You are on page 1of 36

BERYTUS LIX ­– LX

VOLUME LIX – LX
2019 – 2020

ARCHAEOLOGICAL STUDIES

2019 – 2020

FACULTY OF ARTS AND SCIENCES


B E RY T U S
ARCHAEOLOGICAL STUDIES
VOLUME LIX – LX
2019 – 2020

Published by
THE FACULTY OF ARTS AND SCIENCES
THE AMERICAN UNIVERSITY OF BEIRUT
BEIRUT, LEBANON
BERYTUS ARCHAEOLOGICAL STUDIES

Founded by: Harald Ingholt


Editor: Paul Newson
Managing Editor: Amelie Beyhum
Copy Editor: Clare Leader
Consultant Editors: Ramzi Baalbaki, Glen W Bowersock, Erica Cruikshank Dodd, Michel Gawlikowski,
Tarif Khalidi, Wolfgang Röllig, Hassan Salamé-Sarkis, John Schofield, Paolo Xella

Berytus is an international peer-reviewed journal devoted to archaeological studies on Syria, Lebanon and
neighbouring regions, and will also publish articles in related fields.

Berytus is published annually by the Faculty of Arts and Sciences of the American University of Beirut (AUB).

The subscription rate is US $30 per volume plus postage, payable by credit card or bank draft. Accepted credit
cards are VISA, Mastercard and American Express. Cheques should be made out to the ‘American University of
Beirut: BERYTUS’ and mailed to the AUB Comptroller’s Office at either AUB’s Beirut or New York address (see
below).
Volumes I (1934), IV (1937) and VIII 1 & 2 (1943–1944) are out of print, but Volume I and VIII are available in
digital format on the AUB website http://ddc.aub.edu.lb/ at no charge. Back issues are priced at between US $10
– 15, plus postage. Currently mail by courier is the only postal option for Lebanon, and postage rates are available
upon request. Invoices will be sent and payment will be processed prior to our mailing the journal.

Submissions to Berytus
For information about the journal and how to submit please contact the journal at the email address below or
consult the journal webpage: http: https://www.aub.edu.lb/berytus

Addresses for correspondence


Email: berytus@aub.edu.lb

Berytus, Department of History & Archaeology, College Hall, American University of Beirut, P O Box 11-236,
Riad El-Solh, Beirut 1107 2020, Lebanon.

Berytus, Department of History & Archaeology, American University of Beirut, 3 Dag Hammarskjold Plaza, 8th
floor, New York, NY 10017-2303, USA

Copyright © 2020 AUB Faculty of Arts & Sciences


All rights reserved. No part of the publication may be reproduced or transmitted in any form or by any means,
electronic or mechanical, including photocopy, recording or any information storage system without written
permission from the publisher.

ISSN 0067-6105

Layout: of Soil & Paper (Rami Yassine)


Printed in Lebanon by Imprimerie Khawam
VOLUME LIX – LX
2019 – 2020
American University of Beirut
Faculty of Arts and Sciences

Contents

In Memoriam
Jean-Paul Thalmann................................................................................................................................ 5

Corinne Yazbeck and Andrew Garrard


The Epipalaeolithic chipped stone assemblages from the Moghr el-Ahwal Caves
in northern Lebanon and their regional context......................................................................... 9

Karin Kopetzky
What belongs together comes together – the story of a royal obsidian box............................. 41

Ziad Sawaya
Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.).... 61

David F. Graf and Henry I. MacAdam


Reconsidering a Greek epitaph for the repatriation to Arabia of a government official
from Diospontus....................................................................................................................... 91

Julien Aliquot and Abdul Qader Al-Husan


The Church of Saint John the Baptist in Riḥāb (Jordan): epigraphy and history................... 107

Grace Homsy-Gottwalles
Qalaʿat Shqif Arnun (Beaufort Castle), South Lebanon: the material culture evidence........ 131

Lebanon Numismatic Conference, 23–24 March 2018

Jack Nurpetlian
Numismatic research in Lebanon: past, present and future.................................................... 157

Kevin Butcher
Small change in ancient Beirut: then and now....................................................................... 159

Frédérique Duyrat
Coins and wealth in Hellenistic Syria.................................................................................... 167

David Hendin and Martin Huth


Early Nabataean coinage until the monetary system of Malichus I....................................... 171

Jack Nurpetlian
Tyrian tetradrachms of Caracalla: a quantitative analysis...................................................... 177
Ziad Sawaya
Numismatic activities in Lebanon (1991–2018): accomplishments and projects
of the “Research Team for Lebanese Numismatics/Équipe de Numismatique Libanaise”.... 189

Fatich Toumpan
Coin finds from the recent excavations at Zeugma: a preliminary report.............................. 193

Denise Wilding
Tokens from Lebanon and the surrounding region: problems and potential.......................... 199

Book Reviews

Leila Badre, Emmanuelle Capet and Barbara Vitale


Tell Kazel au Bronze Récent, études céramiques. (BAH 211). (2018).................................. 203
(Michel al-Maqdissi)

Zeina Fani Alpi


Dévotions lapidaires: reliefs divins du Liban romain. (BAAL Hors-Série XI). (2016)......... 209
(Paul Newson)

Jean-Baptiste Yon and Julien Aliquot


Inscriptions grecques et latines du Musée national de Beyrouth.
(BAAL Hors-Série XII). (2016)............................................................................................. 209
(Paul Newson)
Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique
(333–15 av. J.-C.)1
Ziad Sawaya∗

Résumé
Cet article présente une synthèse de la production et la circulation monétaire à Bérytos à la lumière des publications
et découvertes récentes se rapportant à l’époque hellénistique. Son cadre historique s’étend de la conquête
d’Alexandre le Grand à la fondation de la colonie romaine (333-15 av. J.-C.). Les différentes émissions attribuées
à cette cité y sont discutées (classement, système monétaire, typologie et légendes monétaires) en les plaçant
dans leurs cadres historiques respectifs et en comparant leurs volumes avec ceux des émissions contemporaines
d’Arados, Sidon et Tyr. Il publie notamment deux monnaies inédites : un tétradrachme d’étalon attique émis par
Alexandre I Bala en 149/8 av. J.-C., le premier de son genre frappé en Phénicie-Palestine où circulait exclusivement
les monnaies d’étalon phénico-ptolémaïque, ainsi qu’un bronze municipal au type du « dauphin et trident » produit
le au nom d’Antiochos VII, le plus probablement entre 136/5 et 134/3 av. J.-C.

Mots-clés  Monnaies  ; monnayages de Bérytos  ; production monétaire  ; circulation monétaire  ; époque hellénistique

Alexandre le Grand entre en Phénicie vers la fin du moins, était sous son influence politique et/
de 333. Les sources nous informent qu’Arados, ou économique, ce qui expliquerait le silence des
Marathos, Sigon, Mariamme, Byblos et Sidon sources.
lui ouvrent leurs portes, mais restent muettes au Le Macédonien ouvre nombre d’ateliers pour
sujet de Bérytos.2 Toutefois, en voulant priver la produire ses monnaies selon l’étalon attique
flotte perse d’un point d’ancrage dans la région, (tétradrachme de 17,20 g). Les statères d’or
il ne pouvait se permettre d’ignorer Bérytos ou portent la tête d’Athéna au droit et une Niké
tout autre port avant le début du siège de Tyr. Or, tenant une couronne et une stylis au revers. Les
les trouvailles monétaires bérytaines de l’époque numéraires d’argent, tétradrachmes et leurs
perse, provenant de différents sites, montrent un fractions, offrent la tête d’Héraclès coiffée de la
quasi-monopole sidonien dans l’alimentation léonté au droit et Zeus aétophore trônant au revers.
des monnaies de bronze.3 Bérytos aurait, par Price attribue plusieurs émissions à Bérytos
conséquent, fait partie du territoire de Sidon ou, comprenant des statères, des tétradrachmes et des


 Département d’Art et d’Archéologie, Université Libanaise. base de données); Le théâtre romain, Nurpetlian (2016);
1
 Une première version de cet article a été présentée en JEM 002, JEM 003 et JEM 004, Sawaya (2016); BEY 144,
novembre 2013 lors du Colloque “L’économie de la Sawaya et Frangié-Joly (2017). Voir également Sawaya
Phénicie hellénistique (Liban)” organisé par l’UMR 7041, (2011) pour une première étude de synthèse. Les numéros
ArScAn, à la Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie, de figures qui suivent la description de certaines monnaies
Nanterre. Toutes les figures sont en format 1/1. L’étude de la se rapportent directement aux illustrations dans la planche.
circulation monétaire à Bérytos est fondée sur les trouvailles 2
 Arrien, II, 13, 7-8 et II, 15, 6-7; Quinte-Curce IV, 1, 15-16.
des sites suivants: BEY 006 et BEY 045, Butcher (1996 et 3
 Voir : Sawaya (1997: 150); Elayi et Sayegh (1998: 296–7);
2001–2002); BEY 020, Sawaya (1997); BEY 004 et BEY Butcher (2001–2002), nos 1–4; Sawaya (2016: 21–2 et 105),
133, Sawaya et Rahal (1998–1999); BEY 002, BEY 004, nos 1–3.
BEY 026, BEY 125, BEY 133 et BEY 142 (ma propre
62 Ziad Sawaya

oboles. Elles forment un groupe compact marqué Les alexandres ont joui d’une très grande aire de
par un « B » au revers des monnaies d’argent. circulation. Il n’est donc pas surprenant de les
Cette lettre y figure tantôt seule, tantôt associée rencontrer loin de leurs centres de production.
à d’autres lettres, y compris le ‘ain phénicien : Les émissions allouées à Bérytos n’ont pas
A-B (Figure 1),4 ‘ain B-AI, ‘ain B-ΛI, OB-IO fait exception. On les retrouve dans dix trésors
et ΛI, B-AI, ‘ain B-IA, B-OΛ, B-MI, B-ΘI ainsi enfouis entre la fin du IVe et du IIIe siècle en
que B-OI.5 Certaines liaisons de coins de droit Macédoine, Asie Mineure, Mésopotamie, Syrie,
sont enregistrées entre les séries ‘ain B-AI et Phénicie et Égypte (Tableau 1).12 Elles sont le
‘ain B-ΛI ainsi qu’entre les séries B-AI et ‘ain plus souvent représentées par 1’exemplaire, à
B-IA.6 Le « B » fait défaut sur les statères dont deux exceptions près, ce qui reflèterait le plus
l’attribution à Bérytos est due aux lettres ΛI probablement leur faible volume de production.
partagées avec les tétradrachmes marqués ‘ain Il est cependant étonnant de constater que le plus
B-ΛI ainsi que OB-IO et ΛI7. grand nombre des alexandres bérytains provient
Newell place c. 320 l’émission de l’exemplaire d’un trésor découvert à Byblos, alors que celui
bérytain (‘ain B-AI) du trésor de Demanhour.8 En de Beyrouth n’en offre paradoxalement qu’un
dépit de l’absence du titre royal dont il daterait seul. Une réattribution à Byblos peut donc
l’apparition en Macédoine vers 323, Price assigne être envisageable, surtout que les trouvailles
tous les « alexandres »9 bérytains à la période monétaires de Beyrouth n’en ont, pour le
323–320 d’après leur style. Il signale qu’ils moment, livré aucun. En outre, le B considéré
sont produits en même temps que les dernières comme la lettre initiale de Bérytos peut aussi bien
émissions aradiennes du vivant d’Alexandre et correspondre à celle de Byblos. Aucune émission
les premières émissions posthumes.10 Le Rider de bronze alexandrin n’est attribuée à l’atelier de
a récemment accepté la proposition de Troxell Bérytos. Cependant, les trouvailles bérytaines
de dater de 322/1 l’apparition du titre royal sur ont produit un nombre limité appartenant aux
les alexandres d’Amphipolis. Pourtant, il ne séries « tête d’Héraclès/massue, arc et carquois »
classe pas les alexandres de Bérytos, dépourvus et « bouclier macédonien/casque macédonien ».
tous de ce titre, du vivant du roi.11 Ces monnaies Elles proviennent, pour la plupart, d’un atelier
seraient alors produites entre 323 et 322/1, incertain que Price attribue à la « Macédoine »
soit sous Perdiccas (323–321) ou au début de avec quelques exceptions de Posidéion (ou
la régence d’Antipatros (321–319). Si c’était Arados) et de Salamine de Chypre. Les bronzes
ainsi le cas, serait-il possible que les émissions attribués à « Byblos », Sidon et Tyr n’y sont
bérytaines aient été toutes serrées entre 323 et encore pas enregistrés.13
321 seulement? Une partie de ces émissions ne
serait-elle pas du vivant d’Alexandre?

4
 Musée National de Beyrouth no 63755, exposé au Musée 10
 Price (1991: 32–3 et 429–30).
de la Banque du Liban en prêt permanent. Photos prises par 11
 Troxell (1997: 96–8); Le Rider (2003: 99–100, 130, 160,
Lamis Jamal. 189, 191 et 298).
5
 Price (1991), nos 3406–3409. 12
 La première colonne du Tableau 1 indique le lieu et la date
6
 Price (1991), nos 3410 et 3412–3420. de la découverte des trésors. La deuxième présente la date
7
 Price (1991), no 3411. Müller (1855), nos 1277–1278, classe d’enfouissement. Le métal, la dénomination des monnaies et
à Limyra en Lycie les statères et tétradrachmes marqués ΛΙ. l’atelier de frappe se trouvent successivement aux troisième,
8
 Newell (1923), no 3653. quatrième et cinquième colonnes. La référence est précisée
9
 Terme donné par les numismates aux monnaies frappées au à la sixième colonne.
nom du conquérant macédonien. 13
 Sawaya (2011: 376; 2016: 22).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 63

Trésor Enfouissement Métal Tétradrachmes Bérytos Référence


Demanhour–Égypte c. 318/7 AR 5951 1 Newell (1923), n° 3653

(1905) Alexandre IGCH 1664

Philippe III
Byblos c. 308/7 AR 121 19 Bellinger (1950–1951: 41) 

(1931) IGCH 1515


Alep c. 305 AR 838 2 IGCH 1516

(1893)
Kuft-Égypte 305-300 AR 438+ 1 IGCH 1670

(1874/5) CH II, 55
Mossoul Après 305 AR 88 1 IGCH 1756

(1862–1863 ?) 
Beyrouth c. 300 AR 19 1 IGCH 1519

(1964)
Prilepec-Macédoine c. 280 AR 137+ 1 IGCH 448

(1950)
Asie Mineure ? c. 290-280 AR 224+ 1 CH I, 55

(1950)
Meydancikkale- 240-235 AR 1256 1 Davesne et Le Rider (1989), n° 2128

Cilicie Trachée CH VIII, 308 et CH X, 269

(1980)
Mésopotamie c. 230 AR 19 1 IGCH 1764

« Gejou’s hoard »

(avant 1920)
Tableau 1 : Trésors contenant des alexandres attribués à Bérytos. (AR = argent).

La Phénicie est annexée en 302 au royaume sur ses possessions territoriales et toutes les
ptolémaïque. Seules Sidon et Tyr lui résistent monnaies étrangères doivent être changées. Le
jusqu’en 288–287.14 Ptolémée I effectue une Rider et Callataÿ la datent de 300 av. J.-C., mais
réforme monétaire majeure en adoptant un Lorber l’a récemment fixée en 294.15 C’est le plus
nouvel étalon plus léger (tétradrachme de 14,25 probablement à ce moment que les alexandres
g) que l’étalon attique. Désormais, seules les ont été retirés de la circulation à Bérytos.
monnaies frappées à son nom sont tolérées

14
 Diodore de Sicile, XX, 113, 1; Plutarque, Dém., XXXII, 4; ensuite entrepris une série de changements iconographiques
Will (1979: 94); Wheatley (2003: 183–216); Lorber (2007– et pondérales, notamment vers 299 av. J.-C. Sur sa politique
2008: 12–3). monétaires et ses réformes, voir le plus récemment: Lorber
15
 Le Rider et Callataÿ (2006: 36, 50–2 et 101–3); Lorber (2018.I: 22–32). Je remercie O. Hoover de m’avoir scanné
(2018.I: 29–32). À l’instar de tous les Diadoques, Ptolémée I les pages dont j’avais besoin de ce dernier ouvrage.
a prolongé la frappe des alexandres après la mort du roi. Il a

Berytus LIX-LX, 2019-2020


64 Ziad Sawaya

Aucune émission n’est attribuée à Bérytos L’assemblage bérytain montre cependant une
sous Ptolémée I.16 Malgré leur nombre très domination des monnaies de Ptolémée II, contre
restreint, les trouvailles monétaires montrent quelques-unes de Ptolémée III, provenant
que l’approvisionnement des bronzes se faisait notamment d’Alexandrie et de Tyr. La plupart
d’Alexandrie et non pas de Tyr, l’atelier le des monnaies alexandrines et tyriennes de ce
plus proche.17 Svoronos, suivi de Kromann et règne portent des cavités centrales, ce qui les
Mørkholm, classent à Bérytos deux séries de place après la réforme monétaire de 266/5 et
bronze « tête de Zeus Ammon/aigle debout sur avant 261/0 av. J.-C. Seuls quelques exemplaires
un foudre » (16 mm/2–3 g ; 13 mm/1–2 g) au des deux ateliers se rapportent à la première
nom de Ptolémée II (285–246), à cause d’un partie du règne de Ptolémée II, ce qui rappelle
trident qui figure aux revers.18 Poole et Rouvier la maigre quantité des trouvailles de son père.
les datent toutefois du règne de Ptolémée III On pourrait expliquer ce fait par une activité
(246–221).19 Ashton et Konuk attribuent ces économique très restreinte sous le fondateur
bronzes à Ptolémée III et les transfèrent à un de la dynastie et le début du règne de son
atelier du Sud-Ouest de l’Asie Mineure, sur la successeur. Toutefois, la paix et l’organisation
base d’un grand nombre d’exemplaires conservés de la région sous ces deux rois auraient favorisé
dans les musées de Fethiye et Bodrum.20 Ils ont un certain développement économique local. La
été récemment suivis par Lorber (Ptolémée III) démonétisation des anciennes monnaies et leur
en proposant Caunus comme lieu de frappe remplacement par les nouvelles après la réforme
probable.21 Svoronos assigne également à Bérytos de 266/5 sont, par conséquent, l’explication la
d’autres bronzes de Ptolémée III (18–19 mm/5– plus plausible.26 Lorber a attribué récemment
6 g) à la « tête d’Alexandre coiffée de la peau toutes les monnaies tyriennes réformées de
d’éléphant/aigle debout sur un foudre avec une Ptolémée II à Ptolémée III,27 ce qui changerait
double corne d’abondance à l’épaule » marqués le schéma de circulation à Bérytos sous ces deux
également d’un trident.22 Rouvier les classe au rois. C’est ainsi qu’Alexandrie aurait fourni la
même atelier mais les attribue à Ptolémée IV masse monétaire du premier et que Tyr aurait
(221–205).23 Lorber considère que ces monnaies dominé celle du second devant Alexandrie et
appartiennent à Ptolémée III et qu’elles ont été Ptolémaïs.28 Tel scénario est invraisemblable
probablement émises à Bérytos, en se basant sur étant donné qu’il réduirait énormément la masse
leur « provenance levantine » constituée de deux monétaire en circulation sous Ptolémée II, dont
exemplaires enregistrés dans le commerce en le long et paisible règne au niveau régional
Palestine.24 Malgré l’acquisition d’un exemplaire devrait, au contraire, l’augmenter. Les trouvailles
par Rouvier dit « trouvé à Bérytos »,25 les fouilles de Sarepta viennent également étayer mon
de Beyrouth n’en ont livré aucun. L’état actuel hypothèse. En effet, l’application du classement
des trouvailles penche alors à l’encontre du de Lorber laisse Sarepta sans aucun exemplaire
classement de ces bronzes à Bérytos. du règne de Ptolémée II, ce qui est inconcevable

16
 Tyr est la seule cité phénicienne à produire des bronzes 24
 Lorber (2018.II: 114), no B464.
ptolémaïques vers 294 av. J.-C. : voir Lorber (2018.II: 32). 25
 Rouvier (1900), no 433d.
17
 Sawaya (2011: 376; 2016: 22–3). 26
 Sawaya (2011: 376–7); Sawaya (2016: 23–4). La réforme
18
 Svoronos (1904–1908), nos 839–840; SNG Copenhagen, des monnaies de bronze a augmenté leur poids et introduit de
no 519. nouvelles dénominations. Elle a été effectuée par Ptolémée
19
 BMC Ptolemies, nos 80–82; Rouvier (1900), nos 433–434. II dans le cadre d’une grande activité de réorganisation
20
 Ashton (2002), nos 101–123 et 125–128; Konuk (2004), du monnayage ptolémaïque. Elle a été mise en œuvre en
n  51–57.
os
Égypte et dans les provinces : Lorber (2018.II: 104–18, en
21
 Lorber (2018.II: 105), nos B434–B435. particulier 110–3).
22
 Svoronos (1904–1908), no 1063. 27
 Lorber (2018.II: 115–16), nos B465–B471.
23
 Rouvier (1900), no 435. 28
 Sawaya (2011: 377; 2016: 23).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 65

pour un village de la chôra tyrienne, en faveur par Lorber qui classe ces mnaieia à un « atelier
d’Alexandrie et notamment Sidon,29 rappelons- incertain 33 ».31 Deux séries de tétradrachmes de
le, la rivale séculaire de Tyr. Ptolémée V (205–180) sont allouées à ce même
atelier. Toutes les deux portent les lettres NI entre
On assigne également à Bérytos des octodrachmes
les pattes de l’aigle au revers. Les lettres BH et le
d’or (mnaieia) d’Arsinoé II, épouse de Ptolémée
trident y sont parfois regroupés en monogramme
III. Ils portent une double corne d’abondance
au revers.32 Aucun de leurs exemplaires n’est
au revers marqué du trident, interprété comme
pour le moment enregistré parmi les trouvailles
marque de l’atelier.30 Svoronos y rajoute d’autres
de Beyrouth,33 ni dans les trésors de la Syrie–
dépourvus du trident sur la base des ressemblances
Phénicie–Palestine (Tableau 2).34
stylistiques entre les portraits de la reine.
Toutefois, ce classement a été récemment réfuté

Trésor Enfouissement Métal Tétradrachmes Bérytos Référence


Balatah (Sichem, près de Peu après 193 AR 35 - IGCH 1588
Naplouse) en Samarie
(1960)
Environ de Jéricho ? Vers 175 AR 16 - CH VIII, 412
(Sans date) Dénomination ?
Damour Vers 170 AR 4 - Seyrig (1973: 41)
(1949) IGCH 1589
Madaba Vers 170 AR 6 - IGCH 1592
(c. 1919)
Bethléem Vers 165 AR 9 - CH VIII, 432
(1984)
Israël Milieu du 2e s. AR 4 - CH IV, 58
(1977)
Liban Vers 150 AR - - CH IV, 60
(Sans date)
Yatta (Sud d’Hébron) 147/6 au plus tôt AR 6 - Spaer (1989: 271–2)
(1982)
Tyr ou environs de Beyrouth 146/5 au plus tôt AR 3 - Seyrig (1973: 42)
(1955) IGCH 1591
Doura (Hébron) 146/5 au plus tôt AR 26 - CH III, 59
(1976) Spaer (1989: 268–71)
Dniyé Vers 190 AR 38 - Seyrig (1973: 5)
(1952) IGCH 1538
« Syrie » Vers 190 AR 87 - CH II, 81
(1971)
« Syrie » Vers 140 AR 19+ - CH VIII,462
(1989) Octodrachmes
AV 2

Tableau 2 : Trésors de monnaies ptolémaïques découverts en Syrie-Phénicie-Palestine. (AR = argent ; AV = or).

29
 Abou Diwan (2016: 27–8).  Sawaya (2016: 23).
33

30
 Rouvier (1900), no 432; Svoronos (1904–1908), no 1061.  L’arrangement du Tableau 2 est similaire à celui du
34

31
 Lorber (2018.1: 415–6) et nos 810–811. Tableau 1.
32
 BMC Ptolemies, no 49 ; Rouvier (1900), no 436 ; Svoronos
(1904–1908), nos 1285–1286.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


66 Ziad Sawaya

Antiochos III annexe la Phénicie et la Palestine tiers des trouvailles de Sarepta (31%).40 Ce fait
au royaume séleucide entre 200 et 199/8, lors montre que l’exclusion des monnaies tyriennes à
de la cinquième guerre de Syrie qui l’oppose Bérytos fut intentionnelle.
à Ptolémée V.35 Il ouvre un nouvel atelier
L’absence des plus grandes dénominations
monétaire à Tyr, dès sa capitulation en 199/8,
de bronze séleucides nécessaires pour les
pour produire des bronzes.36 Au lieu d’imposer
transactions quotidiennes reste toujours
ses propres monnaies d’or et d’argent frappées
étonnante. Il est donc probable que la tolérance
selon l’étalon attique, pour montrer son contrôle
d’Antiochos III ait également affecté les bronzes
de la région, Antiochos III adopte une politique
ptolémaïques. Néanmoins, on ne saurait négliger
monétaire étonnante. Il y prolonge la circulation
la quantité signifiante de bronzes civiques
des monnaies ptolémaïques de métaux précieux
d’Arados (IIIe–IIe siècles) trouvée sur plusieurs
en créant une zone de circulation isolée du
sites. J’ai déjà enregistré 19 exemplaires de cette
reste de son royaume. Ainsi, il ne ruine pas la
cité sur BEY 002 (3), BEY 020 (1), BEY 026
prospérité de la région habituée à l’usage de
(1), BEY 133 (3) et BEY 125 (3),41 y compris 8
l’étalon ptolémaïque, ni même la trésorerie
publiés par Butcher sur BEY 006.42 Duyrat n’en
royale qui doit accuser une perte de 3 g par
mentionne ultérieurement que les 8 monnaies
tétradrachme ptolémaïque converti en séleucide,
de BEY 006 ; pourtant, elle inclut celle de BEY
soit environ 20%. Bien au contraire, cette attitude
020 dans son tableau 9.13.43 Les sites JEM 002
tolérante lui a, en outre, rapporté les revenus de
(3) et JEM 003 (1) en ont récemment livré 4
change qui entraient auparavant dans la trésorerie
exemplaires additionnels.44 Si l’on tient compte
ptolémaïque.37 L’hégémonie d’Antiochos  III
des 2 monnaies de Marathos trouvées sur BEY
se reflète par l’abondance de ses bronzes dans
006,45 leur total s’élèverait à 25. Leur circulation
les trouvailles bérytaines dominées par la série
suite à la conquête est envisageable, d’autant
« tête d’Apollon/Apollon debout » (9–12 mm/1–
qu’il serait difficile de croire que les Ptolémées
2 g ; sans marque de contrôle) de provenance
leur ont laissé libre cours. Ceci expliquerait
incertaine.38 L’identification de l’effigie
l’adoption ultérieure par Bérytos du système
d’Antiochos III en Apollon au droit de certains
monétaire aradien pour ses monnaies municipales
exemplaires permet toutefois de les attribuer
séleucides et civiques.46 Cette situation contraste
à l’atelier royal d’Antioche. Les séries « tête
avec les trouvailles de Sarepta où les plus
d’Apollon/éléphant » (9–10 mm/1–2 g) et « tête
grandes dénominations sont fournies par séries
d’Apollon/cheval trottant » (12–15 mm/1,60–
royales d’Antiochos III frappées à Tyr,47 tandis
5 g) sont également associées à un atelier
que les monnaies d’Arados et de sa Pérée y
incertain en rapport avec la cinquième guerre de
Syrie, mais se rencontrent à une moindre échelle. sont représentées par un exemplaire unique.48
Cependant, aucun bronze ne provient, pour le Par conséquent, un rapport doit être établi entre
moment, de l’atelier de Tyr.39 L’assemblage l’absence des monnaies séleucides de Tyr et la
de Sarepta offre un profil semblable en ce qui présence des monnaies d’Arados et de sa Pérée
concerne la primauté de la série « tête d’Apollon/ à Bérytos.
Apollon debout » (62%). Toutefois, inexistantes Le nombre des monnaies de Séleucos IV (187–
à Bérytos, les séries frappées à Tyr occupent le 175) trouvées à Beyrouth est très restreint.

35
 Will (1982: 118–9). 41
 Sawaya (2011: 378): le total y est indiqué 18 par erreur.
36
 Voir SC I, nos 1078-1083; Sawaya (2012: 271–2). 42
 Butcher (2001–2002), nos 262–269.
37
 Le Rider (1995); Houghton et Lorber (2000–2002). 43
 Duyrat (2016: 446 et 468).
38
 Sawaya (2011: 377; 2016: 25–6). À ne pas confondre 44
 Sawaya (2016), nos 67–70.
avec l’imitation grossière (SC I, no 1096) attribuée à Aké- 45
 Butcher (2001–2002), no 270-271.
Ptolémaïs. 46
 Sawaya (2011: 377–9; 2016: 27 et 32).
39
 Sawaya (2011: 377; 2016: 26). 47
 Abou Diwan (2016: 32).
40
 Abou Diwan (2016), nos 45–73. 48
 Abou Diwan (2016), no 204.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 67

Leur provenance penche pour une « primauté » métropole en Canaan, Sidon se fait métropole
de l’atelier d’Antioche sur les rares monnaies de Cambe/Carthage, Hippone/‘Annaba, Kition
de Tyr. Un changement dramatique est attesté et Tyr, tandis que Tyr se vante d’être métropole
sous le règne d’Antiochos IV (175–164). Le de Sidon.51 Hoover explique l’usage de la langue
marché bérytain est dominé, au début du règne, phénicienne par un statut privilégié concédé
par les séries dentelées à la « déesse voilée » et par Antiochos IV aux cités pour exploiter leurs
à l’« Apollon assis sur un omphalos » frappées chantiers de construction navale. Ce fait serait
dans l’atelier d’Aké-Ptolémaïs. Les exemplaires dicté par les restrictions de la clause maritime du
de l’atelier d’Antioche font défaut, tandis que traité d’Apamée signé en 188 entre Antiochos III
ceux de Tyr y sont très timidement notés.49 Le et les Romains. L’exemple qu’il donne sur le statut
profil des trouvailles de Sarepta est complètement autonome d’Arados, daté erronément de 243/2
différent du bérytain. Comme on peut s’y et lié au besoin d’un port éprouvé par Séleucos
attendre, les monnaies frappées à Tyr dominent.50 II lors de la troisième guerre de Syrie contre
Les exemplaires d’Aké-Ptolémaïs y sont exclus. Ptolémée III,52 appelle quelques rectifications.
Ceci montre indubitablement que la production Tout d’abord, Arados reçoit l’autonomie en 259/8
royale à Tyr n’avait pas une vocation régionale. d’Antiochos II, suite à la deuxième guerre de
Leur circulation n’y était donc pas imposée par Syrie qui l’oppose à Ptolémée II.53 Il aurait, par
les autorités séleucides et dépendait d’un choix conséquent, constitué la récompense pour un rôle
délibéré des cités quand elles n’appartenaient pas important joué par la flotte aradienne, notamment
au territoire tyrien. lors de l’occupation d’Éphèse durant la même
année.54 Malgré la réputation de ses arsenaux et
En 169/8, Antiochos IV permet à quelques cités chantiers navals mentionnés en 333 (Arrien, II, 13,
de produire des monnaies de bronze appelées 23 et Quinte-Curce, IV, 1, 5-6) et 315 (Diodore de
« municipales », pour les pousser à participer à la Sicile, XIX, 58, 2-5), Tripolis n’a pas inscrit son
régénération du royaume. L’effigie royale figure ethnique en phénicien sur ses municipales. Les
au droit, tandis que le revers est inscrit de l’ethnique sources ne mentionnent jamais la force navale de
(le nom du peuple) et illustre un type choisi par Bérytos, pourtant cette cité utilise également le
les autorités locales (divinités tutélaires, etc.). La phénicien pour son ethnique. La clause maritime
légende royale figure également au revers, mais du traité d’Apamée n’est mise à exécution
se rencontre parfois au droit. Leur circulation qu’en 163 (Appien, Syr., 46 et Polybe, XXXI,
était limitée aux territoires des cités émettrices. 2, 9-11), soit après la mort d’Antiochos IV, sous
L’ethnique est généralement inscrit en grec. le règne de son fils et successeur Antiochos V.
Seules des cités phéniciennes comme Byblos, L’usage du phénicien pour l’ethnique ne semble
Laodicée de Phénicie (Bérytos), Sidon et Tyr donc pas en rapport direct avec la question
l’ont également rajouté en phénicien, en reflétant maritime.55 Il s’agit, en effet, d’un message
les rivalités entre elles. Ainsi, Byblos se nomme adressé pour les phénicophones exprimant fierté
sainte (ou consacrée), Bérytos se présente comme et autoglorification civiques.56
49
 Sawaya (2011: 377–8; 2016: 27–8). suite à sa destruction par Diodote-Tryphôn, évènement qu’il
50
 Abou Diwan (2016), nos 94–97. place entre 143 et 138 : Sartre (2001: 147). Quant à Iossif, il
51
 Mørkholm fut le premier à appeler ce monnayage pense que Bérytos est refondée sous le nom de Laodicée par
« municipal » : Mørkholm (1965: 63–7; 1966: 125–30; Antiochos IV: Iossif (2014: 71).
1968: 75–86; 1984: 101–2); Sawaya (2004). Houghton, 52
 Hoover (2004: 488–90). Pour la date de 243/2 av J.-C.,
Lorber et Hoover (2002: 45–6), préfèrent le qualifier de voir également : Grainger (1991: 83–5).
« quasi-municipal ». Le nom de Laodicée est conféré par les 53
 BMC Phoenicia, p. xiv et note 6 ; Duyrat (2005: 227–8);
Séleucides à plusieurs cités, y compris Bérytos, en l’honneur Sawaya (2006: 458).
de certaines reines séleucides (Rouvier 1896: 265–82 et 377– 54
 Sawaya (2006: 458).
96). Dans le cas de Bérytos, sa première mention connue 55
 Sawaya (2012: 273–4).
est attestée dans une inscription de Délos datée de 178 av. 56
 Sur le rôle d’autoglorification, voir également : Mørkholm
J.-C. (OGIS II, 1905, no 247). Sartre se trompe donc en (1965: 65; 1968: 84).
considérant que Bérytos reçut ce nom dynastique séleucide

Berytus LIX-LX, 2019-2020


68 Ziad Sawaya

Bérytos a produit treize ou quatorze émissions 1 sous le règne d’Antiochos IV, avant de baisser
municipales entre 169/8 et 114/3. Son système jusqu’à un coin sous Antiochos V (164–162) et
monétaire englobe quatre dénominations. La de s’interrompre sous Démétrios I (162–150).
dénomination 1 est omniprésente et marquée au On ne dispose pas, pour le moment, des études
revers par le type de « Baal Bérytos/Poséidon » de coins des monnayages municipaux des autres
(18–22 mm/4–7 g ; Figure 257). La dénomination cités phéniciennes : Tripolis, Byblos, Sidon et
2 (16–18 mm/3–4 g), indiquée par « Astarté Tyr. Cependant, la récapitulation des données
sur proue » (Figure 358), est produite sous éparpillées des civiques de l’atelier d’Arados
Antiochos  IV et Alexandre  I seulement. La de la même époque62 permet de comparer la
dénomination 3 (13–14 mm/1–2 g) est émise production entre les deux cités,63 mêmes si elles
trois fois : « barre de gouvernail et trident » n’ont pas frappé la même catégorie de monnaies
(Antiochos IV), « rose » (Alexandre I) et de bronze.64 C’est ainsi qu’entre 169/8 et 151/0
« dauphin et trident  » (Alexandre  I). La Arados produit des tétradrachmes avec 2 coins de
dénomination 4 (11–13 mm/1–2 g) est indiquée droit, des drachmes avec 50 coins, le module 4
par le « trident » sous Antiochos IV et par les avec 1 coin, le module 3 avec 3 coins, le module 2
« dauphin et trident » sous Antiochos VII. Ce avec 55 coins et le module 1 avec 9 coins. Les plus
système monétaire est inspiré de celui d’Arados. grandes dénominations aradiennes (modules 4 et
Ses dénominations 1, 2 et 4 correspondent 3) sont rarement produites. Le système monétaire
respectivement aux modules 3, 2 et 1 aradiens.59 aradien à cette époque est curieusement fondé sur
L’étude minutieuse des coins de revers confirme le module 2, l’équivalent de la dénomination 2 de
indubitablement la lecture à Laodicée mère en Bérytos, annuellement émis, à quatre exceptions
Canaan en phénicien (Laodicée Métropole en en 163/2, 161/0, 154/3 et 153/2. Cette quantité
Canaan), sans pour autant signifier que Bérytos est largement supérieure aux 27 coins de droit
ait fondé des colonies en Canaan.60 Le Tableau 3 de la dénomination 1 bérytaine qui semblent
récapitule toutes les émissions de la Bérytos comparables aux 25 coins de la dénomination
hellénistique après 169/8.61 Il montre un total de C du groupe I des civiques non datées de Sidon,
27 coins de droit identifiés pour la dénomination assignées récemment à la phase 169/8–146/5.65

57
 Monnaie d’Antiochos IV: ANS, Newell 1944.100.77114 dans l’échantillon étudié. La sixième colonne présente
(Rouvier) (= Sawaya 2004, no 41). Photos par Oliver Hoover. le rapport charactéroscopique  (n/d) reflétant le degré
58
 Monnaie d’Antiochos IV : Arthur Houghton New Series de représentativité de l’échantillon. Il est généralement
329 (= Sawaya 2004, no 63). Photos par Arthur Houghton. considéré comme représentatif de l’émission originelle s’il
59
 Sawaya (2008: 92). est égal ou supérieur à 4.
60
 Sawaya (2004: 129–31). Le classement de Sawaya a été 62
 L’Annexe 1, présentant l’ensemble de la production
récemment accepté par Houghton, Lorber et Hoover (2008: monétaire d’Arados, est récapitulé de Duyrat (2005).
81–2) et nos 1448–1452 (Antiochos IV), 135–136 et no 1579 63
 Sawaya (2008: 104–6).
(Antiochos V), 236–237 et nos 1825–1828 (Alexandre I), 64
 Les dénominations de bronze aradiennes sont arrangées
380 et no 2100 (Antiochos VII), 425–426 et nos 2185– de la plus petite à la plus grande, par ordre croissant du
2186 (Démétrios II, 2nd règne), 462 et nos 2250–2252 module 1 au module 4.
(Alexandre II), 511–512 et nos 2326–2328 (Antiochos VIII). 65
 Il convient de signaler que cette comparaison ne tient
61
 La première colonne du Tableau 3 présente les pas compte des valeurs de ces différentes dénominations.
différentes émissions et leurs dates. Les deuxième et Elle est effectuée dans le but d’établir un ordre de grandeur
troisième colonnes indiquent le métal et la dénomination concernant le nombre de leurs coins de droit. L’Annexe 2
des monnaies. Les quatrième et cinquième précisent le reproduit les tableaux d’Abou Diwan regroupant l’ensemble
nombre d’exemplaires (n) et de coins de droit identifiés (d) de la production de Sidon (Abou Diwan 2009 et 2012).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 69

Métal Dénomination n d n/d


Antiochos IV (169/8–164) Æ 1 1 1 1
Æ 3 1 1 1
Æ 4 2 2 1
Antiochos IV, Δ (169/8–164) Æ 1 10 9 1,111
Æ 2 1 1 1
Antiochos IV, Ζ (169/8–164) Æ 1 8 4 2
Æ 2 1 1 1
Antiochos IV, CI (169/8–164) Æ 1 30 13 2,307
Æ 2 4 4 1
Antiochos IV, ? (169/8–164) Æ 2 1 1 1
Antiochos V (164–162) Æ 1 1 1 1
Alexandre I (151/0) AR Tétradrachmes à l’aigle 11 4 2,75
Æ 3 2 2 1
Alexandre I (150/49) AR Tétradrachmes à l’aigle 21 6 3,50
Æ 1 18 13 1,384
Æ 2 3 2 1,50
Æ 3 10 5 2
Alexandre I (149/8) AR Tétradrachmes attiques 1 1 1
AR Tétradrachmes à l’aigle 4 3 1,33
Alexandre I (147/6) AR Tétradrachmes à l’aigle 10 3 3,33
Alexandre I (146/5) AR Tétradrachmes à l’aigle 3 2 1,50
Démétrios II (146/5) AR Tétradrachmes à l’aigle 9 2 4,50
Démétrios II (145/4) AR Tétradrachmes à l’aigle 6 3 2
Démétrios II (144/3) AR Tétradrachmes à l’aigle 1 1 1
Antiochos VII (136/5–134/3?) Æ 1 2 2 1
Æ 4 1 1 1
Démétrios II (129–125) Æ 1 60 19 3,157
Alexandre II (126/5–123/2) Æ 1 1 1 1
Alexandre II, ΘE (126/5–123/2) Æ 1 9 8 1,125
Antiochos VIII (117/6–114/3?) Æ 1 1 1 1
Antiochos VIII, A (117/6–114/3?) Æ 1 4 2 2
Civique, Z (102/1–97/6) Æ 1 1 1 1
Æ 2 (s.m.c.) 2 1 2
Civique, ΓΔ (102/1–97/6) Æ 1 10 7 1,428
Civique, ΓΔ (102/1–97/6) Æ 1 17 1 17
Civique, Δ (102/1–97/6) Æ 1 4 1 4
Civique, Δ (peu après 97/6) Æ 1 37 6 6,166
Æ 2 (s.m.c.) 9 1 9
Civique, s.m.c. (87/6–82/1) Æ 1 29 1 29
Æ 2 4 1 (?) 4 (?)
Tableau 3 : Les émissions de l’atelier de Bérytos de 169/8 à 29–27 av. J.-C.
(Æ = bronze ; AR = argent ; s.m.c.= sans marque de contrôle).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


70 Ziad Sawaya

Métal Dénomination n d n/d


Civique, s.m.c. (87/6–82/1) Æ 1 2 1 2
Æ 2 1 1 1
Civique, dauphin (87/6–82/1) Æ 1 10 2 5
Civique (81/0–79/8) Æ 1 33 10 3,3
Civique (79/8) Æ 1 16 2 8
Æ 3 2 1 2
Civique (72/1) Æ 1 1 1 1
Civique (62/1) Æ 1 21 2 10,5
Cléopâtre VII (36/5) Æ 1 2 1 2
Cléopâtre VII (32/1) Æ 1 5 2 2,5
Civique (31/0) Æ 1 2 1 2
Civique (29/8) Æ 1 31 8 3 ,875
Æ 2 9 2 4,5
Æ 4 2 1 2
Octave (29-27) Æ 1 9 1 9
Æ 3 13 4 3,25

Tableau 3 : suite.

Les trouvailles monétaires de cette période de Tyr, confirme l’intolérance des cités envers la
témoignent d’une suprématie des municipales circulation des monnaies étrangères tout au long
bérytaines d’Antiochos  IV. La présence de de leurs périodes de production.67
quelques bronzes étrangers ne signifie pas leur
Alexandre I Bala commence en 151/0 la frappe des
circulation à Bérytos, mais des déplacements
monnaies d’argent séleucides dites « à l’aigle » à
d’individus pour des activités commerciales,
Bérytos, Sidon, Tyr et Aké-Ptolémaïs en adoptant
etc.: Byblos (2), Ascalon (1), Chypre (1), atelier
incertain du Sud (1) et Séleucie sur Tigre (1). La l’étalon ptolémaïque. Sa production est expliquée
situation n’est pas claire sous Antiochos V à cause par un monopole phénicien du commerce avec
de la limitation de l’échantillon à un exemplaire l’Égypte, l’habitude de l’usage du numéraire
de Tyr. Ce dernier atelier est représenté ptolémaïque frappé d’un aigle au revers et la
sous Démétrios I avec 2 spécimens contre 1 reconnaissance d’Alexandre I envers Ptolémée
d’Antioche et un de Sidon (?).66 Le maigre volume VI pour l’aide apportée lors de son accession
de la production monétaire bérytaine, ou son au trône.68 Toutefois, la raison principale fut
inexistence, sous ces deux rois en serait-il l’unique l’alimentation de la masse monétaire ptolémaïque
raison? Y a-t-il d’autres raisons d’ordre politique tolérée par Antiochos III et ses successeurs. S’y
ou militaire qui présidaient à la présence de ces rajoute l’exploitation des profits de la propagande
monnaies étrangères à cette époque? La réponse par l’effigie royale et des revenus de change car
à cette question doit attendre l’étude exhaustive la Phénicie-Palestine resta monétairement isolée
des trouvailles des fouilles de Beyrouth en cours du reste du royaume séleucide.69 Une autre étude
de préparation par moi-même. En tout cas, établit le lien de la production des « aigles »
l’échantillon enregistré à Sarepta, sur le territoire séleucides avec une contribution à l’effort de

66
 Sawaya (2011: 378; 2016: 28–9). 68
 Rostovtzeff (1951: 867–9); Mørkholm (1968: 78–9);
67
 Abou Diwan (2016: 75–80). Seyrig (1973: 121).
69
 Le Rider (1995: 396–404).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 71

guerre entre Alexandre I et Démétrios I avant dynastique séleucide Laodicée de Phénicie (ΛΑ
de devenir une taxe annuelle, le phoros.70 Les ΦΟΙ). Ces lettres se rencontrent également sur
revers des différents ateliers se distinguent par les monnaies municipales (169/8–114/3 av. J.‑C.)
le support de l’aigle : palme à Bérytos, éperon et une bonne partie des monnaies civiques non
de navire à Tyr, foudre à Aké-Ptolémaïs et sans datées de Bérytos (102/1–97/6 av. J.-C.).71 À
support à Sidon. La palme est représentée sous une exception près, sa production est annuelle
l’aile de l’aigle sur les monnaies de Sidon, Tyr et sous Alexandre I (151/0, 150/49, 149/8, 147/6 et
Aké-Ptolémaïs. L’atelier de Bérytos n’a émis que 146/5). Le volume de production de l’atelier de
des tétradrachmes du monnayage « à l’aigle ». Bérytos se positionne derrière celui Tyr et devant
Ils sont signés d’un trident et d’un monogramme celui Sidon sous Alexandre I (Tableau 4).72
formé des initiales grecques de son nom
Bérytos Sidon Tyr
An n d D n d D n d D
162 (151/0) 11 4 5,3 7 3 4,37 8 5 10,73
163 (150/49) 21 6 7,24 4 2 3,25 23 6 7,07
164 (149/8) 4 3 9,48 7 2 2,42 18 6 7,64
165 (148/7) 6 3 4,87 25 12 18,9
166 (147/6) 10 3 3,67 13 1 1 41 3 2,97
167 (146/5) 3 2 4,8 19 4 4,48

Tableau 4 : Volume de production des tétradrachmes « à l’aigle » sous Alexandre I.

Bérytos a également produit des tétradrachmes de tétradrachmes « à l’aigle » de cet atelier.
attiques en l’an 164 sél. (149/8), comme en D’autre part, l’effigie royale est stylistiquement
témoigne un exemplaire inédit illustrant la tête très proche de celle qu’on rencontre sur un coin
d’Alexandre I entourée d’un pourtour en filet de droit (D5) du même roi utilisé à Bérytos pour
au droit, ainsi que Zeus trônant tenant un foudre frapper des tétradrachmes « à l’aigle » en 150/49
dans la main droite et s’appuyant sur un sceptre (an 163 sél.; Figure 5).74
de la gauche au revers. Ce dernier est inscrit
ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΛΕΞΑΝΔΡΟΥ ΘΕΟΠΑΤΟΡΟΣ L’usage du type de Zeus trônant tenant un
ΕΥΕΡΓΕΤΟΥ et daté ΔΞΡ (an 164) à l’exergue foudre est enregistré sur des tétradrachmes
(Figure 4).73 Le classement de cet exemplaire attiques frappés par Alexandre I à Sidon en
à Bérytos est indubitable. D’une part, il porte 148/7 (an 165 sél.).75 Il se rencontre également
sous le trône le même monogramme, formé des à Aké-Ptolémaïs dès 150 av. J.-C. sous la forme
lettres ΛΑ ΦΟΙ, attesté sur toutes les émissions de Zeus nicéphore avec Niké portant le foudre

70
 Iossif (2014: 71–2). Voulgaridis (2000), d’où l’impossibilité, pour moi, d’établir
71
 Sawaya (2004; 2005; 2008, nos 1–35). la position occupée par cet atelier sous Alexandre I : Iossif
72
 La première colonne des Tableaux 4-5 présente l’année (2011: 224–25; 2014: 74).
d’émission. Trois colonnes viennent après, pour chaque 73
 Tétradrachme appartenant à Alex Filer que je remercie
atelier, offrant le nombre des monnaies (n), le nombre des vivement pour la permission de publication (32 mm, 16,86 g ;
coins de droit identifiés (d) et le volume de la production 11 h). Photos réalisées par Alex Filer. J’exprime également
qui équivaut au nombre de coins de droit initial (D) estimé ma gratitude envers Arthur Houghton qui m’a signalé son
d’après les formules de Carter. Ces derniers sont simplifiés existence. Il s’agit, en effet, de l’unique attestation de la
et ne tiennent pas compte des marges d’erreurs. Iossif production de tétradrachmes attiques séleucides à Bérytos.
(2011) présente la production annuelle détaillée des ateliers 74
 British Museum 5 (= Sawaya 2005, no 19). Photos par le
de Sidon et Tyr. Il récapitule également l’ensemble du service de photographie du British Museum.
volume de production d’Aké-Ptolémaïs d’après la thèse de 75
 Voir SC II, no 1829.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


72 Ziad Sawaya

diagonalement sur son corps.76 Il est rappelé par de les suspendre jusqu’à la fin du premier règne
le foudre à Séleucie de Piérie sous Alexandre I de Démétrios II (146–139). Le total des coins de
en 147/6 ainsi qu’à Séleucie du Tigre.77 Cette droit identifiés sous Alexandre I est comparable
dispersion géographique du même thème montre aux 15 coins de la dénomination D du groupe I
qu’il n’est pas exclusif à Séleucie de Piérie dont (169/8–146/5) des civiques non datées de Sidon.
le monnayage est riche de ses représentations. Cette quantité est, certes, proportionnellement
Elle est expliquée par une probable contribution non négligeable pour Bérytos, comme c’est
personnelle du roi à la propagation du culte également le cas des 3 et 7 coins de droit
du foudre, et non pas de celui de Séleucie respectivement des dénominations B et E du
de Piérie en particulier.78 L’émission d’Aké- groupe II des civiques non datées de Sidon (144/3–
Ptolémaïs a été mise en rapport avec le mariage 134/3). Toutefois, elle reste médiocre par rapport
d’Alexandre I et de Cléopâtre Théa, associés au aux 2 coins de droit des drachmes, 176 coins du
droit des monnaies.79 Sachant que la circulation module 2 et 10 coins du module 1 utilisés sous
des monnaies d’argent dans la région phénico- Alexandre I (150/49–147/6) et le premier règne
palestinienne se limitait aux « aigles » à cette de Démétrios II (146/5–139/8). La production
époque, les monnaies de poids attique devaient, des tétradrachmes « à l’aigle » en 146/5, 145/4
comme l’a signalé Le Rider, régler la solde des et 144/3 reflète le contrôle de Démétrios II sur
spécialistes ou des mercenaires venus d’une aire Bérytos, et ce, malgré la révolte de Diodote–
géographique n’acceptant que les attiques.80 C’est Tryphôn au nom de son protégé Antiochos VI en
ainsi que celles de Bérytos, les plus anciennes 145. Son arrêt définitif en 144/3 doit être mis en
monnaies attiques séleucides de Phénicie et les rapport avec l’attaque de Tryphôn contre cette
plus anciennes au type du Zeus trônant tenant cité, rapportée par Strabon (XVI, 2, 19).81 Le
un foudre (149/8), pourraient correspondre à Tableau 5 montre que le volume de production de
certains paiements en rapport avec la campagne l’atelier de Bérytos régresse jusqu’à la troisième
victorieuse d’Alexandre  I en juin/juillet 150 place sous ce règne. Il est légèrement dépassé par
contre Démétrios I, ou bien à des préparatifs celui de Sidon qui se place derrière Tyr, toujours
d’ordre militaire pour affirmer son emprise sur le plus prolifique. Ce renversement de la situation
la cité et sa région. Les tétradrachmes produits doit, certes, être causé par l’arrêt définitif des
à Sidon (147/6) seraient destinés à anticiper les émissions « à l’aigle » de Bérytos en 144/3 suite
activités de son futur rival Démétrios II, fils de à l’attaque de Diodote-Tryphôn, alors que Sidon
Démétrios I, qui débarque en Cilicie en 147. continua les siennes. Selon les tableaux préparés
Bérytos reprend ses municipales sous Alexandre I par Iossif pour la période 151/0–140/39,82 Tyr est
en 151/0 (plutôt juin–septembre 150) et 150/49, l’atelier le plus prolifique, suivi d’Aké-Ptolémaïs,
surtout la dénomination 1 (13 coins de droit), avant Bérytos, Sidon, Ascalon puis Byblos.

Bérytos Sidon Tyr


An n d D n d D n d D
167 (146/5) 3 2 2,26 2 1 1,62 47 10 11,24
168 (145/4) 6 3 4,87 19 2 2,04 3 1 1,27
169 (144/3) 1 1 1 11 2 5,5 23 8 10,4

Tableau 5 : Volume de production des tétradrachmes « à l’aigle » sous Démétrios II entre 146/5 et 144/3.

76
 Voir SC II, no 1841. 80
 Voir Le Rider (1995: 396–404) sur la question de la
77
 Voir SC II, nos 1798 et 1863. circulation des « aigles » et des « attiques » séleucides.
78
 Voir SC II, p. 213, 237 et 243. 81
 Sawaya (2004: 117; 2005: 121).
79
 SC II, p. 242–3. 82
 Iossif (2011: 225; 2014: 74, table 1).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 73

Les tétradrachmes « à l’aigle » frappés à Bérytos (Figure 6).95 Le total de ces coins est sans doute
se rencontrent dans quatre trésors: à Doura (18 dérisoire, notamment quand on le compare aux
sur 87),83 Hébron (1 sur 44+),84 « Syrie » (5 sur 11 coins de tétradrachmes, 1 coin de tétroboles,
39+)85 et Yatta (1 sur 39+),86 enfouis entre 147/6 1 coin d’hémidrachmes, 57 coins de droit du
et 141/0. Ils y sont associés à des « aigles » module 3, 32 coins du module 2 et 2 coins du
ptolémaïques, sauf dans le trésor de « Syrie ».87 module 1 des civiques d’Arados utilisés sous le
Aucun exemplaire des « aigles » n’est, pour même roi (139/8–130/29). Le nombre de coins
le moment, attesté parmi les trouvailles de droit identifiés augmente spectaculairement
archéologiques de Beyrouth. Ces dernières à Bérytos lors du second règne de Démétrios II
montrent cependant la primauté des municipales (129/8–126/5, 19 coins), pour presqu’arriver à
locales sous Alexandre I (4 exemplaires), loin la hauteur des 27 coins du module 2 d’Arados.
devant Antioche (1) et Tyr (1). La situation de ce Toutefois, le volume total des émissions de
dernier ne s’améliore pas pendant la suspension cette dernière dépasse de loin le bérytain en y
de la production locale sous le premier règne de additionnant 11 coins de tétradrachmes, 2 coins
Démétrios II. Une certaine préférence pour les de drachmes, 2 coins de tétroboles et 1 coin du
exemplaires de l’atelier d’Antioche (4) est ainsi module 1. Aucun exemplaire d’Antiochos VI ni
visible au détriment de Tyr (2) et de Sidon (1).88 de Tryphôn n’est, pour le moment, enregistré
Aucun exemplaire étranger n’est enregistré à parmi les trouvailles de Beyrouth, indiquant
Sarepta où les municipales de Tyr dominent que la cité n’est pas tombée sous leur contrôle.
naturellement.89 La présence de deux exemplaires Il faut, en outre, rectifier les propos de Strabon
de Ptolémée VI « aux deux aigles » sur les sites qui précise que Tryphôn rasa la cité jusqu’au sol,
BEY 00690 et BEY 02691 forme le seul témoignage puisque les émissions municipales montrent la
numismatique de son passage dans la région en reprise de l’activité monétaire dès Antiochos VII.
146, en s’empressant vers Antioche au secours Curieusement, les bronzes émis à Antioche (8)
de son gendre Alexandre I contre Démétrios II.92 sont les seuls à représenter ce dernier roi sur les
Ces monnaies, ainsi que les deux de la série « tête sites de Beyrouth.
de Zeus Ammon/coiffe d’Isis »,93 constituent les
Le nombre des coins de droit bérytains baisse
derniers exemplaires ptolémaïques enregistrés à
sous Alexandre II (1 et 8 coins, 126/5–123/2) et
Beyrouth.94
Antiochos VIII (1 et 2 coins, 117/6–114/3). On
Les municipales sont refrappées à Bérytos en ressent tout de même un effort de redressement
petite quantité au nom d’Antiochos VII pour la durant la seconde émission d’Alexandre II qui a
dénomination 1 (2 coins). À cette dernière, il dû céder quelques privilèges à Bérytos, le seul
faut rajouter la dénomination 4 au « dauphin et port phénicien sous son contrôle. Ce fait est
trident » connue récemment par un exemplaire reflété par l’usage momentané du nom originel
unique inscrit ΒΑΣΙΛΕΩ ΑΝΤΙΟ au revers Béryte en même temps que le nom dynastique

83
 CH III, 59; Spaer (1989: 268–71); Le Rider (1995: 399, av.  J.‑C.) par Svoronos, ainsi qu’à Chypre et un roi incertain
no 10). (fin IIe–début Ier s. av. J.-C.) par Kromann et Mørkholm :
84
 CH VII, 109. Svoronos (1904–1908), no 1845 ; SNG Copenhagen,
85
 CH VIII, 456; Le Rider (1995: 401, b). no 685–690.
86
 Enfoui au plus tôt en 147/6, 39+ exemplaires d’argent 94
 Sawaya (2016: 23–4).
(hiver 1978/9): Spaer (1989: 271–2); Le Rider (1995: 399, 95
 Bronze de la vente électronique 350 du Classical
n° 8). Numismatic Group (CNG Esale 350, 22 April–6 May
87
 Le Rider (1995: 401); Sawaya (2005: 116–8). 2015; 12 mm, 0,99 g; 12 h) entré dans la collection Mary
88
 Sawaya (2016: 29–30). Lannin. Photos par Jessica Garloff. Je remercie notamment
89
 Abou Diwan (2016), nos 170–172 et 177, ainsi que Kerry Wetterstrom et Oliver Hoover de m’avoir signalé
probablement nos 173-176. l’existence de cet exemplaire qui se trouve actuellement
90
 Butcher (2001–2002), n° 69. dans la collection Wadih Haddad au Liban.
91
 Base de données personnelle.
92
 Sawaya (2011: 377; 2016: 23–4 et 29–30). Sur ce conflit,
voir: Will (1982: 377–8).
93
 Butcher (2001–2002), no 70 ; Sawaya (2016), no 8. Ces
monnaies de la série « tête de Zeus Ammon/coiffe d’Isis » Berytus LIX-LX, 2019-2020
sont attribuées à Alexandrie et Ptolémée XIII (80–51
74 Ziad Sawaya

séleucide Laodicée (Figures 7 et 8).96 Cette En effet, Sidon a frappé la dénomination E du


baisse est également enregistrée à Arados entre groupe IV avec ses 11 coins pour les dernières
125/4 et le début du règne d’Antiochos VIII années d’avant l’autonomie (c.  114/3-111/0).
(121/0–115/4). Elle touche les monnaies de Elle a joui d’une énorme production depuis son
bronze, notamment la dénomination principale, autonomie en 111/0 jusqu’à la mort d’Antiochos
le module 2: tétradrachmes (15 coins), drachmes IX en 97/6, aussi bien pour les monnaies d’argent
(2 coins), tétroboles (4 coins), hémidrachmes (2 que pour les bronzes: tétradrachmes (32 coins),
coins), module 3 (1 coin) et module 2 (8 coins). drachmes (2  coins), hémidrachmes (1  coin),
La même situation est également observée pour dénomination 1 (38 coins), dénomination 2 (5
les dénominations D et E du groupe III des coins), dénomination 3 (17 coins) et dénomination
bronzes civiques non datés de Sidon (126/5– 4 (13 coins).99 La situation à Arados laissait
122/1), respectivement avec 2 et 1 coins. également à envier: tétradrachmes (23 coins),
drachmes (2 coins), tétroboles (6 coins),
Antiochos VIII maintient son contrôle sur
hémidrachmes (6  coins), dioboles (4  coins),
Bérytos lors du conflit qui l’oppose à son demi-
module 4 (1 coin), module 3 (12 coins) et
frère Antiochos IX à partir de 114/3. Ceci est
module 4 (9 coins).
corroboré, d’une part, par les deux émissions
municipales au nom d’Antiochos VIII et, Après la mort d’Antiochos VIII vers 96, ses
d’autre part, par l’absence d’Antiochos IX fils continuent le conflit contre leur oncle
dans la production et les trouvailles monétaires Antiochos IX. Démétrios III (97/6-88/7)
bérytaines.97 Bérytos profite de ce conflit pour gouverne Bérytos, à partir de Damas, comme le
entamer sa marche vers l’autonomie qu’elle prouvent les trouvailles à son nom sur différents
déclare en 81/0. Elle remplace ses municipales sites de la ville. Étant le seul port phénicien
par des bronzes civiques en gardant les sous le contrôle du roi, cette cité parvient à lui
anciennes dénominations 1 et 2 (Tableau 3). Le arracher plus de prérogatives, reflétées par
buste de Tyché figure au droit, « Baal Bérytos- l’association du nom originel Béryte au nom
Poséidon dans un quadrige d’hippocampes » dynastique séleucide Laodicée sur ses civiques
(dénomination  1) ainsi qu’«  Astarté sur une du groupe B formé d’une émission frappée peu
proue » (dénomination 2) au revers. Leurs huit après 97/6 (Figure 10).100 On pourrait établir un
émissions appartiennent à trois groupes. Le lien entre une faible production monétaire locale
groupe A, formé de quatre émissions, est frappé et les trouvailles des monnaies de Démétrios III
durant la période du conflit Antiochos VIII– à Beyrouth, éliminant ainsi le caractère politique
Antiochos IX en 102/1–97/6 (Figure 9).98 Le de cette présence. Toutefois, l’unique émission
nom dynastique séleucide Laodicée y est utilisé du groupe B utilisa 6 coins pour la dénomination
comme ethnique, reconnaissant ainsi l’autorité 1 et 1 coin pour la dénomination 2. Elle maintient
du roi. Le nombre des coins de droit identifiés donc une production relativement comparable
pour ce groupe est 9 pour la dénomination 1 et 1 à celle du groupe A. Certes, ce volume de
coin pour la dénomination 2. Cette amélioration production est modeste par rapport à ceux
par rapport aux dernières émissions municipales d’Arados (tétradrachmes: 20 coins  ; module
reste tout de même largement inférieure à la 4: 1 coin ; module 3: 14 coins) et de Sidon
production monétaire de Sidon et d’Arados. (tétradrachmes: 1 coin; dénomination 1: 16

96
 Sawaya (2004: 122 et 142). Monnaies d’Alexandre II: 1944.100.70106 (Rouvier = Sawaya 2008, no 22, photos
ANS, Newell 1944.100.77136 (Rouvier = Sawaya (2004), réalisées par Oliver Hoover).
no 174, Laodicée de Phénicie, photos par Oliver Hoover) 99
 Les dénominations des bronzes sidoniens sont arrangées
et collection André Ronde (= Sawaya 2004, no 178, Béryte, de la plus grande à la plus petite, par ordre croissant de la
photos prises par Ziad Sawaya). dénomination 1 à la dénomination 4.
97
 Sawaya (2004: 117–8 et 123–6; 2005: 99–124; 2011: 378; 100
 Monnaie civique (peu après 97/6) : ANS, Newell
2016: 30). 1944.100.70120 (Rouvier = Sawaya 2008, n° 54, photos
98
 Monnaie civique (102/1–97/6): ANS, Newell réalisées par Oliver Hoover).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 75

coins; dénomination 3: 1 coin) durant le règne de six émissions suivent le même système adopté
Démétrios III (97/6–88/7). Cependant, le total de depuis son monnayage municipal (Tableau 3). Le
15 coins de droit utilisés par Bérytos entre 102/1 type du « dauphin enroulé autour d’un trident »
et 88/7, soit 1 coin par an sur 15 années, reste est généralement assigné à la dénomination 1
non négligeable pour une cité qui a aussi utilisé (Figure 12)106 et associé à «  Baal Bérytos–
12 coins entre 126/5 et 114/3, soit 0,92 coin par Poséidon dans un quadrige d’hippocampes » en
an sur 13 années. En outre, Sidon et Tyr auraient 79/8 (Figure 13).107 L’ancienne dénomination 2
formé des sources d’alimentation toutes proches avec son type d’« Astarté sur une proue » est
surtout grâce au grand débit de leurs ateliers. reprise uniquement lors de cette émission et
Néanmoins, leurs civiques figurent rarement devient la nouvelle dénomination 3. Le rythme
dans les trouvailles de Beyrouth des IIe–Ier siècles et le volume de la production de ce monnayage
avant notre ère.101 Ce fait est naturel étant sont très limités. Durant la phase qui sépare
donné que les cités productrices de monnaies l’autonomie de la conquête de Pompée (81/0–
n’acceptaient généralement pas la circulation 65/4), la dénomination 1 est produite avec 13
des monnaies étrangères sur leur territoire.102 coins de droit et la dénomination 3 avec 1. On
Ceci discrédite, par conséquent, l’argument de note un effort lors de l’émission de 81/0–79/8
la faible production monétaire de Bérytos et son qui a suivi l’autonomie avec ses 10 coins et une
abondance dans les ateliers voisins, au détriment suspension du monnayage entre 78/7 et 65/4. La
de l’élément politique, pour expliquer la présence production de Bérytos demeure donc largement
des bronzes de Démétrios III frappés à Damas inférieure à celles d’Arados et de Sidon durant
parmi les trouvailles de Beyrouth. la phase 81/0–65/4. Les émissions d’Arados ont
ainsi utilisé 19 coins pour les tétradrachmes, 11
L’intérêt d’Antiochos XII se porte vers le Sud dès
pour le module 3, 3 pour le module 2 et 3 pour
son installation à Damas (88/7–82/1). Bérytos se
le module 1. Celles de Sidon sont frappées
détache alors du royaume séleucide et produit
avec 1 coin au moins pour les tétradrachmes,
trois émissions civiques inscrites uniquement de
3 au moins pour les drachmes, 51 pour la
son nom originel (Figure 11).103 Le nombre des
dénomination 1, 1 pour la dénomination 2 et 3
coins régresse jusqu’à 4 pour la dénomination
pour la dénomination 3.
1, mais augmente à 2 pour la dénomination 2.
Les productions d’Arados et de Sidon restent Même la stabilité et la paix imposées par
supérieures à celle de Bérytos à la période 87/6– Pompée après 64 n’améliorent donc pas la
82/1. La première frappe ses tétradrachmes avec 9 production de Bérytos qui régresse depuis le
coins, le module 4 avec 2, le module 3 avec 16–17, règne d’Antiochos VIII, et ce, malgré quelques
le module 2 avec 1 et le module 1 avec 2. Quant à tentatives timides de redressement. C’est ainsi
Sidon, elle reprend ses tétradrachmes avec 1 coin, que son atelier ne frappe qu’une émission (62/1)
la dénomination 2 avec 22 et la dénomination de la dénomination 1 avec 2 coins de droit
3 avec 7. On a longtemps lié l’autonomie de durant la période 64/3–38/7. Cette production
Bérytos en 81/0 à une bonne relation avec Tigrane est dérisoire en comparaison de celles d’Arados
le Grand.104 Toutefois, c’est l’absence séleucide (33 coins de tétradrachmes, 6 coins du module 3,
totale de la région, suite à la mort d’Antiochos 11 coins du module 2 et 5 coins du module 1) et
XII, qui en était la cause.105 Bérytos continue de de Sidon (24 coins de tétradrachmes, 5 coins de
frapper ses bronzes civiques jusqu’en 29/8. Ses drachmes, 27 coins de dénomination 1, 23 coins

101
 Sawaya (2016: 32–3). 105
 Sawaya (2009: 160).
102
 Noe (1949: 241). 106
 Monnaie civique (81/0–79/8) ANS, Newell
103
 Sawaya (2008; 2011: 378; 2016: 30). Monnaie civique 1944.100.70131 (Rouvier = Sawaya 2009, no 12,
(88/7–82/1): AUB 8 (= Sawaya 2008, no 103, photos prises photographié par Oliver Hoover).
par Hadi Choueiri). 107
 Monnaie civique (79/8): Collection privée (= Sawaya
104
 Seyrig (1950: 105). 2009, no suppl. 3, photos prises par Ziad Sawaya).

Berytus LIX-LX, 2019-2020


76 Ziad Sawaya

de dénomination 2, 14 coins de dénomination 3 et porte le type du « dauphin autour d’un trident ».


2 coins de dénomination 4). Marc Antoine donne Un coin de droit est utilisé pour la dénomination
Bérytos à Cléopâtre VII en 37/6. La cité produit 1 et 4 pour la dénomination 3. Le volume de
des bronzes à ses nom et effigie en 36/5 et 32/1, production ne s’intensifie à Bérytos que lors
composés de la dénomination 1 (« Baal Bérytos– de la fondation officielle de la colonie en 15.109
Poséidon dans un quadrige d’hippocampes ») Durant la période 31/0–16/5, l’activité monétaire
(Figure 14).108 Ces émissions sont frappées avec de Bérytos dépasse celle d’Arados (module 4, 1
un total de 3 coins de droit, qui est étonnement coin ; module 3, 6 coins ; module 2, 4 coins) pour
supérieur au seul coin qu’Arados utilise pour la deuxième fois depuis 169/8. Cependant, celle
le module 2 entre 37/6 et 32/1. La situation à de Sidon demeure plus importante avec 13 coins
Sidon régresse également mais reste tout de de droit pour les tétradrachmes, 2 coins pour
même meilleure avec 11 coins de droit pour les les drachmes, 1 coin pour la dénomination 1, 7
tétradrachmes et 10 pour la dénomination 1. coins pour la dénomination 2 et 1 coin pour la
dénomination 3.
La cité reprend ses bonzes civiques en 31/0 pour
célébrer la victoire d’Octave à Actium en frappant On rencontre des monnaies municipales et des
la dénomination 1 à la série « Victoire » (1 coin civiques bérytaines dans les régions d’Awza‘i
de droit), reprise lors de sa dernière émission et du Ouadi Chouaifat au Sud de Beyrouth.110
civique en 29/8 (4 coins de droit). Elle y est Deux rares exemplaires civiques sont enregistrés
associée à celle de « Baal Bérytos-Poséidon dans à Antioche et Salamine de Chypre.111 Si leur
un quadrige d’hippocampes » (4 coins de droit). présence dans la première région n’a rien
En outre, deux nouvelles dénominations sont d’étonnant du fait de la proximité du site, les
assignées aux séries « Victoire sur une proue de deux autres découvertes ne résultent que de
navire » (19–22 mm/4–6, nouvelle dénomination déplacements d’individus (commerce, etc.).
2, 2 coins de droit), rappelant Actium, et C’est également le cas pour un certain nombre
« dauphin autour d’un trident » (14–16 mm/2–3 de monnaies étrangères représentant leurs cités,
g, dénomination 4, 1 coin de droit). L’ancienne le plus souvent par un seul exemplaire, dans
dénomination 2, frappée dernièrement en 79/8, les trouvailles monétaires de Beyrouth de la fin
est ainsi reléguée à la dénomination 3. Ce n’est du IIe s. à la fin du Ier s. av. J.-C., dominées par
qu’à partir de cette émission que le volume de les civiques locales. Elles reflètent notamment
production commence à s’améliorer à Bérytos, des activités liées à des cités portuaires d’Italie,
pour subvenir aux besoins des premiers colons des îles grecques, d’Asie Mineure, de Phénicie
romains installés par Octave dans la cité vers la fin et de Palestine, ainsi qu’avec certaines cités de
de 30. En conséquence, la dénomination 1 totalise l’intérieur de la Syrie.112 L’emprise du monnayage
8 coins de droit, la dénomination 2 est frappée local est encore confirmée à Sarepta avec les
avec 2 coins et la dénomination 4 avec 1 coin. civiques de Tyr depuis son autonomie en 126/5,
Une émission contemporaine est produite pour les sauf deux exceptions de Sidon et probablement
colons au nom d’Octave en 29–27 dont le revers une d’Aké-Ptolémaïs.113

108
 Monnaie de Cléopâtre VII (36/5): BnF, Platt 1925 (= 111
 Waagé (1952: 84), no 900; Callot (2004), no 4.
Sawaya 2009, no 70, photos réalisées par Ziad Sawaya). 112
 Sawaya (2008: 92–3; 2009: 123–4; 2011: 378–9; 2016:
109
 Sawaya (2008: 100; 2009: 23–8, 113, 118–9, 127–9, 30–4).
137–40 et 158–85). 113
 Abou Diwan (2016: 37 et nos 195-203).
110
 Rouvier (1896: 387–9); Chéhab (1957: 131), no 1.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 77

1 2 3

4 5 6 7

Figure 1a.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


78 Ziad Sawaya

8 9 10 11

12 13 14

Figure 1b.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 79

Annexe 1 : La production de l’atelier d’Arados (169/8–15/4 av. J.-C.)

Arados Arados
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Tétroboles Hémidrachmes Dioboles Module Module Module Module
4 3 2 1
169/8 1 ? 11 2
168/7 1 2 2
167/6 1 1 ? 4 1
166/5 4 1 ?
165/4 1 8 1 ?
164/3 1 1 ? 9
163/2 1
162/1 8 3
161/0 7
160/59 4 2
159/8 2 3 2
158/7 2 5 1
157/6 2 2
156/5 2 2 2
155/4 1 5 ?
154/3 4 1
157/6– 1
154/3
153/2 1
152/1 2 3
151/0 9
150/49 24
151/0 ou 1
150/49
149/8 21
148/7 10 1
147/6 26 1
146/5 18 5
145/4 12 1 ?
144/3 24 1
143/2 2 15
142/1 14 1
141/0 4
17/6– 2 ?
141/0
140/39 5 ?
139/8 3

Annexe 1

Berytus LIX-LX, 2019-2020


80 Ziad Sawaya

Arados Arados
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Tétroboles Hémidrachmes Dioboles Module Module Module Module
4 3 2 1
138/7 4
137/6 1 3
136/5 1 3
135/4 1 11
134/3 4
133/2 1 4
132/1 1 19
131/0 2 5
130/29 1 1 1 24 15 2
129/8 5 1 1 4
129/8 ou 1
128/7
128/7 3 1 1 18 ? 1
127/6 1 3?
126/5 2 1 ?
125/4 1
124/3 1 1 1
123/2 1
122/1 2
121/0 2 1
120/19 2? 1
119/8 1 1
118/7 2 1 1
117/6 1 1 2 ?
116/5 2
115/4 1 4
114/3 1 1 5
113/2 1 1 1 2 5 ?
112/1 2 1 ? 1 6
111/0 3 1 2 2 2
110/9 1 1 2 2 4
109/8 1
108/7 1
107/6 1
106/5 1
105/4
104/3 1
103/2 1

Annexe 1 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 81

Arados Arados
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Tétroboles Hémidrachmes Dioboles Module Module Module Module
4 3 2 1
102/1
101/0
100/99 1 ?
99/8 4
98/7 2
97/6 3
96/5 5 1
95/4 2
94/3 3 11 ?
93/2 3 1 ?
92/1 2
91/0 1
90/89 1 1
89/8 1 2
88/7 2
87/6 3 2 1
86/5 1 9 1
85/4 1 5
84/3 1 1 ou 2 1
83/2 3 1
82/1 3
81/0 1
80/79 2 4
79/8 1
78/7 2 3 3
77/6 2 1
76/5 1 6
75/4 1
74/3 1
73/2 1
72/1 3
71/0 1
70/69 2
69/8 1
68/7 2
67/6 3
66/5 1
65/4 2

Annexe 1 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


82 Ziad Sawaya

Arados Arados
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Tétroboles Hémidrachmes Dioboles Module Module Module Module
4 3 2 1
64/3 8
63/2 5 1 ?
62/1 5
61/0 2
60/59 1
59/8 1 3 1
58/7
57/6 1
56/5 1
55/4 1
54/3
53/2
52/1 4
51/0
50/49
49/8 2
48/7 2
47/6 1 4
46/5 2 2
45/4 2 4
44/3 1
43/2
42/1
41/0
40/39 1 ?
39/8
38/7
37/6
36/5
35/4
34/3 1
33/2
32/1
31/0 1 3
30/29
29/8 1
28/7
27/6 1 ? 1

Annexe 1 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 83

26/5
25/4 1
24/3 2
23/2
22/1
21/0
20/19
19/8 1 ?
18/7
17/6
16/5
15/4

Annexe 1 : suite.

Annexe 2 : La production de l’atelier de Sidon (169/8–15/4 av. J.-C.)

Sidon Sidon
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Hémidrachmes Dénom. 1 Dénom. 2 Dénom. 3 Dénom. 4
B C D E
169/8–146/5 21 15
169/8
168/7
167/6
166/5
165/4
164/3
163/2
162/1
161/0
160/59
159/8
158/7
157/6
156/5
155/4
154/3
157/6–154/3
153/2
152/1
151/0

Annexe 2 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


84 Ziad Sawaya

Sidon Sidon
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Hémidrachmes Dénom. 1 Dénom. 2 Dénom. 3 Dénom. 4
B C D E
150/49
151/0 ou 150/49
149/8
148/7
147/6
146/5
145/4
144/3
143/2
142/1
141/0
147/6–141/0
140/39
139/8
138/7
137/6
136/5
135/4
134/3
144/3–134/3 3 7
133/2
132/1
131/0
130/29
129/8
129/8 ou 128/7
128/7
127/6
126/5
125/4
124/3
123/2
122/1
126/5–122/1 2 1
121/0
120/19
119/8
118/7
117/6

Annexe 2 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 85

Sidon Sidon
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Hémidrachmes Dénom. 1 Dénom. 2 Dénom. 3 Dénom. 4
B C D E
116/5
115/4
114/3-111/0 ? 5
114/3
113/2
112/1
111/0
114/3–111/0 11
110/9 5
109/8 3 2
108/7
107/6 14 2 1 6 3 4 2
106/5 7 11
105/4 8 2
104/3
103/2 8 3
102/1
101/0 2 10 2 4
100/99 8
99/8
98/7 1
97/6
96/5 1
95/4 2
94/3 4
93/2 4
92/1 6
91/0
90/89
89/8
88/7 1
87/6 5
86/5
85/4 5 2
84/3
83/2 8 5
82/1 1 ? 4
81/0 13
80/79 7

Annexe 2 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


86 Ziad Sawaya

Sidon Sidon
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Hémidrachmes Dénom. 1 Dénom. 2 Dénom. 3 Dénom. 4
B C D E
79/8 1
78/7 12
77/6 ? 7
76/5 3
75/4 ?
74/3
73/2
72/1 1 7
71/0
70/69 3
69/8
68/7
67/6 1 1 1
66/5 1 1
65/4
64/3 2
63/2 2 3
62/1 4 5 1
61/0 1 1
60/59 3 1
59/8
58/7 3 5 4
57/6 1
56/5 2 4 1 1 1
55/4
54/3 3 1
53/2 2 1 8
52/1 1 1
51/0 1 1 1
50/49
49/8 2
48/7
47/6 2 1
46/5 2 1 3 2
45/4 2
44/3 1 2 3
43/2 4
42/1
41/0 1

Annexe 2 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 87

Sidon Sidon
Dénominations d’argent Dénominations de bronze
An Tétradrachmes Drachmes Hémidrachmes Dénom. 1 Dénom. 2 Dénom. 3 Dénom. 4
B C D E
40/39 1 1
39/8 2
38/7
37/6
36/5 10
35/4
34/3
33/2 3
32/1 8
31/0 10 1
30/29 3 1 5 1
29/8
28/7
27/6
26/5 1
25/4 1
24/3
23/2 1
22/1
21/0
20/19
19/8
18/7
17/6
16/5
15/4

Annexe 2 : suite.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


88 Ziad Sawaya

Références Elayi, J. et Sayegh, H. 1998. Un quartier du port


phénicien de Beyrouth au Fer III/perse. Les
CH = Coin Hoards. Volumes I-X. London. (1975– objets. Paris: Gabalda.
2010). Grainger, J. D. 1991. Hellenistic Phoenicia. Oxford:
Clarendon Press.
Abou Diwan, G. 2009. Sidon de l’inauguration du
monnayage municipal à la colonie sévérienne. Hill, G. F. 1910. A Catalogue of the Greek Coins in
Approche historique et monétaire (169/8 the British Museum. Catalogue of the Greek
av. J.-C.-235 ap. J.-C.). Thèse de doctorat, Coins of Phoenicia. London: Trustees of the
Université Paris I Panthéon-Sorbonne. British Museum. = BMC Phoenicia.
———. 2012. Le monnayage civique non daté de Hoover, O. D. 2004. Ceci n’est pas l’autonomie. The
Sidon: opportunisme civique et pragmatisme coinage of Seleucid Phoenicia as royal and
royal (169/8–111/0 av. J.-C.). American civic power discourse. Dans, V. Chankowski,
Journal of Numismatics 24: 91–121. et F. Duyrat, (éd.), Le roi et l’économie.
Autonomies locales et structures royales
Appien (Appian). Appian’s Roman History. Volume dans l’économie de l’empire séleucide. Actes
II. London: The Loeb Classical Library. des rencontres de Lille (23 juin 2003) et
Arrien (Arrian). Anabasis of Alexander. London: The d’Orléans (29–30 janvier 2004): 485–507.
Loeb Classical Library. Topoi, Supplément 6.
Ashton, R. 2002. The Ptolemaic coins in Fethiye Houghton, A. et Lorber, C. 2000–2002. Antiochus
Museum. Numismatic Circular 110(1): 7–12. III in Coele Syria and Phoenicia. Israel
Numismatic Journal 14: 44–58.
Bellinger, A. R. 1950–1951. An Alexander coin hoard
from Byblos. Berytus 10: 37–49. ———. 2002. Seleucid Coins. A Comprehensive
Catalogue, Part I, Seleucus I through
Butcher, K. 2001–2002. Small Change in Ancient Antiochus III. New York, Lancaster and
Beirut. Coins from BEY 006 and BEY 045. London : The American Numismatic Society.
Berytus 45–46. = SC I. 
———. 1996.  BEY 006. The coins. Preliminary report. Iossif, P. 2011. Seleucid ‘Eagles’ from Tyre and
Bulletin d’Archéologie et d’Architecture Sidon: Preliminary results of a die-study.
Libanaises 1: 207–11. Dans, N. Holmes (éd.), Proceedings of the
Callot, O. 2004. Salamine de Chypre, XVI: les XIVth International Numismatic Congress,
monnaies. Paris: De Boccard. Glasgow 2009: 213–29. Volume I. Glasgow:
Spink.
Chéhab, M. 1957. Les mosaïques du Liban. Bulletin
du Musée de Beyrouth 14. ———. 2014. The last Seleucids in Phoenicia:
Juggling civic and royal identity. American
Davesne, A. et Le Rider, G. 1989. Le trésor de
Journal of Numismatics 26: 61–87.
Meydancikkale (Cilicie Trachée, 1980). Paris:
Éditions Recherche sur les Civilisations. Konuk, K. 2004. The Ptolemaic coins in the Bodrum
Underwater Archaeology Museum. Dans, S.
Dittenberger, W. 1905. Orientis Graeci Inscriptiones
Isager et P. Pedersen, (éd.), The Salamakis
Selectae. Leipzig: Hirzel. = OGIS II.
Inscription and Hellenistic Halikarnassos:
Diodore de Sicile. Bibliothèque historique. Paris: Les 165–75. Odense: University Press of Southern
Belles Lettres. Denmark.
Duyrat, F. 2005. Arados hellénistique: étude historique Kromann, A. et Mørkholm, O. 1977. Sylloge
et monétaire. BAH 173. Beyrouth: Institut Nummorum Graecorum. The Royal Collection
Français du Proche-Orient. of Coins and Medals. Danish National
Museum. Egypt: The Ptolemies. Copenhague:
———. 2016. Wealth and Warfare. The Archaeology
Munksgaard. = SNG Copenhagen.
of Money in Ancient Syria. New York: The
American Numismatic Society. Le Rider, G. 1995. La politique monétaire des

Berytus LIX-LX, 2019-2020


Production et circulation monétaire à Bérytos à l’époque hellénistique (333–15 av. J.-C.) 89

Séleucides en Coelé Syrie et en Phénicie Noe, S. P. 1949. Hoard evidence and its importance.
après 200. Réflexions sur les monnaies Hesperia Supplement 8: 235–42.
d’argent lagides et sur les monnaies
Nurpetlian, J. 2016. The coin finds from the Roman
d’argent séleucides à l’aigle. Bulletin de
theater of Beirut. Berytus 55: 213–27.
Correspondance Hellénique 119: 392–404.
Plutarque. Plutarch’s Lives IX: Demetrios and Antony,
———. 2003. Alexandre le Grand. Monnaie, finances
Pyrrhus and Caius Marius. London: The
et politique. Paris: Presses universitaires de
Loeb Classical Library. = Dem.
France.
Polybe. Histoires. Paris: Les Belles Lettres.
Le Rider, G. et de Callataÿ, F. 2006. Les Séleucides
et les Ptolémées. L’héritage monétaire Poole, R. S. 1883. A Catalogue of the Greek Coins in
et financier d’Alexandre le Grand. Paris: the British Museum. Catalogue of the Greek
éditions du Rocher. Coins of the Ptolemies of Egypt. London:
Trustees of the British Museum. = BMC
Lorber, C. 2007–2008. Ptolemaic bronze coinage of
Ptolemies.
Tyre. Israel Numismatic Journal 16: 11–27.
Price, M. J. 1991. The Coinage in the Name of
———. 2018a. Coins of the Ptolemaic Empire. Part
Alexander the Great and Philip Arrhidaeus. A
I. Ptolemy I through Ptolemy IV. Volume I:
British Museum Catalogue. London: British
Precious Metal. New York: The American
Museum Press.
Numismatic Society.
Quinte-Curce (Quintus Curtius). Histories. London:
———. 2018b. Coins of the Ptolemaic Empire. Part
The Loeb Classical Library.
I: Ptolemy I through Ptolemy IV. Volume
II: Bronze. New York: The American Rostovtzeff, M. 1951. The Social and Economic
Numismatic Society. History of the Hellenistic World. Volume II.
Oxford: Oxford Clarendon Press.
Mørkholm, O. 1965. The municipal coinages with
portrait of Antiochos IV of Syria. Dans, Rouvier, J. 1896. Une métropole phénicienne oubliée,
Congresso Internazionale di Numismatica, Laodicée métropole de Canaan. Revue
Roma, 11–16 Settembre 1961, Vol. II, Atti: 63– Numismatique 14: 265–82 et 377–96.
67. Rome: Istituto Italiano di Numismatica.
———. 1900. Numismatique des villes de la Phénicie.
———. 1966. Antiochus IV of Syria. Copenhague : Journal International d’Archéologie
Gyldendal. Numismatique 3: 128–68 et 237–312.
———. 1968. The monetary system of the Seleucid Sartre, M. 2001. D’Alexandre à Zénobie. Histoire du
kings until 129 B.C. Dans, A. Kindler, (éd.), Levant antique. IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle
Proceedings of the International Numismatic ap. J.-C. Paris: Fayard.
Convention, Jerusalem 1963: 75–86. Tel
Sawaya, Z. 1997. BEY 020. The coins. Dans,
Aviv: Schocken.
U. Finkbeiner et H. Sader, BEY 020.
———. 1984. The monetary system in the Seleucid Preliminary report of the excavations 1995.
Empire after 187 B.C. Dans, W. Heckel R. Bulletin d’Archéologie et d’Architecture
Sullivan, (éd.), Ancient Coins of the Graeco- Libanaises 2: 150–6.
Roman World, The Nickle Numismatic
———. 2004. Le monnayage municipal séleucide de
Papers: 93–113. Waterloo et Ontario: Wilfred
Bérytos (169/8–114/3 av. J.-C.). Numismatic
Laurier University Press.
Chronicle 164: 109–46.
Müller, L. 1855. Numismatique d’Alexandre le
———. 2005. Les tétradrachmes séleucides à l’aigle
Grand, suivie d’un appendice contenant les
de Bérytos. Numismatic Chronicle 165: 99–
monnaies de Philippe II et III. Copenhague:
124.
Bianco Luno.
———. 2006. Le monnayage d’Arados hellénistique.
Newell, E. T. 1923. Alexander Hoards: II Demanhur,
Numismatic Chronicle 166: 439–71.
1905. New York: The American Numismatic
Society. ———. 2008. Les monnaies civiques non datées

Berytus LIX-LX, 2019-2020


90 Ziad Sawaya

de Bérytos : reflet d’un passage discret de Épiphanie, Laodicée, Rhosos, Damas, Béryte,
l’hégémonie séleucide à l’autonomie (102/1– Tripolis, l’ère de Cléopâtre, Chalcis du Liban,
82/1 av. J.-C.). Numismatic Chronicle 168: Doliché. Syria 27: 5–50.
61–109.
———. 1973. Trésors du Levant anciens et nouveaux.
———. 2009. Histoire de Bérytos et d’Héliopolis BAH 94. Paris : P. Geuthner.
d’après leurs monnaies. Ier s. av. J.-C. — Spaer, A. 1989. More on the “Ptolemaic” coins of
IIIe s. apr. J.-C. BAH 185. Beyrouth: Institut Aradus. Dans, G. Le Rider, K. Jenkins, N.
Français du Proche-Orient. Waggoner, et U. Westermark, (éd.), Kraay-
———. 2011. The coin finds from Hellenistic Mørkholm Essays. Numismatic Studies in
and Roman Berytos (fourth century BC– Memory of C.M. Kraay and O. Mørkholm:
third century AD). Dans, N. Holmes (ed.), 267–73. Louvain-la-Neuve: Institut supérieur
Proceedings of the XIVth International d’archéologie et d’histoire de l’art, Séminaire
Numismatic Congress, Glasgow 2009: 376– de numismatique Marcel Hoc.
81. Volume I. Glasgow: Spink. Strabon (Strabo). The Geography of Strabo (Books
———. 2012. Tyr à l’époque hellénistique de la XV–XVI). London: The Loeb Classical
conquête macédonienne à l’autonomie Library.
(332–126/5 av. J.-C.): histoire et monnaie. Svoronos, I. N. 1904–1908. Τὰ Νομίσματα τοῦ
Dans, L’histoire de Tyr au témoignage Κράτουσ τῶν Πτολεμαίων. Athènes:
de l’archéologie, actes du séminaire Buchdruckerei von P. D. Sakellarios.
international, Tyr 2011: 269–84. Bulletin
d’Archéologie et d’Architecture Libanaises, Thompson, M., Mørkholm, O., Kraay, C.M. 1973. An
Hors-Série VIII. Beyrouth: Ministère de la Inventory of Greek Coin Hoards. New York:
Culture. The American Numismatic Society. = IGCH.

———. 2016. Les monnaies de JEM 002, JEM 003 Troxel, H. A. 1997. Studies in the Macedonian
et JEM 004 à Jemmayzeh–Beyrouth. Bulletin Coinage of Alexander the Great. New York:
d’Archéologie et d’Architecture Libanaises, The American Numismatic Society.
Hors-Série XIII. Beyrouth: Ministère de la Voulgaridis, G. 2000. Les ateliers monétaires de
Culture. Ptolémaïs-‘Akko et d’Ascalon sous la
Sawaya, Z. et Frangié-Joly, D. 2017. Catalogue des domination séleucide. Thèse de Doctorat,
monnaies de Bey-144. Dans, D. Frangié- Université Marc Bloc, Strasbourg.
Joly, Le site de Bey-144. Fouilles et étude de Waagé, D. B. 1952. Antioch-on-the-Orontes, IV part
la céramique (période hellénistique-début two, Greek, Roman, Byzantine and Crusaders’
de l’ère romaine): 115–26. Oxford : British Coins. Princeton: Princeton University Press.
Archaeological Reports.
Wheatley, P. V. 2003. The mint at Tyre after the Battle
Sawaya, Z. et Rahal, F. 1998–1999. BEY 004 et BEY of Ipsus. Dans, W. Heckel et L. A. Tritle, (éd.),
133. Les monnaies. Rapport préliminaire. Crossroads of History: The Age of Alexander:
Bulletin d’Archéologie et d’Architecture 183–216. Claremont, CA: Regina Books.
Libanaises 3: 165–68.
Will, E. 1979 et 1982. Histoire politique du monde
Seyrig, H. 1950. Sur les ères de quelques villes de hellénistique (323-30 av. J.-C.). Tomes I et II.
Syrie: Antioche, Apamée, Aréthuse, Balanée, Nancy: Presses universitaires de Nancy.

Berytus LIX-LX, 2019-2020


BERYTUS LIX ­– LX
VOLUME LIX – LX
2019 – 2020

ARCHAEOLOGICAL STUDIES

2019 – 2020

FACULTY OF ARTS AND SCIENCES

You might also like