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CONSTRUCTION EUROPENNE
Union Européenne : « Objet politique non identifié » (Delors) : vise à dire que les cadres
d’analyse traditionnels s’appliquent mal à cette structure car l’UE est le résultat d’un
processus politique non déterminé, non linéaire.
Phénomène politique qui repose sur différents facteurs qui le rendent imprévisibles.
Spécificités :
Système unique, sans équivalent. Ce n’est pas une organisation internationale classique.
Système qui fonctionne avec des institutions communautaires mais aussi avec la coopération
entre ces institutions communautaires et les institutions nationales.
Ex : les normes communautaires dépendent des gouvernements nationaux
Fait que le droit communautaire est un droit à part sans équivalent. Repose sur le droit
public interne et pas sur le droit international.
Institutions européennes disposent de moyens de contraintes qui sont supérieurs à ceux par
exemple dont dispose l’ONU.
Méthode d’intégration européenne découle de l’objectif initial des pères fondateurs : créer
une union politique par des moyens non politiques, notamment l’économie. (la CECA).
Petit à petit, l’étendue va s’augmenter. Aujourd’hui l’UE a des compétences régaliennes
(justice, politique monétaire).
Il ya toujours eu des divergences et des controverses sur la finalité de l’UE (très intégrée ou
non).
Coopération intergouvernementale : laisse une part plus importante aux Etats. Pas de
transferts de compétences, mais les Etats se coordonnent, décident par consensus. Les Etats
sont liés politiquement mais pas juridiquement.
Ce qui lie les 3 piliers entre eux, c’est que les institutions sont les mêmes selon les modes
d’intégration.
Union Européenne :
- ensemble des 3 piliers
- n’a pas la personnalité juridique
Communauté européenne :
- premier pilier seulement où les institutions européennes ont beaucoup de pouvoir.
- A la personnalité juridique
5 institutions :
Le Conseil de l’Union Européenne
La Commission Européenne
Le Parlement Européen
La Cour de Justice de la Communauté Européenne
La Cour des Comptes
Ces institutions agissent dans les 3 piliers mais pas de la même manière selon lesquels.
L’Union européenne ne fonctionne que par coopération entre les différents acteurs. Pas de
séparation des pouvoirs dans l’UE comme dans les Etats nationaux (// Montesquieu). Il y
a plutôt des pouvoirs partagés par les institutions.
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Système qui repose aussi sur les institutions nationales en aval : Ministres, hauts
fonctionnaires…
Ce sont les institutions nationales qui mettent en œuvre le système juridique communautaire
car administrations européennes sont trop petites.
3) La question du fédéralisme
fédéralisme
2 grands modèles juridiques existants : la confédération et la fédération.
Confédération : société d’Etats souverains qui limitent, par des traités internationaux et de
manière volontaire, leur souveraineté et leurs personnalités juridiques. Les triatés ne peuvent
être modifiés qu’à l’unanimité. Les sujets de la confédération sont les Etats (toutes les
décisions prises s’appliquent aux Etats qui les appliquent à leur tour à leurs ressortissants).
Fédération : repose sur une Constitution qui associe des communautés territoriales
séparées. Les citoyens appartiennent à 2 communautés : une fédérale et une territoriale.
Séparation entre le niveau fédéral et fédéré. Les ressortissants sont les citoyens, pas les Etats.
1970-1992 : phase de consolidation et de crises. Toujours liées sur les divergences sur
l’intégration de l’UE et sur sa finalité.
Pas de progression dans l’intégration politique mais consolidation de l’intégration
économique.
1992 à maintenant : Césure majeure avec le traité de Maastricht. A fondé les 3 piliers.
Extension des domaines dans lesquels l’UE joue un rôle. Depuis le traité de Maastricht, toute
une série de révision de traité
1997 : Traité d’Amsterdam
2001 : Nice
Années 90 : phase d’élargissement (ex : 1995 entrée de l’Autriche, Suède, Finlande : 200 :
plus 10 membres)
Pierre DUBOIS : juriste qui a proposé, début XIVè, un système d’arbitrage international ;
l’idée étant d’instaurer un arbitrage pour régler les différends par un concile de princes sous
l’auspice du St Siège.
Il y a aussi des projets de grands révolutionnaires contre les grands Empires : idée des peuples
à disposer d’eux-mêmes plus ou moins. Idée que ces Empires opprimaient les peuples et qu’il
fallait que les nations se fédèrent pour la liberté et la paix.
Dans ce contexte, la doctrine européenne va quand même essayer de proposer des solutions :
idée d’une solidarité nécessaire face au monde extérieur.
3 mouvements européens :
Courant d’inspiration politique :
- paneuropéen : idée des Etats-Unis d’Europe
- régional : entente franco-allemande, réseau rhénan…
COUDENHOVE KALERGI : comte originaire d’Autriche Hongrie. Dans son livre
Paneurope, il expose l’idée d’une fédération européenne nécessaire contre la domination
américaine et contre la menace soviétique. Se fonde sur un abandon partiel de souveraineté.
- Idée d’une union douanière
- De la réconciliation nécessaire entre la France et l’Allemagne
- Organiser une « fédération » (en fait plus une confédération).
Considérait que cette Paneurope pourrait arbitrer les conflits à l’échelle mondiale au même
titre que les USA ou l’URSS.
Cette idée donne naissance en 1923, à Vienne, à une Union Paneuropéenne, dont le président
d’honneur est Aristide BRIAND.
Courant intellectuel :
Met l’accent sur la culture et l’identité européenne. Il faut développer le sentiment d’une
identité européenne.
On peut aussi noter l’action d’Aristide BRIAND. C’était le Ministre des affaires étrangère en
France. Etait choqué par l’impuissance de la SDN quant à la sécurité collective. Il était
partisan du rapprochement avec l’Allemagne.
En automne 1929, alors qu’il est également Président du Conseil, il a tenté de se rapprocher
de l’Allemagne et a développé l’idée d’un lien fédéral entre les Etats, d’une concertation entre
les Etats en Europe pour prévenir les conflits.
L’idée n’est pas accueillie avec enthousiasme en France
En Allemagne, la proposition suscite plus d’intérêt.
La Grande Bretagne ne veut pas s’engager.
CHURCHILL : « Nous sommes avec l’Europe mais non de l’Europe. Associés au processus
mais pas liés. »
1930 : BRIAND présente un mémorandum intitulé « L’organisation d’un régime d’Union
fédérale européenne », dans lequel l’accent est mis sur la coopération politique.
L’idée européenne était aussi présente pendant la seconde guerre mondiale dans la résistance.
Dès 1940, idée d’une alliance franco-britannique par TOYMBEE.
MONNET avait proposé la fusion des souverainetés après la guerre (idée déjà évoquée par
DE GAULLE ET CHURCHILL)
Solidarité européenne demandée par les antis fascistes et les antis nazis.
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Années 20 : beaucoup de réflexions mais aucune création d’institutions. A parti de 1945, des
institutions sont créées :
- l’Union occidentale (militaire), Avril 1948
- l’OECE (Organisation européenne de coopération éco), Avril 1948
- le Conseil de l’Europe, Mai 1949
Bilan contrasté : c’est l’organisation qui a permis à l’Europe de bénéficier du plan Marshall,
mais elle n’a jamais vraiment pu se développer au-delà d’un cadre de coopération car trop de
divergences. S’est transformée en OCDE : instance de discussion surtout.
Militaire et diplomatique : l’OTAN. Les USA se sont appuyés sur le traité franco-
britannique de Dunkerque (1948) qui était dirigé contre l’Allemagne si elle attaquait. Les pays
du Benelux étaient intéressés par cette assistance mais voulait la garantie qu’elle était
automatique en cas d’agression.
France et G.B. ont donc essayés de renforcer cette coopération militaire et ont demandé aide
et appui des USA. Usa sont tout à fait favorable (car contre bloc URSS).
Union occidentale, 1948. Accord signé pour 50 ans. 2 objectifs :
- militaire : membres s’engagent à se prêter mutuellement assistance pour assurer la
paix et la sécurité pendant 50 ans.
- Défense des principes démocratiques, des libertés civiques et individuelles, des
conditions constitutionnelles et du respect de la loi (= contre URSS)
A été très vite concurrencé par l’OTAN créé en 1949 et qui va l’absorber. C’est un lien de
défense entre les USA et l’Europe. Pas d’engagement militaire systématique en cas d’attaque
mais organisation pour prévenir les conflits.
En fait, les USA se sont appuyés sur la coopération franco-britannique, qui elle a amené le
Benelux, et tout cela s’est fait absorber par une organisation des USA : l’OTAN.
Cette proposition est avancée par SCHUMAN et la Comité des mouvements européens
transmet un mémorandum dessus. Refusé par la G.B. car transfert de souveraineté.
Pour trouver un compromis, les structures mises en place comportent :
- une Assemblée juste consultative et formée de délégués des parlements nationaux
- un Conseil des Ministres qui prend toutes les décisions et qui examine les
recommandations de l’Assemblée.
Le 5 Mai 49 est créé le Conseil de l’Europe, par 10 pays :
-Benelux, G.B. & France (les 5 pays du pacte de Bruxelles)
- Italie, Irlande, Norvège, Danemark & Islande
Ne concerne pas l’économie (car il existe déjà l’OECE) ni la défense (car certains pays sont
contre). Concerne la culture, la santé, l’éducation, la sauvegarde des droits de l’homme.
A créé :
- la Convention européenne pour la sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales en 1950 (protège les réfugiés etc.…).
- la Cour européenne des droits de l’homme
Sinon, toute une activité de coopération qui porte plus ou moins ses fruits. A dès le début été
concurrencé par l’OECE, donc s’est peu développé.
Aujourd’hui : 50 membres. Peut adopter certaines résolutions.
Jean MONNET (alors Commissaire général au Plan en France) propose le 3 Mai 1950 le
mémorandum dans lequel il explique que l’OECE et le Conseil de l’Europe sont décevants,
impuissants d’organiser l’Europe sur de nouvelles bases. Il considère qu’il serait dangereux de
relever l’Allemagne sans faire l’Europe en même temps. Il dit qu’il est impossible de créer
l’Europe d’abord par le haut (institutions). Il faut commencer par coopérer dans des secteurs
économiques clefs et la structure politique serait le couronnement de cette coopération et non
le point de départ.
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Idée de Monnet : coopérer dans le secteur de l’acier (secteur clef de l’après guerre ; rôle
fondamental dans les politiques de défense ; était une des causes de discorde entre la France et
l’Allemagne autour de la Sarre) et de la sidérurgie.
Cette initiative avait plusieurs motifs :
- trouver une nouvelle formule de contrôle sur l’industrie lourde allemande
- coopérer de manière plus efficace que l’OECE et le Conseil de l’Europe pour intégrer
l’Allemagne
- intervenait aussi sur le réarmement allemand
- réintégrer l’Allemagne sans l’humilier et en lui accordant des droits
Conception de Monnet :
- rejet du concert européen avec la prééminence de grands pays
- coopération par des politiques concrètes (l’acier)
- resserrer les liens avec les USA
Cette politique d’intégration devait se faire par étapes : essayer d’instaurer des autorités
nouvelles acceptées par les souverainetés nationales
SCHUMAN reprend cette idée dans sa déclaration du 9 Mai 1950 où il fait une proposition à
l’Allemagne : faire contrôler par une autorité indépendante la production d’acier et de charbon
des 2 pays.
Il faut commencer par quelque chose qui parle vraiment aux citoyens européens. Ces
hommes ont tiré les leçons de la faillite du système de Versailles :
- choisi acier et sidérurgie car associés à la guerre et à la défense + secteur crucial entre
France et Allemagne
- Années 20 : protectionnisme. Ne sont pas allés dans ce sens.
- L’Europe a besoin des USA. Il faut une ouverture des économies les unes aux autres.
Volonté d’ouvrir un grand marché et d’instaurer un certain dirigisme économique.
CECA : laboratoire dans lequel on a expérimenté des modèles de prise de décision, des
mécanismes.
Allemagne : les socio-démocrates ont pour priorité la réunification donc sont contre tout
projet qui sépare RFA et RDA.
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France : dans l’armée française, idée qu’il faut avant des institutions politiques fortes. Pas un
enthousiasme général.
Le Conseil de l’Europe a essayé de faire une proposition (en fait initiative de la G.B. pour
contrer la CED) de liaison étroite entre CED et Conseil de l’Europe : la Communauté
politique européen. Projet directement concurrentiel de la CECA et de la CED.
Il y a donc 2 projets parallèles : un mené par la France et l’autre par la G.B.
La confusion a été entre plus forte quand le traité de la CED a du être ratifié : la France a
rejeté le projet alors que c’était elle qui en était à l’origine.
Grand conflit politique en France:
- Les « cedistes » : 2 arguments :
Réarmement de l’Allemagne inévitable donc il faut l’encadrer le plus possible
Poursuivre l’intégration de la CECA.
MRP ; certains socialistes et certains radicaux
- Les « anti-cedistes » : arguments :
Crainte d’une résurgence du militarisme allemand. Si on crée une armée européenne
avec une armée allemande, on risquerait de mener une guerre que l’Allemagne mènerait
pour sa réunification (donc contre l’URSS).
La CED impliquait une limitation de la souveraineté française
La CED impliquait également un éloignement de l’allié britannique au profit de
l’Allemagne. Il faut opérer un rapprochement avec la G.B.
Communistes ; gaullistes
En août 1954, le Parlement français débat sur la CED : le rejette le 29 Aout 1954.
Constats :
- les Européens ont du mal à s’organiser indépendamment des USA car conflits entre
France, G.B. et Allemagne empêchent un développement indépendant.
- La méthode de la CECA est la plus efficace. Il faut un détour d’abord économique et
ne pas essayer de faire l’intégration de la défense (compétence régalienne).
Monnet crée le « Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe » en 1955, pour essayer de
mobiliser les forces politiques en faveur de la construction européenne dans les différents
pays. On est dans le contexte internationale de la Détente donc il y a un peu plus d’espoir.
Moment propice.
S’engage dans la préparation d’un marché commun des 6 membres de la CECA. Les 6 pays
sont d’accords sur l’idée mais pas sur les modalités. 3 points de divergences :
Si on veut une intégration sectorielle u un marché commun.
France : partisan d’une intégration au niveau atomique (énergie nucléaire peut être un secteur
très porteur pour l’intégration européenne. Peut éviter que l’Allemagne se dote de l’arme
atomique)
Allemagne et Benelux préfèrent un marché commun dans l’ensemble de l’économie.
Monnet pense qu’il faut faire les 2.
Si on veut faire un espace économique libéral (= union juste douanière) ou si on
veut une intervention de l’Etat dans l’espace publique.
Allemagne et Benelux : veulent juste une union douanière
France et Italie : veulent interventionnisme
Quelles institutions européennes ?
Italie et Allemagne : veulent le supranational
France : laisse Monnet décider avec un groupe d’experts.
Dès 1955, se réunit une conférence (les 6 ministres des affaires étrangères), la Conférence de
Messine (Italie) : négociations qui ont mené aux traités de Rome. C’est la seule conférence où
des hommes politiques ont vraiment agi, sinon c’était plutôt des comités d’experts avec
Monnet et Spaak.
A abouti à un rapport :
- il faut développer le nucléaire
- il faut une union douanière
- on décide de ne pas décider en ce qui concerne la souveraineté. On laisse ce choix aux
ministres.
Les traités de Rome ont été facilités par les crises extérieures :
- Crise de Hongrie en 1956 : montre que la guerre froide n’est pas finie
- Crise de Suez en 1956: montre faiblesse de l’Europe
Il est important d’essayer de s’unir.
Traités signés le 25 Mars 1957 : la CEE et l’Euratom (en fait l’Euratom sera un échec et la
CEE un succès)
Traités de Rome : compromis pour éviter des conflits sur l’intergouvernementalisme ou le
supranationalisme.
La CEE par rapport à la CECA est moins supranationale. Ce sont les mêmes institutions mais
avec des rôles différents.
La Commission : on ne parle plus de Haute Autorité, on parle de Commission européenne.
Siège à Bruxelles. C’est HASSTEIN qui préside la Commission, qui comporte 9 membres.
Le Conseil des Ministres est renforcé dans la CE : a le pouvoir de décision. 1è membres.
Pondération des voix selon le poids démographique et économique des pays.
L’Assemblée parlementaire : équivalence de l’Assemblée commune. Pas de pouvoir
législatif. Rôle avant tout consultatif et a un pouvoir de contrôle de la Commission (dispose
de la motion de censure).
Cour de Justice des Communautés européennes : juridiction très étendue. Primauté du droit
communautaire. Rôle primordial.
Grand proximité avec la CECA dans l’esprit des institutions.
Les traités de Rome sont ratifiés très rapidement puisqu’ils rentrent en vigueur le 1er Juillet
1958. Pour une durée indéterminée et sans possibilité de retrait d’un Etat membre.
Objectif de créer un marché commun en l’espace de 12 ans, plus sur des ambitions politiques
prudentes (après l’échec de la CED) et sur un mode fonctionnel (passer par intégration éco
pour aller vers l’intégration politique).
CECA : intégration très poussée dans un secteur
CEE : intégration moins poussée mais dans tous les domaines
Réaction britannique :
- la G.B. a refusé de participer à Euratom
- G.B. a fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle refuse la CE
56-58 : G.B. a peur d’être exclue. Elle fait donc toute une série de propositions.
A essayé de monter une association concurrente : l’AELE (Association européenne de libre
échange) : G.B., Norvège, Suède, Danemark, Suisse, Portugal, Autriche.
Mais domination totale de la G.B. Organisation dont on s’est moqué en Europe :
« Association d’un géant et de ses pygmées ».
Traités de Rome :
L’histoire montre que c’est la CE qui a joué un rôle dans le développement de l’UE
CE : part d’un compromis & inspiration sur la CECA
CE : caractère hybride que l’Europe a toujours.
Noyau de 6 Etats membres qui repose sur l’axe franco-allemand et sur le retrait de la
Grande Bretagne.
Montre la force de conviction de DG qui a posé 2 fois son veto à son intégration. (GB entre
dans la CE en 1973 : très tard)
La GB ne voulait pas participer à l’intégration européenne telle qu’elle existait.
Dans les années 60, elle se rend compte que la CE va fonctionner sans elle et qu’elle va se
retrouver exclue face à une communauté forte.
Aussi des raisons économiques : la GB commerce plus avec la CE qu’avec l’AELE &
desserrement des liens avec le Commonwealth.
Conceptions de DG et de la CE rejoignent celles de la GB. Seul problème : rapport aux USA.
Juillet 61 : GB présente sa candidature à l’entrée dans la CE. C’est alors un gouvernement
conservateur (à l’époque conservateurs étaient pour l’intégration à l’UE et les travaillistes
contre).
Irlande, Danemark, Suède, Suisse et Portugal demandent à adhérer aussi dans la foulée.
Si la GB entre dans la CE, tous les membres de ‘AELE entrent plus ou moins dans la CE.
On passerait ainsi d’une Europe à 6 à une Europe à plus de 10.
Candidature bien accueillie par les pays européens (car apporterait avantages), mais en
France, l’idée n’est pas du tout bien accueillie (peur de la concurrence britannique et de la
PAC voulue par la GB).
GB a des revendications assez fortes. Elle accepte les Traité de Rome mais :
- demande un protocole pour protéger ses biens avec le Commonwealth et l’AELE
- demande une longue transition avant la PAC
- demande que tous les pays de l’AELE entrent avec elle.
Revendications très fortes. De plus, les conservateurs seront inflexibles (car sont critiqués
par les travaillistes).
Malgré tout, en 1961, personne ne pense qu’on peut refuser l’entrée de la GB.
Ce qui va faire échouer cette candidature est une proposition américaine : le Grand Dessein
Transatlantique, par Kennedy, en 62 : association commerciale entre les USA et la CE.
La GB serait un relais des Etats-Unis en Europe.
Ce projet ne plait pas à DG car pense que CE trop jeune pour se rapprocher des USA. Il faut
qu’elle se consolide au niveau des institutions. Il voit dans le Grand Dessein Transatlantique
une manœuvre des SA pour avoir une mainmise sur l’Europe.
Problème : GB avait accepté une proposition de coopération avec les USA fin 62. Va servir de
prétexte pour refuser l’entrée de a GB dans la CE (pour DG, la GB est le cheval de Troie des
USA).
Janvier 63 : DG refuse l’entrée de la GB dans la CE. Elle n’est pas prête à suivre l’orientation
des 6 et elle est trop proche des USA et du Commonwealth. DG propose à la GB un accord
d’association.
Le refus de la GB sera très mal pris par les partenaires de la France car rien n’avait été
concerté. Et de plus, en même temps, DG signe avec l’Allemagne le traité de l’Elysée.
Impression que la France fait peu attention aux demandes et aux intérêts de la Communauté.
Tout le monde est très amer, même l’Allemagne car ne souhaitait pas la PAC mais l’avait
accepté en échange de l’intégration de la GB : se sent trahie.
L’idée du Grand Dessein est abandonnée avec la mort de Kennedy en 63.
La crise de la chaise vide, selon DG, a permis de plus prendre en compte les réalités et les
intérêts de chaque Etat. Mais il y a eu une perte de confiance des Etats membres envers la
France après toutes ces crises.
Tout le monde est favorable à l’adhésion mais la France refuse des négociations d’adhésion
(car craint un regroupement des pays de la CE contre ce qu’elle veut et craint un
regroupement autour de la GB et des volontés transatlantiques.)
La GB ne lâche pas prise, mais DG reste intransigeant.
Principes de l’élargissement sont alors définis (n’ont pas beaucoup changé depuis) :
- les Etats candidats acceptent les traités et leur finalité politique (la GB par exemple ne
peut pas entrer dans la CE sans accepter la PAC)
- au bout d’un temps de transition, tout le monde devra accepter le droit communautaire.
Il y a TRANSITION mais pas dérogation
- ces périodes transitoires seront limitées dans le temps et auront un calendrier précis
- tous les pas candidats entreront dans la CE à la même date et les périodes transitoires
seront les mêmes
- la Communauté conservera sa responsabilité envers les pays en voie de
développement
Dès 70 négociations parallèles entre les 6 pays et les différents pays candidats.
71 : rencontre entre HEATS et POMPIDOU
72 : signature des traités d’adhésion
Période transitoire de 5 ans
L’élargissement sera effectif en 1973.
On revoie tous les effectifs des institutions pour que les nouveaux membres aient des
représentants.
Su plan budgétaire : selon WILSON idée de juste retour pour la GB (verser autant qu’on va
recevoir). GB va ainsi avoir un avantage correcteur sur le budget (paye moins).
Après ces négociations, referendum sur le maintien de la GB dans CE : 67% de OUI sur 65%
de participation.
Mais la GB a réaffirmé dès son adhésion ses 3 grands piliers : USA, politique étrangère et
Commonwealth.
Dans les années 80, élargissement à la Grèce, Espagne et Portugal (beaucoup plus facile que
pour la GB).
Ont posé leur candidature après la chue des dictatures.
Grèce avait signé un traité d’association en 61 mais avait été gelé entre 67 et 74 (dictature des
colonels).
En 74, la dictature tombe. La Grèce redemande directement à adhérer à l’Europe en 77.
Première motivation : d’ordre politique, faire en sorte que ces pays arrivent à bien installer la
démocratie, à bien faire la transition. Puis, après première phase d’élargissement, adhésions
paraissent moins difficiles.
Grèce : négociations ouvertes en 76. Traité d’adhésion signé en 79. On a imposé à la Grèce
une période de transition de 5 ans (pour union douanière) et de 7 ans pour que les travailleurs
grecs puissent s’installer dans d’autres pays.
81 : traité remis en cause car changement de gouvernement. On demande une aide à la
modernisation grecque.
Pour Espagne et Portugal : négociations plus longues pour que les difficultés qu’il y a eues
pour la GB et la Grèce ne se reproduisent pas. Sont entrés en même temps dans la CE, le 1er
Janvier 86. Dans chaque pays, referendum. Positif dans les 2 pays.
1986 : la CE compte 12 Etats membres.
Tentative pour rendre l’UE plus démocratique : en renforçant les pouvoirs du Parlement
européen. Se fait en contrepartie du principe de subsidiarité (l’UE n’agit que si son action est
plus efficace qu’au niveau national) : différents selon domaines (par exemple il est certain que
l’environnement est un domaine mieux géré par l’UE qu’au niveau national)
= Principe de méfiance plus ou moins envers les institutions européennes. On demande une
justification.
Principe de subsidiarité très ancien. Peut être interprété de 2 manières :
- comme faisant partie du fédéralisme
- - ou comme contrôle des institutions
Juin 1993 : décision d’élargissement à des « pays européens » qui rempliraient les « critères
de Copenhague » :
- critères politiques : Etat de droit, stabilité des institutions démocratiques ; respect des
droits de l’homme et des droits des minorités
- critères économiques : fonctionnement d’une économie de marché viable et capacité à
résister à une pression concurrentielle.
- Pays candidats assurent assumer l’acquis communautaire, y compris l’union
monétaire.
-
Capacité de l’UE à s’élargir sans ralentir la dynamique de l’intégration européenne. (cf
Turquie qui pourrait ralentir)
Critères de Copenhague sont toujours utilisés aujourd’hui. Dès 1993, l’UE décide de s’élargir
et met en place une politique de stratégie de préadhésion.
Programme PHARE étendu aux nouveaux candidats.
1994 : cette politique est dirigée vers les nouveaux candidats : Lettonie, Lituanie, Estonie,
Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Bulgarie + Chypre
et Malte + Turquie (statut d’Etat candidat en 1999 mais processus lent. Fin 2002, on décide
d’ouvrir des négociations en Oct. 2005)
Ukraine est toujours hors débat car trop grande et peu active. Macédoine, Moldavie et Bosnie
Herzégovine aussi.
Critères :
- le déficit public ne doit pas dépasser les 3% du PIB de l’Etat membre
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- la dette publique ne doit pas dépasser les 60% du PIB de l’Etat membre.
3 autres critères moins importants : taux d’inflation ; avoir participé au premier système
économique de l’Europe ; taux d’intérêt à long terme
3 grandes questions sont laissées en suspens, les « reliquats d’Amsterdam », qui seront
traitées à Nice :
- la composition de la Commission européenne
- La pondération des voix au Conseil
- L’extension de vote à la majorité au Conseil
Traité signé en Février 2001. Problème de ratification en Irlande. Premier pays qui organise
un referendum en Juin 2001. Refusé par 54 % des voix (mais beaucoup d’abstention).
2 arguments :
- neutralité de l’Irlande. Or dans traité de Nice, on évoquait une coopération avec l’OTAN.
- avortement (interdit en Irlande). On parlait dans Traité de Nice de la charte des droits
fondamentaux qui elle-même ne l’évoquait pas explicitement.
Partisans du Traité disaient qu’il était nécessaire pour l’élargissement et l’Irlande ne pouvait
pas fermer la porte aux pays de l’Est alors qu’elle-même avait bien profité de l’UE. De plus,
grandes perspectives économique avec ouverture sur l’Est.
Gouvernement irlandais très embarrassé par ce vote.
Tous les Etats ont dans le coup utilisé la voix parlementaire. L’Irlande a fait un 2ème
referendum après une énorme information. 19 Octobre 2002 : 49 % de participation, 63 %
de OUI. Neutralité de l’Irlande garantie.
PS : scission. Dès 2004, Fabius, Emmanuelli et d’autres s’étaient prononcés contre. Hollande
a organisé un referendum interne en décembre 2004 : 80 % de participation, 58,8% ont
approuvé.
Hollande s’est fondé sur ce referendum pour défendre le OUI même si encore des divisions
avec Fabius et Emmanuelli….
Partisans du Traité : idée que Traité renforçait la dimension politique de l’UE et permettait
de renforcer UE sur la scène internationale
Opposants du Traité : plusieurs lignes :
- partis de gauche et d’extrême gauche (et Verts car ont été aussi divisé) : le Traité
rendait impossible la politique communautaire non libérale & Traité qui mettrait l’Europe sou
la coupe de l’OTAN
- souverainistes et extrême droite : délégation de souveraineté trop importante.
Parti de De Villiers : fait amalgame entre Constitution et adhésion de la Turquie. Dit que les
Etats Nations doivent se protéger contre ces 2 choses : montre que le referendum a été aussi le
moyen de se prononcer sur l’élargissement (aussi bien sur Turquie que Pays de l’Est).
- Thème de la renégociation du traité : grand argument de Fabius. Voter non pour
améliorer la constitution
Dissidences en faveur du non se sont multipliées dans les partis de gauche. Aboutit au rejet de
la Constitution.
Effondrement du PS : retournement par rapport au traité de Maastricht ( où 76% avaient voté
pour, pour la constitution 41%).
Différent pour l’UMP : forte augmentation
1992 : 31% des électeurs du RPR ont voté POUR
2005 : 76% des électeurs de l’UMP ont voté POUR
Ce référendum a montré une grande différenciation sociale par rapport aux questions
européennes. Couches sociales les moins favorisées ont plutôt tendance a voté contre et
inversement.
Ex : 71 % des chômeurs ont voté contre. Jeunes pas enthousiasmés par ce Traité. Groupe
d’âge le plus favorable : les + de 60 ans.
La Commission européenne a vite jugé qu’il fallait convaincre les citoyens de l’intégration
européenne autrement. Se recentre sur des réformes économique pour faire de l’économie
européenne la plus dynamique et compétitive du monde.
Le traité constitutionnel est donc mort dans sa forme actuelle et sur le moment, il n’y a pas
vraiment de forces politiques prêtes à se relancer dans la Constitution. Il faudrait 20
ratifications pour qu’une solution politique soit trouvée et on est loin de cela.
Le règlement : acte de protée générale obligatoire dans tous ses éléments et directement
applicable dans tous les Etats membres.
Force juridique la plus importante.
Correspond à la loi dans l’ordre juridique interne.
Peut être adopté soit par le Conseil soit par la Commission, soit par la Banque européenne.
A été utilisé dans cadre de la PAC ou sur l’intégration régionale.
Règlement toujours publié dans Journal officiel de la CE.
La directive : ne s’adresse pas forcément à tous les Etats membres. Pas une portée générale.
Laisse plus de liberté aux Etats membres pour la retranscription dans l’ordre juridique interne.
Portée juridique moindre car ne lie pas tous les Etats et liberté de retranscription. Surtout
utilisée dans législations.
Ex : utilisée dans la réalisation du Marché Commun.
31
La décision : s’adresse soit à un Etat membre, soit à une personne physique, soit à une
personne morale. Acte administratif individuel. Destinataires particuliers.
Sans portée générale
La recommandation : incite les Etats à suivre une ligne de conduite
Un avis : plus ou moins la même chose que la recommandation.
Actes qui n’ont pas de portée juridique contraignante. C’est le Conseil ou la Cour de Justice
qui les prononce. Ce sont les sources dérivées du droit communautaire.
Entre les différentes normes il y a une hiérarchie. Permet la force juridique du droit
communautaire. 4 niveaux :
- 1er niveau : les Traités. Droit communautaire primaire et principes généraux du droit.
- 2ème niveau : droit communautaire conventionnel (veut dire par exemple que les accords
commerciaux doivent respecter le niveau supérieur)
- 3ème niveau : droit dérivé : règlements, directives, décisions
- Dernier niveau : le droit national
Veut dire qu’un Etat membre ne peut adopter des lois et règlements que s’ils sont conformes
au droit communautaire.
Subordination du droit national au droit communautaire
S’applique aux règlements, aux directives (si ne laissent pas trop de place à l’interprétation).
C’est avec ce principe d’effet direct que la CE s’approche le plus d’une fédération.
Primauté du droit communautaire sur les droits nationaux : complète le principe d’effet
direct.
Ne figurait pas dans le Traité de Rome. A été énoncé par la Cour de Justice en 1964 par
l’Arrêt COSTA CONTRE ENEN.
Enen : compagnie italienne nationalisée. Un actionnaire a saisi la Cour de Justice pour non
respect du traité de Rome.
Le droit communautaire prime sur le droit national, même sur les règles constitutionnelles
nationales. Intégralité des sources du droit communautaire s’impose aux ordres juridiques
internes.
Cour de Justice a d’abord énoncé le principe de primauté en 1964. Puis a petit à petit énoncé
les conséquences :
En 1978 : en cas de conflit entre communautaire et national, le juge national doit écarter la
disposition nationale
En 1990 : a énoncé la responsabilité financière de l’Etat si violation du droit communautaire.
Force juridique supérieure du droit communautaire. Mais en contre partie, régulation des
compétences de la CE.
2 principes qui sont respectés mais n’empêchent pas une influence énorme du droit
communautaire.
33
Tous les ans, la Commission présente un rapport au Parlement dans lequel elle explique
comment elle applique ces traités.
Dans projet de Constitution, protocole sur applications des 2 principes introduisait une
innovation : pour chaque acte parlementaire ; les gouvernements nationaux avaient 6
semaines pour faire part d’objections quant aux principes de subsidiarité et de
proportionnalité. C’est le « mécanisme d’alerte précoce ».
C’est la CDJ qui contrôle l’application du droit communautaire et c’est elle qui impose des
sanctions si non respect. Les Etats membres exécutent sans recours le droit communautaire.
Dernier échelon.
« Clause de bonne volonté » des Etats (pour applications des directives communautaires).
Montre dans quelle mesure les Etats membres sont contraints par le droit communautaire
(force juridique supérieure). Etats doivent appliquer le droit communautaire : implique une
confiance entre Etats membres et institutions.
a) Présentation schématique du rôle des institutions dans les trois piliers de l’Union
européenne
Premier pilier : le triangle institutionnel entre en jeu.
Le Conseil européen (se réunit 2 fois / an) : adopte les grandes orientations du
développement de l’UE et fixe les orientations des politiques régionales.
La Commission européenne : a l’initiative des projets législatifs et met en œuvre les
décisions
34
Deuxième et troisième pilier : différent car rôle des Etats membres est renforcé.
2ème pilier (PESC) : Commission n’a aucune initiative, le Parlement est juste tenu informé et
la CDJ n’a aucun rôle
3ème pilier : la Commission a parfois un rôle d’initiative et le Parlement est parfois consulté.
Schéma :
1 Proposition de la Commission
2 Proposition examinée par le Conseil et le Parlement
Si les 2 sont d’accord : proposition adoptée
Si le Conseil adopte une position commune mais que le Parlement rejette cette position
commune à la majorité de ses membres : le texte est non adopté définitivement
3 Si le Parlement amende le texte (à la majorité de ses membres) : le texte retourne au
Conseil. Si le Conseil est d’accord avec le Parlement le texte est adopté.
4 Si le Conseil n’est pas d’accord avec les amendements du Parlement : mise en place d’un
Comité de consultation (membres du Conseil, du Parlement et de la Commission) : a 6
semaines pour trouver un compromis.
5 Une fois le compromis trouvé, 6 semaines pour que le Parlement et le Conseil adoptent le
texte.
6 Texte adopté si Parlement et Conseil sont d’accords :
- Parlement : à la majorité des suffrages exprimés
- Conseil : à la majorité qualifiée
Bicaméralisme presque parfait
Coopération : donnait véto suspensif au Parlement. La codécision est le prolongement de cette
procédure.
Avis conforme : utilisé pour les traités d’adhésion et les adoptions de sanction envers les
Etats membres.
Le Parlement peut rejeter un texte mais ne peut pas l’amender (ne peut pas influencer le
contenu). Moins utilisé (cas rares surtout).
Traité de Rome : objectif d’instaurer une zone de libre échange. Mais sont allés plus loin :
politiques communes. Ces politiques communes résultent du Traité (même si Traité de Rome
assez large donc champ d’action large).
Traité de Rome évoque les « 4 libertés » de circulation des hommes, des marchandises, des
capitaux et… ?
Initialement, surtout des politiques sectorielles (ex : CECA). Puis s’élargit : sous la CEE :
PAC, politique commune sur la pêche et la chasse…
Années 60 : processus d’engrenage, « spill over » : politique commerciale commune,
politique commune d’aide au développement…
On a effectivement entre le Traité de Rome et l’AUE un élargissement des politiques
communes. Mais tout cela s’est fait d’une manière aléatoire, anarchique. Difficile de définir
qui fait quoi aujourd’hui dans ces politiques communes.
Traité de Maastricht consacre ce 3ème pilier. On définit les moyens de protéger ce nouvel
espace.
37
Traité de Nice :
-création de la force d’intervention rapide (hommes mobilisables en quelques jours, création
d’un Etat major de l’UE)
- coopérations renforcées en matière de politique étrangère sont acceptées
Depuis, actions qui ont été faite :
Janvier 2003 : mission de police en Bosnie Herzégovine
Mars 2003 : première opération militaire ne Macédoine. Opération Concordia.
Mai / Septembre 2003 : Opération Artémis au Congo.
Traité de Constitution :
- Dans le 2è pilier, prévoit la création d’un ministre des affaires étrangères qui serait
Vice président de la Commission mais qui serait nommé par le Conseil européen.
Objectif : unifier les relations extérieures au niveau européen.
Diplomatie européenne prévue avec services de diplomatie européens mais toujours un
rôle important des Etats pour la PESC.
- Dans domaine de la défense : coopération renforcée « structurée » pour la défense,
surtout pour GB et France.
39
Le budget n’a pas été augmenté avec l’élargissement car aides ont été données depuis
longtemps petit à petit.
40
De 2004 à 2006 : la répartition des fonds communautaires est transformée : la Pologne reçoit
à elle seule 48% des crédits pour les nouveaux pays entrés.
Conception du budget comme moyen de solidarité entre les Etats membres pour améliorer le
niveau de vie. Mais écarts de richesse encore considérables : les 10 PNB réunis des 10
nouveaux pays sont inférieurs à celui des Pays Bas.
Grand perdant de cette réorientation vers l’Est : l’Espagne.
Ce budget pose de graves problèmes car contributeurs nets ne veulent pas l’augmenter. Ces
pays ont demandé que ce budget soit limité à 2% du budget communautaire extérieur pour la
période 2006-2013.
La Commission en 2004 proposait un budget communautaire de 1,14%. Elle voulait
augmenter la compétitivité, le développement durable, mieux financer les actions extérieures
de l’UE et la coopération en justice.
Discussion à partir de cet avant projet : en juin 2005.
Conflit sur montant alloué, sur montant de la PAC, sur les réorientations, sur l’effet statistique
du transfert du Sud à l’Est.
A l’heure actuelle, discussions bloquées : l’UE n’a pas de perspectives européennes pour
2006-2013. Les nouveaux Etats membres sont très inquiets pour cette nouvelle période car
devaient recevoir beaucoup plus à partir de 2007.
Institutions :
42
Institution qui apparait comme assez opaque. Impression de marchandage que le public ne
saisit pas trop. Publication de certaines sessions.
Dans projet de Constitution, on insiste sur la transparence du Conseil, sur l’ouverture au
public.
En cas de désaccord, on passe au niveau du COREPER : saisi soit pour enregistrer l’accord,
soit en cas de blocage.
2 parties :
- COREPER 1 : représentants permanents adjoints. Questions plus techniques
- COREPER 2 : partie la plus importante. Composée des représentants permanents. Traite des
questions les plus nobles, les plus importantes.
COREPER : échelon essentiel. Prépare et avalise ce qui est fait par les groupes de travail.
Chaque formation du COREPER se réunit toutes les semaines.
Si COREPER ne trouve pas d’accord : Conseil des Ministres (questions les plus complexes).
Problème : on connait mal les manières de fonctionner, peu de recherches sur la façon dont ça
marche : opacité, bureaucratie communautaire. Pourquoi ? Mode de fonctionnement sur la
discrétion, confidentialité car il en faut pas qu’on sache ce qu’un Etat est prêt à concéder ou
non.
Autre problème : ces groupes de travail essayent de s’autonomiser par rapport au COREPER,
car les conseils sont composés d’experts spécifiques sur les domaines. Certaine compétition
entre les 2 : les groupes de travail préfèrent traiter les questions à leur niveau, car quand
choses passent dans les mains du COREPER, on repart à zéro : perte de temps, d’efficacité.
COREPER : siège permanent alors que groupes de travail non, donc logique plus sectorielle et
indépendante pour ces derniers.
Ainsi, les groupes de travail essayent de passer directement les dossiers difficiles au Conseil :
ainsi, le cahier des charges des différents conseils est très chargé et va à l’encontre de la
division en 3 niveaux.
Ces groupes ont été renforcés avec l’extension de prise de décision en mode de codécision.
Le Secrétariat général du Conseil : créé à la CECA (1952).
Dirigé par un Secrétaire général qui est en même temps le Haut représentant de la PESC. Il
soutient la présidence au Conseil, prépare les rapports transmis au COREPER.
Les fonctionnaires du Secrétariat général du Conseil assistent à toutes les réunions du Conseil.
Les fonctionnaires de cette institution ont des places élevées avec des pouvoirs importants
(c’est plus ou moins un Etat major).
A développé une expertise et un rôle qui lui donne des attributs importants. Aucun intérêt à
défendre, ce qui permet d’aboutir à un compromis entre les différentes délégations.
Est passé du rôle de greffier, au rôle de conseiller, voir d’initiative de la PESC
44
A ses débuts, n’avait pas un rôle important : dès 1958, le secrétariat général du Conseil a joué
un rôle d’arbitre pour la négociation des traités de Rome et assurer la coordination entre les 3
exécutifs des 3 communautés faisant leur fusion.
Avec l’institutionnalisation du Conseil européen : augmentation du rôle du Secrétariat
Général du Conseil. Est devenu le Secrétariat des CIG. Donc rôle croisant, avec « notes de la
présidence » et propose des compromis à la présidence.
Oriente les débats et les délibérations.
Rôle très important aujourd’hui. Est passé d’un exécutant puis à pu faire prévaloir ses
compétences au fil du temps.
Ce rôle central dépend aussi d’un service juridique au sein de ce Secrétariat général, qui
assiste à toutes les réunions du Conseil pour tout problème de base juridique (modalités de
vote, base juridique sur un problème donnée).
Le service juridique met en forme tous les textes arrêtés par le Conseil. Vérifie aussi que le
rôle du Parlement est bien respecté.
Ce service juridique représente le Conseil devant la Cour en cas de contentieux aussi. Il
conseille la présidence et les Etats membres à tous les niveaux.
Grande confiance dans le Secrétariat général du Conseil. Incite souvent la présidence à faire
plus de compromis ou repousser les délais de prise de position sur un différent.
Dans le 2ème et 3ème pilier, le Secrétariat général du Conseil a réussi à influencer la prise de
décision.
A bénéficié du retrait ou absence de la Commission.
C’est le secrétariat général qui a modifié les agendas de plusieurs sommets, surtout pour le
3ème pilier car il n’y avait plus la Commission.
Dans le cadre de la PSC, cette légitimation s’est faite car dès 1970, le Secrétariat général a
accompagné le développement de la PESC en rédigeant plusieurs notes pour les diplomates, a
suivi les négociations du GATT, les négociations des différentes adhésions… Encore une fois
car absence de la Commission.
Secrétariat général : rôle primordial, digne de confiance car discrétion assurée pour les
Etats membres.
Pour majorité qualifiée : système qui est vraiment l’originalité de l’UE. Dans ses débats, UE
composée de « grands » et de « petits ». Objectif de protéger les intérêts des « petits » face
aux « grands ». Ainsi, on en est arrivé à une situation où les « grands » Etats dénoncent le
poids trop important des petits Etats.
45
UE à 15 : Luxembourg avait 2 voix pour 400 000 gens et Allemagne 10 voix pour 80 millions
de personnes. Ainsi, une voix pour le Luxembourg représentait 200 000 personnes alors que
pour l’Allemagne, une voix représentait 8 millions de personnes.
Problème sensible aussi de parité entre l’Allemagne et les autres grands Etat (GB et France)
car a 20 millions de populations de plus que les autres plus grands.
Tout c’est réglé au Traité de Nice (après des prémices dans le traité d’Amsterdam).
Plusieurs seuils pour atteindre une décision :
- il faut qu’elle soit soutenue par 72, 12% des voix au Conseil
- l’acte doit être soutenu par la majorité des Etats membres
- l’acte doit être soutenu par 62% de la population de l’UE au total
Système compliqué mais nécessaire pour corriger le déséquilibre vis-à-vis des petits Etats.
En pratique, il est rare que le Conseil des Ministres passe au vote, car préfère un compromis
entre les états membres. Mais le vote est toujours possible.
Conseil des Ministres : institution hybride car c’est une institution communautaire mais qui
appartient aux Etats membres (défense des priorités nationales). Système de négociation
continuelle.
L’existence de la majorité qualifiée est un outil technique pour inciter les Etat membres à
aboutir à un compromis.
Le Conseil a quand même une identité collective vis-à-vis des partenaires extérieurs de l’UE
ou vis-à-vis des autres institutions communautaires.
Au Conseil, on a des coalitions entre les Etats membres : Benelux ensemble, pays
méditerranéens ensemble… Mais cela peut changer suivant les différentes questions, les
différents secteurs, même si cela se vérifie souvent.
- Lors de l’AUE, le Conseil européen est mentionné dans les textes, et il est dit que le
président de la Commission assiste à ce Conseil européen.
- Dans traité de Maastricht, compétences unique pour le Conseil européen, surtout pour les
questions budgétaires et financières (pour toutes les questions sur l’EURO).
Définis aussi les orientations générales pour la PESC et les politiques économiques des Etats
membres.
- Depuis traité d’Amsterdam : a désormais des compétences en matière d’emploi, de contrôle
du respect des droits fondamentaux des Etats membres et peut ainsi constater la violation par
un Etat de cette charte fondamentale : peut ainsi suspendre droit de vote d’un Etat.
Aussi un rôle d’appel : tout Etat peut saisir le *Conseil européen s’il s’oppose à une décision
du Conseil des Ministres.
- Traité de Nice : désigne désormais le président de la Commission à la majorité qualifiée,
sous réserve de l’approbation du Parlement.
Le Parlement européen est mis de côté par le Conseil Européen: ainsi, lorsque le Conseil
européen s’ouvre le Président du Parlement européen émet un discours d’ouverture sur les
positions du Parlement sur la question en débat, puis quitte la salle.
c) Le Conseil européen et la révision des traités : des CIG à la Convention sur l’avenir
de l’Europe
CIG : reflet du fait que le pouvoir constituant appartient aux Etats membres.
3 phases pour les CIG :
- Initiative de révision (soit par Etats membres ou Commission européenne)
Le Conseil européen décide d’engager une révision (décision prise à la majorité simple)
- le Président du Conseil européen convoque la CIG. Négociations sur révisions
- Signature du traité de révision de chaque traité, par chaque Etat membre et ensuite,
ratification par chaque Etat (soit referendum, soit voie parlementaire).
Conseil européen, même avant le traité de Maastricht, en tant qu’incarnation des chefs d’Etat
de l’UE avait fait des déclarations sur les différents conflits mondiaux (ex : conflit israélo-
palestinien)
En matière de politique étrangère : réactions, analyses.
Rôle essentiel pour les accords commerciaux
Dans les instances internationales, c’est le Conseil européen (surtout son président) qui
exprime les positions et décisions de l’Union (Cf. à l’ONU).
Quels sont les changements que la Constitution européenne prévoit pour le Conseil
européen ?
48
Constitution prévoyait aussi un système différent avec une présidence du Conseil des
Ministres assurée pour 18 mois par 3 présidents : 1 grand et 2 petits.
3ème étape : une fois approuvé, une liste de commissaires est faite par les Etats membres
(envoient plus ou moins leurs commissaires). Une fois que le choix des commissaires est
arrêté par le Conseil européen :
- le Parlement auditionne chaque commissaire pour chaque secteur (teste ses
compétences et positions sur l’UE) et se prononce en bloc pour ou contre le collège de
commissaires.
- Le Conseil nomme la Commission en propre après approbation.
La Commission nomme elle-même ses vices présidents.
Commission consulte beaucoup d’acteurs (pour éviter tout conflit frontal) sur tout acte
législatif. Série de consultation externe et interne à al Commission.
D’abord consultation entre les différentes DG et entre les différents commissaires.
Puis, voir comment réagissent les Etats membres.
Propositions toujours largement préparées.
Beaucoup de livres blancs et verts où Commission explique son projet, montre sa pertinence.
Recours à des experts nationaux.
Toute proposition mûrit pendant 6 mois / 1 an avant de devenir une vraie proposition
législative.
Grande ouverture aux lobbies, groupes d’intérêts, aux ONG. Sont tous sollicités.
Renforce la légitimité de la Commission.
Quand le projet est prêt, il est déposé au SG qui le présente à l’examen des commissaires.
Chefs de cabinets font un premier arbitrage puis le projet est transmis au collège des
commissaires où le plus souvent c’est adopté par consensus.
Quand il y a vote, c’est à la majorité simple. Chaque commissaire a 1 voix.
Propositions transmises au Conseil puis au Parlement.
Consulte Parlement, Comité des régions dans certains cas. Doit consulter la Banque centrale
européenne pour tout ce qui concerne les problèmes monétaires.
Souvent la consultation du Parlement est facultative mais la Commission essaie de se rallier le
Parlement.
Envoie une lettre à l’Etat et lui donne 3 mois pour résoudre le problème. Si ce n’est pas réglé,
la Commission émet un « avis motivé » si problème persiste : l’Etat a un mois pour régler le
problème.
Si ce n’est pas fait, la Commission en appelle à la Cour de Justice.
Les commissaires prennent ces décisions, convoquent en général la presse.
Or les membres sont très soucieux de leur image donc de bougent en général très rapidement.
Ex : livre blanc en 95 où commission définit priorité que les Etat devaient se donner
pour intégrer l’acte communautaire. Définit aussi la méthode d’élargissement.
Commission a suggéré sélection des 6 premiers états avec lesquels il fallait négocier.
Méthode : acte communautaire doit être repris mais périodes de transitions prévues.
A pris décision très importante dans politique d’élargissement. En a profité pour augmenter le
poids de certaines de ses DG. Au départ, 2 DG qui traitaient des relations avec pays de
l’Europe de l’Est (PECO) : la DGI (relations économiques externes) et la DGIA (relations
politiques externes) : conflits entre les 2, pas efficace.
Création d’un « task force » pour l’élargissement. Sous PRODI, cette « task force » est
devenue une DG pour l’élargissement.
Années 90 : surenchère pour renforcer le groupe des spécialistes de l’élargissement et des
PECO jusqu’à en faire une DG.
53
Aujourd’hui, pour ouverture des négociations avec la Turquie, le Conseil s’est appuyé sur un
rapport de la Commission
Quand les textes sont adoptés à Bruxelles, ils ne peuvent pas être modifiés par les Etats
membres : impression que la Commission prend toutes les décisions indépendamment. Ce qui
est faux. Il y a un contrôle du Conseil et du Parlement.
Or la décision finale est prise par le Conseil et les Etats membres. Hypocrisie des Etats qui
disent ensuite que la Commission leur impose certaines mesures
Image de la technocratie car liens très étroits entre Commission et groupes d’intérêt. Dénoncé
comme de la technocratie dans la mesure où il y a des décisions entre intérêts privés et une
institution non élue (surtout en France, méfiance des groupes d’intérêt).
DE GAULLE : « aréopage technocratique ».
2 manières de voir la Commission :
- exécutant des décisions des Etats membres
- Organe qui a acquis une légitimité politique. On lui donne une certaine autonomie pour
influencer le développement de l’intégration européenne. Organe de continuité de
l’intégration européenne.
54
Présidence de la Commission est aujourd’hui un enjeu politique. Ont toujours été ministres
dans leur pays avant.
1985 – 1994 : présidence de DELORS. A renforcé le rôle du président.
Sa succession a été assez problématique. On a vu réapparaître le poids des Etats dans le choix
du président. 3 candidats :
J.Luc DEHAENE, belge. Candidat favori ; BRITTAN, un britannique.
GB a opposé son veto à DEHAENE car vu comme trop intégriste.
Jean SANTER choisi car aucune opposition des états. C’est un second choix.
Président de la Commission : enjeu politique
JF POLO, revue Pole sud, n°15 : dépendance vis-à-vis des Etats membres.
Cf. désignation de la Commission fortement nationale. Fonctionnaires les plus élevés sont
parachutés par els Etats membres. Source de conflit interne à la Commission entre ceux
recrutés par concours et les parachutés.
Approche anthropologique :
Culture administrative de la Commission : nationalités et cultures différentes.
2 anthropologues : BELLIER & ABELES ont fait des études sur la Commission.
Considèrent que sa mission est d’harmoniser en tenant compte de la pluralité des contextes et
des intérêts nationaux.
Négociation permanente où les acteurs font des compromis permanents au nom du projet
communautaire.
Cette culture repose sur l’expertise et le dévouement au projet, à l’intégration européenne et à
l’intérêt européen.
Problèmes abordés comme des problèmes techniques.
Expertise : seule source de crédibilité incontestable : apolitisme
Cf. Cécile ROBERT, revue Politique européenne, n°11, 2003, « L’expertise comme mode
d’action communautaire »
Ex’ : dans le règlement intérieur, pour durée des sessions, il est prévu que les sessions
annuelles débutent le 2d mardi de Mars.
Interprétation minimaliste : une seule session.
Interprétation du Parlement : c’est là que la session commence mais elle se poursuit pendant
un an jusqu’au 2d lundi de Mars de l’année suivante. Siège en permanence et non pas une fois
par an.
Ex’’ : investiture de la Commission : le Parlement a inscrit cette prérogative dans son
règlement intérieur.
1984 : Rapport SPINELLI. Parlement profite depuis ce moment pour obtenir de nouvelles
prérogatives à chaque révision du traité.
Parlement fait une proposition et est souvent soutenu par certains Etats membres, comme
l’Allemagne notamment.
Dans l’AUE, le Parlement obtient la nouvelle procédure de l’avis conforme. Avant le
Parlement ne pouvait qu’accepter ou réviser. Concessions par le Conseil car Parlement
retardait son avis.
Maastricht : vote sur président de la Commission était consultatif. Mais dans son règlement
intérieur si le Parlement refusait un candidat c’était contraignant (a décidé cela de manière
unilatérale). A Amsterdam, cette extension de pouvoir a été institutionnalisée.
Parlement développe de nouvelles pratiques de lui-même et dans les révisions, ultérieures,
cela est institutionnalisé. Consolidation des pouvoirs du Parlement au fur et à mesure des
traités.
Contrôle du Conseil
A l’origine peu de contact entre le Parlement et le Conseil..
Conseil rapporte son programme au Parlement, quelques pratiques de questions… mais au
début il y avait une certaine réticence. Relations difficiles car Parlement est pour l’intégration
alors que le Conseil pour la protection des intérêts nationaux.
Changement avec l’octroi de pouvoirs budgétaires au Parlement.
1971 & 1975 : Parlement et Conseil ont du collaborer plus dans ce cadre budgétaire. C’est de
là que date la coopération entre les deux institutions.
59
Création de la codécision qui les met sur un pied d’égalité. Mais difficile de contrôler le
Conseil car c’est une institution fragmentée (25 pays et 1 président : position très
consensuelle). La présidence de 6 mois rend difficile le contrôle car peu de continuité.
Parlement fait un contrôle a priori : sur projets et programme du Conseil. Avis très en amont
du processus de décision.
Parlement essaie de renforcer le contrôle des parlements nationaux sur les Etats membres
mais c’est une position un peu contradictoire.
Contrôle de la Commission
Ses mandats coïncident avec ceux du Parlement : 5 ans. Devrait ainsi être plus facile à
contrôler. Continuité de la Commission. Elle a besoin de la légitimité du Parlement et ainsi,
de son accord.
Investiture et censure : moyens de contrôle.
Pas prévu dans les traités.
Investiture
Le Parlement a décidé d’investir la Commission THORN en 1981. A réitéré cette pratique
pour la Commission DELORS.
Légitimité politique symbolique donnée à la Commission. En échange : soutien de la
Commission pour augmenter ses pouvoirs.
A Maastricht, l’investiture est formalisée.
Utilisé pour s’assurer le soutien de la Commission contre le Conseil jusqu’à l’épisode
BAROSSO en 2004. C’est alors devenu plus politique : rejetaient les commissaires sur base
de leurs croyances idéologiques.
Censure
Parlement n’ont pas cherché à politiser la Commission. Depuis CECA, il a évité la censure car
va très loin dans la conflictualisation des rapports.
Depuis 1957, le Parlement a un pouvoir de censure prévu dans les traités. Des motions de
censure ont été déposées mais aucune n’a abouti. Pour cela il faut 2 tiers des députés présents
qui représentent la moitié des membres de l’Assemblée.
10 motions ont été déposées, 7 soumises au vote. Plus ou moins tous liés à la PAC. Parlement
demandait plus de pouvoir dans sa gestion. 3 groupes de motions :
- antérieures à 1979 : portaient sur le pouvoir de consultation du Parlement
- beaucoup plus idéologiques. Fait des eurodéputés appartenant à des petits groupes
marginaux.
Extrême droite : protestation contre la Commission sans aucune base. Rejeté massivement
Reproche au Conseil et à la Commission de ne pas avoir reconnu l’indépendance de la Croatie
et de la Slovénie (8 voix pour)
- Motions de véritable contrôle des fonctions exécutives de la Commission
1992 : Commission a dépassé son mandat dans les négociations du GATT
Mauvaise gestion de la crise de la vache folle
Motions avec une base plus substantielle. Déposé par les 2 grands partis : PS européen et le
Parti populaire européen
Motion qui abouti à la démission de la Commission SANTER. Révélation dans la presse de
corruption de 2 commissaires. En décembre 98, le Parlement a refusé de voter la décharge
budgétaire. 2 motions déposées par 2 groupes :
- un par le PS indigné que les accusations ne visent que les commissaires socialistes.
Espérait que la motion soit rejeté et que ca devienne un vote de confiance.
- Groupe Europe des nations (souverainistes) a déposé une vraie motion. Soutenu par
les autres groupes.
Tentative de conciliation avec la Commission. Voie de sortie pour éviter la censure.
60
La conférence des présidents des groupes politique a décidé de ne pas voter les motions tout
de suite. 2 résolutions : une contre les commissaires socialistes & une contre le collège dans
son ensemble (en espérant que le Parlement n’ose pas faire tomber la Commission).
Première résolution rejetée. Deuxième adoptée.
On a confié la solution du problème à des experts : a dépolitisé le problème.
Deuxième motion de censure : 42% pour : Parlement indécis même sur un cas aussi flagrant
de fraude
La commission a démissionné en mars 1999.
Fin de l’alliance de fait entre le Parlement et la Commission. Même si le Parlement a censuré
la Commission c’était d’une manière conciliante : n’a pas adopté de motion de censure.
Questions orales, écrites, débats sur la Commission privilégiés par rapport à la grande
artillerie.
Examen des rapports de la Commission : essentiel du contrôle.
Contrôle en amont : se prononce sur le programme législatif de la Commission.
b) Pouvoirs budgétaires
Budget communautaire n’est pas très élevé.
Parlement ne vote que les dépenses. C’est dans ce domaine que ce sot noués les rapports avec
le Conseil.
2 types de dépenses : non obligatoires (où le Parlement européen a le dernier mot) et non
obligatoires.
Influence l’action de la CE.
Parlement peut rejeter le budget à la majorité des 2 tiers. Mais est responsable de cela après.
A rejeté le budget en 1982 et en 1985.Mais va très loin dans le conflit avec le Conseil.
Parlement fait plutôt des propositions sans rejeter en bloc.
Décharge budgétaires : se prononce sur l’utilisation du budget par la Commission. Fait un
rapport sur comment le budget a été utilisé. Permet au Parlement de se prononcer sur les
priorités en matière budgétaire.
Droit de regard sur les politiques menés.
c) Pouvoirs législatifs
Augmentent depuis son élection au suffrage universel (79).
Jusqu’à l’extension de la codécision, le Parlement jouait un rôle de contrôle sur le Conseil.
N’avait pas d’initiatives propres.
Aujourd’hui, 3 procédures :
- consultation (PAC, politiques de concurrence)
- codécision (Parlement a un droit de veto sur les propositions de la Commissions
amendées par le Conseil : Conseil forcé de travailler avec le Parlement)
- avis conforme (pour accords d’adhésion et d’association) : Parlement a un droit de
veto. Influence le Conseil
Equilibre entre les pouvoirs varie selon les différents secteurs même si l’extension de la
codécision est la tendance à l’œuvre depuis Traité de Nice.
Cohérence idéologique plus ou moins forte car ce sont des groupements politiques et non des
partis à proprement parler. Il faut un certain de députés d’un certain nombre d’Etats pour
former un groupe.
Problème de statut unique. Règles nationales d’appliquent pour indemnités, etc.
Proportionnelle : tout pouvoir au contrôle donné aux groupes. Groupes les plus nombreux
sont favorisés : temps de parole, pour questions orales et écrites… Tout dépend du nombre de
députés dans le groupe.
Conseil européen devait fixer la nouvelle répartition du nombre de députés par Etat en 2009.
Parlement : institution qui a accru ses pouvoirs de manière remarquable depuis 1957.
Renforce surtout son rôle législatif.
Influence politique en examinant le programme d Conseil et de la Commission. Peu de
contrôle a posteriori.
En revanche : déficit politique plus important. Victime de la complexité des prises de
décision. Dilution des responsabilités politiques. A des pouvoirs qu’il a du mal à expliquer
aux citoyens.
Formes d’un parlement national mais use de ses pouvoirs de contrôle dans une perspective de
consensus.
Fonctionnement très policé du Parlement qui arrange le Conseil et la Commission. C’est le
prix à payer pour l’augmentation de son rôle. Jusque dans les années 80, c’était une
Assemblée où il y avait des débats et une grande liberté de tons. Expertise aujourd’hui très
difficile à faire valoir politiquement.
Utopique : on ne peut plaquer des fonctionnements nationaux sur ce Parlement européens.
Procédures utilisées différemment.