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Eces Manuel RP D F
Eces Manuel RP D F
Manuel d’utilisation
2
Marc Dubois, Lausanne. marcdubois.ch
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements 4
Introduction 5
Chapitre 1 : Référentiels et modèles théoriques 7
1. 1 La Classification internationale du fonctionnement,
du handicap et de la santé (CIF) 7
1. 2 La classification québécoise : Processus de production
du handicap (PPH) 8
1. 3 Le Plan d’études romand (PER) 9
Conclusion 49
Bibliographie 51
Glossaire 53
4 REMERCIEMENTS
Introduction
Pour comprendre les raisons qui ont la collaboration dans le domaine de la pédagogie
conduit des professionnels à souhaiter cons spécialisée du 25 octobre 2007 repose sur le prin-
truire un instrument d’observation partagée à cipe d’intégration : « Les solutions intégratives
l’usage des enseignants, il nous faut nous repor- sont préférées aux solutions séparatives, ceci
ter au contexte dans lequel le projet est né. dans le respect du bien-être et des possibili-
L’origine de ce projet est à rechercher dans tés de développement de l’enfant ou du jeune
les changements sociopolitiques qui ont marqué, concerné et en tenant compte de l’environne-
depuis plusieurs années, le monde de l’éducation ment et de l’organisation scolaires » (art. 2).
spécialisée, tant sur le plan international, que
national ou cantonal. L’école est obligée de réin- Avec ces enjeux naissait un important défi :
terroger ses valeurs, ses finalités, ses objectifs celui des instruments à créer pour identifier les
et donc ses pratiques compte tenu de nouveaux besoins individuels, déterminer les mesures de
enjeux. Ces enjeux ont pour nom « Ecole pour pédagogie spécialisée à mettre en place, adapter
tous », « Egalité des chances », « Intégration ». Ils les pratiques. Dans sa volonté de doter les can-
touchent bon nombre de pays dont la Suisse. tons d’un instrument commun, la CDIP chargea
Sur le plan international, la Déclaration de un groupe d’experts d’élaborer une Procédure
Salamanque (Unesco, 1994) a marqué un tournant d’évaluation standardisée (PES)2 pour déterminer
important en proclamant le droit des enfants, les besoins éducatifs particuliers chez des élèves
des jeunes et des adultes ayant des besoins édu- « lorsqu’il apparaît que les mesures dispensées
catifs spéciaux à une éducation dans le système jusqu’ici dans le cadre de l’école ordinaire s’avè-
scolaire ordinaire : « Les personnes ayant des rent insuffisantes ou inappropriées » (Termino-
besoins éducatifs spéciaux doivent pouvoir accé- logie uniforme, CDIP, 2007). Cette procédure doit
der aux écoles ordinaires, qui doivent les intégrer permettre d’accéder à des mesures renforcées
dans un système pédagogique centré sur l’enfant, de pédagogie spécialisée. Le référentiel utilisé
capable de répondre à ces besoins ». Tous les gou- pour l’élaboration de cette procédure est la Clas-
vernements sont exhortés à adopter le principe sification internationale du fonctionnement, de
d’une « éducation pour tous » (p. viii). la santé et du handicap, version pour enfant et
Au niveau suisse, la Loi en faveur de l’élimi- adolescent (CIF-EA, OMS, 2007).
nation des inégalités frappant les personnes handi- Sur le plan international, un même défi
capées (LHand), entrée en vigueur le 1er janvier s’est posé : quels instruments utiliser pour
2004, imposait aux cantons de lever toute accompagner le processus d’intégration sco-
forme d’inégalité de traitement : « Les cantons laire ? La CIF-EA, mais aussi la classification
veillent à ce que les enfants et les adolescents québécoise Processus de production du handicap
handicapés bénéficient d’un enseignement (Fougeyrollas, 1998, 2010), se sont avérées
de base adapté à leurs besoins spécifiques ; ils pouvoir participer à l’élaboration de pra-
encouragent l’intégration des enfants et des tiques novatrices. Un Symposium Internatio-
adolescents handicapés dans l’école régulière nal, organisé par le GIFFOCH3 , intitulé « Han-
par des formes de scolarisation adéquates pour dicap et classification : concepts, applications
autant que cela soit possible et serve le bien de et pratiques professionnelles », qui s’est
l’enfant ou de l’adolescent handicapé » (art. 20). déroulé à Lausanne en septembre 2010, a fait
A la recherche d’un cadre national pour le point sur l’état d’avancement des travaux
les mesures de pédagogie spécialisée, la Confé- entrepris dans divers pays. Cet événement a
rence suisse des directeurs cantonaux de l’ins- contribué à ouvrir de nouvelles perspectives
truction publique (CDIP)1 se devait de respecter concernant l’intervention d’enseignant-e-s
cette obligation légale. L’Accord intercantonal sur spécialisé-e-s en milieu ordinaire.
6 Introduction
Chapitre 1
CONSTRUCTION DE L’INSTRUMENT
Remarques :
Les catégories de ce domaine relèvent des Certains de ces items concernent plus
« perceptions sensorielles* » à distinguer des particulièrement des élèves polyhandicapés*
« perceptions intentionnelles* » qui émargent de (comme par exemple l’état de vigilance* et
la « cognition* » et des « sensations » qui concer- sommeil ou encore les fonctions du système
nent le « rapport à soi * ». respiratoire, du système digestif).
12 CONSTRUCTION DE L’INSTRUMENT
CORPS : mouvement et fonctionnement psychomoteur
Catégories Références CIF-EA Références PPH Références PER (CT et FG)
Mouvements et Changer la position du corps : Aptitudes : 5.3, 5.4,
mobilité d 410, 420 5.5
Porter, déplacer et manipuler des
objets : d 430, 435, 440, 445, 446
Marcher et se déplacer :
d 450, 455, 460, 465.
Coordination motrice* Fonctions mentales relatives aux Aptitudes : 5.6
et praxies* mouvements complexes : b 176
Fonctions liées au mouvement :
b 760, 761, 770
Contrôle neuromoteur* Fonctions des articulations, des Aptitudes : 5.1, 5.2
et psychomoteur* muscles : b 710, 730, 735, 740
Maintenir la position du corps : d 415
Fonctions liées au mouvement invo-
lontaire : b 750, 755, 765
Fonctions psychomotrices : b 1470,
1471, 1472.
Dominance latérale* Fonctions psychomotrices : b 1473,
1474
Soins personnels Se laver : d 510 Habitudes de vie : 3 Santé et bien-être :
Aller aux toilettes : d 530 reconnaître ses besoins fon-
S’habiller : d 540 damentaux en matière de
Manger et boire : d 550, 560 santé et ses possibilités d’ac-
tion pour y répondre (FG)
Le découpage des catégories respecte celui Dans leur investigation, les psychomo-
présent dans la CIF-EA, et aussi celui des psy- tricien-ne-s incluent la conscience du corps
chomotricien-ne-s qui s’attachent à évaluer la et le schéma corporel*. Quant à nous, nous
présence d’éventuels troubles psychomoteurs. avons pris le parti d’intégrer cette dimension
Parmi ces troubles : dans le domaine « Rapport à soi* : conscience
a. les troubles du mouvement intention- et connaissance de soi ». De même, dans notre
nel et de la coordination motrice* (dans outil, la dimension de l’organisation de l’es-
lesquels on peut isoler les dyspraxies de pace, du temps et avec les objets est répartie
développement – allant de la simple len- entre le domaine « Cognition* : fonctionnement
teur dans les activités motrices à l’incapa- mental et apprentissages » et le domaine « Rap-
cité totale d’apprendre certains gestes – et port à soi* : conscience et connaissance de soi ».
les dysgraphies allant de l’altération de
l’écriture, aux troubles spatiaux ou syn-
taxiques à la répugnance à écrire) ;
b. les troubles du tonus* musculaire (dans
lesquels on distingue les dystonies ou
contractions musculaires anormales et
inadaptées, les syncinésies – qui sont des
contractions ou mouvements intéressant
un ou plusieurs groupes musculaires et
qui apparaissent dans des régions non
concernées par l’exécution du mouve-
Pensée divergente* Ouverture aux expériences : Aptitudes : 1.3 Pensée créatrice : développement de
et résolution de b 1264 la pensée divergente* ; concrétisation
problèmes Flexibilité cognitive : b 1643 de l’inventivité (CT)
Résolution de problème :
b 1646
Résoudre des problèmes :
d 175
Stratégies d’appren Fonctions cognitives* de Stratégies d’apprentissage* : gestion
tissage* (cognitives*, niveau supérieur : b 1641, d’une tâche, acquisition de méthodes
affectives*, organisa- 1642, 1645 de travail, choix et pertinence de
tionnelles*, de gestion Prendre des décisions : d 177 la méthode, développement d’une
des ressources*) ; méthode heuristique (CT)
processus et connais- Démarche réflexive : élaboration
sances métacognitives* d’une opinion personnelle ; remise en
question et décentration de soi (CT)
Apprentissages (acqui- Orientation par rapport au Utiliser les outils informatiques et
sition et utilisation de temps, au lieu, aux objets : multimédias (FG : MITIC)
connaissances) b 1140, 1141, 1143
Copier : d 130
Répéter, imiter : d 135
Agir sur des objets,
apprendre en jouant : d 131
Acquérir des concepts et des
connaissances : d 137
Lire : d 140, d 166
Ecrire : d 145, d 170
Calculer : d 150, d 172
Réalisation de tâches Entreprendre une tâche
et routines (accom- unique/des tâches multiples :
plissement d’actions d 210, 220
simples ou complexes) Effectuer la routine quoti-
dienne : d 230
14 CONSTRUCTION DE L’INSTRUMENT
COMMUNICATION ET LANGAGE
Catégories Références CIF-EA Références PPH Références PER (CT et FG)
Voix et parole Fonctions de la voix et de la parole : b 310, 320, Aptitudes : 2.1
330, 340
Communication Recevoir des messages : d 310, 315, 320, 325 Aptitudes : 2.2, 2.3 Communication : analyse des
Produire des messages : d 330, 331, 332, 335, 340, ressources, exploitation des
345 ressources, circulation de l’in-
Obtenir des informations : d 132 formation (CT)
Conversation : d 350, 355
Langage Fonctions mentales du langage : b 167 Aptitudes : 2.3.2.1.1.1/2/3, Communication : codification du
Acquérir le langage : d 133, d 134 2.3.2.1.4.1/2, 2.4 langage (CT)
16 CONSTRUCTION DE L’INSTRUMENT
Chapitre 3
L’instrument
Facteurs environnementaux
Système scolaire
Lois, dispositifs, règlements, services, normes sociales, etc.
Etablissement
Contexte géographique, architecture, projet d’établissement, charte, ressources à disposition, services de soutien aux
enseignants (PPLS, médiateur, supervision, etc.), expériences antérieures d’intégration, etc.
Classe
Emplacement dans l’établissement, adaptation de l’environnement (locaux, lumière, son, espace, mobilier), configura-
tion de la classe, grandeur du groupe, accessibilité du matériel, etc.
Aide technique
Nutrition, médication, mobilité, communication, transports, etc.
Enseignement (enseignant titulaire, spécialiste, de renfort, aide à l’enseignant)
a. Expériences antérieures de l’enseignant-e-s titulaire-s avec des élèves ayant des besoins particuliers
b. Matériel utilisé, pédagogies développées (frontale*, coopérative*, de projet*, par plan de travail*, institutionnelle*,
de la réussite*, etc.), didactiques, style d’enseignement*, enseignement différencié*.
c. Adaptations du programme et des objectifs à atteindre, adaptation des évaluations certificatives
d. Temps de concertation entre enseignant-e-s, disponibilité
Réseau professionnel
a. Professionnels de la santé et du social (PPLS, thérapeutes, spécialistes, médecins, éducateurs, etc.)
b. Participation des parents
c. Fonctionnement : relations, attitudes, communication des informations, rythme des concertations, etc.
d. Impact, effet du réseau
e. Autres
Entourage
Soutiens, relations et attitudes :
a. de la famille et des proches
b. des pairs et des amis
c. autres personnes
18 L’INSTRUMENT
Cognition* : Fonctionnement mental et apprentissages
Perceptions intentionnelles*
Regarder : suivre un objet, regarder des personnes, un événement ; discriminer la forme, la taille, la couleur et autres stimuli oculaires.
Ecouter : localiser une source sonore, discriminer des sons, et autres stimuli acoustiques, reconnaître le son, comprendre le sens du son.
Explorer avec la bouche, par le toucher, par l’olfaction, par le goût ; distinguer les différences entre les goûts (sucré, salé, amer), entre
les odeurs, dans la texture des objets (rude, doux, etc.).
Attention
Vigilance* ou éveil ; fixer son attention* intentionnellement sur des stimuli spécifiques : attention dirigée* (sélection) ; attention divisée*
(simultanée) : concentration sur deux stimuli ou plus en même temps ; attention soutenue (maintien) : concentration pour la période de
temps requise ; déplacement de l’attention.
Mémoire
Mémoire à court terme* (immédiate, de travail) ; à long terme* (mémoire épisodique*, sémantique*, procédurale, perceptive) ; métamé-
moire (connaissance des procédures de mémorisation).
Pensée* et raisonnement
La pensée* : rapidité du processus mental ; sa cohérence et sa logique ; contenu de la pensée* (idées) ; contrôle de la pensée*.
Le raisonnement : fonctions relatives au développement cognitif de la représentation, du savoir, du raisonnement : accès au symbolique
(imagination et images mentales, activités de faire semblant, différenciation entre signifiés – le réel – et signifiants – les symboles et signes) ;
accès à la pensée préopératoire* ; accès à la pensée opératoire concrète* ; accès à la pensée opératoire formelle* (Piaget) : formulation et
manipulation d’idées, concepts et images qui font appel à la pensée abstraite ; capacité d’émettre des suppositions (hypothèses).
Pensée divergente* et résolution de problèmes
Développer un esprit curieux, imaginatif (tirer parti des changements et de ses idées), prêt à explorer (s’engager dans de nouvelles
idées, de nouvelles voies et les exploiter), à faire de nouvelles expériences (expérimenter des associations inhabituelles).
Flexibilité cognitive (exprimer ses idées sous de nouvelles formes ; se représenter et projeter diverses modalités de réalisation) ; faire le
choix de stratégies et de techniques inventives ; accepter le risque et l’inconnu ; se libérer des préjugés et des stéréotypes.
Résoudre des problèmes simples, des problèmes complexes.
Stratégies d’apprentissage* – Processus et connaissances métacognitives*
Stratégies cognitives* : analyser la situation ; sélectionner les informations pertinentes et pour cela percevoir les éléments déterminants
du contexte et les liens qui les unissent, reconnaître les ressemblances avec des situations proches, distinguer ce qui est connu de ce qui
reste à découvrir ; organiser les données entre elles ; élaborer une réponse.
Stratégies affectives* : maintenir sa motivation, sa concentration, contrôler son anxiété (gérer son stress, contrôler son impulsivité),
persévérer dans la gestion d’une tâche, développer son goût de l’effort.
Stratégies de gestion : Organiser et gérer son temps, les ressources matérielles, recourir au soutien des personnes (pairs, professeur).
Processus métacognitifs*: Anticiper la marche à suivre ; planifier l’activité ; se donner un objectif et les moyens de l’atteindre ; faire des
choix parmi plusieurs moyens et opter pour une solution parmi un éventail de possibilités ; choisir la méthode adéquate ; examiner la
pertinence des choix ; évaluer les résultats : effectuer un retour sur les étapes franchies ; percevoir et analyser les difficultés rencontrées ;
réajuster sa stratégie (flexibilité cognitive) ; apprendre de ses erreurs ; identifier les facteurs de réussite. Adopter une démarche réflexive
face à une situation (faits, informations, actions, opinions, etc.).
Connaissances métacognitives*: Justifier le choix de la méthode de travail dans l’éventail des possibles en donnant ses raisons et ses
arguments ; analyser le travail accompli en reformulant les étapes et les stratégies mises en œuvre ; s’auto-évaluer ; reconsidérer son
point de vue – remise en question, et décentration de soi.
Apprentissages (acquisition et utilisation de connaissances)
Copier : calquer, copier à côté, du tableau, copie différée ; reproduire des formes, des images, des gestes, des sons, des lettres de l’al-
phabet, etc. (imitation immédiate d’une action ou d’un comportement)
Répéter : reproduire une suite d’événements ou de symboles en tant que composante de base de l’apprentissage, comme compter par
dizaines, réciter un poème ou une comptine, etc. (imitation différée d’une action ou d’un comportement)
Apprendre à travers des actions portant sur un seul objet, deux ou plusieurs objets, par le jeu symbolique ou le jeu de « faire semblant ».
Acquérir les compétences élémentaires ou complexes pour exécuter un ensemble intégré d’actions ou de tâches, commencer cet
apprentissage et le mener à bien, comme manipuler des jouets ou jouer à des jeux.
Acquérir des concepts : comprendre et utiliser des concepts de base et complexes tels que taille, forme, quantité, longueur, même,
contraire, classification, groupement, réversibilité, sériation, mesure (dimensions), correspondance, conservation, temps, espace.
Lire : reconnaître et déchiffrer des symboles (formes, icônes, caractères, lettres de l’alphabet, mots) et les lire à haute voix ; com-
prendre des mots, phrases, textes ; comprendre et interpréter des textes écrits (livres, modes d’emploi, journaux.)
Ecrire : utilisation de matériel pour l’écriture (crayon, craie, pinceau.), transposer un son ou un morphème en un symbole ou un gra-
phème, transposer des mots ou des idées en mots ou phrases écrits, utiliser ou composer des symboles pour transmettre des infor-
mations (compositions écrites).
Calculer : reconnaître des chiffres, des signes et symboles arithmétiques, dénombrer, compter, ordonner, utiliser des opérations de
base (addition, soustraction, multiplication), et supérieures, effectuer des calculs pour résoudre l’énoncé d’un problème
Utiliser les outils informatiques et multimédias : découvrir et utiliser la technique de l’écriture et les instruments de la communication
dans diverses disciplines (langues-français, arts, mathématiques et sciences de la nature).
Réalisation de tâches et routines (accomplissement d’actions simples ou complexes)
Entreprendre et mener à terme une tâche simple, une tâche complexe, des tâches multiples ; gérer et mener à bien la routine quotidienne.
Autres
20 L’INSTRUMENT
RAPPORT AUX AUTRES : Relations et interactions
Conscience des autres, attitudes vis-à-vis d’eux
Avoir conscience de l’identité des autres, des générations et de l’autorité, différencier les personnes familières ; se
situer à la fois comme individu et comme membre d’une collectivité, de différents groupes.
Etre ouvert à l’autre (sociabilité) quelle que soit son origine culturelle et ethnique ; l’accueillir avec ses caractéristiques
propres en manifestant du respect, de la chaleur, de la reconnaissance, de la tolérance ; les reconnaître chez les
autres ; avoir un contact physique approprié.
Interactions avec les autres
Initier des interactions simples et complexes avec autrui en agissant selon les règles et conventions sociales ; adapter
et réguler son comportement (par ex. maîtriser ses émotions* et ses pulsions comme l’agressivité verbale ou phy-
sique) dans ses relations avec autrui.
Elaborer ses opinions et ses choix au sein du groupe ; échanger des points de vue et faire preuve de capacité à se
décentrer de son propre point de vue ; supporter la critique, les opinions différentes, les désaccords ; avoir un esprit
coopérant.
Relations interpersonnelles
Nouer des relations duales et/ou avec les membres du/des groupes d’appartenance ; instaurer et entretenir des
relations avec la famille nucléaire* et élargie, avec des personnes détenant l’autorité, avec des étrangers ; avoir des
relations d’amitié.
Participation sociale
Gérer et exécuter une tâche unique (simple ou complexe), ou plusieurs tâches (ensemble ou l’une après l’autre) avec
des pairs impliqués dans une ou plusieurs étapes du travail ; participer à l’élaboration d’une décision commune et à son
choix en articulant et communiquant son point de vue ; participer à la construction de règles facilitant la vie et l’intégra-
tion à l’école et les appliquer.
S’occuper des autres ; s’investir dans des activités ludiques, récréatives, de loisirs (jeux, sports, etc.) ; participer à la vie
sociale en se reconnaissant comme membre d’un groupe, d’une communauté, et en prenant conscience de son rôle.
Autres
exemples :
22 L’INSTRUMENT
Chapitre 4
EXEMPLES D’UTILISATION
Personne ayant fait la demande de renfort pédagogique* : direction des écoles primaires
28 EXEMPLES D’UTILISATION
B. Facteurs environnementaux : caractéristiques de l’environnement scolaire
Facteurs environnementaux Facilitateurs Obstacles
Système scolaire : lois, dispositifs, règle- Multiplicité de mesures existantes
ments, services, normes sociales, etc. accordées au fil du temps.
Etablissement : contexte géographique, Double mesure : classe COES et inter- Essoufflement de l’équipe sco-
architecture, projet d’établissement, vention RP et mobilisation de mesures laire après plusieurs années
charte, ressources à disposition, ser- supplémentaires pour lui. d’adaptation.
vices de soutien aux enseignants (PPLS, Intervention de la conseillère
médiateur, supervision, etc.) expériences « Ecole-Famille ».
antérieures d’intégration, etc.
Réseau professionnel :
a. Professionnels de la santé et du social a. Présence de la conseillère « Ecole-
(PPLS, thérapeutes, spécialistes, méde- Famille » et de la rythmicienne aux
cins, éducateurs, etc.). réseaux.
b. Participation des parents. b. Participation des parents.
c. Fonctionnement : relations, attitudes,
communication des informations, rythme
des concertations, etc.
d. Impact, effet du réseau.
e. Autres.
Entourage
Soutiens, relations et attitudes : Parents coopérants : se rendent aux
de la famille et des proches, rencontres et se mettent à disposition
des pairs et des amis, de l’école.
autres personnes.
Coordination motrice* et praxies* Met son attention sur une Travail individuel avec la Le grand espace.
Contrôle et coordination des gestes action à la fois. Par exemple, rythmicienne. Le groupe entier d’élève de
volontaires simples et complexes ; quand il court, le buste reste Lui donner une activité à la la classe (12 enfants).
enchaînement des mouvements penché en avant comme au fois et une consigne à la fois.
comme la coordination oculo- démarrage. Ecriture script.
manuelle, la démarche ; séquençage Se rigidifie pour contrôler
des mouvements pour atteindre un son corps.
objectif complexe ; mouvements exé- Coordination oculo-manuelle
cutés de façon ordonnée. malhabile : difficultés lors de
Comportements liés aux difficultés tâches multiples ou de longue
de séquençage et de coordination de tâche.
gestes complexes intentionnels (len-
teur d’exécution, dyspraxies, etc.).
Autres
30 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent)
Cognition * Fonctionnement de l’enfant/ Facilitateurs Obstacles
Fonctionnement mental et apprentissages de l’adolescent environnementaux environnementaux
Perceptions intentionnelles*
Ecouter : localiser une source sonore, dis- Difficultés dans la discrimina- Les exercices répétitifs. Milieu scolaire
criminer des sons, et autres stimuli acous- tion auditive de certains sons francophone.
tiques, reconnaître le son, comprendre le (Ex : confond phonème /u/
sens du son. et /i./).
Explorer avec la bouche, par le toucher, par Intéressé par les activités
l’olfaction, par le goût ; distinguer les diffé- « devinettes » qui font appel
rences entre les goûts (sucré, salé, amer), aux sens. Curieux, pose des
entre les odeurs, dans la texture des objets questions, fait des liens.
(rude, doux, etc.).
Mémoire* Mémoire à court et à long Les rituels et les activités Les imprévus. Il se met
Mémoire à court terme* (immédiate, de tra- terme défaillante : mémoriser répétitives rassurent Marco en colère et n’est plus
vail) ; à long terme* (mémoire épisodique*, les lettres (sons) à travers les et lui permettent de mobili- disponible pour tra-
sémantique*, procédurale*, perceptive) ; Alpha ça va, mais il peut avoir ser ses capacités. vailler (et la mémoire
métamémoire (connaissance des procédures des blancs. Même si un mot a ne peut pas être
de mémorisation). été travaillé, il peut oublier et mobilisée).
le regarder comme un nouvel
apprentissage (il déchiffre).
Ex : mur : il dit « je ne sais
pas ». Avec l’aide de l’adulte,
il peut retrouver des lettres et
déchiffre lettre par lettre.
Le nouveau vocabulaire n’est
pas mémorisé s’il est un peu
distant de son vécu (ex : pive,
noisettes). Il mémorise le
vocabulaire de son vécu très
proche. Ex : le matin, il salue
et énonce le programme de
manière stéréotypée et pour
se rassurer.
Pensée divergente* et résolution de Curieux, pose des questions, Les activités rituelles.
problèmes cherche à comprendre le
Développer un esprit curieux, imaginatif fonctionnement pour des
(tirer parti des changements et de ses idées), choses concrètes. Ex : il
prêt à explorer (s’engager dans de nouvelles explique le fonctionnement
idées, de nouvelles voies et les exploiter), à de la boîte à musique. Il
faire de nouvelles expériences (expérimenter cherche à apprendre quand il
des associations inhabituelles). n’y a pas d’attente de l’adulte
et quand ce n’est pas abstrait
ou conceptuel.
Flexibilité cognitive (exprimer ses idées Pas encore au stade de faire Le regard de l’adulte bien-
sous de nouvelles formes ; se représenter et des hypothèses. Ne prend veillant le rassure.
projeter diverses modalités de réalisation) ; pas de recul.
faire le choix de stratégies et de techniques Peut exécuter une addi-
inventives ; accepter le risque et l’inconnu ; se tion mais pas résoudre un
libérer des préjugés et des stéréotypes. problème.
Résoudre des problèmes simples, des pro- Demande très souvent l’aide Plus performant s’il se sent
blèmes complexes. de l’adulte en sécurité avec un adulte à
ses côtés qui le regarde et
le guide dans la démarche
et la procédure. Ex : « Il y a
3 garçons et 5 filles, com-
bien d’enfants y a-t-il ? »
L’adulte l’invite à dessiner
les enfants et ensuite les
dénombrer avec les doigts.
32 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent) – suite
Cognition * Fonctionnement de l’enfant/ Facilitateurs Obstacles
Fonctionnement mental et apprentissages de l’adolescent environnementaux environnementaux
Stratégies d’apprentissage* – Processus et
connaissances métacognitives*
a. Stratégies cognitives* : analyser la situa- a. Stratégies d’apprentissage Les activités rituelles.
tion ; sélectionner les informations perti- peu développées. Marco est Le calendrier : instauration
nentes et pour cela percevoir les éléments souvent dans l’attente que d’un calendrier mensuel
déterminants du contexte et les liens qui l’adulte le guide. avec les jours de la semaine.
les unissent, reconnaître les ressemblances Ne pose pas de questions sur Chaque jour, il colorie la date
avec des situations proches, distinguer ce les stratégies de résolution de pour voir le temps passer.
qui est connu de ce qui reste à découvrir ; problème.
organiser les données entre elles ; élaborer Le panneau avec l’illustration
une réponse. des tâches de la matinée
La modélisation : l’ensei-
b. Stratégies affectives* : maintenir sa moti- b. Pose des questions : véri- gnante montre comment
vation, sa concentration, contrôler son anxié- fie à plusieurs reprises si le elle fait l’activité et verba-
té (gérer son stress, contrôler son impulsi- déroulement des activités lise son fonctionnement
vité), persévérer dans la gestion d’une tâche, correspond bien à ce qui a été cognitif. L’adulte ou un autre
développer son goût de l’effort. prévu. Ex : « Est-ce qu’après enfant montre l’exemple.
on aura du temps pour jouer
aux petits personnages ? ». Timer : minuterie de cuisine.
d. Processus métacognitifs* : Anticiper la d. Pas possible pour l’instant, d. Lui donner la méthode,
marche à suivre ; planifier l’activité ; se don- il utilise la méthode proposée. les moyens et l’aider dans le
ner un objectif et les moyens de l’atteindre ; Face à un choix, il dira « je choix des possibilités.
faire des choix parmi plusieurs moyens et préfère pas ».
opter pour une solution parmi un éventail de
possibilités ; choisir la méthode adéquate ;
examiner la pertinence des choix ; évaluer les
résultats : effectuer un retour sur les étapes
franchies ; percevoir et analyser les difficultés
rencontrées ; réajuster sa stratégie (flexibi-
lité cognitive) ; apprendre de ses erreurs ;
identifier les facteurs de réussite. Adopter
une démarche réflexive face à une situation
(faits, informations, actions, opinions, etc.).
Autres
34 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent)
Communication et langage Fonctionnement de l’en- Facilitateurs Obstacles
fant/de l’adolescent environnementaux environnementaux
Voix et parole Parle fort. Il a de la peine à Méthode Borel Maisonny
Production et qualité des sons vocaux, moduler le timbre de sa voix.
articulation des sons (voyelles, consonnes), Difficulté à prononcer le
fluidité et rythme de la parole, vocalisations phonème /j/comme dans
diverses. jardin et le phonème /ch/
comme dans chat.
Communication
a. Recevoir des messages : réagir à la voix Comprend des messages La présence de l’adulte et a. Vitesse de communica-
humaine ; comprendre des messages parlés parlés simples. ses encouragements, ses tion de l’environnement.
simples, complexes ; comprendre la signifi- Difficulté d’interpréta- soutiens verbaux.
cation des messages gestuels (expressions tion des messages des La reformulation et l’utili-
visage, posture corps, mouvements mains), camarades (verbal ou non sation vocabulaire connu et
des signes et symboles publics (panneaux, verbal). Dans un premier simplifié.
signalisations, etc.), des dessins et pho- temps, il interprète négati-
tographies (pictogrammes, photos, etc.), vement ce qu’il perçoit.
des messages en langage des signes, des
messages écrits.
b. Produire des messages faits de mots, La construction des
phrases ; vocaliser en réponse à la parole phrases est correcte.
(communication préverbale), chanter, pro- La formulation est soignée.
duire des messages non verbaux (gestuels,
signes et symboles, dessins), en langage
des signes, écrire des messages. c. L’émotion peut entraver L’adulte sert de modérateur
c. Nouer des interactions verbales : l’interaction : impolitesse
obtenir des informations de l’adulte, des ou colère.
pairs ; formuler des questions ; répondre Interroge continuellement
à des questions à partir des informations l’adulte. Il peut être à la
recueillies ; adopter une attitude réceptive limite de l’impolitesse,
et ajuster la communication en fonction de l’émotion prend le dessus.
la réaction des destinataires ; se livrer à un Difficulté à ajuster sa commu-
échange de réflexions et d’idées, à l’examen nication. Ex : donne un coup à
d’une question donnée en argumentant ; l’enseignante pour expliquer
analyser les facteurs de réussite de la qu’il a reçu un coup.
communication.
d. Rechercher des sources d’informa- d. Consulte volontiers les
tions et les analyser : explorer des sources livres, des imagiers.
variées et comprendre l’apport de chacune,
sélectionner les ressources pertinentes,
recouper les éléments d’information prove-
nant de diverses sources, dégager des liens
entre ses acquis et ses découvertes, imagi-
ner des utilisations possibles.
Langage
Capacité de reconnaître, identifier diffé- Pertinent dans les mots
rentes formes d’expression orale, écrite, qu’il utilise.
plastique, musicale, médiatique, gestuelle Capable de produire des
et symbolique. messages signifiants sous
Capacité de produire des messages signi- forme de langage parlé.
fiants sous forme de langage parlé, écrit, des Vocabulaire de base lacu-
signes et gestuel en respectant les règles et naire : manque de vocabu-
les conventions propres aux langages utili- laire de base. Ex : ne connaît
sés ; choisir et adapter un ou des langages pas des mots comme denti-
pertinents (signes, symboles et autres com- frice, oignon, etc.
posantes du langage) en tenant compte de
l’intention, du contexte et des destinataires.
Développement des compétences permet-
tant d’acquérir des mots simples ou le sens
des symboles, de combiner des mots pour
faire des phrases, pour acquérir la syntaxe.
Autres
36 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent)
RAPPORT AUX AUTR E S Fonctionnement de Facilitateurs Obstacles
Relations et interactions l’enfant/l’adolescent environnementaux environnementaux
Conscience des autres, attitudes vis-à-vis d’eux Très sensible au regard des autres Explications de
Avoir conscience de l’identité des autres, des Il craint la moquerie. l’adulte : « La réac-
générations et de l’autorité, différencier les Il respecte l’autorité de son ensei- tion de ton cama-
personnes familières ; se situer à la fois comme gnante principale. rade est due à… ».
individu et comme membre d’une collectivité, de Il va souvent vers les autres, il suit les
différents groupes. autres, aimerait entrer en relation mais
Etre ouvert à l’autre (sociabilité) quelle que soit de manière maladroite (leur parle avec
son origine culturelle et ethnique ; l’accueillir avec une attitude provocatrice).
ses caractéristiques propres en manifestant du Cherche à s’imposer dans les jeux,
respect, de la chaleur, de la reconnaissance, de la dans les échanges : « Je suis plus fort,
tolérance ; les reconnaître chez les autres ; avoir moi, j’arrive ».
un contact physique approprié. Contacts physiques peu appropriés.
S’approche trop près, touche le bras, la
poitrine de son interlocuteur…
Il peut s’extraire, être dans « une Repréciser ce qui
bulle ». Mais il peut aussi observer, en est acceptable et
retrait, les autres qui jouent. ce qui ne l’est pas.
Relations interpersonnelles Cherche à nouer des relations mais Travail en duo avec
Nouer des relations duales et/ou avec les dans l’excès et la maladresse. l’enseignante.
membres du/des groupes d’appartenance ; ins- Sentiments vis-à-vis des autres : Camarades de
taurer et entretenir des relations avec la famille extrêmes et fluctuants (amour/haine) classe bien-
nucléaire* et élargie, avec des personnes déte- Il a peu d’intérêts pour les autres, il est veillants, particu-
nant l’autorité, avec des étrangers ; avoir des centré sur lui-même, n’a pas d’intérêt lièrement les filles.
relations d’amitié. pour les autres et ramène tout événement L’enseignant
à lui : Ex : un élève raconte avoir mangé au qui reformule,
restaurant, Marco dit à haute voix que lui, explique les
il aura aussi été au restaurant. relations.
N’a pas de relations privilégiées avec
ses pairs.
A des relations privilégiées avec cer-
tains adultes.
Participation sociale Dans le groupe, se met en retrait ou Présence de
Gérer et exécuter une tâche unique (simple ou s’agite. l’adulte qui cadre,
complexe), ou plusieurs tâches (ensemble ou rappelle les règles
l’une après l’autre) avec des pairs impliqués dans de comportement
une ou plusieurs étapes du travail ; participer à et de fonctionne-
l’élaboration d’une décision commune et à son ment du groupe.
choix en articulant et communiquant son point de
vue ; participer à la construction de règles facili- Dans les jeux de société, peu intéressé Jeu en duo avec
tant la vie et l’intégration à l’école et les appliquer. par les autres : il veut gagner. l’adulte.
S’occuper des autres ; s’investir dans des activités Vient de commencer un cours de judo.
ludiques, récréatives, de loisirs (jeux, sports, etc.) ; A des difficultés à jouer avec les pairs.
participer à la vie sociale en se reconnaissant
comme membre d’un groupe, d’une communauté,
et en prenant conscience de son rôle.
Autres
38 EXEMPLES D’UTILISATION
Difficultés de l’élève liés à la relation et aux attitudes, d’autre part
Marco est très sensible au regard des ceux qui relèvent des soutiens pédagogiques.
autres et craint la moquerie. Dans les inte-
ractions avec ses camarades, il est souvent Sur le plan des attitudes et de la relation,
dans la provocation. Il cherche à nouer des on constate l’impact des facteurs suivants :
relations mais dans l’excès et la maladresse. ⇒⇒ la présence de l’adulte aux côtés de
Il est peu tolérant aux attitudes des autres. l’élève,
Il éprouve des difficultés d’interprétation ⇒⇒ le fait de s’adresser personnellement à
des messages des camarades : dans un pre- l’élève lors du travail en classe,
mier temps, il a tendance à les percevoir de ⇒⇒ un regard bienveillant de la part des
manière négative. Il peut avoir des sentiments enseignantes,
extrêmes vis-à-vis des autres (amour/haine) ⇒⇒ l’encouragement et les félicitations des
et, quand il est en colère, il insulte le ou les enseignantes et des pairs.
camarades concernés.
Son processus de pensée est dépendant du Sur le plan des soutiens pédagogiques
sentiment de sécurité éprouvé : il peut perdre apportés par les enseignantes, il s’avère essen-
ses moyens lorsqu’il a l’impression de ne pas tiel de :
contrôler la situation. Il pose beaucoup de ⇒⇒ vérifier la compréhension de la tâche à
questions et vérifie à plusieurs reprises dans exécuter,
la journée si le déroulement des activités pré- ⇒⇒ montrer comment faire (exemplifier et
vues est respecté. Par exemple, il dit : « Après la modéliser),
fiche, on fera les Alpha et puis l’ordinateur ? ». ⇒⇒ reformuler et utiliser un vocabulaire
Il est souvent dans la négociation, surtout pour simple pour permettre à l’élève de
obtenir des moments d’activité libre. comprendre ce qu’il avait à faire et
Marco, actuellement, ne parvient pas comment le faire,
à verbaliser ses démarches intellectuelles. ⇒⇒ anticiper et expliquer le travail à
Il est souvent dans la pensée magique. A la mener et les attentes,
question « comment as-tu fait pour trouver ⇒⇒ travailler en individuel avec lui notam-
la réponse à ce calcul ? », il répond « ça arrive ment avant de partager en groupe,
tout seul… avant ! ». Ceci dit, en situation, on le ⇒⇒ présenter des tâches concrètes, simples
voit fermer les yeux et compter dans sa tête en et de courte durée,
hochant la tête. ⇒⇒ découper les activités et les répéter,
La mémoire à court et à long terme est ⇒⇒ organiser des activités qui font appel à
parfois défaillante. Même si un mot a été tra- l’invention et le jeu symbolique,
vaillé, il peut l’oublier et le regarder comme ⇒⇒ formuler une consigne à la fois,
un nouvel apprentissage. Le vocabulaire de ⇒⇒ guider l’élève dans la démarche et la
base est lacunaire et il ne connaît pas des mots procédure de travail,
du quotidien (par exemple « dentifrice » ou ⇒⇒ installer des rituels,
« oignon »). ⇒⇒ recourir à l’écriture script et à la
La discrimination auditive est peu méthode Borel Maisonny,
développée et l’entrave dans l’apprentissage ⇒⇒ anticiper certaines frustrations en
de la lecture et de l’écriture de mots simple. donnant des indications sur les procé-
Par exemple, dans le mot « vélo », il dira qu’il dures et sur l’activité cognitive,
entend seulement le « o ». La prononciation des ⇒⇒ créer un espace restreint et un cadre
graphèmes /ch/et /j/n’est pas correcte. Bien que temporel clair (par exemple utiliser
la motricité fine se soit développée et amélio- une minuterie, annoncer la durée de
rée, l’écriture liée pose problème. l’activité, visualiser le déroulement
Marco est dans l’attente que l’adulte le du temps, illustrer le déroulement des
guide. Il a peu confiance en lui et dit souvent activités, etc.),
« c’est trop dur ! » ou alors « je ne sais pas ! ». Il ⇒⇒ servir de modérateur dans les inte-
a de la peine à faire des choix : « C’est vous qui ractions sociales, verbaliser les émo-
décidez, Madame ! ». tions et les réactions de chacun des
Pour travailler, il a encore souvent besoin interlocuteurs
d’être accompagné d’un adulte. ⇒⇒ rappeler régulièrement le cadre et les
règles de comportement.
Facilitateurs environnementaux
Pour optimiser le fonctionnement de Ces divers facteurs aident l’enfant à mobi-
Marco, plusieurs facilitateurs ont été mis en liser ses savoirs, ses capacités de réflexion et son
place par les enseignantes. Ces facilitateurs attention. En outre, ils lui procurent un senti-
sont de deux ordres : d’une part ceux qui sont ment de sécurité qui augmente ses performances.
40 EXEMPLES D’UTILISATION
A. Informations préalables
Nom et prénom de l’élève : Du pont Salom é
Date de naissance : 01.06.2005
Langue-s : français
Cycle : Cycle Initial (CIN2)
Lieu de scolarisation : campagne vaudoise (Suisse)
Mesures en plus de l’enseignement ordinaire (pédagogiques, thérapeutiques, médicales, mesures d’assistance ou
d’accueil, etc.) : suivi du médecin pédiatre, physiothérapie, psychomotricité, ergothérapie
Personne ayant fait la demande de renfort pédagogique* : la Direction de l’établissement scolaire.
Raisons de la présence du renfort pédagogique* (enseignement spécialisé) : problème de santé, maladie chronique,
génétique
Attentes et/ou demandes de l’équipe vis-à-vis du renfort pédagogique* : peu définies, d’après la demande écrite,
l’aide est demandée pour améliorer les stratégies d’apprentissage et le développement des représentations visuo-
spatiales, maintenir son attention sur une tâche, faciliter son intégration dans le groupe-classe.
Date-s des observations/période d’observation : de février à avril 2012, à raison d’une moyenne de 2 périodes
hebdomadaires
Nom et prénom de l’enseignant-e de renfort pédagogique* : France Untel
42 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent)
Cor ps Fonctionnement de l’en- Facilitateurs Obstacles
Mouvement et fonctionnement fant/de l’adolescent environnementaux environnementaux
psychomoteur
Mouvements et mobilité
Bouger des parties du corps : visage (yeux, L’aisance corporelle de S. En psychomotricité : travail
bouche, cou, tronc, bassin, membres supé- s’est accrue. pour améliorer la souplesse
rieurs et inférieurs). Mouvoir son corps dans Elle se déplace dans la du bassin.
l’espace : changer de position ; locomotion classe sans heurter ou faire Il peut arriver que l’adulte
(marcher et se déplacer ; sauter, courir, chuter des objets. (enseignante titulaire ou
grimper, etc.). Utiliser ses mains, ses pieds : S. utilise le matériel scolaire de renfort pédagogique)
motricité fine/globale (ramasser, saisir, usuel (crayon, pinceau, guide et accompagne indi-
manipuler, lâcher) ; utilisation des mains ciseaux, stylo, colle, etc.) viduellement S quand elle
et des bras (tirer, pousser, lancer, attraper, avec habileté. dessine ou écrit.
etc.), des pieds (déplacer des objets avec S. a eu des difficultés à
les pieds) ; soulever, porter, déplacer des dessiner des œufs : elle a
objets. tracé un saucisson, la recti-
fication de son dessin a été
peu aisée.
Contrôle neuromoteur* et psychomoteur*
Mobilité des articulations (amplitude Les gestes de S. sont Permettre à S. d’adop-
et facilité de mouvement), stabilité des calmes et posés. ter une position plus
articulations. Se fatigue au bout de confortable.
Régulation tonico-motrice : force et 10 minutes debout, elle se
tonus* musculaire des divers membres du met à genoux.
corps ; endurance musculaire ; contrac-
tions involontaires des muscles, trem-
blements, stéréotypies* et persévération
motrice*, etc. Adaptation posturale :
contrôle postural, garder une position ;
contrôle de l’épaule, du coude du poignet
et des doigts.
Comportements liés aux difficultés de
contrôle psychomoteur* à dominance
manuelle et latérale (bouger et parler lente-
ment ; diminution des gestes et de la spon-
tanéité ; excitation, agitation ; démarche
spastique*, rigide, etc.).
Dominance latérale*
Usage des mains et préférence manuelle ; Droitière.
usage des yeux et des membres et préfé-
rence latérale.
Soins personnels
Se laver, s’habiller, aller aux toilettes, Va seule aux toilettes et se Selon les directives du
manger, boire, reconnaître ses besoins en change de manière auto- corps médical, S. utilise les
matière de santé. nome et méticuleuse. toilettes des enseignant-e-
s, afin de limiter les risques
d’infection.
44 EXEMPLES D’UTILISATION
C. Situation de l’élève (enfant/adolescent) (suite)
Cognition * Fonctionnement de Facilitateurs Obstacles
Fonctionnement mental et apprentissages l’enfant/de l’adolescent environnementaux environnementaux
Apprentissages (acquisition et utilisation
de connaissances)
Copier : calquer, copier à côté, du tableau, La progression de ses
copie différée ; reproduire des formes, des apprentissages se fait
images, des gestes, des sons, des lettres de au même rythme que le
l’alphabet, etc. (imitation immédiate d’une groupe classe.
action ou d’un comportement).
Répéter : reproduire une suite d’événe-
ments ou de symboles en tant que compo-
sante de base de l’apprentissage, comme
compter par dizaines, réciter un poème ou
une comptine, etc. (imitation différée d’une
action ou d’un comportement).
Apprendre à travers des actions portant sur
un seul objet, deux ou plusieurs objets, par le
jeu symbolique ou le jeu de « faire semblant ».
Acquérir les compétences élémentaires ou
complexes pour exécuter un ensemble inté-
gré d’actions ou de tâches, commencer cet
apprentissage et le mener à bien, comme
manipuler des jouets ou jouer à des jeux.
Acquérir des concepts : comprendre et
utiliser des concepts de base et complexes
tels que taille, forme, quantité, longueur,
même, contraire, classification, grou-
pement, réversibilité, sériation, mesure
(dimensions), correspondance, conserva-
tion, temps, espace.
Lire : reconnaître et déchiffrer des sym-
boles (formes, icônes, caractères, lettres
de l’alphabet, mots) et les lire à haute voix ;
comprendre des mots, phrases, textes ;
comprendre et interpréter des textes écrits
(livres, modes d’emploi, journaux.)
Ecrire : utilisation de matériel pour l’écriture
(crayon, craie, pinceau.), transposer un son
ou un morphème en un symbole ou un gra-
phème, transposer des mots ou des idées
en mots ou phrases écrits, utiliser ou com-
poser des symboles pour transmettre des
informations (compositions écrites).
Calculer : reconnaître des chiffres, des signes
et symboles arithmétiques, dénombrer,
compter, ordonner, utiliser des opérations de
base (addition, soustraction, multiplication),
et supérieures, effectuer des calculs pour
résoudre l’énoncé d’un problème.
Utiliser les outils informatiques et multi-
médias : découvrir et utiliser la technique
de l’écriture et les instruments de la
communication dans diverses disciplines
(langues-français, arts, mathématiques et
sciences de la nature).
Réalisation de tâches et routines (accom-
plissement d’actions simples ou complexes)
Entreprendre et mener à terme une tâche
simple, une tâche complexe, des tâches
multiples ; gérer et mener à bien la routine
quotidienne.
Autres
46 EXEMPLES D’UTILISATION
Facilitateurs et obstacles prêté-e-s à l’expérimentation de l’instrument
environnementaux attestent de ses apports à plus d’un titre.
« L’énergie » du groupe-classe stimule
Salomé et la motive dans son travail. Durant les En premier lieu, comme moyen pour
exercices, les relances orales sont une aide pré- affiner et structurer l’observation. Du fait de
cieuse pour l’aider à avancer. La manipulation la richesse des indicateurs, l’utilisation de la
et le raisonnement à haute voix sont aussi des grille a permis aux enseignant-e-s spécialisé-
facilitateurs pour l’apprentissage. e-s d’élargir le champ de leur observation et de
Des adaptations et allégements sont mis prendre en compte des éléments qui sinon leur
en place, quand c’est nécessaire (en particu- auraient échappé : « L’instrument a permis d’af-
lier pour les activités sportives). Le travail en finer nos observations en nous centrant sur des
psychomotricité, visant à améliorer la sou- aspects plus précis du comportement scolaire ».
plesse du bassin, est important. L’adulte doit
être attentif à la posture de l’enfant devant son En second lieu, comme guide pour la
pupitre afin de lui garantir une position assise réflexion à mener sur le rôle des facteurs envi-
confortable. Parfois, l’adulte aide ou guide ronnementaux obstacles et facilitateurs. La
Salomé pour la tenue du crayon. L’organisation grille a incité les enseignant-e-s à contextuali-
en classe permet à chaque élève d’avancer à son ser les difficultés des élèves et à relever les fac-
rythme, par plan de travail individuel. Il faut teurs qui renforcent leurs ressources. Dans la
veiller à ne pas surcharger Salomé et la fati- situation de Marco, les propos de l’enseignante
guer excessivement. de renfort le soulignent explicitement : l’instru-
ment « nous a obligées à modifier notre regard
Par contre, le niveau sonore lié aux acti- en faveur d’une meilleure réflexion sur les obs-
vités en ateliers et le rythme soutenu peuvent tacles et les facilitateurs environnementaux.
faire obstacle, puisque Salomé se fatigue Cette réflexion nous a montré aussi que les atti-
rapidement. tudes des enseignantes et des élèves de la classe
avaient joué un rôle très important dans l’in-
Progrès de l’élève tégration de cet élève ». Elle ajoute que, même
Salomé a réalisé beaucoup de progrès si les objectifs environnementaux avaient été
durant ces derniers mois, dans les domaines travaillés de manière informelle durant l’année
de la pré-écriture, la pré-lecture, la logique et scolaire, c’est seulement suite à l’utilisation de
la socialisation. Son aisance corporelle s’est la grille que les enseignantes ont clairement
améliorée et elle se déplace avec facilité dans la posé des objectifs environnementaux. Pour un
classe. autre enseignant, « les facteurs environnemen-
taux obstacles et facilitateurs demandent une
Perspectives réflexion et une manière de faire nouvelles.
Un des buts énoncé au début de l’observa- C’est leur notation au quotidien (journal de
tion de l’enseignante spécialisée était de faire bord), puis leur relecture au moment d’une syn-
connaissance, évaluer les besoins en ensei- thèse ou d’un bilan qui m’ont le plus aidé dans
gnement spécialisé et faciliter la transition au cette manière de voir les situations ».
Cycle Primaire 1. Suite à l’observation menée,
il paraît judicieux de démarrer l’année scolaire En troisième lieu, comme support à la
2012-2013 en maintenant les deux périodes rédaction des bilans et des projets pédago-
hebdomadaires de renfort pédagogique. Après giques et à leur évaluation. « J’ai construit les
quelques semaines au CYP1, un point sur la bilans et les projets en m’inspirant du déroule-
situation permettra de définir si la mesure doit ment des items proposés ». L’accent mis sur les
être suspendue, maintenue ou augmentée. Le facteurs environnementaux a permis de cibler
contexte de la classe primaire sera un facteur des objectifs d’intervention centrés sur l’amé-
important d’évaluation des besoins. nagement des conditions contextuelles. Ceci
est apparent dans le cas de Marco. Alors qu’au
départ l’enseignante spécialisée pensait que
5. 3. Apports de l’instrument l’intégration de l’élève tenait à la capacité des
adultes de gérer en permanence les activités et
En conclusion, il ressort de ces deux les relations de l’élève, les données recueillies
exemples, mais aussi de ceux que nous n’avons ont mis en évidence qu’il existait une multi-
pas retenus pour la rédaction du manuel, que plicité de facteurs facilitateurs. Il s’agissait
l’usage de la grille répond aux exigences du donc de les renforcer et d’inclure dans le projet
métier d’enseignant spécialisé en contexte pédagogique ces diverses dimensions. Dans
d’école régulière. Les témoignages récoltés le cas présent, il est ressorti que la dimension
auprès des trois enseignant-e-s qui se sont relationnelle, bien qu’incontournable, n’était
48 EXEMPLES D’UTILISATION
CONCLUSION
Nous souhaiterions conclure la rédaction seignant-e sur son propre travail s’en trouve dès
de ce Manuel d’utilisation en nous adressant à lors modifié : il ou elle aura à porter une atten-
celles et ceux qui seront amenés à travailler tion toute particulière aux actes pédagogiques à
dans un contexte d’école inclusive. Le recours poser, aux relations à développer avec les élèves,
à cet instrument d’observation et d’évaluation à ses attitudes, à l’organisation de sa classe
bousculera inévitablement les pratiques habi- puisque les difficultés d’apprentissages sont
tuelles. Seule la certitude de la pertinence du influencées par des facteurs externes aux élèves.
changement pourra convaincre les enseignant-
e-s d’adopter de nouvelles façons de travailler. Le défi du travail en réseau et en partenariat.
L’école ordinaire subit actuellement un Le travail en réseau est devenu un incontournable
mouvement inéluctable, comme nous l’avons pour tout professionnel exerçant son métier dans
mentionné dans l’introduction. En visant l’in- le champ scolaire et notamment dans le domaine
clusion, elle fait preuve d’un renversement de de la pédagogie spécialisée. Associant plusieurs
perspective : ce n’est plus à l’enfant ou adolescent personnes dispersées dans une zone territoriale
de s’adapter aux contraintes et au fonctionne- donnée, et ayant des compétences différentes et
ment du système scolaire (ce qui était le propre complémentaires, il s’inscrit dans une logique de
du processus d’intégration), mais au système partenariat impliquant la reconnaissance réci-
scolaire de « procéder à des aménagements rai- proque des expertises et des ressources de chacun
sonnables en fonction des besoins de chacun » des acteurs en présence, y compris les parents, et
(art. 24, CRDPH, ONU, 2006). La pédagogie et la prise de décision par consensus. Sans travail
l’organisation de l’enseignement et de l’appren- en réseau et en partenariat, il ne saurait y avoir
tissage sont à revoir, la mission de l’enseignant intégration réussie. La visée intégrative impose
spécialisé est appelée à se transformer. Le Capi- bien un renforcement des liens entre acteurs, une
taine (2008, p. 127) n’hésite pas à penser que « la dynamique de communication élargie, une mise
dé-spécialisation nécessaire, sur un plan poli- en commun des problèmes et des informations
tique, dans le champ de la scolarisation devrait dépassant le cadre de la seule « équipe d’ensei-
être compensée par une « spécialisation » du gnants » pour s’ouvrir à d’autres institutions et
milieu ordinaire […] Les professionnels spécia- services. Elle nécessite un processus de concer-
lisés […] ont un rôle essentiel à jouer pour « spé- tation en vue de construire ensemble des projets
cialiser » le milieu ordinaire, pour le rendre adaptés aux besoins des élèves.
compétent, en partenariat avec eux, pour
accueillir des enfants et permettre l’inclusion ». Le défi de l’observation partagée. Le travail
Cette mission est exigeante, elle comporte des en partenariat et en réseau exige une mise
défis que nous tenons à rappeler, lesquels justi- en commun des informations portant sur les
fient le recours à des pratiques nouvelles. besoins et les attentes des personnes. C’est dire
l’importance du rôle joué par les outils d’obser-
Le défi du changement de regard. Dans une vation et d’évaluation qui doivent être utilisés
optique inclusive, les difficultés d’apprentis- pour récolter ces informations et les partager
sage doivent être considérées comme liées au avec les partenaires impliqués. C’est dire aussi
contexte, issues de l‘interaction entre l’élève la nécessité d’adopter un langage commun pour
avec un programme scolaire donné, et non plus avoir des chances de se comprendre. Seule une
comme résultant de causes inhérentes au sujet. observation partagée est susceptible de répondre
La CDIP est claire : l’élève n’est plus à voir comme à ces exigences. Selon Barreyre & Peintre (2004),
un « cas AI » mais un élève à part entière ayant l’observation partagée « doit être clairement dis-
des besoins éducatifs particuliers* nécessitant tinguée d’une observation qui s’appuierait sur
des mesures de pédagogie spécialisée adaptée. la seule mise en œuvre d’informations cliniques
L’école est renvoyée à sa responsabilité première, propres à chaque acteur (par exemple : diagnos-
celle de tout mettre en œuvre pour assurer la tic psychiatrique, CFTMEA du pédopsychiatre,
réussite de chacun-e. Le regard porté par l’en- évaluation pédagogique de l’instituteur spécia-
50 CONCLUSION
Bibliographie
Barreyre, J.-Y. & Peintre, C. (2004). Evaluer les besoins des personnes en action sociale.
Enjeux, méthodologie, outils. Paris : Dunod.
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luation-standardise-PES/Documents-explicatifs/page34390.aspx (consulté le 10.10.2011).
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tiques de l’éducation et innovations : bulletin CIIP, 25, 28-30.
LHand (2002). Loi fédérale du 13 décembre 2002 sur l’élimination des inégalités frappant les
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Autonomie
Affirmation de soi « L’autonomie est la capacité d’une
L’affirmation de soi c’est savoir exprimer personne à décider, à mettre en œuvre ses
son opinion, ses sentiments et ses besoins. décisions et à satisfaire à ses besoins parti-
54 Glossaire
de l’école ordinaire sans un soutien réfère à la connaissance que possède le sujet de
supplémentaire, son propre fonctionnement cognitif en regard
– dans d’autres situations où l’autorité d’une tâche […]. Les connaissances métaco-
scolaire compétente constate formelle- gnitives renvoient au quoi (qu’est-ce que je
ment de grandes difficultés au niveau connais ?) » (p. 247).
de leurs compétences sociales, de leurs Source : Mongeau, P. Lafortune, L., Pallas-
facultés d’apprentissage ou de réalisation. cio, R. & Allaire, R. (1998). Indice et structure de
Source : CDIP, Terminologie uniforme l’autorégulation métacognitive. In L. Lafortune,
pour le domaine de la pédagogie spécialisée, P. Mongeau, R. Pallascio. Métacognition et com-
25 octobre 2007. Accès : www.edk.ch (consulté pétences réflexives (1998). Montréal : Les Editions
le 24.02.2012). LOGIQUES.
56 Glossaire
Source : Bérubé, L. (1991). Terminologie de l’interpréter. Le cerveau pourra alors
neuropsychologie et de neurologie du comportement. décider si l’information est suffisamment
Montréal : Les Éditions de la Chenelière, Inc. importante pour être conservée de façon
permanente » (p. 481). Source : Godefroid,
J. (1993). Les fondements de la psychologie.
Fonctions proprioceptives Science humaine et science cognitive.
Fonctions physiologiques du système pro- Québec : Ed. Etudes Vivantes, Vigot. Ce
prioceptif. La proprioception (du latin proprius type de mémoire est caractérisé par :
signifiant « propre » et du mot « perception ») a. « la durée du maintien de l’information
est la sensation de la position des membres du à la disposition de l’organisme, qui peut
corps et des mouvements du corps dans l’es- varier de 10 à 60 secondes » ; b. sa « capa-
pace, par l’intermédiaire de récepteurs senso- cité à retenir un certain nombre d’infor-
riels situés dans l’oreille interne, les muscles et mations différentes en même temps (entre
les tendons. Elle est différente de l’extérocep- 5 et 9 éléments). Elle traite et emmagasine
tion qui aide à percevoir le monde extérieur : la l’information pendant l’apprentissage »
vue, l’ouïe, le goût, l’olfaction, le tact et l’équi- (p. 148). Source : Gagné, P.-P. (1999). Pour
libre et de l’intéroception (sensations prove- apprendre à mieux penser. Montréal (Qué-
nant des organes, comme la douleur). bec) : Chenelière/McGraw-Hill.
Source : http://le-cercle-psy.sciences- – A long terme : « C’est parmi les
humaines.com/definition/Proprioception quelques éléments qui sont retenus tem-
(consulté le 24.02.2012). porairement dans la mémoire à court
terme que le cerveau va choisir les infor-
mations qui seront entreposées dans la
Fonctions vestibulaires mémoire à long terme. On peut comparer
Fonctions d’une partie de l’oreille interne, la mémoire à court terme aux rayons
le vestibule, lequel contient des récepteurs qui d’une librairie sur lesquels les livres vont
permettent la détection des mouvements et de et viennent, selon l’intérêt du moment.
la position du corps, et contribuent au maintien Pour sa part, la mémoire à long terme
de l’équilibre. Les troubles du système vestibu- ressemblerait plutôt à une bibliothèque
laire peuvent conduire à des vertiges. centrale dans laquelle certains éléments,
retirés de la mémoire à court terme,
seraient codés sous plusieurs rubriques
avant d’être déposés et conservés pour
I un temps plus ou moins long. La capacité
Indépendance de la mémoire à long terme et la durée de
Etymologie : du latin in, privé de, et depen- rétention des informations sont, en prin-
dere, être suspendu à. Soit : ne pas être rattaché cipe, illimitées » (p. 483). Source : Gode-
à. D’une manière générale, l’indépendance froid, J. (1993). Les fondements de la psycho-
désigne l’absence de relations de cause à effet, logie. Science humaine et science cognitive.
d’influence, de contrainte, ou de coordination Québec : Ed. Etudes Vivantes, Vigot.
entre différentes choses ou événements. – Episodique : « Mémoire autobiogra-
L’indépendance est aussi le refus de toute phique, qui stocke des souvenirs reliés
sujétion, relation de dépendance, pression ou aux expériences passées ; elle est le reflet
contrainte. Exemple : l’indépendance d’esprit, de notre histoire personnelle, et comporte
d’opinion. Termes connexes : autodétermina- une connotation affective importante »
tion, autonomie. (p. 148). Source : Gagné, P.-P. (1999). Pour
Source : www.toupie.org/Dictionnaire/ apprendre à mieux penser. Montréal (Qué-
index.html (consulté le 21.02.2012). bec) : Chenelière/McGraw-Hill.
– Sémantique : « Répertoire des connais-
sances didactiques acquises tout au long
des expériences d’apprentissage. Ces
M connaissances regroupent l’information
Mémoire de nature déclaratoire (faits, acquis cultu-
– A court terme (aussi dénommée « de rels, significations de mots, etc.) et l’infor-
travail ») : « Si l’attention a été portée sur mation associée aux savoir-faire (mémoire
l’information transmise par le récepteur, procédurale) et aux conditions d’utilisa-
cette information peut alors être « affi- tion de ces savoir-faire (mémoire condi-
chée » dans la mémoire à court terme tionnelle) » (p. 149). Source : Gagné, P.-P.
pendant une courte période de temps, (1999). Pour apprendre à mieux penser. Mon-
nécessaire au cerveau pour la traiter et tréal (Québec) : Chenelière/McGraw-Hill.
58 Glossaire
recherche de l’autonomie et de la responsabili- Haute école pédagogique du canton de Vaud,
sation des élèves), et l’utilisation de techniques Lausanne.
pédagogiques adaptées : objectifs élaborés en
commun, contrat, individualisation, travail en
équipe, évaluation formative, régulations sys- Pensée divergente
tématiques, etc. » (p. 269). La pensée divergente fouille dans plu-
Source : Raynal, F. & Rieunier, A. (2007). sieurs directions, invente le maximum de
Pédagogie : dictionnaire des concepts clés. Appren- réponses possibles, recherche des solutions
tissages, formation, psychologie cognitive. 6e nouvelles, des réponses inattendues, parfois ris-
édition. Paris : ESF éd. quées. En effet, la réalité possède de nombreux
points de vue. Les processus d’apprentissages
sont donc loin d’être linéaire et les racines qui
Pédagogie de la réussite génèrent la connaissance sont multiples. La
« Quand l’élève échoue à réaliser une méthode divergente est donc une exploration
tâche, deux stratégies sont possibles. La pre- mentale qui consiste à trouver plusieurs solu-
mière consiste à l’aider en tentant de lui expli- tions correctes à un problème ouvert posé.
quer ce qu’il ne comprend pas. On lui parle Guilford détermine ce type de pensée par les
des erreurs qu’il a commises dans sa tentative facteurs de fluidité, de flexibilité, d’originalité et
pour qu’il en prenne conscience. La seconde d’élaboration. Ces mêmes facteurs caractérisent
est très différente. Elle consiste à lui proposer également la pensée créative. Pour lui, la pensée
une autre tâche à peine plus facile, que l’on « divergente » est une stratégie pour résoudre
choisit de façon telle : a/qu’il puisse la réussir des problèmes auxquels la pensée « conver-
(presque) sans aide ; b/qu’elle le prépare à abor- gente », logique, n’a pas trouvé de solutions. Elle
der de nouveau la tâche dans laquelle il avait consiste à examiner les problèmes sous un autre
échoué, pour qu’il réussisse cette fois à la réali- aspect, à les aborder d’un autre point de vue.
ser, et qu’il le fasse (presque) sans aide encore. Source : http://www.pedagogiedesmedias.
Une pédagogie de la réussite repose sur la pré- wikispaces.com/La+pensée+divergente (consul-
férence accordée à la seconde stratégie ». té le 17.02.2012).
Source : http://moulinsaparoles.wordpress.
com/2009/08/03/pour-une-pedagogie-de-la-
reussite (consulté le 10.05.2012). Pensée préopératoire
Jean Piaget (1896-1980), dans sa théorie
constructiviste de l’intelligence, a mis en évi-
Pensée (la) dence trois stades de développement de la pen-
Le mot « pensée » renvoie à toutes les sée, dont celui de la pensée pré opératoire qui
manifestations de l’esprit désignant : a/des apparaît aux environs de 2 ans et caractérise
contenus : les idées ; b/des activités : les raisonne- le mode de raisonnement des enfants jusqu’à
ments. Selon les cas, l’accent peut être mis sur : 7 ans environ. L’entrée dans ce stade débute
– les supports symboliques ou représen- par le passage de l’action à l’opération (qui est
tatifs de la pensée une action intériorisée) via la pensée symbo-
– les outils logiques ou heuristiques lique qui permet de se représenter quelque
qu’elle met en œuvre chose (un signifié quelconque : objet, événe-
– sa dynamique affective ment, etc.) au moyen d’un signifiant différencié
– ses significations inconscientes (langage, image mentale, geste symbolique,
etc.). De 4 à 5 ans, apparaissent les préconcepts :
Ainsi, lorsqu’on parle de « une pensée », l’enfant a des concepts rudimentaires des
on entend : objets, des personnes, des événements de son
– Au sens large : tout phénomène environnement proche. Par exemple, il sait
psychique à caractère représentatif et qu’un chien possède 4 pattes et une tête, mais
objectif. il ne peut distinguer les individus d’une même
– Au sens plus restreint : ensemble espèce : il croira que le second chien rencontré
des fonctions psychiques plus ou moins 5 minutes plus tard est le même que celui vu
élaborées ayant pour objet les connais- précédemment par incapacité à reconnaître
sances, ou encore source de la faculté que des objets semblables peuvent appartenir à
de connaître, de comprendre, juger, une même classe tout en demeurant des objets
raisonner différents. De 5 à 7 ans, on assiste à l’émergence
Le terme « cognition » tend à se substituer de la pensée intuitive : l’enfant résout plusieurs
à « pensée ». problèmes correctement mais sans utiliser une
Source : Guerdan, V. (2010). Pensée logique appropriée ; son raisonnement reste
et apprentissage. Document non publié, centré sur les aspects perceptifs et est caracté-
60 Glossaire
relations avec l’environnement physique et tâche » (p. 10). La planification : après le trai-
humain ». tement des informations, on prévoit les étapes
Source : G.P.F. (2003). Charte du de réalisation, on se fixe un but, on anticipe et
Groupe Polyhandicap France. Accès : http:// choisit ses stratégies de résolutions en fonction
www.gpf.asso.fr/?content=staticcontent/ de ce but, on se donne des critères d’évaluation.
display&page=59 (consulté le 03.03.2012). Le contrôle : on surveille ce que l’on est en train
de faire, on s’assure qu’on est en direction du
but poursuivi, on vérifie ses progrès, on évalue
Praxies la pertinence des étapes suivies, des résultats
« Les praxies ou actions ne sont pas des obtenus. La régulation : suivant le résultat des
mouvements quelconques mais de systèmes activités de contrôle, on poursuit, modifie,
de mouvements coordonnés en fonction d’un arrête ou change de stratégie.
résultat ou d’une intention. Par exemple le Source : Lafortune, L., Jacob, S. & Hébert,
déplacement du bras qui intervient dans l’acte D. (2000). Pour guider la métacognition. Sainte-
de mettre ou d’enlever son chapeau n’est pas Foy (Québec) : Presses de l’Université du
une praxie, celle-ci constituant l’action en sa Québec.
totalité et non pas un mouvement partiel inté-
rieur à cette action. Les praxies sont, d’autre
part, acquises, par opposition aux coordinations Psychomoteur (contrôle)
réflexes, cette acquisition pouvant relever de Le contrôle du mouvement est le résultat
l’expérience du sujet, de l’éducation au sens des interactions entre les fonctions psychiques
large (consignes, exemples, etc.) mais aussi et les fonctions motrices. La notion de contrôle
éventuellement de processus internes d’équi- psychomoteur réfère au rôle joué par les
libration qui traduisent une régulation ou une affects, les émotions et la pensée dans les com-
stabilisation acquises des coordinations ». portements moteurs.
Source : Ajuriaguerra, J. (1960). Les praxies
chez l’enfant. Revue neurologique. Reproduit en
1972 dans Problèmes de psychologie génétique (pp.
67-94). Version électronique réalisée par les R
soins de la Fondation Jean Piaget. Accès : www. Renfort pédagogique
fondationjeanpiaget.ch/fjp/site/textes/VE/ Mesure destinée à des élèves ayant des
JP60_praxies.pdf (consulté le 15.08.2012). besoins éducatifs particuliers, dispensée par
un enseignant spécialisé ou non spécialisé.
Cette mesure vise à permettre à l’enseignant
Processus métacognitifs titulaire de leur apporter des réponses pédago-
« Il est généralement admis que la méta- giques adaptées dans le cadre de la classe.
cognition comporte au moins deux compo- Source : http://www.vd.ch/themes/for-
santes principales. (….) La deuxième compo- mation/pedagogie-specialisee/enseignement-
sante correspond aux processus de contrôle specialise/renfort-pedagogique/ (consulté le
métacognitif et réfère à sa capacité d’auto- 20 avril 2012).
réguler son propre fonctionnement cognitif
en regard de cette tâche. Les connaissances
métacognitives renvoient au quoi (qu’est-ce que
je connais ?) tandis que l’autorégulation méta- S
cognitive renvoie au comment (comment est-ce Schéma corporel
que je l’utilise ?) » (p. 247). Ce terme apparaît en 1893. Le schéma
Source : Mongeau, P. Lafortune, L., Pallas- corporel est acquis entre 7 et 12 ans. C’est une
cio, R. & Allaire, R. (1998). Indice et structure représentation plus ou moins consciente de
de l’autorégulation métacognitive. In L. Lafor- notre corps dans l’espace, dans le mouvement
tune, P. Mongeau, R. Pallascio. Métacognition ou dans l’immobilité. Sensation de la posture
et compétences réflexives (1998). Montréal : Les et des différents segments et du revêtement
Editions LOGIQUES. cutané.
« Le schéma corporel est une représen-
Cette deuxième composante de la métaco- tation du corps en 3 dimensions qui se modifie
gnition « correspond aux habiletés métacogni- avec le temps. C’est la connaissance que l’on a
tives, c’est-à-dire à l’utilisation et à l’adaptation de soi en tant qu’être corporel c’est-à-dire tout
des connaissances métacognitives pour la autant de nos limites dans l’espace, nos possi-
gestion de l’activité mentale. Elle consiste en bilités motrices, notre capacité à nommer les
des activités de planification, de contrôle, et parties de notre corps, les perceptions des dif-
de régulation au regard de l’exécution d’une férentes parties de notre corps, nos possibilités
62 Glossaire
Stratégies affectives tionnelles ; une des caractéristiques de l’ensei-
(ou motivationnelles) : gnant efficace est la capacité de varier son style
Elles « […] sont des stratégies d’autoré- et ses stratégies » (p. 7).
gulation que l’élève utilise pour augmenter Le style d’enseignement se différencie de
ou conserver sa motivation à accomplir une la stratégie d’enseignement, que Therer (1998)
activité. Il peut, par exemple, décider de se définit comme un « ensemble de comporte-
fixer des objectifs à court terme pour pouvoir ments didactiques coordonnés (p. ex. exposé,
évaluer plus vite le chemin qu’il a parcouru, démonstration, débat…) en vue de faciliter
se convaincre de l’importance de ce qu’il a des apprentissages déterminés. Il reste bien
fait, imaginer le résultat final, se donner ses entendu qu’un même style peut faire appel à
propres défis, se récompenser à la fin d’un tra- des stratégies très différentes » (p. 8).
vail, etc. » (p. 88). Source : Therer, J. (sous la dir. de) (1998).
Source : Viau, R. (1994). La motivation Styles d’enseignement, styles d’apprentissage
en contexte scolaire. Bruxelles : De Boeck et pédagogie différenciée en sciences. Informa-
Université. tions Pédagogiques, 40, 3, 1-23.
Accès : http://www.restode.cfwb.be/
download/infoped/info40a.pdf (consulté le
Stratégies organisationnelles 28.01.2012).
Il s’agit de « stratégies de mémorisation
qui consistent à donner une organisation quel-
conque à de l’information qui n’avait pas initia-
lement ce caractère organisé. Le regroupement T
sémantique (par catégories ayant un sens com- Tonus
mun) est un exemple de stratégie organisation- « Le tonus est la tension qui rend la
nelle » (p. 304). musculature au repos disponible en la main-
Source : Vienneau, R. (2011). Apprentissage tenant dans un état d’alerte (tonus de base).
et enseignement. Théories et pratiques. 2e édition. Il s’intègre dans la posture en maintenant les
Montréal : Gaëtan Morin éditeur. stations, les attitudes et les postures (tonus
postural/tonus passif) et dans le mouvement
(tonus d’action). La régulation tonique n’est pas
Stratégies de gestion des ressources seulement une propriété de l’équipement neu-
Elles « ont trait à l’organisation de l’ap- romusculaire ; elle implique différents facteurs
prentissage. Un élève autorégulé recourt à dont la relation avec l’entourage et le milieu, les
ces stratégies pour créer un environnement caractéristiques du sujet, son développement,
propice à son apprentissage. Ces stratégies ses expériences et son état émotionnel » (p. 16).
permettent à l’élève de savoir quand, à quel Source : Senn, B. & Wittgenstein, A.-F.
rythme et où il doit travailler, et de choisir les (2009). L’investigation psychomotrice. Guide
ressources humaines et matérielles qui facili- de passation. Cours investigation psychomo-
teront son apprentissage » (p. 87). trice. HETS Genève, Filière Psychomotricité.
Source : Viau, R. (1994). La motivation
en contexte scolaire. Bruxelles : De Boeck
Université.
V
Vigilance
Style d’enseignement « Etat physique et mental préparatoire
« Manière particulière d’organiser la rela- à la réponse. Cet état suppose une ouverture
tion enseignant-enseigné dans une situation sensorielle sur l’environnement externe.
d’apprentissage » (p. 7). « Le style se rapporte Lorsqu’un apprenant nourrit un projet d’ap-
à la manière personnelle d’établir la relation prendre ou une intention, son état de vigilance
avec les élèves, de gérer une classe ou un groupe et d’éveil sera beaucoup plus élevé » (p. 38).
d’apprentissage, sans préjuger des méthodes ou Source : Gagné, P.-P. (2001). Etre attentif…
des techniques mises en œuvre » (p. 8) une question de gestion ! Montréal (Québec) :
Plusieurs recherches ont été consacrées Chenelière/McGraw-Hill.
aux différentes « dimensions » des styles d’en-
seignement et à leur incidence spécifique chez
les apprenants. Ces études font apparaître que :
« il n’existe pas un style idéal d’enseignement
qu’il faudrait s’efforcer de maîtriser, mais bien
des styles relativement opportuns en fonction
de diverses variables individuelles et institu-