions un auditoi-
re de prés de mille cing cents personnes, entassées
dans la salle, et devant moi, se trouvait une femme qui
Lincubation : une loi de la foi 31
était assise dans une chaise roulante. Elle était si
tordue que j’en étais déprimé. J'ai prié : « Seigneur,
pourquoi as-tu permis qu'elle soit 1a, devant moi? Je
ne peux plus exercer ma foi aprés avoir vu une telle
personne. » J’ai donc essayé d’éviter de la regarder,
pendant que je préchais. Je regardais de l'autre cété,
puis me retournais vers le cété opposé. Sa vue me
faisait l’effet d'une douche froide.
A la fin de mon sermon, le Saint-Esprit s'est mis
soudain a parler 4 mon cceur : « Descends de l’estrade
et souléve-la. »
J'ai répondu : « Saint-Esprit, tu veux vraiment dire
que je dois descendre et la soulever? Mais elle est
toute déformée. Je me demande si Jésus lui-méme au-
rait pu la faire lever. Moi, je ne le peux pas. J’ai trop
peur. »
Mais le Saint-Esprit a dit : « Vas-y et souléve-la. »
J'ai refusé. J’ai dit : « Non, j’ai bien trop peur. »
Jai ensuite commencé 4 nommer tous les types de
maladies que le Saint-Esprit était en train de guérir, en
dehors du cas de cette femme. Une femme aveugle a
dabord été délivrée. Elle a eu si peur lorsque je l’ai
appelée, qu’elle a poussé un cri et s’est évanouie dés
que ses yeux s’ouvrirent. Alors les guérisons ont
commencé a s’opérer, un peu partout dans I’auditoi-
re. J'ai continué a nommer les guérisons, mais le Saint-
Esprit n’arrétait pas de me dire : « Va la soulever. »
J'ai répondu : « Pére, elle est si déformée, et j’ai
peur. »
Vers la fin de la réunion, j’ai cédé. Lorsque le
pasteur a demandé 4 l’auditoire de se lever et de
chanter le dernier cantique, je me suis glissé discréte-
ment vers la femme et lui ai murmuré dans I'oreille,
afin que personne ne m’entende : « Madame, si vous
le désirez, vous pouvez sortir de cette chaise. » Puis je
me suis relevé et je me suis enfui.32 La quatriéme dimension
Quelques instants plus tard, je me suis retourné :
les gens commengaient 4 crier et & applaudir, car la
femme venait de se lever de sa chaise roulante, et elle
s‘était mise 4 marcher autour de l’estrade. J'étais
stupide car si j'avais obéi dés le début de la réunion,
jaurais fait descendre le ciel sur la terre, mais j'avais
eu peur.
De nombreuses personnes viennent me demander
si j'ai le don de la foi ou le don de guérisons. Mais en
cherchant sérieusement, dans mon coeur, je n’ai
jusqu’a présent jamais eu la conviction de posséder
aucun don. Je crois que c'est le Saint-Esprit qui
posséde les neuf dons. Il habite en nous, et par
conséquent, en moi. Le Saint-Esprit se manifeste par
mon intermédiaire. Je ne posséde aucun don, seule-
ment le Saint-Esprit. Pour ma part, je me contente de
lui obéir et de croire en lui.
Quel genre de don ai-je regu? Je vais vous le dire :
c'est le don de la hardiesse. Grace au don de la
hardiesse, nous pouvons nous lancer par la foi, alors
le Saint-Esprit vient derriére nous. La Bible ne dit
jamais que les signes nous précédent : elle déclare au
contraire qu’ils nous suivent. Pour que le signe vous
suive, il faut que vous le précédiez. Vivez suivant la loi
de l'incubation, et vous verrez de nombreux signes se
manifester dans votre vie. q
Vous possédez les ressources nécessaires en vous.
Vous connaissez maintenant les éléments de l'incuba-
tion, pour utiliser votre foi. Ayez un but et un objectif
précis. Ayez un désir brdlant; puis priez jusqu’a ce
que vous receviez la substance, l’assurance. Enfin,
parlez selon l’assurance que vous avez reque.
LA QUATRIEME
DIMENSION
‘il existe des étapes que nous devons suivre
afin que notre foi puisse convenablement
incuber, il existe également une vérité cen-
trale qui se rapporte au domaine de la foi. Nous
devons la comprendre. Les legons importantes que
J’ai apprises concernant la nature du royaume de la
foi, ont été les fruits de ce qui a été, au premier abord,
une expérience désagréable.
Les pasteurs américains ne rencontrent pas ce
genre de problémes. II en va tout autrement en Orient.
Jy ai bien.du mal a précher au sujet de la puissance
miraculeuse de Dieu, car, au sein du bouddhisme, les
moines accomplissent eux aussi des miracles extraor-
dinaires. Tout récemment, en Corée, une femme
mourait d’un cancer généralisé, et aucun médecin ne
pouvait plus rien pour elle. Elle s’était rendue dans de
nombreuses églises, pour finalement échouer chez un
moine bouddhiste. II l’a emmenée dans une grotte, o&
de nombreuses personnes s’étaient rassemblées pour
prier, et elle y a été complétement guérie et purifiée.
Toute trace de cancer a disparu.
En Corée, bien des gens pratiquent le yoga et
guérissent les malades par le moyen de la méditation.