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Analyse économique: Microéconomie

João Montez

Université de Lausanne

Printemps 2019
Les quatres semaines qui suivent
• Théorie microéconomique du choix sous risque et du
choix intertemporel

• Mais les résultats empiriques contredisent la théorie.


– Les gens sont plus averses aux risques que ce qui est prédit
par la théorie, surtout lorsqu’ils sont confrontés à des
risques impliquant des petits montants
– Les gens sont plus impatients que ce qui est prédit par la
théorie s’ils doivent faire un compromis entre un gain
aujourd’hui et un gain futur.

➢ Nous allons discuter quelques théories récentes qui


expliquent ces résultats empiriques 2
Aujourd’hui: choix sous risque
• En microéconomie, nous analysons comment les
individus prennent des décisions pour allouer des
ressources limitées
• Beaucoup de décisions, et souvent les plus
importantes, impliquent des revenus risqués

• Cependant, jusqu’à maintenant nous nous sommes


seulement focalisés sur des décisions avec des revenus
déterministes
• Aujourd’hui, nous étendons notre analyse à des
décisions comprenant des revenus risqués
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Aujourd’hui: choix sous risque
• Théorie de l’utilité espérée
➢ La courbure de la fonction d’utilité est l’unique vecteur
des préférences envers le risque d’un individu

• La diversification du risque
➢ Façon optimale de partager le risque entre plusieurs
individus

• La demande d’assurance
➢ Contre quel type de risque faut-il s’assurer?

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Avant de commencer: Risque vs ambiguïté
• Choix sous risque:
– Tous les revenus possibles et leurs probabilités associées
sont connus par celui qui décide ➔ loteries
– Par exemple, considérons la loterie binaire X: on recoit xB
avec probabilité p ou xM avec probabilité (1-p)
• Choix sous ambiguïté:
- Les probabilités sont inconnues par celui qui décide
- Plus réaliste, mais plus compliqué à analyser
formellement étant donné que l’on ne peut pas calculer
les anticipations

➢ Nous allons regarder seulement le choix sous


risque
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Théorie de l’Utilité Espérée (TUE)
• C’est le modèle standard pour le choix sous risque
• Les individus valorisent la loterie selon leur utilité
espérée
– Par exemple: un individu peut choisir entre la loterie
binaire X décrite précédemment et un gain certain y
– Il compare l’utilité qu’il attend de la loterie

à l’utilité u(y) du gain certain


➢ Il choisit la loterie si E(u(X)) ≥ u(y) et vice versa

➢ Quel est le lien avec les préférences de l’individu


pour le risque? 6
TUE: propriété principale de la fonction d’utilité
• Utilité marginale décroissante
– L’utilité augmente plus fortement si l’on consomme c = x
au lieu de c = 0 que si l’on consomme c = 2x au lieu de c =
x.
u
Gain d’utilité de
consommer 2x u(c)
au lieu de x.

Gain d’utilité de
consommer x
au lieu de 0.

+x +x

c
0 x 2x 7
TUE: propriété principale de la fonction d’utilité
• Utilité marginale décroissante
– Comme c’est vrai pour tous les x:
• u’’(c) < 0

u(c)

La pente de u(c)
est décroissante en c:
u’(0) > u’(x) > u’(2x)

c
0 x 2x 8
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.

u U(xB)

u(c)

u(xM)

c
0 xM xB 9
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.
➢L’inégalité de Jensen: Si

u U(xB)

u(c)

u(xM)

c
0 xM xB 10
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.
➢L’équivalent certain:

u U(xB)

u(c)

u(xM)

Si y > xC, l’individu préfère


le montant certain.

Si y < xC, l’individu préfère


la loterie
c
0 xM xB 11
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.
➢L’équivalent certain:

u U(xB)

u(c)

u(xM)

c
0 xM xC xB 12
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.
➢L’équivalent certain:

u U(xB)

u(c)

u(xM)

Si y > xC, l’individu préfère


le montant certain.

Si y < xC, l’individu préfère


la loterie
c
0 xM xC xB 13
TUE: préférences envers le risque
Choix entre la loterie X et un montant y avec certitude.
➢ Prime de risque rp = E(X) – xC: La valeur espérée à laquelle
l’individu est prêt à renoncer pour éviter le risque de la loterie.

u U(xB)

u(c)

u(xM)

rp

c
0 xM xC xB 14
TUE: préférences envers le risque
• Propriété générale de la TUE: La courbure de la
fonction d’utilité u’’(c) reflète directement les
préférences envers le risque d’un individu:
– Si u’’(C) < 0, l’individu est averse au risque:

– Si u’’(c) = 0 , l’individu est neutre au risque:

– Si u’’(c) > 0, l’individu aime le risque:

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TUE: deux applications
La TUE a de nombreuses applications, nous allons
discuter des deux exemples suivants:

1.Partage du risque optimal: Deux vignerons valaisans


risquent de perdre leurs récoltes.

2.Demande pour les assurances: Contre quels types de


risques faut-il s’assurer?

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Partage du risque optimal
• Deux vignerons valaisans, F.B. et S.L.:
- Les deux ont la même fonction d’utilité concave u(q),
où q désigne la quantité de vin qu’ils consomment
- Chacun d’eux possède une vigne qui produit Q litres de
vin avec probabilité p et rien avec probabilité 1-p
- Les probabilités sont indépendantes
• Deux cas:
- Cas 1 « autarcie »: Chaque vigneron consomme ce qu’il
récolte (si la récolte n’est pas détruite).
- Cas 2: « Partage de risque ». Accord mutuel de donner
une fraction γ de sa récolte à l’autre vigneron.

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Partage du risque optimal
Cas 1: « autarcie »
•Revenu du vigneron selon l’état de la nature:

➢Utilité espérée du vigneron:

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Partage du risque optimal
Cas 2: partage de risque:
– Revenu du vigneron selon l’état de la nature.

➢Utilité espérée du vigneron:

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Partage du risque optimal
Le partage du risque γ* maximise E(U2):

CPO:

•Le partage du risque optimal égalise les utilités


marginales à travers les états de la nature où une vigne
est détruite
•Ainsi, avec le partage de risque optimal, les vignerons
peuvent lisser leur consommation à travers les états
•Remarque: en autarcie γ=0 ne peut pas être optimal car
u’’<0 (indifférent lorsque u(q) est linéaire)
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Partage du risque optimal
Faites attention à l’interprétation:

•Le contrat de partage optimal du risque égalise l’utilité


marginale à travers les états de la nature en
redistribuant la récolte totale réalisée par les deux
vignerons
•Cependant, le contrat n’a pas d’effet sur la réalisation
totale de la récolte, car celle-ci reste dépendante de
l’état de la nature
➢Le partage de risque optimal redistribue le risque entre
les parties mais il ne crée ni ne dissout le risque!
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Partage du risque optimal

Dans le contexte des marchés financiers ceci signifie:

• Des produits financiers — i.e. créances contingentes —


redistribuent des revenus parmi les acteurs concernés selon les
réalisations des états de nature.

➢ Des produits financiers permettent le partage du risque en


créant un marché pour le risque, mais ils ne créent pas de
risque supplémentaire et ne dissolvent pas de risque.

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Demande pour les assurances
Considérons l’assurance maladie comme exemple:

•L’individu a un revenu annuel de m.

•Probabilité p de tomber gravement malade


• Pour simplifier: Pas de coûts d’utilité d’être malade.
• Mais, le traitement est très cher et coûte: m.

•L’assurance maladie offrant une couverture complète


coûte 1.1pm.
➢Devrait-il accepter cette offre d’assurance?
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Demande pour les assurances
Analyse graphique:
• L’individu serait prêt à accepter m’ au lieu de m pour
éliminer le risque et il est prêt à payer m – m’ pour
l’assurance.
u u(c)

c
0 m’ (1-p)m m
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Demande pour les assurances
• Si la perte potentielle est substantielle, la fonction
d’utilité est fortement courbée dans le domaine des
gains possibles.
• L’utilité marginal diffère radicalement entre les
différents gains possibles u’(0) >> u’(m)

– Selon la TUE, l’individu sera prêt à payer plus que la perte


espérée pm dans une telle situation.

– Assurances contre les grandes pertes, peu probables,


peuvent augmenter considérablement l’utilité espérée

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Demande pour les assurances
Cependant, la TUE peine à expliquer la demande pour
les assurances pour des petites pertes:

•Si la perte potentielle ε<<m est petite, l’utilité est a


peu près linéaire dans le domaine des gains possibles:
u’(m) ≈ u’(m-ε)
•Sinon, le degré d’aversion au risque pour des grandes
pertes serait invraisemblablement élevé

➢L’individu devrait se comporter de façon plus ou


moins neutre au risque et devrait rejeter l’assurance
qui coûte plus que pε. 26
Demande pour les assurances
Cependant, la TUE peine à expliquer la demande pour
les assurances pour des petites pertes:
•Cependant, il y a un marché pour l’assurance contre
de telles petites pertes.

• Extensions de garantie pour les articles électroniques


• Assurance de voyage
• Assurance contre le vol d’accessoires personnels
• Etc.

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Que ferez-vous la semaine prochaine?
• Nous allons discuter d’exemples ou les résultats
empiriques contredisent les prédictions de la TUE.
– En réalité, les individus sont beaucoup plus averses au risque
que ce que la TUE prédit; spécialement pour les petits
montants.
– Nous verrons: les préférences référentielles peuvent
expliquer une grande partie des résultats empiriques.

➢ Lisez Rabin et Thaler (2002)

• Mardi prochaine: série d’exercices 3

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