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Le Mythe
Le Mythe
Pour répondre à cette question, vaste et difficile, le dictionnaire Robert ouvre plusieurs pistes
intéressantes :
1) Le mythe est un récit fabuleux, souvent d’origine populaire, qui met en scène des
êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la
condition humaine.
Il est donc une fable allégorique, une légende symbolique et intemporelle.
Les mythes sur la formation de l’univers, sur l’origine des peuples ou des civilisations
ont souvent une dimension religieuse ; ainsi les cosmogonies racontent la création de
l’univers, du monde ; Jupiter manie la foudre, et l’Olympe est le théâtre des conflits et des
alliances des dieux. Ces mythes sont significatifs des croyances populaires d’un peuple, de
ses moeurs, de ses terreurs.
Les mythes épiques sont des récits oraux qui relatent des faits et gestes anciens de
héros qui se singularisent par d’innombrables exploits, incarnant la ruse ((Ulysse), la force
(Ajax), fondant des cités (Romulus)…Par leur vaillance et leur bravoure, ils servent
d’exemple.
Cette première définition du mythe est illustrée par plusieurs oeuvres figurant dans les
collections du Musée : Mimas ( n° 7) , Hercule combattant le sanglier d’Erymanthe
(n°1)…
3) Une des fonctions du mythe est essentiellement pédagogique. Il est l’expression d’une
idée, l’exposition d’une doctrine ou d’une théorie au moyen d’un récit poétique.
Voir « Allégorie ».
Ainsi, quoique Platon ne soit pas favorable aux poètes, il utilise de nombreux mythes
pour illustrer sa pensée, la rendre concrète et accessible à ses disciples : le mythe du chant
du cygne dans Phédon illustre les derniers moments de Socrate ; l’allégorie de la caverne
dans La République (Livre VII, 515 c-d) souligne l’illusion dans laquelle sont enfermés
les hommes.
4) Une quatrième entrée définit le mythe comme une représentation idéalisée de l’état
de l’humanité dans un passé ou un avenir fictif. Mythe de l’Age d’or, du paradis
perdu.
Le document n°9 nous montre l’Eden, d’où sont chassés Adam et Eve.
5) Enfin, la dernière entrée donne une définition intéressante : (1930) Image simplifiée,
souvent illusoire, que les groupes humains élaborent ou acceptent au sujet d’un
individu ou d’un fait et qui joue un rôle déterminant dans leur comportement ou leur
appréciation. Créer des mythes nouveaux. Détruire les mythes ( V. Démystification,
démythifier).
Une autre piste de réflexion peut aussi être la démystification. Dès l’Antiquité,
le poète latin Lucrèce, dans le De rerum natura, critique les mythes infernaux, les
dénonçant comme une ruse pour maintenir l’humanité dans la crainte et la
soumission. « Mythe et raison se révèlent bien comme deux approches opposées et
complémentaires du mystère universel selon que l’esprit exploite sa fonction
fabulatrice ou sa fonction critique. » (Claude Galtayres, La raison du mythe, in
Quelques approches pédagogiques du mythe, publication de la CNARELA, 1994).
Enfin, la réactualisation des mythes est une excellente occasion pour les
enfants et les adolescents de développer leur créativité. L’art nous montre à quel point
le mythe est intemporel : l’œuvre d’Alain Fleischer Premier regard, dernier regard
offre une vision contemporaine de la destinée humaine.
Marie-Claude Cochenet, service éducatif du Musée départemental d’art ancien et contemporain pour le 2ème degré