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3.LA CORRECTION A PARTIR DE LA METHODE VERBO-TONALE. 3.1. RELATION DES SONS AU NIVEAU DE LA LABIALITE 3.2, RELATION DES SONS AU NIVEAU DE LA TENSION 3.3, RELATION DES SONS AU NIVEAU DE L’ACUITE 3.4, PRINCIPES GENERAUX DE CORRECTION DES VOYELLES. 3.5, PRINCIPES GENERAUX DE CORRECTION DES CONSONNES Llanalyse acoustique met en évidence le réle des cavités supra-glottiques, c'est-a-dire des 4 principaux résonateurs que sont le pharynx, la cavité buccale, la cavité labiale et les fosses nasales. Tous ces travaux de phonétique expérimentale aboutissent a I'élaboration de tableaux voealiques et consonantiques!. Dans les différents instituts de phonétique les chercheurs décrivent et classent ainsi les phonémes de nombreuses langues. Comme toute autre science la phonétique se trouve confrontée a des problémes de terminologie. Leur variété est manifeste - doublets dus au mélange des notions acoustiques et articulatoires: "fricatives / constrictives" ; emploi de "sifflante” et "chuintante" plus commode que les dénominations articulatoires. - doublets dus au maintien d'une ancienne terminologie "gutturale” pour "vélaire", "spirante" pour "constrictive" - doublets s'expliquant par la focalisation d'un trait : "occlusives” / " voyelle” / semi-consonne"” jomentanées" ; "semi- 11 faut rappeler que le professeur de F.L.E. n'est pas obligatoirement un spécialiste de phonétique. Pourtant, dans une perspective de correction et dans un souci de clarté et de simplicité qui nous CF. bibliographie F.CARTON ( 1974 ) et A.LANDERCY, R.RENARD ( 1977 ). 1 J. Clarenc UE 10 2006) semble essentiel en correction phonétique, il est indispensable pour V'enseignant d'étre familiarisé avec les 3 traits que sont - la labialité - la tension’ - Nacuité. Ces 3 traits fonctionnent pour tous les phonémes et I'apprenant peut les ressentir dans son corps : * La labialité est une caractéristique articulatoire. Elle se voit. On classe donc les sons en deux catégories : articulations non labiales et articulations labiales L- Lt ( opposition qui renvoie a l'appellation traditionnelle écartée / arrondie ) * La tension se vit ou se sent. Elle est physiologique et résulte d'un effort musculaire plus ou moins intense des organes phonateurs. Les sons vont done entretenir entre eux des relations de tension caractéristiques qui seront mises a profit dans la correction phonétique. Les articulations sont done réparties en tendues / relachées Te T ( opposition qui recouvre fréquemment la distinction traditionnelle sourde / sonore pour les consonnes ) * L'acuité s'entend et le classement acoustique des articulations nous permet de distinguer entre les = graves / aigués A At 11 faut noter que tension et aeuité vont de pair pour les voyelles : plus un son est aigu, plus il est tendu. Quelques remarques supplémentaires s'imposent a propos de ces 3 traits qui sont a la base de la méthodologie verbo-tonale. 2 J. Clarenc UE 10 2006) 3.1, RELATION DES SONS AU NIVEAU DE LA LABIALITE 3.1.1. LA LABIALITE DES VOYELLES 3.1.2. LA LABIALITE DES CONSONNES La labialité est une caractéristique articulatoire. Elle se voit. Les articulations sont réparties en NON LABIALES / LABIALES L- Lt ( cette opposition renvoie 'appellation traditionnelle ECARTEE / ARRONDIE ) 3.1.1, LA LABIALITE DES VOYELLES. Le rale joué par les lévres lors de la phonation est trés important. I faut signaler ( cf. travaux de ZERLING & Strasbourg ) qu'au dela du trait phonologique binaire de la labialité écarté J arrondi, le francais distingue incontestablement pour les voyelles au niveau articulatoire, un 3éme degré de labialité. ‘Nous avons au niveau phonétique, une division des voyelles en 3 catégories caractérisées par 3 stratégics labiales distinctes -les non-labiales L-: ‘Lel/Lel/fal/fé] -lestabiales L+ : [oe ]/[o]/(4]({@])/L] -les fortement labialisées L++ : [y]/[o1/[ul/ [ol/[5] (les voyelles nasales apparticnnent respectivement aux trois catégories puisque | 3 ] est surlabialisée, [ @ ] est labialisée et [ € ] est non labialisée) 3.1.2. LA LABIALITE DES CONSONNES = les ocelusives [ p]/{b]/[ m] sont labiales de part leur point d’articulation, - les semi-consonnes [ w ] et {q] sont toujours labiales ainsi que les constrictives [ { ] et [3 ]- - les autres consonnes adoptent la labialité de la voyelle qui les accompagne dans la syllabe. 3 J. Clarenc UE 10 2006) 3.2. RELATION DES SONS AU NIVEAU DE LA TENSION 3.2.1. LA TENSION DES CONSONNES. 3.2.2. LA TENSION DES VOYELLES 3.2.3, REPRESENTATION SCHEMATIQUE DES FAUTES DE TENSION La tension se vit ou se sent. Elle est physiologique et résulte d'un effort musculaire plus ou moins intense des organes phonateurs. Les sons vont entretenir entre eux des relations de tension caractéristiques qui seront mises & profit par la phonétique corrective. Les articulations sont done réparties en : TENDUES / RELACHEES Tt T- Cette opposition recouvre fréquemment la distinction traditionnelle SOURDE / SONORE pour les consonnes Lorsqu’il y a relachement, les voyelles tendent se fermer et les consonnes a s"ouvrir. Les phonémes deviennent indistincts. Lorsqu’il y a tension, c’est & dire linverse, le renforcement de Varticulation exagére la différence entre les voyelles et les consonnes. Les voyelles vont s’ouvrir davantage alors que les consonnes se ferment et donnent ainsi une impression de dureté 3.2.1. LA TENSION DES CONSONNES La tension d'une consonne est fonction : - dela nature du son OCCLUSIVES CONSTRICTIVES tension sourdes pee te tees coal) déeroissante | sonores bd elev. tees nasales jee Wee semi-consonnes w hea voyelles u iy J. Clarenc UE 10 2006) Ce tableau met en évidence les relations entre les consonnes. Ce sont les articulations sourdes qui sont les plus tendues. Dans la plupart des langues, les sourdes sont done en méme temps les fortes et les sonores les douces. L'opposition de voisement qui existe dans la majorité des langues se confond avec opposition de force articulatoire. Ainsi une consonne non voisée comme [p] est plus forte articulatoirement qu’une consonne vois¢e comme [b] dont I’énergie a été en partic absorbée par les vibrations glottales. [ Jet [1 ] sont exclues & cause de leur mode articulatoire + DE SA PLACE DANS LE MOT : ~ en position initiale 1a consonne est tendue (T+) ( forte ) - en position finale, elle est relachée (T-) (faible ) (1a position la plus forte étant Iinitiale de la syllabe précédée de consonne et la plus faible étant la finale de la syllabe devant la consonne ). exemple : [p5p] La consonne initiale est tendue (T+), la consonne finale est relachée (T-). ~ DE SA PLACE DANS LA PHRASE : La consonne est tendue & un sommet de hauteur ou d'intensité et relchée dans un creux intonatif. ‘exemple : [prila” fez] W_ ——-> phrase impérative dont la courbe mélodique est descendante; les consonnes de la syllabe accentuée sont relachées par rapport a celles de linterrogative [kel” fez] A. ~ DE L'ENTOURAGE VOCALIQUE + Une consonne est tendue lorsqu'elle accompagne une voyelle tendue, elle est relachée avec une voyelle reliichée. Plus le contexte acoustique dans lequel se trouve le son est constitué de sons tendus, plus le son est lui méme tendu. (bif] [buf] T+ T- 5 J. Clarenc UE 10 2006) 3.2.2. LA TENSION DES VOYELLES La tension d'une voyelle est fonction : = DE SA PLACE DANS LA PHRASE : Une voyelle est tendue en position accentuée, & un sommet de hauteur et & un sommet diintensité [kel’ fez] 1a voyelle de la syllabe accentuée est tendue. + DE L'ENTOURAGE CONSONANTIQUE : Une méme voyelle est tendue avec des consonnes tendues et reldchée avec des consonnes relachées. [pat] [Umar] Ty oT ~ DE SON APERTURE : A lieu d'articulation égal, une voyelle est dautant plus tendue qu'elle est fermée. fle} [le] T+ T- 6 J. Clarenc UE 10 2006) 3.2.3. REPRESENTATION SCHEMATIQUE DES FAUTES DE TENSION La fléche part de la consonne a reproduire et indique la faute commise. * Fautes ‘dues & une trop forte tension : in constrictives J w voyelles u * Fautes dues & un manque de tension : La fleche part de la consonne & reproduire et indique ta faute commise. 7 J. Clarenc UE 10 2006) 3.3. RELATION DES SONS AU NIVEAU DE L’ACUITE 3.3.1, L?ACUITE DES CONSONNES 3.3.2. L’ACUITE DES VOYELLES Llacuité s'entend et le classement acoustique des articulations permet de distinguer entre les GRAVES / AIGUES AS At 3.3.1. L’ACUITE DES CONSONNES aigu grave (clair) (sombre ) sot J k fo op 2 g v bok * - sont aigués : les constrictives alvéolaires (les sifflantes [s] et [ z] ainsi que occlusive alvéo-dentale [ t] - sont graves : les occlusives bilabiales sonores [ b ] et [ m ] ainsi que la vélaire a battement{ R J. - les sonores sont toujours plus graves que les sourdes correspondantes. 8 J. Clarenc UE 10 2006) 3.3.2. L’ACUITE DES VOYELLES Pour les voyelles c'est l'accroissement du volume de la cavité buccale et 1a labialité qui modifient les caractéristiques acoustiques : ~ son grave : grand volume et petit orifice labial - son aigu : petit volume et grand orifice labial cu labialisation—une voyelle devient plus grave—> _recul du augmentation de aperture La labialisation, augmentation d'aperture, le recul du lieu d'articulation ainsi que la nasalisation déterminent le caractére grave d'une voyelle par rapport 4 une autre. Liacuité d'une syllabe sera celle des sons qui la composent : [my] A-/ [ty] At [sis ] A+ / [rim] A- [mab ] syllabe grave / [ sis ] syllabe aigué 9 J. Clarenc UE 10 2006) 3.4, PRINCIPES GENERAUX DE CORRECTION DES VOYELLES. Pour cortiger la mauvaise émission d'une voyelle nous pouvons utiliser : - le changement d'intonation - le changement de l'entourage consonant - la prononciation déformée * pour relicher : - intonation descendante (fin d'une énonciative ) * pour tendre : -sommet d'intensité ( exclamations ) - sommet de hauteur ( questions ) ~contexte avec [s ].{zJet[t] * pour obtenir un contexte grave : -[bLim],[vJet(r] - intonation descendante. * pour obtenir un contexte aigu : -Esh{zJet(t] ~ sommet de hauteur. * pour fermer : |~ les constrictives sourdes [ f ],[s] ou[ J J = [j ] devant la voyell. * pour ouvrir : les occlusives sourdes [_p J, [t] ou[k ]. * pour arrondir : - les consonnes labiales [J]. [3 Lp]. [bJ,m]. 10 J. Clarenc UE 10 2006) 3.5, PRINCIPES GENERAUX DE CORRECTION DES CONSONNES Pour corriger 1a mauvaise prononciation d'une consonne nous pouvons : - changer ‘intonation ( montante ou descendante ) ou 'intensité (exclamation et insistance ) = mettre Ia consonne en position favorable (_ initiale, intervocalique, finale ) ~ changer l'entourage vocalique ~ remplacer cette consonne par une autre plus ou moins tendue. * pour relicher : - intonation descendante ~ position intervocalique ou finale . * pour tendre : - sommet diintensité ( exclamation ) - sommet de hauteur ( question ) ~ position initiale ~ contexte avec [i ou [e] - remplacer par la consonne correspondante plus tendue. * pour obtenir un contexte grave : -[u]ou[o] - intonation descendante. * pour obtenir un contexte aigu : -[iJoule] - sommet de hauteur. * pour arrondir les consonnes [ f J et [3 ]: les voyelles [u]/ [0]. iT J. Clarence UE 10 2006) QUELQUES EXEMPLES DE FAUTES CONSONANTIQUES * SONORISATION DES SOURDES : faute due & un manque de tension TI faut tendre la consonne par un sommet de hauteur ou d'intensité ( phrase interrogative, exclamative, utilisation de l'accent dinsistance sur la consonne ) ~ la position initiale ex: [p]>[b] [papa]? [parte ]! [s]>Lz] [ase }![si] ! [setisi ]? * ASSOURDISSEMENT DES SONORES + faute due a une trop forte tension On peut utiliser - intonation descendante - la position intervocalique ou finale [ses] [32] [lav] = un contexte grave - la possibilité de sonoriser les occlusives a l'initiale par les nasales [mbs ] * LA TRANSFORMATION EN MI-OCCLUSIVE : - occlusive ---> mi-occlusive : faute due a un manque de tension [ bjer ]>[bvjer ] si[b]>[bv] remplacer par la consonne correspondante plus tendue [obo ]---> [ abva ] [apa } - constrictive ---- > mi-ocelusive : faute due A un excés de tension {surnal ] > [ dsurnal ] opposer le caractére momentané et explosif de occlusive a la friction continue et plus faible de la constrictive (p1—> [pf Il po }-->[pfo ] [ sifttt-——-0 ] 12 J. Clarenc UE 10 2006) - pour obtenir uniquement la constrictive, l'atténuer par l'intonation descendante et la position finale. * LIASPIRATION : Dans ce cas, explosion des occlusives sourdes est accompagnée d'un souffle - éviter le souffle qui suit en faisant précéder l'occlusive d'une constrictive. - remplacer par la sonore prononcée fortement. [a* pari ]>[a*pMari ] [as* pari ] ou [a* bari ] (aki ]>[ak"i] Laski ] ou [agi ] * LA VELARISATION + [1 ] est confondu avec [ x } - utiliser un contexte antérieur pour [1] : [s ],[t],[4J,[i] ou[e ] ainsi que ta position initiale. acer [ x ] dans un contexte postérieur [u J, [0 ] ou [9 J, la fin d'un mot ou d'un creux intonatif (fin de phrase ). ~ remplacer par la consonne la plus proche : C1] par [4] /[e] par [9] - utiliser le découpage syllabique Mest la. [idea] * LE RELACHEMENT DE TENSION + - utiliser un contexte aigu et tendu cx, les sifflantes deviennent des chuintantes {s]>(S1/(z]>[3] [si]! [illiz]? [griz]? - remplacer par la consonne correspondante plus tendue ex. [v ] et [z] se détendent en semi-voyelles ~ [vit]! [va]? [vie]! - [fit]! [wala ] - [sa]! ~ [*fa] B J. Clarenc UE 10 2006) * UNE TROP FORTE TENSION : = [J Jet [3 ] deviennent des sifflantes : [J ]>[s ] (3]>[z] il faut arrondir avec les voyelles [ u ] et [© ] et placer en fin d'intonation descendante. ~ [J] et [w ] deviennent des constrictives : [| ]> [3] Cwl/tyl>fv] il faut détendre en faisant entendre I'élément vocalique. REMARQUE : pour les voyelles comme pour les consonnes ~Vintensité : on obtient de bons résultats lorsqu’on réduit au minimum perceptible l'ntensité du message. Une augmentation diintensité entraine un accroissement de la précision. = la durée : il suffit souvent dallonger un son pour quiil soit mieux percu. Pour éviter une voyelle diphtonguée il faut raccourcir le son. 14 J. Clarenc UE 10 2006)

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