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Cours Projet Et Contexte Urbain M2 Archi
Cours Projet Et Contexte Urbain M2 Archi
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Projet Et Contexte Urbain
(Master 2/ Architecture Urbaine/ UEF 3/ Matière d’appui 1)
DJELLATA Amel
1
Avant-propos
Avant-propos
La relation projet/contexte urbain est en perpétuelle évolution, liée à la transformation des pratiques
spatiale, sociale, économique, de mobilité et des modes de vie qui les conditionnent. Elle passe par
l’assimilation des concepts de référence et la délimitation du champ de recherche qui la définie.
Appréhender le contexte urbain se traduit comme une tâche ardue, tant les paramètres qui
interviennent dans sa formation sont multiples, composites et en perpétuel mouvement. Modelé par
l’homme, il est une toile vivante des grandes tendances urbanistiques et architecturales qui ont marqué
son histoire. Ce cours destiné aux étudiants en Master 2 Architecture, vise à appréhender le lien étroit
et parfois incompréhensible qui existe entre projet et contexte urbain, mettant l’accent sur la démarche
de formalisation du projet urbain.
Notre objectif pour ce cours est en premier lieu de présenter le contexte urbain, la ville, dans sa
définition, délimitation, outils de lecture et composition. Principal support de l’expression architecturale
et urbaine par le projet urbain, la ville se matérialise dans sa dimension publique mais aussi privée,
produite par ce dernier. Une fois les concepts liés à la ville et à sa production assimilés, c’est le projet
urbain qui est développé, abordant ses fondements historiques, ses définitions, échelles, acteurs, étapes
et modes d’actions. Un intérêt particulier est accordé aux transformations du projet urbain suscitées par
l’adoption de la politique du développement durable.
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Sommaire
Sommaire
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Sommaire
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Liste des figures
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Liste des figures
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Liste des figures
Figure 72. Processus de concertation dans le projet urbain, projet du grand Lyon …………………………………. 93
Figure 73. Profits du projet urbain…………………………………………………………………………………………………………… 94
Figure 74. Programmation linéaire………………………………………………………………………………………………………….. 96
Figure 75. Démarche de programmation générative et participative………………………………………………………. 97
Figure 76. Evolution et introduction du concept de Développement Durable…………………………………………. 100
Figure 77. Approche consensuelle du développement durable ………………………………………………………………. 101
Figure 78. Interactions et responsabilités d’un développement durable…………………………………………………. 102
Figure 79. Histoire de la production urbaine en France…………………………………………………………………………… 103
Figure 80. Interaction développement durable, territoire………………………………………………………………………. 104
Figure 81. Enjeux du développement urbain durable………………………………………………………………………………. 108
Figure 82. Échelles du DUD……………………………………………………………………………………………………………………… 109
Figure 83. Ecovillage de Crystal Waters, Queensland, Australie………………………………………………………………. 115
Figure 84. Éco quartier durable de Hammeby (Suède)…………………………………………………………………………….. 115
Figure 85. Écoquartier Viikki, Finlande ……………………………………………………………………………………………………. 116
Figure 86. Méthodologies du projet urbain durable………………………………………………………………………………… 116
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Liste des tableaux
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Partie I. Le contexte urbain
Cours 2. La ville
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Partie I. Le contexte urbain
Les professionnels de l’aménagement dont l’architecte sont appelés à intervenir dans le cadre
d’actions d’aménagement diverses, que ce soit à l’échelle territoriale afin de définir les options de la
planification nationale et régionale. A l’échelle urbaine où se pratique l’aménagement d’une ville ou
d’une fraction de ville. Ou encore à l’échelle du quartier (îlot, quartier), agissant sur des
problématiques d’organisation spatiale. Toutes ces interventions se pratiquent au niveau d’un espace
géographique et urbain qu’il nous faut distinguer.
En géographie, la notion d’espace a connu une évolution importante (Hugonie, 2007), définissant en
premier lieu l’espace géographique comme " l'espace accessible " utilisé pour l'existence de l'homme
(ce qui inclut les mers et l'atmosphère) selon Jean Gottman (in Belhedi, 1993). Pour Chapelon et al,
(2008) « L’espace géographique est composé d’une multitude d’unités spatiales de taille et de nature
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Partie I. Le contexte urbain
différentes ». Au-delà des milieux naturels et des aménagements créés par les hommes, l’espace
géographique traduit des pratiques sociales et culturelles quotidiennes ou saisonnières.
En s’orientant vers le domaine d’intérêt de l’architecture, c’est tout naturellement l’espace urbain que
nous ciblons dans ce cours. L’espace urbain englobe tout mode d’occupation du sol lié à la ville ou à sa
proximité (espace bâti et non bâti), tout en prenant en compte les espaces inconstructibles (comme
les plans d’eau) ceinturés par l’espace urbain (Bastie et Desert, 1980). Pour Djemel (2008), l’espace
urbain est l’ensemble d’éléments spatiaux matériels et immatériels qui contribuent à la construction
de la forme urbaine. « L'espace urbain est l'ensemble, d'un seul tenant, de plusieurs aires urbaines et
des communes multipolarisées qui s'y rattachent. Dans l'espace urbain multipolaire, les aires urbaines
sont soit contiguës, soit reliées entre elles par des communes multipolarisées. Cet espace forme un
ensemble connexe. Un espace urbain composé d'une seule aire urbaine est dit monopolaire. » Insee
(2016)
Source : http://Insee.fr
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Partie I. Le contexte urbain
L’espace urbain entant qu’objet d’étude principalement sur le plan historique, a vu se succéder
différentes approches visant à l’appréhender. Partant d’une lecture de décomposition sans prise en
charge de la dimension sociale à une approche qui aborde la formation de l’espace urbain sur le plan
socio-morphologique, prenant en considération les notions d’espace et de communauté (Lafon et al,
2003). A cette évolution historique vient s’ajouter la multiplication des domaines d’étude, ainsi suivant
le profil de l’observateur, différentes lectures sont possibles. Une vision territoriale et molaire pour le
géographe, alors que l’architecte se focalisera sur les échelles moléculaires de détail soit le parcellaire
(Panerai et al, 1999). Cette différence d’échelle d’intérêt ne doit cependant pas occulter les
complémentarités entre aménagement territorial et architecture, c’est l’ensemble des actions
d’aménagement et des projets d’architecture réalisés dans l’espace urbain et à travers le temps qui
sont à l’origine de sa formalisation. Support des différentes expressions, sociales, économiques,
culturelles, structurelles…, l’espace urbain se formalise à travers l’histoire et le vécu des hommes.
Prenant comme point de départ les travaux de Bastie et Dezert, (1991), ainsi que l’évolution des
besoins et approches qui transforment l’espace urbain, nous présentons en ce qui suit les principaux
caractères de l’espace urbain :
▪ Espace géométrique : définit par ses distances, superficies et densités. Traduit par le
découpage parcellaire regroupé en ilots.
▪ Espace physique : traduit en un relief, une structure géologique, un climat et des microclimats,
une trame hydrographique et végétale. Constituant le milieu naturel, l’environnement.
▪ Espace historique : témoin d’une mémoire collective, traduit en des vestiges archéologiques,
parcellaires, tracés de voies, organisation de l’espace, monuments et lieux symboliques.
▪ Espace foncier, urbanistique et architectural : combinant des dynamiques foncières plurielles.
Traduisant les orientations d’aménagement et de construction (extension, renouvellement,
ordonnancement, densité, alignements, végétation, styles de façades et de toits, de
matériaux, de couleurs).
▪ Espace social et culturel : support des manifestations sociales, de la matérialisation de la mixité
et de la ségrégation. Il est le lieu où se matérialisent les expressions culturelles des habitants.
▪ Espace administratif, juridique et politique : définit par un découpage administratif régissant
son fonctionnement et son aménagement.
▪ Espace perçu et vécu
▪ Espace interconnecté : il est l’expression des nouvelles technologies (TIC) et de leur intégration
à la nouvelle vie urbaine.
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Partie I. Le contexte urbain
L’espace urbain se compose d’après Gauthiez, (2003) de deux entités distinctes : élémentaire (de
détail) et de structure (ville).
Unités élémentaires qui intègrent le bâti, la parcelle (entant qu’unité de propriété, définie par
une limite parcellaire)1 et l’Îlot ( espace constitué de parcelles et de constructions, circonscrit par des
rues ou d’autres espaces publics).
▪ Les limites de l’espace urbain : Ligne ou objet marquant les frontières d’une partie d’espace,
matériellement repérable (un parc, une voie ferrée, un relief, un rivage), visuelle (un front
urbain), ou administrative.
▪ Le découpage du sol : Le parcellaire.
▪ Le bâti : c’est l’ensemble des parties construites (les édifices, les équipements, les bâtiments,
les infrastructures, etc.)
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Partie I. Le contexte urbain
▪ L’espace urbain public : comprenant, les places et les promenades publiques, l’espace public
aménagé, la voirie, les points d’échange entre les voies, l’espace intermédiaire de circulation
et la végétation. (L’espace urbain public sera développé dans le cours n° 5)
1.4 Perception de l’espace urbain Figure 3. Espace réel et espace perçu selon Bailly
« Le paysage urbain est une image fragmentaire de la ville. Il est surtout la multiplicité
d'images. Les paysages sont des fragments de la totalité, du réel, sectionnés par le
regard (un certain regard) pour la contemplation. » Carrozza (1996)
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Partie I. Le contexte urbain
La perception de l’espace urbain fait appel à l’appréhension des paysages urbains, principales
expressions de ce dernier. Selon Michel (2007), L’espace urbain se traduit en deux types de paysage
urbain en ville, le paysage lisible (centralité et mobilité) et le paysage moins lisible (temporalité,
changement d’aspect).
Source : https://www.nymetroparents.com/article/times-square-family-attractions
Source : https://discover-ukraine.info/fr/places
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Partie I. Le contexte urbain
Cours 2. La ville
Pour la formation de l’architecte, c’est l’échelle de la ville et de ses sous-composants qui représentent
notre intérêt premier au niveau de ce cours, voilà pourquoi nous nous proposons en ce qui suit de
développer les concepts clés liés à la ville.
L’étude des villes a longtemps été du domaine des historiens, abordant son analyse suivant deux
approches théoriques : la première considérant la ville comme le produit de systèmes fonctionnels
générateurs de son architecture et donc de l'espace urbain. La seconde aborde la ville comme une
structure spatiale (Lafon et al, 2003). Cette richesse historique rend difficile la standardisation d’une
définition de la ville, comme souligné par Roncayolo (1990) « sous le nom de ville, s’accumule une
somme d’expériences historiques plus que ne se profile la rigueur d’un concept ». Cependant un cadre
général intégrant les caractéristiques singulières des villes est nécessaire. Dans l’ouvrage Méthode
illustrée de création architecturale, Duplay & Duplay, (1982) caractérisent la ville comme un ensemble
de systèmes urbains juxtaposés ou superposés, support indispensable des activités, des réseaux
d’échange et de relations. L’importance de la ville est alors subordonnée à la densité de ses systèmes
et de ses activités. Pour Lafon et al (2003), « la ville est un phénomène total où se condensent
l’économique et le social, le politique et le culturel, le technique et l’imaginaire ».
Baumont & al (1996), soulignent la dimension organisationnelle de la diversité des systèmes qui
interagissent dans la ville, « La ville nous apparait ainsi maintenant comme une concentration humaine
dans l’espace qui résulte d’une organisation de la diversité, et ou les interactions sont suffisamment
importantes pour prendre place dans un processus endogène complexe d’agglomération ». C’est le
caractère particulier et singulier de la ville qui est mis en avant par Medam (1997, in Djemel, 2008) :
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Partie I. Le contexte urbain
« une ville est un nœud chaque fois singulier de formes caractérisées et de forces spécifiques donnant
lieu par dialectisation à des significations urbaines particulières »
La ville est le haut lieu de la mixité, « La ville est un espace constitué par l’adjonction de formes urbaines
variées, qui traduisent chacune la conception de la ville et de la vie en commun à une époque donnée……
Cette forme intègre les fonctions urbaines qui lui sont associées : l’habitat, les activités économiques,
culturelles et de loisirs, …. On parle alors de mixité fonctionnelle lorsque sont représentées dans un
quartier au moins deux de ces fonctions. » AUCAME. (2008). La complexité de la ville n’est plus à
démontrer tant les systèmes qui s’y superposent sont nombreux, voilà pourquoi Rémy Allain (in Barré,
2004) insiste sur le dépassement de cette complexité au profit de la recherche d’une prospérité de la
ville, « La ville est un système spatialisé complexe et ouvert, un ensemble d’éléments en interaction
organisés en fonction d’un but. Le but est la recherche plus ou moins explicité de l’expansion et de la
prospérité de la ville ».
La diversité de définition de la ville est relative également aux champs d’intérêt, ce qui est notamment
le cas pour les géographes, qui abordent la définition et caractérisation de la ville suivant deux
approches quantitative et qualitative, résumées par Dumont (2010). La lecture quantitative est liée à
des critères : importance de la population, densité de cette population, proportion de population active
non agricole, densité des logements, alors que la lecture qualitative s’oriente vers une lecture des
interactions sociales. Pour résumer, le Dictionnaire de Géographie définit la ville comme une «
Agglomération aux fonctions quasi exclusivement non agricoles, formant une centralité par rapport à
l'espace rural ambiant, auquel elle confère une certaine impulsion ; la ville est structurante d'espace ».
Wackermann, (2005).
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Partie I. Le contexte urbain
Notre intérêt (entant qu’architecte) est porté sur la dialectique qui existe entre le projet et la ville,
nécessitant une connaissance des systèmes de production et d’évolution de cette dernière. Tout le
long de l’histoire, l’on retrouve une multitude de formes urbaines résultantes d’idéologies religieuses
et politiques majeures à leur époque. Leur étude fait émerger les recherches en morphologie urbaine
en Italie des 1959, la discipline de la typo-morphologie est alors mise en place par Saverio Muratori3,
elle expérimente une approche notamment utilisée pour l’étude des quartiers anciens. « Ces analyses
sont utiles pour comprendre, et donc pour savoir comment aborder les problèmes des quartiers anciens,
qu’il s’agisse de la préservation du patrimoine ou de son évolution, voire de son remplacement » (Choay
et Merlin, 1988).
L’apport de l’histoire au niveau de la morphologie urbaine est mis en avant par Pier Giorgio Gerosa
(1992) in Barré, A. (2004) : « la réalité est histoire et se conçoit comme un processus d’auto-formation
: le passé explique le présent et le présent contient l’avenir ». La morphologie urbaine est le résultat de
l’évolution des villes (spontanée ou planifiée), marquée par des conditions historiques, politiques,
culturelles et architecturales dans lesquelles la ville a été créé et s'est agrandie. La dimension sociale
en morphologie urbaine est-elle introduite par Ledrut (1985) in Levy (2005), établissant le lien entre
forme sociale, espace et sens : « une typologie des villes ne peut donc qu’être intégrée à une typologie
des formes sociales et des espaces sociaux… ». Cette thèse est reprise par Roncayolo (2002), « la
morphologie est aussi sociale puisqu’elle étudie la répartition du peuplement, des groupes sociaux, des
mouvements ; plus encore parce que les structures matérielles sont avant tout, construction sociale et
lieux de pratiques ». Cette revue de l’évolution de la morphologie urbaine traduit l’interdisciplinarité
et la transversalité de la discipline, toutes deux indispensables à la matérialisation des analyses
morphologiques.
« La morphologie urbaine est l’étude de la forme physique de la ville et de
la constitution progressive de son tissu. Elle constitue l’analyse et le
décryptage des paysages urbains et permet d’appréhender la diversité des
formes rencontrées dans une agglomération » Rémy Allain in Barré, (2004).
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La morphologie urbaine s’appuie notamment sur l’ouvrage « « L’Art de bâtir les villes » de Camillo Sitte, (1889)
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Partie I. Le contexte urbain
Pierre Merlin définit la forme urbaine comme « l’ensemble des éléments du cadre urbain qui
constituent un tout homogène » Choay & Merlin, (1988). Pour Kevin Lynch (1999), secteur ou forme
urbaine correspond à une « partie du territoire urbain identifié globalement correspondant à une zone
homogène du point de vue morphologique. Il peut présenter une ou plusieurs limites nettes ou se
terminer par des franges diffuses […]. Il peut, au plan de la pratique urbaine, recouvrir la notion de
quartier ou proposer un découpage totalement différent »
La forme urbaine est l’objet de la morphologie urbaine (Levy, 2005), abordée comme forme du tissu
dans les écoles de morphologie, italienne, française et anglaise, et comme forme des tracés (entre les
deux guerres). La reconnaissance de sa complexité donne lieu à une évolution des approches de
morphologie urbaine dont les plus importantes, énumérés par Levy.
• L’étude de la forme urbaine comme forme du paysage urbain, basé essentiellement sur un
intérêt perceptuel de la forme urbaine (texture, couleur, matériaux, styles, volume, gabarits
du bâti et des espaces publics), ses principaux protagonistes sont Cullen (1961), Bacon (1965),
Sitte (1889) et Lynch (1960).
• L’étude de la forme urbaine comme forme sociale, l’on y étudie l’occupation de l’espace urbain
par les divers groupes sociaux, ainsi que la distribution des activités et des fonctions dans la
ville, complétant l’analyse des tissus par une analyse fonctionnelle et socio-économique. Ses
principaux protagonistes sont Durkheim (1960), Halbwachs (1928), Ledrut (1968) et Roncayolo
(1996).
• L’étude de la forme urbaine comme forme bioclimatique, c’est la dimension environnementale
qui est ciblée à travers l’analyse des microclimats urbains, sur le plan des variations
géographiques et naturelles (eau, relief, végétation), des types de tissu (ouvert/fermé/semi-
ouvert), de l’orientation (héliothermique), des pollutions et des nuisances dans l’aire urbaine,
ses principaux théoriciens sont Escourrou, (1980, 1991) et Hall, (1971).
• L’étude de la forme urbaine comme forme des tissus urbains, on y analyse les interrelations
entre les éléments composants le tissu urbain : parcellaire/viaire/espace libre/espace bâti
(Panerai, Lange, 2001). Ainsi que l’impact de la mobilité urbaine sur la formalisation des tissus
(Weil, 1999,2004).
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Partie I. Le contexte urbain
• L’étude de la forme urbaine comme forme des tracés urbains, étude du plan de la ville (plan
organique/plan géométrique ; plan orthogonal/plan radioconcentrique), Lavedan (1926, 1941,
1952). Etude de la composition urbaine (composition régulière, pittoresque), Pinon, (1994),
Levy, (1996), et des tracés régulateurs en architecture.
L’analyse morphologique dépasse l’unique analyse des tissus et des tracés et la production de cartes
et de plan, pour venir prendre en charge des préoccupations socio-économiques, paysagères et
environnementales, produisant des cartes d’ambiances, des reportages, vidéos…etc.
Morphologie urbaine
Source : Djellata, A.
L’analyse de la forme urbaine nécessite selon Rémy Allain l’admission de postulats de base :
• Les formes urbaines sont le reflet du savoir-faire et de l’activité humaine d’édification.
• Les formes urbaines sont la mémoire d’un processus de transformation à travers le temps.
• Les formes urbaines ne sont pas le résultat d’un procédé chaotique mais se formalisent en
structure ou système.
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Partie I. Le contexte urbain
Le tissu urbain
Dans un espace urbain, il existe plusieurs tissus, reflet de la croissance et de l’évolution historique,
culturelle et technologique de ses habitants et bâtisseurs. L’ensemble des tissus engendrent la forme
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Partie I. Le contexte urbain
Selon Bodart & al, (2013), il existe différentes unités au sein du tissu urbain :
Légende : 1. noyau urbain (ou rural) central ; 2. secteurs d’extension urbaine ; 3. secteurs suburbains (1ère
couronne) ; 4. Secteurs périurbains (2ème couronne) ; 5. campagnes périurbaines (3ème couronne) ; 6. secteurs
ruraux. Source : Bodart & al, (2013)
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Partie I. Le contexte urbain
Pour Panerai (Panerai et al, 1999), le tissu urbain admet une vision locale de l’espace urbain
s’intéressant à la substance, ce dernier est constitué de la superposition ou de l’imbrication de trois
ensembles :
Appréhender la forme urbaine et le tissu urbain, les analyser est nécessaire pour la conception d’un
projet, d’où notre prochain cours : lire la ville.
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Partie I. Le contexte urbain
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Partie I. Le contexte urbain
L’intervention sur l’espace urbain qu’est la ville, nécessite une connaissance approfondie de cette
dernière. Cette tâche n’est pas aisée, tant les paramètres qui interviennent dans sa composition et sa
formalisation sont divers, marquée principalement par sa stratification historique. Une lecture
approfondie est ciblée de l’espace urbain est donc une nécessité pour matérialiser les planifications et
interventions futures.
L’étude de l’espace urbain fait ainsi appel à l’analyse urbaine comme outil de lecture et de
décomposition de ce dernier, cette lecture est dépendante de l’échelle d’analyse visée.
Le choix de l’échelle d’analyse d’un espace urbain est dépendant de son importance et du rôle qu’il
joue dans le système régional, national ou international, nous pouvons en citer 4.
Source : http://unt.unice.fr
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Partie I. Le contexte urbain
Echelle métropolitaine : loin d’enclencher un débat relatif à la classification ou non d’une ville au rang
d’une métropole, notre souci est de distinguer les particularités d’une analyse en situation de
métropole. L’analyse s’oriente dès lors vers la compréhension des relations polaires entre les
différents espaces urbains constituant l’aire métropolitaine, des liaisons structurelles qui l’organisent,
ainsi que des caractéristiques physiques du bassin géographique de cette aire.
Echelle de la ville : plus restreinte, disposant de limites administratives, l’analyse s’oriente vers la
compréhension du processus de formation et de transformation de la ville, du centre historique, à la
périphérie urbaine englobant des centralités urbaines secondaires. L’analyse des liaisons de mobilité
entre centre et périphérie prend une part importante de cette analyse, autant que la composition
géomorphologique du site.
L’échelle du quartier : les quartiers composent la ville, ils sont le lieu des manifestations sociales par
excellence, leur analyse permet au-delà des données relatives au tissu et sa composition, de traduire
une lecture qualitative, du fonctionnement urbain : la qualité de vie des habitants, le cadre de vie
(accès à des espaces verts de proximité, qualité du cadre bâti, exposition aux pollutions), l’attachement
des habitants aux espaces de proximité, la fréquentation des lieux, l’équité spatiale en termes
d’accessibilité aux équipements et aux services, etc.).
L’échelle micro : S’intéresse à la constitution des composants élémentaires physiques de l’espace
urbain : (le bâtiment ordinaire, à usage résidentiel, tertiaire ou mixte), l’équipement public (mairie,
école, poste, musée, gare, etc.), l’espace public (place, jardin, rue, etc.), ainsi qu’au parcellaire.
L’analyse de l’espace urbain, ne peut se matérialiser par le choix d’une échelle unique. Une approche
stratégique et complète d’analyse se doit d’adopter une démarche multi scalaire, ou chaque échelle
d’analyse est solidaire des autres. Les phénomènes urbains de formation et de transformation des
tissus étant dépendants, leurs origines se retrouvent bien souvent dans la compréhension des
phénomènes à d’autres échelles. Cette dépendance consolide l’approche multidisciplinaire de
l’intervention urbaine, faisant appel à des acteurs de différents profils et compétences.
Une fois l’échelle d’analyse ciblée, l’action analytique de compréhension et d’interprétation nécessite
l’existence d’un certain nombre de données, elles sont résumées par Saidouni, (1999) comme suite :
a) Les données physiques naturelles : liées au site naturel recevant l’établissement humain
- Le climat
- La topographie,
- L’hydrographie,
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Partie I. Le contexte urbain
Disposer des données relatives à l’espace urbain ne peut suffire à assurer une lecture analytique, faut-
il encore les mettre en relation au moyen d’une approche d’analyse et d’interprétation (grille de
lecture).
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Partie I. Le contexte urbain
Panerai dans son ouvrage Analyse urbaine (1999), met en avant les principales approches d’analyse de
l’espace urbain :
4
Beaujeu-Garnier, traité de géographie urbaine, (1977) ; Lavedan, géographie des villes, (1936).
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Partie I. Le contexte urbain
• L’approche paysagère et visuelle, se traduit en premier lieu par l’identification des éléments
du paysage urbain : parcours, nœuds, quartiers, limites et repères (Lynch,1960), et leur
lecture. La principale étude liée à cette approche est l’analyse séquentielle, elle permet
d’étudier des modifications du champ visuel d’un parcours.
• L’Analyse typologique (typo-morpho) est l’étude des types. Instrument d’étude des
phénomènes urbains, elle aide à la compréhension de la structure de la ville et à définir ses
caractères généraux. Possède différents niveaux de lecture (parcellaire, parcelle bâtie, espaces
publics), elle procède par identification des propriétés d’objet d’une même famille (bâti,
parcelle, ilot), le regroupement des propriétés commune d’une famille définit le type. Il
existera une multitude de types dans un même tissu urbain, c’est la relation entre l’ensemble
des types qui sera nommée typologie urbaine. La typologie est fortement liée à la dimension
locale et culturelle mais traduit également des solutions généralisées.
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Partie I. Le contexte urbain
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Partie I. Le contexte urbain
Selon Panerai, (1999), l’approche de Kevin Lynch propose le meilleur outil d’analyse urbaine pour
l’architecture, vu sa simplicité. Cette approche identifie 5 éléments d’analyse de l’espace urbain :
a) Les voies ou parcours, éléments linéaires du paysage urbain, ils permettent l’organisation du
mouvement. Ils traversent et structurent l’ensemble de l’espace urbain, certains parcours sont
continus et d’autres non. Sous forme de rues, de parcours piétons (trottoirs, sentiers) et
cyclistes, lignes de transport en commun (bus, tramway), voies ferrées, couloirs logistiques.
C’est en parcourant le réseau viaire d’une ville que l’on peut distinguer les différents paysages
qui la composent.
b) Les nœuds sont des points de convergence ou de rupture dans le tissu urbain, points
stratégiques ou se rencontrent des voies, ou s’opèrent des coupures, des transitions. Ils sont
marqués par la clarté des liaisons viaires et le caractère de leurs bâtiments, ils sont souvent
marqués par un mobilier urbain significatif ou des monuments historiques.
c) Les repères sont des éléments ponctuels du paysage urbain, remarquables par leur
architecture, leur structure ou leur fonction, ils sont le long des parcours structurants, au cœur
d’un nœud ou dissimulés dans les quartiers.
Source :
https://weheartit.com/entry/315325644
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Partie I. Le contexte urbain
d) Les secteurs ou quartiers sont des espaces homogènes du tissu urbain, facilement
reconnaissables, possédant des caractéristiques spatiales, architecturales, volumétriques
semblables, et des spécificités fonctionnelles, sociales et culturelles communes (quartiers
historiques, quartiers résidentiels, quartiers mixtes, les grands ensembles, les lotissements
pavillonnaires, les quartiers d’affaire…). Ils englobent les parcours et les nœuds qui les
structurent et les limitent.
e) Les limites sont les bords des quartiers. La limite peut se superposer à une voie, séparant des
sous-espaces urbains clairement identifiables. La limite agit souvent comme une couture qui
réunit plutôt qu’une barrière qui sépare.
Source : www.aurm.org
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Partie I. Le contexte urbain
La composition urbaine, s’attache à deux grandes catégories de sciences, les sciences du projet dont
l’objectif est de concevoir, organiser et produire l’espace urbain (l’urbanisme, l’aménagement,
l’architecture, et les diverses ingénieries). Et les sciences sociales de l’espace dont l’objectif est de
comprendre et d’expliquer l’organisation des espaces urbains, (la géographie, la sociologie, l’histoire,
l’économie, etc.).
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Partie I. Le contexte urbain
Composition urbaine
Géographie Urbanisme
Sociologie Aménagement
Histoire Architecture
Économie Ingénieries
Source : Djellata.A
Figure 18. L’Hôpital des Innocents (1445) - Architecte Filippo Brunelleschi - Florence (Italie)
Source : http://www.aquarelle-
architecture.fr/portfolios/aquarelle-architecture-
projets/aquarelle-en-architecture-releve-dessin-hopital-des-
innocents-florence-2.
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Partie I. Le contexte urbain
Source : www.bruxelles.be
• Maillage urbain
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Partie I. Le contexte urbain
L’éventail des actions de la composition est très varié, touchant à des échelles différentes, certes
complémentaires, mais qui doivent cependant nous alerter sur l’amalgame qui peut être fait entre
composition dans le projet urbain et dans le projet d’urbanisme, et qui ne sauraient être confondus.
Saidouni (2000), soulève ce questionnement, en faisant la distinction entre projet d’architecture et
projet d’urbanisme, « le premier, par son échelle et sa nature, peut reposer essentiellement sur des
considérations formelles et de composition, le second ne peut se satisfaire du maniement de catégories
esthétiques abstraites de leur contexte ».
Le tracé, le découpage et les traces des occupations, sont les principaux éléments de la composition
urbaine.
• Le tracé matérialise une direction, une ligne, un axe qui relie et délimite des éléments de la
composition urbaine (découpage et occupations), il est la matrice première de toute
intervention urbaine, son principal rôle est de structurer l’espace. On trouve son origine
dans l’implantation des villes antiques de Mésopotamie au 18éme S. avant JC (Babylone et
Haradun). Et se développe fortement chez les grecs (Hippodamos de millet), introduisant
la trame orthogonale. Le tracé est affirmé chez les romains (cardo et decumanus).
Il existe deux types de tracés dans la composition urbaine, le tracé concret et le tracé virtuel :
Le tracé concret est fonctionnalisé, traduit en des voiries (avenue, boulevard, rue, ruelle, chemin,
impasse) ou des axes de composition reliant différents espaces (percées), son rôle est perceptuel
ponctué de monuments, d’espaces publiques et de bâtiments. (Voir figure 21)
Le tracé virtuel ou visuel est moins fonctionnaliste, plus subtil, difficilement repérable car peu mis en
avant. Le tracé virtuel joue cependant un rôle important dans la pratique de la composition urbaine,
matérialisant des échappées visuelles inattendues et peu mises en valeur, il participe à créer la
surprise, l’inattendu dans l’espace urbain (plan et élévation). (Voir figure 22)
Djellata Amel 36
Partie I. Le contexte urbain
Source :
//fr.wikipedia.org/wiki/Axe_historique_de_Paris
Source : http://dpea-archi.philo.over-blog.com/article-qu-est-ce-qu-on-construit-quand-on-construit-un-axe-
70488856.html
Djellata Amel 37
Partie I. Le contexte urbain
Source : http://www.lineaire-a.com/projet/?x=20130226102003
Djellata Amel 38
Partie I. Le contexte urbain
Trame urbaine
Grands secteurs
Ilots
Djellata Amel 39
Partie I. Le contexte urbain
Parcelles
Source : https://bloc-notes.thbz.org/archives/2006/06/index.html, exemple las Vegas
Source : http://www.saremm.com/amenagements/zac-lamphitheatre
Source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/03
Djellata Amel 40
Partie I. Le contexte urbain
La composition urbaine, repose sur un certain nombre de principes et de lois au niveau universel. L’on
retrouve ainsi les mêmes règles de composition le long de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme
et au niveau des différentes civilisations et cultures (occident et orient) qui se sont succédées. La
primauté dans l’utilisation de certains principes de composition le long de l’histoire, dénote de la
culture civilisationnelle, des traditions d’édification et de la sensibilité à l’esthétique de ses architectes-
urbanistes.
L’unité selon Riboulet (1998), représente le fondement de la composition urbaine. L’unité ne suggère
en aucun cas l’uniformité des expressions urbaines et architecturales, au contraire. La recherche
d’unité en composition urbaine c’est exprimée de manière majestueuse à travers les civilisations,
laissant des monuments remarquables et des tracés éloquents. Nous présentons en ce qui suit les lois
de composition, intervenants dans l’assemblage des formes urbaines selon Riboulet :
Djellata Amel 41
Partie I. Le contexte urbain
Séoul, Corée du Sud (hôtel de ville, ancien bâtiment et nouveau bâtiment moderne)
Source : https://fr.dreamstime.com
Djellata Amel 42
Partie I. Le contexte urbain
Source : www.fabula.org/colloques/document640.php
Le Temple du Lotus, Bahapur, Inde
Source : http://quilaztli.over-blog.com
c) L’équilibre permet de créer une cohésion savante entre des espaces, des formes et des
matières différentes. Sans avoir recours à la symétrie, de manière à ce que chaque objet
devient indispensable dans la composition générale et pour l’harmonie de l’ensemble.
d) La proportion traduit une composition avec des rapports dimensionnels précis entre les
parties qui la forment, dont l’objectif de formaliser l’unité. En architecture la recherche de
proportion idéale a permis de développer le nombre d’or et le modulor. Au niveau de l’urbain,
c’est l’utilisation des tracés régulateurs qui traduit la proportion.
Djellata Amel 43
Partie I. Le contexte urbain
e) L’échelle « est le rapport entre deux systèmes dimensionnels, par exemple le système de
construction d’un bâtiment et son système de représentation » Duplay et Duplay, (1982). Elle
traduit également le rapport à l’échelle humaine, les bâtiments sont conçus, calculés en
fonction des dimensions humaines.
https://www.lemoniteur.fr/photo/le-pavillon-de-monaco-par-naco-architectures-marcelo-joulia-pour-
shanghai-2010.813509/penser-a-l-echelle-1.4
Djellata Amel 44
Partie I. Le contexte urbain
Djellata Amel 45
Partie I. Le contexte urbain
Faisant suite au cours de la composition urbaine, nous nous attachons à présent à comprendre cette
composante publique (souvent ambiguë) qui représente le squelette structurel, de mouvement,
d’expression, et d’échange de l’espace urbain qu’est la ville, l’espace urbain public.
L’espace urbain public est la partie collective de l’espace urbain, il porte en lui les expressions et
pratiques socio-culturelles de ses occupants. Lieu où se déroule la vie collective, espace de passage et
de mobilité, espace d’échange, de sociabilité, de rencontre, de détente et d’expression. Lieu de toutes
les libertés sous condition du respect des règles d’usage de la société. Structuré, il possède des limites
bien identifiées, connait différentes formes et expressions.
La définition du concept d’espace urbain public a connu à partir des années 70 d’importantes
évolutions. Suivant le domaine d’intérêt (urbanisme, sociologie, maitrise d’œuvre…). Ainsi pour Rémy
et Voyé (1981) in Roten, (1999), c’est la notion d’accessibilité qui caractérise l’espace urbain public.
« Va être dit espace public au sens fort, un espace accessible n'importe quand - c'est-à-dire n'ayant ni
heure d'ouverture, ni heure de fermeture : rues, places publiques - par n'importe qui, sans aucune
discrimination, pour des activités qui ne sont pas explicitement déterminées, à condition que celles-ci
se conforment à un règlement d'usage, établi par l'autorité publique. On se trouve donc dans un espace
où l'homme, comme citoyen ou comme hôte, a une liberté totale de circulation et où est possible toute
interaction libre et non contrôlée entre individus supposés autonomes ».
Pour Gauthiez (2003), l’espace urbain public est affecté à des usages publics, il est une des expressions
majeures du paysage urbain. Composé, aménagé et entretenu en fonction de son usage et de sa
perception par le public.
Djellata Amel 46
Partie I. Le contexte urbain
Les espaces publics ont un rôle central pour la ville durable, accueillant une diversité de pratiques
sociales, apportant une variété d’impressions visuelles sonores ou olfactives, ils sont les vecteurs de
l’urbanité.
Mebarki (2012), met en avant différentes définitions de l’espace public selon le domaine d’intérêt et
l’angle de lecture :
▪ Juridiquement : l’espace public est une partie du domaine public non bâti, affecté à des usages
publics.
▪ Sociologiquement : l’espace public est un lieu de sociabilité, où se traduisent entre les
individus des relations sociales et culturelles.
▪ Urbanistiquement : le terme espace public désigne les espaces ouverts, extérieurs
complémentaires au bâti privé et public.
« L’espace urbain public est défini comme la partie de l’espace urbain non occupée par
les constructions, il comporte tous les espaces creux : la rue, la ruelle, l’avenue, le passage,
le square, la place, la placette, les espaces verts, les zones de recul devant les bâtiments,
etc… » Mebarki, (2012)
« C’est par leur intermédiaire que se vit le plaisir ou le déplaisir d’être en ville. Pour rendre
la ville agréable, il faut redonner aux espaces publics leur fonction structurante, et
dépasser le statut d’espace interstitiel indéfini qui est trop souvent le leur. » (Dind, 2011)
La définition des espaces urbain publics est polysémique, multidimensionnelle et fait appel autant à la
lecture formelle, structurelle, sociale que culturelle. Entant qu’architectes, notre intérêt se porte sur
le volet conceptuel des espaces publics et de leurs apports au fonctionnement de la ville.
Djellata Amel 47
Partie I. Le contexte urbain
Les espaces publics Les espaces publics Les espaces publics Les espaces publics
ouverts linéaires et de de transition résiduels
circulation
Source : Djellata A.
Les espaces publics ouverts se traduisent en deux types : les espaces publics ouverts structurants et
de proximité.
a) Les espaces publics ouverts structurants :
Les espaces structurants sont des lieux de rassemblement, de communication et d’échanges, espaces
représentatifs du pouvoir. Ils intègrent également les espaces commerçants, patrimoniaux et
emblématiques réservoirs de la mémoire de la ville (grande place, parvis, esplanade, place de marché
et de foire, parc, jardin botanique...) (Carnet de l’Agam, 2018).
Le plus représentatif de ce type d’espaces reste la place avec ses différentes expressions et
représentations.
La place est un espace public non bâti, au revêtement généralement minéral, desservie et
limitée par des voies, entourée généralement par des bâtiments, elle est agrémentée de mobiliers
urbains divers (Gauthiez. B, 2003). La place publique joue un rôle primordial dans la perception de la
ville entant que vestige historique, nœud et point de repère. Différentes pratiques s’y exercent : repos,
contemplation urbaine et naturelle (bord de mer ou de lac…), rencontre, rassemblement, cérémonies
politiques, religieuses, ou militaires, expositions et fêtes, lieu d’expression des opinions, de commerce,
de pratique sportive…etc. Sa position dans le tissu participe à renforcer son caractère structurant ou
de proximité.
Djellata Amel 48
Partie I. Le contexte urbain
Marne-La-Vallée, France
Source : https://www.bruxelles.be
Djellata Amel 49
Partie I. Le contexte urbain
Source : https://ar.welovebuzz.com/25765
Djellata Amel 50
Partie I. Le contexte urbain
https://fr.wikipedia.org/wiki/Esplanade#/media/Fichier:Temple_mount.JPG
Source :
https://www.vitaminedz.com/el-madania-travaux-a/Articles/393855.php
Djellata Amel 51
Partie I. Le contexte urbain
https://en.luberonweb.com/luberon/Manosque/Visitez-en-photos-Manosque-page-2.php
Figure 42. Petit espace vert de proximité
Source : https://www.crayon-vert.fr/collectivites/creation-despaces-verts-urbains-et-naturels/
Djellata Amel 52
Partie I. Le contexte urbain
Source : https://generationvoyage.fr/plus-belles-avenues-monde/
Figure 44. Avenue des champs Elysées et Boulevards parisiens menant à l’arc de triomphe, Paris.
Source : https://parkimeter.fr/blog/paris-champs-elysees-visite
Djellata Amel 53
Partie I. Le contexte urbain
Source : https://www.aixenprovencetourism.com/en/fiche/2630/
Djellata Amel 54
Partie I. Le contexte urbain
La ville bien qu’elle soit principalement reconnaissable par ses axes majeurs de circulation, qui la
structurent et nous permettent de la traverser, possède une trame plus fine de parcours linaires
mécaniques et piétons qui irriguent son tissu, créant des ambiances et atmosphères riches et diverses.
Figure 47. Ruelle de la Cigogne, Bruxelles. Rue du château, Aubagne. Traverse de La Baudille, Marseille
1 2 3
https://centrefrance.sneca.fr/promenade-des-anglais-34275/
https://www.tourisme-nogentsurmarne.co
Djellata Amel 55
Partie I. Le contexte urbain
Les tissus urbains de la ville sont reliés entre eux par des espaces publics ouverts (place, parc.) ou
linaires (voiries, promenades…). Ces deux types d’espaces publics sont les plus courants et les plus
facilement reconnaissables. Il reste néanmoins qu’il existe dans la ville des espaces urbains publics qui
jouent le rôle de transition sur le plan spatial, structurel et fonctionnel. Espace d’interface, mettant en
relation la ville et la mer (plage, berge publique, quai, jetée...), et la ville avec le milieu naturel (parc,
chemins…). Ils se traduisent en trait d’union (cheminement, montée, promenade suspendue, place en
plateaux...), ou en espace de traversée.
Source : https://slate.com/human-interest/2016/07/oslo-opera-house
Source : https://www.ledevoir.com
Djellata Amel 56
Partie I. Le contexte urbain
Ce sont l’ensemble des espaces publics de petite dimension, résiduels, modestes, non attractifs (recul
à l’alignement, pointe d’îlot, terre-plein central, conteneurs à déchets, dessous de pont...).
Source : mapio.net/pic/p-58491517/
Source : Carnet de l’Agam, (2018).
Source : http://collectivitesviables.org/articles/problematique-du-stationnement.aspx
La conception et production des espaces publics possèdent différents enjeux. À l’origine structurels
pour répondre à des conditions de liaison, de distribution et de mobilité dans la ville, renforçant et
Djellata Amel 57
Partie I. Le contexte urbain
marquant le rôle spécifique des centralités urbaines, pour enfin répondre à des attentes et
expectations paysagères. L’évolution des modes de vies, des attentes citoyennes, des pratiques
conceptuelles des villes et des politiques urbaines mettent en avant de nouveaux enjeux pour la
conception des espaces publics (A’urba, 2014 ; Lefebvre et Rautenberg, 2004) :
- Espace distributeur de richesse urbaine afin de limiter les effets de marquage social et de
ségrégation.
- Espace de mixité sociale, fédérateur d’activités diverses, en réponse aux effets du zonage
fonctionnel.
- Espace paysager, de valorisation de la nature en ville (la création des grands parcs urbains et
au traitement paysager des quartiers résidentiels).
- Espace diversifié, adapté à la pluralité des modes de vie, fabriquant l’identité des quartiers et
des territoires urbains, face à l’uniformisation des espaces publics avec des gestes singuliers
adaptés à cette diversité.
- Espace de proximité, à travers la rue, premier espace public des habitants. Cet espace se doit
de répondre à leur besoins primaires (stationnement, fêtes de quartiers, marchés
hebdomadaires…).
- Espace de temporalité, l’aménagement de l’espace urbain public doit prendre en charge les
attentes plurielles des usagers (jeunes, adultes, séniores, élèves, actifs et retraités), à
différents moments de la journée (matin, après-midi et soirée) et suivant les saisons (automne,
hiver, printemps, été).
- Espace d’articulation, mettant en relation les espaces publics et communs dans une hiérarchie
complémentaire. Les seuils et articulations sont alors à prendre en considération dans la
conception des espaces publics.
- Espace identitaire, reflet des traditions et pratiques sociales de ses habitants.
L’espace public est appréhendé comme la matrice de la ville moderne, sa conception repose sur un
certain nombre de principes (Lefebvre et Rautenberg, 2004) :
Les enjeux mis en œuvre pour la conception et la production des espaces publics dépendent du type
d’espace urbain public.
Djellata Amel 58
Partie I. Le contexte urbain
Les espaces publics urbains possèdent différentes vocations selon leur importance, position et rôle
dans le tissu urbain (voir figure 53). Leur vocation initiale est fonctionnelle assurant la structuration et
la mise en relation des tissus et des fonctions urbaines. Lieu d’expression sociale et sociétal des
pratiques quotidiennes, des idéologies et des traditions, ils traduisent également l’identité du territoire
et ses ambiances. Leur vocation démocratique fait d’eux les espaces d’expressions des opinions et des
besoins. Une nouvelle vocation est venue compléter cette liste, celle de festivité, pour Fleury (2008, p
74) « dans la société des loisirs que constitue la société post-industrielle ……les pratiques festives
aboutissent à une spécialisation des espaces publics centraux, cette fois-ci momentanée, qui a bien
évidemment à voir avec la spécialisation ludique déjà observée au niveau des commerces ».
Source : Djellata, A, inspiré de Fleury, (2008), Gauthiez (2003), Lefebvre et Rautenberg, (2004).
Djellata Amel 59
Partie I. Le contexte urbain
La transformation des modes de vies urbains et des pratiques sociétales, participe à la mutation des
vocations des espaces publics, traduite dans l’évolutivité de ces derniers et des nouveaux défis
auxquels ils doivent faire face. Un changement de temporalité qui nécessite de nouvelles procédures
de production, d’aménagement et d’usage pour les espaces publics.
Djellata Amel 60
Partie I. Le contexte urbain
2
Source 4 : A’urba, (2014)
Djellata Amel 61
Partie I. Le contexte urbain
-Le boulevard : Axe de circulation majeur, établi en principe de façon concentrique autour du centre
d'une agglomération, souvent à l'emplacement d'une enceinte. Le boulevard est aujourd’hui une voie
d'évitement du centre ou une voie de transit qui comprend une chaussée centrale, bordée de chaque
côté d'une rangée d'arbres et de larges trottoirs, présentant une certaine monumentalité
(composition, végétation, architecture).
- l’avenue : Artère généralement bordée d'arbres ou de bâtiments, établie à la base en forme radiale
par rapport au centre d'une agglomération, conduisant à un édifice important ou à une place.
- L’avenue-promenade : Avenue accompagnée de jardins de part et d’autre de la chaussée.
- Le cours : Tronçon d’avenue, ou de boulevard, planté d’arbres d’alignement et propice à la
promenade. Le mot dérive du Corso, rue importante du quartier du Champ de Mars à Rome, où étaient
organisées des courses de chevaux, et des promenades.
- Le mail : Voie piétonne bordée de rangées d’arbres et de plantations.
- La promenade de berge : promenade publique aménagée le long de la rive d’un plan d’eau, ou d’un
cours d’eau.
- La promenade de bord de mer : promenade publique aménagée le long de la rive de la mer. Elle
ménage une vue dégagée sur la mer et la côte.
- Le passage : voie publique ou privée, établie à partir d’une porte cochère au travers d’un ou plusieurs
terrains, sous un ou plusieurs bâtiments privés et traversant un îlot.
- La coursière : espace de distribution longeant une façade et porté par une structure en
encorbellement ou par des poteaux, ou encore intégré dans une façade épaisse.
- La demi-lune : renforcement concave d’un bâtiment ou d’un mur de clôture sur la rue, dans lequel
est percée une porte cochère ou une porte charretière.
- La cour-passage : cour formant un passage, bordée de bâtiments, accessible de la voie publique par
une porte cochère.
Djellata Amel 62
Partie I. Le contexte urbain
Conclusion :
La ville est un organisme systémique complexe marqué par sa singularité, résultat d’une stratification
historique de multiples expérimentations spatiale, sociale, culturelle et économique. La ville est une
partie de l’espace géographique, évoluant dans une maille régionale, nationale ou internationale.
Pour l’architecte son appréhension passe par la lecture des tissus composants sa forme urbaine.
L’analyse morphologique prend en charge cette lecture des tissus, des tracés avec une intégration des
préoccupations urbanistiques, socio-économiques, paysagères et environnementales et ceux à
différentes échelles, toutes solidaires. Une multitude d’approches d’analyse de l’espace urbain
existent, apportant différents niveaux de lecture suivant les objectifs visés (approche fonctionnaliste,
approche typo-morphologique …etc).
L’unité de la forme urbaine et de ses tissus c’est ce qui caractérise la ville, sa composition en est la clé
de voute, une composition qui se projette dans le temps et qui prend ses racines dans l’histoire, elle
fait appel à la compréhension des phénomènes sociaux, économiques, spatiaux, culturels et
environnementaux. Outil conceptuel à différentes échelles (détail architectonique, élément de base,
trame d’organisation, unité de bâti, trame parcellaire, quartier et maillage urbain), elle se caractérise
par des lois de composition à l’intérêt différentiel (proportion, échelle, symétrie, contraste…).
La ville se révèle également par ses espaces publics, structurants les tissus urbains de multiples
expressions et usages, tout en traduisant les pratiques sociales et culturelles des sociétés. L’évolutivité
des modes de vie urbains et des pratiques sociaux-spatiales participe à la transformation de ces
derniers et donc à la transformation de la ville.
La ville est le terrain d’expression et de recherche de l’architecte, il y traduit des projets (à différentes
échelles) qui participent à sa composition et à son évolutivité, il doit en maitriser les concepts, les
outils, principes, expressions et composants.
Djellata Amel 63
Partie II. Le projet urbain
64
La ville contemporaine que nous connaissons aujourd’hui est le résultat d’une stratification successive
d’actes d’aménagements diverses, intervenants par projets multiples et variées (bâtis, voiries, réseaux,
espaces publics, ……).
La relation projet / contexte urbain traduit l’évolution des sociétés et de leurs besoins ainsi que
l’émergence de nouvelles préoccupations de durabilité et de protection de l’environnement qui font
appel à de nouveaux outils de production de l’urbain à savoir le projet urbain.
Cette deuxième partie de cours vient en continuité des acquis précédents (contexte urbain), explorant
la démarche du projet urbain entant qu’outil de production et de formalisation de l’espace urbain,
présentant l’impact de la politique de développement durable sur la production de ce dernier.
65
Partie II. Le projet urbain
Introduction
La ville est en perpétuelle mutation, changeant d’échelle et de forme, se transformant sans cesse. Le
rejet « d’un espace programmatique, rationalisé, bureaucratique, à la fois uniformisé et spécifié à
travers une intense activité de zonage » (Pinson), appel à un renouveau des pratiques de gestion et
d’aménagement. Ce besoin est amorcé par différents évènements, le mouvement de décentralisation à
partir des années 1970 en Europe, la montée en puissance des revendications sociales et la prise de
conscience environnementale5 . Pour Berezowska-Azzag (2012) c’est l’apparition et la multiplication des
friches urbaines qui sera l’élément déclencheur de la transformation des procédures urbaines.
Effectivement l’apparition des friches urbaines en centralité et en périphérie urbaine est accompagnée
d’une multitude de maux socio-urbains et environnementaux (perte de dynamique en centralité
urbaine, détérioration du cadre bâti, dévaluation des valeurs foncières et immobilières, paupérisation,
délinquance, pollutions…), les outils traditionnels de planification urbaines désormais inadaptés aux
nouveaux besoins de la ville et de son évolution sont à renouveler.
C’est l’expérience de Bologne (fin des années 60), qui va concrétiser cette nouvelle démarche abordant
la ville comme globalité systémique et relationnelle, consolidant tissu urbain et social, intégrant l’idée
de projet ouvert à la participation des citoyens et entérinant une culture du projet. « Elle fut une
ouverture vers une approche plus démocratique de la planification en laissant s'exprimer les opinions
et les désirs des usagers de la ville...se basait aussi sur la considération que la ville était par définition le
produit d'une collectivité que ne pouvait pas remplacer des projets individuels » (Patrizia Ignalina, 2001).
Cette première expérience sera suivie par d’autres, en Angleterre avec les projets des waterfronts
(transformation des docklands de Londres et Liverpool) dans les années 80. Mais aussi en France avec
l’opération de l’Alma – Gare à Roubaix et la transformation des halles de paris fin des années 70, ces
actions vont participer à la légitimation de l’action participative et à l’adoption d’une démarche de co-
production du projet (Wuhl, 2008).
5
Avec le premier Rapport sur l ’Etat de l’Environnement dans le Monde, publié en 1951 par l’UICN (Union Internationale pour
la Conservation de la Nature) et l’adoption en 1987 dans le rapport Brundtland, de la politique le développement durable.
Djellata Amel 66
Partie II. Le projet urbain
La décentralisation
Source : Djellata, A.
Dans cette nouvelle acceptation de l’intervention urbaine par le projet urbain, entant qu’outil
stratégique véhiculant des solutions spécifiques et multiples (sur le plan spatial, social, économique,
culturel et environnemental) et adapté à un contexte local. Le projet urbain fait face à différentes
problématiques (Lajarge et Roux, 2001, Ingallina, 2001) :
Des problématiques spatiales : la dispersion des centralités, l’articulation des centres et leurs
périphéries, la matérialisation d’une complémentarité pour des actions d’aménagement multiples sur
un territoire commun, ainsi que la multiplication des échelles.
Des exigences disciplinaires : multiplication des intervenants, les nouveaux intérêts citoyens pour
l’aménagement des villes, la matérialisation d’actions ciblées et temporalisées (exigence de rapidité
d’intervention adapté à la rapidité de transformation des villes et des besoins)
Ainsi que des problématiques procédurales et de durabilité : liées aux nouveaux standards de qualité
de vie, d’évolution des modes de vies, des outils de gestion et des nouvelles technologies, de protection
de l’environnement et de matérialisation d’aménagements durables. Ces nouveaux besoins
représentent de réels défis pour la pratique de l’acte d’aménager.
Djellata Amel 67
Partie II. Le projet urbain
………….des réponses
• Le projet urbain est un projet territorial. Intégrant les différents besoins (le bâtiment, la rue, le
quartier, la commune, l’agglomération), qui sont autant d’espaces de la vie urbaine.
• Le projet urbain traduit un processus concerté. Le projet urbain est un ensemble de démarches
visant à l’obtention d’un accord entre les différents acteurs, (habitants, associations,
propriétaires, administrations, élus, experts).
• Le projet urbain est innovant. Il intègre de nouveaux outils de planification, de nouveaux modes
de communication (consultation, concertation). Il doit tenir compte des demandes
contemporaines, et anticiper celles de demain.
Pour Devillers (1994), le projet urbain se distingue par la compétence qui caractérise l’équipe du projet
et par son approche sous forme de démarche acceptant les réorientations à l’inverse des procédures
linaires et technocratiques, assurant la continuité spatiale des territoires par une reconnaissance des
traces du passé. La notion de culture faisant appel à des actions contextualisées adaptées aux
spécificités locales est primordiale dans le projet urbain comme indiqué par Ingallina (2001), au même
titre que l’indispensable cohérence des démarches du projet urbain pour l’accompagnement des
diverses actions menées sur la ville. Pour Ingallina, « les finalités d’un projet urbain sont
opérationnelles……Il se présente comme un outil conceptuel qui suggère des modes opératoires ». Rey
(1998), résume les caractéristiques du projet urbain : réaliste, fragmentaire, culturel, conceptuel, et
Djellata Amel 68
Partie II. Le projet urbain
Djellata Amel 69
Partie II. Le projet urbain
Masboungi, « Le projet urbain est une stratégie pensée et dessinée de la ville, une expression
Ariella, 2002. architecturale et urbaine de mise en forme de la ville qui porte des enjeux sociaux,
économique, urbains et territoriaux. »
Avitabile, « Une démarche d’initiative publique qui a pour objet de définir un cadre et une
Alain, 2005. stratégie d’action en vue d’induire des dynamiques urbaines (ou un processus de
mutation urbaine) en prenant en compte les logiques des agents et les jeux
d’acteurs et en articulant les différents registres d’action aux différentes échelles
inférant sur ses conditions de concrétisation ».
Dind, Jean « Le projet urbain est à la fois un processus concerté et un projet territorial : il
Philipe, 2011. consiste à définir et mettre en œuvre des mesures d’aménagement sur un territoire
urbain donné, en partenariat avec tous les partenaires civils et institutionnels
concernés, intégrant les différentes échelles territoriales et le long terme, en vue
d’un développement urbain durable »
Source : Djellata, A.
Comme avancé par Masboungi (2002), le projet urbain est multidimensionnel. Répondant à des attentes
et ambitions plurielles, qu’elles soient d’ordre politique en matérialisant des orientations
d’aménagement et des projets portés par des élus, maires, walis, ministres ou même par le président
de la république. À finalité sociale avec pour objectif d’améliorer la qualité de vie des citoyens et de
répondre à leurs besoins de base (logement, santé, équipements…). La dimension économique et
financière est également primordiale lors de la mise en œuvre du projet urbain, basée essentiellement
sur le partenariat public/privé pour le montage financier du projet et donc pour sa solvabilité, cette
dimension est primordiale pour l’aboutissement du projet. Le projet urbain intègre également la
dimension urbanistique et culturelle, ainsi la réponse du projet urbain aux disfonctionnements de la ville
doit assimiler des objectifs d’amélioration des liaisons, du cadre bâti, de l’offre en équipements tout en
mettant en avant l’identité collective et en valorisant le caractère local. Sans oublier la dimension
Djellata Amel 70
Partie II. Le projet urbain
environnementale entant qu’impérativité du projet urbain et cela afin de répondre aux exigences de la
politique du développement urbain durable.
Le projet urbain répond à une logique d’échelle de conception et d’intervention, suivant l’organisation
de l’espace urbain de son échelle macro (agglomération), méso (ville, quartier) à l’échelle micro
(bâtiment). Ingallina (2001), explicite l’emboitement de ces échelles et leur complémentarité dans le
cadre de la matérialisation des objectifs de la planification spatiale et urbaine, suivant une logique
descendante. Présentant 4 types de projets urbains aux actions multiples mais complémentaires.
Djellata Amel 71
Partie II. Le projet urbain
• Le projet urbain global (agglomération) : sous forme de POS, il intègre les décisions
stratégiques des communes, le zonage et la réglementation des aménagements de ces derniers.
• Le projet urbain local (ville) : est le cadre spatial de référence des études et des réflexions
engagées sur le devenir de la ville, regroupant les différentes actions à engager au niveau local.
• Les projets urbains complexes (quartier) : représentent le cadre programmatique à l’échelle
urbanistique et se traduisent dans la réalisation de schémas d’aménagement.
• Le projet d’architecture (bâtiment) : échelle finale de la procédure d’aménagement, il définit
les objectifs et les besoins que doit satisfaire l’ouvrage (contraintes et exigences de qualité
sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique)
Dans la logique de la ville écosystémique du développement durable, le projet urbain matérialise des
échelles de réflexion et d’intervention diverses. Da Cunha (2005) reprend en premier lieu la définition
de Ascher, (1991) du projet dans le contexte urbain, recouvrant 3 dimensions : le projet
politique définissant le ou les objectifs des acteurs publics. Le projet architectural ou urbanistique :
traduction formelle de la commande par le concepteur. Et le projet opérationnel : méthode
d’organisation de l’action (interventions diverses) pour la production de la ville. Cette logique qui
suggère une temporalité linaire dans la mise à bien du projet urbain est remise en cause par la notion
des échelles du projet urbain. Pour Da Cunha (2005), deux échelles sont à distinguer : le projet de ville
et le projet urbain opérationnel. Cette différence d’échelle traduit des distinctions sur le plan des
échelles de réflexion, de la dynamique, des actions à formaliser, des champs d’application et des
objectifs à atteindre (voir tableau 3).
Objectifs Met en œuvre des politiques Concrétiser sur le terrain les orientations
publiques dans une logique de stratégiques du projet de ville
cohérence Il donne naissance à un nouveau
Il met en place les stratégies de morceau de ville
développement pour la ville entière
Djellata Amel 72
Partie II. Le projet urbain
La complexité de la démarche du projet urbain, l’intégration des préoccupations durabilistes, ainsi que
la multiplicité de ses dimensions et échelles, font appel à une multitude d’acteurs impliqués dans sa
formalisation, de l’émergence de l’idée jusqu’à son évaluation poste livraison et exploitation.
Nous pressentons en ce qui suit un éventail des acteurs impliqués dans le projet urbain selon (Reysset,
1997. Djellata, 2006. Gorioux, 2013)
• Les habitants : sont l’ensemble des individus résidants dans la ville et susceptibles d’être
impactés par un projet urbain (futurs propriétaires, riverains, habitants voisins). Ils ont un rôle
de proposition d’idées, de participation aux débats, d’élection de leurs représentants (qui vont
défendre leurs intérêts) et d’opposition.
• Les associations : sont un regroupement citoyen autour de thématiques diverses. Acteurs
incontournables dans le processus de prise de décision, leur rôle est de porter la voie, les
inquiétudes et attentes des habitants et de les défendre. Elles peuvent susciter des actions qui
peuvent ralentir ou stopper un projet urbain.
• Le maire, les élus locaux ou les représentants politiques : rôle d’initiateur de projet pour le maire
et de portage politique pour les élus.
Djellata Amel 73
Partie II. Le projet urbain
• Les aménageurs : qui sont le maitre d’ouvrage public, privé ou semi-public, prenant la
responsabilité (stratégique, technique, financière et opérationnelle) du projet urbain.
• Le ou les propriétaire (s) : le projet urbain prend le plus souvent place en milieu déjà urbanisé et
de propriété plurielle, nécessitant l’implication et l’approbation des propriétaires fonciers
inscrits dans le périmètre du projet.
• Les services de la ville : sont l’ensemble des acteurs et organismes chargés du respect des règles
d’aménagement, de la réalisation, de la mise en œuvre, des études, et du suivi des travaux.
Possédant différentes compétences techniques (permis de construire, règles d’aménagements,
voiries, réseaux…)
• Les partenaires privés :
Les maitres d’œuvre : assurent l’étude et la mise en forme du projet, la production des
documents écrits (cahiers des charges), ils assurent également la coordination entre tous les
acteurs impliqués, équipe pluridisciplinaire.
Les entreprises : leur rôle est de matérialiser le projet sur le terrain, par leurs savoirs techniques.
L’évolution continue des technicités, des besoins sociétaux, et des modes de production ont vu émerger
de nouveaux acteurs, désormais indispensables à la matérialisation de la démarche du projet urbain.
Djellata Amel 74
Partie II. Le projet urbain
Garant de sa fiabilité
Arbitrage et validation des actions
Fiabilité financière
Suivi et validation des différents phasages des opérations
Les propriétaires Adhésion au projet
Participent à la formulation de l’idée et du programme de projet
Opposition / Négociation
Participation financière
Les services de la Diagnostic de la situation et des impacts du projet
ville Maitrise des ressources
Planification et phasage
Validation des propositions et délivrance des autorisations administratives
Suivi / Contrôle
Évaluation après travaux
Les maitres Programmation des opérations
d’œuvre Propositions d’aménagements
Discussion et négociation avec l’ensemble des acteurs
Production des documents graphique et écrits
Assurer la liaison entre maitrise d’ouvrage et maitrise d’œuvre
Budgétisation
Suivi et coordination des actions sur chantier
Finalisation
Les entreprises Réalisation des propositions d’aménagement
Respects des engagements et des délais
Bonne exécution
Le stratège Intervient en amont des projets
Traduit les intentions politiques et stratégiques définit les démarches et méthodes
d’interventions.
Définit les actions stratégiques à entreprendre et leur phasage
Le manager Chef de projet / Animateur de l’équipe pluridisciplinaire,
Assure de multiples activités en des temps très courts
Assure la liaison entre tous les acteurs
Articule les différents champs d’intervention
Mène des négociations
Organise des coopérations entre les principaux décideurs
Organise l’implication des citoyens.
Le médiateur Assure la liaison entre les acteurs de la décision, les habitants et les propriétaires
Rassure, décode, explique
Assure la médiation en cas de conflits
Rôle d’amplificateur de confiance entre l’opérateur, les habitants et les
propriétaires.
Le chargé de Définit le système d’information et de communication interne et externe du projet
communication urbain
Traduit les actions et les outils de communication à mettre en œuvre à des
moments clés du projet et tout le long du processus
S’assure de cibler l’ensemble des acteurs du projet
Source : Djellata, A
Djellata Amel 75
Partie II. Le projet urbain
Djellata Amel 76
Partie II. Le projet urbain
La production d’un nouveau morceau de ville, dans le cadre de la planification urbaine, fait appel à la
formalisation de la démarche du projet urbain. Cette démarche n’est pas exhaustive et répond à des
caractéristiques liées au contexte de son élaboration, aux procédures et au cadre opérationnel de sa
mise en œuvre. Les contextes d’expérimentation de la démarche du projet urbain sont très diversifiés,
faisant appel à une adaptation aux conditions locales. Cette diversité a menée à l’émergence de
différentes procédures, nous citons certaines de ces démarches en ce qui suit.
Djellata Amel 77
Partie II. Le projet urbain
Figure 60. Etapes de la démarche du projet urbain pour la création de nouveaux quartiers
1. Engagement de la démarche :
Initiative,
Études préalables,
Choix du type de procédure,
Élaboration du programme
Choix de l’équipe de projet.
2. Etudes et réalisation :
Diagnostic
Elaboration et choix des scenarios
Règlement
Avant-projet
Estimation des couts
Lancement des travaux
Et livraison des constructions
3. Vie de quartier :
Djellata Amel 78
Partie II. Le projet urbain
Source : http/hqe2r.cstb.fr
Sur le plan méthodologique, la mise en œuvre d’un projet urbain s’organise en trois phases essentielles :
la phase stratégique, la phase conceptuelle et la phase opérationnelle. Ces phases sont précédées par
une étape très importante celle de l’initiation du projet, soit l’impulsion qui va permettre d’enclencher
ce dernier, traduite dans la stratégie territoriale (au niveau national, régional…), les ambitions locales de
développement, ainsi que la dynamique politico-économique. Le passage vers la phase des décisions
stratégique est marqué par la production d’un document écrit de gestion : le cahier des charges des
études urbaines, visant à orienter la démarche stratégique de mise en œuvre du projet.
Djellata Amel 79
Partie II. Le projet urbain
Communication
Diagnostic
Communication
Stratégie Mise en
forme du
projet
Programme
d’action
Mise en œuvre
5 Usage du projet
Utilisation du projet / Evaluation des solutions
a) Phase stratégique :
La phase des décisions stratégiques est organisée en deux étapes : le diagnostic et la définition de la
stratégie à adopter.
Diagnostic
Le rôle de cette étape est primordial dans la formulation des choix conceptuels futurs du projet urbain,
elle a pour rôle de mesurer les effets générés par le projet sur son cadre et ceux sur différents plans
(environnement, social, économie et urbain), permettant de formuler les orientations stratégiques de
développement de ce dernier, d’éclairer la décision et d’orienter ou réorienter les stratégies.
Différentes études sont alors engagées pour réaliser ce diagnostic, leur mobilisation dépendra de
l’importance du projet et de son contexte. Nous citons en ce qui suit les études les plus usuelles.
Djellata Amel 80
Partie II. Le projet urbain
Étude de marché
Étude d’impact
Étude de définition
Études urbaines
Analyse du site
Études techniques
Études financières
Source : Djellata, A (2006).
▪ Les études de marché : leur rôle est de prospecter le marché quant à la demande future, évaluer
la fiabilité du risque d’investissement (reviens de l’exploitation future du projet), aidant à définir
les objectifs qualitatifs et quantitatifs du futur projet urbain. Une étude de marché négative,
sera un signal d’alerte, nécessitant de réorienter les choix conceptuels et programmatiques pour
être en adéquation avec la demande.
▪ Les études d’impact : sont un outil d’évaluation environnementale, analysant les effets du
projet sur l’environnement et mesurant leur acceptabilité environnementale. Elles participent à
concevoir un meilleur projet pour l'environnement, elles se matérialisent comme une aide à la
décision auprès des décideurs, tout en informant sur l’état environnemental du contexte initial
du projet.
L’étude d’impact est « un lien, une charte, entre l’aménageur et l’ensemble des acteurs de
l’aménagement……. L’étude d’impact est l’acte fondateur, l’étude de référence de tout nouveau projet
d’urbanisme significatif » Reysset, (1997).
Michel, P. (2001), énumère les différentes analyses à réaliser dans le cadre de l’étude d’impact :
1. Une analyse de l'état initial du site et de son environnement
- les richesses naturelles,
- les espaces (naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs), affectés par les aménagements ou
ouvrages ;
Djellata Amel 81
Partie II. Le projet urbain
2. Une analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents du projet sur
l'environnement :
- la faune et la flore,
- les sites et les paysages,
- le sol, l'eau, l'air,
- le climat,
- les milieux naturels et les équilibres biologiques,
- la protection des biens et du patrimoine culturel,
- la commodité de voisinage (effets liés aux bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses et autres
émissions polluantes),
- l’hygiène,
Ces études permettent la formulation d’orientations pour la prise en charge des impacts générés,
orientant les concepteurs et les maîtres d’ouvrages.
▪ Les études urbaines : les résultats positifs de l’étude de marché (fiabilité économique) et des
études d’impact (constructibilité), permettent d’enclencher les études urbaines dont l’objectif
est de définir le projet, à l’échelle du quartier ou de la commune, matérialisant les relations du
site à aménager avec les quartiers environnants, les liaisons et composition d’ensemble.
Mettant en place un plan de composition en deux et trois dimensions afin de tester le niveau
d’intégration du projet dans son milieu urbain (la réussite de ces études est liée à la participation
et concertation de différents acteurs : citoyens, associations, maîtres d’œuvres) matérialisant
une première vision du PU à aménager.
▪ Les études de définition : outils permettant d’explorer des démarches alternatives en situation
de projets complexes, proposant des solutions et démarches alternatives (préprogramme
d’aménagement urbain, qualitatif et quantitatif), elles sont réalisées sur demande du maître
d’ouvrage et précèdent le concours de maîtrise d’œuvre. Elles passent par la formulation par
différents maîtres d’œuvres de propositions programmatiques et conceptuelles pour le projet,
visant à éclairer le maître d’ouvrage sur différentes possibilités d’aménagement.
Djellata Amel 82
Partie II. Le projet urbain
Le MOE choisi
2 Le MO a précisé ses intentions et il a défini le programme Concours
Réalise le projet
▪ Les études techniques : ces études ont pour rôle d’évaluer les contraintes techniques du futur
projet urbain : portance du sol, morphologie du terrain, réseaux, pollution, existence de
bâtiments (actions de démolition, réhabilitation, reconversion…).
▪ Les études financières : études indispensables pour l’évaluation des couts des travaux engagés.
Evaluant les couts de chaque phase du projet (étude, conception, réalisation), ainsi que les aléas
possibles, dégageant au final l’enveloppe financière du projet. Ces études permettent
d’enclencher des procédures de partenariat public privé (PPP) indispensables à la fiabilité
financière du projet (montage financier).
Les différentes conclusions de la phase diagnostique permettent de formaliser les enjeux et stratégies à
adopter au niveau du projet urbain.
Une fois les différentes études réalisées, l’aménageur définit la stratégie à adopter pour la conduite du
PU traduite dans un document écrit : le cahier des charges de l’aménageur, intégrant :
Djellata Amel 83
Partie II. Le projet urbain
La bonne élaboration de cette stratégie dépend d’une instance de conduite du projet forte et efficace.
Les instances de conduite du PU se composent d’une maitrise d’ouvrage et d’œuvre constituant la
maitrise d’ouvrage complexe, dont différentes variantes, suivant le contexte politique et institutionnel :
➢ Comité de pilotage
➢ Consortium
➢ Agences exhaustives
➢ Groupe de projet
• Fonction stratégique d’aide à la décision (conception et planification urbaine, cibler les projets).
• Fonction de portage du PU, à travers le temps, assurée par le moyen de nouvelles techniques
d’information et de communication en direction des opérateurs privés et des habitants.
Djellata Amel 84
Partie II. Le projet urbain
b) Phase conceptuelle :
Cette étape permet la traduction conceptuelle des résultats de diagnostic et des orientations
stratégiques d’aménagement, à travers l’élaboration des documents de référence du PU :
Pole technique
Source : http://www.saintalbanleysse.fr/fr/urbanisme/le-projet-centre-bourg/projet-centre-bourg.htm
Djellata Amel 85
Partie II. Le projet urbain
Source : http://www.saintalbanleysse.fr/fr/urbanisme/le-projet-centre-bourg/projet-centre-bourg.htm
c) Phase opérationnelle :
La mise en œuvre du PU est la concrétisation des étapes stratégique et conceptuelle, sa bonne conduite
et réalisation permet de refléter le niveau de pertinence des objectifs adoptés et son niveau de réponse
au diagnostic élaboré. Elle nécessite cependant un aller-retour continu et une adaptation aux aléas de
la réalisation.
Cette étape nécessite l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire (architecte, urbaniste,
économiste, ingénieur, paysagiste……), capable de mener le projet à sa livraison. Elle nécessite
également, dans le cadre des objectifs du développement durable d’adopter des pratiques durables,
dans la conduite du chantier (organiser et sécuriser le chantier, limiter les nuisances et pollutions,
recycler les déchets, informer le personnel et les riverains…).
Une fois les travaux réalisés, le projet est livré, accompagné d’un cahier des charges d’usage à
destination des usagers, un contrat auquel l’usager s’engage à souscrire, visant à baliser les
Djellata Amel 86
Partie II. Le projet urbain
comportements et futurs usages du projet en respect de la propriété collective. Une évaluation des
solutions d’aménagement mise en place après utilisation du projet permettra un retour d’expérience
visant à alimenter la réflexion autour des futurs projets urbains.
La réussite de la démarche de projet urbain repose sur la pratique d’une stratégie de communication
efficace entre l’ensemble des acteurs concernés. Favorisant la concertation, la participation et
l’acceptation des différentes décisions relatives au projet urbain par l’ensemble des acteurs, garant d’un
projet urbain réussi.
Djellata Amel 87
Partie II. Le projet urbain
La démarche du projet urbain, au-delà de ses différentes échelles d’intervention et des objectifs divers
qu’elle cible, se distingue par l’introduction de nouvelles modalités de pilotage, de formalisation et de
suivi des opérations. De nouveaux modes d’actions sont dès lors nécessaires pour la concrétisation des
objectifs du projet urbain, faisant de même la distinction avec les démarches d’aménagement
classiques. Les nouvelles exigences et standards de qualité de vie, la démocratisation de l’action
publique, les exigences de la politique du développement urbain durable ainsi que la disparition des
frontières entre les différentes disciplines de la gestion et leur intégration aux procédés de formalisation
de la planification urbaine, ont permis d’enrichir les outils et procédés mis à la disposition du projet
urbain. Nous citons les modes d’actions suivant :
1. La stratégie de communication
2. La participation citoyenne
3. La concertation
4. Le soutien des habitants et des propriétaires
5. Le partenariat public/privé
6. La programmation urbaine générative et participative
7. Le montage financier
8. Le management
La pratique actuelle de l’aménagement urbain fait appel à une multiplication des acteurs (institutionnels,
sociaux et économiques), nécessitant une communication et un dialogue continu entre les parties
prenantes du projet. Informer les instances dirigeantes du projet et les riverains, s’assurer de leur
soutien, attirer les investisseurs, fédérer les différents acteurs autour d’un projet commun, sont autant
d’actions qui font appel à la circulation de l’information autours du projet urbain. Nécessitant de ce fait
une stratégie de communication efficace et ciblée, accompagnant le projet à toutes ses étapes.
Rôle de la stratégie de communication :
1. Information sur les objectifs, les actions, le calendrier, l’état d’avancement, les acteurs.
2. Sensibilisation envers les objectifs du DUD
3. Explication des règlements, des procédures….
4. Compte rendu sur l’avancement des phases et des contraintes
Djellata Amel 88
Partie II. Le projet urbain
Le degré d’acceptation et d’appropriation du PU par les riverains, ainsi que Le bon déroulement des
opérations et leur phasage dépendent de l’efficacité de la stratégie de communication. Bailleul (2009),
met en évidence deux logiques distinctes de communication dans le projet urbain :
• en interne à l’équipe du projet, comme un outil d’échange, permettant d’alimenter la
négociation et l’engagement des partenaires du projet.
• en externe, rendant compte des objectifs, avancement du projet dans l’objectif de provoquer
l’adhésion du public et des habitants à la proposition d’aménagement (communication
persuasive).
Plusieurs outils sont dès lors utilisés à différents moments du projet, suivant les acteurs visés par cette
communication. Djellata (2006) résume ces outils (voir tableau 6).
Les nouvelles stratégies d’aménagement en adéquation avec l’évolution des modes de vies et des
attentes socio-spatiales, économiques et environnementales de qualité de vie, nécessitent l’intégration
dans le processus décisionnel et conceptuel du projet urbain, non plus uniquement des décideurs et
techniciens mais aussi des usagers (habitants, associations……). Pour Molines & Al, (2006) « La question
de la participation se pose quand on veut intégrer dans le processus de planification/gestion des acteurs
Djellata Amel 89
Partie II. Le projet urbain
(individus et/ou groupes) concernés mais non officiellement en charge du pouvoir de décision sur un système
donné. Ces acteurs sont nombreux et variés. La plupart du temps il s’agit de groupes intermédiaires constitués
en fonction d’intérêts collectifs spécifiques : associations d’habitants, groupes écologistes, partis politiques,
groupes professionnels (syndicats, associations patronales) ou économiques (association d’industriels,
chambres professionnelles). Cependant, les citoyens peuvent être également amenés à intervenir à titre
individuel dans un processus de décision ».
Cette implication des acteurs citoyens, prend différentes formes, suivant le niveau d’implication et
d’interaction souhaité par les décideurs dont les plus usuelles (voir figure 69) :
L’information, permet un niveau minimal de participation, sans réelle interaction (à sens unique). Son rôle
est d’informer les citoyens des procédures et de leurs avancements.
La consultation, processus interactif (à double sens), basée sur une procédure de recueil des avis, sans
condition de prise en compte.
La concertation, processus interactif, basé sur le débat, permet une réelle prise en compte des avis formulés.
Djellata Amel 90
Partie II. Le projet urbain
▪ Sensibilisation et implication des habitants (au moyen d’une communication efficace) pour une :
Co-construction du diagnostic
Co-définition des enjeux et orientations stratégiques du projet
Co-définition des orientations conceptuelles du projet urbain (maitrise d’œuvre)
Co-réalisation (emplois liés aux chantiers, participation créative
Intérêts de la participation
Outils de la participation
Source : Djellata, A.
8.3 La concertation
La concertation est un procédé indispensable pour la mise à bien du projet urbain, elle permet de
traduire des décisions partagées entre les différents acteurs (institutionnels, sociaux et économiques).
Pour Blanc, (1988), la concertation repose sur la démocratie participative et donc sur la pratique même
de la démocratie, principalement au niveau local, par des problématiques qui touchent l’habitant et le
pousse à s’impliquer. Noyer & Raoul, (2008) insistent cependant sur la distinction à faire entre
concertation et participation « la concertation n’est pas à confondre avec la participation, elle n’en est
qu’une étape ». La réussite des actions de concertation dans le projet urbain est entièrement liée aux
procédés de communication et à leur mise en œuvre stratégique. à des moments clés du projet et en
directions d’acteurs ciblés, favorisant leur engagement et participation démocratique au projet.
« La concertation ……doit permettre de circonscrire et de régler un certain nombre de problèmes et de
difficultés…, et elle donne les moyens d’arriver à divers compromis. » Ledrut, 1976 in Blanc, (1988).
« La concertation désigne un processus d’organisation d’une réflexion en commun sur un projet par
différents acteurs concernés, dans le but d’optimiser ce projet dans ses objectifs et dans la réponse qu’il
apporte. Les acteurs qui participent à la concertation peuvent être les services techniques, les élus, les
Djellata Amel 91
Partie II. Le projet urbain
associations, le grand public. Lorsque la concertation implique les citoyens concernés par le projet, on
parle de "concertation citoyenne" ». (Grand Lyon communauté urbaine, 2006).
Les figures 71 et 72 résument les différents modes de concertation, ses outils et objectifs, le long de la
démarche du projet urbain.
Figure 71. La concertation le long du processus du projet urbain
Djellata Amel 92
Partie II. Le projet urbain
Figure 72. Processus de concertation dans le projet urbain, projet du grand Lyon
Djellata Amel 93
Partie II. Le projet urbain
Emplois, Retours à
logements, gagner, risques
équipements, financiers
espaces verts….
Source : Djellata, A
Aucun acteur public ou privé ne peut réaliser seul un projet urbain, notamment dans un contexte
économique de plus en plus exigeant (rentabilité), et face aux objectifs de durabilité dans l’urbanisme,
matérialisés dans la politique de renouvellement urbain (risques financiers engagés, pluralités de
problématiques à cibler). Pour Linossier & Verhage (2009), la contrainte économique qui conditionne le
déroulement des projets urbains nécessite l’adoption de partenariats public privé efficaces, basés
notamment sur une démarche de co-production, nécessitant un portage politique fort pour garantir un
rapport risques – revenus attractif et l’équilibre entre objectifs publics et privés. Pour Menez (2008), la
mise en œuvre du partenariat public-privé ne se traduit pas uniquement par l’adoption de nouveaux
dispositifs, mais nécessite un changement culturel dans la manière de faire l’action publique. Soit une
perte de centralité et de monopole du secteur public dans la conduite des opérations de projet urbain,
faisant naitre une relation de collaboration entre les acteurs publics et privés, basée sur la négociation,
la discussion et l’association. Les démarches de partenariats publics privés (PPP), ne sont pas
exhaustives, différents procédés existent à travers le monde s’adaptant au contexte économique,
sociale, procédurale et législatif du pays. Menez (2008) présente les distinctions entre contexte anglo-
saxon et contexte francophone dans le processus de partenariat (voir les différents procédés de PPP en
Angleterre, tableau 7)
Djellata Amel 94
Partie II. Le projet urbain
Tableau 7. Évolution des structures de partenariat public privé en aménagement urbain en Angleterre
Procédés PPP Structure et objectif
Urban development Elle assure le rôle d’autorité administrative en matière d’urbanisme, sur
Corporations (UDCs), un territoire bien précis. Bénéficie d’un budget annuel provenant de
1981 l’État central. Sa mission, favoriser l’investissement privé, à l’aide de
subventions.
Entreprises Boards, 1995 Coopération entre le monde économique et les autorités locales,
traduisant une structure plus souple qu’une direction administrative
Private Finance Inititiave Contrat passé entre le secteur public (autorité locale) et un consortium
(PFI), 1999 d’entreprises privées.
« Ce dernier réalise un équipement (bâtiment et services compris) pour
le compte d’un client public en supportant l’intégralité des
investissements initiaux, et donc du risque économique et financier. En
contrepartie, le client public le rembourse de manière échelonnée sur
la durée totale du contrat. » Menez, (2008)
Urban Regeneration Lieux institutionnalisés de négociation sur la stratégie à mener en terme
Companies (URCs), 2005 de régénération urbaine.
Source : Djellata, A (à partir de Menez, 2008)
Djellata Amel 95
Partie II. Le projet urbain
La démarche du projet urbain adopte une approche de programmation générative qui rompt avec les
processus linéaires (voir figure 74), faisant introduire une programmation basée sur l’exploration des
relations entre les problèmes à résoudre, les intentions spatiales d’aménagement et les réponses
architecturales à produire. Cette approche dite générative, génère effectivement un processus de prise
en compte de la dimension sociale, psychologique et culturelle des habitants et de vérification des
impacts que va produire le projet urbain sur la future vie des habitants, du fonctionnement et de la
gestion du projet urbain (Dimeglio, 2001). La programmation participative « C’est l'implication des
habitants-citoyens dans le processus de décision, de programmation, de conception et de gestion urbaine
et territoriale. » (Dimeglio, 2001). Elle permet de donner la parole aux acteurs du projet urbain tout au
long du processus de programmation, et notamment les citoyens, afin d’intégrer les préoccupations et
attentes de tous les acteurs impliqués.
1- La décomposition des problèmes via un travail collectif arbitré par le maitre d’ouvrage.
2- La prise en considération simultanée des dimensions techniques, d’usages, de gestion et leurs
implications socio-spatiales tout au long du processus.
3- La matérialisation de la concertation autour de trois instances : décisionnelles, opérationnelles
et d’usage du projet urbain (voir figure 75).
Djellata Amel 96
Partie II. Le projet urbain
Djellata Amel 97
Partie II. Le projet urbain
La complexité et diversité des projets urbains spécifiquement ceux en milieux dense ou ancien, pose le
problème du portage financier des opérations d’où l’apparition avec la mise en œuvre du PU de
nouvelles procédures dites de Montage Financier qui se décline sous différentes formes :
8.8 Le management
Le Contexte d’adoption du management dans le PU, est lié à la multiplicité des acteurs de différents
profils ainsi que de la pluralité et spécificités des actions à mener. Le management traduit l’ensemble
des techniques d'organisation de ressources et des actions, capables d’accompagner le déroulement
d’un projet. La démarche du projet urbain, traduit une relation très forte entre les différents modes
d’action de ce dernier, « Dans le management des projets urbains, la communication et la concertation
occupent des places prépondérantes, afin d’arriver à des résultats acceptables, mais aussi pour mettre
en accord les différents acteurs du projet urbain ». Djellata, (2006).
Djellata Amel 98
Partie II. Le projet urbain
• Piloter une démarche partenariale pour assurer en permanence l’opérationnalité des projets et
assurer la synthèse des expertises pour faire projet.
L’on peut ainsi définir le management des projets urbains comme la conduite ou le pilotage de ces
derniers. Se matérialisant sous forme de deux approches principales :
Djellata Amel 99
Partie II. Le projet urbain
L’on retrouve l’origine du concept de développement durable il y a plus d’une cinquantaine d’années,
née d’une prise de conscience internationale, celle de la vulnérabilité de la planète et de la nécessité
d’adopter de nouveaux comportements collectifs plus respectueux de l’environnement. Un paradigme
écologique qui va enclencher une série d’actions visant à la prise en charge de la problématique
environnementale. Notamment lors de la conférence de Stockholm (1972), qui alerte sur les limites du
développement actuel et insiste sur l’importance de traiter les questions de développement et
d’environnement comme un seul et même problème. Mais c’est la survenue de différents accidents
environnementaux dans le plus grave Tchernobyl (1986) qui va accélérer l’obtention d’un accord
mondiale sur la question de la protection de l’environnement.
Source : Djellata, A
Et c’est finalement en 1987 dans le rapport Brundtland, Notre avenir à tous (Our Common Future) qu’est
introduit la notion de « sustainable development » ou de « développement durable ». Rapport
traduisant une situation alarmante et faisant ressortir l’urgence d’une nouvelle approche de
développement de nos sociétés. Une première définition est alors adoptée dans le rapport Brundtland
(du nom de l’ancienne premier ministre de Norvège Gro Harlem Brundtland qui présidait la Commission
mondiale sur l’environnement et le développement).
Ce qui caractérise le développement durable se sont les interactions qui existent entre les trois sphères
de l’écosystème (environnement, société et économie). Ces interactions font émerger un rapport de
force et de prévalence des considérations d’une sphère par rapport à une autre (dans l’approche
écologique faisant prévaloir les considérations environnementales alors que dans l’approche libérale ce
sont les considérations économiques). Le développement durable permet de matérialiser une approche
consensuelle qui vise à instaurer un équilibre entre les objectifs des trois sphères (figure 77).
Introduisant le principe de viabilité caractérisant le rapport de l’économie à l’environnement, de
vivabilité assurant un développement social en respect de l’environnement et d’équité entre la sphère
économique et sociale (figure 78).
Cette première résolution sera suivie par l’adoption de plusieurs textes, lors de la conférence de 1992
traduite dans la « Déclaration de Rio » qui instaure un programme d’action pour le 21ème siècle, appelée
Action 21 ou Agenda 21, dont notamment le traité "Pour des Villes et des Villages Justes, Démocratiques
et Durables".
Source : https://www.options.lu/fr3/developpement-durable
La ville d’aujourd’hui est le résultat de décennies de politiques urbaines soutenus par une évolution
économique pas toujours soucieuse de l’environnement, à la recherche d’un bien-être individuel au
détriment d’une qualité de vie collective. Les conséquences que sont la déstructuration des centres
urbains, la dispersion des centralités et les maux sociaux et environnementaux ont fait émerger de
nouvelles préoccupations plus soucieuses de la qualité de vie en ville. Pour Emelianoff, (2007), le
développement durable a redéfini les politiques urbaines. Concrètement, le développement durable,
renvoie fondamentalement aux façons d’aménager et de ménager l’espace.
C’est en 1996 lors de la deuxième conférence sur les établissements humains à Istanbul (Habitat II, ou
Sommet des Villes) que les premières résolutions en faveur d’un développement urbain durable voient
le jour. Les Etats s’engagent à deux objectifs, un logement convenable pour tous et le développement
d’établissements humains viables (l’environnement, les droits de l’homme, le développement social, les
femmes et la population dans le contexte spécifique de l’urbanisation). Il sera suivi par le sommet
Istanbul + 5 : la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à l’examen
et à l’évaluation d’ensemble de l’application du programme pour l’habitat à New York, 6-8 Juin 2001.
Mais c’est lors du Forum Social Mondial (FSM) de 2002, que « les représentant-e-s de la société civile ont
élaboré la Charte Mondiale pour le Droit à la Ville comme instrument de consolidation des processus
urbains populaires, de la revendication des droits, et de l'articulation des luttes » (HIC, 2016). Faisant
intervenir les concepts de qualité de vie et de démocratie locale comme mécanisme de protection des
habitant-e-s lors des processus d'urbanisation. Faisant émerger « l’amorce de nouvelles stratégies visant
à promouvoir, respecter, défendre et accomplir les droits civils, politiques, économiques, sociaux,
culturels et environnementaux garantis dans les instruments régionaux et internationaux des droits de
l'homme » (HIC, 2016). La consolidation des engagements pour améliorer les conditions de vie des
habitants en ville et des procèdes de fabrication et de gouvernance de cette dernière sont entérinés en
2016 lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur le Logement et le Développement Urbain
Durable, connue comme HABITAT III.
Habitat Quartie
intermédiair r
e durabl
Le développement durable entant que politique globale met en place des orientations stratégiques de
développement dont la traduction opérationnelle et mise en œuvre se font à l’échelle locale (territoire,
région, ville, quartier, bâtiment). Interviennent alors les dimensions organisationnelle (relations
régionales de la ville, structuration du tissu, organisation des quartiers) et identitaire (caractéristiques
culturelle, sociale, milieux) renforçant le caractère spécifique des actions à concrétiser. Le
développement durable abord alors la ville entant qu’écosystème urbain (Berezowska-Azzag,2011).
Pour Bertrand (2004), le développement durable ne traduit pas une démarche verticale, il s’adapte au
contraire aux différentes échelles et identités des territoires. Ces derniers participent à formaliser des
versions et actions spécifiques enrichissant et alimentant la politique de développement durable.
Nous résumons en ce qui suit les principales implications du développement durable sur l’écosystème
urbain.
• La ville doit permettre la satisfaction des besoins de tous ses habitants, quelle que soit leur
condition et favoriser la cohésion sociale par l’adoption de la mixité sociale.
• La ville compétitive et attractive nécessite la concentration d'activités économiques (comprise
comme atouts, mais aux impacts négatifs pour l'environnement) par la préservation de
l’environnement et des écosystèmes.
• La ville se caractérise par une concentration de bâtis (valeur patrimoniale) et appel à l’innovation
dans le domaine architectural, pour maîtriser la dépense d'énergie par la revitalisation des
centres, Maitrise de l’énergie, déchets et eau.
• La ville de par son évolution historique a connu une urbanisation en périphérie (cause de
nombreux problèmes : déplacements, congestion, perte de terres agricoles...) et adopte pour y
remédier la politique de Renouvellement urbain et de la réduction des mobilités.
Les nouveaux besoins de développement urbain croisés aux nouvelles exigences de la politique du
développement durable, nécessitent l’adoption de nouvelles pratiques de gouvernance,
d’accompagnement et de production de la ville. Le développement urbain durable, traduit cette nouvelle
stratégie plus respectueuse des attentes socio-environnementales en concordance avec l’évolution de
l’économie. Dans l’objectif d’aider à la construction d’une ville durable autosuffisante, valorisant son
identité, dynamique, de mixité, promouvant l’équité et la qualité de vie.
La matérialisation à long terme de la ville durable, passe par l’adoption d’une stratégie de
développement urbain durable, basée sur une transformation des pratiques et actions, soit le passage
à un urbanisme durable. Pour Emelianoff, (2007) « Le terme de ville durable – sustainable city – désigne
un horizon politique de portée lointaine, sert de référentiel prospectif, tandis que le développement
urbain durable renvoie au processus d’internalisation du développement durable dans l’urbanisme, selon
des modalités plus professionnelles que politiques »
« L’urbanisme durable est avant tout un processus participatif intégrant les critères
environnementaux, sociaux et économiques à la prise de décision relative à la gestion et à l’édification
de la ville. » Da Cunha & al. (2017).
« L’urbanisme durable implique donc une véritable planification énergétique urbaine durable et
transversale » Da Cunha & al. (2017).
Définition de la ville durable
« Une ville durable est une ville dans laquelle les habitants et les activités économiques s’efforcent
continuellement d’améliorer leur environnement naturel, bâti et culturel au niveau du voisinage et
au niveau régional, tout en travaillant de manière à défendre toujours l’objectif d’un développement
durable global » Haughton & Hunter (1994) in Emelianoff, (2007)
Pour Haughton, (1997) in Emelianoff, (2007). La ville durable est :
• Une ville auto-suffisante (écologie politique)
• Une région urbaine compacte, (planification urbaine durable)
• Une ville prospère (économique)
• Une ville équitable vis-à-vis de ses prélèvements et rejets, soucieuse de justice
environnementale
Source : Djellata, A
Selon Da Cunha, (2005), afin de répondre aux objectifs du développement durable « promouvoir un
projet collectif visant à rendre compatible, à long terme, les exigences de l’environnement et du
développement économique et social ». La ville durable doit être à la fois supportable pour
l’environnement et supportable pour l’homme, sans mettre en péril la vitalité économique. Ces concepts
clés sont la viabilité, la justice environnementale et l’éffiquité.
Viabilité : ce concept cherche à matérialiser un équilibre à établir et à maintenir à long terme entre la
génération des profits économiques et la préservation et reproduction des ressources naturelles. Cet
objectif s’oriente dans le cadre d’un développement urbain durable vers la matérialisation d’une
économie basée sur les technologies vertes (énergies renouvelables, techniques de construction
écologiques), le recyclage des matériaux et des déchets et favorisant les matériaux locaux et
renouvelables.
Éffiquité : synthétisant les notions d’efficacité économique et d’équité sociale. Le développement urbain
durable a pour enjeu principal la protection des habitants, notamment en s’assurant de la répartition
équitable des ressources, de la valorisation des productions locales et de la promotion des bénéfices
sociaux.
Ces différents enjeux se matérialisent concrètement sur le terrain au moyen du projet urbain entant
qu’outil opérationnel du développement urbain durable. Moyennant des actions concrètes :
• Valoriser les espaces publics : favorisant un cadre de vie agréable et convivial, véritables espaces
de vie aidant à la matérialisation de la justice sociale
• Densifier : un développement durable de la ville se doit de favoriser un retour vers le périmètre
urbanisé, à travers des actions de renouvellement urbain.
• Agencer les centralités, favoriser la mixité : favorisant une mixité des différents secteurs
urbains.
Source : http://www.bourgogne-batiment-durable.fr/tout-sur-la-qeb/amenagement-durable.html
La multiplicité des objectifs du développement durable et leur interrelation dans le contexte urbain rend
difficile leur traduction sur le terrain. Le projet urbain entant qu’outil conceptuel et opérationnel
intervenant à différentes échelles de la production urbaine, se met en place comme le seul outil capable
d’accompagner cette complexité, moyennant une assimilation des enjeux de durabilité, l’adoption de
nouvelles méthodes de planification, de nouveaux systèmes de gouvernance, inscrites dans une
cohérence spatiale et temporelle. Il faut noter que l’attachement à une caractéristique de durabilité ne
suffira pas à qualifier un projet de durable (Plottu, 2007). D’autant plus que les objectifs du
développement durable produisent une relecture des enjeux urbains, cette relecture se traduit par
l’adoption de tous les acteurs du projet urbain, des principes du développement urbain durable lors de
toutes les étapes du projet.
« Un projet urbain est par définition un projet qui concerne la ville. Un projet urbain durable doit
comporter les différentes dimensions ou composantes suivantes : urbanisme (urbanistique), aspects
sociaux, aspects économiques, aspects environnementaux, la participation de tous les acteurs, une
approche multiscalaire de ses composantes » (Charlot-Viadieu & Outrequin, 2009).
La matérialisation d’une démarche de projet urbain durable, nécessite un portage politique efficace, les
enjeux de durabilité doivent donc prendre place dans les politiques des collectivités locales. Le continent
européen traduit l’expérience la plus aboutie en terme de traduction des objectifs du développement
durable dans la pratique urbaine, marquée par différentes initiatives :
• 1994 : charte d’Aalborg, charte des « villes européennes pour la durabilité », suivie du
lancement au niveau européen des agendas 21 locaux, favorisant l’approche
écosystémique, la coopération et la participation
• 2004 : « Aalborg+10.Inspiring Futures », avec un programme d’actions en 10 points (voir
tableau 10)
• 2007 : charte de Leipzig sur la ville européenne durable
• 2010 : 6 ème conférence européenne des villes durables
L’on retrouve en Europe différentes traductions du projet urbain durable, elle passe par l’adoption de
modes de vie durables dans les pays scandinaves, la promotion de la ville compacte et polycentrique en
réseau en Allemagne et dans les Pays-Bas, La mobilisation communautaire au Royaume-Uni et favorisant
la qualité de vie dans les pays du sud de l’Europe.
2 Gestion locale vers la durabilité : application des cycles efficaces de gestion, de la formulation à
l'évaluation via la mise en place.
3 Biens naturels communs : la protection et la préservation des biens naturels communs, et garantie d’un
accès équitable à ceux-ci.
4 Consommation responsable et choix de style de vie : utilisation prudente et efficace des ressources,
encourager la consommation et la production durables.
5 Planification et conception : rôle stratégique dans la planification et la conception urbaines en y intégrant
les aspects environnementaux, sociaux, économiques, de santé et culturels au profit de tous.
6 Mobilité améliorée, trafic limité : Reconnaissance de la relation entre transports, santé et environnement,
favoriser puissamment les choix assurant une mobilité durable.
7 Actions locales pour la santé : protection er promotion de la santé et du bien-être de nos concitoyens.
8 Économie locale vivante et durable : créer et soutenir une économie locale vivante qui donne accès à
l'emploi sans porter préjudice à l'environnement.
9 Équité sociale et justice : soutenir les communautés ouvertes et solidaires.
Le projet urbain durable vient répondre selon Adolphe (2006) et Berezowska-Azzag (2012), à des
objectifs majeurs :
• La matérialisation d’une qualité du cadre de vie et de confort urbain, portant notamment sur la
qualité de la composition urbaine et de ses expressions fonctionnelles, esthétiques et
structurelles.
• Maitrise de l’étalement urbain, en accompagnant la politique de renouvellement urbain par la
reconquête des friches urbaines.
• Protection et valorisation du patrimoine culturel et naturel.
• Promotion d’une qualité de vie et protection contre les risques majeurs.
• L’implication de la population, un facteur essentiel.
Le quartier entant qu’espace, regroupe les composantes essentielles de l’urbanité, espace de voisinage
et de la vie sociale, il présente une structure et organisation bien définie, intégrant une multitude de
fonctions et d’activités. Son échelle maitrisable et reconnaissable fait de lui une entité idéale
d’expérimentation de l’action urbaine, assez restreint pour être observable et assez développée pour
matérialiser des relations plurielles (structurelle, fonctionnelle, sociale et environnementale).
Ces nouveaux engagements vont permettre la réalisation d’un nombre important d’écoquartiers et de
bâtiments efficients énergétiquement, faisant naitre une pluralité de méthodologies, de démarches, et
d’outils pour la concrétisation de ces objectifs. Mais aussi pour la production de méthodes d’évaluation
des performances de durabilité de ces derniers, permettant leur certification ou labélisation. C’est ainsi
une réelle révolution des méthodes et outils de pilotage, de conception, de mise en œuvre et de
certification qui se concrétise.
Il faut souligner le glissement sémantique qui existe dans la littérature et dans la pratique des décideurs
quant au qualificatif à donner à ces interventions, parlons-nous d’écoquartier ou de quartier durable ?
Le premier suggère une démarche se focalisant sur la performance écologique, alors que le deuxième
semble plus se rapprocher d’une démarche globale intégrant les trois piliers du développement durable.
Bien que dans la pratique et de par l’évaluation qui est faite des écoquartiers, ce sont bien les trois piliers
qui sont ciblés. L’appellation écoquartier est plus répondue, ayant un impact fort sur le plan médiatique
et institutionnel. Pour Boutaud (2009), la distinction est à rechercher « entre ce qui est réalisé
techniquement et ce qui est éprouvé temporellement », soit une réalité synchronique et spatiale de
l’écoquartier, qui est réalisé au moment présent suivant les principes du développement durable. A
contrario, la durabilité est un qualificatif qui fait appel à une temporalité longue, soit une lecture
diachronique. L’on peut alors qualifier un ancien écoquartier de quartier durable, si les évaluations
permettent de confirmer son impact réduit sur l’environnement, sa viabilité économique, son efficacité
énergétique, et sa justice sociale. Bien que cette dernière hypothèse soit d’une logique certaine, les
différents écrits préfèrent cependant ne pas mettre en avant la nuance, préférant faire des deux termes
des synonymes.
Accord de Bristol « Une zone mixte utilisée avec un sentiment de communauté : « c’est un endroit où les gens
(2005) veulent vivre et travailler, maintenant et dans l’avenir. L’écoquartier doit répondre aux
divers besoins des résidents actuels et futurs et contribuer à une meilleure qualité de vie. Ils
sont sûrs et inclusifs, bien planifiés, construits et gérés pour offrir une égalité de chances et
de bons services à tous ».
Boutaud (2009) « Hier, un éco-quartier était plutôt une association des unités suivantes : écologique et
quartier. C’est-à-dire clairement un quartier écologiquement performant. Depuis quelques
années, éco-quartier a néanmoins tendance à ne former qu’une seule unité regroupant non
seulement des considérations environnementales mais élargies aux piliers sociaux et
économiques »
Yepez-Salmon « C’est un quartier urbain, conçu de façon à minimiser son impact sur l’environnement en
(2011) assurant la qualité de vie des habitants, en visant un fonctionnement à long terme, une
autonomie fonctionnelle, la création d’une solidarité sociale et une intégration cohérente
au site ; il doit répondre aux objectifs locaux et globaux du développement durable. »
Source : Djellata, A
Yepez-Salmon, (2011), dans son analyse des écoquartiers, dresse une carte de la répartition des
écoquartiers phares réalisés à travers le monde, soit 230 projets (77 en Amérique, 5 en Chine, 1 aux
Emirats Arabes Unis, 1 en Inde et 148 en Europe). Il ressort de cette analyse une classification de ces
derniers en fonction du contexte qui les a vu naitre :
- Les projets qui répondent à une vision et adaptation locale du développement urbain durable.
Il résume de même les principales classifications des écoquartiers réalisés, citant notamment Souami,
(2009) et Barton, (2000), mettant en avant une classification basée sur des critères cibles tel : la
localisation, l’échelle, la fonction et les agencements. Lefèvre, (2008) propose une catégorisation par
type d’aménagement urbain, suivant les 4 modèles d’aménagement urbain préexistants : linéaire,
radioconcentrique, en secteur et la cité jardin. La classification de Hugh Barton traduit quant à elle 7
types de quartiers intégrants les préoccupations de durabilité : éco-village (proto-écoquartiers), télé-
village, prototype expérimental, ECO-communautés urbaines, iles urbaines écologiques, unités urbaines
écologiques, quartiers types.
Les protoquartiers : expérimentés dans les années 1970 et 1980 (Etats-Unis, Angleterre, Autriche, Pays-
Bas, Allemagne). Projets d’engagement citoyens, basés sur le territoire, l’agriculture, la constitution de
petites entreprises, l’autosuffisance et la participation citoyenne.
Source : https://www.alterculteurs.net/2018/10/04/crystal-waters-queensland-australia/
Les quartiers prototypes ou quartiers démonstrateurs : crées par des promoteurs, basés essentiellement
sur le télé travail, et donc sur les réseaux de communication pour réduire la mobilité pour les techno-
quartiers. Nés à l’occasion d’événements urbanistiques exceptionnels fortement médiatisés ; BedZed
(Royaume –Uni) ; Vauban et Kronsberg (Allemagne)…
Source :https://mjscapes.wordpress.com/2016/03/11/stockholms-eco-district/
Les quartiers types ou programmés : sont plus reproductibles adoptant des modes d’élaboration
ordinaire dans leur démarche de développement durable (Hammerby Suède, Viikki Finlande)
Source : https://www.consoglobe.com/eco-viikki-ecoquartier-dhelsinki-cg
La multiplication des objectifs, des dimensions et acteurs du projet urbain durable, nécessitent
l’adoption et la mise en œuvre de nouveaux outils capables d’accompagner la mise en œuvre de ces
projets. Le projet urbain durable se traduit notamment en trois démarches, suivant les dimensions
ciblées :
A pour but d'élaborer une démarche ainsi que des méthodes et des outils à destination des
collectivités locales. Cette démarche se compose de 4 phases : prise de conscience des problèmes
et prise de décision initiale ; diagnostic partagé (analyse systémique) et rédaction du cahier de
charge ; évaluation du projet et la mise en œuvre le plan d’action.
Ce projet européen cherche à faire un catalogue des initiatives qui améliorent d’une manière efficace
la qualité de la vie dans des zones en difficulté (intégrant 8 pays européens). Centré sur la cohésion
et l’insertion sociale dans les quartiers. Le projet se décompose en quatre éléments : 1. Une base de
données sur les cas d'études est au cœur du projet, 2. Des outils de recherche pour évaluer dans
quelle mesure les initiatives locales sont innovantes et efficaces, 3. Recommandations transférables
aux autres initiatives, et enfin 4. Une collaboration étroite avec les organismes de logement pour
diffuser ces informations à travers l'Europe.
Les outils adoptés dans le cadre des projets urbains durables, se distinguent par leurs objectifs et
moments d’intervention dans le projet, ils peuvent alors être classés en 3 catégories (tableau 12) : outils
d’encadrement, outils d’aide à la conception et en référentiels et certifications (Yepez-Salmon, 2011)
La traduction des objectifs de durabilité dans les projets urbains durables et leur évaluation, a fait appel
à la production de différents outils à « préfigurer » (annoncer les caractéristiques et conditions que doit
remplir) et à « juger » (vérifier a posteriori le niveau de réponse), un bâtiment ou un quartier d’être
durable ou non. Demaziére (2009) présente une sélection de grilles relatives au contexte territorial,
identifiant leur prise en compte des piliers du développement durable et le niveau d’évaluation qu’elles
ciblent (Tableau 13).
En ce qui suit, nous présentons à titre d’exemple les cibles et sous cibles de la durabilité intégrées à la
démarche HQE (tableau 14).
Cible 9. Confort Optimisation des dispositions architecturales pour protéger les usagers du
acoustique bâtiment des nuisances acoustiques
▪ Optimiser la position des locaux entre eux
▪ Optimiser la position des locaux par rapport aux nuisances extérieures
▪ Optimiser la forme et le volume des locaux vis-à-vis de la qualité
acoustique interne
Création d'une qualité d'ambiance acoustique adaptée aux différents locaux
▪ Isolements des locaux sensibles vis-à-vis de l’espace extérieur
▪ Niveau de bruit de chocs transmis dans les locaux sensibles
▪ Bruits d’équipements dans les locaux sensibles
Maîtrise de l’acoustique interne des locaux
▪ Isolements au bruit aérien des locaux sensibles vis-à-vis des autres
locaux
▪ Sonorité à la marche
Assurance d'un éclairement naturel optimal tout en évitant ses inconvénients
▪ Disposer d’accès à la lumière du jour dans les locaux à occupation
Cible 10. Confort prolongée
visuel ▪ Disposer d’accès à des vues sur l’extérieur depuis les zones
d’occupation des locaux à occupation prolongée
Disposer d’un éclairement naturel minimal dans les zones d’occupation
▪ Disposer de lumière du jour dans les circulations
▪ Éviter l’éblouissement direct ou indirect
Conclusion :
Il faut savoir que le projet urbain se traduit en différentes démarches adaptées aux contextes territorial
et politique de ces lieux de matérialisation, donnant naissance à une pluralité de procédés enrichissant
sa mise en œuvre. Il se distingue cependant par ses modes d’actions et sa prise en charge des
problématiques du développement durable, combinant sur le plan stratégique les principes de viabilité,
de vivabilité et d’équité. Il intervient principalement dans les lieux de dysfonctionnement urbain (friches
urbaines, centralités, lieux de mobilités), retissant les liens spatiaux de la ville, par une prise en charge
des dimensions sociale, environnementale et économique.
Le développement durable redéfinit les politiques urbaines, il fait du projet urbain son outil de
prédilection, mettant en avant les objectifs de qualité de vie, de mixité, de dynamisation des centralités,
et de développement des espaces publics, le tout en promotion des conditions locales. L’adoption du
développement durable participe clairement à révolutionner les méthodes et outils de pilotage, de
conception, de mise en œuvre et de certification du projet urbain, ces principales traductions sont les
écoquartiers.
Ainsi, il existe un lien indéfectible et temporel entre la ville et le projet urbain. La ville se renouvelant
sans cesse, trouve dans le projet urbain un outil malléable et ouvert sur l’intégration des évolutions
plurielles de l’écosystème urbain.
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