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Les coups de maître aux échecs

Échecs Payot

Bent Larsen
p Les coups de maître aux échecs

Traduit de l'anglais
par Frank Lohéac-Ammoun
Titre original :

SKAKSKOLE 1-4

© 1975, 1976, Saml�rens Forlag, Copenhague.


© 1989, Editions Payot,
pour l'Édition en langue française.
© 1999, Éditions Payot & Rivages
Avant-Propos

Il n'est pas nécessaire de consulter ce livre dans l'ordre de ses


pages. Vous pouvez le feuilleter au hasard, si vous le désirez. La
première section vous semblera sans aucun doute la plus facile.
« Trouvez la combinaison » est une simple juxtaposition de cent
positions du type « Faites-vous la main ». Pour chacune de ces
positions, deux choses vous sont précisées : à qui est le trait et une
combinaison à découvrir, mais on ne vous dit pas ce que vous êtes
suscep.tible de gagner. .
« Trouvez le plan » exigera beaucoup plus de vos capacités. Il y
a quarante-huit situations de milieu de jeu. A chaque fois une
couleur vous est attribuée et vous devez décider de quelle façon
vous allez traiter la position. Toutes méritent que l'on s'y attarde
un bon moment. Si vous survolez chaque position en cinq mi­
nutes, vous n'apprendrez pas grand-chose, mais si vous les travail­
lez réellement, prenant des notes pendant que vous réfléchissez -
utilisant peut-être même un échiquier pour les analyses - , vous
verrez alors que les solutions répondent à vos commentaires et à
vos questions, et vous apprendrez beaucoup sur la stratégie et le
jugement positionnel.
« Trouvez les coups de maîtres » réunit quarante parties. Après
les premiers coups, on vous donne une couleur et on vous
demande de choisir les coups suivants, comme dans les rubriques
du type « Testez votre force ».
La dernière section, « Finales pratiques », approche la stratégie
des finales de la même manière que « Trouvez le plan » traite du
milieu de jeu, et représente une leçon de révision des finales
extraordinairement ramassée.

7
1.

Trouvez la combinaison

Vous pouvez apprendre à combiner


Tous les joueurs d'échecs pensent savoir ce qu'est une combi­
naison, mais les experts ne sont jamais parvenus à se mettre
d'accord sur une définition. Doit-il y avoir sacrifice ? La combi­
naison doit-elle forcer l'adversaire à une action quelconque ?
Doit-elle utiliser une position fortuite et transitoire des pièces
adverses ? Nous nous débrouillerons sans définition très claire,
mais il nous faut trouver comment combiner. Dans une certaine
mesure, cela peut s'apprendre.
Une combinaison présente deux difficultés : dans son calcul ou
dans sa découverte . Dans les deux cas, la pratique fait le maître .
Dans les exercices suivants, il n'y aura pas de calculs très longs,
mais les combinaisons ne sont pas toutes aisées a repérer. Même
des maîtres renommés sont passés à côté de certaines d'entre
elles. C'était sans doute à cause du zeitnot ou pour une question
de nerfs. De plus, une importante assistance, dont bénéficient les
lecteurs, leur faisait défaut puisqu'ils ignoraient la certitude de
l'existence d'une combinaison dans la 'position. Muni de cette
information, un maître pourrait sans doute trouver la combinai­
son dans 95 % de ces positions en moins d'une demi-minute de
réflexion. Néanmoins, ces exercices n'ont pas été conçus pour des
maîtres ; prenez donc votre temps pour trouver les solutions !
Les combinaisons appartenant à une même famille n'ont pas été
placées côte à côte, et je n'ai pas indiqué sous les diagrammes si le
meilleur jeu menait au mat ou plus prosaïquement au gain d'un
pion. Le problème, comme dans une partie réelle, est tout
simplement de trouver le meilleur coup. Toutefois, le fait que
vous sachiez qu'il existe une combinaison doit bien sûr vous

9
habituer à rechercher les particularités intéressantes de la position
qui peuvent rendre une combinaison possible. L'adversaire a-t-il
laissé deux de ses pièces importantes sur la même diagonale ou à
portée d'une fourchette de cavalier ? Son roi manque-t-il de case
de fuite, ce qui permettrait un mat du couloir ? Certaines de ses
pièces manquent-elles de protection ? Disposons-nous d'une
force d'attaque puissante à proximité de son roi ? Et ainsi de
suite. Vous n'avez aucune garantie de trouver la bonne idée,
même si vous repérez un grand nombre de détails semblables.
Mais, comme je le disais, pratiquez, pratiquez.
Enregistrez les thèmes mis en relief dans les solutions. Ces
descriptions vous aident à penser d'une manière plus constructive
que « si je joue ici, il fait ça, et puis après ? » .
J'ai placé les exemples des plus simples aux plus difficiles. J'ai
sélectionné ces derniers parce que je les trouve superbes.
Vous devez vous habituer à chercher des combinaisons dans
toutes les positions que vous obtiendrez en jeu réel. Il vous faut
avoir de très nombreuses idées combinatoires. Après analyse
détaillée, la plupart d'entre elles se révèleront mauvaises, mais
quelques-unes feront mouche !
Exercices

Les Blancs jouent 4 Les Blancs jouent


8
7 7
6 6
5 5
4 4

8
7
6
5
4
3
2 2

e f

3 Les Blancs jouent 6 Les Blancs jouent


8
7
6
5
4
3
2

11
10 Les Blancs jouent
8
7
6
5
4
3
2

8 Les Blancs jouent 11

8
7
6
5
4
3
2

Les Noirs jouent 12 Les Noirs jouent


8
7

3
2

12
13 16 Les Blancs jouent
8 8
7
6
5 5
4 4

Les Blancs jouent

4
3
2

Les Blancs jouent 18 Les Noirs jouent

5
4

13
Les Blancs jouent Les Blancs jouent

3
2

20 Les Noirs jouent Les Blancs jouent


8
7 7
6 6
5 5
4

Les Blancs jouent 24 Les Blancs jouent


8
7
6
5
4

14
Les Noirs jouent

Les Blancs jouent Les Noirs jouent

3
2

Les Blancs jouent

15
Les Blancs jouent

7
6
6
4

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

7
6
6

Les Blancs jouent

6
4
3
2

16
37 Les Noirs jouent Les Blancs jouent

7
6
5
4

Les Noirs jouent

Les Blancs jouent 42 Les Noirs jouent

17
43 Les Noirs jouent Les Noirs jouent

7
6
5
4

Les Noirs jouent Les Blancs jouent

18
. Les Blancs jouent Les Noirs jouent

5 5
4 4
3
2

Les Blancs jouent 53 Les Blancs jouent

5
4
3
2

51 Les Noirs jouent 54 Les Noirs jouent


8 8
7 7

6 6
5 5
4 4

3 3
2 2

19
55 Les Blancs jouent
8
7 7
6
5
4
3
2

Les Blancs jouent 60 Les Blancs jouent

20
61 Les Blancs jouent Les Blancs jouent

62 Les Noirs jouent 65 Les Blancs jouent


8 8
7 7
6
5
4
3 3
2 2

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

5
4

3
2

21
67 Les Noirs jouent 70 Les Blancs jouent
8
7
6
5
4
3
2

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

69 Les Noirs jouent 72 Les Blancs jouent


8 8
7 7
6 6
5
4
3
2

22
Les Blancs jouent Les Noirs jouent

74 Les Noirs jouent 77 Les Blancs jouent


8 8
7 7
6 6
5 5
4
3 3
2 2

Les Blancs jouent Les Noirs jouent

23
Les Blancs jouent 82 Les Blancs jouent

5
4
3
2

80 Les Blancs jouent 83 Les Noirs jouent

81 Les Blancs jouent 84 Les Blancs jouent


8
7
6
5
4
3
2

24
85 Les Noirs jouent 88 Les Blancs jouent
8
7

· Les Noirs jouent 89 Les Noirs jouent

Les Blancs jouent

7
6
5
4

25
91 Les Noirs jouent Les Noirs jouent

5
4
3
2

92 Les Blancs jouent 95 Les Noirs jouent


8 8
7 7
6
5
4
3
2

Les Blancs jouent

3
2

26
97 Les Blancs jouent 99 Les Blancs jouent
8
7

3
2

Les Blancs jouent Les Noirs jouent

Solutions
1. (Larsen-Donner, ZUrich 1959). 29. J:t xe7! donne un avantage
matériel décisif. Une illustration simple du thème : destruction
de la garde.
2. (Y. Barda-Keller, Moscou 1956). 27. ... _.g4+ 28. <tltfl
'flh3+ 29. l:t xh3 ,i.xh3 mène à un schéma de mat qui vaut la
peine d'être retenu.
3. (Chemikov-Sherbakov). Encore un schéma de mat bien
connu : 1. 1fxa8+ ,i.xa8 2. :txa8+ <tltb7 3. l:t ga3 et mat par
:t3a7.
4. (Dückstein-Johansson, Moscou 1956). Une fourchette de
cavalier : 27. ttJf6+ <ïttfl 28. 'ifxg7+ !

27
S. (Donner-Kérès, Zürich 19S9). Un méchant échec à la dé­
couverte : 24. . . . .i,xfS ! les blancs abandonnèrent à cause de
2S. j_xfS .U xg3+ ! 26. fxg3 d3+ !
6 . (Larsen-Botvinnik, Leyden 1970, un drame du zeitnot) .
36. . . . .U c2-b2 s'est révélé être une terrible gaffe (meilleur
était 1i.d4 ou l:;Ic3) , à cause de 37. VJJ/xc7!, avec des menaces de
mat sur la huitième rangée. Après 37. . . . VJJ/g8 38. VJJ/xb7? .U a2
les blancs gagnèrent, mais 38. �c4! .tt c2 39. VJJ/xb7 et ll a8
aurait été plus expéditif.
7. (Kupper-Olafsson, Zürich 19S9) . Une autre fourchette de
cavalier, que certains nomment « familiale » : 16. 1i_xg7 rJ;xg7
17 . .U xf7+ ! ( .U xf7 18. lL)e6+ ) . La partie se conclut de façon
assez amusante : 17. . . . rJ;g8 18 . .U g7+ rJ;h8 19 . .U xh7+ rJ;g8
20 . .U g7 + abandon. Le sacrifice de la tour blanche a causé une
destruction de garde, non pas d'une pièce mais de la case e6.
8. (Planinc-Timman, Wijk aan Zee 1974). 36. d8=VJJ/ ! .tigxd8
37 . .U xg2 avec gain facile. Les deux tours noires contrôlaient
d8, mais étaient surchargées. Une était censée couvrir b7 et
l'autre g2. En revanche, l'attaque de mat 36, VJJ/b6? (avec l'idée
a5-a6) se heurte à 36. . . . ltJel !, qui ouvre une ligne pour les
noirs, en bloque une pour les blancs et gagne la dame blanche
après 37. ,Uxel axb6 38. axb6 l:t bd8, grâce à la déviation de la
tour al.
9. (A. Bergqvist-Bôôk, Stockholm 194S). 12. h3?? fut une
horrible gaffe, à cause du stratagème bien connu 12. . . . lL)d4!
Ce coup est en fait une attaque double sur e2 et f3, qui gagne la
dame pour deux cavaliers, sauf si les blancs se résignent à 13.
lt)xd4 VJJ/h2 mat, après quoi on peut parler de déviation du
cavalier blanc.
10. (Giertz-Kremser, mais pour rendre cette position un peu plus
intéressante, j'ai ajouté un cavalier en eS) . 1 . IleS+ ! �xc8 2.
�xg7+ et Jl xg7 mat. Déviation de la dame noire.
1 1 . (D'une partie allemande ancienne) . 1 . . . . �hl + ! rJ;xhl
�f3+ et .U bl mat. Comment jouer autrement ? Un mat mena­
çait en g7. Le sacrifice de dame a gagné le temps nécessaire
pour retirer le fou de dl avec échec. Ainsi les 'blancs n'ont
jamais eu le temps de jouer VJJ/g 7.
12. (Pillsbury-Tarrasch) . 1. . . . .,txg2 ! gagne un pion, 2. 'ifxg2
�aS . Déviation de la blanche souverraine, puis double attaque
sur deux pièces non protégées.
13. (Pillsbury-Mieses, Monte-Carlo 1903) . 13. tDxb4 j_xb4 14.

28
e6! fxe6 15. ltJe5 avec un avantage décisif, à cause de la double
menace en d7 et f7. Le pion a fait place au cavalier ; cette
manœuvre a pour nom dégagement de la case e5 .
14. (Portisch-Tal, Moscou 1967) . 16. b6! 'iVxb6 17. 'iVc3 'iVb5 18.
'iVxa5 avec une position gagnante. D'abord l'ouverture de la
colonne « a » fut empêchée , puis tout fut mis en place pour
capturer le cavalier.
15. (Pétrossian-Spassky, 10e partie du match 1966) . 30. 'tfh8+ !
Attraction de sa majesté noire sur l'inconfortable case du coin ,
suivie d'une fourchette de cavalier qui ne manque pas de
piquant. Retenez ce stratagème.
16. (Partie tirée d'une simultanée donnée par le Mexicain Carlos
Torre) . Les blancs abandonnèrent. Cela peut arriver dans une
simultanée . En fait , la tour d8, qui doit couvrir à la fois d2 et g8,
est surchargée. Les blancs doivent donc tenter 1. l:l d6!, qui de
plus gagne. 1. . . . cxd6 2. f7 ou 1 . . . . ll xd6 2. g8='iV+ �d7
3. 'iVxh7+ �c6 4. 'iVe4+ �b6 5 . 'iVb4+ �b6 6. 'tfxc5+ �xc5
7. f7. On peut aussi envisager cette combinaison comme une
déviation de la huitième rangée de la tour noire.
17. (Ivkov-Larsen, Zagreb 1965). 16. . . . 'tfb6xb2?? fut puni par
17. l:l ebl ! 'iVc2 18. ltJel , piégeant la dame, ou plutôt gagnant
une pièce pour deux pions après 18. . . . 'ifxf2+ . On devrait
vraiment laisser le pion empoisonné b2 en paix.
18. (Eliskases-Castaldi, Milan 1938) . Le bon échec à la dé­
couverte est celui en el, qui ôte à la tour al le contrôle de la case
de promotion gl . Après 1 . . . . ]l el + 2. 'ifxc5 g1='iV+ nous
faisons connaissance avec un effet de « rayon X » sur la diago­
nale g1-c5 . Certains nomment cela embrochage. Deux excel­
lentes définitions. Les Anglais utilisent embrocher, mais Harald
Enevoldsen préfère rayon X. D'accord, Harald !
19. (Pétrossian-Simagine, Moscou 1956) . Je vous avais dit de
retenir ce stratagème. Oui , le n° 15 ! Pétro s'en est souvenu
pendant dix ans, mais dans l'autre sens, du plus complexe 19 au
plus aisé 15. Il y a ici deux attractions avant que les acteurs
soient à leur juste place : 45 . .,txe5 + ! 'iVxe5 46. 'iVh8+ ! �xh8
47. ttJxf7+ les noirs abandonnent. Très huilé . De plus, un
excellent exemple du fait que lorsque l'on connaît une combi­
naison sous sa forme la plus simple, il est plus facile de la
redécouvrir sous une forme plus élaborée.
20. (Toth-Asztalos, Ljubljana 1938) . Mat en deux coups par
'tfxh3 + ! Déviation du cavalier blanc de la défense de f3. Penser

29
à ouvrir la diagonale du fou par e5-e4 est digne d'éloges, mais
mat en deux, c'est mat en deux.
21 . Du fait de la menace en g2, il n'y a plus à hésiter : 1. ll xe6+ !
�xe6 2. ll e 1 + �d6 3 . 'iVf6+ �c5 4. ll e5+ �c4 5 . b3+ �d3
6 . ..Wd6+ �c2 7. ll e2+ les noirs abandonnèrent. Les blancs
étaient conduits par le Canadien de quatorze ans Yanovsky à
Buenos Aires en 1939. Grâce au clouage du pion fl, ll xe6
devient une sorte de sacrifice magnétique, attirant le roi hors de
sa forteresse. Contre 2 . . . . �d5 le gain le plus facile est 3. c4+ .
Possible également est 3 . ..Wd4+ �c6 4 . ..Wc4+ �d6 5 . 'i*'f4+
�c6 6. �f3 + .
22. (Spielmann-Menchik, Margate 1938) . 1 . 'ii'xf8 + ! ll xf8 2.
,.txh7+ et 3. ll xf8 mat ! Quoi de plus normal que de conquérir
une dame par un sacrifice de dame• ? Comment peut-on encore
définir cette combinaison ? Destruction de la défense de h7. La
dame a dégagé le chemin à la tour en f8, mais ce que les
problémistes nomment « dégagement » est tout à fait différent.
23. 1 . ll d8+ ! ..Wxd8 2. !Dfl+ ll xfl 3. 'ifxd8+ ll f8 4 . ..Wc7
abandon. Quelles horribles cartes postales ! (Cette position est
tirée d'une partie par correspondance.) Attraction de la dame
noire suivie d'une fourchette de cavalier ; nous avons déjà vu
cela. Ici, il y a également clouage de la tour e7.
24. (Mecking-Tan, Petropolis 1973) . 25. i.xfl+ ! �xfl 26.
n xc7+ 'ifxc7 27. 'ifh7+ gagnant la dame et un grand avantage.
D'abord le roi est attiré en f7. Puis une attaque double en c7,
enfin un petit coup de rayons X sur la 7e rangée. On doit
envisager l'échec en f7, ne serait-ce que parce que c'est un coup
auquel les noirs ne peuvent répondre que d'une seule manière
légale. Certaines personnes disent : « Il faut toujours faire
échec. » Ce n'est pas vrai pour une partie, mais devrait peut­
être s'appliquer aux calculs.
25. (Lehmann-Donner, Beverwijk 1965) . Les noirs espèrent pié­
ger le cavalier après 14. t'i.\xa8? par cxd4, mais les blancs jouent
14. t'i.\f5 ! Après 14. . . . 'ifxb6 15. t'i.\xd6+ ils peuvent gagner la

• Larsen fait allusion à l'adversaire de Spielmann, M11e Vera Menchik, Cham­


pionne du monde qui domina les échecs féminins d'avant-guerre (elle fut mal­
heureusement tuée, quelques années après son mariage, lors des bombardements
de Londres). Elle était de taille à tenir tête même aux forts grands maîtres
masculins de l'époque (le« club Vera Menchik,. réunissait les noms de ceux à qui
elle avait fait toucher terre). (N.d.T.)

30
dame grâce à un échec à la découverte, et après 14 . . . . ttJxf5 le
pion blanc reprend avec échec à la découverte. Il est ensuite
temps de capturer la tour. La position noire est sans espoir.
26. (Charousek-Chigorine, 1896). 23. ttJxb6! �e8 24. ttJc4 les
blancs gagnèrent un pion, puis la partie. 23. . . . �xe2 24.
ttJxd7 est pire, et après 23 . . . . cxb6 la tour a8 est surchargée !
24. �xa6! donne un grand avantage . 24. . . . l;Ixc2 n'est pas
bon à cause de la prise intermédiaire avec échec en a8. Après
24. . . . l;Ixa6 25. l;Ixc8+ �fl 26. li 1c7 le clouage regagne la
dame. Trop difficile ? Prenez les variantes une par une !
27. (Partie allemande par correspondance) . 1 . �xfl + ! les noirs
abandonnèrent. Un joli tableau de mat après �c4+ .
28. (Encore une partie par correspondance) . 1 . . . . f3, économi­
sant des timbres : les blancs abandonnèrent. La diagonale h6-e3
est ouverte , les noirs sont prêts au pseudo-sacrifice l;Ixa7 suivi
de la double attaque �e3 + , gagnant une pièce dans toutes les
variantes.
29. (Schowalter-Pillsbury, 1898). 18. . . . �h3 gagnera probable­
ment, même si les blancs se défendent par 19. g3. Mais pour­
quoi ne pas démolir immédiatement la position royale ?
18. . . . ttJxg2! 19. �xg2 �h3+ suivi de �g4 mène au mat.
Dans la partie, les noirs gagnèrent aisément après 19. I;led1
�e4 20. ltJd2 n a6 21. 'iVd4 ttJf4*.
30. (Golombek-Minev, Moscou 1956) . 17. t2)g5 ! donne un avan­
tage décisif. Il y a une menace de mat (�xf6 et 'iVxh7) , tandis
que le fou g2 est démasqué avec force, puisqu'il attaque son
homologue non protégé en b7. Le fou e7 manque également de
protection : 17. . . . h6 18. �xf6 hxg5 19. �xe7. La partie se
poursuivit par 17. . .. .:1 xc1 18 . .tixc1 g6 19. �xb7 et les blancs
l'emportèrent facilement. 17. . .. �xg2 18. i,xf6 g6 19. i.,xe7
n'est pas meilleur.
31. (Neumann-Hernandez, Dresde 1969). 1. �xh5 ! les noirs
abandonnèrent. Souvenez-vous du tableau de mat !
32. (Deschauer-Menke, correspondance) . 1 . �xf6 ! , et les noirs
rendirent leur tablier. Après 1 . . . gxf6 2. j_,h6+ �g8 3. Il e3
(ou Il e4) , mat est menacé en e7 et sur la colonne « g ». Ces
schémas de mat sont eux aussi bien connus.

* Il me semble que les noirs disposent également d'un autre gain expéditif :
18. .. . tüd3! 19 .Ue2 ,teS! 20. bxc5 .t:ta6. (N.d.T.)
.

31
33. (Schwind-Stern, correspondance 19S4) . 1 . . . t'Llg4+ ! 2.
.

�xg3 i.f2+ 3. �f3 �d3+ 4. j_e3 'iVe4 mat ! Le tableau de mat


après 2. hxg4 �h4 doit être visualisé dès que le fou noir touche
la case d4. Dans la variante jouée, il est peut-être possible de
parler d'un sacrifice magnétique.
34. (Rothgen-Petz, correspondance) . �h4 gagnerait si f3 était
défendu. Ce qui est fait avec gain de temps : 1 . . . . e4! 2. l2Jxe4
i,eS ! et les blancs abandonnèrent.
3S. (Levy-Feller, Portugal 1969) . Les blancs aimeraient faire
échec en d8, mais doivent d'abord éliminer le défenseur de cette
case. 1 . Jl xf6! Jl xf6 2. ll d8+ �fl. Maintenant ils désirent
donner échec en e8, mais le cavalier gêne. Il doit dégager avec
gain de temps, donc avec échec puisque c'est la seule chose que
les gens sont obligés de respecter : 3 . t'LlgS+ hxgS 4. �e8 mat.
Surprenant ? Peut-être, mais il y a une différence entre une
dame sur la case centrale e4 et une autre située sur le bord de
l'échiquier, loin de l'aile-roi.
36. (Pillsburry-Maroczy, Paris 1900) . Mat en deux coups !
'fVxh7+ suivi d'échec à la découverte par �g2. Le tabl�au de
mat fait penser à des positions de finales de tours.
37. (Partie par correspondance) . �xf3 ne gagne pas de façon
automatique. En revanche, la menace en f3 devient angoissante
après 1 . . . . ll f2! Sur 2. l2Jxe2 ll hS! mène à un mat rapide : 3.
Jl ge1 ll hxh�+ 4. �g1 ll fg2+ S . �fl l:l hl . Une jolie déviation
du cavalier blanc. Le pion d2 est important, sinon les blancs
disposeraient du coup intermédiaire 3. n dg1 + suivi de l2Jxf4.
38. (Pogats-Bilek, Budapest 1961). Les noirs gagnent un pion par
une découverte : 8. . . . l2Jxe4! Maintenant 9. l2Jxe4 �xd2+
supprime un défenseur de d4, raison pour laquelle les blancs
tentent 9. ttJxc6, sur quoi l2Jxd2 n'est pas malin, puisque
perdant une pièce par 10. ltJxaS. La dame noire, desperado,
vend sa peau aussi cher que possible : 9. . . . �xc3 ! Après 10.
'iVxc3 _txc3+ on a enfin le temps de prendre le cavalier en c6, et
après 10. bxc3 l2Jxd2 1 1 . i_d4 i,xd4 12. cxd4 l2Jxf1 13. l2Jb4 il
manque un pion aux blancs. Ce type de combinaison est bien
connu. Il survient ici après 1. e4 cS 2. l2Jf3 g6 3. d4 �g7 4. ttJc3
l2Jc6 S. ,i.e3 �aS 6. �d2 l2Jf6 7. h3? cxd4 8. l2Jxd4.
39. (Spassky-Donner, Leiden 1970) . 27. �d8! La mystérieuse
puissance de l'échec à la découverte . En fait, au lieu de jouer
26. . . . �f7-e7, les noirs abandonnèrent.
40. Un échec double est encore supérieur : 13. �d8+ �xd8 14.

32
j_aS+ et mat au coup suivant, combinaison que « vit » Kolta­
novski dans une partie à l'aveugle à Anvers en 1931 . Elle n'est
pas difficile si l'on possède ses classiques : jetez donc un coup
d'œil à la partie Réti-Tartakower, Vienne 1910 (ou 191 1 ; ce
n'était pas une partie de tournoi) : 1 . e4 c6 2. d4 dS 3. tLJc3 dxe4
4. tLJxe4 t2Jf6 S. �d3? ! eS? 6. dxeS �aS+ 7. i.,d2! �xeS 8.
0-0-0 tLJxe4?? 9. 'iVd8+ !
41 . Un sacrifice magnétique : 13. i.f4+ ! Si le roi se laisse entraî­
ner en f4, il est immédiatement maté par �fS , mais de toute
façon l'échec du fou lui coupe la retraite : 13. . . . �xe4 14.
tt el + ! �xf4 1S. �g3+ �fS 16. n es mat, ou 14. . .. �dS lS.
�f3 + et mat au coup suivant. Joué plusieurs fois dans le bon
vieux temps, c'est devenu partie intégrante de la théorie des
ouvertures : 1 . e4 eS 2. tZJf3 tLJc6 3. i.,bS a6 4. i.,a4 tLJf6 S. 0-0
bS 6. j_b3 i.,e7 7. d4 tLJxd4? 8 . ..txf7+ �xf7 9. tLJxeS+ �e6 10.
�xd4 cS 1 1 . �c3 b4? 12. �h3 + �xeS. On note plusieurs
suppressions de défense dans ce jeu introductif, mais les noirs
oublient que la sûreté du roi prime tout autre considération.
42. (Benko-Rejfir, Moscou 19S6) . Encore une sorte d'aimanta­
tion. Cependant, il nous faut tout d'abord indiquer que les noirs
sont mal. Un pion en moins, des pions faibles en bS et d6,
d'horribles menaces blanches sur la septième rangée. La nulle
est tout ce dont on peut rêver : 3 1 . . . . ll xf2! 32. �xf2 'i'(xh2+
33. �f3 �hl + Nulle ! Les blancs doivent jouer �f2, et se font
alors prendre dans un échec perpétuel par �h2 34. �f4 �fl +
et 34. �g4 �hS + mènent au mat!
43. 39. . . . ll al + ! peut être appelé sacrifice « magnétique » ou
d'« attraction », l'essentiel est que les noirs, après 40. �xal
�xc3 + , aient ouvert la diagonale où ils disposent d'une puis­
sante batterie avec gain de temps. Après 41 . �a2 �a3+ 42.
�bl �b3 + les blancs abandonnèrent à cause de 43. �cl
j_gS+ 44. �d2 �c3 + . Notez que la combinaison n'est possible
qu'à cause d'une � coïncidence » : le pion blanc est en hS plutôt
qu'en h4.
44. (Goethart-Polak, Amsterdam 1936) . La dame est piégée
après 13. . . . tLJxc4! 14. i.,xc4 i.,b4. Sinon les noirs gagnent la
case dS, ainsi qu'un pion important.
4S. (Porath-Barcza, Moscou 19S6) . Un petit stratagème délicat :
deux destructions de garde suivies d'une attaque double. Résul­
tat : une finale de pions gagnante . Les blancs abandonnèrent
après 29. . . . ll 8xb3 ! 30. axb3 .tt xd2, car après 3 1 . .U xd2

33
i.,xe3+ 32. .tt f2 les noirs gagnent facilement.
46. (Gligoric-Matulovic, Zürich 1959) . Une attaque double en
deux actes, et une surprenante ouverture de ligne à l'avantage
de la dame noire : 25 . . . . tDxe5 ! 26. dxe5 .tt xt7 27. VJVxt7
'ifg4+ et prise en dl avec échec. Les blancs jouèrent en fait 27.
i.,f6, mais la bataille était perdue.
47. (Sultan Khan-Capablanca) . 12. i.,xc7! �xc7 13. lL)xe4 gagne
un pion. Ainsi, une déviation afin que la dame ne soit pas
protégée, et après 13. . . . �xc2 les blancs disposent du coup
intermédiaire tDxf6+ . Les deux joueurs virent tout cela, et
1 1 . . . . tDd7-f6? ne fut pas joué.
48. {Taïmanov-Darga, Moscou 1956) . 23 . i,xg7+ ! �xg7 24.
'ifb2+ et �xb7 récoltant un pion, avec une finale gagnante.
Une simple attaque double. Mais avez-vous repéré le piège ?
Le gain de pion 23 . VJVxc5?? aurait mené à la perte de la dame à
cause de 23. . . . .tt dl+ ! La première rangée est sensible, bien
que le roi dispose d'une case de fuite, parce que celle-ci est
contrôlée par la dame noire.
49. (Richter-Kahn, Prague 1931) . 25. �h6+ ! �e7 26. tDgS+
abandon, à cause de 26. . . . J:t xg8 27 . .i,g5 + f6 28. exf6+ �t7
29. 'ifh7 +. Le coup introductif est sans doute un peu plus aisé à
trouver quand on se rappelle le tableau de mat du n° 2 ! Après
25. . . . J:t xh6 26 . .i,xh6+ les noirs ne sont pas encore tout à fait
mat, mais ils le sont bel et bien après 26. . . . �e7 27. lLJgS.
50. (Lobigas-Micheli, Skopje 1972) . 27. �xh5 ! les noirs abandon­
nèrent. Après 27. . . . gxh5 une colonne comme une diagonale
sont ouvertes, permettant la déviation du roi noir par 28 .
.,th7 + , suivie d'une promotion de pion et de mat.
5 1 . Mat en trois coups ! 1. . . . .tt h3 ! 2. gxh3 'iff3 + . Joué dans
une partie Zavadil-Engel, mais j'ai retiré une tour noire de aS.
Même sans cette tour, 1 . . . .:t f4 constitue une alternative
.

attrayante, avec double menace en e4 et en h2! Après 2. h3


i.,xe4 les noirs gagnent la dame blanche, mais le mat en trois
coups est meilleur.
52. {Slade-Hooper) . 1 . . . . tDxd3 2. cxd3 'ifxh2+ 3. 'ifxh2 tDf2
mat ! Le premier coup ouvre une ligne (une diagonale est
également une ligne), il est suivi d'une déviation, puis enfin du
clou, ce classique tant apprécié qu'est le mat à l'étouffé.
53. (de Bondt-Seele) . La tour g4 et le roi g8 sont à distance d'une
fourchette de Cavalier, donc : 1 . .tl xf6! gxf6 2. �xg4! les noirs
aperçoivent la menace sur la première rangée et jouent 1 .

34
.t:. xe4 2 . .t:. xe6 tt el+ 3. 'ifgl n xgl + 4. �gl fxe6 5 . .i,xg5,
mais au lieu de trois bons pions pour la pièce, les noirs restent
maintenant avec des pions doublés isolés.
54. L'objectif des noirs est d'obtenir une nouvelle dame. Ils
doivent se presser : 1 . . . . �c3? ne mène à rien après 2. i.e3 !
La menace blanche est �e3; l'idée fait-elle surface ? 1 . . . .
.i,d4! 2 . �xd4 l:l cl (clouage) 3. �h2 ll xdl 4. �e3 l:, hl + et
gagne. Les blancs jouèrent 2. g3 �xgl 3. �g2, mais durent
rapidement capituler.
55 . (Novotelnov-Averbakh). Faites toujours échec ! Mais faites­
le en premier dans vos analyses. Ici , ça marche : 1 . . . . �xf2+ !
2. 'iVxf2 'ifxdl + !Ou 2. l:l xf2 l:l xdl. Ou 2. �xf2 l:U5+ (rayons
X). Ou 2. �hl 'iff3+ et mat au coup suivant.
56. (Best-Muir, correspondance 1968) . 1 . . . . ,tl xh2+ ! les blancs
abandonnèrent. S'ils déplacent leur tour, ils permettent l'ouver­
ture de la diagonale et un échec à la découverte : 2 . .U xh2 f2+
mène au mat après 3 . ll g2 Dh4. Tout aussi mauvais est 2. �xh2
'iVh4+ 3. �gl l:t g8+ .
57. (Keffler-Kocem 1971). 18. �f8! l:t xf8 19. l:t xd7 avec mat ou
gain de la dame. Ce cher mat à l'étouffé ! Le premier coup
ouvrait une ligne avec gain de temps. Les blanc� auraient aussi
pu jouer 17. l;l xd7( !) pour répondre à 'ifxd7 par 19. j.,f8. Ils
n'auraient cependant gagné qu'un fou après 18. . . . l2Jh6;
maintenant ils gagnent une dame pour une tour, ce qui est plus
précis.
58. (Kikovic-Forintos, 1958) . 1 . .U. xc8+ ! l:t xc8 2. d7 �xd7 3 .
�g4+ . E n fait les blancs gagnent une pièce pour u n pion.O n ne
dispose pas d'appellation satisfaisante pour décrire le premier
coup blanc, mais il était certainement favorable aux blancs
d'obtenir que la pièce noire en c8 ne contrôle pas d7! Puis une
fourchette et un embrochage suivent, à la suite desquels les
noirs ne peuvent pas très bien jouer �xc8 (après 3. . . . �dB 4 .
.i,xc8 4. j.,xc8), qui les dévierait de la défense du cavalier e8.
59. 1. . . . 'ifg4! gagne. Les noirs ont une tour de plus et doivent
juste éviter de se faire mater (1 . . . . gxf6?? 2. l:t g3+ ). Après 2.
hxg4 la colonne « g » n'est pas dangereuse, donc 2. . . . gxf6.
Les blancs n'ont pas plus de chance avec 2. ll g3 'ifxg3. C'est
réellement très simple, mais aussi tout à fait instructif, raison
pour laquelle cette position a paru dans nombre de revues et de
livres. On a oublié qui, au départ, avait joué cette partie. .
60. (Miszto-N.N. , Pologne 1955) . Quel clouage ! Le fou d4 s'ap-

35
prêtait juste à prendre en g7 quand cela lui fut interdit. Après 1 .
'JJ.xg7?? les noirs capturent en d4 avec double attaque, puis en
g7. Les noirs ont deux pions de plus que les blancs ; c'est donc
maintenant ou jamais : 1 . 'iVh7+ ! �xh7 2. 'JJ.xg7+ �hS 3.
'JJ.gS+ �h7 4. : 1g7+ �h6 s . 'JJ.g6+ �h7 6. 'JJ.Sg7+ �hS 7.
1:. h6 mat ! Le fou cloué est toujours en d4 et prend part de loin
au mat. Le sacrifice de dame est donc une attraction qui rend un
gain de temps possible. Plus un double échec ! Avec tous nos
remerciements au pion noir en hS . . .
61. (Neumann-N.N. , 19S6) . Une pièce de moins pour deux pions,
et menacés de mat en g2. Bon, on va dire que c'est nulle ! 1 .
'JJ.e S+ ! lt)xeS 2 . 1Vh7+ ! �xh7 3 . lLJfS+ �hS 4 . lt)g6+ échec
perpétuel. La déviation du cavalier noir était nécessaire, sinon
après 1 . 'iVh7+? lt)xh7! 2. 'JJ.e S+ lLJfS 3. : xfS+ �h7 la tour
gêne pour donner l'échec de cavalier en fS.
62. (Ruster-Busch, correspondance) . Offrons-nous une autre pe­
tite nulle ; il n'est pas possible de gagner avec deux pions de
moins. 1 . . . . l:, xh2+ ! 2. �xh2 'iVh6+ ! 3. �g3 �h2+ 4. �f3
'iVf2+ S. �g4 'iVh4+ 6. �fS 'iVf6+ pat, ou échec perpétuel. Ce
type de position, avec la colonne « g » ouverte et la case h7
contrôlée, s'est produit plusieurs fois dans des parties de
maîtres.
63. 1. 'JJ.cS ! mate ou gagne la dame. La menace est .t:. xh7+ suivi
de 'i!Vg7. Même si le triplement sur la colonne « g » paraît bon,
la tour gS n'en est pas moins dans les jambes de sa souveraine.
Dans une position aussi tendue, on est obligé de s'en débarras­
ser en effectuant une menace, ce qui gagne du temps. Le temps,
c'est de l'argent.
64. 1 . 'JJ.dS+ ! 'JJ.xdS 2 . .t:. e1 + , qui gagna aisément après 2. . . .
�d7 3 . 'iVxf7 + e t 'iVxg7. Mais la leçon à retenir réside dans la
variante. 2. . . . �fS 3. 'iVxdS+ . La tour noire a été attirée en
dS parce qu'une pièce ne peut contrôler la case sur laquelle elle
se trouve.
6S. (Wade-Gudmundsson, Reykjavik 1964). 1 . iVeS+ ! les noirs
abandonnèrent. Dernière rangée et déviation.
66. (Capablanca-Vassaux) . 1 . ,t1xh7+ �xh7 2. 'iVh3+ et mat au
coup suivant.
67. (Kottnauer-Johannessen, Tel-Aviv 1964) . 44. . . . 'JJ.c7! et les
blancs abandonnèrent. La dame blanche ne peut se laisser
dévier à cause du mat en f2, et 4S . 'JJ.xg6 hxg6 46. 'JJ.xg6 'iVxg6
n'est d'aucune aide.

36
68. (Oneskis-Hama, 1956). La position semble sans espoir, il n'y
a plus qu'une seule chose à tenter. Et cette chose unique
gagne ! 1 . ttJxf3! exf3 2. �g7+ ! Après 2. . . . l;l xg7 3 . .tl e8+
.tl g8 4. l:. xg8+ �xg8 (déclouant) , 5. gxh4 permit aux blancs de
gagner. Il se pourrait bien que 2. . . . �xg7 donne de meil­
leures chances pratiques, mais avec un jeu précis, les blancs
doivent l'emporter.
69. (Bogoljoubov-Monticelli, San Remo 1930). 1 . . . . ttJe2+ 2 .
.t:. xe2 .tl fl + ! 3 . �xfl �hl + 4. �t2 ltJg4 mat. Ouverture de
ligne et sacrifice d'attraction ; à la fin on s'aperçoit de plus que
la tour e2 bloque son propre roi, le premier coup ayant en partie
joué le rôle de sacrifice d'obstruction.
70. (Ekenberg-Kérès, Lidkôping 1944). 37 . .tl e8+ Déclouant.
(37. . . . .tl xe8 38 . .txc4 ou 37. . . . �xe8 38. �e3+ ) . Mais il
existe également un autre gain, basé sur la dernière rangée : 37.
i_c6! gagne une pièce après 37. . . . i_d7 (38. �d6+ et 39.
i_xd7, ou 38. �xa5).
71 . (Pelitov-Liebert, Albena 1973) . 26. �xg6! fxg6 (ou hxg6 27 .
.tlh3) 27. �xe6+ �f8 28 . .tl f3 + �e8 29. �t7+ les noirs
abandonnent. (29. . . . �d7 30 . .tl dl + ) . g6 était couvert par
deux pions, mais ils avaient tous deux d'autres choses à faire.
Surcharge !
72. Si les blancs prennent une tour, leur adversaire fait de même.
Mais que se passe-t-il si l'on parvient à faire échec ? Essayez 1 .
.tc6+ ! Maintenant 1 . . . . ttJxc6 2 . .tl xf7+ est exclu, comme
1 . . . . �xc6 2 . .tl xc8+ ou 1 . . . . .tl xc6 2 . .tl xt7. Donc 1 . . . .
�e6 2 . %:. h6+ l:. f6, mais maintenant i l y a la déviation : 3.
i.,d7+ ! �xd7 4 . .tl xf6 avec gain facile.
73. (Thômblom-Seeger, Stockholm 1974) . 20. ttJxe6! fxe6 21.
'ifxg6+ hxg6 22. J.,xg6 mat. Un joli tableau de mat, où 19. . . .
ltJd7? bloqua la case de fuite. 20. . . . fxe6 n'est bien sûr pas
forcé, mais alors la position noire vole en éclats.
74. (Holm-Stoltz, Stockholm) . 48. . . . e4! 49. ttJxe4 �d4+ 50 .
.tl xd4 .tl e2 mat. D'abord la diagonale est ouverte, puis au coup
suivant vient une jolie déviation. 49 . .tl xh2 permettrait un mat
en d4. Comme la menace était 'ii'c3 + , les blancs auraient dû
jouer 49. �c2, mais alors 49. . . . ltJg2+ gagne : 50 . .tl xg2
�d4+ ou 50. �e2 e3.
75. (Walther-Duckstein, Zürich 1959). Toutes les pièces blanches
sont pointées sur le monarque adverse, mais après 33. �xg6+
hxg6 34 . .tlh8+ ce dernier s'échappe par e6. Pressés par le

37
temps, les blancs ratèrent le second sacrifice, qui gagne aisé­
ment : 33 . .tt xh7! .tt xh7 34 . ..Wxg6+ �hS 35 . ttJxf6! Ou alors
34. . . . .tt cg7 35 . ttJxf6+ , ou bien 34. . . . .tt hg7 35. ttJxf6+
�fS 36 . .tt hS+ , ou encore 34. . . . �fS 35 . .tt xh7. De cette
façon les blancs gagnent au moins deux pions.
76. Tout gagne, mais les noirs virent 1. . . . .tt xf3! 2. j,xf3
'i!Vxf3+ ! (sacrifice d'attraction) 3. �xf3 ttJxd4+ 4. �g4 .i_cS+
5 . �h4 ttJf3 mat.
77. (Perfors-Smit) . 1 . .tt c7! .tt gS 2 . .:t xd7 .i_xd7 3. ttJf6 .tt g7 4.
ttJxh7 �gS 5. ttJf6+ �fS 6. ttJxd7+ et gagne. La déviation
1 . . . . .tt xc7 2. ttJf6 mène à un mat rapide.
7S. (Vaisman-Levin, 196S). 15. . . . ttJxe4! gagne un pion à cause
de 16. ttJxe4 'i!Vxel ! , et la fourchette de cavalier a le bon goüt
d'ouvrir la colonne � e » de e6 à e4.
79. (Barcza-Gligoric, Zürich 1959) . Le dernier coup noir, �h6-
g6, amena le roi à portée de fourchette de cavalier : 32. ttJaxc5!
dxc5 33 . .tt xd7! La partie se poursuivit par 32. . . . ttJxc5 33.
ttJxc5 ttJeS 34. ttJb7 .:t eS 35. c5 dxc5 36. d6 ttJf6 37 . .tt e6 les
noirs abandonnent.
SO. (Popov-Buljovcic, 1966) . 26 . .:t eS+ ! .tt xeS 27 . ..Wxg7+ ! �xg7
28. fxeS= ttJ + ! Même si vous n'avez pas de cavalier, vous devez
toujours penser à la fourchette de cavalier. Mais il faut avouer
que les promotions en cavaliers ne se produisent qu'environ une
fois sur mille dans les parties de maîtres.
Sl . Les blancs obtiennent la nulle par 1. jVxe6+ ! �xe6 2. gxf5+
et .tt xg2.
S2. (Bronstein-Kottnauer, 1946) . Mat en trois par 1 . �h7 + !
83. (Georgadzé-Kuindzhy, Tbilissi 1973) . 47. . . . �f2+ ! ! 4S.
'i!Vxf2 .tt h5+ 49 . .i_xh5 g5 mat. Un déclouage énergique.
84. (Ciocaltea-Sandor, Varna 1969) . 1 . �h5 h6 2 . .:t xe6! fxe6 3.
'i!Vg6 (un type d'attaque double bien connu) .:t f6 4. �h7+ �fS
5 . �hS+ �e7 6. �xg7+ les noirs abandonnent.
S5. (Bird-Englisch) . Les blancs viennent juste de sacrifier en eS,
espérant 1 . . . . .tt xeS 2. ttJxf6 avec un gain clair à cause de la
double menace . Mais voilà ce qui arriva : 1 . . . . .tt h5 + ! 2. �gl
.tt xeS 3. ttJxf6 .tt hl + 4. �xhl .tt el+ 5 . �h2 .tt hl+ 6. �xhl
pat ! Le facteur le plus important est ici l'ordre de coups
correct, à savoir .tt h5 + avant ll xeS.
86. (Yuferov-Gusev, 1973). Après j,fl ! les blancs abandon­
nèrent. Ils ne peuvent supporter que leur tour soit déviée de la
défense de h2 : 2 . .tt xfl �xh2+ 3. �el ,:tel mat. 2. �el �g2

3S
n'est pas meilleur.
87. (Bronstein-Wade) . On supprime d'abord la défense de la case
b4. 28. j,xd5 ! j,xd5 . Puis 29. t2Jd7+ ! t2Jxd7 30. j,b4+ �g7 3 1 .
.:t xe8 avec une position gagnante. L a défense d e e 8 a également
été supprimée.
88. (Kérès-Schmid , Zürich 1961}. 25 . .:t xc6+ ! �b8 26. iid5
iixf2 27. 'ifd6+ �a8 28. j_b7+ ! �xb7 29 . .t:. c7+ avec mat
rapide. Après 25 . . . . �b8 la position noire est en ruine et les
blancs peuvent gagner comme ils l'entendent. 25. . . . �xc6 26.
iVc4 aurait été une vraie variante « magnétique ».
89. (Partie par correspondance polonaise) . 27. . . . �g5+ ! 28.
,.tf4 l'l bl + ! et mat en deux coups par �b2. Une élégante
manœuvre de dame avec gain de temps.
90. (Vukovic-Deutsch, Zagreb 1920) . 1 . �d8+ ! �xd8 2 . .i,g5+
�eS 3 . .tid8+ �f7 4. e6+ ! �xe6 5 . t2Jf4+ �f7 6. ttJe5 mat.
L'échec double ! Accompagné d'une jolie évacuation de la case
e5. Cependant, tout ceux qui connaissent le n° 40 regarderont
de près �d8+ .
91 . (Cherepkov-Sazanov, 1968) . 1 . . . . .tixd4! ! 2. l2Jf3 .tiexe4 les
blancs abandonnent. La dernière rangée ! Après 2. �c3 .tixe4
la position aurait également été sans espoir. La dame en b4
comme la tour en e4 étaient toutes deux censées garder contact
avec la case el, ce qui fait que ni l'une ni l'autre n'ont pu
capturer l'insolente tour adverse . Bien entendu, .tixd4 n'a un
effet aussi dévastateur que parce que c'est une attaque double.
92. (Uhlmann-Hennings, 1968) . Le premier coup à analyser est
bien sûr J:txc5, après quoi .txf7+ doit gagner la dame. Mais
n'est-ce pas trop cher payer ? 24 . .tixc5 'ii'xc5 25. Ji.xf7+ �h8
26. �xc5 l:,xd l + 27. �f2 .tixf7. Maintenant survient la partie
dure à calculer, surtout si vous ne croyez pas vraiment en cette
variante (qu'en plus l'adversaire vient juste d'autoriser par
23. . . . l2Jg6-e7 . . . ) : 28. �h5 ! , attaquant les deux tours, qui ne
peuvent se protéger l'une l'autre. Après 28. . . . .tid2+ 29.
�el les noirs peuvent abandonner. Un cas plutôt rare, où deux
tours ne parviennent pas à se défendre mutuellement. (Uhl­
mann rata la combinaison et joua 24 . .i_f3? .)
93 . (Tal-N.N. , simultanée) . 1 . �b6! �xb6 2. iih4+ .tif6 3.
�xb4+ suivi de mat en f8. Avant cette manœuvre , la dame
noire a été déviée de la défense de b4, à un moment où la case
d8 devait être gardée.
94. (Roth-Baumgarten, Suisse 1959) . La séquence de coups la

39
plus précise est 38. . . . .:td1 + ! 39. ]lxd1 J..f2 + 40. <if;>fle2+
41 . <if;>xf2 exd1 =C+ et gagne. La partie se déroula ainsi :
38. . . . i.f2+ 39. <if;>fl :t d1 + 40. <if;>e2 l:t d2+ 41. 'iVxd2 exd2+
42. <if;>xf2 �f3 ! 43. tt:Jd6 J:. f8. Les blancs abandonnèrent. Ils ont
peut-être été pressés par le temps, à cause du contrôle au
4oe coup. La déviation de la tour blanche est charmante. Nous
vous rappelons une fois de plus qu'une pièce ne contrôle pas la
case sur laquelle elle se trouve.
95. (Reggio-Mieses, Monte-Carlo 1902) . Si seulement 'iVe3+
était jouable. . . La dame blanche doit être déviée, et 1 . . . .
i.h4+ n e sert à rien à cause de 2 . �e2. E n revanche, Mieses
joua 1 . . . . l:t g3 ! 2. 'iVxg3 i.,h4! et gagna.
96. (Larsen-Szabo, Beverwijk 1967) . 32. J.,d3 ! tLJxc3 33. 'iVxe5!
'ti'b2 34. ]lb5 ! 'iVxf2+ 35. <if;>h3 l:t f8 36. 'ii'xc3 avec un avantage
décisif. Après 33. . . . 'ii'b4 34. J:,b5! ttxb5 35. 'iVeS+ 'iVfS 36 .
.txh7 + les blancs devraient également gagner sans encombres.
Une série d'attaques doubles, de blocages de lignes, de menaces
du couloir, et, dans la variante, la déviation J.,xh7+ .
97. (Giigoric-Nievergelt, Zürich 1959) . 28.ltJf5+ ! exf5 29. exf6+
abandon (29. . . <if;>f8 30. ttxc6!) . 28. . . . <if;>f8 aurait égale­

ment attiré la réplique ttxc6. L'idée principale est donc une


menace de couloir, mais son prélude est tout à fait surprenant.
Qui aurait pensé qu'il était si important pour les blancs d'ouvrir
l'horizontale de d6 à f6? Nievergelt oublia de se montrer
soupçonneux avant de jouer 27. . . . J.,h6xf4??
98. (Tal-Nievergelt, Zürich 1959) . 34. 'iVh6! J:, d8 3_5 . J.,xa6 j_d2
36. 'iVf6 'iVd7 37. .txc8 les noirs abandonnent. 34. 'ti'h6!
constitue une double menace sur h8 et a6, et la dame ne peut
être prise à cause de 35. ttxc8+, une sorte de menace du
couloir.
99. (Kérès-Gligoric, Zürich 1959) . 33. ttxd3! cxd3 34. _ib3+
<if;>h8 35. tLJxf6! ttxf6 36. ltJg5 ttxf2+ ! ? 37. <if;>g1 (37. <if;>xf2?
'ti'c5 +) ttfl + 38. <if;>h2 abandon. D'abord, une diagonale est
ouverte, puis la défense de la case g5 est supprimée. Le clouage
du cavalier d7 a joué un rôle important, la dame noire n'étant
pas protégée.
100. (Hamann-Brinck-Qaussen, Hastings 1962-1963). 16. . . .
.txg2! 17. <if;>xg2 J.,xc3! 18. bxc3 tt:Jd5! les blancs abandonnent.
Suppression de la défense du fou e3 tout d'abord, puis de celle
de la dame a4. Les noirs sont maintenant prêts à démontrer à
quel point le clouage du cavalier b4 était peu fiable.
2.

Trouvez le plan

Logique et bon sens

Le grand bond en avant d'un joueur d'échecs correspond


probablement au moment où il découvre la logique du jeu. On
peut comparer ce phénomène à la propre histoire des échecs.
Philidor eut l'idée que les pions constituaient l'âme du jeu, mais, à
tout bien considérer, cette réflexion est absurde. Si le jeu a une
âme, alors celle-ci n'est pas attachée à une seule sorte de pièces.
Cependant, Philidor a voulu souligner une relation jusque-là
sous-estimée. Plus tard, Steinitz déclara : « Je peux comprendre
qu'un génie gagne contre un joueur médiocre, par d'élégantes
combinaisons, mais que se passe-t-il quand deux génies se ren­
contrent ? » Steinitz réfléchit un bon moment là-dessus et parvint
à la conclusion qu'une attaque ne pouvait mener à la victoire
contre une défense correcte que si l'attaquant avait une meilleure
position au départ de l'action. Cette conception est maintenant
généralement admise et doit être vraie s'il y a la moindre justice en
ce bas monde. Mais il y a une centaine d'années, pratiquement
personne ne pensait ainsi. L'art de la défense était nettement
moins développé que celui de l'attaque.
Dans toute position raisonnablement intéressante, il existe des
avantages pour les deux camps. Il n'est pas toujours facile de juger
qui est mieux. Il est en revanche logique de tenter de tirer le
meilleur parti d'un avantage.
Dans toutes les positions que j'ai choisies pour cette section, il
est possible de progresser très loin uniquement grâce à la logique
et au bon sens. Dans pratiquement toutes les positions, il existe
aussi u� lien clair entre le plan correct et les coups introductifs.

41
Dans chaque cas, l'étudiant zélé devrait se poser les questions
suivantes :
Qui est mieux, à première vue ?
Quel est le plan correct ?
Quel est le plus fort premier coup ?
Maintenant, après examen plus détaillé, qui semble mieux ?
L'avantage est-il faible, important, ou décisif ?
Le jugement initial se modifiera dans certains cas une fois
trouvé le premier coup correct. C'est tout à fait normal ! Il arrive
aussi à des maîtres de juger une position égale au premier coup
d'œil, puis de découvrir un coup diabolique qui donne un avan­
tage décisif à l'un des camps. C'est probablement le même
phénomène qui se produit, bien sûr à rebours, quand un maître
commet une erreur ! Il joue un coup, pensant avoir une bonne
position, et s'aperçoit souvent de son erreur au moment même où
il lâche la pièce !
Ce livre peut bien sûr être lu de nombreuses manières, mais
jamais rapidement. Rappelez-vous qu'un maître dispose en
moyenne de quatre minutes par coup, et que les positions qui nous
occupent représentent des moments critiques, où il peut très bien
y avoir de bonnes raisons de réfléchir beaucoup plus longtemps.
Et, à ce propos, vous devriez vous poser les questions suivantes :
Est-ce que l'un des camps a un avantage matériel ? Qui a la
meilleure position de pions ? Vers quelle sorte d'offensive de
pions dois-je tendre ? Est-ce qu'il y a un échange de pièces
particulièrement souhaitable ? Y a-t-il actuellement des pièces
jouant à la moitié de leur puissance ? Y a-t-il des trous dans ma
position ou dans celle de mon adversaire ? Qui a la majorité au
centre ? Y a-t-il des cases, au centre ou ailleurs, d'une importance
spéciale ?
On voit souvent apparaître le concept de « mauvais fou » quand
des exercices de ce genre sont relativement faciles. Soyons clair :
un mauvais fou est un fou dont les mouvements sont restreints par
ses propres pions. Les pions centraux revêtent une importance
spéciale. Un mauvais fou qui s'échappe de sa chaîne de pions peut
se montrer très fort en milieu de jeu, quand il peut coopérer avec
d'autres pièces. Mais dans la finale il peut être « mauvais » . Une
déclaration telle que « Dans cette position, le mauvais fou est très
fort » ne contient aucune contradiction, quand on la comprend . . .
Certains des exercices appartiennent à l a même famille, mais
n'ont pas été placés côte à côte. Quand vous jouez une partie de

42
tournoi, vous ne pouvez recevoir aucune aide ; un maître n'a.pas
le droit de vous dire que le thème du jour est la création de
faiblesses dans la structure de pions ennemie, ou bien encore une
attaque sur le roi. Plus tard, il vous sera possible d'opérer des
révisions par thème. Pour le moment, vous feriez bien de
commencer par le n° 1 . J'ai placé les exercices les plus faciles au
début, et certains de ceux que je trouve les plus difficiles à la fin. Si
le lecteur est d'un autre avis, c'est peut-être qu'il a appris quelque
chose en étudiant les réponses, ce qui était précisément l'objectif.
Exercices

1 Les Noirs jouent Les Blancs jouent

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

5
4

3 Les Blancs jouent 6 Les Blancs jouent


8
7
6

44
7 Les Blancs jouent 10 Les Noirs jouent
8
7

5
4

8 Les Blancs jouent Les Blancs jouent

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

7
6
5
4

45
Les Noirs jouent Les Blancs jouent

Les Blancs jouent 17 Les Noirs jouent

7
6
5
4

15 Les Noirs jouent Les Blancs jouent

a b c d e f g h

46
Les Blancs jouent Les Blancs jouent

5
4

20 Les Blancs jouent Les Blancs jouent


8
8
8
8
8
8
8
8

21 Les Blancs jouent Les Blancs jouent

7
6
5
4

47
25 Les Noirs jouent Les Noirs jouent
8
7 7

6 6
5 5
4 4

Les Noirs jouent

Les Blancs jouent Les Noirs jouent

3
2

48
Les Blancs jouent Les Noi� jouent

7
6
5
4

32 Les Blancs jouent Les Blancs jouent


8
7
6
5
4

Les Noirs jouent Les Noirs jouent

7
6
5
4
3
2

49
Les Blancs jouent Les Blancs jouent

3
2

41 Les Blancs jouent

39 Les Blancs jouent Les Blancs jouent


8
7 7
6
5 5
4 4
3
2 2

50
Les Blancs jouent Les Blancs jouent

Les Blancs jouent 47 Les Noirs jouent

7
6

3
2

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

6
5
4

51
Solutions

1. Cohn-Rubinstein, Saint-Pétersbourg 1909


Cette position fut atteinte à la suite d'une erreur de jugement
des blancs : 24 . .tt al-cl?? : c4xcl 2S. �d2xcl . Rubinstein avait
vu que la finale de pions était gagnée. Dans cette position, il est
possible de prévoir de façon exacte la procédure de gain. Elle
débute par 2S . �f6! ! , et le plan est d'attaquer le pion « h » isolé,
forçant ainsi le roi blanc à se rendre en gl . On avance ensuite
quelques pions pour effectuer des échanges, et l'échiquier est
« nettoyé », ce qui permet au roi noir de se « ruer vers 1 'ouest » de

h3, pour capturer un pion, peut-être en e3 ou e4, voire carrément


sur l'aile-dame.
Ce plan est donc relativement évident, si l'on considère que la
nécessité pour les blancs de devoir défendre leur pion « h » est
prévisible. Le problème consiste à savoir si les blancs peuvent
s'emparer des pions a7 et b7 et faire dame en b8 en autant de
temps que les noirs mettent pour parvenir en hl. Ce calcul est
toutefois très simple. Nous pouvons continuer par la partie :
2S. . . . �f6! 26. �d2 �gS 27. �e2. (La contre-attaque blanche
s'analyse facilement : 27. �d3 �h4.28. �d4 �h3 29. �cS �xh2
30. bS �g2 31. �d6 hS 32. �c7 h4 33. �xb7 h3 34. �xa7 h2 3S.
b6 hl = 'iV 36. b7 'iVal , avec échange des nouvelles dames et gain
aisé. En cherchant mieux, on s'aperçoit que les noirs peuvent
gagner encore un temps par 36. . . . b6.) 27. . . . �h4 28. �fl
�h3 29. �gl eS . (La première partie du plan a été menée à bien,
et la deuxième partie est maintenant naturellement introduite par
un coup � positionne} », qui handicape les pions blancs doublés.
30. e4 mène à la perte après 30. . .. gS 31. �hl hS 32. �gl h4 33.
�hl g4 34. fxg4 �xg4 3S . �g2 h3+ 36. �fl �f3.) 30. �hl bS 31.
�gl fS 32. �hl gS 33. �gl hS 34. �hl g4 3S. e4. (Ou 3S. fxg4
fxg4 36. �gl e4 37. �hl h4 38. �gl g3 39. hxg3 hxg3 40. �fl
�h2 [40. . . . g2+ 41 . �gl a6! gagne aussi, mais je montre l'autre
solution, qui aurait pu être utilisée si les blancs avaient joué 30.
b5] 41. fxg3 �xg3 42. �e2 �g2 avec zugzwang, forçant le roi
blanc à s'éloigner du pion e3.) 3S. . . . fxe4 36. fxe4 h4 37. �gl g3
38. hxg3 hxg3. Les blancs abandonnèrent à cause de 39. f4 exf4 40.
e5 g2 41. e6 �g3 42. e7 f3 43. e8= 'iV f2 mat !
2. Capablanca-Janovski, New York 1913

Les blancs sont mieux ! Il est difficile de dire si l'avantage est

52
décisif contre la meilleure défense, d'autant que la suite de la
partie n'est d'aucune aide, Janovski ne s'étant pas très bien
défendu. Mais en quoi réside l'avantage ? Nous pouvons men­
tionner les pions noirs doublés et le fait que les blancs possèdent
de bons pions au centre. Puis nous pouvons indiquer le plan, qui
est de lancer une attaque de minorité sur l'aile-roi, et donc de
mener à bien la poussée g4-g5 . Cela mènera soit à un grave
affaiblissement du pion noir f6, soit à la création (après fxg5) d'un
très fort pion passé (le pion e4) . Un tel pion passé au centre est
supérieur à la majorité de pions noirs sur l'aile-roi.
Tout cela est bien, mais il faut tout d'abord priver les noirs de
leur contre-jeu. En quoi consiste-t-il ? En quelque chose comme
c6-c5, �b7-c6, b6-b5 et au bon (pour les blancs, mauvais) mo­
ment, c5-c4! Dans la position du diagramme, pas un maître n'aura
un doute quant au bon coup, 28. b4! . Celui-ci tient en respect les
pions noirs doublés en les empêchant d'avancer. Il suivit : 28. b4!
�b7(?) (il n'y a rien à faire de ce côté ; le roi noir devrait se
précipiter sur l'autre aile) 29. �f2 b5(?) (avec le plan a5, mais les
blancs sont là avant eux) 30. a4! ll d4 (après 30. . . . bxa4 31. Il al
ou 3 1 . ,tl a5, la structure de pions noire est lamentable) 31. llbl
I;le5 (selon Capablanca, �c8 est meilleur) 32. �e3 ll d7 33. a5
.tl e6 (33. . . . I;lxf5 34. gxf5 renforcerait la majorité blanche
centrale) 34. Il bfl Il de7 35 . g5 (si les noirs avaient joué h6 et les
blancs h4, les noirs auraient immédiatement été affligés d'un pion
isolé) 35. . . . fxg5 36. l:I xg5 l:t h6 37. l:. g3 .tl he6 (sinon d4 et e5)
38. h4 g6 39 . .tl g5 h6 40. I;lg4 I:t eg7 41 . d4 �c8 42. ll f8+ �b7 43.
e5 g5 44. �e4 I;lee7 45 . hxg5 hxg5 46. ll f5 �c8 47. I;lgxg5 I;lh7
48. I;lh5 �d7 49. l:t xh7 ll xh7 50 . .tifS .tl h4+ 51. �d3 .tl h3+ 52.
�d2 cS {désespoir, les blancs menaçant I;la8) 53 . bxc5 .t:. a3 54. d5
les noirs abandonnent.
La position après 28. b4! était-elle déjà gagnée ? Je n'en suis pas
sûr, mais j 'aurais trouvé extraordinaire que Capablanca ne la
gagne pas contre Janovski. Avec une bonne position et une
meilleure technique de finale, il doit gagner presque à tous les
coups. Le premier coup rappelle le fameux précepte de Nim­
zowitch concernant le traitement à appliquer aux pions faibles :
les contenir, les bloquer, les détruire ! 28. b4, joint à la position de
la tour sur la cinquième rangée, limite l'action des pions doublés
noirs ; après 29. . . . b5? ces derniers sont même immobilisés,
mais les blancs n'ont pas besoin de les détruire parce que, assez
curieusement, les noirs s'en chargent eux-mêmes.

53
3. Larsen-Boutteville, Lugano 1968

Les blancs sont légèrement mieux ! La possession d'une majori­


té de pions au centre revêt une certaine importance, même dans
une finale où le matériel est si réduit. En outre, les blancs peuvent
échanger leur pion « a » isolé en l'avançant jusqu'en aS . Les pions
blancs seront alors agréablement reliés, tandis que les noirs auront
deux groupes ou « îlots » à surveiller. Ce n'est pas énorme, mais si
jouer les finales est ardu, ce doit être encore plus difficile pour
celui qui n'est pas le favori !
Il faut avancer le pion « a ». ,tl ab4 est à considérer, la réplique
cS ne gâchant pas les chances de gain blanches : 27 . .tl ab4 cS? ! 28.
dxc5 bxc5 29. l:l b7 .:un 30. n xe7 I:t xe7 3 1 . .:t b8+ �t7 32. l:t c8.
Cependant, après par exemple 27. l1ab4 �t7 28. l14b2 �e6 29.
a4 n b7 30. aS l:t fb8, peut-être suivi de �d7-c8, les noirs ont une
très bonne position défensive et menacent constamment de jouer
b6-b5 .
Les blancs disposent d'un coup plus fort : 27. .:t a6! Ils enfer­
ment apparemment leur tour, mais la position de celle-ci est très
avantageuse, et b5 est impossible pour longtemps, le pion c6 étant
en l'air. Après 27. l:[ a6! l:t c8 28. a4 l:t b7 29. aS ,tl cb8 les noirs ont
été forcés d'adopter une position très passive (29. . . . b5 est
douteux à cause de 30. d5 !?) . Maintenant, le roi blanc entre en
action sur l'aile-roi ; nous noterons à ce propos que les tours
blanches peuvent venir lui prêter assistance à tout moment, et que
l'étrange tour en a6 rend impossible une incursion du roi noir sur
la sixième rangée à cause de la réplique cS , qui gagnerait un pion.
30. �g2!? �f8 (ou par exemple 30. . . . h5 31. f3 exf3 + 32. �xf3
�g7 33. �f4 �t7 34. l:t b2 [pour passer le trait ! !] �g7 35 . cS bxc5
36. J: xb7+ ,tl xb7 37. dxc5 ll c7 38. �eS , ou 37. . . . J:t b4+ 38.
�eS tt e4+ 39. �d6 l;Ixe3 40. J:I xa7+ �f6 41 . �xc6 l:l xg3 42.
�d5 et les deux pions passés blancs gagnent : 42. . . . n a3 43. c6
ou 42. . . . ll c3 43 . ll a8. Cette variante démontre quelques-unes
des possibilités blanches. Notez qu'il serait absurde d'échanger en
b6, le pion a7 constituant également une cible d'attaque pour la
tour a6) 3 1 . h5 �g7 32. hxg6 hxg6 33. g4 �t7 34. �g3 �f6 (Un
curieux intermezzo. Les blancs peuvent maintenant gagner un
pion, mais après 35. cS bxc5 36. l:t xc6+ �g5 37. l:l xb7 l:l xb7 38.
n xcS n b3 les noirs ont de bonnes chances de nulle .) 35 . f3 exf3
36. gxf5 �xf5 . (Le centre de pions blanc devient maintenant très
puissant, mais après 36. . . . gxf5 37. �xf3 la menace cS est forte,

54
et le retrait du roi serait suivi de 38. �f4. Voici une variante
amusante : 37. . . . �g5 38. c5 ! bxc5 39. ll gl + �h5 40. �xc6
cxd4 41 . .ll hl + �g5 42. ï: ch6 et mat au coup suivant !) 37. �xf3
�g5 38 . l'l gl + �h6 39. �e2 .tt c7 40. l:I b l l'l cb7 4 1 . �d3 �g7
42. e4 b5 . (Désespoir ! Mais les blancs étaient sur le point
d'obtenir deux pions passés liés par d5 . ) 43. cxb5 ll xb5 44.
l:[ xa7+ �h6 45 . :t xb5 cxb5 46. a6 g5 47. n b7 ll a8 48. a7 �h5
49 . e5 g4 50. e6 �g6 5 1 . e7 les noirs abandonnent. Des pions
passés liés ne devraient pas être séparés, mais ici le pion « e » peut
se débrouiller tout seul : 5 1 . . . . �f7 52. n b8.
La position était-elle gagnée après 27 . .tl a6! ? C'est difficile à
dire , mais il est de toute façon certain que la partie noire était
ardue. Dans les études de finales, il est nécessaire de prouver le
gain, tandis que pour le jeu sur l'échiquier il suffit d'avoir des
chances de gain.

4. Larsen-Zuidema, Belgrade 1964

1 1 . Rhl ! La faiblesse de la position noire réside bien sûr dans les


pions doublés sur la colonne « f » . Les blancs ont également un
petit avantage de développement, qui avec les deux dames sur
l'échiquier ne représente toutefois pas grand-chose . Il est cepen­
dant primordial que les blancs agissent rapidement, car les noirs
ont à leur actif la vénérée paire de fous, et parce qu'après f6-f5 on
peut déjà parler d'une majorité de pions centrale. Dans la position
du diagramme , les noirs sont sur le point de jouer f5, et exf5 ne
serait pas conseillé à cause de la réplique d7-d5 . Cependant, après
1 1 . �hl ! , f5 est paré par 12. f4! , avec une forte attaque. Avant de
juger la position, regardons toute la partie : 1 . e4 e5 2. i!_c4 tt:Jf6 3 .
d 3 ttJc6 4. ttJc3 i!_c5 5 . ii,g5 ttJd4(?) 6. ttJf3 ttJxf3 + 7 . �xf3 c6 8 .
0-0 h6 9. i!_xf6 'iVxf6 1 0 . 'iVxf6 gxf6 1 1 . � h l ! d6 1 2 . f4! i!_e6? 13.
ii_xe6 fxe6 14. fxe5 fxe5 15 . _ti f6 �e7 16. ll afl l;I af8 17. n xf8
l:t xf8 18. ll xf8 �xf8. (Je pense que les blancs ont ici un grand
avantage du fait de leur majorité de pions sur l'aile-roi . Sur le reste
de l'échiquier, les six pions noirs opposés aux cinq pions blancs ne
peuvent créer un pion passé, à cause des pions doublés. ) 19. g3
�f7 20. �g2 j_d4 2 1 . ttJdl �g6 22. �f3 �g5 23 . h3 b5 24. c3
i_b6 25. ttJe3 �h5 26. ttJc2 a5 27. b3 �g5 28. a4 d5 29. axb5 cxb5
30. ttJa3 ! b4 3 1 . cxb4 axb4 32 . ttJc2 i!_c5 33 . h4+ �h5 34. ttJel
i.,b6 35 . ttJg2 i!_c5 36. g4+ �g6 37. ttJel Ji.e7 38. c;i;>g3 i,d8 39.
ttJc2 i.,e7 40. exd5 ! exd5 41. ttJe3 e4. (Désespoir. Après 41.
55
d4 le roi blanc marche jusqu'en e4. Avec tous les pions sur cases
noires, le fou de cases noires serait irrémédiablement mauvais.)
42. ttJxd5 i,.d6+ 43 . ttJf4+ �f6 44. dxe4 �eS 45 . �f3 �d4 46.
ltjd5 �d3 47. g5 hxg5 48. hxg5 �c2 49. g6 i,.e5 50. ttJxb4+ �xb3
5 1 . ttJc6 les noirs abandonnent.
Retournons à la position du diagramme . Après 1 1 . �hl ! d6 12.
f4! , les noirs auraient dû jouer 12. . . . �e7. Après 13. fxe5 dxe5
14. ttJe2 h5 15. ltJg3 h4 16. ttJf5 + �xf5 17 . .t1 xf5 n ag8 {17. . . .
Fe3 est aussi à prendre e n considération, avec l'idée ,.tg5) , les
blancs sont un peu mieux car les deux pions « f » ne valent pas
beaucoup plus qu'un pion, mais il est fort douteux que leur
avantage puisse mener au gain sur une bonne défense, à cause des
fous de couleur opposée. Les blancs feraient sans doute mieux de
jouer 13. ttJe2, avec la possibilité c3 et d4. L'avantage de mainte­
nir la tension se voit clairement dans la variante 13. . . . .,te6(?)
14. i..xe6 fxe6 15. f5 ! , où f5 devient un trou dans la position noire.
Pour nous résumer, après 1 1 . �hl ! , les blancs ont une meilleure
position, insuffisante néanmoins pour forcer le gain contre la
meilleure défense.
5. Tartakower-Rubinstein, Moscou 1925

Les blancs ont pointé leurs forces de façon agressive sur l'aile­
roi, et comme les noirs n'ont jusqu'à présent de forte contre­
attaque prête nulle part, il faut conclure que les blancs sont un
petit peu mieux, même si la position noire semble solide. Le
cavalier est remarquablement bien placé en eS. Mais que faire
maintenant ? Si les noirs avaient le trait, ils joueraient probable­
ment i.,d7 suivi de i.,e8, qui ôterait tout mordant à l'attaque
blanche. L'attaque doit être renforcée ! Le cavalier c3 qui , pour le
moment ne fait rien d'autre que de prévenir a5-a4, est mobilisé :
19. ttJdl ! J,d7 20. ttJe3. Juste à temps ; maintenant ,.te8 est
impossible à cause de ltJf5 . Rubinstein joue 20. . . . ll ad8 21.
ltJf5 i.,xf5 22. exf5 'iVd7, sinon le cavalier h5 bondit en e6 via f4.
Maintenant les blancs peuvent sans doute envisager g2-g4 suivi de
ltJf4, mais ils tentèrent d'abord de traiter la position par une
attaque de pièces et y parvinrent parce que Rubinstein était
endormi : 23. ll f4 ll fe8 24. �hl ll e7 25 . .t:t e4 ll de8 26. 'iVh4
�g8 27. 'iVf2 b6 28. ll fel �h8 29. ll le3 �g8(?) 30. ll g3 �h8??
(30. . . . �f8!) 3 1 . ll xg7 ! ll xg7 32. ttJxf6 'ftle7 33. ttJxe8 �xe8
34. 'ftlf4 ll e7 35. f6 ltJg6 36. ll xe7 Ci:Jxe7 37. f7 les noirs
abandonnent.

56
6. Larsen-Gheorghiu, La Havane 1966

Il est clair que les blancs ne peuvent rien entreprendre sur


l'aile-dame . Peut-être d'ailleurs que les noirs non plus. En re­
vanche , les blancs disposent de plus d'espace sur l'aile-roi et
doivent tenter de monter une attaque s'ils veulent que cette
position fermée aboutisse à autre chose qu'à la nulle. Nous
abordons maintenant une question importante : où faut-il dispo­
ser les cavaliers blancs ? Le cavalier f3 est quant à lui bien placé,
car il peut se rendre en gS , et s'il en est empêché par h6, il tentera
à partir de h4 de profiter du trou en g6 (bien que le fou désire
également cette case) . Où encore pourrait désirer se rendre un
fringant cavalier ? En h5 ! Les blancs seraient donc malhabiles de
jouer sans réfléchir 22. �hl suivi de I:. gl . Tout ce qu'on peut dire
à propos des tours et des colonnes ouvertes est absolument exact,
mais une tour en gl ne garantit pas que la position est gagnée . De
plus, il n'est pas du tout certain que la meilleure case pour le roi
soit h l . S'il n'est plus sur la colonne ouverte, il est sur une
diagonale ouverte. En tout cas, comme il faut avant tout trans­
férer le cavalier en g3, 22. tt)hl ! est sans l'ombre d'un doute le
meilleur coup.
Dans la position du diagramme, les blancs sont-ils mieux ? Je
préfère jouer les blancs, car c'est agréable de disposer de plus
d'espace sur l'aile où se trouvent les rois, mais je pense qu'il n'y a
pas d'avantage marqué . Contre une bonne défense, cette position
fermée devrait être nulle . Voici la partie complète : 1 . g3 g6 2 .
�g2 �g7 3 . tt)c3 c S 4. d 3 tt)c6 5 . f4 e6 6. tt)f3 tt)ge7 7. 0-0 0-0 8. a3
tt)f5 9 . .tt bl l1b8 10. tt)e4 'ii b6 1 1 . tt)f2 dS 12. g4 tt)fd4 13. tt)d2
'ifd8 14. e4 tt)e7 15. c3 tt)dc6 16. tt)f3 f5 17. gxfS gxf5 18. eS d4 19.
c4 bS 20. �d2 aS 21. 'ifc2 b4 (21 . . . . bxc4 22. dxc4! donnerait au
cavalier f2 une merveilleuse case en d3 . Il deviendrait un « cava­
lier bloqueur » idéal, dans la tradition de Nimzowitch . Non
seulement il stoppe de façon mécanique le pion passé noir, mais,
de plus, il attaque cS , protège f4 et peut-être même appuie le coup
offensif b4) 22. tt)hl ! �d7 23 . tt)g3 'ife8 24. ll al ! (un bon coup,
en fait un coup psychologique face à un adversaire à court de
temps. L'ouverture possible de la colonne « a » le rend nerveux,
et il ferme l'aile sur laquelle il aurait peut-être pu devenir un petit
peu plus actif) 24. . . . b3? 25 . 'ifdl �h6? (pas une bonne
défense. S'il faut vraiment réagir contre cavalier gS, alors h6 est
meilleur) 26. 'ife2 �h8 27. l:, ael (comme il est possible que le

57
pion « f » ne reste pas en f4, il est sage de défendre eS . Apparem­
ment les blancs ne songent absolument pas à placer leurs tours sur
la colonne « g » ouverte. Dans ce genre de situations, on peut
envisager d'abriter le roi sur l'aile-dame qui est fermée , mais ici ce
n'est pas nécessaire, et d'un point de vue pratique les blancs
veulent déclencher leur offensive maintenant, avant que les noirs
atteignent le contrôle de temps du 40e coup) 27. . . . a4 28. t'L)gS
tt c8 29. t'L)hS tt:Jg8 30. i,.f3 t'L)ce7 31 . 'iVg2 .:1Jg6 32. 'ft'h3 �xgS
(pratiquement inévitable, à cause de la menace t'L)f6. Mais les
blancs ont maintenant une position gagnante !) 33 . fxgS i.c6 34.
ttJf6 'VJif7 3S . �xc6 ,ll xc6 36. �g3 tUeS 37. h4 t'L)f8 38. ,ll e2 ll 6c7
39. tt g2 tt:Jd7 40. i.,f4 tt:Jgxf6 (aide les blancs mais il n'existait pas
de bonne défense contre hS suivi de g6. Peut-être le grand maître
roumain espérait-il me voir encore déplacer le pion « g » ) 41. exf6
l:[ c6 42. hS ! h6 (ou 42. . . . �xhS 43 . .tl h2 �g4 44. 'iVxg4 fxg4 4S .
g6!} 43. g6 'VJixf6 44. i_xh6 eS 4S . 'iVh3 'iVe6 46. 'iVxfS 'iVxfS 47.
tt xf5 e4 48. l:t f7 les noirs abandonnent.
7. Yepez-Col6n, La Havane 1966

(1. e4 eS 2. tt:Jf3 l[Jc6 3. i,.bS d6 4. d4 i_d7 5. Lt:Jc3 exd4 6. l[Jxd4


g6 7. i.,e3 i,.g7 8. 'iVd2 a6 9. i,.e2 Lt:Jf6 10. f3 tZJxd4(?) 1 1 . i.,xd4
.i,e6 12. 0-0-0 'i/d7 13. �b1 0-0-0?)
Les blancs sont un peu plus libres, mais la position noire
n'est-elle pas solide ? Examinons de plus près la position du roi
noir ; peut-être existe-t-il des possibilités de sacrifice en a6?
Comment la dame peut-elle se rendre sur une bonne case d'at­
taque ?
Cette façon de raisonner doit mener à envisager la puissante
manœuvre 'iVgS-a5 . Dans la partie il suivit 14. �gS! h6 1S. �aS
'f/e7 16. eS ! ttJe8 17. i,.xa6 �f8 (ou 17. . . . bxa6 18. �xa6+ �d7
19. exd6 cxd6 20. 'iVb7+ avec un gain facile) 18. i,.bS c6 19. i,.b6
.i,xe5 20. 'iYa8+ les noirs abandonnèrent. Ils auraient pu opposer
une meilleure résistance par 16. . . . dxeS 17. i,.cS ll d6, mais au
prix de la qualité. Voici une variante extraordinaire : 1S. . . . 'i(c6
16. tt:JdS ! i,.xdS 17. exdS �d7 18. i,.xa6! La meilleure défense
noire était 14. . . . tt:Jh5 ou t'L)e8, mais les blancs auraient de toute
façon obtenu une très forte position par 'ifaS .
Dans la position du diagramme, il existe de sympathiques coups
positionnels, complètement dénués de mordant, tels que 14. l:t e 1 ,
1 4 . g4 e t 14. 'iYe3 �b8 1 S . .t1 d2. Cependant, s i les noirs e n ont le
temps, ils échangeront les fous de cases noires, après par exemple

58
l:l heS, 'iffS et t2Jd7, et l'avantage territorial des blancs n'aura plus
de signification.

8. Spassky-Fischer, Goteborg 1955

Les blancs sont gagnants ! Ce n'est pas immédiatement évident,


en raison du fort cavalier eS, du pion faible en e4 et de la colonne
« g ». En revanche, f6 et h6 sont faibles chez les noirs, et leur fou

doit surveiller la case f5 pour empêcher le cavalier blanc de s'y


installer. Absolument sans espoir . . . ? Oui , c'est ainsi que l'on
peut caractériser la situation après 29. J,xe5 ! Les blancs
échangent leur bon fou contre le bon cavalier noir, et l'une des
pointes de la manœuvre est que l'autre fou revit soudain. Les noirs
ne peuvent jouer 29. . . . 'ifxe5 à cause de 30. ttJc4 VJ/ie7 3 1 . VJ/if4
gagnant un pion. Après 29. . . . dxe5 30. d6! 'iVdS 31. i.,c4, ce fou
est devenu très fort car en attaquant gS il menace en réalit6 f6.
Jouer 30. . . . 'iVeS 3 1 . .1i,.c4 Ae6 n'aiderait pas les noirs, car après
32. Axe6 'ifxe6 33. ttJfS les blancs peuvent gagner de nombreuses
façons, par exemple en attaquant h6 par .tU3-h3 , ou en attaquant
le pion cS . La différence entre les deux cavaliers dans cette
position est stupéfiante. Les noirs mirent leurs espoirs dans des
contre-menaces visant g2 et jouèrent 3 1 . . . . i.c6, mais Spassky
l'emporta de façon élégante : 32. l2Jf5 ,tt g5 33 . h4 ,tl g6 34.
i.,xgS+ ! .t:t fxgS 35 . ttJe7 J,xe4 36. ttJxg6 I:, xg6 37. h5 ! .tt g7 3S .
.t:, xf6 .t:, xg2+ 39. �xg2 J,xg2 40 . .t:, fS les noirs abandonnèrent.
Ils ne peuvent sauver leur dame à cause du mat en fl.

9. Alekhine-Marshall, Saint-Pétersbourg 1914


(1. e4 eS 2. ttJf3 ttJf6 3. ttJxeS d6 4. tZJf3 tZ)xe4 5. d4 d5 6. i.,d3
i.,d6 7. c4? ! Ab4+ S. l2Jbd2 l2Jxd2(?) 9. J,xd2 VJ/ie7+ 10. 'ife2
'ifxe2+ 1 1 . �xe2 J,xd2 12. �xd2 J,e6 13. cxd5 J,xd5 14.
:t hel + �dS 15. i.,e4 J,xe4 16. ll xe4 l;l eS 17. Il ael Il xe4 1S.
:t xe4 ttJc6 (lS. . . . l2Jd7 n'était pas meilleur à cause de 19.
ttJg5]). Les blancs sont mieux ! Simplement à cause d'une petite
pointe tactique. II est un fait que les pièces blanches sont actives,
mais si rien de spécial ne se passe rapidement, le pion « d » isolé
risque de devenir une sérieuse faiblesse. 19. l2Jg5 ne mène à rien à
cause de la réplique �d7! Mais 19 . .tl g4! g6 20. :t h4! gagne un
pion important, car 20. . . . h5 est paré par 21. g4! Ainsi la perte
de temps noire dans l'ouverture et l'absence de développement de
la tour aS ont entraîné leur propre punition. Marshall joua 20.

59
<;i(e7 21 . l: xh7 l:t d8 22 . .:t h4 tt d5 et parvint presque à arracher la
nulle , grâce avant tout au pion isolé. Mais un pion est un pion, et
une fois que l'on a découvert comment gagner un pion, la position
du diagramme doit être jugée comme représentant un gain blanc.

10. Estrine-Pytel, Albena 1973

Après 19. . . . i,b5! les noirs disposent d'un net avantage


positionne! . Ce coup empêche les blancs de jouer c4 et prépare
l'irruption d'une tour noire en c4, suivie d'un doublement ou d'un
triplement sur la colonne « c ». Les pions doublés isolés sur la
colonne « b » ne constituent pas une faiblesse dans le cas présent.
Actuellement, les noirs n'ont pas l'intention d'entreprendre quoi
que ce soit sur l'aile-roi, si ce n'est d'empêcher les blancs d'atta­
quer. Il faut par exemple pouvoir répondre à f4 par g4, afin que les
blancs ne puissent éventuellement ouvrir que la colonne « h », ce
qui serait utile aux noirs. De c4, la tour peut éventuellement se
rendre en e4. En liaison avec la position des pièces sur la colonne
« c » existe aussi la possibilité d'avancer le pion « d » ; on peut
prévoir une finale avec les deux tours noires sur la colonne « c » et
le pion blanc en c3 défendu par les tours en cl et c2 ; il reste
simplement aux noirs à jouer d5-d4.
Dans la partie, les pauvres blancs essayèrent 20. �d3 afin de
reprendre du pion « c » si les fous étaient échangés. Les noirs
calmèrent le jeu par 20. . . . �c4, prêts maintenant à doubler les
tours afin de pouvoir échanger les fous plus tard. Les blancs
devinrent désespérés et jouèrent 21. h4? ! gxh4 22. 'i:Vf4 'i:Vg5 23.
g3; il leur était nécessaire de créer du contre-jeu sur l'aile-roi. Ils
obtinrent une finale avec un pion de moins - qu'ils gagnèrent ! !
J'épargnerai au lecteur la suite de la partie où les noirs, peut-être
pressés par le temps, commirent plusieurs fautes. C'est le coup
19. . . . �b5 ! qui était instructif, et, croyez-moi, ce n'est pas
seulement une bonne position pour les noirs, c'est tout simple­
ment une position gagnante.

11. Calvo-Menvielle, Arrecife 1973


Les blancs ont un net avantage, mais pas du fait du pion
supplémentaire, car le pion doublé ne vaut pas grand-chose. En
revanche , le pion blanc eS est très fort ; il tient en respect l'aile-roi
noire et confère aux blancs des possibilités d'attaque. Les noirs
ont bien la paire de fous, mais il n'y a vraiment pas de quoi écrire à

60
la famille, du moins tant que le triste fou g7 devra contempler
immobile le pion surprotégé eS. Tentez comme expérience d'ôter
les deux pions « e », vous vous apercevrez que la position est
approximativement égale. Ce qui est amusant, c'est que le pro­
chain coup des blancs donne à penser qu'ils désirent s'accrocher à
leur pion c2, alors qu'ils se demandent en réalité comment mater.
Les noirs s'en aperçurent trop tard : (1. e4 cS 2. ê2Jf3 ttJc6 3. �bS
ê2Jf6 4. eS êtJdS S. 0-0 g6 6. ttJc3 ttJxc3 7. dxc3 ! �g7 8. tt e1 0-0 9.
'i!VdS!? b6? ! 10. �xc6 dxc6 11. �xc6 �fS) 12. 'i!Va4 ! �e8(?) 13.
'i!Vh4! 'i!Vc6(?) 14. �h6! ! �xc2? 1S. êtJgS f6 16. �c4+ �h8 17.
�xg7+ �xg7 18. ttJe6+ les noirs abandonnèrent.

12. Nimzowitsch-Flohr, Bled 1931

Pour tirer une bonne position de cette horreur, le cavalier b6


devrait déménager en eS ! Les blancs ont un grand avantage et
peuvent gagner de différentes façons. Si vous avez pensé à 19. b4
cxb4 20. êtJbS vous possédez une certaine compréhension du jeu,
parce que la position est mûre pour l'ouverture et parce qu'il ne
faut pas laisser les noirs effectuer le grand roque en paix (leur
dernier coup était 18. . . . f6) . Mais il y a plus fort, un coup que
toute la position réclame à cor et à cri, et plus particulièrement
encore le fou d3: 19. eS ! ! dxeS 20. ,tg6+ �d8 21. ttJe4 lZJc8 22.
i.,xh7 ll xh7 23. lt:)xf6, les noirs sont complètement écrasés, mais
nous ajouterons quelques coups à cause d'un joli sacrifice de
qualité : 23. . . . :D. g7 24. �xg5 lt:)d6 25. �xh4 lZ)fS 26. I;1 xfS !
i.,xfS 27. d6 'i!Vxd6 28. 'i!Vxd6+ �xd6 29. lZ)hS + l:t e7 30. l:t fl �d3
(ou 30. . .. i.,g6 31. .t1 f8+ J.,e8 32. êi:Jg7 avec simplification dans
une finale de pions gagnante !) 31 . l:t f8+ �d7 32. l:1 xa8 �xe2 33.
�xe7 et les blancs gagnèrent facilement.
Coqtment Flohr arriva-t-il aussi rapidement à une position
pareille ? Une légère perte de temps, un jeu un peu mou et
quelques négligences : 1 . c4 ëi:Jf6 2. lt:)c3 e6 3. e4 d6? 4. d4 eS 5.
lt:)ge2 i,.e7 6. f3 c6 7. i.,e3 'VJJ/c7 8. 'VJJ/d2 lZJbd7 9. dS lZ)b6? 10. lt:)g3
i.,d7 1 1 . b3 hS 12. i.,d3 g6 13. 0-0 lt:)h7 14. a4 h4 1S . lt:)ge2 cS(?)
16. f4! exf4 17. ll xf4 gS(?) 18. ll t2 f6.

13. Westerinen-Larsen, La Havane 1967


Celle-ci est vicelarde ! Si vous êtes à ce point immergés dans les
jugements positionnels et la planification que votre vision tactique
se noie dans un brouillard, voilà qui va vous réveiller. Espérons

61
que vous ne vous êtes pas complètement perdu dans les finales de
cavaliers, après les échanges, parce que . . . il y a un mat en trois
coups ! Donnez un échec en f3 , et Westerinen abandonnera. Son
dernier coup fut 2S . tLJe3-c4? , mais sa position était déjà mau­
vaise , par exemple 2S . ti xa6 tLJfS 26. tLJxfS ll xel.
L'être humain est ainsi fait qu'il lui est plus facile de voir la
combinaison de mat si le cavalier capture quelque chose en f3 .
Placez u n pion sur cette case, l a tâche devient alors plus aisée !
14. Larsen-Gannong, St. Johns 1970

(1. c4 g6 2. tLJc3 �g7 3. d4 d6 4. e4 lLJc6 S. �e3 eS 6. lLJge2 fS 7.


exfS i_xfS? 8. dS tLJce7 9. lLJg3 ttJf6 10. �d3 ifd7 11. lLJce4 tLJxe4
12. tLJxe4 0-0 13. f3 h6?)
Les blancs ont un grand avantage après 14. g4! �xe4 1S. i.,xe4.
Les noirs ont un mauvais fou, et leur cavalier a du mal à trouver
une bonne case . Le fou e4, qui théoriquement devrait être
« mauvais » parce que plusieurs de ses pions sont placés sur sa

couleur, est en réalité très fort. Il vise l'aile-roi noire, qui est
devenue très sensible depuis le coup malavisé 13. . . . h6, qui a été
joué avec le désir de poursuivre par gS et lLJg6. Peut-être les p.oirs
étaient-ils également effrayés par la manœuvre tLJe4-gS(-e6) .
Nous pouvons aussi voir la situation sous l'angle suivant : les
blancs ont plus d'espace sur l'aile-dame, tandis que les noirs ne
peuvent rien entreprendre sur l'aile-roi .
Le meilleur coup des noirs dans cette position mauvaise et
probablement perdante ? Peut-être 1S . . . . c6 ou cS . Dans la
partie, ils firent une tentative vraiment désespérée, 1S. . . . bS,
mais après 16. cS ! on ne peut pas dire qu'ils aient abouti à
grand-chose. Au contraire, les blancs disposent maintenant d'un
plan gagnant simple, à savoir l'utilisation de la colonne � c �. Les
blancs ont bien sûr aussi envisagé de faire porter leurs opérations
contre le roi noir ; la position est si forte que ni les fous de couleur
opposée ni les autres mécanismes de nulle ne suffiront. Quand
l'action fut couronnée par un sacrifice de dame (qui était à peine
un sacrifice) , un spectateur fut si emballé qu'il parla d'offrir un
prix de beauté. Je n'en ai cependant jamais vu le moindre liard.
Donc, à partir du diagramme : 14. g4! _txe4 1S. i,xe4 bS? ! 16. cS !
dxcS 17. i.xcS ll ad8 18. 'ifb3 �h8 19. 0-0-0 ll f6 20. �b1 lLJc8 21 .
h4 lLJd6 22. �xd6 J:t xd6 23. J:t c1 V/iifl 24. hS gS 2S . .: cs a6 26.
ll hc1 ti 6d7 27. V/ii c2 .i,f8 28. ll xc7 �d6 29 . .ti c6 ll a7 30. 'iVf2
ll dd7 31. V/iib6 'V//ie7 32 . .i,fS ll db7 33. tt xd6! ll xb6 34. ll c8+

62
c:J;; g7 3S . l:I xb6 les noirs abandonnèrent. En fait, ils jouèrent �b4,
mais capitulèrent immédiatement après, quand ils se furent rendu
compte que les blancs pouvaient capturer leur tour par 36. l:t g6+
c:J;; fl 37 . .i,e6+ c:J;; e7 38. l:I g7+ .
Remarquez ce que le fou e4 parvient à faire. Il menace l'aile-roi
noire et tient à lui seul la position blanche en couvrant f3 et dS.
Qui oserait dire que cela est « mauvais » ?

15. Mieses-Alekhine, Baden-Baden 1925

Les noirs sont gagnants ! Le fou des blancs est pitoyable, tous
ses pions étant situés sur des cases de sa couleur. Les noirs ont
naturellement besoin d'une ligne ouverte pour percer la position,
et il se trouve que h4 peut être joué dès maintenant. Si les blancs
prennent le pion, fS-f4 gagne une pièce. Donc : 2S . . . . h4! 26.
c:J;; d3 hxg3 27. hxg3 .t:t h2 28. ttJh4 (ou 28. ll gl .tt g8! 29. l:I bbl
�xg3 ! 30. fxg3 .t:t xg3, et les noirs récupèrent la pièce avec un gain
facile) 28 . . . . .i,xg3 29. ttJf3 ,tt g2 30. ttJel l:t g l ! (maintenant 3 1 .
fxg3 ,U xg3 , peut-être suivi d e f4, donnerait u n avantage d'un
couple de pions aux noirs) 3 1 . ll e2 .i,d6 32 . .t:t cl l:t hS 33 . ttJf3
tt xcl 34. Axel li h3 les blancs abandonnèrent.
Après 2S . . . . h4 Alekhine indique la variante 26. l:t gl l:t eg8
27 . .tl bbl h3 28. ttJf4 .i,xf4 29 . .i,xf4 ttJxf4 30. gxf4 l:l g2 avec une
finale de tours facilement gagnante. Le pion « h » est ici utilisé
comme point d'appui pour la tour. Mais 27. . . . hxg3 28. hxg3
tt h2 est plus que suffisant.

16. Langeweg-Kanko, La Havane 1966

Le coup 17. eS, qui accroît beaucoup l'activité du fou d3 comme


de la tour el tout en faisant de dS un pion passé potentiel, est
tentant. Et quand il apparaît que 17. . . . lL)xeS 18. ttJxeS dxeS 19.
d6! (�xd6? 20 . .i,xh7+) gagne une pièce, il n'y a alors plus à
hésiter. Après 17. eS ! les blancs ont un grand avantage. Outre
leurs difficultés au centre, les noirs ont aussi des problèmes sur la
colonne « b », mais n'ont pas le temps de jouer 17. . . . bS à cause
de 18. ttJe4! ttJxeS 19. bxcS . Réciproquement, les blancs auraient
bien entendu pu jouer 17. bxcS, avec l'intention 17. . . . bxcS 18.
eS ! , mais les noirs auraient donné un pion par 17. . .. ttJxcS 18.
li xb6 .i,g4, si jamais ils avaient réalisé dans quel mauvais pas ils se
trouvaient.
Après 17. eS les noirs auraient dû jouer �f8 pour inciter les

63
blancs à effectuer un sacrifice peu clair en h7. Les blancs disposent
toutefois de nombreuses continuations favorables telles que 18.
bxc5 bxc5 19. lLJg5 h6 20. exd6 'iVxd6 21. lLJge4 suivi de d6 et lLJd5 .
Les noirs craquent immédiatement : 17. eS ! �b7 1 8 . bxc5 lLJxc5
19. I:. xb6 �xd5 20. lLJxd5 lLJxd5 21 . it.xh7+ �xh7 22. 'iVxd5 dxe5
23. jl xe5 lLJe6 24. tt:Jg5+ �g8 25. ll, xe6 fxe6 26. n xe6 et les noirs
abandonnent.
1 7. Uoublinski-Botvinnik, Moscou 1943

Les blancs sont mieux ! Ils aimeraient échanger toutes les tours,
puis gagner le pion cS par lLJa4 et, si nécessaire , 'iVf2. Les noirs
n'ont qu'un coup raisonnable : 25. . . . ll d4! ! Il coûte la qualité,
mais les noirs peuvent ensuite contempler avec fierté leur belle
position de pions (quel changement agréable !) et leur paire de
fous. Il est nécessaire de prendre cette décision immédiatement.
Après l'échange d'une paire de tours, le sacrifice de qualité serait
moins prometteur. (En règle générale, le camp qui possède
l'avantage de la qualité a intérêt à échanger la dernière tour de
l'adversaire. La connaissance de cette règle peut souvent rappor­
ter des points en finale !)
Après 25. . .. ll d4 les noirs ont de bonnes chances de nulle,
tandis qu'après tout autre coup ils peuvent signer la feuille de
partie ! C'est si simple - sans compter que Botvinnik a gagné . . .

La partie continua par 25. . . . ll d4! 26. lt:)e2 �cS 27. lLJxd4
(peut-être 27 . .i,xd4 cxd4 28. lLJcl suivi de lLJd3 est-il meilleur,
avec l'idée de parvenir à jouer f4 ou b4 au bon moment ?) 27. . . .
cxd4 28. i_ f2 cS 29. ll fl f5 30. �g3(?) �d7 31. ll adl (les blancs
n'essayant même pas de jouer b3-b4, tout se passe maintenant
comme si les noirs avaient un pion pour la qualité) 31. . . . f4 32.
�f2 g5 33. g4? fxg3 34. �xg3 �h3 35 . .tU2 h5 36. l:t fd2 h4 37.
Af2 ll f8 38. ll d3 ll f4 39. �hl �h7 40. ll gl �d8 41 . 'lWe2 'iVfl
42. 'iVdl 'iVh5 43 . .ie3 'iVxf3+ 44. 'iVxf3 ll xf3 45 . �xg5 ll xd3 46.
�xd8 ll e3 47. i_b6 ll xe4 48. �xc5 ll e2 49. ll dl i,g4 50. h3
�xh3 5 1 . b4 .i,f5 52. i&,d6 d3 53. bxa5 h3 les blancs abandonnent.
A propos de la note accompagnant le 27e coup, on doit dire que
de nombreux experts estiment que deux fous sont aussi forts que
tour et cavalier. Cette affirmation n'est pas vraie dans le cas
.général.
18. Partie par correspondance : Lundin-Persson, 1 942-1943

Les blancs ont un grand avantage. Leur cavalier est beaucoup

64
plus précieux que le lamentable fou noir. Cet avantage deviendra
décisif quand la position s'ouvrira, et une telle ouverture est
possibl� par g3-g4. (Déplacez le pion noir de g7 à g4, la position
deviendra nulle !) On dit que le cavalier est supérieur au fou dans
les positions fermées, mais ces dernières ne doivent pas l'être au
point qu'il n'y ait plus rien à faire !
Les blancs ont tout leur temps ; l'avantage ne va pas s'envoler.
Ils peuvent augmenter tranquillement la pression. Leur sens de
l'esthétique devrait s'irriter du fait que le pion « a » des noirs est
sur case noire. Ils commencent donc par 38. l:t b4 ! ! �g8 39. J:t a4
a6. Une offensive noire par b7-b6 est maintenant impossible, et
40. J:t ab4 peut être joué, pour placer les tours en f2 et gl, puis
jouer g3-g4. Cela gagnerait probablement. Mais pourquoi ne pas
utiliser la case b6? Des menaces sur les deux ailes sont toujours
plus difficiles à parer que des menaces sur un seul flanc : 40.
�d2 ! ! �f8 41. �c3 �e8 42. �b4 �d8 43. �a: it.,d7 44. �b6
�c8 45. J:t ab4 �b8 46. l:t ab2 i.,e8 47. J:t gl g6 48. l:t f2 l:t h7 49.
g4. Les noirs auraient sans doute pu obtenir le même type de
position avec les deux tours sur la colonne « f », mais cela n'aurait
été d'aucune utilité , leurs homologues blanches perçant en g7 ou
g8 et créant, à l'aide de leur propre monarque, de sérieuses
menaces contre le roi noir. Dans la partie, il se passa quelque
chose d'étrange : 49. . . . �c8 50. g5?? .t:. f8 51. �a7 b5+ ! 52.
�b6 aS ! et la nullité fut conclue . Après 50. gxh5 les noirs auraient
pu abandonner ! Voilà une des variantes : 50. . . . Jlxh5 51. .t:. g4
.t:. h6 52 . .U. fg2 �b8 53. h5 ! l:t xh5 54. tt:)xg6 i.,xg6 55 . .tl xg6 avec
un gain blanc aisé.
Notez la manœuvre ll b4-a4, qui prive les noirs de toute chance
de percée dans la position, ainsi que la marche du roi jusqu'en b6,
pour créer des menaces sur les deux ailes !
(38. ll b4 est de loin le coup le plus fort dans la position. Si le
pion blanc était en a4 et non en a3, le mieux serait de jouer 38. aS
a6 39. ll gl suivi de g4. Mais il n'est pas certain que les blancs
puissent gagner en attaquant uniquement sur l'aile-roi . Dans la
position du diagramme, 38. a4 serait une faute positionnelle,
même si on admet que ce coup présente l'intérêt de priver les noirs
de tout contre-jeu sur l'aile-dame.)
1 9. Zinser-van Kleef, Strasbourg 1973

(1. tt:)f3 g6 2. c4 �g7 3 . tt:)c3 tt:)f6 4. e4 d6 5. d4 0-0 6. �e2 eS 7.


d5 aS 8 . .,tg5 tt:)bd7? ! [8. . . . h6 est meilleur] 9. tt:)d2 h6 10. i,e3!

65
tZJeS 1 1 . g4 b6 12. h4 l2Jc5.) Les blancs ont un avantage d'espace
sur l'aile-dame . Sur l'aile-roi , ils n'ont pas de chances d'attaque,
mais après 15. h5 ! g5 cette aile est fermée de façon très avanta­
geuse aux blancs. Ils ont entre autres la possibilité d'installer un
cavalier en f5 , tandis que les noirs ne peuvent profiter du trou en
f4. Les blancs peuvent tranquillement effectuer le petit roque,
puis mobiliser l'aile-dame. Il est très peu probable que le fou roi
noir puisse jouer un rôle actif. Les blancs ont dans l'ensemble de
bonnes chances de gain. On peut discuter sur le point de savoir si
les noirs doivent essayer 13. h5 ! f5 ! ? , car après 14. hxg6 f4 15.
i.,xc5 bxc5 le pion « a » peut devenir faible en finale. 15. . . . dxc5
serait meilleur, mais les noirs doivent alors surveiller la percée
d5-d6. Sur l'aile-roi , ils doivent craindre l'irruption d'un cavalier
en f5 . Le bon côté des choses, c'est que le fou restant des blancs
est mauvais, mais il se pourrait qu'il rentre en jeu par a4. Une fois
de plus, les blancs sont mieux ici. Dans la partie, les noirs
tentèrent d'anticiper l'action des blancs sur l'aile-dame , mais ne
parvinrent pas à s'en tirer : 13. h5 ! g5 14. f3 �d7 15. 'iVc2 c6? ! 16.
0-0 cxd5 17. cxd5 .tl cS lS . .ti fc1 ttJc7(?) 19. ttJc4 1.1:JeS 20. a4 'VJic7
2 1 . 'ii' d 1 .ti bS 22. l2Ja3 l2Jf6 23. i,b5 ! Un échange de fous
hautement favorable ; les cases b5 comme f5 peuvent maintenant
être occupées par les cavaliers blancs, tandis que dans certains cas
un de ces fringants destriers peut également être fort en c4, voire
en c6. Après 23. . . . .t:tfcS 24. ttJc4 l2JeS 25 . i,.xd7 'ii xd7 26. l2Jb5
� fS 27. i.f2 l2Jc7(?) 2S. tt:Ja7 Il eS 29. tt:Jc6 1:: b7 30. i,.xc5 bxc5
31. ttJ6xa5 ll bbS 32. ti:Jc6 .ti b7 33. n c3 , les noirs devinrent
désespérés et tentèrent 33. . . f5 , ce qui ne les aida en rien . Les

blancs l'emportèrent. Il n'y a plus aucun doute à avoir quant à


cette issue après l'échange des fous de cases blanches. Et déjà
après le 13e coup, il était clair que les noirs ne pouvaient espérer
mieux que la nulle.

20. Landau-Paul Schmidt, Noordwijk 1 938

A première vue, il semble que les blancs disposent d'un léger


avantage d'espace dans cette position très bloquée. Le fou des
noirs occupe une position étrange , mais celui des blancs n'est pas
tellement mieux placé. On pourrait imaginer que ce dernier se
rende en a4 . . . Si les blancs désirent la nulle, ils peuvent fermer le
jeu par 41. b5 . 41 . gxh5 semble mauvais, le cavalier reprenant et
pouvant s'installer en f4 . . . Mais tout devient clair après examen de

66
l'aile-roi ! La position serait nulle si le pion noir était en h4!
Peut-être le bon coup est-il découvert uniquement à cause de
l'agacement que procure le stupide pion h3 , qui empêche le
cavalier d'effectuer la manœuvre lL!d3-f2-h3. Il faudrait peut-être
prendre l'habitude (une bonne habitude) d'envisager tous les
coups « ouvre-boîte » possibles et impossibles, dans les positions
fermées : 41 . h4! gxh4 42. f4! Et voilà ! Les blancs développent de
sérieuses menaces contre le point fort eS, et l'activité du fou f2
comme du cavalier d3 augmente considérablement. A part ça, la
dame s'apprête à faire des avances au roi noir après 42. . . . hxg4
43. fxe5+ dxe5 44. �h6. Les noirs tentèrent de mettre sur pied un
semblant de défense, mais toutes leurs forces ne purent rejoindre
le champ de bataille à temps : 42. . . . g5 43 . fxe5 + dxe5 44. ttJh2
Ce6 (l'idée est bonne, 45 . dxe6 �xe4+ avec un contre-jeu
puissant) 45. gxh5 �h7 46 . .,tf3 ttJf4+ 47. ttJxf4 gxf4 48. �al !
{double menace sur a8 e t eS) h3+ 49. c;i;>xh3 .,tb7 50. ttJg4+ c;i;>f7
51 . �xe5 �c8 52. bxc5 les noirs abandonnèrent.
Toute personne qui consent à s'absorber dans la position doit
conclure qu'après 41 . h4 les blancs ont une position gagnante.
21. Rubinstein-Nimzovitch, Berlin 1928

Les blancs sont un peu mieux. Ils ont plus d'espace, ainsi que la
tant célébrée paire de fous. La position noire semble cependant
solide. Des continuations raisonnables seraient 21. ttJe2 et 21.
lL!hl avec l'idée g4. Mais ne serait-il pas plus indiqué , avant cet
assaut de pions, d'améliorer la position du fou d2? Rester là à
admirer religieusement le pion parfaitement protégé b4 n'est pas
vraiment une occupation digne de ce fou, pour lequel les noirs
n'ont pas réellement d'équivalent. Au bon moment, il doit se
rendre sur la grande diagonale. Au bon moment ? Par exemple,
après 21. ll bel a4 22 . .,tel a3 ? Non, l'instant juste, c'est
maintenant : 21. i.,cl ! ! (Pour améliorer les perspectives futures
de ce fou, on peut envisager 21 . f5, mais ce coup crée le risque de
devoir supporter un cavalier noir en eS , sans compter que l'idée
d'ouvrir une diagonale au fou d2 ne doit pas se faire au détriment
de son collègue en d3, non ?) Après 21. i.,cl les blancs sont
clairement mieux. Voilà la partie complète : 1 . d4 ttJf6 2. c4 e6 3 .
ttJc3 i.,b4 4. �c2 d 6 5. e 3 cS 6. i.,d3 lL)c6 7. ttJe2 e S 8. d5 i.,xc3+
9. �xc3 ttJe7 10. �c2 0-0 1 1 . 0-0 l2Jg6 12. l2Jg3 l:I e8 13. f3 i.,d7
14 . .i,d2 a6 15. h3 b5 16. b3 �b6 17. c;i;>h2 aS 18. l:I abl b4?
(18. . . . ll eb8! en liaison avec �d8 et a5-a4 donne un jeu égal)

67
19. f4 exf4 20. exf4 ttJfS? (20. . . . a4 ou 20. . . . 'iVdS sont
meilleurs) 21 . �cl ! �dS 22. 'ti'f2! (22. �b2? tl)g4+ 23. hxg4
'ifh4+ est favorable aux noirs) 22. . . . a4 23 . � b2 tt:Jg6 24 . .tl bdl
axb3 25 . axb3 %l a7(?) 26. %l del n xel(?) 27. n xel ttJfS(?) ( .tl aS
est meilleur) 2S. ii_xf6! �xf6 29. tl)e4 �h6 30. f5 .tl a3 31. %l bl
%l a6 32. g4 f6 (la menace était g5 suivi de �e2) 33. �g3 ! �cS 34 .
.tl el �b7 (34. . . . tl)d7 35. tl)xd6!) 35. "iVe2 tl)d7 36. tl)xd6!
.tl xd6 37. "iVeS+ ttJfS 3S. l:. e7 g6 39. "iVf7+ �hS 40. : es .tl dS!?
(dernière chance , 41 . .tl xd8? �e3 + avec échec perpétuel) 41.
�xf6+ �gS 42. 'iVe6+ �g7 43. f6+ les noirs abandonnent.

22. Botvinnik-Benkner, Moscou 1956

( 1 . c4 e5 2. g3 ttJf6 3. �g2 d5 4. cxd5 ttJxd5 5 . tl)c3 tl)b6 6. tl)f3


tl)c6 7. 0-0 �e7 S. a3 0-0(?) 9. b4 a6(?) 10. d3 i.,e6 1 1 . tl)e4 h6(?)
12. �b2 f5(?) 13. tl)c5 j,xc5 14. bxc5 ttJd7 15 . .tt c1 "iVe7.) Les
blancs ont un grand avantage positionne}, peut-être décisif. Ils
peuvent développer leur majorité centrale, et leurs deux fous sont
très forts. Il est clair qu'il faut faire quelque chose pour le fou b2,
un fou qui n'a pas de rival noir. « Faire quelque chose ,. pour le
fou b2 signifie probablement : jouer f4! Ce qui peut être fait
immédiatement et avec gain de temps par 16. tl)h4! , menaçant de
gagner la qualité. Benkner ne fit pas de vieux os : 16. ttJh4! 'iif7
17. f4! exf4(?) 1S. gxf4 .t: adS 19. "iVel ! _td5 20. j,h3! Ci:Je7 21 .
"iVg3 g6(?) 22. e4! fxe4 23. dxe4 _txe4 24. : cel "iVc4 (24. . . . ,.tf5
25 . ll xe7!) 25 . ll xe4 "iVxe4 26. l:_ el �xf4 27. tt xe7 les noirs
abandonnèrent.
La défense noire ne fut pas fameuse , mais la force du fou de
cases noires fut clairement démontrée.

23. Kérès-Barcza, Bad Salzbrunn 1950

(1. e4 eS 2. tl)f3 tl)c6 3. �b5 a6 4. i_a4 tl)ge7 5. i.. b3 f6? 6. d4


d6 7. c3 tl)a5 8. ii_c2 g6 9. tl)bd2 ii_g7 10. dxe5 dxe5 1 1 . b4 tl)c6 12.
ii_b3 �d7 13. ttJfl i,g4 14. "iVc2 "iVd7 15. tl)e3 �e6 16. 0-0 ttJdS
17 . .ll dl i,xb3 18. �xb3 'iVc6 19. tl)d5 tl)f7 20. c4 tl)d6?) Les
blancs sont clairement mieux, ils ont plus d'espace, le fou des
noirs est plutôt mauvais, et, ce qui est évident, ces derniers n'ont
pas encore roqué. Il est manifeste qu'il faut ouvrir des lignes et
entamer une attaque directe. 21 . b5 ! s'impose, car 21 . . . . axb5
22. cxb5 ttJxb5? est réfuté par 23 . �xb5 'i;Vxb5 24. ttJxc7+ gagnant
une pièce. Si vous ne parvenez pas à déceler ce genre de petites

6S
finesses tactiques, vous ne pourrez faire de grands progrès dans le
jeu positionnel. Les noirs jouent maintenant 22. . . . 'iVd7. Qu'ont
gagné les blancs ? La diagonale a3-d6 a été ouverte pour le
fou-dame . La colonne « c » a été ouverte, mais les blancs ne sont
pas encore prêts à l'occuper. La dame noire a été repoussée sur la
colonne « d », où dans de nombreuses variantes elle est sujette à
des tracasseries. Les blancs ont le choix entre deux continuations
puissantes, 23. ii,a3, ou 23 . b6 qui mine la position du cavalier d6.
Les deux devraient mener à la victoire . Kérès note que les noirs
peuvent se défendre opiniâtrement, même après 23 . b6 tt:JxdS 24.
'iVxdS fitfl ; il est possible de pousser l'analyse plus loin, par
exemple 2S . bxc7 'iVxdS 26. ll xdS ! tt:Jxe4 27. �e3, et le pion passé
en c7 est très fort. Kérès choisit 23. �a3, qui mène à un avantage
positionne! décisif sans nécessiter le difficile calcul de variantes.
Après 23. . . . tt:JxdS 24 . .t:t xdS , les noirs se crurent forcés de jouer
b6, pour empêcher bS-b6. Kérès donne 24. . . . �f8 2S. b6 c6 26.
ltJxeS ! fxeS 27 . .U. xeS + �d8 28. ll d1 avec une attaque gagnante.
Ici, le lecteur est censé remarquer entre autres choses la jolie
pointe 26. . . . fiie6 27. ]l aS ! Donc, 24 . . . . b6 2S . �xd6 cxd6; les
blancs se rapprochent du gain. Le fou des noirs est mauvais, et le
pion d6 ne vaut pas grand-chose . Les blancs pourraient jouer 26 .
.t:t c1 (plan : .t:t c6) . Mais la suite de la partie, 26. tt:Jd2 file? 27.
ltJc4 �f8 28. ll ad1 l: ad8 était sans espoir pour les noirs. Ici
Kérès n'est pas content d'avoir donné aux noirs l'occasion de
trouver un peu d'air par un sacrifice de pion, mais sa position n'a à
aucun moment cessé d'être gagnante : 29. l:. Sd2? ! dS !? 30 . .U. xdS
.tl xdS 3 1 . exdS ii,cS 32. d6 iVd7 33. a4 �f8 34. 'iVf3 �g7 3S . h3
.tl c8 36. fiidS ii,d4 37 . .tl xd4! :t eS 38 . tt:Jxb6 .tl xdS 39 . .t:t xdS iVfS
40. d7 les noirs abandonnèrent.
24. Pétrossian-Schweber, Stockholm 1962

La ressemblance avec la solution n° 19, Zinser-van Kleef, est,


je l'espère, évidente. Pétrossian joua rapidement 1 1 . hS ! gS 12. f3
a6 13 . g4 bS 14. a4 b4 1S . 4:Jb1 aS . L'aile-roi est maintenant fermée
de la façon habituelle, mais les noirs ont conquis un peu d'espace
sur l'aile-dame, ce qui joue en leur faveur. Le fait que les blancs
puissent placer leur « mauvais » fou en bS tandis que le fou g7 n'a
aucune possibilité réelle indique qu'ils sont mieux. (Déplacez le
fou de g7 à c7, jouez 16. . .. �b6 et proposez nulle !) Dans cette
partie, Schweber prit une décision précipitée et joua 16. . . . tt) cS.
Après 17. ii,xcS dxcS 18. i_bS �b7 19. tt:Je2 tt:Je8 il n'y a pas de

69
lignes ouvertes, et les noirs espéraient pouvoir décrocher la nulle .
Cependant, après 20 . .i,xe8! n xe8 21 . êt:Jc4 ,i.a6 22. �b3 �f6 23.
n et �f8 24. êt:Jg3 i_c8 2S. 0-0 n d8 26. �g2 l:, a7 27. n f2 �h7
28. n fc2 ils n'ont pas à se féliciter de leur position . Après 28. . . .
1Va6? 29. tt:JxeS n e? 30. êt:Jc4 i,g7 3 1 . �d3 �g8 32. n d2 .t:t e7 33 .
eS ! les blancs l'emportèrent aisément. Ainsi, nous n'avons pas pu
voir le plan gagnant imaginé par Pétrossian, mais le doublement
des tours sur la colonne « c » peut indiquer l'attaque de cS par
tt:Jg3-hl-f2-d3.
J'adore affliger les noirs d'un fou vraiment mauvais dans plu­
sieurs variantes de l'est-indienne. Cette partie ressemble à ma
rencontre avec Hort, à San Antonio 1972 : 1. c4 g6 2. êt:Jc3 i,g7 3.
d4 d6 4. e4 tt:Jf6 S . i,d3? ! 0-0 6. êt:Jge2 eS? ! (6. . . . ttJc6!) 7. dS aS
8. f3 tt:Ja6 9 . .i.gS h6 10. �e3 c6 1 1 . �d2 �h7 12. g4 l[JcS 13. Ac2
cxdS 14. cxdS .i.d7 1S. ttJg3 bS 16. h4 b4 17. ttJce2 tt:Je8 18. hS ! gS
19. 0-0 '+Wb6 20. ttJcl tt:Jc7 21. tt:Jd3 ttJ7a6 22. n fel n fc8 23. A dl
'jid8 24. i_e2 ,tf8 2S . �g2 ttJxd3 26. ,txd3 ttJcS 27. ,txcS l:t xcS
28. n xcS dxcS 29. �e2 n b8 30. tt:Jfl .,td6 31. ttJe3 �g8 32. ltJc4
i.e8 33. n et �f8 34. '+We3 n es 3S. a3 �e7 36. I:t al l:I a8 37. 'iVe2
j_d7 38. tt:Je3 'iVd6 39. a4 n b8 40. ,tbS ! �xbS 41. �xbS 'iVxbS
42. axbS n xbS 43. �fl ! b3 44. �e2 i,c7 4S . ll a4 �d7 46. �d3
n b6 47. �c3 n bS 48. ttJc4 �e8. Les noirs abandonnèrent plus
tard la partie ajournée.
Malgré un certain avantage positionne!, il y a le risque de ne
pouvoir obtenir mieux que la nulle quand une aile est complète­
ment bloquée. Dans les positions avec la formation de pions
cS-d6-eS , les noirs peuvent souvent obtenir un peu plus d'espace
pour leurs forces en défense quand les blancs foncent en avant par
b4. De toute façon, quelle que soit la frontière entre position
tenable et position perdue dans ce type de partie, les noirs feraient
mieux de trouver une autre ouverture s'ils ne parviennent pas à
jouer l'est-indienne mieux que ça.
25. Ulienthal-Botvinnik, Moscou 1945

Les noirs doivent jouer 18. . . . i,b4! Si vous avez jugé que
cette position était gagnée pour les noirs, c'est que vous commen­
cez à réaliser ce qu'est le jeu positionne!. Les noirs échangent le
fou pour le cavalier, installent leur propre cavalier en e4 et
profitent de la vie. Le cavalier blanc peut être chassé à tout
moment par f7-f6. Le pire que l'on puisse imaginer, c'est que les
blancs parviennent à échanger les cavaliers ; et puis après ?

70
Après, on bat le rappel de toute l'artillerie lourde, on la dirige sur
la colonne « e » et on fixe le pion e3 droit dans les yeux. Il est
également possible de préparer simultanément l'avance des pions
de l'extrême aile-dame, où l'on dispose d'un bon pion de plus.
Dans la partie, les blancs décidèrent de capturer en c3 avec le
pion « b ». Cela rend la mobilisation de la majorité de pions noirs
plus difficile , mais en revanche le pion c3 comme le pion isolé a2
deviennent des cibles d'attaque pour les pièces noires. Voici la
partie complète : 1 . d4 d5 2. c4 e6 3. ttJc3 c6 4. ê2Jf3 ê2Jf6 5. cxd5
exd5 6. �g5 h6 7. �xf6 'iVxf6 8. 'iVb3 �d6 9. e3 ê2Jd7 10. �d3
'iVe7 1 1 . 0-0-0 ttJf6 12 . .tl he1 �e6 13. 'iVc2 0-0-0 14. ttJe5? �b8
15. f4 c5 16. �b1 c4 17. �f5 �xf5 18. iVxf5 18. . . . �b4! 19.
iVc2 .U d6 20 . .tl e2 �xc3 21. bxc3 ttJe4 22. �al tt a6 23. iVc1 tt d8
24. l:[ c2 r.I dd6! 25 . ê2Jg4(?) tt g6! 26. h3 h5 27. ttJe5 I:t gb6 28. ê2Jf3
iVa3 ! 29. t2Jg5 ttJxc3 30. iVxa3 n xa3 31 . l: dcl ttJb5 32. ttJxf7
tt xe3 33. ttJe5 �c7 34. g4 ttJxd4 35 . .:t d2 ttJe2 36 . .tt el ttJc3 les
blancs abandonnent.
Ainsi, le trou en e4 décida de l'issue de la partie. Permettez-moi
de citer Nimzovitch : « L'établissement de cavaliers indéraci­
nables est un exercice qu'il faut pratiquer assidûment. » Nous
pouvons également écouter Steinitz : « Quand on possède un
cavalier centralisé sur la cinquième rangée, la partie se gagne de
façon automatique. ,.
Le terme d'.: automatique >> s'applique encore mieux à quel­
qu'un qui joue automatiquement de bons coups.
26. Pétrossian-Lokvenc, Vienne 1 953

(1 . d4 tt:Jf6 2. c4 g6 3. tt:Jc3 �g7 4. e4 d6 5 . f3 e5 6. d5 0-0 7. _ie3


tt:Je8 8. 'ifd2 f5 9. 0-0-0 f4 (?) 10. �f2 ê2Jd7 1 1 . �bl �f6 12. tt:Jge2
'ife7 13. ttJcl �g7 14. tt:Jb3 b6 15. ttJc1 �h4 16. �gl ! a5 17. i.d3
tt:Jc5 18. J.c2 J.d7.)
Pétrossian me confia un jour, au sujet de la compréhension
grandissante de la stratégie relative aux positions fermées :
« Quand j'étais jeune, on était un génie si seulement on était
capable de penser à jouer le fou en a4! >>
Il pensait à des positions de ce type. La continuation la plus
simple est la suivante : 19. �xc5 bxc5 20. �a4!, ou 19. . . . dxc5
20 . .,ta4!, ce qui ramène plus ou moins au même . L'idée princi­
pale de la manœuvre est que les blancs échangent le bon fou
adverse contre leur mauvais fou, sinon ce dernier devient exces­
sivement fort en c6.

71
En fait, Pétro joua un peu différemment : 19. tD le2 ,.tgS 20.
tDbS hS 21 . AxeS ! Il s'assure ainsi que les noirs ne peuvent
reprendre du pion « d » (21 . . . . dxcS 22. d6!). Après 21. . . .
bxcS 22. i.a4 ..lth6 23 . tDcl 'iVd8 24. tDc3 i,xa4 2S . tDxa4 les
blancs sont clairement mieux. Cela est dû en partie à cette vieille
connaissance, le « cavalier contre mauvais fou », en partie à
l'avantage d'espace et en partie au pion isolé en aS . Ces gentlemen
continuèrent à lutter pour leurs pays, c'était un match inter­
national. Cependant, la partie dut être adjugée après le 82e coup
pour permettre à la cérémonie de clôture de se dérouler. La
décision de l'arbitre, Szabo, ne fut toutefois pas difficile. Les
blancs avaient un cavalier gigantesque en c6, les noirs étaient
toujours affublés de leur fou grotesque , et il y avait de plus une
tour et trois pions pour chaque camp. Après trois coups supplé­
mentaires, la position de zugzwang suivante se présenterait :
�b4, .t;I a8, tDc6, pions f3, e4, dS/�b6, .t;I b7, i,c7, pions f4, eS,
d6. Les noirs seraient contraints de présenter leur poitrine au
glaive.
Cela dit, dans la classe inférieure il est toujours considéré
comme très malin de penser à jouer un fou en a4 dans ce genre de
positions. La question suivante peut cependant être posée :
qu'est-ce que ce fou pourrait bien faire d'autre ?
27. Fine-Becker, Zandvoort 1936

Il est clair que les blancs sont mieux. Regardez simplement la


tour sur la colonne « d » , la dame en f6, et vous en serez
persuadés. Mais les positions gagnantes doivent encore être ga­
gnées, de préférence aussi rapidement et brutalement que pos­
sible, afin de ne laisser aucune chance à l'adversaire. Il semblerait
à part cela que les noirs menacent de rectifier leurs pions doublés
par c7-c6. Peut-être le gain n'est-il après tout pas si facile ? Si tous
les pions blancs de l'aile-dame disparaissaient à la suite
d'échanges . . .
Soyons un petit peu plus logique maintenant ! La dame en f6
n'a pas grand-chose à voir avec l'aile-dame. L'avantage est à
l'aile-roi . C'est là qu'il faut démarrer l'action !
C'est ce que fit Fine, avec 30. g4! hxg4 31. hS ! La partie se
poursuivit ainsi : 31. . . . 'iVf8 32. hxg6 Vfig7 33 . .t;I d8+ .t:t xd8 34.
'iVxd8+ 'iVf8 3S . gxf7+ �xf7 36. 'iVf6+ �g8 37. 'iVxe6+ �h7 38.
'iVd7+ �h6 39. e6 'iVa8+ 40. �dS �e8 41. 'iVeS "VJ!je7 42. �g3 les
noirs abandonnèrent. Cela a été fort simple et pourrait donner

72
l'impression que les noirs auraient dû tenter 31 . . . . hxg5 32.
'ifg5+ �f8, mais après 33. 'ifxhS il n'y a pas beaucoup de chances
que les blancs ratent la bonne voie : 33. . . . f5 34. 'ifh8+ �fl 3S.
'ifh7+ �f8 36. ll d7, ou bien encore 33. . . . c6 34. ,U dl ! cxbS 35.
'iVh8+ �e7 36. 'iVf6+ �f8 37. ll hl 'iVc6+ 38. f3 et gagne, comme
d'ailleurs 35. cxbS. Les noirs sont absolument sans défense.
La première impression était correcte. Non seulement les
blancs sont mieux, mais de plus ils ont un gain immédiat. A
condition bien sûr qu'ils aient trouvé 30. g4!

28. Blom-Larsen, Holstebro 1964

(1. d4 ttJf6 2. ttJf3 g6 3. g3 �g7 4. i.,g2 0-0 5. 0-0 d6 6. c4 _ig4 7.


ttJc3 �c8 8. Il el cS 9. dS ttJa6 10 . .!tf4 l?Jc7 1 1 . e4 ttJd7 12. h3
.txf3 13. 'ilt'xf3 eS 14. i.. d2 f5 15. g4? (h4!) fxg4 16. 'i!fxg4.) Les
noirs sont nettement mieux !
15. g4 était une faute sérieuse, dont la conséquence principale a
été l'affaiblissement de la case f4. h4, suivi de .!th3, aurait été bien
meilleur. Comment les noirs doivent-ils jouer maintenant ? Je
pourrais poser la question subsidiaire : vers quels échanges
doivent-ils tendre ? Bien, nous avons déjà discuté de cela deux
fois. La réponse est que les noirs aimeraient échanger les fous de
cases noires. Un cavalier pourrait ensuite se rendre en f4 et, de
plus, la position commence à ressembler à une finale avec 4( cava­
lier contre mauvais fou ,.,
Le brillant coup 16. . . . n fl! autorise la manœuvre �f8 et
,.th6, protège le cavalier d7 et permet à l'autre tour de se rendre
plus tard en f8 ; il est difficile d'exiger davantage d'un seul coup !
La partie continua : 17. l?Je2 'iVf8 18. l?Jg3 �h8 19. _te3 bS( !) 20.
b3 i.,h6 21 . 'iVe2 .tî b8 22. 'iVd2 Axe3 23 . .ti xe3 bxc4 24. bxc4 l?Jf6
2S. J.fl 'iVh6 avec un clair avantage positionne!, ainsi que la
menace, entre autres, l?Jc7-e8-g7-hS-f4. La conclusion fut : 26. a4
ttJa6 27. aS ttJd7 28. l:, d3 'iVf4! 29. 'iVxf4 exf4 30. l?Je2 ttJeS 31.
ll ddl ttJb4 32. a6 gS 33. l?Jc3 g4 34. hxg4 ll g8 35 . .!th3 h5 36. f3
ttJxf3 + 37. �f2 l?JeS 38. J:I hl l?Jbd3 + 39. �e2 f3 + 40. �e3 f2 les
blancs abandonnèrent. (En fait, ils mirent leur coup sous enve­
loppe, 41 . .,tg2, puis abandonnèrent plus tard la partie ajournée,
qui était pour eux sans espoir après 41 . . . . l:. xg4.)
Les blancs auraient peut-être pu mieux jouer, mais les avan­
tages de la position noire ainsi que ceux du coup .tt f7 apparaissent
clairement. 18. 'iVh4 peut sembler meilleur, mais les noirs jouent

73
18. . . . t2Jf6 19. t2Jg3 �h8 suivi de t2Jg8 et quand même .i,h6, ou
peut-être de façon plus précise, 18. . . . �h8.

29. Siimisch-Alekhine, Dresde 1926

Les noirs ont un avantage léger, mais clair. La seule faiblesse de


leur position de pions, d6, est facilement couverte par le roi. Le
pion en a7 n'est pas faible, mais constitue une arme d'attaque ! Le
résultat d'une offensive menée par le pion « a » sera une position
où les blancs ont un ou deux pions faibles sur l'aile-dame.
Dans la position présente, les noirs disposent de deux bons
coups, �f8 et aS . Dans la plupart des cas, cela revient simplement
à une transposition de coups. La partie se poursuivit par : 21 . . . .
aS ! 22. l:. bd2 �f8 23 . � c2 <J;e7. Les blancs sont maintenant à la
croisée des chemins. Contre 24. a4, les noirs peuvent jouer
24. . . . dS, après quoi leur fou se rend en dS et menace b3. Cette
méthode est sans doute un peu trop directe, et cS deviendra très
faible. Cependant, les noirs peuvent également jouer 24. . . . fS
2S . f3 gS et lancer une offensive sur l'aile-roi. Cela peut mener à
une position où une paire de pions blancs se trouve coincée sur
cases blanches, ou bien exactement l'inverse (hS et gS-g4, f3-f4) ,
ce qui est également mauvais, les noirs plaçant leur fou en e4 et les
blancs ne pouvant se débarrasser de leur mauvais fou à cause de
b3. Les noirs ne doivent pas jouer d6-dS trop tôt, car ce n'est
qu'après clarification de la situation sur l'aile-roi qu'ils savent s'il
faut, sur cxdS, reprendre de la tour, du fou ou du pion. Il se peut
que l'on voie cxdS , exdS suivi de d4, e3xd4, cSxd4, après quoi le
pion noir en aS tient en respect ses deux homologues blancs b3 et
a4!
La partie se poursuivit par : 24. f3 a4 2S. �f2 axb3 26 . .,txb3.
(Encore une décision difficile, mais 26. axb3 ll a8 n'était pas non
plus très gai.) 26. . . . fS 27. �e2 l:t b4 28. �d3 .,ta4 29. i_xa4
.:t xa4. Les deux pions isolés sont très faibles. Les noirs ont une
finale de tours gagnante. On aurait pu s'attendre à 29. �c3, avec
l'idée de n'avoir qu'un pion faible (en b3) , mais dans ce cas
29. . . . l:. db8 est fort : 30. ll xd6? ll xb3 + !

30. Botvinnik-Simaguine, Moscou 1951

Une position embrouillée, très peu claire. Les noirs ne peuvent


roquer, mais ont des pions centraux qui ne demandent qu'à faire
parler d'eux, ainsi que des chances le long de la colonne « g ». Par

74
un jeu calme , les blancs espèrent pouvoir mettre en jeu leurs pions
passés de l'aile-dame . 16. . . . eS est un coup douteux, qui crée un
horrible trou en fS et permet éventuellement aux blancs d'atta­
quer plus tard le centre noir par f4.
Mais à quoi sert la tour égarée en aS? L'idée commence à
poindre : 16. . . . .U xb5 17. axb5 l2Je5 ! avec beaucoup de jeu pour
la qualité . De plus les pions passés liés blancs sont devenus
doublés isolés . Poursuivons un peu notre recherche : 18. êt:Je1
�cS semble agréable , et 18. �g3 lZJxf3+ 19. gxf3 hS est avanta­
geux pour les noirs.
Le sacrifice de qualité est la bonne suite . Simaguine en avait
bien sûr été conscient au coup précédent (1S. . . . .tt a8-aS ! 16.
a2-a4) .
La partie continua par : 16. . . . .t:. xbS ! 17. axbS tt:JeS 18 . ..t.xeS
fxeS 19 . .ti a7! l: dS 20 . .ll xb7 �xb7 2 1 . g3 .,td6? (21. . . . f6!) 22.
ll e1 f6 23 . �b3 çJ;; fl 24. êt:Jxd4 �dS 2S . �xdS exdS 26. tZJfS avec
des chances de gain pour les blancs, qui durent cependant se
contenter de la nulle après quelques imprécisions commises dans
le zeitnot. Après 2 1 . . . . f6 la position aurait été égale .
31. Botvjnnik-Gereben, Budapest 1952

( 1 . c4 e6 2 . .:tJf3 lZJf6 3 . g3 dS 4. �g2 dxc4 S . �a4+ �d7? 6.


�xc4 'i(c6.) Les noirs sont anxieux d'échanger les dames, mais
cette transaction coûte deux temps. Les blancs jouent 7. b3 ! et
sont en avance de développement. De plus, on se rend compte
que la pression le long de la colonne ouverte « b » et de la
diagonale g2-b7 peut rendre difficile le développement de l'aile­
dame noire . Enfin, nous pouvons être heureux d'avoir une majori­
té centrale . Nous gagnons un pion « d » pour un pion « b » après
7. . . . �xc4 8. bxc4. Le seul coup logique est 7. b3 . 7. �xc6+
tZJxc6 accélère le développement noir, et 7. d3? iVxc4 8. dxc4 �L1c6
est très bon pour les noirs, le pion blanc c4 constituant pratique­
ment une faiblesse dans ce type de position. Il y a de l'idée dans 7.
lZJa3 , car le cavalier parviendra sur un bon emplacement si les
noirs échangent en c4. Mais après 7. . . . ,.txa3 ! 8. Vj'xc6+ ttJxc6
9. bxa3 , si on peut discourir longtemps sur la paire de fous blanche
et les lignes ouvertes, les noirs de leur côté pouvant également , à
juste titre , montrer du doigt les pions blancs doublés .
La suite de la partie fut : 7. b3 ! �xc4 8. bxc4 lZJd7 9. lZJc3
�b4(?) 10. lZJb5 ii,a5 1 1 . ii,a3! a6 12. êt'Jbd4 ii,b6 13. lZJb3 c6 14.
d4 aS lS. 0-0 a4 16. êtJc1 it,d8 17. {zJd3 i,.e7 18. it,xe7 �xe7 19. c5

75
lt:ldS 20. lt:lfeS lt)c3 21. A,f3 f6 22. lt)c4 lt)bS 23. e3 <itd8 24 . .U. fc1
a3 2S. �g2 <ltc7 26. f4 fS 27 . .U. ab1 l2Jf6 28. lt)b6 .U. a6 29. lt)b4
.U. a5 30. .U. b3 .i.d7 31. lt) d3 .U. d8 32. lt)eS .i.e8 (voir diagramme
32) !
De nombreuses parties de maîtres connues utilisent la ma­
nœuvre iYd7-c6. Botvinnik gagna de cette façon (malgré une très
vive résistance) contre Vidmar à Groningue 1946, après les coups
d'ouverture : 1. d4 dS 2. lt)f3 l2Jf6 3. c4 e6 4. g3 dxc4 S . 'i;Va4+
1t'd7 6. 'ii'xc4 'ii' c6 7. lt)bd2 'ii'xc4 8. lt)xc4 i.b4+ (?) 9. j_d2
.,i.xd2+ 10. lt)fxd2. Cependant, Bj�m Nielsen vengea avec les
noirs sa défaite dans une partie par radio contre le Norvégien
Haave, lors d'une partie qui débuta par 1. d4 d5 2. c4 dxc4 3.
1t'a4+ ? ! iYd7? ! 4. 'ii' xc4 'ii' c6 (voir le livre commémoratif d'Al­
fred Christensen) . Bj�m Nielsen adorait jouer les finales, ce qui
n'était pas le cas d'Haave. Je ne connais aucune autre partie où les
noirs aient utilisé cette manœuvre de dame et gagné.

32. Botvinnik-Gereben, Budapest 1952

Les noirs sont complètement dominés. Ils sont faibles sur cases
noires, leur fou est mauvais, leur pion � b » est faible. Les blancs
jouissent d'une position centrale dominante. Mais ont-ils un
· gain ? Mentionnons encore un autre avantage : les tours blanches
peuvent se rendre sur l'aile-roi beaucoup plus aisément que les
tours noires. Soyons clairs : la tour aS ne peut se déplacer dans
aucune direction. Le plan doit donc être d'ouvrir une colonne sur
l'aile-roi, ce que l'on obtient naturellement par h3 et g4. Le coup
juste, que Botvinnik joua, est 33. h3 ! Contre 33. . . . i.,hS il avait
probablement prévu de jouer quelque chose comme 34. <itf2 suivi
de j_h1 et .U. gl . La partie continua : 33. h3! hS 34. <ltf2 .U. a6 3S .
.i.f3 .U. aS 36 . .U. g1 g6 37. g4 hxg4 38. hxg4 fxg4 39. lt)xg4 tt:Jxg4 40 .
.U. xg4 i,.fl 41 . lt)c4. Les noirs abandonnèrent la partie ajournée.
42. lt)eS �eS 43. ,te4 ne vaut la peine de perdre ni une nuit de
sommeil ni des forces à la reprise.

33. Bernstein-Botvinnik, Groningue 1946

(1 . e4 cS 2. lt)f3 d6 3. d4 cxd4 4. lt)xd4 lt)f6 S . lt)c3 g6 6. ,.te2


j_g7 7. i_e3 lt)c6 8. 0-0 0-0 9. 'ii' d2 tl)g4 10. �xg4 �xg4 1 1 . f3
j_e6 12. tl)xc6? bxc6 13. J.,d4 f6! 14. b3 'ii' aS 1S . tl)b1 'ii'xd2 16.
ltjxd2 J.h6 17 . .U. adl cS 18. �f2.) Les noirs ont un grand
avantage ! La paire de fous représente un atout dans cette posi-

76
tian plutôt ouverte . De nombreux experts s'accorderaient à juger
la position gagnante pour les noirs. 12. Q)xc6, qui déplace le pion
de la colonne « b » à la colonne « c » et renforce le centre noir,
constitue une grave faute qui ne devrait pas se produire dans une
partie de maîtres .
Dans cette position , on peut envisager 18. . . . f5 (pour ouvrir
le jeu) , ou 18. . . . l:Uc8 (pour jouer c4) , mais les noirs devraient
rendre la vie aussi difficile que possible aux blancs, et le pion « a »
est une arme qui doit également être utilisée . Un coup comme
18. . . . f5 serait un soulagement pour les blancs, qui sauraient
immédiatement contre quoi ils doivent s'organiser, sans compter
qu'après 19. !: fel on peut déjà parler de contre-jeu le long de la
colonne « e ». Examinez la situation après 18. . . . a5 ! Les noirs
peuvent jouer a4 et ouvrir la colonne « a », puis la tour se rendra
en a2 , attaquant de flanc le pion c2 et le reste de la position
blanche . De plus, les noirs se débarrassent d'un pion isolé tandis
que le groupe de pions blancs sur l'aile-dame se réduit à deux
pions et donnera un faible (< isolani >> après le prochain échange de
pions. Cela dit, si les blancs jouent a4 , comme dans la partie , b3
devient très faible . Il suivit : 19. a4 l: fc8 20. l:Uel (20. c4 l:l cb8
coûte deux pions ! ) 20. . . . c4 2 1 . �e3 �g7 22. bxc4 kxc4. Les
noirs ont un grand avantage . Les blancs ont deux pions faibles sur
l'aile-dame , les noirs n'en ont qu'un. Après 23. Q)b3 �J7 24. :. e2
.: c4 25 . .t d4 J: c3, les noirs ont déjà commencé à réduire la
position blanche en miettes. Ils sont, également, enfin prêts à
jouer f5.
34. Gheorghiu-del Corral, Las Palmas 1973

Les noirs sont gagnants ! Deux tours doublées sur la seconde


rangée ont toujours l'air magnifique, et leur dame ainsi que leur
fou sont eux aussi bien placés. Il est évident qu'il faut essayer de
percer le long de la deuxième rangée , et 33. . . . �f4 avec les
menaces i,.h2 + et �g3 doit certainement gagner, par exemple 34.
�c4 'itxc4 35 . J: xc4 �e3 ! 36. l: c8+ �fl 37. l: c7+ �e8 38.
ll c8+ c.td7 39. :t c7+ c;td8. Mais pourquoi ne pas être plus
direct ? Il n'y a pas besoin d'étudier les différentes défenses
blanches : 33. . . . �xfl + 34 . ,lt' xfl : xf2+ 35 . �gl .t!. xg2+ 36.
� h 1 : gc2 et les blancs abandonnèrent. Le fou joue un rôle
important en couvrant c l , mais aurait pu prendre une part plus
directe à l'action dans la variante : 35 . �el ,: xg2 36. �fl .: af2+
37 . �el J,�d2+ .

77
Laissez-moi vous répéter ceci : même lorsque l'on est complète­
ment immergé dans la stratégie , il faut envisager des solutions
tactiques tranchantes. Sinon on risque d'obtenir quelque chose
comme 33 . . . . �f4 34. n c4 i_g3? 3S . ]l cS+ �t7 36. li c7+ �eS
37. n eS+ �d7 3S. J:I c7+ �dS 39 . .tt cS+ ! �xcS 40. �c3+ �d7
41 . �c7+ avec échec perpétuel, sauf si les noirs veulent se faire
mater : 41 . . . . �eS 42. �cS+ �t7 43 . �e6+ �g7 44. �e7+
�h6 4S . 'iffS+ �gS?? 46. h4!

35. Euwe-Minev, Amsterdam 1954

Les blancs ont deux pions pour la qualité, et ce sont deux solides
pions centraux. Cet avantage est-il suffisant pour gagner ? Oui,
certainement, mais il faut le prouver. Les blancs jouent 36. g4! et
se procurent des pions passés liés ! Après 36. . . . fxg4 37. �xg4
n es 3S. e4 les blancs ont le gain, mais lorsque l'on chausse ses
lunettes tactiques on s'aperçoit que 37. lZ)e4+ est plus fort encore,
par exemple 37. . . . �e7 3S. i,xg4 tt:Je6 39. n xcS ll xcS 40. lZ)cS
ou 40. dS n c4 41 . � d3 . On comprend ainsi pourquoi le maître
bulgare joua 36. . . . g6. Une vraie percée de pions s'ensuivit : 37.
hS ! Il est à peine possible de supporter la vue du grand nombre de
pions passés blancs après 37. . . . gxhS 3S. gxfS, raison pour
laquelle les noirs jouèrent 37. . . . n fS, mais après 3S. hxg6 fxg4
39. lZ)e4+ �e6 40. �xg4+ ils abandonnèrent, car sur 40. . . .
� dS 41 . .:t eS + ils se font mater en plein centre de l'échiquier.
Le désir de posséder deux pions passés centraux doit suggérer le
coup 36. g4! Les différentes mini-combinaisons, qui gagnent du
matériel à cause de l'infortunée position des pièces noires, re­
présentent un bonus qui est tout à fait le bienvenu. En fait, il
arrive assez souvent qu'un coup positionnellement correct crée
soudainement des possibilités combinatoires. Mais un coup straté­
giquement désirable doit être vérifié pour être sûr qu'il ne bute
pas sur une réfutation tactique quelconque.
La percée de pion en hS est apparentée à des finales classiques
du type suivant, que tout le monde devrait connaître : les blancs
ont leur roi en hl et leurs pions en aS , bS et cS ; les noirs ont leur
roi en hS et leurs pions en a7, b7 et c7. Les blancs gagnent par 1 .
b 6 cxb6 2 . a6 bxa6 3 . c6.

36. Mazzoni-Larsen, Le Havre 1966

Les noirs ont un avantage gagnant. Ils ont une majorité au

7S
centre, où le cavalier blanc manque de points d'appui. La position
ressemble un peu aux numéros 15, 29 cé 33, ruais içi a vcç de ux

percées de pions possibles, dans le but de créer des faiblesses dans


le camp des blancs. Ces derniers préférèrent éviter l'ouverture de
\; gr.. e s sur \' a'i\e-dame e'- )ouèr en'- a4·, ma;.,., ;\.,., do;vent ma;ntenant

pro té ger b] de façon permanen te . Cette faibl esse peut � tre plom­
bée par tt:Jd2-e4-c3-b5 , et le cavalier attaque même d6, mais il n'y
a pas assez de temps pour cette manœuvre . Les noirs ne veulent
pas jouer h5-h4 pour le moment, les blancs répliquant par g3-g4.
Comment h4 peut-il être préparé ? La tour noire , qui attaque b3,
occupe une bonne position. Le fou ? Il couvre déjà la case h4 et se
tient prêt à défendre , de e7, le pion d6 . Comment les noirs
peuvent-ils donc améliorer leur position ? Le roi ne fait rien ! Le
choix réside entre �f8, pour que le roi puisse aller défendre d6, et
�g6 pour mener une attaque royale ! 37. . . . �f8 38. h3 �e7 39.
g4 semble améliorer la position blanche ; donc : 37. . .. �g6! 38.
Z: d2 .Ji.e7 39 . .t: e2 �f5 . Déjà très désagréable . En fait, les blancs
ont besoin de leur roi sur cette aile, l'incursion du monarque noir
étant intolérable. Il est possible de répliquer à 40. h3 par 40. . . .
h4 , mais après 41 . tt:Jxh4 + i_xh4 42 . gxh4 les noirs doivent jouer
la finale de tours de façon très précise pour gagner. Il est
beaucoup plus simple de jouer 40. h3 .ti g8! 41. ll g2 h4, ou même
41 . . . . �e4! La partie se poursuivit par : 40. lZJd2 h4 41. tZJfl
�g4 42. :t e3 i_f6 43 . �d2 i_d4 44. l: d3 hxg3 45 . hxg3 ll h8 46.
�e2 ll h l . Partie ajournée . Je m'attendais à 47. J:t dl l:t gl 48.
n d3 e5 avec un gain facile. Les blancs, à l'agonie, tentèrent
quelque chose de différent : 47. tZJe3+ �xg3 . Le plan blanc était
maintenant 48. tLJfl + �h4 49. b4 il faut toujours surveiller ce
-

genre de tentative de rupture . Ici les noirs gagnent aisément après


49. . . . axb4 50. a5 .W. gl 5 1 . ,:l g3 ll xfl ! 52 . .tt xfl �xg3 53. �e2
b3 54. �dl d5 55 . a6 dxc4 56. a7 c3 57. a8 = � c2+ 58. �d2
�e3+ ! Voici comment se déroulèrent en réalité les événements :
48. tt)f5+ �xf4 49. ttJxd6 ll h2+ 50. �dl f5 5 1 . lLJb7 e5 52. tZJxa5
e4 53. l'l d2 ll hl+ 54. �e2 ,.tc3 les blancs abandonnent.
Dans les finales, on peut souvent faire monter le roi en pre­
mière ligne . C'était ici absolument sans danger, parce que le roi
blanc se trouvait à l'autre bout de l'échiquier, et parce que le
cavalier blanc manquait de points d'appui au centre . Sinon, un
roi . une tour, un cavalier et peut-être un couple de pions sournois
sont plus que suffisants pour chatouiller désagréablement un roi
perdu au centre de l'échiquier.

79
Après 37. . . . "'g6!, une contre-attaque blanche cohérente
aurait pu donner ceci : 3S. lZ)d2 "'f5 39. tZJe4 j_e7 40. lZ)c3 h4 41 .
lZ)b5 hxg3 42. hxg3 "'g4 43. ll e3 ll hS 44. ll d3 ll h2+ 45. "'dl
ll g2 46. tZJxd6 ll xg3 47. ll xg3 "'xg3 4S. Cf:Jxil "'xf4 gagnant un
cavalier !

37. Botvinnik-Alexander, Munich 1958

(1. d4 g6 2. e4 j_g7 3. c4 d6 4. lZ)c3 lZ)c6 5. �e3 e5 6. d5 lZ)d4 7.


tZJge2 tZJxe2 S. �xe2 f5 9. f3 [9. exf5 gxf5 10. i.,h5+ est probable­
ment plus fort] 9 . . . . lZ)f6 10. iVd2 0-0 1 1 . exf5 i.,xf5? Une
sérieuse erreur positionnelle. Après 1 1 . . . . gxf5 les noirs avaient
une position satisfaisante. ) Les blancs occupent maintenant la
case e4 et disposent d'un net avantage : 12. g4! �d7 13. h3. Le
pion g4 est protégé à cause de la possibilité e5-e4. Les blancs ont
affaibli le pion f3, mais il est aisé à défendre et difficile à attaquer.
Le pion g4 empêche la manœuvre lZ)h5-f4. Que doivent faire les
noirs ? Ils ne peuvent pratiquement rien entreprendre sur l'aile­
roi, et il est très difficile de trouver du jeu sur l'aile-dame à cause
du pion d5 qui confère un avantage territorial aux blancs. Il
suivit : 13. . . . a6 14. 0-0-0 b5 15. c5 b4 16. lZ)e4 a5. Les noirs
auraient probablement dû essayer tZJxe4, rendant la case e4
inaccessible à une pièce. Ils auraient toutefois été réduits à très
peu d'espace, et leurs fous auraient eu l'impression d'être en
camisole de force. La partie se poursuivit ainsi : 17. ,.td3 'VJ/ie7 1S.
c6 �cS 19. h4 �a6 20. lZ)xf6+ i,xf6 21 . g5 .i,g7 22. �e4 ,.ic8 23.
h5. Il est maintenant clair que les blancs ont une très forte attaque
et que les noirs ne peuvent que se défendre. Voici la fin : 23. . . .
.tf5 24. hxg6 J,.xg6 25. 'VJ/id3 ll xf3!? 26. J,.xg6 hxg6 27. 'VJ/ixg6 "'fS
(27. . . . n xe3 2S. ll dfl) 2S. 'VJ/ie4 'VJ/iil 29. g6 'VJ/if5 30. 'VJ/ixf5+
ll xf5 3 1 . ll dfl ll xfl + 32. ll xfl + c;t(gS 33. l:. il : cs 34. "'c2 e4
35 . b3 i,.c3 36. "'dl i.e5 37. �e2 J,.c3 3S. j_a7 les noirs
abandonnent.
Cet exemple est similaire à la solution n° 14, Larsen-Gannong.
Comme les noirs ont souvent ce genre de problèmes dans l'est­
indienne et les ouvertures apparentées, la morale est qu'il faut
réfléchir à deux fois avant de céder la case e4 aux blancs. Il faut
noter que la situation est un petit peu différente si les noirs
peuvent installer un cavalier en d4. Un exemple : 1 . d4 tZJf6 2.
lZ)f3 g6 3. c4 i.g7 4. lZ)c3 0-0 5. e4 d6 6. J.,e2 e5 7. 0-0 lZ)c6 S. d5
lZ)e7 9. i.d2 lZ)eS 10. b4 f5 1 1 . 'VJ/ib3 Cf:Jf6 12. exf5 tZJxf5 ! ?, qui

so
donna une bonne partie aux noirs dans Wotulo-Kavalek, Manille
1973 .

38. Alekhine-Konig, Vienne 1922

( 1 . d4 t2Jf6 2. c4 b6? ! 3. tLJc3 �b7 4. 'iVc2 dS S . cxdS ttJxdS 6.


l2Jf3 e6 7. e4 l2Jxc3 8. bxc3 �e7 9. _tbS + ! c6 10. �d3 0-0? 1 1 . eS
h6. ) Les blancs sont mieux ! Bien sûr, un grand centre et un
avantage d'espace sur l'aile-roi . Mais les noirs ne vont-ils pas
disposer d'un fort contre-jeu dans deux coups seulement (cS et
l2Jc6)? Certainement, spécialement si les blancs ne les matent pas
entre-temps !
Les chances blanches résident sur l'aile-roi . 12. 0-0? cS est
satisfaisant pour les noirs, et 12. �e4? ne présente pas non plus
d'intérêt, les noirs protégeant le fou b7 avec la dame et jouant cS .
Si les blancs voulaient jouer 0-0, il fallait y penser un coup plus tôt,
c'est-à-dire avant de jouer e4-eS . Avec leurs solides pions cen­
traux en d4 et e4, ils auraient bénéficié d'un léger avantage .
Alekhine joua 12. h4! , un coup puissant qui contient plusieurs
intentions désagréables : par exemple 13. ltJgS suivi de �h7+ et
�g8 ! , ainsi que tt h3-g3 . Peut-être même g2-g4 et une attaque à la
baïonnette conventionnelle, qui toutefois n'est pas facile à mener
à bien . En tout cas, l'attaque purement par pièces est très forte
dans le cas présent. Konig joua de façon logique 12. . . . cS ,
activant le fou b7. Maintenant 13. ttJgS est paré par 13. . . . cxd4
14. i,h7 + ? �h8 1S . �g8? d3 ! Donc : 13. tt h3 �h8 (un coup un
peu gauche , mais 13. . . . fS 14. exf6 1S . l2JgS ! n'était pas meil­
leur) 14. �xh6! fS ( 14. . . . gxh6 1S. �d2) 1S. exf6 �xf6 16. �gS
cxd4 17. l2JeS l2Jc6 18. �e2 ! g6 19. �xg6 �g7 20. �h6+ ! �g8 2 1 .
ttJxc6 �xc6 22. 'iVxe6+ �h8 23 . �xf8 '@txf8 24. �xc6 les noirs
abandonnent .
12. h4! est très instructif, mais ce type de coup doit toujours se
baser sur des calculs relativement précis. Si , dans la position du
diagramme , le pion « c » noir était déjà en cS , h4 serait un coup
ridicule , le contre-jeu noir par cxd4 et l2Jc6 venant trop rapide­
ment.
Cependant, le coup le plus instructif de cette partie fut la faute
10. 0-0? Nettement supérieur était 10. . . . l2Jd7 suivi de cS , et
10. . .. cS est également à envisager ( 1 1 . �bS + .,tc6) .

81
39.
Démarrage par une finesse tactique que tout le monde devrait
connaître. On la retrouve fréquemment dans les positions où
dames et tours sont seules, ou pratiquement seules, sur
l'échiquier. Les blancs jouent 1 . iVeS ! avec l'idée sournoise 1 . . . .

'it'xb2?? 2. %1 d8+ ! gagnant la dame . Il se trouve que les deux


tours sont en prise , mais après 1 . . . . iVxdl les blancs disposent
de l'excellent coup intermédiaire 2. h6! �f8 3. iVxb8+ �e7 4.
'it'b7+ suivi de �xa6 avec une finale de dames gagnante. �e5
menace avant tout 2. h6. Douteux est 1. . . . gxh5, le roi noir
ayant ensuite des soucis à se faire.
Pas très bon non plus est 1. . . f6 2. iVe6+ suivi de l'l d7. La
.

seule défense noire est 1 . . . . iVb5 , mais après 2. ll, d5 iVeS 3 .


'it'd4 n c 8 4. n d 6 l a position craque d e partout. I l existe aussi des
chances de gain dans la finale de Tours après 3. '1Vxe8+ l'l xe8 4.
n c5 , par exemple 4. . . . ll b8 5 . h6 c;t>f8 6. .tl xc4 ll xb2 7. ll c6,
mais il semble que les noirs puissent annuler après 7. . tt b5 . . .

De plus, quand on a une position supérieure, il faut faire très


attention avant d'entrer dans ce genre de finale de Tours. De
nombreuses finales de Tours avec un clair avantage, c'est-à-dire
un pion de plus, sont nulles quand elles sont défendues de façon
correcte.
Sans la finesse tactique 1 . �e5 ! , la position serait apparemment
nulle. Les noirs étaient prêts à jouer 'iVxb2 et ont également dans
leur gibecière le coup iVb5, avec des menaces sur h5 ainsi que sur
a5 (après ll d2) .
Cependant, après 1 . �e5 les blancs doivent gagner. Un joli
exemple de l'importance des cases centrales. La dame en e5
menace g7 et b8, tout en protégeant b2, h2 et h5 !

40. Botvinnik-Zvetkov, Moscou 1947


Les blancs sont évidemment mieux : bon centre et avantage
d'espace. Cependant l'avantage est encore plus clair après 23.
tt)f4! Les blancs obtiennent la paire de fous dans une position
ouverte avec de nombreuses possibilités de percées. Le cavalier
noir occupe une position très passive. Il ne serait pas agréable
pour les noirs de devoir se passer du fou de cases noires, dont
l'absence causerait d'horribles trous sur l'aile-dame . Mais l'autre
fou aurait été utile pour défendre e6. Les blancs gagnèrent très
rapidement : 23. tt)f4! %1 d7 24. tt)xg6 �xg6 25 . iVb6 �h5 (très

82
malin : 26 . eS fxe5 27 . dxe5 �",cS ! ) 26. � b3 ! (à malin. malin et
demi ! :. xc6 et d5 sont à la fois menacé ) 26. . . . .:, dd8 27. d5
exd5 28 . ,,k__ a7 :. bc8 29 . �xb7 fS 30. exdS les noirs abandonnent.
Leur posi tion s'écroule après par exemple 30. .. . exd5 3 1 .
.�xd5 + � h8 32. _1bf3 �g6 33 . !! c6 .

41 . Fuderer-Gligoric, 1 953
Les blancs doivent l'emporter ! Ils jouent simplement 25 . itb6
�cS 26 . .: c l ! et commencent à utiliser leur majorité de pions de
l 'aile-dame . 26. t. cl est un tout petit peu plus précis que 26. c5 ,
qui offre aux noirs deux possibilités supplémentaires, 26.
Âb5 et 26. . . . � a4 27 . .:. c l �d7. La partie continua par 25 .
� b6 � c8 26. !: c l ! .:, f8 27. cS �e8. (27 . . . . dxc5 donne aux
blancs l'occasion de gagner la qualité par 28 . �xc5 t. f7 29. j= a7 .
Cependant , il est tout aussi bon de reprendre du pion « b » et de
mettre le cap directement sur c7 . ) 28 . c6 ! (c'est quelquefois facile
de jouer aux échecs . Les blancs ont soudain deux pions passés liés)
28 . . . . bxc6 29 . dxc6 Ji,xc6 30. �xa6 .i,e4 3 1 . �c7 d5 32 . b5 (on
ne peut forcer les blancs à prendre la qualité et à se compli quer la
tâche , mais les noirs ne peuvent jouer 32. . . . �xc7 33 . l:, xc7
,ll xb5 34. itxb5 � xb5 à cause de 35 . � d4 avec une décision
rapide) 32 . . . . �txc7 33 . .t xc7 �e5 34 . b6 f4 35 . i. fl d4 36. :I d7
.t fd8 37 . Il xd8+ I:, xd8 38. �xf4 � d5 39 . a6 d3 40 . b7 et les
blancs gagnèrent aisément.
Ce n'est pas toujours aussi facile pour les blancs dans des
positions avec cette formation de pions, les noirs ayant un pion de
plus sur l'aile-roi et des chances d'attaque . Dans cette partie , leurs
pièces n'étaient toutefois pas prêtes pour une telle attaque .
A propos de la position de pion sur l'aile-dame, il faut noter
qu'elle est exceptionnellement favorable aux blancs . Si , par
exemple , le pion noir « a » était ramené en a7 et protégé par une
tour en a8, les blancs éprouveraient , dans ce cas , beaucoup plus
de difficultés à effectuer une percée .

42. Steinitz-Showalter, Vienne 1898

Les noirs sont complètement pris à la gorge . Que pensez-vous


de leur dame ? La comparer à un « mauvais fou » ne serait pas
déplacé et, pour que ce soit instructif, les blancs gagnent !
Il existe sans l 'ombre d'un doute plus d'un coup gagnant . Ceux
tactiquement alertes penseront à 28 . g4, qui doit gagner. Les

83
joueurs plus prudents regrettent que ce coup affaiblisse la position
du roi blanc. Tout bien considéré, il n'est d'ailleurs pas très
logique d'ouvrir la route aux pièces noires assiégées sur l'aile-roi.
Steinitz joua 28. c4! , qui ne laisse aucune chance aux noirs. On
peut cyniquement répliquer à 28. . . . d4 par 29. 'i;Vf2. La suite de
la partie fut : 28. c4! dxc4 29. i.,xc4 .tl fe8 30 . .tl d3 .ti a7 31 . ll d6
ll b7 32. ll gd1 i_c8 33 . tLJxe6+ i.,xe6 34. i.,xe6 'i;Vh7 3S . .ti d7+
.ti e7 36. n xe7+ ltjxe7 37. 'i;Vf6+ �h6 38. ll d8 .t: c7 39. h3 les
noirs abandonnent.
Comme nous l'avons dit, 28. g4 gagnerait aussi , mais pas aussi
facilement que 28. c4. Pourquoi donner une chance à un homme
qui est déjà à terre ?

43. Szabo-Sliwa, Prague 1954

Il faut naturellement ouvrir la position pour la paire de fous.


Lorsque l'on s'aperçoit que, sur 1S. f4 exf4, 16. eS constitue une
très forte réplique, il devient pratiquement sûr que 1S. f4 est le
bon coup. C'est également tentant d'entreprendre une action
énergique avant que les noirs consolident leur position par 'LJd6.
Différentes continuations peuvent être étudiées d'un peu plus
près, on peut s'amuser entre autres à un sacrifice de dame qui
n'est d'ailleurs pas du tout un sacrifice, mais un échange avanta­
geux : 1S. f4! exf4 16. eS i.,e6!? 17. dxe6! .ti xd1 18. ext7+ �f8 19.
fxe8= 'i!V + , etc. Les blancs obtiennent tour et deux pièces mi­
neures pour la dame, et le roi noir est mal en point. Il faut aussi
examiner 16. . . . gS 17. d6 gxh4 18. 'iVhS . En fait, 1S. f4 est un
coup tellement logique qu'il faut avoir une très bonne raison pour
ne pas le jouer ! Cette raison n'existe pas. La partie complète : 1 .
d4 tLJf6 2 . c4 e6 3 . tLJc3 i_b4 4 . e3 0-0 S . i.,d3 dS 6 . ttJf3 cS 7 . 0-0
ttJc6 8. a3 i.,xc3 9. bxc3 dxc4 10. i_xc4 'i;Vc7 1 1 . .ti e1 eS 12. dS
.ti d8(?) 13. e4 ttJe7 14. tLJh4!? ttJe8? (bloquer le pion passé
central est généralement une bonne idée, mais ici c'est impos­
sible . . . ) 1S. f4! l2Jd6 16. i.,a2 c4 (une tentative désespérée.
16. . . . f6 17. fxeS fxeS 18. �hS est sans espoir ; 18. . .. tLJt7? 19.
d6) 17. fxeS 'LJbS (les noirs espèrent 16. d6 ficS+ et 'ifxeS) 18. 'if
hS ! (les blancs ont d'ores et déjà une attaque décisive) 18. . . .
tLJg6 19. ttJxg6 hxg6 20. 'ifgS .ti e8 2 1 . .i,f4 'ifcS + 22. i_e3 'ifc7 23.
e6 fxe6 24. 'ifxg6 i.,d7 2S . eS exdS 26. i.,b1 'ifxeS 27. Wh7+ �t7
28. i_g6+ les noirs abandonnent. En fait, cette position était déjà
perdue après 1S. f4!

84
44. Najdorf-Reshevsky, Buenos Aires 1953

(1. d4 d5 2. c4 dxc4 3. tLJf3 tLJf6 4. tLJc3 lLJbd7? ! 5. e4 tLJb6 6. a4


a5 7. tLJe5 c6 8. tLJxc4 e6 9. �d3 eS 10. dxeS t2Jg4 1 1 . tLJd6+ �xd6
12. exd6 �xd6 13. �e2 �xd1 + 14. tLJxd1 i_e6 1S. f3 tLJf6 16.
i.,e3 t2)bd7 17. i_d4 0-0 18. tLJe3 f6 19. c;i(f2 ll fd8.) Les blancs
sont légèrement mieux. Ils ont la paire de fous et le meilleur
centre . Le pion faible en a4 représente un petit problème, mais
pour le moment . . . i_b3 n'est pas une menace (19. . . . j_b3 20.
ll a3 i_xa4 21 . .ti hal avec avantage). Il est cependant évident que
les blancs doivent chercher leurs chances sur l'aile-roi, et ils n'ont
aucune raison pour se montrer hésitants. Il est clair que le
meilleur coup est 20. g4! Le plan est I:t hgl suivi de gS ; si les noirs
jouent h6, les blancs joueront simplement h4 et l'offensive n'en
prendra que plus de force. La partie continua : 20. g4 ! cS 21 . �c3
tL)eS 22. gS rJ;; f7 23 . gxf6 gxf6 24. f4 t2)d3 + 2S . rJ;; f3 tt:Jb4 26. ,U hg1
tt)c6 27. fS �b3 28. çi(f4 tt:Jd4 29. i_hS + c;i(f8 30. l:t g2! i_fl(?) .
(30. . . . �xa4 était l'unique chance, mais après 31. t2Jg4 1:. d6 32.
tLJh6 �b3 33 . �xaS ! les blancs sont toujours mieux, par exemple
33. . . . �d7? 34. �c7! ou 33 . . . . n es 34. ll a3 ! n cc6 3S. ,U xb3
·.iJ xb3 36. I:I g8+ �e7 37. I;I g7+ c;i(d8 38. tLJf7+ rJ;; c8 39. tLJxd6+
t: xd6 40. �c3 avec un clair avantage . Il y a cependant de
nombreuses variantes compliquées, raison pour laquelle les noirs
auraient dû tenter le coup.) 3 1 . �xf7 �xf7 32. tt:Jg4 rJ;; e7 33. t2Jh6
ll d7 34. �e l ! rJ;; d6 35 . �h4 .U f8 36. t2Jg8! rJ;; c6 37. �xf6 et avec
deux pions passés liés, les blancs gagnèrent.
Tactiquement parlant, cette partie était difficile, mais la straté­
gie blanche a été claire et instructive : attaque énergique sur l'aile
où ils disposaient d'une majorité . On peut aussi envisager le plan
g4-gS comme une mesure nécessaire pour renforcer l'efficacité du
fou blanc de cases noires, fou auquel les noirs ne peuvent opposer
de contrepartie.

45. Kérès-Szabo, Hastings 1954-1955

(1. c4 tt:Jf6 2. tLJf3 g6 3. b3 �g7 4. �b2 0-0 S. g3 d6 6. d4 cS 7.


�g2 lt.)e4 8. 0-0 tLJc6 9. t2Jbd2 tLJxd2 10. �xd2 i.,g4 11. dS �xb2
12. �xb2 Axf3 13. Axf3 lLJa5.) Il est certain que les blancs sont
mieux ! Il est très difficile de juger ainsi cette position , mais après
avoir étudié la partie , de nombreux experts sont de cet avis. Szabo
pensait sans doute différemment pendant le jeu, sinon il aurait
tenté 13. . . . t2)e5 .

8S
Le fou blanc est loin d'être fort ; il est mauvais d'avoir les pions
c4 et surtout d5 bloqués ainsi sur la couleur du fou. Les blancs
disposent toutefois de plus d'espace, et l'on remarque un affai­
blissement notable des cases noires autour du roi noir après
l'échange des fous. La dame blanche occupe une position superbe
sur la grande diagonale. Si nous cherchons à prouver que le
cavalier noir n'occupe pas une bonne position, nous n'allons
certainement pas commencer à jouer sur l'aile-dame. Le centre,
ou l'aile-roi ? L'aile-roi ! Une objection fondamentale au coup 14.
e4 est qu'il place encore un pion sur la couleur du fou. De plus, les
noirs peuvent jouer 14. • o oe5 ! , ce qui est grand pitié pour la
diagonale de la pauvre dame. 15. dxe6 fxe6 16 . .1i,.g4 'f/ie7 17. e5
tt)c6! est avantageux pour les noirs, qui incrustent leur cavalier en
d4. Abandonnons toute idée de percée au centre et tournons-nous
vers l'aile-roi : 14. h4! C'est le seul bon coup de la position. Ce
coup est aussi la raison qui nous fait dire que si Szabo voulait jouer
tt)a5, il n'aurait pas dû intercaler 12. 0 0 0�xf3. Mais son idée
était claire, il cherchait à obtenir un cavalier contre un mauvais
fou. Comment les noirs réagissent-ils sur 14. h4? Pas par 14. o o •

h5 auquel les blancs répliqueraient par 15. g4, avec exposition


prochaine du roi noir. Pas non plus par 14. h6, car il est
o o •

rarement correct d'affaiblir soi-même l'aile attaquée ! Les blancs


peuvent répondre à ce coup par 15. 'ifd2 �h7 16 . .,te4 et
maintenant plus personne n'a le droit de parler de mauvais fou.
Les blancs peuvent également jouer h5 et, sur g5, construire une
puissante batterie sur la diagonale bl-h7, en plaçant le fou
derrière la dame. De plus, f4 peut ouvrir la colonne « f » . Szabo
joua 14. . 0 0b5 15. cxb5 'ifb6 16. a4 a6 17. h5 axb5 (17. g5? o o •

18. b4! tt)c4? 19. iVc1 !) 18. hxg6 hxg6 (18. fxg6? 19 . .,tg4!).
o o •

Après 19. �g2, il devient clair que les blancs sont parvenus par
leur 14e coup à créer des menaces directes contre le roi noir. Les
noirs ne peuvent jouer pour gagner un pion : 19. bxa4 20. . 0 0

�hl f6 21 . ,fl xa4! et la tour est maintenant prête à se joindre à


l'attaque par e4, g4 ou h4, tandis qu'après 21 . iVxb3 22. iVal
. 0 0

iVb5 23. ,fl bl iVa6 24. iVc3 la menace ,fl ba1 gagne une pièce.
Kérès gagna ainsi : 19. . . . f6 20. %l h1 �g7 21 . axb5 �xb5 22.
'iVd2 g5 23. iVe3 iVd7 24. �g4! iVc7 (24. iVxg4 25. 'iVxe7+
o o •

ll f7 26 . .fl h7+ ! etc.) 25. �f5 �f7 (25. . . . ll h8 26. ll xh8 ,fl xh8
27. ,fl xa5 !) 26. ll h7+ �e8 27. i.,ah1 'iVb7 28. ll h8 les noirs
abandonnent.
Notez que les noirs sont parvenus au stade où b3 ne pouvait plus

86
être tenu. Ils n'ont simplement pas eu le temps de s'en emparer,
mais il est possible de concevoir une conclusion différente à cette
course sur les deux ailes, si les blancs avaient ralenti leur action un
moment. 14. h4! était absolument nécessaire.

46. Korchnoï-Lengyel, La Havane 1 966

(1. g3 lt)f6 2. i,g2 dS 3 . lt)f3 e6 4. c4 i,e7 S. d4 0-0 6. 'iYc2 cS 7.


0-0 cxd4 8. lt)xd4 lt)c6 9. lt)xc6 bxc6 10. b3 i,b7 1 1 . i,b2 �aS 12.
l2Jc3 .rl fd8 13. lt)a4 lt)d7 14. tHel : ac8 lS. e3 !? lt)b6?) A
première vue, la position noire paraît agréable, avec une majorité
au centre et des tours bien placées. Les blancs se sont établis sur la
colonne « c » , mais ne semblent pas en mesure de faire grand­
chose . Un plan était d'installer un cavalier en cS , mais les noirs
l'ont empêché et désirent maintenant échanger les cavaliers. Si les
blancs jouent lt)xb6, les noirs reprennent du pion « a » et ont une
partie légèrement supérieure, bien que la position dans son
ensemble soit un peu ennuyeuse et paraisse plutôt se diriger vers
une nulle.
Quel échange les blancs recherchent-ils ? L'échange des fous de
cases noires, bien sûr. Les pions au centre ne sont pas bloqués,
mais cela pourrait arriver, et le fou b7 pourrait devenir mauvais.
Pourquoi ne pas essayer 16. i.,c3 ? Il faut maintenant tenir compte
d'un détail tactique : la dame noire ne dispose pas actuellement de
beaucoup de cases. Si l'on ne parvient pas à voir la séquence 16.
i.,c3 'iVa6? 17. cS ! lt)xa4 18. i.,fl , il est difficile de progresser.
Korchnoï avait bien entendu prévu cela lorsqu'il a joué lS. e3 . On
commence maintenant à considérer les possibilités blanches d'un .
œil plus optimiste : 16. i.,c3 ! i.b4 17. i,xb4 'iVxb4 18. a3 !? (18.
lt)xb6 est jouable, 18. . . . axb6 19. cS ! ou 18. . . . 'iVxb6! 19. cxdS
cxdS 20. 'iVb2, et après les deux échanges les pions centraux noirs
ont perdu de leur importance ; la nullité est très probable. Les
noirs joueront sans doute 20. . . . aS, pour contenir la majorité de
pions bians) 18. . . . 'iYe7 (dans le livre du tournoi, 18. . . . 'ifa5
est donné comme meilleur, afin de reprendre en b6 de la dame.
Pourquoi alors Lengyel n'a-t-il pas joué ce coup ? Sans doute à
cause de 19. cxdS ! Maintenant 19. . . . cxdS 20. lt)cS semble bon
pour les blancs, tandis qu'après 19. . . . lt)xa4 l'astuce n'est pas
20. dxe6? lt)b6 21. exf7+ �h8 ! , mais 20. dxc6! Dans de nom­
breuses variantes, ce pion se dirige droit vers la huitième rangée.
Voyez par exemple 20. . . . 'ifd2 21. cxb7! ou 20. . . . lt)b6 21. c7!

87
l:t d2 22. 'ifxd2 'ii'xd2 23. l:t dl 'ifxdl + 24. l:t xdl _idS 25. e4 i.,c6
26. l:t d8+ i.,e8 27. e5 �f8 28 . .,tc6 �e7 29 . .ixe8 .U. xc7 30. tt b8
avec une finale très probablement gagnante. Avez-vous été ca­
pable de suivre ? On ne sait pas si les joueurs ont vu aussi loin
dans la partie, mais c'est tout à fait possible, car à cause des
nombreuses menaces directes et réponses forcées, le calcul n'est
pas très difficile à effectuer) 19. ttJxb6 axb6 20. cS ! b5 (après bxc5
21. 'ii'xc5 l'avantage positionne} des blancs serait énorme) 21. a4!
bxa4 (21 . . . . .i,a6 22. a5 b4!? 23 . Il a4 Il b8 24. 'ii'd2 'ii'b7 25 . f4
est avantageux aux blancs) 22 . .U. xa4! (22.bxa4?? .U. a8 donnerait
un grand avantage aux noirs, leur fou rentrant en jeu avec force
par a6, tandis que les pions blancs « a » et « c » deviennent
faibles) 22. . . . ll a8 23. l:, cal .U. xa4 24. Grâce à leur jeu fin, les
blancs ont obtenu une position légèrement supérieure ! Le fou
noir est « semi-mauvais » et les blancs peuvent travailler avec la
menace b4-b5, qui, effectuée au bon moment, créera un fort pion
passé. Cependant, la majorité de pions noirs centraux existe
toujours. Si Lengyel n'avait pas joué 33. . . . e4? à un moment où
les deux joueurs étaient pressés par le temps, Korchnoï n'aurait
probablement pas tiré plus que la nulle. Ce dernier n'a obtenu
qu'un avantage minime, mais la série des coups 16 à 22 représente
un instructif mélange d'idées positionnelles et d'astuce tactique. Il
suivit : 24. . . . .,teS 25 . b4 j,b7 26. 'ii'c3 .i,d7 27. 'ii' a3 .i,e8 28 .
.U. a7 i.,b8 29 . .,tf1 �f8 30. j_d3 �g8 31. 'ii'a5 �f8 32. h4 e5 33.
�g2 e4? 34 . .i.e2 ll c8 35. 'ii' a6 .U. c7 36. J:t xc7 'ii'xc7 37. �b6 'ifd7
38. 'ii'b 8 f6 39 . .,th5 g6 40 . .i,e2 �e7 41. 'ii' f4 iVb7 42. h5 iVd7
(42. . . . iVxb4? 43. iVd6+ �fl 44. iVc7+ et h6) 43 . .i,g4 f5 44 .
..te2 �f6 45. �b8 g5 46. h6 �g6 47. b5 ! cxb5 48. iVb6+ �fl 49 .
.,th5 + �e7 50 . ..txe8 �xe8 51. c6 iVeS 52. �b7 �d8 53. iVxh7
'ifxc6 54. iVg7 les noirs abandonnent. Etincelante démonstration
par Korchnoï d'une prestation de grand-maître. Il est fort possible
que mes lecteurs ne soient pas capables de gagner cette position
contre le grand-maître hongrois, mais l'idée 16 . ..tc3 ! ne devrait
pas être impossible à découvrir.
47. Fischer-Kupper, Zurich 1 959
Examinons la partie complète : 1. e4 c5 2. ttJf3 lL)c6 3. d4 cxd4
4. ttJxd4 ttJf6 5. ttJc3 d6 6 . .i.c4 e6 7. i.,b3 .i.e7 8. 0-0 ttJxd4 9.
ilixd4 0-0 10. �hl b6 1 1 . f4 ,.tb7 12. f5 e5 13. �d3 h6 (pour
empêcher i.,xf6 avec domination blanche absolue de l'importante
case d5. Une idée intéressante était 13. . . . J:I c8 14 . ..tg5 l:l xc3!?

88
Les noirs obtiennent un pion et un fort centre pour la qualité) 14.
l:U3? ! (les blancs comptent tirer parti de l'affaiblissement de la
position du roi noir par une attaque directe, mais leur propre
développement est-il suffisant ? Leur centre est-il assez sûr ? 14.
ltJd5 pourrait donner un léger avantage positionne!) 14. . . . .::. c8
15 . .t:. h3 �h7(?) 16. �e3 �d7(?) 17. ltJd5 ! �xd5 18. J.xd5 ltJxd5
19. exd5 (les blancs n'ont plus la case d5, mais le fou adverse est
très mauvais et ils ont de fortes chances de gain par une attaque
sur le roi, par exemple 19. . . . f6 20 . .::. f1 [20. Ji,xh6 gxh6 21 . �e3
�xf5 n'est pas clair] .t:. h8 21 . g4 suivi de h4, ou même l'attaque
purement par pièce 21 . .t:. ff3 Rg8 22 . .t:. fg3 suivi de .tl g6 avec de
nombreuses menaces. Les noirs, avec leur mauvais fou, ont de
toute façon une position inférieure) 19. . . . �f6? 20 . ..txh6! gxh6
21 . �e3 i.,g7 22. f6! .t:. h8 23 . .:t f1 �b5 24. �f3 i.,c4 25. �f5+ les
noirs abandonnent.
Une sévère correction ! Mais une attaque de flanc prématurée
peut souvent être réfutée par une contre-attaque au centre. De
quelle contre-mesure les noirs disposaient-ils ? Du sacrifice de
qualité en c3 ! Rendez-vous compte à quel point la position de la
tour en h3 est idiote après .tl xc3 et �xe4. Elle ne peut même pas
défendre le pion « f » . Si les noirs obtiennent deux pions centraux
pour la qualité, ils sont naturellement aux anges. Il faut seulement
vérifier la validité du sacrifice blanc en h6. La parade 15. . . . �h7
était quelque peu maladroite, mais même au 16e coup I:t xc3
donne des chances. Analysons maintenant 15 . . . . .ti xc3 ! Le livre
du tournoi recommande 16. �xc3 ttJxe4 17. �el d5 18. c3 �cS
19 . .,te3 d4 avec contre-jeu, et il est de fait que cette variante offre
aux noirs un pion, un jeu actif et de bonnes chances pour la
qualité. Mais 16. . . . �xe4 n'est-il pas plus fort ? L'annotateur,
probablement influencé par le résultat de la partie, écarte cette
suite : 16. . . . _txe4? 17. �g3 �h7 18. �xh6 gxh6 19. �h4 ltJg8
20. �xe4, mais les échecs ne sont pas si simples. Il faut donner un
! à 16. . .. �xe4, car dans la variante ci-dessus les noirs disposent
d'un gain aisé par 19. . . . h5, et d'un gain plus compliqué par
19. . . . i_xg2+ 20. �xg2 .tl g8+ 21 . �fl ttJg4 suivi de �a8.
L'attaque blanche ne perce tout bonnement pas, et 15. . . . .t:. xc3
suivi de �xe4 donne un clair avantage positionne! aux noirs !
On peut aussi raisonner ainsi : les blancs ont tenté de prendre
leur adversaire par surprise , sans développer leur tour-dame, et le
fou cl n'a pu rentrer en jeu qu'en menaçant de se sacrifier en h6.
Les noirs étaient en fait mieux développés, mais jouèrent deux

89
coups passifs, ce qui permit aux blancs de mettre leurs pièces en
jeu tout en conservant des chances d'attaque . Je ne pense pas que
Fischer aurait joué 14. l: f3 quelques années plus tard.
Que l'art de la défense se soit développé de façon aussi extra­
ordinaire depuis ces cent dernières années est probablement lié à
ce que l'on a admis qu'une contre-attaque au centre pouvait se
révéler d'une très grande utilité pour sauver le roi d'une situation
précaire. Dans la variante donnée, le contre-sacrifice .,txg2+ est
instructif - qui attaque réellement le plus le roi adverse dans
cette position ? Cependant, comme nous l'avons déjà dit, 19.
h5 constitue aussi une bonne défense .
Après le sacrifice de qualité , le fou b7 entre en jeu avec force, et
les noirs menacent d'emmurer le fou b3 par d6-d5 . Tout cela
réclame un calcul précis : les blancs peuvent-ils sacrifier en h6, ou
pas ? On peut aussi analyser la position après 16. . . . 'ifd7? 17.
lt:Jd5 et dire : « Ici les blancs sont mieux, donc il faut tenter le
sacrifice de qualité. »
48. Polougaïevski-Unzicker, Kislovodsk 1972
Dans cette position, les cases centrales d4 et d5 sont très
importantes. Un coup comme 17. .tt fd1? occupe une colonne
ouverte, mais n'en constitue pas moins une perte de temps, car les
noirs répliquent par 17. . . . lZ)e6, bondissent un peu plus loin en
d4, et qu'est-ce qui est arrivé à la colonne ouverte ? 17. lt:Jb1 ltJe6
18. lZ)c3 ltJd4 19. 'ifd3, rapidement suivi de ltJd5, est meilleur.
Mais les noirs, dont le cavalier parvient le premier sur la forte case
centrale , ont une position parfaitement convenable . 17. f4?
échoue à cause de 17. . . . exf4 18. gxf4 tt:Jxe4, et la réponse à
pratiquement tout autre coup est 17. . . . tt:Je6 avec un jeu au
moins égal pour les noirs. Il y a cependant une exception - un
coup que les blancs peuvent jouer pour empêcher lZ)e6-d4. Voici
ce coup, mais pour de nombreux joueurs la décision serait dure à
prendre : 17 . ..th3 ! ! ltJe6 18 . ..txe6 l:t xe6 (après fxe6 les blancs
n'ont pas la case d5, mais le pion e5 est devenu très faible) . Après
cela, les blancs doivent faire parvenir leur cavalier en d5 ; il
s'écoulera pas mal de temps avant que le cavalier noir puisse se
rendre en d4. Les blancs sont légèrement mieux. L'échange du fou
signifie certainement un affaiblissement de la position du roi
blanc, mais les noirs ne sont pas prêts à en tirer avantage. Il faut
également noter que dans ce genre de positions où il existe une
possibilité d'installer un cavalier indélogeable au centre , tout

90
raisonnement prenant en compte la paire de fous doit cesser.
Dans cette position, les perspectives du fou d6 sont bien sombres,
et que fait le fou en h7 si e4 est solidement protégé ? Le fou g2
n'est pas non plus très actif. Après 18. �xe6, je pense que si la
partie est jouée dix fois par des grands-maîtres de force égale, les
blancs gagneront cinq fois, il y aura quatre nulles, et les noirs
l'emporteront une fois, à la suite d'une gaffe blanche en zeitnot.
En fait, Polougaïevski gagna, mais pas sans difficultés : 19. li:Jf5
i.,f8 20. l:. fd 1 �eS 21. �f3? (correct est 21 . f3, avec défense
solide de e4. 21 . . . . �xf5? 22. exf5 suivi de li:Je4 est très mauvais
pour les noirs, et le fou f8 peut obtenir une pension d'invalidité)
2 1 . . . . a 6 22. a4 I:. d8 23 . li:Jfl (en route pour d5 , mais . . . )
23. . . . ll d4! Nous connaissons cette idée depuis la partie n° 17,
Lioublinski-Botvinnik. Polougaïevski n'ose pas s'emparer de la
qualité, les noirs obtenant trop de jeu. Après 24. li:Jd2 l: d7 25.
� c3 �xf5? 26. exf5 .tl ed6 27. ttJfl li:Je4? 28. n xd6 ttJxd6 29. ttJe3
f6 30. bxa6 bxa6 31. �d5 + les blancs sont nettement mieux, mais
grâce à quoi exactement ? Il faut louer un coup comme 24. ttJd2 ;
il est beaucoup plus difficile de se dominer soi-même que de
dominer une cité . C'est du moins ce que l'on dit. Cela ne devrait
pas se révéler trop difficile pour un joueur d'échecs. Chaque
situation doit être jugée selon ses propres mérites, et le coup le
plus fort doit être joué quel que soit l'historique de la position..
3.

Trouvez les coups des maÎtres

Introduction et instructions

J'ai eu un mal fou à écrire ce chapitre ! On m'a souvent


demandé de le faire. À une époque, les « 20 questions » de Tage
S{Z)rensen dans Skakbladet étaient très populaires, et il existe de
nombreux livres, notamment américains et hollandais, réalisés
selon le même principe . Dans un magazine d'échecs anglais, cette
rubrique se nomme « How good is your chess ? ». L'idée est bien
sûr excellente , mais il est excessivement difficile de trouver des
parties qui puissent convenir ! Par là, j 'entends des parties où l'on
peut, sans grande injustice , distribuer des points sans avoir besoin
de dix lignes d'explications pour chaque coup. Dans de nom­
breuses positions, il est impossible de dire quel est le meilleur
coup, et plus impossible encore, le cas échéant, de dire pourquoi.
D� plus, il peut exister cinq coups assez bons pour mériter une
récompense, et cinq autres pour lesquels le lecteur est très surpris
de ne rien obtenir si une longue justification n'accompagne pas le
verdict. J'ai vu des « tests », dans des livres et des magazines, où
tout rapport entre la force des coups et le nombre de points
attribués était purement fortuit. Cela ressemblait tout à fait à une
loterie ou à un jeu de devinettes.
J'aimerais essayer d'expliquer pourquoi beaucoup des parties
que j 'ai sélectionnées sont si courtes ; ce n'est pas pour qu'elles
puissent tenir sur une seule page ! Il y a des parties où un joueur
commet une erreur précoce , qui lui occasionne des problèmes tels
qu'il se retrouve battu, sur un jeu très précis . Les parties de ce
genre ne sont pas très excitantes, mais elles sont les plus instruc­
tives, même si elles peuvent mener certaines personnes à penser
que les échecs ne sont pas un jeu très difficile . En tout cas, ces

93
parties sont les plus utiles pour faire des tests. J'ai bien sûr dû de
temps en temps écrire qu'un coup différent de celui joué rappor­
tait aussi des points ; dans certains cas, cet autre coup peut même
être meilleur. Mais dans la très grande majorité des sept cents
positions environ que le lecteur devra examiner dans cette section,
seulement un coup est correct. Si cela est évident, tant mieux ;
sinon, vous devrez faire confiance à mon jugement. Et à celui de
votre partenaire ! Les coups d 'une partie de maîtres ne sont pas du
tout difficiles à deviner, contrairement à ceux d 'une partie de
débutants ; et lorsque vous y regardez de plus près, vous vous
apercevez que même dans les parties les plus difficiles existe un
lien logique entre les coups. Il y a bien entendu des coups
d'attente et des manœuvres psychologiques dans certaines parties
de maîtres, mais pas dans celles qui suivent. Ici, l'accent est mis
sur un jeu actif, énergique et efficace. Dans certaines parties, cela
veut dire qu'il faut trouver, en liaison avec les coups d'ouverture,
une suite qui rendra la vie difficile à l'adversaire, même si en
dernière analyse toutes les variantes ne mènent qu'à l'égalité sur
la meilleure défense.
J'ai dans certains cas attribué des points négatifs pour de
lourdes fautes. Il est possible de mieux jouer que l'adversaire
pendant des heures et de récolter soudain un zéro sur la feuille de
résultats après un seul instant de déconcentration.
J'aurais peut-être dû donner davantage de points négatifs,
parce que en fait si un coup est très facile à découvrir et ne
rapporte donc qu'un point, toute grave erreur en rapport avec ce
coup précis ne réduira le score que d'une seule unité ! C'est une
réflexion a posteriori, parce que je n'ai pas pu me résoudre à
écrire trois cents fois : tlacsfecdp (tous les autres coups sont faux
et coûtent dix points !) Il aurait en revanche été amusant de
recevoir des lettres de lecteurs ayant un score négatif . . .
Parlons maintenant paresse : ce livre est peu épais, et pourtant
il représente plusieurs centaines d'heures de lecture ! Vous devez
réaliser que vous ne vous testerez pas sérieusement si vous tentez.
en vingt minutes, de deviner les coups qu'un grand maître mettrait
deux heures à trouver. Comme vous le savez peut-être, le temps
de réflexion est de deux heures et demie pour quarante coups dans
pratiquement tous les grands tournois.
Dans Trouvez le plan et Trouvez la combinaison , vous saviez
toujours que la position considérée était critique. Vous n'avez pas
cette information maintenant, et vous ne savez pas non plus si la

94
position contient une combinaison . Voilà pourquoi c'est difficile !
Après ce que l'on pourrait appeler la présentation du produit,
viennent les instructions : page par page , ligne par ligne, et pas de
triche !
Cela signifie , comme dans toutes les bonnes recettes, qu'il faut
vous munir de quelque chose . Il faudra ici un morceau de papier
ou de carton non transparent. Il sera utilisé pour couvrir une
partie de la page . Quand vous reproduirez une partie située sur la
page de gauche , si vous voulez être sûr de ne pas tricher, il faudra
également couvrir la page de droite .
Débutez ensuite en haut de page et lisez ligne par ligne.
Quelques lignes après l'introduction, la partie commence, et à
moins que vous ne soyez le champion du monde de jeu à l'aveugle,
vous réaliserez que des pièces et un échiquier sont indispensables.
Un crayon ou un stylo sont utiles pour inscrire les coups et les
points. Si vous voulez effectuer un test vraiment critique de votre
façon de jouer aux échecs, il vous faut noter votre temps de
réflexion pour chaque coup, ce qui nécessite évidemment une
pendule .
Dans toutes les parties, les coups sont donnés en notation
complète . C'est-à-dire e2-e4 et lL!gl-f3, par rapport à la forme
abrégée, e4 et lL!f3. Quand vous avez achevé votre réflexion sur
un coup spécifique, descendez d'une ligne et regardez tout à fait à
gauche : le coup joué y est donné et, un peu plus à droite , le
nombre de points qui lui est attribué. Si vous vous êtes décidé
pour un autre coup, il faut espérer que plus à droite encore il est
indiqué que ce coup rapporte aussi des points. Si ce n'est pas le
cas, vous avez presque certainement un zéro - mais seulement
presque. De temps en temps, vous apprenez une bonne nouvelle
un ou deux coups plus tard . Le coup que vous aviez proposé est
peut-être joué alors, ou bien on vous annonce que si vous l'aviez
joué plus tôt vous méritiez des points. Il serait bien sûr trop facile
de vous révéler l'idée en écrivant : également 2p pour 4Je5,
auquel cas vous jouez naturellement 4Je5 au coup suivant.
Le score maximum pour la partie est donné à la dernière ligne.
Vous pouvez additionner vos propres points et calculer votre
pourcentage de réussite : il ne sera pas souvent de 100, mais si
jamais un joueur d'une équipe nationale obtient un jour moins que
75 , il faut espérer que c'est à cause de la paresse. J'imagine qu'un
joueur de première catégorie devrait établir un score d'environ 65
pour cent.

95
Parties-test
Partie 1

Avec les noirs dans une espagnole , vous jouez le gambit


Marshall et surprenez votre adversaire par 9. . . . e4 : 1 . e2-e4
e7-e5 2. CiJg1-f3 CiJbS-c6 3. j_fl-b5 a7-a6 4. �b5-a4 ttJgS-f6 5. 0-0
i.fS-e7 6. :t f1-el b7-b5 7. i_a4-b3 0-0 S. c2-c3 d7-d5 !? 9. e4xd5
e5-e4!? 10. d5xc6. Allez-y !
10. . . . e4xf3 lp 1 1 . �dlxf3
1 1 . . . . .i,cS-g4 lp 12. �f3-e3
12. . . . tUS-eS! 2p 13. d2-d4
13. . . . .i,e7-d6 lp 14. 'i!Ve3-d2
14. . . . �d6-f4! 3p (et voilà le travail !) 15 . :t e1xeS+
15. . .. �dSxeS Op ! 16. �d2-d3
16. . . . �eS-el + lp 17. �d3-fl
17. . . . �f4xh2+ 1p lS. <it;>glxh2
lS. . . . �elxfl Op 19. Abandon
(Joué plusieurs fois, entre autres Pedrosa-Resina, Lisbonne
1954.)
Je possède un livre qui préconise 12. . .. i.d6, mais je vais vous
dire pourquoi je ne donne pas de points à ce coup : la tour doit de
toute façon se rendre en eS, tandis qu'il se pourrait que le fou aille
ailleurs, par exemple 13. f3 i.,c5 !
12. �e3 est u n coup d e débutant.
Selon les livres les plus récents, 1 1 . d4 est le plus fort. Déve­
loppement !
9 . . . . e4 n'a jamais été populaire , la préférence va plutôt à 9 . . . .
l2Jxd5 10. Ci)xe5 Ci)xe5 1 1 . :t xe5 c6. L'idée originelle de Marshall
était 1 1 . . . . êtJf6 12. d4 i.,d6 1 3 . J:t e1 ttJg4, mais d'après de
nombreux experts 13. ll e2 donne l'avantage aux blancs (possible
également est 13 . n el Ci)g4 14. h3 êtJh4 15. tZ)f3 tLJxt2
16. i.,d2! !).
Maximum : 10 points.

Partie 2

Vous avez les blancs ; vous estimez que votre adversaire est un
piètre joueur de défense et jouez le douteux gambit suivant :
1 . e2-e4 e7-e5 2. j_fl-c4 CiJgS-f6 3. ttJg1-f3 ttJf6xe4. Cognez sec,
maintenant !

96
4. ttJb1-c3 ! 2 p (sinon 4 . . . . d 5 est bon) 4 . ttJe4xc3
S. d2xc3 2p S. . . . f7-f6 �

6. 0-0 3p (lp pour 6. ttJh4) 6. . . . Af8-e7


7. _tc1-h6! 4p 7. . . . �e8-f8
8. ttJf3xe5 ! 3p 8. . . . f6xe5*
9. 'iVdl-d5 ! 3p 9. . . . 'iVd8-e8
10. 'iVd5-f3 + 1p 10. . . . _te7-f6
1 1 . 'iVf3xf6+ 1p 1 1 . . . . 'iVe8-f7
12. 'iVf6xf7 mat 1p Histoire d'avoir un joli total rond.
(Grother-X, Berlin 1954.)
Ce gambit peut aussi provenir de la défense Petroff :
2. ttJf3 ttJf6 3. J,c4? ! ; ou de la défense des deux cavaliers :
2. ttJf3 t:Dc6 3. _ic4 ttJf6 4. t:Dc3 ttJxe4 5 . 0-0 ; ou même encore
de la partie des quatre cavaliers : 2. t:Df3 t:Dc6 3 . t:Dc3 t:Df6
4. j_c4 !üxe4 5 . 0-0?! II est presque correct !
6. . . �e7?? est très faible, et les noirs se retrouvent sans

défense après 7. j_h6 (7. . . . gxh6 8. t:Dxe5) . Au sixième coup,


les noirs peuvent choisir entre d6, tt) et 'iVe7.
La manœuvre 'iVd5-f3 est très fine et, jointe à ,ih6, met la
partie un peu au-dessus de la plupart de ces combats ultra-rapides
qui sont si souvent défigurés par de grosses fautes de la part du
défenseur.
Maximum : 20 points.

Partie 3

Vous avez les blancs dans ce début étrange : 1 . e2-e4 d7-d6


2. d2-d4 g7-g6 3. !Dbl-c3 �f8-g7 4. t2-f4 t:Db8-d7? ! Courage !
S. t:Dg1-f3 2p S. e7-e5
. • .

6. f4xeS 2p 6. . . . d6xeS
7. d4xe5 2p (même score pour 6. dxe5)
7. !Dd7xe5
.. •

8. 'ifdlxd8+ lp 8. �e8xd8
. .•

9. j_c1-g5+ 2p 9. �d8-e8
• •.

10. !Dc3-d5! 3p 10. !üe5xf3+


• .• .

11. g2xf3 Op 11. c.te8-d7


• . .

• Ie ne &uis pas très convaincu par 8. ttJxe5 : tout se passe bien apr�s
8. . . . fxe5 (??), mais la partie me semble moins claire après 8. d5 !
• •.

(9. Axd5 c6). (N.d.T.)

97
12. 0-0-0 2p (même chose pour 12. ,t1 d1)*
12. ... <ltd7-c6
13 . tLJdS-b4+ 3p 13. . . . <tt c6-b6
14 . .t:, d 1-dS ! 3p Les noirs abandonnent.
À cause de 14. . . . c6 1S. �d8 mat, ou de 14. . .. a6
1S . �e3 + cS 16 . .:t xcS �h6 17. f4 �xf4 18. ttJdS + gagnant une
pièce (Clarke-Jerolim, Amsterdam 19S4) .
Les noirs ont des problèmes dès le départ, mais auraient pu s'en
tirer en perdant seulement un pion par 9. . .. f6 10. tLJxeS i_e6
ou même 1 1 . . . . <ltf8.
Maximum : 20 points.

Partie 4

Vous avez les blancs dans une viennoise : 1 . e2-e4 e7-eS


2. tDb1-c3 tLJb8-c6 3. �fl-c4 i.,f8-cS 4. �d1-g4 'ifd8-f6. Go !
S. tLJc3-dS ! Sp
S . . . . �f6xf2+
6. <tt e 2-d1 Op
6. . .. <tt e8-f8
7. lZ)gl-h3 2p
7. . .. �f2-d4
8. d2-d3 1p
8. .. . i,.cS-b6
9. ,t: h1-fl Que jouez-vous contre 9. . . . d6? Le plus
3p
simple est 10. �f3 _te6 1 1 . c3 �cS
12. b4 gagnant une pièce. Mais votre ad-
versaire joue 9. . . . ttJg8-f6.
10. ll flxf6! 3p 10. . . . d7-d6
1 1 . 'iVg4xg7 + ! 3p 1 1 . .. . <ltf8xg7
12 . .,tcl-h6+ Op 12. . . . �g7-g8
13. J:t f6-g6+ 1p (également lp pour ttJe7+)
13. ... h7xg6
14. tLJdS-f6 mat Op
(Gagné par Horowitz à Los Angeles 1940.)
4. . . . �f6 constitue une faute décisive, connue depuis la
partie Mieses-Tchigorine, Ostende 1906. Outre les menaces
contre c7, f7 et g7, existent des possibilités de piéger la dame
noire .

* Les amateurs d'émotions fortes et de spectaculaire se laisseront peut-être


séduire par 12. �b5 + ! c6 13. ttJb6+ axb6 14. 0-0-0+ �e6 15 . .i.c4+ �eS
16. :t he l et sur toute réplique, 17. f4 mat . (N. d. T.)

98
Si j'ai incorporé ici ce piège de début, c'est parce que, de temps
en temps, je le place dans des simultanées. J'aimerais dire aux
malchanceux : lisez mes livres ! !
Maximum : 20 points.

Partie 5

Vous avez les noirs et tentez de dérouter votre adversaire par


vne variante plutôt inhabituelle de la française : 1. e2-e4 e7-e6
2. d2-d4 d7-d5 3. t2lb1-c3 t2lg8-f6 4. �c1-g5 �f8-e7 5. e4-
e5 t2lf6-e4? ! 6. �g5xe7 'ifd8xe7 7. è2lc3xe4 d5xe4 8. 'iVd1-e2.
Que faire ?
8. . . . t2lb8-d7 2p (même score pour 8. . . . b6) 9. 0-0-0
�. . . . f7-f5 1p 10. e5xf6 e.p.
10. . .. t2ld7xf6 1p 1 1 . g2-g3
1 1 . . . . 0-0 2p 12. �fl-g2
12. . . . e6-e5 2p 13. �g2xe4
13. . . . t2lf6xe4 2p 14. �e2xe4
14. . . . ll f8xf2 2p 15. t2lg1-f3
15. . . . 'iVe7-f7 ! 4p 16. t2lf3-g5
16. . . . �c8-f5 2p 17. 'iVe4xb7
17. I:. f2xc2+ 1p 18. �c1-b1
18 . . . . ,ll c2-c1 + ! 4p 19. �b1xc1
19. . . . 'iYf7-c4+ Op 20. �c1-d2
20. . . . 'iVc4-d3+ Op 2 1 . �d2-e1
2 1 . . . . 'iVd3-e3 + Op 22. �e1-fl
22. . . . l:t a8-f8! 2p 23. Abandon
(Spielmann-v.d. Bosch, 1935 .)
La variante est plus que douteuse. Les blancs auraient pu, entre
autres, prendre l'avantage par 1 1 . f3. Mais ils se sont trompés, et
après 15. . . . 'iVf7! les noirs ont pratiquement le gain.
Maximum : 25 points.

Partie 6

Le gambit Fajarowicz ! Avec les blancs, vous jouez 1 . d2-


d4 t2lg8-f6 2. c2-c4 e7-e5?! 3. d4xe5 ttJf6-e4 4. 'tWdl-c2.
Commençons par une petite question subsidiaire : comment réa­
gissez-vous sur 4. . . . d5?
4. . . . d5? 5. exd6 e .p. �f5 n'est pas bon à cause de 6. lZ:)c3 ! ,
par exemple 6. . . . ltJg3? 7. 'iVa4+ (e4 est suffisant pour donner

99
l'avantage) Ad7 8. dxc7! 'ii/xc7 9. ltJb5 et gagne. Ou 6 . . . . ttJxd6
7. e4 avec un grand avantage. 2 points supplémentaires pour
S. exd6 et 6. ltJc3! Mais votre adversaire joue : 4. . . i.f8-b4+ .

S. ltJb1-c3! 2p (1p pour 5 . �d2) S. . . . d7-d5


6. e5xd6 e.p. 1p 6. . .. i.c8-f5
7. i.,c1-d2! 3p (Ce n'est pas une bonne idée de perdre du
temps par de nombreux coups de dame.)
Une question supplémentaire : que jouez­
vous sur 7 . . . . i.xc3 8. i.xc3 lL)g3? 3p
pour 9. e4. Les noirs jouent
7. . . . ttJe4xd6
8. e2-e4 1p 8. . . . Ab4xc3
9. i.d2xc3 1p 9. . . . j_,f5xe4
10. 'ii'c2-d2 1p 10. . . . 0-0
1 1 . 0-0-0 1 p 1 1 . . . . ltJ b8-c6
12. c4-c5 2p Que se passe-t-il maintenant sur
12. .. . ltJe8? 12. ... ltJe8 13. �f4 �e7
14. ,tt e 1 (2p). 12. . .. ltJd6-f5
13. f2-f3 ! 3p (13. �f4?, �h4) 13. . .. 'ii' d8xd2+
14. ,tt d1xd2 1p 14. . . . ltJf5-e3
15. f3xe4 1p 15. . . . ltJe3xfl
16. J: d2-e2 1p Les blancs gagnent facilement : le cavalier
en f1 est pris au piège.
(Carbonne1-Starke, Leipzig 1953.)
Un bel exemple, par les blancs, de jeu actif contre le joueur de
gambit, qui tente de s'emparer de l'intiative. Mais 1 1 . . . . ttJc6??
était une grave faute ; après 1 1 . . . . ltJd7 les blancs ne sont que
légèrement mieux. Le fou est puissant en c3.
Maximum : 2S points.

Partie 1
La variante Colle de la partie du pion-dame fut très populaire, à
une époque, auprès des gens qui ne désiraient pas étudier la
théorie : 1. d2-d4 ltJg8-f6 2. ltJg1-f3 d7-d5 3. e2-e3 e7-e6
4 .ifl-d3 .if8-e7. Vous avez les blancs !

s. ltJb1-d2 1p s. . .. 00
6. 00 1p (Même score pour 5. 0-0) 6. . . . ltJb8-d7
7. e3-e4 3p (2p pour 7. b3, qui est très convenable,
mais plus une Colle ; 1p pour 7. 'ii'e2)

100
7. . . . d5xe4
8. lt:Jd2xe4 lp8. . . . tt:Jf6xe4
9. i.,d3xe4 Op9. . . . lt:Jd7-f6
10. 1t. e4-d3 lp10. . . . c7-c5
1 1 . d4xc5 2p1 1 . . . . �e7xc5
12. it_cl-g5 2p12. . . . �c5-e7
13. 'tfdl-e2 2p(lp pour 12. 'iVe2) 13. . . . �d8-c7
14 . .tt al-dl 2p14. . . . J:t f8-d8
15. tt:Jf3-e5 2p(lp pour 14. tt:Je5) 15. . . . i.,c8-d7
16. �d3xh7+ 4p(2p pour 16. J.xf6 17. �xh7 + �f8!)
16. . .. �g8xh7
17. it_g5xf6 lp 17. � . �e7xf6
.

18. 'tfe2-h5+ 1p 18. . . . �h7-g8


19. �h5xf7+ 1p 19. . . . �g8-h7
20. ]l dl-d3 1p Les noirs abandonnent.
(Colle-Buerger, Hastings 1928-1929.)
Les noirs ont joué faiblement. Par 17. . .. J,e8, ils auraient pu
limiter leurs pertes à un pion. Mais 15. . . . j_d7?? était bien
entendu une gaffe.
Le regretté maître belge Colle a remporté bon nombre de
victoires aisées avec ce système, qui est cependant passé de mode
en partie parce que les noirs peuvent jouer 3 . . . . j_f5 avec un
développement facile.
Maximum : 25 points.

Partie 8

Vous avez les blancs dans une espagnole. Les noirs optent pour
la variante de gambit 1 . e2-e4 e7-e5 2. lt:Jgl-f3 lt:Jb8-c6 3. i.,fl­
b5 f7-f5?! Tuez-les !
4. tt:Jbl-c3(!) 3p (Théoriquement le plus fort. 2p pour
d3, lp pour i_xc6, d4, ou exf5)
4. . . . i.f8-b4
5. e4xf5 2p 5. . . . lt:Jg8-f6
6. 0-0 2p (Le plus énergique. lp pour j_xc6)
6. . . . 0-0
7. d2-d4 2p (Toujours très énergique ; lp pour
Axc6) 7. . .. tt:Jc6xd4
8. lt:Jf3xd4 lp 8. . . . e5xd4
9. �dlxd4 lp 9. . . . i_b4xc3

101
10. 'i*'d4xc3 lp 10. . . . d7-d5
11. i_b5-d3 lp 1 1 . . . . b7-b6
12. b2-b4! 3p 12. . . . tt:Jf6-e4
13. j_d3xe4 lp 13. . . . d5xe4
14. i.,cl-b2 lp 14. . . . .tt f8-t7
15. ,tt al-dl lp 15. . . . �d8-g5
16. 'ii c3-c6! 2p 16. . . . n a8-b8
17. 'iic6-e8+ lp 17. . . . ,tt t7-f8
18. 'ii e8-e5 lp Qu'arrive-t-il après 18. . . . J.,xf5?
18. . .. i.,xf5? 19. ,tt d7 ! (2p) 18 .
.tt f8-t7
19. f2-f4 2p 19. . . . �g5-e7
20. 'ii e5xe7 lp 20. . . . .t::. t7xe7
21 . ,tt dl-d8+ lp 21 . . . . �g8-t7
22. ,tt d8-h8 lp et les blancs gagnèrent facilement !
(Suétine-Zinn, 1965 .)
Une excellente réfutation de 4. . . . J.,b4, qui n'est pas un coup
recommandable en dépit des analyses suédoises.
On ne peut jouer 4. tt:Jc3 que si l'on connaît toutes les variantes
critiques sur 4. . . . fxe4 5. tt:Jxe4 d5 !? Dans le cas contraire,
4. d3 constitue une réaction intelligente face à l'insolent
3. . . . f5 .
Maximum : 30 points.
Partie 9

Vous avez les noirs dans la variante ouverte de l'espagnole :


1 . e2-e4 e7-e5 2. tt:Jgl-f3 tt:Jb8-c6 3. i.,fl-b5 a7-a6 4 . .i,b5-
a4 lt:Jg8-f6 5. 0-0 tt:Jf6xe4 6. d2-d4. Feu !
6. . . . b7-b5 2p 7. �a4-b3
7. . . . d7-d5 2p 8. tt:Jf3xe5
8. . . . tt:Jc6xe5 lp 9. d4xe5
9. . . . .i,c8-b7 2p {lp pour 9. . .. c6) 10. i,.cl-e3
10. . . . i.,f8-c5 2p 1 1 . �dl-g4
11. . . . i.,c5xe3 3p 12. �g4xg7
12. . . . 'ifd8-g5 3p 13. �g7xh8+
13. . . . �e8e7 lp 14. �h8xh7
14. . .. .,te3xf2+ lp Que faites-vous contre 15. l:. xf2?
15. ::t xf2 'iYcl + 16. J:. fl �e3+
17. �hl tt:Jf2+ 18. �gl tt:Jh3+
19. �hl �gl + {lp) 15. �gl-hl

102
15. 2p 16. �h7-h3
. . . J: a8-g8
16. 2p Que se passe-t-il sur 17. �f3?
. . . i,.b7-c8
17. �f3 ltJg3 + ! (1p) . Les blancs
jouèrent 17. g2-g4.
17. . . . i.,c8xg4 1p Et sur 18. �g2?
18. �g2 �f3 19. 'iVxf3 �g1 + ! (lp}.
18. Les blancs abandonnent.
(Zaïtsev-Rokhlin, Yaroslavl 1954.)
8. ttJxe5 n'et pas aussi courant que dxe5, mais est parfaitement
jouable . 8. . . . �e6 est correct contre dxe5, mais moins bon ici,
le pion « f » blanc étant prêt à avancer ; par exemple après
9. c3 i.,c5 10. �e2 et �e3.
9. . . . i.,b7 est le plus énergique, mais 9. . .. c6 est bon
également.
1 1 . 'iVg4 est une faute grave ; les blancs oublient de développer
leur aile-dame .
Maximum : 25 points . .

Partie 10

Giuoco Piano : 1. e2-e4 e7-e5 2. ttJg1-f3 lL)b8-c6 3. i.,fl­


c4 i.,f8-c5 4. c2-c3 �d8-e7. Départ !
5. d2-d4 {lp pour 5 . 0-0) 5 . . . . e5xd4
2p
6. 0-0 6. . . . d4-d3
2p
7. b2-b4 7. . . . � c5-b6
2p
8. e4-e5! (Rend le développement noir difficile.
3p
7. eS est bon également, et obtient le
même score) 8. . . . d7-d6
9. _tc1-g5 3p 9. . . . f7-f6
10. e5xf6 1p 10. . . . g7xf6
1 1 . .tl fl-e1 1p 1 1 . . . . lL)c6-e5
12. lL)f3xe5 1p 12. . . . d6xe5
13. �dl-h5 + 1p 13. . . . �e8-d8
14. �g5-h4 1p 14. . . . a7-a5
15. l:, e1xe5 1p 15 . . . . 'iVe7-f8
16. _tc4xg8 ! 3p 16. . . . J: h8xg8
17. .tt e5-e8+ ! 2p 17. . . . �f8xe8
18. �h4xf6+ Op 18. . . . �e8-e7
19. �h5-d5+ ! 2p Les noirs abandonnent
(Suétine-Shivtsov, Championnat de Moscou 1945 .)

103
4. . . . 'ilie7, suivi de 5 . . . . .i,b6, est très bon. Mais
4. . . . l2Jf6 est de très loin plus courant. Les noirs auraient
encore pu résister par 10. . . . ttJxf6.
Notons que l'attaque blanche a percé sans l'assistance des deux
pièces en al et bl, ce qui est rare dans des parties de maîtres.
Les noirs n'ont jamais été très connus, mais les blancs furent
champion du monde par correspondance en 1975.
Maximum : 25 points.
Partie 1 1

Cela s'est si bien passé avec le Giuoco Piano . . . Pourquoi


toujours jouer l'espagnole ? De nombreux joueurs ont lu tout ce
qui était imprimé sur 3. �b5 , mais n'ont que survolé .i,c4 . . .
1 . e2-e4 e7-e5 2. l2Jgl-f3 l2Jb8-c6 3 . .i,fl-c4 �f8-c5 4. c2-
c3 l2Jg8-f6 5. d2-d4 e5xd4 6. c3xd4 �c5-b4+ . Prêts ?
7. i_cl-d2 lp (La fameuse attaque Môller est consi-
dérée comme réfutée : 7. ttJc3? ! ttJxe4
8. 0-0 .i,xc3 9. d5 .i,f6 10 . .:t el l2Je7
1 1 . .U. xe4 d6 12 . .ig5 .ixg5 13. ttJxg5
h6! - La vieille continuation 13. . . .
0-0 14. ttJxh7 ne donnerait que la
nulle) 7. . . . i.b4xd2+
8. l2Jblxd2 lp 8. . . . d7-d5
9. e4xd5 lp 9. . . . l2Jf6xd5
10. iVdl-b3 2p (10. 0-0, lp, est moins énergique)
10. . . . ttJc6-e7
1 1 . 0-0 lp 1 1 . . . . 0-0
12 . .U. fl-el 2p (12. ttJe5 rapporte lp) 12. . . . c7-c6
13. a2-a4 lp (2p pour l2Je4, lp pour ttJe5)
13. . . . 'ill d8-c7
14. ,ll al-cl 2p 14. . . . l2Jd5-f4
15. lLlf3-g5! 2p 15. . . . ttJe7-g6
16 . .U. el-e8! 3p 16. . . . J:t f8xe8
17. Ac4xt7+ Op 17. . . . �g8-h8
18 . .tf7xe8 Op 18. . . . l2Jf4-e2+
19. �gl-hl lp 19. . . . ttJe2xcl
20. l2Jg5-t7 + Op 20. . . . �h8-g8
21. l2Jt7-h6+ Op 21 . . . . �g8-f8
22. �b3-g8+ lp 22. . . . �f8-e7
23 . .te8xg6 lp 23. . . . h7xg6
24. 'Wi'g8xg7 + lp 24. . . . �e7-d8

104
25 . �g7-f8+ 1p 25 . . . . �d8-d7
26. ltJd2-e4! 2p 26. . . . 'iVc7-d8
27. �f8-d6+ 1p 27. . . . �d7-e8
28. ltJe4-f6+ 1p et les blancs gagnèrent aisément.
(Schiffers-Harmonist, Francfort 1887 !)
La faute décisive a été 14. . . . ltJf4.
Maximùm : 25 points.
Partie li
Vous avez les noirs dans l'écossaise : 1. e2-e4 e7-e5 2. ltJg1-
f3 ltJb8-c6 3. d2-d4 e5xd4 4. ltJf3xd4 ltJg8-f6 5. ltJd4xc6. Ce
n'est pas une raison pour être avare maintenant !
5 . . . . b7xc6 1p 6. j_fl-d3
6. . . . d7-d5 1p 7. e4-e5
7. . . . ltJf6-g4 2p 8. j_c1-f4
8. . . . j_f8-c5 1p 9. 0-0
9. . . . g7-g5 ! 2p 10. j_f4-d2
10. . . . 'iVd8-e7 2p 1 1 . j_d2-c3
1 1 . . . . j_c8-e6 1p 12. h2-h3
12. . . . h7-h5! 3p 13. h3xg4
13. . . . h5xg4 1p 14. g2-g3
14. . . . 'iVe7-f8! 2p 15. �gl-g2
15 . . . . .t:. h8-h2+ ! Sp (Une tour pour un tempo !)
16. �g2xh2
16. . . . 'iVf8-h6+ 1p 17. �h2-g1
17. . . . 'iVh6-h3 1p {même chose pour �e7, �d7, ou 0-
0-0) 18. j_c3-d4
18. . . . 0-0-0 1p {18. . . . j_xd4? 19. i.,e4!) 19. �d3-
h7
19. . . . .t1 d8-h8 1p 20. 'iVd1-d3
20. . . . _tc5xd4 1p 21. ltJb1-d2
21 . . . . .t:. h8xh7 1p 22. 'iVd3xh7
22. . . . 'iVh3xh7 1p 23. c2-c3
23. . . . _td4-b6 1p 24. ltJd2-b3
24. . . . _te6-f5 1p 25 . Les blancs abandonnent
(Mieses-Fuchs, Vienne 1923. Les blancs donnaient une simulta­
née .)
6. _id3 est un peu mou (6. ltjc3 ! ) , et l'on considère - en partie
à cause de cette rencontre - 7. eS comme une grave faute.
Maximum : 30 points.

105
Partie 13

Espagnole des quatre cavaliers : 1 . e2-e4 e7-eS 2. li:Jg1-


f3 li:Jb8-c6 3. lt:Jb1-c3 li:Jg8-f6 4. �fl-bS �f8-b4 5. 0-0 0-0
6. d2-d3 d7-d6 7. �c1-g5 i.,b4xc3 8. b2xc3 li:Jc6-e7. Vous avez
les blancs !
9. li:Jf3-h4 2p (1p pour 9 . �xf6) 9. . .. c7-c6
10. j_b5-c4 1p 10. . . . i.c8-e6
1 1 . ,.tg5xf6 2p 11. . . . g7xf6
12. i.c4xe6 2p 12. . . . f7xe6
13. 'iVd1-g4+ 1p 13. . . . �g8-f7
14. t2-f4! 3p 14. . . l:t f8-g8
.

15 . 'iVg4-h5+ 1p 15. . . . cJ;; f7-g7


16. f4xe5 2p 16. . . . d6xe5
17 . .tt flxf6! 4p 17. . . . �g7xf6
18 . .tt a1-fl + 1p 18. . . . li:Je7-f5
19. lL)h4xf5 ! Sp (Profondément calculé ! Mais 2p pour
exfS) 19. . . . e6xf5
20 . .tt flxfS+ 1p 20. . . . �f6-e7
2 1 . 'iVh5-f7 + 1p 2 1 . . . . �e7-d6
22 . .tt f5-f6+ 1p 22. . . . �d6-c5
23. iVf7xb7! 3p 23. . . . 'ifd8-b6
24. .tt f6xc6+ ! 2p 24. . . . 'iVb6xc6
25. 'iVb7-b4 mat! 2p (6p supplémentaires si vous aviez pré­
vu cette position dès le 19e coup)
(Capablanca-Herman Steiner, Los Angeles 1933. )
8. . . . lL)e7 est légèrement douteux, mais l a faute grave est
10. . . . 1î_e6. 19. tt:Jxf5 représente le gain le plus clair si l'on est
capable de calculer six coups à l'avance. Mais 19. exfS devrait
également gagner, la position noire étant complètement désorga­
nisée.
Ni 22. . . . 'iVxf6 ni 24. . . . �bS ne donnent de chances aux
noirs. Ces derniers ont probablement autorisé le mat à cause de
l'assistance, car c'était une partie-exhibition, avec des pièces
vivantes !
Maximum : 40 points.
Partie 14

Vous avez les noirs dans la variante Rubinstein de la partie des


quatre cavaliers : 1 . e2-e4 e7-e5 2. li:Jgl-f3 li:Jb8-c6 3. li:Jbl­
c3 li:Jg8-f6 4 . .,tfl-bS tt:Jc6-d4 5. lL)f3xe5 . Quelle insolence !

106
5. . . . �d8-e7 ! 3p (lp pour ëtJxb5 et i.,c5) 6. f2-f4
6. . . . tt:Jd4xb52p 7. tt:Jc3xb5
7. . . . d7-d6 lp 8. tt:Je5-f3
8. . . . �e7xe4+ !2p 9. �el-f2
9. 2p 10. �f2-g3
. . . tt:Jf6-g4+
10. 3p 1 1 . tt:Jf3-h4
. . . �e4-g6!
11. 2p 12. tt:Jb5xc7+
. . . 'iVg6-h5
12. . . . �e8-d8lp 13. h2-h3
13. . . . tt:Jg4-f6
2p 14. tt:Jc7xa8
14. . . . �h5xh4+ ! !
5p 15. �g3xh4
15. tt:Jf6-e4
Op 16. �dl-h5
16. . . . i.,f8-e7 +
lp 17. �h5-g5
17. lp 18. f4xg5
. . . i.,e7xg5+
18. . . . h7-h6 lp 19. g5-g6
19. . . . f7xg6 lp Que faites-vous maintenant sur
20. :t el ? 20 . .t: el g5 + 2 1 . �h5 i.,f5
(lp) 20. g2-g4.
20. . . . i.,c8-d7! 2p Les blancs abandonnent.
(Gelenczei-AlfOldy, Budapest 1952.)
Le sacrifice de dame a été analysé de nombreuses années
auparavant. Bogoljoubov et Spielmann ont joué 5. tt:Jxe5 dans
plusieurs parties contre Rubinstein juste après la Première Guerre
mondiale , et l'on considérait que 10. . . . �dB 1 1 . h3 était entre
autres à l'avantage des blancs.
13. tt:Jxa8 g5 ! donne également aux noirs une forte attaque .
Maximum : 30 points.

Partie 15

Vous avez les noirs. Considérant votre adversaire comme votre


supérieur dans une partie positionnelle aride , vous essayez le
gambit Schliemann : 1 . e2-e4 e7-e5 2. tt:Jfl-f3 tt:Jb8-c6 3 . i.,fl­
b5 f7-f5? ! Il joue 4. tt:Jbl-c3. Et maintenant ?
4. . . . tt:Jg8-f6 lp (Même chose pour fxe4 et tt:Jd4)
5 . e4xf5
5. ... i.,f8-c5 3p (lp pour 5 . . . . e4) 6 . 0-0
6. ... 0-0 lp 7. :t f1-e l
7. ... d7-d6 lp 8. tt:Jc3-a4
8. ... e5-e4 3p 9. tt:Ja4xc5
9. ... d6xc5 2p 10. i.,b5xc6

107
10. ... b7xc6 1p
1 1 . lt:Jf3-h4
11. ... g7-g5 ! 4p
12. f5xg6 e.p.
12. ... lt:Jf6-g4 1p
13 . g6xh7+
13. ... �g8-g7! 4p
14. g2-g3
14. ... 'iVd8-d4 1p
15 . 'iVdl-e2
15. ... l:U8xf2 1p
16. �e2xe4
16. ... ll f2-fl + (Même chose pour : g2+) 17. Aban­
2p
don.
(Matanovic-Janosevic, Belgrade 1953 .)
7 . .U. e1 est faible, et 8. tt:Ja4 est une erreur. Notez qu'après
13. . . . �xh7?, 16. 'ifxe4 aurait été avec échec !
7. tt:Jxe5 tt:Jxe5 8. d4, au lieu de n el est réputé donner un léger
avantage aux blancs. 3. . . . f5 est clairement plus tranchant qu'il
n'est permis pour les noirs, mais de nombreux joueurs ont obtenu
de bons résultats avec ce gambit. Une des raisons étant bien
entendu que cette variante est spécialement étudiée par les noirs,
tandis que les blancs n'en ont qu'une connaissance superficielle.
Maximum : 25 points.

Partie 16

Vous évitez les variantes les plus étudiées de la sicilienne en


jouant 1. e2-e4 c7-c5 2. lt:Jg1-f3 d7-d6 3. j_fl-b5 + . Les noirs
répliquent par 3. . . . i_c8-d7.
À vous, maintenant !
4. i_b5xd7+ 1p 4. . . . 'iVd8xd7
5. c2-c4 1p (Même chose pour 5. 0-0) 5. . . . e7-
e5
6. 0-0 1p (1p aussi pour 6. tt:Jc3) 6. . . . g7-g6
7. lt:Jb1-c3 1p 7. . . . i.f8-h6
8 . tt:Jc3-d5 2p 8. . . . lt:Jb8-c6
9. a2-a3 ! 2p (1p pour 9. n b1) 9. . . . lt:Jc6-e7
10. b2-b4 1p 10. . . . lt:Je7xd5
1 1 . c4xd5 lp 1 1 . . . . c5xb4
12. d2-d4! ! 4p 12. . . . f7-f6
1 3 . d4xe5 1p 13. . . . f6xe5
14. a3xb4 1p 14. . . . J.,h6xc1
15. ll a1xc1 1p 15. . . . lt:Jg8-f6
16. lt:Jf3-g5 1p 16. . . . 0-0
17. f2-f4! 3p 17. . . . lt:Jf6-g4

108
18. �dl-e2 2p
18. . . . e5xf4
19. ttJg5-e6 lp
19. . . . ltJg4-e5
20. I:I cl-c7 lp
20. . . . 'iVd7-a4
21 . '1Ve2-f2 lp
21 . . . . '1Va4xb4
22. I;I c7-g7+ lp
22. . . . �g8-h8
23 0 '1Vf2-h4 lp
23. . . . h7-h5
24. �h4-g5 lp
24. . . . ttJe5-g4
25 . l:t g7-h7+ ! lp
(Mais -tOp pour 25. '1Vxg6?? 'iVb6+ !)
Abandon
(Larsen-Suboticanec, Zagreb 1955, Souvenirs de jeunesse !)
Les blancs sont mieux dans toutes les variantes après 12. d4.
Mais les noirs n'avaient pas besoin d'inviter le cavalier en e6.
5. c4 est en fait un sacrifice de pion, mais 5 . . . . 'iVg4
6. 0-0 '1Vxe4 7. d4 est très dangereux pour les noirs. Comme
S. 0-0 ttJf6 6. ttJc3 rend impossible la formation avec c4, de
nombreux maîtres préfèrent S. c4.
Maximum : 30 points.

Partie 11

Vous avez les blancs dans la sicilienne : 1 . e2-e4 c7-c5 2. ltJg1-


f3 d7-d6 3. d2-d4 c5xd4 4. ltJf3xd4 tZJg8-f6 S. ttJbl-c3 e7-e6
6. ,.tfl-e2 a7-a6. Courage !
7. 0-0 1p 7. . . . �d8-c7
8. f2-f4 lp 8. . . . ltJb8-c6
9. J.,cl-e3 2p (lp pour �hl , mais le sévère juge n'ac­
corde rien pour i_e3 au ge coup. Avant
ltJc6, il n'y a aucune raison de couvrir d4,
et dans certaines positions avec b5, �b7
et ttJd7-c5, le fou en e3 gêne la défense de
e4!) 9. . . . �f8-e7
10. �dl-el 2p (Une manœuvre standard dans cette va-
riante) 10. . . . ttJc6xd4
11. i_e3xd4 Op 1 1 . . . . e6-eS
12. f4xeS 2p 12. . . . d6xe5
13. '1Vel-g3! 4p 13. . . . i.,e7-c5
14. i_d4xcS 2p (lp pour �xg7) 14. . . . '1Vc7xc5+
15. �gl-hl lp lS. . . . c.f;>e8-f8
16. ltJc3-d5! 3p 16. . . . ltJf6xe4
17. �g3xeS lp 17. . . . lt)e4-f6

109
18. J: al-dl 2pQue se passe-t-il sur 18. . . . ttJxd5?
18. . .. ttJxd5 19. �h5 ! (2p)
18. . . . i.,c8-e6
19. b2-b4 lp 19. . . . 't!Vc5-c6
20. l[Jd5xf6 lp 20. . . . g7xf6
21 . J: flxf6 lp 21 . . . . ll h8-g8
22. �e2-f3 lp ( - lOp si vous n'avez pas remarqué la
menace de mat !) 22. . . . �c6-b6
23. ll dl-d6 lp 23. . . . �b6-t2
24. Af3xb7 lp 24. . . . �t2xc2
25. ll d6xe6 lp Les noirs abandonnent.
(Boleslavsky-Bôôk, tournoi interzonal de Saltsjôbaden 1948.)
1 1 . . . . eS était clairement une faute décisive.
Maximum : 30 points.
Partie 18

Sicilienne . Avec les blancs contre la variante du Dragon, vous


jouez le coup de Levenfish 6. f4 : 1 . e2-e4 c7-c5 2. ltJgl-f3 d7-d6
3. d2-d4 c5xd4 4. ttJf3xd4 ltJg8-f6 5. ttJb1-c3 g7-g6 6. t2-f4!?
ttJb8-c6 7. ttJd4xc6 b7xc6. À vous !
8. e4-e5 (Sinon ttJxc6 aurait été sans objet. Cet
3p
échange peut renforcer le centre noir,
donc Op pour tout autre coup)
8. . . . d6xe5
9. �dlxd8+ lp 9. . . . <.te8xd8
10. f4xe5 lp 10. . . . ttJf6-d5
1 1 . ttJc3xd5 lp 1 1 . . . . c6xd5
12. j_c1-g5 ! 4p (2p pour i.,e3 et i.,f4) 12. . . . h7-h6
13. j_g5-h4 lp 13. . . . g6-g5
14. i,.h4-t2 lp (Même chose pour 14. i.,g3) 14.
i.,f8-g7
15. 0-0-0! 3p (lp pour 15. i.. d4) 15. . . . j_c8-b7
16. �t2-d4 2p 16. . . . e7-e6
17. i.,fl-e2! 2p 17. . . . ll h8-e8
18. t1 h1-fl lp 18. . . . .t:t e8-e7
19. �e2-h5 lp 19. . . . c.td8-e8
20. ti flxf7! 2P 20. . . . <.te8-d7
21. l: f7xe7+ 1p 21 . . . . c.td7xe7
22. tt dl-fl lp Les noirs abandonnent.
(Donner-Spanjaard, Hollande 1953 .)

1 10
Les noirs ont joué faiblement. On considère que 10. . . . ltJg4
1 1 . i.,f4 ,.te6 est satisfaisant, mais lt)d5 n'est pas une faute grave.
L'idée de j,g5 est d'affaiblir la position des pions noirs. Cet
affaiblissement fut décisif dans la partie (�h5 !) , mais les noirs
auraient pu mieux se défendre, par exemple par 14. . . . �e6.
Après 17. i_e2 les blancs ont une position gagnante : 17. . . . h5
18. J::. hfl �e8 19. j,b5 + �f8 20. ll f2 ,.th6 21. ll dfl g4+
22. �b1 J::. h7 23 . �d3 ll g7 24. i.g6!
Maximum : 25 points.
Partie 1 9

Encore la variante Levenfish , vous avez les blancs : 1 . e2-e4


c7-c5 2. lt)g1-f3 d7-d6 3. d2-d4 c5xd4 4. ltJf3xd4 lt)f8-f6 5 . lt)b1-c3
g7-g6 6. f2-f4!? i.f8-g7. Alors ?
7. e4-e5 ! ? 2p 7. . . . d6xe5
8. f4xe5 Op 8. . . . ltJf6-g4
9. �fl-b5 + ! 3p 9. . . . lt)b8-c6
10. lt)d4xc6 1p 10. . . . 'iVd8xd1 +
1 1 . lt)c3xd1 1p (Mais 2p pour 1 1 . �xd1!) 1 1 . . . . a7-a6
12. A b5-a4 1p 12. � c8-d7
13. h2-h3 2p 13. ltJg4-h6
14. lt)c6xe7 2p 14. j,d7xa4
15. lt)e7-d5 1p 15. tt a8-d8
16. c2-c4 2p 16. ltJh6-f5
17. j,c1-g5 1p 17. l:t d8-d7
18. lt)d1-c3 1p 18. i_a4-c6
19. 0-0-0 1p Que faire sur 19. . . . 0-0?
19. . . . 0-0 20. g4! est fort (2p)
19. . . . h7-h5
20. lt)d5-c7+ ! 2p 20. �e8-f8
21 . l:I d1xd7 1p 21 . . . . i.c6xd7
22. l':. h1-d1 1p 22. . . . �g7xe5
23. l:1 d1xd7 Op et les blancs gagnèrent aisément.
(Pilnik-Kashdan, New York 1948.)
6. . . . i,g7 fut longtemps regardé comme une faute . Après
9 . .,tb5 + , les noirs sont déjà perdus. À Dubrovnik 1950, un Grec
joua 9 . . . . �f8 contre Eigil Pedersen et abandonna après
10. lt)e6 + .
i.g7 peut quand même être joué avec l a suite 7. . . . ltJh5!
L'idée est de détruire le centre blanc grâce aux menaces ttJxf4,

111
.i,xf4, dxe5. Il n'existe pas de bonnes analyses de cette ligne de
jeu. Certaines personnes savent que J.,g7 est une faute et ne
savent plus quoi faire quand sur 7. . . . ttJh5 elles ne parviennent
pas à trouver quelque chose qui donne de bons résultats en
pratique. Après 8. J.,b5 + .i,d7 9. e6 fxe6 10. ttJxe6 .i,xc3+
1 1 . bxc3, les théoriciens russes ne connaissent apparemment que
1 1 . . . . 'iVaS 12 . .,td2! avec avantage blanc. Cependant,
1 1 . . . . 'iVeS! est bon. O n trouve des fautes d e ce genre dans de
nombreux livres.
Maximum : 25 points.

Partie 20
Vous avez les noirs et jouez la française : 1 . e2-e4 e7-e6 2. d2-
d4 d7-d5 3. t2Jb1-c3 t2Jg8-f6 4. j.c1-g5 .i,f8-e7 5. e4-e5 l2Jf6-d7
6. h2-h4. Allons enfants 1
6. . . . c7-c5 2p (Même chose pour f6 et g6, 1p pour a6,
ttJc6, 0-0 et i.,xg5 ; les théoriciens consi­
dèrent les deux derniers coups comme
réfutés, mais des renforcements survien­
dront probablement tôt ou tard) 7. lt)c3-
b5
7. . . . t7-f6 2p (Intéressant, mais sans doute incorrect
est 7. . . . cxd4 8. lt)d6+ �f8 9 . .i,xe7+
jfxe7 10. lt)xc8 �b4+ . Mais 1p pour
cxd4 ainsi que pour 7. . . . 0-0, avec
l'idée 8 . .i,xe7 �xe7 9. l2Jc7 cxd4)
8. i.. fl-d3
8. . . . a7-a6 3p (2p pour &Dc6, 1p pour cxd4) 9. �d1-
h5+
9. . . . �e8-f8 1p 10. tiJfl-h3
10. . . . c5xd4! ! 5p 1 1 . !Dh3-f4
11. . . . t2Jd7xe5 1p 12. tDb5xd4
12. . . . 'ii d8-b6 1p 13. 0-0-0
13. . . . jfb6xd4! 4p (jouable aussi 13. . .. fxg5, 2p) 14 . .i,d3-
b5
14. • . •�d4xd1 + 2p 15. %l h1xd1
15. . .. a6xb5 1p 16. !Df4-d3
16. . . . t2Jb8-c6 1p 17. i.. g5-e3
17. . . . l:t a8xa2 1p 18. �c1-b1

1 12
18. . . . J: a2-a4 1p
(Même chose pour J: a6 et J: a8.) Les
noirs gagnèrent facilement.
(Ragozine-Yanovsky, tournoi Interzonal de Saltsjôbaden 1948.)
Notez bien le 10e coup noir. Il était beaucoup plus efficace de
détruire le centre blanc que de prendre une des pièces offertes.
Le coup 10. l2Jh3 constitue un piège incorrect.
Maximum : 25 points.

Partie 21

Avec les blancs dans la française, vous jouez la variante Alek­


hine-Chatard 1. e2-e4 e7-e6 2. d2-d4 d7-d5 3. l2Jbl-c3 lt:Jg8-f6
4. i.,cl-g5 Af8-e7 5. e4-e5 l2Jf6-d7 6. h2-h4!?, et les noirs ré­
pondent 6. . . . c7-c5 . Partez !
7. tt:Jc3-b5!? 2p
(Même chose pour fk'g4, mais 3p pour
i.,xe7!) 7. . .. t7-f6
8. j_fl-d3! ? 3p (8. exf6 tt:Jxf6 est confortable pour les
noirs)
8. . . . a7-a6
9. fj'dl-h5+ lp 9. . . . �e8-f8
10. l:t hl-h3 ! 4p 10. . . . a6xb5
1 1 . i.,g5-h6! 3p 1 1 . . . . fk'd8-a5 +
12. i.,h6-d2 lp 12. . . . �a5-c7
13. l:h3-g3 2p 13. . . . c5xd4
14. l2Jgl-f3 2p 14. . . . lt:Jd7xe5
15. l: g3xg7! 3p Comment réagissez-vous sur 15. . . .
tt:Jxf3+? 15. . . . tt:Jxf3+ 16. �dl (2p)
15. . . . h7-h6
16. i_d3-h7! 3p (16. _ixh6?? J: xh6 et .i,b4+)
16. . .. �f8xg7
17. fj'h5xh6+ lp 17. . .. �g7-t7
18. �h6-h5+ 1P 18. . . . �t7-g7
19. fk'h5-h6+ lp Nulle ! !
(Stâhlberg-Rosetto, Vifia del Mar 1947.)
Ainsi que la distribution des points le suggère, 7. J.xe7 est
considéré comme la plus forte suite blanche ; 7. . . . �xe7
8. tt:Jb5 ou 7. . . . �xe7 8. f4.
Après 7. l2Jb5 les blancs n'ont pas mieux que la continuation du
texte. 1 1 . . . . fj'a5+ constitue évidemment une tentative de

113
gain ; les noirs voulaient fournir au roi la case d8, puis prendre en
h6.
Maximum : 30 points.
Partie 22

Vous avez les blancs dans une française : 1 . e2-e4 e7-e6 2. d2-d4
d7-d5 3. t2Jbl-c3 J.,f8-b4 4. e4-e5 t2Jg8-e7 5 . a2-a3 .i_b4xc3+ 6.
b2xc3 b7-b6. Aux armes, citoyens !
7. �dl-g4 3p (2p pour a4, lp pour h4 et t2Jh3)
7. . . . t2Je7-g6
8. h2-h4 3p 8. . . . h7-h5
9 . "it'g4-f3 2p (Même chose pour 9. "ii' dl) 9. . .. .i_c8-
a6
10 . .i_flxa6 3p 10. . . . t2Jb8xa6
11. i,cl-g5 2p 1 1 . . . . 'iVd8-d7
12. a3-a4 2p 12. . . . �d7-c6
13. t2Jgl-e2 lp 13. . . . "it'c6-c4
14. 0-0 lp 14. . . . c7-c5
15 . l:, fl-d1 3p 15. . . . c5xd4
16. c3xd4 lp 16. . . . �c4xc2
17. : al-cl 2p Et sur 17. . . . �xa4?
17. . . . �xa4 18. � al �b5 19. t2Jc3 �c4
20. � a4 �c8 21 . t2Jb5 avec une menace
décisive (4p) . 17. . .. "it'c2-e4.
18. 'fif3-a3! 5p Que faire sur 18. . . . �xe2?
18. . . . �xe2 19. �d6 et gagne, par
exemple 19. . . . n b8 20. "it'c6+ et
21 . "it'c8+ (2p pour "ii' d6) . 18. . . . f7-f6
19. f2-f3 ! 5p 19. . . . "it'e4xe2
20. l:, dl-d2! lp Les noirs abandonnent.
(Ivkov-Robert Byrne, Olympiades de La Havane 1966.)
Très jolie façon d'enfermer la dame. Les noirs auraient pu jouer
encore un coup ou deux, mais leur position est complètement
désorganisée.
15. . . . cxd4 est mauvais, mais 16. . . . "it'xc2 constitue une
faute grave. Sinon, l'idée du début noir est d'obtenir un bon
cavalier contre un fou plutôt mauvais. Les noirs échangent leur
mauvais fou contre le bon fou blanc par i.,a6. Mais la manœuvre
coûte du temps.
Maximum : 40 points.

1 14
Partie 23

Vous conduisez les blancs dans la variante Rubinstein de la


française : 1. e2-e4 e7-e6 2. d3-d4 d7-d5 3. êLJbl-c3 d5xe4 4.
êL)c3xe4 êLJb8-d7. Après vous !
5. t2Jgl-f3 2p(Obéit au principe selon lequel vous de-
vez développer en premier les pièces dont
vous connaissez la meilleure case. lp
pour g3 et �d3) 5. . . . t2Jg8-f6
6. j_cl-g5 2p (3p pour t2Jxf6+ ! , lp pour �d3)
6. . . . h7-h6
7. ttJe4xf6+ 2p (lp pour 7. �h4) 7. . . . t2Jd7xf6
8. �g5xf6 2p (Autant pour �h4, et la même chose
pour 7. �xf6)
8. . . . 'ifd8xf6
9. j_fl-d3 3p (i.. b5 + rapporte 2p, J,.c4 et 'ifd2 lp)
9. . . . �f8-d6
10. 'ifd1-e2 2p 10. . . . �c8-d7
1 1 . j_ d3-e4! 4p (ttJe5 2p, 0-0 et 0-0-0 lp) 1 1 . . . . 0-0-0
12. 0-0 3p 12 . . . . �c8-b8
13. c2-c4! 3p 13. . . . c7-c5
14. d4xc5 1p 14. . . . �d6xc5
15. b2-b4! 3p 15. . . . �c5-e7
16. c4-c5 2p 16. . . . l'l d8-c8
17 . .:t a1-c1 2p 17. . . . l'l h8-d8
18. c5-c6! ! 5p 18. . . . b7xc6
19. 'ife2-a6 2p 19. . . . 'iff6-f4
20. b4-b5 ! 3p 20. . . . ll c8-c7
21. .ti cl-b1 ! 3p (seulement lp pour 21. bxc6 à cause de
21. . . . 'ifxe4 22 . .ti bl + j_b4! si main-
tenant . . . 'ifxe4, 22. b6!)
21. . . . �b8-a8
22. b5xc6 1p 22. . . . f7-f5
23. g2-g3 ! 3p (Non 23 . l'l b7? �cS) 23 . . . . 'iff4-d6
24. ll bl-b7 1p Les noirs abandonnent
(Smyslov-Zagoryansky, 1944.)
On a suggéré 11. . . . c6, mais le pauvre fou en d7! La position
noire aurait peut-être pu être défendue par 17. . . . I:t c7!
Maximum : 50 points.

115
Partie 24

La Caro-Kano est une défense solide, mais elle peut parfois être
percée. Vous avez maintenant les blancs : 1 . e2-e4 c7-c6 2. lt)bl­
c3 d7-d5 3. lt)gl-f3 d5xe4 4. lt)c3xe4 lt)b8-d7 5. d2-d4 lt)g8-f6
6. lt)e4-g3 e7-e6. i Sefior !
7. i.,fl-d3 2p (lp · pour �c4) 7. . . . �f8-e7
8. 0-0 2p (lp pour 8 �e2) 8. . . . 0-0
9. �dl-e2 lp 9. . .. c6-c5
10. ::t f1-dl 2p (Autant pour 10. dxc5) 10. . .. �d8-c7
1 1 . �cl-g5 2p (Même chose pour 1 1 . c4) 1 1 . . . . b7-b6
12. d4-d5 ! ! 5p Que jouez-vous après 12. . . . exd5?
12. . . . exd5 13. �xe7 ::t eS 14. it,xf6
rapporte 2p, 14. i.,xh7+ seulement lp.
12. . . . ltJf6xd5
13. i.,g5xe7 lp 13. . . . lt)d5xe7
14. it,d3xh7+ 4p (Rien pour 14. �e4 lt)f6 15. �xa8 it,b7
16. �xa7 ::t a8 avec une partie tout à fait
égale) 14. . . . �g8xh7
15. lt)f3-g5+ lp �h7-g8
16. It dlxd7+ 3p (Mais seulement lp si, au 14e coup, vous
aviez prévu �h5 en oubliant ttJf6 . . . Quel
est maintenant le meilleur coup pour les
noirs ? 2p si vous avez réalisé que les
noirs devaient reprendre de la dame.
16. . .. i.,xd7? 17. �h5 ::t e8 18. �xt7+
�h8 19. lt)h5 J: g8 20. lt)f6 lt)f5 21 .
�h5 + et lt)t7 mat!) 16. . .. �c7xd7
17. �e2-h5 lp 17. . . . ::t f8-d8
18. �h5xf7+ lp 18. . . . �g8-h8
19. h2-h4 2p (Même chose pour h3 et .tl f1 , mais -5
pour ltJh5 . . . ) 19. . .. �d7-e8
20. ltJg3-h5 2p (Sinon l'attaque est réfutée) 20. . . .
'iVe8-f8
21 . lt)h5-f6! 4p 21 . . . . lt)e7-g8
22. �f7-h5+ ! 3p Les noirs abandonnent.
(Capablanca-Ribera, simultanée à la pendule, Barcelone 1935)
Les noirs auraient dû rentrer dans une finale perdante par
20. . . . �xf7.
Maximum : 40 points.

116
Partie 25

Vous avez les blancs dans une variante plutôt inhabituelle de la


défense Alekhine : 1 . e2-e4 tt:Jg8-f6 2. e4-e5 tt:Jf6-d5 3. d2-d4
d7-d6 4. tt:Jgl-f3 ii,c8-g4 5 . ii,fl-e2 e7-e6 6. 0-0 tt:Jb8-c6 7. c2-c4
tt:Jd5-e7. Bonne chance !
8. e5xd6 lp 8. . . . �d8xd6
9. tt:Jbl-c3 2p 9. . . . ii,g4xf3
10. ii,e2xf3 lp 10. . . . 0-0-0
1 1 . tt:Jc3-b5 2p (Mais 4p pour 1 1 . d5 !) 1 1 . . . . �d6-d7
12. ii,cl-f4 2p 12. . . . a7-a6
13. d4-d5 3p (lp pour 13. tt:Jxc7 �xd4!) 13. . . . e6xd5
14. tt:Jb5xc7 2p 14. . . . d5xc4
15. tt:Jc7-a8! ! 5p (Utilisez tout l'échiquier!) 15. . . . �d7-d4
16. �dl-cl 2p 16. . . . �d4-a7
17. �clxc4! lp 17. tt d8-d4
18. �c4xt7 lp 18. . . . n d8xf4
19. �t7-e8+ ! lp 19. . . . tt:Jc6-d8
20. J: al-cl + 1p 20. . . . tt:Je7-c6
21 . �f3xc6 1 p 21 . . . . i.,f8-c5
22. i.,c6-d7+ 1p 22. . . . <;itc8-b8
23. �e8xh8 lp 23 . . . . tt f4-f8
24. �h8xf8! 1p Les noirs abandonnent.
(Scholtens-Oosterwijkk Broin, Hollande 1952.)
6. . .. tt:Jc6 n'est plus guère joué de nos jours et 7. . .. tt:Jde7
est considéré comme mauvais à cause de 1 1 . d5 ! tt:Je5 12. j.f4
l:f:J7g6 13 . .,tg3 �b4 14. i.,e2.
Dans la partie présente, 13. . . . axb5 aurait mené à une
position peu claire. Les noirs ont dû rater 15. l:f:Ja8! Les blancs ont
après ce coup un clair avantage.
Maximum : 30 points.

Partie 26

Vous jouez le coup plutôt inhabituel l:f:Jxc6 dans la variante


Boleslavsky de la sicilienne : 1 . e2-e4 c7-c5 2. l:f:Jg1-f3 l:f:Jb8-c6 3.
d2-d4 c5xd4 4. tt:Jf3xd4 1:f:Jg8-f6 5. l:f:Jb1-c3 d7-d6 6. �fl-e2 e7-e5 7.
l:f:Jd4xc6! ? b7xc6. Poursuivez !
8. 0-0 2p 8. . . . i&,f8-e7
9. f2-f4!? 3p 9. . . . e5xf4

117
10. �c1xf4 1p 10. . . . �d8-b6+
1 1 . c.ii> g 1-h1
1p 1 1 . . . . �b6xb2
12. �d1-d3 2p Que prévoyez-vous sur 12. . . . 0-0?
12. . . . 0-0? 13. ,tl ab1 �a3 14. l2Jd5! (2p)
12. . . . 'iVb2-b4
13. l1 a1-b1 2p Que faire maintenant sur 13 . . . . 'iVa5?
3p pour 13 . . . . 'iVa5? 14. �xd6! �xd6 15.
'iVxd6 'iVxc3 16. l1b3 'iVxc2 17. i_d3. Les
noirs jouèrent : 13. . . . 'iVb4-c5
14. ttJc3-a4 2p 14. . . . 'iVc5-a5
15 . .,tf4xd6! 4p (2p supplémentaires si ce coup était prévu
depuis 14. ttJa4) Comment réagir à présent
sur 15. . . . .i,xd6 16. 'iVxd6 'iVxa4? 17. n b4!
2p supplémentaires. Les noirs jouèrent :
15. . . . 'iVa5xa4
16 . .,td6xe7 2p 16. . . . c.t>e8xe7
17. e4-e5 1p 17. . . . l2Jf6-e8
18. �d3-c3 5p 18. . . . ttJe8-c7
19. �c3-c5+ 1p 19. . . . c.t>e7-e8
20. �c5-d6 2p (Mais -3p pour 20. l1b4? ttJa6!)
20. . . . ttJc7-d5
21 . .te2-b5 ! 3p 21 . . . . c6xb5
22. 'iVd6xd5 Op les noirs abandonnent.
(N. Berqvist-Chr. Poulsen, partie par radio 1952.)
Les noirs se sont emparés du pion empoisonné b2 afin que la
partie prenne de l'intérêt pour l'audience .
Maximum : 40 points.
Partie 27
Avec les blancs dans une défense Pire, vous tenez le rôle du
bourreau. 1 . e2-e4 d7-d6 2. d2-d4 l2Jg8-f6 3. l2Jb1-c3 g7-g6 4.
h2-h4!? .,tf8-g7. Exécution !
5 . i,fl-e2 2p 5. . . . h7-h5
6 . .,tc1-g5 2p (Même score pour l2Jh3 et l2Jf3) 6. . . . l2Jb8-
d7
7. lt)g1-f3 2p 7. . . . c7-c6
8. �d1-d3 2p (Meilleur que 'iV d2 à cause de e5-e6) 8.
l2Jf6-g4
9. lt)f3-h2 2p (1p pour 9. lt)d2) 9. . . . l2Jd7-f6
10. lt)h2xg4 1p 10. . . . l2Jf6xg4

1 18
11. f2-f3 1p
11. l2Jg4-f6
0 0 0

12. 0-0-0 2p
12. . . . �d8-aS
13. e4-eS ! 13.
3p ttJf6-dS
0 0 0

14. ttJc3xdS 1p
14. . . . �aSxdS
1S. �d3-a3! 4p
1S. �dS-e6
0 0 .

16. d4-dS ! 4p
16. c6xdS
o o •

17. eSxd6 2p
17. 'iVe6xd6
. 0 0

18. l:t d1xdS ! 4p


18. . . . 'iVd6-c7
19. j_,e2-bS + 3p
( l:l d7 gagne la dame, mais ne rapporte que
2p , la suite du texte menant à une victoire
plus rapide) 19. �e8-f8
• o o

20. �a3-cS ! 2p 20. 'iVc7-aS


• o o

21. ,.tbS-a4! 2p 21. . . . j_,g7xb2+ (Un choc ? Alors -3


points !)
22. �c1xb2 Op 22. �aSxa4
0 0 .

23 . J:t dS-d8+ 1p 23 . �f8-g7


0 0 0

24. �cS-eS + Op Les noirs abandonnent (mat au coup sui­


vant) .
(Kurt Richter-Vogel, Berlin 19S2.)
La théorie recommande maintenant S. l2Jc6.
o o •

6. l2Jbd7 est faible également.


. 0 0

Richter, qui écrivit de nombreux livres d'échecs distrayants,


atteignit ses meilleurs résultats dans les années trente. Son style
tranchant lui valut le surnom de « der Scharfrichter »
(Scharf= tranchant, Scharfrichter= bourreau) .
Maximum : 40 points.

Partie 28

Avec les blancs, vous atterrissez dans cette position de la


sicilienne : 1. e2-e4 c7-cS 2. l2Jg1-f3 d7-d6 3. d2-d4 cSxd4 4.
l2Jf3xd4 l2Jb8-c6 S. l2Jb1-c3 e7-e6 6. g2-g3 a7-a6. Avanti popolo !
7. j_,fl-g2 1p 7. j_,c8-d7
o o •

8. 0-0 1p 8. .tt a8-c8


• o o

9. tt fl-e1 3p {b3 et Ae3 rapportent 1p) 9. l2Jg8-f6


o o •

10. l2Jd4xc6 3p Que jouez-vous sur 10. . . . bxc6?


10. bxc6 1 1 . eS (2p) donne aux noirs une
o o •

très mauvaise structure de pions. 10. . 0 0

j_,d7xc6
1 1 . ttJc3-dS ! 4p Embêtant ! Comment réagissez-vous . sur
j_e7?
119
1 1 . . . . .te7 12. t'iJxe7 �xe7 13 . b3 suivi de
.,ta3, avec pression sur d6 (2p pour 13. b3!)
11. . . . .,tc6xd5
12. e4xd5 Op 12. . . . e6-e5
13. f2-f4! 3p 13. . . . �d8-c7
14. �dl-e2 2p 14. . . . t'iJf6-d7
15 . .,tg2-h3! 3p 15. . . . t7-f6
16 . ..tcl-e3 2p 16. . . . g7-g6
17. i_h3-e6 lp 17. . . . i.f8-g7
18. n at-cl 1p 18. . . . �c7-c4
19. �e2-g4 lp Et sur 19. . . . f5?
19. . . . f5 20 . .,txf5 ttJf6 21 . .,txg6+ gagne
facilement, par exemple 21 . . . . hxg6 22.
�xg6+ �f8 23 . fxe5 dxe5 24. ll fl (Si vous
aviez vu quelque chose comme ça : 2p)
19. . . . ll c8-c7
20. b2-b3 3p 20. . . . �c4-c3
21 . i_e6xd7 + ! 3p (2p pour 20 . .txd7 +) 21 . . . . n c7xd7
22. �g4-e6+ lp 22. . . . �e8-d8
23 . .,te3-b6+ lp 23. . . . �d8-c8
24 . .tt el-e4 1p Les noirs abandonnent.
(Browne-Kaplan, San Antonio 1972.)
Faiblement joué par Kaplan. Déjà 8. . . . ll c8 sent mauvais.
Jamais les noirs ne développent leur aile-roi ?
Maximum : 40 points.
Partie 29

Vous avez les blancs dans l'espagnole : 1. e2-e4 e7-e5 2. t'iJgl­


f3 t'iJb8-c6 3. i.,fl-b5 a7-a6 4. i.,b5-a4 b7-b5 5. i.. a4-b3 t'iJc6-
a5. Partez !

6. 0-0 3p (1p pour i..xt7+ , qui est maintenant considé­


ré comme incorrect. 2p pour 6. d4)
6. . . . d7-d6
7. d2-d4 2p 7. . . . t'iJa5xb3
8. a2xb3 1p 8. . . . t7-f6
9. t'iJbl-c3 2p (également 2p pour c4, �e2 et t'iJh4)
9. . . . i.. c8-b7
10. t'jj f3-h4 2p (�e2 : 1p) 10. . . . t'iJg8-e7
1 1 . d4xe5 4p 1 1 . . . . d6xe5
12. �d1-f3 2p 12. . . . � d8-d7

120
13. l: f1-d1 2p 13. . . . 'iVd7-e6
14. j.c1-e3 2p Que jouer maintenant sur 14. . .. g6?
14. . . . g6 15. ttJdS ! (2p) ttJxd5 16. exd5 'iVd6
17. c4 avec grand avantage) 14. . . . g7-g5
15. ttJc3xb5 ! 6p 15. . . . a6xb5
16. 'iVf3-h5+ 1p 16. . . . 'iVe6-tï
17. l:, a1xa8+ 1p (Même score pour 16. : xa8+) 17. . . .
kb7xa8
18. ll d1-d8+ 1p 18. . . . �e8xd8
19. 'iVh5xtï Op 19. . . . g5xh4
20. 'iVt7xf6 2p (Meilleur que 20. j,c5 J,xe4)
20. . . ll h8-g8

21 . f2-f3 1p 21 . . . . h4-h3
22. g2-g3 1p 22. . . . �d8-e8
23. �f6xe5 1p 23. n g8-g6
. .•

24. 'iVe5xb5 + 1p 24. . . . J.,a8-c6


25. �b5-b8+ 1p 25. . . . �e8-t7
26. 'iVb8xc7 1p 26. . . . tt g6-f6
27. J,e3-g5 1p et les blancs gagnèrent aisément.
(Spassky-Taïmanov, 1955 .)
Taïmanov avait précédemment eu de bons résultats avec 4.
b5 . Mais 10. . . . ttJe7 est une erreur, le coup correct est 10.
�d7.
Maximum : 40 points.

Partie 30

Avec les blancs, vous vous trouvez confrontés à une Benoni


vieux modèle : 1 . d2-d4 c7-c5. Donnerwetter !
2. d4-d5 1p 2. . . . e7-e5
3. e2-e4 1p 3. . . . d7-d6
4. ttJb1-c3 2p (1p pour c4 et f4) 4. . . . ttJg8-e7
5. ltJg1-f3 2p 5. . . . _tc8-g4
6. h2-h3 2p (1p pour Ae2) 6. . . . i.. g4xf3
7. 'iVdlxf3 lp 7. . . . a7-a6
8. a2-a4 1p 8 . . . . ttJe7-g6
.

9. g2-g3 ! ! Sp 9. . .. i,.f8-e7
10. h3-h4 2p 10. . . . 0-0
1 1 . i,.c1-d2 2p (1p pour 1 1 . aS) 11. . . . b7-b6
12. ttJc3-d1! 3p (aussi 3p pour 1 1 . ttJd1 !) 12. . . . ltJb8-d7

121
13 . l2Jd1-e3 1p
13. . . . l2Jd7-f6
14. h4-h5 3p
(Egalement 3p pour 14. ttJf5) 14. . . . l2Jg6-
h8
15. tLJe3-f5 2p 15. . . . Il a8-a7
16. h5-h6! 2p Les noirs abandonnent.
(Donner-Balcerovski, Varna 1962.)
Après 16. . .. g6 17. ttJxe7+ �xe7 18. �g5, les noirs perdent
une pièce, et les autres suites sont également sans espoir.
Un début délicat pour les noirs, qui se retrouvent facilement
manquant d'espace. �g4 était mauvais, mais se verrait justifié si
les noirs pouvaient échanger leur mauvais fou restant contre le
bon fou de Donner. Voilà pourquoi 9. g3 rapporte autant de
points !
15 . . . . : a7? est une faute, mais la position était déjà très
mauvaise.
Maximum : 30 points.
Partie 31
Début Bird, vous avez les blancs : 1. f2-f4 d7-d5 2. l2Jg1-f3
l2Jg8-f6 3. e2-e3 g7-g6 4 . .,tfl-e2 i.,f8-g7 5. 0-0 0-0 6. d2-d3 c7-c5 7 .
'iVd1-e1 l2Jb8-c6 8. c2-c3 'iVd8-d6. Volez d e vos propres ailes,
maintenant !
9. 'i:Ve1-h4 2p 9. . . . e7-e5
10. e3-e4! 2p 10. . . . d5xe4
1 1 . d3xe4 1p 1 1 . . . . e5xf4
12. �c1xf4 1p 12. . . . 'iVd6-e7
13. l2Jb1-d2 1p 13. . . . Il f8-e8
2p 14. . . . l2Jf6-d7
14 . .U. a1-e1
15. �f4-g5 2p 15. . . . f7-f6
16. �e2-c4+ 1p 16. . . . �g8-h8
17. e4-e5 ! 4p 17. . . . l2Jd7xe5
18. tLJf3xe5 1p 18. . . . l2Jc6xe5
19. Il flxf6!3p (1p pour �xf6) Qu'arrive-t-il maintenant sur
'iVd7? 19. . . . 'i:fd7 20. Il xe5 ! ll xe5 21 . ll f7,
par exemple 21 . . . . 'iVeS 22. Il xg7 (2p pour
n xe5) 19. . . . 'ir'e7-c7
20. Il f6-f7 1p 20. . . . 'ir'c7-c6
21. ll e1xe5 1p 21 . . . . .:t e8xe5
22. ll f7xg7 1p Les noirs abandonnent.
(Heikinheimo-R�iisa, Finlande 1955.)

122
Les blancs ont joué comme les noirs dans la hollandaise
(1. d4 fS), où la manœuvre 'iVeS-hS est habituelle . Le coup c3
constitue une assez bonne exploitation du tempo d'avance.
9. . . . eS est risqué , et 13. . . . : es (affaiblissant f7) représente
une nette sous-estimation des chances d'attaque blanches. 17. eS !
empêche élégamment les noirs d'obtenir une case forte pour un
cavalier en eS. Le fou cS n'a jamais pu rentrer en jeu, ce qui
démontre clairement que quelque chose a mal tourné quelque
part.
Maximum : 2S points.
Partie 32

Vous conduisez le côté blanc d'une catalane : 1 . l2Jg1-f3 d7-dS


2. g2-g3 ttJgS-f6 3 . .,tfl-g2 e7-e6 4. 0-0 .,tfS-e7 S. c2-c4 0-0 6. d2-d4
c7-c6 7. ttJb1-c3 b7-b6. Et maintenant ?
S. l2Jf3-eS 2p
S. . . . .,tcS-a6
9. c4xdS 1p
9. . . . c6xdS
10. i.,c1-f4 2p
10. . . . ttJf6-d7
1 1 . ll a1 -c1 2p
1 1 . . . . ttJd7xeS
12. i.,f4xeS 1p
12. . . . b6-bS
13. e2-e4! 3p
13. . . . bS-b4
14. ttJc3-e2 2p
14. . . . 'iVdS-aS
1S . e4xdS 1p
1S. . . . e6xdS
16. l2Je2-f4! Sp
16. . . . .,ta6xfl
17. 'iVd1-g4! 3p
17. . . . g7-g6
1S. ,.tg2xdS ! 2p
1S. . . . �fl-d3
19 . .,tdSxaS 1p
19. . . . i.,d3-fS
20. 'iVg4-e2 1p
20. �e7-gS
21. h2-h4 1p
21. �gSxf4
22. i.,eSxf4 1p
22. ttJbS-d7
23 . i.,aS-f3 1p
23. j_fS-e6
24. ,.tf4-d6! 1p
Les noirs abandonnent. La tour n'a pas de
case !
(Szabo-Bôôk, Saltsjôbaden 194S.)
7. . . . b6 est douteux, les noirs devraient jouer d'abord 7.
l2Jbd7 s'ils optent pour cette formation. 7. . . . dxc4 représente
une autre possibilité.
La faute suivante est 12. . . . bS, mais les blancs étaient déjà
nettement mieux, entre autres à cause de la colonne « c » .
Maximum : 30 points.

123
Partie 33
Votre adversaire est un jeune joueur d'attaque, mais vous
imposez un jeu positionne} solide pour ne lui laisser aucune
chance de briller. Catalane : 1 . lt:Jg1-f3 d7-d5 2. c2-c4 e7-e6 3.
d2-d4 lt:Jg8-f6 4. g2-g3 d5xc4 5 . .i,fl-g2 lt:Jb8-d7 6. 0-0 c7-c5 7.
'iVd1-c2 a7-a6. Vous avez les blancs!

8. a2-a4 2p (8. '1Wxc4 b5 ne pose aucun problème aux


noirs)
8. . . . c5xd4
9. ltlf3xd4 1p 9. . . . �f8-c5
10. '1Wc2xc4 1p 10. . . . '1Wd8-b6
1 1 . lt:Jd4-b3 1p 1 1 . . . . '1Wb6-b4
12. ltlb1-a3! 4p (Un joli gain de temps!) 12. .. . 'iVb4xc4
13. lt:Ja3xc4 Op 13. . . . i_c5-b4
14. l:l fl-d1 2p (Meilleur que 14. i.f4 ltld5) 14. . . . 0-0
15. i_c1-f4 1p 15. . . . lt:Jd7-c5-
16. lt:Jb3xc5 1p 16. . . . i_b4xc5
17. b2-b4! 3p (1p pour lt:Jd6 et i.d6, 2p pour J: ac1)
17. . .. J.,c5-a7
18. ltlc4-d6! ! 2p (Un coup naturel, qui exige cependant un
calcul lointain)
18. . . . ltlf6-g4
19. e2-e3 1p 19. . . . e6-e5
20. i.f4-g5 1p 20. . . . f7-f6
21. J.. g2-d5+ 1p 21. . . . <ïf;lg8-h8
22. ltld6-f7+ 1p 22. . . . l: f8xf7
23. i.d5xt7 Op 23. . . . i.c8-f5
24. h2-h3! 1p (Mais 4 points supplémentaires si vous aviez
calculé aussi loin qu'ici au 18e coup!)
24. ltlg4xf2
•••

25. c;ftg1xf2 1p 25 . . . . f6xg5


26. g3-g4 2p Les blancs gagnèrent aisément.
(Rossolimo-Bisguier, Nouvelle-Orléans 1954.)

S. •. a6 est considéré comme plus fort que ltlbd7, et 8.


. .. b6

était nécessaire. Dans la partie, le fou g2 était très puissant, les


noirs se révélant incapables de développer leur aile-dame nor­
malement. Les noirs ont souvent des problèmes de ce type dans la
catalane.
Maximum : 30 points.

124
Partie 34

Catalane, traitée une fois de plus de façon négligente par les


noirs, bien que nous soyons à l'Interzonal 1952. Vous avez les
blancs : 1 . d2-d4 Q)g8-f6 2. c2-c4 e7-e6 3. g2-g3 d7-d5 4. i.,fl-g2
Q)b8-d7 5 . Q)g1-f3 d5xc4 6. �d1-a4 ,.tf8-e7. Plus de coups magna­
nimes !
7. �a4xc4 1p Que faire maintenant sur 7. . . . a6?
7. . . . a6 8. 'iVc2! b5? 9. Q)e5 ! (1p) 7.
0-0
8. 0-0 1p 8. . . . .ti a8-b8
9. Q)b1-c3 2p (Plus faible est 9. a4? b6) 9. . . . a7-a6
10. a2-a4 1p 10. . . . Q)d7-b6
1 1 . �c4-b3 1p 1 1 . . . tb b6-d5
.

12. Q)f3-e5 2p (1p pour 12. l:t d1) 12. . . . c7-c5


13. Q)c3xd5 2p 13. . . . Q)f6xd5
14. d4xc5 ! 3p (14 Q)c6 bxc6 n'est pas clair) 14. . . . 'iYd8-
c7
15. e2-e4 2p (1p pour 15. Q)d3) 15. .. . l2Jd5-f6
16. i.,c1-e3 3p (1p pour 16. l2Jd3) 16. . . . i.,e7xc5
17 . .tt a1-c1 2p 17. . . . b7-b6
18. �b3-c3 2p (1p pour 18. Q)d3) 18. . . . �c7-b7
19. l:t fl-d1 ! 4p Quel est le plan sur 19. . . . l2Jxe4?
19. . . . l2Jxe4 20. �d3 f5 21. b4! (1p)
19. . . . i.,c5xe3
20. 'iYc3xe3 1p 20. . . . �c8-d7
21. Q)e5xd7 1p 21 . . . . l2Jf6xd7
22. e4-e5 1p (Mais -3p pour tout autre coup !) 22.
�b7-a7
23. a4-a5 ! 3p (1p pour .rl d6) 23. . . . l:l f8-d8
24. ll d1-d6 1p 24. . . . '.tg8-f8
25. J:t c1-c6 2p (Même chose pour .fl cdl et �d4) 25.
,U b8-c8
26. a5xb6 lp 26. . . . �a7-b8
27 . .t1 d6xd7! 2p Les noirs abandonnent (27. . . . .rl xd7 28.
�cS+).
(Eliskases-Prins.)
Ainsi que nous venons de le dire, de nombreux joueurs ont déjà
eu des problèmes pour développer leur aile-dame dans la cata­
lane. 6. . . . J.. e7 est une faute , le coup correct étant 6. . . . a6!
Maximum : 40 points.
125
Partie 35
Vous avez les blancs dans cette variante plutôt inhabituelle de la
catalane : 1. d2-d4 tiJg8-f6 2. c2-c4 e7-e6 3. g2-g3 .i,f8-b4+ 4.
l2Jb1-d2 c7-c5. Jeu positionne} !
5. a2-a3 3p (Gagne la paire de fous. 5. ll)f3 cxd4 et 5 .
dxc5 i.,xc5 donnent un jeu de pièces libre
aux noirs) 5. ... i.,b4xd2+
6. 'iVd1xd2 2p 6. . . . c5xd4
7. l2Jg1-f3 ! 2p (7. 'iVxd4? ttJc6 concède un avantage de
développement aux noirs en échange de la
paire de fous) 7. . . . lLl b8-c6
8. lt)f3xd4 1p 8. . . . t2Jf6-e4
9. lt)d4xc6! 3p (9. 'iYe3? 'iYaS+) 9. . . . d7xc6
10. 'ifd2xd8+ 1p 10. . . . �e8xd8
1 1 . �fl-g2 1p 1 1 . . . . lt)e4-d6
12. c4-c5 1p 12. . . . lt)d6-f5
13. �c1-f4 1p 13. . . . �d8-e7
14. 0-0-0 2p 14. . . . f7-f6
15. e2-e4 4p (sinon eS avec égalité) 15. . . . lt)f5-h6
16. e4-e5 ! 4p (i_xh6 ne donne pas grand-chose)
16. . . . l2Jh6-f7
17 . .t:. h1-e1 2p 17. . .. f6-f5
18. h2-h4! 3p 18. . . . �c8-d7
19 . .t:. d1-d3 2p (1p pour l::t d4) 19. . . . h7-h6
20. �f4-d2! ! Sp (1p pour h5) 20. . . . g7-g5
21 . .t1 d3-b3 2p 21 . . . . l:1 a8-b8
22. �d2-a5 2p 22. . . . .t:. h8-c8
23. h4xg5 2p 23. . . . h6xg5
24. f2-f4 2p 24. . . . g5-g4
25 . .t:. e1-d1 1p 25. . .. _td7-e8
26. �c1-d2 1p (Ou 26. l:1 d4, 1p) 26. . . . �e7-f8
27. �d2-e3 1p 27. . . . �f8-e7
28 . .t:. d1-d4 1p 28. . . . i.,e8-d7
29 . .t:. d4-b4 1p Et les blancs gagnèrent facilement.
(Donner-Kramer, 1954.)
Maximum : 50 points.

Partie 36
Vous conduisez le côté blanc d'une nimzo-indienne, dans un

126
match pour le championnat du monde : 1 . d2-d4 lt:Jg8-f6 2. c2-c4
e7-e6 3 . lt:Jbl-c3 i.f8-b4 4. e2-e3 b7-b6 5 . lt:Jgl-e2 i.,c8-a6 6. a2-a3
,.tb4-e7 7. tt:Je2-f4 d7-d5 8. c4xd5 _ta6xfl . Feu !
9. �elxfl 2p (lp pour le sacrifice dxe6, mais il est incor-
rect) 9. . . . e6xd5
10. g2-g4! 5p (Bravo! Un jeu calme n'est pas conseillé
avec un mauvais fou et un roi déroqué)
10. . . . c7-c6
1 1 . g4-g5 1p 1 1 . . . . lt:Jf6-d7
12. h2-h4 1p 12. . . . �e7-d6
13. e3-e4! 4p 13. . . . d5xe4
14. tt:Jc3xe4 1p 14. . . . i.d6xf4
15. i.c1xf4 1p 15. . . . 0-0
16. h4-h5 ! 3p 16. l:l f8-e8
17. tt:Je4-d6 1p 17. . . . I:t e8-e6
18. d4-d5 3p 18. . . . J:t e6xd6
19. i_f4xd6 Op 19. . . . �d8xg5
20. �dl-f3 ! 4p 20. . . . �g5xd5
21 . �f3xd5 1p 21. . . . c6xd5
22 . .tt a1-c1 1p 22. . .. lt:Jb8-a6
23. b2-b4! 3p 23. . . . h7-h6
24. ll h1-h3 ! 3p 24. . . . �g8-h7
25. ll h3-d3 1p 25. . . . lt:Jd7-f6
26. b4-b5 1p 26. . . . tt:Ja6-c5
27. i. d6xc5 1p 27. . . . b6xc5
28. l:. c1xc5 1p 28. . . . l:l a8-b8
29. a3-a4 1p 29. . . . 11 b8-b7
30. ll d3-c3 1p Les noirs abandonnent.
(Botvinnik-Smyslov 1954, 2e partie du match.)
7. tt:Jf4 n'est plus à la mode , mais est jouable avec l'idée 10. g4!
La faute décisive est probablement le 12e coup de Smyslov,
. . . i,d6. Le 20e coup blanc est excellent, donnant un autre pion,
mais menaçant de rentrer en finale de tours. Quant au cavalier a6,
il est encore en train de pleurer.
Maximum : 40 points.
Partie 37

Avec les blancs contre la nimzo-indienne, vous jouez la variante


Samisch : 1 . d2-d4 tt:Jg8-f6 2. c2-c4 e7-e6 3 . lt:Jb1-c3 i.f8-b4 4.
a2-a3?! j,b4xc3+ 5. b2xc3 c7-c5 . Ce pion doublé peut causer la

127
perte de la finale, mais pour le moment les noirs doivent survivre
au milieu de jeu. Tuez-les !

6. e2-e3 2p (Mais aussi 2p pour 6. f3) 6. . . . lt:Jb8-c6


7. �fl-d3 lp 7. . . . b7-b6
8. ltJgl-e2 lp 8. . .. 0-0
9. e3-e4 lp 9. . . . lt:Jf6-e8
10. 0-0 2p {lp pour �e3) 10. . . . d7-d6
1 1 . e4-e5 ! ? 3 p (2p pour it_e3 , l p pour f4) 1 1 . . . . d6xe5
12. d4xe5 lp 12. . . . �c8-b7
13. i.,cl-f4 lp 13. . . . f7-f5
14. e5xf6 e.p. 2p 14. . . . e6-e5
15 . f6xg7 ! 5p 15 . . . . .U. f8xf4
16. lt:Je2xf4 lp 16. . . . e5xf4
17. i.,d3xh7+ 5p 17. .•. �g8xh7
18. ffdl-h5 + lp 18. . . . �h7xg7
19 . .U. al-d 1 2p 19. .. •'ff d8-f6
20 . .U. dl-d7+ lp 20. . . . �g7-f8
21. .tt d7xb7 lp 21. . . lt:Jc6-d8

22 . .tt b7-d7 1p 22. . . . lt:Jd8-fï


23 . ffh5-d5 3p 23. . . . .U. a8-b8
24. :t f1-el 3p 24. . .. f4-f3
25 . .tt el-e3 3p Les noirs abandonnent.
{Lilienthai-Najdorf, Interzonal de Satsjôbaden (près de Stock­
holm) 1948. Cette partie reçut le Premier Prix de beauté.)
14. . .. eS était par trop insouciant !
Un bon joueur peut frôler ici le maximum ; tous les événements
s'enchaînent de façon logique. La perte de points la plus ex­
cusable : les lOC et 1 1e coups !
Maximum : 40 points.

Partie 38
Vous (blancs) comme votre adversaire êtes dans un jour roman­
tique. Gambit-roi ! Contre-gambit Falkbeer ! Donc : 1 . e2-e4
e7-e5 2. f2-f4 d7-d5. Il est maintenant trop tard pour formuler des
regrets 1

3. e4xd5 2p (lp pour 3. lt:Jf3) 3. . .. e5-e4


4. d2-d3 2p (lp pour 4. lt:Jc3) 4. . . . lt:Jg8-f6
5. d3xe4 2p (2p pour lüd2 et ,.e2, lp pour lt:Jc3) 5.
lt:Jf6xe4

128
6. t2Jg1-f3 2p (1p pour i_e3) 6. . . . i_f8-c5
7. 'ifd1-e2 2p Quel est le plan sur 7. . . . i_xf2 + ?
7. . . . J.,xf2+? 8. � d l 'ifxd5 + 9. ltJfd2!
(2p) 7. . . . i.,c8-f5
8. ltJb1-c3 3p (8. g4 0-0 9. gxf5 .tt e8!) 8. . . . 'ifd8-e7
9. ii,c1-e3 3p (lp pour 9. ttJxe4) 9. ttJe4xc3
10. ii,e3xc5 lp 10. . . . ttJc3xe2
1 1 . i.,c5xe7 1p 1 1 . . . . ttJe2xf4
12. ii,e7-a3 ! 3p (lp pour 12. ii.g5) 12. . . . ttJb8-d7
13 . 0-0-0 lp Quel est le plan sur 13 . . . . 0-0-0?
13. . .. 0-0-0? 14; .ll gl ! (ttJg6 15. g4!) (lp)
13 . . . . .,tf5-e4
14. ltJf3-g5 ! 4p (14. 1:. el rapporte 2p) 14. . .. ii,e4xd5
15. g2-g3 ! ! 5p (Sinon ttJg5 n'a aucun sens . . . )
15. . . . ii,d5xhl
16. g3xf4 lp 16. . . . c7-c5
17. ii,fl-c4 2p 17. . . . ii,hl-c6
18. ltJg5xf7 2p 18. . . . b7-b5
19. ltJf7-d6+ 2p 19. . . . �e8-e7
20. ltJd6xb5 1p 20. . . . tt h8-f8
21 . ltJb5-d4 2p 21. . . . .,tc6-b7
22. ttJd4-e6 lp 22. . . . .ti f8-f5
23 . .ll dl-gl 3p 23. . . . ii,b7-e4
24. ttJe6-c7 lp (Mais 2p pour 24 . .t:t e l !)
Le reste de la partie est marqué par le zeitnot. Les blancs
l'emportèrent : 24. . . . ll d8 25 . l:, xg7+ �f6 26. ll f7+ �g6 27 .
.ll e7 ltJf6 28. ttJe6 .t1 c8 29. b3 ll h5 30. ttJg5 ii,d5 31. ii,d3+ �h6
32. ii,b2 c4 33. ii,f5, etc.
(Bronstein-Tal, Riga 1968.)
Maximum : 50 points.
Partie 39

Vous avez les blancs. C'est une partie positionnelle , dans un


style de champion du monde. Avez-vous besoin d'en savoir plus ?
Est-indienne : 1 . ttJgl-f3 ltJg8-f6 2. g2-g3 g7-g6 3 . i.,fl-g2 ii,f8-g7
4. 0-0 0-0 5 . d2-d4 d7-d6 6. b2-b3 ltJb8-d7. À vous de jouer !
7. ii,cl-b2 lp 7. . . . e7-e5
8. d4xe5 2p 8. . . . ttJf6-h5
9. ltJbl-a3 3p (9. ltJbd2 rapporte lp) 9. . . . d6xe5
10. e2-e4! 4p (Empêche e5-e4) 10. . . . l:U8-e8

129
1 1 . 'ifd1-e2 2P (Également 2p pour l2Jc4) 1 1 . . . . l2Jd7-b6
12. l:t fl-d1 3p (1p pour ll ad1) Comment réagir sur
12. . . . �e7?
12. . .. 'i/e7 13. l2Jb5! (2p) 12. . .. .,tc8-d7
13. c2-c4 3p 13. . . . 'ifd8-e7
14. l2Ja3-c2 2p (1p pour n ac1 et pour l2Jb5) 14. . .. ,.td7-
c6
15 . .,tb2-a3 2p 15. . . . �e7-e6
16. ttJc2-e3 4p (Rien pour 16. l2Jb4? j..f8) 16. . .. ll a8-
d8
17. ttJe3-d5 2p 17. . . . .,tc6xd5
18. c4xd5 3p 18. . . . �e6-d7
19. Jt.a3-b2* 2p (La réplique à 19. n ac1 , 1p, est i.. f8)
19. . . . ttJ b6-c8
20. l:t a1 -c1 1p 20. . .. l2Jc8-d6
21 . J:t c1-c2! 4p 21 . . . . h7-h6
22. l:t d 1-c1 ! 1p 22. . . . ll d8-c8
23. a2-a4 3p 23 . . . . ll e8-e7
24. Jt.b2-a3 2p 24. . . . l2Jh5-f6
25. �g2-h3! 3p 25. . . . �d7xh3
26. _ta3xd6 1p Les noirs abandonnent.
Déprimés ? La position était de toute façon sans espoirs après
26. . . . l:t d7 27. i.xe5.
(Smyslov-Unzicker, Hastings 1954-1955.)
8. . . . l2Jh5 est mauvais. Notez combien ce cavalier reste
longtemps au bord de l'échiquier ! Par ailleurs, les idées posi­
tionnelles sont assaisonnées de petites pointes tactiques malveil­
lantes. La dame noire manque de bonne case. Le pion eS doit être
protégé. 23. a4 menace i.,a3 suivi de j_xd6, 'ifxd6; i_h3 ! réfutant
l:t cS. La position peut être regardée comme gagnée après
17. l2J d5 !

Partie 40
Vous avez les noirs dans la variante Boleslavsky de la sici­
lienne : 1 . e2-e4 c7-c5 2. l2Jg1-f3 l2Jb8-c6 3. d2-d4 c5xd4 4. ttJf3xd4
l2Jg8-f6 5. l2Jb1-c3 d7-d6 6. i.. fl-e2 e7-e5 7. l2Jd4-f3 . Maestro, s'il
vous plaît !

* Fort également semble 19. tl:)g5, avec l'idée .i,h3. (N.d.T.)

130
7. . . . h7-h6 1p
8. 0-0
8. . . . .,tf8-e7 1p
9. ll fl-e1
9. . . . 0-0 1p
10. h2-h3
10. . . . a7-a6 1p
1 1 . .,te2-fl
11. . . . b7-b5 1p
12. a2-a3
12. . . . iLc8-b7 1p
13. b2-b3
13. . . . l: a8-c8 1p
14. �cl-b2
14. . . . .U c8-c7! !5p
15. tt:Jc3-bl
15. . .. 'iVd8-a8 1p
16. lt)b1-d2
16. . .. tt:Jc6-d8!3p
(lp pour .l'l fc8 et tt:Jb8) 17. il,fl-d3
17. . .. tt:Jd8-e6 1p
18 . .tt a1-c1
18. . . . .U f8-c8 1p
19. lt)f3-h2
19. . . . lt)f6-d7 2p
(lp pour 19. . . . tLJf4) 20. . . . ltJh2-fl
20 . . . ltJd7-c5 1p
21. tt:Jfl-g3
21 . . . g7-g6 1p
22. tt:Jg3-e2
22. . . . i.,e7-g5 !3p
(22. . . . tLJxe4, 1p, offre de légères contre­
chances aux blancs après 23. tL)xe4 iLxe4
24. �xe4 'ifxe4 25 . tL)c3. Le coup du texte
maintien l'étau) 23. tL)e2-c3
23 . . . . tL)e6-d4 2p 24. tL)c3-b1
24. . . . d6-d5 3p 25. e4xd5
25. . . . tLJc5xd3 1p 26. c2xd3
26. . . . l: c7xc1 1p 27 . .,tb2xc1
27. . . . �b7xd5 1p 28. t2-f3
28. . . . ,U 8-c2 2p Que faire sur 29. I;I xe5?
29 . .t: xe5 'ifc6 30. I;I e1 .t:t xc1 (2p) 29. a3-a4
29. . . . b5-b4 1p 30. �g1-h1
30. . . . 'ifa8-c6 2p 31. Les blancs abandonnent.
(Unzicker-Taïmanov, Interzonal de Saltsjobaden 1952.)
Un remarquable massage positionne!. Les blancs ont joué
l'ouverture de façon passive.
Maximum : 40 points.

« Trou en un »

Cette expression qui vient du golf signifie que la balle est entrée
dans le trou en une seule fois. Des histoires incroyables circulent à
ce sujet, et de généreux prix sont parfois offerts à qui y parvient.
Ils sont cependant rarement versés, tant la chance nécessaire pour
réussir est colossale, sans même parler de l'adresse, bien entendu.
Je vous raconte cela pour introduire la déclaration suivante : dans

131
ces parties, le score total était de 1 285, mais ni Botvinnik ni
Fischer ni Karpov ne pourraient atteindre ce chiffre ! Il est
cependant tout à fait possible qu'ils aient scoré le plein sur
certaines parties, spécialement celles qu'ils connaissaient . . . Si les
parties leur avaient été inconnues, ils auraient probablement
totalisé un peu plus de 1 200 points. Ils auraient bien entendu fait
des histoires sans fin à propos de la distribution des points, et
j'aurais probablement dû me ranger plus d'une fois à leur avis.
Je pense qu'un lecteur attentif peut utiliser ces parties pour se
faire une bonne idée de ses faiblesses. Quand vous avez raté un
coup cher, était-ce un coup positionne! ou bien un coup tactique
qui a gâché votre score ? De nombreuses personnes m'ont dit que
« Trouvez le plan » était beaucoup plus difficile que « Trouvez la

combinaison » . Je le sais. Je pense cependant que lorsqu'on le lit


soigneusement, il apporte aussi beaucoup plus.
Si vous avez scoré 100 pour cent dans une partie, cela signifie en
fait que vous avez gagné une partie de tournoi contre le maître ou
le grand-maître concerné. J'espère ne pas gâter votre plaisir en
disant que, dans certaines parties, ce dernier était vraiment dans
un mauvais jour ?
Prenez toutefois l'habitude de chercher des coups de maître
jusque dans des rencontres avec des adversaires moins forts. Si
vous trouvez un bon coup, tâchez d'en découvrir un meilleur !
4.

Finales pratiques

Introduction
Ce chapitre ne constitue ni une section théorique ni un recueil
d'études de finales, à la fois pour des raisons psychologiques et
pédagogiques. Il semble que très peu de joueurs d'échecs ac­
ceptent d'étudier la théorie des finales, préfèrent se concentrer sur
la théorie des débuts. Dans toute partie, il faut passer par
l'ouverture, mais on n'atteint pas toujours le stade de la finale.
C'est assez exact, mais une bonne compréhension de la finale peut
améliorer notre traitement des phases antérieures. De plus, il est
important de pouvoir faire confiance à sa technique en finale, afin
de n'être pas obligé de fuir les simplifications. Nous n'allons
toutefois pas étudier les cas où tour et pion gagnent contre tour.
Pour les rares personnes que cela intéresse, il existe beaucoup de
livres sur la question. Nous éviterons également les positions dont
la résolution nécessite d'être familier avec tous les coins et recoins
de la théorie des finales. Les finales rassemblées ici mettent en
valeur d'autres considérations, généralement tactiques. C'est la
vision tactique qu'il faut acquérir. La plupart des gens associent le
mot combinaison avec des positions contenant de nombreuses
pièces. Il est cependant important de se souvenir que dans les
positions où les pièces sont rares, l'attaque est affaiblie mais la
défense également, ce qui fait que souvent un seul coup bien placé
peut faire s'écrouler toute une construction comme un vulgaire
château de cartes. Le petit pion qui se rue soudain vers sa case de
promotion en constitue l'exemple le plus évident.
J'aurais pu réaliser un recueil d'études. Depuis l'âge de douze
ans, je n'ai cessé de m'y intéresser.

133
Je signale, juste en passant, que le lecteur qui ne connaît pas
l'étude de nulle de Réti donnée ci-dessus a devant lui d'immenses
plaisirs. (1. �g7! h4 2. �f6 �b6 3. �eS h3 4. �d6. Les blancs
combinent deux menaces, à savoir rattraper le pion « h ,. et
appuyer le pion « c ». Dans une autre version, les noirs ont trois
pions, en f6, g7 et h6, et le roi blanc se trouve en h5 . Les blancs
obtiennent la nulle par 1 . �g6 et 2 . �xg7!) Des milliers d'études
splendides ont été composées, et beaucoup d'entre elles pour�
raient arriver dans la pratique. Je veux toutefois convaincre le
lecteur que des positions subtiles se produisent dans des parties de
tournois ordinaires. (On s'apercevra qu'elles passent souvent
inaperçues. Le zeitnot en est dans certains cas en partie respon­
sable.)

134
Nous sommes ici à la frontière entre le jeu pratique et l'étude
artistique . Cette position pourrait parfaitement être donnée dans
une revue d'échecs comme une étude, mais les couleurs devraient
être inversées puisque par convention les blancs jouent en pre­
mier. Ici le trait est aux noirs, qui tentent d'annuler. Dans la partie
Karaklajic-Gligoric, les noirs avaient en outre un pion « a », mais
je l'ai supprimé afin de ne pas obscurcir la démonstration. Es­
sayons 1. . . . �c6? 2. �g5 .,tg4 3. c8=� J.xc8 4. �xh5 , les
blancs gagnent, par_exemple 4. . . . �d7 5 . .,tel �e6 6. g4 �fl 7 .
.,tc3 suivi de g5 , �h6, h5 , g6, �g5 et h6-h7. Autre essai : 1 . . .
�b6? 2. �g5 i.,g4 3. c8= � i.,xc8 4. �xh5 J,.b7 5 . i.,f2+ , etc.
Soudain tout devient clair : 1 . . . . �a6! 2. �g5 i.,g4 3. c8=�+
(sinon �b7) i.,xc8 4. �xh5 i.,b7 ! Simple, instructif et superbe.
En pratique, cependant, on ne sait jamais si l'on a affaire à une
étude ! Et si par hasard tel était le cas, il est encore possible que
l'on ne sache pas s'il faut gagner ou annuler. Et il se pourrait aussi
qu'il y ait d'autres variantes ! Il est également important de jauger
l'adversaire ; il peut se révéler d'un grand secours. Des finales
difficiles mais tenables sont sans arrêt perdues.
Il est certaines exceptions que tout le monde doit connaître. Par
exemple le roi blanc, le pion « h » et un fou de cases blanches ne
peuvent forcer le gain contre le roi noir dépouillé en h8. Exami­
nons la partie Kostro-Adamski 1972, tirée d'un tournoi polonais :

Les blancs ont des chances de l'emporter, mais il ne leur sert à


rien de gagner le fou noir contre le pion « c » si le roi noir parvient
à se réfugier en h8. Kostro savait cela, mais captura néanmoins en
b5. Il était peut-être certain que cela gagnait, ou bien il ne croyait
pas aux possibilités de la position après 1 . �d4. Voyons la

135
continuation de la partie après quelques coups : 1. �xbS �xc3 2.
� cS �d3 3. �d6 �e3 4. Ab7.
Ici, je pense que Kostro a extrapolé la suite de façon routi­
nière : 4. . . . f3 S. �eS f2 6. iî,a6 �f3 7. �fS, et les blancs
gagnent facilement. Si c'est le cas, il s'est lourdement trompé, car
pourquoi les noirs iraient-ils à la chasse au fou blanc ? L'ennemi
principal est le pion blanc.
Adamski joua 4. . . . hS ! ! Les blancs ne peuvent répliquer S. h4
à cause de �f2 suivi de �g3 et �xh4. Donc S. �eS h4. Quand le
pion était en h6, il était facile pour les blancs de le capturer tout en
empêchant le roi noir de se rendre en h8. Maintenant le problème
est tout à fait différent. Après 6. �fS �d4! 7. h3 �cS 8. �eS �b6
9. �dS �c7, la partie fut bientôt nulle.
Kostro aurait aussi bien pu tenter 7. �xf4. Dans certaines
positions, le roi noir peut être repoussé si loin qu'il est possible de
conquérir h4 sans qu'il puisse parvenir en h8. Nous pénétrons
cependant dans le domaine de la théorie des finales de haute
école. Deux questions demeurent : si Kostro avait vu 4. . . . hS,
aurait-il quand même joué 1 . �d4?, et cela gagnerait-il ? Nous ne
connaîtrons jamais la première réponse, et la deuxième ne peut
être obtenue qu'en persuadant un analyste de finales d'étudier
cette position ·pendant plusieurs heures. Je peux seulement affir­
mer que le pion blanc parvient jusqu'en cS. Les noirs ne peuvent
atteindre h8 s'ils sacrifient leur fou en c4. La position noire est très
difficile, mais il est possible qu'elle puisse être sauvée. Les blancs
auraient dû préférer cette variante. Mais ces positions-problème
ne semblent jamais aussi claires lorsque le jeu se déroule en
réalité.
Il y a ici très peu de finales de tours, comparées à leur fréquence
en pratique. Je n'en ai pas trouvé beaucoup qui, sans exiger
beaucoup des capacités d'analyse du lecteur et de ses connais­
sances théoriques, exposent clairement un point intéressant.
A part les deux premiers exercices, qui ont probablement été
composés par quelqu'un, je me suis attaché à ne donner que des
positions tirées de parties réelles, sans modifications. Dans
chaque cas, le lecteur doit tenter de découvrir le meilleur premier
coup, analyser aussi loin qu'il est possible et évaluer les chances.
Un gain, un gain possible, une nulle, voire peut-être une perte ?
Dans certains cas, il existe bien entendu plus d'un premier coup
menant au gain, mais nous recherchons évidemment un gain
rapide sans possibilité de s'égarer en chemin. Dans la plupart de

136
ces positions on trouvera, comme je l'ai déjà dit, un point
intéressant, mais je ne garantis pas qu'il apparaisse dès le premier
coup. En revanche, je peux promettre qu'il n'est pas nécessaire de
connaître beaucoup de théorie de finales pour résoudre ces
problèmes. Presque tout le monde sait qu'il n'est pas possible de
gagner avec un roi et un fou, ou avec un roi accompagné de deux
cavaliers, contre roi dépouillé. J'espère que ces exercices stimule­
ront l'envie de consacrer plus de temps aux finales ainsi qu'à la
relativement impopulaire théorie.
Mais permettez-nous de clôturer cette introduction par un cours
accéléré.

Nulle. Les noirs au trait doivent Nulle. Ce serait évidemment


jouer aussi le cas si le roi noir était
1. . . . c;ite8! (Mais c;ite6 et lS eS devant le pion. La position du
contre c;ite8 gagnent, à qui que diagramme montre l'opposition
soit le trait. c;iteS et lS e4 contre horizontale.
c;ite7 gagnent si le trait est aux
noirs.)

137
c d e e g h
Nulle. Même chose si le roi était Nulle. Le pion est trop avancé.
en c8. L'idée est bien sûr le pat. .
Un fou de cases blanches ne
pourrait pas non plus gagner.

4 4
3 3
2 2

a b c g
Nulle si le trait est aux blancs. Nulle. La réplique à 1 . e6 est
(Un cavalier ne peut gagner un .I;I a2. Avec la tour noire en aS,
temps.) les blancs gagneraient par 1.
<ïti>f6. (Cela ne s'applique pas à la
position équivalente avec un
pion « g » . )

138
Nulle avec une défense cor­ Avec le pion sur la septième ran­
recte, mais en pratique il y a des gée, c'est une nulle facile. Avec
chances de gain. Les pions « f » le pion en a6, les blancs peuvent
et � h » (ou « a » et « c » ) consti­ parfois abandonner l'aile-roi et
tuent un problème particulier. gagner.
En général, deux pions de plus
gagnent.

Exercices

1 Les Blancs jouent 2 Les Blancs jouent

139
3 Les Noirs jouent 6 Les Blancs jouent
8 8
7 7
6
5
4
3 3
2 2

Les Blancs jouent Les Blancs jouent

3
2

5 Les Blancs jouent 8 Les Blancs jouent


8 8
7 7

6 6
5 5
4 4
3
2

140
9 Les Blancs jouent 12 Les Noirs jouent
8 8
7 7
6 6
5
4
3 3
2 2

10 Les Noirs jouent 13 Les Blancs jouent


8 8
7 7

6
5 5
4 4
3 3
2 2

11 Les Noirs jouent 14 Les Noirs jouent


8 8
7 7

6 6
5 5
4 4

3 3
2 2

141
17 Les Blancs jouent
8
7
6
5 5
4 4
3 3
2 2

142
21 Les Blancs jouent
8
7

5
4
3
2

22 Les Noirs jouent 25 Les Blancs jouent


8
7
6
5
4
3
2

23 Les Noirs jouent 26 Les Blancs jouent


8 8
7
6
5 5
4 4
3 3
2 2

143
27 Les Blancs jouent 30 Les Blancs jouent
8 8
7 7
6
5 5
4 4
3 3
2 2

Les Blancs jouent 31 Les Blancs jouent


8
7 7
6 6
5
4
3 3
2 2

29 Les Blancs jouent 32 Les Blancs jouent


8 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2

144
33 Les Blancs jouent Les Blancs jouent

3
2

Les Blancs jouent 37 Les Blancs jouent

5
4

35 Les Noirs jouent 38 Les Blancs jouent


a a
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2

145
39 Les Blancs jouent 42 Les Blancs jouent

Les Noirs jouent Les Noirs jouent

3 3
2 2

.41 Les Blancs jouent 44 Les Blancs jouent


8
7
6
5
4
3
2

146
45 Les Noirs jouent 48 Les Noirs jouent
8 8
7 7

6 6

5 5
4 4

3 3
2 2

46 Les Blancs jouent 49 Les Noirs jouent

47 Les Blancs jouent 50 Les Noirs jouent


8 8
7 7
6 6
5
4
3 3
2

147
51 Les Noirs jouent 54 Les Blancs jouent
8

52 Les Blancs jouent 55 Les Noirs jouent


8 8
7 7
6 6
6 5
4 4

3 3
2 2
1

53 Les Blancs jouent 56 Les Noirs jouent


8
7
6
5
4
3
2

148
Les Blancs jouent 59 Les Noirs jouent

3
2

58 Les Blancs jouent 60 Les Blancs jouent


8 8
7 7
6 6
5
4
3 3
2 2

Solutions
1 . Un classique dont l'auteur est inconnu. Les blancs gagnent
par une jolie percée de pions : 1 . b6! cxb6 2. a6 bxa6 3. c6 (ou
1. . . . axb6 2. c6) . Le roi noir est juste une case trop loin,
puisqu'il n'est pas dans le carré du pion « c ». (Tirez la diago­
nale, ici c5-f8, et vous voyez immédiatement que le roi noir doit
se trouver dans le carré c5-c8-f8-f5 pour stopper le pion blanc
c5 .) Si on déplace dans le diagramme le roi noir en f6, le résultat
sera alors exactement inverse !
2. Moins connu et plus compliqué que le n° 1 , mais tout aussi
instructif. L'idée est naturellement encore une percée de pion,
mais cela ne sert à rien d'aller à dame si les noirs passent eux
aussi un pion. Par conséquent, les blancs doivent damer en f8

149
avec échec dans la variante critique. Ainsi, non pas 1 . eS? fxeS
2. hS exf4! mais 1 . hS ! gxhS 2. eS fxeS 3. fS . Ou 1 . . . . gS 2. eS
fxe5 3 . fS ! (Pour mettre l'idée en relief ; dans cette dernière
variante, les blancs gagnent également par 3. fxgS e4 4. �bl .)
3. Illustration simple d'une idée défensive très courante. Il
arrive souvent, non seulement dans des finales de pions mais
aussi dans des finales de fous, qu'un camp dispose d'un net
avantage, mais ne puisse effectuer de percée nulle part. J'ap­
pelle ce thème « fermer boutique », juste pour lui donner un
nom. Dans la position du diagramme, tirée d'une part�e russe
Gerensky-Rytov, 1970, les noirs jouent naturellement 1 . . . •

�xf6, e t leur roi n e se rend jamais e n e6, sauf pour répliquer à


�e4. Donc, 2. �e3 �e7! 3 . �f3 �f6 avec une nulle évidente.
2 . . . . �xe6?? 3. �e4 donnerait l'opposition aux blancs (les
rois se faisant face, une case les séparant, l'adversaire au trait)
et les noirs seraient en zugzwang.
4. (Vreeken-Gaprindashvili, Medellin 1974.) 1 . aS ! fermant
boutique. La partie fut déclarée nulle après 1 . . . . �d7 2. c4
�e7 3 . �e4 �fl 4. �fS �g7 S. �e4 �g6 6. �f3 hS 7. h3!
hxg4+ 8. hxg4 e4+ 9. �xe4 �f6 10. �d3 ! (Non 10. �e3??
�eS, les noirs gagnant l'opposition et se forçant un chemin.)
5 . Lors des Olympiades d'échecs de Siegen, 1970, la partie
Bouaziz-Pomar se conclut en nulle après 1 . g7?? �fl 2. h6
�g8, car �fS est confortablement paré par �fl. Ce qui est un
peu gênant, c'est qu'il existe un gain facile, mettant en jeu une
idée connue : 1 . h6 �f6 2. h7 �g7 3. �g4! �h8 4. �fS ! �g7
(4. . . . e3 S. �f6 e2 6. g7+ �xh7 7. �fl) S. �e6! e3 6.
h8='it'+ �xh8 7. �f7. Les noirs se font mater dans toutes les
variantes.
Notez la manœuvre triangulaire du roi blanc.
A partir du diagramme, on peut aussi penser à jouer 1. c4. Si
les noirs prennent du pion « b », on obtient des pions passés sur
les deux ailes, situation à laquelle le roi noir ne peut faire face.
Cependant, s'ils prennent avec le pion « d », l'idée n'est pas
bonne et il est trop tard pour revenir à la manœuvre de gain : 2.
h6 c3! ou 2. �xe4 �f6.
6. 1. g3 ! ! Les noirs abandonnent. (Tiré d'une partie polonaise
Lipski-Pieprovski.) Les blancs doivent utiliser précisément
maintenant le coup d'attente qu'ils ont gardé en réserve . No­
tons tout d'abord que 1 . e6 ne gagne pas à cause de 1 . . . . f6! 2.
e7 gS 3. �e6 gxh4 4. �xf6 h3 ! S . gxh3 h4 et maintenant c'est pat

1SO
sur 6. �e6. On peut ensuite commencer à examiner 1 . g3 , par
exemple 1 . . . . �d8 2. e6 f6 3. e7+ �e8 4. �e6 gS S . �xf6
gxh4 6. gxh4 �d7 7. �f7, ici le timing est correct ! S . . . . g4 6.
�gS est facile également. 1. . . . �f8 2. e6? donne nulle, mais
essayez 2. �d7 �g8 3. �e8! �g7 4. �e7 �g8 (4. . . . gS S.
hxgS �g6 6. �f8) S. �f6 �f8 6. e6 fxe6 7. �xg6 suivi de �xhS ,
qui gagne ! Notez qu'il faut répondre à �g8 par �e8; opposi­
tion horizontale.
7. On raconte qu'une partie Capablanca-Ed. Lasker s'est pour­
suivie ainsi : 1 . fS?? gxfS 2. hS �eS?? 3. h6! et les noirs
abandonnèrent car il n'y a pas de défense contre la menace g6.
Cela devrait dissiper le mythe qui veut que le champion du
monde cubain ne faisait jamais de faute en finale , légende qui a
été bâtie de toutes pièces* . Les noirs ont une nulle absolue par
2. . . . �e6! 3. �xd4 f4 4. �e4 f3 S . �xf3 �fS (les blancs
peuvent tout échanger et se précipiter sur a6, mais le roi noir les
suivra à la trace, et il sera impossible de gagner avec le pion
« a ») .
Les blancs auraient dû garder la menace fS en réserve et jouer
le coup d'attente 1 . a3 ! , par exemple 1 . . . . �e6 2. �xd4 �fS
3. �cS ! �xf4 4. �b6 �g4 S . �xa6 �xh4 6. �b6 �xgS 7. a4 et
gagne parce que a8= 'iV contrôle la case hl . 1 . . . . aS 2. a4
n'aide pas les noirs ; �cS étant toujours paré par fS , ils sont en
zugzwang. Mais si le pion a6 avait été en a7, la position aurait
été nulle, 1 . a3 trouvant une réplique suffisante en 1 . . . . a6,
après quoi les blancs ne disposent plus de coup d'attente.
8. Tiré d'une partie Gasiorowski-Grabczewski, qui est une
comédie d'erreurs. Les noirs viennent juste de jouer �e6-dS??
(f6 annulerait) . Les blancs pourraient maintenant gagner par un
stratagème bien connu : 1 . gS �e6 2. h6 gxh6 3. gxh6 �f6 4.
fS ! ! , un zugzwang meurtrier. (Il est si terrible que dans certaines
études, les blancs gagnent malgré la présence de trois pions
noirs sur l'aile-dame . Placez les pions noirs en a4, b4 et c4 et le
roi blanc en b2. Les blancs jouent �b1 et répondent à a3 par
Ra2, à b3 par �b2 et à c3 par �c2.)
Cependant, dans la partie réelle, le jeu se déroula ainsi : 1.

* Cette position provient d'une séance d e parties simultanées donnée en 1913.


David Hooper ne découvrit l'analyse correcte, reproduite ici, que soixante ans
plus tard. Il semble sévère de reprocher à Capablanca de n'avoir pas trouvé en
simultanée ce qui a échappé aux nombreux grands-maîtres qui ont anoté la
partie. (Note de MM. Knudsen et Whyld, traducteurs anglais du livre. )

1S1
�d3?? f6 2. g5 �e6?? (2. . . . fxg5 3. fxg5 �eS donne bien sQr
la nulle) 3. �e4?? (g6!) bS?? 4. fS ! �e7 5. g6; maintenant, le roi
blanc a pratiquement tout l'échiquier pour lui seul, et après
5 . . . . �f8 6. �dS �g8 7. �c5 �h8 8. �xbS �g8 9. �c5 les
noirs abandonnèrent. Il pourrait suivre 9. . . . �h8 10. �d6
�g8 1 1 . �e7 �h8 12. h6 �g8 13. hxg7 �xg7 14. �e6.
9. (D'une partie d'Edward Lasker.) Les blancs jouèrent 1. f4??
d'un air abattu, et après 1. . . . f6 les noirs gagnèrent facilement
en mettant l'aile-roi à sac. Les blancs auraient dû percevoir leur
chance : 1 . f6! ! gxf6 2. f4 �dS 3. gS fxgS 4. fxg5 �eS 5. gxh6
�f6 6. �b3, gagnant par un zugzwang similaire à celui que les
blancs ont raté dans la position n° 8.
10. (Pomar-Cuadras, Olot 1974.) Les blancs viennent juste de
jouer �dS-d6, qui représentait probablement une tentative de
gain. Mais les noirs gagnent maintenant par 1. . . . f4! ! 2. �d5
(ou 2. gxf4 h4, ou 2. exf4 h4 3. gxh4 g3 4. fxg3 e3) h4! ! 3. �xe4
(ou 3. gxh4 g3 !) f3! 4. gxf3 h3. Pomar a rendu ici le demi-point
qu'il avait récolté au n° S . . .
1 1 . (Ljubojevic-Browne, Amsterdam 1972.) Une étude des plus
élégantes, survenue dans une partie. C'est-à-dire qu'en réalité
Browne n'est pas parvenu à la résoudre, peut-être parce qu'il
était dans son zeitnot habituel. Après 1 . . . . fS?? 2. �b4 la
nullité s'ensuivit. Les noirs auraient pu l'emporter par 1. . . .
�dS ! Par exemple : 2 . �b4 �d4 3 . �aS fS 4 . b4 f4 5 . b5 �cS !
6. b6 �c6 7. �a6 f3 8. b7 f2 9. b8='ii' fl ='i:i'+ 10. �aS 'i;i'a1 +
1 1 . �b4 'i;i'b1 + . Ou 2. b4 f5 3. b5 f4 4. b6 �c6!, qui revient au
même. Damer avec échec peut se révéler plus important que de
damer en premier.
12. 1 . . . . 'i;i'd7+ ! et les blancs abandonnèrent. Ce coup est bien
entendu suivi d'un échange de dames en d5 ou e7 (Sanguinetti­
Kavalek, La Havane 1966) . Le précédent coup blanc, �a3-
a4??, était une terrible erreur. Quant à savoir si les noirs
pouvaient gagner après �b2, c'est, comme disent les hommes
politiques, une très bonne question. Ce type de position avec
dame et pion-cavalier contre dame se gagne fréquemment, mais
la théorie ne propose aucun moyen sûr de l'emporter. Les
chances sont très bonnes en pratique.
13. Voilà une des parties démontrant qu'il existe des chances de
gain avec un pion-cavalier. (Botvinnik-Ravinsky, Moscou
1944) . Botvinnik joua 78. f6+ ? �g8 79. 'i;i'e6+ 'i;i'fl 80. 'i;i'xfl+
�xfl 81. fxg7 �xg7 82. g6 aS 83. bxaS b4 84. a6 b3 8S . a7 b2 86.

1S2
a8= 'iV b 1 = 'iV 87. 'iVa7+ �f6 88. 'iVt7+ �eS 89. �h6, et après
plusieurs fautes de chaque côté , il gagna en 126 coups. Il aurait
pu s'épargner tout ces tracas. Dans la position du diagramme, il
faut bien sûr jouer 78. g6+ ! �g8 (78. . . . �h8 79. �g4! avec
attaque de mat) 79. 'iVe6+ �h8 80. f6! (menaçant t7 et 'iVeS.
Notez que le pion b4 joue un rôle actif en empêchant 'iVeS + )
gxf6 81 . 'iVd7 'iVg7 82. 'iVd8+ 'iVg8 83 . 'iVxf6+ 'iVg7 84. 'iVd8+
�g8 8S . �xg8+ �xg8 86. �h6 �h8 87. g7+ �g8 88. �g6 et
mat en quatre coups. Tout est forcé et relativement facile à
calculer. L'astuce consistant à pater le roi noir pour le
contraindre à effectuer un coup suicidaire sur l'autre aile est
connue depuis plusieurs centaines d'années .
14. 1 . . . . g4+ ! 2. 'iVxg4 (sinon mat) 'iVfS 3. hS c4 4. h6 'iVxg4+ S .
�xg4 �f6 e t les blancs abandonnèrent. (Tataï-Mariotti, Italie
1973 .) C'est, comme dans la partie précédente , un exemple de
simplification dans une finale de pions gagnante . En ce-- qui
concerne un coup comme g4+ , on peut dire qu'il faut toujours
examiner les coups auxquels l'adversaire ne peut répliquer que
d'une seule façon . Ça ne s'applique pas seulement aux finales ;
on découvre souvent de nouvelles possibilités en milieu de jeu
si , juste pour une seconde , on considère avec sérieux un coup
pour l'unique raison qu'il n'offre aucun choix à l'adversaire .
Pour finir, mes salutations à tous ceux qui pensent qu'il est
spirituel de dire : « Donnez toujours échec, ça pourrait être
mat ! »
1S . Tiré d'une partie Tcherbakov-Arlazarov, URSS 1972. Le
précédent coup blanc était un brillant fS-f6, auquel les noirs
répondirent par �h8-h7, gxf6 étant sans espoir à cause de �g6.
Pauvres noirs !
La position du diagramme évolua ainsi : 1 . fxg7?? 'iVt7 + ! ,
nulle . Pauvres blancs ! Ils oublièrent de songer au pat.
Ou bien furent-ils choqués quand ils virent le mat après 1 . t7
�eS + 2. �xeS g6! ? Peut-être . Mais que pensez-vous de 2. gS
�xe6 3. f8= ttJ + , si je peux me permettre de poser la question ?
Bon, d'accord, une sous-promotion en cavalier, ils ont aussi
oublié d'y penser.
La promotion en cavalier joue un rôle dans une partie sur
cinq cents environ. Mais il est important de la remarquer quand
le cas survient. Le roi noir était ici placé à un saut de cavalier de
la case de promotion, ce qui doit mettre la puce à l'oreille.
Par ailleurs, les finales de dame avec trois pions contre deux

1S3
(sur la même aile , bien entendu) sont normalement nulles,
même si la défense a fauté dans de nombreuses parties de
maîtres. Ce n'est pas facile , et les noirs ne doivent pas rester
passifs devant l'assaut blanc*.
16. Une autre partie russe, Reshko-Kaminsky, également de
1972. Si vous êtes tombés dans le piège du pat au n° 15, vous
devez être beaucoup plus prudents maintenant : 1. a8='Yi??
Vjjfl + ! Mais si vous choisissez un cavalier, vous aurez du mal à
le faire entrer en jeu après 1 . . . . 'Yia7. Non ! Voilà la réponse :
1 . a8= ,.t ! ! Vjjb3 2. 'Yid7 'Yig8 3. ,.td5 et les noirs abandonnèrent
ce combat inégal.
Si les promotions en cavalier peuvent appuyer de nombreux
projets excellents, les promotions en tour et en fou ne peuvent
avoir qu'un but, en l'espèce éviter de pater l'adversaire. Les
promotions en tour sont assez fréquentes dans les finales, mais les
promotions en fou sont excessivement rares. En plus de deux
mille parties de tournoi, je n'en ai jamais fait l'expérience. Mais on
rencontre bien entendu ce thème dans de nombreuses études.
17. (Ivkov-Kozomara, Sarajevo 1967.) Echanger ou pas ? Finale
de tours ou finale de dames ? La réponse n'est pas difficile dans
cet exemple, car la finale de tours ne semble absolument pas
prometteuse, par exemple 1 . ,ll e3 ll d4 ou 1 . ,ll e4 ll g7. Vous
optez donc pour la finale de dames, peut-être sans trop d'opti­
misme : 1. �xd7 �xe5 2. b5 g3 3. b6 g2 4. b7 g1='Yi 5.
b8= 'Yi + . La situation paraît toutefois bien meilleure mainte­
nant. �d4 perd la dame et le mat après �d5 est un vrai
bonheur. Les noirs devant passer sur la colonne « f », il semble
qu'ils soient en difficulté. Ils ne peuvent se rendre sur la colonne
« g �. 5 . . . . �f5 6. 'Yif8+ �eS 7. 'Yid6+ �f5 8. 'Yie6+ �f4 9.
VJkf6+ ! Les noirs abandonnèrent. 9. . . . �e3 ne va pas, à cause
de 'ifb6+ , et 9. . . . �g3 permet l'échange des dames.
Le dernier coup noir avant d'arriver à la position du diagramme
fut 53. . . . �e7-f6. �e7-d6 n'aurait pas été meilleur. 54 ll g5
gagne facilement, par exemple 54. . . . ll c7+ 55. �b8 ll fl 56.
b5, et le roi blanc contrôle la case de promotion du pion « b ».
18. Tiré d'une partie suédoise (1973) . Les blancs considéraient
leur position comme sans espoir et abandonnèrent après quel-

• Larsen venant de nous expliquer les bienfaits d'une simplification dans une
finale de pions gagnante, nous nous permettons de proposer 1. \lff5 + \lfxf5 2.
gxf5 gxf6 3. �g4 r-J;g7 4. r-J;f4 r-J;f7 5 . r-J;e4 r-J;e7 6. r-J;d5 r-J;d7 7. h5 et gagne.
(N. d. T. )

154
ques coups indifférents. Quelle erreur de leur part ! Il est
pourtant évident qu'il faut miner l'assise de la tour si bien
placée : 1 . b4! tt xb4 2. d7 .tt d4 (ou 2 . . . . l:t b8 3. \tc4 ll d8 4.
\txc5 l:[ xd7 5 . b4 avec la nulle , le roi noir arrivant trop tard) 3.
b4! .tt xd7 4. bxc5 \te2 5. \tc4 avec une nulle limpide. Il ne faut
pas baisser les bras comme ça !
(1 . d7 ll xd7 2. \tc4 .tt b7 ! est absolument sans espoir, et 2. b4
cxb4+ 3. \txb4 perd également, par exemple 3. ... \td2 4.
\teS ll c7+ 5 . �b6 ll c2 6. b4 �c3 7. b5 \tb4.)
19. Tiré d'une partie Pachman-Welling, 1973 . Comment les noirs
font-ils pour gagner ? Eh bien , utilisons le pion blanc au bord
de l'échiquier pour bloquer le roi adverse. Avez-vous égale­
ment remarqué une possibilité de coup suicidaire sur l'autre
aile ? Donc : 1 . . . . li c7 + 2. �g8 n c8+ 3 . \tg7 ll h8! 4.
<;t>xh8 \tf7 5. b4 axb3. Les blancs abandonnèrent . Ils auraient
pu faire durer un peu le plaisir par 4. h3 r:J;; e7 5 . h4 \te8 6. h5
\te7 7. h6 \te8 8. �f6 ll xh7 9. \tg6 .t:t h8 10. \tg7 ll f8 1 1 . h7 \

l:t h8 ! , mais le résultat aurait été le même .


20. (Milenkovic-Stankov, Yougoslavie 1968.) Les pions blancs
constituent en fait une menace . Après 1 . . . . ll e7 2. b6 .t:t e8 le
gain est très incertain à cause de possibilités de pat telles que 3.
h4 g5 4. h5 f5 5 . h6 g4 6. f4 g3 7. b7+ �c7 8. �a7 g2 9. b8= �+ !
Si les noirs s'aperçoivent de ça, ils peuvent soudain devenir
perplexes . Ils s'attendaient à un gain facile . Des problèmes avec
une tour de plus. Ils doivent maintenant penser que ça tombe
toujours sur eux et que ce n'est vraiment pas leur jour de
veine . . .
Et pourtant si ! Ils sont très très chanceux, à moins que ce qui
suit ne fasse partie d'un plan élaboré longtemps auparavant. Il
existe un gain incroyablement joli dans la position. C'est vrai­
ment de leur faute s'ils ne le trouvent pas. Quand b6 représente
une aussi forte menace, on doit envisager le seul coup qui
empêche b6. Examinez-le sérieusement ! Les pions du bord ont
des particularités propres. Et nous stopperions un pion « c »
sans même y penser. Puis nous gagnerions facilement sur l'autre
aile. Vous avez compris : 1 . . . . ll c6 ! !
Les blancs n'améliorent en rien leur position par 2. \ta7, à
cause de \tc7. La menace étant ll b6, ils doivent jouer 2. bxc6.
Le tableau est maintenant clair. Les noirs gagnent sur l'aile-roi
si les blancs ne parviennent pas à se faire pater. Cela exige un
calcul très précis, mais bien entendu g5 gagne, les blancs ne

155
pouvant après ce coup sacrifier leurs pions « f » ou « h » dans
de bonnes conditions, par exemple 2. . . . g5 ! 3. h4 gxh4 4. f4
h3 5 . f5 h2 6. a7, très fort, mais il y a mat en deux par h6 ou h5 !
Jouer pour le pat est aussi dangereux que de jouer pour un
débordement au football quand on n'est pas assez rapide.
La partie se poursuivit par 2. . . . g5 ! 3. a7 f5 4. c7 f4! 5. h4 g4
6. h5 h6! et les blancs couchèrent leur roi. 4. h4 g4 5. fxg4 f4
n'était pas meilleur.
Si les noirs n'avaient pas eu un pion de plus sur l'aile-roi,
l'idée .rl c6 ne leur aurait été d'aucun secours. Une fois les pions
bloqués, ils se retrouveraient en zugzwang. Si les blancs ont le
trait avec les rois en aS et cS, ils jouent simplement c7, �xc7;
�a7, �cS; �b6 et vont faire un festin sur l'aile-roi.
2 1 . (Bukic-Marovic, Yougoslavie 196S). Les blancs n'envisa­
gèrent pas la marche du roi jusqu'en cl, qui doit gagner, parce
qu'ils connaissaient la petite astuce qui permet d'embrocher la
tour noire : 1. a7 ]l a2 2 . .rl f6! �xd7 3 . .rl fS, les noirs aban­
donnent. 2. . . . ]l xa7 3. ll fS+ mène au même résultat.
On observe souvent cette finesse dans les finales de tours. La
position suivante en présente la forme la plus simple : une tour
blanche en aS, un pion en a7 et le roi en gl ; le roi noir en f7 et la
tour en a2. Trait aux noirs, qui maintiennent la nulle par �g7,
mais les blancs au trait gagnent par : hS.
22. Tiré d'une partie Eisinger-Haag, Oberhausen 1961 . Grâce à
un jeu très énergique et à un peu d'aide de la part de leur
adversaire, les noirs ont réussi à convertir une finale nulle en
cette jolie étude-. (Il existe en fait des études exposant des idées
semblables, entre autres une composition très connue d'Emma­
nuel Lasker.) Les noirs jouent pour essayer de forcer le roi
blanc à se rendre sur des cases défavorables. L'introduction est
très directe : 1 . . . . �d2 2 . .rl d6+ �c2 3. I:t e6 .rl h4+ ! Notez
la manœuvre qui suit, tirée de l'étude susmentionnée de Las­
ker : 4. �cS �d2 5 . .rl d6+ �c3 6. ]l e6 .rl h5+ suivi de .rl xh6!
Il n'est bien sûr pas facile de gagner avec dame contre tour, mais
c'est possible . Eisinger contourna cette perspective morose en
jouant 4. � b5 �d3 5. : d6+ (la menace est : xh6) �c3 6. : e6
.rl h5+ 7. �a4, mais le roi est très mal placé au bord de
l'échiquier : 7. . . . �d3 S . .rl d6+ �c4! et les blancs abandon­
nèrent. La réponse à 9. ]l e6 est .rl xh6! (après le jeu brillant qui
précède, le joueur allemand a décidé qu'il n'y avait aucune
chance pour que le Hongrois massacre la finale dame contre

156
tour) . 9. %% c6+ Citd5 10. %t el Citd4 est également sans espoir.
Une jolie finale.
23. (Czerniak-Balshan, 1969.) Les positions comme celle-ci
peuvent être très difficiles. Les deux camps ont des pions passés
qui peuvent coûter sa tour à l'adversaire, et tout se résume en
une course folle où la perte d'un seul temps est fatale. Voyons
comment la partie se poursuivit : 1 . . . . �d3 ! (En route vers
b1 ! - et non vers b3 , d'où il ne menace pas b1='i!V et de plus
gêne sa propre tour.) 2. n as a2 3. hS �c2 4. h6 �b1 S. h7 l:t bS!
(Pour une fois, la tour n'est pas derrière le pion passé . En bS la
tour protège le roi noir. S. • •• l:t h2? 6. l:t bS+ �c2 7. �g7 est
immédiatement nulle, ainsi que S . l:t g2+? 6. �xf6 l:t h2 7.
• . •

�g7.) 6. �xf6. (6. �g7 raccourcit l'exécution ! Les noirs


gagnent aisément après 6. . a1 = 'i!V 7. n xa1 �xa1 S. hS= �
• .

l: xhS 9. �xhS cS .) 6. . . . cS ! ! (Très joli. Les noirs évitent la


position de nulle dame contre pion-fou sur la septième : 6. . . .
a1='i!V?? 7 . l:t xa1 �xa1 S. �g7 cS 9 . hS='iY ll xhS 10. �xhS c4
11. f4 c3 12. fS c2 13. f6 c1=D 14. f7 et nulle.) En désespoir de
cause, les blancs jouèrent 7. hS=� l:. xhS S. 1:. bS+ �a1 9. �eS
l: c8 (Et voilà la tour derrière le pion passé !) 10. Les blancs
abandonnèrent. 9. l:t xcS ll fS+ 10. �eS ll xf3 (menaçant �b2)
1 1 . l:, bS l:t f2, suivi de l:t b2, mènerait au même résultat. Les
blancs se retirèrent, pour ainsi dire, de la course. Examinons 7.
�g7 c4 S. hS='iY l:t xhS 9. �xhS c3: les noirs gagnent, par
exemple 10 . .tt bS + �c2 11. ll a5 �b3.
Il est maintenant clair que 1. ... �d3 ! , en liaison avec les
coups cruciaux S. . . n bS et 6. . . . cS ! , représente un moyen

sûr de gagner. Les blancs, à qui il manque un temps, arrivent


juste un peu trop tard. Notons cependant que le négligent
1 . . . . �d4?? ne gagne pas : 2 . .U. aS ! (la menace est cS!) a2 3.
hS <;t;>c4 4. h6 �b3 S . h7 l:t h2 6. l:t aS! cS 7 . .t:. bS+ �c2 S . .U. aS
�b2 9. l: bS+ nulle. Ou S . . . l:t g2+ 6. �xf6 .U. h2 7. �g7 c5

et maintenant non pas S . .U. aS? c4 9 . .U. bS+ �c2 10. : as �b1
11. l:t bS+ �a1 12. n es c3 ! 13. l:, xc3 �b2, mais simplement 8.
hS='iY l:t xhS 9. �xhS c4 10. f4 c3 11. .t:t xa2! �xa2 12. f5 et
nulle avec le pion en f7.
Une finale utile à étudier soigneusement. Elle contient de
nombreuses finesses, que l'on retrouve encore et encore. Notez
un coup comme 6. l:t aS! dans la variante avec 1. . . . �d4. La
tour doit être à une certaine distance du roi. (6 . .t:. bS+ �a4 7.
TbS! revient au même.)

1S7
24. (Estrine-Karasev, 1968.) Un sauvetage miraculeux ou une
terrible erreur dans le traitement de la position, suivant le côté
duquel on se place. Seulement nulle, malgré trois pions passés
liés ! Si cela avait été une partie par correspondance, cela ne
serait jamais arrivé. (Estrine remporta le championnat du
monde par correspondance en 197S .) En attendant, voilà la
suite : 1 . .tt c4+ �fS 2. �xh3?? .tt g6! 3 . .tt cl �f4! 4. �h2
ll h6+ s. �gl ll g6+ 6. �fl ll h6 7. �gl I;I g6+ 8. �fl .tt h6 9 .
.tt c3 .tt hl+ 10. �f2 .U. h2+ 1 1 . �el .U. hl + nulle ! Les blancs
ont joué de façon légère et négligé le coup tl g6! qui arme
soudain une forte menace , à savoir f2; .U. cl .tt gl . Si les blancs
avaient joué 2. �g3 ! les noirs n'auraient pratiquement plus eu
de ressources, par exemple 2. . . . .tt g6+ 3. �xf3 h2 4 . .tt h4.
Les menaces noires sont parées aisément, et sur l'aile-dame les
pions attendent le signal de départ.
Les blancs auraient pu jouer 1 . c6 .::t e2 2 . .::t xe2 fxe2 3. c7
e l ='ii 4. c8= 'iV + , par exemple 4. . . . �gS 5 . 'iVxh3 ! ou 4 . . . .
�f4 5 . '1Vc4+ suivi de �xh3. Cela gagne, mais la finale de tours
gagne beaucoup plus rapidement.
25. (Tchekovski-Sznapik, Stochi 1974.) Les blancs sont bien sûr
nettement mieux. Q�elle tour ! Mais la position noire n'est pas
encore en pièces. 1 . �f3 �e7 2. �e4 suivi de fS constitue un
mauvais plan, car les noirs joueront . . . fS+ , peut-être suivi de
g5, avec de bonnes possibilités de fermer boutique.
Les blancs gagnèrent en quatre coups : 1 . h4 �e7 2. h5
gxh5+ 3. �xhS f6 4. �g6! Les noirs abandonnèrent à cause de
4. . . . fxe5 + 5. ,ll xe6+ �xe6 6. f5 + �e7 7. �g7.
Par h4, les blancs attaquent les pions noirs et créent des
points de pénétration pour leur roi . En outre, les noirs sont
presque en zugzwang. 1 . . . . �e7 2. hS coûte immédiatement
un pion. Après 1 . . . . hS+ 2. �gS l:t e7 3. �f6 l:t c7 4. f5 , le
pion hS va bientôt tomber, mais 4. e6! est encore plus clair, par
exemple 4. . . . .::t e7 5 . c4! ! avec zugzwang (S. . . . .::t c7 6.
l:t d7!).
Il faut bien sûr examiner également l'échange de tours,
c'est-à-dire 1 . . . . I;1 xd6 2. cxd6 �d7 3. f5 cS 4. e6+ ! ou 1 . . . .
�e7 2 . h5 .tt xd6 3 . cxd6+ �e6 4 . c4 cS S . �g3 �d7 6 . �f3 �e6
7. �g4 �d7 8. hxg6 fxg6 9. fS avec gain facile (il y a aussi
d'autres façons de gagner) . Une des raisons qui font que les
blancs gagnent la finale de pions est que dans de nombreuses
variantes le pion aS tient en respect deux pions noirs. Les noirs

158
ne peuvent jouer ni bS ni b6, et les pions blancs avancés règlent
le litige avant qu'ils puissent damer en al.
Après 1 . . . . hS + 2. �gS �e7, les blancs gagnent par 3.
J:. xe6+ �xe6 4. c4! �e7 S. fS, mais plus ingénieusement
encore par 3. c4! ! , toujours le zugzwang.
26. (Moldoyarov-Samotchanov, URSS 1974.) 1 . l:t xaS?? �g3 et
les noirs ne peuvent pas perdre. Mais examinez la position du
roi noir. 1 . l:l g6! a4 2. �e3 a3 3. �f4 a2 4. ll g3 i_e6 S. l:t h3+ !
�xh3 6. g3 mat ! 1 . . . . i_e2 2. �e3 i,g4 3. �f4 a4 4. ll d6,
menaçant l:. d3, n'est pas mieux.
Il faut naturellement calculer de façon exacte ce genre de
course entre attaque de mat et pion passé. Mais il faut en tout
cas s'habituer à envisager des attaques de mat même en finale.
27. {Mukhin-Makarychev, URSS 197S .) Après un dur combat, le
roi blanc s'est réfugié en sûreté. Mais maintenant ? Les dames
viennent juste d'être échangées en b6 et le pion « c » le plus
avancé n'est pas facile à arrêter : 1 . J:. c1 i,e4 ! Les blancs
réglèrent le problème par la jolie contre-attaque : 1 . �e7 ! !
(menaçant J:. c8 + e t J: b8) b 2 2. J:. c8+ �h7 3. �fl b 1 = 'iV 4 .
J:. g8 avec échec perpétuel ! 3. . . . i,.f3 4. J:. g8 i,hS + 5. �f8
ne donne pas p�us d'air pour respirer au roi noir.
28. 1 . J:. a2 ! Nulle ! (Forintos-Larsen, Monaco 1967.) Les blancs
ont une attaque perpétuelle sur le fou, par exemple 1 . . . . i,.d6
2. J:, a6 ou 1 . . . . i,.c7 2. J:. c2. Les noirs ne peuvent jouer
1. . . . g3?? à cause de 2. ll g2 ! 1 . b8='iV perdrait, les quatre
pions passés liés étant trop forts.
29. Avec ce type de matériel, les noirs devraient normalement
gagner, mais la position n'est pas normale. Les blancs
combinent l'idée de l'exemple précédent : attaque perpétuelle
du fou par la tour, avec le bon vieux gag du pion-tour appuyé
par le fou de la mauvaise couleur. 1 . J:, dS ! i,.f6 2. l;l xf5 gxfS 3 .
�f4 nulle ! (Parr-Farrand, Angleterre 1971 .) 1 . . . . i,.c7 aurait
été paré par 2. l;l d7 �aS 3. l:t dS (ou 2. . . . i,.b6 3 . ll xg6) .
1 . . . . i,.h2 2. ll d2 ne change rien.
30. (Botvinnik-Tal, ge partie du match, 1960.) Le problème est
dans l'ordre des coups. 41. b7?? l:t b3 42. ttJfl+ �h7! ! 43 . ltJd8
aS 44. d6 a4 4S. d7 a3 gagne pour les noirs. Cependant
Botvinnik mit sous enveloppe 41 . ttJfl + ! , et Tai ne poursuivit
pas la partie ajournée . Par exemple, 41. . . . �h7 42. d6! , ou
41. . . . �g7 42. b7 l:. b3 43. ttJd8 aS 44. d6 a4 4S . d7 a3 46.
ltje6+ ! (41 . . . . �g8 n'est pas meilleur à cause de d8='iV avec

1S9
échec.) Ou 43. . . . �f8 44. hS �eS 4S. h6!
31. (Pape-Roth, Allemagne 1924.) Un joyau. On pourrait penser
que c'est une étude composée, mais cette position se produisit
réellement dans une partie sur l'échiquier. Au lieu d'aban­
donner, les blancs jouèrent 1 . d6! exd6 2. �d3 ! Axg3 3. a5 dS 4.
a6 .i,b8 S . a7 .i,xa7. Pat ! Bravo !
32. (Vitasek-Sidlo, correspondance 1973.) 1 . .i,xg4! Les noirs
abandonnèrent. Après 1 . . . . hxg4 2. d7 �e7 3. hS , la suite est
facile. 1 . . . . .i,fl est tout aussi sans espoir, par exemple 2.
i,.e2 ou 2. d7 �e7 3 . .i,e6 suivi de g4. Le pion « h » n'était pas
le mauvais pion-tour !
33. (Braun-Postulka, correspondance 1968.) Il n'est pas facile de
voir, au premier abord, comment les blancs peuvent profiter de
leur pion supplémentaire. Leurs pions de l'aile-roi sont situés
sur des cases de la mauvaise couleur, et que vaut réellement
leur pion « b » ? Les blancs jouèrent 1 . b4! axb3 2 . .i,c4+ �cS
3. �d2, et les noirs abandonnèrent ! Leur fou est enfermé.
3 . . .. i.,bl est paré par J.,xb3 suivi de .i,c4 et �cl . Ou 3. . . .
�b6 4. �cl �aS S . �b2 �a4 6 . .i,dS, zugzwang. Ou 3. . . . f3
4. �cl b2+ S. �xb2 J.,xc4 6. dxc4 �xc4 7. �c2 avec gain facile
grâce au pion passé éloigné. (4. h4 est également excellent.)
1 . b4 a complètement transformé la position. Si les noirs ne
prennent pas, les blancs ont tout d'abord tiré un fort pion passé
de leur pion supplémentaire, et de plus le fou noir est toujours
bloqué. Contre 1 . . . . .i,b3, 2 . .i,c4+ gagne, mais si on ne veut
pas se casser la tête on peut simplement jouer 2. i.bS avec un
nouveau zugzwang, par exemple 2. . . . �d6 3. i.c4.
34. (Popp-Schubirch, correspondance 1972.) Avec deux pions de
plus, les blancs devraient gagner, mais comment ? La force de
1. f3! réside en ce que le fou noir est privé de la case e4 : 1. . . .
i.d3 2. bS! axbS 3. a6 .i,c4 4 . il,c6! e t le pion « a » va à dame.
Après ce coup, les noirs sont en zugzwang. La partie finit ainsi :
1 . . . . �d4 2. f4 gxf4+ 3. �xf4 �c3 4. bS axbS S. a6 b4 6. a7
.i.dS 7 . .i,f7! abandon. Le pion « b » a reçu le feu vert, mais 4.
gS �xb4 S. g6 aurait gagné également, par exemple S. . . .
�xaS 6. J..f7 .i,d3 7. g7 .i,h7 8. �gS e t �h6 (tournure
caractéristique en ce qui concerne les pions-cavalier ; la seule
diagonale restante [g8-h7] est très courte) .
35. (Verstraeten-Biyiasas, Skopje 1972.) Très simple : 1 . . . . a4!
2. �fl J.,dS 3 . .i.c2 b4 4. cxb4 cxb4 S. axb4 a3 6 . .i.b1 a2 7.
_txa2 .i.xa2 avec un gain facile. Les blancs abandonnèrent

160
après 8. �e2 �f8 9. �d3 �e7 10. �d4 �d6. L'en-tête
pourrait s'intituler : majorité de pions sur l'aile-dame. Elle se
mobilise ici d'elle-même, mais les pions seront incapables
d'avancer ainsi dans des positions comportant davantage de
pièces, et il se pourrait que la majorité blanche centrale se
révèle être un facteur très important. Dans les ouvertures où un
joueur vise à obtenir une majorité de pions sur l'aile-dame, on
peut affirmer qu'en règle générale son adversaire ne doit pas se
précipiter pour échanger les pièces.
36. (Paoli-Liebert, Debrecen 1968.) La boutique n'est pas loin
d'être fermée ! Une idée pour les blancs pourrait être .i.d4-e3
et �e2-f3, en liaison avec g4, afin de libérer la case e4 pour le
roi, mais le roi noir les accompagne (jusqu'en eS) . Il est
également irritant que le pion gS soit constamment sous at­
taque. Oui, mais gS est également fort ! Il peut avoir une
influence décisive, du fait de sa situation tellement avancée, si
le roi blanc parvient à percer jusqu'en g6. Mais ne nous
éloignons pas du sujet. Il existe une façon subtile de gagner du
terrain dans la position : 1. cS ! Après 1 . . . . �xcS 2. i,.d4+
�c6 3. i,.xb6 �xb6 4. �d4 les blancs gagnent sur-le-champ,
tandis qu'après 1 . . . . i,xcS 2. i,.xaS �e7 3. i,.d2 �dS 4. aS ie
pion « a » force l'éloignement du roi noir. La partie continua
par 1 . . . . i.,c7 2. �c4 i,.d8 3. i,.f6 i._c7 4. i,.c3 i._d8 S . .i.d2
i,c7 6. �d4 i,.d8 7. �f4 i.,e7 8. �eS �xcS 9. �e6 i.,d8 10.
�d7 (10. �f7 gagne également, mais c'est plus amusant de
passer la camisole de force au fou.) �xgS 1 1 . i,xgS �b4 12.
�e6 abandon.
Finement joué. Comme il s'agit d'une partie réelle et non
d'une étude, il n'est pas étonnant qu'il existe une autre solution.
Les blancs pourraient débuter par 1 . i,.d2 afin de répondre à
i.,c7 ou i.,d8 par 2. <Wt>d4, et à 1 . . . . �d6 par 2 . cS + �xcS 3 .
i._xaS �dS 4. i.,d8 suivi de a5 .
37. (Polugaïevski-Mecking, Mar del Plata 1971 .) Thème : le mau­
vais fou. Tous les pions noirs sont situés sur des cases de la
mauvaise couleur. La règle d'or dans ce type de finale est que si
vous avez trois points faibles, vous êtes perdus. Il y en a au
moins trois ici, car nous comptons le pion « d » comme un point
faible et ce n'est que justice de comptabiliser les autres groupes
de pions pour un point faible pièce.
Il est de temps en temps possible de gagner par zugzwang,
mais là, le fou en f7 dispose de moins d'espace pour se déplacer

161
que le fou en e4; il est donc impossible de progresser dans la
position du diagramme tant que le trait est aux noirs. En
revanche, 1. fS ! tue ces derniers. Après 1. . . . gxfS 2. J.xhS, le
pion passé sur la colonne « h » est très dangereux. Voici la suite
du texte : 1 . . . . J.xfS 2. J.xdS i.,c8 3. e4, et maintenant que le
fou des noirs est au repos forcé, leur roi doit bouger. 3. . . .
cj;e7 4. cj;eS. Ici, les noirs tentèrent à juste titre une action
désespérée : 4. . . . gS S . hxgS h4. Les blancs pouvaient gagner
par 6. cj;f4, mais trouvèrent la solution la plus rapide : 6. g6! h3
7. g7 h2 8. g8= � hl=� 9. �f7+ �d8 10. �f8+ abandon, à
cause de 10. . . . �c7 1 1 . �d6 mat, et 10. . . . �d7 1 1 . J.e6+ .
38. (Klimenok-Kabanov, URSS 1969.} Après 1 . fxgS? �eS, les
blancs ne peuvent progresser, par exemple 2. h6 gxh6 3. gxh6
cj;f6 4. h7 �g7, et il est possible de gagner le fou pour le pion
« e », mais le roi noir se moque dans son coin du pion-tour et du

fou de la mauvaise couleur. Il est de la plus haute importance


d'empêcher le roi noir de se rendre dans ce coin : 1 . �g4! ! i.,e7
2. �fS ! gxf4 3. �xf4. Curieusement, cette position est gagnée.
Après 3. . . . j,f6 4. �fS, la menace est h6. La partie continua
par 3. . . . �cS 4. �fS �d6 S. �g6 J.f8 6. �h7 et les noirs
abandonnèrent. Après 6. . . . �e7 7. �g8 survient le diabo­
lique zugzwang, 7. . . . gS 8. hxg6 ,.th6 9. �h7. Dans la
position après �h7, le trait n'est pas important. Si c'était aux
blancs de jouer, ils gagneraient par �h8.
39. (Calvo-O . Byme, Majorque 1967.) D'abord un peu de zugz­
wang, car il est irritant de voir le roi noir menacer aS: 1 . J.dl !
cj;cS 2. �a7 �bS 3. a6 �aS. Et maintenant la pointe ! 4.
b8= D ! i.,xb8+ S. �b7 et gagne ! Après S . . . . �bS 6 . �g4,
les noirs abandonnèrent. Ils avaient réalisé que la diagonale
a7-b8 était trop courte et que �aS serait paré par Ae2. Il est
toujours possible de sacrifier le premier pion, puis le second,
mais les blancs répéteraient le zugzwang aussi souvent que
nécessaire (on peut ajouter des pions noirs en h6 et f4, les blancs
gagnent encore) .
Dans le tournoi par équipe à Minorque 1974, Hamann
n'aperçut pas ce stratagème. Il avait les noirs et c'est le pion
« g » qui devait être sacrifié, ce qui d'ailleurs ne changeait rien.
Il étendit sa main pour offrir la nullité. Son adversaire la serra
avec un sourire étrange. Son nom était Calvo ! Je montrai
immédiatement l'idée gagnante à Hamann, puis le capitaine de
l'équipe suédoise, Hildebrand, survint et déclara : « J'ai réalisé

162
une étude avec cette idée il y a des années de ça ! »
L'étude d'Hildebrand, publiée en 1955 , était toutefois un peu
différente : �a8, �a4, � a5 - �c8, �h8, � e7, � e6. Les
blancs gagnent par 1 . �d7+ �c7 2. �xe6 �c6 3 . �d7+ ! �c7
4. �b5 �c8 (ou 4. . . . e5 5. �a6 e4 6. �b7 e3 7. �a6) 5 .
�a6+ �c7 6. �b7 e 5 7. �a6 e4 8. i.,b7 e 3 9. J.,a6 e2 10. J..xe2
�c8 1 1 . �a6+ �c7 12 . .,tb7 et gagne.
40. (Botvinnik-Robatsch, Varna 1962.) Une position qui tend
vers la nullité, mais pas une position complètement nulle.
Robatsch oublia de faire attention au problème de la diagonale
du fou, qui est trop courte. Après 1 . . . . �g4?? 2. l2Jb7 ! ! �f5
3. �xd5 .,tb6 4. �c6 �a7 5 . l2Jd6+ �e6 6. l2Jc8, il abandonna
parce que 6. . . . �f2 est paré par 7. a5 suivi de l2Jb6. Avant
d'approcher le roi, les noirs auraient dû jouer 1 . . . . i,a5 ! , et
ils auraient obtenu leur nullité. La diagonale a5-d8 était trop
petite.
41 . (Peev-Dvoretsky, Sofia 1975 .) Il suivit 1 . l2Ja5?? �c8 2. l2Jc4
h3 3. tLJe5 �g2! et les noirs gagnèrent. Ni 4. l2Jf3 i,b7 ni 4. l2Jg4
�g3 5. l2Jf2 h2 6. l2Jh1 + �g2 7. l2Jf2 �a6 n'aurait pu sauver les
blancs.
Les blancs auraient dû trouver la nulle : 1 . l2Jd8 ! �cS 2. l2Je6!
h3 3. l2Jg5 h2 4. l2Jf3+ et l2Jxh2. Nous voyons pourquoi le
cavalier doit se rendre en d8: 1 . l2Jc5? serait réfuté par i,c6 et le
fou rend l'échec en f3 impossible.
Contemplez la position un tout petit peu auparavant : dé­
placez le cavalier en f5 , le fou en c�, le roi noir en h3 - ajoutez
encore un pion blanc en h2 et un pion noir en b7. Alors, 49. . . .
�d7 50. lt:Jd6 �xh2 5 1 . tt:Jxb7 �g1 mène à la position du
diagramme . Le cavalier put tout juste se rendre de h4 à b7, mais
l'exemple illustre quand même la supériorité du fou dans les
positions comportant du jeu sur les deux ailes.
42. (Liberzon-Mititelu, Luhacovice 1971.) 1. b5 ! ! Les noirs aban­
donnèrent. La menace est .txb7, qui aurait lieu même après
1 . . . axb5.
.

Il est impossible pour un cavalier noir en b7 de stopper un


pion blanc en a6, à moins qu'il ne puisse se déplacer avec échec.
C'est quelque chose que tout le monde devrait savoir.
43. (Ankers-Bajovic, Vukovar 1966.) 1 . . . . �g8 ! ! zugzwang,
par exemple 2. �dl a3 3. i,xa3 l2Jxa3 4. �e2 l2Jc4. Ou,
symétriquement, 2. �bl e3 . Dans la partie, il suivit 2. J.,f4 e3 3.
�d3 a3 et les blancs abandonnèrent. (1. . . . �h8 gagne de la

163
même façon, mais c'est une bonne habitude de rester à l'écart
des cases de la couleur du fou.)
1 . . . . a3?? 2. <ii;> b3 e3 3 . i.. xe3 ne mène clairement qu'à la
nulle.
44 . (Kaldor-Kagan, Israël 1974.) Les blancs ne peuvent attendre,
car les noirs menacent d'approcher encore leur roi. (Si sur le
diagramme le roi noir était en g7, les blancs pourraient tout
aussi bien abandonner.) 1 . <ii;> g3 échoue visiblement sur d3 ou
a2, 1 . <�teS sur d3. Cependant, les blancs jouent tout d'abord 1 .
i.. b3! ! , un coup instructif : le fou est positionné de façon à
surveiller les deux pions passés. L'idée apparaît dans la variante
1 . . . . <ii;> g7 2. <ii;> eS ! d3 3 . <ii;> d4 d2?? 4. <ii;> x c3.
La partie fut nulle après 1 . i.. b3 ! ! <ii;> g7 2. <ii;> eS ltJbS 3. <ii;> e4!
<ii;> f6 4. f4 <ii;> g6 S . <ii;> d3 <ii;> fS 6. <ii;> c 4. Après 6. . . . <ii;> xf4 7. <ii;> xbS
d3 S. <ii;> b4 , les blancs tiennent de justesse la position. Notez que
3. <ii;> dS?? perd à cause de d3.
4S. (Flesch-Farago, Hongrie 1973.) Les noirs menacent mat ! A
savoir 1 . . . . <ii;> g 1 2. g4 ltJg3 3 . i.,xg6 ltJh1 ! La partie continua
2. i.. xfS gxfS 3. g3 <ii;> f2 ! 4. g4 fxg4+ S. fxg4 <ii;> e2 et les blancs
abandonnèrent. Les noirs dament en premier et, remarquez
bien, avec échec.
46. (Estrine-Stoyanov, Bulgarie 1969.) Les blancs doivent jouer
1 . d7 ! Non parce que ça gagne - ce qui n'est pas le cas sur un
bon contre-jeu - , mais parce qu'ils sont en danger de perdre !
c4 et hS sont fixés sur la couleur de leur fou, et dans un moment
le roi noir va venir s'emparer du pion « d ». Le cavalier noir
tient à distance le roi blanc, mais plus après 1 . d7! ltJxd7 2. <ii;> e4.
Sa majesté aimerait particulièrement se rendre jusqu'en g7.
Les blancs gagnèrent finalement en grand style : 2. . . . <ii;> b7
3. <ii;> dS <ii;> c7 4. i.. t7 e4 S . <ii;>xe4 <ii;> d6 6. <ii;> fS <ii;> e7 7. i_dS ltJb6 S.
,.tgS ltJd7 (S. . .. <ii;> fS 9. �e6 9. i,e6 <ii;> e7 10. <�teS ttJa4 1 1 .
�cS) 9. <ii;> g6 <ii;> fS 1 0 . i_e6 ltJb6 1 1 . <ii;> fS <ii;> 7 12. <�teS ttJaS 13.
�cS aS 14. i.. a6 ltJc7 (14. . .. ltJb6 1S. i_bS avec zugzwang)
1S. i.. b7 <ii;> d7 16. i.. f3 <ii;> e7 17 . .,tc6! ltJe6 1S. <ii;> dS ltJf4+ 19.
<ii;> xcS ltJxhS 20. <ii;> b6 <ii;> dS 21 . <ii;> xaS <ii;> c7 22. �bS ltJf4 23. cS
lt:\d3 24. a4 ttJeS 2S. �e4 hS 26. aS h4 27. a6 <ii;> b8 2S. c6 les noirs
abandonnent. (La menace est 29. c7+ �xc7 30. a7. )
E n liaison avec l'actif roi blanc, le fou blanc n'était pas
mauvais du tout. Les noirs n'auraient quand même pas dû se
laisser pousser dans une position aussi passive. La possibilité
défensive la plus intéressante était 2. . . . <ii;> b6! 3 . <ii;> dS �aS 4.

164
�e6 �a4!? Le pion « a » noir devient très fort. Cela mène sans
doute à la nulle, mais l'analyse est trop vaste et trop complexe
pour être incluse ici.
47. (Vesey-Antos, Tchécoslovaquie 1969.) Les blancs n'aime­
raient pas pater les noirs ! Quelque chose du style 1 . tt:Jd5? a4 2.
tt:Jc3 a3 3. �fl �h7 4. g6+ �h8. Le roi noir est ravi d'être dans
son coin, mais sortira capturer g6 si les blancs se dirigent vers
a3. Les blancs jouèrent 1 . �fl ! ! a4 2. tt:Jg6+ �h7 3. tt:Je5 a3 4.
g6+ �h6 (4. . .. �h8 5 . �f8) 5. tt:Jg4+ �g5 6. tt:Je3 a2 7. tt:Jc2
et les noirs abandonnèrent. Après 7. . . . �h6 8. tt:Jal , ils sont
finis.
Une manœuvre sans bavures pour forcer le roi à quitter son
repaire, sous menace de mat en f7. Le fait que l'échec en g4
gagne un temps pour un cavalier en route de e5 à al, eh bien,
cela prouve seulement que cet animal est bien étrange !
48. (Paoli-Kovacs, Hongrie 1971.) Les forces blanches sont bien
disposées, mais les noirs parviennent quand même à progresser.
1 . . . �e3 ! 2. tt:Jf3 (2. �h3 f3 menace déjà f2) h3 3. tt:Jh2 �f2
.

4. �xh3 (4. tt:Jf3 tt:Jh4! !) tt:Je3 ! 5 . �h4 �g2 6. �g5 �g3! Les
blancs abandonnent. Une jolie séquence, où les coups noirs
étaient, si l'on peut dire, aussi forcés que les coups blancs.
49. (Bisguier-Fischer, New York 1967.) 1 . . . . i.,e8 ! ! zugzwang.
Les blancs ne peuvent bouger leur roi, n'ont pas de coups de
pions à leur disposition, et 2. tt:Je2 perd sur 2. . . . tt:Jd3 + !
(Après 3 . i.,xd3 cxd3 l a situation est analogue à l'exemple
mentionné plus haut, où un cavalier en b7 ne pouvait stopper un
pion en a6. Le pion en c3 bloque cette case au cavalier.) i.,dl
permet tt:Jd3+ ; le seul coup restant est donc i.,bl . Mais mainte­
nant le cavalier noir pénètre : 2. i.,bl tt:Ja4 3. tt:Je2 tt:Jb2 4. tt:Jd4
(de nouveau : 4. i.,c2 tt:Jd3+ !) tt:Jdl S . tt:Je2 tt:Jf2 6. �e3 tt:Jh3 7.
tt:Jf4+ �xgS 8. tt:Jg2 f6. Les noirs ont gagné un pion, et la solide
position se délite. 9. <ït>d4 peut être paré par tî:Jf2 ou tt:Jgl , les
blancs ne peuvent abandonner le pion g3 . Examinons le reste de
la partie, pour voir une tentative infructueuse de fermer bou­
tique dans une finale de fous : 9. exf6 �xf6 10. tt:Jh4 eS 1 1 . i.,c2
i.,d7 12. i.,bl tt:Jg5 13. i.,c2 tî:Jfl 14. i.,bl tt:Jh8 lS. i.,c2 tt:Jg6 16.
4:Jxg6 �xg6 17. �f2 �g5 18. �g2 h4 19 . �h2 h3! 20. �gl �f6
21. <ït>h2 �e7 22. �gl �d6 23 . �f2 �cS 24. �gl �b6 2S . �hl
�aS 26. �gl i,c6 27. �hl i.,b7 28. �gl i.,xe4! 29. i.,xe4 <ït>a4
30. i.,fS �b3 ! 31 . tt:Jxg4 e4 32. i,xh3 �xc3 33 . g4 �d2 34. Les
blancs abandonnent.

16S
50. (Andreyev-Begun, URSS 1974.) 1 . . . . .i,xc3 2. bxc3 a3 doit
sans doute gagner péniblement, mais il n'est pas nécessaire
d'analyser cette suite ! Il est en revanche important de re­
connaître une percée de pions, même si une paire de ces
derniers est anormalement grosse. Donc : 1 . . . . e2+ 2 . �d2
a3 ! ! 3. J.xb4 el = � + 4. �xel axb2. Les blancs abandonnèrent
ici. La position est perdue, mais il est possible de lutter encore
un moment par 5. �xfl bl=iV+ 6. it_el .
51. (Kérès-Portisch, Moscou 1967.) Une suite très astucieuse, qui
permet de fermer boutique. 1 . . . . ttJxb2? 2. ttJxb2 ii_xb2 3.
�d2! J.xa3 4. �c2 mène à la nulle. g5 est paré par g3, �c5 par
ttJa6+ , et �a5 par ttJc6+ . 1. . . . ii_xb2 2. ttJxb2 ttJxb2 3. �d2
conduit également à la nullité. Les noirs ne peuvent se satisfaire
de cette conclusion, étant donné leurs pièces plus actives et leur
avantage d'espace. Ils pourront recommencer à menacer b2
plus tard. C'est justement ce que fit Portisch : 1. . . . ttJc5 ! 2.
�f3 g5 (comme g3 est impossible à cause de g4+ suivi de prise
en e4, la possibilité de bloquer l'aile-roi disparaît ainsi) 3 . hxg5
Jt,xg5 4. ttJa2 (4. tLJe3? tDb3 ! 5. ttJfl i,.cl !) �e6 5 . ttJf2 �f6 6.
tLldl tLld3 7. g3 �g6 8. �g2 i,.d2 9. �f3 �g5 10. �e2 i.,el l l .
� f3 �f6 1 2 . �g2 �g6! 1 3 . �f3 �g5 14. �g2 h 4 15. gxh4+
�f4! 16. h5 �xe4 17. h6 tLJf4+ 18. �fl J.h4 19. ttJb4 ii_f6 20.
�el �f3 ! 21. h7 .i,g7 22. ttJc2 lLJd5 23. �d2 lLJf6 24. ttJel +
�e4 25 . ttJf2+ �f5 26. tLJg2 ttJxh7 27. ttJe3+ �e6 28. tLJe4
�h6 29. �e2 .i,xe3 30. �xe3 tLJf6 31. tt:)g5+ �d5 32. �f3 tLJh5
33. ttJe4 tLJf4 34. ttJf6+ �c6 35. �e4 lLJd3 36. tLJg4 �d6 37.
ttJh6 ttJxb2 38. tLJf7+ �cS 39. ttJxe5 lLJd1 40. lLJd7+ �d6 41.
ttJf6 tLJxc3+ 42. �d4 lLJbl 43. Les blancs abandonnent.
52. (Larsen-Penrose, Majorque 1969.) 40. i,.g6+ ! , et les noirs se
replièrent complètement. 40. . . . �xg6 41 . f5 + �f7 42. fxe6+
suivi de : xb6 n'étant visiblement pas jouable, ils durent se
résigner à 40. . . �f8. Le seul problème pour les blancs est
.

maintenant de trouver une case de pénétration pour leur roi. La


finale de tours après j_xe8 et : xb6 ne tire pas assez de
dividendes de la position. Après 41 . h4! : e7 42. h5 : e6 43.
� f3 : e7 44. g5 ! les noirs abandonnèrent. 44. . . f5 est .

calmement paré par _ixf5 et retour en g6, tandis que sur


d'autres coups le roi peut avancer droit devant, par exemple
44. . . . fxg5 45. fxg5 hxg5 46. �g4 l:, e6 47. �xg5 suivi d'un
échange en e8 et de la capture du pion d5 . (Les derniers coups
avant d'arriver à la position du diagramme furent 37. b4-b5

166
b7-b6 38. a5xb6 a7xb6 39. tt c8-b8 .ti e7-e6.) Les noirs auraient
pu abandonner le pion 4( b », mais c'était également sans espoir.
Notez l'avantage des blancs au début : des deux colonnes
ouvertes, la colonne 4( c » est la plus importante. Les noirs n'ont
pas tiré grande satisfaction de la colonne « e », parce que les
cases de pénétration étaient gardées par le roi et le fou des
blancs. Dans de nombreuses finales où les deux camps pos­
sèdent encore des tours sur l'échiquier, il est important d'oc­
cuper la colonne la plus éloignée du roi adverse !
La tournure combinatoire i.,g6+ n'est pas apparue ex nihilo ;
elle constitue le point culminant de difficultés noires crois­
santes.
53. (Lengyel-Kaufman, Los Angeles 1974.) Le fort pion « a »
blanc décide de la partie, mais ne spéculez pas sur 1 . a6 l:t b8 2.
�aS suivi de a7 et i.,c7-b8. Il est possible que ça gagne, mais
vous ne devez jouer ainsi que si vous ne voyez pas mieux. Le
grand-maître hongrois trouva 1 . �b4! ! cxb4 2 . a6 .tt c3 3 . a7
n es 4 . .tt xb4! (encore une fois, quand vous trouvez un bon
coup, cherchez-en un meilleur ! 4. aS= 'iV gagne, mais prendre
d'abord le pion facilite beaucoup la tâche) cJ;; g7 5 . .tt b8 .t:. c1 +
6. cJ;; g 1 I:t a1 7. a8= 'iV l: xa8 8. ll xa8 cJ;; f6 9. f4 .,tc3 10. g4 h6
1 1 . h4 .,tb4 12. ll h8, les noirs abandonnèrent à cause de
12. . .. cJ;; g7 13. li e8 cJ;; f6 14. g5 + .
1 . . . .tt xb4 2 . .tt xb4 cxb4 3 . a6 b3 4. a7 b2 5 . a8='iV+ ne
.

sauve pas non plus les noirs. Remarquons toutefois que tout
cela n'est possible que parce que le roi noir se trouve sur la
huitième rangée.
54. (Kavalek-Bilek, Sousse 1967.) 3 1 . .tt b5! .tt xb5 32. cxb5 cJ;; f8
33. b6 j_d4 34. i,a5! cJ;; e8 35 . b7 i.,a7 36. i.,c7 cJ;; d7 37. b8='iV
i.,xb8 38. i.,xb8 cJ;; c8 39. i,a7 cJ;; b7 40. i.,e3 cJ;; a6. L'ambition
des noirs était visiblement d'atteindre le contrôle du temps.
Mais ils abandonnèrent ! Il est possible que 31. i.,h6 : b8 32.
ll b5 gagne également, mais pas aussi facilement. Si l'on par­
vient à prévoir 34. i.,a5 ! , on sait alors que 3 1 . l:t b5 ! donne un
gain clair. Contre 32. . . . J.,d4, on joue 33. J.,a5 (i.,a7, 34.
�c7).
n b5 fait partie de ces coups qui révolutionnent totalement
une position. Les blancs n'avaient pas de pion passé, et sou­
dainement ils en ont un ; d'où provient-il ? Ce genre de coup
échappe souvent dans les calculs. Il est certain que Bilek, pressé
comme d'habitude par le temps, a manqué 31. J:. b5 lorsqu'au

167
26e coup il a lancé l'ingénieuse combinaison simplificatrice qui
devait mener directement à sa totale déroute.
55. (Uhlmann-Malich, Berlin 1968.) Les blancs avaient une posi­
tion gagnante avec leur pion de plus, mais se virent confrontés à
une surprise après la capture du pion .tt d7xd4??: 1 . . . .
.tt c2xf2+ ! Il y a peut-être encore des chances de gain par �g1 ,
mais après 2. �xf2 i.c5 il n'y a plus aucune chance, par
exemple 3. �e3 f5 ! 4. g4 �e7 5. gxf5 gxf5 6. i.d7 �f6. La
partie fut déclarée nulle après 3. �f3 i_xd4 4. �e4 J.,f2 5. g4
,i.b6 6. i_d5 �e7 7. i.b3 f6 8. �d5 �d7 9. i.c2 .i,a7. (Après
10. d4 i,.b6 1 1 . .i,xg6 .i,a7 12. �f5+ rJ;; c7 la boutique est close.)
Au lieu de 1. n xd4??, 1. i,.d5 �e8 2 . .tt b7 .tt b2 3. b6 aurait
gagné relativement facilement.
56. (Paoli-Mikhalchishine, Debrecen 1968.) Etes-vous tombé
dans le piège ? Ce fut le cas des noirs : 1 . . . . e4+ ?? 2. ttJxe4+
.::t xe4 3. h4+ ! �xh4 4 . .tt xh6+ �g5 5 . .tt xg6+ nulle ; il ne
reste plus de pions avec lesquels gagner.
Les noirs auraient dû jouer 1 . . . . .tt e3 + ! , et après 2. �g2 il
ne faut pas continuer par 2. . . . e4, à cause de 3. tt e8 �f4 4 .
.tt f8+ �e5 5 . .tt g8, mais tranquillement par 2. . . . .tt a3 ! , loin
du cavalier blanc. La menace est 3. . . . .tt a2+ 4. �f3 .tt f2+ 5.
�e4 .tt h2, etc. Les noirs gagnent. D'un certain côté, le fou n'est
pas à son meilleur avantage quand tout le jeu se concentre sur
une aile, mais le roi noir est actif et le cavalier blanc ne peut
s'installer en e4.
57. (Alekhine-Euwe , 2e partie du match 1937.) Ici le fou est très
puissant, entre autres parce que chaque camp possède une
majorité de pions, les blancs sur l'aile-roi et les noirs sur
l'aile-dame. Dans ce genre de cas, le cavalier a souvent du mal à
lutter contre le fou. Dans la situation présente, la position noire
est sérieusement affaiblie du fait de l'éloignement existant entre
leur monarque et les pions faibles de l'aile-roi. Placez ce dernier
en f8, et la nulle est pratiquement assurée. Les blancs ont
également deux pions isolés.
Telles que les pièces sont placées, les blancs peuvent sacrifier
l'aile-dame et gagner en capturant le pion « h » adverse : 32.
i_d3 ! h6 33 . .i,f5+ �d8 34. �g4! ttJe7 (34. . . . ttJxc3 35. �h5
ttJxa4 36. �xh6 est sans espoir) 35. i_b1 �e8 (35. . . . .tt d5 36.
f5 suivi de � h5 à un moment favorable ; de plus, la menace est
.tt e6) 36. �h5 �f7 37. i,.a2+ �f8 38. �xh6 .::t d2 (ou 38. . . .
ltJf5+ 39. �g6 ttJxg3 40. f5 suivi de h5) 39. i,.e6 .tt d3 40. g4

168
l: xc3 41 . g5 les noirs abandonnent. Euwe n'opposa pas une très
forte résistance, peut-être parce qu'il était à court de temps. La
faute la plus sérieuse fut cependant le coup qui mena à la
position du diagramme , 31 . . . . tLJe7-d5?? Alekhine men­
tionne 3 1 . . . . f5 comme étant le meilleur, avec l'idée 32. g4?
fxg4+ 33 . �xg4 .ti g6+ , qui offre des « contre-chances suffi­
santes ». Oui , c'est exact. Mais les blancs joueraient 32. h5 suivi
soit par g4, soit par des menaces contre f5 . Le coup f5 présente
clairement des aspects négatifs. J'estime que 31. . . . �e8 est
meilleur, par exemple 32. �g4 �f8 33. �h5 tLJfS et maintenant
les noirs se débrouillent fort bien après 34. g4 tLJg7+ 35. �h6
f5 + 36. �xh7 fxg4 37. J: e5 .ti f6; le roi blanc avance dans un
champ de mines.
58. (Matanovic-Soos, Titovo Uzice 1966.) 1. tLJd5 ! abandon.
59. (Winter-Sultan Khan, Angleterre 1929.) Le mystérieux in­
dien, que l'on vit pour la première fois en Europe en 1929 et qui
disparut quatre ans plus tard, ne connaissait au début pas
grand-chose de la théorie des ouvertures. Son traitement des
finales était en revanche remarquable. Voyez plutôt : 1. • . .

.ti ec6! 2. �xe2 (ou 2. ,Ubl I;I c2+ 3. � e l I;I f8, o u 2. I;I e7
I;I c2+ 3. �el I;I cl + 4. �f2 l:U8+ 5 . �g2 I;I xgl + 6. �xgl
I;I fl + , ou 2 . .ti g2 ,t:t c2+ 3. �el ,t:t e8) ll c2+ 3. �f3 (sinon la
tour gl est perdue) : eS! ! (menaçant mat en deux) 4. �f4 I;I e3
5 . .ti fl .tl g2! les blancs abandonnèrent. Une superbe attaque de
mat. Abandonner le fort pion passé exigeait un calcul très
précis. On peut aussi ajouter que dans la position du diagramme
les deux tours blanches ne coopèrent pas.
60. (Kan-Sorokine, Leningrad 1933.) Les blancs doivent-ils
échanger ? La réponse est oui ! D'abord, parce que le cavalier
est beaucoup plus flexible que le fou quand le jeu se concentre
sur une moitié d'échiquier. Le long rayon d'action du fou
n'intervient plus, en outre ce dernier est monocolore. Ensuite,
parce que la finale de dames avec trois pions contre quatre sur la
même aile est probablement tenable à condition de jouer
correctement. Les noirs conservent bien sûr quelques chances ;
on a déjà vu des gens gagner avec trois pions contre deux et de
l'aide de la part de leur adversaire. Cependant, la présence
d'une pièce supplémentaire crée de nombreuses possibilités
nouvelles pour le côté le plus fort. Une finale de tours normale
avec quatre pions contre trois sur la même aile n'offre aucune
chance de gain. Si chaque camp possède un fou (de même

169
couleur) , la position commence à s'animer, mais la nullité
représente toujours l'issue prévisible. En revanche, tour et
cavalier de chaque côté donne de grandes chances de gain, ainsi
que tour et cavalier pour le camp le plus fort contre tour et fou.
La partie se poursuivit ainsi : 44. g3? ltJd6 45 . iVd3 g6 46.
�g2 ltJf5 47. �h2 �g7 48 . .,te4 t;:Jd6 49. i.g2 h5 50. �gl(?)
h4! 5 1 . g4 g5 52 . .,tf3 ltJb5 53. �fl ltJd4 54. i_e4 'iVb5 55. 'iVxb5
ltJxbS, les noirs expédièrent leur cavalier en f4, leur roi en e l , et
gagnèrent.
Table

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 . Trouvez la combinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2. Trouvez le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3. Trouvez les coups de maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4. Finales pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
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341 diagr.)
L' ancien champion Mikhai1 Tai était connu pour ses combinaisons
brillantes. Avec son entraîneur de toujours, il donne tous les sché­
mas d' attaque sur le roi qu'un joueur se doit de connaître. Un livre
simple et accessible.

Alexandre Korov, L 'école des échecs, t. ll (220 p., 25 1 diagr.)


À 1' aide des parties choisies avec soin, Kotov systématise toutes
les méthodes d'attaque sur le roi ; il répertorie les différents types
de sacrifices pour exposer le roi ennemi.

Bent LARsEN, Mes 50 meilleures parties (325 p., 79 diagr.)


Larsen analyse les parties qui l'ont hissé au plus haut niveau mon­
dial de 1948 à 1 969, tout en relatant ses péripéties de jeune maître
occidental dans un monde échiquéen alors dominé par les Sovié­
tiques.

Emanuel LAsKER, Le bon sens aux échecs ( 158 p., 35 diagr.)


En douze conférences données en 1 895, le jeune champion du
tant l'un des plus grands pédagogues de cette discipline, et, à cet
égard, sans aucun doute le plus digne successeur du Dr Tarrasch.

Bent LARSEN, Les coups de maître aux échecs ( 1 69 p., 2 1 9 diagr.)


Le grand maître, qui fut candidat au titre mondial, fait partie de ces
rares joueurs de haut niveau vraiment pédagogues. En rassemblant
des parties et des positions exemplaires à plus d'un titre, il com­
munique au lecteur l' amour de l' étude, avec humour et talent.

Alexandre NnaTINE, Kasparov (35 1 p., 95 diagr.)


Alexandre Nikitine a été pendant des années 1' entraîneur de Kas­
parov. Cette biographie, unique et spécialement enrichie pour la
version française, nous dévoile la formation d ' un formidable
champion, du petit « Garik » au grand Garri dominateur. Les des­
sous politiques et techniques des championnats du monde contre
Karpov sont révélés pour la première fois. En complément, l' au­
teur analyse les cinquante parties marquantes de la carrière du plus
jeune champion du monde de tous les temps.

Lev PoLOUGAïEVSKY, Le labyrinthe sicilien, t. I (247 p., 2 1 1 diagr.)


et II (209 p., 2 1 7 diagr.)
Adepte inconditionnel de la défense Sicilienne, Lev Polou­
gaïevsky fait partager au lecteur son amour de cette défense. C' est
la première fois que la défense Sicilienne est traitée en français de
manière exhaustive dans un ouvrage à la fois technique et péda­
gogique. Un modèle du genre.

Robert J. WADE et Kevin 0' CONNELL, Les parties d 'échecs de Bobby


Fischer (507 p., 434 diagr.)
Une collecte chronologique de toutes les parties de Bobby Fischer,
qui nous livrent l' art du champion à l' état brut. Édition revue et
augmentée, avec notamment le match revanche Fischer-Spassky
de 1992.

En poche :

Michel BENOIT, Les échecs en trois jours (279 p., 3 1 6 diagr.)


Dans ce manuel pour tous les débutants, le parti pris du champion
de France Michel Benoit a été de commencer par enseigner les
Richard RÉTI, Les idées modernes aux échecs (88 p., 34 diagr.)
À 1' aide de parties expliquées avec une grande sobriété, mais avec
toute la science du maître, Réti revient en profondeur sur les prin­
cipes qui régissent la stratégie et la tactique du jeu d' échecs depuis
plus de cent ans. Au passage, il brosse le portrait des grands
maîtres d' autrefois et de leur style.

Michael STEAN, Les échecs simples ( 1 10 p., 83 diagr.)


Pour accompagner le boom des échecs anglais à la fin des années
soixante-dix, le grand maître a voulu expliquer la stratégie en
termes simples et pragmatiques. Pari tenu, dans une sorte de bible
permanente et pratique du jeu d' échecs.

S iegbert TARRASCH, Traité pratique du jeu d 'échecs (463 p.,


339 diagr.)
Douzième édition de ce grand classique, qui connaît un succès
constant depuis 1 93 1 . Dans ce modèle de précision sont réperto­
riés tableaux de mat, finales et finesses du milieu de jeu. Excep­
tion faite de la théorie des ouvertures, ce livre n' a pas pris une
ride.

Xavier TARTACOVER, Tartacover vous parle (335 p., 140 diagr.)


Le premier grand livre d' échecs de l' après-guerre, resté pourtant
inédit depuis 1 953. L' auteur du très célèbre Bréviaire des échecs
raconte ici ses tournois et commente ses parties, de 1905 à 1 93 1 ,
le tout dans un français pétillant.
monde Emmanuel Lasker ( 1 868- 1 94 1 ) exposa les notions de base
du jeu d' échecs. Son succès fut tel qu'on lui demanda d'en faire
un livre.

Pierre MEINSOHN, Les secrets des maîtres d'échecs ( 146 p., 88 diagr.)
Comment les maîtres appliquent-ils les principes fondamentaux
aux échecs ? L' auteur fait le point sur les techniques d'estimation
de la position, élabore douze principes fondamentaux, distille les
conseils des plus grands joueurs et donne une série de tests pour
calculer son vrai classement Elo.

Aaron NIMZOWITSCH, Mon système, t. 1 ( 1 89 p., 3 1 diagr.) et II ( 1 39 p.,


75 diagr.)
Nimzowitsch ( 1 886- 1 935) est le premier à avoir su scinder la stra­
tégie du jeu en plusieurs thèmes. Son livre, qui ne donne pas de
recettes mais réapprend l' art de la réflexion, fut en 1925 le mani­
feste de l' école « hypermoderne ».

Aaron NIMZOWITSCH, Pratique de mon système (282 p., 1 30 diagr.)


Cette traduction inédite, la première à respecter scrupuleusement
l' édition allemande, est une formidable synthèse de tous les prin­
cipes de Nimzowitsch, illustrée par ses parties avec les plus grands
de ses contemporains.

Ludek PACHMAN, Les ouvertures ( 1 58 p., 35 diagr.)


Bien connaître les ouvertures est une étape importante si 1' on veut
ne pas perdre dès les premiers coups. Ludek Pachman, inlassable
pédagogue du jeu d' échecs, a donc répertorié toutes les ouvertures
à l' aide de nombreuses variantes. Un petit missel indispensable si
l'on ne veut pas perdre . . . dans l' ouverture.

Georges RENAUD et Victor KAHN, L 'art de faire mat (204 p.,


202 diagr.)
Pour donner « échec et mat » dans une position donnée, il faut
d' abord reconnaître la possibilité du mot et ensuite l' exécuter.
Deux anciens champions de France de l' entre-deux-guerres se sont
efforcés de dénombrer méthodiquement les positions types de mat.

Richard RÉTI, Cours scientifique d'échecs (86 p., 55 diagr.)


Après avoir battu en brèche l' école classique, Réti s' est attaché à
classer les grands principes échiquéens de manière scientifique.
Cet ouvrage reproduit par procédé photomécanique
a été achevé d'imprimer sur presse Cameron

par Bussière Camedan Imprimeries


à Saint-Amand (Cher), en mars 1 999

ISBN 2-228-88 1 75-9


- No d' impression : 990837/1 . ­
Dépôt légal : mars 1 999.
Imprimé en France
Échecs Payot
Sous la direction de Christophe Bouton

Que vous lisiez ce livre de la première à la dernière

p page, ou que vous le feuilletiez au hasard, vous ne


pouvez que tirer profit de la vaste expérience et de
l'immense talent de Bent Larsen.

Cet ouvrage réunit quatre petits volumes publiés à


l'origine en danois. Il vous enseigne les combinaisons,
la stratégie du milieu de partie et du jugement
positionne!, la façon dont il faut aborder les finales.
Une section de quarante parties vous attribue une
couleur et vous aide à retrouver les coups de maître.

Bent Larsen a fait partie de la poignée de joueurs


occidentaux qui ont été capables de secouer
l'hégémonie russe sur les échecs internationaux.

Illustration : Jeu d'échecs, galerie « 13 rue Jacob •, Paris. Photo : François lissier.

99 ·111

Il 1
Prix: 130 F
19,82 €
Code Seuil : 26941
81753
ISBN : 2·228-88175-9

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