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Numéro 33 MANDENKAN Printemps 1998 Bulletin d°Etudes Linguistiques Mandé ISSN 0752-5443 SUR L'ECRITURE MANDINGUE ET MANDE EN CARACTERES ARABES (mandinka, bambara, soussou, mogofin) par ‘Valentin VYDRINE Les opinions exprimes ainsi que les onhographes des noms propres et les limites teritorinles figurant dans MANDENKAN n'engagent pas la responsabilité du Bulletin, mais seulement celle de leurs auteurs. 1. Introduction 11. Ml est genéralement admis que tes sociétes mandingues sont des sociétés fondamentalement orales, ¢t que leurs langues sont sans tradition écrite. Sans contester cette opinion de fagon radicale, if faut cependant y apporter un correctif: i! existe des témoignages de Temploi par les Mandingues des caractéres arabes pour la transcription de leurs langues depuis 160 ans [McBrair 1837), ce qui suppose que fe début de cexte pratique date dune période encore plus ancienne. Dans les milieux afficanistes, 'éeriture mandingue en caractéres arabes est beaucoup moins conaue que les autres adjamis afticains : ily a eu des dizaines de publications académiques de textes peuls, haoussa, swahili en caractéres arabes , a Tépoque coloniale, dans fe Nord-Nigeria, étude de Padjami haoussa était obligatoire pour les fonctionnaires anglais. Par rapport aux écritures adjamis africains, V'écriture arabo-mandingue a une bibliographic académique ttés mince : dans ta plupart des cas, les auteurs de manuels ne font guuune bréve mention de Texistence dune telle écriure [Bazin 1906, Carreira 1947 ; McBrair 1837; Rowlands 1959; on trouve encore plus rarement alphabet et quelques ‘mols mandingues en caractéres arabes [Delafosse 1904, 261-263 , Hamlyn 1935 ; Migeod 1913, vol. 2, 251-254]. Il a’existe, & ma connaissance, qu’une seule publication spéciahe [Addis 1963) que je ne connais que de nom, et une publication de texte [Schaffer 1975], En ‘ute, la Société Biblique britannique a publié en caractéres arabes en mandinka fEvangile selon Saint Marc (2904) et en bambara - NEvangile selon saint Jean (1929) (Tokarskaya 1963, 184] 1.2. Pourquoi une telle pénurie ? Les raisons en sont évidentes. D'abord, une raison subjective : le fait que la majeure partie des territoires des Mandingues appartenait a Yempire colonial frangais ou la "gestion directe" était pratique, et que la Gambie était trop petite pour retenic vraiment Vattention des afvicanistes anglais. Ensuite, une raison objective : vers époque de la colonisation massive, il n'y avait plus d’organismes politiques d'envergure ‘chez les Mandingues, en dehors du royaume Ségovien qui était antimusuiman Conséquemment, 4 cere période, les besoins de communication écrite parmi les Mandingues ait en diminution, surtout dans la sphére administrative It west pas improbable que Fattitude des chercheurs frangais ait été influencée par opinion catégorique de Maurice Delafosse “Quoi qu’on en at dit, les musulmans de !’Affique Occidentale ne se servent pas des catactéres arabes pour écrire les langues indigenes: fes marabauts mande, haoussa ou foulbé parlent le mandé, le haoussa ou le poular, mais n’éerivent que arabe. Tout a fait exceptionnellement, ils écriront dans leur jangue, en y adaptant de leur mieux I’écriture arabe, quelques essais poétiques de courtes traductions de poémes arabes, ou surtout des notes destinées a aider le professeur lorsqu'll explique a ses éléves, dans la langue locale, un passage du Coran ou un texte juridique ou théologique Ce ne sont la que des traductions lttérales qui ne peuvent fen aucune fagon étre données comme spécimens de la langue locale, attendu qu'on y 8 conservé les tournures arabes; c'est de cette nature que sont la plupart des Drétendus spécimens de littérature haoussa publiés par le chanoine Robinson et quaucun Haoussa n'est capable de comprendre. L'alphabet arabe se préte dalleurs fort mal a la transcription des langues soudanaises, qui possédent un ‘grand nombre de consonnes et d'articulations tout a fait étrangéres a l'arabe, et od les voyelles sont nombreuses en ont une importance considérable alors que écriture arabe, n’en peut représenter que trois. Parmi les centaines de manuscrits ui me sont passés sous les yeux au Libéria, & la Cote d'Ivoire et a la Cate d'Or, je ai trouvé qu'une page en langue poular, deux feuillets de traductions jjuxtalingaires en langue mandé et deux lignes en haoussa : tout le reste était en ‘arabe. Jai vu de nombreuses correspondances, soit adressées & des Européens, soit échangées entre indigénes : toutes absolument étaient en langue arabe” [Delafosse 1904, 259} 1.3. Faute de documents, il est difficile de reconstruire "histoire de 1a création et de la diffusion de Técriture arabo-mandingue. Cependant, il est évident que cette écrture s'est développée dans les réseaux des écoles coraniques oi elle jousit un role auxiliaire. Etant en marge de Fenseignement coranique, il semble quelle n’était pas objet d’efforts particuliérs de standardisation, surtout entre zones linguistiques différentes. Il est Evident aussi que dans le processus de création de cette écriture, es afticains étaient les initiateurs, la différence du cas de Pécrture latine dont les promoteurs étaient, le plus souvent, les missionnaires européens Considérons les variantes de Iécriture arabe utilisées par les différents peuples smandé. 2. L'éeriture arabo-mandingue dioula (Bondoukou) La seule source dinformations étant oeuvre de Maurice Delafosse [1904], je me limiterai la reproduction de son tableau des signes graphiques. [Notes sur le tableau (par M. Delafosse): 1. Expiration beaucoup moins forte que calle di ¢ ‘rononce régulitrement. ~ 2. Méme son que le ¢ : Marticulaion kh existe dans quelques langues regres. mais pas chez les Dyoula. -3. Son de Is ordinaireou plus raremeat de I's Kegerement chute = 4, Méme son que le». ~ 5. Son du zlegbrement chuinié, - 6, On omet toujours le point sur le noun final. - 7. On omet souvent les points sur cette etre. ~ Le hamza s'omet la plupart du temps su Iai i séerit toujours sur le euaow et le va, ce dernier perdant alors ses pois; Ie yo final perd aussi suvent ses points: fe wu jouant le re d'alif d'union les pend toujours, ~ 9. On remplace souvent Ie esl par un futha , meme si on Grit régulierement un ouesa est rare a’on ne Ia} donne pas an ‘on yecliqu ; le plus souvent, on V'omet et on prononce af comme un a. = 10. En général on Prono egulrcment sane voyelle la consonne qui porte le dem, mais quclaveois on donne & erasonne l'un des sons a, ou x, Comme les voyelles, le dezm s'omet généralement dans Véeriture, com [ees | Non toeal Valea tae nie |e | 3 | eo) |e Sal 6 3 kifu & ‘a 7 J Tami 7 2 3a, (ta, kya) | 5, (0%, by) t mimu = i ; mame ie alee fe Fi 7 ‘ha, (ka) a 5 | wa, iar, va) |, (i ¥) Fi dalu da a y a . @) ¥ ipa hp.) 2 ra r a gba gb a zie z 3) marbutate 7 > sim 3 : Tamar | Taotine vale ae simu, (shirru) 5 (sh) - wasila a (ey oie a riders, e geri i, cal ee ‘ey on | eel % @ 7 ‘mada = tha oo | =e) |= Sattha Time favcune vatenst | kesira = ‘ghainuw gh, g, (rh) a Jamma s & f (© Kong), £L2 Ghotogho ou Gotogo (= Bondoukou) ; jx Kparhala ou Kpaghala (~ 725 Butugu Bondoukou), ‘1 Kpalarha ou Kpalagha ; ja» OU d+ 3 Gyimini (Dyimini), $22. 01 ay Syamors (Samori)." ‘On peut constater quelques cas of deux lettres arabes (ou plus) rendent un seul phonéme dioula: ¢, 3 / (transerit par Delafosse comme gy; dans certains dialectes ‘mandingues correspond a 2); ye, ves ces 2 $5 ¢ + ¢ et probablement aussi « f (ne se " La transcription de M. Delafosse est conservée. Fencontrent que dans les emprunts) ;s, yad;J,uaPso,b4;3, 4 & En méme temps, lettres © , ¢ , ue, 3 peuvent rendre plus qu'un phonéme dioula. La fagon dont sont utlisés les graphémes « et ¢ n'est pas trés claire, Les lettres ga:f et fa: s'écrivent a Ia fagon ‘maghrébine, Deux graphémes supplémentaires sont créés : § pour gb et y pour p, kp. Je n'ai aucune information sur l'existence actuelle de cette écriture. 3. L’écriture arabo-mandingue mandinka (Gambie, Sénégal, Guinée-Bissau) Lsire mandinka est aujourd'hui le domaine principal de I’écriture arabo-mandingue. Selon les données de I'UNESCO, en 1985, 50% des Mandinka de Gambie étaient alphabétisés en arabo-mandingue, contre 15% sachant lire et écrire le mandinka en alphabet latin la méme source donne les chifftes correspondants pour les Wolof : 50% et 72%, et les Peuls : 50% et 6%). Evidemment, le chiffte de 50% est trés approximatif, mais Ia popularité de cette écriture en Gambie est incontestable. J'ai trouvé un témoignage, bien qu’assez ancien, de son existence dans I’ex-Guinée Portugaise [Carreira 1947], Quant a son emploi en Casamance, il n’est, semble-t-il, pas trés courant aujourd'hui.” J'ai eu l'occasion d’en obtenir des échantillons de sources différentes. Avant tout, en 1980-83, j'ai fait Ia connaissance de Keba Singateh, un étudiant de l'Université d’Etat de Leningrad, originaire de Kerewan (Gambie). A ma demande, Keba a écrit une dizaine de pages : une formule de début d'une lettre ; Ie texte d'une chanson (en deux versions) ; une description de Kerewan et des occupations de ses habitants ; Ia transcription arabo- ‘mandingue de la Fatiha (la premiére sourate de Coran) avec la traduction (plus précisément, le safsi:r) en mandinka ; un texte sur l'enseignement islamique en Gambie ; il m’a aidé aussi a transcrre et traduire ces textes. Plus tard, j'ai trouvé la reproduction d'une affiche de vvulgarisation avec des inscriptions en mandinka dans le numéro du Geographical Magazine d'Octobre 1974 (p. 31), Ces textes (surtout ceux éerits par Keba) ont été Ia base de mon analyse [Vydrine 1991]. Plus tard, j'ai eu accés a “Pakao Book” (Shaffer 1975] et & la “Mandinka Grammar” de Hamlyn {1935}. Leur comparaison a montré qu’il s'agissait de deux traditions trés différentes : l'une est représentée dans [Hamlyn 1935], et l'autre dans tous les autres documents Considérons en detail les particularités des deux versions de I'écriture arabo- ‘mandingue chez les Mandinka. * La correspondance de (demphatique) de ‘arabe classique par un en dioula et en maninka peut ‘ire considérée comme une preuve supplémentaire de existence en provo-mandingue d'un * (diffrent db ‘2 | Pordniakov. Vydrine 1988, 154]: on peut rapporter la pénétration des emprunts arabes dan le parler ‘mandingues & une période précédant le changement historique *d°> J en maninka et dioula, *d’> d en ‘bambara : évidemment. Foppostion gd en Arabe s'est reféie en proo-mandingue par *d": *d. Ainsi on ‘peut imaginer évolution suivante: .Ja,8 Arabe fartgs “obligation religieuse” > Proto-Mandingue ‘YPridis > Maninks, Dioula fOrl4. I faut rappeler aussi que dans Vancien arabe, 2 se pronongait comme ue ficativelateralisée (2) ” Elisabeth Hand {communication personnelle]. pendant son séjour au Casamance n’a observe aucun cas d'emploi de I'écriturearabo-mandingue. Dans les cours d'alphabdtisation on nuilise que Ia sraphie lative, version prédominante:“Pakao Book”, textes de Keba Singatch See eee proaenen le docuent Te ps acien dap és a Jes Mandingues en leur langue, a été publié, accompagné d'une oe ees ‘Schaffer En fait, cette traduction, probablement satisfaisante pour : city Sthmologue et trop peu fide pour un linguste ov un pilologue: dans le texte angi. y Tieeuses intercalations absentes dans le manuscrit ; les noms des personnayes Cea ree On a Vimpression que Matt Schaffer s'est fié complétement a = ees qui lu ont four plat un commentaire libre qu'une traduction de ce texte, En plus, dans la publication, les pages de manuscrit sont presentées en ee ae vevnérotce comme la 4e est a 2c, la Se est en fait ln 3e, tains de suite. Pour ceste raison i*ai décidé de republier ce texte avec Ja transcription latine et une traduction plus ca asec an un decom socopoiique Cure gande mpotanse, “Pan Book” Oe i Wants musulmans lettres en arabe ; cst on ct ee Pe manna Pr cone, das es texts de Keba Siguch on trouve Pancoup plus de variabiité et moins de rigorsme arabisant ; on peut les tenir pour des Sremplesd-un style quotidien “populaire” 3.1. Le dessin des earacteres. Les texts Goris par Keba Singateh ont un style wes particulier, qui rend difficile leur lecture par quelqu'un habitué & Périture arabe courant Ts donnent 'impression d'un amoncellement désordonné des sommets, Ainsi, la fonctio distinctive des points diacrtiques devient ici és élevée BAS tdoo 6,100 Ea be bay mi [5, VIN) On feat dire que tous les graphémes qui contiennent lement x (b&b P tc), et souvent méme gm ety sont le plus souvent dessinés avec deux sommets dans sours les postions D'un aul ct es mémes caractéres en postion finale peuvent avoir tun élément connectif a gauche , 25 kis taa (4, Wl) princig re ion entre les variantes Ainsi, un des 1s cardinaux de Vécriture arabe, la distinction positioneles tia, imediane, finale tindépendante) des lettres, a disparu! % 2 ie jamaa mia (4, VIN], “Qin alcove prs de ve tp Ma Shae cane a 4g inpraacte varson on a pS 7 pda et Cecchini tudo es pags dns em amex ite ro ee es pn es numcoe os pgs Pao Dak (gu ea mde ds PS Be ee “ioe incr ane manda cept al Crest Baa ree es se esos s ns (tain Yat np eee ast hq pr ene mar ala voy de emi 9 i a aya eres Subs sks mts mae, pa es pins tes wana as Quand le mum a la fin d'un mot graphique a un point, i! n'est pas mis au-dessous de la ligne, comme s'il avait Pélément . pour base ; de méme pour la lettre yu 2 GL E_S kimootw kai styaa (6, 11) ‘Mais les mémes lettres dans la méme position peuvent aussi tre mis au-dessous de la ligne dans ce cas, les points diacritiques sont omis : one (4, VI), O3 UE Kerewani [4, VII) Quant 4 “Pakao Book”, le mu:n final y est réguliérement écrit te ‘quiilne differe plus guére de ra vereen ee Le graphéme ka:fn’a qu’une seule variante dans toutes les position, s (PAT kinoo(6,1%), et Deo kino 18, XI S23 wamagké (3, XM) Law sine (4.1K), Une seule ligature est utiisée -¥ 1d (4,1, 1] est évident que Keba Singateh ne suivait pas la fagon “normale” ’écrire les parties liges des caractéres sane détacher Ia plume, pour y rajouter plus tard les points et les signes ‘vocaliques : les jonctions entre les caractéres sont visibles. Evidemment, dans la version “populaire” de I'écriture arabo-mandingue des Mandinka, les déviations du standard arabe (méme du “standard maghrébin”, yu es Ji assez différent du “standard mashrigin” *) sont considérables. Naturellement, dans le “haut style” représenté par le “Pakao Book”, elles sont moins frappantes, méme si elles vont dans. Te méme sens. 3.1.2, Les comsonnes.” 3.1.2.1. Les caractéres dont les valeurs en mandinka correspondent & leurs valeurs en arabe maghrébin sont les suivants © 3d 57. ge 8, af Sh Sl. g Mm, 7 (peut aussi rendre la finale nasale d’une syllabe),» (la variante dans toutes les positions), 5 w. 3. :ne se rencontre que dans les emprunts : (;_._2_& Ganbiyaa [11, V1] “Gambia”. * Selon O. Houdas [1886]. toujours au 19e sicle. au Maghreb, les variantes locales des dessins ae ee ran hoe a Sergey glen fel ood ret ) pour ley, sniut dans la position finale devant Vanicle 0 *¥ SL-% 1% boloy 16 déa la (4, 1]"“au bord dune riviére”, ¢2, bemtego “hangar” (6, X], t2.-4 1 a bairindigo “son neveu matemel” [PB22, Vil}; on peut supposer que naturellement, c'est qui devrait * Je n'ai wouvé qu'un seul exemple de dans un aute contexte: Lea Baduga (nom de village) (P826, 1,30, Vit. rendre cette valeur, mais, comme la nasalité est déja marquée par un femn (au moins, dans les textes de Keba Singateh, mais pas forcément dans le “Pakao Book” !), on n'a pas craindre la confusion Plus rarement, “alif est aussi employé dans le méme sens : 1153» 32 ‘miraumuraudino (6, XU) “petite pierre ronde” ; 7 3) assez rarement, ¢ avec kasra ou suku:n rend y) 1G 3S ¢ jis dlinoo yé kidoo tha B, IIT] “e chasseur a pris le fsi”, Jugs. 42+ (9, IV], Baantisiraayiilu (nom de village) [10, XVI} j+2% Sandiyiiri (nom de Village ; cependant, Matt Schaffer le transcrit comme Sandinyeri) [PB 28, 1, PB 31, IX] 3.1.24. Les caractéres arabes qui rendent les phonémes spécifiques de cette langue, © A. CG 5s ums vis dn by (3), ne Se rencontrent pas dans les textes de Keba. Selon tui, certains gens utilsent c, b, 5, 5 en variation libre avec +, =», $, c€ que hui-méme ne fait pas. Dans ses textes, les emprunts arabes ne conservent pas, dans leur orthographe, de trace de leur origine, et s’écrivent selon leur prononciation en mandinka, cf. - 15 5S kdyira (1, TV] “bonheur, le bien” (évidemment, de arabe <5. Aayr) 2 Ou a sie, sdifee “papier, page, écrire” (de V'arabe inte gafaha “page”); of. dans le texte de Maffiche: 42 ‘séharin “sain, important” (10, V] (de inue gahha “correct”), : Cependant, auteur de “Pakao Book” manifeste une approche différente : sans reproduire Vorthographe arabe des emprunts dans tous les détails (ex. les 5 ta: marbu:ta sont omis), il s’efforce de le suivre autant que possible: UA Adajoo “besoin” [PB22, X] (ar, ints ha;ja), 45s lohoromo “respect” [PB22, X] (de arabe ixy= hurma), 525% Kéranmoo “rmaitre, professeur” (PB22, X] (de Varabe 1,3 gara’a “lire” + mand, moo “homme” ; 5 apparait aussi dans les toponymes incorporant la racine kdrag: C3155 G2 Sunaa Karamaba {PB22, IV), 25134 ,,st% Jaasig Karantaba [PB22, V]); j-2—+ zmisiiroo “petite mosquée” [PB22, VIII] (probablement de I'ar. ,n. micr “Egypte” ; le sens origine! de ce mot en arabe étant “ville; capitale”), « A Hadi (nom de femme, de V'arabe Ravan Hadi:ja()) [BP32, VI] i244 Fawmata (nom de femme, de Varabe 1 _bti Fatima(tw)) (PB31, X11) En outre, ces caractéres (surtout ya et J) Se rencontrent assez souvent dans les anthroponymes et toponymes : ue Silla (nom clanique) [PB25, XI}, yt 52 Sara ¢ (nom d'une femme) [PB32, Ill], 4S Kantora (nom de village) [PB26, XIII]. ELLE Tombuy Kantee (nom d'une femme) [PB30, XT}, 054 Kansaato (nom de village) 1PB29, VII], 1 Li Alemata (nom d'un homme) (PB25, XIII]. Plus rarement, ils apparaissent dans les mots autres que les noms propres : 5) biota “sortit” (PB27, XIII] (partout ailleurs, ce mot s'écrit &52 ) Ainsi on peut formuler la différence entre les deux styles de Méeriture arabo- mandingue mandinka de la fagon suivante : le style populaire est utilitare, il permet beucoup de variabilités et ignore I'étymologie des arabismes : le haut style tend a la codification, a la conservation de Forthographe arabe pour les emprunts et possbde un inventaie plus riche (Guperfa, du point de vue dela langue mandinks) des consones 3.1.3. Les voyelles. : II n'y a.en arabe litéraire que trois voyelles bréves qui sont marquées par des signes \ocaliques ”: fatha) a, = (dmma) x, (hasra) 4, un signe special? (sulacn) exprime absence de voyelle apres la consonne, Pour désigner une voyelle longue, om met aPres la rnsonne, marquée du signe vocalique nécessare, lettres | pour d:, » POUF M:,.s Pour! eh pratique, les signes wocalques ne sont presque pas utilises: le sytéme oe Bexion interne, qui ests strict en arabe litéraire, permet le plus souvent de comprendre le tex tn les voyeles breves ne sont pa indiguées. Les signes vocaliques ne sont. doonés Shligatoirement que dans le Coran et les ditionnaires, la oi les variantes sont inadmi 3.1.2.1 En mandinka, ee des wep op pail pot ss sige i a En plus, le mandi voyelles (i, ¢, 4 0, u) et ct Punt que Teature wabo-andingue oe des posits mosques “Tans ce domaine les deux voyelles postérieures, o et u, sont marquées par qumma , le seul Aispostifinventé par les Mandinks a éé la réinterprtation de la valeur de suum qui est ‘iulsé ici pour une voyelleantérieure, tandis que absence de voyelle (qui n'est possible en vmandinka qu’aprés une nasale) est marquee par absence de signes vocaliques, ex. : ys #7 “comme moi” (3, VII], 2% kantuu “parce que” [3, X1]- En pratique, cette modification a pas apporté beaucoup d’amelioration, parce que dan ls textes de Kebe Singateh, le sulin ere kesra sont ullisés sans distinction pout et pour ¢, ex. : 153 (6, XI], 33 [6, XUN} dda ai uation est un peu dffcente dans le texte “cof” de “Pakao Book" lei, dans le cas général, i ete sont rendus par kasra sauf aprés les consonnes palaales y et 0: J et y sont normalement suivis du sukucn qui rend et (et €: 5 c% Kunkali (un toponyme) [PB22, XIV], 5 {aye “il a.” [PB22, VIII]. Il y a des exceptions a cette régle : 1) la ‘combinaison des mots 12 y¢ (particule focalisatrice + postposition “pour”) s’écrit toujours 1: 2) le sulu:n apparat réguliérement dans le mot foodee “homme capable de traduire et ide commenter le Coran” qui s’écrit 1, tout comme dans le mot misiiroo “petite mosquée’ qui s'écrit 7... , probablement pour préserver la correspondance graphique avec le mot arabe d'origine, x :3) ily a quelques déviations inéyuliéres de la régle : $1.3 Tumaani (nom d’un homme) [PB22, XVJ, JS 3 Tumane Kule (nom d’un bomme) [PB22, XV]; 4) dans les noms arabes, le suku:n peut rendre absence de voyelle, comme en arabe ‘esl Ibraahi:ma (PB23, XII) 3.1.3.2. Pour rendre les syllabes ne comportant qu’une voyelle (qui sont représentées en mandinka surtout par les pronoms personnels), on utilise le ‘alif comme support du signe Vocalique correspondant, Keba Singateh dote le signe d'une Aamza, tandis que dans le 10 “Pakao Book”, il n'y en a pas: jz + St i kd még bisa [6, XII] “qu’ils mettent..”; Ua) i faa “leur pére” (PB22, X], Plus rarement, dans la méme fonction est utilisé te fain (cf. 3.1.23.) et le Kasra sans points et avec le hamza en bas (et non pas en haut, comme en arabe “standard” : “_, Ida (nom de village) {PB30, XII], ass Jisa (nom d'un homme) (PB29, Vin] ° ‘ ‘Comme Keba a tendance & agglutiner les mots, il arrive que des sylabes de structure V se retrouvent a I'intérieur du mot graphique. Dans de pareils cas, c'est Ia lettre ya: sans points et avec une Aamza qui sert de support au signe vocalique ; dans ce cas, le hamza a la forme d’un petit p » 578% sh; 5 CLE 1a k'a be d brig nd, bari woloo ko a yé kd... “iL voulait tirer sur elle, mais le francolin lui a dit que.” [2, 11] 3.1.4. La longueur vocatique. La longueur vocalique a en mandinka un statut phonologique ; de plus, a la différence du bambara, les oppositions vocaliques de longueur se réalisent en mandinka méme dans les syllabes finales déaka “s’attarder quelque part” ; déakaa “étre / devenir calleux” , déema “chasser”: déemaa “sider” Il y a quelques restrictions d’ordre morphophonologique @ la réalisation de la longueur Ex, dans les dialectes gambiens orientaux, une voyelle longue n'est pas possible dans la syllabe a finale nasale : kée “homme” + -mtay (suffixe privatif) = kénfay “femme non-mariée”. Tous les noms monosyllabiques (sauf ceux a structure CV) ont une voyelle longue, tandis que les mots monosyllabiques auxiliaires ont toujours une voyelle breve (Ia seule exception semble étre la postposition fée qui est rare en mandinka). Ainsi, pour les mots monosyllabiques, les paires minimales de Jongueur ne se trouvent que parmi les verbes foo “étre absent, avoir besoin”: f6 “dire” (mais : foo “T’acte de parler”), L’écriture arabe offre les moyens d’exprimer Ia longueur vocalique (cf 3.3.), et Varabo-mandingue les utilise largement : L pour aa, 5° pour oo et 11, ety" pour ee et i. ‘Chez Keba Singateh, on trouve une innovation orthographique intéressante : ‘alif peut s'éerire au-dessus de la ligne, de sorte qu’il ne rompt pas I’écriture : Ci! <2 sonbaa lé 4i(c’est) une grande fete” (6, VIII], C15 43 dénoo tdata “le chasseur est parti” [2, 1) Un simple coup d’ceil sur les textes (surtout ceux de Keba Singateh) revéle que la ‘corréiation entre “longueur phonologique” et “longueur graphique” est loin d’étre observée strictement, ex.: yi 22 fmmusoluu} missoolu? “femmes” [4, X), 5. {manikutaa} {ti} ti “comme” (3, 1X], Méme dans deux emplois d'un seul ‘mdani kita “nouveaux ri2”, ‘mot, Ia Tongueur peut étre indiquée de deux fagons différentes : 2. ts; fnaketaa ket} 1G kéta kée ti"si ce sera un gargon” (3, V], 22.2 Gs: fnaketaa musoti} n'a kéta mitsoo ti “si ce sera une fille” (3, VIJ. Les “longucurs graphiques” auxquelles correspondent des voyelles phonologiquement bréves sont les plus courantes a la fin du mot graphique ; auirement dit ily a une tendance a terminer chaque mot avec un ‘aif, un waw ou un ya: * Dans les accolades. une translittération de 'arabo-mandingue est donnée. hors accolades se trouve {a tranecription phonologicpe ir Dans le “Pakao Book”, les marques de longueur vocaliques sont plus cohérentes SAE 4 a etna “lent pat [PB22, Vil, lulu “ving” (PB22, IX], 31 sts. sdatee Oo “ate le village” (PB23, 1], Parfois auteur du texte préfere V'exactitude de la longueur vocalique méme ai la conservation de Vorthographe arabe : “La. jihudo “guerre sainte [PB23, X] (6. af tee jihad avec un a Tongue !). Cependant, on trouve aussi dans “Paka ‘Book” des “fausses longueurs”, surtout a la fin des mots, et des variantes orthographiques, vex. ust, {sanyif (PB22, VIII] et ps fsanyit} (PB22, LX] sdinyit “pluie, an “TL est probable qu’une étude approfondie du systéme prosodique Cpe ‘malheureusement, je n'ai pu accomplir) du dialecte parlé par Keba Singaleh permettrait trouver la clé de Son emploi des “longueurs graphiques” Si on se rappelle d'une remarque de D. Creissels sur la présence d’un accent d'intensité dans certains parlers mandi [Creissels et al. 1982, XIII}, on peut supposer que les “Tongueurs graphiques” pourrient ccorrespondre aux syabes accentuces. 3.1.5. Finales nasales des syllabes et consonnes géminées. : 31155 1. Les deux types syllabiques principaux en mandinka sont CV et CVN. Le -N final se realise = devant la pause : comune une vélaire nasale -9 : — devant une consonne : comme une nasale homorganique la consonne suivante -kiy “cou ~ ham-boyse mettre d’accord”, kiphono-to “gorge”, kan-siralig “enroue” ; ~ devant Martcle -o ~ comme une vélaire nasale 1 qui constitue une syllabe avec le -o suivant ; autrement dit, dans ce cas il s’opére une resyllabation : Hig “jour” + -0 -» hi-po 3.1.5.1. Les deux premises réalisations de -9 sont transcrits en arabo-mandingue par les fanwi:n (signes vocaliques redoublés, utilisés en arabe pour les terminaisons des ‘cas) !— (tanwi-n fatha) ~ -aN ;(lanwi:n kasra) ~-iN, -eN ;~ (tamwi:n damma) ~-uN, -oN (comme dans la tradition maghrébine, ici le fanwi:n kasra n'est pas “renversé”, tandis que dans les pays du Mashrig, il est écrit 2). : Dans la position non-finale (graphiquement), un ‘amwi:n peut étre suivi d'un mu:n privé de signes vocaliques ; ce “renforcement” est beaucoup plus utilisé par Keba Singateh ‘que par les auteurs de “Pakao Book” : 1:3 5 ménsakundaa “résidence de chef” (4, VI}, 2s Lenketo (un toponyme) {PB22, V1], cf. X +} Bambanjoy (un toponyme) [PB22, VI], Ets nig simaa béyiua “quand hivernage commence” [5, II) 3.1.5.1.2, A la fin du mot graphique, la nasale est le plus souvent rendue par un Janwi:n tout court: x28 kanboanindig “un jeune” (7, IV], JS kiliy “un”. Cependant, dans le “Pakao Book” la consonne finale avec un fanwi:n est souvent suivie d’un ‘alif, wa-w (ou ya: (marqueurs de longueur vocalique): .-21% Juasiy (un toponyme) [PB22, VJ, y2l ‘ini “et” (PB22, 1X], Dans les noms propres, ne telle“longueur graphique” aprés farm: re apparait méme a Pintérieur des mots : 213 Bambay (nom d’un homme) [PB23, TI}, 43 <_* 5t4 Sunkodun Janna (un toponyme) [PB23, 11], ‘Si on compare le texte de “Pakao Book” avec la transcription do Matt Schaffer, s’avére qu’assez souvent, Schaffer marque la nasalité 4 !’intérieur du mot 1d ou dans le texte il n'y @ que ‘alif, wa:w ou ya: sans aucun famwi:n : <1, Baaba (nom d'un homme ; chez ‘Schaffer Bamba) [PB27, 1], .,:1S Kaayii (nom d'un homme ; chez Schaffer Kanji) [PB26, 1], ULL Saayag (nom clanique ; chez. Schaffer Sinyan) [PB32, II]. Il se pose la question : tx “Tongueur graphique”, n’est-lle pas utilisée parfois pour rendre la nasalisation T'intériewr ‘du mot? Il y a cependant de nombreux cas oti la méme divergence entre le texte et Ia transcription de Schaffer existe sans aucune “longueur graphique” : 5 Badee (nom d'un homme ; chez Schaffer Bande) (PB27, VIII}, 33% Maradao (nom de village; chez Schaffer Marandao) (PB30, IV], ete 3.15.13. L’élément nasal en combinaison avec larticle -0 est transmis de fagons différentes dans les textes de Keba Singateh et dans le “Pakao Book”. Keba utilise un ¢ (ou, plus rarement, un j ou un ) précédé d'un fanwi:n (cf. 3.1.2.3.). Le texte de “Pakao Book” st trés pauvre en noms communs ; je n’en ai trouvé trés peu a nasale finale + -o Dans ta plupart des cas, les sanwi:n sont absents : {3 ; bdrindigo “fils de sceur (pour un homme), neveu” [1, VII] et £44 jdame po “grande mosquée”, ¢ 33+ _filajaqo “le deuxiéme” (PB29, I]; €f cependant (3:15 namijago “le quatriéme” [PB29, IT), Enfin, le seul mot de ce type présent dans le texte de I'affiche révele le troisiéme procédé : avec un farmwi:n, mais sans ¢ © 32. dindigo “enfant” (11, If]. Il nous reste & cconciure que ce point est le moins standardisé dans la version de l'écriture arabo-mandingue cen question, 3.1.52. La prénasalisation des consonnes est rare en mandinka ; elle n'apparait que dans certains emprunts et dans les noms propres, Dans les rares cas rencontrés dans le “Pakao Book”, elle a été marquée par un ‘alif avec famwi:n: 331 Ndumbe (nom d'une femme) (PB31, XJ, of aussi Li G4tS Jaasig Nama (nom de village ; Nama < ‘Njamaa ?) (PB 25, 11] (ou Jaasigo Jamaa? cf. plus bas: (<5 at’ Jaasin Jamaa [PB30, xIp. : 3.1.5.3. Les consonnes géminées sont rares en mandinka,'° Dans les textes analysés 'apparait aucun cas incontestable de gémination. Le seul exemple dont je dispose a été fourni par Keba Singateh a ma demande : ji. silloo “une mauvaise herbe”,"' cf. ja siloo " Dans certains dialects mandinka, 'lément final nasal peut sassimiler & a consonne orale suivante, comme en soninké : 4 man rioroo > & mar réoroo “il a ps é€ drut” Bald. Dramé 1982, 20). Dans nos parlers ce phénoméne est inconnu, " robablement. Imperata evindrica, cf bambara dilém, jie, nditén, maninka Fin, proto manding *7 tin 3 “pakao Book", le sashui:d, qui est le marqueur de gériton dans i il nest pas clair s'il n'est pas ‘chetfare arabe, apparait parfois dans les noms propres, mais Sil et vice pour dautres buts (comme marqueur de nasasaion, ete): i os ks - pba?) Kanee (nom d'une ferame ; cf, chez Matt Schaffer - Kumba Kane) [P890. 1, oonne Ktiyayya (nom d'une femme ; ef. chez Matt Schaffer: Kixyeyung) (PB31, xvi, £5 ‘Hanne (om clanique) (PB31, XVIt] chemin”. Dans le 6. Limites des mots, Ponctuation. 22 inte Po oman nme et langues mandingue (et, sjoutons, dans toutes le langues islants), es comptiane Dar oe Teg. solutions proposées par les utilsateurs de 'écriture afabo-mandingue Specs ot ‘grand intéet. Les documents disponibles font preuve d'une grande vareié approches. a ce 2. pareil ce qu’on peut 3.1.6.1. Le découpage des mots dans “Pakao Book" est assez parei trouver dans les textes modernes erits en mandinka en caractéres latins, 1a seule paricularitéremarquable est Iécriture lige des postposiions monosyllabiques aves es Noms mropras et les partules fcaliaioes [2 ts (1. Ss Fowdee Jao Daabo Ie yé “pour Fodé Jao Daabo” [PB22, XV]. 3.1.6.2. La situation qu'on trouve dans les textes de Keba Singateh est tout & fait diferente. Ici, un mot graphique correspond couramment a trois ou quatte mots de la transcription ltine. Il Gert (r8s souvent ensemble un complément indict aves une ‘ostposition ; un sujet, un marqueur prédicatif, un objet direct et un verbe ; deux ou plus Geax substantifs formant un syntagme génitif; un substantif et un adjectif formant un syntagme attributif. Voici quelques exemples : $+ 5 kinoolu ka sivaa “les oiseaux sont habituellement nombreux” (6, IIH], $1245 sate kote gol 10 ‘dans les ‘autres villages” (4, I], 135-42 1 i sd Aarandi “wu Venseigneras” (3, V], ++ 00 tinaa “giter Varachide” (8, X1 [2 concer Trettun isol6e des mémes groupes des mots rest pas non plus anomale: 523% J J séle siilakantoo Id “(les gargons) se Levent pour chasser les Singes” (7, Vj, RLLZE 1G J-$ beat ki tyoo 1é diokus “es hommes culiven Varachide” [4, XII}, J+ i '4 fanay kd séle “aussi commencent” 17. V1. Le plus souvent, le verbe et son complément indirect sont séparés ; les mots faisant partie des syntagmes différents le sont aussi. Les noms propres ne sont pas normalement Tncorporés dans ls, grands “mols graphiques’, mais ils peuvent se. ier avec Is posipostions. gsi 2-3 17d mig ké Farafnye 1 “saut Farafigne” (lit ‘est pas devenu comme Earafigné”) (3, XII] D'un autre cdté, on rencontre la séparation du mot en fin de ligne, ce qui est impossible dans les textes en arabe: j¢—5-<-S kanpuran-yo ou kanpuray-o “fronde” [6, X- xi} 14 En fait, dans ces échantllons du “style populaire” i: apes is das chiles aye popula” on ran ne queen do gles; jue auteur des textes chaque fois ré: Aceoupege dea chan depaole au coup par coup a 3.1.7. Ainsi on peut résumer les particularités du “ ” : eae s particularités du “haut style” par rapport au “style |___= inventaie plus riche des consonnes, nécessi Vorthographe des emprunts arabes ; = eee ~ utilisation plus réglementée des signes vocaliques kasra et skin = indication beaucoup plus correcte de la longueur vocalique; — découpage de mots assez. cohérent : 22. Leste arabo-mancinge mandinks dere par Hamlyn. seanen i Cane XVI de sgrammaire do mandink, Hamlyn mention eit que Senucoup omnes mandnka savent fre leu langue en crctes arabes, que ete evr et lrgement iisée pour les prots-vetaux dans les ttunaux et pour te correspondance Cet ater recon it que P'rture mandnka varie emcoup, “elle je Kombo étant la plus proche de I'arabe correct”. Dans ce qui suit, le tableau de Hamlyn est reproduit avec | mat i os sero les vingt caractéres mandinka, leurs noms et valeurs, ainsi que les signes ‘THE ARABIC ALPHABET AS ADAPTED TO MANDINKA “Wandinka [Character | Sound axwsed | — Mandinka | Character | Sound as wed name inMandnko_| name in Mandi lit 1 [aehoe fa ae t ba vi b afi k ta eat t Tamu 7 v ha ae & ime oe = ia care i mm ae on data ao @ tha : t 7 5 © wow 5 ” m0 oe . ya ze y shin sh, ch Tamai x ta ain ee Rei ng = y 15 Accents Used for Vowel Sounds “anda ane Tharacer Tale as wed Nandi ira tindingo 2 | sira tlindingo duma - ue wira doniringo = few See | sir fla lindingo = [ave nasalized (a, m, ng) aa fla tlindingo duma| _— __| ie nasalized ‘ira fula doniringo = 0, w nasalized Sira murumuraingo ‘consonant without vowel (also used for short) tombi sabba ‘punctuation mark (also used for long €) Le texte donné par Hamlyn (“pris & Niamina, oi le standard est le moins bien bservé, pour manifeste ls erreurs typiques des Mandinka”) est reproduit dans I'annexe (P 14 de Pannexe). Ltnalyse du tableau, du texte et des commentaires fats par Hamlyn permet de reaumer les ressemblances et les différences avec la version de I’écrture arabo-mandingue rmandinka “prédominante” Les ressemblances : les caractéres ayant pour base élément s'écrivent souvent de fagon que seuls les points diacritiques permettent de les distinguer de 1a ligne droite» le tha: eat le plus souvent représenté par sa variante “initiale” dans toutes les positions ; le haf ra qu'une seule variante positionnelle; le mu:n a la fin du mot s'éerit souvent sans le point i et 3 représentent, en fi, les variantes combinatoires d'un seul grapheme qui transmet le phoneme j; 1 et g peuvent servir de support pour toutes les signes vocaliques , le suku:n est parfois uilisé pour les voyelles ete (et non seulement e, comme Iaffirme Hamlyn) ; la fin des mot apparaittrés souvent un 'alf “décoratif” Les différences : lettres différentes pour fi (selon Hamlyn, sing est emprunté au wolof); absence d'une lettre spéciale pour p chez Hamlyn (dans cette version, p n'est pas distinguée de 6), emploi different dey (§ ou ¢ chez Hamlyn, s ailleurs; par conséquent, le ‘graphéme spécial pour ¢ n’est pas attesté par Hamlyn) , emploi courant de ¢ chez Hamlyn ; ulisation de swku:n pour exprimer labsence de voyelle et de trois points pour un ¢ long (aucun exemple de cet emploi n'est donné par Hamlyn); la désignation de Vélément nasal final devant la pause par un mum avec un ’alif ou wa. 4. L’écriture arabo-mandiague bambar Je dispose de trois pages écrts en bambara en caractéres arabes. L’auteur de deux textes (début d'une conte tiré de [Gorog 1979, 34]) et une description de la situation séographique du Mali dont la base a été un texte de la revue “Nyétaa”, 1980, No. 3) a été Moussa Coulibaly, un étudiant malien a Université de Leningrad. Le troisiéme texte a été 16 7 Moussa Coulbaly n'a garde, de toutes les oppositions phonologiques, qu'une seule, nire les voyelles postreures et non-postéieurs: ces dermirs (4, 2) sont rendues par le ath peat rendre toutes les autres voyelles (a, & ¢ 1, et les autres signes sarmqes (das, sun et le point) (ansmettent péle-méle routes les voyeles neers Te eetation des voyelles chez Sekou Haidara est plus cohérente; les divergences concermen iki toujours les voyelles antéicures. Les voyelles¢ et € (entre lesquelles aucune Spaintion, natuellement, ne se fait) peuvent Gre transmis par les signes sulvanis = {point en bas), (pint en bas et gamma en haut), (esr et point en bas), : (fatha en haut point en bas) En plus, kasra, normalement wilisé pour‘, peut aussi Uesigner € ou & se abate” (15, UN, yg. sé ye “agile ~ postposition” (15, V} Zonble de confusion, le signe “gamma point en bas” est une fois utilisé pour transmetre 3. se dow eertins” (15, IX] Le suffine du pluie -w -i/ (de méme que le pronom 3 pers. pl. u) est régulierement transmis par un wa:w avee une mma: )5i% Hayidaraw “les Haidara® (15, V) er a oo 1992 par Sékou Haidara, un habitant du quartier Oulofobougou-Bolibana ‘amako) ____ Le volume des textes est insufisant pour une analyse détailée. Ce qui est évident, est lextréme imperfection de cette variante de I'ériture arabo-mandingue et sa grande instablité. Considérons brigvement ses particulaités. 4.1. Les consonnes. Rares sont les caractéres qui rendent un seul phonéme et n'ont aucun “concurrent” wh. sr ah dl ¢m, om. Le phoneme s peut étre rendu par trois lettres: uo, > et plus rarement le phonéme d par deux, » et ya. Et S, et 5 sont utilisés pour k et g."” .& et 3 ont fusionné en un graphéme qui exprime le phonéme j (en concurrence avec ‘chet (en concurrence avec >, dont Ia valeur Ia plus féquente est‘); dans les emprunts, ce graphéme peut aussi rendre un zig jojém “hauteur” (13, VJ, 425 cémance “milieu’ (13, VII], 4-5-5 Nizeri (13, XIN) spparait dans trois fonctions différentes : 1) h, en concurrence avec ¢ , dans les emprunts arabes, méme si les mots originares ont en arabe des caractres différents, of 4-4 Sahel “Sahel, Nord” [13, XI] (de Varabe Jat) ; 2) w (en concurence aver 3) AG44 wolomwnla “sept” (13, X], S554 worodiigu “Sud” (13, XI]; 3) sans aucune valeur consonantique: 3 54-5 k'6 iin “(pour) le manger” (14, VII]. Dans la méme fonction, on utilise plus souvent ¢ et parfois aussi | ws exprimey et pindifféremment : 5 A+ Jt Mail yé jamand yé “Mali est un pays..” [13, I], L225 1 @ b¢ 93 sima “il mesurait le mil” (14, IV]. n'y a en bambara aucune consonne géminée rai i réduplication de consonne en arabe) est ici esioment sper copndant, oon Coulibaly Mutilise assez souvent, ex. J 3 53 255 cémance yere dé Id “dans le miliew méme” (13, VII] 4,3. Les longueurs vocaliques. Les nasales. La longueur vocalique en bambara de Bamako est pertinente dans la position non finale. Les voyelles longues ne sont pas fréquentes dans les textes Tes procédés arabes pour désigner la longueur vocalique sont ulisés en bambara ‘comme dlémonts purement décoratifs; dans les trois textes, la longueur phonologique n’apparait qu'une seule fois, et Mécriture ne Vindique pas 29 flaatubsi} latiiubs aarrittiren Islam {19, VII], En plus, on nbserve aucune lisison entre le signe vocalique ce caraciere suivant yet désignant la “Torgueur” ; Ua sd “la patie” (13, U, ya ‘ka ban “est grande” (13, Il], 952-2 Afriki “Afrique” (13, LV} La nasalisation des voyelles, trés imporante en bambara, n’est pas du tout indiquée dans le texte de Sékou Haidara, de sorte qu’ n'y a aucune distinction entre les voyelles nasales et orales, Moussa Coulibaly aussi ignore dans la plupart des cas, mais parfois il Utilise tanwirn kasra et tamwi:n fatha pour désigner la nasalisation des voyelles non- postérieures: hz _15 (13, VIII], 4.215 (13, IV] filebinydnfan “Ouest”. Pour les Voyelles postérieures il introduit mu:n sans signes vocaliques : o3 dan “savoir” (13, Uy. 4.2. Les voyelles. Le bambara possédant un systéme vocalique plus riche que le mandinka (7 de timbre differen, conte 5 en mandnka), Templo des signes vocabques dans Tere récessaie. En plus des trois signes “classiques” et swku:n (utilisé par Moussa Coulibaly pou les voyelles antérieures), on a introduit un signe supplémentaire, le point qui est mi rormalement en bas, plus rarement en haut ; dans le texte de Sékou Haidara, ce point est plus souvent combiné avec un gamma ou un kesra. Mais ils sont utilisés d'une fagon extrémement anarchique, et il faut beaucoup d'imagination pour déchiffrer le message, En] plus, chez chaque auteur, l’anarchie a des caractéristiques individuelles, 44. Certains particularités de V’éeriture arabo-mandingue bambara (ex., les tentatives, bien que peu heureuses, d’introduire un signe vocalique pour les voyelles lantérieures moyennes) témoignent de lexistence d'une tradition plus ou moins ancienne. Cependant, [état actuel de Padjami bambara est piteux : peu répandu, mal adapté aux Pantcularités de la langue et tres peu standardisé, en concurrence avec I'alphabet latin romotionné par MEtat et de nombreuses ONG et, de l'autre cété, avec Mécriture tes dynamique Nko, il est voue & languir comme procédé auxiliaire dans les écoles coraniques. "Dans te texte de Sckou Haldara on sent une tendance a utiliser 5 dans les emprunts seulement, comme pil! Alturane“Coran” et 3 tara “histoire. ce qui ne rapproche pas Torthographe des origines arabes: ces mots ont en arabe les formes iii et

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