You are on page 1of 235
HABITAT ANCIEN (esata =a LES PRINCIPAUX OUVRAGES DE STRUCTURE ‘Agence Nationale pour Nee a uu) Cu ead Ce uC CEG Be eco ae ad Rae eS rey See ieee Ce guide du diagnostic comprend cing chapitres = RECONNAISSANCE DE L'EDIFICE LES PRINCIPAUX OUVRAGES LES CAS COURANTS DE DESORORES ET ALTERATIONS DIAGNOSTIC DE LA STRUCTURE CONSTRUCTIVE LEXIQUE Chapitre 1 Chapitre 11 Chapitre IIL Chapitre IV Chapitre V Le premier Chapitre, intitulé Reconnaissance de 1'édifice est basé sur T'expérience des auteurs ; i1 décrit la facon d'effectuer un relevé cons- tructif en rappelant au fur et 3 mesure de son avancement, les technologies, Tes usages et les coutumes utilisés dans le passé en habitations urbaines et notamment a Paris Le second Chapitre présente et définit les principaux ouvrages de structure en indiquant, pour chacun d'eux, ses spécificités et points névralgiques, jes moyens pour I'identifier et pour déterminer sa capacité portante. Le Chapitre III recense les principaux cas de désordres et altérations visibles que I'on rencontre courament dans les édifices anciens et essaie de remonter aux causes. Le Chapitre IV propose une méthode de diagnostic dont 1a particularité réside dans l'utilisation du calcul, comme guide, pour réduire le nombre d'éléments de structure 4 ausculter. Enfin, le Chapitre V est un lexique qui définit les termes employés dans T'ouvrage et précise, pour les principaux matériaux, les renseignements indispensables 4 leur connaissance Les illustrations des Chapitres I et IV sont regroupées en deux fascicules séparés ; l'un correspond au chapitre “Reconnaissance de Védifice", l'autre au chapitre "Les cas courants de désordres et altérations. Les planches qui illustrent le texte sont repérées dans 1a marge, en face du paragraphe concerné, par leur pagination Par exemple : 1a planche 12 correspondant au Chapitre I sera notée 1-12, tandis que 1a planche 1 ayant trait au Chapitre III sera repérée 111-15. Et réciproquement, chaque illustration renvoie au texte ; i] suffit de rechercher dans 1a marge du texte le numéro entre parenthéses correspondant a celui de 1'illustration. 11.00 CHAPITRE 2 - LES PRINCIPAUX OUVRAGES 1 = LES MURS ET LES DIVERSES MACONNERIES = LES MURS - p.2 = LA MAGONNERIE ~ p.8 = LES ALTERATIONS - p.18 2. = ANALYSE DES PRINCIPAUX PARAMETRES INTERVENANT DE FACON POSITIVE DANS LA STABILITE = GENERALITES ~ p.22 = INCIDENCE DU PROTTEMENT PHYSIQUE DANS LA RESISTANCE A LA DECOHESLON D'UNE MAGONNERIE ~ p.25 = CAPACITE DE RESISTANCE A LA TRACTION D'UW CHAINAGE HORIZONTAL EW MAGONNERIE - p.26 = DETERMINATION DE L'EPAISSEUR D'UN MUR EW FONCTION DE SA HAUTEUR BY DE LA DISTANCE SEPARANT DEUX CONTREFORTS OU MUR EW RETOUR ~ p.29 = INCIDENCE DES CHAINES ET TIRANTS DANS LA STABILITE D'ENSEMBLE DUN EDIFICE - p.38 = CAPACETE PORPANTE D'UN MUR OU D'UNE PILE EN MAGONNERIE ~ p.47 3 = ELEMENTS MONOLITHES EN PIERRE DE SECTION RECTANGULATRE SOUMIS A LA FLEXION (BALCONS - ENCORBELLEMENTS - CORBEAUX - CONSOLES - MARCHES D’ESCALIER - LINTEAUX) = CAPACITE PORTANTE D'UN BALCON ~ p.51 = CAPACITE PORTANTE D'UN CORBEAU OU D'UNE CONSOLE ~ p.55 = CAPACITE PORTANTE D'UN LINTEAU OU D'UNE MARCHE D'ESCALIER - p.57 4 = LES FONDATIONS = GENERALITES ~ p.60 = FONDATIONS SUR "BON SOL" ~ p.60 11,01 FONDATIONS SUR "MAUVAIS SOL" - p.61 REGLEMENTATION ANCIENNE - p.64 DETERMINATION DE LA CAPACITE PORTANTE D'UNE FONDATION SUR "BON SOL" ~ p.65 IDENTIFICATION ~ p.66 LES POINTS NEVRALGIQUES - p.66 LES VOOTES DEFINITION - p.69 STABILITE DES VOOTES ~ p.71 DESCRIPTION DE LA METHODE - p.72 RECAPITULTIF DES CALCULS A EFFECTUER POUR VERIFIER LA STABILITE DE LA VOOTE - p.78 EXEMPLE ~ p.81 ESTIMATION RAPIDE DE LA CAPACITE PORTANTE - p.86 LE PAN DE BOIS GENERALITES - p.88 DEFINITION = p.88 UPILISATION - p.89 COMPOSITION - p.89 DIMENSIONNEMENT - p.91 REGLEMENTAITON ANCIENNE - p.93 CAPACITE PORTANTE - p.97 IDENTIFICATION - p.99 POINTS NEVRALGIQUES - p.100 REMARQUES - p.101 i 11,02 LE PAN DE FER = COMPOSITION D'UW PAN DE FER ~ p.103 DIMENSIONNEMENT - p.106 CAPACITE PORTANTE ~ p.106 IDENTIFICATION ~ p.107 - POINTS NEVRALGIQUES - p.10? LES PLANCHERS BOIS ~ DEFINITION ~ p.109 = PLANCHER A TRAVURE SIMPLE ~ p.109 ~ PLANCHER A LA FRANCAISE ~ p.112 ~ PLANCHER A SOLIVES D'ENCHEVETRURE ~ p.116 = DIMENSIONNEMENTS ANCIENS - p.11? ~ REGLEMENTATION ANCIENNE - p.119 - DETERMINATION DE LA CAPACITE PORTANTE ~ p.120 = IDENTIFICATION ~ p.124 - POINTS NEVRALGIQUES - p.126 LES PLANCHERS METALLIQUES ~ GENERALITES ~ p.129 ~ LES FERS UTILISES - p.130 ~ APPUIS DES SOLIVES - p.130 = CINTREMEND DES SOLIVES - p.131 ~ POUTRES JUMELEES OU FILETS ~ POITRAILS ~ p.181 ~ ASSEMBLAGES DES POUTRES ET POUTRELLES ~ p.133 - ENTRETOISEMENT DES FERS A PLANCHER ~ p. 133, ~ CAPACITE PORTANTE - p.136 10 aaa 11,03 IDENTIFICATION - p.142 POINTS NEVRALGIQUES - p.142 LES ESCALIERS DEFINITION ~ p.144 LES DIFFERENTS TYPES D'ESCALIERS ~ p. 146 ESCALIERS A MARCHES PORTEUSES - p. 145 ESCALIERS SUR YOUTES - p. 160 LES CHARPENTES DES COMBLES GEWERALITES - p.163 CONSTITUTION DES FERMES ~ p.165 LES PRINCIPAUX TYPES DE FERMES UTILISEES DANS LES BATIMENTS A USAGE D'HABITATION ~ p.167 MODE DE FONCTIONWEMENT DES FERMES - p.174 DETERMINATION DE LA CAPACITE PORTANTE DES CHARPENTES DE COMBLES ~ p.178 ESTIMATION APPROKINATIVE DES CHARGES ET SURCHARGES - p.190 EXEMPLE DE DETERMINATION DE LA CAPACITE PORTANTE D'UNE FERME CLASSIQUE ~ p.195 CAPACITE PORTANTE DES PANNES EN BOIS - p.198 POINTS NEVRALGIQUES - p.200 11.08 bis Magonnerie en opus incertum a joints secs a In. LES MURS ET LES DIVERSES MACONNERIES LES MURS 1,1 ~ ‘MURS DE FONDATION 1,2 - MURS DE FACE 1,3 - MURS MITOYENS 1,4 = MURS DE REFEND 1,5 - MURS ALLEGE LA MACONNERIE 2,1 - ‘DEFINITION 2,2 - — MACONNERTE EN PISE 2,3 .- MACOMVERIE DE NOELLONS 2,4 = MACONNERTE DE BRIQUES. 2,5 MACONNERIE DE LTBAGES 2,6 = MACONWERIE DE PIERRE DE TAILLE 2,7 = MACONNERTE MIXTE LES ALTERATIONS 3,1 3,2 DES MORTIERS 3,11 - Action des eaux dic pluie 3.1.2 = Action des caur dans le 820 DE LA MACONNERTE 32.1 - Examinms Lactim des eaur en provenance du 1 3,22 = — Voyone maintenant L'actim des eaux de pluie IL2 LES MURS 1 - Les murs On distingue plusieurs espéces de murs qui, suivant leur situation dans I'édifice, suivant qu'ils sont la propriété d'un seul ou celle de deux oropriétaires limitrophes, sont appelés : murs de fondation, murs de face, murs mitoyens, murs refends, murs alleges. 1,1 - MURS DE FONDATION Les murs de fondation sont des murs épais enterrés dont le réle est de transmettre et de répartir sur le bon sol sur lequel ils reposent les char- ges apoortées par la construction. Liextrait du jugement du maitre général des batiments de Paris sur Jes murs en fondation du 29 Octobre 1685 permet de se faire une idée sur le mo- de de construction de ces murs préconisé 4 1'époque ainsi que sur leur épais- seur. “Tous les murs en fondation depuis le bon et solide fond jusau'au rez-de-chaussée des rues ou cours seront construits avec moellons et libages de bonne qualité bien ébouzinés; les lits et joints piqués et élevés d' arase et liaison jusqu'au rez-de-chaussée, lesquels murs en fondation seront ma- Gonnés avec chaux et sable, et d’épaisseur suffisante pour 1’élévation qu'il y aura dessus, observant d'y mettre des parpaings et boutisses le plus qu'il se nourra. I] est pareilloment ordonné que le mortier soit fait et composé de bon sable graveleux dans lequel mortier {1 entrera les deux tiers de sable et l'autre tiers de chaux éteinte. Les murs cui seront élévés au-dessus du rez-de-chaussée avec moel- Jons et mortier de chaux et sable seront de pareille qualité aue ceux des fon- dations ci-dessus, en y observant les retraitesou emoattements au rez-de- chaussée ainsi qu'il est d'usage. Ainsi le mur de fondation qui aura deux pieds (soixante cing cen- timétres) d'épaisseur portera au rez-de-chaussée un mur de dix huit pouces (quarante neuf centimatres), lequel sera posé au milieu de 1'épaisseur du premier de maniére 4 laisser déborder celui-ci de trois pouces (auatre vingt un millimetres) de chaque cété. Il ne sera fait, ni construit, de gros murs en fondation maconnés avec platre. Le mur de fondation qui devra supporter un pan de bois ou un mur en briques aura au moins cinquante centimetres d'épaisseur." Ce jugement datant de 1685 est important a connaitre car un grand nombre d'auteurs de manuels de construction, notamment Bullet, "Rondelet et Oslet, s'en sont inspirés pour établir leurs propres régles. Tous préconisent de donner aux murs de fondation une épaisseur tenant compte de 1'épaisseur des murs du rez-de-chaussée. Ainsi, dans les maisons ordinaires, ou les murs de face ont 0,50 métre d'épaisseur, ils conseillent de donner aux murs de fondation une épaisseur de 0,60 4 0,70 m. Quant aux refends qui ont générale ment une épaisseur moindre, 1'épaisseur 4 donner a leur fondation est de 0,50 40,60 m, Ltempattement ou retraite, que réalise de part et d'autre du mur de superstructure la fondation, n'a pas pour objet principal, comme on aurait pu le croire, la réduction de ja contrainte de compression apportée par 1a ma~ connerie sur le sol mais olutdt, sil'on en croit Résal, de "parer aux inconvé- nients de porte-a-faux pouvant résulter d'un manque de soin dans 1'exécution des parements de la construction". 1,2. = MURS DE FACE On désigne sous le nom de mur de face celui qui donne sur la rue ou sur un emplacement public. Ces murs sont souvent en maconnerie de pierre de taille ou encore en maconnerie mixte ; les jambes étrigres, les jambages, les linteaux et les ap- puis de croisée, 1a corniche et le soubassement sont alors en pierre de tail- je , le reste en petits matériaux moellons ou briques. Un mur de face est generdement, construit plus épais a sa base qu'a son sonmet ; 1a diminution d'épaisseur est obtenue en réalisant le parement extérieur légérement incliné sur la ver- ticale (fruit) et vers I'intérieur. On augmente ainsi la stabilité du mur tout en faisant une économie de matériaux. Ce fruit est ordinairement de 3 mm 2 5 rm par métre. Quand un mur est construit avec des parois verticales il est dit d'aplomb et si, par suite de malfagons, d'affaiblissement de terrain ou de poussees quet- conques, le parement du mur vient en dehors de la verticale, on dit qu'il y a surplomb ou contre-fruit. On peut aussi diminuer 1*énaisseur du mur en réalisant tous les ni- veaux ou tous les deux niveaux des retraitesde quelques centimetres qui amé- liorent d'autant 'aopui des lambourdes servant de support aux solives du plan- cher. 1,3 MURS MITOYENS On appelle mur mitoyen celui qui, placé sur la ligne séparant deux propriétés, appartient pour moitié aux deux propriétaires. Un mur peut avoir &té construit mitoyen a son origine ou encore 1'étre devenu par partage, par prescription ou encore par rachat de la mitoyenneté. Ina Tout mur séparant deux batiments est présumé mitoyen jusqu'a 1*héberge c'est 4 dire jusau’a 1a hauteur du batiment le moins élevé ; si les batiments ont méme hauteur i] est réputé mitoyen dans sa totalité. Le mode de construction et les dimensions des murs mitoyens sont fixés par les usages locaux. A Paris, au siécle dernier, |'usage était de cons- truire en moellons ou en meuliéres les murs séparatifs entre maisons et de leur donner 75 cm d'éoaisseur en fondation et 50 cm d'épaisseur en élévation. Dans 1a hauteur du rez-de-chaussée, I'intersection du mur séparatif avec les murs de face donnant sur la voie nublique était toujours réalisée en Pierres de taille et se nonmait suivant le cas “jambe étriére" ou "jambe boutisse". La jambe étriére est celle, aui placée en téte du mur mitoyen entre deux batinents, fait tableau sur un ou deux de ses cdtés ; elle prend le nom de jambe boutisse lorsqu'a la place de faire tableau sur un ou deux de ses cétés, elle est liaisonnée avec le mur de face. (voir croquis) Etats JAMBE ETRIERE A DROITE OAMBE ETRIERE ET BOUTISSE A GAUCHE ILS Suivant les anciens usages et d'aprés Desgodets, les assises en pier- re d'une jambe étriére devaient étre d'un seul morceau en liaison les unes avec les autres par leurs queues dans le corps du mur mitoyen. Les assises Jongues avaient 1,45 m de longueur et les courtes 1,30 m, et chaque coté devait avoir un dosseret en saillie de 0,12 m au moins. ‘Au siécle dernier les longueurs d'assise ont été réduites & 1,30 m pour Tes longues et 1,15 m pour les courtes. La jambe étriére était descendue en pierre de taille jusqu'au niveau de la fondation ou encore reposait sur un libage plagé un peu au-dessous du niveau du sol de la voie publique et couronnait la fondation du mur de face et du mur mitoyen 8 leur point de rencontre. (voir croquis) lol tied “KS. 4.63. ite ey Le scellement des solives courantes dans un mur mitoyen était inter- dit, seules les poutres pouvaient s'appuyer sur toute I'épaisseur du mur & 54mm pras_(2 pouces) d'aprés le Code Civil, alors que la coutume de Paris ne per mettait le scellement que sur la moitié seulement de I'épaisseur du mur. Toujours selon la coutume de Paris, on ne pouvait faire aucune sai- gnée dans un mur mitoyen pour y incoporer un conduit de fumée ou méme un tuyau d'évacuation sauf s'il y avait consentement mutuel des deux propriétaires avec preuve écrite a l'appul. Cette méme coutume imposait (art. 207) 1a mise en place dans les murs mitoyens de jambes sous poutre, chaines et corbeaux en pierre de taille partout ol cela était nécessaire et notamment dans les parties od 1 y avait concen- tration de charges, c'est a dire sous les appuis des poutres. MURS OE REFEND 14 - On désigne ainsi des murs qui-recoupent 1a longueur ou 1a largeur d'un batiment. Rien de précis n'est prescrit pour les murs de refend ; pourtant ils servent d'appui aux planchers et participent 4 la descente des charges jusqu'au niveau du sol. Ils sont utilisés pour reorendre les poussées de voites de ca- ve. Ils assurent les liaisons indispensables a la stabilité des différentes parties de la construction. Ils servent aussi de support aux conduits de fu- née. Habituellement, les matériaux employés pour leur construction sont des petits matériaux de moins bonne qualité que les matériaux utilisés pour les murs de face ou les murs mitovens. I1s sont hourdés souvent au platre. Dans certains cas lorsqu'ils ne doivent pas recevoir de conduits de fumée, ils sont réalisés en pan de bois ou,au siécle dernier; en pan de fer. Is sont d'aplomb sur leurs deux faces. On diminue leur épaisseur a chaque étage ou tous les deux étages a l'aide de retraites symétriques pla- cées au niveau des planchers. Lorsqu'ils contiennent des conduits de fumée, ces conduits s‘arré- tent toujours a une certaine distance des extrémités du mur qui sont réalisées en magonnerie de moellons ou de pierre de taille et liaisonnées par harpe avec les murs de face ou mitoyens. Ces extrémités de murs forment ainsi contreforts pour les murs de face ou les murs mitoyens et améliorent ainsi fortement la stabilité de ces derniers. IL7 1,5 - MUR ALLEGE Ctest un mur de peu d'épaisseur qui supporte 1a pierre d'appui des fenétres. Le mur allége est le plus souvent monté aprés coup 3 c'est une maconnerie de remplissage exécutée entre les tableaux des baies. Tras souvent modifié, le mur allége ne peut @tre utilisé pour dater un édifice. LA MACONNERIE 2 - LA MACONNERTE 2,1 - DEPIWITION On désigne sous le nom de maconnerie 1'assemblage de divers maté- riaux naturels ou artificiels, de taille plus ou moins importante reliés par du mortier, du platre ou de 1a terre ou encore simplement posés a sec pour former les parois verticales des batiments appelés murs ou pour réaliser des Surfaces gauches qu'on désigne sous le nom de voites. On distingue les magon- neries par la nature des matériaux utilisés pour leur exécution ; on dénombre ainsi: La Maconnerie en pisé x "de moellons de briques en libages de pierre de taille mixte 2,2 - MicowwERTE Ew Prsz * C'est une maconnerie od les pierres et le mortier sont remplacés par de la terre. Ce mode de construction est trés ancien, PLINE dit qu'il Gtait deja employé au temps d'ANNIBAL ; i1 le fait méme remonter jusqu'a NOE qui en aurait eu I'idée en voyant les hirondelles construire leurs nids. Le pisé est de 1a terre compactée dans un moule réalisé a l'aide de panneaux de bois de 3,40 m de longueur sur 0,95 m de hauteur environ ap- Pelés banches. Toutes les terres qui ne sont ni trop grasses ni trop maigres Conviennent pour les constructions en pisé. La meilleure serait, la terre fraiche un peu graveleuse reconnaissable au test suivant :"compringe dans la main, elle doit conserver la forme qu'elle a recue". La préparation consiste 4 enlever par tamisage les graviers dont la taille est supérieure 4 la grosseur d'une noix, a humidifier et malaxer la terre qui ne doit contenir aucune partie végétale qui en pourrissant formerait des vides toujours cause de tassement. * pisé est un mot d'origine latine apparu dans 1a région lyonnaise en 1562 qui désigne le principe de construction de murs épais. 11.8 bis Vieille maconnerie en pisé Un mur en pisé doit étre protégé de I'humidité en provenance du sol (remontées capillaires) ; cette protection est assurée par un soubasse- ment en maconnerie de pierre. I1 doit aussi tre protégé de l'action de 1a pluie ; c'est a la fois l'enduit de mortier de chaux et le débord du toit qui assurent cette protection. Les ouvertures (portes ou fenétres) comportent habituellenent des Jjambages réalisés en pierres ou en briques servant d'appuis a des linteaux en bois. 2,3 - MACONNERIE DE MOELLOWS La magonnerie de moellons est une magonnerie réalisée avec des pierres de petite taille appelées moellons, dont les dimensions sont telles qu'un honme peut les soulever et les transporter facilement. On classe les moellons suivant la qualité et la précision de la taille ; on distingue ainsi : = Le moellon brut quand i] n'est pas travaillé. = Le moeTlon ébousiné quand ses parenents et lits sont grossia~ rement dressés.Cette opération s'effectue sur 1'échafaudage et a Tavancement. = Le moellon smillé lorsque ses parements et lits sont taillés proprement. = Le moellon piqué lorsque 1a taille est soignée et que les Tits, Joints et parenents sont bien d'équerre entre eux et que les arétes sont vives et bien dressées. = Le moellon d'apparei] quant i1 est mis en oeuvre a la fagon de la pierre de taille. Suivant la dureté et la résistance de 1a roche d’od ils sont extraits, on trouve les moellons dits “durs ou de roche" qui sont employés pour les fondations et les soubassements, les moellons dits “traitables. ou demi-durs" utilisés pour former le corps des murs ordinaires (murs de cloture ou murs des batiments en élévation), les moellons dits “tendres" employés pour la partie haute des ouvrages et pour faire des parements parfaitement dressés a peu de frais, du fait de la facilité de leur taille. L'exécution de 1a maconnerie de moellons est soumise a des régles a peu prés senblables a celles suivies lors de 1a mise en oeuvre de la ma- Gonnerie en pierre de taille. 1.10 Dans une méme assise les moellons de deux parements opposés alter- nent et se croisent de manigre & obtenir 1a meilleure liaison possible ; tous les deux metres environ, on met en place un moellon qui traverse le mur’ Pelé parpaing (voir croquis) De méme les moellons d'une assise croisent constamment leurs joints avec les moellons de l'assise précédente. Lorsque deux murs se rencontrent 4 angle droit on choisit les plus gros moellons que }'on dispose de maniére a ce que les liaisons par frotte- ment soient maximales, comme par exemple I'indique le croquis ci-contre La pose s'effectue aussi bien au mortier de chaux qu'au platre, sauf Pour les murs enterrés od l'utilisation du-platre était interdite. Le défaut principal des maconneries en moellons est I'hétérogéeneité de la maconnerie dans 1'épaisseur du mur ; en effet, lorsque les moellons de chaque parement sont en place, on garnit i'espace central d'éclats de pierre et de moellons plus petits noyés dans le mortier ainsi, la partie centrale du mur ou noyau est constituée d'une maonnerie de blocage qui aura tendance a tasser plus que les parements du fait de 1a grande plastiaté dy mortier utilisé. Ges tassements surtout lorsqu'il y a une insuffisance de pierres traversantes varpaings” pour qiztsonner les deux parenents entre eux entrainent souvent €paration entre les parements et la macont judi sera enarztion entre tes pi igonnerie du noyau tras préjudiciable L'épaisseur courante d'un mur en maconnerie de moellons est de 40 om au moins. I 2,4 - MACONVERIE DE BRIQUES La brique est une terre argileuse mélangée avec du sable et fagonnée dans un moule en bois ou en fer. On distingue les briques pleines simplement séchées au soleil et les briques pleines durcies au feu. Les briques ont habituellement 1a forme d'un parallélipipéde rec- tangle dont les dimensions varient d'une époque & l'autre ou encore suivant la région. Ainsi les briques romaines avaient pour dimensions = 60 x 60 x 5,5 cm 45x 45x 5 cm 2ix2lx4 cm et celles du Languedoc au Xléme siécle 33 x 25 x 6 cm | Les formats les plus habituels en France au siécle dernier sont les suivants : Brique de Bourgogne 22 x 11x 5,5 om "de Paris 2x 1x6 ca "de Marseille 2x 1x5 cm de Toulouse (entiére 2x29 (demi-brique 42 x 1 Apparei lage des murs suivant leur épaisseur Les cloisons ou galandages sont réalisés avec des briques posées debout ou de champ. La disposition est trés simple : on fait correspondre, conme 1'indique le schéma, chaque joint vertical de I'assise en cours de pose au milieu des briques de I'assise inférieure on a) Chaque face de 1a cloison ainsi formée est recouverte d'un enduit en platre de 1,5 cm d'épaisseur. If.12 Les cloisons assurant les divisions intérieures qui ont une grande hauteur sont réalisées avec les brique posées a plat ; c'est-a-dire que 1'on réalise une cloison de 0,22 m d'épaisseur sous les enduits que l'on designe habituellement sous le nom de cloison en briques panneresses. Les murs de 0,22 m d'épaisseur S'obtiennent avec des briques posées a plat suivant les trois dispositions suivantes : lere disposition 2eme disposition 3eme disposition Sf ES Siar He} AS TE Les murs dont 1'épaisseur est égale a 1a longueur d'une brique sont ordinairement désignés sous le nom de cloisons en briques boutisses Lorsqu'ils sont enduits sur les deux faces leur épaisseur est alors de 0,25 m en raison de la surépaisseur apportee par les deux enduits. La disposition généralement adoptée pour les murs en briques de 0,33 m d'épaisseur est celle indiquée sur le dessin. Les joints sont alternés d'une assise sur l'autre. ee Bien entendu 1'épaisseur totale du mur est obtenue en ajoutant Vépaisseur du joint interne plus les enduits s'il y en a. I1.12 bis Maconnerie en brique romaine 11.13 Quant aux murs de 0,44 m d'épaisseur qui a cause de 1'épaisseur des joints ont en réalité 0,46 m, ils s‘emploient dans des constructions trés solides. Les dispositions indiquées sur les dessins sont habituellement adoptees ou Les briques creuses dont 1'invention remonte en 1850 environ sont utilisées pour les cloisons légéres. Leur forme et leur dimension sont va- riables suivant les fabricants, les regions et I'usage auquel on les destine, On peut toutefois citer : ~ brique deux trous 22 x 11 x 5,5 cm (comme la brique pleine) = brique trois trous ( 22 x 11 x 5,5 cm ( 22 x16x8 cm (30x15 x7 cm 2,5 - MACONNERIE DE LIBAGES On donne habituellement le nom de Tibages a des blocs de pierre plus ou moins volumineux qui sont simplement dégrossis au marteau ou qui ont subi une taille grossiere a l'aide du poingon. Seule la taille des lits est nécessaire pour la maconnerie de libage. Cette magonnerie est souvent employée dans les fondations. 2,6 ~ MACONNERIE DE PIERRE DE TAILLE Les pierres de taille sont des blocs de pierre dressés ou sculptés dont 1a masse est trop importante pour qu'il soit possible a un honme de les porter ou de les déplacer. Une pierre de taille ou pierre d'appareil est ordinairement un parallélipipéde rectangle. Ita On nome parement 1a face de 1a pierre qui reste apparente et lits les deux faces horizontales opposées. Les pierres sont toujours dis- posées par rangées horizontales ou assises dont la hauteur dite hauteur d'as- sise varie de 0,40 m a 0,80 m. Si Tes hauteurs d'assises successives sont égales, la construction est dite par assises régtées- On appelle joint les faces latérales de 1a pierre qui sont toujours perpendiculaires aux parements. On nonme également joint 1'intervalle rempli de mortier qui sépare deux pierres contigués. Les joints verticaux n'ont pas plus de 5 mm d'épais- seur et les joints horizontaux pas plus de 3 4 m, La dimension d'une pierre perpendiculaire a son parement se nome Ta queue de 1a pierre. Quand une pierre est plus longue en parement qu'en queue, elle S'appelle carreau. Quand elle est plus longue en queue qu'en parement elle Se nome boutisse. Enfin si la pierre traverse complétement le mur, elle S'appelle parpaing, sa queue correspond a 1'épaisseur du mur. hauteur arassise On dit que les pierres sont taillées en démaigrissement lorsque les lits et les joints viennent sous un angle un peu aig Se raccorder ‘avec le parement au lieu d'étre a angle droit avec ce dernier ; 1a couche de mortier est ainsi plus épaisse Sous les Tits et dans les joints, qu'a fleur de parement, ce qui permet de rendre presque invisibles les joints 8 la sur- face extérieure du mur. Le démaigrissement doit étre faible, sinon du fait du tassement du mortier, les efforts de compression se concentreront & la périphérie de 1a pierre au risque d'entrainer des épaufrures. Le détail de la disposition des pierres dans une construction se nome appareil. Une magonnerie de pierre de taille sera d'autant solide que : ~ les pierres utilisées seront de grandes dimensions ~ le rapport entre les dimensions horizontales et 1a hauteur d'assise sera grand- Toutefois ce rapport est limité par la résistance de 1a pierre qui ne doit pas se rompre par suite des inégalités de compressions. Ce rapport ne dépassera pas cing pour les pierres dures et quatre pour les pierres tendres. 1.15 = les pierres auront des faces plutdt creuses ou concaves que bombées ou convexes, afin de bloquer le mortier entre les pierres. = les pierres formant le mur seront entrecroisées entre elles de facon & former liaison dans toutes les parties du mur et spécialement dans les angles et aussi bien dans le sens de 1a longueur que d'un parement a Viautre. 2,2 = MACONNERIE MIXTE On désigne sous le nom de magonnerie mixte, celle dont le parement et l'intérieur sont construits d'une maniére différente. Le plus souvent ce type de maconnerie est employé pour des raisons d'économie, quelquefois cepen- dant son utilisation a pour objet la décoration. La construction d'un mur en magonnerie mixte exige de trés grandes précautions pour éviter les tassements différentiels. En effet, si nous en- ployons, par exemple, la pierre de taille et la brique : la pierre de taille en parement et la brique 4 l'intérieur, il n'y aura pas autant de joint dans Je parement que dans I'intérieur du mur. Or plus il y a de joints réalisés avec un mortier de chaux plus le tassement est important et la partie centrale du mur tasse plus que les parements entrainant un déliaisonnement entre pare- ment et corps du mur. Les Grecs ont souvent fait usage dans leurs monuments de ce genre de maconnerie qu'ils appelaient "emplecton". VITRUVE célébre ar- chitecte romain critiquait déja 1a facon dont cette maconnerie était réalisée son temps et écrivait : "Mais ceux qué ne cherchent qu'a faire vite aprds avoir ELevé Les picrres qui forment Les paroments, remplissent te mitien de moekLons et de débris de picrres jotés sans onde d'od if résulte tris constructions diggérentes 5 deux qué formont £es paroments et L’autre Le remplissage du mieieu. Les Grecs n'agissaiont pas ainsi. Aprds avoir placé Les pierres des parements alternativement selon Leur Congueur et Lour targeur pour former Liaison dans L'epaisseur du mur, Ls ne remplissacent pas te mitieu de moettons jetés péle-mite, mais avec des pierres de mame hauteur ot de plus, «2s en plagaient & entervattes rAbgueiers d'assez Longues pour Liaisonner Les deux paroments qu'its nommaient diatonous". Cette magonnerie mixte pour des raisons d'économie sans doute a souvent été mise en oeuvre dans le passé sans précaution particuliére et, les murs qui sont parvenus jusqu'a nous présentent d'une fagon quasi systématique de forts bouclements. Un autre systéme de maconnerie mixte consiste 4 découper 1a macon- nerie soit horizontalement par des chaines horizontales ou des bandeaux en pierre de taille soit verticalement par des chaines verticales. L'exemple le plus simple de I'emploi de 1a pierre de taille conme bandeau est le suivant : 11.16 Au dessus du mur de soubassement réalisé en meuli@re de 0,55 m d'épaisseur, pour éviter les remontées capillaires,est mise en place une série de pierres posées horizontalement et dont l'ensemble forme ce que 1'on nonme bandeau. Ce bandeau formant couronnement de 1a meuliére, a non seulement un but décoratif, mais i] sert aussi a abriter le mur en meuliére des ruissellements d'eau de pluie Ltemploi de la pierre de taille conme chatnes verticales dans les magonneries mixtes est tres courant. (voir les édifices réalisés sous Louis XIII ou Henri IV). 1°) Utilisation d'une chaine verticale en pierre de taille a I'angle de deux murs en moellons pour renforcer leur liaison 20 ost [tt ons ee Les décrochements successifs d'une pierre sur l'autre forme ce que I'on designe sous le nom de harpe. Dans certain cas la chaine d'angle fait saillie en dehors du mur de maniére & constituer un pilastre d'angle. 2°) Utilisation d'une chaine verticale en pierre de taille dans la partie courante d'un mur sollicitée par une forte charge Quelquefois 1a chaine verticale forme saillie de quelques cm a l'extérieur du mur ; on lappelle alors dosseret II.16 bis Maconnerie ancienne Réutilisation d'une colonne conme chaine verticale. 11.17 3°) Utilisation d'une chaine verticale a l'intersection d'un mur de face et d'un mur de refend pour renforcer leur liaison lere Assise 070 2eme Assise 0.93 ae 4°) Utilisation d'une chaine verticale a la rencontre d'un mur mitoyen et de deux murs de face pour réaliser la jambe étriére disposition réglementaire a PARIS. lere Assise [ose | 2eme Assise 930 git O88 ou 0 oas op 405 0,50 IL.18 3 - LES ALTERATIONS 3,1 = DES MORTIERS Comme pour tous les matériaux de construction, l'eau est la cause essentielle de I'altération des mortiers de chaux. »1.1 - Actin des eaur de pluie Ces eaux sont pures ou acides et vont. dissoudre trés facilement la chaux (1 litre d'eau peut dissoudre 1,3 gramme de chaux). Si la chaux est hydraulique, la dissolution sera moindre. 3,1.2 - Acti des eaue dans le sot a) Eaux acides ou pures Elles vont, comme précédenment, dissoudre 1a chaux ; surtout si elles sont constamment renouvelées et tras rapidement, si la chaux utilisée est de la chaux grasse, les joints de maconnerie ne seront plus cons- titués que de sable. b) Action des eaux séléniteuses (eaux de mer, eaux chargées en sulfate de chaux). Les eaux souterraines se chargent en sulfate de chaux, s'il y a présence de gypse dans le sol (la solubilité du gypse est de 2,5 granmes par litre). Les sulfates ont la propriété de se fixer sur les aluminates contenus dans la chaux hydraulique pour former le sulfoaluninate tricalcique hydrate de chaux, appelé sel de Candlot, dont 1a formule est : Al2034 3 CaO, 3 $04 Ca 30 H,0 Ce sel est insoluble, mais sa cristallisation avec 30 molécules d'eau entraine une énorme augmentation de volume, les mor- tiers gonflent, se fendillent et sont complétement disloqués. 3,2 - DE LA maconvertE Les deux causes essentielles qui sont a l'origine de 1a plupart des désordres que l'on constate sur les magonneries anciennes sont: = LIEAU ~ LA POROSITE de tous les matériaux qui entrent dans la constitution de 1a maconnerie Lleau s'infiltre dans la maconnerie et progresse grace a sa tension superficielle et a son pouvoir mouillant. La hauteur d'ascension capillaire h exprimée en centimatres de colonne d'eau a température anbiante est inversenent proportionnelle au dianétre du tube capillaire. 11.19 Elle est donnée approximativement : 0,32 par ho cm = 3S Pour un tube de dianétre d= ply cm 1a hauteur d'ascension ca~ pillaire sera de 32 cm Pour un tube de diamétre d= z 1. cm 1a hauteur d'ascension ca O00” pillaire h = 320 am La hauteur d'ascension capillaire est d'autant plus importante que =: = la température de I'eau est basse = la quantité de sels dissous est grande. Une autre caractéristique importante de l'eau, en ce qui concerne les altérations de la magonnerie, est son fort pouvoir dissolvant tant avec les gaz (gaz carbonique, anhydride sulfureux), qu'avec les sels (sulfates, nitrates). 3,2.1 = Examinons L'actton des eaux en provenance du sot : Les eaux d' infiltration, en provenance du sol, con- tiennent des sulfates et des nitrates qui réagissent sur les carbonates de la Pierre. Cette réaction est ionique. Elle ne se fait quien milieu aqueux. L'eau, chargée en ions S04, du fait de son passage dans le sol, se sature en carbonate de calcium qu'elle dissout 4 raison de 1,5 gr par litre et c'est dans cette solution que se réalise la réaction suivante : 4 1 92 CO, Ca + SO'—»S0, Ca + CO, + 7 0 Lteau dans 1a magonnerie est donc surtout chargée des sulfates et notamment du sulfate de calcium qu'elle peut dissoudre jusqu'a 2,4 granmes par litre. La réaction continue jusqu'a satura~ tion de I'eau en sulfate de calcium. Cette eau, saturée en sulfate de calcium, s'évapore sur les parements de la maconnerie ; le gypse (SO, Ca 2H 20) cris- tallise mais conme i] est plus volumineux que le carbonate ‘qu'il renplace, 11 se produit des décoTTenents. L’eau en provenance du sol étant constanment renou- velée, le phénoméne est continu dans le temps, et peut donc désagréger com- plétement 1a maconnerie en pierres calcaires. 3,2.2 - Voyone ma‘ntenant L'action des eaux de pluie Les eaux de pluie sont en général chargées en gaz carbonique et, dans Tes villes, en anhydride sulfureux. Lanhydride sulfureux donne en milieu aqueux I'acide sulfureux : SO, + H 20— $03 H 2 11.20 Ltacide sulfureux réagit avec le carbonate de calcium Pour former un composé le sulfite de calcium : 503 H2 + CO, Ca—wS0, Ca +.CO, +H 20 Le sulfite de calcium se combine avec I'oxygéne pour former le sulfate de calcium : 80, Ca + $ 02—p504 ca Et le sulfate de calcium trés soluble dans l'eau, cristallise a partir de sa solution en gypse SO,Cazi0, au fur et a mesure que I'eau s*évapore. La cristallisation du sulfate de calcium en gypse Peut, comme dans le cas des eaux en provenance du sol, entrainer des décol le- ments de pierre. Toutefois, la dégradation entrainée par ce phénomene est beau- Coup plus lente que celle due aux eaux en provenance du sol qui sont, d'une part, renouvelées en permanence, et qui, d'autre part, subissent un effet de Pompage d‘autant plus important que I' insolation et 1a vitesse du vent sont grandes. Enfin, le gaz carbonique dissout dans 1'eau pure rend soluble dans cette derniére le carbonate de calcium sous forme de bicarbonate de calcium. Sous l'effet de 1'évaporation, le gaz carbonique se dégage et le carbonate de chaux se dépose dans les pores de la couche superficielle de la pierre : c'est le calcin. Ce calcin durcit la pierre en surface, réduit sa poro- Site, augmente sa densité superficielle et protége donc la pierre contre les a}térations. Pour plus de renseignements sur le sujet, on lira avec intérét V"etude de Monsieur Mamillan. Pour que ce calcin puisse se constituer, i] était de Coutume dans le passé de laisser la pierre extraite dans 1a carriére pendant un an, au moins, aux intempéries avant de l'utiliser ; cette coutume permettait aussi de verifier que la pierre n'était pas gelive. Les pierres calcaires ne sont pas les seules a étre altérées par l'eau 5 les pierres & base de feldspath, par exemple les granits, qui ont pourtant une réputation d'éternité, sont altérables a l'air humide et en présence de gaz carbonique CO,, i] y'a formation de silicate d'alumine hydrate (2 $i 02, Aly 03, 2H 2 0 afgile). C'est le phénoméne appelé KAOLINISATION. I1 “est d'autant plus important que la température est élevée. 2. - ANALYSE DES PRINCIPAUX PARAMETRES INTERVENANT DE FACON POSITIVE DANS LA STABILITE 11.21 1 - GENERALITES 2 = INCIDENCE _DU FROTTEMENT PHYS]QUE DANS LA RESISTANCE A LA DECOHESION D'UNE MACONNERIE 3 = —_CAPACITE DE RESISTANCE A LA TRACTION D'UN CHAINAGE HORIZONTAL EN MACONNERIE 4 ~ DETERMINATION DE L’EPAISSEUR D’UN MUR EN FONCTION DE SA HAUTEUR ET DE LA DISTANCE SEPARANT DEUX CONTREFORTS OU MURS EN RETOUR 5 - INCIDENCE DES CHAINES ET TIRANTS DANS LA STABILITE D/ENSEMBLE D'UN EDIFICE 5,1 - ESTIMATION DE L'EFFORT HORIZONTAL A REPRENDRE PAR DES TIRANTS A CHAQUE ETAGE 5,2 = VERIFICATION COMPLEMENTAIRE DU MUR DANS LA HAUTEUR D'ETAGE 5,3 - APPLICATION Détermination des tirants 5,3,1 5,3,2 - Section des tirants 5,3,3 Emplacement des tirante 5,354 Ancrage dee tirants Vérification de la contrainte dans la hauteur du rez-de-chaussée dans 1'hypo- these ot © 3 om et ot la contrainte maxinate almiseible sur la magonnerie est de 6,5 bars 5,355 6 - — CAPACITE PORTANTE D’UN MUR OU D'UNE PILE EN MACONNERIE 6,1 - RESISTANCE A LA COMPRESSION D'UN MUR EN MACONNERIE CONTRAINTE MAX“MALF ADMISSIBLE og 6,2 - CAPACITE PORTANTE THEORIQUE D'UNE PILE OV D'UN TRUMEAU EN MACONNERIE DE FAIBLE ELANCEMENT 6,3 - CAPACITE PORTANTE THEORIQUE D'UN MUR OU CHARGE MAXIMALE ADMISSIBLE PAR METRE LINEAIRE DE MUR 11.22 ANALYSE DES PRINCIPAUX PARAMETRES INTERVENANT DE FACON POSITIVE DANS LA STABILITE 1 - GENERALITES Les fortes épaisseurs données aux murs en maconnerie dans les Constructions anciennes rassurent car instinctiveent on les compare aux épaisseurs bien plus faibles des murs des constructions actuelles. Mais ces murs du passé sont-ils aussi solides qu'ils le parais- sent ? Leur épaisseur importante ne serait-elle pas justifiée par un mode de fonctionnement différent de celui des murs contemporains ? Pour répondre & cette question comparons deux constructions a usage d'habitation, l'une ancienne, l'autre actuelle. Nous constatons que les planchers en béton de la construction actuelle sont lourds (deux fois environ la masse des planchers anciens), rigides et indeformables dans leur plan ; ils reposent entiérement ou pres- que sur les murs supports et sont pincés par ces derniers de telle facon que les forces de frottement s'exercant entre murs et planchers sont consi- dérables et s‘opposent a tout déplacement des murs. Les murs étant solidaires des planchers et ces derniers étant rigides et indéformables dans leur plan, les forces horizontales dues au vent sont transmises par frottement des murs aux planchers qui les reportent 4 leur tour sur les éléments de structure qui assurent le contreventement du batiment, 11.23 bans une construction ancienne les planchers ne sont ni rigides ni indéformables dans leur plan, ils ne peuvent donc comme le font les planchers en béton, reporter les efforts horizontaux dus au vent sur des éléments de structure éloignés. D'autre part, 1a jonction entre mur et plancher n'est assuré que par le repos des poutres et solives sur le mur 3 Je poids propre du plancher étant faible comme d'ailleurs le coefficient de frottenent de 1a maconnerie sur le bois, les liaisons par frottement sont insuffisantes pour assurer a elles seules la stabilité des murs. Deux éléments lorsqu'ils existent, améliorent 1a stabilite aux efforts horizontaux, ce sont dans un sens la butée contre la maconnerie des extremités des poutres et dans le sens opposé les ancrages métalliques. Mais quelquefois les ancrages métalliques sant absents et le blocage des abouts de poutre n'a pas été réalisé pour permettre la ventilation des ex- tremités de poutres et augnenter ainsi leur durabilité. Ces éléments n'existant pas le mur est quasiment libre sur toute hauteur et son épaisseur qui paraissait forte comparée a la hauteur d'étage peut @tre insuffisante car dans ce cas, elle doit tre déterminee en fonction de 1a hauteur totale de l'édifice et de 1a distance séparant les refends transversaux. -Li- dL Ctest pour quantifier I'incidence de ces différents paramétres sur 1'épaisseur du mur que nous avons essayé d'analyser Te mode de fonction- nement d'un mur. 2. - INCIDENCE DU FROTTEMENT PHYSIQUE DANS LA RESISTANCE A LA DECOHESION D‘UNE MACONNERIE Afin de simplifier le probléme, nous avons supposé que le mur était constitué de blocs tous identiques de forme parallélépipéde dont les dimen- sions sont a, b,c. @ représente 1a longueur du parement, sa hauteur, ¢ Meépaisseur du paral lélépipéde 11,24 Ces blocs sont posés les uns sur les autres soit directement, magonnerie grecque, soit par 1'intermédiaire de joints en mortier dont Munique role est de répartir uniformément 1a charge. Le mur ainsi réalisé est a assises réglées, c'est-a-dire que tous les joints verticaux des as- sises paires sont une méme verticale qui passe dans l'axe des blocs cons- tituant les assises impaires et l'épaisseur du mur est égalea 1'épaisseur des blocs élémentaires ; i1 n'est sounis qu'a son poids propre. Nous appellerons 6 la densité du matériau A la profondeur z prise a partir du niveau supérieur du mur, 1a contrainte verticale de compression est 6z , Supposons que z correspond a un nombre entier n_ d'assises de pierre ; la force verticale de compression s'exergant sur la face inférieure ca d'une pierre de la (n)éme assise sera V = eaéz = eabén. Appelons P J'angle de frottement des blocs les uns sur les autres ou des blocs sur le mortier des joints horizontaux et posons suivant 1'ha- bitude tg P = 4 5 la force de frottement s'exercant sur le lit inférieur de la (n)éme assise s'exprime F = easz = cabs {n. Examinons maintenant 1a résistance a I'arrachenent d'un bloc de la (n)éme assise pincé sur la moitié de ses lits supérieur et inférieur (come I'indique le croquis) par les blocs des assises n-1 et ntl. Si_on exerce, dans le plan du mur, un effort horizontal de traction sur ce —> bloc, I'effort sera limite soit par la résistance a la traction du bloc soit par les forces de frottement qui s'op- posent a son glissement. Recensons ces forces : Sur Te 1it supérieur = eabog BL Sur le lit inférieur = eabsg La force totale de frottement s'exercant sur le bloc d'assise n et s'opposant a son déplacement est : Re sipsh est 1a contrainte de rupture a Ta traction du bloc sa résistance R= abo, 11.25 Ainsi dans Je cas oU F(n) est supérieure 4 R la résistance a |'arrachement du parallélipipéde de la n me assise correspondra a sa résistance a la traction 1 ° Appelons p Je nombre entier inmédiatement supérieur a ay +75 8 partir de la p ame assise la résistance A I'arrachement d'une pierre correspon- dra 4 sa résistance 4 la traction. clest-a-dire si La liaison entre deux trongons de mur @tant assuréepar un parallélipipede sur deux on peut conclure que = La partie de mur située au dessous de la n ame —_assise se com- porte vis-a-vis de Ta décohésion comme si une assise sur deux 6tait constituée d'un seul bloc filant sur toute la longueur du mur D'autre part apygs avoir multiplié par 6 les deux termes de T'inéquation qui devient + (pour z grand vis-a-vis de 6) on constate que la profondeur z a partir de laquelle le mur acquiert sa résisgance optimale a la décohésion est d'autant plus faible que le rapport 8 (hauteur du parement du bloc sur sa longueur) est petit. Cette constatation explique au moins en partie, 1a durabilité et la Solidité des constructions romaines en brigues réalisées a l'aide d'éléments de terre cuite de 40 x 40 x 4 on environ (2=.1) 11.26 En conclusion un mur en magonnerie monté & joints vifs ou a joints en mortier (quel que soit le liant utilisé) mais a assises réglées soumis a des efforts horizontaux s'exergant dans son plan se comporte jusqu’a une cer- taine profondeur zo comptée a partir du faltage come s'il était réalisé en un matériau dont 1a contrainte de traction proportionnelle a la profondeur z s‘exprimerait par avec z ¢ zo et A partir de 1a profondeur zo = 2 comme s'il était réalisé en un matée- riau homogéne dont la contrainte 8 ae traction serait égale 4 la moitié de la contrainte de traction du matériau dont sont faits les parallélipi- pedes rectangles ° =e zt z >z0 REMARQUE Ces formules ne sont théoriquement applicables qu'é un mur en ma- gonnerie a assises réglées ; on pourra toutefois les appliquer 8 une macon- herie de moellons ordinaires en renplacant le rapport par le rapport 2% 00m représente la distance moyenne de recouvrement et [= by, 1 hauteur moyenne des assises. 3 - CAPACITE DE RESISTANCE A LA TRACTION D‘UN CHAINAGE HORIZONTAL EN MACONNERIE Imaginons un chainage horizontal constitué de 2 assises superposées Soumis a une pression verticale p due au seul poids de la maconnerie de remplis- sage qui le surmonte. Du fait du frottement ce chatnage peut résister 4 un effort de traction dont I'intensité est limitée soit par la pression p soit par la résistance & la traction du matériau constitutif des parallélipipédes o, 11,27 Supposons que c'est la pression p_ exercée par 1@ magonnerie située au dessus du chainage qui limite l'effort de traction F On peut alors écrire F = < ebo,, avec p = 6.2 1T 6 densité de 1a magonnerie de remplissage 2 hauteur de 1a magonnerie située au dessus du chatnage et 12 contrainte de traction limite dans le chainage constitué de 2 assises réglees superposées s'écrit Si le chainage est constitué de 3 assises réglées, la force de traction F = pacg < ebo, et la contrainte limite de traction dans le chainage Si le chainage comporte 4 assises réglees F = 3 pacg < 2ebo, ee Enfin si le chainage comporte i assises réglées la force de traction r= 5} x pag et 1a contrainte de traction limite a swee oc {op Se est pate a, Be sid est impair 11.28 Tableau exprimant en kg/cm2 1a valeur de 1a contrainte limite de traction dans le chainage en fonction de la hauteur de maconnerie de remplissage acissant au dessus du chainage (2), du rapport longueur d'assise sur hauteur d'assise (a/b) et du nombre d'assises réglées (<) ag l= lm] B Sm 10m 20m 0,14 0,28 0,55 Ti = Z 0,18 0,37 0,73 0,21 0,41 0,83 0,28 0,55 1,10 G 0,37 0,73 1,47 0,41 0,83 1,65 0,41 0,83 1,65 3 0,55 1,10 2,20 0,62 1,24 2,48 0,55 1,10 2,20 4 0,73 1,47 oe 0,83 1,65 3,30 Les valeurs de ce tableau ont été calculées avec les hypothéses suivantes : Contrainte de rupture du matériau constituant le chainage : op > 646 kg/eme Coefficient de frottement {= 0,5 Masse volumique de 1a magonnerie 2200 kg/m3 11.29 = DETERMINATION DE L'EPAISSEUR D'UN MUR EN FONCTION DE SA ‘ FAUTEUR ET DE LA DISTANCE SEPARANT DEUX CONTREFORTS OU MUR EN RETOUR Nous avons vu précédenment qu'un mur en maconnerie de pierre de taille se comportait, sur une certaine profondeur zo mesurée & partir du somet, conme s'il était réalisé en un matériau homogéne doté d'une résistance a 1a traction proportionnelle 4 1a profondeur z s'exprimant par o(z) = $2 - 2 ou 6 représente la densité de 1a maconnerie § le coefficient de frottement de 1a maconnerie sur le mortier a la longueur du parement d'un bloc élémentaire 6 1a hauteur d'assise La profondeur zp étant atteinte, la résistance a la traction du mur reste constante et égale a la moitié de la résistance a la traction du matériau constitutif des blocs : = Nous allons utiliser cette résistance de 1a magonnerie a la traction pour reprendre une partie de I'effort exercé par le vent sur un mur extérieur et le reporter par flexion horizontale sur les murs en retour. Soit un mur de hauteur h dont la distance horizontale entre les murs en retour est constante et égale 4 £. Ce mur est soumis 4 l'action d'une pression uniforme exercée par le vent d'intensité p par métre carré. Zo 7 11.30 La pression du vent qui s‘exerce sur le mur peut se décomposer en deux parties : = la premiére partie correspond au diagranme de pression repris en flexion horizontale par la maconnerie du mur = la seconde partie correspond au diagramme de pression repris en flexion verticale par le mur travaillant en console, On distinguera les cas suivants : Diagramme de 1a Diagramme repris en Diagramme repris en pression du vent flexion horizontale flexion verticale Lorsque zo < h le moment entrainé par le diagramme de preston Ta base du mur dans Te fonctionnement en console de ce dernier s‘exprime par : + [pth)-ptzpth-zp)? qui devient en posant : plzg) = pth) . 52 one [ie ] nh) = pele - pla), |h2-(hezo) (h) = pe - Pl fe a) L'épaisseur du mur (c) se détermine en écrivant que le moment de renversement M(h) est égal au coefficient de sécurité prés Y au moment de stabilité du mur che? ; TT (6 @tant le poids volumique du mur) x aves lee 2 - (h-zof) soit e=\/ 5p [os > phy, bn! Ua @ Remplagons dans cette expression plh) par sa valeur ; pihJest la pression a la profondeur h que peut reprendre le mur travaillant en flexion horizontale compte tenu des forces de frottement. 2 M(h) =p h- plh) - En supposant que le mur est constitué de poutres continues horizontales prenant appui,sur les murs en retour, le moment de flexion maximal dua p/h) est 2 thle? (¢ est 1a distance entre les murs en retour) 2 Ce moment induit dans 1a magonnerie une contrainte égate a PILE (¢ représente J'épaisseur du mur) qui ne doit pas dépasser la contrainte de traction admissible dans la magonnerie o(h) = 2. k 2 d'ou pth) = ae - h L'expression Decvient aprés remplacement de plh) par sa valeur Yeh Gp \ 8 Te Zolh-Zot 2] 16] Lorsque zp zh 1a valeur de e s'obtient en remplagant dans ‘expression précédente Zo par ko 11,32 Appelons hy 1a profondeur critique pour laquelle plig)=p et écrivons qu'a cette profondeur 1'épaisseur du mur est suffisante tant pour la reprise du moment, le mur travaillant en console, que pour absorber la flexion horizontale. eee \f 2yphy tagtig “V5 areal atoae V5 en, Et remplacons dans les expressions I et II £ par la valeur trouvée. On obtient : ph 8 ge leon] ee Tg 6 1+ Tid La fonction [TT] croft au fur et & mesure que la valeur de h augmente, passe par un maximum lorsque h atteint VZ*h, puis décrott. nr] Pour toutes les valeurs de h supérieures ou égales a WZ hy nous bornerons 1'épais- seur du mur & ce maximun (e =\NEypho Et pour toutes les valeurs de h inférieures 8 VZ'hg nous prendrons pour épaisseur la valeur indiquée par la fonction Quant & la fonction[T] elle croit tant que simultanément 1a hauteur du mur h reste inférieure ou est au plus égale & I'expression Fone et que zy reste compris entre \E fh, et Viho. Elle passe par un maximum lorsque h atteint 1'expression précédenti , smum\ | 2B Pa 7 Nous retiendrons ce maximum Ee comme épaisseur a donner au mur lors- 6 [3 20) 2293 a valeur de h dépas: que 1a valeur de h dépasse 52407, Lorsque 1a Naleur,de zo est supérieure a Viho nous prendrons comme épaisseur de mur: @ 3 + Enfin si la hauteur h reste inférieure ou est au plus égale & shige et si 2g est €gal ou inférieur 8 V2 ho 1'épaisseur du mur e sera dotnée far 1'expres- sion [I

You might also like