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Essai Lefranc Pour mesurer la perméabilité d'un sol, un essai de pompage n'est pas toujours justifié ni méme possible Lessa Lefranc permet d'obtenir des résultats corrects, sans nécessiter un matériel important. Il peut étre réalisé dans les sondages de reconnaissance. au fur et A mesure de Pavancement. ETUDE THEORIQUE Principe Liessai Lefranc eonsiste & injecter ou & pomper de Peau dans une cavité de forme invariable, appelée lanterne, ouverte dans le terrain (contenant. une nappe) dont on veut connaitre la perméabilité, et & mesurer la variation de charge et le débit correspon- dant Cet essai est le plus souvent pratiqué pendant exécution d'un sondage et la cavité est limitée par Je fond ct une partic de la paroi du sondage. On distingue deux types d’essai Lefranc — Lessai a niveau constant : on pompe ou on injecte de eau a débit constant dans la cavité jusqu’a stabilisation du niveau dans le forage. Scules les mesures aprés stabilisation sont retenues pour la détermination du coefficient de perméabilité. Ce type dessa est réalisé dans les sols perméables (> 104 m/s); — Liessai @ niveau variable : on préléve ou on injecte (essai par abaissement ou par remontée) un volume d'eau donné dans la cavité. On suit, en fonction du temps, les variations du niveau dans le tube piézométrique. Ce type dessai est réalisé dans les sols peu perméables, Préparation de Ia cavit Le forage doit étre exécuté & Teau claire et il faut éviter qu'un écoulement puisse s'établir le long du tubage. 56 M.RAT F.LaviRON. Igenieur Enso, (Cher cu ‘crctice ceotonie Je 3OREZ Tegsrlaue Ex. GhePaucrcuze "Mécanique des Sols Laboratoire Régional 'Autun (AS DUN SOL PULVERULENT Ob FAIBLEMENT COHERENT Le forage est le plus souvent réalisé par percussion. On bat un tubage muni d'un sabot jusqu'a la cote choisie pour l'essai, puis on Te cure en prenant soin de ne pas désorganiser le terrain a la base du tubage, Lorsque le tubage a été vidé sur toute sa hauteur, plusieurs méthodes peuvent étre employées pour réa- liser la lanterne — On ne poursuit pas le forage au-dela de la base du tubage et la cavité est constituée par le fond du forage (cavité plate) Une telle cavité est instable car il se produit presque toujours une remontée des étéments fins dans le tubage. Ils introduisent, pendant essai, une perte de charge dont il n'est guére possible de tenir compte et Pessai donne une valeur de la perméabitité du sol inférieure a la valeur réelle — On réalise Ja cavité par langage au moyen du twépan dinjection (fig. 1). Si Yon arréte Tinjection apriés exécution de la cavité, celle =2D? 4 C=2np=2my /dL+2 \ 4 Des essais a Ja cuve électrique permettent d'obtenir par analogie Ia valeur de C. La figure 4 représente D L les variations de>. en fonction de + caleulées par Cc D P les deux formules proposées. On a reporté aussi les résultats d'essais en cuve rhéoélectrique. Les diflé- rences sont faibles; on peut donc employer une ou autre formule. ore Fig. 4 — Variation de -2 en fonction de c D (Capris Schneebei. Si le milieu est fini, il faut apporter & ces valeurs quelques corrections.’ Ainsi, pour une sphére, on montre, par la théorie des images, que si d est Ia distance du centre de la sphére & une couche imper- méable, Ia valeur de C est 1 1 1 t-1, 1. C 2xD and Cy ad De méme, si d° représente Ia distance du centre de la sphére’t la surface de la nappe 1 1 cain! Cow On applique ces corrections quelle que soit Ia forme de la cavité. Elles sont négligeables lorsque dou d’ est supérieur & trois fois 1a plus grande dimension de la cavité CARACTERE PONCTUEL DE LESSAL Le volume de terrain intéressé par T'essai Lefranc est faible. La figure 5 donne les méridiennes des surfaces équipotentielles, qui ont été obtenues par analogie électrique [2]. Si on prend ’équipotentielle 0,1 h comme limite, le rayon de la zone de terrain intervenant dans la mesure est de 10 R. Le remanie- ment du terrain autour du forage aura donc une influence non négligeable et la cavité doit étre pré- parée avec le plus grand soin (éviter le colmatage. par exemple), Tl est done nécessaire de multiplier ce type d'essai pour avoir une valeur représentative de la perméa- bilité du terrain. On note la cote du niveau de eau dans te forage aprés stabilisation, On fait plusieurs paliers a des debits croissants, puis décroissants. Ces derniéres mesures permettent de vérifier que les conditions initiales n'ont pas varié. Sur un graphique les points Q et h obtenus doivent saligner sur une drei zal assant par Torigine, de pene ——. Il n'est pas Pe P git pente 6 Pas nécessaire de connaitre exactement le niveau statique de la nape, puisqu’on s‘intéresse uniquement 8 la pente de la droite. Cependant, sa connaissance per- ‘met de juger Ia valeur de Tessa. Lorsque Ia perméabilité est inférieure & 104 m/s, il est difficile d'ajuster les débits : Q=2,5 I/mn pour C = 4 (cavité habituelle), h = 1m et k = 10* m/s. ESSAI A NIVEAU VARIABLE On remplit ou on vide Ie tubage pour avoir une charge initiale d'au moins un métre. On mesure la charge fh, & Tinstant . On suppose qu’d chaque instant Je régime hydraulique est permanent : Q=kch Fig. § — Surfaces équipotentilles (aprés Schneebel Ilya deux maniéres d'interpréter essai © entre les instants 1, et th le debit est Q la charge moyenne est booth droite d Tt u Ls KC sa oh le débit est Q()=S—F- = kCh ° Par intégration de cette équation différentielle on obtient| hehe Fes KC gh—ighy = (eto . . 238 Done, si l'on porte sur un graphique les points Ig h. KC ils doivent s'aligner sur une droite de pente -“C a : 238 Cette interprétation suppose la connaissance exacte du niveau piézométrique avant essai, car une erreur constante sur h donne une erreur variable sur Ig h, et les points ne s‘alignent plus. On a représenté sur la figure 6 les quatre types de courbes obtenues généralement Courbe 1: essai est correct et permet de calculer Ja valeur de k, Courbe 2: aprés un début correct, eau trouve un cheminement —privilégi¢, —généralement autour du bouchon étanche, Courbe 3 : la lanterne se colmate progressivement, Courbe 4; le gradient hydraulique devient trop important et Ia loi de Darcy n'est plus respectée, Dans les trois derniers cas, on pourra essayer interpréter essai & aide de la tangente a la courbe au début de I'essai, Mais généralement on ne pourra pas conclure. 60 Pour les essais a niveau variable, on verra ci-aprés que [on obtient trés rarement une droite lorsque les résultats sont reportés sur un graphique (h, Q). Tl semble que Vinterprétation soit a revoir. Applications particuliéres Jusqu'a présent, le terrain est supposé isotrope Fn fait Ia perméabilité horizontale est généralement plus grande que In perméabilite verticale. En étudiant mathématiquement le probleme. on obtient, pour une cavité eylindrigue, une relation de la forme Q- yk ki kek, DF (— y \ (oy &! Si Yon opére sur deux lanternes de hauteur diff rente, on peut caleuler ky et. Ii ne semble pas que cette méthode soit employée; sa précision doit étre tres faible, car les erreurs se cumulent On remarquera que pour les cavtés hautes (é > 2a surface lateral est beaucoup plus grande que la surface de la base. Les lignes de courant sont perpendiculaires @ la paroi et ont d’autant plus tendance & le rester que Je rapport est grand, 11 en résulte que, pour les milieux anisotropes, le coefficient k obtenu & partir de la formule Q= k Ch, représente la perméabilité horizontale du terra Pour mesurer I'anisotropie d'un terrain, la seule méthode valable est d'étudier la répartition des pres- sions autour d'une cavité quand on y injecte ou pompe un débit Q. Mais il faut que le terrain soit suffisamment perméable. On peut aussi appliquer l'essai Lefranc a la mesure de la perméabilité d'un terrain non saturé. La quantité d'eau nécessaire sera importante, car, pendant la premiére partie de lessai, il faudra saturer le terrain, Précision des mesures ‘Théoriquement la précision des mesures est bonne. Diaprés Martin [3], elle serait de ordre de 10 %. Mais le calcul ne tient pas compte du remaniement du terrain autour du sondage, et on a vu importance de ce phénoméne, Il est done nécessaire deffectuer sur_un méme site un nombre important d'essais Lefrane pour pouvoir donner une valeur correcte du coefficient de perméabilité. La valeur obtenue repré- sente généralement la perméabilité horizontale du terrain, PRATIQUE DES ESSAIS LEFRANC Diune facon générale on peut caractériser les deux types d’essai de la fagon suivante : — Lessai d niveau constant exige du matériel rela- tivement important (citerne ou pompe + tuyauterie); il est simple a réaliser; il est long dans les terrains peu perméables; il est facile & interpréter. — L'essai @ niveau variable demande peu de maté- riel (20 & 60 litres d'eau); il est trés simple a réaliser; il est relativement court, mais linterprétation de- mande & étre précisée. D'un point de vue pratique, on est trés souvent amené & Sorienter vers Tessai’& niveau variable en raison de ses facilités d'exécution. Mise en place du dispositif - Création d'une lanterne (CHOIX DUNE. LANTERNE Avant dinstaller le dispositif, il faut choisir les dimensions de la lanterne de facon que Fessai repré- sente bien une couche donnée et que le débit & injec- ter ne soit ni trop grand ni trop petit (en pratique nous avons toujours adopté le systtme de lanterne > 2) haute a D Le coefficient C varie peu en fonction des dimen- sions de la lanterne, par exemple on a les valeurs suivantes L=02m D=01m Cal L=tm D=04m Cx4 L=3m D=01 m CHs5 ‘On ne peut donc jouer sur le débit a injecter (ou a pomper) que dans des limites relativement faibles, LA LANTERNE, Tous les essais comportent la eréation d'une cavité cylindrique de dimensions connues. Cela est plus ou moins commode et précis suivant les terrains et le mode de forage. Dans les terrains relativement peu perméables (k < 10+ m/s), on a intérét & avoir une lanterne suffisamment grande de fagon que les débits soient assez grands et afin que le volume de terrain inté- ressé par T'essai soit le plus grand possible. Le son- ddage Highway (Z) 400 mm) est done préférable & ce point de vue, mais il est aussi celui qui pose le plus de problémes de réalisation. En général, le choix est imposé par lengin qui réalise les sondages. Pour nos essais, nous avons utilisé deux méthodes. — Les sondages caroités (Q 131 mm) dans les terrains tels que les schistes tendres ou altérés, ov ares tendres et friables. Le bouchon étanche est réalisé soit pendant le forage en ancrant le tubage dans de Vargile et en reforant la lantemne en diamétre inférieur (fig. 3), soit en utilisant un obturateur, dans le cas des terrains rocheux (caoutchoues de 50 cm de haut appliqués contre la paroi par serrage mécanique - fig. 7 a) Ces deux procédés ont donné de bons résultats. De plus, il est toujours possible de vérifier sil y a fuite ow non au-dessus du bouchon et d’éliminer les essais défectueux. Le premier est réservé aux faibles profondeurs et exige un reforage et un tubage-détu- bbage. Les dimensions de la lanterne sont, dans ce premier cas, connues avec une bonne précision, — Les sondages @ la tariére « Highway > dans les terrains tels que marnes altérées du Lias, mames altérées ou non du Trias, sables plus ou moins cohé- rents, graviers argileux cohérents Dans le cas des marnes, le terrain. se tient pen- dant le forage et un gravier & granularité grossiére ‘maintient les parois pendant essai. Quand les arri- ‘vées deau sont importantes, ou dans certains graviers argileux, le forage a la tatitre est délicat, le terrain Gant ala limite de T'éboulement : la forme de la lanterne est alors irréguliére, le coefficient C nest connu qu’approximativement et seule la rapidité de forage permet d'obtenir des conditions acceptables (les cavités réalisées dans des graviers argileux étant imaintenues en forme par un gravier trés per- méable - fig. 7 6). Z PG, sie AZ Av rasta AeA? 4 Fig. 7 — Préparation de la lanterne La réalisation du bouchon étanche est également délicate. En général, c'est elle qui conditionne 1a valeur de Tessai, Nous avons réalisé + un bouchon en argile compactée a le partie Supérieure de la lanterne, Si les essais sont faits immeédiatement aprés la mise en place, on observe des fuites importantes dans les matériaux sus-jacents 4 ceci peut étre vérifié en posant un piézometre au- dessus du bouchon. Par contre, si les essais sont réalisés un cer- tain temps aprés la mise en place du dispositif, les terrains situés au-dessus de la cavité colmatent et consolident le bouchon et lessai devient correct. Les fuites sont nulles ou tres faibles. un bouchon en argile mélangée & du ciment (bentonite + ciment). L’épaisseur de ce bouchon varie de 0,50 4 1 m suivant les cas. Le trou est ensuite rebouché, L’étanchéité obtenue est assez bonne, mais ce procédé exige la fabrication du mé- lange ‘en quantité relativement importante et il est assez cher. COLMATAGE DE LA LANTERNE. Dans des piézométres dont la prise de pression est limitée par un bouchon étanche, on est amené a faire des mesures plusieurs mois aprés leur pose. Ces essais sont faits par remontée & niveau variable aprés vidange du tubage & l'aide d'une curette. La vidange du tube piézométrique est longue; eau étant trés boueuse et montrant une pollution et un colmatage de Ia lanterne par des argiles. Tl faut vider les piézométres jusqu’a ce que le décolmatage se produise et que Veau devienne claire. POMPE — MESURE DES DEBITS La pompe doit avoir un débit variable, en raison des différents débits nécessaires pour Tessai et pour des essais dans des terrains variés. Pour chacun deux, la régularité du débit est trés importante (une variation de 6,1 6,2 I/mn est génante & cause des fluctuations du niveau d'eau dans le tubage) La mesure des débits a toujours été faite dans un bac jaugé (dix litres en général). Dans le cas d'injection, il faut amener l'eau ou la pomper dans un ruisseau. Cest une sujétion impor- tante Réalisation de Pessai Seuls quelques problémes pratiques seront abordés dans ce paragraphe, Lors d’un essai & niveau constant, eau que Ton injecte produit des remous. Pour pouvoir mesurer le niveau de Peau nous avons utilisé un tube que on a descendu dans Ie tubage, dans Iequel on a mis Ia sonde de mesure. L'essai Lefranc est un eSsai relativement simple, pourtant il ne faut pas le considérer comme trop simple et sous-estimer sa réalisation : o — une certaine quantité de matériel est nécessaire, — la réalisation et la mise en place du disposi exigent une équipe entrainge connaissant bien la technique de lessai et les buts poursuivis, — en cours d'essai, on peut étre amené & changer de technique (débit trop important faisant passer d'un essai 2 niveau variable A un essai & niveau constant, débit trop fort pour le matériel de pompage disponible, etc.), — dans un sondage carotté, il est difficile et cobteux de prolonger Farrét de la sondeuse, Les essais doivent done étre organisés et prévus le mieux possible. Lessai Lefrane peut étre réalisé dans les piézo- ‘metres, que Von met en place pour Pétude de la surface piézométrique *, It suffit de tes poser trés correctement (lanterne) Interprétation - Forme des courbes Nous avons vu gue le coefficient k de perméa- bilité est donné par LQ can APPRECIATION DE LA VALEUR DE C ne L Les lanternes réalisées sont cylindriques. et est supérieur & 2, On ealcule done C par la for- mule zh 2k D Pour un sondage carotté, le diamétre du trou varie vee un carottier donné en fonction du terrain. Ainsi, rnous avons dit utiliser des packers de 5” (127 mm) dans les grés et de 4” (101 mm) dans les schistes, alors que les forages étaient tous effectués en 4”. Cette variation de diamétre de la lanterne améne, pour une lanterne de deux métres par exemple, une variation de C de 3,6 & 3,4, soit 6 % Pour un sondage Highway (tarigre @ 40 cm), le trou mesure 40 cm dans les argiles et terrains cohérents et il atteint 50 cm dans les sables et graviers. Ceci correspond, pour une lanterne de un métre de haut, & une variation de C de 4 4 4,5, soit 12 %. Ces valeurs sont compatibles avec la précision que Ton attend d'un essai Lefranc. > CF. article « Nappe en charge dans le sot de fondation Gun ouvrage darts de H. fosseaume, JF. Maillard, JT Sevestre, J-P. Dupareg ei A. Vecchi | Rated ements | Lane ae oiston “COLL h moyen Lem 00 4 ors (emia) by essai a niveau variable Fig. 8 — Essais de perméabilité par injection En pratique et surtout pour les sondages Highway, Ja forme de la lanterne s'approche plus ou moins d'un cylindre. Il se produit quelques éboulements de mottes ou de graviers et Ia lanterne prend une forme plus ou moins arrondie. On ne sait pas alors apprécier les variations de C. Il semble toutefois qu’elles restent faibles et de Vordre des valeurs citées. APPRECIATION DE @ ET Cela ne pose pas de probléme. On si ment que dans lessai a niveau variable il n'est pas nécessaire de mesurer Je niveau a intervalles trop rapprochés. En effet, Ia précision des mesures sur h est de ordre du centimetre. II faut donc mesurer des variations d’au moins deux centimetres. On obtient une droite. Les points salignent trés bien, au moins dans les quelques essais réalisés, Le caleul de k est alors facile (fig. 8 a). ESSAI A NIVEAU VARIABLE Nous n’avons que trés rarement obtenu une droite Q = £ (h), Lorsqu’elle existait, il est & penser que si essai avait été prolongé, les’ derniers points nau raient pas été sur cette droite, car elle ne passait pas par le point h, = 0. Il est done difficile d’évaluer une pente (fig. 8 b et 9). Généralement, on invoque le colmatage de la la terme pour expliquer ce phénomene. Mais si l'on réa- lise deux essais identiques dans une méme lanterne, (on obtient les mémes courbes. ors bem) mi Fig. 9 — Autre essai de perméabilté ‘ar injection & niveau ‘variable o Enfin, de récents essais ont montré que dans une méme lanterne oit I'on peut adapter 2 tubages de diamétres différents, les courbes © = f (h) obtenues ne sont pas les mémes (fig. 10). Les valeurs du coefficient de perméabilité obtenues sont différentes Cela pose évidemment le probleme de la mise au point d'une méthode d'interprétation de Vessai & niveau variable, of Fig, 10 — Essais & niveau variable. Comparaison de deus essais réalisés dans des twhages de diamdires différents CONCLUSIONS Liessai Lefranc est un essai facilement réalisable et peu codteux. Mais si fon ne prend pas un certain nombre de précautions, les résultats sont trés aléa- toires. En particulier, il parait difficile d'obtenir des résultats valables lorsqu'll est fait pendant les opéra- tions de forage; 'arrét de la sondeuse devant étre le plus court possible, on n’attend pas la stabilisation des niveaux, on ne vérifie pas Métanchéité du bou- chon, etc. Dans ces conditions, les résultats des essais doivent étre discutés sérieusement. Pour toutes les études de nape, on est amené 4 poser de nombreux piézométres. Ceux-ci deman- dent, pour fonctionner correctement, une réalisation soignée : forage, filtre, hauteur de erépinage, bouchon Gtanche (nécessaire pour isoler les différentes nappes). Toutes ces conditions sont celles qui ont été données pour la création de la lanterne. On pourra donc les utiliser pour réaliser des essais Lefranc. Le type d’essai dépendra de la perméabilité du terrain sik > 104 m/s sik < 104 m/s essai & niveau constant essai niveau variable. On n’oubliera pas que de nombreux essais sont nécessaires pour caractériser la perméabilité d'un BIBLIOGRAPHIE UU} J. Manne, Note sur le eleul des infiltrations, Annales des Ponts et Chaussées (juillet 1939), 57-110 a [1 P. Manrin, La détermination du coefficient de perméabilité des roches par les mesures dans les sondages, Thése soutenue le 30 novembre 1989 & [Universite o Aix: Marseille, Hydraulique souterraine, Eyrolles (Paris, 1966), 362 p. Par cillews, les auteurs de cet article se sont inspirés des owvrages 4. BautLanr, La mesure insitu des perméabilités locales, Géotechnique, 3 (1966), 33-52. LLuriay et b0N Kurxnaa, A piezometer method for measuring permeability of sol in stu below a water table, Soll Sexence, S71. 68 (1949), 349-258, discussion Les questions évoquées ont été les suivantes : Essai a niveau variable Plusieurs pertcipants ont constaté que les résultats des essais ne correspondaient pas & ceux que la théorie laissait prévoir. lls ont cherché une explication de cette discordance, dans les hypotheses qui sont faites pour tablir los formules. a) Validité de la loi de Darcy ‘Au début de ‘essai, les gradients sont importants et nettement supérieurs & ceux que l'on rencontre dans la nature: écoulement serait donc turbulent. De plus, les vitesses d'écoulement élevées au voisinage de la lanteme peuvent entrainer des fines: il y aurait done modification du coefficient C. Le gradient diminuant progressivement les fines se déposeraient et colmateraient la lanteme. Pour certains essais, cette interprétation peut étre ‘contestée pour deux raisons: d'une part, ils sont reproductibles, autre part, des essais & niveau constant réalisés dans la méme lanterne que des essais & niveau variable, avec les mémes surcharges, n’ont pas montré de turbulence (points alignés sur le graphique) b) Validté de Ihypothése « états d'équilibre successits » (On observe que dans le cas des milioux tr6s perméables {k > 10-+ mvs), interprétation des essais @ niveau variable est valable. Caci provient du fait que le régime d'équilibre est atteint. Généralement, il faut tenir compte du temps. M, Josseaume suggére demployer la théorie de Gibson qui tient compte du coefficient de consolidation cy du sol* ‘Son principe consiste a sunernoser les courbes expérimentales & des courbes théoriques. Quelques interprétations ont été faites /fg. 1), Dans certains cas, il est difficile de trouver la bonne superposition, M. Rat a démontré que toutes les courbes théoriques admettent la méme limite asymptotique quant t devient infini. Cette limite s‘obtient facilement en portant sur un graphique la charge h en ordonnée et ‘inverse du temps fen abscisse. Les courbes obtenues (fig. 2) présentent une tangente dinflexion prés de Vorigine (ow une tangente 8 Forigine, sila lanteme est trés haute). On a la relation approchée VB: Bente de is tangents PE 1: Cotume seas nec ov pom AC: centrent de forme Les expériences qui ont &t6 faites par le Laboratoire régional d'Autun confirment pour Tinstant cette formule, IW est demandé aux Laboratoires régionaux de Tutiiser avec précaution et de comparer les résultats obtenus avec coux diautres essais (essai Lefranc 3 niveau constant, essai de pompage) et de faire part de leurs observations. su Département des sols du Laboratoire central. Réalisation de la lanterne: Elle pose un certain nombre de problémes. Par exemple, dans certaines graves argileuses un trou & la tariére ne tient qu'une demi-heure, si sa profondeur sous la nappe est inférieure a un matve. Par contre, la réalisation du bouchon étanche est facile. On peut dailleurs vérifier l'étancheité en placant un pigzométre au-dessus du bouchon ‘et si pendant I'essai, le niveau quil indique est celui de la cavité, le bouchon rest pas étanche, "Ct orele« Etude des facteurs interenant dons Io mesur des pretsons interstilies do H. Jossoaume. 6 our les essais dans les sondages tubés, le bouchon Yest pas toujours utile. Son exécution représente une perte de temps importante, rarement conciliable avec les intéréts du sondeur. utilisation de deux obturateurs (sila paroi du sondage tient) est certainement préférable Calcul du coefficient Les errours commises en calculant la valeur de C restent généralement faibles, de ordre de 10% et comme la précision de essai est 2u mieux de 50% (remaniement du terrain autour de la lanterne}, elles sont négligeables. Ceci justifie adoption de formules simplifiées pour le calcul de C, en particulier assimilation de la lanteme & tune sphére de m@me surface. On ne commet pas d'erreur importante en réalisant essai avec une lanterne limitée vers le bas par un obturateur En conclusion, Tintérét de essai Lefranc = été souligné, en rappelant que de nombreuses mesures sont inécessaires pour donner une valeur correcte du coefficient de perméabilité, essai 6tant ponctvel. LYessai a niveau constant, de mise en ceuvre assez lourde, donne des résultats convenables. essai & niveau variable, de-réalisation trés simple, pose des problémes dinterprétation qui semblent résolus Fat Fig. 2 Fig. 1 - Introrétation, par lo méthode de Gibson, un esse Lefranc & nivoau vanible effects dans un piéomdtre inks en piece dans une frie tds pacbaue (earactrtiues dy plézomee + rayon éauivalont ay fire r= 13,5 cm, section du tube pizoméiique A= 1.13 cm. La courbe expivimentale ©, iy # se syperpose a a courbe de Gibson, conespondant le valeur w= 0.2 et & ul (On obtent done Cy = 7.8% 10° ems, k~ 6.5% 10* ems et 0.1 comespond 12.000 & 140 bare. ‘ig, 2- Inrprtaionproposte pour un esa! Lfrane & niveau varisle ~Tranchée de Sain-Anaté de Cubzac, Gironde 6

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