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Bent Larsen - Les Coups de Maître Aux Echecs 1999
Bent Larsen - Les Coups de Maître Aux Echecs 1999
Échecs Payot
Bent Larsen
p Les coups de maître aux échecs
Traduit de l'anglais
par Frank Lohéac-Ammoun
Titre original :
SKAKSKOLE 1-4
7
1.
Trouvez la combinaison
9
habituer à rechercher les particularités intéressantes de la position
qui peuvent rendre une combinaison possible. L'adversaire a-t-il
laissé deux de ses pièces importantes sur la même diagonale ou à
portée d'une fourchette de cavalier ? Son roi manque-t-il de case
de fuite, ce qui permettrait un mat du couloir ? Certaines de ses
pièces manquent-elles de protection ? Disposons-nous d'une
force d'attaque puissante à proximité de son roi ? Et ainsi de
suite. Vous n'avez aucune garantie de trouver la bonne idée,
même si vous repérez un grand nombre de détails semblables.
Mais, comme je le disais, pratiquez, pratiquez.
Enregistrez les thèmes mis en relief dans les solutions. Ces
descriptions vous aident à penser d'une manière plus constructive
que « si je joue ici, il fait ça, et puis après ? » .
J'ai placé les exemples des plus simples aux plus difficiles. J'ai
sélectionné ces derniers parce que je les trouve superbes.
Vous devez vous habituer à chercher des combinaisons dans
toutes les positions que vous obtiendrez en jeu réel. Il vous faut
avoir de très nombreuses idées combinatoires. Après analyse
détaillée, la plupart d'entre elles se révèleront mauvaises, mais
quelques-unes feront mouche !
Exercices
8
7
6
5
4
3
2 2
e f
11
10 Les Blancs jouent
8
7
6
5
4
3
2
8
7
6
5
4
3
2
3
2
12
13 16 Les Blancs jouent
8 8
7
6
5 5
4 4
4
3
2
5
4
13
Les Blancs jouent Les Blancs jouent
3
2
14
Les Noirs jouent
3
2
15
Les Blancs jouent
7
6
6
4
7
6
6
6
4
3
2
16
37 Les Noirs jouent Les Blancs jouent
7
6
5
4
17
43 Les Noirs jouent Les Noirs jouent
7
6
5
4
18
. Les Blancs jouent Les Noirs jouent
5 5
4 4
3
2
5
4
3
2
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
19
55 Les Blancs jouent
8
7 7
6
5
4
3
2
20
61 Les Blancs jouent Les Blancs jouent
5
4
3
2
21
67 Les Noirs jouent 70 Les Blancs jouent
8
7
6
5
4
3
2
22
Les Blancs jouent Les Noirs jouent
23
Les Blancs jouent 82 Les Blancs jouent
5
4
3
2
24
85 Les Noirs jouent 88 Les Blancs jouent
8
7
7
6
5
4
25
91 Les Noirs jouent Les Noirs jouent
5
4
3
2
3
2
26
97 Les Blancs jouent 99 Les Blancs jouent
8
7
3
2
Solutions
1. (Larsen-Donner, ZUrich 1959). 29. J:t xe7! donne un avantage
matériel décisif. Une illustration simple du thème : destruction
de la garde.
2. (Y. Barda-Keller, Moscou 1956). 27. ... _.g4+ 28. <tltfl
'flh3+ 29. l:t xh3 ,i.xh3 mène à un schéma de mat qui vaut la
peine d'être retenu.
3. (Chemikov-Sherbakov). Encore un schéma de mat bien
connu : 1. 1fxa8+ ,i.xa8 2. :txa8+ <tltb7 3. l:t ga3 et mat par
:t3a7.
4. (Dückstein-Johansson, Moscou 1956). Une fourchette de
cavalier : 27. ttJf6+ <ïttfl 28. 'ifxg7+ !
27
S. (Donner-Kérès, Zürich 19S9). Un méchant échec à la dé
couverte : 24. . . . .i,xfS ! les blancs abandonnèrent à cause de
2S. j_xfS .U xg3+ ! 26. fxg3 d3+ !
6 . (Larsen-Botvinnik, Leyden 1970, un drame du zeitnot) .
36. . . . .U c2-b2 s'est révélé être une terrible gaffe (meilleur
était 1i.d4 ou l:;Ic3) , à cause de 37. VJJ/xc7!, avec des menaces de
mat sur la huitième rangée. Après 37. . . . VJJ/g8 38. VJJ/xb7? .U a2
les blancs gagnèrent, mais 38. �c4! .tt c2 39. VJJ/xb7 et ll a8
aurait été plus expéditif.
7. (Kupper-Olafsson, Zürich 19S9) . Une autre fourchette de
cavalier, que certains nomment « familiale » : 16. 1i_xg7 rJ;xg7
17 . .U xf7+ ! ( .U xf7 18. lL)e6+ ) . La partie se conclut de façon
assez amusante : 17. . . . rJ;g8 18 . .U g7+ rJ;h8 19 . .U xh7+ rJ;g8
20 . .U g7 + abandon. Le sacrifice de la tour blanche a causé une
destruction de garde, non pas d'une pièce mais de la case e6.
8. (Planinc-Timman, Wijk aan Zee 1974). 36. d8=VJJ/ ! .tigxd8
37 . .U xg2 avec gain facile. Les deux tours noires contrôlaient
d8, mais étaient surchargées. Une était censée couvrir b7 et
l'autre g2. En revanche, l'attaque de mat 36, VJJ/b6? (avec l'idée
a5-a6) se heurte à 36. . . . ltJel !, qui ouvre une ligne pour les
noirs, en bloque une pour les blancs et gagne la dame blanche
après 37. ,Uxel axb6 38. axb6 l:t bd8, grâce à la déviation de la
tour al.
9. (A. Bergqvist-Bôôk, Stockholm 194S). 12. h3?? fut une
horrible gaffe, à cause du stratagème bien connu 12. . . . lL)d4!
Ce coup est en fait une attaque double sur e2 et f3, qui gagne la
dame pour deux cavaliers, sauf si les blancs se résignent à 13.
lt)xd4 VJJ/h2 mat, après quoi on peut parler de déviation du
cavalier blanc.
10. (Giertz-Kremser, mais pour rendre cette position un peu plus
intéressante, j'ai ajouté un cavalier en eS) . 1 . IleS+ ! �xc8 2.
�xg7+ et Jl xg7 mat. Déviation de la dame noire.
1 1 . (D'une partie allemande ancienne) . 1 . . . . �hl + ! rJ;xhl
�f3+ et .U bl mat. Comment jouer autrement ? Un mat mena
çait en g7. Le sacrifice de dame a gagné le temps nécessaire
pour retirer le fou de dl avec échec. Ainsi les 'blancs n'ont
jamais eu le temps de jouer VJJ/g 7.
12. (Pillsbury-Tarrasch) . 1. . . . .,txg2 ! gagne un pion, 2. 'ifxg2
�aS . Déviation de la blanche souverraine, puis double attaque
sur deux pièces non protégées.
13. (Pillsbury-Mieses, Monte-Carlo 1903) . 13. tDxb4 j_xb4 14.
28
e6! fxe6 15. ltJe5 avec un avantage décisif, à cause de la double
menace en d7 et f7. Le pion a fait place au cavalier ; cette
manœuvre a pour nom dégagement de la case e5 .
14. (Portisch-Tal, Moscou 1967) . 16. b6! 'iVxb6 17. 'iVc3 'iVb5 18.
'iVxa5 avec une position gagnante. D'abord l'ouverture de la
colonne « a » fut empêchée , puis tout fut mis en place pour
capturer le cavalier.
15. (Pétrossian-Spassky, 10e partie du match 1966) . 30. 'tfh8+ !
Attraction de sa majesté noire sur l'inconfortable case du coin ,
suivie d'une fourchette de cavalier qui ne manque pas de
piquant. Retenez ce stratagème.
16. (Partie tirée d'une simultanée donnée par le Mexicain Carlos
Torre) . Les blancs abandonnèrent. Cela peut arriver dans une
simultanée . En fait , la tour d8, qui doit couvrir à la fois d2 et g8,
est surchargée. Les blancs doivent donc tenter 1. l:l d6!, qui de
plus gagne. 1. . . . cxd6 2. f7 ou 1 . . . . ll xd6 2. g8='iV+ �d7
3. 'iVxh7+ �c6 4. 'iVe4+ �b6 5 . 'iVb4+ �b6 6. 'tfxc5+ �xc5
7. f7. On peut aussi envisager cette combinaison comme une
déviation de la huitième rangée de la tour noire.
17. (Ivkov-Larsen, Zagreb 1965). 16. . . . 'tfb6xb2?? fut puni par
17. l:l ebl ! 'iVc2 18. ltJel , piégeant la dame, ou plutôt gagnant
une pièce pour deux pions après 18. . . . 'ifxf2+ . On devrait
vraiment laisser le pion empoisonné b2 en paix.
18. (Eliskases-Castaldi, Milan 1938) . Le bon échec à la dé
couverte est celui en el, qui ôte à la tour al le contrôle de la case
de promotion gl . Après 1 . . . . ]l el + 2. 'ifxc5 g1='iV+ nous
faisons connaissance avec un effet de « rayon X » sur la diago
nale g1-c5 . Certains nomment cela embrochage. Deux excel
lentes définitions. Les Anglais utilisent embrocher, mais Harald
Enevoldsen préfère rayon X. D'accord, Harald !
19. (Pétrossian-Simagine, Moscou 1956) . Je vous avais dit de
retenir ce stratagème. Oui , le n° 15 ! Pétro s'en est souvenu
pendant dix ans, mais dans l'autre sens, du plus complexe 19 au
plus aisé 15. Il y a ici deux attractions avant que les acteurs
soient à leur juste place : 45 . .,txe5 + ! 'iVxe5 46. 'iVh8+ ! �xh8
47. ttJxf7+ les noirs abandonnent. Très huilé . De plus, un
excellent exemple du fait que lorsque l'on connaît une combi
naison sous sa forme la plus simple, il est plus facile de la
redécouvrir sous une forme plus élaborée.
20. (Toth-Asztalos, Ljubljana 1938) . Mat en deux coups par
'tfxh3 + ! Déviation du cavalier blanc de la défense de f3. Penser
29
à ouvrir la diagonale du fou par e5-e4 est digne d'éloges, mais
mat en deux, c'est mat en deux.
21 . Du fait de la menace en g2, il n'y a plus à hésiter : 1. ll xe6+ !
�xe6 2. ll e 1 + �d6 3 . 'iVf6+ �c5 4. ll e5+ �c4 5 . b3+ �d3
6 . ..Wd6+ �c2 7. ll e2+ les noirs abandonnèrent. Les blancs
étaient conduits par le Canadien de quatorze ans Yanovsky à
Buenos Aires en 1939. Grâce au clouage du pion fl, ll xe6
devient une sorte de sacrifice magnétique, attirant le roi hors de
sa forteresse. Contre 2 . . . . �d5 le gain le plus facile est 3. c4+ .
Possible également est 3 . ..Wd4+ �c6 4 . ..Wc4+ �d6 5 . 'i*'f4+
�c6 6. �f3 + .
22. (Spielmann-Menchik, Margate 1938) . 1 . 'ii'xf8 + ! ll xf8 2.
,.txh7+ et 3. ll xf8 mat ! Quoi de plus normal que de conquérir
une dame par un sacrifice de dame• ? Comment peut-on encore
définir cette combinaison ? Destruction de la défense de h7. La
dame a dégagé le chemin à la tour en f8, mais ce que les
problémistes nomment « dégagement » est tout à fait différent.
23. 1 . ll d8+ ! ..Wxd8 2. !Dfl+ ll xfl 3. 'ifxd8+ ll f8 4 . ..Wc7
abandon. Quelles horribles cartes postales ! (Cette position est
tirée d'une partie par correspondance.) Attraction de la dame
noire suivie d'une fourchette de cavalier ; nous avons déjà vu
cela. Ici, il y a également clouage de la tour e7.
24. (Mecking-Tan, Petropolis 1973) . 25. i.xfl+ ! �xfl 26.
n xc7+ 'ifxc7 27. 'ifh7+ gagnant la dame et un grand avantage.
D'abord le roi est attiré en f7. Puis une attaque double en c7,
enfin un petit coup de rayons X sur la 7e rangée. On doit
envisager l'échec en f7, ne serait-ce que parce que c'est un coup
auquel les noirs ne peuvent répondre que d'une seule manière
légale. Certaines personnes disent : « Il faut toujours faire
échec. » Ce n'est pas vrai pour une partie, mais devrait peut
être s'appliquer aux calculs.
25. (Lehmann-Donner, Beverwijk 1965) . Les noirs espèrent pié
ger le cavalier après 14. t'i.\xa8? par cxd4, mais les blancs jouent
14. t'i.\f5 ! Après 14. . . . 'ifxb6 15. t'i.\xd6+ ils peuvent gagner la
30
dame grâce à un échec à la découverte, et après 14 . . . . ttJxf5 le
pion blanc reprend avec échec à la découverte. Il est ensuite
temps de capturer la tour. La position noire est sans espoir.
26. (Charousek-Chigorine, 1896). 23. ttJxb6! �e8 24. ttJc4 les
blancs gagnèrent un pion, puis la partie. 23. . . . �xe2 24.
ttJxd7 est pire, et après 23 . . . . cxb6 la tour a8 est surchargée !
24. �xa6! donne un grand avantage . 24. . . . l;Ixc2 n'est pas
bon à cause de la prise intermédiaire avec échec en a8. Après
24. . . . l;Ixa6 25. l;Ixc8+ �fl 26. li 1c7 le clouage regagne la
dame. Trop difficile ? Prenez les variantes une par une !
27. (Partie allemande par correspondance) . 1 . �xfl + ! les noirs
abandonnèrent. Un joli tableau de mat après �c4+ .
28. (Encore une partie par correspondance) . 1 . . . . f3, économi
sant des timbres : les blancs abandonnèrent. La diagonale h6-e3
est ouverte , les noirs sont prêts au pseudo-sacrifice l;Ixa7 suivi
de la double attaque �e3 + , gagnant une pièce dans toutes les
variantes.
29. (Schowalter-Pillsbury, 1898). 18. . . . �h3 gagnera probable
ment, même si les blancs se défendent par 19. g3. Mais pour
quoi ne pas démolir immédiatement la position royale ?
18. . . . ttJxg2! 19. �xg2 �h3+ suivi de �g4 mène au mat.
Dans la partie, les noirs gagnèrent aisément après 19. I;led1
�e4 20. ltJd2 n a6 21. 'iVd4 ttJf4*.
30. (Golombek-Minev, Moscou 1956) . 17. t2)g5 ! donne un avan
tage décisif. Il y a une menace de mat (�xf6 et 'iVxh7) , tandis
que le fou g2 est démasqué avec force, puisqu'il attaque son
homologue non protégé en b7. Le fou e7 manque également de
protection : 17. . . . h6 18. �xf6 hxg5 19. �xe7. La partie se
poursuivit par 17. . .. .:1 xc1 18 . .tixc1 g6 19. �xb7 et les blancs
l'emportèrent facilement. 17. . .. �xg2 18. i,xf6 g6 19. i.,xe7
n'est pas meilleur.
31. (Neumann-Hernandez, Dresde 1969). 1. �xh5 ! les noirs
abandonnèrent. Souvenez-vous du tableau de mat !
32. (Deschauer-Menke, correspondance) . 1 . �xf6 ! , et les noirs
rendirent leur tablier. Après 1 . . . gxf6 2. j_,h6+ �g8 3. Il e3
(ou Il e4) , mat est menacé en e7 et sur la colonne « g ». Ces
schémas de mat sont eux aussi bien connus.
* Il me semble que les noirs disposent également d'un autre gain expéditif :
18. .. . tüd3! 19 .Ue2 ,teS! 20. bxc5 .t:ta6. (N.d.T.)
.
31
33. (Schwind-Stern, correspondance 19S4) . 1 . . . t'Llg4+ ! 2.
.
32
j_aS+ et mat au coup suivant, combinaison que « vit » Kolta
novski dans une partie à l'aveugle à Anvers en 1931 . Elle n'est
pas difficile si l'on possède ses classiques : jetez donc un coup
d'œil à la partie Réti-Tartakower, Vienne 1910 (ou 191 1 ; ce
n'était pas une partie de tournoi) : 1 . e4 c6 2. d4 dS 3. tLJc3 dxe4
4. tLJxe4 t2Jf6 S. �d3? ! eS? 6. dxeS �aS+ 7. i.,d2! �xeS 8.
0-0-0 tLJxe4?? 9. 'iVd8+ !
41 . Un sacrifice magnétique : 13. i.f4+ ! Si le roi se laisse entraî
ner en f4, il est immédiatement maté par �fS , mais de toute
façon l'échec du fou lui coupe la retraite : 13. . . . �xe4 14.
tt el + ! �xf4 1S. �g3+ �fS 16. n es mat, ou 14. . .. �dS lS.
�f3 + et mat au coup suivant. Joué plusieurs fois dans le bon
vieux temps, c'est devenu partie intégrante de la théorie des
ouvertures : 1 . e4 eS 2. tZJf3 tLJc6 3. i.,bS a6 4. i.,a4 tLJf6 S. 0-0
bS 6. j_b3 i.,e7 7. d4 tLJxd4? 8 . ..txf7+ �xf7 9. tLJxeS+ �e6 10.
�xd4 cS 1 1 . �c3 b4? 12. �h3 + �xeS. On note plusieurs
suppressions de défense dans ce jeu introductif, mais les noirs
oublient que la sûreté du roi prime tout autre considération.
42. (Benko-Rejfir, Moscou 19S6) . Encore une sorte d'aimanta
tion. Cependant, il nous faut tout d'abord indiquer que les noirs
sont mal. Un pion en moins, des pions faibles en bS et d6,
d'horribles menaces blanches sur la septième rangée. La nulle
est tout ce dont on peut rêver : 3 1 . . . . ll xf2! 32. �xf2 'i'(xh2+
33. �f3 �hl + Nulle ! Les blancs doivent jouer �f2, et se font
alors prendre dans un échec perpétuel par �h2 34. �f4 �fl +
et 34. �g4 �hS + mènent au mat!
43. 39. . . . ll al + ! peut être appelé sacrifice « magnétique » ou
d'« attraction », l'essentiel est que les noirs, après 40. �xal
�xc3 + , aient ouvert la diagonale où ils disposent d'une puis
sante batterie avec gain de temps. Après 41 . �a2 �a3+ 42.
�bl �b3 + les blancs abandonnèrent à cause de 43. �cl
j_gS+ 44. �d2 �c3 + . Notez que la combinaison n'est possible
qu'à cause d'une � coïncidence » : le pion blanc est en hS plutôt
qu'en h4.
44. (Goethart-Polak, Amsterdam 1936) . La dame est piégée
après 13. . . . tLJxc4! 14. i.,xc4 i.,b4. Sinon les noirs gagnent la
case dS, ainsi qu'un pion important.
4S. (Porath-Barcza, Moscou 19S6) . Un petit stratagème délicat :
deux destructions de garde suivies d'une attaque double. Résul
tat : une finale de pions gagnante . Les blancs abandonnèrent
après 29. . . . ll 8xb3 ! 30. axb3 .tt xd2, car après 3 1 . .U xd2
33
i.,xe3+ 32. .tt f2 les noirs gagnent facilement.
46. (Gligoric-Matulovic, Zürich 1959) . Une attaque double en
deux actes, et une surprenante ouverture de ligne à l'avantage
de la dame noire : 25 . . . . tDxe5 ! 26. dxe5 .tt xt7 27. VJVxt7
'ifg4+ et prise en dl avec échec. Les blancs jouèrent en fait 27.
i.,f6, mais la bataille était perdue.
47. (Sultan Khan-Capablanca) . 12. i.,xc7! �xc7 13. lL)xe4 gagne
un pion. Ainsi, une déviation afin que la dame ne soit pas
protégée, et après 13. . . . �xc2 les blancs disposent du coup
intermédiaire tDxf6+ . Les deux joueurs virent tout cela, et
1 1 . . . . tDd7-f6? ne fut pas joué.
48. {Taïmanov-Darga, Moscou 1956) . 23 . i,xg7+ ! �xg7 24.
'ifb2+ et �xb7 récoltant un pion, avec une finale gagnante.
Une simple attaque double. Mais avez-vous repéré le piège ?
Le gain de pion 23 . VJVxc5?? aurait mené à la perte de la dame à
cause de 23. . . . .tt dl+ ! La première rangée est sensible, bien
que le roi dispose d'une case de fuite, parce que celle-ci est
contrôlée par la dame noire.
49. (Richter-Kahn, Prague 1931) . 25. �h6+ ! �e7 26. tDgS+
abandon, à cause de 26. . . . J:t xg8 27 . .i,g5 + f6 28. exf6+ �t7
29. 'ifh7 +. Le coup introductif est sans doute un peu plus aisé à
trouver quand on se rappelle le tableau de mat du n° 2 ! Après
25. . . . J:t xh6 26 . .i,xh6+ les noirs ne sont pas encore tout à fait
mat, mais ils le sont bel et bien après 26. . . . �e7 27. lLJgS.
50. (Lobigas-Micheli, Skopje 1972) . 27. �xh5 ! les noirs abandon
nèrent. Après 27. . . . gxh5 une colonne comme une diagonale
sont ouvertes, permettant la déviation du roi noir par 28 .
.,th7 + , suivie d'une promotion de pion et de mat.
5 1 . Mat en trois coups ! 1. . . . .tt h3 ! 2. gxh3 'iff3 + . Joué dans
une partie Zavadil-Engel, mais j'ai retiré une tour noire de aS.
Même sans cette tour, 1 . . . .:t f4 constitue une alternative
.
34
.t:. xe4 2 . .t:. xe6 tt el+ 3. 'ifgl n xgl + 4. �gl fxe6 5 . .i,xg5,
mais au lieu de trois bons pions pour la pièce, les noirs restent
maintenant avec des pions doublés isolés.
54. L'objectif des noirs est d'obtenir une nouvelle dame. Ils
doivent se presser : 1 . . . . �c3? ne mène à rien après 2. i.e3 !
La menace blanche est �e3; l'idée fait-elle surface ? 1 . . . .
.i,d4! 2 . �xd4 l:l cl (clouage) 3. �h2 ll xdl 4. �e3 l:, hl + et
gagne. Les blancs jouèrent 2. g3 �xgl 3. �g2, mais durent
rapidement capituler.
55 . (Novotelnov-Averbakh). Faites toujours échec ! Mais faites
le en premier dans vos analyses. Ici , ça marche : 1 . . . . �xf2+ !
2. 'iVxf2 'ifxdl + !Ou 2. l:l xf2 l:l xdl. Ou 2. �xf2 l:U5+ (rayons
X). Ou 2. �hl 'iff3+ et mat au coup suivant.
56. (Best-Muir, correspondance 1968) . 1 . . . . ,tl xh2+ ! les blancs
abandonnèrent. S'ils déplacent leur tour, ils permettent l'ouver
ture de la diagonale et un échec à la découverte : 2 . .U xh2 f2+
mène au mat après 3 . ll g2 Dh4. Tout aussi mauvais est 2. �xh2
'iVh4+ 3. �gl l:t g8+ .
57. (Keffler-Kocem 1971). 18. �f8! l:t xf8 19. l:t xd7 avec mat ou
gain de la dame. Ce cher mat à l'étouffé ! Le premier coup
ouvrait une ligne avec gain de temps. Les blanc� auraient aussi
pu jouer 17. l;l xd7( !) pour répondre à 'ifxd7 par 19. j.,f8. Ils
n'auraient cependant gagné qu'un fou après 18. . . . l2Jh6;
maintenant ils gagnent une dame pour une tour, ce qui est plus
précis.
58. (Kikovic-Forintos, 1958) . 1 . .U. xc8+ ! l:t xc8 2. d7 �xd7 3 .
�g4+ . E n fait les blancs gagnent une pièce pour u n pion.O n ne
dispose pas d'appellation satisfaisante pour décrire le premier
coup blanc, mais il était certainement favorable aux blancs
d'obtenir que la pièce noire en c8 ne contrôle pas d7! Puis une
fourchette et un embrochage suivent, à la suite desquels les
noirs ne peuvent pas très bien jouer �xc8 (après 3. . . . �dB 4 .
.i,xc8 4. j.,xc8), qui les dévierait de la défense du cavalier e8.
59. 1. . . . 'ifg4! gagne. Les noirs ont une tour de plus et doivent
juste éviter de se faire mater (1 . . . . gxf6?? 2. l:t g3+ ). Après 2.
hxg4 la colonne « g » n'est pas dangereuse, donc 2. . . . gxf6.
Les blancs n'ont pas plus de chance avec 2. ll g3 'ifxg3. C'est
réellement très simple, mais aussi tout à fait instructif, raison
pour laquelle cette position a paru dans nombre de revues et de
livres. On a oublié qui, au départ, avait joué cette partie. .
60. (Miszto-N.N. , Pologne 1955) . Quel clouage ! Le fou d4 s'ap-
35
prêtait juste à prendre en g7 quand cela lui fut interdit. Après 1 .
'JJ.xg7?? les noirs capturent en d4 avec double attaque, puis en
g7. Les noirs ont deux pions de plus que les blancs ; c'est donc
maintenant ou jamais : 1 . 'iVh7+ ! �xh7 2. 'JJ.xg7+ �hS 3.
'JJ.gS+ �h7 4. : 1g7+ �h6 s . 'JJ.g6+ �h7 6. 'JJ.Sg7+ �hS 7.
1:. h6 mat ! Le fou cloué est toujours en d4 et prend part de loin
au mat. Le sacrifice de dame est donc une attraction qui rend un
gain de temps possible. Plus un double échec ! Avec tous nos
remerciements au pion noir en hS . . .
61. (Neumann-N.N. , 19S6) . Une pièce de moins pour deux pions,
et menacés de mat en g2. Bon, on va dire que c'est nulle ! 1 .
'JJ.e S+ ! lt)xeS 2 . 1Vh7+ ! �xh7 3 . lLJfS+ �hS 4 . lt)g6+ échec
perpétuel. La déviation du cavalier noir était nécessaire, sinon
après 1 . 'iVh7+? lt)xh7! 2. 'JJ.e S+ lLJfS 3. : xfS+ �h7 la tour
gêne pour donner l'échec de cavalier en fS.
62. (Ruster-Busch, correspondance) . Offrons-nous une autre pe
tite nulle ; il n'est pas possible de gagner avec deux pions de
moins. 1 . . . . l:, xh2+ ! 2. �xh2 'iVh6+ ! 3. �g3 �h2+ 4. �f3
'iVf2+ S. �g4 'iVh4+ 6. �fS 'iVf6+ pat, ou échec perpétuel. Ce
type de position, avec la colonne « g » ouverte et la case h7
contrôlée, s'est produit plusieurs fois dans des parties de
maîtres.
63. 1. 'JJ.cS ! mate ou gagne la dame. La menace est .t:. xh7+ suivi
de 'i!Vg7. Même si le triplement sur la colonne « g » paraît bon,
la tour gS n'en est pas moins dans les jambes de sa souveraine.
Dans une position aussi tendue, on est obligé de s'en débarras
ser en effectuant une menace, ce qui gagne du temps. Le temps,
c'est de l'argent.
64. 1 . 'JJ.dS+ ! 'JJ.xdS 2 . .t:. e1 + , qui gagna aisément après 2. . . .
�d7 3 . 'iVxf7 + e t 'iVxg7. Mais la leçon à retenir réside dans la
variante. 2. . . . �fS 3. 'iVxdS+ . La tour noire a été attirée en
dS parce qu'une pièce ne peut contrôler la case sur laquelle elle
se trouve.
6S. (Wade-Gudmundsson, Reykjavik 1964). 1 . iVeS+ ! les noirs
abandonnèrent. Dernière rangée et déviation.
66. (Capablanca-Vassaux) . 1 . ,t1xh7+ �xh7 2. 'iVh3+ et mat au
coup suivant.
67. (Kottnauer-Johannessen, Tel-Aviv 1964) . 44. . . . 'JJ.c7! et les
blancs abandonnèrent. La dame blanche ne peut se laisser
dévier à cause du mat en f2, et 4S . 'JJ.xg6 hxg6 46. 'JJ.xg6 'iVxg6
n'est d'aucune aide.
36
68. (Oneskis-Hama, 1956). La position semble sans espoir, il n'y
a plus qu'une seule chose à tenter. Et cette chose unique
gagne ! 1 . ttJxf3! exf3 2. �g7+ ! Après 2. . . . l;l xg7 3 . .tl e8+
.tl g8 4. l:. xg8+ �xg8 (déclouant) , 5. gxh4 permit aux blancs de
gagner. Il se pourrait bien que 2. . . . �xg7 donne de meil
leures chances pratiques, mais avec un jeu précis, les blancs
doivent l'emporter.
69. (Bogoljoubov-Monticelli, San Remo 1930). 1 . . . . ttJe2+ 2 .
.t:. xe2 .tl fl + ! 3 . �xfl �hl + 4. �t2 ltJg4 mat. Ouverture de
ligne et sacrifice d'attraction ; à la fin on s'aperçoit de plus que
la tour e2 bloque son propre roi, le premier coup ayant en partie
joué le rôle de sacrifice d'obstruction.
70. (Ekenberg-Kérès, Lidkôping 1944). 37 . .tl e8+ Déclouant.
(37. . . . .tl xe8 38 . .txc4 ou 37. . . . �xe8 38. �e3+ ) . Mais il
existe également un autre gain, basé sur la dernière rangée : 37.
i_c6! gagne une pièce après 37. . . . i_d7 (38. �d6+ et 39.
i_xd7, ou 38. �xa5).
71 . (Pelitov-Liebert, Albena 1973) . 26. �xg6! fxg6 (ou hxg6 27 .
.tlh3) 27. �xe6+ �f8 28 . .tl f3 + �e8 29. �t7+ les noirs
abandonnent. (29. . . . �d7 30 . .tl dl + ) . g6 était couvert par
deux pions, mais ils avaient tous deux d'autres choses à faire.
Surcharge !
72. Si les blancs prennent une tour, leur adversaire fait de même.
Mais que se passe-t-il si l'on parvient à faire échec ? Essayez 1 .
.tc6+ ! Maintenant 1 . . . . ttJxc6 2 . .tl xf7+ est exclu, comme
1 . . . . �xc6 2 . .tl xc8+ ou 1 . . . . .tl xc6 2 . .tl xt7. Donc 1 . . . .
�e6 2 . %:. h6+ l:. f6, mais maintenant i l y a la déviation : 3.
i.,d7+ ! �xd7 4 . .tl xf6 avec gain facile.
73. (Thômblom-Seeger, Stockholm 1974) . 20. ttJxe6! fxe6 21.
'ifxg6+ hxg6 22. J.,xg6 mat. Un joli tableau de mat, où 19. . . .
ltJd7? bloqua la case de fuite. 20. . . . fxe6 n'est bien sûr pas
forcé, mais alors la position noire vole en éclats.
74. (Holm-Stoltz, Stockholm) . 48. . . . e4! 49. ttJxe4 �d4+ 50 .
.tl xd4 .tl e2 mat. D'abord la diagonale est ouverte, puis au coup
suivant vient une jolie déviation. 49 . .tl xh2 permettrait un mat
en d4. Comme la menace était 'ii'c3 + , les blancs auraient dû
jouer 49. �c2, mais alors 49. . . . ltJg2+ gagne : 50 . .tl xg2
�d4+ ou 50. �e2 e3.
75. (Walther-Duckstein, Zürich 1959). Toutes les pièces blanches
sont pointées sur le monarque adverse, mais après 33. �xg6+
hxg6 34 . .tlh8+ ce dernier s'échappe par e6. Pressés par le
37
temps, les blancs ratèrent le second sacrifice, qui gagne aisé
ment : 33 . .tt xh7! .tt xh7 34 . ..Wxg6+ �hS 35 . ttJxf6! Ou alors
34. . . . .tt cg7 35 . ttJxf6+ , ou bien 34. . . . .tt hg7 35. ttJxf6+
�fS 36 . .tt hS+ , ou encore 34. . . . �fS 35 . .tt xh7. De cette
façon les blancs gagnent au moins deux pions.
76. Tout gagne, mais les noirs virent 1. . . . .tt xf3! 2. j,xf3
'i!Vxf3+ ! (sacrifice d'attraction) 3. �xf3 ttJxd4+ 4. �g4 .i_cS+
5 . �h4 ttJf3 mat.
77. (Perfors-Smit) . 1 . .tt c7! .tt gS 2 . .:t xd7 .i_xd7 3. ttJf6 .tt g7 4.
ttJxh7 �gS 5. ttJf6+ �fS 6. ttJxd7+ et gagne. La déviation
1 . . . . .tt xc7 2. ttJf6 mène à un mat rapide.
7S. (Vaisman-Levin, 196S). 15. . . . ttJxe4! gagne un pion à cause
de 16. ttJxe4 'i!Vxel ! , et la fourchette de cavalier a le bon goüt
d'ouvrir la colonne � e » de e6 à e4.
79. (Barcza-Gligoric, Zürich 1959) . Le dernier coup noir, �h6-
g6, amena le roi à portée de fourchette de cavalier : 32. ttJaxc5!
dxc5 33 . .tt xd7! La partie se poursuivit par 32. . . . ttJxc5 33.
ttJxc5 ttJeS 34. ttJb7 .:t eS 35. c5 dxc5 36. d6 ttJf6 37 . .tt e6 les
noirs abandonnent.
SO. (Popov-Buljovcic, 1966) . 26 . .:t eS+ ! .tt xeS 27 . ..Wxg7+ ! �xg7
28. fxeS= ttJ + ! Même si vous n'avez pas de cavalier, vous devez
toujours penser à la fourchette de cavalier. Mais il faut avouer
que les promotions en cavaliers ne se produisent qu'environ une
fois sur mille dans les parties de maîtres.
Sl . Les blancs obtiennent la nulle par 1. jVxe6+ ! �xe6 2. gxf5+
et .tt xg2.
S2. (Bronstein-Kottnauer, 1946) . Mat en trois par 1 . �h7 + !
83. (Georgadzé-Kuindzhy, Tbilissi 1973) . 47. . . . �f2+ ! ! 4S.
'i!Vxf2 .tt h5+ 49 . .i_xh5 g5 mat. Un déclouage énergique.
84. (Ciocaltea-Sandor, Varna 1969) . 1 . �h5 h6 2 . .:t xe6! fxe6 3.
'i!Vg6 (un type d'attaque double bien connu) .:t f6 4. �h7+ �fS
5 . �hS+ �e7 6. �xg7+ les noirs abandonnent.
S5. (Bird-Englisch) . Les blancs viennent juste de sacrifier en eS,
espérant 1 . . . . .tt xeS 2. ttJxf6 avec un gain clair à cause de la
double menace . Mais voilà ce qui arriva : 1 . . . . .tt h5 + ! 2. �gl
.tt xeS 3. ttJxf6 .tt hl + 4. �xhl .tt el+ 5 . �h2 .tt hl+ 6. �xhl
pat ! Le facteur le plus important est ici l'ordre de coups
correct, à savoir .tt h5 + avant ll xeS.
86. (Yuferov-Gusev, 1973). Après j,fl ! les blancs abandon
nèrent. Ils ne peuvent supporter que leur tour soit déviée de la
défense de h2 : 2 . .tt xfl �xh2+ 3. �el ,:tel mat. 2. �el �g2
3S
n'est pas meilleur.
87. (Bronstein-Wade) . On supprime d'abord la défense de la case
b4. 28. j,xd5 ! j,xd5 . Puis 29. t2Jd7+ ! t2Jxd7 30. j,b4+ �g7 3 1 .
.:t xe8 avec une position gagnante. L a défense d e e 8 a également
été supprimée.
88. (Kérès-Schmid , Zürich 1961}. 25 . .:t xc6+ ! �b8 26. iid5
iixf2 27. 'ifd6+ �a8 28. j_b7+ ! �xb7 29 . .t:. c7+ avec mat
rapide. Après 25 . . . . �b8 la position noire est en ruine et les
blancs peuvent gagner comme ils l'entendent. 25. . . . �xc6 26.
iVc4 aurait été une vraie variante « magnétique ».
89. (Partie par correspondance polonaise) . 27. . . . �g5+ ! 28.
,.tf4 l'l bl + ! et mat en deux coups par �b2. Une élégante
manœuvre de dame avec gain de temps.
90. (Vukovic-Deutsch, Zagreb 1920) . 1 . �d8+ ! �xd8 2 . .i,g5+
�eS 3 . .tid8+ �f7 4. e6+ ! �xe6 5 . t2Jf4+ �f7 6. ttJe5 mat.
L'échec double ! Accompagné d'une jolie évacuation de la case
e5. Cependant, tout ceux qui connaissent le n° 40 regarderont
de près �d8+ .
91 . (Cherepkov-Sazanov, 1968) . 1 . . . . .tixd4! ! 2. l2Jf3 .tiexe4 les
blancs abandonnent. La dernière rangée ! Après 2. �c3 .tixe4
la position aurait également été sans espoir. La dame en b4
comme la tour en e4 étaient toutes deux censées garder contact
avec la case el, ce qui fait que ni l'une ni l'autre n'ont pu
capturer l'insolente tour adverse . Bien entendu, .tixd4 n'a un
effet aussi dévastateur que parce que c'est une attaque double.
92. (Uhlmann-Hennings, 1968) . Le premier coup à analyser est
bien sûr J:txc5, après quoi .txf7+ doit gagner la dame. Mais
n'est-ce pas trop cher payer ? 24 . .tixc5 'ii'xc5 25. Ji.xf7+ �h8
26. �xc5 l:,xd l + 27. �f2 .tixf7. Maintenant survient la partie
dure à calculer, surtout si vous ne croyez pas vraiment en cette
variante (qu'en plus l'adversaire vient juste d'autoriser par
23. . . . l2Jg6-e7 . . . ) : 28. �h5 ! , attaquant les deux tours, qui ne
peuvent se protéger l'une l'autre. Après 28. . . . .tid2+ 29.
�el les noirs peuvent abandonner. Un cas plutôt rare, où deux
tours ne parviennent pas à se défendre mutuellement. (Uhl
mann rata la combinaison et joua 24 . .i_f3? .)
93 . (Tal-N.N. , simultanée) . 1 . �b6! �xb6 2. iih4+ .tif6 3.
�xb4+ suivi de mat en f8. Avant cette manœuvre , la dame
noire a été déviée de la défense de b4, à un moment où la case
d8 devait être gardée.
94. (Roth-Baumgarten, Suisse 1959) . La séquence de coups la
39
plus précise est 38. . . . .:td1 + ! 39. ]lxd1 J..f2 + 40. <if;>fle2+
41 . <if;>xf2 exd1 =C+ et gagne. La partie se déroula ainsi :
38. . . . i.f2+ 39. <if;>fl :t d1 + 40. <if;>e2 l:t d2+ 41. 'iVxd2 exd2+
42. <if;>xf2 �f3 ! 43. tt:Jd6 J:. f8. Les blancs abandonnèrent. Ils ont
peut-être été pressés par le temps, à cause du contrôle au
4oe coup. La déviation de la tour blanche est charmante. Nous
vous rappelons une fois de plus qu'une pièce ne contrôle pas la
case sur laquelle elle se trouve.
95. (Reggio-Mieses, Monte-Carlo 1902) . Si seulement 'iVe3+
était jouable. . . La dame blanche doit être déviée, et 1 . . . .
i.h4+ n e sert à rien à cause de 2 . �e2. E n revanche, Mieses
joua 1 . . . . l:t g3 ! 2. 'iVxg3 i.,h4! et gagna.
96. (Larsen-Szabo, Beverwijk 1967) . 32. J.,d3 ! tLJxc3 33. 'iVxe5!
'ti'b2 34. ]lb5 ! 'iVxf2+ 35. <if;>h3 l:t f8 36. 'ii'xc3 avec un avantage
décisif. Après 33. . . . 'ii'b4 34. J:,b5! ttxb5 35. 'iVeS+ 'iVfS 36 .
.txh7 + les blancs devraient également gagner sans encombres.
Une série d'attaques doubles, de blocages de lignes, de menaces
du couloir, et, dans la variante, la déviation J.,xh7+ .
97. (Giigoric-Nievergelt, Zürich 1959) . 28.ltJf5+ ! exf5 29. exf6+
abandon (29. . . <if;>f8 30. ttxc6!) . 28. . . . <if;>f8 aurait égale
•
Trouvez le plan
41
Dans chaque cas, l'étudiant zélé devrait se poser les questions
suivantes :
Qui est mieux, à première vue ?
Quel est le plan correct ?
Quel est le plus fort premier coup ?
Maintenant, après examen plus détaillé, qui semble mieux ?
L'avantage est-il faible, important, ou décisif ?
Le jugement initial se modifiera dans certains cas une fois
trouvé le premier coup correct. C'est tout à fait normal ! Il arrive
aussi à des maîtres de juger une position égale au premier coup
d'œil, puis de découvrir un coup diabolique qui donne un avan
tage décisif à l'un des camps. C'est probablement le même
phénomène qui se produit, bien sûr à rebours, quand un maître
commet une erreur ! Il joue un coup, pensant avoir une bonne
position, et s'aperçoit souvent de son erreur au moment même où
il lâche la pièce !
Ce livre peut bien sûr être lu de nombreuses manières, mais
jamais rapidement. Rappelez-vous qu'un maître dispose en
moyenne de quatre minutes par coup, et que les positions qui nous
occupent représentent des moments critiques, où il peut très bien
y avoir de bonnes raisons de réfléchir beaucoup plus longtemps.
Et, à ce propos, vous devriez vous poser les questions suivantes :
Est-ce que l'un des camps a un avantage matériel ? Qui a la
meilleure position de pions ? Vers quelle sorte d'offensive de
pions dois-je tendre ? Est-ce qu'il y a un échange de pièces
particulièrement souhaitable ? Y a-t-il actuellement des pièces
jouant à la moitié de leur puissance ? Y a-t-il des trous dans ma
position ou dans celle de mon adversaire ? Qui a la majorité au
centre ? Y a-t-il des cases, au centre ou ailleurs, d'une importance
spéciale ?
On voit souvent apparaître le concept de « mauvais fou » quand
des exercices de ce genre sont relativement faciles. Soyons clair :
un mauvais fou est un fou dont les mouvements sont restreints par
ses propres pions. Les pions centraux revêtent une importance
spéciale. Un mauvais fou qui s'échappe de sa chaîne de pions peut
se montrer très fort en milieu de jeu, quand il peut coopérer avec
d'autres pièces. Mais dans la finale il peut être « mauvais » . Une
déclaration telle que « Dans cette position, le mauvais fou est très
fort » ne contient aucune contradiction, quand on la comprend . . .
Certains des exercices appartiennent à l a même famille, mais
n'ont pas été placés côte à côte. Quand vous jouez une partie de
42
tournoi, vous ne pouvez recevoir aucune aide ; un maître n'a.pas
le droit de vous dire que le thème du jour est la création de
faiblesses dans la structure de pions ennemie, ou bien encore une
attaque sur le roi. Plus tard, il vous sera possible d'opérer des
révisions par thème. Pour le moment, vous feriez bien de
commencer par le n° 1 . J'ai placé les exercices les plus faciles au
début, et certains de ceux que je trouve les plus difficiles à la fin. Si
le lecteur est d'un autre avis, c'est peut-être qu'il a appris quelque
chose en étudiant les réponses, ce qui était précisément l'objectif.
Exercices
5
4
44
7 Les Blancs jouent 10 Les Noirs jouent
8
7
5
4
7
6
5
4
45
Les Noirs jouent Les Blancs jouent
7
6
5
4
a b c d e f g h
46
Les Blancs jouent Les Blancs jouent
5
4
7
6
5
4
47
25 Les Noirs jouent Les Noirs jouent
8
7 7
6 6
5 5
4 4
3
2
48
Les Blancs jouent Les Noi� jouent
7
6
5
4
7
6
5
4
3
2
49
Les Blancs jouent Les Blancs jouent
3
2
50
Les Blancs jouent Les Blancs jouent
7
6
3
2
6
5
4
51
Solutions
52
décisif contre la meilleure défense, d'autant que la suite de la
partie n'est d'aucune aide, Janovski ne s'étant pas très bien
défendu. Mais en quoi réside l'avantage ? Nous pouvons men
tionner les pions noirs doublés et le fait que les blancs possèdent
de bons pions au centre. Puis nous pouvons indiquer le plan, qui
est de lancer une attaque de minorité sur l'aile-roi, et donc de
mener à bien la poussée g4-g5 . Cela mènera soit à un grave
affaiblissement du pion noir f6, soit à la création (après fxg5) d'un
très fort pion passé (le pion e4) . Un tel pion passé au centre est
supérieur à la majorité de pions noirs sur l'aile-roi.
Tout cela est bien, mais il faut tout d'abord priver les noirs de
leur contre-jeu. En quoi consiste-t-il ? En quelque chose comme
c6-c5, �b7-c6, b6-b5 et au bon (pour les blancs, mauvais) mo
ment, c5-c4! Dans la position du diagramme, pas un maître n'aura
un doute quant au bon coup, 28. b4! . Celui-ci tient en respect les
pions noirs doublés en les empêchant d'avancer. Il suivit : 28. b4!
�b7(?) (il n'y a rien à faire de ce côté ; le roi noir devrait se
précipiter sur l'autre aile) 29. �f2 b5(?) (avec le plan a5, mais les
blancs sont là avant eux) 30. a4! ll d4 (après 30. . . . bxa4 31. Il al
ou 3 1 . ,tl a5, la structure de pions noire est lamentable) 31. llbl
I;le5 (selon Capablanca, �c8 est meilleur) 32. �e3 ll d7 33. a5
.tl e6 (33. . . . I;lxf5 34. gxf5 renforcerait la majorité blanche
centrale) 34. Il bfl Il de7 35 . g5 (si les noirs avaient joué h6 et les
blancs h4, les noirs auraient immédiatement été affligés d'un pion
isolé) 35. . . . fxg5 36. l:I xg5 l:t h6 37. l:. g3 .tl he6 (sinon d4 et e5)
38. h4 g6 39 . .tl g5 h6 40. I;lg4 I:t eg7 41 . d4 �c8 42. ll f8+ �b7 43.
e5 g5 44. �e4 I;lee7 45 . hxg5 hxg5 46. ll f5 �c8 47. I;lgxg5 I;lh7
48. I;lh5 �d7 49. l:t xh7 ll xh7 50 . .tifS .tl h4+ 51. �d3 .tl h3+ 52.
�d2 cS {désespoir, les blancs menaçant I;la8) 53 . bxc5 .t:. a3 54. d5
les noirs abandonnent.
La position après 28. b4! était-elle déjà gagnée ? Je n'en suis pas
sûr, mais j 'aurais trouvé extraordinaire que Capablanca ne la
gagne pas contre Janovski. Avec une bonne position et une
meilleure technique de finale, il doit gagner presque à tous les
coups. Le premier coup rappelle le fameux précepte de Nim
zowitch concernant le traitement à appliquer aux pions faibles :
les contenir, les bloquer, les détruire ! 28. b4, joint à la position de
la tour sur la cinquième rangée, limite l'action des pions doublés
noirs ; après 29. . . . b5? ces derniers sont même immobilisés,
mais les blancs n'ont pas besoin de les détruire parce que, assez
curieusement, les noirs s'en chargent eux-mêmes.
53
3. Larsen-Boutteville, Lugano 1968
54
et le retrait du roi serait suivi de 38. �f4. Voici une variante
amusante : 37. . . . �g5 38. c5 ! bxc5 39. ll gl + �h5 40. �xc6
cxd4 41 . .ll hl + �g5 42. ï: ch6 et mat au coup suivant !) 37. �xf3
�g5 38 . l'l gl + �h6 39. �e2 .tt c7 40. l:I b l l'l cb7 4 1 . �d3 �g7
42. e4 b5 . (Désespoir ! Mais les blancs étaient sur le point
d'obtenir deux pions passés liés par d5 . ) 43. cxb5 ll xb5 44.
l:[ xa7+ �h6 45 . :t xb5 cxb5 46. a6 g5 47. n b7 ll a8 48. a7 �h5
49 . e5 g4 50. e6 �g6 5 1 . e7 les noirs abandonnent. Des pions
passés liés ne devraient pas être séparés, mais ici le pion « e » peut
se débrouiller tout seul : 5 1 . . . . �f7 52. n b8.
La position était-elle gagnée après 27 . .tl a6! ? C'est difficile à
dire , mais il est de toute façon certain que la partie noire était
ardue. Dans les études de finales, il est nécessaire de prouver le
gain, tandis que pour le jeu sur l'échiquier il suffit d'avoir des
chances de gain.
Les blancs ont pointé leurs forces de façon agressive sur l'aile
roi, et comme les noirs n'ont jusqu'à présent de forte contre
attaque prête nulle part, il faut conclure que les blancs sont un
petit peu mieux, même si la position noire semble solide. Le
cavalier est remarquablement bien placé en eS. Mais que faire
maintenant ? Si les noirs avaient le trait, ils joueraient probable
ment i.,d7 suivi de i.,e8, qui ôterait tout mordant à l'attaque
blanche. L'attaque doit être renforcée ! Le cavalier c3 qui , pour le
moment ne fait rien d'autre que de prévenir a5-a4, est mobilisé :
19. ttJdl ! J,d7 20. ttJe3. Juste à temps ; maintenant ,.te8 est
impossible à cause de ltJf5 . Rubinstein joue 20. . . . ll ad8 21.
ltJf5 i.,xf5 22. exf5 'iVd7, sinon le cavalier h5 bondit en e6 via f4.
Maintenant les blancs peuvent sans doute envisager g2-g4 suivi de
ltJf4, mais ils tentèrent d'abord de traiter la position par une
attaque de pièces et y parvinrent parce que Rubinstein était
endormi : 23. ll f4 ll fe8 24. �hl ll e7 25 . .t:t e4 ll de8 26. 'iVh4
�g8 27. 'iVf2 b6 28. ll fel �h8 29. ll le3 �g8(?) 30. ll g3 �h8??
(30. . . . �f8!) 3 1 . ll xg7 ! ll xg7 32. ttJxf6 'ftle7 33. ttJxe8 �xe8
34. 'ftlf4 ll e7 35. f6 ltJg6 36. ll xe7 Ci:Jxe7 37. f7 les noirs
abandonnent.
56
6. Larsen-Gheorghiu, La Havane 1966
57
pion « f » ne reste pas en f4, il est sage de défendre eS . Apparem
ment les blancs ne songent absolument pas à placer leurs tours sur
la colonne « g » ouverte. Dans ce genre de situations, on peut
envisager d'abriter le roi sur l'aile-dame qui est fermée , mais ici ce
n'est pas nécessaire, et d'un point de vue pratique les blancs
veulent déclencher leur offensive maintenant, avant que les noirs
atteignent le contrôle de temps du 40e coup) 27. . . . a4 28. t'L)gS
tt c8 29. t'L)hS tt:Jg8 30. i,.f3 t'L)ce7 31 . 'iVg2 .:1Jg6 32. 'ft'h3 �xgS
(pratiquement inévitable, à cause de la menace t'L)f6. Mais les
blancs ont maintenant une position gagnante !) 33 . fxgS i.c6 34.
ttJf6 'VJif7 3S . �xc6 ,ll xc6 36. �g3 tUeS 37. h4 t'L)f8 38. ,ll e2 ll 6c7
39. tt g2 tt:Jd7 40. i.,f4 tt:Jgxf6 (aide les blancs mais il n'existait pas
de bonne défense contre hS suivi de g6. Peut-être le grand maître
roumain espérait-il me voir encore déplacer le pion « g » ) 41. exf6
l:[ c6 42. hS ! h6 (ou 42. . . . �xhS 43 . .tl h2 �g4 44. 'iVxg4 fxg4 4S .
g6!} 43. g6 'VJixf6 44. i_xh6 eS 4S . 'iVh3 'iVe6 46. 'iVxfS 'iVxfS 47.
tt xf5 e4 48. l:t f7 les noirs abandonnent.
7. Yepez-Col6n, La Havane 1966
58
l:l heS, 'iffS et t2Jd7, et l'avantage territorial des blancs n'aura plus
de signification.
59
<;i(e7 21 . l: xh7 l:t d8 22 . .:t h4 tt d5 et parvint presque à arracher la
nulle , grâce avant tout au pion isolé. Mais un pion est un pion, et
une fois que l'on a découvert comment gagner un pion, la position
du diagramme doit être jugée comme représentant un gain blanc.
60
la famille, du moins tant que le triste fou g7 devra contempler
immobile le pion surprotégé eS. Tentez comme expérience d'ôter
les deux pions « e », vous vous apercevrez que la position est
approximativement égale. Ce qui est amusant, c'est que le pro
chain coup des blancs donne à penser qu'ils désirent s'accrocher à
leur pion c2, alors qu'ils se demandent en réalité comment mater.
Les noirs s'en aperçurent trop tard : (1. e4 cS 2. ê2Jf3 ttJc6 3. �bS
ê2Jf6 4. eS êtJdS S. 0-0 g6 6. ttJc3 ttJxc3 7. dxc3 ! �g7 8. tt e1 0-0 9.
'i!VdS!? b6? ! 10. �xc6 dxc6 11. �xc6 �fS) 12. 'i!Va4 ! �e8(?) 13.
'i!Vh4! 'i!Vc6(?) 14. �h6! ! �xc2? 1S. êtJgS f6 16. �c4+ �h8 17.
�xg7+ �xg7 18. ttJe6+ les noirs abandonnèrent.
61
que vous ne vous êtes pas complètement perdu dans les finales de
cavaliers, après les échanges, parce que . . . il y a un mat en trois
coups ! Donnez un échec en f3 , et Westerinen abandonnera. Son
dernier coup fut 2S . tLJe3-c4? , mais sa position était déjà mau
vaise , par exemple 2S . ti xa6 tLJfS 26. tLJxfS ll xel.
L'être humain est ainsi fait qu'il lui est plus facile de voir la
combinaison de mat si le cavalier capture quelque chose en f3 .
Placez u n pion sur cette case, l a tâche devient alors plus aisée !
14. Larsen-Gannong, St. Johns 1970
couleur, est en réalité très fort. Il vise l'aile-roi noire, qui est
devenue très sensible depuis le coup malavisé 13. . . . h6, qui a été
joué avec le désir de poursuivre par gS et lLJg6. Peut-être les p.oirs
étaient-ils également effrayés par la manœuvre tLJe4-gS(-e6) .
Nous pouvons aussi voir la situation sous l'angle suivant : les
blancs ont plus d'espace sur l'aile-dame, tandis que les noirs ne
peuvent rien entreprendre sur l'aile-roi .
Le meilleur coup des noirs dans cette position mauvaise et
probablement perdante ? Peut-être 1S . . . . c6 ou cS . Dans la
partie, ils firent une tentative vraiment désespérée, 1S. . . . bS,
mais après 16. cS ! on ne peut pas dire qu'ils aient abouti à
grand-chose. Au contraire, les blancs disposent maintenant d'un
plan gagnant simple, à savoir l'utilisation de la colonne � c �. Les
blancs ont bien sûr aussi envisagé de faire porter leurs opérations
contre le roi noir ; la position est si forte que ni les fous de couleur
opposée ni les autres mécanismes de nulle ne suffiront. Quand
l'action fut couronnée par un sacrifice de dame (qui était à peine
un sacrifice) , un spectateur fut si emballé qu'il parla d'offrir un
prix de beauté. Je n'en ai cependant jamais vu le moindre liard.
Donc, à partir du diagramme : 14. g4! _txe4 1S. i,xe4 bS? ! 16. cS !
dxcS 17. i.xcS ll ad8 18. 'ifb3 �h8 19. 0-0-0 ll f6 20. �b1 lLJc8 21 .
h4 lLJd6 22. �xd6 J:t xd6 23. J:t c1 V/iifl 24. hS gS 2S . .: cs a6 26.
ll hc1 ti 6d7 27. V/ii c2 .i,f8 28. ll xc7 �d6 29 . .ti c6 ll a7 30. 'iVf2
ll dd7 31. V/iib6 'V//ie7 32 . .i,fS ll db7 33. tt xd6! ll xb6 34. ll c8+
62
c:J;; g7 3S . l:I xb6 les noirs abandonnèrent. En fait, ils jouèrent �b4,
mais capitulèrent immédiatement après, quand ils se furent rendu
compte que les blancs pouvaient capturer leur tour par 36. l:t g6+
c:J;; fl 37 . .i,e6+ c:J;; e7 38. l:I g7+ .
Remarquez ce que le fou e4 parvient à faire. Il menace l'aile-roi
noire et tient à lui seul la position blanche en couvrant f3 et dS.
Qui oserait dire que cela est « mauvais » ?
Les noirs sont gagnants ! Le fou des blancs est pitoyable, tous
ses pions étant situés sur des cases de sa couleur. Les noirs ont
naturellement besoin d'une ligne ouverte pour percer la position,
et il se trouve que h4 peut être joué dès maintenant. Si les blancs
prennent le pion, fS-f4 gagne une pièce. Donc : 2S . . . . h4! 26.
c:J;; d3 hxg3 27. hxg3 .t:t h2 28. ttJh4 (ou 28. ll gl .tt g8! 29. l:I bbl
�xg3 ! 30. fxg3 .t:t xg3, et les noirs récupèrent la pièce avec un gain
facile) 28 . . . . .i,xg3 29. ttJf3 ,tt g2 30. ttJel l:t g l ! (maintenant 3 1 .
fxg3 ,U xg3 , peut-être suivi d e f4, donnerait u n avantage d'un
couple de pions aux noirs) 3 1 . ll e2 .i,d6 32 . .t:t cl l:t hS 33 . ttJf3
tt xcl 34. Axel li h3 les blancs abandonnèrent.
Après 2S . . . . h4 Alekhine indique la variante 26. l:t gl l:t eg8
27 . .tl bbl h3 28. ttJf4 .i,xf4 29 . .i,xf4 ttJxf4 30. gxf4 l:l g2 avec une
finale de tours facilement gagnante. Le pion « h » est ici utilisé
comme point d'appui pour la tour. Mais 27. . . . hxg3 28. hxg3
tt h2 est plus que suffisant.
63
blancs à effectuer un sacrifice peu clair en h7. Les blancs disposent
toutefois de nombreuses continuations favorables telles que 18.
bxc5 bxc5 19. lLJg5 h6 20. exd6 'iVxd6 21. lLJge4 suivi de d6 et lLJd5 .
Les noirs craquent immédiatement : 17. eS ! �b7 1 8 . bxc5 lLJxc5
19. I:. xb6 �xd5 20. lLJxd5 lLJxd5 21 . it.xh7+ �xh7 22. 'iVxd5 dxe5
23. jl xe5 lLJe6 24. tt:Jg5+ �g8 25. ll, xe6 fxe6 26. n xe6 et les noirs
abandonnent.
1 7. Uoublinski-Botvinnik, Moscou 1943
Les blancs sont mieux ! Ils aimeraient échanger toutes les tours,
puis gagner le pion cS par lLJa4 et, si nécessaire , 'iVf2. Les noirs
n'ont qu'un coup raisonnable : 25. . . . ll d4! ! Il coûte la qualité,
mais les noirs peuvent ensuite contempler avec fierté leur belle
position de pions (quel changement agréable !) et leur paire de
fous. Il est nécessaire de prendre cette décision immédiatement.
Après l'échange d'une paire de tours, le sacrifice de qualité serait
moins prometteur. (En règle générale, le camp qui possède
l'avantage de la qualité a intérêt à échanger la dernière tour de
l'adversaire. La connaissance de cette règle peut souvent rappor
ter des points en finale !)
Après 25. . .. ll d4 les noirs ont de bonnes chances de nulle,
tandis qu'après tout autre coup ils peuvent signer la feuille de
partie ! C'est si simple - sans compter que Botvinnik a gagné . . .
La partie continua par 25. . . . ll d4! 26. lt:)e2 �cS 27. lLJxd4
(peut-être 27 . .i,xd4 cxd4 28. lLJcl suivi de lLJd3 est-il meilleur,
avec l'idée de parvenir à jouer f4 ou b4 au bon moment ?) 27. . . .
cxd4 28. i_ f2 cS 29. ll fl f5 30. �g3(?) �d7 31. ll adl (les blancs
n'essayant même pas de jouer b3-b4, tout se passe maintenant
comme si les noirs avaient un pion pour la qualité) 31. . . . f4 32.
�f2 g5 33. g4? fxg3 34. �xg3 �h3 35 . .tU2 h5 36. l:t fd2 h4 37.
Af2 ll f8 38. ll d3 ll f4 39. �hl �h7 40. ll gl �d8 41 . 'lWe2 'iVfl
42. 'iVdl 'iVh5 43 . .ie3 'iVxf3+ 44. 'iVxf3 ll xf3 45 . �xg5 ll xd3 46.
�xd8 ll e3 47. i_b6 ll xe4 48. �xc5 ll e2 49. ll dl i,g4 50. h3
�xh3 5 1 . b4 .i,f5 52. i&,d6 d3 53. bxa5 h3 les blancs abandonnent.
A propos de la note accompagnant le 27e coup, on doit dire que
de nombreux experts estiment que deux fous sont aussi forts que
tour et cavalier. Cette affirmation n'est pas vraie dans le cas
.général.
18. Partie par correspondance : Lundin-Persson, 1 942-1943
64
plus précieux que le lamentable fou noir. Cet avantage deviendra
décisif quand la position s'ouvrira, et une telle ouverture est
possibl� par g3-g4. (Déplacez le pion noir de g7 à g4, la position
deviendra nulle !) On dit que le cavalier est supérieur au fou dans
les positions fermées, mais ces dernières ne doivent pas l'être au
point qu'il n'y ait plus rien à faire !
Les blancs ont tout leur temps ; l'avantage ne va pas s'envoler.
Ils peuvent augmenter tranquillement la pression. Leur sens de
l'esthétique devrait s'irriter du fait que le pion « a » des noirs est
sur case noire. Ils commencent donc par 38. l:t b4 ! ! �g8 39. J:t a4
a6. Une offensive noire par b7-b6 est maintenant impossible, et
40. J:t ab4 peut être joué, pour placer les tours en f2 et gl, puis
jouer g3-g4. Cela gagnerait probablement. Mais pourquoi ne pas
utiliser la case b6? Des menaces sur les deux ailes sont toujours
plus difficiles à parer que des menaces sur un seul flanc : 40.
�d2 ! ! �f8 41. �c3 �e8 42. �b4 �d8 43. �a: it.,d7 44. �b6
�c8 45. J:t ab4 �b8 46. l:t ab2 i.,e8 47. J:t gl g6 48. l:t f2 l:t h7 49.
g4. Les noirs auraient sans doute pu obtenir le même type de
position avec les deux tours sur la colonne « f », mais cela n'aurait
été d'aucune utilité , leurs homologues blanches perçant en g7 ou
g8 et créant, à l'aide de leur propre monarque, de sérieuses
menaces contre le roi noir. Dans la partie, il se passa quelque
chose d'étrange : 49. . . . �c8 50. g5?? .t:. f8 51. �a7 b5+ ! 52.
�b6 aS ! et la nullité fut conclue . Après 50. gxh5 les noirs auraient
pu abandonner ! Voilà une des variantes : 50. . . . Jlxh5 51. .t:. g4
.t:. h6 52 . .U. fg2 �b8 53. h5 ! l:t xh5 54. tt:)xg6 i.,xg6 55 . .tl xg6 avec
un gain blanc aisé.
Notez la manœuvre ll b4-a4, qui prive les noirs de toute chance
de percée dans la position, ainsi que la marche du roi jusqu'en b6,
pour créer des menaces sur les deux ailes !
(38. ll b4 est de loin le coup le plus fort dans la position. Si le
pion blanc était en a4 et non en a3, le mieux serait de jouer 38. aS
a6 39. ll gl suivi de g4. Mais il n'est pas certain que les blancs
puissent gagner en attaquant uniquement sur l'aile-roi . Dans la
position du diagramme, 38. a4 serait une faute positionnelle,
même si on admet que ce coup présente l'intérêt de priver les noirs
de tout contre-jeu sur l'aile-dame.)
1 9. Zinser-van Kleef, Strasbourg 1973
65
tZJeS 1 1 . g4 b6 12. h4 l2Jc5.) Les blancs ont un avantage d'espace
sur l'aile-dame . Sur l'aile-roi , ils n'ont pas de chances d'attaque,
mais après 15. h5 ! g5 cette aile est fermée de façon très avanta
geuse aux blancs. Ils ont entre autres la possibilité d'installer un
cavalier en f5 , tandis que les noirs ne peuvent profiter du trou en
f4. Les blancs peuvent tranquillement effectuer le petit roque,
puis mobiliser l'aile-dame. Il est très peu probable que le fou roi
noir puisse jouer un rôle actif. Les blancs ont dans l'ensemble de
bonnes chances de gain. On peut discuter sur le point de savoir si
les noirs doivent essayer 13. h5 ! f5 ! ? , car après 14. hxg6 f4 15.
i.,xc5 bxc5 le pion « a » peut devenir faible en finale. 15. . . . dxc5
serait meilleur, mais les noirs doivent alors surveiller la percée
d5-d6. Sur l'aile-roi , ils doivent craindre l'irruption d'un cavalier
en f5 . Le bon côté des choses, c'est que le fou restant des blancs
est mauvais, mais il se pourrait qu'il rentre en jeu par a4. Une fois
de plus, les blancs sont mieux ici. Dans la partie, les noirs
tentèrent d'anticiper l'action des blancs sur l'aile-dame , mais ne
parvinrent pas à s'en tirer : 13. h5 ! g5 14. f3 �d7 15. 'iVc2 c6? ! 16.
0-0 cxd5 17. cxd5 .tl cS lS . .ti fc1 ttJc7(?) 19. ttJc4 1.1:JeS 20. a4 'VJic7
2 1 . 'ii' d 1 .ti bS 22. l2Ja3 l2Jf6 23. i,b5 ! Un échange de fous
hautement favorable ; les cases b5 comme f5 peuvent maintenant
être occupées par les cavaliers blancs, tandis que dans certains cas
un de ces fringants destriers peut également être fort en c4, voire
en c6. Après 23. . . . .t:tfcS 24. ttJc4 l2JeS 25 . i,.xd7 'ii xd7 26. l2Jb5
� fS 27. i.f2 l2Jc7(?) 2S. tt:Ja7 Il eS 29. tt:Jc6 1:: b7 30. i,.xc5 bxc5
31. ttJ6xa5 ll bbS 32. ti:Jc6 .ti b7 33. n c3 , les noirs devinrent
désespérés et tentèrent 33. . . f5 , ce qui ne les aida en rien . Les
•
66
l'aile-roi ! La position serait nulle si le pion noir était en h4!
Peut-être le bon coup est-il découvert uniquement à cause de
l'agacement que procure le stupide pion h3 , qui empêche le
cavalier d'effectuer la manœuvre lL!d3-f2-h3. Il faudrait peut-être
prendre l'habitude (une bonne habitude) d'envisager tous les
coups « ouvre-boîte » possibles et impossibles, dans les positions
fermées : 41 . h4! gxh4 42. f4! Et voilà ! Les blancs développent de
sérieuses menaces contre le point fort eS, et l'activité du fou f2
comme du cavalier d3 augmente considérablement. A part ça, la
dame s'apprête à faire des avances au roi noir après 42. . . . hxg4
43. fxe5+ dxe5 44. �h6. Les noirs tentèrent de mettre sur pied un
semblant de défense, mais toutes leurs forces ne purent rejoindre
le champ de bataille à temps : 42. . . . g5 43 . fxe5 + dxe5 44. ttJh2
Ce6 (l'idée est bonne, 45 . dxe6 �xe4+ avec un contre-jeu
puissant) 45. gxh5 �h7 46 . .,tf3 ttJf4+ 47. ttJxf4 gxf4 48. �al !
{double menace sur a8 e t eS) h3+ 49. c;i;>xh3 .,tb7 50. ttJg4+ c;i;>f7
51 . �xe5 �c8 52. bxc5 les noirs abandonnèrent.
Toute personne qui consent à s'absorber dans la position doit
conclure qu'après 41 . h4 les blancs ont une position gagnante.
21. Rubinstein-Nimzovitch, Berlin 1928
Les blancs sont un peu mieux. Ils ont plus d'espace, ainsi que la
tant célébrée paire de fous. La position noire semble cependant
solide. Des continuations raisonnables seraient 21. ttJe2 et 21.
lL!hl avec l'idée g4. Mais ne serait-il pas plus indiqué , avant cet
assaut de pions, d'améliorer la position du fou d2? Rester là à
admirer religieusement le pion parfaitement protégé b4 n'est pas
vraiment une occupation digne de ce fou, pour lequel les noirs
n'ont pas réellement d'équivalent. Au bon moment, il doit se
rendre sur la grande diagonale. Au bon moment ? Par exemple,
après 21. ll bel a4 22 . .,tel a3 ? Non, l'instant juste, c'est
maintenant : 21. i.,cl ! ! (Pour améliorer les perspectives futures
de ce fou, on peut envisager 21 . f5, mais ce coup crée le risque de
devoir supporter un cavalier noir en eS , sans compter que l'idée
d'ouvrir une diagonale au fou d2 ne doit pas se faire au détriment
de son collègue en d3, non ?) Après 21. i.,cl les blancs sont
clairement mieux. Voilà la partie complète : 1 . d4 ttJf6 2. c4 e6 3 .
ttJc3 i.,b4 4. �c2 d 6 5. e 3 cS 6. i.,d3 lL)c6 7. ttJe2 e S 8. d5 i.,xc3+
9. �xc3 ttJe7 10. �c2 0-0 1 1 . 0-0 l2Jg6 12. l2Jg3 l:I e8 13. f3 i.,d7
14 . .i,d2 a6 15. h3 b5 16. b3 �b6 17. c;i;>h2 aS 18. l:I abl b4?
(18. . . . ll eb8! en liaison avec �d8 et a5-a4 donne un jeu égal)
67
19. f4 exf4 20. exf4 ttJfS? (20. . . . a4 ou 20. . . . 'iVdS sont
meilleurs) 21 . �cl ! �dS 22. 'ti'f2! (22. �b2? tl)g4+ 23. hxg4
'ifh4+ est favorable aux noirs) 22. . . . a4 23 . � b2 tt:Jg6 24 . .tl bdl
axb3 25 . axb3 %l a7(?) 26. %l del n xel(?) 27. n xel ttJfS(?) ( .tl aS
est meilleur) 2S. ii_xf6! �xf6 29. tl)e4 �h6 30. f5 .tl a3 31. %l bl
%l a6 32. g4 f6 (la menace était g5 suivi de �e2) 33. �g3 ! �cS 34 .
.tl el �b7 (34. . . . tl)d7 35. tl)xd6!) 35. "iVe2 tl)d7 36. tl)xd6!
.tl xd6 37. "iVeS+ ttJfS 3S. l:. e7 g6 39. "iVf7+ �hS 40. : es .tl dS!?
(dernière chance , 41 . .tl xd8? �e3 + avec échec perpétuel) 41.
�xf6+ �gS 42. 'iVe6+ �g7 43. f6+ les noirs abandonnent.
6S
finesses tactiques, vous ne pourrez faire de grands progrès dans le
jeu positionnel. Les noirs jouent maintenant 22. . . . 'iVd7. Qu'ont
gagné les blancs ? La diagonale a3-d6 a été ouverte pour le
fou-dame . La colonne « c » a été ouverte, mais les blancs ne sont
pas encore prêts à l'occuper. La dame noire a été repoussée sur la
colonne « d », où dans de nombreuses variantes elle est sujette à
des tracasseries. Les blancs ont le choix entre deux continuations
puissantes, 23. ii,a3, ou 23 . b6 qui mine la position du cavalier d6.
Les deux devraient mener à la victoire . Kérès note que les noirs
peuvent se défendre opiniâtrement, même après 23 . b6 tt:JxdS 24.
'iVxdS fitfl ; il est possible de pousser l'analyse plus loin, par
exemple 2S . bxc7 'iVxdS 26. ll xdS ! tt:Jxe4 27. �e3, et le pion passé
en c7 est très fort. Kérès choisit 23. �a3, qui mène à un avantage
positionne! décisif sans nécessiter le difficile calcul de variantes.
Après 23. . . . tt:JxdS 24 . .t:t xdS , les noirs se crurent forcés de jouer
b6, pour empêcher bS-b6. Kérès donne 24. . . . �f8 2S. b6 c6 26.
ltJxeS ! fxeS 27 . .U. xeS + �d8 28. ll d1 avec une attaque gagnante.
Ici, le lecteur est censé remarquer entre autres choses la jolie
pointe 26. . . . fiie6 27. ]l aS ! Donc, 24 . . . . b6 2S . �xd6 cxd6; les
blancs se rapprochent du gain. Le fou des noirs est mauvais, et le
pion d6 ne vaut pas grand-chose . Les blancs pourraient jouer 26 .
.t:t c1 (plan : .t:t c6) . Mais la suite de la partie, 26. tt:Jd2 file? 27.
ltJc4 �f8 28. ll ad1 l: ad8 était sans espoir pour les noirs. Ici
Kérès n'est pas content d'avoir donné aux noirs l'occasion de
trouver un peu d'air par un sacrifice de pion, mais sa position n'a à
aucun moment cessé d'être gagnante : 29. l:. Sd2? ! dS !? 30 . .U. xdS
.tl xdS 3 1 . exdS ii,cS 32. d6 iVd7 33. a4 �f8 34. 'iVf3 �g7 3S . h3
.tl c8 36. fiidS ii,d4 37 . .tl xd4! :t eS 38 . tt:Jxb6 .tl xdS 39 . .t:t xdS iVfS
40. d7 les noirs abandonnèrent.
24. Pétrossian-Schweber, Stockholm 1962
69
lignes ouvertes, et les noirs espéraient pouvoir décrocher la nulle .
Cependant, après 20 . .i,xe8! n xe8 21 . êt:Jc4 ,i.a6 22. �b3 �f6 23.
n et �f8 24. êt:Jg3 i_c8 2S. 0-0 n d8 26. �g2 l:, a7 27. n f2 �h7
28. n fc2 ils n'ont pas à se féliciter de leur position . Après 28. . . .
1Va6? 29. tt:JxeS n e? 30. êt:Jc4 i,g7 3 1 . �d3 �g8 32. n d2 .t:t e7 33 .
eS ! les blancs l'emportèrent aisément. Ainsi, nous n'avons pas pu
voir le plan gagnant imaginé par Pétrossian, mais le doublement
des tours sur la colonne « c » peut indiquer l'attaque de cS par
tt:Jg3-hl-f2-d3.
J'adore affliger les noirs d'un fou vraiment mauvais dans plu
sieurs variantes de l'est-indienne. Cette partie ressemble à ma
rencontre avec Hort, à San Antonio 1972 : 1. c4 g6 2. êt:Jc3 i,g7 3.
d4 d6 4. e4 tt:Jf6 S . i,d3? ! 0-0 6. êt:Jge2 eS? ! (6. . . . ttJc6!) 7. dS aS
8. f3 tt:Ja6 9 . .i.gS h6 10. �e3 c6 1 1 . �d2 �h7 12. g4 l[JcS 13. Ac2
cxdS 14. cxdS .i.d7 1S. ttJg3 bS 16. h4 b4 17. ttJce2 tt:Je8 18. hS ! gS
19. 0-0 '+Wb6 20. ttJcl tt:Jc7 21. tt:Jd3 ttJ7a6 22. n fel n fc8 23. A dl
'jid8 24. i_e2 ,tf8 2S . �g2 ttJxd3 26. ,txd3 ttJcS 27. ,txcS l:t xcS
28. n xcS dxcS 29. �e2 n b8 30. tt:Jfl .,td6 31. ttJe3 �g8 32. ltJc4
i.e8 33. n et �f8 34. '+We3 n es 3S. a3 �e7 36. I:t al l:I a8 37. 'iVe2
j_d7 38. tt:Je3 'iVd6 39. a4 n b8 40. ,tbS ! �xbS 41. �xbS 'iVxbS
42. axbS n xbS 43. �fl ! b3 44. �e2 i,c7 4S . ll a4 �d7 46. �d3
n b6 47. �c3 n bS 48. ttJc4 �e8. Les noirs abandonnèrent plus
tard la partie ajournée.
Malgré un certain avantage positionne!, il y a le risque de ne
pouvoir obtenir mieux que la nulle quand une aile est complète
ment bloquée. Dans les positions avec la formation de pions
cS-d6-eS , les noirs peuvent souvent obtenir un peu plus d'espace
pour leurs forces en défense quand les blancs foncent en avant par
b4. De toute façon, quelle que soit la frontière entre position
tenable et position perdue dans ce type de partie, les noirs feraient
mieux de trouver une autre ouverture s'ils ne parviennent pas à
jouer l'est-indienne mieux que ça.
25. Ulienthal-Botvinnik, Moscou 1945
Les noirs doivent jouer 18. . . . i,b4! Si vous avez jugé que
cette position était gagnée pour les noirs, c'est que vous commen
cez à réaliser ce qu'est le jeu positionne!. Les noirs échangent le
fou pour le cavalier, installent leur propre cavalier en e4 et
profitent de la vie. Le cavalier blanc peut être chassé à tout
moment par f7-f6. Le pire que l'on puisse imaginer, c'est que les
blancs parviennent à échanger les cavaliers ; et puis après ?
70
Après, on bat le rappel de toute l'artillerie lourde, on la dirige sur
la colonne « e » et on fixe le pion e3 droit dans les yeux. Il est
également possible de préparer simultanément l'avance des pions
de l'extrême aile-dame, où l'on dispose d'un bon pion de plus.
Dans la partie, les blancs décidèrent de capturer en c3 avec le
pion « b ». Cela rend la mobilisation de la majorité de pions noirs
plus difficile , mais en revanche le pion c3 comme le pion isolé a2
deviennent des cibles d'attaque pour les pièces noires. Voici la
partie complète : 1 . d4 d5 2. c4 e6 3. ttJc3 c6 4. ê2Jf3 ê2Jf6 5. cxd5
exd5 6. �g5 h6 7. �xf6 'iVxf6 8. 'iVb3 �d6 9. e3 ê2Jd7 10. �d3
'iVe7 1 1 . 0-0-0 ttJf6 12 . .tl he1 �e6 13. 'iVc2 0-0-0 14. ttJe5? �b8
15. f4 c5 16. �b1 c4 17. �f5 �xf5 18. iVxf5 18. . . . �b4! 19.
iVc2 .U d6 20 . .tl e2 �xc3 21. bxc3 ttJe4 22. �al tt a6 23. iVc1 tt d8
24. l:[ c2 r.I dd6! 25 . ê2Jg4(?) tt g6! 26. h3 h5 27. ttJe5 I:t gb6 28. ê2Jf3
iVa3 ! 29. t2Jg5 ttJxc3 30. iVxa3 n xa3 31 . l: dcl ttJb5 32. ttJxf7
tt xe3 33. ttJe5 �c7 34. g4 ttJxd4 35 . .:t d2 ttJe2 36 . .tt el ttJc3 les
blancs abandonnent.
Ainsi, le trou en e4 décida de l'issue de la partie. Permettez-moi
de citer Nimzovitch : « L'établissement de cavaliers indéraci
nables est un exercice qu'il faut pratiquer assidûment. » Nous
pouvons également écouter Steinitz : « Quand on possède un
cavalier centralisé sur la cinquième rangée, la partie se gagne de
façon automatique. ,.
Le terme d'.: automatique >> s'applique encore mieux à quel
qu'un qui joue automatiquement de bons coups.
26. Pétrossian-Lokvenc, Vienne 1 953
71
En fait, Pétro joua un peu différemment : 19. tD le2 ,.tgS 20.
tDbS hS 21 . AxeS ! Il s'assure ainsi que les noirs ne peuvent
reprendre du pion « d » (21 . . . . dxcS 22. d6!). Après 21. . . .
bxcS 22. i.a4 ..lth6 23 . tDcl 'iVd8 24. tDc3 i,xa4 2S . tDxa4 les
blancs sont clairement mieux. Cela est dû en partie à cette vieille
connaissance, le « cavalier contre mauvais fou », en partie à
l'avantage d'espace et en partie au pion isolé en aS . Ces gentlemen
continuèrent à lutter pour leurs pays, c'était un match inter
national. Cependant, la partie dut être adjugée après le 82e coup
pour permettre à la cérémonie de clôture de se dérouler. La
décision de l'arbitre, Szabo, ne fut toutefois pas difficile. Les
blancs avaient un cavalier gigantesque en c6, les noirs étaient
toujours affublés de leur fou grotesque , et il y avait de plus une
tour et trois pions pour chaque camp. Après trois coups supplé
mentaires, la position de zugzwang suivante se présenterait :
�b4, .t;I a8, tDc6, pions f3, e4, dS/�b6, .t;I b7, i,c7, pions f4, eS,
d6. Les noirs seraient contraints de présenter leur poitrine au
glaive.
Cela dit, dans la classe inférieure il est toujours considéré
comme très malin de penser à jouer un fou en a4 dans ce genre de
positions. La question suivante peut cependant être posée :
qu'est-ce que ce fou pourrait bien faire d'autre ?
27. Fine-Becker, Zandvoort 1936
72
l'impression que les noirs auraient dû tenter 31 . . . . hxg5 32.
'ifg5+ �f8, mais après 33. 'ifxhS il n'y a pas beaucoup de chances
que les blancs ratent la bonne voie : 33. . . . f5 34. 'ifh8+ �fl 3S.
'ifh7+ �f8 36. ll d7, ou bien encore 33. . . . c6 34. ,U dl ! cxbS 35.
'iVh8+ �e7 36. 'iVf6+ �f8 37. ll hl 'iVc6+ 38. f3 et gagne, comme
d'ailleurs 35. cxbS. Les noirs sont absolument sans défense.
La première impression était correcte. Non seulement les
blancs sont mieux, mais de plus ils ont un gain immédiat. A
condition bien sûr qu'ils aient trouvé 30. g4!
73
18. . . . t2Jf6 19. t2Jg3 �h8 suivi de t2Jg8 et quand même .i,h6, ou
peut-être de façon plus précise, 18. . . . �h8.
74
un jeu calme , les blancs espèrent pouvoir mettre en jeu leurs pions
passés de l'aile-dame . 16. . . . eS est un coup douteux, qui crée un
horrible trou en fS et permet éventuellement aux blancs d'atta
quer plus tard le centre noir par f4.
Mais à quoi sert la tour égarée en aS? L'idée commence à
poindre : 16. . . . .U xb5 17. axb5 l2Je5 ! avec beaucoup de jeu pour
la qualité . De plus les pions passés liés blancs sont devenus
doublés isolés . Poursuivons un peu notre recherche : 18. êt:Je1
�cS semble agréable , et 18. �g3 lZJxf3+ 19. gxf3 hS est avanta
geux pour les noirs.
Le sacrifice de qualité est la bonne suite . Simaguine en avait
bien sûr été conscient au coup précédent (1S. . . . .tt a8-aS ! 16.
a2-a4) .
La partie continua par : 16. . . . .t:. xbS ! 17. axbS tt:JeS 18 . ..t.xeS
fxeS 19 . .ti a7! l: dS 20 . .ll xb7 �xb7 2 1 . g3 .,td6? (21. . . . f6!) 22.
ll e1 f6 23 . �b3 çJ;; fl 24. êt:Jxd4 �dS 2S . �xdS exdS 26. tZJfS avec
des chances de gain pour les blancs, qui durent cependant se
contenter de la nulle après quelques imprécisions commises dans
le zeitnot. Après 2 1 . . . . f6 la position aurait été égale .
31. Botvjnnik-Gereben, Budapest 1952
75
lt:ldS 20. lt:lfeS lt)c3 21. A,f3 f6 22. lt)c4 lt)bS 23. e3 <itd8 24 . .U. fc1
a3 2S. �g2 <ltc7 26. f4 fS 27 . .U. ab1 l2Jf6 28. lt)b6 .U. a6 29. lt)b4
.U. a5 30. .U. b3 .i.d7 31. lt) d3 .U. d8 32. lt)eS .i.e8 (voir diagramme
32) !
De nombreuses parties de maîtres connues utilisent la ma
nœuvre iYd7-c6. Botvinnik gagna de cette façon (malgré une très
vive résistance) contre Vidmar à Groningue 1946, après les coups
d'ouverture : 1. d4 dS 2. lt)f3 l2Jf6 3. c4 e6 4. g3 dxc4 S . 'i;Va4+
1t'd7 6. 'ii'xc4 'ii' c6 7. lt)bd2 'ii'xc4 8. lt)xc4 i.b4+ (?) 9. j_d2
.,i.xd2+ 10. lt)fxd2. Cependant, Bj�m Nielsen vengea avec les
noirs sa défaite dans une partie par radio contre le Norvégien
Haave, lors d'une partie qui débuta par 1. d4 d5 2. c4 dxc4 3.
1t'a4+ ? ! iYd7? ! 4. 'ii' xc4 'ii' c6 (voir le livre commémoratif d'Al
fred Christensen) . Bj�m Nielsen adorait jouer les finales, ce qui
n'était pas le cas d'Haave. Je ne connais aucune autre partie où les
noirs aient utilisé cette manœuvre de dame et gagné.
Les noirs sont complètement dominés. Ils sont faibles sur cases
noires, leur fou est mauvais, leur pion � b » est faible. Les blancs
jouissent d'une position centrale dominante. Mais ont-ils un
· gain ? Mentionnons encore un autre avantage : les tours blanches
peuvent se rendre sur l'aile-roi beaucoup plus aisément que les
tours noires. Soyons clairs : la tour aS ne peut se déplacer dans
aucune direction. Le plan doit donc être d'ouvrir une colonne sur
l'aile-roi, ce que l'on obtient naturellement par h3 et g4. Le coup
juste, que Botvinnik joua, est 33. h3 ! Contre 33. . . . i.,hS il avait
probablement prévu de jouer quelque chose comme 34. <itf2 suivi
de j_h1 et .U. gl . La partie continua : 33. h3! hS 34. <ltf2 .U. a6 3S .
.i.f3 .U. aS 36 . .U. g1 g6 37. g4 hxg4 38. hxg4 fxg4 39. lt)xg4 tt:Jxg4 40 .
.U. xg4 i,.fl 41 . lt)c4. Les noirs abandonnèrent la partie ajournée.
42. lt)eS �eS 43. ,te4 ne vaut la peine de perdre ni une nuit de
sommeil ni des forces à la reprise.
76
tian plutôt ouverte . De nombreux experts s'accorderaient à juger
la position gagnante pour les noirs. 12. Q)xc6, qui déplace le pion
de la colonne « b » à la colonne « c » et renforce le centre noir,
constitue une grave faute qui ne devrait pas se produire dans une
partie de maîtres .
Dans cette position , on peut envisager 18. . . . f5 (pour ouvrir
le jeu) , ou 18. . . . l:Uc8 (pour jouer c4) , mais les noirs devraient
rendre la vie aussi difficile que possible aux blancs, et le pion « a »
est une arme qui doit également être utilisée . Un coup comme
18. . . . f5 serait un soulagement pour les blancs, qui sauraient
immédiatement contre quoi ils doivent s'organiser, sans compter
qu'après 19. !: fel on peut déjà parler de contre-jeu le long de la
colonne « e ». Examinez la situation après 18. . . . a5 ! Les noirs
peuvent jouer a4 et ouvrir la colonne « a », puis la tour se rendra
en a2 , attaquant de flanc le pion c2 et le reste de la position
blanche . De plus, les noirs se débarrassent d'un pion isolé tandis
que le groupe de pions blancs sur l'aile-dame se réduit à deux
pions et donnera un faible (< isolani >> après le prochain échange de
pions. Cela dit, si les blancs jouent a4 , comme dans la partie , b3
devient très faible . Il suivit : 19. a4 l: fc8 20. l:Uel (20. c4 l:l cb8
coûte deux pions ! ) 20. . . . c4 2 1 . �e3 �g7 22. bxc4 kxc4. Les
noirs ont un grand avantage . Les blancs ont deux pions faibles sur
l'aile-dame , les noirs n'en ont qu'un. Après 23. Q)b3 �J7 24. :. e2
.: c4 25 . .t d4 J: c3, les noirs ont déjà commencé à réduire la
position blanche en miettes. Ils sont, également, enfin prêts à
jouer f5.
34. Gheorghiu-del Corral, Las Palmas 1973
77
Laissez-moi vous répéter ceci : même lorsque l'on est complète
ment immergé dans la stratégie , il faut envisager des solutions
tactiques tranchantes. Sinon on risque d'obtenir quelque chose
comme 33 . . . . �f4 34. n c4 i_g3? 3S . ]l cS+ �t7 36. li c7+ �eS
37. n eS+ �d7 3S. J:I c7+ �dS 39 . .tt cS+ ! �xcS 40. �c3+ �d7
41 . �c7+ avec échec perpétuel, sauf si les noirs veulent se faire
mater : 41 . . . . �eS 42. �cS+ �t7 43 . �e6+ �g7 44. �e7+
�h6 4S . 'iffS+ �gS?? 46. h4!
Les blancs ont deux pions pour la qualité, et ce sont deux solides
pions centraux. Cet avantage est-il suffisant pour gagner ? Oui,
certainement, mais il faut le prouver. Les blancs jouent 36. g4! et
se procurent des pions passés liés ! Après 36. . . . fxg4 37. �xg4
n es 3S. e4 les blancs ont le gain, mais lorsque l'on chausse ses
lunettes tactiques on s'aperçoit que 37. lZ)e4+ est plus fort encore,
par exemple 37. . . . �e7 3S. i,xg4 tt:Je6 39. n xcS ll xcS 40. lZ)cS
ou 40. dS n c4 41 . � d3 . On comprend ainsi pourquoi le maître
bulgare joua 36. . . . g6. Une vraie percée de pions s'ensuivit : 37.
hS ! Il est à peine possible de supporter la vue du grand nombre de
pions passés blancs après 37. . . . gxhS 3S. gxfS, raison pour
laquelle les noirs jouèrent 37. . . . n fS, mais après 3S. hxg6 fxg4
39. lZ)e4+ �e6 40. �xg4+ ils abandonnèrent, car sur 40. . . .
� dS 41 . .:t eS + ils se font mater en plein centre de l'échiquier.
Le désir de posséder deux pions passés centraux doit suggérer le
coup 36. g4! Les différentes mini-combinaisons, qui gagnent du
matériel à cause de l'infortunée position des pièces noires, re
présentent un bonus qui est tout à fait le bienvenu. En fait, il
arrive assez souvent qu'un coup positionnellement correct crée
soudainement des possibilités combinatoires. Mais un coup straté
giquement désirable doit être vérifié pour être sûr qu'il ne bute
pas sur une réfutation tactique quelconque.
La percée de pion en hS est apparentée à des finales classiques
du type suivant, que tout le monde devrait connaître : les blancs
ont leur roi en hl et leurs pions en aS , bS et cS ; les noirs ont leur
roi en hS et leurs pions en a7, b7 et c7. Les blancs gagnent par 1 .
b 6 cxb6 2 . a6 bxa6 3 . c6.
7S
centre, où le cavalier blanc manque de points d'appui. La position
ressemble un peu aux numéros 15, 29 cé 33, ruais içi a vcç de ux
pro té ger b] de façon permanen te . Cette faibl esse peut � tre plom
bée par tt:Jd2-e4-c3-b5 , et le cavalier attaque même d6, mais il n'y
a pas assez de temps pour cette manœuvre . Les noirs ne veulent
pas jouer h5-h4 pour le moment, les blancs répliquant par g3-g4.
Comment h4 peut-il être préparé ? La tour noire , qui attaque b3,
occupe une bonne position. Le fou ? Il couvre déjà la case h4 et se
tient prêt à défendre , de e7, le pion d6 . Comment les noirs
peuvent-ils donc améliorer leur position ? Le roi ne fait rien ! Le
choix réside entre �f8, pour que le roi puisse aller défendre d6, et
�g6 pour mener une attaque royale ! 37. . . . �f8 38. h3 �e7 39.
g4 semble améliorer la position blanche ; donc : 37. . .. �g6! 38.
Z: d2 .Ji.e7 39 . .t: e2 �f5 . Déjà très désagréable . En fait, les blancs
ont besoin de leur roi sur cette aile, l'incursion du monarque noir
étant intolérable. Il est possible de répliquer à 40. h3 par 40. . . .
h4 , mais après 41 . tt:Jxh4 + i_xh4 42 . gxh4 les noirs doivent jouer
la finale de tours de façon très précise pour gagner. Il est
beaucoup plus simple de jouer 40. h3 .ti g8! 41. ll g2 h4, ou même
41 . . . . �e4! La partie se poursuivit par : 40. lZJd2 h4 41. tZJfl
�g4 42. :t e3 i_f6 43 . �d2 i_d4 44. l: d3 hxg3 45 . hxg3 ll h8 46.
�e2 ll h l . Partie ajournée . Je m'attendais à 47. J:t dl l:t gl 48.
n d3 e5 avec un gain facile. Les blancs, à l'agonie, tentèrent
quelque chose de différent : 47. tZJe3+ �xg3 . Le plan blanc était
maintenant 48. tLJfl + �h4 49. b4 il faut toujours surveiller ce
-
79
Après 37. . . . "'g6!, une contre-attaque blanche cohérente
aurait pu donner ceci : 3S. lZ)d2 "'f5 39. tZJe4 j_e7 40. lZ)c3 h4 41 .
lZ)b5 hxg3 42. hxg3 "'g4 43. ll e3 ll hS 44. ll d3 ll h2+ 45. "'dl
ll g2 46. tZJxd6 ll xg3 47. ll xg3 "'xg3 4S. Cf:Jxil "'xf4 gagnant un
cavalier !
so
donna une bonne partie aux noirs dans Wotulo-Kavalek, Manille
1973 .
81
39.
Démarrage par une finesse tactique que tout le monde devrait
connaître. On la retrouve fréquemment dans les positions où
dames et tours sont seules, ou pratiquement seules, sur
l'échiquier. Les blancs jouent 1 . iVeS ! avec l'idée sournoise 1 . . . .
82
malin : 26 . eS fxe5 27 . dxe5 �",cS ! ) 26. � b3 ! (à malin. malin et
demi ! :. xc6 et d5 sont à la fois menacé ) 26. . . . .:, dd8 27. d5
exd5 28 . ,,k__ a7 :. bc8 29 . �xb7 fS 30. exdS les noirs abandonnent.
Leur posi tion s'écroule après par exemple 30. .. . exd5 3 1 .
.�xd5 + � h8 32. _1bf3 �g6 33 . !! c6 .
41 . Fuderer-Gligoric, 1 953
Les blancs doivent l'emporter ! Ils jouent simplement 25 . itb6
�cS 26 . .: c l ! et commencent à utiliser leur majorité de pions de
l 'aile-dame . 26. t. cl est un tout petit peu plus précis que 26. c5 ,
qui offre aux noirs deux possibilités supplémentaires, 26.
Âb5 et 26. . . . � a4 27 . .:. c l �d7. La partie continua par 25 .
� b6 � c8 26. !: c l ! .:, f8 27. cS �e8. (27 . . . . dxc5 donne aux
blancs l'occasion de gagner la qualité par 28 . �xc5 t. f7 29. j= a7 .
Cependant , il est tout aussi bon de reprendre du pion « b » et de
mettre le cap directement sur c7 . ) 28 . c6 ! (c'est quelquefois facile
de jouer aux échecs . Les blancs ont soudain deux pions passés liés)
28 . . . . bxc6 29 . dxc6 Ji,xc6 30. �xa6 .i,e4 3 1 . �c7 d5 32 . b5 (on
ne peut forcer les blancs à prendre la qualité et à se compli quer la
tâche , mais les noirs ne peuvent jouer 32. . . . �xc7 33 . l:, xc7
,ll xb5 34. itxb5 � xb5 à cause de 35 . � d4 avec une décision
rapide) 32 . . . . �txc7 33 . .t xc7 �e5 34 . b6 f4 35 . i. fl d4 36. :I d7
.t fd8 37 . Il xd8+ I:, xd8 38. �xf4 � d5 39 . a6 d3 40 . b7 et les
blancs gagnèrent aisément.
Ce n'est pas toujours aussi facile pour les blancs dans des
positions avec cette formation de pions, les noirs ayant un pion de
plus sur l'aile-roi et des chances d'attaque . Dans cette partie , leurs
pièces n'étaient toutefois pas prêtes pour une telle attaque .
A propos de la position de pion sur l'aile-dame, il faut noter
qu'elle est exceptionnellement favorable aux blancs . Si , par
exemple , le pion noir « a » était ramené en a7 et protégé par une
tour en a8, les blancs éprouveraient , dans ce cas , beaucoup plus
de difficultés à effectuer une percée .
83
joueurs plus prudents regrettent que ce coup affaiblisse la position
du roi blanc. Tout bien considéré, il n'est d'ailleurs pas très
logique d'ouvrir la route aux pièces noires assiégées sur l'aile-roi.
Steinitz joua 28. c4! , qui ne laisse aucune chance aux noirs. On
peut cyniquement répliquer à 28. . . . d4 par 29. 'i;Vf2. La suite de
la partie fut : 28. c4! dxc4 29. i.,xc4 .tl fe8 30 . .tl d3 .ti a7 31 . ll d6
ll b7 32. ll gd1 i_c8 33 . tLJxe6+ i.,xe6 34. i.,xe6 'i;Vh7 3S . .ti d7+
.ti e7 36. n xe7+ ltjxe7 37. 'i;Vf6+ �h6 38. ll d8 .t: c7 39. h3 les
noirs abandonnent.
Comme nous l'avons dit, 28. g4 gagnerait aussi , mais pas aussi
facilement que 28. c4. Pourquoi donner une chance à un homme
qui est déjà à terre ?
84
44. Najdorf-Reshevsky, Buenos Aires 1953
8S
Le fou blanc est loin d'être fort ; il est mauvais d'avoir les pions
c4 et surtout d5 bloqués ainsi sur la couleur du fou. Les blancs
disposent toutefois de plus d'espace, et l'on remarque un affai
blissement notable des cases noires autour du roi noir après
l'échange des fous. La dame blanche occupe une position superbe
sur la grande diagonale. Si nous cherchons à prouver que le
cavalier noir n'occupe pas une bonne position, nous n'allons
certainement pas commencer à jouer sur l'aile-dame. Le centre,
ou l'aile-roi ? L'aile-roi ! Une objection fondamentale au coup 14.
e4 est qu'il place encore un pion sur la couleur du fou. De plus, les
noirs peuvent jouer 14. • o oe5 ! , ce qui est grand pitié pour la
diagonale de la pauvre dame. 15. dxe6 fxe6 16 . .1i,.g4 'f/ie7 17. e5
tt)c6! est avantageux pour les noirs, qui incrustent leur cavalier en
d4. Abandonnons toute idée de percée au centre et tournons-nous
vers l'aile-roi : 14. h4! C'est le seul bon coup de la position. Ce
coup est aussi la raison qui nous fait dire que si Szabo voulait jouer
tt)a5, il n'aurait pas dû intercaler 12. 0 0 0�xf3. Mais son idée
était claire, il cherchait à obtenir un cavalier contre un mauvais
fou. Comment les noirs réagissent-ils sur 14. h4? Pas par 14. o o •
18. b4! tt)c4? 19. iVc1 !) 18. hxg6 hxg6 (18. fxg6? 19 . .,tg4!).
o o •
Après 19. �g2, il devient clair que les blancs sont parvenus par
leur 14e coup à créer des menaces directes contre le roi noir. Les
noirs ne peuvent jouer pour gagner un pion : 19. bxa4 20. . 0 0
iVb5 23. ,fl bl iVa6 24. iVc3 la menace ,fl ba1 gagne une pièce.
Kérès gagna ainsi : 19. . . . f6 20. %l h1 �g7 21 . axb5 �xb5 22.
'iVd2 g5 23. iVe3 iVd7 24. �g4! iVc7 (24. iVxg4 25. 'iVxe7+
o o •
ll f7 26 . .fl h7+ ! etc.) 25. �f5 �f7 (25. . . . ll h8 26. ll xh8 ,fl xh8
27. ,fl xa5 !) 26. ll h7+ �e8 27. i.,ah1 'iVb7 28. ll h8 les noirs
abandonnent.
Notez que les noirs sont parvenus au stade où b3 ne pouvait plus
86
être tenu. Ils n'ont simplement pas eu le temps de s'en emparer,
mais il est possible de concevoir une conclusion différente à cette
course sur les deux ailes, si les blancs avaient ralenti leur action un
moment. 14. h4! était absolument nécessaire.
87
l:t d2 22. 'ifxd2 'ii'xd2 23. l:t dl 'ifxdl + 24. l:t xdl _idS 25. e4 i.,c6
26. l:t d8+ i.,e8 27. e5 �f8 28 . .,tc6 �e7 29 . .ixe8 .U. xc7 30. tt b8
avec une finale très probablement gagnante. Avez-vous été ca
pable de suivre ? On ne sait pas si les joueurs ont vu aussi loin
dans la partie, mais c'est tout à fait possible, car à cause des
nombreuses menaces directes et réponses forcées, le calcul n'est
pas très difficile à effectuer) 19. ttJxb6 axb6 20. cS ! b5 (après bxc5
21. 'ii'xc5 l'avantage positionne} des blancs serait énorme) 21. a4!
bxa4 (21 . . . . .i,a6 22. a5 b4!? 23 . Il a4 Il b8 24. 'ii'd2 'ii'b7 25 . f4
est avantageux aux blancs) 22 . .U. xa4! (22.bxa4?? .U. a8 donnerait
un grand avantage aux noirs, leur fou rentrant en jeu avec force
par a6, tandis que les pions blancs « a » et « c » deviennent
faibles) 22. . . . ll a8 23. l:, cal .U. xa4 24. Grâce à leur jeu fin, les
blancs ont obtenu une position légèrement supérieure ! Le fou
noir est « semi-mauvais » et les blancs peuvent travailler avec la
menace b4-b5, qui, effectuée au bon moment, créera un fort pion
passé. Cependant, la majorité de pions noirs centraux existe
toujours. Si Lengyel n'avait pas joué 33. . . . e4? à un moment où
les deux joueurs étaient pressés par le temps, Korchnoï n'aurait
probablement pas tiré plus que la nulle. Ce dernier n'a obtenu
qu'un avantage minime, mais la série des coups 16 à 22 représente
un instructif mélange d'idées positionnelles et d'astuce tactique. Il
suivit : 24. . . . .,teS 25 . b4 j,b7 26. 'ii'c3 .i,d7 27. 'ii' a3 .i,e8 28 .
.U. a7 i.,b8 29 . .,tf1 �f8 30. j_d3 �g8 31. 'ii'a5 �f8 32. h4 e5 33.
�g2 e4? 34 . .i.e2 ll c8 35. 'ii' a6 .U. c7 36. J:t xc7 'ii'xc7 37. �b6 'ifd7
38. 'ii'b 8 f6 39 . .,th5 g6 40 . .i,e2 �e7 41. 'ii' f4 iVb7 42. h5 iVd7
(42. . . . iVxb4? 43. iVd6+ �fl 44. iVc7+ et h6) 43 . .i,g4 f5 44 .
..te2 �f6 45. �b8 g5 46. h6 �g6 47. b5 ! cxb5 48. iVb6+ �fl 49 .
.,th5 + �e7 50 . ..txe8 �xe8 51. c6 iVeS 52. �b7 �d8 53. iVxh7
'ifxc6 54. iVg7 les noirs abandonnent. Etincelante démonstration
par Korchnoï d'une prestation de grand-maître. Il est fort possible
que mes lecteurs ne soient pas capables de gagner cette position
contre le grand-maître hongrois, mais l'idée 16 . ..tc3 ! ne devrait
pas être impossible à découvrir.
47. Fischer-Kupper, Zurich 1 959
Examinons la partie complète : 1. e4 c5 2. ttJf3 lL)c6 3. d4 cxd4
4. ttJxd4 ttJf6 5. ttJc3 d6 6 . .i.c4 e6 7. i.,b3 .i.e7 8. 0-0 ttJxd4 9.
ilixd4 0-0 10. �hl b6 1 1 . f4 ,.tb7 12. f5 e5 13. �d3 h6 (pour
empêcher i.,xf6 avec domination blanche absolue de l'importante
case d5. Une idée intéressante était 13. . . . J:I c8 14 . ..tg5 l:l xc3!?
88
Les noirs obtiennent un pion et un fort centre pour la qualité) 14.
l:U3? ! (les blancs comptent tirer parti de l'affaiblissement de la
position du roi noir par une attaque directe, mais leur propre
développement est-il suffisant ? Leur centre est-il assez sûr ? 14.
ltJd5 pourrait donner un léger avantage positionne!) 14. . . . .::. c8
15 . .t:. h3 �h7(?) 16. �e3 �d7(?) 17. ltJd5 ! �xd5 18. J.xd5 ltJxd5
19. exd5 (les blancs n'ont plus la case d5, mais le fou adverse est
très mauvais et ils ont de fortes chances de gain par une attaque
sur le roi, par exemple 19. . . . f6 20 . .::. f1 [20. Ji,xh6 gxh6 21 . �e3
�xf5 n'est pas clair] .t:. h8 21 . g4 suivi de h4, ou même l'attaque
purement par pièce 21 . .t:. ff3 Rg8 22 . .t:. fg3 suivi de .tl g6 avec de
nombreuses menaces. Les noirs, avec leur mauvais fou, ont de
toute façon une position inférieure) 19. . . . �f6? 20 . ..txh6! gxh6
21 . �e3 i.,g7 22. f6! .t:. h8 23 . .:t f1 �b5 24. �f3 i.,c4 25. �f5+ les
noirs abandonnent.
Une sévère correction ! Mais une attaque de flanc prématurée
peut souvent être réfutée par une contre-attaque au centre. De
quelle contre-mesure les noirs disposaient-ils ? Du sacrifice de
qualité en c3 ! Rendez-vous compte à quel point la position de la
tour en h3 est idiote après .tl xc3 et �xe4. Elle ne peut même pas
défendre le pion « f » . Si les noirs obtiennent deux pions centraux
pour la qualité, ils sont naturellement aux anges. Il faut seulement
vérifier la validité du sacrifice blanc en h6. La parade 15. . . . �h7
était quelque peu maladroite, mais même au 16e coup I:t xc3
donne des chances. Analysons maintenant 15 . . . . .ti xc3 ! Le livre
du tournoi recommande 16. �xc3 ttJxe4 17. �el d5 18. c3 �cS
19 . .,te3 d4 avec contre-jeu, et il est de fait que cette variante offre
aux noirs un pion, un jeu actif et de bonnes chances pour la
qualité. Mais 16. . . . �xe4 n'est-il pas plus fort ? L'annotateur,
probablement influencé par le résultat de la partie, écarte cette
suite : 16. . . . _txe4? 17. �g3 �h7 18. �xh6 gxh6 19. �h4 ltJg8
20. �xe4, mais les échecs ne sont pas si simples. Il faut donner un
! à 16. . .. �xe4, car dans la variante ci-dessus les noirs disposent
d'un gain aisé par 19. . . . h5, et d'un gain plus compliqué par
19. . . . i_xg2+ 20. �xg2 .tl g8+ 21 . �fl ttJg4 suivi de �a8.
L'attaque blanche ne perce tout bonnement pas, et 15. . . . .t:. xc3
suivi de �xe4 donne un clair avantage positionne! aux noirs !
On peut aussi raisonner ainsi : les blancs ont tenté de prendre
leur adversaire par surprise , sans développer leur tour-dame, et le
fou cl n'a pu rentrer en jeu qu'en menaçant de se sacrifier en h6.
Les noirs étaient en fait mieux développés, mais jouèrent deux
89
coups passifs, ce qui permit aux blancs de mettre leurs pièces en
jeu tout en conservant des chances d'attaque . Je ne pense pas que
Fischer aurait joué 14. l: f3 quelques années plus tard.
Que l'art de la défense se soit développé de façon aussi extra
ordinaire depuis ces cent dernières années est probablement lié à
ce que l'on a admis qu'une contre-attaque au centre pouvait se
révéler d'une très grande utilité pour sauver le roi d'une situation
précaire. Dans la variante donnée, le contre-sacrifice .,txg2+ est
instructif - qui attaque réellement le plus le roi adverse dans
cette position ? Cependant, comme nous l'avons déjà dit, 19.
h5 constitue aussi une bonne défense .
Après le sacrifice de qualité , le fou b7 entre en jeu avec force, et
les noirs menacent d'emmurer le fou b3 par d6-d5 . Tout cela
réclame un calcul précis : les blancs peuvent-ils sacrifier en h6, ou
pas ? On peut aussi analyser la position après 16. . . . 'ifd7? 17.
lt:Jd5 et dire : « Ici les blancs sont mieux, donc il faut tenter le
sacrifice de qualité. »
48. Polougaïevski-Unzicker, Kislovodsk 1972
Dans cette position, les cases centrales d4 et d5 sont très
importantes. Un coup comme 17. .tt fd1? occupe une colonne
ouverte, mais n'en constitue pas moins une perte de temps, car les
noirs répliquent par 17. . . . lZ)e6, bondissent un peu plus loin en
d4, et qu'est-ce qui est arrivé à la colonne ouverte ? 17. lt:Jb1 ltJe6
18. lZ)c3 ltJd4 19. 'ifd3, rapidement suivi de ltJd5, est meilleur.
Mais les noirs, dont le cavalier parvient le premier sur la forte case
centrale , ont une position parfaitement convenable . 17. f4?
échoue à cause de 17. . . . exf4 18. gxf4 tt:Jxe4, et la réponse à
pratiquement tout autre coup est 17. . . . tt:Je6 avec un jeu au
moins égal pour les noirs. Il y a cependant une exception - un
coup que les blancs peuvent jouer pour empêcher lZ)e6-d4. Voici
ce coup, mais pour de nombreux joueurs la décision serait dure à
prendre : 17 . ..th3 ! ! ltJe6 18 . ..txe6 l:t xe6 (après fxe6 les blancs
n'ont pas la case d5, mais le pion e5 est devenu très faible) . Après
cela, les blancs doivent faire parvenir leur cavalier en d5 ; il
s'écoulera pas mal de temps avant que le cavalier noir puisse se
rendre en d4. Les blancs sont légèrement mieux. L'échange du fou
signifie certainement un affaiblissement de la position du roi
blanc, mais les noirs ne sont pas prêts à en tirer avantage. Il faut
également noter que dans ce genre de positions où il existe une
possibilité d'installer un cavalier indélogeable au centre , tout
90
raisonnement prenant en compte la paire de fous doit cesser.
Dans cette position, les perspectives du fou d6 sont bien sombres,
et que fait le fou en h7 si e4 est solidement protégé ? Le fou g2
n'est pas non plus très actif. Après 18. �xe6, je pense que si la
partie est jouée dix fois par des grands-maîtres de force égale, les
blancs gagneront cinq fois, il y aura quatre nulles, et les noirs
l'emporteront une fois, à la suite d'une gaffe blanche en zeitnot.
En fait, Polougaïevski gagna, mais pas sans difficultés : 19. li:Jf5
i.,f8 20. l:. fd 1 �eS 21. �f3? (correct est 21 . f3, avec défense
solide de e4. 21 . . . . �xf5? 22. exf5 suivi de li:Je4 est très mauvais
pour les noirs, et le fou f8 peut obtenir une pension d'invalidité)
2 1 . . . . a 6 22. a4 I:. d8 23 . li:Jfl (en route pour d5 , mais . . . )
23. . . . ll d4! Nous connaissons cette idée depuis la partie n° 17,
Lioublinski-Botvinnik. Polougaïevski n'ose pas s'emparer de la
qualité, les noirs obtenant trop de jeu. Après 24. li:Jd2 l: d7 25.
� c3 �xf5? 26. exf5 .tl ed6 27. ttJfl li:Je4? 28. n xd6 ttJxd6 29. ttJe3
f6 30. bxa6 bxa6 31. �d5 + les blancs sont nettement mieux, mais
grâce à quoi exactement ? Il faut louer un coup comme 24. ttJd2 ;
il est beaucoup plus difficile de se dominer soi-même que de
dominer une cité . C'est du moins ce que l'on dit. Cela ne devrait
pas se révéler trop difficile pour un joueur d'échecs. Chaque
situation doit être jugée selon ses propres mérites, et le coup le
plus fort doit être joué quel que soit l'historique de la position..
3.
Introduction et instructions
93
parties sont les plus utiles pour faire des tests. J'ai bien sûr dû de
temps en temps écrire qu'un coup différent de celui joué rappor
tait aussi des points ; dans certains cas, cet autre coup peut même
être meilleur. Mais dans la très grande majorité des sept cents
positions environ que le lecteur devra examiner dans cette section,
seulement un coup est correct. Si cela est évident, tant mieux ;
sinon, vous devrez faire confiance à mon jugement. Et à celui de
votre partenaire ! Les coups d 'une partie de maîtres ne sont pas du
tout difficiles à deviner, contrairement à ceux d 'une partie de
débutants ; et lorsque vous y regardez de plus près, vous vous
apercevez que même dans les parties les plus difficiles existe un
lien logique entre les coups. Il y a bien entendu des coups
d'attente et des manœuvres psychologiques dans certaines parties
de maîtres, mais pas dans celles qui suivent. Ici, l'accent est mis
sur un jeu actif, énergique et efficace. Dans certaines parties, cela
veut dire qu'il faut trouver, en liaison avec les coups d'ouverture,
une suite qui rendra la vie difficile à l'adversaire, même si en
dernière analyse toutes les variantes ne mènent qu'à l'égalité sur
la meilleure défense.
J'ai dans certains cas attribué des points négatifs pour de
lourdes fautes. Il est possible de mieux jouer que l'adversaire
pendant des heures et de récolter soudain un zéro sur la feuille de
résultats après un seul instant de déconcentration.
J'aurais peut-être dû donner davantage de points négatifs,
parce que en fait si un coup est très facile à découvrir et ne
rapporte donc qu'un point, toute grave erreur en rapport avec ce
coup précis ne réduira le score que d'une seule unité ! C'est une
réflexion a posteriori, parce que je n'ai pas pu me résoudre à
écrire trois cents fois : tlacsfecdp (tous les autres coups sont faux
et coûtent dix points !) Il aurait en revanche été amusant de
recevoir des lettres de lecteurs ayant un score négatif . . .
Parlons maintenant paresse : ce livre est peu épais, et pourtant
il représente plusieurs centaines d'heures de lecture ! Vous devez
réaliser que vous ne vous testerez pas sérieusement si vous tentez.
en vingt minutes, de deviner les coups qu'un grand maître mettrait
deux heures à trouver. Comme vous le savez peut-être, le temps
de réflexion est de deux heures et demie pour quarante coups dans
pratiquement tous les grands tournois.
Dans Trouvez le plan et Trouvez la combinaison , vous saviez
toujours que la position considérée était critique. Vous n'avez pas
cette information maintenant, et vous ne savez pas non plus si la
94
position contient une combinaison . Voilà pourquoi c'est difficile !
Après ce que l'on pourrait appeler la présentation du produit,
viennent les instructions : page par page , ligne par ligne, et pas de
triche !
Cela signifie , comme dans toutes les bonnes recettes, qu'il faut
vous munir de quelque chose . Il faudra ici un morceau de papier
ou de carton non transparent. Il sera utilisé pour couvrir une
partie de la page . Quand vous reproduirez une partie située sur la
page de gauche , si vous voulez être sûr de ne pas tricher, il faudra
également couvrir la page de droite .
Débutez ensuite en haut de page et lisez ligne par ligne.
Quelques lignes après l'introduction, la partie commence, et à
moins que vous ne soyez le champion du monde de jeu à l'aveugle,
vous réaliserez que des pièces et un échiquier sont indispensables.
Un crayon ou un stylo sont utiles pour inscrire les coups et les
points. Si vous voulez effectuer un test vraiment critique de votre
façon de jouer aux échecs, il vous faut noter votre temps de
réflexion pour chaque coup, ce qui nécessite évidemment une
pendule .
Dans toutes les parties, les coups sont donnés en notation
complète . C'est-à-dire e2-e4 et lL!gl-f3, par rapport à la forme
abrégée, e4 et lL!f3. Quand vous avez achevé votre réflexion sur
un coup spécifique, descendez d'une ligne et regardez tout à fait à
gauche : le coup joué y est donné et, un peu plus à droite , le
nombre de points qui lui est attribué. Si vous vous êtes décidé
pour un autre coup, il faut espérer que plus à droite encore il est
indiqué que ce coup rapporte aussi des points. Si ce n'est pas le
cas, vous avez presque certainement un zéro - mais seulement
presque. De temps en temps, vous apprenez une bonne nouvelle
un ou deux coups plus tard . Le coup que vous aviez proposé est
peut-être joué alors, ou bien on vous annonce que si vous l'aviez
joué plus tôt vous méritiez des points. Il serait bien sûr trop facile
de vous révéler l'idée en écrivant : également 2p pour 4Je5,
auquel cas vous jouez naturellement 4Je5 au coup suivant.
Le score maximum pour la partie est donné à la dernière ligne.
Vous pouvez additionner vos propres points et calculer votre
pourcentage de réussite : il ne sera pas souvent de 100, mais si
jamais un joueur d'une équipe nationale obtient un jour moins que
75 , il faut espérer que c'est à cause de la paresse. J'imagine qu'un
joueur de première catégorie devrait établir un score d'environ 65
pour cent.
95
Parties-test
Partie 1
Partie 2
Vous avez les blancs ; vous estimez que votre adversaire est un
piètre joueur de défense et jouez le douteux gambit suivant :
1 . e2-e4 e7-e5 2. j_fl-c4 CiJgS-f6 3. ttJg1-f3 ttJf6xe4. Cognez sec,
maintenant !
96
4. ttJb1-c3 ! 2 p (sinon 4 . . . . d 5 est bon) 4 . ttJe4xc3
S. d2xc3 2p S. . . . f7-f6 �
Partie 3
6. f4xeS 2p 6. . . . d6xeS
7. d4xe5 2p (même score pour 6. dxe5)
7. !Dd7xe5
.. •
8. 'ifdlxd8+ lp 8. �e8xd8
. .•
9. j_c1-g5+ 2p 9. �d8-e8
• •.
• Ie ne &uis pas très convaincu par 8. ttJxe5 : tout se passe bien apr�s
8. . . . fxe5 (??), mais la partie me semble moins claire après 8. d5 !
• •.
97
12. 0-0-0 2p (même chose pour 12. ,t1 d1)*
12. ... <ltd7-c6
13 . tLJdS-b4+ 3p 13. . . . <tt c6-b6
14 . .t:, d 1-dS ! 3p Les noirs abandonnent.
À cause de 14. . . . c6 1S. �d8 mat, ou de 14. . .. a6
1S . �e3 + cS 16 . .:t xcS �h6 17. f4 �xf4 18. ttJdS + gagnant une
pièce (Clarke-Jerolim, Amsterdam 19S4) .
Les noirs ont des problèmes dès le départ, mais auraient pu s'en
tirer en perdant seulement un pion par 9. . .. f6 10. tLJxeS i_e6
ou même 1 1 . . . . <ltf8.
Maximum : 20 points.
Partie 4
98
Si j'ai incorporé ici ce piège de début, c'est parce que, de temps
en temps, je le place dans des simultanées. J'aimerais dire aux
malchanceux : lisez mes livres ! !
Maximum : 20 points.
Partie 5
Partie 6
99
l'avantage) Ad7 8. dxc7! 'ii/xc7 9. ltJb5 et gagne. Ou 6 . . . . ttJxd6
7. e4 avec un grand avantage. 2 points supplémentaires pour
S. exd6 et 6. ltJc3! Mais votre adversaire joue : 4. . . i.f8-b4+ .
•
Partie 1
La variante Colle de la partie du pion-dame fut très populaire, à
une époque, auprès des gens qui ne désiraient pas étudier la
théorie : 1. d2-d4 ltJg8-f6 2. ltJg1-f3 d7-d5 3. e2-e3 e7-e6
4 .ifl-d3 .if8-e7. Vous avez les blancs !
•
s. ltJb1-d2 1p s. . .. 00
6. 00 1p (Même score pour 5. 0-0) 6. . . . ltJb8-d7
7. e3-e4 3p (2p pour 7. b3, qui est très convenable,
mais plus une Colle ; 1p pour 7. 'ii'e2)
100
7. . . . d5xe4
8. lt:Jd2xe4 lp8. . . . tt:Jf6xe4
9. i.,d3xe4 Op9. . . . lt:Jd7-f6
10. 1t. e4-d3 lp10. . . . c7-c5
1 1 . d4xc5 2p1 1 . . . . �e7xc5
12. it_cl-g5 2p12. . . . �c5-e7
13. 'tfdl-e2 2p(lp pour 12. 'iVe2) 13. . . . �d8-c7
14 . .tt al-dl 2p14. . . . J:t f8-d8
15. tt:Jf3-e5 2p(lp pour 14. tt:Je5) 15. . . . i.,c8-d7
16. �d3xh7+ 4p(2p pour 16. J.xf6 17. �xh7 + �f8!)
16. . .. �g8xh7
17. it_g5xf6 lp 17. � . �e7xf6
.
Partie 8
Vous avez les blancs dans une espagnole. Les noirs optent pour
la variante de gambit 1 . e2-e4 e7-e5 2. lt:Jgl-f3 lt:Jb8-c6 3. i.,fl
b5 f7-f5?! Tuez-les !
4. tt:Jbl-c3(!) 3p (Théoriquement le plus fort. 2p pour
d3, lp pour i_xc6, d4, ou exf5)
4. . . . i.f8-b4
5. e4xf5 2p 5. . . . lt:Jg8-f6
6. 0-0 2p (Le plus énergique. lp pour j_xc6)
6. . . . 0-0
7. d2-d4 2p (Toujours très énergique ; lp pour
Axc6) 7. . .. tt:Jc6xd4
8. lt:Jf3xd4 lp 8. . . . e5xd4
9. �dlxd4 lp 9. . . . i_b4xc3
101
10. 'i*'d4xc3 lp 10. . . . d7-d5
11. i_b5-d3 lp 1 1 . . . . b7-b6
12. b2-b4! 3p 12. . . . tt:Jf6-e4
13. j_d3xe4 lp 13. . . . d5xe4
14. i.,cl-b2 lp 14. . . . .tt f8-t7
15. ,tt al-dl lp 15. . . . �d8-g5
16. 'ii c3-c6! 2p 16. . . . n a8-b8
17. 'iic6-e8+ lp 17. . . . ,tt t7-f8
18. 'ii e8-e5 lp Qu'arrive-t-il après 18. . . . J.,xf5?
18. . .. i.,xf5? 19. ,tt d7 ! (2p) 18 .
.tt f8-t7
19. f2-f4 2p 19. . . . �g5-e7
20. 'ii e5xe7 lp 20. . . . .t::. t7xe7
21 . ,tt dl-d8+ lp 21 . . . . �g8-t7
22. ,tt d8-h8 lp et les blancs gagnèrent facilement !
(Suétine-Zinn, 1965 .)
Une excellente réfutation de 4. . . . J.,b4, qui n'est pas un coup
recommandable en dépit des analyses suédoises.
On ne peut jouer 4. tt:Jc3 que si l'on connaît toutes les variantes
critiques sur 4. . . . fxe4 5. tt:Jxe4 d5 !? Dans le cas contraire,
4. d3 constitue une réaction intelligente face à l'insolent
3. . . . f5 .
Maximum : 30 points.
Partie 9
102
15. 2p 16. �h7-h3
. . . J: a8-g8
16. 2p Que se passe-t-il sur 17. �f3?
. . . i,.b7-c8
17. �f3 ltJg3 + ! (1p) . Les blancs
jouèrent 17. g2-g4.
17. . . . i.,c8xg4 1p Et sur 18. �g2?
18. �g2 �f3 19. 'iVxf3 �g1 + ! (lp}.
18. Les blancs abandonnent.
(Zaïtsev-Rokhlin, Yaroslavl 1954.)
8. ttJxe5 n'et pas aussi courant que dxe5, mais est parfaitement
jouable . 8. . . . �e6 est correct contre dxe5, mais moins bon ici,
le pion « f » blanc étant prêt à avancer ; par exemple après
9. c3 i.,c5 10. �e2 et �e3.
9. . . . i.,b7 est le plus énergique, mais 9. . .. c6 est bon
également.
1 1 . 'iVg4 est une faute grave ; les blancs oublient de développer
leur aile-dame .
Maximum : 25 points . .
Partie 10
103
4. . . . 'ilie7, suivi de 5 . . . . .i,b6, est très bon. Mais
4. . . . l2Jf6 est de très loin plus courant. Les noirs auraient
encore pu résister par 10. . . . ttJxf6.
Notons que l'attaque blanche a percé sans l'assistance des deux
pièces en al et bl, ce qui est rare dans des parties de maîtres.
Les noirs n'ont jamais été très connus, mais les blancs furent
champion du monde par correspondance en 1975.
Maximum : 25 points.
Partie 1 1
104
25 . �g7-f8+ 1p 25 . . . . �d8-d7
26. ltJd2-e4! 2p 26. . . . 'iVc7-d8
27. �f8-d6+ 1p 27. . . . �d7-e8
28. ltJe4-f6+ 1p et les blancs gagnèrent aisément.
(Schiffers-Harmonist, Francfort 1887 !)
La faute décisive a été 14. . . . ltJf4.
Maximùm : 25 points.
Partie li
Vous avez les noirs dans l'écossaise : 1. e2-e4 e7-e5 2. ltJg1-
f3 ltJb8-c6 3. d2-d4 e5xd4 4. ltJf3xd4 ltJg8-f6 5. ltJd4xc6. Ce
n'est pas une raison pour être avare maintenant !
5 . . . . b7xc6 1p 6. j_fl-d3
6. . . . d7-d5 1p 7. e4-e5
7. . . . ltJf6-g4 2p 8. j_c1-f4
8. . . . j_f8-c5 1p 9. 0-0
9. . . . g7-g5 ! 2p 10. j_f4-d2
10. . . . 'iVd8-e7 2p 1 1 . j_d2-c3
1 1 . . . . j_c8-e6 1p 12. h2-h3
12. . . . h7-h5! 3p 13. h3xg4
13. . . . h5xg4 1p 14. g2-g3
14. . . . 'iVe7-f8! 2p 15. �gl-g2
15 . . . . .t:. h8-h2+ ! Sp (Une tour pour un tempo !)
16. �g2xh2
16. . . . 'iVf8-h6+ 1p 17. �h2-g1
17. . . . 'iVh6-h3 1p {même chose pour �e7, �d7, ou 0-
0-0) 18. j_c3-d4
18. . . . 0-0-0 1p {18. . . . j_xd4? 19. i.,e4!) 19. �d3-
h7
19. . . . .t1 d8-h8 1p 20. 'iVd1-d3
20. . . . _tc5xd4 1p 21. ltJb1-d2
21 . . . . .t:. h8xh7 1p 22. 'iVd3xh7
22. . . . 'iVh3xh7 1p 23. c2-c3
23. . . . _td4-b6 1p 24. ltJd2-b3
24. . . . _te6-f5 1p 25 . Les blancs abandonnent
(Mieses-Fuchs, Vienne 1923. Les blancs donnaient une simulta
née .)
6. _id3 est un peu mou (6. ltjc3 ! ) , et l'on considère - en partie
à cause de cette rencontre - 7. eS comme une grave faute.
Maximum : 30 points.
105
Partie 13
106
5. . . . �d8-e7 ! 3p (lp pour ëtJxb5 et i.,c5) 6. f2-f4
6. . . . tt:Jd4xb52p 7. tt:Jc3xb5
7. . . . d7-d6 lp 8. tt:Je5-f3
8. . . . �e7xe4+ !2p 9. �el-f2
9. 2p 10. �f2-g3
. . . tt:Jf6-g4+
10. 3p 1 1 . tt:Jf3-h4
. . . �e4-g6!
11. 2p 12. tt:Jb5xc7+
. . . 'iVg6-h5
12. . . . �e8-d8lp 13. h2-h3
13. . . . tt:Jg4-f6
2p 14. tt:Jc7xa8
14. . . . �h5xh4+ ! !
5p 15. �g3xh4
15. tt:Jf6-e4
Op 16. �dl-h5
16. . . . i.,f8-e7 +
lp 17. �h5-g5
17. lp 18. f4xg5
. . . i.,e7xg5+
18. . . . h7-h6 lp 19. g5-g6
19. . . . f7xg6 lp Que faites-vous maintenant sur
20. :t el ? 20 . .t: el g5 + 2 1 . �h5 i.,f5
(lp) 20. g2-g4.
20. . . . i.,c8-d7! 2p Les blancs abandonnent.
(Gelenczei-AlfOldy, Budapest 1952.)
Le sacrifice de dame a été analysé de nombreuses années
auparavant. Bogoljoubov et Spielmann ont joué 5. tt:Jxe5 dans
plusieurs parties contre Rubinstein juste après la Première Guerre
mondiale , et l'on considérait que 10. . . . �dB 1 1 . h3 était entre
autres à l'avantage des blancs.
13. tt:Jxa8 g5 ! donne également aux noirs une forte attaque .
Maximum : 30 points.
Partie 15
107
10. ... b7xc6 1p
1 1 . lt:Jf3-h4
11. ... g7-g5 ! 4p
12. f5xg6 e.p.
12. ... lt:Jf6-g4 1p
13 . g6xh7+
13. ... �g8-g7! 4p
14. g2-g3
14. ... 'iVd8-d4 1p
15 . 'iVdl-e2
15. ... l:U8xf2 1p
16. �e2xe4
16. ... ll f2-fl + (Même chose pour : g2+) 17. Aban
2p
don.
(Matanovic-Janosevic, Belgrade 1953 .)
7 . .U. e1 est faible, et 8. tt:Ja4 est une erreur. Notez qu'après
13. . . . �xh7?, 16. 'ifxe4 aurait été avec échec !
7. tt:Jxe5 tt:Jxe5 8. d4, au lieu de n el est réputé donner un léger
avantage aux blancs. 3. . . . f5 est clairement plus tranchant qu'il
n'est permis pour les noirs, mais de nombreux joueurs ont obtenu
de bons résultats avec ce gambit. Une des raisons étant bien
entendu que cette variante est spécialement étudiée par les noirs,
tandis que les blancs n'en ont qu'une connaissance superficielle.
Maximum : 25 points.
Partie 16
108
18. �dl-e2 2p
18. . . . e5xf4
19. ttJg5-e6 lp
19. . . . ltJg4-e5
20. I:I cl-c7 lp
20. . . . 'iVd7-a4
21 . '1Ve2-f2 lp
21 . . . . '1Va4xb4
22. I;I c7-g7+ lp
22. . . . �g8-h8
23 0 '1Vf2-h4 lp
23. . . . h7-h5
24. �h4-g5 lp
24. . . . ttJe5-g4
25 . l:t g7-h7+ ! lp
(Mais -tOp pour 25. '1Vxg6?? 'iVb6+ !)
Abandon
(Larsen-Suboticanec, Zagreb 1955, Souvenirs de jeunesse !)
Les blancs sont mieux dans toutes les variantes après 12. d4.
Mais les noirs n'avaient pas besoin d'inviter le cavalier en e6.
5. c4 est en fait un sacrifice de pion, mais 5 . . . . 'iVg4
6. 0-0 '1Vxe4 7. d4 est très dangereux pour les noirs. Comme
S. 0-0 ttJf6 6. ttJc3 rend impossible la formation avec c4, de
nombreux maîtres préfèrent S. c4.
Maximum : 30 points.
Partie 11
109
18. J: al-dl 2pQue se passe-t-il sur 18. . . . ttJxd5?
18. . .. ttJxd5 19. �h5 ! (2p)
18. . . . i.,c8-e6
19. b2-b4 lp 19. . . . 't!Vc5-c6
20. l[Jd5xf6 lp 20. . . . g7xf6
21 . J: flxf6 lp 21 . . . . ll h8-g8
22. �e2-f3 lp ( - lOp si vous n'avez pas remarqué la
menace de mat !) 22. . . . �c6-b6
23. ll dl-d6 lp 23. . . . �b6-t2
24. Af3xb7 lp 24. . . . �t2xc2
25. ll d6xe6 lp Les noirs abandonnent.
(Boleslavsky-Bôôk, tournoi interzonal de Saltsjôbaden 1948.)
1 1 . . . . eS était clairement une faute décisive.
Maximum : 30 points.
Partie 18
1 10
Les noirs ont joué faiblement. On considère que 10. . . . ltJg4
1 1 . i.,f4 ,.te6 est satisfaisant, mais lt)d5 n'est pas une faute grave.
L'idée de j,g5 est d'affaiblir la position des pions noirs. Cet
affaiblissement fut décisif dans la partie (�h5 !) , mais les noirs
auraient pu mieux se défendre, par exemple par 14. . . . �e6.
Après 17. i_e2 les blancs ont une position gagnante : 17. . . . h5
18. J::. hfl �e8 19. j,b5 + �f8 20. ll f2 ,.th6 21. ll dfl g4+
22. �b1 J::. h7 23 . �d3 ll g7 24. i.g6!
Maximum : 25 points.
Partie 1 9
111
.i,xf4, dxe5. Il n'existe pas de bonnes analyses de cette ligne de
jeu. Certaines personnes savent que J.,g7 est une faute et ne
savent plus quoi faire quand sur 7. . . . ttJh5 elles ne parviennent
pas à trouver quelque chose qui donne de bons résultats en
pratique. Après 8. J.,b5 + .i,d7 9. e6 fxe6 10. ttJxe6 .i,xc3+
1 1 . bxc3, les théoriciens russes ne connaissent apparemment que
1 1 . . . . 'iVaS 12 . .,td2! avec avantage blanc. Cependant,
1 1 . . . . 'iVeS! est bon. O n trouve des fautes d e ce genre dans de
nombreux livres.
Maximum : 25 points.
Partie 20
Vous avez les noirs et jouez la française : 1 . e2-e4 e7-e6 2. d2-
d4 d7-d5 3. t2Jb1-c3 t2Jg8-f6 4. j.c1-g5 .i,f8-e7 5. e4-e5 l2Jf6-d7
6. h2-h4. Allons enfants 1
6. . . . c7-c5 2p (Même chose pour f6 et g6, 1p pour a6,
ttJc6, 0-0 et i.,xg5 ; les théoriciens consi
dèrent les deux derniers coups comme
réfutés, mais des renforcements survien
dront probablement tôt ou tard) 7. lt)c3-
b5
7. . . . t7-f6 2p (Intéressant, mais sans doute incorrect
est 7. . . . cxd4 8. lt)d6+ �f8 9 . .i,xe7+
jfxe7 10. lt)xc8 �b4+ . Mais 1p pour
cxd4 ainsi que pour 7. . . . 0-0, avec
l'idée 8 . .i,xe7 �xe7 9. l2Jc7 cxd4)
8. i.. fl-d3
8. . . . a7-a6 3p (2p pour &Dc6, 1p pour cxd4) 9. �d1-
h5+
9. . . . �e8-f8 1p 10. tiJfl-h3
10. . . . c5xd4! ! 5p 1 1 . !Dh3-f4
11. . . . t2Jd7xe5 1p 12. tDb5xd4
12. . . . 'ii d8-b6 1p 13. 0-0-0
13. . . . jfb6xd4! 4p (jouable aussi 13. . .. fxg5, 2p) 14 . .i,d3-
b5
14. • . •�d4xd1 + 2p 15. %l h1xd1
15. . .. a6xb5 1p 16. !Df4-d3
16. . . . t2Jb8-c6 1p 17. i.. g5-e3
17. . . . l:t a8xa2 1p 18. �c1-b1
1 12
18. . . . J: a2-a4 1p
(Même chose pour J: a6 et J: a8.) Les
noirs gagnèrent facilement.
(Ragozine-Yanovsky, tournoi Interzonal de Saltsjôbaden 1948.)
Notez bien le 10e coup noir. Il était beaucoup plus efficace de
détruire le centre blanc que de prendre une des pièces offertes.
Le coup 10. l2Jh3 constitue un piège incorrect.
Maximum : 25 points.
Partie 21
113
gain ; les noirs voulaient fournir au roi la case d8, puis prendre en
h6.
Maximum : 30 points.
Partie 22
Vous avez les blancs dans une française : 1 . e2-e4 e7-e6 2. d2-d4
d7-d5 3. t2Jbl-c3 J.,f8-b4 4. e4-e5 t2Jg8-e7 5 . a2-a3 .i_b4xc3+ 6.
b2xc3 b7-b6. Aux armes, citoyens !
7. �dl-g4 3p (2p pour a4, lp pour h4 et t2Jh3)
7. . . . t2Je7-g6
8. h2-h4 3p 8. . . . h7-h5
9 . "it'g4-f3 2p (Même chose pour 9. "ii' dl) 9. . .. .i_c8-
a6
10 . .i_flxa6 3p 10. . . . t2Jb8xa6
11. i,cl-g5 2p 1 1 . . . . 'iVd8-d7
12. a3-a4 2p 12. . . . �d7-c6
13. t2Jgl-e2 lp 13. . . . "it'c6-c4
14. 0-0 lp 14. . . . c7-c5
15 . l:, fl-d1 3p 15. . . . c5xd4
16. c3xd4 lp 16. . . . �c4xc2
17. : al-cl 2p Et sur 17. . . . �xa4?
17. . . . �xa4 18. � al �b5 19. t2Jc3 �c4
20. � a4 �c8 21 . t2Jb5 avec une menace
décisive (4p) . 17. . .. "it'c2-e4.
18. 'fif3-a3! 5p Que faire sur 18. . . . �xe2?
18. . . . �xe2 19. �d6 et gagne, par
exemple 19. . . . n b8 20. "it'c6+ et
21 . "it'c8+ (2p pour "ii' d6) . 18. . . . f7-f6
19. f2-f3 ! 5p 19. . . . "it'e4xe2
20. l:, dl-d2! lp Les noirs abandonnent.
(Ivkov-Robert Byrne, Olympiades de La Havane 1966.)
Très jolie façon d'enfermer la dame. Les noirs auraient pu jouer
encore un coup ou deux, mais leur position est complètement
désorganisée.
15. . . . cxd4 est mauvais, mais 16. . . . "it'xc2 constitue une
faute grave. Sinon, l'idée du début noir est d'obtenir un bon
cavalier contre un fou plutôt mauvais. Les noirs échangent leur
mauvais fou contre le bon fou blanc par i.,a6. Mais la manœuvre
coûte du temps.
Maximum : 40 points.
1 14
Partie 23
115
Partie 24
La Caro-Kano est une défense solide, mais elle peut parfois être
percée. Vous avez maintenant les blancs : 1 . e2-e4 c7-c6 2. lt)bl
c3 d7-d5 3. lt)gl-f3 d5xe4 4. lt)c3xe4 lt)b8-d7 5. d2-d4 lt)g8-f6
6. lt)e4-g3 e7-e6. i Sefior !
7. i.,fl-d3 2p (lp · pour �c4) 7. . . . �f8-e7
8. 0-0 2p (lp pour 8 �e2) 8. . . . 0-0
9. �dl-e2 lp 9. . .. c6-c5
10. ::t f1-dl 2p (Autant pour 10. dxc5) 10. . .. �d8-c7
1 1 . �cl-g5 2p (Même chose pour 1 1 . c4) 1 1 . . . . b7-b6
12. d4-d5 ! ! 5p Que jouez-vous après 12. . . . exd5?
12. . . . exd5 13. �xe7 ::t eS 14. it,xf6
rapporte 2p, 14. i.,xh7+ seulement lp.
12. . . . ltJf6xd5
13. i.,g5xe7 lp 13. . . . lt)d5xe7
14. it,d3xh7+ 4p (Rien pour 14. �e4 lt)f6 15. �xa8 it,b7
16. �xa7 ::t a8 avec une partie tout à fait
égale) 14. . . . �g8xh7
15. lt)f3-g5+ lp �h7-g8
16. It dlxd7+ 3p (Mais seulement lp si, au 14e coup, vous
aviez prévu �h5 en oubliant ttJf6 . . . Quel
est maintenant le meilleur coup pour les
noirs ? 2p si vous avez réalisé que les
noirs devaient reprendre de la dame.
16. . .. i.,xd7? 17. �h5 ::t e8 18. �xt7+
�h8 19. lt)h5 J: g8 20. lt)f6 lt)f5 21 .
�h5 + et lt)t7 mat!) 16. . .. �c7xd7
17. �e2-h5 lp 17. . . . ::t f8-d8
18. �h5xf7+ lp 18. . . . �g8-h8
19. h2-h4 2p (Même chose pour h3 et .tl f1 , mais -5
pour ltJh5 . . . ) 19. . .. �d7-e8
20. ltJg3-h5 2p (Sinon l'attaque est réfutée) 20. . . .
'iVe8-f8
21 . lt)h5-f6! 4p 21 . . . . lt)e7-g8
22. �f7-h5+ ! 3p Les noirs abandonnent.
(Capablanca-Ribera, simultanée à la pendule, Barcelone 1935)
Les noirs auraient dû rentrer dans une finale perdante par
20. . . . �xf7.
Maximum : 40 points.
116
Partie 25
Partie 26
117
10. �c1xf4 1p 10. . . . �d8-b6+
1 1 . c.ii> g 1-h1
1p 1 1 . . . . �b6xb2
12. �d1-d3 2p Que prévoyez-vous sur 12. . . . 0-0?
12. . . . 0-0? 13. ,tl ab1 �a3 14. l2Jd5! (2p)
12. . . . 'iVb2-b4
13. l1 a1-b1 2p Que faire maintenant sur 13 . . . . 'iVa5?
3p pour 13 . . . . 'iVa5? 14. �xd6! �xd6 15.
'iVxd6 'iVxc3 16. l1b3 'iVxc2 17. i_d3. Les
noirs jouèrent : 13. . . . 'iVb4-c5
14. ttJc3-a4 2p 14. . . . 'iVc5-a5
15 . .,tf4xd6! 4p (2p supplémentaires si ce coup était prévu
depuis 14. ttJa4) Comment réagir à présent
sur 15. . . . .i,xd6 16. 'iVxd6 'iVxa4? 17. n b4!
2p supplémentaires. Les noirs jouèrent :
15. . . . 'iVa5xa4
16 . .,td6xe7 2p 16. . . . c.t>e8xe7
17. e4-e5 1p 17. . . . l2Jf6-e8
18. �d3-c3 5p 18. . . . ttJe8-c7
19. �c3-c5+ 1p 19. . . . c.t>e7-e8
20. �c5-d6 2p (Mais -3p pour 20. l1b4? ttJa6!)
20. . . . ttJc7-d5
21 . .te2-b5 ! 3p 21 . . . . c6xb5
22. 'iVd6xd5 Op les noirs abandonnent.
(N. Berqvist-Chr. Poulsen, partie par radio 1952.)
Les noirs se sont emparés du pion empoisonné b2 afin que la
partie prenne de l'intérêt pour l'audience .
Maximum : 40 points.
Partie 27
Avec les blancs dans une défense Pire, vous tenez le rôle du
bourreau. 1 . e2-e4 d7-d6 2. d2-d4 l2Jg8-f6 3. l2Jb1-c3 g7-g6 4.
h2-h4!? .,tf8-g7. Exécution !
5 . i,fl-e2 2p 5. . . . h7-h5
6 . .,tc1-g5 2p (Même score pour l2Jh3 et l2Jf3) 6. . . . l2Jb8-
d7
7. lt)g1-f3 2p 7. . . . c7-c6
8. �d1-d3 2p (Meilleur que 'iV d2 à cause de e5-e6) 8.
l2Jf6-g4
9. lt)f3-h2 2p (1p pour 9. lt)d2) 9. . . . l2Jd7-f6
10. lt)h2xg4 1p 10. . . . l2Jf6xg4
1 18
11. f2-f3 1p
11. l2Jg4-f6
0 0 0
12. 0-0-0 2p
12. . . . �d8-aS
13. e4-eS ! 13.
3p ttJf6-dS
0 0 0
14. ttJc3xdS 1p
14. . . . �aSxdS
1S. �d3-a3! 4p
1S. �dS-e6
0 0 .
16. d4-dS ! 4p
16. c6xdS
o o •
17. eSxd6 2p
17. 'iVe6xd6
. 0 0
Partie 28
j_,d7xc6
1 1 . ttJc3-dS ! 4p Embêtant ! Comment réagissez-vous . sur
j_e7?
119
1 1 . . . . .te7 12. t'iJxe7 �xe7 13 . b3 suivi de
.,ta3, avec pression sur d6 (2p pour 13. b3!)
11. . . . .,tc6xd5
12. e4xd5 Op 12. . . . e6-e5
13. f2-f4! 3p 13. . . . �d8-c7
14. �dl-e2 2p 14. . . . t'iJf6-d7
15 . .,tg2-h3! 3p 15. . . . t7-f6
16 . ..tcl-e3 2p 16. . . . g7-g6
17. i_h3-e6 lp 17. . . . i.f8-g7
18. n at-cl 1p 18. . . . �c7-c4
19. �e2-g4 lp Et sur 19. . . . f5?
19. . . . f5 20 . .,txf5 ttJf6 21 . .,txg6+ gagne
facilement, par exemple 21 . . . . hxg6 22.
�xg6+ �f8 23 . fxe5 dxe5 24. ll fl (Si vous
aviez vu quelque chose comme ça : 2p)
19. . . . ll c8-c7
20. b2-b3 3p 20. . . . �c4-c3
21 . i_e6xd7 + ! 3p (2p pour 20 . .txd7 +) 21 . . . . n c7xd7
22. �g4-e6+ lp 22. . . . �e8-d8
23 . .,te3-b6+ lp 23. . . . �d8-c8
24 . .tt el-e4 1p Les noirs abandonnent.
(Browne-Kaplan, San Antonio 1972.)
Faiblement joué par Kaplan. Déjà 8. . . . ll c8 sent mauvais.
Jamais les noirs ne développent leur aile-roi ?
Maximum : 40 points.
Partie 29
120
13. l: f1-d1 2p 13. . . . 'iVd7-e6
14. j.c1-e3 2p Que jouer maintenant sur 14. . .. g6?
14. . . . g6 15. ttJdS ! (2p) ttJxd5 16. exd5 'iVd6
17. c4 avec grand avantage) 14. . . . g7-g5
15. ttJc3xb5 ! 6p 15. . . . a6xb5
16. 'iVf3-h5+ 1p 16. . . . 'iVe6-tï
17. l:, a1xa8+ 1p (Même score pour 16. : xa8+) 17. . . .
kb7xa8
18. ll d1-d8+ 1p 18. . . . �e8xd8
19. 'iVh5xtï Op 19. . . . g5xh4
20. 'iVt7xf6 2p (Meilleur que 20. j,c5 J,xe4)
20. . . ll h8-g8
•
21 . f2-f3 1p 21 . . . . h4-h3
22. g2-g3 1p 22. . . . �d8-e8
23. �f6xe5 1p 23. n g8-g6
. .•
Partie 30
9. g2-g3 ! ! Sp 9. . .. i,.f8-e7
10. h3-h4 2p 10. . . . 0-0
1 1 . i,.c1-d2 2p (1p pour 1 1 . aS) 11. . . . b7-b6
12. ttJc3-d1! 3p (aussi 3p pour 1 1 . ttJd1 !) 12. . . . ltJb8-d7
121
13 . l2Jd1-e3 1p
13. . . . l2Jd7-f6
14. h4-h5 3p
(Egalement 3p pour 14. ttJf5) 14. . . . l2Jg6-
h8
15. tLJe3-f5 2p 15. . . . Il a8-a7
16. h5-h6! 2p Les noirs abandonnent.
(Donner-Balcerovski, Varna 1962.)
Après 16. . .. g6 17. ttJxe7+ �xe7 18. �g5, les noirs perdent
une pièce, et les autres suites sont également sans espoir.
Un début délicat pour les noirs, qui se retrouvent facilement
manquant d'espace. �g4 était mauvais, mais se verrait justifié si
les noirs pouvaient échanger leur mauvais fou restant contre le
bon fou de Donner. Voilà pourquoi 9. g3 rapporte autant de
points !
15 . . . . : a7? est une faute, mais la position était déjà très
mauvaise.
Maximum : 30 points.
Partie 31
Début Bird, vous avez les blancs : 1. f2-f4 d7-d5 2. l2Jg1-f3
l2Jg8-f6 3. e2-e3 g7-g6 4 . .,tfl-e2 i.,f8-g7 5. 0-0 0-0 6. d2-d3 c7-c5 7 .
'iVd1-e1 l2Jb8-c6 8. c2-c3 'iVd8-d6. Volez d e vos propres ailes,
maintenant !
9. 'i:Ve1-h4 2p 9. . . . e7-e5
10. e3-e4! 2p 10. . . . d5xe4
1 1 . d3xe4 1p 1 1 . . . . e5xf4
12. �c1xf4 1p 12. . . . 'iVd6-e7
13. l2Jb1-d2 1p 13. . . . Il f8-e8
2p 14. . . . l2Jf6-d7
14 . .U. a1-e1
15. �f4-g5 2p 15. . . . f7-f6
16. �e2-c4+ 1p 16. . . . �g8-h8
17. e4-e5 ! 4p 17. . . . l2Jd7xe5
18. tLJf3xe5 1p 18. . . . l2Jc6xe5
19. Il flxf6!3p (1p pour �xf6) Qu'arrive-t-il maintenant sur
'iVd7? 19. . . . 'i:fd7 20. Il xe5 ! ll xe5 21 . ll f7,
par exemple 21 . . . . 'iVeS 22. Il xg7 (2p pour
n xe5) 19. . . . 'ir'e7-c7
20. Il f6-f7 1p 20. . . . 'ir'c7-c6
21. ll e1xe5 1p 21 . . . . .:t e8xe5
22. ll f7xg7 1p Les noirs abandonnent.
(Heikinheimo-R�iisa, Finlande 1955.)
122
Les blancs ont joué comme les noirs dans la hollandaise
(1. d4 fS), où la manœuvre 'iVeS-hS est habituelle . Le coup c3
constitue une assez bonne exploitation du tempo d'avance.
9. . . . eS est risqué , et 13. . . . : es (affaiblissant f7) représente
une nette sous-estimation des chances d'attaque blanches. 17. eS !
empêche élégamment les noirs d'obtenir une case forte pour un
cavalier en eS. Le fou cS n'a jamais pu rentrer en jeu, ce qui
démontre clairement que quelque chose a mal tourné quelque
part.
Maximum : 2S points.
Partie 32
123
Partie 33
Votre adversaire est un jeune joueur d'attaque, mais vous
imposez un jeu positionne} solide pour ne lui laisser aucune
chance de briller. Catalane : 1 . lt:Jg1-f3 d7-d5 2. c2-c4 e7-e6 3.
d2-d4 lt:Jg8-f6 4. g2-g3 d5xc4 5 . .i,fl-g2 lt:Jb8-d7 6. 0-0 c7-c5 7.
'iVd1-c2 a7-a6. Vous avez les blancs!
124
Partie 34
Partie 36
Vous conduisez le côté blanc d'une nimzo-indienne, dans un
126
match pour le championnat du monde : 1 . d2-d4 lt:Jg8-f6 2. c2-c4
e7-e6 3 . lt:Jbl-c3 i.f8-b4 4. e2-e3 b7-b6 5 . lt:Jgl-e2 i.,c8-a6 6. a2-a3
,.tb4-e7 7. tt:Je2-f4 d7-d5 8. c4xd5 _ta6xfl . Feu !
9. �elxfl 2p (lp pour le sacrifice dxe6, mais il est incor-
rect) 9. . . . e6xd5
10. g2-g4! 5p (Bravo! Un jeu calme n'est pas conseillé
avec un mauvais fou et un roi déroqué)
10. . . . c7-c6
1 1 . g4-g5 1p 1 1 . . . . lt:Jf6-d7
12. h2-h4 1p 12. . . . �e7-d6
13. e3-e4! 4p 13. . . . d5xe4
14. tt:Jc3xe4 1p 14. . . . i.d6xf4
15. i.c1xf4 1p 15. . . . 0-0
16. h4-h5 ! 3p 16. l:l f8-e8
17. tt:Je4-d6 1p 17. . . . I:t e8-e6
18. d4-d5 3p 18. . . . J:t e6xd6
19. i_f4xd6 Op 19. . . . �d8xg5
20. �dl-f3 ! 4p 20. . . . �g5xd5
21 . �f3xd5 1p 21. . . . c6xd5
22 . .tt a1-c1 1p 22. . .. lt:Jb8-a6
23. b2-b4! 3p 23. . . . h7-h6
24. ll h1-h3 ! 3p 24. . . . �g8-h7
25. ll h3-d3 1p 25. . . . lt:Jd7-f6
26. b4-b5 1p 26. . . . tt:Ja6-c5
27. i. d6xc5 1p 27. . . . b6xc5
28. l:. c1xc5 1p 28. . . . l:l a8-b8
29. a3-a4 1p 29. . . . 11 b8-b7
30. ll d3-c3 1p Les noirs abandonnent.
(Botvinnik-Smyslov 1954, 2e partie du match.)
7. tt:Jf4 n'est plus à la mode , mais est jouable avec l'idée 10. g4!
La faute décisive est probablement le 12e coup de Smyslov,
. . . i,d6. Le 20e coup blanc est excellent, donnant un autre pion,
mais menaçant de rentrer en finale de tours. Quant au cavalier a6,
il est encore en train de pleurer.
Maximum : 40 points.
Partie 37
127
perte de la finale, mais pour le moment les noirs doivent survivre
au milieu de jeu. Tuez-les !
Partie 38
Vous (blancs) comme votre adversaire êtes dans un jour roman
tique. Gambit-roi ! Contre-gambit Falkbeer ! Donc : 1 . e2-e4
e7-e5 2. f2-f4 d7-d5. Il est maintenant trop tard pour formuler des
regrets 1
128
6. t2Jg1-f3 2p (1p pour i_e3) 6. . . . i_f8-c5
7. 'ifd1-e2 2p Quel est le plan sur 7. . . . i_xf2 + ?
7. . . . J.,xf2+? 8. � d l 'ifxd5 + 9. ltJfd2!
(2p) 7. . . . i.,c8-f5
8. ltJb1-c3 3p (8. g4 0-0 9. gxf5 .tt e8!) 8. . . . 'ifd8-e7
9. ii,c1-e3 3p (lp pour 9. ttJxe4) 9. ttJe4xc3
10. ii,e3xc5 lp 10. . . . ttJc3xe2
1 1 . i.,c5xe7 1p 1 1 . . . . ttJe2xf4
12. ii,e7-a3 ! 3p (lp pour 12. ii.g5) 12. . . . ttJb8-d7
13 . 0-0-0 lp Quel est le plan sur 13 . . . . 0-0-0?
13. . .. 0-0-0? 14; .ll gl ! (ttJg6 15. g4!) (lp)
13 . . . . .,tf5-e4
14. ltJf3-g5 ! 4p (14. 1:. el rapporte 2p) 14. . .. ii,e4xd5
15. g2-g3 ! ! 5p (Sinon ttJg5 n'a aucun sens . . . )
15. . . . ii,d5xhl
16. g3xf4 lp 16. . . . c7-c5
17. ii,fl-c4 2p 17. . . . ii,hl-c6
18. ltJg5xf7 2p 18. . . . b7-b5
19. ltJf7-d6+ 2p 19. . . . �e8-e7
20. ltJd6xb5 1p 20. . . . tt h8-f8
21 . ltJb5-d4 2p 21. . . . .,tc6-b7
22. ttJd4-e6 lp 22. . . . .ti f8-f5
23 . .ll dl-gl 3p 23. . . . ii,b7-e4
24. ttJe6-c7 lp (Mais 2p pour 24 . .t:t e l !)
Le reste de la partie est marqué par le zeitnot. Les blancs
l'emportèrent : 24. . . . ll d8 25 . l:, xg7+ �f6 26. ll f7+ �g6 27 .
.ll e7 ltJf6 28. ttJe6 .t1 c8 29. b3 ll h5 30. ttJg5 ii,d5 31. ii,d3+ �h6
32. ii,b2 c4 33. ii,f5, etc.
(Bronstein-Tal, Riga 1968.)
Maximum : 50 points.
Partie 39
129
1 1 . 'ifd1-e2 2P (Également 2p pour l2Jc4) 1 1 . . . . l2Jd7-b6
12. l:t fl-d1 3p (1p pour ll ad1) Comment réagir sur
12. . . . �e7?
12. . .. 'i/e7 13. l2Jb5! (2p) 12. . .. .,tc8-d7
13. c2-c4 3p 13. . . . 'ifd8-e7
14. l2Ja3-c2 2p (1p pour n ac1 et pour l2Jb5) 14. . .. ,.td7-
c6
15 . .,tb2-a3 2p 15. . . . �e7-e6
16. ttJc2-e3 4p (Rien pour 16. l2Jb4? j..f8) 16. . .. ll a8-
d8
17. ttJe3-d5 2p 17. . . . .,tc6xd5
18. c4xd5 3p 18. . . . �e6-d7
19. Jt.a3-b2* 2p (La réplique à 19. n ac1 , 1p, est i.. f8)
19. . . . ttJ b6-c8
20. l:t a1 -c1 1p 20. . .. l2Jc8-d6
21 . J:t c1-c2! 4p 21 . . . . h7-h6
22. l:t d 1-c1 ! 1p 22. . . . ll d8-c8
23. a2-a4 3p 23 . . . . ll e8-e7
24. Jt.b2-a3 2p 24. . . . l2Jh5-f6
25. �g2-h3! 3p 25. . . . �d7xh3
26. _ta3xd6 1p Les noirs abandonnent.
Déprimés ? La position était de toute façon sans espoirs après
26. . . . l:t d7 27. i.xe5.
(Smyslov-Unzicker, Hastings 1954-1955.)
8. . . . l2Jh5 est mauvais. Notez combien ce cavalier reste
longtemps au bord de l'échiquier ! Par ailleurs, les idées posi
tionnelles sont assaisonnées de petites pointes tactiques malveil
lantes. La dame noire manque de bonne case. Le pion eS doit être
protégé. 23. a4 menace i.,a3 suivi de j_xd6, 'ifxd6; i_h3 ! réfutant
l:t cS. La position peut être regardée comme gagnée après
17. l2J d5 !
Partie 40
Vous avez les noirs dans la variante Boleslavsky de la sici
lienne : 1 . e2-e4 c7-c5 2. l2Jg1-f3 l2Jb8-c6 3. d2-d4 c5xd4 4. ttJf3xd4
l2Jg8-f6 5. l2Jb1-c3 d7-d6 6. i.. fl-e2 e7-e5 7. l2Jd4-f3 . Maestro, s'il
vous plaît !
130
7. . . . h7-h6 1p
8. 0-0
8. . . . .,tf8-e7 1p
9. ll fl-e1
9. . . . 0-0 1p
10. h2-h3
10. . . . a7-a6 1p
1 1 . .,te2-fl
11. . . . b7-b5 1p
12. a2-a3
12. . . . iLc8-b7 1p
13. b2-b3
13. . . . l: a8-c8 1p
14. �cl-b2
14. . . . .U c8-c7! !5p
15. tt:Jc3-bl
15. . .. 'iVd8-a8 1p
16. lt)b1-d2
16. . .. tt:Jc6-d8!3p
(lp pour .l'l fc8 et tt:Jb8) 17. il,fl-d3
17. . .. tt:Jd8-e6 1p
18 . .tt a1-c1
18. . . . .U f8-c8 1p
19. lt)f3-h2
19. . . . lt)f6-d7 2p
(lp pour 19. . . . tLJf4) 20. . . . ltJh2-fl
20 . . . ltJd7-c5 1p
21. tt:Jfl-g3
21 . . . g7-g6 1p
22. tt:Jg3-e2
22. . . . i.,e7-g5 !3p
(22. . . . tLJxe4, 1p, offre de légères contre
chances aux blancs après 23. tL)xe4 iLxe4
24. �xe4 'ifxe4 25 . tL)c3. Le coup du texte
maintien l'étau) 23. tL)e2-c3
23 . . . . tL)e6-d4 2p 24. tL)c3-b1
24. . . . d6-d5 3p 25. e4xd5
25. . . . tLJc5xd3 1p 26. c2xd3
26. . . . l: c7xc1 1p 27 . .,tb2xc1
27. . . . �b7xd5 1p 28. t2-f3
28. . . . ,U 8-c2 2p Que faire sur 29. I;I xe5?
29 . .t: xe5 'ifc6 30. I;I e1 .t:t xc1 (2p) 29. a3-a4
29. . . . b5-b4 1p 30. �g1-h1
30. . . . 'ifa8-c6 2p 31. Les blancs abandonnent.
(Unzicker-Taïmanov, Interzonal de Saltsjobaden 1952.)
Un remarquable massage positionne!. Les blancs ont joué
l'ouverture de façon passive.
Maximum : 40 points.
« Trou en un »
Cette expression qui vient du golf signifie que la balle est entrée
dans le trou en une seule fois. Des histoires incroyables circulent à
ce sujet, et de généreux prix sont parfois offerts à qui y parvient.
Ils sont cependant rarement versés, tant la chance nécessaire pour
réussir est colossale, sans même parler de l'adresse, bien entendu.
Je vous raconte cela pour introduire la déclaration suivante : dans
131
ces parties, le score total était de 1 285, mais ni Botvinnik ni
Fischer ni Karpov ne pourraient atteindre ce chiffre ! Il est
cependant tout à fait possible qu'ils aient scoré le plein sur
certaines parties, spécialement celles qu'ils connaissaient . . . Si les
parties leur avaient été inconnues, ils auraient probablement
totalisé un peu plus de 1 200 points. Ils auraient bien entendu fait
des histoires sans fin à propos de la distribution des points, et
j'aurais probablement dû me ranger plus d'une fois à leur avis.
Je pense qu'un lecteur attentif peut utiliser ces parties pour se
faire une bonne idée de ses faiblesses. Quand vous avez raté un
coup cher, était-ce un coup positionne! ou bien un coup tactique
qui a gâché votre score ? De nombreuses personnes m'ont dit que
« Trouvez le plan » était beaucoup plus difficile que « Trouvez la
Finales pratiques
Introduction
Ce chapitre ne constitue ni une section théorique ni un recueil
d'études de finales, à la fois pour des raisons psychologiques et
pédagogiques. Il semble que très peu de joueurs d'échecs ac
ceptent d'étudier la théorie des finales, préfèrent se concentrer sur
la théorie des débuts. Dans toute partie, il faut passer par
l'ouverture, mais on n'atteint pas toujours le stade de la finale.
C'est assez exact, mais une bonne compréhension de la finale peut
améliorer notre traitement des phases antérieures. De plus, il est
important de pouvoir faire confiance à sa technique en finale, afin
de n'être pas obligé de fuir les simplifications. Nous n'allons
toutefois pas étudier les cas où tour et pion gagnent contre tour.
Pour les rares personnes que cela intéresse, il existe beaucoup de
livres sur la question. Nous éviterons également les positions dont
la résolution nécessite d'être familier avec tous les coins et recoins
de la théorie des finales. Les finales rassemblées ici mettent en
valeur d'autres considérations, généralement tactiques. C'est la
vision tactique qu'il faut acquérir. La plupart des gens associent le
mot combinaison avec des positions contenant de nombreuses
pièces. Il est cependant important de se souvenir que dans les
positions où les pièces sont rares, l'attaque est affaiblie mais la
défense également, ce qui fait que souvent un seul coup bien placé
peut faire s'écrouler toute une construction comme un vulgaire
château de cartes. Le petit pion qui se rue soudain vers sa case de
promotion en constitue l'exemple le plus évident.
J'aurais pu réaliser un recueil d'études. Depuis l'âge de douze
ans, je n'ai cessé de m'y intéresser.
133
Je signale, juste en passant, que le lecteur qui ne connaît pas
l'étude de nulle de Réti donnée ci-dessus a devant lui d'immenses
plaisirs. (1. �g7! h4 2. �f6 �b6 3. �eS h3 4. �d6. Les blancs
combinent deux menaces, à savoir rattraper le pion « h ,. et
appuyer le pion « c ». Dans une autre version, les noirs ont trois
pions, en f6, g7 et h6, et le roi blanc se trouve en h5 . Les blancs
obtiennent la nulle par 1 . �g6 et 2 . �xg7!) Des milliers d'études
splendides ont été composées, et beaucoup d'entre elles pour�
raient arriver dans la pratique. Je veux toutefois convaincre le
lecteur que des positions subtiles se produisent dans des parties de
tournois ordinaires. (On s'apercevra qu'elles passent souvent
inaperçues. Le zeitnot en est dans certains cas en partie respon
sable.)
134
Nous sommes ici à la frontière entre le jeu pratique et l'étude
artistique . Cette position pourrait parfaitement être donnée dans
une revue d'échecs comme une étude, mais les couleurs devraient
être inversées puisque par convention les blancs jouent en pre
mier. Ici le trait est aux noirs, qui tentent d'annuler. Dans la partie
Karaklajic-Gligoric, les noirs avaient en outre un pion « a », mais
je l'ai supprimé afin de ne pas obscurcir la démonstration. Es
sayons 1. . . . �c6? 2. �g5 .,tg4 3. c8=� J.xc8 4. �xh5 , les
blancs gagnent, par_exemple 4. . . . �d7 5 . .,tel �e6 6. g4 �fl 7 .
.,tc3 suivi de g5 , �h6, h5 , g6, �g5 et h6-h7. Autre essai : 1 . . .
�b6? 2. �g5 i.,g4 3. c8= � i.,xc8 4. �xh5 J,.b7 5 . i.,f2+ , etc.
Soudain tout devient clair : 1 . . . . �a6! 2. �g5 i.,g4 3. c8=�+
(sinon �b7) i.,xc8 4. �xh5 i.,b7 ! Simple, instructif et superbe.
En pratique, cependant, on ne sait jamais si l'on a affaire à une
étude ! Et si par hasard tel était le cas, il est encore possible que
l'on ne sache pas s'il faut gagner ou annuler. Et il se pourrait aussi
qu'il y ait d'autres variantes ! Il est également important de jauger
l'adversaire ; il peut se révéler d'un grand secours. Des finales
difficiles mais tenables sont sans arrêt perdues.
Il est certaines exceptions que tout le monde doit connaître. Par
exemple le roi blanc, le pion « h » et un fou de cases blanches ne
peuvent forcer le gain contre le roi noir dépouillé en h8. Exami
nons la partie Kostro-Adamski 1972, tirée d'un tournoi polonais :
135
continuation de la partie après quelques coups : 1. �xbS �xc3 2.
� cS �d3 3. �d6 �e3 4. Ab7.
Ici, je pense que Kostro a extrapolé la suite de façon routi
nière : 4. . . . f3 S. �eS f2 6. iî,a6 �f3 7. �fS, et les blancs
gagnent facilement. Si c'est le cas, il s'est lourdement trompé, car
pourquoi les noirs iraient-ils à la chasse au fou blanc ? L'ennemi
principal est le pion blanc.
Adamski joua 4. . . . hS ! ! Les blancs ne peuvent répliquer S. h4
à cause de �f2 suivi de �g3 et �xh4. Donc S. �eS h4. Quand le
pion était en h6, il était facile pour les blancs de le capturer tout en
empêchant le roi noir de se rendre en h8. Maintenant le problème
est tout à fait différent. Après 6. �fS �d4! 7. h3 �cS 8. �eS �b6
9. �dS �c7, la partie fut bientôt nulle.
Kostro aurait aussi bien pu tenter 7. �xf4. Dans certaines
positions, le roi noir peut être repoussé si loin qu'il est possible de
conquérir h4 sans qu'il puisse parvenir en h8. Nous pénétrons
cependant dans le domaine de la théorie des finales de haute
école. Deux questions demeurent : si Kostro avait vu 4. . . . hS,
aurait-il quand même joué 1 . �d4?, et cela gagnerait-il ? Nous ne
connaîtrons jamais la première réponse, et la deuxième ne peut
être obtenue qu'en persuadant un analyste de finales d'étudier
cette position ·pendant plusieurs heures. Je peux seulement affir
mer que le pion blanc parvient jusqu'en cS. Les noirs ne peuvent
atteindre h8 s'ils sacrifient leur fou en c4. La position noire est très
difficile, mais il est possible qu'elle puisse être sauvée. Les blancs
auraient dû préférer cette variante. Mais ces positions-problème
ne semblent jamais aussi claires lorsque le jeu se déroule en
réalité.
Il y a ici très peu de finales de tours, comparées à leur fréquence
en pratique. Je n'en ai pas trouvé beaucoup qui, sans exiger
beaucoup des capacités d'analyse du lecteur et de ses connais
sances théoriques, exposent clairement un point intéressant.
A part les deux premiers exercices, qui ont probablement été
composés par quelqu'un, je me suis attaché à ne donner que des
positions tirées de parties réelles, sans modifications. Dans
chaque cas, le lecteur doit tenter de découvrir le meilleur premier
coup, analyser aussi loin qu'il est possible et évaluer les chances.
Un gain, un gain possible, une nulle, voire peut-être une perte ?
Dans certains cas, il existe bien entendu plus d'un premier coup
menant au gain, mais nous recherchons évidemment un gain
rapide sans possibilité de s'égarer en chemin. Dans la plupart de
136
ces positions on trouvera, comme je l'ai déjà dit, un point
intéressant, mais je ne garantis pas qu'il apparaisse dès le premier
coup. En revanche, je peux promettre qu'il n'est pas nécessaire de
connaître beaucoup de théorie de finales pour résoudre ces
problèmes. Presque tout le monde sait qu'il n'est pas possible de
gagner avec un roi et un fou, ou avec un roi accompagné de deux
cavaliers, contre roi dépouillé. J'espère que ces exercices stimule
ront l'envie de consacrer plus de temps aux finales ainsi qu'à la
relativement impopulaire théorie.
Mais permettez-nous de clôturer cette introduction par un cours
accéléré.
137
c d e e g h
Nulle. Même chose si le roi était Nulle. Le pion est trop avancé.
en c8. L'idée est bien sûr le pat. .
Un fou de cases blanches ne
pourrait pas non plus gagner.
4 4
3 3
2 2
a b c g
Nulle si le trait est aux blancs. Nulle. La réplique à 1 . e6 est
(Un cavalier ne peut gagner un .I;I a2. Avec la tour noire en aS,
temps.) les blancs gagneraient par 1.
<ïti>f6. (Cela ne s'applique pas à la
position équivalente avec un
pion « g » . )
138
Nulle avec une défense cor Avec le pion sur la septième ran
recte, mais en pratique il y a des gée, c'est une nulle facile. Avec
chances de gain. Les pions « f » le pion en a6, les blancs peuvent
et � h » (ou « a » et « c » ) consti parfois abandonner l'aile-roi et
tuent un problème particulier. gagner.
En général, deux pions de plus
gagnent.
Exercices
139
3 Les Noirs jouent 6 Les Blancs jouent
8 8
7 7
6
5
4
3 3
2 2
3
2
6 6
5 5
4 4
3
2
140
9 Les Blancs jouent 12 Les Noirs jouent
8 8
7 7
6 6
5
4
3 3
2 2
6
5 5
4 4
3 3
2 2
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
141
17 Les Blancs jouent
8
7
6
5 5
4 4
3 3
2 2
142
21 Les Blancs jouent
8
7
5
4
3
2
143
27 Les Blancs jouent 30 Les Blancs jouent
8 8
7 7
6
5 5
4 4
3 3
2 2
144
33 Les Blancs jouent Les Blancs jouent
3
2
5
4
145
39 Les Blancs jouent 42 Les Blancs jouent
3 3
2 2
146
45 Les Noirs jouent 48 Les Noirs jouent
8 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
147
51 Les Noirs jouent 54 Les Blancs jouent
8
3 3
2 2
1
148
Les Blancs jouent 59 Les Noirs jouent
3
2
Solutions
1 . Un classique dont l'auteur est inconnu. Les blancs gagnent
par une jolie percée de pions : 1 . b6! cxb6 2. a6 bxa6 3. c6 (ou
1. . . . axb6 2. c6) . Le roi noir est juste une case trop loin,
puisqu'il n'est pas dans le carré du pion « c ». (Tirez la diago
nale, ici c5-f8, et vous voyez immédiatement que le roi noir doit
se trouver dans le carré c5-c8-f8-f5 pour stopper le pion blanc
c5 .) Si on déplace dans le diagramme le roi noir en f6, le résultat
sera alors exactement inverse !
2. Moins connu et plus compliqué que le n° 1 , mais tout aussi
instructif. L'idée est naturellement encore une percée de pion,
mais cela ne sert à rien d'aller à dame si les noirs passent eux
aussi un pion. Par conséquent, les blancs doivent damer en f8
149
avec échec dans la variante critique. Ainsi, non pas 1 . eS? fxeS
2. hS exf4! mais 1 . hS ! gxhS 2. eS fxeS 3. fS . Ou 1 . . . . gS 2. eS
fxe5 3 . fS ! (Pour mettre l'idée en relief ; dans cette dernière
variante, les blancs gagnent également par 3. fxgS e4 4. �bl .)
3. Illustration simple d'une idée défensive très courante. Il
arrive souvent, non seulement dans des finales de pions mais
aussi dans des finales de fous, qu'un camp dispose d'un net
avantage, mais ne puisse effectuer de percée nulle part. J'ap
pelle ce thème « fermer boutique », juste pour lui donner un
nom. Dans la position du diagramme, tirée d'une part�e russe
Gerensky-Rytov, 1970, les noirs jouent naturellement 1 . . . •
1SO
sur 6. �e6. On peut ensuite commencer à examiner 1 . g3 , par
exemple 1 . . . . �d8 2. e6 f6 3. e7+ �e8 4. �e6 gS S . �xf6
gxh4 6. gxh4 �d7 7. �f7, ici le timing est correct ! S . . . . g4 6.
�gS est facile également. 1. . . . �f8 2. e6? donne nulle, mais
essayez 2. �d7 �g8 3. �e8! �g7 4. �e7 �g8 (4. . . . gS S.
hxgS �g6 6. �f8) S. �f6 �f8 6. e6 fxe6 7. �xg6 suivi de �xhS ,
qui gagne ! Notez qu'il faut répondre à �g8 par �e8; opposi
tion horizontale.
7. On raconte qu'une partie Capablanca-Ed. Lasker s'est pour
suivie ainsi : 1 . fS?? gxfS 2. hS �eS?? 3. h6! et les noirs
abandonnèrent car il n'y a pas de défense contre la menace g6.
Cela devrait dissiper le mythe qui veut que le champion du
monde cubain ne faisait jamais de faute en finale , légende qui a
été bâtie de toutes pièces* . Les noirs ont une nulle absolue par
2. . . . �e6! 3. �xd4 f4 4. �e4 f3 S . �xf3 �fS (les blancs
peuvent tout échanger et se précipiter sur a6, mais le roi noir les
suivra à la trace, et il sera impossible de gagner avec le pion
« a ») .
Les blancs auraient dû garder la menace fS en réserve et jouer
le coup d'attente 1 . a3 ! , par exemple 1 . . . . �e6 2. �xd4 �fS
3. �cS ! �xf4 4. �b6 �g4 S . �xa6 �xh4 6. �b6 �xgS 7. a4 et
gagne parce que a8= 'iV contrôle la case hl . 1 . . . . aS 2. a4
n'aide pas les noirs ; �cS étant toujours paré par fS , ils sont en
zugzwang. Mais si le pion a6 avait été en a7, la position aurait
été nulle, 1 . a3 trouvant une réplique suffisante en 1 . . . . a6,
après quoi les blancs ne disposent plus de coup d'attente.
8. Tiré d'une partie Gasiorowski-Grabczewski, qui est une
comédie d'erreurs. Les noirs viennent juste de jouer �e6-dS??
(f6 annulerait) . Les blancs pourraient maintenant gagner par un
stratagème bien connu : 1 . gS �e6 2. h6 gxh6 3. gxh6 �f6 4.
fS ! ! , un zugzwang meurtrier. (Il est si terrible que dans certaines
études, les blancs gagnent malgré la présence de trois pions
noirs sur l'aile-dame . Placez les pions noirs en a4, b4 et c4 et le
roi blanc en b2. Les blancs jouent �b1 et répondent à a3 par
Ra2, à b3 par �b2 et à c3 par �c2.)
Cependant, dans la partie réelle, le jeu se déroula ainsi : 1.
1S1
�d3?? f6 2. g5 �e6?? (2. . . . fxg5 3. fxg5 �eS donne bien sQr
la nulle) 3. �e4?? (g6!) bS?? 4. fS ! �e7 5. g6; maintenant, le roi
blanc a pratiquement tout l'échiquier pour lui seul, et après
5 . . . . �f8 6. �dS �g8 7. �c5 �h8 8. �xbS �g8 9. �c5 les
noirs abandonnèrent. Il pourrait suivre 9. . . . �h8 10. �d6
�g8 1 1 . �e7 �h8 12. h6 �g8 13. hxg7 �xg7 14. �e6.
9. (D'une partie d'Edward Lasker.) Les blancs jouèrent 1. f4??
d'un air abattu, et après 1. . . . f6 les noirs gagnèrent facilement
en mettant l'aile-roi à sac. Les blancs auraient dû percevoir leur
chance : 1 . f6! ! gxf6 2. f4 �dS 3. gS fxgS 4. fxg5 �eS 5. gxh6
�f6 6. �b3, gagnant par un zugzwang similaire à celui que les
blancs ont raté dans la position n° 8.
10. (Pomar-Cuadras, Olot 1974.) Les blancs viennent juste de
jouer �dS-d6, qui représentait probablement une tentative de
gain. Mais les noirs gagnent maintenant par 1. . . . f4! ! 2. �d5
(ou 2. gxf4 h4, ou 2. exf4 h4 3. gxh4 g3 4. fxg3 e3) h4! ! 3. �xe4
(ou 3. gxh4 g3 !) f3! 4. gxf3 h3. Pomar a rendu ici le demi-point
qu'il avait récolté au n° S . . .
1 1 . (Ljubojevic-Browne, Amsterdam 1972.) Une étude des plus
élégantes, survenue dans une partie. C'est-à-dire qu'en réalité
Browne n'est pas parvenu à la résoudre, peut-être parce qu'il
était dans son zeitnot habituel. Après 1 . . . . fS?? 2. �b4 la
nullité s'ensuivit. Les noirs auraient pu l'emporter par 1. . . .
�dS ! Par exemple : 2 . �b4 �d4 3 . �aS fS 4 . b4 f4 5 . b5 �cS !
6. b6 �c6 7. �a6 f3 8. b7 f2 9. b8='ii' fl ='i:i'+ 10. �aS 'i;i'a1 +
1 1 . �b4 'i;i'b1 + . Ou 2. b4 f5 3. b5 f4 4. b6 �c6!, qui revient au
même. Damer avec échec peut se révéler plus important que de
damer en premier.
12. 1 . . . . 'i;i'd7+ ! et les blancs abandonnèrent. Ce coup est bien
entendu suivi d'un échange de dames en d5 ou e7 (Sanguinetti
Kavalek, La Havane 1966) . Le précédent coup blanc, �a3-
a4??, était une terrible erreur. Quant à savoir si les noirs
pouvaient gagner après �b2, c'est, comme disent les hommes
politiques, une très bonne question. Ce type de position avec
dame et pion-cavalier contre dame se gagne fréquemment, mais
la théorie ne propose aucun moyen sûr de l'emporter. Les
chances sont très bonnes en pratique.
13. Voilà une des parties démontrant qu'il existe des chances de
gain avec un pion-cavalier. (Botvinnik-Ravinsky, Moscou
1944) . Botvinnik joua 78. f6+ ? �g8 79. 'i;i'e6+ 'i;i'fl 80. 'i;i'xfl+
�xfl 81. fxg7 �xg7 82. g6 aS 83. bxaS b4 84. a6 b3 8S . a7 b2 86.
1S2
a8= 'iV b 1 = 'iV 87. 'iVa7+ �f6 88. 'iVt7+ �eS 89. �h6, et après
plusieurs fautes de chaque côté , il gagna en 126 coups. Il aurait
pu s'épargner tout ces tracas. Dans la position du diagramme, il
faut bien sûr jouer 78. g6+ ! �g8 (78. . . . �h8 79. �g4! avec
attaque de mat) 79. 'iVe6+ �h8 80. f6! (menaçant t7 et 'iVeS.
Notez que le pion b4 joue un rôle actif en empêchant 'iVeS + )
gxf6 81 . 'iVd7 'iVg7 82. 'iVd8+ 'iVg8 83 . 'iVxf6+ 'iVg7 84. 'iVd8+
�g8 8S . �xg8+ �xg8 86. �h6 �h8 87. g7+ �g8 88. �g6 et
mat en quatre coups. Tout est forcé et relativement facile à
calculer. L'astuce consistant à pater le roi noir pour le
contraindre à effectuer un coup suicidaire sur l'autre aile est
connue depuis plusieurs centaines d'années .
14. 1 . . . . g4+ ! 2. 'iVxg4 (sinon mat) 'iVfS 3. hS c4 4. h6 'iVxg4+ S .
�xg4 �f6 e t les blancs abandonnèrent. (Tataï-Mariotti, Italie
1973 .) C'est, comme dans la partie précédente , un exemple de
simplification dans une finale de pions gagnante . En ce-- qui
concerne un coup comme g4+ , on peut dire qu'il faut toujours
examiner les coups auxquels l'adversaire ne peut répliquer que
d'une seule façon . Ça ne s'applique pas seulement aux finales ;
on découvre souvent de nouvelles possibilités en milieu de jeu
si , juste pour une seconde , on considère avec sérieux un coup
pour l'unique raison qu'il n'offre aucun choix à l'adversaire .
Pour finir, mes salutations à tous ceux qui pensent qu'il est
spirituel de dire : « Donnez toujours échec, ça pourrait être
mat ! »
1S . Tiré d'une partie Tcherbakov-Arlazarov, URSS 1972. Le
précédent coup blanc était un brillant fS-f6, auquel les noirs
répondirent par �h8-h7, gxf6 étant sans espoir à cause de �g6.
Pauvres noirs !
La position du diagramme évolua ainsi : 1 . fxg7?? 'iVt7 + ! ,
nulle . Pauvres blancs ! Ils oublièrent de songer au pat.
Ou bien furent-ils choqués quand ils virent le mat après 1 . t7
�eS + 2. �xeS g6! ? Peut-être . Mais que pensez-vous de 2. gS
�xe6 3. f8= ttJ + , si je peux me permettre de poser la question ?
Bon, d'accord, une sous-promotion en cavalier, ils ont aussi
oublié d'y penser.
La promotion en cavalier joue un rôle dans une partie sur
cinq cents environ. Mais il est important de la remarquer quand
le cas survient. Le roi noir était ici placé à un saut de cavalier de
la case de promotion, ce qui doit mettre la puce à l'oreille.
Par ailleurs, les finales de dame avec trois pions contre deux
1S3
(sur la même aile , bien entendu) sont normalement nulles,
même si la défense a fauté dans de nombreuses parties de
maîtres. Ce n'est pas facile , et les noirs ne doivent pas rester
passifs devant l'assaut blanc*.
16. Une autre partie russe, Reshko-Kaminsky, également de
1972. Si vous êtes tombés dans le piège du pat au n° 15, vous
devez être beaucoup plus prudents maintenant : 1. a8='Yi??
Vjjfl + ! Mais si vous choisissez un cavalier, vous aurez du mal à
le faire entrer en jeu après 1 . . . . 'Yia7. Non ! Voilà la réponse :
1 . a8= ,.t ! ! Vjjb3 2. 'Yid7 'Yig8 3. ,.td5 et les noirs abandonnèrent
ce combat inégal.
Si les promotions en cavalier peuvent appuyer de nombreux
projets excellents, les promotions en tour et en fou ne peuvent
avoir qu'un but, en l'espèce éviter de pater l'adversaire. Les
promotions en tour sont assez fréquentes dans les finales, mais les
promotions en fou sont excessivement rares. En plus de deux
mille parties de tournoi, je n'en ai jamais fait l'expérience. Mais on
rencontre bien entendu ce thème dans de nombreuses études.
17. (Ivkov-Kozomara, Sarajevo 1967.) Echanger ou pas ? Finale
de tours ou finale de dames ? La réponse n'est pas difficile dans
cet exemple, car la finale de tours ne semble absolument pas
prometteuse, par exemple 1 . ,ll e3 ll d4 ou 1 . ,ll e4 ll g7. Vous
optez donc pour la finale de dames, peut-être sans trop d'opti
misme : 1. �xd7 �xe5 2. b5 g3 3. b6 g2 4. b7 g1='Yi 5.
b8= 'Yi + . La situation paraît toutefois bien meilleure mainte
nant. �d4 perd la dame et le mat après �d5 est un vrai
bonheur. Les noirs devant passer sur la colonne « f », il semble
qu'ils soient en difficulté. Ils ne peuvent se rendre sur la colonne
« g �. 5 . . . . �f5 6. 'Yif8+ �eS 7. 'Yid6+ �f5 8. 'Yie6+ �f4 9.
VJkf6+ ! Les noirs abandonnèrent. 9. . . . �e3 ne va pas, à cause
de 'ifb6+ , et 9. . . . �g3 permet l'échange des dames.
Le dernier coup noir avant d'arriver à la position du diagramme
fut 53. . . . �e7-f6. �e7-d6 n'aurait pas été meilleur. 54 ll g5
gagne facilement, par exemple 54. . . . ll c7+ 55. �b8 ll fl 56.
b5, et le roi blanc contrôle la case de promotion du pion « b ».
18. Tiré d'une partie suédoise (1973) . Les blancs considéraient
leur position comme sans espoir et abandonnèrent après quel-
• Larsen venant de nous expliquer les bienfaits d'une simplification dans une
finale de pions gagnante, nous nous permettons de proposer 1. \lff5 + \lfxf5 2.
gxf5 gxf6 3. �g4 r-J;g7 4. r-J;f4 r-J;f7 5 . r-J;e4 r-J;e7 6. r-J;d5 r-J;d7 7. h5 et gagne.
(N. d. T. )
154
ques coups indifférents. Quelle erreur de leur part ! Il est
pourtant évident qu'il faut miner l'assise de la tour si bien
placée : 1 . b4! tt xb4 2. d7 .tt d4 (ou 2 . . . . l:t b8 3. \tc4 ll d8 4.
\txc5 l:[ xd7 5 . b4 avec la nulle , le roi noir arrivant trop tard) 3.
b4! .tt xd7 4. bxc5 \te2 5. \tc4 avec une nulle limpide. Il ne faut
pas baisser les bras comme ça !
(1 . d7 ll xd7 2. \tc4 .tt b7 ! est absolument sans espoir, et 2. b4
cxb4+ 3. \txb4 perd également, par exemple 3. ... \td2 4.
\teS ll c7+ 5 . �b6 ll c2 6. b4 �c3 7. b5 \tb4.)
19. Tiré d'une partie Pachman-Welling, 1973 . Comment les noirs
font-ils pour gagner ? Eh bien , utilisons le pion blanc au bord
de l'échiquier pour bloquer le roi adverse. Avez-vous égale
ment remarqué une possibilité de coup suicidaire sur l'autre
aile ? Donc : 1 . . . . li c7 + 2. �g8 n c8+ 3 . \tg7 ll h8! 4.
<;t>xh8 \tf7 5. b4 axb3. Les blancs abandonnèrent . Ils auraient
pu faire durer un peu le plaisir par 4. h3 r:J;; e7 5 . h4 \te8 6. h5
\te7 7. h6 \te8 8. �f6 ll xh7 9. \tg6 .t:t h8 10. \tg7 ll f8 1 1 . h7 \
155
pouvant après ce coup sacrifier leurs pions « f » ou « h » dans
de bonnes conditions, par exemple 2. . . . g5 ! 3. h4 gxh4 4. f4
h3 5 . f5 h2 6. a7, très fort, mais il y a mat en deux par h6 ou h5 !
Jouer pour le pat est aussi dangereux que de jouer pour un
débordement au football quand on n'est pas assez rapide.
La partie se poursuivit par 2. . . . g5 ! 3. a7 f5 4. c7 f4! 5. h4 g4
6. h5 h6! et les blancs couchèrent leur roi. 4. h4 g4 5. fxg4 f4
n'était pas meilleur.
Si les noirs n'avaient pas eu un pion de plus sur l'aile-roi,
l'idée .rl c6 ne leur aurait été d'aucun secours. Une fois les pions
bloqués, ils se retrouveraient en zugzwang. Si les blancs ont le
trait avec les rois en aS et cS, ils jouent simplement c7, �xc7;
�a7, �cS; �b6 et vont faire un festin sur l'aile-roi.
2 1 . (Bukic-Marovic, Yougoslavie 196S). Les blancs n'envisa
gèrent pas la marche du roi jusqu'en cl, qui doit gagner, parce
qu'ils connaissaient la petite astuce qui permet d'embrocher la
tour noire : 1. a7 ]l a2 2 . .rl f6! �xd7 3 . .rl fS, les noirs aban
donnent. 2. . . . ]l xa7 3. ll fS+ mène au même résultat.
On observe souvent cette finesse dans les finales de tours. La
position suivante en présente la forme la plus simple : une tour
blanche en aS, un pion en a7 et le roi en gl ; le roi noir en f7 et la
tour en a2. Trait aux noirs, qui maintiennent la nulle par �g7,
mais les blancs au trait gagnent par : hS.
22. Tiré d'une partie Eisinger-Haag, Oberhausen 1961 . Grâce à
un jeu très énergique et à un peu d'aide de la part de leur
adversaire, les noirs ont réussi à convertir une finale nulle en
cette jolie étude-. (Il existe en fait des études exposant des idées
semblables, entre autres une composition très connue d'Emma
nuel Lasker.) Les noirs jouent pour essayer de forcer le roi
blanc à se rendre sur des cases défavorables. L'introduction est
très directe : 1 . . . . �d2 2 . .rl d6+ �c2 3. I:t e6 .rl h4+ ! Notez
la manœuvre qui suit, tirée de l'étude susmentionnée de Las
ker : 4. �cS �d2 5 . .rl d6+ �c3 6. ]l e6 .rl h5+ suivi de .rl xh6!
Il n'est bien sûr pas facile de gagner avec dame contre tour, mais
c'est possible . Eisinger contourna cette perspective morose en
jouant 4. � b5 �d3 5. : d6+ (la menace est : xh6) �c3 6. : e6
.rl h5+ 7. �a4, mais le roi est très mal placé au bord de
l'échiquier : 7. . . . �d3 S . .rl d6+ �c4! et les blancs abandon
nèrent. La réponse à 9. ]l e6 est .rl xh6! (après le jeu brillant qui
précède, le joueur allemand a décidé qu'il n'y avait aucune
chance pour que le Hongrois massacre la finale dame contre
156
tour) . 9. %% c6+ Citd5 10. %t el Citd4 est également sans espoir.
Une jolie finale.
23. (Czerniak-Balshan, 1969.) Les positions comme celle-ci
peuvent être très difficiles. Les deux camps ont des pions passés
qui peuvent coûter sa tour à l'adversaire, et tout se résume en
une course folle où la perte d'un seul temps est fatale. Voyons
comment la partie se poursuivit : 1 . . . . �d3 ! (En route vers
b1 ! - et non vers b3 , d'où il ne menace pas b1='i!V et de plus
gêne sa propre tour.) 2. n as a2 3. hS �c2 4. h6 �b1 S. h7 l:t bS!
(Pour une fois, la tour n'est pas derrière le pion passé . En bS la
tour protège le roi noir. S. • •• l:t h2? 6. l:t bS+ �c2 7. �g7 est
immédiatement nulle, ainsi que S . l:t g2+? 6. �xf6 l:t h2 7.
• . •
et maintenant non pas S . .U. aS? c4 9 . .U. bS+ �c2 10. : as �b1
11. l:t bS+ �a1 12. n es c3 ! 13. l:, xc3 �b2, mais simplement 8.
hS='iY l:t xhS 9. �xhS c4 10. f4 c3 11. .t:t xa2! �xa2 12. f5 et
nulle avec le pion en f7.
Une finale utile à étudier soigneusement. Elle contient de
nombreuses finesses, que l'on retrouve encore et encore. Notez
un coup comme 6. l:t aS! dans la variante avec 1. . . . �d4. La
tour doit être à une certaine distance du roi. (6 . .t:. bS+ �a4 7.
TbS! revient au même.)
1S7
24. (Estrine-Karasev, 1968.) Un sauvetage miraculeux ou une
terrible erreur dans le traitement de la position, suivant le côté
duquel on se place. Seulement nulle, malgré trois pions passés
liés ! Si cela avait été une partie par correspondance, cela ne
serait jamais arrivé. (Estrine remporta le championnat du
monde par correspondance en 197S .) En attendant, voilà la
suite : 1 . .tt c4+ �fS 2. �xh3?? .tt g6! 3 . .tt cl �f4! 4. �h2
ll h6+ s. �gl ll g6+ 6. �fl ll h6 7. �gl I;I g6+ 8. �fl .tt h6 9 .
.tt c3 .tt hl+ 10. �f2 .U. h2+ 1 1 . �el .U. hl + nulle ! Les blancs
ont joué de façon légère et négligé le coup tl g6! qui arme
soudain une forte menace , à savoir f2; .U. cl .tt gl . Si les blancs
avaient joué 2. �g3 ! les noirs n'auraient pratiquement plus eu
de ressources, par exemple 2. . . . .tt g6+ 3. �xf3 h2 4 . .tt h4.
Les menaces noires sont parées aisément, et sur l'aile-dame les
pions attendent le signal de départ.
Les blancs auraient pu jouer 1 . c6 .::t e2 2 . .::t xe2 fxe2 3. c7
e l ='ii 4. c8= 'iV + , par exemple 4. . . . �gS 5 . 'iVxh3 ! ou 4 . . . .
�f4 5 . '1Vc4+ suivi de �xh3. Cela gagne, mais la finale de tours
gagne beaucoup plus rapidement.
25. (Tchekovski-Sznapik, Stochi 1974.) Les blancs sont bien sûr
nettement mieux. Q�elle tour ! Mais la position noire n'est pas
encore en pièces. 1 . �f3 �e7 2. �e4 suivi de fS constitue un
mauvais plan, car les noirs joueront . . . fS+ , peut-être suivi de
g5, avec de bonnes possibilités de fermer boutique.
Les blancs gagnèrent en quatre coups : 1 . h4 �e7 2. h5
gxh5+ 3. �xhS f6 4. �g6! Les noirs abandonnèrent à cause de
4. . . . fxe5 + 5. ,ll xe6+ �xe6 6. f5 + �e7 7. �g7.
Par h4, les blancs attaquent les pions noirs et créent des
points de pénétration pour leur roi . En outre, les noirs sont
presque en zugzwang. 1 . . . . �e7 2. hS coûte immédiatement
un pion. Après 1 . . . . hS+ 2. �gS l:t e7 3. �f6 l:t c7 4. f5 , le
pion hS va bientôt tomber, mais 4. e6! est encore plus clair, par
exemple 4. . . . .::t e7 5 . c4! ! avec zugzwang (S. . . . .::t c7 6.
l:t d7!).
Il faut bien sûr examiner également l'échange de tours,
c'est-à-dire 1 . . . . I;1 xd6 2. cxd6 �d7 3. f5 cS 4. e6+ ! ou 1 . . . .
�e7 2 . h5 .tt xd6 3 . cxd6+ �e6 4 . c4 cS S . �g3 �d7 6 . �f3 �e6
7. �g4 �d7 8. hxg6 fxg6 9. fS avec gain facile (il y a aussi
d'autres façons de gagner) . Une des raisons qui font que les
blancs gagnent la finale de pions est que dans de nombreuses
variantes le pion aS tient en respect deux pions noirs. Les noirs
158
ne peuvent jouer ni bS ni b6, et les pions blancs avancés règlent
le litige avant qu'ils puissent damer en al.
Après 1 . . . . hS + 2. �gS �e7, les blancs gagnent par 3.
J:. xe6+ �xe6 4. c4! �e7 S. fS, mais plus ingénieusement
encore par 3. c4! ! , toujours le zugzwang.
26. (Moldoyarov-Samotchanov, URSS 1974.) 1 . l:t xaS?? �g3 et
les noirs ne peuvent pas perdre. Mais examinez la position du
roi noir. 1 . l:l g6! a4 2. �e3 a3 3. �f4 a2 4. ll g3 i_e6 S. l:t h3+ !
�xh3 6. g3 mat ! 1 . . . . i_e2 2. �e3 i,g4 3. �f4 a4 4. ll d6,
menaçant l:. d3, n'est pas mieux.
Il faut naturellement calculer de façon exacte ce genre de
course entre attaque de mat et pion passé. Mais il faut en tout
cas s'habituer à envisager des attaques de mat même en finale.
27. {Mukhin-Makarychev, URSS 197S .) Après un dur combat, le
roi blanc s'est réfugié en sûreté. Mais maintenant ? Les dames
viennent juste d'être échangées en b6 et le pion « c » le plus
avancé n'est pas facile à arrêter : 1 . J:. c1 i,e4 ! Les blancs
réglèrent le problème par la jolie contre-attaque : 1 . �e7 ! !
(menaçant J:. c8 + e t J: b8) b 2 2. J:. c8+ �h7 3. �fl b 1 = 'iV 4 .
J:. g8 avec échec perpétuel ! 3. . . . i,.f3 4. J:. g8 i,hS + 5. �f8
ne donne pas p�us d'air pour respirer au roi noir.
28. 1 . J:. a2 ! Nulle ! (Forintos-Larsen, Monaco 1967.) Les blancs
ont une attaque perpétuelle sur le fou, par exemple 1 . . . . i,.d6
2. J:, a6 ou 1 . . . . i,.c7 2. J:. c2. Les noirs ne peuvent jouer
1. . . . g3?? à cause de 2. ll g2 ! 1 . b8='iV perdrait, les quatre
pions passés liés étant trop forts.
29. Avec ce type de matériel, les noirs devraient normalement
gagner, mais la position n'est pas normale. Les blancs
combinent l'idée de l'exemple précédent : attaque perpétuelle
du fou par la tour, avec le bon vieux gag du pion-tour appuyé
par le fou de la mauvaise couleur. 1 . J:, dS ! i,.f6 2. l;l xf5 gxfS 3 .
�f4 nulle ! (Parr-Farrand, Angleterre 1971 .) 1 . . . . i,.c7 aurait
été paré par 2. l;l d7 �aS 3. l:t dS (ou 2. . . . i,.b6 3 . ll xg6) .
1 . . . . i,.h2 2. ll d2 ne change rien.
30. (Botvinnik-Tal, ge partie du match, 1960.) Le problème est
dans l'ordre des coups. 41. b7?? l:t b3 42. ttJfl+ �h7! ! 43 . ltJd8
aS 44. d6 a4 4S. d7 a3 gagne pour les noirs. Cependant
Botvinnik mit sous enveloppe 41 . ttJfl + ! , et Tai ne poursuivit
pas la partie ajournée . Par exemple, 41. . . . �h7 42. d6! , ou
41. . . . �g7 42. b7 l:. b3 43. ttJd8 aS 44. d6 a4 4S . d7 a3 46.
ltje6+ ! (41 . . . . �g8 n'est pas meilleur à cause de d8='iV avec
1S9
échec.) Ou 43. . . . �f8 44. hS �eS 4S. h6!
31. (Pape-Roth, Allemagne 1924.) Un joyau. On pourrait penser
que c'est une étude composée, mais cette position se produisit
réellement dans une partie sur l'échiquier. Au lieu d'aban
donner, les blancs jouèrent 1 . d6! exd6 2. �d3 ! Axg3 3. a5 dS 4.
a6 .i,b8 S . a7 .i,xa7. Pat ! Bravo !
32. (Vitasek-Sidlo, correspondance 1973.) 1 . .i,xg4! Les noirs
abandonnèrent. Après 1 . . . . hxg4 2. d7 �e7 3. hS , la suite est
facile. 1 . . . . .i,fl est tout aussi sans espoir, par exemple 2.
i,.e2 ou 2. d7 �e7 3 . .i,e6 suivi de g4. Le pion « h » n'était pas
le mauvais pion-tour !
33. (Braun-Postulka, correspondance 1968.) Il n'est pas facile de
voir, au premier abord, comment les blancs peuvent profiter de
leur pion supplémentaire. Leurs pions de l'aile-roi sont situés
sur des cases de la mauvaise couleur, et que vaut réellement
leur pion « b » ? Les blancs jouèrent 1 . b4! axb3 2 . .i,c4+ �cS
3. �d2, et les noirs abandonnèrent ! Leur fou est enfermé.
3 . . .. i.,bl est paré par J.,xb3 suivi de .i,c4 et �cl . Ou 3. . . .
�b6 4. �cl �aS S . �b2 �a4 6 . .i,dS, zugzwang. Ou 3. . . . f3
4. �cl b2+ S. �xb2 J.,xc4 6. dxc4 �xc4 7. �c2 avec gain facile
grâce au pion passé éloigné. (4. h4 est également excellent.)
1 . b4 a complètement transformé la position. Si les noirs ne
prennent pas, les blancs ont tout d'abord tiré un fort pion passé
de leur pion supplémentaire, et de plus le fou noir est toujours
bloqué. Contre 1 . . . . .i,b3, 2 . .i,c4+ gagne, mais si on ne veut
pas se casser la tête on peut simplement jouer 2. i.bS avec un
nouveau zugzwang, par exemple 2. . . . �d6 3. i.c4.
34. (Popp-Schubirch, correspondance 1972.) Avec deux pions de
plus, les blancs devraient gagner, mais comment ? La force de
1. f3! réside en ce que le fou noir est privé de la case e4 : 1. . . .
i.d3 2. bS! axbS 3. a6 .i,c4 4 . il,c6! e t le pion « a » va à dame.
Après ce coup, les noirs sont en zugzwang. La partie finit ainsi :
1 . . . . �d4 2. f4 gxf4+ 3. �xf4 �c3 4. bS axbS S. a6 b4 6. a7
.i.dS 7 . .i,f7! abandon. Le pion « b » a reçu le feu vert, mais 4.
gS �xb4 S. g6 aurait gagné également, par exemple S. . . .
�xaS 6. J..f7 .i,d3 7. g7 .i,h7 8. �gS e t �h6 (tournure
caractéristique en ce qui concerne les pions-cavalier ; la seule
diagonale restante [g8-h7] est très courte) .
35. (Verstraeten-Biyiasas, Skopje 1972.) Très simple : 1 . . . . a4!
2. �fl J.,dS 3 . .i.c2 b4 4. cxb4 cxb4 S. axb4 a3 6 . .i.b1 a2 7.
_txa2 .i.xa2 avec un gain facile. Les blancs abandonnèrent
160
après 8. �e2 �f8 9. �d3 �e7 10. �d4 �d6. L'en-tête
pourrait s'intituler : majorité de pions sur l'aile-dame. Elle se
mobilise ici d'elle-même, mais les pions seront incapables
d'avancer ainsi dans des positions comportant davantage de
pièces, et il se pourrait que la majorité blanche centrale se
révèle être un facteur très important. Dans les ouvertures où un
joueur vise à obtenir une majorité de pions sur l'aile-dame, on
peut affirmer qu'en règle générale son adversaire ne doit pas se
précipiter pour échanger les pièces.
36. (Paoli-Liebert, Debrecen 1968.) La boutique n'est pas loin
d'être fermée ! Une idée pour les blancs pourrait être .i.d4-e3
et �e2-f3, en liaison avec g4, afin de libérer la case e4 pour le
roi, mais le roi noir les accompagne (jusqu'en eS) . Il est
également irritant que le pion gS soit constamment sous at
taque. Oui, mais gS est également fort ! Il peut avoir une
influence décisive, du fait de sa situation tellement avancée, si
le roi blanc parvient à percer jusqu'en g6. Mais ne nous
éloignons pas du sujet. Il existe une façon subtile de gagner du
terrain dans la position : 1. cS ! Après 1 . . . . �xcS 2. i,.d4+
�c6 3. i,.xb6 �xb6 4. �d4 les blancs gagnent sur-le-champ,
tandis qu'après 1 . . . . i,xcS 2. i,.xaS �e7 3. i,.d2 �dS 4. aS ie
pion « a » force l'éloignement du roi noir. La partie continua
par 1 . . . . i.,c7 2. �c4 i,.d8 3. i,.f6 i._c7 4. i,.c3 i._d8 S . .i.d2
i,c7 6. �d4 i,.d8 7. �f4 i.,e7 8. �eS �xcS 9. �e6 i.,d8 10.
�d7 (10. �f7 gagne également, mais c'est plus amusant de
passer la camisole de force au fou.) �xgS 1 1 . i,xgS �b4 12.
�e6 abandon.
Finement joué. Comme il s'agit d'une partie réelle et non
d'une étude, il n'est pas étonnant qu'il existe une autre solution.
Les blancs pourraient débuter par 1 . i,.d2 afin de répondre à
i.,c7 ou i.,d8 par 2. <Wt>d4, et à 1 . . . . �d6 par 2 . cS + �xcS 3 .
i._xaS �dS 4. i.,d8 suivi de a5 .
37. (Polugaïevski-Mecking, Mar del Plata 1971 .) Thème : le mau
vais fou. Tous les pions noirs sont situés sur des cases de la
mauvaise couleur. La règle d'or dans ce type de finale est que si
vous avez trois points faibles, vous êtes perdus. Il y en a au
moins trois ici, car nous comptons le pion « d » comme un point
faible et ce n'est que justice de comptabiliser les autres groupes
de pions pour un point faible pièce.
Il est de temps en temps possible de gagner par zugzwang,
mais là, le fou en f7 dispose de moins d'espace pour se déplacer
161
que le fou en e4; il est donc impossible de progresser dans la
position du diagramme tant que le trait est aux noirs. En
revanche, 1. fS ! tue ces derniers. Après 1. . . . gxfS 2. J.xhS, le
pion passé sur la colonne « h » est très dangereux. Voici la suite
du texte : 1 . . . . J.xfS 2. J.xdS i.,c8 3. e4, et maintenant que le
fou des noirs est au repos forcé, leur roi doit bouger. 3. . . .
cj;e7 4. cj;eS. Ici, les noirs tentèrent à juste titre une action
désespérée : 4. . . . gS S . hxgS h4. Les blancs pouvaient gagner
par 6. cj;f4, mais trouvèrent la solution la plus rapide : 6. g6! h3
7. g7 h2 8. g8= � hl=� 9. �f7+ �d8 10. �f8+ abandon, à
cause de 10. . . . �c7 1 1 . �d6 mat, et 10. . . . �d7 1 1 . J.e6+ .
38. (Klimenok-Kabanov, URSS 1969.} Après 1 . fxgS? �eS, les
blancs ne peuvent progresser, par exemple 2. h6 gxh6 3. gxh6
cj;f6 4. h7 �g7, et il est possible de gagner le fou pour le pion
« e », mais le roi noir se moque dans son coin du pion-tour et du
162
une étude avec cette idée il y a des années de ça ! »
L'étude d'Hildebrand, publiée en 1955 , était toutefois un peu
différente : �a8, �a4, � a5 - �c8, �h8, � e7, � e6. Les
blancs gagnent par 1 . �d7+ �c7 2. �xe6 �c6 3 . �d7+ ! �c7
4. �b5 �c8 (ou 4. . . . e5 5. �a6 e4 6. �b7 e3 7. �a6) 5 .
�a6+ �c7 6. �b7 e 5 7. �a6 e4 8. i.,b7 e 3 9. J.,a6 e2 10. J..xe2
�c8 1 1 . �a6+ �c7 12 . .,tb7 et gagne.
40. (Botvinnik-Robatsch, Varna 1962.) Une position qui tend
vers la nullité, mais pas une position complètement nulle.
Robatsch oublia de faire attention au problème de la diagonale
du fou, qui est trop courte. Après 1 . . . . �g4?? 2. l2Jb7 ! ! �f5
3. �xd5 .,tb6 4. �c6 �a7 5 . l2Jd6+ �e6 6. l2Jc8, il abandonna
parce que 6. . . . �f2 est paré par 7. a5 suivi de l2Jb6. Avant
d'approcher le roi, les noirs auraient dû jouer 1 . . . . i,a5 ! , et
ils auraient obtenu leur nullité. La diagonale a5-d8 était trop
petite.
41 . (Peev-Dvoretsky, Sofia 1975 .) Il suivit 1 . l2Ja5?? �c8 2. l2Jc4
h3 3. tLJe5 �g2! et les noirs gagnèrent. Ni 4. l2Jf3 i,b7 ni 4. l2Jg4
�g3 5. l2Jf2 h2 6. l2Jh1 + �g2 7. l2Jf2 �a6 n'aurait pu sauver les
blancs.
Les blancs auraient dû trouver la nulle : 1 . l2Jd8 ! �cS 2. l2Je6!
h3 3. l2Jg5 h2 4. l2Jf3+ et l2Jxh2. Nous voyons pourquoi le
cavalier doit se rendre en d8: 1 . l2Jc5? serait réfuté par i,c6 et le
fou rend l'échec en f3 impossible.
Contemplez la position un tout petit peu auparavant : dé
placez le cavalier en f5 , le fou en c�, le roi noir en h3 - ajoutez
encore un pion blanc en h2 et un pion noir en b7. Alors, 49. . . .
�d7 50. lt:Jd6 �xh2 5 1 . tt:Jxb7 �g1 mène à la position du
diagramme . Le cavalier put tout juste se rendre de h4 à b7, mais
l'exemple illustre quand même la supériorité du fou dans les
positions comportant du jeu sur les deux ailes.
42. (Liberzon-Mititelu, Luhacovice 1971.) 1. b5 ! ! Les noirs aban
donnèrent. La menace est .txb7, qui aurait lieu même après
1 . . . axb5.
.
163
même façon, mais c'est une bonne habitude de rester à l'écart
des cases de la couleur du fou.)
1 . . . . a3?? 2. <ii;> b3 e3 3 . i.. xe3 ne mène clairement qu'à la
nulle.
44 . (Kaldor-Kagan, Israël 1974.) Les blancs ne peuvent attendre,
car les noirs menacent d'approcher encore leur roi. (Si sur le
diagramme le roi noir était en g7, les blancs pourraient tout
aussi bien abandonner.) 1 . <ii;> g3 échoue visiblement sur d3 ou
a2, 1 . <�teS sur d3. Cependant, les blancs jouent tout d'abord 1 .
i.. b3! ! , un coup instructif : le fou est positionné de façon à
surveiller les deux pions passés. L'idée apparaît dans la variante
1 . . . . <ii;> g7 2. <ii;> eS ! d3 3 . <ii;> d4 d2?? 4. <ii;> x c3.
La partie fut nulle après 1 . i.. b3 ! ! <ii;> g7 2. <ii;> eS ltJbS 3. <ii;> e4!
<ii;> f6 4. f4 <ii;> g6 S . <ii;> d3 <ii;> fS 6. <ii;> c 4. Après 6. . . . <ii;> xf4 7. <ii;> xbS
d3 S. <ii;> b4 , les blancs tiennent de justesse la position. Notez que
3. <ii;> dS?? perd à cause de d3.
4S. (Flesch-Farago, Hongrie 1973.) Les noirs menacent mat ! A
savoir 1 . . . . <ii;> g 1 2. g4 ltJg3 3 . i.,xg6 ltJh1 ! La partie continua
2. i.. xfS gxfS 3. g3 <ii;> f2 ! 4. g4 fxg4+ S. fxg4 <ii;> e2 et les blancs
abandonnèrent. Les noirs dament en premier et, remarquez
bien, avec échec.
46. (Estrine-Stoyanov, Bulgarie 1969.) Les blancs doivent jouer
1 . d7 ! Non parce que ça gagne - ce qui n'est pas le cas sur un
bon contre-jeu - , mais parce qu'ils sont en danger de perdre !
c4 et hS sont fixés sur la couleur de leur fou, et dans un moment
le roi noir va venir s'emparer du pion « d ». Le cavalier noir
tient à distance le roi blanc, mais plus après 1 . d7! ltJxd7 2. <ii;> e4.
Sa majesté aimerait particulièrement se rendre jusqu'en g7.
Les blancs gagnèrent finalement en grand style : 2. . . . <ii;> b7
3. <ii;> dS <ii;> c7 4. i.. t7 e4 S . <ii;>xe4 <ii;> d6 6. <ii;> fS <ii;> e7 7. i_dS ltJb6 S.
,.tgS ltJd7 (S. . .. <ii;> fS 9. �e6 9. i,e6 <ii;> e7 10. <�teS ttJa4 1 1 .
�cS) 9. <ii;> g6 <ii;> fS 1 0 . i_e6 ltJb6 1 1 . <ii;> fS <ii;> 7 12. <�teS ttJaS 13.
�cS aS 14. i.. a6 ltJc7 (14. . .. ltJb6 1S. i_bS avec zugzwang)
1S. i.. b7 <ii;> d7 16. i.. f3 <ii;> e7 17 . .,tc6! ltJe6 1S. <ii;> dS ltJf4+ 19.
<ii;> xcS ltJxhS 20. <ii;> b6 <ii;> dS 21 . <ii;> xaS <ii;> c7 22. �bS ltJf4 23. cS
lt:\d3 24. a4 ttJeS 2S. �e4 hS 26. aS h4 27. a6 <ii;> b8 2S. c6 les noirs
abandonnent. (La menace est 29. c7+ �xc7 30. a7. )
E n liaison avec l'actif roi blanc, le fou blanc n'était pas
mauvais du tout. Les noirs n'auraient quand même pas dû se
laisser pousser dans une position aussi passive. La possibilité
défensive la plus intéressante était 2. . . . <ii;> b6! 3 . <ii;> dS �aS 4.
164
�e6 �a4!? Le pion « a » noir devient très fort. Cela mène sans
doute à la nulle, mais l'analyse est trop vaste et trop complexe
pour être incluse ici.
47. (Vesey-Antos, Tchécoslovaquie 1969.) Les blancs n'aime
raient pas pater les noirs ! Quelque chose du style 1 . tt:Jd5? a4 2.
tt:Jc3 a3 3. �fl �h7 4. g6+ �h8. Le roi noir est ravi d'être dans
son coin, mais sortira capturer g6 si les blancs se dirigent vers
a3. Les blancs jouèrent 1 . �fl ! ! a4 2. tt:Jg6+ �h7 3. tt:Je5 a3 4.
g6+ �h6 (4. . .. �h8 5 . �f8) 5. tt:Jg4+ �g5 6. tt:Je3 a2 7. tt:Jc2
et les noirs abandonnèrent. Après 7. . . . �h6 8. tt:Jal , ils sont
finis.
Une manœuvre sans bavures pour forcer le roi à quitter son
repaire, sous menace de mat en f7. Le fait que l'échec en g4
gagne un temps pour un cavalier en route de e5 à al, eh bien,
cela prouve seulement que cet animal est bien étrange !
48. (Paoli-Kovacs, Hongrie 1971.) Les forces blanches sont bien
disposées, mais les noirs parviennent quand même à progresser.
1 . . . �e3 ! 2. tt:Jf3 (2. �h3 f3 menace déjà f2) h3 3. tt:Jh2 �f2
.
4. �xh3 (4. tt:Jf3 tt:Jh4! !) tt:Je3 ! 5 . �h4 �g2 6. �g5 �g3! Les
blancs abandonnent. Une jolie séquence, où les coups noirs
étaient, si l'on peut dire, aussi forcés que les coups blancs.
49. (Bisguier-Fischer, New York 1967.) 1 . . . . i.,e8 ! ! zugzwang.
Les blancs ne peuvent bouger leur roi, n'ont pas de coups de
pions à leur disposition, et 2. tt:Je2 perd sur 2. . . . tt:Jd3 + !
(Après 3 . i.,xd3 cxd3 l a situation est analogue à l'exemple
mentionné plus haut, où un cavalier en b7 ne pouvait stopper un
pion en a6. Le pion en c3 bloque cette case au cavalier.) i.,dl
permet tt:Jd3+ ; le seul coup restant est donc i.,bl . Mais mainte
nant le cavalier noir pénètre : 2. i.,bl tt:Ja4 3. tt:Je2 tt:Jb2 4. tt:Jd4
(de nouveau : 4. i.,c2 tt:Jd3+ !) tt:Jdl S . tt:Je2 tt:Jf2 6. �e3 tt:Jh3 7.
tt:Jf4+ �xgS 8. tt:Jg2 f6. Les noirs ont gagné un pion, et la solide
position se délite. 9. <ït>d4 peut être paré par tî:Jf2 ou tt:Jgl , les
blancs ne peuvent abandonner le pion g3 . Examinons le reste de
la partie, pour voir une tentative infructueuse de fermer bou
tique dans une finale de fous : 9. exf6 �xf6 10. tt:Jh4 eS 1 1 . i.,c2
i.,d7 12. i.,bl tt:Jg5 13. i.,c2 tî:Jfl 14. i.,bl tt:Jh8 lS. i.,c2 tt:Jg6 16.
4:Jxg6 �xg6 17. �f2 �g5 18. �g2 h4 19 . �h2 h3! 20. �gl �f6
21. <ït>h2 �e7 22. �gl �d6 23 . �f2 �cS 24. �gl �b6 2S . �hl
�aS 26. �gl i,c6 27. �hl i.,b7 28. �gl i.,xe4! 29. i.,xe4 <ït>a4
30. i.,fS �b3 ! 31 . tt:Jxg4 e4 32. i,xh3 �xc3 33 . g4 �d2 34. Les
blancs abandonnent.
16S
50. (Andreyev-Begun, URSS 1974.) 1 . . . . .i,xc3 2. bxc3 a3 doit
sans doute gagner péniblement, mais il n'est pas nécessaire
d'analyser cette suite ! Il est en revanche important de re
connaître une percée de pions, même si une paire de ces
derniers est anormalement grosse. Donc : 1 . . . . e2+ 2 . �d2
a3 ! ! 3. J.xb4 el = � + 4. �xel axb2. Les blancs abandonnèrent
ici. La position est perdue, mais il est possible de lutter encore
un moment par 5. �xfl bl=iV+ 6. it_el .
51. (Kérès-Portisch, Moscou 1967.) Une suite très astucieuse, qui
permet de fermer boutique. 1 . . . . ttJxb2? 2. ttJxb2 ii_xb2 3.
�d2! J.xa3 4. �c2 mène à la nulle. g5 est paré par g3, �c5 par
ttJa6+ , et �a5 par ttJc6+ . 1. . . . ii_xb2 2. ttJxb2 ttJxb2 3. �d2
conduit également à la nullité. Les noirs ne peuvent se satisfaire
de cette conclusion, étant donné leurs pièces plus actives et leur
avantage d'espace. Ils pourront recommencer à menacer b2
plus tard. C'est justement ce que fit Portisch : 1. . . . ttJc5 ! 2.
�f3 g5 (comme g3 est impossible à cause de g4+ suivi de prise
en e4, la possibilité de bloquer l'aile-roi disparaît ainsi) 3 . hxg5
Jt,xg5 4. ttJa2 (4. tLJe3? tDb3 ! 5. ttJfl i,.cl !) �e6 5 . ttJf2 �f6 6.
tLldl tLld3 7. g3 �g6 8. �g2 i,.d2 9. �f3 �g5 10. �e2 i.,el l l .
� f3 �f6 1 2 . �g2 �g6! 1 3 . �f3 �g5 14. �g2 h 4 15. gxh4+
�f4! 16. h5 �xe4 17. h6 tLJf4+ 18. �fl J.h4 19. ttJb4 ii_f6 20.
�el �f3 ! 21. h7 .i,g7 22. ttJc2 lLJd5 23. �d2 lLJf6 24. ttJel +
�e4 25 . ttJf2+ �f5 26. tLJg2 ttJxh7 27. ttJe3+ �e6 28. tLJe4
�h6 29. �e2 .i,xe3 30. �xe3 tLJf6 31. tt:)g5+ �d5 32. �f3 tLJh5
33. ttJe4 tLJf4 34. ttJf6+ �c6 35. �e4 lLJd3 36. tLJg4 �d6 37.
ttJh6 ttJxb2 38. tLJf7+ �cS 39. ttJxe5 lLJd1 40. lLJd7+ �d6 41.
ttJf6 tLJxc3+ 42. �d4 lLJbl 43. Les blancs abandonnent.
52. (Larsen-Penrose, Majorque 1969.) 40. i,.g6+ ! , et les noirs se
replièrent complètement. 40. . . . �xg6 41 . f5 + �f7 42. fxe6+
suivi de : xb6 n'étant visiblement pas jouable, ils durent se
résigner à 40. . . �f8. Le seul problème pour les blancs est
.
166
b7-b6 38. a5xb6 a7xb6 39. tt c8-b8 .ti e7-e6.) Les noirs auraient
pu abandonner le pion 4( b », mais c'était également sans espoir.
Notez l'avantage des blancs au début : des deux colonnes
ouvertes, la colonne 4( c » est la plus importante. Les noirs n'ont
pas tiré grande satisfaction de la colonne « e », parce que les
cases de pénétration étaient gardées par le roi et le fou des
blancs. Dans de nombreuses finales où les deux camps pos
sèdent encore des tours sur l'échiquier, il est important d'oc
cuper la colonne la plus éloignée du roi adverse !
La tournure combinatoire i.,g6+ n'est pas apparue ex nihilo ;
elle constitue le point culminant de difficultés noires crois
santes.
53. (Lengyel-Kaufman, Los Angeles 1974.) Le fort pion « a »
blanc décide de la partie, mais ne spéculez pas sur 1 . a6 l:t b8 2.
�aS suivi de a7 et i.,c7-b8. Il est possible que ça gagne, mais
vous ne devez jouer ainsi que si vous ne voyez pas mieux. Le
grand-maître hongrois trouva 1 . �b4! ! cxb4 2 . a6 .tt c3 3 . a7
n es 4 . .tt xb4! (encore une fois, quand vous trouvez un bon
coup, cherchez-en un meilleur ! 4. aS= 'iV gagne, mais prendre
d'abord le pion facilite beaucoup la tâche) cJ;; g7 5 . .tt b8 .t:. c1 +
6. cJ;; g 1 I:t a1 7. a8= 'iV l: xa8 8. ll xa8 cJ;; f6 9. f4 .,tc3 10. g4 h6
1 1 . h4 .,tb4 12. ll h8, les noirs abandonnèrent à cause de
12. . .. cJ;; g7 13. li e8 cJ;; f6 14. g5 + .
1 . . . .tt xb4 2 . .tt xb4 cxb4 3 . a6 b3 4. a7 b2 5 . a8='iV+ ne
.
sauve pas non plus les noirs. Remarquons toutefois que tout
cela n'est possible que parce que le roi noir se trouve sur la
huitième rangée.
54. (Kavalek-Bilek, Sousse 1967.) 3 1 . .tt b5! .tt xb5 32. cxb5 cJ;; f8
33. b6 j_d4 34. i,a5! cJ;; e8 35 . b7 i.,a7 36. i.,c7 cJ;; d7 37. b8='iV
i.,xb8 38. i.,xb8 cJ;; c8 39. i,a7 cJ;; b7 40. i.,e3 cJ;; a6. L'ambition
des noirs était visiblement d'atteindre le contrôle du temps.
Mais ils abandonnèrent ! Il est possible que 31. i.,h6 : b8 32.
ll b5 gagne également, mais pas aussi facilement. Si l'on par
vient à prévoir 34. i.,a5 ! , on sait alors que 3 1 . l:t b5 ! donne un
gain clair. Contre 32. . . . J.,d4, on joue 33. J.,a5 (i.,a7, 34.
�c7).
n b5 fait partie de ces coups qui révolutionnent totalement
une position. Les blancs n'avaient pas de pion passé, et sou
dainement ils en ont un ; d'où provient-il ? Ce genre de coup
échappe souvent dans les calculs. Il est certain que Bilek, pressé
comme d'habitude par le temps, a manqué 31. J:. b5 lorsqu'au
167
26e coup il a lancé l'ingénieuse combinaison simplificatrice qui
devait mener directement à sa totale déroute.
55. (Uhlmann-Malich, Berlin 1968.) Les blancs avaient une posi
tion gagnante avec leur pion de plus, mais se virent confrontés à
une surprise après la capture du pion .tt d7xd4??: 1 . . . .
.tt c2xf2+ ! Il y a peut-être encore des chances de gain par �g1 ,
mais après 2. �xf2 i.c5 il n'y a plus aucune chance, par
exemple 3. �e3 f5 ! 4. g4 �e7 5. gxf5 gxf5 6. i.d7 �f6. La
partie fut déclarée nulle après 3. �f3 i_xd4 4. �e4 J.,f2 5. g4
,i.b6 6. i_d5 �e7 7. i.b3 f6 8. �d5 �d7 9. i.c2 .i,a7. (Après
10. d4 i,.b6 1 1 . .i,xg6 .i,a7 12. �f5+ rJ;; c7 la boutique est close.)
Au lieu de 1. n xd4??, 1. i,.d5 �e8 2 . .tt b7 .tt b2 3. b6 aurait
gagné relativement facilement.
56. (Paoli-Mikhalchishine, Debrecen 1968.) Etes-vous tombé
dans le piège ? Ce fut le cas des noirs : 1 . . . . e4+ ?? 2. ttJxe4+
.::t xe4 3. h4+ ! �xh4 4 . .tt xh6+ �g5 5 . .tt xg6+ nulle ; il ne
reste plus de pions avec lesquels gagner.
Les noirs auraient dû jouer 1 . . . . .tt e3 + ! , et après 2. �g2 il
ne faut pas continuer par 2. . . . e4, à cause de 3. tt e8 �f4 4 .
.tt f8+ �e5 5 . .tt g8, mais tranquillement par 2. . . . .tt a3 ! , loin
du cavalier blanc. La menace est 3. . . . .tt a2+ 4. �f3 .tt f2+ 5.
�e4 .tt h2, etc. Les noirs gagnent. D'un certain côté, le fou n'est
pas à son meilleur avantage quand tout le jeu se concentre sur
une aile, mais le roi noir est actif et le cavalier blanc ne peut
s'installer en e4.
57. (Alekhine-Euwe , 2e partie du match 1937.) Ici le fou est très
puissant, entre autres parce que chaque camp possède une
majorité de pions, les blancs sur l'aile-roi et les noirs sur
l'aile-dame. Dans ce genre de cas, le cavalier a souvent du mal à
lutter contre le fou. Dans la situation présente, la position noire
est sérieusement affaiblie du fait de l'éloignement existant entre
leur monarque et les pions faibles de l'aile-roi. Placez ce dernier
en f8, et la nulle est pratiquement assurée. Les blancs ont
également deux pions isolés.
Telles que les pièces sont placées, les blancs peuvent sacrifier
l'aile-dame et gagner en capturant le pion « h » adverse : 32.
i_d3 ! h6 33 . .i,f5+ �d8 34. �g4! ttJe7 (34. . . . ttJxc3 35. �h5
ttJxa4 36. �xh6 est sans espoir) 35. i_b1 �e8 (35. . . . .tt d5 36.
f5 suivi de � h5 à un moment favorable ; de plus, la menace est
.tt e6) 36. �h5 �f7 37. i,.a2+ �f8 38. �xh6 .::t d2 (ou 38. . . .
ltJf5+ 39. �g6 ttJxg3 40. f5 suivi de h5) 39. i,.e6 .tt d3 40. g4
168
l: xc3 41 . g5 les noirs abandonnent. Euwe n'opposa pas une très
forte résistance, peut-être parce qu'il était à court de temps. La
faute la plus sérieuse fut cependant le coup qui mena à la
position du diagramme , 31 . . . . tLJe7-d5?? Alekhine men
tionne 3 1 . . . . f5 comme étant le meilleur, avec l'idée 32. g4?
fxg4+ 33 . �xg4 .ti g6+ , qui offre des « contre-chances suffi
santes ». Oui , c'est exact. Mais les blancs joueraient 32. h5 suivi
soit par g4, soit par des menaces contre f5 . Le coup f5 présente
clairement des aspects négatifs. J'estime que 31. . . . �e8 est
meilleur, par exemple 32. �g4 �f8 33. �h5 tLJfS et maintenant
les noirs se débrouillent fort bien après 34. g4 tLJg7+ 35. �h6
f5 + 36. �xh7 fxg4 37. J: e5 .ti f6; le roi blanc avance dans un
champ de mines.
58. (Matanovic-Soos, Titovo Uzice 1966.) 1. tLJd5 ! abandon.
59. (Winter-Sultan Khan, Angleterre 1929.) Le mystérieux in
dien, que l'on vit pour la première fois en Europe en 1929 et qui
disparut quatre ans plus tard, ne connaissait au début pas
grand-chose de la théorie des ouvertures. Son traitement des
finales était en revanche remarquable. Voyez plutôt : 1. • . .
.ti ec6! 2. �xe2 (ou 2. ,Ubl I;I c2+ 3. � e l I;I f8, o u 2. I;I e7
I;I c2+ 3. �el I;I cl + 4. �f2 l:U8+ 5 . �g2 I;I xgl + 6. �xgl
I;I fl + , ou 2 . .ti g2 ,t:t c2+ 3. �el ,t:t e8) ll c2+ 3. �f3 (sinon la
tour gl est perdue) : eS! ! (menaçant mat en deux) 4. �f4 I;I e3
5 . .ti fl .tl g2! les blancs abandonnèrent. Une superbe attaque de
mat. Abandonner le fort pion passé exigeait un calcul très
précis. On peut aussi ajouter que dans la position du diagramme
les deux tours blanches ne coopèrent pas.
60. (Kan-Sorokine, Leningrad 1933.) Les blancs doivent-ils
échanger ? La réponse est oui ! D'abord, parce que le cavalier
est beaucoup plus flexible que le fou quand le jeu se concentre
sur une moitié d'échiquier. Le long rayon d'action du fou
n'intervient plus, en outre ce dernier est monocolore. Ensuite,
parce que la finale de dames avec trois pions contre quatre sur la
même aile est probablement tenable à condition de jouer
correctement. Les noirs conservent bien sûr quelques chances ;
on a déjà vu des gens gagner avec trois pions contre deux et de
l'aide de la part de leur adversaire. Cependant, la présence
d'une pièce supplémentaire crée de nombreuses possibilités
nouvelles pour le côté le plus fort. Une finale de tours normale
avec quatre pions contre trois sur la même aile n'offre aucune
chance de gain. Si chaque camp possède un fou (de même
169
couleur) , la position commence à s'animer, mais la nullité
représente toujours l'issue prévisible. En revanche, tour et
cavalier de chaque côté donne de grandes chances de gain, ainsi
que tour et cavalier pour le camp le plus fort contre tour et fou.
La partie se poursuivit ainsi : 44. g3? ltJd6 45 . iVd3 g6 46.
�g2 ltJf5 47. �h2 �g7 48 . .,te4 t;:Jd6 49. i.g2 h5 50. �gl(?)
h4! 5 1 . g4 g5 52 . .,tf3 ltJb5 53. �fl ltJd4 54. i_e4 'iVb5 55. 'iVxb5
ltJxbS, les noirs expédièrent leur cavalier en f4, leur roi en e l , et
gagnèrent.
Table
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 . Trouvez la combinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2. Trouvez le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3. Trouvez les coups de maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4. Finales pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
David BRONSTEIN, L 'art du combat aux échecs (473 p., 352 diagr.)
Considéré dans le monde entier comme l'un des plus grands clas
siques de la littérature échiquéenne, ce livre dévoile les secrets du
milieu de partie. Bronstein analyse toutes les parties de l ' un des
tournois les plus fascinants de l'histoire du jeu : l' interzonal de
Zürich 1 953. Peu de variantes sont données. Mais le style est si
limpide que l'on revit vraiment une à une ces pièces d' anthologie.
Reuben FINE, Les idées cachées dans les ouvertures d'échecs (280 p.,
82 diagr.)
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térature échiquéenne. Il éclaire le novice, nourrit le praticien et
ramène aux sources tous ceux qui se sont égarés dans la théorie
des ouvertures.
Hans KMocH, L 'art de jouer les pions (287 p., 346 diagr.)
« Les pions sont l'âme du jeu d' échecs », écrivait le grand maître
Philidor. Près de deux siècles se sont écoulés depuis et la théorie
se penche toujours sur les problèmes posés par les pions, qui sont
le thème essentiel des manuels sur le milieu du jeu. Si Kmoch n' est
pas un philosophe échiquéen comme A. Nimzowitsch, il est pour-
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