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CLASSICISME 

Contexte historique e politique :


- 17e siècle : contexte politique de monarchie absolue sous l’ancien régime, bien avant la révolution.
o Epoque du règne de Louis 14 (Roi Soleil).
o Appelé grand siècle, car il renferme de grands auteurs comme Molière, Racine, La Fayette,
Pascal, etc.
o Succède au baroque à la moitié du siècle
o Naissance de l’académie française et du dictionnaire publié par l’académie
- La reine mère (de Louis 14) qui était Anne d’Autrice appartenait à un courant religieux très
conservateur. Le Tartufe de Molière n’a donc pas très bien été accueilli à l’époque, car cette pièce
parle de l’hypocrisie religieuse (Tartufe = falso devoto).

Définition classicisme :
- Imitation d’auteurs classiques issus de l’antiquité (grecs et latins) plutôt que de nouveauté ou
d’inspiration de l’auteur
o Comédie : imitation comédie latine et également grecque
 Doit faire rire sans être vulgaire
- Idéal littéraire fondé sur la mesure, l’équilibre, la modération et la clarté de la langue (simplicité). Il
faut dire les choses de manière cartésienne avec un vocabulaire simple
o Chez Racine on retrouve cette simplicité
o Chez Molière, présence de realia (mots et des expressions désignant des éléments
spécifiques à une culture) à connaître
- Il s’agit en général de texte théâtraux (dans notre cas)
- Ecriture de ces œuvres dramatiques ou comiques soumise à des règles contraignantes issues de la
poétique d’Aristote (poetica aristotele), texte fondateur de la littérature grecque le plus ancien qui
parle de l’épopée (point épique), de la tragédie, de la comédie et les bases de la théorie littéraire :
o Temps : unité de temps : en général un journée
o Action : unité d’action : pièce unie sans trop de dégressions par rapport à l’action principale
(pas comme pour les romans et textes baroques).
 Pas d’intrigues parallèles
 Pas de sujets qui se superposent
 Pas trop long
 Désordre synonyme de mauvais goût donc à éviter
o Lieu : se passe dans un seul lieu (ex : une maison)
- On parle d’auteurs classiques, pas de classicistes
- Hiérarchie des genres littéraires (haut, moyen, bas) :
o Haut = sublime : épopée ou tragédie (sommet du théâtre)
o Moyen : comédie cultivée et savante, inspirée de la renaissance italienne notamment
o Bas : comique vulgaire : farce

Définition selon Boileau dans « L’Art poétique », à partir du vers 391 :


- Alexandrin, style de poème très courant à l’époque avec rime plate très utilisé par Molière
Étudiez la cour et connaissez la ville : - Cour : Versailles, Roi, Aristocratie, top de la
société
- Ville : haute bourgeoisie parisienne
Dans Tartufe, famille aisée. Versailles et Paris
étaient proches géographiquement mais bien deux
lieux distincts
L’une et l’autre est toujours en modèles fertile. S’adresse aux écrivains : il faut étudier la bourgeoisie
urbaine et l’aristocratie pour copier la réalité et
s’inspirer de la nature humaine de l’époque, mais pas le
peuple.
C’est par là que Molière, illustrant ses écrits, - Si Molière avait été moins ami du peuple et suivi la
Peut-être de son art eût remporté le prix, règle susmentionné, il aurait été primé pour son art
Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, - Doctes peintures = pièces savantes avec bases
littéraires
Il n’eût point fait souvent grimacer ses figures, Grimace dans le sens où il déforme ses personnages, et
la grimace n’appartient pas au comique noble
Quitté, pour le bouffon, l’agréable et le fin, - Agréable et fin = idéaux du classicisme abandonnés
Et sans honte à Térence allié Tabarin. par Molière pour adopter le registre comique
(bouffon)
- Molière allie Térence (haute comédie sérieuse) à
Tarabin (comédie du peuple) :
o Térence : auteur latin maître comédie classique
modéré et sérieux, plus proche de la comédie
française. Boileau préfère donc Térence
o Tabarin : acteur français 1e moitié 17e siècle :
presque contemporain et représente théâtre
populaire
Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, - Allusion à œuvre de Molière appelée « Fourberie de
Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope. Scapin » de genre comique de bas niveau où une
personne est rouée de coups de bâtons dans un sac.
Situation comique non appréciée par Boileau, car
populaire.
- Misanthrope très apprécié de Boileau, car comédie
fine et agréable qui ne fait pas trop rire
Le comique, ennemi des soupirs et des pleurs, Comique = doit séduire et non pas amuser le peuple. Il
N’admet point en ses vers de tragiques douleurs ; faut rire avec finesse comme le feraient les membres de
Mais son emploi n’est pas d’aller, dans une place, la cour et de la ville
De mots sales et bas charmer la populace.

Il faut que ses acteurs badinent noblement ; Badiner = idéal de la comédie où il faut élever le
comique de manière noble, proche du rire
Que son nœud bien formé se dénoue aisément ; Nœud = dénouement, intrigue qui doit être facile à
résoudre, où la résolution signe la fin de l’intrigue
Que l’action, marchant où la raison la guide, Action et raisonnement doivent être cartésiens.
Ne se perde jamais dans une scène vide ; Résolution des problèmes basée sur la raison, la réalité,
l’expérience. Raison ici = bon sens
Que son style humble et doux se relève à propos ; - Scènes doivent être liées entre elles
Que ses discours, partout fertiles en bons mots, - Les textes doivent être hiérarchisés avec sublime au
Soient pleins de passions finement maniées, top
Et les scènes toujours l’une à l’autre liées. - Plaisanter, mais pas aller à l’encontre du bon sens
Aux dépens du bon sens gardez de plaisanter : - Nature dans le sens de nature humaine (sentiments,
Jamais de la nature il ne faut s’écarter." comportements, passions, amour, haine) de laquelle
il ne faut pas s’éloigner pour la suivre
- Aujourd’hui les notions de nature humaine et
naturel se sont perdues pour laisser plutôt place à la
culture

Différence entre comédie et tragédie :


- Comédie : personnages inférieurs par rapport au public :
o Personnages un peu plus bas que nous sans être nécessairement pauvres, doit déclencher
le rire à travers une erreur, une situation comique
o Condition de supériorité du rieur nécessaire pour pouvoir rire de la pièce
o Mécanismes du comique doivent permettre au public de rire et de se sentir supérieur
- Tragédie : personnages supérieurs par rapport au public (rois, princes, princesses, héros de
l’histoire/mythologie) = supérieur dans le sens noble également (supériorité sociale ou de prestige)
Influences de la comédie :
- Térence, Plaute et Aristofane : auteurs grecs et latins
- Comédie italienne de la renaissance est plus près de Molière avec Machiavelli e Ariosto.
- Œuvres de Molière en vers, nobles, s’inspirant des traits classiques
- Farce médiévale dont s’inspire Molière (pas appréciée par Boileau) : théâtre comique populaire lié
au corps, avec phénomènes physiques qui vont contre la nature et le bon sens.
- 16e siècle : comédie italienne fondée sur les masques (Arlequin, Polichinelle in Commedia d’Arte) et
donc sur l’improvisation, car les textes ne sont pas écrits. Molière s’inspire beaucoup également de
ce style

LE TARTUFE
- Vient de l’italien Tartufo : signifie quelque chose de difficile a trouver, qui se cache, à chercher =
comme l’hypocrite.
- Présenté pour la 1e fois en mai 1664 à Versailles avec d’autres comédies lors d’une fête
somptueuse « Le plaisir de l’île enchantée ».
- 1e production du texte jamais parvenue, car elle avait causé un scandale à l’époque
- 1e version en 3 actes, version définitive en 5 actes comme presque toutes les pièces classiques
- 1667 : nouvelle version avec changement de titre de Tartufe à L’imposteur et du nom du
protagoniste en Panulphe. On ne sait pas bcp de ce texte. 1 seule représentation
- 1669 : 3e et dernière version
- La pièce connaît plusieurs versions et échecs à cause de
o son contenu : fausse dévotion et hypocrisie religieuse
o Reine d’Autriche : reine bigote, mère de Louis 14, proche d’une secte catholique
antiprotestante « compagnie du saint sacrement »
 décédée en 1666, le parti dévot perd de son influence à la cour
- Tartufe reproposée seulement après la mort de la reine en 1669
- Molière a été censuré plusieurs fois à l’époque pour ses pièces aux allusions vulgaires, trop
féministes ou contenant des personnages athées (L’école des femmes avec Don Juan)

LISTE PERSONNAGE :
- Amante au 17e siècle signifie amoureuse et non
pas maîtresse
- Damis et Marianne sont les plus jeunes
- Suivante signifie demoiselle de compagnie
- Un exempt est une sorte d’agent de police

ACTE 1 – Scène 1
Commence d’emblée avec + personnages qui interviennent sans comprendre thème de la discussion.
Contexte : Mme Pernelle et Orgon (pas présent, à la campagne) aiment bcp Tartufe et le trouvent exemplaire,
mais les autres personnages le considèrent un faux dévot, et ils ont peur qu’Orgon se laisse influencer par
Tartufe. Mais Mme Pernelle s’oppose à l’opinion de toute la famille
-Mme Pernelle est contrariée et veut partir, mais
Elmire lui fait comprendre qu’elle ne devrait
rester, car tout le monde la traite bien (de ce que
l’on doit envers vous on s’acquitte)
-Ménage = chaos
-Elle pense qu’on se fiche d’elle et qu’on s’oppose à
ses opinions. Elle considère la situation comme
une farce ou tout le monde se parle l’un sur
l’autre comme à la cour du roi pétaud (référence
à la farce = roi des mendiants, cour où règne le
désordre).
-A partir de cette phrase tout le monde essaiera de
prendre la parole, mais ils seront tous
interrompus par Mme Pernelle

-Dorine prend la parole, mais est interrompue par


Mme Pernelle qui lui dit que ce n’est qu’une
dame de compagnie à la langue bien pendue.
-Damis intervient pour être traité de sot par Mme P e
qui ajoute qu’il n’obéit pas à son père. D’ailleurs,
elle en a parlé avec son fils Orgon

-Mariane, sœur de Damis est elle aussi interrompue


par Mme P qui la juge coquette et qu’elle cache
bien son jeu.
-Elmire, nouvelle femme d’Orgon est interrompue
également et on lui reproche qu’elle est
dépensière, qu’elle s’habille de façon exagérée et
qu’elle n’est pas la vraie mère des enfants

-Cléante est le frère d’Elmire. MP a plus de respect


pour lui, mais lui dit de rester à sa place et qu’il
ferait mieux de ne pas tjs ramener sa fraise, car il
expose des idées scandaleuses
-S’ensuivent des critiques adressées à Tartufe de la
part des membres de la famille

Note : ce mécanisme d’interruption des personnages par MP de déclencher une situation comique, car chaque
fois que Mme P interrompt quelqu’un, elle en fait une description négative de leurs défauts. Cette scène
permet notamment de présenter les personnages et l’on remarque qu’ils apparaissent selon une échelle
sociale
ACTE 1 - Scène 2
- Dorine (suivante de Mariane, la sœur d’Orgon) parle de l’obsession d’Orgon envers Tartufe et de son
influence sur lui.
- Dorine = domestique élevée qui utilise la langue franque (vieux français) et indique même que si Tartufe
rote, car il mange bcp, on lui répond « Dieu vous aide »
o Verbe « roter » avait été omis lors de la 1e représentation en 1664, car terme pouvant choquer le
public à Versailles
o On trouve une note dans certaines éditions qui indique « c’est une servante qui parle ». Molière
justifie ainsi que ce n’est pas de sa faute s’il emploie ce mot
o Autre interprétation : satire latine de Juvénal : « si bene ructavit » = phrase permettant de féliciter
l’invité qui rote et va au toilette après manger
Note : comique corporel, considéré vulgaire que l’on ne retrouve pas dans le reste de la pièce, ce qui explique
pourquoi le verbe roter a été omis dans les premières représentations
ACTE 1 - Scène 3
Rien à dire sur cette scène très courte
ACTE 1 - Scène 4
- Scène très célèbre impliquant un dialogue entre
Dorine et Orgon qui revient enfin de la campagne
et qui demande comment se porte sa famille
- Dorine répond qu’Elmire, femme d’Orgon était
malade avec une grosse migraine
- Orgon lui répond : et Tartufe ? à laquelle Dorine
répond que Tartufe se porte très bien quant à lui
- Auquel répond à chaque fois Orgon « Le pauvre
homme »
- S’ensuit une conversation où Dorine décrit l’état
de santé déplorable de sa femme, pour répondre
ensuite à chaque fois à la réponse « Et
Tartufe ? » en indiquant que lui va très bien et
qu’il a mangé et dormi en abondance et a même
repris du vin le lendemain matin
o Comportement contradictoire avec le fait
d’être dévot

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