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PULSIONS, EMPRISE ET NARCISSISME

Catherine Chabert

Presses Universitaires de France | « Revue française de psychanalyse »

2006/5 Vol. 70 | pages 1307 à 1313

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ISSN 0035-2942
ISBN 2130555888
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Catherine Chabert, « Pulsions, emprise et narcissisme », Revue française de psychanalyse
2006/5 (Vol. 70), p. 1307-1313.
DOI 10.3917/rfp.705.1307
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Pulsions, emprise et narcissisme

Catherine CHABERT
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L’idée de chercher de nouveaux concepts en analyse s’est imposée pour un


certain nombre de psychanalystes du fait de problématiques cliniques « actuel-
les » mettant fortement en évidence la précarité des limites. Celles-ci sont à
entendre dans plusieurs sens : limites entre moi et l’autre, dans la perspective
d’une différenciation intersubjective, entre moi et objet ; limites à l’intérieur
même de l’appareil psychique – entre systèmes dans le cadre de la première
topique, entre instances dans celui de la seconde. Les états limites, qui nous
occupent tant aujourd’hui, montrent en effet des espaces de confusion ponc-
tuels, transitoires ou parfois plus profondément inscrits dans le fonctionnement
psychique, qui créent des zones de mélange entre le Moi et l’autre. Mais ils ont
été aussi longuement analysés, d’une part à partir de l’écrasement du précons-
cient, privant le sujet des possibilités inhérentes au travail de figuration, voire
de symbolisation, et d’autre part caractérisés par une différenciation insuffi-
sante du Surmoi dont l’enracinement dans le Ça produit des effets dévastateurs
en aliénant le Moi, perdu dans la servitude de ses deux maîtres. Les états limi-
tes, on le sait, montrent des moments d’envahissement pulsionnel qui ouvrent
la voie aux désordres de la décharge et, en même temps, subissent la tyrannie
d’un Surmoi cruel qui exerce violemment ses pouvoirs, entraînant des mouve-
ments autodestructeurs souvent dommageables pour le Moi.
Faut-il, comme le propose, avec précaution mais fermeté, Bernard Brusset,
envisager la construction d’une troisième topique pour organiser et transférer,
en termes métapsychologiques, la spécificité de certaines composantes du fonc-
tionnement psychique de patients dits « non névrotiques » ? L’usage des deux
topiques freudiennes est-il insuffisant pour en saisir la singularité ? C’est cette
question qui est frontalement abordée par B. Brusset avec une acuité et une
Rev. franç. Psychanal., 5/2006
1308 Catherine Chabert

argumentation particulièrement stimulantes. Ma contribution à ce débat, cette


fois engagé du côté du narcissisme et de l’emprise, me permet d’annoncer
d’emblée mes réticences par rapport à cette officialisation d’une troisième
topique. Deux arguments, aussi brièvement exposés que possible compte tenu

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de la place qui nous est impartie :
1 / Le premier est d’ordre épistémologique et se réfère aux deux grands
mouvements qui scandent l’œuvre freudienne, ordonnés par les deux para-
digmes que constituent l’hystérie pour le premier, le narcissisme pour le second.
L’un produit la première topique et la première théorie des pulsions dans
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l’opposition entre pulsions d’autoconservation et pulsions sexuelles, l’autre


s’engouffre dans la seconde topique et l’opposition entre pulsions de vie et pul-
sions de mort. L’un s’engage dans la voie du plaisir et de la satisfaction du
désir ; l’autre s’inscrit dans la douleur, la compulsion de répétition et le refus de
guérir. Aucun analyste ne peut récuser cette double voie et la nécessité
d’admettre sa double nature, l’une n’excluant en aucune manière l’autre.
La troisième tropique, telle qu’elle nous est proposée, se donne comme
objectif de pallier les lacunes des deux précédentes, l’argument essentiel rele-
vant alors de la psychopathologie et de ses formes « nouvelles ». Mais ne
prenons-nous pas alors le risque d’un infléchissement déterminé – à notre
insu – par la prégnance des modèles actuels de la catégorisation psychiatrique ?
Ne sommes-nous pas menacés de faire basculer la « topique » vers une topo-
logie, voire une topographie qui assignerait aux lieux psychiques une théorisa-
tion ordonnée justement par les troubles qu’elle s’efforce de maîtriser, c’est-à-
dire par un surinvestissement – contre-tranférentiel, cette fois – de la perception
et de la distinction entre dedans et dehors ? Faut-il créer une nouvelle topique
dès que nous sommes confrontés à des productions psychiques jusqu’ici mécon-
nues ou négligées ? On oublie trop souvent que la seconde topique ne chasse
pas la première, qu’on se saurait assigner ni à l’une ni à l’autre le privilège
d’une dominance dans tel ou tel état pathologique, sauf à perdre l’essence
même de la métapsychologie.
Entendons-nous bien, je ne récuse pas l’intérêt de faire appel à des notions
diversifiées selon chaque patient, selon chaque cure. Mais il me semble que
l’encadrage par une troisième topique va à l’encontre de la singularité des pro-
ductions psychiques dont elle tente de se saisir.
Le trajet de Freud me paraît tout à fait opportun à rappeler dans cette
période hautement intermédiaire, entre 1913 et 1920, entre les deux topiques
justement, en aval et en amont, dans cette forme d’incertitude et d’indécision si
précieuse pour l’analyse.
Rapidement : dès « Remémoration, répétition, perlaboration » (1914), l’in-
quiétude de Freud sourd quant à la croyance dans l’efficacité de sa méthode :
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on ne se remémore pas toujours, on répète en actes et, de ce fait, le refoulement


et sa levée deviennent moins performants dans la conduite de la cure. À partir
de 1914-1915, les composantes actives, mobilisées d’ores et déjà vers le « tour-
nant » de 1920, se précisent : la grande butée, la résistance obstinée à l’analyse,

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c’est le narcissisme, tout aussi présent dans le texte qui l’introduit que dans
« Deuil et mélancolie », dont on peut penser qu’il va bien au-delà des problé-
matiques cliniques qu’il annonce. Il s’agit en effet d’ouvrir la grande question
de la perte et de son traitement : or, c’est bien l’inflation des investissements
narcissiques au sein des destins pulsionnels qui entrave le cours naturel du deuil
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et le fait basculer dans le tragique de la mélancolie, tragique notamment parce


que le conflit pulsionnel fait rage et ne trouve pas d’autre voie que celle de la
dédifférenciation entre Moi et objet.
Que dire des autres textes – de 1916 à 1919 – si féconds pour notre clinique
actuelle, l’échec devant le succès qui annonce la réaction thérapeutique néga-
tive, l’inquiétant, porteur du mélange entre l’intime et l’étranger et donc com-
plètement pris dans le flou des limites et de la différence, sans compter la pièce
magistrale supportant l’édifice de la suite, « Un enfant est battu », cette genèse
de la perversion qui éclaire tant de problématiques contemporaines ? C’est là
que se découvrent les sources infiniment précieuses offertes au développement
non seulement du masochisme (Freud, 1924), dont le scandale continue de bou-
leverser, mais aussi à la construction du fantasme, à sa mobilisation transféren-
tielle, à l’ouverture d’un espace et donc d’une scène intérieure qui peut s’avérer
parfois complètement désertée.
Pour dire, trop vite, ma position que je radicalise, bien sûr : il me semble
essentiel de conserver à toute cette période dont les incertitudes, l’inquiétude,
les tâtonnements révèlent une pensée en chantier, jamais achevée, sa place et sa
portée « intermédiaires », prises dans des hésitations et allers-retours qui trou-
veront ailleurs, plus tard, dans un autre lieu, dans une autre topique, leur figu-
ration plus précise, à partir notamment de la formidable découverte du « fort-
da » qui organise désormais toute la dialectique de l’absence et de la présence.
2 / Le second point sur lequel je souhaite intervenir revient à réfléchir aux
effets de la notion de « subjectivation », qui s’est imposée du fait des difficultés
de différenciation claire entre Moi et objet chez certains patients, justement
ceux dont une troisième topique devrait rendre compte métapsychologique-
ment. Problématiques des limites encore, auxquelles la référence aux travaux de
Winnicott (1971) a apporté une clarté nouvelle, notamment par l’usage qu’il
propose de la notion de self, de soi dont on pourrait penser – peut-être un peu
vite – qu’il représente le sujet, puisque son utilité surgit dans la mise à l’épreuve
de la distinction Moi/non-Moi. À partir de quoi, un mouvement peut être
observé, dans le cours de la pensée psychanalytique actuelle, de délaissement du
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Moi et peut-être, du même coup, de la seconde topique dont l’organisation en


instances pourrait convenir dans un certain nombre de cas, mais pas pour
d’autres, par exemple les « non-névrotiques » qui, eux, relèveraient davantage
du « soi » et de ses frontières et renverraient aux aléas d’un statut de sujet pré-

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caire ou instable.
Il y a pourtant des incidences communes entre le Soi de Winnicott et ce
qu’écrit Freud (1925) à propos de la négation, cet énoncé fondateur de l’appar-
tenance d’une pensée (ou d’un affect) à un Moi qui se reconnaît comme tel –
incidences de l’objet transitionnel, cette première « not me possession » où la
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négation vient désigner autant de positions subjectives qui signent l’existence et


l’assurance d’un espace intérieur que le Moi habite et dont il est propriétaire ;
ce que Masud Khan (1976) appelle « the privacy of the self » et qu’il définit
paradoxalement (toujours en référence à Winnicott) comme une intimité à
deux, indispensable au Soi et à son devenir, donc une intimité au sein de
laquelle la question de l’appartenance à l’un ou à l’autre ne se pose plus.
Pour qu’une conscience et une expérience de soi soient possibles, propose
J.-B. Pontalis (1977), il faut toujours un Moi, même s’il n’est qu’une somme
hétéroclite de fonctions et d’identifications : « Ce qui l’anime n’est pas en lui.
Le Moi (...) est le représentant de l’organisme comme forme, fragile par sa vul-
nérabilité et rassurante par sa fixité (...) le Soi est non l’élan vital, mais, dans
l’espace psychique, le représentant du vivant » (p. 187). Si la relation d’objet est
corrélative du Moi, la capacité d’utiliser l’objet est corrélative du Soi.
L’émergence du « je » serait la conséquence de la capacité du Moi à utiliser
l’objet, c’est-à-dire à le soumettre à sa haine sans qu’il soit définitivement
détruit.
Ce point de vue me paraît aller à l’encontre d’une conception qui placerait
uniquement le Soi dans des configurations précoces, inaugurales, en quelque
sorte, pour penser l’accession au Moi en termes secondaires (Chabert, 2006).
Or le risque d’une circonscription trop serrée de la subjectivation est bien de ne
pas considérer le Moi dans ses formes multiples : les plus désorganisées et les
plus élaborées, celles qui sont envahies par les pressions du Ça, par un Surmoi
féroce et empiétant, ou celles qui présentent, au moins par moments, une juste
mesure entre contraintes et désirs, une harmonique repérable entre réalité psy-
chique, réalité matérielle et pensées de liaisons.
Faut-il rappeler, par ailleurs, que c’est dans « Pulsions et destins des pul-
sions » (1915 b) que le terme Subjekt est évoqué pour rendre compte à la fois du
retournement sur soi et du renversement de but, d’actif en passif ? C’est dans ce
texte charnière que se distinguent le sujet narcissique et la personne propre, et
surtout le sujet et le Moi scellant définitivement les topiques et l’économie qui
préside à leurs devenirs.
Pulsions, emprise et narcissisme 1311

La subjectivité pourrait alors être considérée comme un produit du Moi,


une de ses créations par excellence, forte de ses appropriations successives et
surtout susceptible de le reconnaître comme auteur de l’ensemble de ses pro-
ductions – plus particulièrement ses affects et ses fantasmes. À cet égard,

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l’étude des moments mélancoliques et leurs articulations avec l’activité et la
passivité, ainsi que celle du retournement sur la personne propre, m’ont ouvert
des voies nouvelles de construction quant aux identifications, dont nous savons
qu’elles permettent d’approcher au plus près le développement complexe de la
construction du Moi.
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Évidemment, c’est la manière dont les mouvements transférentiels vont por-


ter ces différentes facettes de la subjectivité qui nous importe. Il me semble que ce
que nous désignons comme transfert narcissique, qui se soutient des identifica-
tions narcissiques, double – comme une soie double le tissu d’un vêtement –
l’ensemble des configurations portées par le processus analytique à travers les
mobilisations pulsionnelles et leurs orientations (objectales et/ou narcissiques) et
en même temps dans les inscriptions identificatoires. Celles-ci impliquent inéluc-
tablement qu’une séparation psychique s’instaure entre le Moi et ses objets, quel-
les que soient les modalités de cette séparation : c’est dans cette perspective que le
concept d’identification nous intéresse, puisque toute identification est co-
substantielle de la perte, qu’elle en constitue le destin. La distinction ou l’écart
entre identification narcissique et identification hystérique permet de montrer
que la première est intrinsèquement associée aux modalités de traitement mélan-
colique de la perte, alors que la seconde relève de son élaboration objectale à
l’instar du deuil qui en serait le modèle. La non-reconnaissance de la perte
empêche la réalisation de la séparation, elle mobilise des forces intenses dans le
déni de l’absence et alimente le surinvestissement perceptif : la permanence de
l’objet n’est assurée que par la vérification constante des indices perceptifs
garants de son existence, l’accession à son inscription interne étant malaisée, pré-
caire, voire impossible. La violence contre les objets est déterminée par le débor-
dement d’un Moi excité et déçu, accaparé par l’amplitude de ses attentes, de ses
désirs et de ses revendications, et par la puissance de sa dépendance. La compul-
sion de répétition déroule en boucle un cycle aliénant : l’absence de satisfaction
attendue fragilise les assises narcissiques et condense ses attaques contre l’objet
décevant, mais le Moi en est tout autant frappé. L’inquiétude est double : abîmer
ou détruire l’objet, mais aussi abîmer ou détruire le Moi, ce qui nécessite une vigi-
lance coûteuse pour s’assurer de leur survie. En de telles occurrences, le moi ne
peut véritablement se reconnaître comme sujet ou comme auteur. Les mouve-
ments pulsionnels comme les fantasmes flottent sans assignation et se laissent
entraîner par des vagues tempétueuses, comme de fragiles embarcations difficiles
à orienter et surtout sans port d’attache.
1312 Catherine Chabert

Dans certaines organisations psychiques, l’empreinte de ces identifications


narcissiques « mélancoliques » (Chabert, 2003), scellées par le rejet de la sépa-
ration et de la perte, constituant le socle des identifications à venir, montre
ostensiblement l’action empiétante de l’identification au premier objet, à ce pre-

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mier « autre » que représente la mère – paradoxalement « autre », puisque mal
différencié, mal identifié, à l’instar de l’objet perdu de la mélancolie. Toute
identification s’inscrit d’abord dans cette « mal-différenciation » au sein d’une
configuration « mère/enfant » – dans sa double entente, la mère et l’enfant, la
mère-enfant. Lorsqu’elle conserve son emprise et qu’elle entretient le fonction-
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nement pulsionnel qui la caractérise, cette configuration témoigne d’un traite-


ment particulier de la perte d’objet, par recours à une opération d’identification
à l’objet déceptif qui maintient la représentation contraignante d’un Moi irré-
médiablement décevant lui aussi. Ce sont ces productions qui animent transfé-
rentiellement les résistances, la réaction thérapeutique négative et la compul-
sion de répétition convoquant immanquablement l’emprise et son corollaire, le
destin, cette force obstinée, aveugle, qui se veut omnipotente et tyrannise les
patients et leurs analystes. Le rebroussement narcissique conduit ainsi à la sin-
gularité de fonctionnements psychiques mettant en évidence des distributions
ou des configurations particulières de l’une ou l’autre topique : on peut penser
alors qu’elles sont essentiellement tributaires des courants pulsionnels et que,
dans une certaine mesure, ce sont les deux théories des pulsions qui permettent
d’en cerner les déclinaisons.
Mais ces constructions ne sont-elles pas le fruit des développements ou du
déploiement de la métapsychologie freudienne, et n’avons-nous pas intérêt,
même et surtout si nous découvrons des objets insolites, à leur conserver un sta-
tut « hors cadre » en quelque sorte, fidèle certes aux deux topiques mais ouvert
à de nouveaux emboîtements ordonnés par la singularité des agencements pul-
sionnels, de leurs modifications et de leur devenir ?
Catherine Chabert
76, rue Charlot
75003 Paris

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Pulsions, emprise et narcissisme 1313

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