You are on page 1of 15
1. Formules de Taylor : Nous allons voir trois formules de Taylor, elles auront toutes la méme partie polynomiale mais donnent plus ou moins informations sur le reste. Nous commencerons par la formule de Taylor avec reste intégral qui donne une expression cexacte du reste. Puis la formule de Taylor avec reste f"*(c) qui permet d'obtenir un encadrement du reste et nous terminons avec la formule de Taylor-Young trés pratique si l'on n'a pas besoin d'information sur le reste. Soit FC Run intervalle ouvert. Pour n € N°, on dit que f : I+ R est une fonction de classe @" sif est m fois dérivable sur et f° est continue. f est de classe ‘6° sif est continue sur I. f est de classe ™ si f est de classe %* pour tourn en, 1. Formule de Taylor avec reste intégral : ‘Théoréme 1 (Formule de Taylor avec reste intégral). Soit f :1 + R une fonction de classe ‘6"*! (n EN) et soit a, x € I. Alors See lier a eet 4 L1 Nous noterons T,(~) la partie polynomiale de la formule de Taylor (elle dépend de n mais aussi de f et a) T,O=fO+FM-9+ ie) Arenarana: En écrivant x =a +h (et donc h = x—a) la formule de Taylor précédente devient (pour tout et a+h de 1): - ign ape eea FN gon Lye +f (a+) (x=) + (x =a)", Slath)=f(@Q+s(@h+ Exemple : La fonction f(x) = exp. est de classe ‘6"*! sur I = R pour tout n, Fixons a € R. Comme f(x) = expx, f"(x) = expx,...alors pour tout x €R i Taek expx = expat expa: (=a) +1004 PE ea) [te Orde. Bien sr sion se place ep a respx=ltx+5+5+ Be Fovuve ti erie ? Montrons cete formule de Taylor par rlcmrmaman sur k Oil existe c entre a et x tel que expx = expa+expa-(x—a) ++ Dans la plupart des cas on ne connaitra pas ce c. Mais ce théoréme permet d’encadrer le reste, Ceci Sexprime par le corollaire suivant Corollaire 1 Si en plus la fonction |f'°*| ese majorée sur I par un réel M, alors pour tout a,x € 1, on a Exemple: Approximation de sin(0, 01). Soit f(x) = sin.x. Alors f'(x) = cosx, f"(x) =—sinx, f(x) =~cosx, f(x) = sinx. On obtient done f(0) =0, $'(0) =1, f"(0)=0, F(0) =—1. La formule de Taylor ci-dessus en a = 0 a Torde 3 devient : f(x) =0+1-x +0 B18 4s (QE, cesea dire fle) = 2-2 + fC), pour un cerainc ene O etx Appliquons ceci pour x = 0,01. Le reste étant petit on trouve alors (0,017 6 3 la précision de cette approximation : con 0,01 cela donne : | sin(0,01)—(0, 01-22 alors notre approximation donne au moins 8 chiffes exacts aprés la virgule Remarque: + Dans ce théoreme rhypothise f de classe “¢"*" peut-étre affaiblie en f est «n+ 1 fois dérivable sur I». + ele réel ¢ est entre a et x »signifie « €Ja, x1 ou ¢ €]x,al » + Pour n = 0 cest exactement I'énoncé du théoréme des accroissements finis: il existe ¢ €Ja, b[ tel que f(b) = F@)+F'b—a) + Si1 est un intervalle fermé borné et f de classe “6"*%, alors f") est continue sur I done il existe un M tel que if!*9(x)] Démonération: § état une fonction de classe ‘6" nous appliquons la formule de Taylor av ce f(c) au rang n—1. Pour tout x, il existe c = c(x) compris entre a et x tel que f(x) = f(a) + f'(a)(x—a) + G2(x—a)? +--+ F(x ay"1 + 22x —a)". Que nous réécrivons : f(x) = f(a) +F(a)(x—a)+£ LC f%e) £1 (—a)". On pose e(x) = MOL puisque f est continue et que e(x) > a alors lim, ., ¢(x) =0. 4. Un exemple ool R, x In(1 +x); f est infiniment dérivable. Nous allons calculer les formules de Taylor en 0 miers ordres, ‘Tous d'abord f(0) = 0. Ensuite f(x) = 7}; donc f’(0) = 1. Ensuite f(x! ‘Ta done f”(0) = —1. Puis Og) = +2qcp done f(O) = +2. Par récurrence on montre que f(x) = (-1Y"(n= 1! qqky et done F0(0) = (-1)""{n— 1}. Ainsi pour n> 0; Sx" = (11S xn = (11x Voici donc les premiers polynémes de Taylor = he) Les formules de Taylor nous disent que les restes sont de plus en plus petits lorsque n croit. Sur le dessins les graphes des polynémes Toy, Tz»Ts sapprochent de plus en plus du graphe de f. Attention ceci est vai qutautour de 0 T(x)=0 Tx)=x E@)= y=In(+x) Pour n quelconque nous avons calculé que le polynéme de Taylor en 0 est T= eyes Zev" Heyes 5. Résumé : Iya done trois formules de Taylor qui s’écrivent toutes sous la forme “ot 7,(x) est toujours le méme polynome de Taylor SA Re -[ EW ee—orae Baylor avec reste intégral A {r0-9, pe > yor avec reste f°), centre a etx VRO=6-9@) —<—<—$_$€$$$_ Taylor-Young avec ex) —+0 (ay Selon les situations Fune des formulations est plus adaptée que les autres. Bien souvent nous niavons pas besoin de beaucoup d'information sur le reste et est donc la formule de Taylor-Young qui sera la plus utile. ‘Notons que les trois formules ne requigrent pas exactement les mémes hypotheses : Taylor avec reste intégral 8 Yordre m exige une fonction de clase ‘6"*?, Taylor avec reste une fonction n + 1 fois dérivabe, et Taylor-Young une fonction “6". Une hypothése plus restrictive donne logiquement une conclusion plus forte. Cela dit, pour les fonctions de classe “6 que lion manipule le plus souvent, les trois hypotheses sont toujours vérifges. Vs Notation: te terme (x—a)*e(x) ot e(x) —> 0 est souvent abrégé en « petit 0» de (x —a)" et est noté o((x—a)*). 0x09) (eo) = Done of(x —a)*) est une fonetion tele que lim, 4. 0,11 faut shabituer & cette notation qui simplifie les écritures, mais il faut toujours garder a V'esprit ce quelle signifie. Cas particulier : Formule de Taylor-Young au voisinage de 0. On se raméne souvent au cas particuli formule de Taylor-Young s'écrit alors ota =0, la SO) = SOV SO)e+ FO) Hoo FM) 4 8) Of Lim, €(x) =O. Et avec la notation « petit o » cela donne : FO)= FOS OR+ SO HF FO 062") II. Développements limités au voisinage d’un point : 1. Dé&finition et existence : Soit I un intervalle ouvert et f : I -» R une fonction queleonque. Définition 1. Pour a € J et n EN, on dit que f admet un développement limité (DL) au point a et a ordre n, sil existe des 16015 oy 1y---56n et tne fonction ¢ : J R telle que lim, .,€(x) =O de sorte que pour tout x € 1 FO) = ey teva) t+ tex —a)" + (x= aJMe(x) + Légalité précédente appelle un DL de f au voisinage de a & ordre n + Leterme co + ¢)(x—a) +--+ ¢q(x—a)" est appelé la partie polynomiale du DL. + Leterme (x~a)"e(x) est appelé le reste du DL. La formule de Taylor-Young permet obtenir immédiatement des développement limités en posant cs Proposition 1. Si f est de classe 6" au voisinage d'un point a alors f admet un DL au point a 4 ordre n, qui provient de la formule de Taylor Young fla) = fla) + Oa) + a ea LO (ge + ret ar ad + (eae) w0€(2) =0. Dieu Q)s1f ext de classe +e" au volsinage un point o, un DL en 0 a Tordre n est expression FOD=FO+S Ox + SO +--+ FOE, + xe) @5if admet un Dien un point a Yordre n alors elle en posséde un pour tout k O alors f est continue en a et co = fa). @ Sif admet un DL en un point a a Yordre n > 1, alors f est dérivable en a et on a cy = f(a) et cy = f'(a). Par conséquent y = co + ¢\(x—a) est léquation de la tangente au graphe de f au point fabscisse a @ Pius subti: f peut admettre un DL.a Tordre 2 en un point a sans admetire une dérivée seconde en a. Soit par exemple f(x) = x°sin. Alors f est dérivable mais f’ ne Vest pas. Pourtant f admet un DL en 0 & ordre 2 F(x) = x?e(x) (la partie polynomiale est nulle). 3. DL des fonctions usuelles a l’origine : Les DL suivants en 0 proviennent de la formule de Taylor-Young, she fa Gta tent Bey Hx e(0) cosa = 1-5 + Hp + (—A)" fay x ex) sing = $B eB tay ela) me ttaxtpet 1" +x") SLe txt ett + x(x) +(e (4 Le DL de chx est la partie paire du DL de exp-x. C’est-a-dire que on ne retient que les monémes de degré pair. ‘Alors que le DI. de sh est la parte impair. fa te DL de corx est a partie paire du DL de exp en alternant Ie signe +/— du mondme, Pour siax cest la partie impaire de exp.x en alternant aussi les signes. fa: on notera que la précision du DL de sinx est meilleure que application naive de la formule de Taylor le prévoit er) au lieu de x2"*"e(x)) ; Cest parce que le DL est en fait & Tordre 2n +2, avee un terme polynomial en nul (done absent). Le méme phénomene est vrai pour tous les DI. pairs ou impairs (dont sh x, os x,chx), f@ Pour In(1 +x) n'oubliez pas qu'il n'y a pas de terme constant, pas de factorielle aux dénominateurs, et que les signes alternent. 1 faut aussi savoir écrire le DL.& Paide des sommes formelles (et ici des «petits 0») ee L +o(x") et nd ea= Dayne +o(x") fasta Di de (1 +2)" est valde pour tout @ € R, Pour a = —1 on retombe sur le DL de (1+)"! = ;!y. Mais on retient souvent le DL de ;!; qui est trés facile. Il se retrouve aussi avec la somme d'une suite géométrique Lex txttetat = Rae ete Lest. f@.Pour a= } on retrouve (1+)! = Vex =14 §—}x? +--+, Dont faut connaitre les trois premiers termes. .4. DL des fonctions en un point quelconque : La fonevon f set un la vesnage un pois ase seulement sl foneon x f(x +a) mer un DL a woisnnge de. Soovent on ramtne don Ie role en Den asa le changement de varblesk = Exemple: 1. Dude s(<)mexpxent On pose h — 1. Si x est proche de 1 alors h est proche de 0. Nous allons nous ramener un DL de exph en neo Onno e~ expt expx = exp(1+(x—1)) = exp(1)exp(x—1) =eexph = (isis eet sna) Wye e(1+@-p+ +170) oi lim, e(x 1) =0. 2, Dhde g(x)=sinx en m/2. Sachant sin.x = sin(§ +x » 0, Ona done §) on se raméne au Dl. de cosit quand h = SP e(x— 9), oll lim, yyne(x—3 3. Dhede f(x) =In(1 +3x) en 1 Afordre 3. faut se ramener & un DI. du type In(1 +) en h= 0. On pose h=x—1 (et done x= 1+), On a E(x) =In(1+3x) =In(1+3(1 +A)) = In(4+3h) = In(4-(1+#)) =In4+In(1+ 3) =In4 CRY +t e(h) = ng + OD — B(x 1? + J(x— 1)? + (XV e(x-1) oft tim, e(x 1) =0. Cd 5) es If. Opérations sur les développements limités : 1. Somme et produit : On suppose que f et g sont deux fonctions qui admettent des DL en 0 a fordre n 5) F(x) = cg texte tex" + xe (x) g(x) = dg + dhx +--+ +dyx" +x"e n(x) Proposition 3. + f + admet un DL en 0 ordre n qui est (F + 8) = FO) + BC) = (Co+ do) + (ey + dade +++ (Gy + dX" + X%EC). + fg admet un DL en O ordre n qui est: (f * gx) =f (x) x g(x) = Ty(x) +x"e(x) ol! Ty (x) est le polyndme (co Hex +++ 6qx") (dy + dy +--+ dyx") tronque & ordre. ‘Tronquer un polynéme a Vordre n signifie que l'on conserve seulement les mondmes de degré a, Exemple: 3 Cateul du DL de arctan x (On sait que arctan’ x = bo. En posant f(x) Et comme arctan(0) = 0 alors arctanx = Yyt_, GUk x71 4 x2"*e(x) = x— 31a méthode est la méme Pour obtenir un DL de arcsinx en 0 a Tordre 5. aresin’ x = (1- Done aresin, (ax?) + xhe(x) = 14 fx? + Bat + tex), IV. Applications des développements limités : Voici les applications les plus remarquables des développements limités. On utilisera aussi les DL lors de l'étude locale des courbes paramétrées lorsqu'll ya des points singuliers, 1. Calculs de limités : Les DL sont trés efficaces pour calculer des limites ayant des formes indéterminées ! Il suffit juste de remarquer que si FO) =e Fee a) +++» alors lim, 4 f (2) = co. * inl +x)—tane + Limite en 0 de 19 3x2sin™x cette fraction. En Oona f(x) = In(1+x)-tan.x+4 sin? Notons £23 5 +060) (x4 8-2 to(e) {xt 40(0))+ $e forte) +0(x4)= Sixt +o(et) eta) <3? sin? x = 3x*(x +0(x))’ = 3x*+0(x4), =H en notant o(1) une fonction (inconnue) tendant vers 0 quand x — 0. Done 3 Note en calculant le DL 4 un ordre inférieur (2 par exemple), on n’aurait pas pu conclure, car on aurait obtenu 245, ce qui ne léve pas Findétermination, De fagon générale, on caleule les DL ordre le plus bas possible, et Scola ne suffi pas, on augmente progressivement ordre (done la précsion de approximation), 2. Position d’une courbe par rapport d sa tangente : Proposition 5. Soit f : +R une fonction admettant un DL en a: f(x) = cq +e(x—a) + cyl —a}* + (x—a)Ke(2x), oit kest le plus petit entier > 2 tel que le coefficient c, soit non nud. Alors Péquation de la tangente d la courbe de f en a est y= ¢y-+¢,(x—a) et la position de la courbe par rapport ala tangente pour x proche de a est donnée par le signe -dire le signe de ¢y(x —a)*. ly a3 cas possbles F Sice signe est postif alors la courbe est au-dessus de Ia tangente. iv 9 Si ce signe est négatif alors la courbe est en dessous de la tangente. o Si ce signe change (lorsque l'on passe de x a) alors la courbe traverse la tangente au point dabscisse a. Cest un point d'inflexion. y Comme le DL de f ena a Vordre 2 s'écrit aussi f(x) = f(a) + f'(a)(x —a) + L(x — a)? + (x —a)Pe(x), alors I F(a)+f'(a)(x—a). Si en plus f(a) # 0 alors f (x)—y garde un signe constant Soit Fx) 1, Déterminons la tangente en } du graphe de f et précisons la position du graphe par rapport & la tangente. Ona f(x) = 4x3 —6x*, f"(x) = 12x? — 12x, done f"(3) = —3 #0 et k = 2. (On en déduit le DL. de f en } par la formule de Taylor-Young : fe) = F(4) + f'GGr— +4 Be(x) P+ (x 5 PC). Done la tangente en 3 est y = 2 —(x—2) et le graphe de f est en dessous de la tangente car f(x) - y = (—} + e(o))(e— 2? est négatif autour de 2, Déterminons les points d'inflexion, Les points dinflexion sont & chercher parmi les solutions de f"(x) = 0. Done parmi x = 0 et x = + Le DL en Dest f(x) = 1—2x? + x4 (il s'agit juste d’écrire les monOmes par degrés croissants !). L’équation de la tangente au point d'abscisse 0 est done y = 1 (une tangente horizontale). Comme —2x° change de signe en Oalors 0 est un point d'inflexion de f. + Le DLen 1: on calcule f(1), f'(1), ...pour trouver le DL en 1 f(x) = —2(x — 1) + 2(x — 1)8 + (x — 1). Léquation de la tangente au point d'abscisse 1 est done y = —2(x —1). Comme 2(x — 1)° change de signe en 1, 1 est aussi un point dinflexion de f 42841 T tangente en 0 contd tangente en 1 3. Développement limité en +©0 : Soit f une fonction définie sur un intervalle I =]xp, +00. On dit que f admet un DL ent +00 & ordre n s'il existe des réels cq, ,--.4¢q tels que fa)eqr t+ oi ¢() tend vers 0 quand x + +00. FO) =In(2+ + (Date + Fe(4), of lim, oo e(2) =0 y=In(2) Cela nous permet d'avoir une idée assez précise du comportement de f au voisinage de +00. Lorsque x ~» +00 alors F(x) > In2. Bt le second terme est +43, donc est positif, cela signifie que la fonction f(x) tend vers In2 tout en restant au-dessus de In2, 3 Un Dien +00 sappelle aussi un développement asymptorique. 3 Dire que la fonction x + f(x) admet un DL-en +00 a ordre n est équivalent & dire que la fonction x —+f(+) admet un DL en 0° & fordre n 3K On peut définir de m8me ce qu’est un DL en ~co. Proposition 6. : On suppose que ta fonction x + £22 admet un Dlen +00 (owen ~00) : 22 = ay +2 +4 + te(2),oi1kestle plus petit entier > 2 tel que le coefficient de + soit non nu. Alors litt s0 f(x) ~ (dgx + ay) = (resp. x 00) la droite y = ayx +a, est une asymptote & la courbe de f en +60 (ou 00) et la position dela courbe par rapport 4 asymptote est donne par le signe de f(x) ~ y, cest-é-dire le signe de y=Slxy Démongiration: 01 a ism,..00 (f(«)—a9x—a1) = lim, p00 ‘ala courbe de Ensuite on caleule la différence f(x)— axa; (1) =0, Done y = ayx-+ay est une asymptote ahead ce (1+ 2e(). Asymptotes de f(x) = exp} ¥x7=1. 1. En +00, Done Pasymptote de f en +00 eat y = x +1. Comme f(x)—«— def reste en dessous de Fasymprore. ste au-dessus de asymptote

You might also like