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CONSTRUCTION EUROPENNE

 Introduction 

1) La méthode d’intégration européenne

Union Européenne : « Objet politique non identifié » (Delors) : vise à dire que les cadres
d’analyse traditionnels s’appliquent mal à cette structure car l’UE est le résultat d’un
processus politique non déterminé, non linéaire.
Phénomène politique qui repose sur différents facteurs qui le rendent imprévisibles.

Spécificités :
 Système unique, sans équivalent. Ce n’est pas une organisation internationale classique.
 Système qui fonctionne avec des institutions communautaires mais aussi avec la coopération
entre ces institutions communautaires et les institutions nationales.
Ex : les normes communautaires dépendent des gouvernements nationaux
 Fait que le droit communautaire est un droit à part sans équivalent. Repose sur le droit
public interne et pas sur le droit international.
Institutions européennes disposent de moyens de contraintes qui sont supérieurs à ceux par
exemple dont dispose l’ONU.

Méthode d’intégration européenne découle de l’objectif initial des pères fondateurs : créer
une union politique par des moyens non politiques, notamment l’économie. (la CECA).
Petit à petit, l’étendue va s’augmenter. Aujourd’hui l’UE a des compétences régaliennes
(justice, politique monétaire).
Il ya toujours eu des divergences et des controverses sur la finalité de l’UE (très intégrée ou
non).

Méthode d’intégration repose sur 2 manières différentes qui sont combinées :


 Intégration supranationale : repose sur 2 éléments :
- transferts de compétences qui vont des gouvernements nationaux vers une personnalité
juridique supérieure, la Communauté européenne.
- Mécanisme intégré de prise de décision : les normes juridiques sont élaborées d’une
manière spécifique
Rôle des institutions européennes très important car transfert de compétences très important.

 Coopération intergouvernementale : laisse une part plus importante aux Etats. Pas de
transferts de compétences, mais les Etats se coordonnent, décident par consensus. Les Etats
sont liés politiquement mais pas juridiquement.

 Ces 2 modes de décision sont combinés dans le système communautaire. Il y a donc


différents facteurs qui font de l’intégration européenne un système hybride.
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Aujourd’hui, 3 piliers de l’Union européenne :


 Pilier communautaire qui repose sur l’intégration supranationale : tout ce qui
concerne l’économie. Correspond à la première période de l’UE (Traité de Rome en 1957)
C’est la Communauté européenne au sens strict.
 Pilier PESC (Politique Etrangère de Sécurité Commune) //traité de Maastricht : repose sur
la coopération intergouvernementale.
 Pilier aussi né en 1992 : concerne la coopération policière et judiciaire en matière pénale.
Domaine très sensible pour les Etats membres qui gardent un pouvoir important de prise de
décision.

 Ce qui lie les 3 piliers entre eux, c’est que les institutions sont les mêmes selon les modes
d’intégration.

Union Européenne :
- ensemble des 3 piliers
- n’a pas la personnalité juridique
Communauté européenne :
- premier pilier seulement où les institutions européennes ont beaucoup de pouvoir.
- A la personnalité juridique

2) Les institutions communautaires

Elles sont définies par des traités :


- 1957 : Traité de Rome
- 1992 : Traité de Maastricht
- 2001 : Traité de Maastricht amendé : le Traité de Nice (traité qui est actuellement en
vigueur)

5 institutions :
 Le Conseil de l’Union Européenne
 La Commission Européenne
 Le Parlement Européen
 La Cour de Justice de la Communauté Européenne
 La Cour des Comptes

En plus, le Conseil Européen : statut juridique particulier. C’est un organe d’impulsion


politique qui n’est pas une institution communautaire au sens strict car a été créée par la
pratique (en 1970 par Valéry Giscard d’Estaing). Rôle politique essentiel.

Attention !!! Le Conseil de l’Europe : rien à voir avec la Communauté européenne ou


l’Union européenne. Créé en 1949 pour une coopération sur la culture, l’éducation, les droits
de l’homme. C’est une organisation internationale.

Ces institutions agissent dans les 3 piliers mais pas de la même manière selon lesquels.
L’Union européenne ne fonctionne que par coopération entre les différents acteurs. Pas de
séparation des pouvoirs dans l’UE comme dans les Etats nationaux (// Montesquieu). Il y
a plutôt des pouvoirs partagés par les institutions.
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 Le pouvoir législatif appartient à la Commission européenne, au Conseil de l’Union


européenne et au Parlement européen (il peut rejeter une proposition de la Commission qui
aurait eu l’approbation du conseil).
 Le pouvoir exécutif est partagé entre le Conseil de l’UE et la Commission Européenne.
 Le pouvoir judiciaire appartient à la Cour de Justice.

 C’est un système qui repose sur la coopération : SYSTEME EN RESEAU.

Système qui repose aussi sur les institutions nationales en aval : Ministres, hauts
fonctionnaires…
Ce sont les institutions nationales qui mettent en œuvre le système juridique communautaire
car administrations européennes sont trop petites.

 Toute une culture de la négociation, du compromis

3) La question du fédéralisme
fédéralisme
2 grands modèles juridiques existants : la confédération et la fédération.
 Confédération : société d’Etats souverains qui limitent, par des traités internationaux et de
manière volontaire, leur souveraineté et leurs personnalités juridiques. Les triatés ne peuvent
être modifiés qu’à l’unanimité. Les sujets de la confédération sont les Etats (toutes les
décisions prises s’appliquent aux Etats qui les appliquent à leur tour à leurs ressortissants).
 Fédération : repose sur une Constitution qui associe des communautés territoriales
séparées. Les citoyens appartiennent à 2 communautés : une fédérale et une territoriale.
Séparation entre le niveau fédéral et fédéré. Les ressortissants sont les citoyens, pas les Etats.

Mais L’Union Européenne n’est aucun des 2 :


- Ce n’est pas une confédération :
 Au niveau des prises de décision, dans le système communautaire, le droit communautaire
est le plus fort et le processus de prise de décision donne à chaque Etat un poids de décision
différent. Il y a une délégation de souveraineté plus forte.
 Politiques communes qui ont un impact très fort dans les Etats membres. Ces politiques
communes agissent directement sur la politique des Etats.
 Fait que dans une confédération, le but est souvent de se concerter pour la politique
étrangère et de défense. Il n’y a pas cet investissement dans l’UE.

- Ce n’est pas une fédération :


 Fédération = gouvernement unique, alors que UE = partage des institutions.
 Pas de répartition claire des compétences
 Fait que l’E n’a pas le pouvoir constituant, qui appartient aux Etats membres. Veut dire que
les institutions européennes n’ont pas la compétence de leurs compétences.
L’Union Européenne n’a ni les moyens juridiques ni financiers d’agir comme une fédération,
même si les différents traités laissaient penser qu’elle s’en approchait de plus en plus.
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PARTIE 1 : GENESE ET CARACTERISTIQUES DU


SYSTEME POLITIQUE DE L’UNION EUROPENNE
TITRE 1 : Histoire politique de l’intégration européenne
Plusieurs dynamiques de la construction européenne :
- Volonté de mettre fin aux conflits en Europe. Importance des contextes dans lesquels
l’Europe a été construite.
- Tensions constantes entre approfondissement et élargissement de l’Union européenne
- Toute une série de discussions sur la finalité de l’intégration européenne
- Action, engagement de certains individus POUR ou CONTRE le processus
d’intégration
Ex : Monnet, Schuman, Adenauer…
- Politiques menées par les institutions européennes elles mêmes pour se renforcer.

On peut distinguer 3 grandes phases de la construction européenne :


 1950-1969 : mise en place des communautés européennes
1951 : la CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier)
1957 : la CEE (Communauté économique européenne)
1957 : Euratom (énergie atomique)

 1970-1992 : phase de consolidation et de crises. Toujours liées sur les divergences sur
l’intégration de l’UE et sur sa finalité.
Pas de progression dans l’intégration politique mais consolidation de l’intégration
économique.

 1992 à maintenant : Césure majeure avec le traité de Maastricht. A fondé les 3 piliers.
Extension des domaines dans lesquels l’UE joue un rôle. Depuis le traité de Maastricht, toute
une série de révision de traité
1997 : Traité d’Amsterdam
2001 : Nice
Années 90 : phase d’élargissement (ex : 1995 entrée de l’Autriche, Suède, Finlande : 200 :
plus 10 membres)

1) L’idée européenne avant la seconde guerre mondiale


a) L’héritage civilisationnel européen et les projets d’union politique
Idée de la construction européenne date de bien avant la seconde guerre mondiale.
Autour du modèle de l’Antiquité et celui de l’Empire carolingien
Les intellectuels et les hommes politiques se referaient à l’héritage civilisationnel européen à
partir de 2 sources antiques de la tradition européennes :
- le christianisme
- les cultes païens, culte de la raison et urbanisme
Moyen Age : toute une série de rupture qui donne à l’Europe une conscience de son existence.
L’Empire carolingien est la première incarnation de l’identité européenne
(administration commune dans tout l’Empire). Nostalgie de cet Empire car après lui,
fragmentation de l’Europe, émiettement en différentes structures politiques.
XVIè : fin de l’unité religieuse avec les guerres de religion & conflits en Europe

Quelques précurseurs de l’idée européenne fin Moyen Age :


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 Pierre DUBOIS : juriste qui a proposé, début XIVè, un système d’arbitrage international ;
l’idée étant d’instaurer un arbitrage pour régler les différends par un concile de princes sous
l’auspice du St Siège.

Fin Renaissance, 2 conceptions :


 SULLY : a proposé un remodelage de l’Europe en 15 Etats. La paix serait maintenue entre
eux par des conseils provinciaux, coiffés d’un Conseil, de 40 membres, qui règlerait les litiges
que les Etats n’auraient pas réussi à régler entre eux.
 Projet de Paix perpétuelle de l’ABBE SAINT PIERRE, 1712. Alliance perpétuelle entre les
souverains et création d’un Sénat qui aurait le pouvoir législatif et judiciaire.

 Points communs des conceptions :


- nécessité de l’arbitrage
- conseil qui représente les Etats
Mais ce sont des projets isolés qui n’ont pas abouti.

b) Le « concert des nations » à l’épreuve de la première guerre mondiale


Le concert européen : idée pour revenir au système d’avant la Révolution : idée d’une
coopération entre les monarchies pour éviter que la France ne reparte dans ses ambitions de
conquêtes.
Ce concert européen a été institué au Conseil de Vienne en 1815.
2 principes :
- légitimité des dynasties régnantes
- équilibre de ces empires

Il y a aussi des projets de grands révolutionnaires contre les grands Empires : idée des peuples
à disposer d’eux-mêmes plus ou moins. Idée que ces Empires opprimaient les peuples et qu’il
fallait que les nations se fédèrent pour la liberté et la paix.

Donc, fin XIXè :


 Montée des nationalismes
 Constitution d’alliances opposées, la « paix armée »
L’esprit du temps ne se prête pas beaucoup au projet européen en fait.
1900 : Congrès des anciens élèves de l’école libre des sciences politiques, idée d’une union
douanière. Mais a eu très peu d’écho à l’époque.

c) Les espoirs de coopération balayés par les crises de l’après guerre


Après la première guerre mondiale, l’Europe est encore plus morcelée qu’avant. Il y a
beaucoup de frustrations car les traités de paix ont instaurés des vaincus et des vainqueurs.
Beaucoup de pays veulent revoir les frontières.
Il existe la Société des Nations, pour l’arbitrage, mais elle manque totalement de poids
car rien n’a été ratifié. SDN seule structure collective mais a très peu de pouvoir.
Il n’y a pas du tout de concert européen comme en 1815. La certaine unité économique et
monétaire d’avant la guerre a complètement disparu. Il y a d’énormes différences entre les
pays.
Tout cela concoure à des tendances au protectionnisme et à l’autarcie économique.
De plus, les petites nations issues des anciens empires ont des objectifs de consolidation
intérieure.
 La coopération économique semble difficile vers 1920
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Dans ce contexte, la doctrine européenne va quand même essayer de proposer des solutions :
idée d’une solidarité nécessaire face au monde extérieur.
3 mouvements européens :
 Courant d’inspiration politique :
- paneuropéen : idée des Etats-Unis d’Europe
- régional : entente franco-allemande, réseau rhénan…
COUDENHOVE KALERGI : comte originaire d’Autriche Hongrie. Dans son livre
Paneurope, il expose l’idée d’une fédération européenne nécessaire contre la domination
américaine et contre la menace soviétique. Se fonde sur un abandon partiel de souveraineté.
- Idée d’une union douanière
- De la réconciliation nécessaire entre la France et l’Allemagne
- Organiser une « fédération » (en fait plus une confédération).
Considérait que cette Paneurope pourrait arbitrer les conflits à l’échelle mondiale au même
titre que les USA ou l’URSS.
Cette idée donne naissance en 1923, à Vienne, à une Union Paneuropéenne, dont le président
d’honneur est Aristide BRIAND.

 Courant de nature économique :


Mettre en œuvre un grand marché européen.
Ex : le Comité français pour la coopération européenne : travaillait dans le cadre de la SDN
pour maintenir la paix en Europe.
// Keynes : les pays doivent coopérer
Ex2 : Différents cartes, par exemple le cartel de l’acier.

 Courant intellectuel :
Met l’accent sur la culture et l’identité européenne. Il faut développer le sentiment d’une
identité européenne.

Mais le contexte n’est pas favorable à toutes ces idées.

On peut aussi noter l’action d’Aristide BRIAND. C’était le Ministre des affaires étrangère en
France. Etait choqué par l’impuissance de la SDN quant à la sécurité collective. Il était
partisan du rapprochement avec l’Allemagne.
En automne 1929, alors qu’il est également Président du Conseil, il a tenté de se rapprocher
de l’Allemagne et a développé l’idée d’un lien fédéral entre les Etats, d’une concertation entre
les Etats en Europe pour prévenir les conflits.
L’idée n’est pas accueillie avec enthousiasme en France
En Allemagne, la proposition suscite plus d’intérêt.
La Grande Bretagne ne veut pas s’engager.
CHURCHILL : « Nous sommes avec l’Europe mais non de l’Europe. Associés au processus
mais pas liés. »
1930 : BRIAND présente un mémorandum intitulé « L’organisation d’un régime d’Union
fédérale européenne », dans lequel l’accent est mis sur la coopération politique.

L’idée européenne était aussi présente pendant la seconde guerre mondiale dans la résistance.
Dès 1940, idée d’une alliance franco-britannique par TOYMBEE.
MONNET avait proposé la fusion des souverainetés après la guerre (idée déjà évoquée par
DE GAULLE ET CHURCHILL)
Solidarité européenne demandée par les antis fascistes et les antis nazis.
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2) Les premières institutions de coopération européenne


2 grandes constantes :
 Les hommes politiques pour l’impulsion européenne sont toujours actifs (Adenauer,
Schuman…) après la guerre.
 Les points de débat liés à la construction européenne qui avaient émergés dans les années
20 :
- La question allemande
- La confrontation avec les Etats-Unis
- Le grand marché européen
- La question du cadre institutionnel

Mais il y a quand même des mutations par rapport aux années 20 :


 Le bloc soviétique s’est construit et l’Europe est prise dans l’affrontement Est Ouest :
change la donne puisqu’on passe d’une idée de confédération européenne qui engloberait tout
le continent à une union de l’Europe de l’ouest, sous l’aile des USA, pour lutter contre le bloc
de l’Est.
 Changement de la perception des USA : besoin de la protection des USA et en même temps
nécessité de l’autonomie par rapport aux USA.

Années 20 : beaucoup de réflexions mais aucune création d’institutions. A parti de 1945, des
institutions sont créées :
- l’Union occidentale (militaire), Avril 1948
- l’OECE (Organisation européenne de coopération éco), Avril 1948
- le Conseil de l’Europe, Mai 1949

Il y a toujours un foisonnement de mouvements pro-européens. A partir de 1945, ils arrivent à


s’unifier : c le Comité de Coordination.
 Congrès de la Haye, Mai 1947, sous la présidence de CHURCHILL : première grande
manifestation pro européenne qui réunit environ 800 personnalités politiques.
Ce congrès adopte une résolution qui crée 3 commissions (politique, économique et
culturelle) pour mettre en commun la souveraineté des Etats.
Mais il y a toujours des divergences sur jusqu’à quel point unifier l’Europe :
- les fédéralistes : partisans d’une intégration supranationale
- les unionistes : partisans d’une intégration intergouvernementale
Ce Comité de Coordination devient en 1948 le Mouvement Européen
 CHURCHILL, BLUM, DE GASPERI, SPAAK…
Ce mouvement est important car il a vraiment un rôle d’impulsion.

a)La guerre froide et la question allemande : les impulsions extérieures de l’intégration


européenne
Entre 1945 et 1948, l’Union soviétique étend son contrôle sur l’Europe orientale.
- USA : doctrine américaine de « containment »  endiguer la poussée soviétique et pour cela
faire en sorte que l’Europe s’organise.
- G.B. : grand prestige après la guerre avec leur politique de résistance. La G.B. est
convaincue qu’elle est restée une grande puissance : certain mépris pour le continent ; veut
rester ouverte vers le grand large (USA & Commonwealth)
La G.B. est très sceptique envers la coopération économique. Extériorité par rapport au
continent même si elle le soutient.
Pays les plus favorables à la coopération européenne :
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- les vaincus : Allemagne, Italie, pour relancer leur économie


- les pays du Benelux, même si 2 craintes : domination des grands pays et étaient très
attachés à leurs liens avec la G.B.
- la France : y voit la possibilité de renforcer son influence. Le besoin d’aide
économique a forcé la France à se rapprocher des USA et la France est ainsi allée vers
l’intégration européenne. Permet en plus de contrôler le retour de l’Allemagne sur la
scène européenne.
Question allemande : à la fois impulsion pour la construction européenne mais en même
temps a créé beaucoup de tensions (ex : autour de la Sarre)

b) La coopération sous l’égide américaine : l’OECE et l’OTAN


Les USA étaient très favorables à la coopération entre les pays européens. Ils ont donc
développés une aide selon coopération ou non à l’intégration européenne.
Cette aide a 2 volets : économique et militaire.

 Economique : en 1947, Plan Marshall : objectif de faire un programme pour la


reconstruction de l’Europe de l’Ouest comme de l’Est (Tchécoslovaquie avait accepté mais a
du renoncer à ‘laide à cause de la pression soviétique). Le plan est rejeté par l’Europe de l’Est.
On crée l’OECE : cadre multilatéral pour mettre en œuvre le plan Marshall. Structure de
coopération interétatique : tous les Etats se coordonnent, chaque Etat a un droit de veto.
Toutes les décisions restent dans les mains des gouvernements nationaux.
L’OECE est créée en 1948 et elle compte 16 Etats membres (la RFA les rejoint en 49).
Objectifs : développer la coopération en Europe, le libre échange, la stabilité des monnaies.

Bilan contrasté : c’est l’organisation qui a permis à l’Europe de bénéficier du plan Marshall,
mais elle n’a jamais vraiment pu se développer au-delà d’un cadre de coopération car trop de
divergences. S’est transformée en OCDE : instance de discussion surtout.

 Militaire et diplomatique : l’OTAN. Les USA se sont appuyés sur le traité franco-
britannique de Dunkerque (1948) qui était dirigé contre l’Allemagne si elle attaquait. Les pays
du Benelux étaient intéressés par cette assistance mais voulait la garantie qu’elle était
automatique en cas d’agression.
France et G.B. ont donc essayés de renforcer cette coopération militaire et ont demandé aide
et appui des USA. Usa sont tout à fait favorable (car contre bloc URSS).
 Union occidentale, 1948. Accord signé pour 50 ans. 2 objectifs :
- militaire : membres s’engagent à se prêter mutuellement assistance pour assurer la
paix et la sécurité pendant 50 ans.
- Défense des principes démocratiques, des libertés civiques et individuelles, des
conditions constitutionnelles et du respect de la loi (= contre URSS)
A été très vite concurrencé par l’OTAN créé en 1949 et qui va l’absorber. C’est un lien de
défense entre les USA et l’Europe. Pas d’engagement militaire systématique en cas d’attaque
mais organisation pour prévenir les conflits.
 En fait, les USA se sont appuyés sur la coopération franco-britannique, qui elle a amené le
Benelux, et tout cela s’est fait absorber par une organisation des USA : l’OTAN.

c) Forces et faiblesses des structures européennes de coopération : le Conseil de l’Europe


C’est une organisation séparée de l’UE. Existe encore aujourd’hui mais fonctionne d’une
manière distincte.
Créé à l’initiative de la France, qui propose en 1948 la création d’une assemblée européenne
et d’une Union douanière.
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Cette proposition est avancée par SCHUMAN et la Comité des mouvements européens
transmet un mémorandum dessus. Refusé par la G.B. car transfert de souveraineté.
Pour trouver un compromis, les structures mises en place comportent :
- une Assemblée juste consultative et formée de délégués des parlements nationaux
- un Conseil des Ministres qui prend toutes les décisions et qui examine les
recommandations de l’Assemblée.
Le 5 Mai 49 est créé le Conseil de l’Europe, par 10 pays :
-Benelux, G.B. & France (les 5 pays du pacte de Bruxelles)
- Italie, Irlande, Norvège, Danemark & Islande
Ne concerne pas l’économie (car il existe déjà l’OECE) ni la défense (car certains pays sont
contre). Concerne la culture, la santé, l’éducation, la sauvegarde des droits de l’homme.
A créé :
- la Convention européenne pour la sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales en 1950 (protège les réfugiés etc.…).
- la Cour européenne des droits de l’homme
Sinon, toute une activité de coopération qui porte plus ou moins ses fruits. A dès le début été
concurrencé par l’OECE, donc s’est peu développé.
Aujourd’hui : 50 membres. Peut adopter certaines résolutions.

Années 50 : débats reprennent ;


- sur jusqu’où aller dans l’Union européenne
- sur qui admettre dabs l’Europe…
 Correspond à 2 visions de l’Europe :
- libérale : juste espace marchand
- communautaire : espace marchand & rassemblement autour de valeurs communes.

Entre 45 & 50 : coopération intergouvernementale.


Rupture en 1950 avec la création de la CECA puis de la CEE :
- création d’institutions supranationales
- véritable rapprochement franco-allemand
- France saisit l’initiative de la coopération et remplace la G.B. comme moteur et
leader de l’intégration.

3) La méthode Monnet : la création de la CECA et de la CEE (1950-1957)


1950 : 2 événements qui influencent l’initiative de MONNET :
 Renouveau et renaissance de l’Allemagne : naissance de la RF qui s’est doté d’un
gouvernement en 194 (avec ADENAUER comme chancelier). L’Allemagne de l’Ouest veut
retrouver sa souveraineté sur le plan intérieur et international. ADENAUER est convaincu de
la nécessité de la protection américaine et du rapprochement avec la France
 Retour de l’Allemagne sur la scène internationale.
 USA sont très favorables à un réarmement de l’Allemagne car on est en plein contexte de la
guerre froide (1950 : début de la guerre de Corée).

Jean MONNET (alors Commissaire général au Plan en France) propose le 3 Mai 1950 le
mémorandum dans lequel il explique que l’OECE et le Conseil de l’Europe sont décevants,
impuissants d’organiser l’Europe sur de nouvelles bases. Il considère qu’il serait dangereux de
relever l’Allemagne sans faire l’Europe en même temps. Il dit qu’il est impossible de créer
l’Europe d’abord par le haut (institutions). Il faut commencer par coopérer dans des secteurs
économiques clefs et la structure politique serait le couronnement de cette coopération et non
le point de départ.
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Idée de Monnet : coopérer dans le secteur de l’acier (secteur clef de l’après guerre ; rôle
fondamental dans les politiques de défense ; était une des causes de discorde entre la France et
l’Allemagne autour de la Sarre) et de la sidérurgie.
Cette initiative avait plusieurs motifs :
- trouver une nouvelle formule de contrôle sur l’industrie lourde allemande
- coopérer de manière plus efficace que l’OECE et le Conseil de l’Europe pour intégrer
l’Allemagne
- intervenait aussi sur le réarmement allemand
- réintégrer l’Allemagne sans l’humilier et en lui accordant des droits
Conception de Monnet :
- rejet du concert européen avec la prééminence de grands pays
- coopération par des politiques concrètes (l’acier)
- resserrer les liens avec les USA
Cette politique d’intégration devait se faire par étapes : essayer d’instaurer des autorités
nouvelles acceptées par les souverainetés nationales

SCHUMAN reprend cette idée dans sa déclaration du 9 Mai 1950 où il fait une proposition à
l’Allemagne : faire contrôler par une autorité indépendante la production d’acier et de charbon
des 2 pays.
 Il faut commencer par quelque chose qui parle vraiment aux citoyens européens. Ces
hommes ont tiré les leçons de la faillite du système de Versailles :
- choisi acier et sidérurgie car associés à la guerre et à la défense + secteur crucial entre
France et Allemagne
- Années 20 : protectionnisme. Ne sont pas allés dans ce sens.
- L’Europe a besoin des USA. Il faut une ouverture des économies les unes aux autres.
 Volonté d’ouvrir un grand marché et d’instaurer un certain dirigisme économique.

a) La CECA (1950) et la réconciliation franco-allemande


SCHUMAN s’inspire des propositions de Monnet pour placer la production de
charbon et d’acier sous une haute autorité commune et qui serait ouverte aux autres de pays
d’Europe qui le souhaitent. La G.B. refuse, par contre le Benelux et l’Italie sont intéressés.
Le 18 avril 1951 : signature du traité de Paris. Entre en vigueur en juillet 52 pour 50 ans. La
G.B. a accepté une coopération très vague, pas plus.
La grande spécificité de la CECA est qu’elle repose sur des institutions qui n’ont jusqu’alors
jamais existé. 4 institutions qui sont les ancêtres de celles d’aujourd’hui :
- la Haute autorité : ancêtre de la Commission européenne. Indépendante des
gouvernements nationaux et dotée des principaux pouvoirs de décision.
 CECA très supranationale. Membres de la CECA choisis pour faire une politique
commune pas pour représenter leur pays.
- Le Conseil spécial des Ministres : ancêtre du Conseil de l’UE. Organe
intergouvernemental qui a été institué à la demande du Benelux. Donne son avis
conforme pour les décisions les plus importantes de la Haute autorité. C’est le lien
entre la Haute autorité et les gouvernements nationaux.
- L’Assemblée commune : ancêtre du Parlement européen. Créé à la demande des
parlements nationaux. Composé de parlementaires nationaux. Au départ, 78 membres.
Pouvoirs restreints mais pouvoir important de censure de la Haute autorité.
- La Cour de Justice : ancêtre de la Cour de Justice de la Communauté européenne.
Veille au respect du traité de Paris et règle les différents entre les Etats membres et la
Haute autorité.
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 Eléments supra nationaux :


-la Haute autorité : décisions s’imposent à tous
- financement de la CECA : financée par des prélèvements sur les entreprises qui
interviennent dans les domaines du charbon et de l’acier.
- objectif de réaliser un marché commun. Traité impose respect des règles de la concurrence
économique.

CECA : laboratoire dans lequel on a expérimenté des modèles de prise de décision, des
mécanismes.

Certains partis nationaux étaient hostiles à sa création :


- communistes y voyaient un bras économique des USA (France, Benelux)
- en Allemagne, le SPD avait pour objectif premier la réunification allemande et
trouvait que la CECA mettait RFA en premier plan et laissait de côté la RDA.
- En France, résistance des Gaullistes (préfigure les résistances ultérieures)
Malgré cela, le traité de Paris est ratifié. Monnet est le président de la Haute autorité jusqu’en
1955.
Le marché commun est ouvert en 1953.
La CECA a très bien fonctionné :
- elle a permis l’intensification des échanges et la diminution des pénuries de charbon et
d’acier
- elle a également permis l’accroissement industriel des Etats membres.
- mesures sociales prises.
- sur plan politique, CECA : cadre de la réconciliation franco-allemande.

 Ce succès a conduit à une réflexion sur l’extension de la coopération européenne à


d’autres domaines.

b) L’échec de la CED (1954) ou le premier revers de l’union politique


CED : Communauté européenne de défense
Plan Schuman a donné l’impulsion décisive à l’intégration européenne secteur par secteur.
Les dirigeants politiques se sont penchés sur l’idée d’une coopération militaire : à partir du
réarmement allemand souhaité par les USA, aller directement vers une fédération européenne
dans le domaine militaire et de défense.
Tout part d’une proposition US qui est de créer une armée européenne intégrée avec les
contingents superposés de tous les Etats membres, dont l’Allemagne.
France : Plan PLEVEN, Octobre 1950. Idée d’une armée européenne rattachée à des
institutions politiques européennes.
 Franchir le pas décisif dans l’intégration par la création d’une communauté militaire.
La G.B. a encore une fois refusé, donc le projet serait entre les Etats membres de la CECA,
avec une égalité des pays membres.
Dans le projet de la CED, on avait diminué certains points du Plan PLEVEN, il n’y aurait pas
de Ministre européen de la défense mais il y aurait une Haute Autorité, une Assemblée, une
Cour de Justice et un corps armée européen. Ce traité reprend les structures de la CECA pour
les appliquer à la défense.
Traité de Paris de 1952 : instituait la CED

Allemagne : les socio-démocrates ont pour priorité la réunification donc sont contre tout
projet qui sépare RFA et RDA.
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France : dans l’armée française, idée qu’il faut avant des institutions politiques fortes. Pas un
enthousiasme général.

Le Conseil de l’Europe a essayé de faire une proposition (en fait initiative de la G.B. pour
contrer la CED) de liaison étroite entre CED et Conseil de l’Europe : la Communauté
politique européen. Projet directement concurrentiel de la CECA et de la CED.
Il y a donc 2 projets parallèles : un mené par la France et l’autre par la G.B.

La confusion a été entre plus forte quand le traité de la CED a du être ratifié : la France a
rejeté le projet alors que c’était elle qui en était à l’origine.
 Grand conflit politique en France:
- Les « cedistes » : 2 arguments :
 Réarmement de l’Allemagne inévitable donc il faut l’encadrer le plus possible
 Poursuivre l’intégration de la CECA.
 MRP ; certains socialistes et certains radicaux
- Les « anti-cedistes » : arguments :
 Crainte d’une résurgence du militarisme allemand. Si on crée une armée européenne
avec une armée allemande, on risquerait de mener une guerre que l’Allemagne mènerait
pour sa réunification (donc contre l’URSS).
 La CED impliquait une limitation de la souveraineté française
 La CED impliquait également un éloignement de l’allié britannique au profit de
l’Allemagne. Il faut opérer un rapprochement avec la G.B.
 Communistes ; gaullistes
En août 1954, le Parlement français débat sur la CED : le rejette le 29 Aout 1954.

Ce rejet a des conséquences :


- montre les grandes positions des différents partis sur l’intégration européenne.
Positions qui se vérifieront par la suite.
- La CED a fortement embarrassé la France sur le plan international (car c eux qui
l’avaient proposée et qui l’ont rejetée). La France a donc essayé de proposer autre
chose sur le plan de la défense : essaye de relancer l’Union occidentale.
France et G.B. essayent de relancer cette coopération en l’élargissant à la RFA et l’Italie et en
essayant de faire intégrer à l’OTAN l’Allemagne.
En 1955, la RFA est intégrée à l’OTAN. Ancre l’Allemagne, dans le contexte de la Guerre
froide, dans la défense de l’Europe occidentale.
 L’Union occidentale devient l’Union de l’Europe occidentale : en change rien, dépend
toujours de l’OTAN mais permet de faire accepter l’idée d’une intégration de l’Allemagne
dans l’OTAN pour ceux qui y sont réticents.

 Constats :
- les Européens ont du mal à s’organiser indépendamment des USA car conflits entre
France, G.B. et Allemagne empêchent un développement indépendant.
- La méthode de la CECA est la plus efficace. Il faut un détour d’abord économique et
ne pas essayer de faire l’intégration de la défense (compétence régalienne).

c) Les traités de Rome (1957) : l’économie au service du politique


Monnet décide de se lancer à nouveau dans la bataille européenne. Il se tourne vers SPAAK
(ancien premier ministre belge) et d’autres hommes politiques du Benelux.
13

Monnet crée le « Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe » en 1955, pour essayer de
mobiliser les forces politiques en faveur de la construction européenne dans les différents
pays. On est dans le contexte internationale de la Détente donc il y a un peu plus d’espoir.
Moment propice.

S’engage dans la préparation d’un marché commun des 6 membres de la CECA. Les 6 pays
sont d’accords sur l’idée mais pas sur les modalités. 3 points de divergences :
 Si on veut une intégration sectorielle u un marché commun.
France : partisan d’une intégration au niveau atomique (énergie nucléaire peut être un secteur
très porteur pour l’intégration européenne. Peut éviter que l’Allemagne se dote de l’arme
atomique)
Allemagne et Benelux préfèrent un marché commun dans l’ensemble de l’économie.
Monnet pense qu’il faut faire les 2.
 Si on veut faire un espace économique libéral (= union juste douanière) ou si on
veut une intervention de l’Etat dans l’espace publique.
Allemagne et Benelux : veulent juste une union douanière
France et Italie : veulent interventionnisme
 Quelles institutions européennes ?
Italie et Allemagne : veulent le supranational
France : laisse Monnet décider avec un groupe d’experts.

Dès 1955, se réunit une conférence (les 6 ministres des affaires étrangères), la Conférence de
Messine (Italie) : négociations qui ont mené aux traités de Rome. C’est la seule conférence où
des hommes politiques ont vraiment agi, sinon c’était plutôt des comités d’experts avec
Monnet et Spaak.
A abouti à un rapport :
- il faut développer le nucléaire
- il faut une union douanière
- on décide de ne pas décider en ce qui concerne la souveraineté. On laisse ce choix aux
ministres.

La France obtient beaucoup de concessions :


- sur le nucléaire
- elle accepte de créer un marché commun mais réussit obtenir des périodes de transition où
l’on fermera les frontières
- obtient pas mal de dirigisme dans le domaine agricole
- obtient une limite au pouvoir de l’Assemblée parlementaire et de la Commission : dans le
sens d’une intégration intergouvernementale plus que supranationale.

Les traités de Rome ont été facilités par les crises extérieures :
- Crise de Hongrie en 1956 : montre que la guerre froide n’est pas finie
- Crise de Suez en 1956: montre faiblesse de l’Europe
 Il est important d’essayer de s’unir.

Accord entre France et Allemagne : Compromis :


- France a accepté l’idée d’un marché commun
- Allemagne a accepté l’intégration sur le domaine nucléaire
G.B. exclue de cette intégration car n’ pas d’intérêt.
 Renouveau de l’alliance franco-allemande qui était cassé depuis 1870. Retournement de
la situation par rapport à la G.B.
14

Traités signés le 25 Mars 1957 : la CEE et l’Euratom (en fait l’Euratom sera un échec et la
CEE un succès)
Traités de Rome : compromis pour éviter des conflits sur l’intergouvernementalisme ou le
supranationalisme.
La CEE par rapport à la CECA est moins supranationale. Ce sont les mêmes institutions mais
avec des rôles différents.
 La Commission : on ne parle plus de Haute Autorité, on parle de Commission européenne.
Siège à Bruxelles. C’est HASSTEIN qui préside la Commission, qui comporte 9 membres.
 Le Conseil des Ministres est renforcé dans la CE : a le pouvoir de décision. 1è membres.
Pondération des voix selon le poids démographique et économique des pays.
 L’Assemblée parlementaire : équivalence de l’Assemblée commune. Pas de pouvoir
législatif. Rôle avant tout consultatif et a un pouvoir de contrôle de la Commission (dispose
de la motion de censure).
 Cour de Justice des Communautés européennes : juridiction très étendue. Primauté du droit
communautaire. Rôle primordial.
 Grand proximité avec la CECA dans l’esprit des institutions.

Les traités de Rome sont ratifiés très rapidement puisqu’ils rentrent en vigueur le 1er Juillet
1958. Pour une durée indéterminée et sans possibilité de retrait d’un Etat membre.
Objectif de créer un marché commun en l’espace de 12 ans, plus sur des ambitions politiques
prudentes (après l’échec de la CED) et sur un mode fonctionnel (passer par intégration éco
pour aller vers l’intégration politique).
 CECA : intégration très poussée dans un secteur
CEE : intégration moins poussée mais dans tous les domaines

Réaction britannique :
- la G.B. a refusé de participer à Euratom
- G.B. a fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle refuse la CE
56-58 : G.B. a peur d’être exclue. Elle fait donc toute une série de propositions.
A essayé de monter une association concurrente : l’AELE (Association européenne de libre
échange) : G.B., Norvège, Suède, Danemark, Suisse, Portugal, Autriche.
Mais domination totale de la G.B. Organisation dont on s’est moqué en Europe :
« Association d’un géant et de ses pygmées ».

Traités de Rome :
 L’histoire montre que c’est la CE qui a joué un rôle dans le développement de l’UE
 CE : part d’un compromis & inspiration sur la CECA
CE : caractère hybride que l’Europe a toujours.
 Noyau de 6 Etats membres qui repose sur l’axe franco-allemand et sur le retrait de la
Grande Bretagne.

4. Développements et crises des Communautés européennes (1958 – 1969)


De Gaulle revient au pouvoir en 58 : influence beaucoup le développement de la CE car il
cherche à imposer ses visions. Le problème de l’élargissement de la CE à la GB continue dans
les années 60.
a) Les fondements de la construction communautaire : les succès de l’union douanière et
de la politique agricole commune
Dans le traité de Rome, il était prévu de créer un marché commun, ce qui s’est fait facilement
et rapidement. 2 aspects :
15

- libéralisation des échanges : consiste à supprimer des droits de douanes et les


contingences (limitations quantitatives) et libéraliser les mouvements humains. Etait
prévu une période de 12 à 15 ans pour faire cela et en fait dès 1968 les droits de
douane ont été supprimés. S’est fait très vite et sans réel problème.
- Construction d’une politique économique commune : on a commencé avec la PAC. A
posé plus de problème car traité moins précis que celui sur les droits de douane.
Objectifs : politique commune pour l’agriculture, les transports & commerce avec les
pays tiers.
Mais juste des grandes lignes, on laisse le soin aux pays d’appliquer.
Contrairement a « désarmement douanier » il a fallu 8 ans pour la PAC (de 1960 à 1968).
2 coalitions :
- France, Pays Bas, Commission européenne (partisans les plus acharnés)
- Allemagne, Belgique (vision plus libérale)
Entre 60 et 68, beaucoup de discussions sur la PAC. De Gaulle utilisera la PAC comme
instrument de chantage pour imposer ses volontés institutionnelles.

b) La question britannique et les résistances françaises : la querelle de la


supranationalité
DG revient au pouvoir en 58. Il avait été très critique envers traités de Rome avant leur
ratifications mais désormais qu’ils sont ratifiés, il fau les respecter.
A sa propre conception de l’Europe :
- faire une union entre les peuples européens en conservant les souverainetés étatiques
- donner à l’Europe une autonomie par rapport aux USA

 DG a d’abord essayé de proposer une nouvelle structure institutionnelle de la CE dès 60


(jugeait celle de 58 trop supranationale) :
-créer une union politique européenne
- créer une politique européenne de défense autonome
C’est le PLAN FOUCHET
Propose à l’Allemagne (car moment de crise entre RFA et RDA) qu’une politique de défense
soit mise en œuvre dans le cadre d’une union politique européenne, distincte des institutions
crées par le Traité de Rome.
Union politique européenne :
- conseil représentant les Etats membres
- assemblée consultative
- commission de hauts fonctionnaires pour la mise en œuvre des décisions
Plan Fouchet discuté à plusieurs reprises. Dans la dernière vision que propose DG, cette
Union politique européenne remplace totalement la CE : les positions se renforcent à force de
discuter. Aboutit à un échec.
Janvier 1963 : DG se rend compte que Plan Fouchet ne sera jamais accepté. Il essaie alors de
le mettre en place mais juste avec l’Allemagne : c’est le Traité de l’Elysée.
 Domaine de la défense, de la sécurité, de l’éducation et de la jeunesse.
Coopération intergouvernementale entre 2 pays. Marche moins bien dans le domaine sécurité
et défense (car Allemagne est très atlantiste : attachement aux USA et volonté de faire adhérer
GB  très loin des conceptions de DG).
Ce traité a permis à la France et à l’Allemagne de jouer un rôle moteur dans l’intégration
européenne, même si le préambule imposé par Bundestag (volontés atlantistes) a un peu vidé
de sens ce plan.

 Question de la Grande Bretagne.


16

Montre la force de conviction de DG qui a posé 2 fois son veto à son intégration. (GB entre
dans la CE en 1973 : très tard)
La GB ne voulait pas participer à l’intégration européenne telle qu’elle existait.
Dans les années 60, elle se rend compte que la CE va fonctionner sans elle et qu’elle va se
retrouver exclue face à une communauté forte.
Aussi des raisons économiques : la GB commerce plus avec la CE qu’avec l’AELE &
desserrement des liens avec le Commonwealth.
Conceptions de DG et de la CE rejoignent celles de la GB. Seul problème : rapport aux USA.
Juillet 61 : GB présente sa candidature à l’entrée dans la CE. C’est alors un gouvernement
conservateur (à l’époque conservateurs étaient pour l’intégration à l’UE et les travaillistes
contre).
Irlande, Danemark, Suède, Suisse et Portugal demandent à adhérer aussi dans la foulée.
 Si la GB entre dans la CE, tous les membres de ‘AELE entrent plus ou moins dans la CE.
On passerait ainsi d’une Europe à 6 à une Europe à plus de 10.
Candidature bien accueillie par les pays européens (car apporterait avantages), mais en
France, l’idée n’est pas du tout bien accueillie (peur de la concurrence britannique et de la
PAC voulue par la GB).
GB a des revendications assez fortes. Elle accepte les Traité de Rome mais :
- demande un protocole pour protéger ses biens avec le Commonwealth et l’AELE
- demande une longue transition avant la PAC
- demande que tous les pays de l’AELE entrent avec elle.
 Revendications très fortes. De plus, les conservateurs seront inflexibles (car sont critiqués
par les travaillistes).
Malgré tout, en 1961, personne ne pense qu’on peut refuser l’entrée de la GB.
Ce qui va faire échouer cette candidature est une proposition américaine : le Grand Dessein
Transatlantique, par Kennedy, en 62 : association commerciale entre les USA et la CE.
La GB serait un relais des Etats-Unis en Europe.
Ce projet ne plait pas à DG car pense que CE trop jeune pour se rapprocher des USA. Il faut
qu’elle se consolide au niveau des institutions. Il voit dans le Grand Dessein Transatlantique
une manœuvre des SA pour avoir une mainmise sur l’Europe.
Problème : GB avait accepté une proposition de coopération avec les USA fin 62. Va servir de
prétexte pour refuser l’entrée de a GB dans la CE (pour DG, la GB est le cheval de Troie des
USA).
Janvier 63 : DG refuse l’entrée de la GB dans la CE. Elle n’est pas prête à suivre l’orientation
des 6 et elle est trop proche des USA et du Commonwealth. DG propose à la GB un accord
d’association.
Le refus de la GB sera très mal pris par les partenaires de la France car rien n’avait été
concerté. Et de plus, en même temps, DG signe avec l’Allemagne le traité de l’Elysée.
Impression que la France fait peu attention aux demandes et aux intérêts de la Communauté.
Tout le monde est très amer, même l’Allemagne car ne souhaitait pas la PAC mais l’avait
accepté en échange de l’intégration de la GB : se sent trahie.
L’idée du Grand Dessein est abandonnée avec la mort de Kennedy en 63.

 Querelle sur la supranationalité : 3è cas de tension entre la France et ses partenaires.


DG n’avait pas réussi à imposer le Plan Fouchet, donc va essayer de s’attaque à la
Communauté
C’est la crise de la « chaise vide » de 1965 à 1966
La crise s’est déclenchée car l’Assemblée parlementaire ne 63 revendique plus de pouvoir.
Elle demandait :
- à participer au processus de désignation des Commissaires européens
17

- à être élue au SUD


- un droit de décision sur le budget communautaire
France pas du tout favorable à ce renforcement de l’Assemblée. Ne lui semblait pas justifié
car elle n’avait pas le pouvoir législatif et en même temps, vu qu’elle ne l’ pas, la France ne
veut pas lui accorder le SUD.

1964 : DG a remis sur l’agenda politique la question de la politique étrangère de défense : il


est nécessaire que les Etats membres contrôlent ce qui se passe dans les institutions (en fait
grand conflit entre DG et HALLSTEIN, qui est Président de la Commission Européenne).

Question de la PAC : alliance qui repose sur un malentendu :


- pour la France, c’est juste économique
- la Commission pense elle que c le moyen de se renforcer dans la CE
A partir de 63, on commence à parler d’un renforcement du Parlement et de la Commission :
DG n’approuve pas du tout.
Crise éclate sur une question douanière (question d’un vote qui pourrait renforcer la
Commission)
DG va prendre pour prétexte les discussions sur la PAC : la France refuse de participer aux
discussions sur les changements institutionnels (pour éviter renforcement de la Commission),
ce qui va être très mal pris par les partenaires.
Renforce l’idée que la France est hostile à la CE : elle met en danger la PAC pour satisfaire
ses revendications.
Les 5 partenaires de la France refusent toute concession. Finalement, la France est forcée de
revenir dans les négociations, après 5 mois d’absence.
 Compromis de Luxembourg, Octobre 65
Politique de la chaise vide : France retirée de Juillet à Octobre 65
Par ce compromis, on laisse le droit de veto (= vote à l’unanimité) si les intérêts nationaux
d’un Etat sont mis en jeu. Alors on négociera jusqu’à trouver un consensus. Mais l’Etat di
exposer ses intérêts nationaux.
Ce compromis du Luxembourg a vraiment stoppé la dynamique de l’intégration politique de
l’Europe (car il est très facile de faire prévaloir un intérêt national). Rappelle le poids des
Etats membres.
Le passage au vote majoritaire pour tout ce qui concerne l’intégration européenne est retardé
jusqu’en 1986 (Acte Unique Européen). Complique énormément les prises de décision.
Dernière conséquence : le rôle de la Commission est amoindri. A besoin de l’accord de
chaque membre pour qu’un de ses textes soit accepté.

La crise de la chaise vide, selon DG, a permis de plus prendre en compte les réalités et les
intérêts de chaque Etat. Mais il y a eu une perte de confiance des Etats membres envers la
France après toutes ces crises.

Tensions encore accrues après le 2è véto de la France à l’entrée de la GB.


Mai 1967 : GB pose de nouveau sa candidature. Pour une fois, l’opinion britannique semble
favorable. Irlande, Danemark et Norvège demandent aussi à adhérer.
Demande encore une fois une période de transition avant l’adoption de la PAC et demande u
rôle accru de la Commission sur la scène internationale. Aucune exigence en matière
institutionnelle.
16 Mai : DG exprime ses réticences, en disant que ni la GB, ni la CE ne sont prêtes. L’entrée
de la GB risquerait de provoquer une dislocation de la CE. DG pense qu’il faut mieux juste
s’associer.
18

Tout le monde est favorable à l’adhésion mais la France refuse des négociations d’adhésion
(car craint un regroupement des pays de la CE contre ce qu’elle veut et craint un
regroupement autour de la GB et des volontés transatlantiques.)
La GB ne lâche pas prise, mais DG reste intransigeant.

c) Le sommet de la Haye : la réconciliation de l’Europe des Six ?


1969 : on parle de relance de l’intégration européenne pour mettre fin à ce blocage total.
Initiative de l’Angleterre et de l’Italie, qui appellent à un élargissement de la Communauté et
à une coopération en politique étrangère commune.
C’est par là qu’on va essayer de relancer la France.
1969 : DG se retire du pouvoir. Il est remplacé par POMPIDOU. C’est la fin des tensions qui
durent depuis 1964. Pompidou n’est pas un grand européen mais il veut faire sortir la France
de l’impasse car l’Europe est bénéfique d’un point de vue économique. Le développement
d’une politique étrangère est bien accepté par Pompidou. Pompidou estime que la GB peut
équilibrer le poids de l’Allemagne dans la CE (car depuis 68, relations entre la France et
l’Allemagne moins étroites qu’avant).
 La France propose un triptyque :
- achèvement d’un marché commun
- approfondissement de l‘intégration européenne
- élargissement
Annonce que la France n’a pas d’opposition à l’entrée de la GB mais dit que les 6 doivent se
mettre d’accord sur les modalités de son entrée. Il suggère que les chefs d’Etats se réunissent.
 C’est la Conférence de la Haye, 1er et 2 décembre 1969. Compromis des 6 membres.

La France obtient simultanément l’achèvement du Marché commun (en 1970) et


l’approfondissement de l’intégration européenne : « Projet d’Union Economique et
Monétaire » proposé par le chancelier allemand BRANDT.
Pour l’élargissement, Pompidou accepte que les négociations d’adhésion commencent le 1er
juillet 70 (avec accord des 6).
A partir de la Haye, la Communauté européenne reprend ses activités plus rapidement, même
si les divergences persistent.
Seule avancée réelle : en politique étrangère, adoption du rapport DAVIGNON : concertation
et coopération en matière de politique étrangère (ancêtre de la PESC) : au moins 2 fois par an,
réunion des ministres de affaires étrangères.
Il est prévu que la Commission européenne soit consultée, et qu’il y ait plus de contacts avec
le Parlement européen. Les institutions européennes ne sont pas intégrées mis elles sont au
moins évoquées.

 Le Sommet de la Haye annonce le Traité de Maastricht. C’est un sommet important car il


signe la fin des crises entre France et ses partenaires et il permet un avancement de
l’intégration européenne en définissant des domaines (monnaie et politique étrangère).

5. La cohésion européenne à l’épreuve des tensions internationales (1969-


1985)
Approche plus pragmatique : on essaye de combiner coopération intergouvernementale et
supranationale.
Coopération intergouvernementale : 3 projets :
- projet d’union économique et monétaire
- politique étrangère
- institution du conseil européen à partir de 74
19

Coopération supranationale : projet de l’élection du Parlement européen au SUD (décision


prise en 74, modalités définies en 76, premières élections en 1979)
Période qui signifie la fin d’une Europe à la française. A partir des années 70, l’entrée de la
GB change les rapports de force.

a)Elargissements et innovations institutionnelles : la naissance de l’ « Europe des


Douze »
La Communauté est bien un acteur essentiel sur le continent européen. Mais 2 difficultés :
- entrée de nouveaux membres
- approfondissements de l’intégration : politiques communes
Dilemme de savoir comment concilier élargissement et approfondissement.
Après Sommet de la Haye, on aboutit à l’idée selon laquelle il faut s’élargir.
3è demande d’adhésion de la GB. Négociations ont lieu avec l’Irlande, la Norvège et le
Danemark. Discussions de 70 à 71 entre les 6 membres et les candidats (qui négocient
séparément).
La Norvège n’entrera pas dans la CE (referendum rejeté).
La GB va demander une renégociation du traité après son adhésion.

Principes de l’élargissement sont alors définis (n’ont pas beaucoup changé depuis) :
- les Etats candidats acceptent les traités et leur finalité politique (la GB par exemple ne
peut pas entrer dans la CE sans accepter la PAC)
- au bout d’un temps de transition, tout le monde devra accepter le droit communautaire.
Il y a TRANSITION mais pas dérogation
- ces périodes transitoires seront limitées dans le temps et auront un calendrier précis
- tous les pas candidats entreront dans la CE à la même date et les périodes transitoires
seront les mêmes
- la Communauté conservera sa responsabilité envers les pays en voie de
développement
Dès 70 négociations parallèles entre les 6 pays et les différents pays candidats.
71 : rencontre entre HEATS et POMPIDOU
72 : signature des traités d’adhésion
Période transitoire de 5 ans
L’élargissement sera effectif en 1973.
On revoie tous les effectifs des institutions pour que les nouveaux membres aient des
représentants.

Referendums dans les pays qui entrent :


 Irlande : Mai 1972, sur 70 % de participation, 83% de OUI
 Danemark : Octobre 1972, sur 85% de participation, 57% de OUI
 Norvège : Septembre 192, sur 78% de participation, 54% de NON
Pquoi NON en Norvège ? Pour la droite, cela signifiait la perte d’indépendance. Pour al
gauche, signifiait l’alignement sur les autres pays. Pour les agrariens, cela signifiait
l’augmentation du fossé entre les villes et les campagnes.
 Grande Bretagne : c’était les conservateurs qui avaient signé le traité d’adhésion.
Travaillistes reviennent au pouvoir et remettent en cause le traité d’adhésion. Opinion très
divisée.
De 74 à 84, problème chez la GB avec le budget communautaire. La GB négocie de nouvelles
conditions d’adhésion.
Concession la plus forte : politique régionale pour aider le Nord de l’Angleterre en phase de
crise de l’industrie.
20

Su plan budgétaire : selon WILSON idée de juste retour pour la GB (verser autant qu’on va
recevoir). GB va ainsi avoir un avantage correcteur sur le budget (paye moins).
Après ces négociations, referendum sur le maintien de la GB dans CE : 67% de OUI sur 65%
de participation.
Mais la GB a réaffirmé dès son adhésion ses 3 grands piliers : USA, politique étrangère et
Commonwealth.
Dans les années 80, élargissement à la Grèce, Espagne et Portugal (beaucoup plus facile que
pour la GB).
Ont posé leur candidature après la chue des dictatures.
Grèce avait signé un traité d’association en 61 mais avait été gelé entre 67 et 74 (dictature des
colonels).
En 74, la dictature tombe. La Grèce redemande directement à adhérer à l’Europe en 77.
Première motivation : d’ordre politique, faire en sorte que ces pays arrivent à bien installer la
démocratie, à bien faire la transition. Puis, après première phase d’élargissement, adhésions
paraissent moins difficiles.
 Grèce : négociations ouvertes en 76. Traité d’adhésion signé en 79. On a imposé à la Grèce
une période de transition de 5 ans (pour union douanière) et de 7 ans pour que les travailleurs
grecs puissent s’installer dans d’autres pays.
81 : traité remis en cause car changement de gouvernement. On demande une aide à la
modernisation grecque.
 Pour Espagne et Portugal : négociations plus longues pour que les difficultés qu’il y a eues
pour la GB et la Grèce ne se reproduisent pas. Sont entrés en même temps dans la CE, le 1er
Janvier 86. Dans chaque pays, referendum. Positif dans les 2 pays.
1986 : la CE compte 12 Etats membres.

b) Politique étrangère et monnaie : des avances limitées


Ce sont les 2 politiques nouvelles auxquelles la CE a commencé à penser dès les années 70.
 MONNAIE : après WW2, système monétaire international sur taux de change fixe autour
du dollar. Se déforme en 70.
1971 : fin de l’échangeabilité du $. Instabilité des monnaies.
La CE essaie alors de mettre en place un système européen pour mettre en place une zone de
stabilité monétaire.
1972 : le Serpent monétaire européen. Les 6 s’engagent à limiter les fluctuations de leur
monnaie.
Remis en cause par la crise économique de 73. Dès 72, le serpent perd sa substance.
Entre 73 et 76, instabilité monétaire qui est extrêmement dommageable.
1979 : création du système monétaire européen, à l’initiative de la France et de l’Allemagne
(sous l’égide de VGE et de SCHMIDT). Ancêtre de l’Euro. Repose sur 3 éléments :
- création d’une unité monétaire européenne de compte (pas de transaction) : l’ECU
- mécanisme de change : chaque monnaie reçoit un cours pivot (défini par rapport à
l’écu) et chaque Etat doit s’engage à maintenir sa monnaie dans une fourchette précise
- mécanisme de crédits : implique solidarité entre les Etats
 Amène stabilité de la monnaie en Europe.
Système monétaire européen :
- efficacité technique
- poids politique dans la crédibilité sur le plan de l’économie
 POLITIQUE ETRANGERE : innovations mais limitées car toujours des divergences
entre les Etats membres.
Rapport DAVIGNON : réunion des ministres des affaires étrangères tous les 6 mois.
Commence dans les années 70. Concertations mais pas d’actions communes. Cadre
21

totalement diplomatique. En matière de défense, la Communauté est totalement inexistante.


Sur le plan international, la CE existe d’un point de vue économique.
Politique étrangère se développe sur un mode intergouvernemental classique.
Beaucoup de divergences entre France, GB et Allemagne.

c) « Euro-sclérose » et rejet des projets d’union politique


On est dans une période de crise économique qui ne facilite pas l‘esprit de coopération.
Années 70 : manque d’élan, de projets novateurs. C’est vraiment le point mort.
Quelques idées mais l’Europe perd du terrain par rapport aux USA et au Japon.
Projets d’union politique qui échouent les uns après les autres.
Rapport SPINELLI : adopté en Février 1984 : projet relatif à l’UE, cherche à concilier
intergouvernemental et supranational dans un même cadre juridique. Objectif de répartir les
compétences d’une manière plus claire et plus égalitaire entre les membres.
Rapport qui ouvre vraiment la voie au traité de Maastricht.
Ce traité est aussi important dans la manière dont il a été reçu : GB, Danemark et Grèce ne
sont pas du tout intéressés par l’avancée de l’union politique.

6. La relance de la dynamique communautaire (1986 – 1992)


a) L’acte unique européen (1986) : succès économiques et coopération politique accrue
Années 70 : on se rend compte qu’il y a une crise et qu’il y a des Etats membres pas
favorables à l’intégration politique plus poussée.
L’acte unique retour à al méthode originale qui est de passer par l’économique pour aller vers
le politique.
Juin 1985 : Commission européenne a adopté un livre blanc (pas contraignant) sur
l’achèvement du marché intérieur d’ici 1992 : supprimer toutes les limites du marché commun
(normes administratives, techniques, etc.…)
Idée de l’acte unique : faire disparaître tous ces obstacles pour qu’il y ait une véritable libre
circulation des hommes, des biens…
Projet mis en avant par Jacques DELORS.
 France, Allemagne, très favorables.  GB, Danemark, Grèce pas favorables
3 grands volets :
- mettre en œuvre ce marché commun
- codifier pratique de la coopération politique européenne
- consacrer juridiquement le Conseil européen
Acte « unique » : car se place dans un même cadre juridique intergouvernemental et
supranational.
Offre un cadre en matière de politique étrangère pour la première fois dans un traité européen.
Projet de marché européen très ambitieux : a le projet d’adopter toute une série de directives
jusqu’à 1992, dont abandonner le vote à l’unanimité et donc abandonner le compromis de
Luxembourg.
Acte Unique : relance de l’intégration :
- on revient à l’économie
- on prend des mesures institutionnelles
Véritable succès : CE devient un partenaire économique important par rapport aux USA et
Japon.

b) La chute du communisme (1989) frein ou impulsion à l’intégration européenne ?


1989 : chute du communisme : va influencer le cours de l’intégration européenne car tt doit
être repensé dans un ordre international instable.
Relance de la discussion sur dilemme entre approfondissement et élargissement.
22

Premier cas : l’Allemagne se réunifie en 1 an (9 novembre 89 : le mur tombe, en octobre 90,


réunification faite, ex RDA entre dans la CE)
Autres pays : différents cas sous communismes, bloc de l’Est et CE s’ignoraient.
1989 : la CE se retrouve face à des Etats qui veulent se rapprocher le plus vite possible de la
Communauté.
Certains pays avaient déjà signé des accords économiques.
Dès 90, certains demandent adhésion, comme la Hongrie.
CE se rend compte qu’elle revient un point d’ancrage pour tout le continent européen. Force
d’attraction énorme.
Mais CE a quand mm peur de se lancer trop, Méfiance.
Décembre 1989 : CE offre une assistance technique. C’est le Programme PHARE (Pologne,
Hongrie, Aide à la Reconstruction économique).
Etendu dès 90 à a Tchécoslovaquie puis à la Roumanie et Bulgarie.
Evite à la CE de se prononcer vraiment sur un éventuel élargissement.

c) Les ambivalences entourant la monnaie unique et l’union politique


2 CIG (conférences intergouvernementales) dès Avril 1990 :
- une pour mettre en œuvre l’union économique et monétaire
- une sur le traité d’union politique
Ces 2 CIG aboutissent, en décembre 1991, à la réunion des 2.
 FEVRIER 92 : Traité de Maastricht, c’est le « traité sur l’Union européenne ». Modifie le
traité de Rome de 1957.
Innovation : ajoute 2 piliers à la coopération communautaire :
- la PESC - la justice et les affaires intérieures
Dans le Traité de Maastricht, on combine vraiment les techniques de coopération et
d’intégration.
 Nouvelle phase d’unification de l’Europe, qui repose sur 3 piliers.

 Pilier CE : repose sur traités de Paris et de Rome


Système administratif et communautaire est maintenu mais s’élargit au domaine économique
et monétaire. Même système décisionnel.
UEM (Monnaie unique) : exception de la GB et Danemark (droit de passer à la monnaie
unique quand ils le souhaitent.
Aujourd’hui adhèrent à l’euro 12 pays (les 15 moins la GB, le Danemark, la Suède et les
nouveaux pays pas encore prêts).
Nouvelles compétences : éducation, culture, santé publique
Accroissement du rôle du Parlement européen : budget…

 Pilier PESC : assez ambigu car touche un domaine sensible.


Partage de pouvoir entre gouvernement nationaux et institutions communautaires.
Coopération entre les Etats membres.
Objectif : sauvegarder l’indépendance de l’UE, maintien de la paix et de l’équilibre
international.
Etats membres peuvent définir des positions communes.
Parlement n’a aucun pouvoir de décision, rôle juste consultatif.
Pb de la défense : politique de défense susceptible d’aboutir à une politique de défense
commune : on prend donc des précautions.
L’UEO pourrait en être le cadre mais on se rend vite compte (Juillet 91 : conflits en
Yougoslavie) que l’UEO manque de moyens et est incompétente.
23

Mais politique très embryonnaire.

 Pilier de la justice et des affaires intérieures : coopération entre Etats membres.


Principe que si on ouvre les frontières à l’intérieur de l’UE, il faut fermer les frontières
extérieures.
En même temps, politique d’asile et d’immigration, de conditions de vie et de travail des
étrangers. Aussi question de la criminalité transfrontalière.
 Pilier très hétérogène.
L’UE dans ce pilier se réfère à des normes de protection des droits de l’homme. Politique très
sévère et très fermée.

 Tentative pour rendre l’UE plus démocratique : en renforçant les pouvoirs du Parlement
européen. Se fait en contrepartie du principe de subsidiarité (l’UE n’agit que si son action est
plus efficace qu’au niveau national) : différents selon domaines (par exemple il est certain que
l’environnement est un domaine mieux géré par l’UE qu’au niveau national)
= Principe de méfiance plus ou moins envers les institutions européennes. On demande une
justification.
Principe de subsidiarité très ancien. Peut être interprété de 2 manières :
- comme faisant partie du fédéralisme
- - ou comme contrôle des institutions

Création d’une citoyenneté européenne


- ne remplace pas la citoyenneté nationale
- accorde à ceux qui disposent déjà de la citoyenneté de leur Etat membre.
Plusieurs droits :
- de circuler et de séjourner librement sur les territoires des Etats membres
- droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes.
Droits très peu utilisés, surtout le deuxième.

7. L’Union européenne en crise (1992-1997)


Depuis 1992 : traités révisés à longueur de temps : montre les difficultés du processus

a) Le Traité de Maastricht, révélateur des contradictions de l’Union européenne


Traité ratifié difficilement. Fin du consensus permissif (avant populations étaient toujours
plus ou moins OK avec décisions européennes).
Il y avait déjà eu des rejets des peuples (ex : CED)
Maastricht montre que le travail européen est largement perçu comme un travail de
technocrates (langage obscur).
Traité long, complexe : reflète le caractère opaque de la construction européenne.
Peuples se rendent compte à quel point on avance dans l’intégration. E, plus, moment de crise
économique en Europe.
Devait être ratifié le 1er janvier 93. Mais on a du attendre le 1er novembre 93 pour qu’il entre
en vigueur.
Tous les Etats ont ratifié le Traité. Le Parlement s’est prononcé dessus. Avis juste consultatif
mais certains pays ont dit qu’ils suivraient l’avis du Parlement (qui trouvait le traité
insuffisant).
Rôle du Parlement européen insuffisant mais invite quand même les pays à le ratifier :
ambigu
24

 Le Danemark, le 2 Juin 1992, organise un referendum pour la ratification : c le NON qui


l’emporte à 50,7% avec une participation élevée de 83%. (Ce qui posait problème :
intégration en matière de monnaie et de défense).
Le Conseil met de côté le Danemark et décide de continuer la ratification. Chaque pays ratifie
comme il veut : soit par referendum soit par le Parlement (pose moins de problèmes que le
referendum).

 France : Mitterrand décide d’organiser un referendum : le 20 Septembre 1992.


Une partie des parlementaires gaullistes (PASQUA, SEGUIN), une partie des parlementaires
socialistes (CHEVENEMENT) et les communistes se prononcent contre.
Partisans du oui (VGE, CHIRAC) sont restés sur la défensive. Se mobilisent tard car
pensaient qu’ils avaient gagnés. Campagne assez courte et confuse.
Forte participation : 69 %. OUI l’emporte avec 51% des voix.
 On voit que les questions européennes ne suivent pas un clivage gauche/droite.
Encore 3 cas délicats :
 Allemagne : problème sur la monnaie unique (certains ont peur de la disparition du
deutschemark, très symbolique par rapport à la réunification) & problème pour les Länder au
niveau du transfert de compétences.
La Cour constitutionnelle se prononce pour la ratification mais avec des limites (il ne faut pas
trop de transfert de compétences)
 Danemark a demandé un statut particulier : ne pas participer à la monnaie unique ni à la
PESC, ni à la citoyenneté européenne : dérogations importantes inscrites dans le traité.
Nouveau referendum en Mai 1993 : Oui à 57% des voix (sur 86% de participation).
 Grande Bretagne : aussi dérogation sur monnaie unique et sur politique sociale.
Avril 1992 : arrivée au pouvoir de John MAJOR, concurrencé par les ultraconservateurs antis
européens. MAJOR a du s’engager à attendre le résultat danois.

b) L’Union européenne à Quinze : zone de libre échange ou système politique intégré ?


1995 : élargissement : Autriche, Finlande, Suède
Chute du mur de Berlin a changé la donne pour la Finlande.
Suède et Autriche : situations à part. + Proches de la Russie, fort attachement à la
souveraineté militaire. Identités fortes.
De nombreux pays de l’AELE, étant forcés de respecter le droit communautaire, vont essayer
d’entrer dans l’UE.
AELE aujourd’hui très réduite : Norvège, Suisse, Islande et Lichtenstein
NB : Suisse propose en 1992 mais rejet par referendum.
Donnée géopolitique : Europe s’étend vers le Nord. Voisine de la Russie.

c) Les petits pas de l’élargissement à l’Est


1989-1997 : beaucoup plus dur. Période de tâtonnement. Allemagne très favorable à
l’élargissement car proximité avec les pays de l’Est (historiquement, géographiquement :
Hongrie, Pologne, République Tchèque.
France beaucoup moins favorable car craint que le centre de gravité ne se décale vers l’Est et
que la PAC doive être réformée.
Jusqu’à 1993, aucun consensus sur le calendrier et processus d’élargissement.
Communauté commence des échanges accrus vers l’Est et leur demande de se réformer un
peu.
1989-1993 premières demandes d’adhésion
1989 : accords commerciaux
1993 : accords d’association qui instaurent une zone de libre échange et un dialogue politique.
25

1993 : accords d’association avec Roumanie et Bulgarie


1995 : les 3 pays baltes
1996 : la Slovénie

Juin 1993 : décision d’élargissement à des « pays européens » qui rempliraient les « critères
de Copenhague » :
- critères politiques : Etat de droit, stabilité des institutions démocratiques ; respect des
droits de l’homme et des droits des minorités
- critères économiques : fonctionnement d’une économie de marché viable et capacité à
résister à une pression concurrentielle.
- Pays candidats assurent assumer l’acquis communautaire, y compris l’union
monétaire.
-
 Capacité de l’UE à s’élargir sans ralentir la dynamique de l’intégration européenne. (cf
Turquie qui pourrait ralentir)

Critères de Copenhague sont toujours utilisés aujourd’hui. Dès 1993, l’UE décide de s’élargir
et met en place une politique de stratégie de préadhésion.
Programme PHARE étendu aux nouveaux candidats.
1994 : cette politique est dirigée vers les nouveaux candidats : Lettonie, Lituanie, Estonie,
Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie + Chypre
et Malte + Turquie (statut d’Etat candidat en 1999 mais processus lent. Fin 2002, on décide
d’ouvrir des négociations en Oct. 2005)
Ukraine est toujours hors débat car trop grande et peu active. Macédoine, Moldavie et Bosnie
Herzégovine aussi.

8. Un pari ambitieux : l’élargissement et l’approfondissement de


l’intégration européenne (1997-2005)
a) L’aboutissement de l’union économique et monétaire : les perspectives de l’euro
Union éco et monétaire : idée qui date des années 70. Repose sur 2 choses :
- la politique économique : repose dans les mains des Etats qui s’engagent à respecter
les principes d’une économie de marché + principe de libre concurrence. S’engagent à
assurer la convergence de leurs économies.
Lorsque UEM achevée, la Commission pourra envisager des sanctions pour ceux qui
ne respectent pas les conditions.
- la politique monétaire : supranationale. Faite sous l’égide de la Banque centrale
européenne (construite sur une base fédérale), indépendante des Etats membres. C’est
elle qui fixe les taux d’intérêts en Europe. Les institutions communautaires peuvent lui
faire des vais mais c’est la seule qui a le pouvoir de décision.
 Président de la BCE : mandat de 8 ans. A le temps de vraiment mener une politique.
 Conseil des gouverneurs : dirige la BCE. Réunit le Président de la BCE et les
présidents des Banques centrales nationales.
 « Euro groupe » : groupe qui réunit les ministres des finances et affaires éco des
Etats membres. Essaie d’influencer les décisions
La BCE dicte la politique éco et monétaire européenne. La GB, le Danemark et la Suède n’ont
pas souhaité adhérer à la monnaie unique et les nouveaux entrés ne respectent pas les critères.

Critères :
- le déficit public ne doit pas dépasser les 3% du PIB de l’Etat membre
26

- la dette publique ne doit pas dépasser les 60% du PIB de l’Etat membre.
3 autres critères moins importants : taux d’inflation ; avoir participé au premier système
économique de l’Europe ; taux d’intérêt à long terme

Monnaie unique créée tout au long des années 90.


2001 : monnaie créée. & Janvier 2002 : l’Euro commence à circuler.
Autonomie relative des Etats en matières budgétaire, mais aucune autonomie en matière
monétaire. Il faut vraiment que les pays respectent les conditions pour que l’alternative de
sanction diminue et devienne moins contraignante.

b) Les Traités d’Amsterdam et de Nice : des réformes en trompe-l’œil ?


A partir de Maastricht, on entre dans une période de révision des traités. Système des piliers
par pratique et pas vraiment utile. Même le Traité de Maastricht prévoyait sa propre révision.
 Mars 1996 : une CIG est réunie. 3 points ressortent clairement :
- rendre UE plus proche des citoyens
- donner aux institutions plus d’efficacité et de légitimité
- renforcer les capacités d’action extérieures de l’UE
Entre 1996 & 1997, on aboutit à une révision : Traité d’Amsterdam signé en 97 et entre en
vigueur en Mai 1999.
Un autre point : réfléchir à l’élargissement et aux adaptations que ca demande : sur plan
institutionnel, fiasco total, car les Etats n’ont pas réussi à se mettre d’accord. On prévoit donc
une « clause de rendez vous », un an avant l’élargissement qui fera passer l’UE a + de 20
membres.
Amsterdam : juste consolidation des 3 piliers.

3 grandes questions sont laissées en suspens, les « reliquats d’Amsterdam », qui seront
traitées à Nice :
- la composition de la Commission européenne
- La pondération des voix au Conseil
- L’extension de vote à la majorité au Conseil

Sommet de Nice : se déroule en décembre 2000. Février 2001 : signé traité


1er février 2003 : entre en vigueur.
L’UE fait ce qu’elle avait prévu dans sa clause de rendez vous. Se pose la question du partage
du pouvoir. Débats très difficiles et beaucoup de tensions entre les Etats membres.
Réformes institutionnelles : 4 grandes décisions devant être mises en œuvre en 2005 (quand
élargissement effectif) :
 Composition de la Commission européenne, jusqu’à cette date 1 commissaire par Etat
membre sauf pour les grands Etats 2 commissaires (GB, Italie, Allemagne, France, Espagne)
= système inégalitaire.
Traité de Nice prévoit que dès le 1er janvier 2005, chaque Etat aura 1 commissaire (effectif
maintenant). Sinon trop de commissaires avec l’élargissement.
 Pondération des voix au Conseil : selon le pays de provenance (selon poids économique,
démographique). A posé beaucoup de problèmes car c’est vraiment là qu’est décidé le poids
et l’importance d’un pays. Va de 3 (Malte) à 29 (Allemagne)
Seuil de la majorité qualifiée : 73 % des voix.
 Une décision devra recueillir une majorité simple si c’est une proposition de la
Commission (à 25 il faut 13 d’accords). Dans les autres cas il faut les deux tiers.
= Prime aux propositions de la Commission.
Pour qu’une proposition soit adoptée, 3 conditions :
27

- il faut 73 % des voix


- il faut majorité simple aux 2/3
- il faut que cela représente 62 % de la population européenne (filet démographique)
Ainsi, quand on a l’Allemagne dans son camp, c’est mieux.
 En matière institutionnelle :
- mode de décision du Conseil : extension à la majorité qualifiée dans plusieurs
domaines. Mais il reste des domaines (les plus importants) qui restent à l’unanimité.
- Système des coopérations renforcées : créé dans la perspective de l’élargissement.
Permettre à un nombre réduit d’Etats membres de progresser dans certains domaines,
sans être bloqués par les autres Etats membres. Il faut minimum 1/3 des Etats de la
communauté. Pour l’instant, système peu utilisé.

Traité signé en Février 2001. Problème de ratification en Irlande. Premier pays qui organise
un referendum en Juin 2001. Refusé par 54 % des voix (mais beaucoup d’abstention).
2 arguments :
- neutralité de l’Irlande. Or dans traité de Nice, on évoquait une coopération avec l’OTAN.
- avortement (interdit en Irlande). On parlait dans Traité de Nice de la charte des droits
fondamentaux qui elle-même ne l’évoquait pas explicitement.
Partisans du Traité disaient qu’il était nécessaire pour l’élargissement et l’Irlande ne pouvait
pas fermer la porte aux pays de l’Est alors qu’elle-même avait bien profité de l’UE. De plus,
grandes perspectives économique avec ouverture sur l’Est.
 Gouvernement irlandais très embarrassé par ce vote.
Tous les Etats ont dans le coup utilisé la voix parlementaire. L’Irlande a fait un 2ème
referendum après une énorme information. 19 Octobre 2002 : 49 % de participation, 63 %
de OUI. Neutralité de l’Irlande garantie.

c) L’élargissement de l’Union européenne et les frontières de l’Europe


1997 : évaluation de chaque candidat séparément. « Avis » de la Commission européenne.
A déclaré 6 Etats plus pates à entrer dans l’UE : Estonie, Hongrie, Pologne, République
Tchèque, Slovénie et Chypre.
Slovénie choisie pour faire un geste envers les Balkans qui sortent d’un conflit. Montrer que c
possible d’intégrer l’UE. Symbole de l’ouverture.
Estonie : problème car ancien pays soviétique. Etait très soutenu par la Finlande.
Ces 6 pays ont commencé à négocier en 1998.
Les autres, le « groupe d’Helsinki » ont commencé à négocier plus tard : Lettonie, Lituanie,
Slovaquie, Roumanie
Dès 1999 : Bulgarie, Malte (plus tard car s’était retiré des candidatures).
D’autres, à cause des conditions économiques.
Slovaquie car a été dirigé par un régime autoritaire, donc ne répondait pas aux conditions de
Copenhague.
La 2ème vague a négocié plus vite et a rattrapé la 1ère vague.
2001 : l’UE a décidé de s’élargir à 10 pays (rejette la Roumanie et la Bulgarie)
Mais, budget pour élargissement très restreint car aucun paus ne veut augmenter sa
participation.

Décembre 2002 : négociations de l’adhésion conclues. A Copenhague.


Avril 2003 : les 10 pays ont chacun signé un traité d’adhésion. A Athènes.
Devenu effectif en 2004. Ont participé aux élections en juin 2004.
28

d) La Convention sur l’avenir de l’Europe et le projet de Constitution de l’Union


européenne
2 discours d’hommes politiques en 2000 ont relancé l’idée de Constitution : celui de
FISCHER et celui de CHIRAC.
Lancent idée d’une fédération européenne régie par une Constitution pour donner plus de
crédibilité au Parlement européen, à la Commission européenne.
CIG : enceintes trop fermées. On veut associer la population européenne à l’avenir des
institutions européennes.
Mars 2002 : Convention sur l’Avenir de l’UE
- représentants des chefs d’Etats et des gouvernements
- représentants des institutions communautaires
- représentants des parlements nationaux.
- Les ONG peuvent participer
4 grands objectifs :
- revoir la répartition des compétences entre l’Union et les Etats membres
- simplifier les traités
- statut juridique de la Charte des droits fondamentaux
- rendre l’UE plus démocratique
 « Traité établissant une Constitution à l’Europe »
Cette Constitution revoyait le mode de décision de Nice (avec 3 restrictions strictes),
diminuait le nombre de commissaires.
Il y avait des créations institutionnelles.Ex : création d’un Ministre européen des Affaires
étrangères.
C’est ce qui a posé problème car plusieurs Etats n’acceptaient pas certaines dispositions
institutionnelles.
2è moitié de 2003 : CIG. Projet rejeté par Espagne et Pologne. Pour 2 raisons :
- redéfinition du calcul de la majorité qualifiée (les désavantageait par rapport à Nice).
Constitution prévoyait la double majorité.
- Ces 2 pays exigeaient une mention des racines chrétiennes dans le Préambule de la
Constitution.
Ont posé leur veto en décembre 2003 à l’adoption du Traité.
Début 2004 : les Etats ont travaillé pour modifier le texte. C’était alors la présidence de
l’Irlande.
Il y a eu des modifications :
- sur la majorité qualifiée
- sur racines chrétiennes : n’a pas évolué fondamentalement
- autre changement : report de la diminution du nombre de commissaires (de 2009 à
2014)
Octobre 2004 : texte amendé par les Etats membres. La ratification doit avoir lieu dans les 2
ans qui suivent.
A échoué en France e taux Pays Bas.
 France : Président de la République a décidé en juillet 2004 de ratifier par un referendum. A
eu lieu le 29 Mai 2004. NON à 55% (sur une participation de 70% : assez élevé pour une
question européenne. // 43% pour les élections européennes de Juin 2004).
Résultat du referendum a été influencé par la vie politique nationale. A été le moyen de
donner son opinion sur le gouvernement Raffarin.
Forces politiques favorables : 4 partis : Verts, UDF, UMP, PS
Forces politiques hostiles : 9 formations : le PC, 3 partis d’extrême gauche (LO, LCR & Parti
des travailleurs), extrême droite : FN & MNR, mouvements souverainistes : le
Rassemblement du peuple français, le Mouvement des citoyens
29

PS : scission. Dès 2004, Fabius, Emmanuelli et d’autres s’étaient prononcés contre. Hollande
a organisé un referendum interne en décembre 2004 : 80 % de participation, 58,8% ont
approuvé.
Hollande s’est fondé sur ce referendum pour défendre le OUI même si encore des divisions
avec Fabius et Emmanuelli….

Partisans du Traité : idée que Traité renforçait la dimension politique de l’UE et permettait
de renforcer UE sur la scène internationale
Opposants du Traité : plusieurs lignes :
- partis de gauche et d’extrême gauche (et Verts car ont été aussi divisé) : le Traité
rendait impossible la politique communautaire non libérale & Traité qui mettrait l’Europe sou
la coupe de l’OTAN
- souverainistes et extrême droite : délégation de souveraineté trop importante.
Parti de De Villiers : fait amalgame entre Constitution et adhésion de la Turquie. Dit que les
Etats Nations doivent se protéger contre ces 2 choses : montre que le referendum a été aussi le
moyen de se prononcer sur l’élargissement (aussi bien sur Turquie que Pays de l’Est).
- Thème de la renégociation du traité : grand argument de Fabius. Voter non pour
améliorer la constitution

Dissidences en faveur du non se sont multipliées dans les partis de gauche. Aboutit au rejet de
la Constitution.
Effondrement du PS : retournement par rapport au traité de Maastricht ( où 76% avaient voté
pour, pour la constitution 41%).
Différent pour l’UMP : forte augmentation
1992 : 31% des électeurs du RPR ont voté POUR
2005 : 76% des électeurs de l’UMP ont voté POUR
Ce référendum a montré une grande différenciation sociale par rapport aux questions
européennes. Couches sociales les moins favorisées ont plutôt tendance a voté contre et
inversement.
Ex : 71 % des chômeurs ont voté contre. Jeunes pas enthousiasmés par ce Traité. Groupe
d’âge le plus favorable : les + de 60 ans.

 Rejeté aux Pays Bas aussi en Juin 2005.


62% des électeurs ont voté contre : encore plus massif qu’en France (sur une participation de
63 %). C’était un referendum juste consultatif mais l’Etat s’était en gagé à le respecter si le
vote était clair.
Les débats ont porté sur :
- la perte de souveraineté
- les affaires européennes éloignées des citoyens
- contributions financières
- élargissement à la Turquie (conflits avec la communauté musulmane néerlandaise)

Suite à cela : rupture dans le processus.


Espagne, Luxembourg : ont ratifié le traité par voie parlementaire. 11 autres Etats ont fait
pareil.
Des referendums prévus dans 6 pays ont été suspendus ou reportés : Danemark, Irlande,
Pologne, République Tchèque, Portugal, Grande Bretagne
2 Etats : Finlande et Suède ont repoussé la voie parlementaire. Estonie pareil.
Belgique : ratification en cours (plus long car système fédéral)
30

La Commission européenne a vite jugé qu’il fallait convaincre les citoyens de l’intégration
européenne autrement. Se recentre sur des réformes économique pour faire de l’économie
européenne la plus dynamique et compétitive du monde.
Le traité constitutionnel est donc mort dans sa forme actuelle et sur le moment, il n’y a pas
vraiment de forces politiques prêtes à se relancer dans la Constitution. Il faudrait 20
ratifications pour qu’une solution politique soit trouvée et on est loin de cela.

TITRE 2 : Droit communautaire et politiques communes


Intégration européenne repose sur tout un système juridique qui s’applique autant aux Etats
qu’aux particuliers : c’est cela qui fait sa force.
Dans RI : système qui régit relations entre les Etats
Dans droit communautaire : mélange entre droit public et privé. Rôle primordial de la Cour
de Justice.

1. Les sources et les principes du droit communautaire


Attention : on parle du droit de la Communauté européenne (car a la personnalité juridique
contrairement à l’UE)

a) Les sources fondamentales : droit communautaire primaire et droit communautaire


conventionnel
- Droit communautaire primaire : ensemble des traités depuis Rome jusqu’à Nice
- Droit communautaire conventionnel : ensemble des accords et conventions passées par la
Communauté européenne avec d’autres acteurs, particulièrement des organisations
internationales (GATT, OMC : accords économiques)

b) Le droit communautaire dérivé : actes « typiques » et actes « hors nomenclatures »


Règles de droit fondées sur un traité pour en assurer l’application. Permettent aux Etats
membres et aux institutions européennes de mettre en œuvre les Traités (car sont très larges
donc il faut des précisions)
5 grands types d’actes juridiques communautaires : énumérés par le Traité de Rome. Sont
obligatoires ou non obligatoires.
Obligatoires : règlements ; directives ; décisions
Non obligatoires : recommandations ; avis

 Le règlement : acte de protée générale obligatoire dans tous ses éléments et directement
applicable dans tous les Etats membres.
Force juridique la plus importante.
Correspond à la loi dans l’ordre juridique interne.
Peut être adopté soit par le Conseil soit par la Commission, soit par la Banque européenne.
A été utilisé dans cadre de la PAC ou sur l’intégration régionale.
Règlement toujours publié dans Journal officiel de la CE.

 La directive : ne s’adresse pas forcément à tous les Etats membres. Pas une portée générale.
Laisse plus de liberté aux Etats membres pour la retranscription dans l’ordre juridique interne.
Portée juridique moindre car ne lie pas tous les Etats et liberté de retranscription. Surtout
utilisée dans législations.
Ex : utilisée dans la réalisation du Marché Commun.
31

 La décision : s’adresse soit à un Etat membre, soit à une personne physique, soit à une
personne morale. Acte administratif individuel. Destinataires particuliers.
Sans portée générale
 La recommandation : incite les Etats à suivre une ligne de conduite
 Un avis : plus ou moins la même chose que la recommandation.
Actes qui n’ont pas de portée juridique contraignante. C’est le Conseil ou la Cour de Justice
qui les prononce. Ce sont les sources dérivées du droit communautaire.

c) Les sources non écrites : jurisprudence et principes généraux du droit


 La jurisprudence : très importante. Source essentielle du droit communautaire car Cour de
Justice a bien souvent complété les dispositions des Traités, les a précisé. Est allées au-delà de
sa mission première.
Elle a un rôle important car ses interprétations s’imposent aux juges nationaux. Permet une
unification de droit communautaire dans tous les Etats membres.
Cour de Justice : assure respect du droit communautaire et a complété et précisé les traités
(donne du contenu aux Traités).
 Les principes généraux du droit : notamment du droit international public et droits
fondamentaux : droits de l’homme

Entre les différentes normes il y a une hiérarchie. Permet la force juridique du droit
communautaire. 4 niveaux :
- 1er niveau : les Traités. Droit communautaire primaire et principes généraux du droit.
- 2ème niveau : droit communautaire conventionnel (veut dire par exemple que les accords
commerciaux doivent respecter le niveau supérieur)
- 3ème niveau : droit dérivé : règlements, directives, décisions
- Dernier niveau : le droit national
Veut dire qu’un Etat membre ne peut adopter des lois et règlements que s’ils sont conformes
au droit communautaire.
 Subordination du droit national au droit communautaire

2. L’application du droit communautaire


Droit communautaire : force juridique contraignante. S’applique de manière directe dans les
Etats membres.
a) L’effet direct et la primauté du droit communautaire sur les droits nationaux
2 principes qui doivent assurer une application uniforme dans les Etats membres du droit
communautaire.
 L’effet direct : le droit international régit les rapports entre les Etats (après l’Etat voit
comment appliquer dans son ordre juridique interne).
Le droit communautaire, lui, crée des droits et obligations pour les Etats membres et leur
ressortissants.
Traité de Rome prévoyait que les règlements aient un effet direct La Cour de Justice a
considéré que les autres normes pouvait aussi avoir un effet direct.
 Arrêt de 1963 : Arrêt VAN GEND EN LOOS
Au sujet d’une entreprise néerlandaise qui avait attaqué une décision du gouvernement sur
l’augmentation d’un droit de douane par rapport au Traité de Rome. Cette firme a fait un
recours car le gouvernement n’avait pas respecté une des dispositions du Traité de Rome.
La Cour a affirmé que les Traités communautaires créent des droits et obligations aussi pour
les ressortissants. Ils peuvent invoquer des droits contre les Etats membres devant des
juridictions nationales.
 Principe de l’effet direct.
32

S’applique aux règlements, aux directives (si ne laissent pas trop de place à l’interprétation).
C’est avec ce principe d’effet direct que la CE s’approche le plus d’une fédération.

 Primauté du droit communautaire sur les droits nationaux : complète le principe d’effet
direct.
Ne figurait pas dans le Traité de Rome. A été énoncé par la Cour de Justice en 1964 par
l’Arrêt COSTA CONTRE ENEN.
Enen : compagnie italienne nationalisée. Un actionnaire a saisi la Cour de Justice pour non
respect du traité de Rome.
 Le droit communautaire prime sur le droit national, même sur les règles constitutionnelles
nationales. Intégralité des sources du droit communautaire s’impose aux ordres juridiques
internes.
Cour de Justice a d’abord énoncé le principe de primauté en 1964. Puis a petit à petit énoncé
les conséquences :
En 1978 : en cas de conflit entre communautaire et national, le juge national doit écarter la
disposition nationale
En 1990 : a énoncé la responsabilité financière de l’Etat si violation du droit communautaire.

 Force juridique supérieure du droit communautaire. Mais en contre partie, régulation des
compétences de la CE.

b) La régulation des compétences de la Communauté européenne : les principes de


subsidiarité et de proportionnalité
Champ de compétences des institutions européennes délimité par Etats membres.
 Art 5 du traité CE.
Les institutions communautaires ne peuvent pas interpréter les compétences dont elles
disposent. Toute compétence explicitement attribuée aux institutions communautaire est
retirée aux Etas membres d’une manière irréversible.

2 principes : subsidiarité et proportionnalité : pour faire en sorte que les institutions ne


produisent pas de normes juridiques trop puissantes.
 Subsidiarité : dans al mesure du possible, les décisions doivent être prises au plus proche
des citoyens (national ou régional). La Communauté en doit intervenir que si son action est
plus efficace que celle des Etats membres (ex : environnement ; alors que éducation beaucoup
plus efficace au niveau national)
Principes très appréciés par la GB et le Danemark à al signature du Traité de Maastricht.
La cour de Justice contrôle le respect de ce principe. Mais la Cour a aussi affirmé que ce
principe ne devait pas être un prétexte pour les Etas membres pour éviter ou violer le droit
communautaire.

 Proportionnalité : l’action de la Communauté n’excède pas ce qui est nécessaire pour


atteindre les objectifs du Traité. Enoncé par la Cour de Justice dès 1946. Veut dire que la
Communauté ne règlemente pas de manière excessive l’action publique. Doit utiliser les
moyens juridiques proportionnels aux objectifs voulus.
 Vise à protéger les Etats membres et les ressortissants contre toute action excessive ou
injustifiée des institutions communautaires.

 2 principes qui sont respectés mais n’empêchent pas une influence énorme du droit
communautaire.
33

Tous les ans, la Commission présente un rapport au Parlement dans lequel elle explique
comment elle applique ces traités.
Dans projet de Constitution, protocole sur applications des 2 principes introduisait une
innovation : pour chaque acte parlementaire ; les gouvernements nationaux avaient 6
semaines pour faire part d’objections quant aux principes de subsidiarité et de
proportionnalité. C’est le « mécanisme d’alerte précoce ».

c) L’efficacité du droit communautaire : conditions générales de l’application du droit


communautaire et obligations pour les Etats membres.
L’effet direct et la primauté donnent au droit communautaire une force juridique supérieure au
droit national. Mais ce ne sont pas des institutions européennes qui l’appliquent au niveau
national : délégations au niveau national.
Il faut prévoir comment il peut être appliqué d’une manière uniforme.  Rôle très important
de la Cour de Justice.
 Le renvoi préjudiciable : mécanisme institué par l’Art 234 du Traité CE. Si juge national
doit appliquer une mesure du droit communautaire, mais a une difficulté à comprendre le sens
de la mesure, il fait un renvoi préjudiciable à la Cour de Justice, qui va lui donner
l’interprétation à suivre. C’est de cette manière que le droit communautaire est appliqué de
manière uniforme.
 Procédure de recours en manquement : si un Etat membre ne retranscrit pas une
directive, sanction sur cet Etat. Arrive assez régulièrement.
 Contrôle juridique ET politique.

C’est la CDJ qui contrôle l’application du droit communautaire et c’est elle qui impose des
sanctions si non respect. Les Etats membres exécutent sans recours le droit communautaire.
Dernier échelon.
« Clause de bonne volonté » des Etats (pour applications des directives communautaires).

 Montre dans quelle mesure les Etats membres sont contraints par le droit communautaire
(force juridique supérieure). Etats doivent appliquer le droit communautaire : implique une
confiance entre Etats membres et institutions.

3. Les procédures de décision communautaire


Différent suivant les secteurs d’action publique à l’autre. CE qui détermine la procédure c la
base juridique (= facteur qui détermine rapports de force entre institutions). Procédures qui
évoluent tout le temps, à chaque traité.
Système de décision complexe qui vient du fait que la prise de décision ne repose pas sur la
séparation des pouvoirs mais sur une coopération des institutions.
Exécutif : partagé entre Commission et Conseil
Législatif : partagé entre Commission, Conseil et Parlement

a) Présentation schématique du rôle des institutions dans les trois piliers de l’Union
européenne
Premier pilier : le triangle institutionnel entre en jeu.
Le Conseil européen (se réunit 2 fois / an) : adopte les grandes orientations du
développement de l’UE et fixe les orientations des politiques régionales.
La Commission européenne : a l’initiative des projets législatifs et met en œuvre les
décisions
34

Le Conseil de l’UE : principal organe de décision car a le pouvoir de règlementation. Adopte


actes juridiques (et non pas le Parlement), mais avec une influence du Parlement européen :
on lui demande son avis qui est plus ou moins contraignant selon les secteurs.
Votes du Conseil différents selon les matières.
Conseil a un pouvoir de veto (croissant depuis les années 80)
Cour de Justice : toujours présente en tant qu’arbitre potentiel si conflit entre les institutions.

Deuxième et troisième pilier : différent car rôle des Etats membres est renforcé.
2ème pilier (PESC) : Commission n’a aucune initiative, le Parlement est juste tenu informé et
la CDJ n’a aucun rôle
3ème pilier : la Commission a parfois un rôle d’initiative et le Parlement est parfois consulté.

b) De l’initiative à l’exécution : les grandes étapes de la prise de décision communautaire


 PREMIER PILIER 
3 grandes étapes :
 L’initiative : appartient à la Commission. Important car la manière dont la proposition est
formulée au départ définit la façon dont on perçoit le problème et la façon dont elle va être
appliquée.
La Commission a le monopole de la procédure législative (sauf dans le cas de l’Euro :
Banque européenne).
Le Parlement peut demander parfois à la Commission d’étudier une proposition. Mais la
Commission n’est pas tenue de le faire.
Dans la Constitution était prévue la possibilité d’un appel populaire (proposition).
Commission : mandat de 5 ans (alors que Conseil présidence tournante tous les 6 mois :
identité moins pérenne). Il faut qu’elle puisse mener une action communautaire sur le long
terme.
Différent avec la CECA : la Haute Autorité avait l’application, l’exécution de la loi.
La Commission peut retirer sa proposition à tout moment si elle juge que le Conseil l’a trop
modifiée.
La Commission joue aussi un rôle de conciliateur entre les gouvernements du Conseil :
permet aussi de défende ses intérêts au passage.
Pour revoir une proposition de la Commission, il faut que tous les Etats soient d’accords.
 La consultation de la proposition de la Commission : peuvent être consultés : le
Parlement européen, le Comité des régions, la Banque centrale.
 Adoption par le Conseil et publication de l’acte au JO des Communautés européennes
 Exécution de la décision : revient en principe à la Commission mais sous un contrôle étroit
du Conseil.
Existence de comités qui encadrent la Commission dans sa fonction d’exécution : la
comitologie (depuis l’AUE)
 Le triangle fait intervenir les 3 institutions

c) Les procédures de décision : consultation, coopération, codécision et avis conforme


3 procédures utilisées à l’heure actuelle.
Ce qui détermine la procédure de décision c’est la base juridique : article d’un traité sure
lequel la Commission se base au départ pour sa proposition.
On choisit rôle du Parlement européen : consultation, codécision ou avis conforme
 Consultation : donne le moins d’importance au Parlement.
Rend un avis pas contraignant (le Conseil n’a pas à tenir compte de cet avis). Mais la
Commission s’est engagée à le faire : sorte d’alliance entre la Commission et le Parlement
(souvent alliés contre le Conseil).
35

Le Conseil adopte la proposition soit à l’unanimité, soit à la majorité qualifiée, soit à la


majorité simple (aucune règle qui définit, c’est selon les secteurs).
 Codécision : rôle beaucoup plus important. Parlement placé à égalité avec le Conseil.
Longtemps revendiquée par le Parlement. Figurait dans le projet Spinelli de 1984.
A été progressivement intégrée aux traités :
1986 : pour accords d’association à la CE
1992 : étendue à d’autres domaines d’action publique (environnement, recherche…)
1999 : encore étendue & a été simplifiée
2001 : encore une extension
Dans la Constitution, c’est le mode de décision défini (sauf dans quelques domaines trop
sensibles).
Egalité dans cette procédure entre Parlement et Conseil : chacun peut modifier ou rejeter la
proposition de la Commission.

Schéma :
1 Proposition de la Commission
2 Proposition examinée par le Conseil et le Parlement
 Si les 2 sont d’accord : proposition adoptée
 Si le Conseil adopte une position commune mais que le Parlement rejette cette position
commune à la majorité de ses membres : le texte est non adopté définitivement
3 Si le Parlement amende le texte (à la majorité de ses membres) : le texte retourne au
Conseil. Si le Conseil est d’accord avec le Parlement le texte est adopté.
4 Si le Conseil n’est pas d’accord avec les amendements du Parlement : mise en place d’un
Comité de consultation (membres du Conseil, du Parlement et de la Commission) : a 6
semaines pour trouver un compromis.
5 Une fois le compromis trouvé, 6 semaines pour que le Parlement et le Conseil adoptent le
texte.
6 Texte adopté si Parlement et Conseil sont d’accords :
- Parlement : à la majorité des suffrages exprimés
- Conseil : à la majorité qualifiée
 Bicaméralisme presque parfait
Coopération : donnait véto suspensif au Parlement. La codécision est le prolongement de cette
procédure.

 Montée en puissance énorme du Parlement. On essaie de faire monter le Parlement


européen car légitimité démocratique croissante.

 Avis conforme : utilisé pour les traités d’adhésion et les adoptions de sanction envers les
Etats membres.
Le Parlement peut rejeter un texte mais ne peut pas l’amender (ne peut pas influencer le
contenu). Moins utilisé (cas rares surtout).

Projet de Constitution : procédure de décision ordinaire : la codécision et vote à la majorité


qualifiée au Conseil (suppression de l’unanimité). Même rôle de la Commission. Plus ou
moins mêmes rôles dans le triangle
Mais :
- Extension considérable et généralisation de la codécision.
- Principe d’attributions de compétences : ce sont toujours les Etats membres qui ont
cette prérogative sur les institutions européennes.
- Définissait des compétences exclusives de la Communauté.
36

4. L’extension du champ d’intervention de la Communauté : aperçu des


politiques communes
a) La Communauté européenne : marché intérieur et politiques sectorielles
Processus de codécision a conduit à 2 résultats :
- production de normes, de directives : droit dérivé
- politiques communes
 Contrepartie de la faiblesse des moyens financiers

Traité de Rome : objectif d’instaurer une zone de libre échange. Mais sont allés plus loin :
politiques communes. Ces politiques communes résultent du Traité (même si Traité de Rome
assez large donc champ d’action large).
Traité de Rome évoque les « 4 libertés » de circulation des hommes, des marchandises, des
capitaux et… ?
Initialement, surtout des politiques sectorielles (ex : CECA). Puis s’élargit : sous la CEE :
PAC, politique commune sur la pêche et la chasse…
Années 60 : processus d’engrenage, « spill over » : politique commerciale commune,
politique commune d’aide au développement…
On a effectivement entre le Traité de Rome et l’AUE un élargissement des politiques
communes. Mais tout cela s’est fait d’une manière aléatoire, anarchique. Difficile de définir
qui fait quoi aujourd’hui dans ces politiques communes.

3 types de compétences prévues dans projet de Constitution pour clarifier :


 Compétences exclusives de l’Union : commerciale, monétaire, union douanière,
conservation des ressources de la mer
 Compétences partagées : grande majorité des secteurs : marché intérieur, troisième pilier,
transports, énergie, environnement, cohésion économique et sociale, protection des
consommateurs
 Domaines d’action d’appui (instances communautaires ont des prérogatives peu
importantes) : industrie, éducation, culture, santé, protection civile
A l’heure actuelle, la situation n’est pas très claire.

b) L’Union européenne ou les limites de l’inter-gouvernementalisme (politique étrangère


et de sécurité, coopération en matières d’affaires intérieures et de justice)
Intergouvernementaux. Mais quand même une relative interférence de la Communauté.
 Affaires intérieures et justice : ce que l’on appelle l’ »espace de liberté et de justice ». A
commencé dans les années 80 par un nombre réduit d’Etats membres (c’était une coopération
renforcée). Fait sur le mode intergouvernemental.
Allemagne, France, Benelux : Accords de SCHENGEN, Juin 1985
Puis petit à petit, d’autres Etats les ont rejoints. Aujourd’hui, tous les Etats sauf la GB,
l’Irlande et les 10 nouveaux (pour plus tard) font partie de cet accord.
Objectif : supprimer graduellement les frontières entre ces Etats pour permettre la libre
circulation des hommes.
Politique toujours controversée car cette politique s’accompagne d’un renforcement des
frontières entre la zone Schengen et le reste du monde.
Aussi renforcement de la coopération judiciaire et policière : pour lutter contre le terrorisme,
trafic, etc.…

Traité de Maastricht consacre ce 3ème pilier. On définit les moyens de protéger ce nouvel
espace.
37

- tout ce qui concerne le droit d’asile et le franchissement des frontières (immigration,


droit de séjour…)
- lutte contre la criminalité transfrontalière (fraude, toxicomanie, transports d’êtres
humains)
- coopération en matière civile et pénale.
Ce pilier se réfère à différentes grandes conventions européennes sur les droits de l’homme.
Pilier régi par des conventions entre Etats membres (difficile à signer et ratifier : il faut
l’unanimité et la ratification des parlements nationaux).
Dès Maastricht on a pensé à simplifier le fonctionnement de ce pilier. Sera fait au Traité
d’Amsterdam.
- Tout ce qui concerne la libre circulation des personnes est mis dans le premier pilier et
tout ce qui concerne la coopération judiciaire en matière civile (montre poids de la
Commission et du Parlement, qui ont des prérogatives importantes dans le premier
pilier)
Codécision du Parlement, Commission et Conseil. Laisse quand même un droit
d’initiative aux Etats membres.
- Troisième pilier est restreint à la coopération judiciaire et policière en matière pénale.
+ Possibilité de coopérations renforcées.
 On commence par un accord en 1985 ; 1992 : on crée un pilier mais fourre tout ; 1999 : on
distingue bien ce qui relève de ce pilier : Clarification.

Projet de Constitution, quelques changements prévus :


- généralisation du contrôle de la CDJ sur cette justice
- maintien du processus de codécision
- contrôle renforcé des parlements nationaux

 Deuxième pilier : la PESC


S’est développé comme le troisième pilier, à l’extérieur des Traités, puis petit à petit a été
intégré.
Commission européenne a un pouvoir fondamental sur la circulation des échanges et accords
commerciaux. Aussi un rôle en aide humanitaire.
Pour la politique étrangère au sens strict : demeure pendant longtemps une prérogative des
Etats membres. Plan Fouchet, qui essayait de la mettre en place a été un échec. Ainsi, dans les
années 60/70, la communauté existait seulement d’un point de vue commercial, même si
l’élargissement de la CEE augmentait le nombre de ses partenaires.
Prolifération d’accords extérieurs sans réelle convention politique commune.
Dans les années 70, la politique de coopération en politique étrangère se développe, c’est la
« coopération politique commune européenne ». Mais se développe sans fondement juridique.
Plus ou moins diplomatie déclaratoire minimaliste. Pour certains c’est vraiment un effort
inédit de coopération.
Dans les années 70/80, dichotomie forte entre l’importance économique de la CE sur le plan
international et une incapacité de parler d’une même voix sur le plan diplomatique.
Avec chute du Mur de Berlin et Traité de Maastricht, changement car moins de menace,
tournant politique : se donne des ambitions en matière de politique étrangère et de défense.
Ainsi, Traité de Maastricht crée le pilier PESC : « affirmer l’identité de l’Union
européenne sur la scène internationale avec la définition à terme d’une politique de défense
commune qui pourrait conduire au moment venu à une politique de défense commune ».
L’UE se dote de ce que l’on appelle les « actions communes » : toute action est décidée à
l’unanimité. Verrouillage en amont du Conseil. Ces actions communes sont faites à travers la
PESC.
38

Dernier apport de Maastricht : la défense.


L’UE essaie de mettre en place une politique de défense en réactivant l’UEO (1955) pour
mettre en œuvre décisions et actions ne matière de défense.
Problème de l’UEO : divergence des positions sur les relations à entretenir avec l’OTAN.
UEO a plusieurs missions : missions de type humanitaire, maintien de la paix, gestion de
crise…
Accélération de cette politique dans le Traité d’Amsterdam : on dote la PESC d’un troisième
instrument : les « stratégies communes » : stratégies regroupant les 3 piliers : cadre général
par rapport à des partenaires extérieurs.
Ex : stratégie avec Russie, lute contre la criminalité (3è pilier), coopération scientifique (1er
pilier)…
Ces stratégies communes sont définies à l’unanimité, d’où le problème de certains blocages.
Autre apport du Traité d’Amsterdam : la « fonction de Haut représentant pour la PESC » :
conduit le dialogue politique avec les tiers et assiste les discussions de la PESC. Originalité le
Haut représentant pour la PESC est aussi le Secrétaire général du Conseil.
Création d’une unité d’alarme, de surveillance commune.
Possibilité accrue de recours au vote à la majorité qualifiée.

Lancement en 1998/1999 d’une politique européenne de sécurité et de défense : la PESD.


3 volets :
- Gestion des crises militaires : 60 000 hommes mobilisables. Création du Comité Politique
et Sécurité
- Gestion des crises civiles avec coopération policière, envoi de juges etc. Dans les pays qui
en ont besoin
- Rôle de prévention des conflits.

Traité de Nice :
-création de la force d’intervention rapide (hommes mobilisables en quelques jours, création
d’un Etat major de l’UE)
- coopérations renforcées en matière de politique étrangère sont acceptées
Depuis, actions qui ont été faite :
Janvier 2003 : mission de police en Bosnie Herzégovine
Mars 2003 : première opération militaire ne Macédoine. Opération Concordia.
Mai / Septembre 2003 : Opération Artémis au Congo.

Malgré tout cela le bilan de la PESC et de la PESD reste mitigé :


- conceptions divergentes dans domaines de politiques extérieures, de défense
- sur le plan international, l’UE est gérée sur le fait qu’il n’y a pas d’harmonie européenne.
- toujours relations diplomatiques d’Etats membres qui empêche une unification

Traité de Constitution :
- Dans le 2è pilier, prévoit la création d’un ministre des affaires étrangères qui serait
Vice président de la Commission mais qui serait nommé par le Conseil européen.
Objectif : unifier les relations extérieures au niveau européen.
 Diplomatie européenne prévue avec services de diplomatie européens mais toujours un
rôle important des Etats pour la PESC.
- Dans domaine de la défense : coopération renforcée « structurée » pour la défense,
surtout pour GB et France.
39

- Le rôle du Parlement européen est réaffirmé : devrait pouvoir formuler des


recommandations pour le Ministre des affaires étrangères. L’UE se serait reconnu la
capacité juridique internationale.

Diversité des perceptions de défense et d’intérêt communautaires : Frein majeur pour la


PESC et la PESD. Ainsi, la présence internationale de l’UE passe avant tout par le
commerce, l’économie et surtout par l’aide humanitaire. Essaie aussi d’exister par la gestion
des crises, des sanctions économiques (ex : contre la Serbie pour le Kosovo).

c) Les principes du financement des politiques communes


La CE a des moyens financiers faibles : 1% des PIB cumulés des Etats membres. Pendant
longtemps ce budget a été financé par la PAC (deux tiers avant, aujourd’hui à hauteur de
40%).
R2pond au principe de programmation pluriannuelle.
A partir de 1988, on a décidé pour 5 ans du budget. Aujourd’hui : fin de la perspective 2000-
2006 et anticipation du projet 2006-2013
LE budget continue à financer la PAC, le plan de cohésion dans les pays nouveaux alors que
le budget est toujours à hauteur de 1,8%.

Comment le budget est il composé ?


- pourcentage de la TVA perçue
- droits de douane perçus par la communauté
- prélèvements et droits agricoles
 Ressources instituées en 1988.

Proposition de la Commission européenne sur le montant total du budget, puis réunion du


Conseil européen et enfin Comité réunissant Conseil européen, Commission, Parlement.
Dépenses obligatoires : celles qui découlent des traités (aides aux Etats membres, PAC)
Dépenses non obligatoires : le Parlement peut alors défini certaines modalités, sous couvert
du Conseil, et négocier avec lui et l’influencer.

Pourquoi a-t-on des difficultés à concevoir le budget pluridisciplinaire ?


Répartition des contributions est controversée :
- base fédéraliste : les plus forts aident les plus pauvres
- base plus inter gouvernementaliste : chacun doit recevoir au moins ce qu’il donne.
Principe du « juste retour »
Depuis les années 60 : conflit pour savoir qui doit payer quoi. Dur de maîtriser des dépenses
communautaires.
Allemagne y participe le plus, après les Pays Bas, le Royaume Uni, la France et la Suède.
A l’inverse, les pays bénéficiaires net : Espagne, Portugal, Grèce et Irlande.

2005 : a quoi sert le budget de 100 milliards d’euros :


Agriculture : 42,6 %
Politiques régionales : 36,4 %
Politiques de croissances : 7,8 %
Administration européenne : 5,4 %
Actions extérieures : 4,5 %

Le budget n’a pas été augmenté avec l’élargissement car aides ont été données depuis
longtemps petit à petit.
40

De 2004 à 2006 : la répartition des fonds communautaires est transformée : la Pologne reçoit
à elle seule 48% des crédits pour les nouveaux pays entrés.
Conception du budget comme moyen de solidarité entre les Etats membres pour améliorer le
niveau de vie. Mais écarts de richesse encore considérables : les 10 PNB réunis des 10
nouveaux pays sont inférieurs à celui des Pays Bas.
Grand perdant de cette réorientation vers l’Est : l’Espagne.

Ce budget pose de graves problèmes car contributeurs nets ne veulent pas l’augmenter. Ces
pays ont demandé que ce budget soit limité à 2% du budget communautaire extérieur pour la
période 2006-2013.
La Commission en 2004 proposait un budget communautaire de 1,14%. Elle voulait
augmenter la compétitivité, le développement durable, mieux financer les actions extérieures
de l’UE et la coopération en justice.
Discussion à partir de cet avant projet : en juin 2005.
Conflit sur montant alloué, sur montant de la PAC, sur les réorientations, sur l’effet statistique
du transfert du Sud à l’Est.
A l’heure actuelle, discussions bloquées : l’UE n’a pas de perspectives européennes pour
2006-2013. Les nouveaux Etats membres sont très inquiets pour cette nouvelle période car
devaient recevoir beaucoup plus à partir de 2007.

Dans le projet de constitution européenne :


- renforcement du Parlement européen : droit de regard sur l’ensemble du budget
communautaire
- certaines ressources : système de codécision pour plus de domaines.
41

PARTIE 2 : LA DYNAMIQUE INSTITUTIONNELLE DE


L’UNION EUROPEENNE
Mis à part le pouvoir judiciaire, pas de séparation des pouvoirs. Les institutions reposent sur
différentes légitimités :
- Conseil : intérêt des Etats
- Parlement : intérêts des citoyens de l’Union
- Commission : intérêt général communautaire
 Triangle institutionnel dans lequel les instances tentent d’avoir le plus de pouvoir possible.
5 institutions : Conseil, Parlement, Commission, Cour de Justice, Cour des Comptes (et
Conseil européen mais ce n’est pas une institution au sens strict).

TITRE 1 : Le Conseil, cœur multiforme du cadre institutionnel européen

1. Le jeu des Etats membres dans l’Union européenne


C’est là où apparaissent de la manière la plus claire le jeu des Etats membres. C’est une
institution en réseau : Bruxelles & gouvernements nationaux.
Enjeux portent sur l’expression des priorités nationales et tout repose sur le consensus. C’est
une « machine à fabriquer du compromis ».
Conseil des Ministres est un lieu de négociation permanente. Institution complexe car elle est
à la fois intergouvernementale et communautaire.
Autre complexité : c’est une institution unie mais qui se réunit en de multiples formations.
Composition à géométrie variable.
Au maximum, on a eu 20 formations. Aujourd’hui, on essaye de limiter : 9 formations.

2. Le conseil des ministres, lieu de négociation permanente


a) Unicité juridique et formation à géométrie variable : la composition du Conseil des
ministres
Composition : un représentant de chaque Etat membre au niveau ministériel, habilité à
représenter le gouvernement (veut dire que un haut fonctionnaire ne peut pas y participer).
On vote de plus ne plus au Conseil : beaucoup plus facile à gérer pour un ministre qu’un haut
fonctionnaire.
Sont présents aux sessions :
- Ministres et délégations qui viennent aider les ministres (délégations varient selon
l’ordre du jour)
- Représentants permanents des Etats membres à Bruxelles
- Fonctionnaires du secrétariat général du Conseil
- Commission européenne envoie un représentant (sauf si le Conseil refuse)

Acteur important : la Présidence (semestrielle)


Si le traité reconnait peu de pouvoir (convoque, décide ODJ, fait procéder au vote, signe), du
moins qu’un rôle procédural, elle peut jouer dans la pratique un rôle significatif.
Quand un Etat membre arrive à la présidence, il fait un programme qu’il publie au début de sa
présidence.
Capacité d’influence qui peut permettre au Président d’influencer dans prise de décision.
Rôle fondamental de la présidence : négocie avec la Commission et le Parlement pour trouver
des compromis.

Institutions :
42

- Dont la présidence change tous les 6 mois


- Dont les formations sont très nombreuses
 Facteurs de discontinuité.

Formations les plus importantes :


 Le Conseil Affaires générales (forme première et unique) : réunit les ministres des affaires
étrangères tous les mois. Compétences générales : prépare réunions du Conseil européen, est
saisi pour des affaires sensibles (ex : fonds structurels…), décide de la PESD et coordonne la
PESC.
 Le Conseil Eco-fin : se réunit tous les mois aussi. Questions de coordinations des politiques
économiques des Etats membres ; aides financières aux pays tiers ; perspectives économiques.
Essaie de se saisir de tout ce qui a une implication financière.
 Conseil Marché intérieur
 Conseil de l’Agriculture…
Formations les plus importantes se réunissent tous les mois. Les autres au moins 1 fois par
semestre. A côté de ça, il y a des réunions informelles dans les Etats membres. Mais risque de
confusion avec les conseils formels car informels n’ont pas de directives de la part de leurs
Etats.

Institution qui apparait comme assez opaque. Impression de marchandage que le public ne
saisit pas trop. Publication de certaines sessions.
Dans projet de Constitution, on insiste sur la transparence du Conseil, sur l’ouverture au
public.

b) Le « dédoublement fonctionnel » des Etats au sein du Conseil des ministres : pouvoirs


normatifs, exécutifs et budgétaires
Institution ambivalente aussi par ses compétences attribuées : pouvoir législatif et exécutif
(des actes qu’il adopte).
Pouvoir normatif : principal composant du droit communautaire dérivé. C’est lui qui adopte
en dernier ressort les actes.
Pouvoir exécutif : soit c’est lui, soit il confère à la Commission le pouvoir de le faire, tout en
l’encadrant : la « comitologie ». La Commission a beaucoup critiqué ces comité car craint
qu’ils la dépossèdent. Mais Conseil craint aussi ces comités..
Autre pouvoir : budgétaire. Arrête chaque année le budget et participe avec le Parlement à son
adoption.

c) Les instances décisionnelles du Conseil des Ministres : les groupes de travail et le


COREPER
3 types d’instances décisionnels :
- le Conseil des Ministres est la plus forte.
- ensuite, le COREPER (Comité des représentants permanents)
- enfin, les groupes de travail
Comment se font concrètement les travaux ?
La Commission fait une proposition. La soumet au Conseil et plus particulièrement aux
groupes de travail.
Groupes de travail : représentants des Etats membres + un représentant de la Commission +
un représentant du Secrétariat général du Conseil.
Chaque représentant exprime sa position, celle de son Etat : échange d’information.
Ou il y a accord, ou amendement, ou refus.
43

En cas de désaccord, on passe au niveau du COREPER : saisi soit pour enregistrer l’accord,
soit en cas de blocage.
2 parties :
- COREPER 1 : représentants permanents adjoints. Questions plus techniques
- COREPER 2 : partie la plus importante. Composée des représentants permanents. Traite des
questions les plus nobles, les plus importantes.
COREPER : échelon essentiel. Prépare et avalise ce qui est fait par les groupes de travail.
Chaque formation du COREPER se réunit toutes les semaines.
Si COREPER ne trouve pas d’accord : Conseil des Ministres (questions les plus complexes).

 Toujours des formations différentes à tous les niveaux

d) Le déroulement des travaux et le vote au Conseil des Ministres


C’est toujours le Conseil des Ministres qui demande ces réunions.
Représentations permanentes des Etats membres + représentants de la Commission + groupes
ad hoc + groupes de travail permanents
Conseils important : le CSA : Comité Spécial de l’agriculture : prépare le travail au Conseil
des Ministres Agriculture ; Comité de l’article 133 : comité qui prépare les accords
commerciaux

Il y a aussi des groupes de travail pour le 2ème et 3ème pilier.


2ème pilier : Comité COPS : comité de sécurité : supervise les capacités militaires de l’Union
européenne, prépare les réunions des affaires générales de la PESC. L’essentiel du travail se
fait ici : conception et règlement des problèmes.
3ème pilier : plusieurs groupes de travail fonctionnant de la même façon.

Problème : on connait mal les manières de fonctionner, peu de recherches sur la façon dont ça
marche : opacité, bureaucratie communautaire. Pourquoi ? Mode de fonctionnement sur la
discrétion, confidentialité car il en faut pas qu’on sache ce qu’un Etat est prêt à concéder ou
non.

Autre problème : ces groupes de travail essayent de s’autonomiser par rapport au COREPER,
car les conseils sont composés d’experts spécifiques sur les domaines. Certaine compétition
entre les 2 : les groupes de travail préfèrent traiter les questions à leur niveau, car quand
choses passent dans les mains du COREPER, on repart à zéro : perte de temps, d’efficacité.
COREPER : siège permanent alors que groupes de travail non, donc logique plus sectorielle et
indépendante pour ces derniers.
Ainsi, les groupes de travail essayent de passer directement les dossiers difficiles au Conseil :
ainsi, le cahier des charges des différents conseils est très chargé et va à l’encontre de la
division en 3 niveaux.
Ces groupes ont été renforcés avec l’extension de prise de décision en mode de codécision.
Le Secrétariat général du Conseil : créé à la CECA (1952).
Dirigé par un Secrétaire général qui est en même temps le Haut représentant de la PESC. Il
soutient la présidence au Conseil, prépare les rapports transmis au COREPER.
Les fonctionnaires du Secrétariat général du Conseil assistent à toutes les réunions du Conseil.
Les fonctionnaires de cette institution ont des places élevées avec des pouvoirs importants
(c’est plus ou moins un Etat major).
A développé une expertise et un rôle qui lui donne des attributs importants. Aucun intérêt à
défendre, ce qui permet d’aboutir à un compromis entre les différentes délégations.
Est passé du rôle de greffier, au rôle de conseiller, voir d’initiative de la PESC
44

A ses débuts, n’avait pas un rôle important : dès 1958, le secrétariat général du Conseil a joué
un rôle d’arbitre pour la négociation des traités de Rome et assurer la coordination entre les 3
exécutifs des 3 communautés faisant leur fusion.
Avec l’institutionnalisation du Conseil européen : augmentation du rôle du Secrétariat
Général du Conseil. Est devenu le Secrétariat des CIG. Donc rôle croisant, avec « notes de la
présidence » et propose des compromis à la présidence.
Oriente les débats et les délibérations.
 Rôle très important aujourd’hui. Est passé d’un exécutant puis à pu faire prévaloir ses
compétences au fil du temps.

Ce rôle central dépend aussi d’un service juridique au sein de ce Secrétariat général, qui
assiste à toutes les réunions du Conseil pour tout problème de base juridique (modalités de
vote, base juridique sur un problème donnée).
Le service juridique met en forme tous les textes arrêtés par le Conseil. Vérifie aussi que le
rôle du Parlement est bien respecté.
Ce service juridique représente le Conseil devant la Cour en cas de contentieux aussi. Il
conseille la présidence et les Etats membres à tous les niveaux.
Grande confiance dans le Secrétariat général du Conseil. Incite souvent la présidence à faire
plus de compromis ou repousser les délais de prise de position sur un différent.
Dans le 2ème et 3ème pilier, le Secrétariat général du Conseil a réussi à influencer la prise de
décision.
A bénéficié du retrait ou absence de la Commission.
C’est le secrétariat général qui a modifié les agendas de plusieurs sommets, surtout pour le
3ème pilier car il n’y avait plus la Commission.
Dans le cadre de la PSC, cette légitimation s’est faite car dès 1970, le Secrétariat général a
accompagné le développement de la PESC en rédigeant plusieurs notes pour les diplomates, a
suivi les négociations du GATT, les négociations des différentes adhésions… Encore une fois
car absence de la Commission.

 Secrétariat général : rôle primordial, digne de confiance car discrétion assurée pour les
Etats membres.

e) Le Conseil des ministres après l’élargissement : l’extension de la majorité qualifiée et


la pondération des voix
Selon traité de Rome, la prise de décision au Conseil est la majorité simple. Mais en fait,
beaucoup à l’unanimité.
Depuis l’AUE, extension de prise de décision à la Majorité qualifiée.
 Majorité simple : adoption de procédures, questions techniques
 Majorité qualifiée : distingue vraiment l’UE
 Unanimité : Fiscalité, droit d’asile et d’immigration (jusqu’en 2004), culture, aménagement
du territoire, services culturels, questions d’ordre constitutionnels (révision traités et adhésion
de nouveaux Etats, adoption des perspectives prévisionnelles budgétaires).

Pour majorité qualifiée : système qui est vraiment l’originalité de l’UE. Dans ses débats, UE
composée de « grands » et de « petits ». Objectif de protéger les intérêts des « petits » face
aux « grands ». Ainsi, on en est arrivé à une situation où les « grands » Etats dénoncent le
poids trop important des petits Etats.
45

UE à 15 : Luxembourg avait 2 voix pour 400 000 gens et Allemagne 10 voix pour 80 millions
de personnes. Ainsi, une voix pour le Luxembourg représentait 200 000 personnes alors que
pour l’Allemagne, une voix représentait 8 millions de personnes.
Problème sensible aussi de parité entre l’Allemagne et les autres grands Etat (GB et France)
car a 20 millions de populations de plus que les autres plus grands.

Tout c’est réglé au Traité de Nice (après des prémices dans le traité d’Amsterdam).
 Plusieurs seuils pour atteindre une décision :
- il faut qu’elle soit soutenue par 72, 12% des voix au Conseil
- l’acte doit être soutenu par la majorité des Etats membres
- l’acte doit être soutenu par 62% de la population de l’UE au total
Système compliqué mais nécessaire pour corriger le déséquilibre vis-à-vis des petits Etats.

En pratique, il est rare que le Conseil des Ministres passe au vote, car préfère un compromis
entre les états membres. Mais le vote est toujours possible.

Conseil des Ministres : institution hybride car c’est une institution communautaire mais qui
appartient aux Etats membres (défense des priorités nationales). Système de négociation
continuelle.
L’existence de la majorité qualifiée est un outil technique pour inciter les Etat membres à
aboutir à un compromis.
Le Conseil a quand même une identité collective vis-à-vis des partenaires extérieurs de l’UE
ou vis-à-vis des autres institutions communautaires.
Au Conseil, on a des coalitions entre les Etats membres : Benelux ensemble, pays
méditerranéens ensemble… Mais cela peut changer suivant les différentes questions, les
différents secteurs, même si cela se vérifie souvent.

3. Le Conseil européen, intrus du processus décisionnel ou moteur de


l’intégration européenne ?
Né en marge des traités. A l’heure actuelle n’est pas une institution communautaire au sens
strict et juridique du terme.
A chaque fin de présidence du Conseil (tous les 6 mois) on a un conseil européen. Décisions
prises pour élargissement, adhésions…
C’est le lieu d’expression des intérêts nationaux par excellence, encore beaucoup plus que le
Conseil des Ministres, car pas de Secrétariat général du Conseil (organe impartiale).
 Expression brute des intérêts nationaux
 Discussions dures qui n’aboutissent pas ou bien sommets avec des discussions énormes
(ex : 1969, Sommet de la Haye).

a) Une institution à la gestation difficile et à la qualification juridique complexe


Organe décisionnel de la Communauté par excellence. Conception intergouvernementale.
On a décidé lors du sommet de Paris en 1974 de faire un organe de décision
intergouvernemental pensé comme l’instance d’appel, de formation suprême du Conseil des
Ministres.  Rôle ambigu
Idée : crée une institution qui favoriserait la coopération politique et surtout la cohésion dans
activités communautaires.
Au fil du temps, le rôle du Conseil européen s’est renforcé. Rôle défini progressivement.
- « Déclaration solennelle sur l’UE » de 1983 à Stuttgart dit que lorsque le Conseil européen
adopte une décision, il le fait comme instance moteur de la Communauté.
46

- Lors de l’AUE, le Conseil européen est mentionné dans les textes, et il est dit que le
président de la Commission assiste à ce Conseil européen.
- Dans traité de Maastricht, compétences unique pour le Conseil européen, surtout pour les
questions budgétaires et financières (pour toutes les questions sur l’EURO).
Définis aussi les orientations générales pour la PESC et les politiques économiques des Etats
membres.
- Depuis traité d’Amsterdam : a désormais des compétences en matière d’emploi, de contrôle
du respect des droits fondamentaux des Etats membres et peut ainsi constater la violation par
un Etat de cette charte fondamentale : peut ainsi suspendre droit de vote d’un Etat.
Aussi un rôle d’appel : tout Etat peut saisir le *Conseil européen s’il s’oppose à une décision
du Conseil des Ministres.
- Traité de Nice : désigne désormais le président de la Commission à la majorité qualifiée,
sous réserve de l’approbation du Parlement.

 Modifie l’équilibre institutionnel de la CE. Brouille le jeu des compétences respectives


à chaque institution :
- diminue le pouvoir de proposition de la Commission (car elle ne peut soumettre avant ses
projets au Conseil européen)
- prive le Conseil des Ministres du monopole de prise de décision politique
- les décisions du Conseil européen ne sont pas sou mises au contrôle du Parlement et de la
Cour de Justice.
Interprétation de cette montée en puissance du Conseil européen :
- preuve de l’influence constante et croissante des Etats membres
- échec de la structure ordinaire du triangle institutionnel communautaire

Le Conseil européen réunit :


- Les chefs d’Etats et de gouvernement (président pour la France et la Finlande, pour le
reste des pays chefs de gouvernements)
- Ministres des affaires étrangères de chaque pays
- Président de la Commission européenne
- Secrétaire général du Conseil
- Fonctionnaires du Secrétariat général
- Interprètes
On a également une série de personnes qui sont exclut des discussions : représentants
permanents à Bruxelles ; directeurs des administrations du Trésor ; ministres chargés des
affaires européennes.
Aussi certaines délégations nationales qui ne participent pas au Conseil européen, mais qui
rédigent des notes à l’attention des chefs d’Etat ou de gouvernement.
Questions délicates : chefs d’Etat et de gouvernement sont accompagnés par des experts et
conseillers.

Le Conseil européen se déroule dans chaque pays membres jusqu’alors.


Depuis traité de Nice, ce Conseil européen se réunit à Bruxelles, toujours en Juillet et
Décembre.
Ainsi, on a 6 mois de présidence du Conseil des Ministres et du Conseil européen (car c’est le
même).
Avant le Conseil européen, beaucoup de discussions, entretiens bilatéraux, distinctions
affaires communautaires et affaires du 2ème et 3ème pilier.

Rôle du président du Conseil européen est important :


47

- définit ordre du jour


- anime les débats
- écrit les conclusions finales
- lors de blocages, a des entretiens bilatéraux avec délégations en conflit

Le Parlement européen est mis de côté par le Conseil Européen: ainsi, lorsque le Conseil
européen s’ouvre le Président du Parlement européen émet un discours d’ouverture sur les
positions du Parlement sur la question en débat, puis quitte la salle.

Comment se déroulent les 2 jours de Conseil européen ?


- 1ère session de travail entre Chefs d’Etat et ministres des affaires étrangères
- Déjeuner protocolaire
- 2ème session de travail
- Ministre des affaires étrangères dinent à part des chefs d’Etat et de gouvernement
- Pendant la nuit, la présidence rédige un projet de conclusion
- On l’examine le lendemain : doit refléter les priorités de chacun
- Les délégations nationales doivent faire savoir leur position et amendements sur tel ou
tel point
- Après, accords, compromis
- Conclusions définitives du Conseil européen émises, diffusées à la presse ‘ainsi,
aucune délégations ne peut critiquer les conclusions après diffusion à la presse : plus
ou moins pouvoir de contrainte politique).

b) Un rôle d’impulsion stratégique et d’arbitrage suprême


Pas de pouvoir de contrainte juridique du Conseil européen mais réel pouvoir de contrainte
politique
Organe d’impulsion de révision des traités
Organe qui permet à la PESC d’exister et d’être ce qu’elle est.

c) Le Conseil européen et la révision des traités : des CIG à la Convention sur l’avenir
de l’Europe
CIG : reflet du fait que le pouvoir constituant appartient aux Etats membres.
3 phases pour les CIG :
- Initiative de révision (soit par Etats membres ou Commission européenne)
Le Conseil européen décide d’engager une révision (décision prise à la majorité simple)
- le Président du Conseil européen convoque la CIG. Négociations sur révisions
- Signature du traité de révision de chaque traité, par chaque Etat membre et ensuite,
ratification par chaque Etat (soit referendum, soit voie parlementaire).

Conseil européen, même avant le traité de Maastricht, en tant qu’incarnation des chefs d’Etat
de l’UE avait fait des déclarations sur les différents conflits mondiaux (ex : conflit israélo-
palestinien)
En matière de politique étrangère : réactions, analyses.
Rôle essentiel pour les accords commerciaux
Dans les instances internationales, c’est le Conseil européen (surtout son président) qui
exprime les positions et décisions de l’Union (Cf. à l’ONU).

Quels sont les changements que la Constitution européenne prévoit pour le Conseil
européen ?
48

- extension à la majorité qualifiée, avec la codécision comme règle générale (à part la


PESC, défense, question de sécurité)
- présidence permanente du Conseil européen, élu pour 2 ans et demi, par le Conseil
européen à la majorité qualifiée, et ne pouvant garder aucun mandat national pour se
consacrer aux questions européennes uniquement.
- Création du poste de Ministre européen des Affaires étrangères, qui serait en même
temps vice président de la Commission européenne –aujourd’hui, 2 personnages
différents : le Haut représentant de la PESC et le Ministre des affaires étrangères)
 Donner plus de cohérence aux politiques étrangères européennes.
Aussi des réformes qui devaient rentrer en vigueur entre 2009 et 2012 avec changement de
calcul du système de majorité qualifiée avec un système plus simple : décision prise si 55%
des Etats membres sont d’accord représentant 65% de la population totale.

Pour le Conseil des Ministres, la Constitution prévoyait de réduire le nombre de conseils.


- Un conseil des affaires étrangères pour al politique extérieure européenne
- Un conseil législatif des affaires générales (adoption des actes communautaires et
préparation des réunions du Conseil européen).

Constitution prévoyait aussi un système différent avec une présidence du Conseil des
Ministres assurée pour 18 mois par 3 présidents : 1 grand et 2 petits.

TITRE 2 : La Commission européenne, entre légitimité technique et rôle


politique.
Institution ambiguë, identité complexe, rôle hybride.
On peut envisager la Commission comme un embryon de gouvernement européen o comme
un organe qui exécute juste les décisions adoptées par le Conseil pour les autres.
Depuis Maastricht, les attributions, compétences juridiques sont stables. Même si en pratique,
affaiblissement de la Commission surtout dans le 2ème et 3ème pilier.
Affaiblissement du à un problème de direction aussi : après J. DELORS, les autres ont été
incapables (cf. SANTER a démissionné, SANTI n’a pas réussi à redorer le blason de la
Commission et aujourd’hui BAROSSO est controversé).
Depuis le début, il y a des conflits sur les attributions de la Commission. De plus, en tant
qu’organe collégial, son président n’a pas plus de pouvoir ni de voix que les autres
commissaires (principe de collégialité complexifie beaucoup son fonctionnement).

1. L’identité politique de la Commission européenne


a) Désignation et composition de la Commission européenne : « intérêt général
communautaire » et sensibilité nationales
Dans traité de Rome, les commissaires étaient élus par un consensus entre les Etats membres
pour 4 ans, sans consultation du Parlement.
Dans traité de Maastricht, il faut accords du Parlement européen pour approbation de la
désignation des Commissaires.
Dans traité de Nice : le président de la Commission est nommé désormais à la majorité
qualifiée et non plus à n’unanimité.
Commission renouvelée tous les 5 ans.

1ère étape : Désignation du président de la Commission (à la majorité qualifiée)


2ème étape : le Parlement européen approuve le choix du Conseil européen
49

3ème étape : une fois approuvé, une liste de commissaires est faite par les Etats membres
(envoient plus ou moins leurs commissaires). Une fois que le choix des commissaires est
arrêté par le Conseil européen :
- le Parlement auditionne chaque commissaire pour chaque secteur (teste ses
compétences et positions sur l’UE) et se prononce en bloc pour ou contre le collège de
commissaires.
- Le Conseil nomme la Commission en propre après approbation.
La Commission nomme elle-même ses vices présidents.

Ex : la constitution de la Commission BAROSSO (25 membres donc 25 commissaires. On


n’accepte plus aucune injonction des Etats membres, doivent être indépendants de leur pays.
On avait prévu de diminuer le nombre de Commissaires avec la Constitution).
Chefs d’Etat et de gouvernement ont choisi en Juin 2004 BAROSSO, pour la présidence de la
Commission. Choisi un peu par défaut car la plupart des autres étaient controversés.
Investi par le Parlement européen le 22 juillet 2004.
Chaque Etat membre a présenté son candidat pour être commissaire, mais plusieurs ont été
critiqués : BUTTIGLIONE (Italie) chargé des questions du 3ème pilier et le la lutte contre la
discrimination a exprimé des propos homophobes ; KOVACS, commissaire hongrois à
l’énergie n’a aucune attribution, ni compétence en matière énergétique et enfin le commissaire
néerlandais avait occupé des places importantes dans de grandes boîtes mondiales…
Le Parlement européen a rejeté la liste le 27 Octobre 2004 pour toutes ces raisons.
Le 4 novembre, le président de la Commission a annoncé une nouvelle liste : nouvelles
auditions par le Parlement. Investiture le 18 novembre de la Commission européenne.

 Poids déterminant des Etats membres (ont une grande influence)


 Orientation idéologique de la Commission : polémique.
On laisse tomber l’hypocrisie de dire que les commissaires sont neutres et on donne plus une
dimension politique à la Commission.

b) Le principe de la collégialité face aux compétences sectorielles des commissaires


Chaque commissaire a un portefeuille, pas de lien hiérarchique entre eux et leur président.
Dans traité de Nice, codification du renforcement du rôle de Président.
Traité de Nice : le Président décide de l’organisation interne de la Commission (renforce
autorité du Président)
Les commissaires se réunissent tous les mercredis à Bruxelles. Réunions préparées par leurs
cabinets respectifs.
Fonction aussi d’assurer la liaison officielle avec le pays dont le commissaire est issu ainsi
qu’avec son parti d’origine.
En dehors de leurs réunions hebdomadaires, ne peuvent pas prendre des décisions par écrit).
De même, avant la réunion du mercredi, les cabinets des commissaires se réunissent avant
pour déjà passer des compromis.
Il faut désormais 3 Etats membres au minimum représentés dans le cabinet et ils doivent faire
preuve de toute indépendance vis-à-vis de leur Etat d’origine.
Cabinets des commissaires nationaux et européens : principe de collégialité.
C’est le lieu où se fait le lien entre la Commission et le pays d’origine.
Clivage entre fonctionnaires nationaux et européens.
Décisions prises se font au-delà des clivages politiques. Compromis entre les différents
intérêts nationaux et politiques (idéologiques).
Composition des cabinets : commissaires doivent concilier diversité nationales et conseillers
spécifiques de son portefeuille mais aussi des conseillers hors portefeuille.
50

Ex : le commissaire français a toujours un spécialiste sur l’agriculture.


Recrutent de plus ne plus des gens issus du Parlement européen : permet de bonnes relations
avec cette institution.

c) Le secrétariat général de les directions générales


Aujourd’hui : 25 commissaires. Chacun a un portefeuille. Une vingtaine de directions
générales (DG) sectorisées (agriculture, environnement…)
Les politiques communes ont prises au sein de ces DG : c’est l’administration de la
Commission
En 2004 : 16 000 fonctionnaires permanents (très petite administration). D’ici 2006, on va
recruter 22 000 fonctionnaires (Mairie de Paris : 40 000 fonctionnaires)
Recrutement par concours mais Etats membres nomment aux hautes fonctions (directeurs
généraux) : accords diplomatiques. Beaucoup de CDD, peut être une étape avant le concours.
Experts nationaux détachés à la Commission : repose sur administrations nationales pour
mettre en œuvre les politiques communes.
Des fois, une DG peut s’occuper de plusieurs commissaires.

Secrétariat général placé auprès du président de la Commission. Comprend environ 800


personnes. Aujourd’hui, le secrétaire est irlandais (anciennement DG).
C’est une fonction née pour donner une certaine autorité à cette institution : renforce la
crédibilité de la Commission.
Un secrétaire général : Emile NOEL a occupé ce poste de 58 à 88 (30 ans). A défini les
fonctions du secrétaire général.
Au départ tout petit organe : 20 personnes, sans hiérarchie.
S’est donné 3 grands rôles (pas dans les traités mais définis par NOEL) :
- assister le président de la Commission dans la préparation et le déroulement des
travaux de la Commission (coordination des différents services)
- relations avec les autres institutions
- SG représente la Commission au Conseil des Ministres, au COREPER et au Conseil
européen
C’est surtout dans la représentation externe que le SG joue un rôle fondamental.

2. Les fonctions de la Commission européenne


Selon traité CE : fonction est d’assurer le fonctionnement et le développement du marché
commun.
Fonctions principales :
- initiative des actions communautaires
- exécution du traité et des actes du Conseil
- contrôle

a) L’initiative des actions communautaires


Maintenir dynamique de la construction européenne. Monopole dans le premier pilier
uniquement.
Commission peut choisir le moment adéquat pour lancer une proposition.
Elle peut retirer sa proposition à tout moment (si le Conseil l’a trop amendé par exemple) :
pouvoir de négociation plus fort pendant prise de décision.
Le Conseil, s’il veut modifier la proposition de la Commission sans son accord, peut le faire
seulement à l’unanimité.
51

Parlement peut demander à la Commission de soumettre un projet. Le Conseil aussi, mais la


Commission n’est obligée de rien faire.

Limitations au pouvoir d’initiative : principe de subsidiarité (limite son activité législative au


maximum).
La plupart des propositions législatives dépendaient de programmes préétablis, demandes
express du Conseil, application d’accords internationaux, de décisions de la Cour de Justice.
Seul 6% des décisions étaient d’initiative de la Commission en 1991.

Commission consulte beaucoup d’acteurs (pour éviter tout conflit frontal) sur tout acte
législatif. Série de consultation externe et interne à al Commission.
D’abord consultation entre les différentes DG et entre les différents commissaires.
Puis, voir comment réagissent les Etats membres.
 Propositions toujours largement préparées.
Beaucoup de livres blancs et verts où Commission explique son projet, montre sa pertinence.
Recours à des experts nationaux.
Toute proposition mûrit pendant 6 mois / 1 an avant de devenir une vraie proposition
législative.
Grande ouverture aux lobbies, groupes d’intérêts, aux ONG. Sont tous sollicités.
Renforce la légitimité de la Commission.

Quand le projet est prêt, il est déposé au SG qui le présente à l’examen des commissaires.
Chefs de cabinets font un premier arbitrage puis le projet est transmis au collège des
commissaires où le plus souvent c’est adopté par consensus.
Quand il y a vote, c’est à la majorité simple. Chaque commissaire a 1 voix.
Propositions transmises au Conseil puis au Parlement.
Consulte Parlement, Comité des régions dans certains cas. Doit consulter la Banque centrale
européenne pour tout ce qui concerne les problèmes monétaires.
Souvent la consultation du Parlement est facultative mais la Commission essaie de se rallier le
Parlement.

b) L’exécution du traité et des actes du Conseil


Exécution de certaines dispositions des traités.
Ex : relation entre Etats membres et les autres Etats.
Autorise fusion d’Etats, aides d’Etats.
Toute aide aux agricultures est gérée par la Commission, en liaison avec les Etats membres.
Conseil peut décider d’exécuter lui-même s’il le veut.
Comité composés de représentants des Etats veille à ce que la Commission ne fasse
qu’exécuter les dispositions du traité et qu’elle n’interprète pas dans un autre sens.
Problème de conflit constant entre Conseil et Commissions depuis années 80 (la comitologie).

c)Le contrôle des obligations communautaires et le rôle de « gardienne des traités »


Investigation : la Commission peut veiller au respect des traités par les Etats. Peut faire des
poursuites contre des membres.
Peut faire un recours en manquement contre eux à al Cour de Justice.
Cette procédure laisse beaucoup de temps aux Etats de se mettre à jour, de rétablir sa situation
et respecter ses obligations.
Commission peut être alertée par différents acteurs.
52

Envoie une lettre à l’Etat et lui donne 3 mois pour résoudre le problème. Si ce n’est pas réglé,
la Commission émet un « avis motivé » si problème persiste : l’Etat a un mois pour régler le
problème.
Si ce n’est pas fait, la Commission en appelle à la Cour de Justice.
Les commissaires prennent ces décisions, convoquent en général la presse.
Or les membres sont très soucieux de leur image donc de bougent en général très rapidement.

3. Le rôle international de la Commission européenne


a) La représentation de la Communauté
Commission : rôle de négociation des accords de commerce et associations avec les Etats tiers
depuis Traité de Rome.
Commission au nom de la CE négocie au GATT, à l’OMC. Mais c’est fait sous demande du
Conseil.
Souvent, conflit avec les Etats membres.
Cf. problème actuel : France considère que la Commission va plus loin que ce qu’on lui a
mandaté dans les négociations avec l’OMC.
Commission dit qu’elle doit avoir une certaine marge de manœuvre dans les négociations
sinon rien ne peut bouger (si elle doit se tenir au strict mandat du Conseil).
A l’OMC, la Commission parle seule mais à l’ONU il y a la Commission et un représentant
de la Présidence : discordances possibles d’où la demande d’un Ministre des affaires
étrangères.

b) La gestion de l’élargissement de l’Union européenne


Dès début des années 90, Commission intégrée à la politique menée à l’égard de l’Est. Dès
89 ; programme PHARE. Commission a bénéficié de l’augmentation de ce budget.
Stratégies pour imposer leadership dans politique d’élargissement.
Développement d’une expertise scientifique pour être vue comme l’institution qui maitrise le
mieux les problèmes posés par els adhésions.
Problèmes techniques pris en charges et problèmes plus politiques sur lesquels les Etats ne
voulaient pas se prononcer.
Ex : ouverture des négociations avec quels pays et à quelle date ?
Commission rend avis sur pays candidats et leur degré d’intégration de l’acte communautaire.
Conseil européen a souvent repris dans ses conclusions les avis de la Commission. Evite au
Conseil de prendre des décisions politiques problématiques.
Permet à la Commission d’exercer un certain pouvoir de décision

Ex : livre blanc en 95 où commission définit priorité que les Etat devaient se donner
pour intégrer l’acte communautaire. Définit aussi la méthode d’élargissement.
Commission a suggéré sélection des 6 premiers états avec lesquels il fallait négocier.
Méthode : acte communautaire doit être repris mais périodes de transitions prévues.
A pris décision très importante dans politique d’élargissement. En a profité pour augmenter le
poids de certaines de ses DG. Au départ, 2 DG qui traitaient des relations avec pays de
l’Europe de l’Est (PECO) : la DGI (relations économiques externes) et la DGIA (relations
politiques externes) : conflits entre les 2, pas efficace.
Création d’un « task force » pour l’élargissement. Sous PRODI, cette « task force » est
devenue une DG pour l’élargissement.
Années 90 : surenchère pour renforcer le groupe des spécialistes de l’élargissement et des
PECO jusqu’à en faire une DG.
53

Aujourd’hui, pour ouverture des négociations avec la Turquie, le Conseil s’est appuyé sur un
rapport de la Commission

4. La légitimité problématique de la Commission européenne


Capacité d’expertise et indépendance des commissaires : font la légitimité de la Commission.
Commission responsable devant le Parlement par son mode désignation et la motion de
censure que le Parlement peut voter contre elle (aux 2 tiers des suffrages exprimés et à la
majorité de ses membres). Aucune motion n’a jamais abouti.
En 99, le Parlement a forcé la Commission Santer à démissionner. Corruption de 2
commissaires : Edith Cresson et un espagnol.
Cresson avait engagé son dentiste dans son cabinet et il y avait des malversions.
Le Parlement dépose une motion de censure, rejetée. Fait un comité des sages. Son rapport
concluait à une faute personnelle de Cresson et mauvaise gestion du collège : tout
commissaire est responsable pour les agissements de ses collègues.
La Commission a démissionné le soir même, en entier.
Crise reflète l’absence de la cohérence interne de la Commission. Renforçait les accusations
de la Commission comme haut lieu de la technocratie qui prend des décisions de manière
déconsidérée.
Fin des années 90 : Renforcement du Parlement se fait au détriment de la Commission dont
les membres ne sont pas élus.

a) La Commission, haut lieu de la technocratie et de la bureaucratie européenne ?


Commission accusée de fabriquer des normes trop tatillonnes. Règlementation excessive dans
tous les domaines de la vie politique.
Résulte de l’idée de marché unifié, ouvert : tout ce qui peut entraver la concurrence doit être
supprimé et favoriser le commerce.
Critique du mode de production.
Nuance : ces règlements sont décidés par la Commission mais elle a des compétences et ne
peut pas aller au-delà. Principe de subsidiarité et de proportionnalité : contrôle Commission
par Etats.
Dispositions communautaires très détaillées car ce sont els Etats, les administrations
nationales qui les mettent en œuvre.
Pour être uniforme dans tous les Etats, il faut que ce soit très précis. Pour empêcher
l’interprétation erronée des administrations nationales.

Quand les textes sont adoptés à Bruxelles, ils ne peuvent pas être modifiés par les Etats
membres : impression que la Commission prend toutes les décisions indépendamment. Ce qui
est faux. Il y a un contrôle du Conseil et du Parlement.
Or la décision finale est prise par le Conseil et les Etats membres. Hypocrisie des Etats qui
disent ensuite que la Commission leur impose certaines mesures
Image de la technocratie car liens très étroits entre Commission et groupes d’intérêt. Dénoncé
comme de la technocratie dans la mesure où il y a des décisions entre intérêts privés et une
institution non élue (surtout en France, méfiance des groupes d’intérêt).
DE GAULLE : « aréopage technocratique ».
2 manières de voir la Commission :
- exécutant des décisions des Etats membres
- Organe qui a acquis une légitimité politique. On lui donne une certaine autonomie pour
influencer le développement de l’intégration européenne. Organe de continuité de
l’intégration européenne.
54

 A la fois une agence d’expertise et un organe politique autonome


HALLSTEIN, premier président de la Commission, se voyait comme un homme politique à
part entière et non comme un expert ou technocrate.

Présidence de la Commission est aujourd’hui un enjeu politique. Ont toujours été ministres
dans leur pays avant.
1985 – 1994 : présidence de DELORS. A renforcé le rôle du président.
Sa succession a été assez problématique. On a vu réapparaître le poids des Etats dans le choix
du président. 3 candidats :
J.Luc DEHAENE, belge. Candidat favori ; BRITTAN, un britannique.
GB a opposé son veto à DEHAENE car vu comme trop intégriste.
Jean SANTER choisi car aucune opposition des états. C’est un second choix.
Président de la Commission : enjeu politique

 SMITH & NAY, Le gouvernement du compromis (chapitre sur les commissaires) ;


Le Leadership politique (chapitre sur président des Commissions)

Double investiture des commissaires : Parlement et Etats.


 Légitimité indirecte. Choisis par des élus européens et nationaux.
Commission se rapproche le plus de ce que pourrait être un gouvernement européen. Incarne
la continuité du processus commun.

Critiques adressées à la Commission :


- échappe à la sanction de l’élection
- impressions qu’elle échappe à un contrôle parlementaire efficace. Provient de la complexité
du contrôle européen.
Plusieurs types de surveillance : la Commission doit soumettre ses projets aux fonctionnaires
nationaux. Avis et amendement du Parlement. Arrêts de la Cour de Justice surveillent.
Acteurs non institutionnels gardent aussi un œil sur l’activité de la Commission (groupes
d’intérêts, ONG…)
 Autre type de surveillance et de contrôle mutuels que dans les systèmes nationaux.

b) Une institution de contradictions et de synthèse : recherche de compromis et


juxtaposition de féodalités
Crédibilité et légitimité de la Commission repose sur son indépendance. Est censée être libre
de toute instruction des gouvernements et des autres institutions communautaires.
Mais cette indépendance n’est pas un apolitisme car la Commission reste perçue comme un
lieu où les différents Etats membres peuvent faire passer leurs intérêts d’une manière
différente qu’au Conseil.
Lien n’est pas rompu entre les commissaires et leur Etat d’origine. Ceux-ci sont marqués par
leur formation nationale, ont souvent eu une carrière politique dans leur Etat. Origine
nationale marque leur action.
Contenu du portefeuille du Commissaire influence sa marge de manœuvre. Si on est
commissaire à la concurrence ou dans un secteur où l’UE est puissante on a une autorité de
facto. Beaucoup plus grande marge de manœuvre que si on est commissaire de la culture.
Fonctionnement de la DG du commissaire joue aussi dans la divergence entre commissaires
Chaque commissaire interprète son rôle différemment et utilise des ressources différentes.
Série d’acteurs extérieurs à al Commission essentiels pour asseoir le pouvoir des
commissaires.
Si président n’arrive pas à bénéficier des ressources que lui confie son rôle : fébrilités.
55

DG opposées les unes aux autres, ce qui va à l’encontre du principe de collégialité.

c) La « culture administrative » de la Commission européenne


2 manières de la voir :
- dans différentes études, la Commission européenne repose sur une vision idéologique : bien
fondé de l’intégration Dévouement des commissaires à cette intégration
- Les cultures sont différentes selon le secteur d’activité et la nationalité des acteurs.
Ces 2 visions sont remises en cause aujourd’hui : trop schématiques.
Commission vue comme une multi organisation
2 pistes de recherche :
- Commission vue comme un entrepreneur politique
- Approches anthropologiques en termes de culture administrative

Entrepreneur politique : ressources et contraintes de la Commission.


Comment la Commission peut influencer l’agenda politique européen ?
- Initier l’action publique
- Argument de l’intérêt général que peut utiliser la Commission
- Commission mobiliser les idées en amont de l’agenda politique formel

Capacité d’invention vient de la durée de mandat (5 ans) et de son recours à l’expertise


(spécialistes choisis en toute discrétion) : accès à une série de façons de voir les idées.
Politiques communautaires reposent sur la régulation plus que sur la redistribution : politiques
visant à donner des aides à tel ou tel « domaine ». Avantageux car Commission est la clé
d’entrée pour tous les acteurs qui cherchent à modifier la politique européenne.
 Série d’experts donnent des perspectives diverses sur les problèmes à traiter. C’est une
bourse à idées.

Contraintes qui pèsent sur la Commission : segmentation intérieure de la Commission ;


dépendance vis-à-vis des Etats membres
Conflits intérieurs entre plusieurs DG. 2 ont été étudiées de manière détaillée : concurrence et
environnement. Etude de CINI
Querelles de compétences. Différences viennent de l’histoire de la DG, de son autonomie, du
contexte politique dans la CE.
DG concurrence : une politique de la concurrence est mise en place pendant les années 60 et
retour en force dans les années 80. Devenu un portefeuille prestigieux. Large pouvoir et
grande autonomie des fonctionnaires (grandes ressources et maîtrise de l’information). Style
politique : autonomie et discrétion. Image positive de la concurrence pendant les années 80,
reflétait la prédominance de la politique néo libérale. Ses fonctionnaires avaient une approche
très juridique de leur travail car le droit communautaire leur était favorable.
DG environnement : configuration de pouvoir différente. Le droit communautaire ne
prévoyait au départ aucune compétence en matière environnementale.
2 approches :
- harmonisation par le haut : tout le monde adopte le niveau le plus haut : tout le monde tend
vers le standard
- consolider ce qui existe dans tous les pays
DG créée en 70. Spécialistes de l’écologie nommés. Vus comme excentriques et non respect
des différentes normes : les « hippies de la Commission européenne ». Problème d’image
Position de faiblesse car entrée tardive et priorités éloignées de la politique de la Commission.
Souvent mis en minorité au sein du collège
56

Changement de perspective : DG environnement a repris la « recherche et compétitivité » à


son profit (perdue par l’industrie européenne).
Années 90, DG a convaincu les autres acteurs qu’il n’y avait pas opposition entre
compétitivité et environnement. Protection de l’environnement est devenue un problème
horizontal : traité à tous les niveaux.

JF POLO, revue Pole sud, n°15 : dépendance vis-à-vis des Etats membres.
Cf. désignation de la Commission fortement nationale. Fonctionnaires les plus élevés sont
parachutés par els Etats membres. Source de conflit interne à la Commission entre ceux
recrutés par concours et les parachutés.

Approche anthropologique :
Culture administrative de la Commission : nationalités et cultures différentes.
2 anthropologues : BELLIER & ABELES ont fait des études sur la Commission.
Considèrent que sa mission est d’harmoniser en tenant compte de la pluralité des contextes et
des intérêts nationaux.
Négociation permanente où les acteurs font des compromis permanents au nom du projet
communautaire.
Cette culture repose sur l’expertise et le dévouement au projet, à l’intégration européenne et à
l’intérêt européen.
Problèmes abordés comme des problèmes techniques.
Expertise : seule source de crédibilité incontestable : apolitisme
Cf. Cécile ROBERT, revue Politique européenne, n°11, 2003, « L’expertise comme mode
d’action communautaire »

5. La Commission européenne après l’élargissement de l’Union


Nice : réfléchir à al composition après l’élargissement : 1 commissaire par Etat membre.
A 27 membres, le Conseil européen décidera à l’unanimité du nombre de commissaires.
Rotation des commissaires entre le Etats membres (moins de commissaires que de pays).
La Constitution européenne était beaucoup plus radicale pour la composition de la
Commission : 15 membres avec 1 président, 1 vice président ministre des affaires étrangères
et 13 commissaires.
Président avait plus de choix pour les Commissaires : sur 3 candidats le président choisissait
le commissaire.
Election du président de la Commission par le Parlement européen. Conseil devait proposer
un candidat en tenant compte de la majorité au Parlement. Parlement l’élit à la majorité de ses
membres. S’il n’est pas élu, la même procédure a lieu 1 mois après.

TITRE 3 : Le Parlement européen, une institution à la visibilité politique


réduite

Articles 189 à 201 du traité CE décrivent son fonctionnement.


C’est une institution paradoxale : ni nationale, ni supranationale.
CECA avait une Assemblée commune mais créée à la demande française. Idem pour l’UE :
assemblée ajoutée à la dernière minute. Au départ, les députés européens n’étaient pas élus
mais choisis parmi les élus nationaux.
La création du Parlement était une concession aux Etats.
Les 2 pouvoirs essentiels à tout Parlement, le vote de l’impôt et la censure du gouvernement,
sont absents à Strasbourg.
57

Malgré ces insuffisances, le Parlement européen s’est toujours référé à ce modèle


parlementaire. Tentation constante d’accroître ses propres pouvoirs.
Vision fédéraliste très présente au Parlement : pour justifier une augmentation de ses
pouvoirs. Dans cette vision, le Conseil serait la Chambre haute.
Le déficit démocratique européen est souvent imputé au manque de pouvoir du Parlement.
Ainsi, selon les parlementaires, augmenter leurs pouvoirs c’est augmenter le capital
démocratique de l’UE.
Aujourd’hui, pouvoirs importants mais manque de visibilité et de légitimité. Prérogatives
étendues dans chaque révision des traités depuis les années 80. Paradoxalement, le taux de
participation aux élections ne cesse de diminuer.
Situation évolutive dans le système institutionnel : renégociation par le Parlement de son rôle.
Au départ, le pouvoir de légiférer appartenait au Conseil et à la Commission. Le Parlement
n’avait qu’un rôle consultatif et de délibération. Pas de pouvoir de décision.
Depuis qu’il est élu au suffrage universel, le modèle a été remanié dans un sens plus fédéré.
Le Parlement renforce ses pouvoirs par rapport au Conseil mais de manière conciliatrice.
Totale autonomie pour son règlement intérieur. En a profité pour contrôler la Commission de
plus en plus. A profité du flou des traités.
Auto rationalisation du Parlement : mode de fonctionnement très formalisé. Règles
strictement observées par les eurodéputés. C’est pour crédibiliser l’institution. Au départ, pas
vue comme une institution très sérieuse. Grands discours sans intérêts (sur droits de l’homme
et destin de la planète…)
Investissement et importance des élus au Parlement. Début des années 60 : les Etats
envoyaient des gens en fin de carrière. Mais de plus ne plus d’eurodéputés sont convaincus de
la nécessité d’étendre les pouvoirs du Parlement.
2 partis ont une mainmise sur le fonctionnement de l’Assemblée : le Parti socialiste et les
démocrates chrétiens. Ont imposé une grande discipline pour la direction du travail. Peu
d’électrons libres. (Limite démocratique).
Institution hybride : élus de 25 Etats avec traditions et représentations politiques différentes.
Clivages idéologiques ET nationaux. Autre clivage : partisans et opposants à une intégration
plus poussée.
2 stratégies :
- unanimité : se présenter comme une institution en faveur de l’intégration et de son propre
renforcement. Repose sur le consensus entre députés.
- conflictualité ou diversité : camps bien définis, débats tranchés. Permettre lisibilité plus
claire. Rapprocher son fonctionnement à ce lui des Parlements nationaux.

1. Le Parlement européen à la conquête du pouvoir : un acteur majeur du


processus décisionnel
Dans l’UE, le système politique ne fonctionne pas selon les règles nationales (concepts
nationaux pas transposés au niveau européen).
Exécutif plus fragmenté qui rend le contrôle du gouvernement plus difficile. Ne peut censurer
le Conseil (car ce sont les Etats membres). Contrôle mutuel, base du modèle parlementaire, ne
fonctionne pas.
Parlement fait référence à ce modèle.
Stratégie graduelle : Parlement passe des accords avec d’autres instituions, modifie ses
propres procédures. Développe de nouvelles pratiques, codifiées par les tratités ensuite.
Ex : Parlement avait au départ un pouvoir de consultation. Demande à la Commission de
prendre position sur tous les avis émis par le Parlement. Allait au-delà du simple pouvoir de
consultation.
58

Ex’ : dans le règlement intérieur, pour durée des sessions, il est prévu que les sessions
annuelles débutent le 2d mardi de Mars.
Interprétation minimaliste : une seule session.
Interprétation du Parlement : c’est là que la session commence mais elle se poursuit pendant
un an jusqu’au 2d lundi de Mars de l’année suivante. Siège en permanence et non pas une fois
par an.
Ex’’ : investiture de la Commission : le Parlement a inscrit cette prérogative dans son
règlement intérieur.

Depuis 1979, le Parlement est élu au suffrage universel.


Création d’une Commission des affaires politiques qui rédige les rapports sur les changements
possibles du cadre institutionnels communautaires. Fait circuler des idées.
Parlement impose :
- d’accepter la Commission dans son ensemble. Se donne un pouvoir d’investiture.
- Commission discute en avance avec la commission parlementaire concernée tout loi.
Parlement voulait que la Commission retire toute proposition législative rejetée par le
Parlement (= droit de veto) mais la Commission a refusé.
 Stratégie d’en demander beaucoup pour en obtenir mois, mais quelque chose.

1984 : Rapport SPINELLI. Parlement profite depuis ce moment pour obtenir de nouvelles
prérogatives à chaque révision du traité.
Parlement fait une proposition et est souvent soutenu par certains Etats membres, comme
l’Allemagne notamment.
Dans l’AUE, le Parlement obtient la nouvelle procédure de l’avis conforme. Avant le
Parlement ne pouvait qu’accepter ou réviser. Concessions par le Conseil car Parlement
retardait son avis.
Maastricht : vote sur président de la Commission était consultatif. Mais dans son règlement
intérieur si le Parlement refusait un candidat c’était contraignant (a décidé cela de manière
unilatérale). A Amsterdam, cette extension de pouvoir a été institutionnalisée.
Parlement développe de nouvelles pratiques de lui-même et dans les révisions, ultérieures,
cela est institutionnalisé. Consolidation des pouvoirs du Parlement au fur et à mesure des
traités.

a) Pouvoirs de contrôle politique et juridictionnel


Parlement : organe de contrôle de la Commission. Mais le Parlement a développé toute une
artillerie de contrôle pour l’étendre au Conseil.
Ont adopté le « question time » anglaise posé aux commissaires, le système des commissions
d’enquêtes, les pétitions, la consultation d’experts.
 Directement empruntés aux traditions nationales.
Parlement examine les rapports produits par les autres institutions, notamment le Conseil :
contrôle typique des organisations internationales.

 Contrôle du Conseil
A l’origine peu de contact entre le Parlement et le Conseil..
Conseil rapporte son programme au Parlement, quelques pratiques de questions… mais au
début il y avait une certaine réticence. Relations difficiles car Parlement est pour l’intégration
alors que le Conseil pour la protection des intérêts nationaux.
Changement avec l’octroi de pouvoirs budgétaires au Parlement.
1971 & 1975 : Parlement et Conseil ont du collaborer plus dans ce cadre budgétaire. C’est de
là que date la coopération entre les deux institutions.
59

Création de la codécision qui les met sur un pied d’égalité. Mais difficile de contrôler le
Conseil car c’est une institution fragmentée (25 pays et 1 président : position très
consensuelle). La présidence de 6 mois rend difficile le contrôle car peu de continuité.
Parlement fait un contrôle a priori : sur projets et programme du Conseil. Avis très en amont
du processus de décision.
Parlement essaie de renforcer le contrôle des parlements nationaux sur les Etats membres
mais c’est une position un peu contradictoire.

 Contrôle de la Commission
Ses mandats coïncident avec ceux du Parlement : 5 ans. Devrait ainsi être plus facile à
contrôler. Continuité de la Commission. Elle a besoin de la légitimité du Parlement et ainsi,
de son accord.
Investiture et censure : moyens de contrôle.
Pas prévu dans les traités.
 Investiture
Le Parlement a décidé d’investir la Commission THORN en 1981. A réitéré cette pratique
pour la Commission DELORS.
Légitimité politique symbolique donnée à la Commission. En échange : soutien de la
Commission pour augmenter ses pouvoirs.
A Maastricht, l’investiture est formalisée.
Utilisé pour s’assurer le soutien de la Commission contre le Conseil jusqu’à l’épisode
BAROSSO en 2004. C’est alors devenu plus politique : rejetaient les commissaires sur base
de leurs croyances idéologiques.
 Censure
Parlement n’ont pas cherché à politiser la Commission. Depuis CECA, il a évité la censure car
va très loin dans la conflictualisation des rapports.
Depuis 1957, le Parlement a un pouvoir de censure prévu dans les traités. Des motions de
censure ont été déposées mais aucune n’a abouti. Pour cela il faut 2 tiers des députés présents
qui représentent la moitié des membres de l’Assemblée.
10 motions ont été déposées, 7 soumises au vote. Plus ou moins tous liés à la PAC. Parlement
demandait plus de pouvoir dans sa gestion. 3 groupes de motions :
- antérieures à 1979 : portaient sur le pouvoir de consultation du Parlement
- beaucoup plus idéologiques. Fait des eurodéputés appartenant à des petits groupes
marginaux.
Extrême droite : protestation contre la Commission sans aucune base. Rejeté massivement
Reproche au Conseil et à la Commission de ne pas avoir reconnu l’indépendance de la Croatie
et de la Slovénie (8 voix pour)
- Motions de véritable contrôle des fonctions exécutives de la Commission
1992 : Commission a dépassé son mandat dans les négociations du GATT
Mauvaise gestion de la crise de la vache folle
Motions avec une base plus substantielle. Déposé par les 2 grands partis : PS européen et le
Parti populaire européen
 Motion qui abouti à la démission de la Commission SANTER. Révélation dans la presse de
corruption de 2 commissaires. En décembre 98, le Parlement a refusé de voter la décharge
budgétaire. 2 motions déposées par 2 groupes :
- un par le PS indigné que les accusations ne visent que les commissaires socialistes.
Espérait que la motion soit rejeté et que ca devienne un vote de confiance.
- Groupe Europe des nations (souverainistes) a déposé une vraie motion. Soutenu par
les autres groupes.
Tentative de conciliation avec la Commission. Voie de sortie pour éviter la censure.
60

La conférence des présidents des groupes politique a décidé de ne pas voter les motions tout
de suite. 2 résolutions : une contre les commissaires socialistes & une contre le collège dans
son ensemble (en espérant que le Parlement n’ose pas faire tomber la Commission).
Première résolution rejetée. Deuxième adoptée.
On a confié la solution du problème à des experts : a dépolitisé le problème.
Deuxième motion de censure : 42% pour : Parlement indécis même sur un cas aussi flagrant
de fraude
La commission a démissionné en mars 1999.
Fin de l’alliance de fait entre le Parlement et la Commission. Même si le Parlement a censuré
la Commission c’était d’une manière conciliante : n’a pas adopté de motion de censure.
Questions orales, écrites, débats sur la Commission privilégiés par rapport à la grande
artillerie.
Examen des rapports de la Commission : essentiel du contrôle.
Contrôle en amont : se prononce sur le programme législatif de la Commission.

b) Pouvoirs budgétaires
Budget communautaire n’est pas très élevé.
Parlement ne vote que les dépenses. C’est dans ce domaine que ce sot noués les rapports avec
le Conseil.
2 types de dépenses : non obligatoires (où le Parlement européen a le dernier mot) et non
obligatoires.
Influence l’action de la CE.
Parlement peut rejeter le budget à la majorité des 2 tiers. Mais est responsable de cela après.
A rejeté le budget en 1982 et en 1985.Mais va très loin dans le conflit avec le Conseil.
Parlement fait plutôt des propositions sans rejeter en bloc.
Décharge budgétaires : se prononce sur l’utilisation du budget par la Commission. Fait un
rapport sur comment le budget a été utilisé. Permet au Parlement de se prononcer sur les
priorités en matière budgétaire.
 Droit de regard sur les politiques menés.

c) Pouvoirs législatifs
Augmentent depuis son élection au suffrage universel (79).
Jusqu’à l’extension de la codécision, le Parlement jouait un rôle de contrôle sur le Conseil.
N’avait pas d’initiatives propres.
Aujourd’hui, 3 procédures :
- consultation (PAC, politiques de concurrence)
- codécision (Parlement a un droit de veto sur les propositions de la Commissions
amendées par le Conseil : Conseil forcé de travailler avec le Parlement)
- avis conforme (pour accords d’adhésion et d’association) : Parlement a un droit de
veto. Influence le Conseil
Equilibre entre les pouvoirs varie selon les différents secteurs même si l’extension de la
codécision est la tendance à l’œuvre depuis Traité de Nice.

2. Elections et fonctionnement du Parlement européen


a) Les élections directes et l’institution d’un médiateur européen : une légitimité en
construction ?
 Commissions d’enquête :
Peuvent être créées à al demande d’un quart des eurodéputés. Encore un pouvoir inscrit dans
le règlement intérieur puis institutionnalisé à Maastricht.
61

Infraction ou mauvaise application du droit communautaire. Ne doit pas concurrencer la cour


de Justice.
 Droit de recevoir pétitions :
Inscrit dans règlement intérieur puis institutionnalisé à Maastricht. Tout citoyen européen peut
présenter une pétition sur tout ce qui concerne l’action de la CE.
Médiateur européen est nommé par le Parlement à chaque législature. Mauvaise
administration du droit communautaire par les institutions, pas par les pays membres
(prérogative de la CDJ).
A partir de Nice, le Parlement peut recourir à la CDJ au même titre que les pays et les autres
institutions communautaires.

b) L’organisation interne du Parlement européen : lieux de travail, commissions


parlementaires et groupes politiques
731 membres au Parlement européen. Surreprésentation des petits pays depuis toujours.
L’Allemagne a 99 députés. Malte en a 5.
Nombre proportionnellement inégal. Même principe qu’au Conseil.
Siège officiel : Strasbourg. Décidé de manière provisoire en 57. Problème : jusqu’en 99 le
Parlement utilisait les bâtiments du Conseil de l’Europe où il n’y avait pas d’hémicycle.
Autre problème : tout le reste est à Bruxelles.
France refuse de faire déplacer le siège car apporte dynamique économique. A même saisi la
CDJ pour qu’elle confirme que les 12 sessions plénières aient lieu à Strasbourg.
Bruxelles : commissions parlementaires. Luxembourg : secrétariat
Une semaine tous les mois : session plénière.
Président du Parlement désigné pour 2 ans et demi sur un mandat de 5ans : partage entre PSE
et PPE sur les 5 ans.
Aujourd’hui le président est un socialiste espagnol, jusqu’en 2007 : BORRELL. Sera ensuite
remplacé par PÖHERING, un démocrate chrétien
Simone WEIL : de 89 à 92 a présidé le Parlement européen. Aune une relative influence ce
qui n’est pas le cas de tous.
Convoque comité de conciliation et rôle important dans la prise de décision avec les autres
institutions (avec le Conseil européen pour les questions budgétaires).
Bureau du Parlement (Président et les 14 vice présidents) règle les questions financières,
l’organisation des travaux. Rôle de coordination interne (4500 fonctionnaires)
Conférence des présidents regroupe le président de l’Assemblée, les vice-présidents et les
présidents des groupes politiques. Statue sur l’organisation interne du Parlement et sur le
règlement intérieur.
Commissions parlementaires : affaires étrangères, budget, environnement.
Elaborent des rapports soumis au vote de l’Assemblée. Sur cette base, le Parlement participe
au processus de décision. Peuvent faire des propositions de résolutions : prise de position sur
sujets très variés.

Groupes politiques : regroupements de différents partis nationaux. Pas de parti proprement


européen, sauf les Verts. Base de l’affinité politique et non nationale.
Aujourd’hui, il y a 8 groupes :
 PPE DE (parti populaire européen démocrate chrétien). : 268 eurodéputés (UMP français)
 PSE (parti des socialistes européens) : 198 membres (PS français)
 ALDE (Association des libéraux et des démocrates européens) : 88 membres (UDF fr.)
 Groupe Vert : 42 membres
 Groupe GUE (gauche unitaire européenne : extrême gauche) : 41 membres (PC français)
62

 Indépendants et démocrates (souverainistes)


 Les non inscrits (extrême droite) : 29 membres (FN)
 UEN (Union pour l’Europe des nations : souverainistes de droite) : 27 membres

Cohérence idéologique plus ou moins forte car ce sont des groupements politiques et non des
partis à proprement parler. Il faut un certain de députés d’un certain nombre d’Etats pour
former un groupe.
Problème de statut unique. Règles nationales d’appliquent pour indemnités, etc.
Proportionnelle : tout pouvoir au contrôle donné aux groupes. Groupes les plus nombreux
sont favorisés : temps de parole, pour questions orales et écrites… Tout dépend du nombre de
députés dans le groupe.

c) Les forces politiques au Parlement européen : « conjonction des centres » ou tribune


pour les extrémistes ?
Domination du bloc des centres (PPE et PSE). Découle de la manière dont le Parlement
conçoit son rôle. Renforcement des organes hiérarchiques comme la commission
parlementaire (veille à la qualité juridique des textes), chargés de régler les problèmes avec le
Conseil et la Commission.
La conférence des présidents donne une direction d’ensemble aux travaux du Parlement.
Présidents issus des plus grands partis (PPE et PSE).
Avec renforcement des pouvoirs de Parlement, conciliation et collaboration avec les autres
institutions augmente. Hiérarchie découle de cette nécessité.
Grande hétérogénéité des groupes politique mais discipline de vote très stricte. PPE et PSE
donnent consignent de cote très respectées.
 Parlementarisme de consensus qui explique que la pratique de la motion de censure soit
peu utilisée.
Parlement cherche à négocier le plus tôt possible avec le Conseil et la Commission pour éviter
tout conflit. Compétences techniques des eurodéputés sont très valorisées. Permet au
processus de décision de se faire rapidement. Traitent souvent de questions très techniques :
dimensions idéologique ne prime pas dans les débats.
Pas de parti européen : pas de véritable vie politique européenne. Députés européens
entretiennent des relations relativement difficiles avec leurs partis nationaux car en font
toujours partie mais de sont pas des élus nationaux.
Légitimité des députés repose sur leur expertise et leur relation avec les groupes d’intérêts.
Diversité linguistique freine toute la rhétorique. Temps de parole très limité et aucune
possibilité de passer outre. Doit être facilement traduisible.
Commission européenne profite du mode de fonctionnement du Parlement (apolitique,
technique) pour se protéger des critiques et des censures du Parlement.

Protestation des extrêmes contre les centres.


Consensus permet une plus grande efficacité mais a nuit à l’image du Parlement pour les
électeurs.
 Institution obscure, technocratique et lointaine.
Parlement essaye de renforcer la dimension idéologique en proposant que chaque groupe
politique désigne son candidat pour la présidence de la Commission avant chaque élection.
Mais clivages nationaux. (Ex : quand France voulait reprendre les essais nucléaires en 95.
Parlement a voté une résolution contre sauf tous les députés français.) Mais reste relativement
rare

d) Affiliations idéologiques et allégeances nationales


63

Parfois il y a des clivages nationaux, notamment dans la conception souhaitée du Parlement


ou il y a une vision de l’intégration européenne en général.
Ex : Italie et Benelux sont favorables au renforcement du Parlement européen.
Allemagne aussi très en faveur du Parlement pour résorber le déficit démocratique.
Pays scandinaves soutiennent en revanche beaucoup les parlements nationaux. Accent mis sur
le rôle de contrôle du Parlement et moins sur le rôle législatif.
Position britannique : Parlement européen n’est pas un vrai parlement. Pas de légitimité pour
avoir un grand pouvoir et vice versa.
Tendance dominante : discipline partisane et consensus entre les 2 grand partis. Discipline de
vote respecté dans 80% des cas et PPE et PSE ont voté ensemble dans 80% des cas. Seul
moment où il y a clivage gauche / droite sont quand ils ne votent pas ensemble.

3. Le Parlement européen et le « déficit démocratique » de l’Union


européenne
a) La faible représentativité des élus européens
Conseil peut décider d’un mode délections des eurodéputés sur proposition du Parlement.
Mais se n’est jamais fait car attachement aux traditions nationales.
4 types :
- uninominal majoritaire à 1 tour (G.B)
- proportionnel avec circonscription unique (Danemark, Espagne, Grèce)
- Système proportionnel (France depuis 04)
- partis peuvent présenter des listes au niveau fédéral ou fédérés (Allemagne)
Elections européennes souvent vus comme de second ordre : sanctions nationales et moyen de
tester sa popularité pour les partis nationaux entre 2 élections nationales. Abstention très forte.
Depuis Maastricht, tout citoyen européen peut voter aux élections européennes et se présenter.
Mais se fait très peu. En France seul 5% des citoyens communautaires votent.
1979 : 63% de participation
2004 : 44% de participation
 Participation très faible dans les nouveaux Etats membres (25% dans les 10 contre 45%
dans les 15)
Hétérogénéité des groupes politiques : divisions internes. En plus beaucoup de partis
nationaux sont divisés (cf. parti socialiste français). Eurodéputés évitent donc les prises de
position idéologiques.

b) Des pouvoirs restreints dans le deuxième et troisième pilier de l’UE


Parlement européen longtemps exclu dans divers secteur d’action publique dans les 2ème et
3ème piliers (alors que ce sont les domaines où l’opinion publique est la plus intéressée)
 Position contradictoire

4. Le Parlement européen après l’élargissement de l’Union européenne et la


signature de la Constitution
Nombre de parlementaires a augmenté mais rien d’autre n’a changé suite à l’élargissement.
Dans PTC, 3 changements :
 Le parlement devait élire le président de la Commission (pour une dimension plus
idéologique : même couleur politique que l’Assemblée à la Commission)
 Suppression de la distinction entre dépenses obligatoires et non obligatoires. Augmentation
du droit de regard du Parlement sur le budget.
 Nombre maximum de parlementaires devait être 70 indépendamment du nombre d’Etat
membres. Minimum 5 députés et maximum 96 députés par Etat.
64

Conseil européen devait fixer la nouvelle répartition du nombre de députés par Etat en 2009.

Parlement : institution qui a accru ses pouvoirs de manière remarquable depuis 1957.
Renforce surtout son rôle législatif.
Influence politique en examinant le programme d Conseil et de la Commission. Peu de
contrôle a posteriori.
En revanche : déficit politique plus important. Victime de la complexité des prises de
décision. Dilution des responsabilités politiques. A des pouvoirs qu’il a du mal à expliquer
aux citoyens.
Formes d’un parlement national mais use de ses pouvoirs de contrôle dans une perspective de
consensus.
Fonctionnement très policé du Parlement qui arrange le Conseil et la Commission. C’est le
prix à payer pour l’augmentation de son rôle. Jusque dans les années 80, c’était une
Assemblée où il y avait des débats et une grande liberté de tons. Expertise aujourd’hui très
difficile à faire valoir politiquement.
Utopique : on ne peut plaquer des fonctionnements nationaux sur ce Parlement européens.
Procédures utilisées différemment.

TITRE 4 : La Cour de Justice de la Communauté, moteur d’un fédéralisme


européen
1. La Cour de Justice et l’instauration d’une « communauté de droit »
a) L’indépendance des magistrats européens
b) L’organisation du travail de la CJCE
c) La multiplication des recours et le rôle du Tribunal de première instance

2. Les attributions de la CJCE


a) Les renvois préjudiciels
b) Les recours directs
c) Une juridiction administrative

3. La jurisprudence et « l’intégration par le droit »


a) L’interprétation téléologique du droit communautaire par la CJCE
b) Les grands arrêts de la CJCE et la construction de l’ordre juridique communautaire
c) La CJCE, acteur à part entière de la construction européenne

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