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La première méthode du Zhineng Qigong

« Peng Qi Guan Ding Fa »


捧气贯顶法

Selon les enseignements originaux de Pang Heming

En hommage à Liu Yuan Ming (1908 -2001)

Grand maître de qigong et bon ami de Pang Laoshi

Textes traduits et adaptés


par Olivier Meunier
1
INTRODUCTION AU ZHINENGQIGONG ....................................................................................... 4

1-DÉFINITION : ...................................................................................................................................... 5
2 – CONTEXTE HISTORIQUE .................................................................................................................... 6

DÉFINITION DU MOT QIGONG ..................................................................................................... 10

À PROPOS DU QI ................................................................................................................................... 11
QU’EST-CE QUE LE QI? ........................................................................................................................ 11
L’ORIGINE DU MOT QIGONG.................................................................................................................. 14
LE TERME GONG .................................................................................................................................. 15

DÉFINITION DU ZHINENG QIGONG............................................................................................ 16

LES NEUF GRANDES CARACTÉRISTIQUES DU ZHINENG QIGONG .......................................................... 17


LES DIFFÉRENCES ENTRE LE ZHINENG QIGONG ET LES AUTRES MÉTHODES DE QIGONG. ..................... 28

LA PREMIÈRE MÉTHODE DU ZHINENG QIGONG .................................................................. 33

PRESENTATION GENERALE .................................................................................................................. 33


1. POSTURES PREPARATOIRES (YUBEISHI 预备式) .............................................................................. 38
PREMIÈRE MÉTHODE : MOUVEMENTS ................................................................................................. 47

LA POSTURE DE LA RÉUNION DES TROIS CENTRES ............................................................ 68

POSTURES PRÉPARATOIRES ................................................................................................................. 70


COMMENT PRATIQUER CORRECTEMENT LA POSTURE DE LA RÉUNION DE TROIS CENTRES ................... 75

« S’ACCROUPIR FACE AU MUR » ................................................................................................. 80

PRÉSENTATION DE LA MÉTHODE : ........................................................................................................ 81


TÉMOIGNAGES : ................................................................................................................................... 84

RECHERCHES SCIENTIFIQUES : .................................................................................................. 85

LE PROJET ‘CLOISONS DE CUIVRE’............................................................................................................. 85


LES EXPERIENCES DE FENG LIDA ........................................................................................................ 88

The antitumor effects of qigong-emitted external Qi and its influence on the


immunologic functions of tumor-bearing mice. ................................................... 89

RECHERCHE EXPERIMENTALE PRELIMINAIRE SUR L’EFFET CURATEUR DE LA THERAPIE PAR EMISSION


DE “QI EXTERNE” DU QIGONG SUR LA CROISSANCE DES TUMEURS CANCEREUSES ET LES METASTASES.
............................................................................................................................................................ 89

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 90
2
SOURCES EN LANGUES OCCIDENTALES ................................................................................................ 90
SOURCES EN LANGUE CHINOISE :......................................................................................................... 90

3
Introduction au zhinengqigong
智能气功简介

Voilà plusieurs années déjà que sont enseignées en occident les techniques de la
médecine chinoise appliquées au corps énergétique. Le taiji quan (ou tai-chi chuan),
bien que tous n’en partagent pas une même définition, est un mot que tout le monde
connaît. Malheureusement, on ne peut en dire autant du qigong. Dans un contexte où les
gens en général n’arrivent pas à faire la différence entre le taiji et le qigong, est-il
encore possible d’espérer d’eux qu’ils comprennent ce qu’est le zhineng qigong? Et à
quoi bon mentionner zhineng qigong au risque d’augmenter la confusion alors qu’il
serait plus simple de tout rassembler sous la bannière du qigong? Nous verrons qu’en
fait le zhineng qigong possède son contexte et ses particularités qu’il importe à tous ses
pratiquants de bien connaître.

Comme mentionné précédemment, dans notre contexte occidental, faire connaître


le zhineng qigong est un défi de grande taille. Pour y arriver, nous procéderons d’abord
à une présentation générale du qigong, pour ensuite situer le zhineng dans un contexte
historique et en feront ressortir ses particularités.

D’abord, en tant qu’enseignant de qigong, la question qu’on me pose le plus


souvent est : « Qu’elle est la différence entre le taiji et le qigong? » En Chine, c’est
pourtant une question pratiquement inexistante et ce, pour des raisons simples : Le taiji
quan est un art martial qui s’inscrit dans la famille interne neijiaquan1. Avec le Xingyi
quan et le Bagua quan, il constitue un des trois styles les plus connus de cette famille.
D’ailleurs, ils sont tous complétés par quan, qui signifie « boxe ». Aujourd’hui, il arrive
qu’on abandonne son côté martial pour en faire une « gymnastique santé » populaire
chez les personnes âgées et c’est la raison pour laquelle on le confond souvent au
qigong. Cependant, le qigong diffère largement de celui-ci. Le qigong regroupe un
ensemble de techniques respiratoires, corporelles, méditatives pratiquées
spécifiquement pour la culture du corps et de l’esprit.

Pour être bref, si les mouvements du taiji quan correspondent précisément à des
techniques martiales d’attaques et de défenses, les mouvements du qigong sont
précisément choisis et organisés pour entrer en contact avec le qi, développer la
sensation de qi ou diriger le qi dans le corps. Si les visualisations sont moins présentes
dans le taiji, elle constitue un élément clé de la pratique du qigong.

1
En opposition au waijiaquan « famille externe » qui comprend les arts martiaux issu du Shaolin

4
Voici un tableau simple permettant d’identifier les différences majeures dans la
pratique du taiji et du qigong :

Taiji Qigong
Nombreux mouvements et déplacements. Peu de mouvement.

Mouvements en constituent la base de la Mouvements ne consistent qu’en une des


pratique composantes de la pratique
Les mouvements correspondent à des Les mouvements servent à diriger et guider le qi
techniques d’attaques et de défenses

Peu de visualisations Beaucoup de visualisations


Les visualisations aident la pratique Les visualisations sont la base de la pratique.
Les visualisations servent à mieux effectuer les Les visualisations servent à entrer en contact
techniques martiales (ex. : imaginer un avec le qi, le diriger dans le corps.
adversaire)
Fait référence à la notion de qi, comme Cultiver le qi constitue le fondement du qigong
puissance interne pouvant être appliquée dans
les techniques martiales.

À la lumière des différences évoquées précédemment, il est possible de faire les


conclusions suivantes :

- Le taiji constitue en une sorte de gymnastique énergétique issue des arts martiaux.

- Le qigong regroupe des exercices de méditation, visualisation, respiration et


gymnastique en un système élaboré spécifiquement pour la culture du corps et de
l’esprit.

À la suite de cet exercice, nous avons pu non seulement différencier le taiji du


qigong mais également élaborer une courte définition du qigong que nous allons
compléter par quelques notions :

1-Définition :

Le mot qigong est formé des deux caractères qi (气) et gong (功). Le terme Qi
est compris comme l'énergie animatrice de l'univers, dynamisme de la vie naturelle,
c'est une substance qui circule à l'intérieur et à travers du corps.

Le gong est un terme qui renvoie aux arts martiaux : composé des deux caractères
travail gong (工) et force li (力). Le terme gong a donc une connotation méritoire, il
peut signifier labeur, travail et accomplissement. Qigong pourrait donc être traduit par
"travail de l’énergie" ou "travail du qi".

5
2 – Contexte historique

Des références à différentes formes d’exercices du qi désignées par le terme


moderne de qigong sont présentes dans les textes de la haute antiquité chinoise.
Cependant, ce n’est que depuis 1949 que le terme qigong est utilisé pour désigner une
catégorie générale et autonome regroupant l’ensemble des techniques de respiration, de
méditation et de gymnastique chinoises. C’est que dans les années cinquante,
conjointement à la stratégie nationale d’institutionnalisation de la médecine
traditionnelle chinoise, elles furent extirpées de leur contexte religieux ou superstitieux
pour être enseignées dans un cadre institutionnel.

Dans les années 1980, le qigong connut une expansion fulgurante à tel point qu’on
parla d’une « fièvre de qigong » (qigongre 气功热). Durant cette période, on compta
plus de 100 millions de pratiquants à travers la Chine, les lignées fleurissaient par
centaines. Le nombre de lignées est difficile à chiffrer. Selon certaines sources, il
existerait plus de trois mille méthodes de qigong. C’est dans ce contexte que le Zhineng
Qigong vu le jour. Le Zhineng qigong constitue ce qu’on appelle une lignée de masse.
Dans sa meilleure période, on compta jusqu’à 10 millions d’adeptes. Ainsi, le Zhineng
qigong est une méthode conçue spécialement pour être enseignée aux masses.

(Photo : Pang Heming enseigne le Zhineng qigong, 1980)

Qu’entend-t-on par lignée de masse?

Il s’agit de méthodes uniformisées qui peuvent être rapidement disséminées à grande


échelle. Comparativement au maître traditionnel qui ne pouvait, par enseignement
direct et oral, transmettre qu’à une poignée de personnes durant sa vie, le maître de
qigong peut, grâce à la méthode de qigong, toucher des millions d’adeptes
simultanément.

S’il est conçu pour être enseigné à grande échelle, cela veut-il dire qu’il s’agit d’une
méthode traditionnelle simplifiée et que ses potentiels sont par conséquent diminués ?
6
Non. Le Zhineng qigong est conçu pour être enseigné à grande échelle principalement
pour éviter le genre de déviation qui peut survenir lorsque l’on prend une méthode
traditionnelle et l’enseigne directement à la masse. On parle ici du syndrome du Zouhuo
rumo « s’embraser et sombrer dans la fascination » problème devenu grave avec
l’augmentation des adeptes de qigong. Il s’agit d’un état où la pratique du qigong
provoque des effets négatifs incontrôlables, de nature soit physiologique, soit mentale.
Le Zuohuo rumo s’est manifesté en Chine lorsque des adeptes de la méthode de
l’ « Envol de la grue », entrés dans un état de « qigong de mouvement spontanés »,
furent incapables d’en sortir. Le Zhineng qigong est une méthode sécuritaire, enseignée
de manière progressive. La pratique de millions de gens a démontré qu’elle ne pouvait
pas causer d’effets négatifs comme le Zuohuo rumo.

Sécuritaire oui, mais est-elle moins efficace ? Son potentiel et le niveau qu’on peut
atteindre sont-ils le même ?

La méthode du Zhineng qigong se définit comme absorbant les points fort des méthodes
traditionnelles des écoles taoïstes, bouddhique, confucéenne, médicale et martiale. Elle
possède une échelle de niveaux ascendants passant du premier niveau au troisième
niveau, et les techniques deviennent de plus en plus difficiles suivant la progression des
niveaux. Ainsi, selon le besoin et la détermination de chaque individu, il est possible de
pousser la pratique jusqu’à un niveau désiré.

Dans l’enseignement du Zhineng Qigong, où l’adepte ne peut être en contact direct


avec le fondateur de la lignée, comment s’assurer que la méthode est transmise
correctement ?

On compte deux moyens principaux permettant de transmettre correctement la


méthode :

1- Une palette d’outils de transmission est mise à disposition des pratiquants.


Effectivement, avec l’annonce de la création du Zhineng qigong, le fondateur publia
neuf livres portant sur la méthode du Zhineng qigong, l’enseignement théorique, le
qigong en général, la recherche scientifique, etc. Ce rajoute à cela la publication d’une
revue mensuelle sur le Zhineng qigong. Publiée de 1982 à 2000, elle comprend des
enseignements du fondateur, des concepts théoriques, des témoignages de pratiquants,
des rapports de recherche scientifique, etc. Des cassettes et vidéocassettes qui présente
les cours et conférences du fondateur sont également disponibles. (Malheureusement,
seulement qu’une infime parti de tout ce matériel fut traduite en langue occidentale.)

7
Photo : Livres et articles de Pang Heming

2- En Chine, il y avait un réseau de transmission reliant le maître aux pratiquants,


composé d’associations, d’écoles et de cliniques disposées à travers le pays. Des
formations étaient offertes et des certificats d’enseignement étaient distribués. Le plus
grand centre était situé dans la province du Hubei dans lequel furent entraînés plus de
310 000 adeptes dont 200 000 souffraient de différents maux et furent traités avec
succès.

Le Zhineng qigong est non seulement une méthode de qigong adapté pour la
pratique en groupe mais, et c’est de là qu’il en tire sa spécificité, il est conçu pour
bénéficier au maximum de cette pratique en groupe. C’est effectivement là qu’il se
différencie des autres méthodes puisque le fondateur du style fut le premier à
développer le concept du « champ énergétique » ( qichang 气场 ). Disposé entre les
pratiquants réunis dans un même espace, cette technique augmente l’efficacité du
qigong. Par exemple, dans la première méthode « saisir le qi et le faire pénétrer par la
tête » ( pengqiguandingfa 捧气贯顶法 ) on vise entrer en contact avec l’ « énergie
primordiale » ( hunyuan qi 混元气 ). Plus précisément, de projeter l’énergie du corps
vers l’extérieur et faire pénétrer l’énergie de l’univers vers l’intérieur du corps visant
ainsi à améliorer l’efficacité du processus naturel d’échange et de transformation du qi
du corps avec celui de l’environnement. Et comme l’attention est portée tantôt vers
l’extérieur, tantôt vers l’intérieur, cette méthode a pour effet de bâtir un champ
énergétique autour du pratiquant. Lors de la pratique en groupe, les champs
énergétiques se rencontrent pour créer un plus grand champ énergétique dont tous les
pratiquants peuvent bénéficier. Le tout coordonné par l’instructeur qui aide à
l’unification et à la circulation du champ énergétique. Les résultats obtenus à l’aide de
cette technique sont étonnants. En effet, dans mon apprentissage personnel du qigong,
j’ai réalisé que certaines personnes pouvaient mettre plusieurs mois, voir plusieurs
années avant d’arriver à développer des « sensations de qi » (qigan 气感). Quel fut
mon étonnement lorsque que j’ai réalisé que grâce à cette méthode, plusieurs étudiants
expérimentent de fortes sensations de qi dès la première séance!

La première méthode pengqiguandingfa permet effectivement de


rapidement « entrer en contact avec le qi » (deqi 得气), d’avoir de forte sensations de
qi et est efficace dans le traitement de toutes sortes de maux. Il devient donc possible
aux étudiants de bénéficier des propriétés curatives du qi dès le début de l’apprentissage.
Elle permet également, à un haut niveau, de maîtriser l’émission de qi à des fins
thérapeutiques. Mais pour y arriver, il faut fournir un certain effort de concentration et
d’attention. On parle de la « triple discipline » soit du corps (tiao xing) respiratoire (tiao
8
xi), de l’esprit (tiao shen) élément présent dans chaque méthode traditionnelle et qui est
complètement intégrée dans la pratique du Zhineng qigong. Ce rajoute à cela le principe
clé de la « correspondance entre l’esprit et le qi » (yiqixiangsui 意 气 相 随 ) –
c’est-à-dire, l’esprit suit le qi, le qi suit l’esprit. En chinois on dit « guider le qi par la
pensée » (yiyiyinqi 以意引气) ou encore, « lorsque la pensée se rend, le qi se rend »
( yidaoqidao 意到气到). En résumé, lorsque l’adepte peut ressentir le qi il peut ensuite,
par un effort de concentration, diriger celui-ci vers différents points du corps. Ces
principes sont les fondements même des exercices de Daoyin - littéralement « conduire
et attirer l’énergie» - qui remontent à plus de deux mille ans.2 Les mouvements sont
doux, circulaires, continus et accompagnent les activités mentales et les visualisations.
La combinaison des mouvements et des visualisations aide à développer le contrôle de
l’esprit sur le qi facilitant ainsi l’apprentissage de la méthode, comparativement aux
méthodes traditionnelles où il fallait développer la concentration par de longues heures
de méditations.

Ainsi, nous voyons que le Zhineng qigong est une méthode réunissant les concepts et
techniques traditionnelles de qigong agencées afin de pouvoir être enseignées à grande
échelle, de façon efficace et sécuritaire. De plus, elle est la seule méthode développée
spécifiquement pour tirer le maximum du potentiel de la pratique en groupe, c’est le
concept du « champ énergétique » qichang. Cette méthode n’est pas « mystique ». En
effet, elle se rapporte à des théories énergétiques chinoises aujourd’hui vérifiées par les
récentes découvertes scientifiques sur leur fonctionnement dans l’application de
l’acupuncture, pour ne citer qu’un exemple. Tous ces aspects font d’elle une méthode
convenant particulièrement bien à nos sociétés modernes et c’est d’ailleurs pour cette
raison qu’elle fut reconnue comme la méthode la plus efficace par le Bureau National
des Sports de Beijing. Pour conclure, malgré qu’il soit le fruit d’une tradition de culture
corporelle chinoise vieille de plus de quatre mille ans, le Zhineng qigong comporte des
éléments nouveaux, sans équivalent dans les méthodes traditionnelles et dégage ainsi un
potentiel étonnant dont on ne connaît encore l’étendue, puisque mal connu et peu
exploité en occident.

2
La plus ancienne attestation écrite de la pratique du daoyin est un passage du Zhuangzi 庄子 (IVe siècle avant
notre ère)
9
Définition du mot qigong

Dans les dernières années, la pratique du qigong a connu une grande popularité et
s’est propagé partout à travers le monde. Les récentes recherches qui attestent ses
bienfaits sur la santé ont permises de briser les anciennes conceptions qui réduisaient
le qigong à un ensemble de pratiques ésotériques, basés sur des croyances religieuses
ou mystiques. Il en demeure néanmoins que l’on peut retrouver plusieurs types de
définitions divergentes :

Certains conçoivent le qigong comme une approche thérapeutique de la médecine


chinoise. D’autre voient le qigong comme une activité physique, comme des
« exercices physiques thérapeutiques » tels ceux de la physiothérapie ou encore
comme une performance issues des arts-martiaux. Ces perceptions ont tous leurs
raisons d’être, mais aucune d’entre elles ne définissent le qigong dans sa totalité. Or,
une compréhension partielle ou superficielle du qigong pourrait nuire à son
développement à l’intérieur du domaine scientifique mais également conduire à des
pratiques et des utilisations incorrectes ou inappropriées. Ainsi, travailler à élaborer
une définition complète et correcte du qigong est tout-à-fait indispensable afin
d’attribuer au qigong la reconnaissance qu’il mérite.

Le qigong est issue d’une culture orientale millénaire, extrêmement riche et


diversifiée. Ainsi, pour en saisir tout ses aspects, est-il nécessaire de considérer
plusieurs points. Dans un premier temps, nous devons considérer l’étude détaillés des
mécanismes physiologiques propre au qigong ainsi que l’ensemble de son
développement et son évolution à travers l’histoire. Dans un deuxième temps, dans
une perspective extensive, il s’agit de rendre compte de tous les domaines
d’application du qigong.

Les trois grandes traditions philosophique et religieuse de la Chine, le bouddhisme, le


confucianisme et le taoïsme, ont tous accordées une place importante au qigong. Les
confucéens adoptaient le qigong dans leur objectif d’entretient des vertus morales, les
taoïstes l’utilisaient dans leur quête de l’immortalité et les bouddhistes y voyaient un
moyen pouvant favoriser l’atteinte de l’éveil. Parallèlement à cela, les écoles
médicales ont toujours considérés le qigong comme moyen thérapeutique, mais aussi
comme outil de diagnostique. Quant au domaine des arts martiaux, on y faisait l’usage
de ces techniques afin de renforcir le corps et développer la puissance. Ainsi, chacune
des traditions pratiquent le qigong pour des objectifs différents, au moyen de
méthodes différentes et dans le but d’obtenir des effets divergents. Ceci explique
pourquoi il existait une multitude de noms différents utilisé pour désigner ces
pratiques corporelles, que l’on rassemble aujourd’hui sous le nom de qigong. Par
exemple, dans le domaine médical on utilisait les termes yangsheng 养生 « entretenir
le principe vital », daoyin 导引 « guider et étirer », xingqi 行气 « faire circuler le qi »,
etc. La tradition taoïste utilisait des termes tels que tuna 吐纳 « expulser et absorber »,
neidan 内丹 « Alchimie interne », zhoutian 周天 « l’orbite microcosmique », jingong
10
静功 « méditation ». L’école confucéenne parlait de xiushen 修身 « cultiver le
corps », zhengxin 正心 « rectifier le cœur-esprit », chengyi 诚意, yangxing 养性,
jingzuo 静坐, etc. Les bouddhistes utilisaient les mots zhiguan 止观, canchan 参禅,
shending 禅定, yujia 瑜咖 « Yoga », etc. Les termes anciens désignant le qigong sont
si nombreux qu’il nous est impossible de tous les nommer. Afin de transmettre au
lecteur une compréhension du qigong qui soit la plus claire et complète que possible,
nous allons aborder différents points.

À propos du qi

Le qi est le concept central du qigong et de tous les arts énergétiques chinois. Ainsi, il
devient impossible d’aboutir à une définition complète et détaillée du qigong sans
avoir au préalable une compréhension adéquate de ce en quoi consiste le qi. Souvent
expliqué de manière superficielle ou inappropriée, ce concept est parfois mal reçu et
rencontre un fort scepticisme dans le monde occidental. On le perçoit comme un
concept abstrait, floue, voir métaphysique ou transcendant. Pourtant, il s’agit d’un
concept bien concret. C’est une vision énergétique de l’homme et de la nature, et la
conception énergétique du monde qui en découle comporte des affinités avec les
connaissances scientifiques modernes. Les paragraphes qui suivent proposent une
vision sommaire et globale du concept de qi nécessaire à la compréhension du qigong.

Qu’est-ce que le Qi?

En chinois, le terme qi a plusieurs significations différentes. Dans le langage courant,


il peut désigner le souffle ou l’air que l’on respire et c’est pourquoi certains traduiront
qigong par « exercice respiratoires », ce qui n’est pas une traduction appropriée.
Malgré que la respiration occupe une place importante dans la pratique de plusieurs
méthodes de qigong, le terme qi du mot qigong ne réfère pas à la respiration. Le
concept de qi et tout ce qu’il implique constitue le socle philosophique et culturel
commun à toutes les branches du savoir dans la Chine ancienne. Il pénètre
littéralement tous les domaines : philosophiques, artistiques, scientifiques ou
technologiques. À l’intérieur des classiques traitant de cosmologie, de médecine ou de
pratiques corporelles de la Chine ancienne, on retrouve une description du concept de
qi comportant les aspects fondamentaux suivants :

Le qi de la nature : Le qi est compris comme étant la matière-énergie primordiale à


l’origine de l’univers et de toutes choses. Sans forme et sans apparence, elle englobe
tout et pénètre tout dans l’univers : « Son immensité n’a pas d’extérieur, sa petitesse
na point d’intérieur »3. Cette compréhension du qi est évoquée par différents termes
dans les textes anciens. On le retrouve sous l’appellation de qi, mais aussi sous

3
Guanzi

11
d’autres termes tels que yuanqi (qi originel), Dao (la Voie), taiji (le fait suprême),
taiyi (l’unité suprême), etc.

Les penseurs chinois avaient admis que cette forme de qi, décrite comme invisible et
impalpable, était à l’origine de tous les phénomènes visibles. En d’autre mot, que
l’ensemble des êtres, dans leur complexité et leur diversité, ne seraient qu’une
manifestation plus ou moins condensée de qi, issues de ses continuelles
transformations. Ce que l’on entend par transformation (qi hua) c’est le va-et-vient
constant entre l’état condensé, solide, tangible et l’état évaporé, éthéré et subtil. C’est
ce à quoi fait référence le philosophe Zhang Zai de la dynastie des Song (960-1279) :
« La vacuité suprême est informe, c’est le qi originel, tantôt il se condense, tantôt il se
dissipe, ses transformations donne forme aux choses ». Ainsi, production et
engendrement, déclin et disparition, sont le fruit des transformations constantes du qi.
L’homme n’est pas étranger à ce phénomène, comme l’admet déjà le Zhuangzi:
« L’homme doit la vie à une condensation de qi. Tant qu’il est condensé, c’est la vie;
mais dès qu’il se dissipe, c’est la mort. »4. Ce même phénomène, Wang Chong
l’évoque par la métaphore de l’eau : « L’eau se condense et donne la glace, le qi se
condense et donne l’homme ».

Cette vision selon laquelle il y aurait une énergie de base commune à tous les êtres en
continuelle transformation ne contredit pas les récentes connaissances scientifiques.
En effet, la relativité entre l’énergie et la matière a été établit dans le domaine
scientifique une première par Albert Einstein par sa fameuse formule E=mc2.

Le qi de l’homme : Comme nous avons pu le constater au paragraphe précédent,


l’homme est également considéré comme une condensation ou une agglomération de
qi. Le qi de l’homme fait référence à une forme de matière particulière, impalpable et
invisible, qui assure les fonctions et activités vitales. Le qi de l’homme fait l’objet de
nombreuses descriptions à l’intérieur de la théorie de la médecine traditionnelle
chinoise. Dans le Suwen5, il est dit : « les qi yang, par les essences, nourrissent l’esprit,
par leur souplesse, nourrissent le musculaire ». C’est donc que le qi est considéré
comme une matière régissant autant les activités mentales que physiques. Selon les
différentes positions qu’il occupe et les différentes fonctions qu’il régit, on le retrouve
sous des noms variés tels que : le qi véritable (zhenqi 真气), le qi originel (yuanqi 元
气), le qi nourricier (yingqi 营气), le qi défensif (weiqi 卫气), le qi des méridiens
(jingluo zhi qi 经络之气), des organes (zangfu zhi qi 脏腑之气), on compte
également les qi innés (xiantian qi 先天) et acquis (houtian qi 后天).

4
Zhuang Zi, chap. 22.

5
Classique de médecine chinois datant de la dynastie des Han, rédigé entre le 1 er siècle av. J-C et le 1er siècle de
notre ère.

12
Interaction du qi de l’homme et de l’environnement : Selon les théories holistiques
à la base du qigong, l’essentiel des activités vitales de l’homme se résume en termes
d’interactions et de transformations entre le qi de l’homme et celui de la nature. La
santé du corps repose sur sa capacité à assimiler correctement le qi de la nature. Si
cette propriété d’absorption et d’assimilation fait défaut, il s’en suivra la maladie, ou
la mort. Comme l’homme est considéré comme une partie intégrante du qi de la
nature, la pratique du qigong vise à renforcer ce principe d’interaction et d’échange
entre les énergies de l’homme et celles de l’environnement. Nous pouvons donc
constater que le terme qi du mot qigong se rapporte autant au qi de l’homme qu’à
celui de la nature. À ce propos, on retrouve dans le Guanzi une description du qi qui
explicite ce constat:

« C’est l’essence des choses, qui naissent de sa transformation.


De sa descente, naît les cinq grains,
De son élévation, naît les étoiles.

Circulant entre ciel et terre,


on le nomme esprit,
Une fois thésaurisé dans la poitrine,
on le nomme « homme de sagesse ».

Ce qi,
Brillant! Tel s’élevant au ciel,
Sombre! Tel s’enfonçant dans l’abîme,
Vaste! Il remplit les océans
Dense! Il subsiste en nous.

Ce qi,
Ne peut être obtenu par la force,
Mais peut être maîtrisé par la vertu.
On ne peut le commander par la voix,
Mais peut être accueilli par l’esprit.

Le garder solennellement sans le perdre,


C’est ce que l’on nomme la vertu véritable. »

Ce passage met non seulement en évidence l’unité du qi de l’homme et de la nature


mais il décrit également les moyens de le cultiver en soi-même, c’est-à-dire, par
l’esprit et par la vertu. Au terme de ce bref aperçu, nous pouvons constater que la
définition du concept du qi est très vaste. Le qi constitue une notion établie et
reconnue au sein de la pensée traditionnelle chinoise. Mais, le qi existe-t-il vraiment
et est-ce une matière observable? Ce concept peut paraître plutôt abstrait. Souvent, il
est considéré comme une notion appartenant aux concepts traditionnels, au même titre
que le yin et yang, les cinq éléments (wuxing) ou les quatre éléments indiens (terre,

13
feu, eau et vent). Certains prétendront qu’il s’agit de concepts utilisés dans les temps
anciens pour tenter de comprendre le monde, étant donné le niveau de connaissance
limité de l’époque. Et ceci, du fait que l’on ne retrouve pas de substance
correspondante ou analogue à l’intérieur du cadre de la science moderne.

Pourtant, dans les faits, il en est tout autrement. En Chine, dès 1977, plusieurs
expériences furent menées sur le phénomène du « qi externe » que le maître de qigong
peut émettre de ses mains en direction d’un objet, d’un patient ou de substances. 6 Les
résultats de ces expériences ont permis de constater que le qi produisait des effets
réels sur les instruments ou sur les spécimens utilisés. Si les effets générés par
l’application de qi sont observables, la science demeure toutefois incapable de les
expliquer. Cependant, nous savons que dans l’univers, seul les interactions entre les
diverses manifestations de matière sont susceptibles de générés des changements
substantiels. Ainsi donc, d’un point de vue matérialiste, les expérimentations
effectuées sur les effets physique et biologique induit par le qi, malgré qu’elles
n’arrivent pas à expliquer exactement en quoi consiste le qi, prouve sans nul doute
que le qi existe, qu’il consiste bel et bien en une substance matérielle observable.

Pour résumé, deux aspects ressortent de cette analyse. Premièrement, le qi du terme


qigong est une notion issue des théories philosophiques antiques chinoises. Ainsi, afin
de bien comprendre cette notion et d’en posséder une définition exacte et complète, il
est nécessaire de l’étudier dans l’ensemble de son contexte historique et culturel.
Deuxièmement, les différentes expérimentations sur le qi ont permis de prouver son
existence. Il correspond à une substance matérielle dont certains fonctionnements
demeurent inexpliqués par la science. Ces deux aspects doivent être considérés
comme la pierre angulaire du Zhineng qigong comme des autres méthodes de qigong.

L’origine du mot qigong

Le qigong possède une histoire de plusieurs millénaires. Cependant, le terme qigong


lui-même n’apparaîtrait pour la première fois que dans un ouvrage attribué à un
certain Xu Sun 许孙 de la dynastie des Jin (265-420).7 On y décrit le qigong comme
moyen d’entretenir la vie et de cultiver la vertu, mais sans lui attribuer de définition
claire. Il faudra attendre la dynastie des Qing (1644-1911), pour retrouver des
références au terme qigong dans des ouvrages issues du domaine des arts martiaux. À
la fin des Qing, on voit apparaître dans « Les secrets de la boxe du Shaolin » un
chapitre mentionnant le qigong comme méthode incluant l’entretient du qi (yangqi) et
le travail du qi (lianqi) avec une description détaillée des techniques méditatives et

6
Voir « Recherches Scientifiques » p. 59

7
Cf. dans le revue Zhongguo qigong (2. 1987) l’article de Chang Tian intitulé « origine du terme qigong »
(Qigong yicide youlai) (pp. 44-45), d’après lequel ce terme serait utilisé pour la première fois dans le Jingming
zongjiao lu.

14
corporelles. Mais, en général, l’occurrence du terme est rarissime jusqu’au début du
20e siècle. Paraît alors un ouvrage d’arts martiaux par Zun Wohai (尊我海), les
« Explications subtiles sur le qigong » (qigong niaojie 气功妙解) et un livre de Dong
Hao intitulé « Procédés thérapeutiques du Qigong » (qigong liaofa). Le mot Qigong
apparaît aussi dans le Yi qigong xiangjie 意气功详解 « Explication précise du
Qigong de l’esprit », de Wang Zhulin. L’ouvrage décrit la pratique par laquelle la
pensée (yi) suit le qi et dirige le qi dans le corps. En 1934, l’hôpital Xianglin de
Hangzhou publie le livre Feilaobing teshu liaoyangfa – Qigong liaofa, « un traitement
spécial pour la tuberculose : la thérapie du Qigong. Également dans les années 30,
Fang Gongpu fonde l’Institut thérapeutique de Qigong de Gongpu (Gongpu Qigong
Zhiliaoyuan), la première clinique a porter le nom de Qigong dans l’histoire moderne.
Fang publie également les « Expériences de thérapie par Qigong » (Qigong zhiyan lu)
en 1938.8

Le terme qigong tel qu’on en fait l’utilisation aujourd’hui dans les discours
scientifique, populaire et médical fut adoptée officiellement le 3 mars 1949, lorsque
Lui Guizhen, au terme de plusieurs années de recherche et de pratique personnelle,
présente le « Rapport de synthèse sur le traitement de maladies chroniques par le
qigong » et le « Rapport d’observation clinique de la thérapie par qigong ». La
définition et le modèle établit par Liu Guizhen sera suivi par la suite par tous les
spécialistes à travers la Chine.

Le terme gong

Gong est un terme qui renvoie aux arts martiaux : composé des deux caractères travail
(工) et force (力), il désigne la maîtrise d’un art, acquise par la pratique assidue. Il
s’apparente à gongfu, terme intraduisible qui désigne le talent de virtuose, la maîtrise
du corps et de l’esprit, qui est le fruit d’une longue discipline. Le terme gong sert
souvent d’abréviation pour des termes relatifs au qigong comme « méthode » (gongfa
功法) ou pratique (liangong 练功) ou encore « amis de qigong » (gongyou 功友).

8
PALMER, David A. p. 11

15
Définition du Zhineng Qigong

Le terme Zhi 智 signifie l’intelligence, la perspicacité. C’est notre faculté à interagir


avec le monde extérieur. Le terme neng 能 signifie les capacités. Ceci comprend nos
capacités mentales ainsi que les capacités physiques. Donc, dans son sens large, le
Zhineng Qigong est une méthode de Qigong qui vise à développer les fonctions
mentales et à renforcir les capacités. En d’autres mots, il vise à renforcir l’état ordinaire
de l’intelligence et des capacités, pour développer un état « extra-ordinaire ».

A. Définition large : En Chine il existe une multitude de lignées de Qigong.


Chaque école possède des objectifs ainsi que des pensées directrices qui sont
différentes. Ainsi, les bienfaits associés à ces pratiques auront une focalisation
différente. Cependant, dans la pratique à des niveaux élevés, les différentes
pratiques auront toutes pour effet d’accroître nos fonctions physiques et
mentales. Donc, on pourrait dire que la plupart des méthodes de Qigong sont
des Qigong qui renforcent les capacités et l’intelligence (zhineng). Mais, pour
plusieurs de ces méthodes qui ne mettent pas directement l’emphase sur ces
objectifs, les changements ne se manifesteront qu’au terme d’une pratique
assidue et dévouée s’étalant sur de nombreuses années.

B. Définition au sens propre : Fait référence aux méthodes de Qigong qui


développent les facultés de l’esprit.

Il existe des méthodes de Qigong traditionnelles qui se caractérisent par l’ouverture de


la porte du ciel (kai tianmen 开天门) ; celle-ci vise à accentuer le développement de la
sagesse. Le point Tianmen correspond approximativement à la fontanelle (xinmen), il
se trouve dans une région creuse le long de la ligne centrale, entre la ligne
d’implantation des cheveux et le point Baihui. La situation précise de la région peut
varier d’une personne à l’autre. On appelle communément ce principe « l’ouverture de
la tête » (kaiding 开顶). Cela consiste à émettre le Qi de la par du maître vers la région
Tianmen pour la stimuler et ouvrir les sensations à l’énergie, de là développer les
fonctions perceptives. Ce genre de pratique était rarement transmise publiquement. Le
plus souvent, c’est à l’aide du majeur ou de l’index (ou les deux) que l’on presse le
point tianmen. En pressant ce point, il se produit des sensations de pulsation dans une
région précise du crâne. Les rites initiatiques des lignées bouddhistes du Vinaya et du
bouddhisme tibétain correspondent général en ce type de pratique. Le principe de
Guanding (verser sur la tête) comprend aussi des mantras. La résonnance sonore des
mantras aide à ouvrir la fontanelle. Les moines utilisaient l’armoise ou de l’encens afin
de brûler des points sur le sommet de la tête. Les ampoules causées par les brûlures
causaient des sensations de douleurs pulsatiles particulièrement intenses durant la
méditation. Cette stimulation prolongée permettait de stimuler et d’ouvrir les points.

Il y a aussi des lignées qui ouvrent l’ « œil du ciel » (tianmu). Les méthodes
traditionnelles ont toujours utilisé leur dénomination ancienne et n’ont jamais changé
leur nom pour Zhineng Qigong (Qigong des capacités de l’esprit).
16
Les neuf grandes caractéristiques du Zhineng Qigong

1. Possède un système théorique particulier : la théorie holiste de l’énergie


originelle
2. Possède un ensemble de techniques systématiques
3. Réunit les points clés de plusieurs méthodes de Qigong
4. L’enseignement intègre les trois modèles de transmission simultanément
5. N’utilise pas de processus mentaux complexes
6. Les techniques se basent sur les différentes façons de guider l’énergie
7. C’est une forme de Qigong dite « extatique »
8. Le traitement par émission de Qi n’affecte pas notre énergie vitale
9. Les réactions à la pratique sont très marquées

1. Possède un système théorique particulier : La théorie holiste de l’énergie


originelle

Selon la théorie holiste de l’énergie originelle, toutes les facettes de l’homme,


physique, énergétique et spirituelle (Jing, Qi, Shen) sont différentes formes ou
représentations de l’énergie originelle. L’énergie (Qi) peut se condenser pour donner
la forme (ce qui comprend le Jing), mais aussi se transformer pour donner l’esprit
Shen. Donc, il peut nourrir la forme (le physique) mais aussi entretenir l’esprit. C’est
la raison pour laquelle le Zhineng Qigong met l’emphase de la pratique sur le qi (dès
le début, on commence avec l’extériorisation du qi interne, et absorption du qi
externe).

Le principe du Hunyuan Qi issu de la théorie de l’énergie originelle est un concept


similaire à ce que les méthodes traditionnelles nommaient le Dao, le Taiji ou le Yuan
Qi. Il remplit l’univers, pénètre tous les niveaux de matière et constitue le dynamisme
de transformation ainsi que la substance de base de la matière. C’est pourquoi le
Zhineng Qigong met non seulement l’emphase sur la nécessité d’entretenir l’énergie
de son propre corps, mais aussi et tout particulièrement sur l’importance de canaliser
l’énergie originelle de la nature en soi.

Considérant que l’esprit peut pénétrer entièrement tous les niveaux de matière, qu’il
peut mobiliser tous les niveaux d’énergie originelle, on peut alors, au moyen d’un
travail mental (constitué de visualisation d’ouverture et de fermeture kai he,
condensation et d’expansion ju san), transformer l’énergie originelle du monde
extérieur pour la faire sienne (énergie originelle du corps). Comme le Hunyuan Qi du
corps englobe l’ensemble des caractéristiques propres à la vie, lorsque l’énergie
17
originelle du corps est abondante, chacune des fonctions vitales peuvent être assurées,
les différents déséquilibres dans le corps peuvent être corrigés, et tous les différents
effets peuvent se manifester (que ce soit la prévention des maladies, le maintien de la
bonne forme physique et mentale ou le développement des facultés exceptionnelles).
C’est ce qui explique pourquoi le Zhineng Qigong n’effectue pas de diagnostic ou de
différentiation dans l’élaboration des méthodes.

En Chine, les nombreux styles de Qigong sont fondés à même des principes
théoriques différents. Puisque la théorie diffère, les méthodes diffèrent également.
Certains styles de Qigong érigent leur théorie sur la base du Yin et du Yang. Elles
visent à équilibrer le Yin et le Yang du corps afin de fortifier la santé et écarter les
maladies. D’autres méthodes baseront leur théorie sur le principe des trois
substances (san cai), qui sont le Jing, le Qi et le Shen. L’homme est une unité
formée de ces trois substances. L’histoire de près de deux mille ans du taoïsme
démontre que pratiquer le Jing, le Qi et le Shen est une méthode très efficace
d’entretien du principe vital (Yangsheng). Il y a aussi des méthodes qui se basent sur
les cinq agents. Les cinq agents correspondent au 5 organes (wuzang). Lorsque que
les 5 organes sont équilibrés, le corps est en santé. Encore, des méthodes de Qigong se
baseront sur les 8 trigrammes (Bagua), les Bagua correspondent aux 8 merveilleux
vaisseaux dans le corps. Les 8 merveilleux vaisseaux gèrent la circulation du Qi et du
Sang dans l’ensemble des méridiens ; lorsque la libre circulation des 8 vaisseaux est
bien entretenue, le corps sera en santé. Des méthodes encore un peu plus complexes
élaborent leur théorie sur les 12 méridiens et mettent sur pied des techniques selon les
caractéristiques de chaque méridien. Celles-ci seront efficaces pour renforcir les
fonctions de chaque méridien. Des méthodes encore plus complexes se baseront sur
tous les différents niveaux d’énergie. Ces méthodes consistent à élaborer des
techniques différentes selon chaque pathologie. Ces techniques seront très orientées
(focalisées) sur le traitement d’un problème spécifique.

Des techniques établies sur la base du Yin Yang à celle orientées vers les maladies,
ces méthodes sont plus complexe les unes que les autres.

Le Zhineng Qigong, quant à lui, se base sur l’état énergétique qui précède la division
du Yin et du Yang, le niveau de l’énergie originelle. Ce niveau d’énergie est le plus
primitif, il n’exerce pas de discrimination à travers la matière. Ainsi, nous allons
directement à l’essence des choses et c’est pourquoi la théorie et la pratique du
Zhineng Qigong demeure simple.

Comme ce niveau d’énergie originelle peut se transformer et produire le Yin et le


Yang, les cinq agents, les huit trigrammes, les dix milles êtres et tous les niveaux
d’énergie, et qu’il n’est pas soumis aux règles qui gèrent ces niveaux d’énergie, il
n’est alors pas nécessaire d’effectuer de diagnostic précis, d’identifier des syndromes
(zheng) ainsi que d’élaborer des plans de traitements spécifiques. Il ne devient donc
pas nécessaire de s’arrêter à la différentiation du Yin et du Yang, de l’état des organes
ou des méridiens. On se base sur le principe selon lequel : « Lorsque l’énergie
18
correcte est à l’intérieur, les énergies malsaines ne peuvent s’infiltrer » et la
propriété du Hunyuan Qi de pouvoir : « se condenser pour donner la forme, se
disperser pour retourner à l’air ». Dès lors, il suffit de pratiquer selon la méthode,
et ainsi absorber et canaliser l’énergie originelle de la nature à l’intérieur du corps,
pour que le Hunyuan Qi harmonise spontanément le Yin et le Yang, régularise le Qi et
le Sang des organes et des méridiens.

On dit : « Lorsque le yin est déficient, il tonifiera le Yin, lorsque le Yang est déficient,
il tonifiera le Yang ». Il ira régulariser et tonifier de manière spontanée les organes ou
méridien déficients. Donc, peu importe la pathologie, il devient naturellement
possible de recouvrer l’état normal.

Chaque famille de Qigong se base sur des niveaux de matières différentes. Nous
pourrions prendre l’exemple d’un l’arbre : qu’un arbre soit fleurissant ou qu’il souffre
de sécheresse, son état se manifestera dans ses feuilles. Les théories se basant sur la
multitude des niveaux de matière peuvent être comparées à la pousse des feuilles.
Les théories faisant référence au principe du Yin Yang, des 5 agents, des huit
trigrammes peuvent être vues comme les branches, des plus grandes au plus petites.
Le niveau qui « précède la division du Yin et du Yang » de l’énergie originelle, peut
être vu comme le tronc d’arbre. Lorsque le tronc de l’arbre est fort et en santé, les
feuilles et les branches seront nécessairement fleurissantes. Les fondements
théoriques sont différents et chaque école possèdent ses points forts. On ne peut se
baser sur les principes d’une école pour aller en juger une autre. Les caractéristiques
de la théorie du Zhineng Qigong sont quelles est simple et directement orientée vers
l’essentiels. Si on introduit dans la pratique du Zhineng Qigong des principes du Yin
Yang, des 5 éléments ou autre concept des méthodes traditionnelles, alors on s’écarte
de sa philosophie principale.

2. Possède un ensemble de techniques systématiques

Le Zhineng Qigong possède un ensemble de méthodes systématiques qui comprend


les trois méthodes de Qigong dites « mobiles » (Donggong), immobiles (jinggong) et
des méthodes immobiles actives (jingdong gong). Les trois méthodes de pratique
suivent une évolution allant de débutant à avancé, en suivant le processus suivant, de
l’extérieur, vers l’intérieur, vers le centre.

Parmi les méthodes mobiles (dongong), on compte :

La première méthode (Pengqi Guan Ding Fa) appartient à l’étape externe.

La deuxième méthode (Xing Shen Zhuang ) cultive le qi du corps et de l’esprit.

La troisième méthode (Wuyuanzhuang) cultive le qi des organes.

Les 2e et la 3e appartiennent à l’étape de «cultivation» du qi interne.


19
Ces méthodes ont été mises au point selon les différents niveaux des activités vitales.
Les fonctions vitales de l’homme s’exercent à différents niveaux. La peau, les
muscles, les vaisseaux sanguins, les organes internes, les os ainsi que les cellules ont
tous des membranes. Dans le corps, l’énergie originelle circule principalement à
travers les membranes, de même que l’échange avec d’énergie nature, il s’effectue
également par les membranes et les tissus superficiels.

La première méthode (pengqiguandingfa) entraîne le qi originel de l’extérieur. Elle va


renforcir les fonctions vitales inhérentes à l’homme décrites précédemment. Elle
permet de libérer et d’accentuer la circulation des voies où s’effectuent les échanges
d’énergie avec la nature, pour ainsi unifier les énergies originelles en superficie avec
celle de la nature. Elle met l’emphase sur l’unification avec l’extérieur.

À travers la pratique de cette méthode, on envoie le qi interne à l’extérieur et on


absorbe le qi externe à l’intérieur ; nous sommes alors en mesure d’absorber
davantage d’énergie originelle provenant du monde extérieur. Ceci n’a pas
seulement pour effet d’enrichir l’énergie originelle interne du corps, mais va aussi
contribuer à purifier l’énergie du corps. En même temps, elle permet de maîtriser
l’émission de qi externe. Comme elle agit au niveau des membranes superficielles,
elle permet également de d’accroître la sensibilité de nos sens, pour sentir le Qi, mais
aussi éventuellement arriver à voir le qi, développer la vision pénétrante ou l’intuition,
par exemple. Cependant, le qi originel de l’extérieur circule en superficie du corps, et
l’énergie circulant dans les structures superficielle et dans les parties plus « molles »
(libres) du corps est moins dense et moins abondante. Donc, les bienfaits qui peuvent
en découler sont limités. Ce qu’il importe de clarifier, c’est que le niveau du qi
originel externe régularise et entretient le bon fonctionnement des activités vitales et
peut donc écarter les maladies et renforcir le corps.

Le niveau du Qi originel interne comprend les méthodes 2 et 3, Xingshen Zhuang et


Wuyuan Zhuang.

La 2e méthode (xingshen zhuang) travaille l’énergie du corps et de l’esprit. Elle


demande que le corps et l’esprit soient très intimement liés (unis). Elle permet de faire
pénétrer progressivement le qi originel de la nature de la surface vers la profondeur.
Elle travaille le corps physique à tous les niveaux. Elle fait circuler l’énergie à travers
la peau, les muscles, les tendons, les vaisseaux et les os. En travaillant chacune de ces
parties du corps, on débloque et on ouvre la circulation, on unifie le Qi et le Sang des
méridiens, on les fusionne, ce qui augmente la pénétration de l’énergie dans tout le
corps en termes de profondeur et d’étendue. Lorsque le qi est abondant dans chaque
partie du corps, les fonctions vitales se voient renforcées, le corps devient plus en
forme et en santé chaque jour. Comme Xingshen Zhuang permet l’étirement des
tendons et le renforcement des muscles, elle est la plus exigeante des méthodes sur le
plan physique. Après avoir pratiqué Xingshen Zhuang, le qi a pénétré les muscles et
les os, ces parties du corps deviennent donc plus sensibles. Cela permet d’avoir une
meilleure sensation et perception de notre corps.
20
3. Réunit les points clés de plusieurs méthodes de Qigong

Le Zhineng Qigong réunit différentes techniques clés des pratiques de Qigong issues
des écoles confucéennes, taoïstes, bouddhistes, médicales et martiales. Il les intègre
pour former un tout. Le fondateur a appris auprès de 19 professeurs représentants des
différentes traditions. Parmi eux, des moines bouddhistes, taoïsants, médecins
traditionnels et maîtres de lignées folkloriques. Il a appris d’eux plusieurs techniques
essentielles très rarement enseignées publiquement (aux non initiés). Auparavant, les
artistes martiaux ainsi que les pratiquants de techniques manuelles artisanales avaient
plusieurs techniques qu’ils conservaient secrètes. Que ce soit dans les cirques, les
opéras où dans la poterie, dans chaque domaine, il y avait des maîtres qui ne
transmettaient les secrets qu’à leurs disciples.

Le Zhineng Qigong est en majeure partie constitué de techniques clés de la sorte. Par
exemple, les exigences concernant la position de chacune des parties du corps sont
expliquées dans le détail : la posture en plus de 15 points, de la tête jusqu’aux pieds,
ainsi que les principes pour arriver à bien ajuster le corps. Beaucoup du contenu de
ces explications n’était pas enseigné ouvertement par le passé.

Un autre exemple est la première méthode (Pengqi Guan Ding fa). Cette méthode
intègre les techniques pour prodiguer le qi dans les 6 directions, le qi des 5 éléments,
les qi des trois trésors (substances), le qi du Yin et du Yang ainsi que la technique
pour faire pénétrer l’énergie afin d’ouvrir la porte céleste (tianmen), les 9 palais et les
13 portes.

La 2e méthode (Xingshen zhuang) est basée sur le travail interne (neigong). Elle
intègre des principes issus du Taiji Quan, Tongbi quan, Yijinjing, des postures
statiques et autres pratiques martiales.

La 3e méthode (Wuyuanzhuang) intègre des principes issus du Yijinjing, Hunyuan


gong et les techniques des sons de guérison.

4. L’enseignement intègre les trois modèles de transmission simultanément.

Les trois méthodes de transmission sont la transmission par le cœur-esprit, la parole,


et la forme (physique).

Un adage ancien disait : « aux hommes supérieurs, on enseigne par le cœur-esprit, aux
hommes moyens, on enseigne par la parole, aux hommes inférieurs on enseigne par la
forme ». Les termes hommes supérieur, homme moyen, homme inférieur se basent
sur l’état de santé et le niveau de capacité de compréhension de l’individu.

La transmission par le cœur-esprit

21
Auparavant, les professeurs chevronnés transmettaient à leurs meilleurs élèves à
l’aide de la pensée, sans que le recours à la parole ne soit nécessaire, mais les maîtres
détenant réellement ce genre de transmission étaient rarissimes.

La transmission par le cœur-esprit du Zhineng Qigong se fait principalement à l’aide


de la formation du champ d’énergie, autant pour l’enseignement que pour la guérison.
La formation du champ d’énergie se fait par l’entremise du professeur qui unifie
l’énergie originelle de la nature et l’énergie de tous les pratiquants pour former un
champ de qi unifié. Le champ d’énergie permet aux gens qui se trouvent à l’intérieur
de celui-ci de ressentir d’avantage les sensations de qi (qigan). Lorsque le professeur
fait les mouvements en utilisant son esprit, les étudiants peuvent mieux effectuer ces
derniers et recevoir plus de bienfaits. Le champ d’énergie constitue une façon de la
part du professeur d’aider les étudiants à développer leur niveau de pratique et leur
niveau de maîtrise. Ceci explique pourquoi plusieurs étudiants, déjà après quelques
jours de pratique, peuvent ressentir le qi très intensément, certains peuvent de la
même façon maîtriser rapidement l’émission de qi pour la guérison des maladies.
Comme c’est au moyen de son esprit que le professeur va former le champ d’énergie,
on dit que c’est un moyen de transmission par le cœur-esprit.

La formation du champ d’énergie est une technique particulière du Zhineng Qigong.


C’est une nouvelle forme qui intègre les méthodes de transmissions traditionnelles
tout en s’adaptant aux nouvelles réalités de la société moderne. Nous pouvons croire
que si l’utilisation des techniques de champ d’énergie était peu répandue dans les
pratiques traditionnelles, les conditions de l’époque qui ne convenaient pas à des
transmissions (enseignements) de masse en étaient responsables. Aujourd’hui, les
nouvelles conditions économiques et sociales favorisent ce genre de transmission. Le
Zhineng Qigong adapte les techniques de formation de champ d’énergie afin de mieux
répondre aux nouvelles exigences de notre ère moderne.

La transmission par la parole

La transmission par la parole consiste essentiellement dans l’enseignement de la


théorie. Le Zhineng Qigong met l’emphase sur l’importance de combiner la théorie et
la pratique. Dans la majorité de nos formations, on consacre entre 40 et 45% des
heures d’enseignement à la théorie. Accorder de l’importance à l’enseignement
théorique n’est pas seulement dans le but permettre aux gens de bien comprendre les
principes des méthodes, mais surtout pour leur permettre de renforcer leurs capacités
d’intégration des modes de réflexion propre au Qigong, de développer une
« conscience de Qigong ». Plus on comprend les principes du Qigong, plus ceux-ci se
gravent dans notre esprit et s’intègre naturellement dans notre mode de pensée.
Consciemment et inconsciemment, ces modes de pensée vont intervenir et influencer
nos activités vitales et provoquer des changements dans ces dernières. Ce principe est
très important. Dans la mesure où l’on n’a pas établi un esprit de Qigong afin d’aller
accompagner les activités vitales, la pratique du Qigong ne peut que produire des
bienfaits ordinaires et on n’est pas en mesure d’instaurer des changements
22
significatifs dans les mécanismes énergétiques du corps. C’est la raison pour laquelle
le Zhineng Qigong met l’emphase sur le fait que la théorie constitue la pratique et la
pratique constitue la théorie, pratique et théorie ne font qu’un, ils sont indissociables.
Cela s’avère particulièrement nécessaire dans la pratique de haut niveau.

Dans le passé, l’enseignement des méthodes de Qigong était rarement accompagné


d’enseignement théorique parce qu’à l’époque, on ne possédait pas de connaissances
aussi détaillées, surtout dans les milieux moins instruits. Surtout quant aux notions
très abstraites, comme la définition des concepts de jing, qi et shen et à l’explication
de ce qu’est l’esprit Shen. Les textes classiques disent : « ce qui n’est du yin et du
yang, on le nomme shen ». Ce sont des concepts difficiles à comprendre. Il en est de
même pour les concepts du Yin et du Yang, des cinq agents, des huit trigrammes, des
branches célestes et troncs terrestres. C’est pourquoi on enseignait peu de théorie,
laissant le pratiquant à lui-même. Par le travail soutenu, il pouvait pratiquer jusqu’à ce
que le Qi et le Sang des méridiens soient fluides. C’est ce que met en lumière le
dicton : « seulement après avoir compris, peut-on cultiver la Voie ». Avant d’avoir
compris les principes, on pratique machinalement, de manière dogmatique. Ce n’est
que lorsqu’on a compris certains principes que l’on peut cultiver la Voie avec
lucidité. Cette façon d’enseigner selon la compréhension acquise de manière
autodidacte exige énormément de temps et ne convient plus aux conditions actuelles.
De plus, de nos jours, les gens sont beaucoup plus éduqués, le niveau d’instruction
étant beaucoup plus élevé en général, ils ont la faculté d’assimiler les connaissances
abstraites plus facilement. Donc, dans le Zhineng Qigong, on met l’emphase sur la
pratique et la théorie. D’un côté, on renforce le corps et ainsi l’énergie abonde au
cerveau, de l’autre, les professeurs expliquent les théories pour développer la
compréhension intellectuelle. « le bas monte et le haut descend », le haut et le bas sont
unifiés, le qi de tout le corps forme un tout, et ainsi la progression est rapide.

La transmission par la forme

La transmission par la forme consiste à l’enseignement des mouvements. Chaque


mouvement des méthodes du Zhineng Qigong a été soigneusement organisé selon les
théories du Qigong, de la médecine traditionnelle chinoise et de la médecine
occidentale. Il suffit de pratiquer en se conformant bien aux exigences des
mouvements pour mobiliser les mécanismes du qi dans tout le corps et faire circuler,
puis régulariser le Qi et le Sang dans l’ensemble du corps. Il est important que les
instructeurs aident les élèves à bien maîtriser les principes des mouvements et à
exécuter les postures correctement.

Le Zhineng Qigong utilise les trois méthodes simultanément indépendamment des


différences qu’il peut y avoir d’un pratiquant à l’autre. Ceci, dans le but de s’adapter
et de mieux répondre à la réalité de nos sociétés actuelles. La combinaison des trois
moyens de transmission de l’enseignement fait que peu importe la condition de santé,
l’âge ou les restrictions physiques d’une personne, celle-ci pourra bénéficier des
enseignements. Par exemple, il arrive que des personnes ayant des limites importantes,
23
qui sont incapables de faire les mouvements, reçoivent les bienfaits par l’écoute de la
théorie et par leur présence dans le champ d’énergie.

5. N’utilise pas de procédés mentaux complexes

Les processus mentaux du Zhineng Qigong ne requièrent pas l’état d’esprit de


vacuité-imperturbabilité, ni d’activités mentales complexes. Certaines méthodes vont
mettre l’emphase sur la petite circulation (zhoutian), d’autre, sur la méditation des
Dantian, d’autres sur la focalisation sur des matières (substances) internes ou externes.
Ce sont toutes des activités mentales précises. Le Zhineng Qigong requiert
l’utilisation intentionnelle de l’esprit en amenant notre attention sur les mouvements.
On déplace l’attention sur les endroits qui correspondent aux mouvements. Par
exemple, lors du niveau du qi externe, lorsqu’on pratique la première méthode, dès
que les mains poussent, on amène notre attention vers l’extérieur. Dès que les mains
tirent, l’attention est portée vers l’intérieur. Lorsque les mains se soulèvent, notre
attention est portée vers le haut. Lorsque les mains descendent vers l’intérieur, notre
attention est dirigée vers le bas. À travers l’union du corps et de l’esprit, on amène
notre énergie originelle intérieure à s’unifier aux énergies originelles de la nature et
on renforce ainsi le lien qui nous unit à l’environnement.

Lors du niveau de l’énergie originelle interne, la deuxième méthode, on demande de


concentrer l’attention précisément sur chacun des mouvements afin d’unifier le corps
et l’esprit. Le travail mental de chacune des méthodes se base sur le renforcement des
fonctions naturelles du corps. On ne fait pas appel à des processus mentaux
spécifiques et de cette façon, l’esprit peut s’unifier intimement aux activités vitales.

Certains se poseront la question : compte tenu que l’on concentre notre attention sur
les mouvements plus que sur la pratique du qi, est-ce encore du Qigong? Ce mode de
pratique répond aux standards des anciennes pratiques, ainsi qu’aux pratiques les plus
élevées. Car l’homme constitue un tout, une unité corps et esprit. Lorsqu’on combine
le corps et l’esprit, que le corps et l’esprit sont unifiés, le qi sera au centre du corps.

Les anciennes pratiques exigeaient l’état d’imperturbabilité, qui comprend deux


aspects : le premier correspond à l’idée de n’avoir aucune pensée en tête (stopper le
flux mental) ; le deuxième, à l’idée de concentrer son mental (unifier les activités
mentales).

Du point de vue de la science moderne, l’état d’imperturbabilité est un « état de


Qigong » où il n’y a pas de stimulations ou d’excitations du cortex cérébral et où ne
correspond pas à un état de restriction. La principale caractéristique est que les ondes
cérébrales sont ordonnées (se transforment de manière ordonnée).

Particulièrement dans les pratiques plus avancées, on exige que l’attention soit
concentrée sur le corps. La grand maître de Qigong Taoïste Bai Yuchan a déjà mis de
l’avant que les méthodes les plus élevées consiste à faire du corps le « métal », du
24
cœur le « mercure », l’unification du corps et du cœur-esprit, «l’élixir». Prendre la
stabilité pour eau, la sagesse pour feu, la stabilité et la sagesse unifiées donnent le
contrôle mutuel de l’eau et du feu. Prendre l’esprit, le Hun, le Po, le Yi pour remède,
les postures mobiles, statiques, assises ou couchées pour four alchimique, au moyen
du calme et du naturel comme l’application. On peut constater qu’il n’est pas
nécessaire d’intérioriser le mental, d’ajuster la respiration, l’unification du corps et de
l’esprit constitue la pratique la plus élevée. Dans le Bouddhisme on exige
l’application des sanmei (samadhi), qui consiste en la concentration de l’esprit dans la
méditation, l’absorption totale dans la contemplation, le calme parfait du cœur et de
l’esprit (Ricci). Les postures mobiles, debout, assises ou couchées doivent demeurer
dans l’état d’imperturbabilité. L’esprit concentré, sans distractions. Dans le corpus
bouddhique, on retrouve la mention d’un moine qui demanda à un éminent maître :
« est-ce que les moines ont des pratiques de Gong (culture corps esprit – Qigong) »?
« Ils en ont ». « Quelles pratiques? » Il répondit : « Manger et dormir ». Il
répliqua : « est-ce différent de la masse », « oui, lorsque je mange, je ne fais que
manger, lorsque je dors, je ne fais que dormir, mais ce n’est pas ce que font les gens. »
Généralement, lorsque les gens mangent, ils pensent à autre chose, ils ne peuvent pas
se concentrer uniquement sur le fait de manger».

Pouvoir manger, dormir de manière très attentionnée, sans distraction, en maintenant


l’union du corps et de l’esprit, est une pratique de haut niveau. Certaines personnes
vont croire que les méthodes immobiles sont les plus avancées. En réalité, les
pratiques de haut niveau se distinguent par l’état de concentration, le cœur-esprit
calme comme de l’eau, peu importe que ce soit des pratiques mobiles ou immobiles.
Le Zhineng Qigong ne pratique pas la vacuité (mentale), ne pratique pas de processus
mentaux complexes, c’est à travers l’action que l’on pratique la non-action, directe et
simple, tout droit à la source. Ce sont les mêmes principes pour les méthodes
débutantes que les méthodes avancées. De plus, on requiert d’intégrer
consciencieusement le principe de l’unité du corps et de l’esprit dans le quotidien.
Lorsqu’on pratique l’unité corps-esprit régulièrement, on peut facilement augmenter
le niveau de maîtrise.

6. Les techniques se basent sur les différentes façons de guider l’énergie

La pratique du Qigong consiste en diverses méthodes et techniques afin de mobiliser


l’énergie du corps, la faire circuler et ainsi régulariser les mécanismes du qi. Le
Zhineng Qigong mobilise l’énergie du corps au moyen du principe de yinqi « guider
l’énergie ».

Il y a trois façons de guider l’énergie :

A. L’esprit guide le Qi

Au niveau de l’énergie originelle externe, le Zhineng Qigong utilise la méthode


de guider l’énergie avec l’esprit. Le qi que l’on guide est l’énergie de la nature et
25
celle du corps, pas celle des méridiens. La majorité des méthodes traditionnelles
utilise le principe selon lequel l’esprit dirige le Qi (lingqi 领气).

Dans le Zhineng Qigong, l’esprit guide l’énergie.

Diriger et guider sont des notions différentes.

Diriger l’énergie sous-entend que notre esprit est intimement lié au qi et


qu’ensuite, nous dirigeons cette énergie et la faisons circuler.

Pour Yin Qi, guider l’énergie, l’esprit n’est pas lié au Qi, on déplace notre
attention aux endroits où le qi doit aller, on guide ainsi l’énergie dans une certaine
direction et de cette façon, on incite des changements dans les mécanismes du qi.

Pourquoi utilise-t-on le principe de guider l’énergie? Parce que diriger l’énergie


(lingqi) implique que c’est l’esprit qui guide l’énergie ; si l’on dirige l’énergie
incorrectement, le qi circule incorrectement et l’on crée des déséquilibres majeurs.
C’est ce qu’on appelle « s’embraser dans la fascination » (zouhuorumo).

Le terme « s’embraser dans la fascination » est spécifique au Qigong. Lorsqu’on


pratique la petite circulation, on utilise la respiration pour activer le Qi véritable du
Dantian inférieur, jusqu’à ce que le Dantian se mette à chauffer. C’est se qu’on
appelle « activer le feu ». Lorsque l’on a suffisamment activé et chauffé, on unifie
notre attention au Qi et on utilise l’esprit pour diriger le Qi le long des vaisseaux Du
et Ren. Si, lorsque l’on dirige l’énergie du Dantian vers le haut, la visualisation ne suit
pas le trajet des méridiens Du et Ren, on fait circuler sur le mauvais trajet. Lorsqu’on
fait circuler le feu au mauvais endroit, on va dire qu’on « s’embrase ».

Lorsque l’on guide l’énergie avec l’esprit (yinqi), on emmène l’énergie à circuler
librement le long des voies naturelles en déplaçant notre attention vers une direction
précise. Ceci évite de diriger l’énergie de manière inappropriée. L’enseignement des
méthodes traditionnelles se fait souvent de maître à disciple. Le maître ne peut
qu’avoir un nombre très restreint de disciples, car il devra s’assurer qu’il ne se produit
pas de déviation, et s’il y a déviation, il devra s’empresser de les corriger. Le Zhineng
Qigong est très sécuritaire et s’enseigne facilement à un très grand nombre de
personnes sans danger de déviation.

B. Guider l’énergie avec le corps

Guider l’énergie par le corps signifie l’utilisation des mouvements physiques pour
mobiliser l’énergie des méridiens. Lorsqu’on guide l’énergie avec l’esprit, c’est
l’énergie originelle et le qi du Dantian qui est mobilisé. L’esprit ne peut pas
mobiliser l’énergie des méridiens. Il n’y a pas beaucoup d’explications concernant
le principe de guider le qi par le corps dans la littérature classique. Cependant, le
26
concept souvent explicité dans les arts-martiaux voulant que « l’esprit pénètre les
postures, le qi se mobilise selon ces dernières » fait référence au concept de
l’esprit qui guide le qi.

Dans le Zhineng Qigong, on utilise le principe du corps qui guide le qi avec la


deuxième méthode (xingshen zhuang), «l’ union du corps et de l’esprit».

7. C’est une forme de Qigong dite « extatique »

Dès les débuts de la pratique du Zhineng Qigong, on requiert l’ouverture aux


niveaux du corps, du Qi et de l’esprit. La première méthode (Peng Qi Guan Ding Fa)
va faire sortir l’énergie interne et entrer l’énergie externe. De cette façon, on unifie le
Qi de l’homme à celui de l’environnement et ceci nous permet de prodiguer
d’avantage de cette énergie intarissable qu’est le Hunyuan Qi. En comparaison aux
méthodes fermées qui cultivent seulement le Qi du corps, on augmente la source
d’énergie, l’effet d’amélioration de l’état de santé est plus frappant (important).
Ensuite, en poursuivant avec les méthodes successives, on complète et on vise à
atteindre l’état élevé de l’unification avec la nature.

8. Le traitement pas émission de Qi n’affecte pas notre énergie vitale

La plupart des méthodes de traitement par émission de Qi externe mobilisent le Qi du


Dantian ; elles nécessitent que le Qi du Dantian soit cultivé en quantité suffisante pour
enfin pouvoir émettre le Qi. De plus, lorsqu’on effectue de nombreux traitements,
cette méthode va endommager le Qi véritable de notre corps. Les anciens qui
pratiquaient les méthodes de Qigong fermées évitaient d’émettre le Qi du Dantian, de
peur que cela influence l’ascension de leur niveau de pratique. Dans le Zhineng
Qigong, on cultive le Hunyuan Qi, et tout en cultivant le Huanyuan Qi de son propre
corps, on mobilise également le Hunyuan Qi de la nature pour l’utiliser au profit de
notre santé. La première méthode va prodiguer l’énergie, concentrer le Qi pour
ensuite faire pénétrer (canaliser) cette énergie originelle de la nature dans notre corps.
Ceci permet d’entretenir la santé et de traiter les maladies. Mais, si l’on modifie la
forme pour canaliser l’énergie vers une autre personne, on fait pénétrer l’énergie dans
le corps d’un autre individu, cela devient un mode d’émission de Qi pour traiter les
maladies de la personne en question. Donc, la thérapie par émission de Qi externe
constitue une méthode débutante. Comme l’énergie qu’on n’utilise n’est pas notre
propre énergie mais l’énergie originelle de la nature, cela n’endommage pas notre
énergie véritable. De plus, lorsqu’on émet le Qi vers une autre personne, cela
constitue une forme de pratique pour développer notre capacité à mobiliser l’énergie
originelle de l’environnement.

27
Les différences entre le Zhineng Qigong et les autres méthodes de Qigong.

1. Le Zhineng Qigong débute avec la fusion de l’homme et de la nature (ren tian


hun hua)

Tel que décrit précédemment, anciennement, les pratiques de Qigong taoïstes,


bouddhistes et confucéennes représentaient, pour la majorité, des formes de Qigong
dites « fermées ». Ces dernières débutent généralement par la culture interne du jing
du qi et du shen. Seulement lorsque l’énergie interne était suffisamment cultivée, on
allait se tourner vers l’extérieur pour échanger avec l’énergie externe. Ces méthodes
de pratique suivent un processus allant de l’intérieur vers l’extérieur. Dans les
pratiques alchimiques taoïstes par exemple, on pratiquait d’abord la petite circulation
ou circulation microcosmique (xiao zhou tian). Une fois le Jing le qi et le shen
cultivés à un niveau spécifique, on pratiquait alors la grande circulation ou circulation
macrocosmique (da zhou tian) ; on dit alors que l’on « prodigue le grand remède »,
« forme la grande alchimie » jusqu’à ce que « le nourrisson émerge des orifices » pour
aller se lier au monde extérieur. Ensuite, on ramenait le « nourrisson » à l’intérieur du
corps pour l’entretenir, le faire grandir pour qu’il remplisse tous les pores, et
finalement se dissoudre au vide, dissoudre les barrières (membranes) entre l’homme
et la nature et fusionner pour ne faire qu’un avec elle.

Le Zhineng Qigong emprunte un processus inverse. Dès le début de la pratique, on


commence par l’union avec la nature. On cherche à unifier l’énergie de notre corps
aux énergies environnantes. C’est une méthode de type « ouverte ».

Ici, l’expression « ouverte » comprend trois niveaux : l’ouverture des mécanismes du


Qi (qiji), l’ouverture des points d’acupuncture et l’ouverture de l’esprit.

L’ouverture des mécanismes du Qi signifie d’unifier l’énergie de son corps à celle de


la nature. On absorbe le Qi de la nature à l’intérieur du corps et on projette le Qi du
corps à l’extérieur. À travers le processus d’échange entre les énergies du corps et
celle de la nature, on purifie le corps et l’esprit, « nettoyage et purgation dans
contemplation méditative » (dichu xuanlan) pour ultimement atteindre le stade
supérieur d’union ave la nature.

L’énergie de l’homme et celle de la nature s’échangent à travers les points


d’acupuncture, les pores et les espaces interstitiels (couli 腠理). Donc, l’ouverture
des mécanismes du Qi implique nécessairement aussi l’ouverture des points
d’acupuncture. Parmi ceux-ci, l’ouverture de la porte du ciel (tianmen 天门) est
particulièrement importante. Cependant, les orifices de sens sont également inclus
dans le processus d’ouverture. Dans la pratique du Zhineng Qigong, lorsque l’on
progresse, il arrive que l’on ressente de la douleur à certains endroits. Ces sensations
correspondent précisément la plupart du temps à l’ouverture des points et des
méridiens. C’est ce à quoi fait référence l’adage de la médecine traditionnelle chinoise
qui dit : « lorsqu’il y a blocage, il y a douleur » (bu tong ce tong 不通则痛). Ainsi,
28
une fois que les méridiens et points d’acupuncture sont débloqués, la douleur disparait.
De la même façon, à chaque fois qu’il y a de nouveaux orifices ou points
d’acupuncture qui s’ouvrent, il se produit différentes sensations dans le corps. Et c’est
ainsi que progressivement, couche par couche, le corps s’ouvre jusqu’à ce
qu’éventuellement, les points d’acupuncture ainsi que les pores se débloquent et que
s’unifient nos mécanismes énergétiques à ceux de la nature.

Par l’entremise de la première méthode, on fait circuler l’énergie entre l’intérieur et


l’extérieur et on favorise ainsi les échanges énergétiques à un niveau superficiel et
membraneux. Ensuite, à travers la pratique de la deuxième et troisième méthode, on
approfondit ce processus à travers les structures profondes, les méridiens principaux,
les organes et viscères, le canal central (zhong mai) et ainsi de suite, de plus en plus
en profondeur. On procède de l’extérieur, de la surface, vers l’intérieur, la profondeur,
jusqu’à ce que se complète l’unification de l’homme et de la nature. C’est là la
première différence entre le Zhineng Qigong et les autres méthodes de Qigong.

Malgré que le Zhineng Qigong traite aussi des méridiens et de la petite circulation
(zhoutian), il n’exige pas ce genre de pratiques spécifiques axées sur les méridiens. La
pratique des méridiens et de la petite circulation consiste à faire usage de la
concentration (l’esprit) pour mobiliser l’énergie véritable et la faire circuler dans les
méridiens et vaisseaux pour ainsi augmenter le flux d’énergie à l’intérieur de ces
derniers. Le Zhineng Qigong ne consiste pas à augmenter le flux à l’intérieur de
vaisseaux en particulier, mais bien à renforcir l’interpénétration longitudinale à
travers les différents trajets des méridiens. Entre les trajets des méridiens principaux
se trouvent ce qu’on appelle les méridiens collatéraux qui sont des ramifications qui
distribuent l’énergie dans l’ensemble du corps et effectuent les connexions
inter-méridiens. Parmi ces embranchements, on compte les grands collatéraux (daluo)
et les plus petites branches (sun luo) ainsi que des ramifications superficielles (fuluo).
C’est par l’entremise des embranchements qu’on désobstrue la circulation
interméridiens longitudinale pour ainsi favoriser les mécanismes du Qi dans
l’ensemble du corps, fusionner et unifier l’énergie du corps.

Nous pourrions comparer la pratique des méridiens et celle du Zhineng Qigong au


moyen de l’analogie de l’irrigation. Pour irriguer une terre, on peut creuser des digues
et établir des canalisations (pratique des méridiens) ou, on peut emmener l’eau à toute
la terre telle la pluie qui s’infiltre uniformément dans toute la terre. (Zhineng Qigong)

2. Met l’emphase sur le Qigong mobile (donggong)

La plupart des méthodes traditionnelles mettent beaucoup d’emphase sur les pratiques
immobiles (jing gong) ou la méditation assise et considère ces pratiques comme les
plus élevées. Le Zhineng Qigong met l’emphase sur le Qigong mobile en affirmant
qu’il y a des pratiques élevées autant pour le qigong mobile qu’immobile. On accorde
ou confère beaucoup d’importance au qigong mobile pour les raisons suivantes :

29
a) Si l’on arrive vraiment à entrer dans l’état d’imperturbabilité (jing), la méditation
peut effectivement procurer de nombreux bienfaits. Cependant, arriver à
réellement éliminer toutes distractions et maintenir un état de profonde
imperturbabilité est très difficile. Il suffit d’une respiration haletante ou d’une
palpitation pour que le mental soit stimulé. Comme il est décrit dans le taoïsme, il
est nécessaire de stabiliser d’abord le mental, la respiration et les vaisseaux
sanguins afin d’atteindre des états de méditation avancés. Ainsi, non seulement
doit-on vider l’esprit, mais également régulariser la respiration et la circulation
sanguine, de sorte que notre cerveau ne reçoive pas la moindre influence des
stimulations internes ou externes. Dans le bouddhisme on parle de « vider les cinq
agrégats » (wuyun jiekong), ce qui signifie éradiquer les couleurs (vision), les sons,
les pensées, les actions, la connaissance.

Ce qu’il importe de préciser, c’est que l’état d’imperturbabilité devient possible à


atteindre et à maintenir seulement si le Qi et le sang circule librement dans le corps.
Lorsque le Qi et le sang ne circulent pas, lorsqu’il y a des blocages, notre cerveau ne
peut aisément trouver le calme. Si l’on pratique la méditation assise sans avoir au
préalable débloqué la circulation du Qi et du sang, après un moment en position,
douleurs, engourdissements se font ressentir et l’esprit s’agite, ce qui influence les
bienfaits de la pratique. Dans le bouddhisme on dit : « si la vie habite notre esprit, on
cultive le dharma de la vie, si l’extinction habite notre esprit, on cultive le dharma
d’extinction ». Ceci indique que les pensées que l’on entretient sont susceptibles de
provoquer des changements dans notre corps. En réalité, le processus inverse est
également possible. Le fait qu’il y ait des stagnations dans le corps provoque
l’apparition de distractions dans notre esprit. Un texte sur le Qigong datant de la
dynastie des Jin ( jingzuo wuji jiangyi 静坐戊集讲义) explicite bien ce principe :
« pour réaliser la Voie par la méditation assise, sa perception réside dans la
circulation ». Ce qui veut dire, une fois que l’énergie circule librement, on oublie le
corps physique, on atteint le vide et l’esprit s’éveille. Dans le Hainanzi : « Lorsque
que le Jing et le Shen sont fleurissants et que le Qi ne quitte pas les li, les li sont
réguliers, de la régularité il y a circulation, de la circulation, il y a l’esprit (clair). »
Lorsque que le Qi est abondant et se répartit uniformément dans tout le corps, tout le
corps est fluide (libre), cette fluidité permet d’atteindre la clarté de l’esprit. C’est
pourquoi le Zhineng Qigong met l’emphase sur la circulation. À travers la pratique du
qigong mobile, on vise à maintenir et à renforcir la libre circulation du qi et du sang
dans les méridiens de l’ensemble du corps.

b) Pour augmenter le niveau de santé, sur la base que le Qi est fleurissant et circule
librement dans tout le corps, il faudra aussi augmenter le débit d’énergie en
circulation. D’un côté, il faut augmenter le débit dans les voies déjà existantes, de
l’autre, il faut élargir et développer de nouveaux passages à l’énergie. La pratique
du Qigong mobile permet à la fois d’augmenter la quantité d’énergie circulant
dans les passages déjà existants mais aussi d’en ouvrir de nouveaux.

30
3. Met l’emphase sur l’utilisation intentionnelle de l’esprit.

Toutes les méthodes de qigong consistent dans l’intériorisation des processus mentaux.
La différence entre le Zhineng Qigong et certaines autres méthodes de Qigong, c’est
qu’il ne met pas l’emphase sur la méditation profonde, sur le vide, mais plutôt sur
l’utilisation intentionnelle de l’Esprit.

Ce qu’il importe de préciser, c’est que dans l’essence, toutes formes de Qigong
consistent à entraîner (exercer) la faculté de l’esprit, à mobiliser l’énergie interne ou
externe et de cette façon vont renforcir les activités vitales. Les effets de la pratique
du Qigong à tous les niveaux, que ce soit écarter les maladies, renforcir la santé,
émettre l’énergie ou les facultés exceptionnelles, tous requièrent l’utilisation de
l’esprit afin d’être obtenus. De plus, la concentration de l’esprit a pour effet
d’augmenter la force (puissance) des activités mentales. Donc, lorsque l’esprit est
unifié (lorsque que le mental n’a qu’une seule pensée), cela contribue à la
synchronisation des activités cérébrales dans certaines parties du cerveau. De plus,
lorsque l’esprit est concentré, cela permet aux activités vitales d’interagir de manière
ordonnée pour de là, se traduire en une coordination des activités cellulaires du
cerveau.

Ce type de mouvements coordonnés produira un flux d’information dense et condensé.


Lorsque que celui-ci se lie aux énergies du corps, cela forme un grand courant
d’énergie originelle qui peut avoir une très grande influence sur les fonctions vitales.
Les différentes recherches sur le Qigong effectuées dans les dernières années ont
permis de démontrer ce principe.

Les recherches ont démontré que les capacités exceptionnelles de l’esprit, et que
celle-ci reposent essentiellement sur l’utilisation intentionnelle de l’esprit, l’effet de la
concentration de l’esprit. L’état d’esprit du vide (absence de pensées) et la
concentration, ces deux niveaux d’imperturbabilité ont pour point commun d’être un
état libre de toutes distractions. Cependant, l’état de « vacuité » mentale est difficile à
imaginer (visualiser) et il n’y a pas de directives spécifiques pour le pratiquer, tandis
que l’état d’esprit concentré, unifié, est concret et facile à pratiquer.

C’est pourquoi les anciens pratiquaient le Qigong selon le principe de « une pensée
en vaut mille » (yi nian dai wan nian), c’est-à-dire, l’esprit doit être concentré et
unifié. Dans le Zhineng Qigong la concentration comprend trois aspects : le fait de
focaliser sur une seule chose, le fait d’unifier l’esprit aux activités vitales puis l’union
du corps et de l’esprit. Les fluctuations de l’esprit se base sur les règles suivantes: «
de l’immobile dans la quiétude, la circulation suit la sensation » (gan er sui tong) »,
« de la quiétude, la contemplation », « de la contemplation, la quiétude ». Lorsque
l’esprit bouge, le corps bouge (yi dong xing dong).

31
Les anciens soulignaient que : « la confiance est la mère de la vertu et de la maîtrise
(gong) ». C’est-à-dire que la confiance est la base pour bénéficier du Qigong. C’est la
raison pour laquelle on fonde les balises de la théorie du Qigong sur le principe selon
lequel « lorsqu’il y a confiance, cela fonctionne » (xin ze ling).

Lorsqu’on parle de confiance, il s’agit de la confiance envers le Qigong comme étant


un moyen d’écarter la maladie et de maintenir la santé du corps et de l’esprit. C’est
aussi la confiance en sa propre capacité à bien pratiquer le Qigong. Il est important
d’ériger une confiance profonde, qui doit s’insérer fermement dans notre conscience
et donc d’éliminer le doute.

Par exemple, si l’on compare le Qigong à la prise de médicaments, suppléments ou


produits naturels, si l’on prétend qu’une substance quelconque est efficace à 100%
dans le traitement de certaines maladies, allons-nous délaisser le Qigong pour la prise
de ce médicament? Nous avons déjà intégré le Qigong comme mode de prévention et
de mieux-être. De plus, nous savons que le Qigong permet d’améliorer les fonctions
vitales globalement dans tout le corps, tant sur les plans physique et mental. Alors, si
l’on a confiance dans les potentiels du Qigong, pourquoi délaisser sa pratique pour
d’autres types de traitements ou médicaments?

On pourrait se poser la question suivante : « si on n’a pas confiance dans le Qigong,


peut-on encore obtenir des résultats? ». La pratique et l’expérience de milliers de gens
a démontré que lorsque l’on fait les exercices rigoureusement, en suivant les
indications des méthodes et les principes théoriques, les bienfaits se feront ressentir,
que l’on ait confiance ou pas. Cependant, les résultats seront plus marqués chez une
personne qui possède une ferme confiance.

2. Comment établir une confiance solide.

1) Renforcir les connaissances vis-à-vis le Zhineng Qigong.


i) Approfondir notre connaissance du Zhineng Qigong.
ii) Réfléchir assidument (aux méthodes et à la théorie)

32
La première méthode du Zhineng Qigong

« Peng Qi Guan Ding Fa »

捧气贯顶法
La première méthode du Zhineng Qigong se nomme « Peng qi guan ding fa »,
« prendre le qi et le faire pénétrer par la tête ». Cette méthode constitue la technique
de base du Zhineng qigong, elle permet d’entrer rapidement en contact avec le qi pour
ensuite en maîtriser ses effets curatifs. Les concepts de bases sont :

1- L’unification du qi et de l’esprit, c’est-à-dire, « l’esprit guide le qi » (yiyiyinqi 以


意引气). Par l’entremise les mouvements d’ouverture et de fermeture, qui sont
intimement accompagnés des inductions mentales, le qi (l’énergie) de l’intérieur
du corps est porté vers l’extérieur et le qi de l’extérieur emmené vers l’intérieur,
permettant ainsi de dégager les passages énergétiques qui unissent les énergies de
homme à celles présentes dans l’environnement. De cette façon, les liens unissant
l’homme au monde naturel sont renforcés et il s’en dégage une sensibilité plus
accrue au monde extérieur. La circulation de l’énergie à l’intérieur du corps, de
même que les échanges énergétiques du corps avec l’environnement se verront
améliorés ce qui permet de prévenir comme de guérir plusieurs maladies et
d’améliorer le niveau de santé général.
2- C’est une méthode efficace pour apprendre collecter l’énergie (qi), la condenser et
la canaliser à travers le corps. Ainsi, avec la pratique, il est possible de maîtriser
rapidement ces principes qui sont la base pour l’émission de qi externe à des fins
thérapeutiques.

Présentation générale

Premièrement, observons en détails les caractères qui composent le nom de cette


méthode.

捧 pěng : Prendre (tenir) à deux mains.9

气 qì :Énergie. On parle ici de l’énergie primordiale (hunyuanqi 混元气)10

9
Composé du radical de la main 扌 shou et de 奉 feng dont la graphie représente trois mains qui
tiennent un bouquet, il signifie présenter (offrir) avec respect. Avec shou 扌, peng est donc constitué
de quatre mains. Peng a donc le sens de tenir quelque chose de très précieux, comme si on redoublait
d’attention en le saisissant.

33
贯 guàn : « Pénétrer », « faire pénétrer ».11

顶 ding : Tête.

法 fǎ : Méthode

En observant attentivement ces caractères, nous pouvons facilement saisir l’essentiel


de cette méthode. Les termes « prendre le Qi » (peng qi 捧气) consiste à saisir le qi
originel de la nature avec ses mains. Les termes « faire pénétrer par la tête » (guan
ding 贯顶)consiste à faire pénétrer cette énergie par la tête puis dans l’ensemble du
corps.

La première méthode du Zhineng qigong peut être divisée en cinq parties :

1- Ouverture;
2- Saisir le qi de l’avant puis le soulever sur les côtés;
3- Saisir le qi des côtés puis le soulever à l’avant;
4- Saisir et soulever le qi à l’oblique et le ramener vers soi;
5- Fermeture.

Parmi ces cinq parties, l’ouverture et la fermeture reprennent sensiblement les


mêmes enchaînements mais dans ordre inverse, de même que la première partie et la
deuxième, qui ce basent aussi sur les mêmes mouvements effectués dans un ordre
différent.

Malgré que les mouvements soient nombreux, l’essentiel de la méthode se résume


en deux concepts : la qi 拉气 et guan qi 贯气. Le terme La signifie « tirer » mais
désigne aussi le mouvement de va-et-vient que l’on fait pour jouer d’un instrument à
archet ou un accordéon, par exemple. Laqi 拉气 consiste donc en un mouvement de
va-et-vient des mains pratiqué dans le but de mobiliser l’énergie. Cette technique
appartient aux méthodes traditionnelles de collecte du Qi, qui le plus souvent, consiste
à unifier l’esprit aux mouvements des mains afin de recueillir l’énergie externe en son
corps. Les mouvements de laqi de la première méthode renferme en eux l’essence des
méthodes traditionnelles telles de « collecter l’énergie des trois puissances (ciel, terre,
homme) », « recueillir le Qi des six directions », « collecter l’énergie des cinq
agents », etc.

10
Ce rajoute à cela notre énergie externe, distribué à l’entour du corps et notre énergie interne, à l’intérieur du
corps.

11
Il ne s’agit donc pas de remplir, mais bien de faire pénétrer au travers de quelque chose. 贯穿
Guanchuan : pénétrer à travers; traverser de part en part En combinaison avec tong 通 il a le sens de
relier, joindre.

34
Faire pénétrer comprend deux aspects : faire pénétrer au niveau de la tête et faire
pénétrer dans tout le corps. Ce principe est inspiré des rituels anciens bouddhistes et
taoïstes nommé « verser sur la tête » (guan ding 灌顶) ou « nourrir le Qi » (wei qi 喂
气). « Verser sur la tête » est un rite originairement pratiqué en Inde pour l’investiture
des rois, qui consiste à verser sur la tête de l’eau ou un liquide quelconque, en signe
de bénédiction (Ricci). Dans certaines écoles du bouddhisme traditionnel, ce rite a
également obtenue une connotation « d’inculquer la sagesse à quelqu’un ou
augmenter la compréhension et la sagesse ». Dans ce sens, ce rite sera aussi appelé
« ouvrir le sommet de la tête », ou encore « frotter le sommet de la tête ». Il prend la
forme d’un rituel dans lesquels le maître stimule le sommet de la tête du disciple
(région appelée « la porte du ciel » [tianmen 天门] dans le taoïsme ou le point de la
pureté [fanxue 梵穴] dans le bouddhisme) par la pression de point et la transmission
d’énergie, accompagnée de mantra et de visualisations. Ceci permettait alors au
disciple d’expérimenter d’importantes sensations intérieures, ce qui, par le fait même
lui permettait de développer un état d’esprit propre à la méditation et augmentait sa
motivation et sa confiance envers la pratique. « Nourrir le Qi » est un concept
similaire dans lequel le maître aide le disciple à progresser dans la maîtrise des arts
énergétiques en stimulant certains points importants par la projection d’énergie.
Dans la première méthode, « prendre le qi et le faire pénétrer par la tête », nous
intégrons les mêmes concepts seulement qu’ici, c’est l’adepte lui-même qui émet du
qi vers soi pour stimuler le sommet de sa tête (la porte du ciel) ainsi que d’autres
régions importantes. De cette façon, il obtient non seulement les mêmes résultats que
l’on retrouve dans les méthodes traditionnelles mais, cela lui permet également de
développer la capacité de mobiliser le qi et de le transmettre, ce qui est à la base de la
méthode thérapeutique d’émission de qi externe.

La première méthode et la pratique de l’énergie originelle externe

La pratique de l’énergie originelle externe fait référence au fait de lier et fusionner


notre esprit à l’énergie originelle du monde extérieure. La fusion n’est pas l’objectif
en soit, c’est dans le but de mieux absorber les énergies externes pour nos propres
bienfaits. La première méthode est précisément conçue en ce sens. Ses modes de
fonctionnements sont les suivants :

Selon la théorie de l’énergie originelle, à l’entour du corps se trouve une couche


d’énergie originelle dispersée. Cette couche d’énergie qui enveloppe le corps est
composée de la même énergie qui se trouve à l’intérieur de celui-ci, et donc, est
soumise aux influences des activités vitales de l’ensemble du corps. Les énergies
internes au corps émanent à l’extérieur à travers l’ensemble des pores, points
d’acupunctures, la surface de la peau, les orifices, etc., pour former une couche
externe. Cette dernière est intimement liée à notre état intérieur et nos actions. Par
exemple, lorsque nos activités sont déployées vers l’extérieur (lorsque l’on expire, ou
l’on applique de la force vers l’extérieur), l’énergie interne du corps se déploie
également vers l’extérieur, ce qui porte la couche d’énergie externe à s’étendre.

35
Lorsque les activités sont portées vers l’intérieures (lorsqu’on inspire ou s’intériorise),
l’énergie se concentre vers l’intérieur, ce qui amène la couche externe à se rétracter.
Ce mouvement d’entrée et de sortie est plus qu’une simple dynamique de nos énergies
internes, mais constitue un échange entre l’énergie originelle du corps et celle de la
nature. Dans ce processus, plus la quantité d’énergie originelle projetée à l’extérieur
est grande, plus le contact avec les énergies de l’extérieure est grand. Ainsi, lorsque le
tout sera réacheminé vers l’intérieur, la quantité d’énergie originelle qui entrera dans
le corps sera d’autant plus grande, d’où la possibilité d’accroître la vitalité.

La première méthode va exploiter la fonction de contrôle du Qi inhérent à notre esprit


sur le Qi, en alliant habillement ce dernier aux mouvements « d’ouverture et de
fermeture » des fonctions vitales, afin de stimuler les entrées et sorties de l’énergie
originelle, libérer et débloquer les passages entre l’homme et la nature, renforcer les
processus d’échange entre l’intérieur et l’extérieur. Lorsque notre attention s’ouvre
pour s’unifier avec l’espace (ou l’horizon), nos activités mentales sont extériorisées ce
qui forcément qui pousse l’énergie interne à s’étendre vers l’extérieur. Malgré que
notre attention ne soit pas portée sur le Qi, le Qi se déplace de lui-même. À ce
moment, le Qi s’étend de manière globale, dans toutes les directions. D’un autre côté,
lorsque l’esprit se lie à la vacuité, il se lie en fait à l’énergie originelle la plus
primitive, ce qui constitue un soi une fusion avec l’énergie originelle de la nature.
Ensuite, lorsque l’attention est ramenée à l’intérieur, que l’esprit se concentre vers
l’intérieur, les énergies externes portées avec lui à pénétrer l’intérieur.

Certaines personnes seront portées à se demander si le fait de porter son attention sur
la vacuité extérieure entre en contradiction avec le principe fondamental du Qigong
qui est de concentrer l’esprit à l’intérieur du corps. Pour répondre à cette question, il
faut se rappeler que le but de centrer son esprit à l’intérieur du corps est de pénétrer
dans un état de calme et de détente propre à « l’état de Qigong ». Or, unifier son esprit
au vide de l’espace permet d’atteindre le même but. Le fait d’unifier son attention au
vide consiste également en un moyen de focaliser son esprit sur une seule chose pour
éliminer les distractions. Cela est même un état de Qigong avancé, comme le souligne
le Taoïste de la dynastie des Qing Huang Yuan Ji12 dans son « Citations du palais de
l’amour de l’instruction» ( yu tang yu lu 乐育堂语录 ) :

« Ceux qui peuvent concentrer sur le Qi du vide, que leur cœur et leur esprit
s’unisent dans un va-et-vient avec l’énergie originelle de l’harmonie suprême,
ce qu’on appelle l’esprit et le Qi sont unifiés, sont ceux qui cultivent l’élixir de
l’immortalité. »

12
(Tao.) Huang Yuan ji (1270-1324) : compilateur du 净明忠孝全书 Jing Ming Zhong Xiao Quan
Shu ou Œuvre complète de la voie de la piété filiale et de la loyauté de la pure lumière, il fut le disciple
de 刘玉 Liu Yu (1257-1308), patriarche du 净明道 jìng míng dào ou la Voie de la pure lumière.

36
Exigences et points essentiels pour la pratique :

1- On doit conserver en tout temps un état d’esprit sans soucis, serein, à l’aise,
paisible et satisfait, tout en demeurant stable imperturbable.
2- La posture doit être détendue et sans contrainte, dégagé et naturelle et non pas
contractée ou artificielle. Il faut savoir relâcher tout en sachant maintenir.
3- Les mouvements doivent être souples, circulaires, ininterrompus. Ni trop lent,
ni trop rapide, sans arrêt, ni coupures. Fluides et naturels.
4- L’ouverture et la fermeture de l’esprit constitue le point clé pour bien pratiquer
cette méthode. Lorsque les mouvements s’ouvrent, il faut porter l’attention
loin jusqu’à l’horizon, lorsqu’ils sont dirigés vers l’extérieur, il faut ramener
l’attention à l’intérieur du corps. Le plus profond, le mieux c’est.

37
Pěng qì guàn ding fǎ

La pratique du Zhineng qigong, comme la majorité des méthodes de qigong


commence par des « postures préparatoires » (yubeishi 预备式) et se termine par des
« postures de clôture » (shoushi 收式).

1. Postures préparatoires (yubeishi 预备式)

Les postures préparatoires consistent en elles-mêmes une forme de qigong et ne


doivent pas être négligées. Elles comprennent deux aspects essentiels : une discipline
physique (tiaoshen 调身) et une discipline mentale (tiaoxin 调心). Ces ajustements
physiques, accompagnés de la préparation mentale favorisent la libre circulation du qi
à l’intérieur du corps et permettent d’entrer en contact avec le qi présent dans
l’environnement. Ces ajustements permettent d’entrer dans ce qu’on appelle l’«état de
qigong » (qigongtai 气功态).13

Ajustements physiques ( tiaoxing 调形 ):

À l’aide des ajustements physiques, on cherche à adopter une posture naturelle


favorisant la détente du corps et la libre circulation des énergies ainsi que de tous les
fluides du corps. Pour ce faire, il suffit simplement d’ajuster chacune des parties du
corps afin que la posture soit conforme aux exigences décrites ci-dessous. En
effectuant ces ajustements, l’adepte devrait ressentir l’effet de détente et de confort
qu’ils procurent, synonyme d’une posture libre de blocages ou de tensions. Les
pratiquants plus chevronnés remarqueront rapidement les changements perceptibles
au niveau énergétique. Ce sont là des signes favorables qui garantissent que la posture
est adéquate.

Posture de départ :

- Les pieds joints

Il s’agit là d’une caractéristique propre au Zhineng qigong. Comme le bout des


pieds et les talons des pieds sont joints, et de même pour les jambes, les méridiens des
reins et les méridiens yinqiaomai des jambes sont accolés ensemble, ce qui a un effet
spécifique sur l’énergie des reins. De plus, les jambes étant reliées, le qi du corps est
unifié et forme un tout.

- Le dos droit

L’essentiel, ici, est de se concentrer sur le point au sommet de la tête que l’on
nomme baihui. Imaginez que votre tête est suspendue par un fil imaginaire à partir de

13
État de relaxation profonde similaire à l’hypnose.

38
ce point. Ce fil tire le sommet du crâne vers le haut et, se faisant, les muscles à du cou
se détendent, ce qui permet au menton de reculer légèrement vers le corps. Lorsque
l’on ramène le menton vers soi, il effectue une légère pression sur le larynx et le
larynx est légèrement ramené vers l’intérieur également. En effectuant cet ajustement,
suivez le mouvement attentivement avec votre esprit, du menton au larynx puis
jusqu’à la protubérance occipitale, et de la protubérance occipitale, dirigez l’attention
vers le haut en un mouvement circulaire jusqu’au point baihui. Finalement, la région
de baihui toujours tirée vers le haut. L’essentiel est de faire cet exercice sans forcer,
de garder les muscles du cou détendu et la tête suspendue au ciel par le point baihui.

Le sommet de la tête suspendu, le menton légèrement rentré constituent non


seulement le point déterminant pour corriger la posture mais permet aussi d’améliorer
la connexion entre la tête et le corps. Cette position favorise en effet la circulation de
l’énergie le long des méridiens renmai et dumai, et du même coup, favorise la
nutrition et l’irrigation de la boîte crânienne.14

- Les yeux

Premièrement, portez le regard et l’attention vers l’horizon, essayez ainsi de


visualiser la limite entre le ciel et la terre. Ensuite, remmenez lentement le regard et
l’attention vers l’intérieur en imaginant que la lumière de l’horizon pénètre par le
point yintang (appelée aussi le troisième œil) et poursuit son chemin jusqu’à l’angle
droit formé par la rencontre de la ligne horizontale du point yintang, situé entre les
deux yeux, et la ligne verticale du point baihui situé au sommet de la tête. Lorsque
l’on ramène le regard vers l’intérieur, les paupières inférieures et supérieures se
ferment lentement et uniformément, sans favoriser la paupière inférieure ou
supérieure.

Le fait de fermer les paupières uniformément et de ramener le regard vers


l’intérieur calme l’esprit, favorise la concentration. De plus, comme le regard est
premièrement lié à l’horizon, c’est-à-dire, au qi de la nature, et qu’ensuite on le
ramène vers l’intérieur, on développe ainsi la capacité de guider le qi avec le regard,
d’unifier le regard et le qi.15 Lorsque l’on effectue cette technique lentement, en
prenant bien soin de combiner le regard et la concentration, on devrait sentir un rayon

14
Le point baihui tiré vers le haut favorise la montée de l’énergie sur le méridien dumai. Le menton
rentré vers l’intérieur favorise la descente de l’énergie le long du méridien renmai. Si la tête est
penchée vers l’arrière cela peut facilement provoquer des tensions et des engourdissements dans le cou
dû à la mauvaise circulation du méridien dumai. Si le menton est relevé vers le haut, cela peut
provoquer de la haute pression et des étourdissements dus au fait que l’énergie a de la difficulté à
descendre le long du méridien renmai.

15
Dans le Su Wen Chapitre 5 il est dit : « Les souffles (qi) Yang sortent par les orifices supérieurs ». Lorsque que
la vue est intériorisée, on inverse ce processus et les souffles sont conservés.

39
pénétrer dans les yeux, c’est ce qu’on appelle la lumière de l’esprit ( shengguang 神
光).16

- Visage détendu, conserve une légère forme de sourire.

Les ajustements au niveau de la tête que nous avons décris doivent toujours être
fais en gardant les muscles du visage détendus. Lorsque l’on se concentre, certaine
personne ont une tendance naturelle à froncer les sourcils. Cependant, dans la pratique
du qigong il est important de garder tout le visage détendu, sans froncer les sourcils.
La bouche doit conserver une légère esquisse de sourire. Le fait de fermer les yeux de
la façon décrite précédemment aide à conserver une légère forme de sourire et
favorise la détente des muscles faciaux.

- Les lèvres ensemble, la langue touche le palet.

Les lèvres et la mâchoire sont détendues, les lèvres fermées ensemble sans mettre
de pression. Les dents sont fermées légèrement, sans forcer. Le bout de la langue
touche le palet. Les débutants peuvent commencer par pointer la gencive supérieure,
par la suite, ils pourront s’exercer à pointer le palet dur. Cela a pour effet de connecter
les méridiens renmai et dumai.17 Il est possible d’avoir un surplus de salive. Il suffit
d’avaler doucement.

- Le cou

Le cou ne doit pas être incliné vers l’avant. Il doit être naturellement droit. Pour ce
faire, il suffit de faire comme précédemment mentionné, c’est-à-dire, le point baihui
suspendu au ciel, le menton reculé vers le larynx. Certaines personnes montre des
faiblesses au niveau des vertèbres cervicales. Dans ce cas, il est conseiller de mettre
beaucoup d’attention la position du cou en s’assurant de bien étirer les vertèbres du
cou, pour assurer la circulation du qi.

Cet ajustement a pour effet de favoriser la montée des souffles yang le long de la
colonne jusqu’à la tête. Ceux qui ont le cou incliné vers l’avant pourront ressentir des
engourdissements ou des sensations de têtes vides. Le point Yuzhen « l’oreiller de
Jade », situé au niveau de la protubérance occipitale, est traditionnellement considéré
comme une passe importante que l’on doit débloquer dans le qigong. Sans cet
ajustement, le qi ne franchira pas la passe de l’oreiller de jade.

16
Cette technique peut également être utilisé pour soigner différents problèmes de visions. Pour ce faire il suffit
de regarder fixement l’horizon, de regarder attentivement loin devant soi, sans cligner les yeux, pour environ 3
minutes.

17
Lorsque la langue touche la gencive cela met en commination le qi plus superficiel, lorsque qu’elle touche le
palet, cela met en circulation le qi des méridiens.

40
- La poitrine et le dos

En bref, il suffit de creuser la poitrine et cambrer le dos et de caler les épaules. Plus
précisément, on doit étirer la colonne vers le haut et ajuster le bas du dos, afin de
prévenir les courbures excessives de la colonne. La poitrine doit être détendue et
légèrement incurvée, afin d’éliminer tout stress ou tension dans cette région.

Cambrer le dos : Le point baihui est suspendu vers le haut. Faites comme si la 7e
vertèbre cervicale tire les autres vertèbres (cervicales et thoraciques) vers le haut. À
l’opposé, le coccyx et le sacrum sont orientés vers le sol, ce qui provoquera un lger
étirement toute de la colonne à partir des deux extrémités. En appliquant ces principes,
faites attention de ne pas exagérément cambrer le dos en arquant les épaules,
autrement, cela pourrait induire un blocage du qi et du sang vers le haut et créer des
déséquilibres tels des distensions à la nuque, aux oreilles, des maux de tête, etc. Le
précédent mouvement doit être accompagné de la descente des épaules. Lorsque vous
placez votre dos, dégagez en même temps vos épaules vers le haut, déplacez les
épaules dans un mouvement circulaires vers l’arrière et puis vers le bas, les épaules
dessinent un mouvement uniforme et s’ouvrent naturellement.

Creuser la poitrine : Ce mouvement consiste essentiellement à creuser légèrement la


région triangulaire formée par le manubrium sternal et les deux mamelons. Afin d’y
arriver, bombez le torse en prenant une grande inspiration et à l’expiration, détendez
la poitrine.

Préparation mentale ( jingshenzhunbei 精神准备) :


En Chine, avant de pratiquer Pěng qì guàn dǐng fǎ la préparation mentale se fait
en récitant un poème de 8 vers en chinois. La récitation de ce poème favorise la
concentration de l’esprit et la relaxation du corps, ce qui permet à l’adepte de pénétrer
dans l’« état de qigong ». À l’aide de visualisations spécifiques, le pratiquant est
amené à prendre contact avec les énergies environnantes et d’unir son corps à
celles-ci.
Toutefois, la traduction de ce poème pose problème. À ma connaissance, la
plupart des ouvrages occidentaux sur le zhineng qigong présente une traduction du
poème en langue occidentale. Cependant, il faut préciser que les caractères chinois,
une fois traduits, perdent énormément de leur sens. C’est que les caractères (ou
idéo-phonogrammes) sont porteurs d’un effet visuel doublé d’un effet auditif. Un
simple mot français, évoque difficilement tout le schème emblématique d’un caractère.
De plus, comme le souligne le père Claude Larre dans son livre Aperçue de la
médecine traditionnelle chinoise, en chinois, la phonétique contient parfois un peu de
la sémantique. En effet, il arrive que la prononciation du caractère suggère quelques
aspects de son sens, il agit sur son effet, sur sa connotation. C’est l’une des raisons
pourquoi les textes anciens ne se comprennent bien qu’à lecture à voix haute. Un
41
poème ou une prose rythmée du chinois ancien lu à voix haute est une riche
combinaison de sons et d’images qui déferle comme une symphonie. Les caractères
sont porteurs d’un son et d’une intonation précise et ces sons comprennent parfois
aussi des effets physiologiques. Dans le qigong, les caractères sont habilement choisis
et utilisés non seulement pour leur sens, mais aussi pour leur son, car la vibration des
sons ont un effet particulier sur le qi du corps. C’est pourquoi, dans le but de
conserver la méthode dans son intégralité, et de ne pas perdre d’éléments au cours de
la traduction, nous proposons une analyse de chaque caractère, de leur sémantique,
comme de leur phonétique.

Traduction :
“顶天立地, 形松意充。 顶 (ding tête), 天 (tian ciel), 立
(li pied), 地 (di terre) , 形
(xing corps), 松(song détendu),
意(yi pensée), 充(chong prend
de l’expansion, se déploie.
remplie).
外敬内静, 心澄貌恭。 外 (wai extérieur), 敬 (jing
respect), 内 (nei intérieur), 静
(jing calme), 心(xin
cœur), 澄 (cheng clair), 貌
(mao politesse), 恭 (gong
révérence).
一念不起, 神注太空。 一 念 (yinian pensée), 不 起
(inerte),神 (shen l’esprit) 注
(zhu fixe), 太 空 (tai kong
l’univers)
神意照体, 周身融融。” 神 (shen esprit), 意 (yi attention),
照(zhao éclairer) 体 (ti corps),
周身 (zhoushen tout le corps),
融融 (rongrong

La tête s’élève au ciel, les pieds s’enfoncent dans la terre.


Le corps détendu, l’esprit se déploie
Respect à l’extérieur, calme à l’intérieur,
Le cœur limpide, l’apparence révérencieuse.
Libre de pensée, l’esprit observe le grand vide,
L’attention est ramenée sur le corps,
La posture est confortable et harmonieuse.
42
Une simple traduction ne rend pas la richesse du texte original. C’est en analysant
chacune des phrases, chacun des caractères, que ce poème prend tout son sens.
Explications détaillées :
顶 (ding tête) 天 (tian ciel) 立 (li pied) 地 (di terre) : La tête s’élève au ciel,
les pieds s’enfoncent dans la terre.
Cette première phrase propose d’imaginer sa personne s’émanciper entre ciel et
terre. Le caractère pour ciel tian 天 est composé du caractère da 大 « grand » qui
illustre un homme dont sa grandeur s’étend dans toutes les directions, auquel se
rajoute le trait horizontal 一 qui exprimerait le firmament. La prononciation de ce
caractère se fait sur un ton égal, continu, (premier ton). L’aspiration et la dentale
douce évoquent bien la notion. « La sonorité tian donne le sentiment d’une puissance
haute, large, paisible, active. » 18 Les deux premiers caractères proposent donc
l’élévation du corps vers l’azur, l’expansion du corps dans le ciel, synonyme de
potentiel infini.
S’en suit : « 立 (li pied) 地 (di terre) », les pieds s’enfoncent dans la terre. Le
caractère di est composé du radical 土 qui, par la ligne horizontale __ de laquelle
émerge une pousse 十, exprime la terre végétale. On peut aussi interpréter les deux
traits horizontaux constituant une couche d’humus et la ligne verticale qui elle,
représente le mouvement ascendant de la vie qui sort de terre. Sa prononciation di
comme tian est initiée par une dentale douce mais est suivie d’une finale brève « i »
prononcé sur un ton descendant (quatrième ton), qui convient bien à la notion. En
effet, la Terre, différente du Ciel, est comme ramassée sur elle-même, alors que le
Ciel est un être en expansion. « La sonorité di donne l’impression d’une puissance
basse, étendue et nettement déterminée. »19 Li di nous propose donc de s’enfoncer
profondément dans la terre, afin de prendre contact avec cette puissance porteuse de
vie.
Les énergies du ciel et de la terre sont les représentations du yin et du yang, elles
sont le fondement même de la vie sur terre, de même que les énergies dont dépend
l’être humain.
« Je prends forme xing du ciel (tian) et de la terre (di) et reçois les souffles qi ».20
Lorsque nous pratiquons le du qigong, nous puisons directement dans ces sources
d’énergies infinies que représentent le ciel et la terre. C’est pourquoi, dès la première
phrase, on vise à entrer en contact et ne faire qu’un avec les énergies primordiales
présentent autour de nous. Pour ce faire, il importe de faire fi des limites matérielles
qui nous entourent et de visualiser son corps comme occupant totalement cet espace «
ciel/terre ».

18
LARRE, p.51
19
LARRE, p.52

20
Zhuang zi, ch.17

43
La deuxième phrase est 形 (xing corps), 松(song détendu), 意(yi pensée), 充
(chong se déploie, prend de l’expansion, remplie). « Le corps détendu, l’esprit se
déploie ». En prononçant cette phrase, on doit détendre tout son corps de la tête
jusqu’aux pieds et de la surface à la profondeur. C’est-à-dire, la peau, la chair
(muscles), les tendons et les ligaments, les vaisseaux sanguins, les os, les organes puis
les viscères. Il y a différentes façons d'y arriver : La manière généralement utilisée
consiste à utiliser la concentration pour détendre successivement chaque partie du
corps, en progressant de la tête jusqu’au pied. Ainsi, il suffit de fermer les yeux, de se
concentrer et de porter son attention sur chaque parties du corps en récitant
mentalement « fangsong » (relax, se détend, relâche). Exemple : La tête « est relaxe,
détendue », les épaules et les coudes « sont détendus », les mains les doigts « relâchés,
détendus », la poitrine et le dos « relaxe, détendus », les hanches et le bassin
« détendus », les jambes et les genoux « relaxe, détendus » et ainsi de suite. Puisque
que durant ce processus notre attention (notre esprit) pénètre chacune des parties du
corps, il s’en suit une meilleure conscience du corps physique et du contrôle du
mental sur celui-ci. Cette étape nous mène à unifier le corps et l’esprit. Bien exécutée,
elle peut permettre d’obtenir des résultats exceptionnels.
Encore une fois, l’aspect phonétique importe, car on peut également faire appel
aux sons pour provoquer un effet de détente. Il suffit de prononcer le terme 松 song
« relaxation, détente », premier ton, et ensuite enchaîner avec song quatrième ton.
Sōōōōōōōōōooong… òòòng. Cette variation de tonalité fait descendre la vibration
vers le bas et aide ainsi le qi à descendre. Le son, accompagné de l’induction mentale
« détendre, relaxer » accentue l’effet de détente.
意充 yi chong « l’esprit se déploie » comprend deux aspects. Dans un premier
temps, avec la relaxation progressive de chacune des parties du corps, l’esprit y
pénètre et se répand dans tout le corps. Comme l’esprit pénètre chaque partie du corps,
le qi y pénètre également, c’est le principe de « concordance entre le qi et l’esprit »
(yiqixiangsui 意气相随).
Le deuxième aspect correspond à l’esprit qui se déploie vers l’extérieur du corps.
Il faut déployer notre esprit (notre attention) dans les six directions, haut-bas,
avant-arrière, droite-gauche, jusqu’à ce qu’il emplisse l’espace ciel-terre. L’adepte
peut avoir recours à des visualisations pour accomplir ceci. Par exemple, en imaginant
son corps comme étant gigantesque et occupant totalement l’espace ciel-terre. De
cette façon l’esprit et le corps sont intimement liés aux énergies primordiales
présentes dans l’environnement.
Cette étape est très importante, elle permet non seulement de détendre le corps, de
calmer l’esprit, d’amplifier le champ énergétique, mais aussi d’améliorer le niveau
pénétration de l’énergie. Il s’agit d’un processus en trois étape qui consiste à: détendre,
pénétrer, emplir. On détend premièrement le corps. Ensuite, le corps détendu, notre
attention pénètre celui-ci et par le fait même le qi « suit » pour finalement submerger
l’endroit où notre attention est concentrée. Lorsque bien effectuée, cette technique
permet d’acquérir un certain pourvoir d’introspection et donc, de développer une
meilleur perception du corps ainsi qu’une plus grande sensibilité au corps énergétique.
44
外(wai extérieur), 敬(jing respect),内(nei intérieur), 静 (jing calme) Respectueux à
l’extérieur, calme à l’intérieur.
敬(jing respect) signifie avoir une attitude de respect et d’estime, de ne pas être sans
égards ou méfiant. C’est un état émotionnel à préconiser pour calmer l’esprit et
favoriser la concentration. Calme jing ( 静 ) signifie que l’esprit est calme et
imperturbable. En général, les adeptes de qigong connaissent l’importance du terme
jing (静) mais, peu sont conscient de l’importance du principe de jing (敬 respect).
Une attitude respectueuse est essentielle dans le qigong car elle favorise un état
d’esprit calme et concentré. Vous n’avez qu’à penser au moment où vous rencontrez
une personne à qui vous dévouez grand respect et admiration. Il est facile d’imaginer
que votre esprit sera alors concentré et attentif. Si les anciens maîtres de qigong
exigeaient un grand respect de leurs disciples c’était, entre autre, pour favoriser la
concentration nécessaire à la pratique et l’apprentissage. Dans le zhinenggong nous
n’exigeons pas ce genre de relation maître-disciple, cependant, il est excessivement
important d’entretenir une atmosphère de respect. Respect envers le qigong, envers
son apprentissage et sa pratique. Seulement dans cette attitude de profond respect
pouvons nous être totalement attentif, concentré, et entrer plus rapidement dans
l’ « état de qigong ».

心(xin cœur), 澄(cheng clair), 貌 (mao politesse), 恭(gong révérence) :


Cheng 澄 signifie clair, limpide. Gong 恭 est l’apparence révérencieuse synonyme de
grand respect. Il se distingue de respect (jing) dans la mesure où respect est davantage
une émotion, alors que gong correspond à cette attitude qui se manifeste dans la
posture, dans l’apparence extérieure. Cette phrase est la continuation de la dernière.
Cheng 澄 «clair » est la continuation de jing 静 «calme». Il évoque un esprit clair
et limpide, tranquille telle l’eau d’un lac qui une fois quiète, brille qu’un miroir et
illumine l’être dans une grande clarté. De cette façon nous pouvons améliorer la
finesse et la clarté de notre conscience. Gong 恭 révérence est la continuation de jing
敬 respect, c’est l’état émotionnel intérieur qui se manifeste à l’extérieur. Ainsi, corps
et esprit, intérieur et extérieur sont imprégnés par ce sentiment de profond respect et
de calme et ainsi, peut-on pénétrer plus profondément dans l’ « état de qigong ».

一念 (yinian pensée), 不起(inerte),神 (shen l’esprit) 注(zhu fixe), 太空(tai kong


cosmos). « Libre de pensées, l’esprit observe le grand vide »
Ces deux phrases ont un sens commun soit, sur la base d’un état d’esprit calme et
serein tel que décrit précédemment, l’adepte doit être concentré, sans aucune
distraction. Comme pour les gens en général il est difficile d’éliminer toute distraction,
on suggère au pratiquant d’unifier son esprit avec l’univers (le cosmos), de concentrer
toute son attention sur ce vide infini que constitue le cosmos.
La méthode du zhineng qigong appartient au modèle « ouvert », c’est-à-dire qu’elle
exige que l’on lie son corps et son esprit avec l’environnement qui nous entoure. Cette
phrase du poème est un moyen efficace d’unifier son corps à l’environnement par
45
l’utilisation de sa conscience. Traditionnellement, il était admit que les méthodes de
qigong les plus évoluée consistaient à prendre « le vacuité du cosmos pour fourneau ».
L’expression prendre la vacuité pour fourneau fait référence à l’alchimie interne
taoïste ou les éléments de l’alchimie opératoire était reproduis à l’intérieur du corps.
Le but du travail alchimique interne était, comme celui de l’alchimie opératoire, de
purifier la matière pour produire l’élixir de longévité et ainsi, atteindre l’immortalité.
L’expression « le cosmos pour fourneau » veut dire en effet prendre le qi en présence
dans l’univers pour alimenter le corps et l’esprit ou purifier le corps et l’esprit. Ainsi,
selon ce type de pratique, on ne peut se réduire à uniquement concentrer l’esprit sur le
corps, mais il faut le porter vers l’extérieur. De cette façon, nous pouvons aller puiser
dans le yuanqi présent à l’extérieur et l’utiliser à notre avantage et puis,
progressivement, unifier notre corps au monde naturel. C’est à quoi ce réfère le terme
anciens « à l’extérieur du corps subsiste le corps ».

神 (shen esprit), 意 (yi attention), 照(zhao éclairer) 体 (ti corps),周身 (zhoushen


tout le corps), 融 融 (rongrong). « L’esprit illumine le corps, la posture est
confortable et harmonieuse. »
Cette phrase suggère de ramener notre attention du cosmos vers notre corps et
d’observer notre corps de bas en haut. Puisque notre esprit était intimement lié au
cosmos, au yuanqi de l’univers, lorsqu’on redirige notre attention (notre esprit shen)
sur le corps, le qi présent dans l’univers est guidé vers l’intérieur et pénètre le corps
de façon naturelle. De ce fait, le qi du corps se voit enrichie et plus abondant,
l’intérieur et l’extérieur sont unifiés, et il en découle une sensation de confort et de
bien-être.
Ensemble, les huit phrases de ce poème consistent elles-mêmes en une très bonne
méthode de qigong. Ce poème reproduit toutes les étapes du processus de la pratique
du qigong. À travers la régulation du corps et de l’esprit, elle permet de passer d’un
état d’esprit de tous les jours à un état concentré et unifié aux énergies environnantes
qu’est l’ « état de qigong ».

46
Première méthode : Mouvements

I. Ouverture (qishi 起式)

Après avoir effectué les ajustements physiques ainsi que la préparation mentale, nous
pouvons ensuite passer à l’ouverture de la méthode.

1.1 Redressez les paumes et effectuez le mouvement de tirer-pousser 3x.

- Explication détaillée : Dans la position de départ vos bras sont positionnés de


manière naturelle de chaque côtés du corps, paumes des mains vis-à-vis la face
latérale des jambes. En utilisant l’auriculaire comme initiateur du mouvement, vous
allez tourner les bras pour que les paumes des mains soient face à l’arrière.
Effectuez une extension des poignets afin que vos doigts pointent vers l’avant. Tout
en exerçant une légère pression vers le sol avec les paumes, avancez vos mains sur
une distance d’environ 15 degrés, puis en ramener les mains à leurs positions
initiales, de chaque côté des jambes. Répétez ce mouvement trois fois.
- Visualisation : Lors du mouvement de poussé vers l’avant, déplacez votre attention
très profondément vers le bas, comme si vous alliez rejoindre la vacuité sous la
terre pour entrer en contact et unifier vos énergies avec celles présentes dans le
cosmos. Lors du retour des mains vers le côté des jambes, vous allez ramener votre
attention à l’intérieur du corps. Ainsi, dans un simple mouvement de tirer-pousser
vous allez induire une expansion du qi interne vers l’extérieur et une absorption qi
externe vers l’intérieur.

47
1.2 Relâchez les poignets, tournez les paumes pour saisir le qi.
1.3 Soulevez la sphère de qi vis-à-vis le nombril et pointez avec les majeurs
vers celui-ci pour faire pénétrer le qi vers l’intérieur.

- Explication détaillée : À la suite des trois tirer-pousser, relâchez


les poignets et, en ayant toujours l’auriculaire pour guide du
mouvement, tournez les bras pour que vos paumes soient vis-à-vis
la face latérale des jambes tel que dans la position de départ.
Maintenez vos bras allongé et avancez les jusque jusqu’à ce que vos
mains soient à hauteur égale du nombril. Pointez ensuite vers votre
nombril avec les majeures, en fléchissant légèrement ces derniers.
- Visualisation : Au même moment où vous relâchez les poignets et
que vos doigts reviennent dans le prolongement des bras, portez
votre attention profondément dans la vacuité sous la terre. Vous
allez y saisir une sphère de qi avec vos mains pour ensuite la
soulever avec précaution, comme s’il s’agissait de quelque chose de
précieux et de fragile. Vous pouvez également imaginer une traîné
de qi qui suit la sphère lorsqu’on la déplace, tel les cheveux d’une
comète. Lorsque vos doigts pointent vers le nombril, vous faites
pénétrer le qi des mains vers le nombril. Ramenez votre attention à
l’intérieur du corps, à partir du nombril jusqu’au point mingmen. De
cette façon, vous faites pénétrer qi primordial de la terre vers l’intérieur, plus
précisément au niveau du Dantian inférieur. Le qi de celui-ci se verra donc
enrichie.

1.4 Tournez les paumes vers le sol puis déplacez vos mains vers les côtés
1.5 Tournez les paumes des mains vers l’arrière, saisissez à nouveau une
sphère de qi à l’arrière du corps et pointez vers le point Mingmen avec
les majeurs.

- Explication détaillées : Tournez les paumes de vos mains vers


le sol, toujours en guidant le mouvement avec les auriculaires.
Déplacez les mains vers les côtés en vous assurant qu’elles
demeurent au même niveau, à hauteur de la taille. Ce mouvement
doit être exécuté lentement, les bras doivent former des
mouvements circulaires. Lorsque vos bras atteignent les côtés,
tournez les paumes des mains vers l’arrière et continuez le
mouvement circulaire des bras jusqu’à l’arrière du corps. Une fois
à l’arrière, mains et bras se courbent légèrement vers l’intérieur
en demeurant vis-à-vis le point mingmen. Ensuite, les majeurs
pointent vers mingmen.

- Visualisations : À ce moment, les mains sont tournées vers la


terre et longent l’horizon, le corps est placé au centre du ciel et de

48
la terre et occupe tout l’horizon, ainsi nous allons chercher tout le hunyuan qi de
l’extérieur et le ramener à l’intérieur du corps. Ensuite, les majeurs pointent mingmen,
au même moment, notre attention est ramenée du point mingmen vers l’intérieur,
jusqu’au nombril.

1.6 Avancez les mains et montez-les pour aller toucher aux points Dabao
avec vos majeurs.

- Explication : À partir de la position précédente,


rapprochez les mains vers le corps et vers le haut afin
d’ammener vos mais sous les aisselles. Avec l’extrémité
de vos majeur vous aller presser doucement les points
dabao. Les points dabao sont situé sur la ligne axillaire,
environ au niveau des 6e et 7e espace intercostal. Pour le
localiser, vous pouvez calculer une distance de quatre
doigt, en placant vos doigts fermés, sous le creux axilaire.

Dabao est un point clé. Tous les méridiens on des


ramifications. Les plus grosses, que l’on nomme luo mai
sont au nombre de quinze.21

Dabao est ce qu’on appelle le « grand luo de la rate »,


situé sur la ligne axillaire dans le 6e espace intercostal, il
réunit en lui les quatorze autres vaisseaux secondaires qui
enserrent le corps entier comme dans un filet. Tout en
concentrant votre attention, vous allez stimuler les points dabao en pressant vers
l’intérieur avec vos majeurs. Vous pouvez également dessiner un petit cercle vers
l’avant avec les majeurs avant de presser.

- Visualisation : En pressant ce point, nous allons stimuler les ramifications (luo) de


tous les méridiens et ainsi favoriser la circulation du qi à l’intérieur du corps. Pour y
arriver, lorsque vous pressez, imaginez que vos majeurs vont se rencontrer à
l’intérieur du thorax. De cette façon, vous faites pénétrer le qi vers l’intérieur et
stimulez en profondeurs ces points d’acupuncture. À ce moment, il est possible que
vous ressentiez une sensation de relâchement provoquée par le déblocage de la
circulation énergétique entre l’interne et l’externe.

1.7 Déplacez vos coudes vers l’arrière et puis trouvez les doigts vers l’avant.
1.8 Avancez les mains vers l’avant vis-à-vis les épaules.
1.9 Pointez avec les majeurs vers le point yintang.

21
Classiquement on compte 15 luomai mais on en compte seize si l’on rajoute à cela le grand luo de l’estomac.

49
- Explication : Le prochain mouvement consiste à diriger les mains vers l’avant,
paumes vers le ciel, comme si elles supportaient quelque chose. Imaginez que vous
saisissez le qi du ciel dans une grande masse uniforme, portée par vos bras. Ensuite,
pointez vers yintang situé au centre des sourcils. Les débutants pointeront en pliant
légèrement les doigts vers le front, les plus chevronnés peuvent pointez avec le
majeur seulement, le plus subtilement que possible.
- Visualisation : En se faisant, vous envoyez la sphère de qi situé entre vos mains
vers yintang, tels deux faisceau de lumière qui partent des extrémités des majeurs
jusqu’au point yintang. Se faisant, il est possible de ressentir une lourdeur, ou un
engourdissement dans la région de yintang. Cette technique permet de tonifier le qi
de la tête (dantian supérieur) et ainsi de favoriser la concentration.

1.10 Enchaînez ensuite en tournant les paumes des mains vis-à-vis l’une de
l’autre, pour ensuite séparez les bras vers les côtés.
1.11 Les bras en croix, tournez les paumes vers le sol puis vers le haut.
1.12 Joignez les mains au dessus de la tête puis descendez jusque vis-à-vis la
poitrine (point shanzhong).

- Explication : À partir de la position précédente, tournez les paumes des mains


vis-à-vis l’un de l’autre. Ensuite, séparez les bras vers les côtés. Le mouvement est
amorcé par les épaules, qui guident le déplacement des coudes et des mains vers les
côtés. Une fois sur les côtés, les bras forment une ligne droite dans le prolongement
des épaules. Ensuite, l’auriculaire guide le mouvement des mains qui vont dessiner
un quart de cercle afin tourner les paumes vers le sol et enchaînez en tournant les
paumes vers le haut pour finalement, élever vos bras tendus jusqu’au dessus de
votre tête. Cet enchaînement doit ce faire de manière fluide et continue.

50
- Visualisation : Lorsque vous écartez les bras, imaginez qu’ils longent l’horizon et
que s’unifient les qi de l’intérieur et de l’extérieur. Lorsque vous tournez les
paumes, votre attention doit être porté dans l’horizon, avec les mouvements des
mains, vous soulevez tout le qi, ensuite les bras s’élèvent jusqu’au firmament. Les
bras doivent être droits et détendus. Au moment où les bras montent, il est normal
de ressentir une certaine lourdeur ce qui témoigne de la présence du qi entre les
bras lorsque l’on soulève le qi du ciel et de la terre. Lors de la montée des bras,
vous allez amasser le qi du ciel, votre esprit doit alors guider ce qi le plus haut
possible, jusqu’au firmament pour le condensé à cette endroit. Une fois que vos
mains se rencontrent au firmament, vous allez ramener le qi du ciel concentré dans
les mains directement vers le sommet de la tête; votre esprit doit guider le qi à
l’intérieur du corps. Lorsque les poignets sont à proximité du sommet de la tête,
déplacez les mains vers l’avant et continuez à descendre devant le visage pour
finalement positionner les mains jointes devant la poitrine. Gardez les épaules
détendues, les avants bras alignés à l’horizontal et conservez un espace entre les
bras et le corps, notamment au niveau des aisselles. Les pouces doivent être placés
vis-à-vis le point Shanzhong. Cette posture ne permet pas seulement une circulation
ininterrompue du qi entre les deux mains mais favorise également la concentration.
C’est pourquoi elle est si présente dans les traditions spirituelles à travers le monde.

51
II. Première partie

1. Tournez les doigts vers l’avant et avancez les mains.


2.Séparez successivement les auriculaires, annulaires et majeurs. Redressez
les paumes vers l’avant.
3. Séparez les bras à la largeur des épaules, paumes des mains vers l’avant.
4. Effectuez les mouvements de tirer et de pousser avec les bras

- Explication : À partir de la position en forme de prière, les


mains jointes devant la poitrine. Enchaînez en dirigeant vos
doigts vers l’avant en un mouvement circulaire, pour ensuite
sortir avancer les mains à l’horizontale. Une fois les bras
étendues, séparez successivement les auriculaires, annulaires
et majeurs. Les extrémités des index et des pouces restent
joints, formant ainsi une forme de triangle (les pratiquants
plus expérimentés peuvent garder les yeux entrouverts pour
observer le qi entre les doigts). Séparez ensuite les index et
les pouces successivement. Lorsque vous séparez les pouces,
vous pourrez ressentir une légère attraction entre ceux-ci.
Effectuez ces mouvements lentement. Séparez les mains
jusqu’à la largeur des épaules puis effectuez les mouvements
de tirer-pousser.

Lors de l’exécutions des mouvements de tirer-pousser, on débute d’abord par le


mouvement de tirer. Cependant, il ne s’agit pas d’une simple extension du bras
suivi d’un mouvement de tirer, mais plutôt l’attention qui guide le qi vers
l’extérieur pour l’unifier avec le qi primordial de l’extérieur pour ensuite le ramener.
Lorsque l’on tire, c’est l’épaule qui guide le mouvement. L’épaule et le bras se
meuvent ensemble tel les (roues d’une locomotives). Les coudes doivent êtres
détendues et légèrement fléchis. Détendez les poignets également en vous assurant
qu’ils ne descendent pas plus pas que le niveau des épaules. Creusez les paumes en
rapprochant l’auriculaire et le pouce, comme si vous vouliez saisir un objet. Lors du
mouvement de tirer, en gardant toujours à prime à bord les épaules détendues,
celles-ci dessinent un demi-cercle en ce déplaçant vers le haut puis vers l’arrière.
On poursuit avec le mouvement de pousser en déplaçant l’épaules vers le bas puis
vers l’avant pour compléter le cercle. Lorsque vous poussez, assurez-vous de bien
poussé le centre des paumes vers l’extérieur tout en effectuant une extension du
poignet et des doigts. La région où se trouve le point Shenmen se vera ainsi
légèrement étirée.

52
L’amplitude des mouvements ne doit pas être trop grande. Faites des mouvements
subtils, lents et doux comme des mouvements de vagues. De cette façon les qi de
l’intérieur et de l’extérieur vont adhérer davantage. Autrement, les mouvements
seront discontinus et le qi ne pourra être mobilisé facilement. Tout les mouvements
de tirer-pousser doivent être effectué selon ces principes.
Ainsi, il sera possible de développer la sensibilité des
bras et des mains, et vous sentirez une sensation de
résistance.

- Visualisation : Lorsque vous effectuez les mouvements


de tirer-pousser, vous devez, à l’aide de votre attention
qui portée est une fois à l’intérieur une fois à l’extérieur,
faire entrer et sortir le qi. Nul besoin de visualiser
précisément le qi. Appliquer vous seulement à déplacer
votre attention. Lorsque vous pousser, amenez votre
attention dans l’horizon, il ne sera pas nécessaire de
visualiser un trajet spécifique. Le qi suivra votre attention
et sera guider vers l’extérieur. Lorsque vous tirez,
ramenez votre attention à l’intérieur du corps et le qi
pénétrera en même temps que votre attention. Dès que l’attention (l’esprit) est
mobilisée, le qi est mobilisé. Voilà ce qu’on appelle le principe « l’esprit guide le
qi » (yiyiyinqi 以意引气). À travers les mouvements de tirer-pousser accompagné
de l’esprit, on porte le qi interne vers l’extérieur pour l’unir au qi primordial de la
nature et ainsi créer un dense champ énergétique autour du pratiquant. Lorsque
l’esprit (attention-concentration), en accord avec le mouvement de tirer, est ramené
vers l’intérieur, on guide le qi primordial de la nature à l’intérieur du corps, ce qui
aura pour effet de favoriser les échanges entre l’interne et l’externe et ainsi,
d’augmenter et enrichir le qi du corps.

5.Ouvrez en écartant les bras vers les côtés dans un angle d’environ 15 degrés.
Vos bras sont en extension, mains droit en extension également.
6.Fermez en ramenant les bras vers l’intérieur jusqu’à la position initiale.
Bras parallèles, largeur des épaules.
7. Effectuez ce mouvement trois fois.

-Explication : Ce mouvement ce nomme « la qi » ici, effectué à


l’horizontale. Les mouvements d’ouverture et de fermeture ne
doivent pas excéder une amplitude de 15 degrés. Poussez le
centre des paumes vers l’extérieur en gardant les doigts
redressés, en extension. Lorsque vous serez plus familier avec
l’exercice, vous pouvez creuser et pousser le centre des paumes
lors des mouvements d’ouvertures et de fermeture. En dirigeant

53
les mains vers les côtés, poussez avec le centre des paumes puis creusez-les en
ramenant les mains vers l’intérieur. Les pratiquants chevronnés pourront effectuer un
mouvement d’extension rétraction des paumes à chacun des mouvements d’ouverture
et de fermeture : lorsque la main se dirige vers l’extérieur vous poussez avec les
paumes. Une fois que vous avez séparez les mains à la distance recommandé (15
degrés) creusez les paumes à nouveau. Ainsi de suite lorsque vous dirigez les mains
vers l’intérieur, poussez durant le déplacement et creusez à nouveau les paumes
lorsque vis-à-vis les épaules. De cette façon, chacun des mouvements comportent un
processus d’ouverture et de fermeture et à chaque fois, le qi de l’intérieur est porté à
l’extérieur et le qi de l’extérieur est ramené à l’intérieur. Le qi sera ainsi mobilisé en
plus grande quantité.

8. Ouvrez en écartant les bras vers l’extérieur jusqu’à la position en croix,


mains relevées.
9. Tirer-pousser, les épaules décrivent des cercles.
10. Bras tendus, mains relevées, soulevez les bras d’une distance d’une main.
11. Descendez les bras jusqu’à l’horizontale.

- Explication : À la suite de laqi à l’horizontale, séparez ensuite les mains vers les
côtés tout en exerçant une légère pression vers l’extérieur avec les paumes. Le qi
prend de l’expansion avec le mouvement d’ouverture. Visualisez les mains qui se
déplacent dans l’horizon. Ainsi, à l’aide de votre intention vous allez unifiez le
corps au qi présent dans la vacuité. Une fois les bras en forme de croix, les paumes
des mains vers les côtés, effectuez les mouvements de tirer-pousser. Assurez-vous
de combiné les mouvements avec le travail mental tel que dans le tirer-pouser à
l’avant du corps. Le laqi à la verticale doit être effectué de la même façon que le
laqi à l’horizontale. Ne dépassez pas un angle de 15 degrés. Lorsque vous
descendez les mains, ne descendez pas plus bas que le niveau des épaules. Une fois
que vous êtes familier avec ce mouvement et que vous ressentez des sensations de
qi (qigan), vous pouvez rajouter des mouvements de « creuser-pousser » des
paumes afin de guider les mouvements d’entré et de sortie du qi à l’aide des mains.
Cependant, n’insistez pas sur ce détails au début, concentrez-vous plutôt sur les
visualisations et les sensations de qi.

54
12. Descendez les mains, paumes vers le sol, puis tournez-les vers le haut.
13. Soulevez l’énergie en montant lentement les bras vers le dessus de la tête.
14. Descendez les mains vers la tête, puis devant le visage, jusqu’à l’abdomen.
15. Joignez les majeurs au nombril en effectuant une légère pression vers
l’intérieur.

- Explication et visualisation: Lorsque vous dirigez les paumes des mains vers le
sol, imaginez de vos doigts se prolonge dans le ciel et dans l’horizon comme de
grande colonne de qi. Tournez ensuite les paumes vers le haut et amassez le qi dans
les mains, comme si vous puisez profondément dans le qi présent sous la terre. Le
mouvement doit donc se faire de manière continue, toujours en visualisant vos bras,
vos mains et vos doigts en contact avec le qi dans l’horizon. Gardez les bras
détendus. Lorsque vous soulevez, vous devriez sentir le qi entre les bras, comme
une lourdeur. Montez les mains en visualisant la connexion entre le qi entre les bras
et le corps. Une fois vos mains positionnées au dessus de la tête, les mains environ
à même largeur des épaules, visualisez le qi qui descend de manière uniforme à
l’intérieur du corps, tel une grande colonne de qi qui descend du ciel. Arrêtez à
cette endroit le temps d’une respiration normale. Avec l’inspiration et l’expiration,
le corps se détend et le qi descend à travers celui-ci.

55
- Descendez ensuite les mains en guidant le qi vers l’intérieur. Visualisez les doigts
et les mains qui passent au travers du corps en tirant le qi à l’intérieur. Devant la
poitrine, tournez les paumes vers le corps. Continuez à descendre et joignez les
majeurs au nombril. Effectuez une légère pression en portant votre attention de
l’intérieur jusqu’au côté opposé au point mingmen. Vous allez ainsi diriger
l’énergie profondément à l’intérieur, dans la région du dantian. Enchaînez en
séparant les majeurs pour longer le tour de la taille avec ces derniers. Dirigez les
doigts jusqu’au point mingmen que vous touchez avec les majeurs. Répéter le
même processus mental pour faire pénétrer le qi au dantian cette fois ci en amenant
votre attention au nombril.

16. Descendez les paumes des mains le long de la face postérieure des jambes.
17. Accroupissez-vous, placez vos mains sur le dessus des pieds pour ensuite
descendre en poussant vers le bas.
18. Remontez en vous redressant et en passant lentement les mains sur la face
antérieure de vos jambes.
19. Joignez les majeurs au nombril. Séparez les mains sur les côtés.
20. Finalement, relâchez les bras à la vertical.

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- Explication et visualisation : Lorsque vous descendez les mains sur la face
postérieure des jambes, assurez-vous que votre pouce est séparé des quatre autres
doigts. L’angle entre le pouce et l’index est appelé la « gueule du tigre ». Cet angle
doigt être ouvert de sorte à ce que votre pouce longe la face latérale de la jambe
alors que les quatre autres doigts longent la face postérieure. De cette façon vous
allez couvrir tous les méridiens. En longeant les jambes vous allez guider le qi à
l’intérieur. À l’aide de vos paumes, visualisez le qi qui pénètre le plus
profondément que possible, de la surface de la peau jusqu’à l’intérieur des os.
Lentement, vous allez développer la sensibilité de vos mains et serez en mesure de
sentir de plus en plus profondément et précisément. Certains arriveront même à
déceler des troubles situés à l’intérieur.
- Accompagnez le mouvement des mains vers le bas en vous accroupissant
doucement. Fléchissez les genoux lentement, de façon souple, en suivant le
mouvement des mains. Évitez tous mouvements rigides ou secs. Continuez de vous
accroupir en fléchissant les genoux et la colonne vertébrale jusqu’à ce que vos
mains atteignent vos pieds.
- Placez ensuite les paumes des mains sur le dos des pied, les doigts vers l’avant.
Afin de superposer le point Laogong de la main et le point Yongquan de la plante
du pied, positionnez vos doigts de sorte que la première phalange du majeur
dépasse l’extrémité des orteils. Assurez-vous que vos talons ne quittent pas le sol.
- Enchaînez en effectuant les mouvements de pousser-tirer. En poussant vers le bas
ouvrez le centre de la paume pour poussez également avec celui-ci. Détendez la
plante des pieds, dirigez le centre de votre corps légèrement vers l’avant. À ce
moment, le haut du corps va faire contact avec vos cuisses. Lorsque vous remontez,
le centre de votre corps sera dirigé vers l’arrière. À ce moment, vous creuserez
légèrement la paume des mains et la plante des pieds.
- Lors de mouvement de poussées, dirigez votre attention va traverser le sol pour
aller rejoindre le vide sous la terre. Lorsque vous tirez vers le haut, vous ramenez
alors votre attention à l’intérieur du corps. À l’aide de ce mouvement de
pousser-tirer, vous aller unifier votre esprit avec le qi primordial présent sous la
terre et guider celui-ci à l’intérieur de votre corps.
- Le mouvement qui suit consiste à séparer les mains de chaque côté des pieds. En se
faisant, votre attention doit être portée dans le sol en dessous de vous, comme si
vous alliez extirper quelque chose de sous terre, en l’agrippant et le soulevant.
Ensuite redressez-vous lentement en longeant la face antérieure des jambes avec
vos paumes, jusqu’au nombril (la visualisation mentale sera la même que lors du
mouvement de descente le long de la face postérieure).
- Lorsque vous tirez le qi vers le haut et vers l’intérieur, votre esprit, assistée par le
mouvement des mains guide le qi vers l’intérieur. En même temps que les mains
soulève le qi, le centre de la plante des pieds se contractent également, de pair avec
le mental qui guide profondément l’énergie à l’intérieur. Assurez-vous à ce moment
que les mouvements et l’attention soient bien coordonnés, dans un mouvement lent
et continu, pour bien garder contact.

57
III. Deuxième partie

3.1 Soulevez les bras à


l’horizontale de chaque côté
du corps, les paumes faces
vers le sol, pour former une
ligne droite dans le
prolongement des épaules.
Soulevez ensuite les mains à
90°, paumes tournées vers
l’extérieur. Visualisez vos
bras qui s’étendent jusque
dans l’horizon.

3.2 Tirez-poussez trois fois tel qu’effectué dans la première partie.


3.3 Poursuivez avec laqi à l’horizontale trois fois, en avançant les mains selon
un angle d’environ 15° et en les reculant vis-à-vis le prolongement des
épaules.

3.4 Poussez vers l’Extérieur avec vos paumes et déplacez-les vers l’avant, en
imaginant qu’elles longent l’horizon. Continuez jusqu’à ce qu’elles soient

58
en ligne à l’avant des épaules, bras parallèles, mains toujours relevées,
paumes tournées vers l’avant.

3.5 Tirez-poussez trois fois vers l’avant et vers l’arrière, tel qu’indiqué dans la
première partie.
3.6 Appuyez les paumes vers l’avant en imaginant celle-ci se prolonger dans
l’horizon puis enchaînez avec laqi trois fois à l’horizontal. (Soulevez les
bras tendus environ 15° puis redescendez vis-à-vis les épaules.)
3.7 Relâchez les poignets paumes faces au sol pour ensuite tournez les paumes
et saisir une sphère d’énergie.
3.8 Soulevez cette sphère, jusqu’au-dessus de votre tête. Les bras légèrement
courbés, vos poignets sont à une distance égale à la largeur de vos épaules,
vos paumes légèrement creusées font faces au somment du crâne.
3.9 Prenez une pause d’environ le moment d’une respiration. Enchaînez en
faisant pénétrer le Qi par la tête en descendant les mains vers le sommet
du crâne.
3.10 Arrêtez le mouvement au front, vis-à-vis le point yintang. Tournez les
paumes vers l’intérieur et presser ce point avec les majeurs.
3.11 Avec les majeurs, contournez le crâne en suivant la ligne des sourcils;
continuez jusqu’aux points Yuzhen que vous allez presser également des
majeurs.

3.12 Descendez les mains le long du cou, environ jusqu’au niveau de la


troisième vertèbre thoracique.

59
3.13 Dirigez ensuite vos mains vers vos épaules vous faire le contour de
celles-ci. Déplacez les coudes vers l’arrière et passez les mains sous les
aisselles pour ensuite les remonter le long de la colonne vertébrale, plus
haut que votre souplesse le permet (sans forcer).
3.14 Descendez le long de la colonne vertébrale jusqu’au point Ming Men que
vous pressez avec les majeurs.

3.15 Séparez vos majeurs et déplacez les le long des du trajet de la ceinture
jusqu’au nombril. Pressez le nombril avec vos majeurs.
3.16 Répétez le mouvement de la première partie en descendant les mains le
long de l’avant des jambes, sur la face antéro-médiale, et en les remontant
à l’arrière des jambes, sur la face postéro-latérale.
3.17 Ramenez les majeurs au point mingmen, que vous presserez, puis au
nombril en longeant la taille. Séparez les mains et détendez les bras de
chaque côté du corps.

IV. Troisième partie

4.1 Les bras se positionnent comme pour soulever quelque chose, en formant
un angle de 45˚. Montez ainsi les bras jusqu’au dessus de la tête, tout en
visualisant que vous longez l’horizon. Les mains au dessus de la tête,
paumes orientés vers le sommet du crâne, arrêtez à cet endroit le moment
d’une respiration. Puis, descendez les mains pour faire entrer le Qi par la
tête.

60
4.2 Descendez les mains le long des faces latérales du crâne, en passant près

des oreilles, pour terminer devant les épaules. Ensuite, tournez les paumes
des mains vers l’avant tout en reculant les coudes vers l’arrière.
4.3 Paumes toujours redressées, avancez la main droite, puis lorsque votre
bras est presqu’en extension, relâchez le poignet et étendez la paume à
plat vers le sol.
4.4 Tournez la paume vers la gauche en la creusant légèrement, puis déplacez
le bras vers la gauche en arc pour ramasser le Qi. Lorsque votre bras

atteint le côté à 90˚, collez votre pouce à la deuxième phalange du majeur


au niveau du point Zhongkui. Les quatre autres doigts se collent
doucement.
61
4.5 Continuez le mouvement du bras vers la gauche jusqu’à un angle
d’environ 180˚ pour ensuite ramener la main qui frôlera l’arrière l’épaule
pour ensuite glisser par-dessus le trapèze et redescendre à l’avant, pour
aller toucher le point Qihu, situé au rebord inférieur de la clavicule, sur la
ligne mamelonaire.
4.6 Poussez la main gauche vers l’avant et effectuez le même mouvement que
celui que vous venez de réaliser avec le bras droit.
4.7 Vos avant bras sont maintenant croisés à l’avant de la poitrine, conservez
une distance entre les bras et le corps d’environ 45˚. Inspirez
profondément. En inspirant vous appuyez légèrement sur le point Qihu
avec les majeurs, puis relâchez la pression à l’expiration. Complétez trois
inspirations au total.
4.8 Relâchez les mudra formés par les pouces et les majeurs puis, avancez les
mains pour ensuite les séparer en faisant frôler le dos de la main droite
contre la paume gauche. Écartez les doigts vers les côtés, tout en joignant
les deux poignets. On appelle cette position les « paumes de la fleur de
lotus »
4.9 Collez ensuite les paumes et ramenez les mains proches de la poitrine en
forme de prière.
4.10 De cette position enchaînez avec la fermeture de la routine.

V. Fermeture

5.1 De la posture précédente, mains jointes devant la poitrine, montez les


mains toujours collées vers le haut, pour les positionner au dessus de la
tête, puis étirez les bras légèrement en pointant le ciel.

62
5.2 Séparez vos mains en tournant les paumes vers l’avant. Gardez contact
entre les index et les pouces.

5.3 Séparez les index puis les pouces pour ensuite descendre les bras de
chaque côtés, jusqu’à former une ligne droite à l’horizontale.
5.4 Tournez les paumes vers le haut et déplacez vos bras vers l’avant en
imaginant que vous longez l’horizon. Terminez ce mouvement circulaire
vers l’avant, bras parallèles, tendus vis-à-vis les épaules.

5.5 Rapprochez très légèrement les paumes et les bras puis pointez vers le
point Yintang (entre les sourcils) en déplaçant votre attention
profondément à l’intérieur de la tête.
5.6 Ramener les bras vers le corps en tirant les coudes vers l’arrière, dirigez
les doigts vers les 6e et 7e espaces intercostaux pour ensuite presser les
points Dabao avec les majeurs.
5.7 Étendez les bras vers l’arrière, les mains sont à la hauteur du Ming Men
et se dirigent ensuite vers les côtés.
5.8 Sur les côtés, les paumes se tournent vers l’avant, joignez les paumes à
l’avant du corps et ramenez les lentement vers le nombril en positionnant
les mains l’une sur l’autre (la paume gauche collée au corps recouverte de
la main droite pour les hommes et l’inverse pour les femmes).
5.9 Posez les mains sur le nombril quelques instants pour cultiver calmement
l’énergie vitale.
5.10 Écartez les mains sur les côtés et placez les bras le long du corps.
Rouvrez lentement les yeux.

63
64
Comment bien pratiquer la première méthode :

1. Possède un contenu de haut niveau : La première méthode du Zhineng Qigong


contient les principes des méthodes traditionnelles de collecter et canaliser le Qi,
c’est un enchaînement fin et souple, globale, avec des mouvements symétriques,
qui se base sur les principes de circulations du Qi et du sang du corps. Cette
méthode se base sur les principes des 12 couches capillaires (pibu) issue de la
théorie des méridiens de la médecine chinoise. Selon cette théorie, les énergies
provenant de l’extérieur, qu’elle soit correcte (zhengqi) ou les énergies pathogènes
(bingqi), pénètrent par le corps par l’entremise des couches capilaires pibu. Par la
suite, elles entres dans les sunluo, les branches colatérales luomai, les méridiens
principaux jingmai pour ensuite atteindre les organes internes. Or touts les
mouvements de la routine consistent à faire faire pénétrer les énergies correcte
zhengqi à travers le corps.

Dans un autre ordre d’idée, la première méthode contient également la technique


ancienne des neufs palais et des treize portes. Les régions correspondantes sont les
suivantes : la porte du ciel (tianmen) au sommet de la tête, la porte de la terre au
périnée (huiyin). Sur la face postérieur du corps, on compte Yuzhen, Shenzhu,
Mingmen. Sur la face antérieure on compte Yintang, Shanzhong, Duqi. Sur les
faces latérales, on retrouve Dabao et Jingmen. Finalement, on compte un dernier
point qui correspond à l’axe central, le point de jonction entre les points antérieurs
et postérieurs, par exemple entre Yintang et Yuzhen, entre Duqi et Mingmen.
Lorsqu’on s’applique durant la pratique à émettre le Qi consciencieusement vers
ces points, cela peut faciliter notre progression dans la pratique et peut donner des
résultats inespérés.

2. Possède des niveaux de pratiques de haut niveau : Cette méthode met


l’emphase sur l’union au vide. Ceci est la caractéristique du Zhineng Qigong, mais
correspond aussi à un concept avancé des méthodes traditionnelles selon lequel
« on utilise le vide pour fourneau (alchimique) », « utilisez le Taiji (faite suprême)
comme chaudron (alchimique) ». Si l’on peut réellement accomplir l’unification
de l’esprit avec le vide, on peut facilement entrer dans des niveaux très élevés de
pratique. Si l’esprit peut se lier au vide, à la vacuité totale, il peut alors pénétrer
dans un état paisible et subtil du néant. Dans cet état, le moindre mouvement de
l’attention est susceptible d’initier des changements substantiels au niveau de
l’énergie originel. Ce à quoi faisait référence les anciens « à l’inspiration, tous
l’univers inspire, à l’expiration, tous l’univers expire ». Si à travers cet état
particulier l’on peut se retourner vers le corps, il devient possible d’expérimenter
directement la source originelle de la conscience. Ce à quoi fait référence l’adage
anciens : « pointer directement à la source originelle ». Évidemment, ce n’est pas
un état facile à expérimenter. Cependant, le fait de réfléchir et de travailler sur ces
principes pourra bénéficier grandement à la pratique.

65
3. La routine contient des façons efficaces de collecter le Qi (cai qi). La routine
comprend de nombreux mouvements de va-et-vient et de tirer-pousser. Si l’on
arrive à lier précisément les mouvements de poussé et de tirer des paumes avec
celui d’ouverture et de fermeture de l’esprit, il en découle une excellent moyen de
collecter l’énergie, de la condenser et de la cultiver. Cette technique devient
particulièrement efficace si l’on unie notre esprit à l’énergie originelle de vide. À
ce propos, on retrouve plusieurs mentions de la part d’anciens pratiquants
chevronnés du Qigong et des arts taoïstes :

« La voie de la collecte des énergies vitales, n’a rien à voir avec le fait de
collecter le Yin pour tonifier le Yang, c’est plutôt de collecter le Qi du ciel et
de la terre pour tonifier notre Qi, collecter les essences (jing) du ciel et de la
terre pour tonifier nos essences, collecter les esprits (shen) pour tonifier
notre esprit. Parce que ce sont les transformations de la nature qui crée mes
transformations, la vie de la nature qui soutient ma vie. Puisque que le souffle
de la nature ne s’éteint pas, donc mes souffles ne s’éteignent pas; Puisque les
transformations de la nature de s’arrête pas, donc mes transformations ne
s’arrête pas; Comme la vie de la nature n’est pas détruite, ma vie n’est pas
détruite. Comme la nature produit sans interruption, elle me produit
continuellement. Comme la vie de la nature est toujours nouvelle, ma vie est
toujours nouvelle également. » (Notions fondamentales de la culture de la
santé Taoïste 道家养生概要)

« Pour cultiver le Dao, on doit nécessairement entretenir l’énergie originelle


du vide au moyen de notre esprit originel pur. Cette énergie originelle, n’est
ni essences (jing), ni Qi, ni esprit (shen), tout en étant essences, Qi et esprit.
On l’appelle l’union du Jing, du Qi et du Shen. C’est pourquoi lorsque l’on
veut cultiver la grande voie, on ne peut le faire sans cette énergie originelle
du vide véritable. » (Huan Yuan Jin)

À partir de ces extraits, on peut conclure que d’unifier l’esprit au vide, c’est-à-dire
avec l’énergie originelle de l’espace céleste constitue une méthode avancée et efficace
de collecte du Qi.

Renforcer sa connaissance de la pratique du Qi originel externe

1. La méthode de pratique du Qi originel externe est basée sur les fonctions vitales
conventionnelles. Elle ne fait qu’exploiter de manière intentionnelle et consciente
les principes de l’énergie originelle à l’œuvre dans le corps. Pour cette raison, ces
effets de renfoncement et d’optimisation des activités vitales du corps peuvent se
manifester facilement.

2. La méthode de pratique de l’énergie originelle externe met l’emphase sur


l’absorption du Qi externe. C’est important de bien comprendre ce principe.

66
Durant la pratique, il est nécessaire de mettre en jeu la faculté de mobilité de la
conscience. Il faut visualiser le vide, non pas comme une vacuité totale, mais bien
comme une matière très uniforme, sans forme ni apparences, transparente et
infinie, ce qui correspond à l’énergie originelle. Il faut régulièrement appliquer
son attention à recueillir cette énergie externe à l’intérieur de son corps pour ses
propres bienfaits.

3. Lors de la pratique du Qi originel externe, on doit focaliser notre attention sur le


l’augmentation de la perméabilité du corps, le renforcement des mouvements
d’ouvertures et de fermeture du corps, déployer la fonction directrice de notre
esprit afin de faire pénétrer le Qi directement dans les couches profondes, jusqu’à
l’axe central. Non seulement faut-il amener l’énergie de l’extérieur vers l’intérieur,
mais aussi utiliser la pensée pour la tirer de l’intérieur. De cette façon, certaines
personnes pourront atteindre le vaisseau central et progresser vers des niveaux
avancées. Dans tous les cas, les pratiquants pourront améliorer la perméabilité du
corps aux énergies ainsi que la sensibilité.

67
Utilisation libre de la première méthode

Suite à la pratique de la première méthode, non seulement le Qi originel interne se


voit augmenté, mais sa qualité se voit également améliorée. Les malades pourront
observer une amélioration de leur condition de santé alors que les gens en santé
jouiront d’une vitalité accrue. Cela peut également développer l’intelligence et la
accroître la sagesse. La pratique régulière de la première méthode apporte une
régularisation globale de tout l’organisme. Cependant, si l’on désire avoir un impact
plus rapide ou plus marqué sur une partie du corps en particulier, on peut appliquer la
technique d’émission d’énergie (guanqi) à un endroit précis. On envoi simplement
l’énergie aux endroits qui en ont besoin. Si la région en question est malade, ou si l’on
veut renforcer les fonctions d’une partie du corps en question, on a qu’à envoyer le Qi
vers cette dernière. Afin de faciliter l’utilisation de ces principes, nous avons réunis
quelques méthodes de mise en application.

1. Méthodes pour mettre en valeur les capacités intellectuelles.

Cette enchaînement peut se pratiquer en position assise, debout ou même couchée.


Prenez une sphère de Qi que vous soulevez au-dessus de votre tête. Envoyez l’énergie
vers le bas pour la faire pénétrer à l’intérieur de la tête. Visualiser alors que vous
prenez l’énergie du ciel pour la faire pénétrer au vertex. Superposée ensuite le centre
des paumes, les hommes placeront la main droite au dessus alors que pour les femmes
ce sera la main gauche. Les mains vis-à-vis le vertex, sans toucher les cheveux ou le
crane, faites des cercles avec les paumes dans cette ordre : avant, gauche, arrière,
droite. Les cercles doivent être lents, fluides et réguliers. Concentrez vous en
visualisant une grande colonne de Qi qui tourne à l’intérieure de la tête. Après trois
cercles, repositionnez les mains vis-à-vis le vertex puis faites trois mouvements de
poussés vers le bas, puis trois mouvement de tirée vers le haut. Lorsque vous pressez
vers le bas, votre attention doit pénétrer en profondeur dans les têtes, pour envoyer le
Qi à l’intérieur à travers la tête et le cerveau. Lorsque vous tirez, vous allez stimulez
et vivifier la circulation du Qi et du sang à la tête. Ensuite, faites des cercles dans le
sens inverse que précédemment, pour refaire les mouvements de poussés et de tirés à
nouveau. Une fois que vous avez complétez ce mouvement, séparez vos mains pour
placez les extrémités de vos majeurs vis-à-vis l’une de l’autre. Faites un mouvement
de monté et de descente avec les mains au-dessus du vertex. Poursuivez en séparant
les mains de chaque côté vers le bas, jusqu’à ce que vos majeurs soient au dessus de
l’apex de vos oreilles, tout en visualisant que vous ouvrez le sommet du crâne. Puis,
remontez les mains pour rapprochez les majeurs au dessus du vertex. Répétez ce
mouvement d’ouverture et de fermeture trois fois. Replacez les mains une par-dessus
l’autre, le centre des paumes superposées, puis descendez les vis-à-vis le front, au
point situé sur la ligne médiane, à environ un centimètre derrière la ligne
d’implantation des cheveux. Faites des cercles en suivant cette direction : bas, gauche,
haut, droite, bas accompagnés de mouvements de poussés et de tirés comme dans la

68
section précédente. Faites une autre séries de cercles et de mouvement de poussés et
tirés vis-à-vis le point Yingtang, dans la glabelle.

2. Qigong pour éclaircir les yeux

Cet exercice peut se pratiquer en position assise, debout ou couchée. Prenez une
sphère de Qi devant vous que vous allez ensuite soulever devant les yeux. Vos pouces
sont vis-à-vis les yeux. Rapprochez puis écartez vos mains dans un mouvement de va
et viens (la qi). Lorsque vous développez une sensation de Qi, tournez les paumes
vers les yeux, puis faites des mouvements de poussées et de tirées vers ces derniers
environ sept reprises. Lorsque vous pressez avec vos paumes, visualisez
profondément à l’intérieur des yeux. Lorsque vous tirez, visualisez que vous vous
connectez au Qi extérieur. Poursuivez avec des mouvements de cercles des deux
mains dans le sens suivant : médial, bas, latéral, haut. Refaites des mouvements de
poussées et de tirées avant de refaire des cercles dans le sens inverse. Terminez par
une dernière série de mouvement de poussées et tirées. Ceci complète un cycle, que
vous pouvez répéter à trois reprises.

69
La posture de la réunion des trois centres

San xin bing zhan zhuang

三 心 并 站 庄

La posture de la réunion des trois centres est une des méthodes de base du Zhineng
qigong. On peut la considérer comme forme de qigong immobile, comme de qigong
mobile.

Postures préparatoires

Les particularités de la posture préparatoire sont les même que pour la première
méthode peng qi guan ding fa : Les pieds joints, le dos droit, les bras détendus le long
du corps. Portez votre regard dans l’horizon loin devant vous pour ensuite fermer les
yeux lentement tout en ramenant votre regard et votre attention vers l’intérieur. La
bouche fermée, conservez une légère forme de sourire, respirez naturellement.

Séparez les pieds en prenant contact avec le qi du sol. En gardant les talons fixes,
séparez le bout des pieds vers l’extérieur pour former un angle droit. Séparez à
nouveau les talons, cette fois en prenant le bout des pieds comme centre de rotation.
Vos pieds devraient ainsi former un triangle qui pointe vers l’avant. Cette posture
favorise la circulation du qi au niveau des jambes. Comme les pieds sont orientés vers
l’intérieur, les méridiens yin des jambes sont détendus et les fonctions de montée et de
descente des méridiens yin et yang sont améliorées.

70
Ouverture

Après avoir adopté la posture précédente, les mouvements de l’ouverture sont les
mêmes que la première méthode pengqiguandingfa (voir première méthode).

Lorsque vous avez terminé l’ouverture, c’est-à-dire, les deux mains jointes,
positionnées devant la poitrine, descendez les mains, ouvrez les paumes en gardant le
bouts des doigts joints ensemble. Creusez le centre des paumes afin de formez une
sphère avec les mains, placez vos mains devant le nombril, le centre des paumes
vis-à-vis le nombril. Pliez légèrement les genoux et abaissez votre bassin.
Assurez-vous que les genoux ne dépassent pas le bout des pieds. Portez la région des
lombes et du point mingmen vers l’arrière, votre posture imitant la position assise.
Décidez de la hauteur de votre posture selon votre état physique. Tenez la posture
durant environ 30 minutes. Plus votre posture est basse, le mieux c’est. Tenez la
position le plus longtemps possible.

71
Particularités de la posture

Conservez la tête droite, comme suspendue au ciel. Fermez doucement les yeux. En
fermant les paupières, ramenez votre regard (unifié avec votre attention) vers
l’intérieur. La langue touche le palais. Détendez les muscles du visage : détendez
l’espace entre les sourcils (l’espace s’écarte légèrement). Relâchez également les
joues. Conservez une esquisse de sourire. Creusez votre poitrine légèrement vers
l’intérieur (la région du triangle formé par le sternum et les mamelons est détendue).
Gardez le dos droit, légèrement arqué. Le point Dazhui, situé sous la septième
vertèbre cervicale, est tiré vers le haut jusqu’au point Baihui pour étirer la colonne ;
en même temps, assurez-vous que les omoplates sont détendues et callée vers le bas.
Le but de conserver la poitrine creusée et le dos sorti est de relaxer et de dégager la
poitrine et le dos. Détendez les épaules et maintenez un espace entre le corps et les
bras. Détendez la région des lombes (les vertèbres lombaires, les ligaments de même
que les muscles. Se faisant, vous devriez graduellement corriger la courbure lombaire.
Détendez les hanches, la région du bassin ainsi que le pelvis. Le coccyx doit pointer
vers le sol. Imaginez un triangle équilatéral formé par la ligne qui relie les deux
talons ; le coccyx doit pointer au centre de ce triangle. Contractez légèrement la
région du périnée (huiyin). Détendez les genoux, le poids réparti également sur la
plante des pieds. Tenez cette position.

72
Fermeture :

Redressez-vous lentement, joignez vos pieds pour reprendre la posture initiale.


Déplacez vos mains vers le haut pour joindre les paumes devant la poitrine en forme
de prière. Ensuite, montez les mains jusqu’au dessus de la tête en visualisant vos
mains qui s’élèvent jusqu’au ciel. Séparez les mains et tournez les paumes vers
l’avant. Descendez ensuite les bras de chaque côté jusqu’au niveau des épaules.
Poursuivez en tournant les paumes des mains vers le ciel et déplacez-les vers l’avant
en visualisant vos mains qui longent l’horizon. Une fois positionnés à la largeur des
épaules, vos doigts pointent vers yintang (visualisez le qi qui pénètre à la tête).
Enchaînez en reculant les coudes pour descendre vos mains jusqu’à Daobao que vous
toucherez à l’aide de vos majeurs. Par la suite, déplacez vos mains vers l’arrière, puis
vers les côtés. Une fois sur les côtés du corps, tournez les paumes des mains vers
l’avant pour ensuite les rapprocher à l’avant du corps. Ramener les mais en faisant
pénétrer le qi vers l’intérieur du corps, puis posez vos mains une sur l’autre, sur le
nombril.

Massez l’abdomen en faisant des cercles. Effectuez neuf cercles vers la gauche
(gauche, haut, droite, bas) puis neuf cercles vers la droite (droite, haut, gauche bas).
Séparez les mains qui vont se placer sur les côtés du corps. Ouvrez lentement les
yeux.

73
74
Visualisations :

Pour la pratique de cette technique, les visualisations consistent essentiellement à


conserver l’attention au dantian inférieur. On procède en déplaçant notre attention des
« trois centres » vers le dantian, d’où le nom « posture de la réunion des trois
centres ». Ainsi, vous visualisez le qi qui, du centre de la tête, descend au dantian.
Ensuite, du centre des mains, pénètre au dantian. Finalement, du centre des pieds,
monte jusqu’au dantian. Les débutants peuvent effectuer ces visualisations une à la
fois. Une fois que votre attention est concentrée au dantian, vous pouvez relâcher,
tenir la position de façon calme et détendue. Si durant le maintien de la posture votre
attention quitte le dantian, effectuez à nouveau la même séquence.

Bienfaits :

Cette posture permet de mobiliser directement le zhen qi (qi véritable), elle va


stimuler et enrichir le qi du corps. Les sensations de qi se font ressentir rapidement
(sensation de chaleur, résistance, tremblement ou vibration). Entre les mains, apparaît
une sensation d’attraction comme de répulsion, comme une résistance qui empêche
les mains de s’éloigner ou de se rapprocher l’une de l’autre. La pratique de cette
méthode convient aux gens malades comme en santé, elle constitue aussi un
exercice de base des arts martiaux. C’est une technique particulièrement utile pour
relâcher et assouplir les lombes ainsi que le coccyx.

Comment pratiquer correctement la posture de la réunion de trois centres

I. Les phrases clés

Voici quelques phrases clés qui amèneront le pratiquant à ajuster son esprit afin
d’entrer dans l’état de qigong. Tout le processus de la pratique doit être imprégné des
concepts qu’elles suggèrent.

Ces phrases sont :

- Les sept orifices clos, mon nez soulève les points tongtian
- Mes pieds reposent sur le qi, mes mains devant le nombril;
- Les trois centres s’unissent là où se concentre mon esprit;
- Léger est mon corps, clair et limpide est le qi, un doux sourire, le visage épanoui.

- Le centre de ma tête descend jusqu’au dantian


- Le centre de mes mains pénètrent jusqu’au dantian
- Le centre de mes pieds monte jusqu’au dantian
- Les trois centres fusionnent au dantian

Explications :

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a. Fermez les sept orifices supérieurs, le nez soulève le ciel (soulève les points
tongtian (passage du ciel)).

Lorsque nous commençons la pratique, il est nécessaire de se tenir droit, le corps


détendu. Le regard est porté droit devant vers l’horizon, ensuite, on ferme lentement
les yeux et on ramène le regard vers l’intérieur. Le regard et l’ouie sont portés vers
l’intérieur. Les sept orifices font référence aux yeux, aux oreilles, aux narines et à la
bouche. Ces sept ouvertures somatiques sont orientées vers l’intérieur, de même que
notre attention. Le regard est ramené à l’intérieur de la tête, aux points de rencontre
entre le point yintang et le point baihui. Notre ouïe ne porte pas attention aux bruits
extérieurs, elle est plutôt portée vers l’intérieur, vers le centre de la tête, comme pour
porter attention aux effets que produit l’introversion du regard et de l’esprit. La langue
touche toujours le palais, les dents sont fermées et les lèvres sont légèrement jointes.

« Le nez soulève les points tongtian (passage du ciel)) » Quelle est la signification de
cette phrase? Le tout réside dans l’utilisation volontaire de votre attention (de votre
conscience). Déplacez votre attention du bout du nez jusqu’au point huiyin (périnée),
ensuite l’attention passe par le coccyx, longe le dos jusqu’au point baihui. Les
ouvertures somatiques, (les yeux, les oreilles, la langue) sont amenées ensemble vers
le point baihui, puis vers les points tongtian situés à 1,5 cun de la ligne médiane du
crâne, 1 cun devant baihui. Cette technique a pour effet de tonifier l’esprit. Elle
permet d’intérioriser l’esprit et d’augmenter le qi et le sang au niveau de la tête.

b. Les pieds prennent contact avec le qi, les mains placées vis-à-vis le nombril.

Les pieds se séparent tout en prenant contact avec le qi pour former un triangle. De
cette façon, le qi pénètre aux méridiens yangs le long de la zone postéro-latérale des
jambes. La posture les pieds pointés vers l’intérieur a pour effet de détendre les
méridiens yin sur le côté médial des jambes, ce qui renforce les fonctions de montée
(du yin) et de descente (du yang) le long des méridiens. Une telle position va tonifier
le qi des pieds, des jambes et du bassin, renforcer la convexion énergétique entre le
haut le bas et aider à régulariser les mécanismes (mouvements) du qi du corps.

Les mains sont positionnées comme si elles tenaient un bol dont l’ouverture est
dirigée vers le nombril. Selon la physiologie traditionnelle chinoise, le jing, le qi et le
shen sont les trois substances fondamentales qui composent l’homme. Le processus
habituel veut que le shen (l’esprit) soit dirigé vers l’extérieur, que le yang qi sort par
les ouvertures somatiques. « Les souffles Yang sortent par les orifices supérieurs »
(Su Wen chap.5). Ainsi, si l’attention n’est pas concentrée au Dantian inférieur, le qi
poursuivra sa course vers l’extérieur, se dissipant naturellement. C’est pourquoi
anciennement on soulignait l’importance d’ « observer » le Dantian inférieur. Dans la
posture de la réunion des trois centres, les mains sont posées devant le nombril, le
haut et le bas sont unifiés au Dantian. Mentalement, la tête, les pieds et les mains vont
76
se rejoindre au Dantian, l’esprit (shen) et le qi se concentrent dans cette région, ce qui
permet de renverser le mouvement naturel de dissipation et d’accumuler le qi au
dantian.

« Les trois centres se réunissent au Dantian. » Généralement, on effectue ce


processus en commençant par le centre de la tête. Il suffit de déplacer son attention au
centre de la tête puis de la descendre ensuite au Dantian. Le qi se dirige vers le bas,
un peu comme si l’on tenait une lampe de poche qui éclairerait vers le bas. Ne
visualisez pas le parcours précis que le qi pourrait suivre à l’intérieur du corps. Il
suffit simplement de déplacer votre attention, il n’est pas nécessaire de penser au qi.
Pour effectuer « le centre des mains pénètre au Dantian », on peut accompagner la
visualisation en creusant légèrement le centre des paumes. À l’instant précis où vous
creusez le centre de vos paumes, votre attention est ramenée au dantian. De cette
façon, le corps et l’esprit sont unifiés et vont conjointement guider le qi vers
l’intérieur. Les débutants peuvent effectuer cet exercice une main à la fois. Les
avancés peuvent réunir les trois centres en même temps. La technique reste la même
pour diriger le qi du centre des pieds vers le dantian. Vous creusez légèrement la
plante des pieds vers le haut, et ramenez votre attention des pieds vers le dantian au
même moment. Le dantian est situé entre le nombril et le point mingmen, la posture
de la réunion des trois centres consiste à guider l’énergie de l’extérieur vers l’intérieur
de cette région.

c. Le corps est léger, le qi est clair et limpide, un doux sourire apparaît.

Une fois que la posture est adéquate, que le qi circule librement et que l’esprit est
concentré en conservant votre attention au dantian, une sensation de confort et de
bien-être se fera ressentir, votre visage est détendu et montre un léger sourire.

Il y a trois méthodes que vous pouvez utiliser afin d’unifier les trois centres au
dantian. La première est celle mentionnée précédemment soit, ramener l’attention à
partir des « trois centres » vers l’intérieur, au dantian. La deuxième consiste à
imaginer que les « trois centres » sont connectés au cosmos par de grandes colonnes
de qi et que le qi est ramené de l’extérieur (cosmos) jusqu’au dantian le long des ces
colonnes. La troisième consiste à combiner les visualisations à votre respiration.
C’est-à-dire, lors de l’inspiration, vous ramenez l’attention au dantian, lors de
l’expiration vous portez votre attention vers l’extérieur (aux « trois centres »). Vous
pouvez rajouter la respiration avec les deux méthodes décrites précédemment. Non
seulement existe-y-il différentes façons d’unifier les trois centres, mais l’emplacement
où les unifier peut différer également. Au commencement, vous unifiez les trois
centres au dantian. Lorsque vous avez appris la troisième méthode du zhineng qigong
vous pouvez unifier les trois centres au point hunyuan. Ensuite vous pourrez unifiez
les trois centres au centre de la tête.

77
II Adopter la bonne posture constitue la fondation pour la pratique correcte de la
« posture de la réunion des trois centres ».

Les particularités de la posture décrite précédemment doivent être appliquées à la


lettre. Le plus fondamental demeure la position des lombes et du coccyx. Voici une
description détaillée de la bonne posture à adopter.

1. Relâchez les lombes. Toute la région lombaire, c’est-à-dire, les vertèbres, les
ligaments, les disques intervertébraux, doivent être relâchés. Pour ce faire,
positionnez-vous comme si le sommet de votre crâne, le point Baihui, était suspendu
au ciel, et le coccyx, orienté pointant vers le bas. Le creux lombaire ne doit pas être
prononcé, il est cambré vers l’arrière, mais le ventre ne doit pas être rentré. Chez les
personnes en bonne santé, (dont le qi du dantian est suffisant) la colonne va demeurer
naturellement droite. Cependant, chez les personnes ayant une santé plus fragile (dont
le qi du dantian est insuffisant) la colonne a peine à supporter le poids du corps et
compense en accentuant ses courbures. Lorsque le qi du dantian est suffisant, les
lombes peuvent demeurer droits naturellement. Pour relâcher les lombes, la « posture
de la réunion des trois centres » ainsi que « s’accroupir face au mur » sont
particulièrement efficaces. (Voir « s’accroupir face au mur » p.51)

Par la pratique du qigong nous arrivons à relâcher les lombes et ainsi le qi et le sang
peuvent circuler librement. Lorsque les lombes sont rigides et tendus, cela peut
entraîner des déséquilibres tels que la montée excessive des souffles yang (yang qi),
ce qui peut causer toutes sortes de complications (ex. : hypertension). Les lombes sont
la demeure des reins. En médecine chinoise, on considère les reins comme le pilier de
la santé. Ils sont la source du yin et du yang, la source du qi originel (yuan qi 元气)
qui circule ensuite dans tout le corps. C’est pourquoi, relâcher les lombes constitue
l’aspect central de la pratique de la posture de la réunion des trois centres.

La colonne présente quatre grandes courbures qui lui donnent sa forme de S. Les
courbures cervicale et lombaire sont concaves vers l’arrière, alors que les courbures
thoracique et sacro-coccygienne sont convexes vers l’arrière. Il existe plusieurs types
de courbures anormales de la colonne vertébrale. Certaines sont congénitales, d’autres
s’installent à la suite d’une maladie, d’une mauvaise posture ou d’une traction inégale
des muscles sur la colonne vertébrale.

2. Le coccyx pointe vers le sol. Pour la posture de la réunion des trois centres, le
coccyx doit être positionné pointant vers le sol. Imaginez un triangle équilatéral
dessiné sur le sol, formé par la ligne droite reliant les deux talons et les lignes partant
des deux talons qui se joignent à l’arrière du corps. Votre coccyx doit être orienté
pour pointer vers le centre de ce triangle. Les débutants peuvent éprouver des
78
difficultés à conserver le coccyx dans la bonne position. Pour éviter que le coccyx soit
orienté vers l’arrière, il suffit de conserver le bas du dos détendu et de cambrer les
lombes. Le bas de votre corps imite la position assise, détendue vers le bas.

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« S’accroupir face au mur »
面壁蹲墙功
Mianbi dunqiang gong

Les lombes sont une partie très importante du corps. Lorsque que la région
lombaire est souple et relâchée, le qi et le sang peuvent circuler librement et ont peut
jouir de nombreux bienfaits.

Premièrement, les fonctions des reins se verront améliorées, et ainsi, le qi originel


(yuanqi) de l’homme sera florissant. Au sein de la physiologie chinoise traditionnelle,
les reins occupent une place importante. Selon la théorie de la médecine chinoise, les
reins sont la source du yin et du yang, et le point mingmen (porte de la vie), situé entre
les deux reins, est la source du yuanqi. C’est pourquoi dans les textes classiques il est
dit : « le destin prend source dans les lombes ».

Deuxièmement, les lombes peuvent assurer leur rôle de contrôle sur les
mouvements du corps. Les anciens disaient : « la force provient des pieds, est contrôlée
par les lombes et transmise dans les quatre membres »22. Lorsque les lombes sont
déliées, les tendons, les muscles et les ligaments du corps en bénéficient largement.
Dans le cas contraire, si les lombes ne sont pas relâchées, qu’elles sont rigides ou peu
flexible, les problèmes de santé qui en découleront pourront être nombreux. Dans un
premier temps, la contenance du Dantian sera affectée, la montée du qi le long de la
colonne sera obstruée, stagnante, ce qui risque de causer des maux de dos, raideurs,
maux de têtes, etc. Ensuite, cela peut également affecter le « feu du MingMen »23
(mingmen huo) dans sa fonction d’évaporation des liquides organiques, ce qui peut
entraîner, chez les hommes, des spermatorrhées, troubles de la mictions, etc.24; Et chez
les femmes, des leucorrhées, troubles menstruels, problèmes urinaires, etc. Enfin, cela
peut entraîner de l’hypertension artérielle, puisque le qi yang monte et a peine à
descendre, ce qui entraînera des rougeurs au visage ou même de l’apoplexie, etc.

Alors, comment détendre les lombes? « S’accroupir face au mur », exercice


compris dans le Zhineng qigong, est un moyen simple et efficace de détendre les
lombes rapidement.

22
C’est un principe important des arts martiaux chinois selon lequel la puissance prend source dans les
lombes et est émises des membres supérieurs.

23
Le mingmen est un point d’acupuncture situé entre les deux reins auquel on attribue des fonctions vitales
importantes.

24
La ceinture pelvienne soutient les viscères du bassin. En médecine chinoise, les fonctions des viscères les plus
inférieures soit, les reins, la vessie, les organes reproducteurs, sont vues comme agissant de pair dans la production
du qi et des liquides organiques ; elles sont rassemblées dans ce qu’on appelle les fonctions du « réchauffeur
inférieur ».

80
Présentation de la méthode :

Tenez-vous droit face au mur, les pieds joints, le bout des pieds en contact avec le
mur, les bras détendus le long du corps. Ensuite, descendez. En commençant à
descendre, les épaules sont portées vers l’avant, la poitrine creusée, le nez frôle le mur,
la tête ne doit pas être penchée vers l’arrière. Les hanches sont sorties vers l’arrière.
À mi-chemin, vous pouvez vous arrêter un moment, puis continuer à descendre.
Lorsque vous avez descendu au point maximum, commencer à remonter lentement pour
vous redresser.

Points importants :

 Lorsque vous descendez, amenez votre attention au dantian inférieur en vous


assurant que tout le corps est détendu, les lombes cambrées vers l’arrière.
 Lorsque vous remontez, imaginez que le point baihui est tiré par une ficelle vers le
haut et contractez légèrement le point huiyin (périnée) vers le haut.
 L’esprit doit être calme et concentré sur les mouvements du corps.

Autres bienfaits :

1) Régularisation des mécanismes du qi.

Comme cet exercice implique le mouvement du corps en entier, il peut régulariser


les « mécanismes du qi » à l’intérieur de celui-ci, et c’est pourquoi il se révèle
également être très efficace dans le traitement de toutes sortes de maux. On entend par
« mécanisme du qi » (qiji 气机) l’ensemble des mouvements caractéristiques du qi. Le
81
qi se manifeste essentiellement en des mouvements de montées et de descentes ainsi
que d’entrées et de sorites (ouverture-fermeture, condensation-évaporation). Les
mouvements répétés de montée et de descente vont améliorer la circulation du qi et du
sang dans tout le corps et donc, équilibrer et harmoniser les « mécanisme du qi ». Si les
« mécanismes du qi » ne sont pas équilibrés, cela peut causer plusieurs troubles de santé
comme des maux de tête, étourdissements, acouphènes, surdité, engourdissements du
cou, du dos, des hanches, constipation, douleurs aux membres inférieurs, etc. C’est
pourquoi, cet exercice peut être utilisé pour traiter tous ces maux et aussi être pratiqué
pour prévenir et éliminer les effets non désirés qui pourraient survenir lors de la
pratique du qigong.

2) Renforcement des membres inférieurs

L’exercice « S’accroupir face au mur » fait travailler directement les articulations


du bassin, des genoux et des chevilles. Cet exercice a un effet manifeste sur la
circulation du qi et du sang, et favorise le renforcement des os et des muscles des
membres inférieurs. Il peut non seulement venir à bout des maux reliés aux membres
inférieurs, mais aussi augmenter leur vitalité, retarder leur vieillissement et ainsi
promouvoir la longévité. Il s’avère également un bon exercice préparatoire pour la
pratique de la « posture de la réunion des trois centres », et pour les parties 5, 6, 7, 8 et 9
de la deuxième méthode du Zhineng Qigong.

3) Entraînement de la volonté et de l’endurance.

Pour bénéficier au maximum de cet exercice, il est nécessaire de toujours augmenter


le temps et le nombre de flexions. Surtout quand les genoux et les chevilles font mal, il
est nécessaire de persévérer, car c’est en continuant les mouvements que peuvent être
obtenus les plus grands bienfaits.

Les 3 étapes pour « s’accroupir face au mur »

« S’accroupir face au mur » est une méthode simple pouvant être pratiquée
indépendamment des autres méthodes de qigong ; elle peut être divisée en trois étapes
selon le degré de difficulté.

1) Débutant : En commençant à pratiquer cette méthode, plusieurs personnes


n’arrivent pas à accomplir le mouvement complètement. Dans ce cas, vous
pouvez choisir, selon votre état de santé, la distance appropriée entre vous et le mur.
Vous pouvez donc gardez vos pieds à une certaine distance du mur, vous permettant
de descendre le plus bas possible. Vous pouvez également séparer un peu les deux
pieds. Aidez-vous en tenant une poutre, un arbre ou autre accessoire pour garder
l’équilibre lorsque vous descendez. Au début, peu importe si les mouvements
répondent complètement aux exigences ou non, l’important est de persévérer.
Même pour les gens en bonne santé, cet exercice peu sembler difficile. Avant
même d’être complètement descendu, le corps tombe à la renverse. Si c’est le cas,
82
concentrez-vous le plus que possible en vous répétant : « je vais y arriver! ».
Faites des séries de 30, au moins une fois par jour. Après un certain temps,
lorsque toutes les parties du corps sont remplies de qi, surtout au niveau de la
colonne vertébrale, et lorsque les hanches sont déliées et souples, vous pourrez
descendre et monter avec succès. Dès lors, vous pourrez augmenter le niveau de
difficulté.
2) Intermédiaire : Rendu au moment où vous êtes capable de descendre et de
remonter sans difficulté, en conservant les pieds joints et collés au mur, ajoutez
cette suggestion mentale : « le corps est détendu, l’esprit se déploie », et observez
les changements du qi, principalement les mouvements de montée et de descente,
d’ouverture et de fermeture. En même temps, augmentez le nombre de répétitions
et le temps de pratique.
3) Avancé : Lorsque que l’on peut effectuer les mouvements de manière détendue et
aisée et en respectant pleinement les exigences, on doit ensuite augmenter le niveau
de difficulté. Pour ce faire, vous pouvez :

a) Pratiquer sans souliers. Cela augmente le niveau de difficulté et de ce fait


accentue l’étirement de la colonne.
b) Pratiquer les bras tendus sur les côtés (en forme de croix).
c) Pratiquer les mains dans le dos.
d) Pratiquer les pieds collés au mur avec une distance d’un poing devant le nez
e) Tenir la posture accroupie le plus longtemps possible.

83
Témoignages :

« S’accroupir face au mur » a fait descendre ma température.


Le soir du 12 janvier 1996, j’avais mal à la tête, ma température était de 39,6 °C. J’ai
décidé de ne pas prendre de médicament et d’essayer de diminuer ma température
moi-même en pratiquant « s’accroupir face au mur ». Après avoir complété 50
répétitions, je me suis reposé un peu, puis j’ai fait une autre série de 100 répétitions.
Ma température avait descendu à 38 °C. Je me suis couché et le lendemain me suis
levé à 5 heures ; ma température avait chuté à 37 °C, elle était redevenue normale!
« S’accroupir face au mur », efficace pour faire descendre la pression sanguine.
Avant, je faisais de la hypertension artérielle. Ma pression sanguine pouvait parfois
atteindre jusqu’à 240/180 mmHg. Ces dernières années, j’ai beaucoup souffert de ce
problème, j’ai même dépensé beaucoup d’argent en médicaments. Le médecin m’avait
averti que ce genre de problème pouvait être contrôlé, mais qu’il valait mieux ne pas
penser à le régler totalement. Lorsque j’ai lu dans le magazine « La science du zhineng
qigong » un article du professeur Pang disant qu’il suffisait de pratiquer sérieusement
l’exercice « s’accroupir face au mur » pour faire descendre la pression artérielle, je me
suis mise à pratiquer plus intensivement. Au début, je faisais des séries de 20 puis,
après deux jours, des séries de 30 ; la circulation s’est améliorée progressivement. Je
m’efforçai à pratiquer sérieusement, les pieds collés au mur, sans pencher vers l’arrière.
À chaque fois que je finissais, mon corps était couvert de sueurs. Après 20 jours
d’entraînement, des résultats sont apparus : les tests on démontré que ma pression
sanguine avait descendu de 240/180 mmHg à 130/90 mmHg. Je suis allé passer des
tests dans différents hôpitaux et les résultats étaient tous les mêmes. Un problème
chronique qui m’avait suivi durant près de 4 ans était finalement réglé, quel bonheur !
De plus, les taches blanches sur mes mains avaient disparues. Avec ces résultats, j’ai
une grande confiance dans le potentiel de cet exercice et c’est pour cela que j’ai
continué à le pratiquer sérieusement. Maintenant, je me sens très bien.

« Une façon remarquable de soigner un rhume. »

Il n’y a pas longtemps, j’ai attrapé un rhume. J’avais mal à la tête, je toussais, j’étais
faible et fatiguée. Mais, je n’ai pas pris de médicaments. Au lieu de cela, j’ai pratiqué
« s’accroupir face au mur ». Lorsque que j’effectuais les flexions, je rajoutais ce genre
d’induction mentale : « la toux disparaît, le qi et le sang circule librement, ma
température est normale ». Après 10 répétitions, je sentais que ma gorge et ma poitrine
étaient désobstruées et ma toux avait disparue. Après 30 répétitions, mon corps était
couvert de sueurs, je me sentais très confortable, me sentais alerte. J’ai continué
pendant encore un moment puis, mon rhume avait totalement disparu.

Zheng Yunyou, « la science du Zhineng qigong », mars 1998, p.25

84
Recherches Scientifiques :

Le Projet ‘Cloisons de Cuivre’


En Occident, la recherche la plus impressionnante effectuée en vue d’établir une corrélation entre énergie
de guérison et électricité, a été effectuée dans le cadre d’un projet d’abord appelé « Champs physiques et
états de conscience », puis connu ensuite sous le nom de « Projet Cloisons de Cuivre ». Cette recherche a
été menée par une équipe de la Clinique Menninger à Topeka, au Kansas, sous la direction du docteur
Elmer Green. Le Projet Cloisons de Cuivre s’est déroulé en différentes étapes entre 1983 et 1995 ; il a été
décrit dans des articles techniques entérinés par d’autres chercheurs et publiés dans la revue Subtle
Energies.10
Le docteur Green a conçu ce projet lorsqu’il a trouvé par hasard une lettre datée du 13 août 1882, écrite par
un professeur de méditation bouddhiste tibétain, et adressée à A.P. Sinnett, rédacteur en chef du journal The
Pioneer, le journal de langue anglaise le plus connu en Inde.11 La lettre décrivait une méthode employée
« pour développer la lucidité chez nos chelas [moines novices]. »12 Le moine s’assoyait sur un tabouret en
bois supporté par une plateforme de verre, en face d’un mur en métal poli, principalement du cuivre. Une
barre aimantée avec le pôle nord orienté vers le haut, était suspendue au-dessus du sommet de sa tête. Le
moine méditait seul, en contemplant le mur.
Une telle description suggérait de fascinantes avenues de recherche. Est-il possible qu’un sujet méditant,
isolé électriquement de la terre – en raison de la plateforme de verre –, accumule une charge électrostatique ?
Cette charge (ou potentiel électrique du corps) est-elle reliée à la clarté d’esprit, à la « lucidité » ; comment
la polarité d’un aimant suspendu influence-t-elle la méditation ? Le docteur Green a compris en outre que
le mur de cuivre, un excellent conducteur électrique, pourrait fournir aux scientifiques un moyen de
mesurer les modifications du champ électrique autour du corps d’un sujet méditant ou d’un guérisseur. Si
on obtenait pour le guérisseur des lectures de potentiel ou de champ électrique inhabituelles, cela
suggérerait l’existence d’une corrélation entre énergie de guérison et électricité.
Une pièce à cloisons de cuivre fut construite ; le sol de cette pièce était revêtu de cuivre, de même que son
plafond et deux de ses murs. Séparés les uns des autres, les panneaux de cuivre n’étaient pas raccordés
électriquement. Des électromètres distincts ont été connectés à chacun des panneaux de cuivre (les
électromètres sont des appareils de précision qui mesurent la différence de potentiel entre deux points).
Les sujets choisis pour la recherche étaient des « sujets sensibles », réputés pour leur sensibilité énergétique
ou parapsychique, ainsi que des « sujets normaux »13 ; sans expérience particulière dans le domaine de la
sensibilité énergétique, ces derniers faisaient partie de groupes témoins. Chaque sujet s’asseyait sur une
chaise placée sur une base en verre, face à une cloison de cuivre, tandis que les scientifiques mesuraient les
changements de potentiel de leur corps et les champs électriques.
Comme il fallait s’y attendre, après six cents expériences avec les sujets normaux (vingt sujets, trente
séances par sujet), aucune surtension ou élévation inhabituelle de tension électrique n’avait été constatée.
Toutefois, lorsque vint le tour des sujets sensibles, les résultats furent surprenants.
Au cours d’une série d’expériences menées sur une période de deux ans, entre 1988 et 1990, 14 sujets
sensibles – sept hommes et sept femmes – ont été étudiés individuellement pendant qu’ils méditaient dans
la pièce à cloisons de cuivre ; les séances duraient quarante-cinq minutes. Plutôt que d’essayer de diriger
leur attention sur un objet ou un objectif particulier, on leur demandait de garder les yeux ouverts et de

85
demeurer simplement en état d’éveil. Chaque sujet passait une semaine seul à la clinique Menninger et
n’avait donc aucun contact avec les autres sujets. Lors de certaines des séances, afin de modifier les
propriétés magnétiques de la pièce, une barre aimantée était suspendue au-dessus du sommet de la tête du
méditant, avec le pôle nord ou le pôle sud vers le haut. Ni le sujet, ni les scientifiques, ne savaient si la
barre aimantée était utilisée pendant une séance.
Les séances étaient filmées à l’aide de deux caméras vidéo, afin d’exclure les fausses lectures électriques
produites par des mouvements du corps plutôt que par la méditation. Une électrode unique, placée sur
l’oreille du sujet, mesurait, à l’aide d’un voltmètre de précision, tous les changements de potentiel du corps
(par rapport à la terre) qui se produisaient au cours de la méditation. La fonction cardiaque
(électrocardiogramme), l’activité électrique du cerveau (électroencéphalogramme), la température au bout
des doigts, la conduction épidermique, et la respiration, étaient également mesurées. Les changements
dans le champ électrique autour des sujets étaient mesurés par des électromètres raccordés aux quatre
panneaux de cuivre. Toutes ces mesures étaient effectuées simultanément pendant toute la durée des
séances de méditation, et enregistrées par des appareils installés dans un laboratoire adjacent.
À la fin de chacune des séances, les sujets remplissaient un questionnaire conçu pour recueillir de
l’information sur ce qu’ils avaient éprouvé sur les plans physique, mental, émotionnel, extrapersonnel
(parapsychologique) ou transpersonnel (spirituel) pendant la méditation. Cette information était alors
comparée avec les données physiologiques obtenues par les chercheurs.
Neuf des quatorze sujets sensibles étaient des guérisseurs de renommée nationale14, dont la compétence
concernait des modalités de guérison  telle la visualisation ou la prière  qui ne nécessitent pas de toucher
physiquement le patient. Durant les deux derniers jours et demi de leur séjour à la Clinique Menninger,
ces guérisseurs ont tenté des guérisons sans contact avec des volontaires choisis parmi le personnel de la
Clinique. Lors de certaines séances, les ‘patients’ s’asseyaient dans la pièce à cloisons de cuivre avec le
guérisseur ; lors d’autres séances, les patients étaient dans une autre pièce de l’immeuble. Aucun aimant
n’a été utilisé pendant cette partie du Projet Cloisons de Cuivre.15
Lors des séances de méditation, on a enregistré des surtensions corporelles qui variaient entre 4 et 221 volts ;
ces pointes duraient entre 0,5 et 12,5 secondes. Les charges électrostatiques étaient évidentes, avec ou
sans l’utilisation d’un aimant. Pendant les séances de guérison, les surtensions furent tout aussi
inhabituelles, variant entre 4 et 190 volts, et les sujets ‘sensibles’ produisaient encore plus de surtensions
électriques par séance de guérison que durant les séances de méditation. Il semble que la présence d’un
patient, combinée à l’intention de guérir, produise ou libère plus souvent l’énergie de guérison.
L’ampleur de ces surtensions électriques est extraordinaire ; elles sont 10 000 fois supérieures aux tensions
enregistrées par l’électrocardiographe, soit celles produites par l’organe électrique le plus puissant du corps
humain, le coeur. Et 100 000 fois plus importantes que les tensions enregistrées par
l’électroencéphalographe. De tels résultats élargissent notre compréhension du potentiel électrique du
corps humain et du potentiel humain tout court.
Comme suite naturelle à cette partie de la recherche, la batterie suivante d’expériences effectuées dans la
pièce à cloisons de cuivre a été centrée plus précisément sur l’interaction énergétique entre guérisseur et
patient. Aucun aimant n’a été utilisé. Les mêmes guérisseurs – six hommes et trois femmes – de même
qu’un nouveau groupe de patients volontaires, ont été branchés. Guérisseurs et patients entreraient-ils en
résonance ? Si le guérisseur produisait une surtension électrique, le patient en produirait-il une lui aussi ?

86
Là encore, on enregistra de fortes surtensions sur les corps des guérisseurs, et des surtensions moins
considérables dans les cloisons de cuivre. Comme les panneaux de cuivre, les patients semblaient jouer le
rôle d’antennes, le potentiel de leur corps présentant des fluctuations en synchronie avec celui des
guérisseurs, même si l’ampleur du phénomène était moindre que chez ces derniers. Il est important de
noter qu’une telle activité électrique synchronisée n’a été constatée que lorsque patient et guérisseur étaient
dans la même pièce ; elle ne se manifestait pas lorsque les guérisseurs tentaient une guérison à distance.
Parfois, les patients éloignés ont néanmoins mentionné avoir ressenti une « énergie de guérison » ou avoir
vu des images correspondant aux images visualisées par les guérisseurs, ce qui fait croire que la guérison
dépend d’autre chose que de la seule énergie électrique. D’autres facteurs non mesurés, ou peut-être non
mesurables, interviennent sans doute. La volonté, l’intention de guérir, peuvent provoquer la guérison
même en l’absence d’une activité électrique extraordinaire. Ce qui corrobore de façon intéressante un
paradoxe relaté dans des écrits philosophiques anciens à propos du qi gong : Yi ling qi, c.-à-d. « L’intention
guide le qi pour effectuer la guérison. » Cependant, selon certains textes sur le qigong, l’intention en soi
peut amener la guérison – l’intention est le pouvoir de guérison, et est par conséquent synonyme de qi.
Certains des guérisseurs semblaient être capables d’utiliser leur pouvoir à volonté, rayonnant un champ
électromagnétique mesurable dans toutes les directions, un peu comme la lumière d’une ampoule
électrique. La plus forte charge était en général enregistrée sur l’une ou l’autre des cloisons de cuivre.
Cette variabilité est peut-être due au type de formation du guérisseur, à son état d’esprit ou encore à un
phénomène spontané explicable soit par une physiologie exceptionnelle, soit par une aptitude innée.16
Nul ne connaît avec certitude la signification de ces surtensions électriques. L’important est qu’elles se
produisent ! William Tiller, un physicien réputé de l’Université Stanford, a analysé les données obtenues
au cours de la recherche pour l’un des guérisseurs. Il a observé que la charge semblait osciller entre le pied
et le sommet de la tête, prenant sa source dans le bas-ventre.17 Les praticiens du qigong soutiennent
depuis longtemps que l’énergie de guérison provient de la partie inférieure de l’abdomen. Nous ne
devons pas pour autant nous empresser de conclure que ce qui est vrai d’un sujet de recherche en particulier
est vrai de tous les guérisseurs, toutes traditions confondues. À propos de l’analyse du professeur Tiller,
Elmer Green a eu le commentaire suivant : « Il est possible qu’un maître guérisseur puisse produire une
charge à partir de n’importe quelle partie de son corps. »
Avant de clore cette discussion sur la corrélation entre qi et électricité, il est important de noter les dangers
de l’électromagnétisme. Les courants électriques qui commandent la guérison et la réparation sont
extrêmement sensibles aux champs électromagnétiques externes (EMF). Appareils électroménagers,
ordinateurs, postes radio, radars, et un réseau étendu de câbles et de fils électriques, sont les sources d’une
pollution électromagnétique omniprésente. Il se peut que les champs électromagnétiques artificiels
produits par ces équipements soient interprétés comme de l’information par le système nerveux humain, et
qu’en conséquence ils interfèrent par exemple avec la capacité de l’organisme à éliminer des cellules
cancéreuses, à guérir des os brisés ou à maintenir ses équilibres hormonaux. Il se pourrait que les
processus biologiques normaux soient ainsi entravés ou amplifiés.
Une note positive cependant : le champ électromagnétique naturel de la terre a un effet d’entraînement sur
l’organisme, le maintenant en équilibre et en harmonie. Passer plus de temps dans la nature pourrait
peut-être aider à guérir plusieurs des maladies de la civilisation moderne.
Cohen, Kenneth S., The Way of Qigong, Ballantine Books, New York, 1997, pp. 47-50.

87
Les expériences de Feng Lida

En Chine, beaucoup de recherches ont été effectuées pour vérifier le phénomène du « qi


externe » que le maître de qigong peut émettre de ses mains et de son corps en direction d’un
patient ou d’un objet. Une des pionnières en ce domaine est le médecin Feng Lida 冯理达,
qui mène des expériences à l'Hôpital général de la Marine. Feng Lida avait une renommée
certaine au sein du monde médical chinois.25

Elle est directrice adjointe de cet hôpital quand, en 1977, son intérêt est suscité par la guérison,
sous l’effet du qigong de Guo Lin, d’une victime du cancer à qui on n’avait donné que quelques
mois de vie. Elle veut alors déterminer expérimentalement si le qigong a une base scientifique.
Pour ce faire, elle invite des maîtres à émettre du qi sur des objets ou des substances. Elle observe
ensuite les résultats et les compare avec ceux obtenus dans un groupe de contrôle dans lequel une
personne ordinaire fait les mêmes gestes sur les mêmes types d'objets ou substances. Lors d’une
série d'expériences sur l'effet produit par le « qi externe» sur des bacilles du colon, son hypothèse
est la suivante:

« Si le qi externe est effectivement de nature matérielle, possédant une efficacité thérapeutique,


alors les bacilles du colon dans l'éprouvette seront tuées ou endommagées. La conclusion désirée
est la suivante: suite à la culture, les bacilles vivantes seront moins nombreuses que celles dans
l'éprouvette du groupe de contrôle »

L'hypothèse est vérifiée. Après avoir compilé les données, Feng Lida émet la ce constat : « le taux
d'extermination de bacilles du colon par le qi externe du qigong est de 44 à 89.8 %. » Elle poursuit
alors ses expériences sur d'autres types de micro-organismes: bacilles de typhoïde, bacilles de
dysenterie, staphylocoques blancs, staphylocoques argentés, virus contagieux, etc. Elle conclut
que le qi externe a l'effet d'affaiblir ou de tuer tous ces micro-organismes. En octobre 1981, elle
commence des expériences sur des cellules cancéreuses, et arrive à la conclusion que sous l'effet
du qi externe, le niveau d'endommagement des cellules cancéreuses peut atteindre 30%."

En juillet 1985, Feng Lida fonde l’ « Institut de recherche en immunologie », dont l’objectif est
d’étudier les effets du qigong sur le système immunitaire. Il compte plusieurs laboratoires :
d’examen de cellules, de virus, de micro-circulation, d’expériences animales, et d’immunologie
globale.

25
Fille du général Feng Yuxiang 冯玉祥 (1882-1948), elle avait, durant la guerre sino-japonaise,
commencé des études d'acupuncture à Chongqing sous le maître Yang Jisheng, puis s'était inscrite à la
faculté de médecine de l'Université Huaxi de Chengdu. De 1946 à 1948, elle avait suivi ses parents en
Amérique et poursuivi ses études à l'Université de Californie, puis, à partir de 1949, se joignit au
premier contingent d'étudiants de la Chine communiste à partir en Union Soviétique, où elle continua
ses études médicales à l'université de Leningrad. Lors de ses vacances, elle rentrait en Chine où elle
continuait son apprentissage d'acupuncture auprès de son maître Yang Jisheng, qui était alors conseiller
auprès de l'Hôpital de Pékin. Elle rentra définitivement en Chine en 1958. C'est alors que sa carrière
médicale en Chine commença. Elle publia de nombreux articles, reçut un prix du ministre de la Santé,
et fut nommée directrice-adjointe de l'hôpital général de la Marine.

88
The antitumor effects of qigong-emitted external Qi and its influence on the immunologic
functions of tumor-bearing mice.

Department of Immunology, Tongji Medical University, Wuhan.

By utilizing murine tumor models bearing Ehrlich ascites carcinoma (EAC) and ascitic
Sarcoma-180 (S-180), we investigated the in vivo antitumor effects of QEQ or/and the
chemotherapeutic agent cyclophosphamide (CY) and their influence on the splenic natural killer
(NK) activity, macrophage-mediated tumor cytolysis (MTC) activity and interleukin-2 (IL-2)
production level of different groups of TBM. The results demonstrate that Qigong-emitted
external Qi (QEQ) has inhibitory effects on tumor growth of tumor-bearing mice (TBM) and
enhancing effects on antitumor immunologic functions of the tumor host simultaneously.
Moreover, when used in combination with CY, QEQ can not only significantly increase the
antitumor efficacy, but also markedly improve the compromised antitumor immunologic
functions of the tumor host. Therefore, our findings suggest that in clinical practice of cancer
treatment Qigong therapy in combination with conventional therapy (such as chemotherapy) is
a treatment regimen worth recommending.

PMID: 1819037 [PubMed - indexed for MEDLINE]

Recherche expérimentale préliminaire sur l’effet curateur de la thérapie par émission de “qi
externe” du Qigong sur la croissance des tumeurs cancéreuses et les métastases.
Qian Shusen, Gao Chunmei, Wu Yuande, Qiu QiGao Shangtong, Yu Zhihong' Zhang Xuanxing, Luo Ping
(Institute of Basic Medical Sciences, Chinese Academy of Medical Sciences , Beijing 100005, China
Center of Talented Persons, Chinese Academy of Human Body Sciences. Beijing, China Huaxia Zhineng
Qigong Training Center, Qinhuangdao, 066307, China)
Afin d’étudier les effets curateurs de la thérapie par émission de qi externe (wai qi 外气) sur les tumeurs
cancéreuses et les métastases, 31 modèles animal de métastase ont été utilisés. À partir du deuxième jour
suivant la transplantation du cancer U27, les souris du groupe soumis au « qi externe » étaient traitées de 10
à 30 minutes tous les jours. Les souris du groupe de contrôle ne recevaient aucun traitement. Les souris
furent examinés par autopsie 23 ou 33 jours après la transplantation du cancer U27. Sur les 16 souris du
groupe « qi externe » une seule avait des métastases lymphatiques (1/16), 2 avaient des métastases aux
poumons (2/16) et le volume moyen des tumeurs était de 1.82cm. Sur les 15 souris du groupe de contrôle,
les souris présentant des métastases lymphatiques étaient au nombre de 6 (6/15), celles présentant des
métastases aux poumons étaient au nombre de 2 (2/16) et le volume moyen des tumeurs étaient de 6.75cm.
Les résultats indiquent que la thérapie par « qi externe » peut réduire le volume des tumeurs et des
métastases.
Résultats Groupe de control Groupe « qi externe »

Nombres de tumeurs 7/15 3/16


Volume moyen des tumers 6.75 1.82

89
Bibliographie

Sources en langues occidentales

 DESPEUX, Catherine, Traité d’Alchimie et de Physiologie Taoïste par Zhao


Bichen, Paris, Les deux océans, 1979,193p.
 KENNETH. S. Cohen, The way of qigong, New York, Balantine, 1997, 428p.
 LARRE, Claude, Aperçue de la médecine traditionnelle chinoise, Maisonneuve,
1979. 285 p.
 PALMER, David A. La fièvre du Qigong: guérison, religion et politique en Chine,
1949-1999. Paris: Éditions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales,
2005. 543 p.
 ROCHAT DE LA VALLÉE, Élisabeth, et LARRE, Père Claude, SuWen, les 11
premiers traités, Maisonneuve, 1993, 402 p.
 ROCHAT DE LA VALLÉE, Élisabeth, 2001, « Élément de cosmologie chinoise »,
in Grand Dictionnaire Ricci de la langue chinoise, vol.. Dossier et Index, Paris,
Taipei : Institut Ricci, Deselée de Brouwer, p.369
 BECCHIO, Jean, Zhi Neng Qigong de Pang He Ming, Paris, Éditions You Feng,
1997. 142 p.

Sources en langue chinoise :

 1991 Jianming Zhineng qigongxue 简明智能气功学 [Brève introduction à


l’étude du Zhineng qigong]. Hebei renmin chubanshe.
 1994a Zhineng qigong kexue gailun 智能气功科学概论 [Esquisse de la
science du Zhineng qigong]. Beijing, Guoji wenhua chuban gongsi.
 1994b Zhineng qigong kexue jingyi 智能气功科学精义 [L’essence de la
science du Zhineng qigong]. Beijing, Guoji wenhua chuban gongsi.
 1994d Zhineng qigong kexue jichu hunyuan zhengti lilun 智能气功科学基础
混元整体理论 [La théorie holiste du chaos primordial, fondement de la
science du Zhineng qigong]. Beijing, Guoji wenhua chuban gongsi.

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