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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

(3ème année License Ecologie)

Biodiversité et développement durable

Biodiversité et ressources naturelles renouvelables

Contenu de la matière :

1- Définition
- Les concepts de la biodiversité,
- Enjeux et objectifs de la convention de Rio, 1992
2- Etat des lieux de la biodiversité en Algérie
- Définition et la présentation des acteurs
- Atteintes portées à la biodiversité en Algérie
3- Activité socio-économique et protection de la biodiversité
- Activité économique et ressources naturelles
- Activité économique et dégradation de la biodiversité
- Pressions exercées par l’activité socio-économique en Algérie sur la biodiversité
4- Biodiversité et stratégie « environnement et développement durable » en Algérie
- Quels indicateurs utiliser pour mesurer la biodiversité ?
- Environnement et changement climatique
- Modes de gestion et d’utilisation durable

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1. Définition
1-1- Les concepts de la biodiversité

Le terme biodiversité synonyme de diversité biologique est un néologisme apparu


au début des années 1980 au sein de l’UCIN (union mondiale pour la nature) mais son
usage ne s’est largement répandu qu’à partir de la Conférence de Rio sur
l’environnement et le développement organisée par les Nations Unies en 1992, qui
représente un tournant majeur dans la prise de conscience des enjeux du patrimoine
naturel.
L’expression diversité biologique a été évoquée par Thomas Lovejoy en 1980, tandis
que le terme biodiversité a été introduit par Walter G. Rosen en 1985 in Hottois et
Missa (2001) , et popularisé par le professeur d’entomologie Edward O. Wilson lors
du forum sur la diversité biologique de la National Research Council de l’Académie
des Sciences américaine en 1986, et à travers son livre « Biodiversity » (1988), il
donne la définition suivante : « C’est la totalité de toutes les variations de tout le
vivant ».
Dans sa forme la plus simple la biodiversité représente la vie sur terre. Alors que,
Ramade (1993) définit la biodiversité comme la variété des espèces vivantes qui
peuplent la biosphère. Pris au sens le plus simple, la biodiversité se mesure par le
nombre total d'espèces vivantes que renferme l'ensemble des écosystèmes terrestres et
aquatiques, se rencontrant actuellement sur la planète.
Selon Fontaubert et al. (1996), le terme biodiversité est défini par la variabilité
des organismes vivants de toutes origines y compris, entre autres, les écosystèmes
terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils
font partie.
Alors que Levêque et Mounolou (2001) définissent la biodiversité comme la nature
utile, c'est-à-dire l’ensemble des espèces ou des gènes que l’homme utilise à son profit,
qu’ils proviennent du milieu naturel ou de la domestication. Plus précisément, la
biodiversité est la dynamique des interactions dans des milieux en changement. Ce
concept désigne la variété des formes de vie comprenant les plantes, les animaux et les
micro-organismes, les gènes qu'ils contiennent et les écosystèmes qu'ils forment.

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En agriculture, la biodiversité a été très largement enrichie par l’homme à partir


d’espèces sauvages qu’il a domestiquées depuis la préhistoire. L’homme a ainsi crée des
variétés pour les plantes, il a largement recomposé le paysage. Il a sans cesse amélioré
l’expression du patrimoine génétique des plantes cultivées pour leurs différents usages. Le
patrimoine génétique des plantes est contenu dans les semences ou graines qui les
transmettent (GNIS, 2006).

De façon spécifique, le terme «biodiversité» signifie la variété à trois niveaux :

 la diversité génétique au sein des espèces (cette variation génétique peut être apparente
ou non). Elle se rapporte à la variété des gènes chez les plantes, animaux,
champignons et micro-organismes et se rencontre aussi bien chez une espèce qu'entre
les espèces. Par exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous
des chiens, mais ils ont tous une apparence différente;
 la diversité des espèces qui fait référence à la variété des différentes espèces (plantes,
animaux, champignons et micro-organismes) tels les palmiers, les éléphants ou les
bactéries
 la diversité des écosystèmes. Elle fait référence à tous les différents habitats - ou
endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou tempérées, les
déserts chauds ou froids, les zones humides, les rivières, les montagnes, les barrières
de corail, etc. Chaque écosystème correspond à une série de relations complexes entre
les éléments biotiques (vivants), éléments abiotiques (non vivants) tels que la lumière
du soleil, l'air, l'eau et les éléments nutritifs.

Deux points importants ressortent de ces différentes définitions :

 Les espèces constituent l'élément central de la diversité biologique. Toutefois, le


concept d'espèce est une classification quelque peu arbitraire qui tente de mettre de
l'ordre dans un large spectre de variation dont font preuve les différents organismes
vivants.
 Les différents écosystèmes renferment différents ensembles d'espèces et de processus
d'écosystèmes et que la meilleure façon de protéger les espèces et la diversité
génétique au sein des espèces consiste à protéger les écosystèmes de celles-ci.

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1-2- Enjeux et objectifs de la convention de Rio, 1992

En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement a adopté une série de
principes pour une gestion écologiquement rationnelle de l'environnement. Cette "Déclaration
de Stockholm" a placé les questions écologiques au rang des préoccupations internationales et
a marqué le début d'un dialogue entre pays industrialisés et pays en développement
concernant le lien qui existe entre la croissance économique, la pollution de l'indivis mondial
(l'air, l'eau, les océans) et le bien-être des peuples dans le monde entier.

En juin 1992, à Rio de Janeiro (Brésil), la Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement -- connue sous le nom de Sommet "planète Terre" –
réunissant 172 gouvernements a adopté une déclaration qui a fait progresser le concept des
droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l'environnement. La Déclaration de
Rio sur l'environnement et le développement témoigne de deux grandes préoccupations
apparues pendant l'intervalle de 20 années séparant ces deux conférences : la détérioration de
l'environnement, notamment de sa capacité à entretenir la vie, et l'interdépendance de plus en
plus manifeste entre le progrès économique à long terme et la nécessité d'une protection de
l'environnement.

Au début du processus de négociation précédant le Sommet, M. Maurice Strong,


Secrétaire général de la Conférence, a imaginé le concept de Charte de la Terre -- énoncé des
principes fondamentaux permettant un développement durable sur la Terre. La Déclaration de
Rio qui a été adoptée par le Sommet était un compromis entre la position des pays
industrialisés et celle des pays en développement. A l'origine, les premiers souhaitaient que
soit adoptée une brève déclaration réaffirmant la Déclaration de Stockholm et soulignant la
nécessité de protéger la planète. Quant aux pays en développement, ils désiraient que leurs
sujets de préoccupation propres soient évoqués de manière plus détaillée, notamment qu'on
souligne leur droit souverain au développement, qu'on reconnaisse que les pays industrialisés
sont les principaux responsables des problèmes écologiques actuels et qu'on établisse que de
nouvelles ressources et techniques sont nécessaires pour permettre aux pays en
développement de ne pas appliquer des modes de développement aussi polluants que ceux des
pays développés.

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Ce sommet a aboutit à signature de la déclaration de Rio sur l’environnement et le


développement, qui contient 27 principes définissant les droits et responsabilités des Etats en
matière :

 De droits de l’homme
 De protection de l’environnement
 De production et de consommation responsable
 De coopération
 D’aide aux pays les plus vulnérables
 De démocratie participative
 De la participation des femmes au développement durable

Un programme d’actions, nommé action 21 ou agenda 21 a également été finalisé lors


de ce Sommet, fournissant un programme d’actions de mise en œuvre du développement
durable au niveau local, régional et national.

Plusieurs conventions ont été mises au point, notamment la convention cadre sur les
changements climatiques et la convention sur la diversité biologique.

Le Sommet de Rio est historique : il a définit concrètement les orientations du


développement durable, a réunit des centaines d’ONG, mobilisé des milliers de personnes, et
a été la plus grande réunion de chefs d’Etats autour d’une table ronde de toute l’histoire de la
diplomatie, dans une perspective de développement durable.

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1-3- les principes de la convention de Rio 1992 :

PRINCIPE 1
Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable.
Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.

PRINCIPE 2
Conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les
Etats ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique
d'environnement et de développement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités
exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommages
à l'environnement dans d'autres Etats ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction
nationale.

PRINCIPE 3
Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les
besoins relatifs au développement et à l'environnement des générations présentes et futures.

PRINCIPE 4
Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire
partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément.

PRINCIPE 5
Tous les Etats et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l'élimination
de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de
réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des
peuples du monde.

PRINCIPE 6
La situation et les besoins particuliers des pays en développement, en particulier des
pays les moins avancés et des pays les plus vulnérables sur le plan de l'environnement,
doivent se voir accorder une priorité spéciale. Les actions internationales entreprises en
matière d'environnement et de développement devraient également prendre en considération
les intérêts et les besoins de tous les pays.

PRINCIPE 7
Les Etats doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de
protéger et de rétablir la santé et l'intégrité de l'écosystème terrestre. Etant donné la diversité
des rôles joués dans la dégradation de l'environnement mondial, les Etats ont des
responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la
responsabilité qui leur incombe dans l'effort international en faveur du développement
durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l'environnement mondial et
des techniques et des ressources financières dont ils disposent.

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PRINCIPE 8
Afin de parvenir à un développement durable et à une meilleure qualité de vie pour tous
les peuples, les Etats devraient réduire et éliminer les modes de production et de
consommation non viables et promouvoir des politiques démographiques appropriées.

PRINCIPE 9
Les Etats devraient coopérer ou intensifier le renforcement des capacités endogènes en
matière de développement durable en améliorant la compréhension scientifique par des
échanges de connaissances scientifiques et techniques et en facilitant la mise au point,
l'adaptation, la diffusion et le transfert de techniques, y compris de techniques nouvelles et
novatrices.

PRINCIPE 10
La meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation
de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu
doit avoir dûment accès aux informations relatives à l'environnement que détiennent les
autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités
dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise
de décision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du
public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions
judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré.

PRINCIPE 11
Les Etats doivent promulguer des mesures législatives efficaces en matière
d'environnement. Les normes écologiques et les objectifs et priorités pour la gestion de
l'environnement devraient être adaptés à la situation en matière d'environnement et de
développement à laquelle ils s'appliquent. Les normes appliquées par certains pays peuvent ne
pas convenir à d'autres pays, en particulier à des pays en développement, et leur imposer un
coût économique et social injustifié.

PRINCIPE 12
Les Etats devraient coopérer pour promouvoir un système économique international
ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement
durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux lutter contre les problèmes de
dégradation de l'environnement. Les mesures de politique commerciale motivées par des
considérations relatives à l'environnement ne devraient pas constituer un moyen de
discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée aux échanges
internationaux. Toute action unilatérale visant à résoudre les grands problèmes écologiques
au-delà de la juridiction du pays importateur devrait être évitée. Les mesures de lutte contre
les problèmes écologiques transfrontières ou mondiaux devraient, autant que possible, être
fondées sur un consensus international.

PRINCIPE 13
Les Etats doivent élaborer une législation nationale concernant la responsabilité de la
pollution et d'autres dommages à l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes. Ils
doivent aussi coopérer diligemment et plus résolument pour développer davantage le droit
international concernant la responsabilité et l'indemnisation en cas d'effets néfastes de

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dommages causés à l'environnement dans des zones situées au-delà des limites de leur
juridiction par des activités menées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle.

PRINCIPE 14
Les Etats devraient concerter efficacement leurs efforts pour décourager ou prévenir les
déplacements et les transferts dans d'autres Etats de toutes activités et substances qui
provoquent une grave détérioration de l'environnement ou dont on a constaté qu'elles étaient
nocives pour la santé de l'homme.

PRINCIPE 15
Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement
appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou
irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour
remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de
l'environnement.

PRINCIPE 16
Les autorités nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de
protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques, en vertu du principe
selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le
souci de l'intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement.

PRINCIPE 17
Une étude d'impact sur l'environnement, en tant qu'instrument national, doit être
entreprise dans le cas des activités envisagées qui risquent d'avoir des effets nocifs importants
sur l'environnement et dépendent de la décision d'une autorité nationale compétente.

PRINCIPE 18
Les Etats doivent notifier immédiatement aux autres Etats toute catastrophe naturelle ou
toute autre situation d'urgence qui risque d'avoir des effets néfastes soudains sur
l'environnement de ces derniers. La communauté internationale doit faire tout son possible
pour aider les Etats sinistrés.

PRINCIPE 19
Les Etats doivent prévenir suffisamment à l'avance les Etats susceptibles d'être affectés
et leur communiquer toutes informations pertinentes sur les activités qui peuvent avoir des
effets transfrontières sérieusement nocifs sur l'environnement et mener des consultations avec
ces Etats rapidement et de bonne foi.

PRINCIPE 20
Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l'environnement et le développement.
Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 21
Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de
forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à
chacun un avenir meilleur.

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PRINCIPE 22
Les populations et communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un
rôle vital à jouer dans la gestion de l'environnement et le développement du fait de leurs
connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les Etats devraient reconnaître
leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l'appui nécessaire et leur permetre
de participer efficacement à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 23
L'environnement et les ressources naturelles des peuples soumis à oppression,
domination et occupation doivent être protégés.

PRINCIPE 24
La guerre exerce une action intrinsèquement destructrice sur le développement durable.
Les Etats doivent donc respecter le droit international relatif à la protection de
l'environnement en temps de conflit armé et participer à son développement, selon que de
besoin.

PRINCIPE 25
La paix, le développement et la protection de l'environnement sont interdépendants et
indissociables.

PRINCIPE 26
Les Etats doivent résoudre pacifiquement tous leurs différends en matière
d'environnement, en employant des moyens appropriés conformément à la Charte des Nations
Unies.

PRINCIPE 27
Les Etats et les peuples doivent coopérer de bonne foi et dans un esprit de solidarité à
l'application des principes consacrés dans la présente Déclaration et au développement du
droit international dans le domaine du développement durable.

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Chapitre 2 : Etat des lieux de la biodiversité en Algérie

1- Définition et la présentation des acteurs :

Grâce à sa riche biodiversité, l’Algérie se situe parmi les pays méditerranéens les plus
originaux, sans égaux du point de vue bioclimatique, morphologique, floristique et faunistique.

Une telle diversité écologique a engendré une richesse de paysages et de milieux naturels de
grande qualité, qui confère au Pays un patrimoine naturel exceptionnel.

La biodiversité algérienne est considérée parmi les plus élevées du bassin méditerranéen,
grâce à la présence, entre autre, d'espèces très rares comme le Goéland d’Audouin, la Sittelle de
Kabylie, le Phoque Moine et le Cerf de Barbarie.

Afin de protéger ce patrimoine national, l’Algérie a établi un réseau d'espaces protégés qui
renferment des écosystèmes uniques et représentatifs de la diversité biologique du pays,
conformément à la loi n°03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans
le cadre du développement durable.

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Parcs Nationaux

Les Parcs côtiers

 Parc National d'El Kala (Wilaya d’El Tarf)


 Parc National de Gouraya (Wilaya de Bejaia)
 Parc National de Taza (Wilaya de Jijel)

Les Parcs des zones de montagnes

 Parc National de Théniet El Had (Wilaya de Tissemsilt)


 Parc National du Djurdjura (Wilaya de Tizi Ouzou et Bouira)
 Parc National de Chréa (Wilaya de Blida)
 Parc National de Belezma (Wilaya de Batna)
 Parc National de Tlemcen (Wilaya de Tlemcen)

Les Parcs des zones Steppiques

 Parc National de Djebel Aissa (Wilaya de Naama)

Les Parcs Sahariens

 Parc National du Tassili (Wilaya d’Illizi)


 Parc National de l'Ahaggar (Wilaya de Tamanrasset)

Réserves Naturelles

 Réserve naturelle de la Macta (Wilaya de Mostaganem, Oran et Mascara)


 Réserve naturelle de Mergueb (Wilaya de M’sila)
 Réserve naturelle des Beni-salah (Wilaya de Guelma)
 Réserve naturelle des Babors (Wilaya de Sétif)
 Réserve naturelle marine des Iles Habibas (Wilaya d’Oran)

Zones Humides d'Importance Internationale (Sites Ramsar)

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 Lac Tonga (Wilaya d’El Tarf)


 Lac Oubeira (Wilaya d’El Tarf)
 Lac des Oiseaux (Wilaya d’El Tarf)
 Chott Ech Chergui (Wilaya de Saida, Naama et El Bayadh)
 Guerbes (Wilaya de Skikda)
 Chott El Hodna (Wilaya de M’sila et Batna)
 Vallée d’Iherir (Wilaya d’Illizi)
 Gueltates d’Issikarassene (Wilaya de Tamanrasset)
 Chott Merouarne et Oued Khrouf (Wilaya d’El Oued et Biskra)
 Marais de la Macta (Wilaya de Mostaganem, Oran et Mascara)
 Oasis de Ouled Said (Wilaya d’Adrar)
 Sebkha d’Oran (Wilaya d’Oran)
 Oasis de Tamentit et Sid Ahmed Timmi (Wilaya d’Adrar)
 Oasis de Moghrar et Tiout (Wilaya de Naama)
 Zehrez Chergui (Wilaya de Djelfa)
 Zehrez Gharbi (Wilaya de Djelfa)
 Gueltates d’Affilal (Wilaya de Tamanrasset)
 Grotte de Ghar Boumâaza (Wilaya de Tlemcen)
 Marais de la Mekhada (Wilaya d’El Tarf)
 Chott Melghir (Wilaya d’El Oued et Biskra)
 Lac de Réghaia (Wilaya d’Alger)
 Lac Noir (Wilaya d’El Kala)
 Aulnaies de Ain Khiar (Wilaya d’El Kala)
 Lac de Béni Bélaid (Wilaya de Jijel)
 Cirque de Ain Ouarka (Wilaya de Naama)
 Lac de Fetzara (Wilaya de Annaba)
 Sebkhet El Hamiet (Wilaya de Sétif)
 Sebkhet Bazer (Wilaya de Sétif)
 Chott El Beidha-Hammam Essoukhna (Wilaya de Sétif)
 Garaet Annk Djemel-El Merhssel (Wilaya d’Oum El Bouaghi)
 Garaet Guellif (Wilaya d’Oum El Bouaghi)
 Chott Tinsilt (Wilaya d’Oum El Bouaghi)

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 Garaet el Taref (Wilaya d’Oum El Bouaghi)


 Dayet El Ferd (Wilaya de Tlemcen)
 Oglat Edaira (Wilaya de Naama)
 Salines d’Arzew (Wilaya d’Oran)
 Lac de Tellamine (Wilaya d’Oran)
 Lac Mellah (Wilaya d’El Tarf)
 Sebkhet El Meleh (Lac d’El Goléa) (Wilaya de Ghardaia)
 Chott Oum Raneb (Wilaya de Ouargla)
 Chott Sidi Slimane (Wilaya de Ouargla)
 Chott Ain El Beida (Wilaya de Ouargla)

Réserves de la Biosphère UNESCO-MAB

 Parc National de Chréa (Wilaya de Blida)


 Parc National d’El Kala (Wilaya d’El Tarf)
 Parc National de Djurdjura (Wilaya de Tizi Ouzou et Bouira)
 Parc National du Tassili (Wilaya d’Illizi)
 Parc National de Gouraya (Wilaya de Béjaia)
 Parc National de Taza (Wilaya de Jijel)

Convention de Barcelone (Aires Spécialement Protégées d’Intérêt Méditerranéen)

 Réserve marine du Banc des Kabyles (Wilaya de Jijel)


 Réserve Marine des Iles Habibas (Wilaya d’Oran)

2- Atteintes portées à la biodiversité en Algérie :


Par la dégradation de l'environnement, on sous entend plusieurs facteurs, dont la pollution,
causant la détérioration de plusieurs phénomènes biologiques. La pollution signifie plus
exactement, l'accumulation de substances provoquant un déséquilibre dans le cycle naturel.

L'environnement en Algérie, est particulièrement confronté à ce type de phénomènes.


Cela n'est d'ailleurs un secret pour personne, quand on sait que cela dure depuis des lustres. La
population s'est même habituée à vivre dans l'insalubrité. Du simple citoyen, au chef de l'APC
en passant par le patron de l'usine, tous ne daignent même pas prêter attention à ce qui les
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entoure. Sont ils seulement conscients, qu'ils contribuent chacun à sa façon, à perturber dame
nature. Car pour la majorité des algériens "préserver l'environnement " est un concept encore
flou et sans grande importance. L'origine rurale de la majorité de la population, y est surement
pour beaucoup. Les décharges d'ordures ménagères et autres détritus, éparpillés
anarchiquement dans les rues et dans la nature, les tas de gravats qui gisent le long des routes,
sont des exemples concrets du comportement anti écologique de la population. Là où l'on
passe, on est agressé par toutes ces choses qui ne sont pas à leurs places. La pollution des
oueds provient entre autres, du déversement de ces ordures à leur proximité. Les huileries ne
sont pas en reste, avec les rejets des tas de grignons n'importe où. Les déchets industriels
restent cependant, la cause principale de pollution irréversible de ces oueds. L'air n'est pas
épargné, puisque la fumée qui se dégage de la majorité des usines n'est pas filtrée. Tout ceci est
au détriment de la biodiversité, autrefois très riche dans le pays, et de la santé de la population.
Les maladies respiratoires, de la sphère ORL et de la peau, sont en constante augmentation. La
nature est ainsi très rancunière : l'homme est l'unique cause de la détérioration de l'environnent,
il en paye lourdement les conséquences.

Ce qui inquiète les écologistes, ceux sont les attaques contre l'environnement où les
conséquences sont irréversibles. En Algérie, en plus de la pollution, les choix économiques
vont à l'encontre de la sauvegarde de l'environnement, menaçant ainsi la disparition de
plusieurs espèces de faune et de flore. Nous citerons notamment les déboires du parc national
d'El Kala, jadis considéré comme le parc le plus riche au monde. Le projet de l'autoroute Est-
Ouest, coupant le parc en deux, est montré du doigt par les écologistes. Il n'y a pas très
longtemps, le collectif de sauvegarde du parc national d'El Kala (PNEK), a fait une requête
pour une demande d'audience au président de la république. Ils dénoncent d'après leur propos
« un cas flagrant de transgression des lois par les pouvoirs publics», et demandent ainsi l'arrêt
des travaux et le contournement du parc. Un autre phénomène et pas des plus anodins,
concerne celui de la chasse a but lucratif d'animaux. Les plus menacés de disparition, sont le
cerf de Berbérie, la mangouste, la genette et la belette. Ces animaux sans défense sont vendus
aux chinois qui travaillent dans la région, et qui apprécient leurs viandes.

Il en est de même pour certaines espèces de flore dans le pays. On citera pour exemple le
cas d'Ath Abbas, en petite Kabylie, où les pineraies sont menacées de disparition. Ces arbres
n'ont pas été épargnés durant les feux de forêts en été. Ceux qui ont survécu ont droit à la
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tronçonneuse en hiver. Coupés en buches, ils serviront de bois de chauffage ou de charbons


pour la cuisine. A M'sila, des arbres centenaires ont été tronçonnés avec la bénédiction de la
mairie. Ne serait ce l'intervention de la population, aucun n'aurait été épargné. A Naâma (atlas
saharien), la direction de l'environnement de la wilaya a pour sa part, recensé 626 essences de
plantes médicinales menacées de disparition. La cause principale serait la cueillette abusive, de
ces plantes aux multiples vertus.

Les zones humides ne sont pas en reste, puisque celles-ci seraient les plus sensibles à
toute forme de détérioration. Ces espaces où le facteur principal est l'eau, sont caractérisés par
une importante biodiversité, dont entre autres : canards, poissons, zoo-plancton et phyto-
plancton, en font partie. Malheureusement, ces zones ne bénéficient pas de lois protectrices
rigoureuses, contrairement aux pays voisins comme le Maroc et la Tunisie, où l'intérêt porté
aux zones humides est de plus en plus grandissant. À titre d'exemple, plusieurs oiseaux d'eau
de la Macta, dans l'Oranie, seraient menacés par des constructions industrielles. Notons que la
sonnette d'alarme sur l'industrialisation de cette zone humide, a été tirée par les défenseurs du
site depuis les années 80.

Il est tout aussi utile de préciser, que plusieurs associations algériennes, œuvrent pour la
protection de l'environnement. Il est cependant dommage de constater, qu'elles ne bénéficient
d'aucun intérêt, ni d'aides consistantes des pouvoirs publics. Les résultats de leurs efforts
restent souvent vains, surtout que la population ne suit pas. L’argument avancé est qu’elle a
d'autres préoccupations, comme faire face aux difficultés quotidiennes de la vie. Des actions
concrètes, relayées par les médias, doivent être menées. A cet effet, il faut saluer l'initiative
prise à Bouira, d’aménager « une maison pour l'environnement », qui s'étalera sur 3 hectares,
au centre de la ville. Elle comportera une bâtisse, un parc qui pour rassembler un maximum
d'espèces végétales, un étang pour accueillir poissons, canards et autres cygnes. Tout autour,
des locaux réuniront artisans et fleuristes. La nouveauté reste sans conteste, l’énergie qui sera
fourni par deux éoliennes et des panneaux photovoltaïques. L'impact qu'aura ce parc pour le
respect de l'environnement, vaudra mieux que toute autre forme de sensibilisation. Il est plus
que temps, qu'une prise de conscience générale soit faite pour que soit rendu à la nature le
respect qui lui est du. L'Algérie est trop belle, pour qu'on l'abîme ainsi. Les générations futures
ne nous le pardonneraient jamais.

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Chapitre 3 : Activité socio-économique et protection de la biodiversité

1- Activité économique et ressources naturelles :


1-1- Définition de ressource naturelle :

Une ressource naturelle est un bien, une substance ou un objet présent dans la nature, et
exploité pour les besoins d'une société humaine. Il s'agit donc d'une matière première,
minérale (ex : l'eau) ou d'origine vivante (ex : le poisson). Ce peut être de la matière
organique fossile comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel ou la tourbe. Il peut s'agir aussi
d'une source d'énergie : énergie solaire, énergie éolienne.

La notion de ressource naturelle (exprimée sous cette forme précise) semble


relativement récente. Elle a de plus beaucoup évolué depuis les années 1970 accompagnant
les avancées de la connaissance scientifique et des progrès techniques (la diversité est ainsi
devenue une nouvelle ressource, pour le génie génétique, ressource valorisée par le brevetage
du vivant, par ailleurs très discuté pour des raisons éthiques et de risque écotechnologique).

On a d’abord considéré comme ressources naturelles la biomasse utile et les « matières


premières », puis les formes d’énergie utiles aux hommes et en particulier à l’agriculture, à la
sylviculture et à la pêche, puis à l’industrie (bois de feu, traction animale, moulins à vent et à
eau, puis carburants fossiles et enfin nucléaire).

Ces valeurs ont été renversées au XIXe et XXe siècles où les ressources fossiles sont
devenues vitales pour l’industrie, la pêche et l’agriculture, mais aussi pour le bâtiment, les
transports et de nombreux services. Et si le coltan a une valeur tant pour les Européens,
Américains et autres pays technologiquement avancés, mais aussi pour certaines régions
africaines sous-développées, c'est parce que les rapports marchands les ont mis en contact.

À la fin du XXe siècle avec l’apparition et la rapide diffusion du concept de


développement durable, en réaction notamment à la dégradation et raréfaction ou disparition
de nombre des ressources naturelles, la notion de fonctionnalité écologique et de service
écologique a élargi celle de ressource naturelle aux ressources utiles ou indispensables non
seulement à l’Homme, mais aussi à l’ensemble des écosystèmes. Un nouveau paradigme
apparaît alors clairement : les ressources planétaires sont limitées, elles rendent des services

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

indispensables voire irremplaçables, mais surtout, elles apparaissent comme le produit des
écosystèmes et plus généralement de la biodiversité, qui en tant que tels deviennent eux-
mêmes des ressources vitales à protéger pour pouvoir les exploiter durablement ou pour qu’ils
continuent à produire leurs services « gratuits », en particulier produire l’oxygène, l’eau, les
sols, qui nous sont vitaux. Cette approche a notamment été précisée par le Millenium
ecosystems assesment, (première évaluation mondiale de l’état de santé des écosystèmes et de
leurs fonctionnalités).

On qualifie maintenant un élément écopaysager de ressource naturelle quand il peut


satisfaire un des besoins de l'être humain, mais aussi des communautés écologiques qui
constituent les écosystèmes. Les habitats naturels, résultant pour partie de l’activité des
espèces qui y vivent, sont ainsi eux-mêmes considérés comme des ressources naturelles.

Les ressources naturelles prélevées sont à la base de notre alimentation, de notre bien-
être et de nos activités économiques.

1-2- Valeur économique :

Les tenants de l’approche économique classique considèrent qu’une matière première


d’origine naturelle sera considérée comme étant une ressource naturelle de valeur à partir du
moment où celle-ci aura acquis une valeur économique et marchande.

1-3- Role socio-économique de la biodiversité :

Bien que l’on n’ait pas encore d’idée très précise de la valeur socio-économique de la
biodiversité, son rôle est incontestable. Un grand nombre de personnes bénéficient
actuellement des services qu’elle offre. Sa préservation permettra ainsi le maintien de cette
économie.
En 1992, Lévêque et Glachant ont décri plusieurs valeurs de la biodiversité :
La valeur d’usage qui peut être divisée en trois sous catégories :
- La valeur de consommation : elle suppose une consommation directe des ressources sans
transformation. C’est le cas notamment de la cueillette, de la chasse et de la pêche.
- La valeur productive : les ressources génétiques sont utilisées dans des cycles productifs. On
peut citer par exemple les médicaments à base de plantes ou l’exploitation forestière pour le

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

bois.
- La valeur récréative : la biodiversité est exploitée pour les loisirs sans prélèvement pour la
consommation, c’est le cas des promenades dans la nature.
La valeur écologique est le rôle des organismes dans le bon fonctionnement de l’écosystème
et dans la pérennité de la biosphère.
La valeur d’option est la possibilité d’exploiter différemment dans le futur les ressources
génétiques.
La valeur d’existence est liée à la satisfaction et au bien être que procure la biodiversité.
On peut citer également dans cette catégorie le rôle joué par la biodiversité d’un point de
vue agronomique. L’homme a cherché au cours de l’évolution à sélectionner les espèces
animales et végétales particulières qui possèdent un haut rendement afin de maximiser la
production, et par conséquent la rentabilité. Mais ce choix n’est pas sans danger, car cela
entraîne une uniformité génétique et par conséquent une plus grande vulnérabilité aux
épidémies et maladies.
2- Activité économique et dégradation de la biodiversité :
2-1- Situation de la biodiversité à l’échelle mondiale :

Selon les scientifiques, le nombre total d'espèces varie entre 3 et 100 millions, avec des
estimations raisonnables tournant autour de 13 à 15 millions d'espèces. Jusqu'à ce jour, seules
1,75 millions d'espèces vivantes ont été identifiées (largement représentées par les insectes).
On ne cesse de découvrir de nouvelles espèces chaque jour, dont la plupart sont des
invertébrés. Durant les années 90, environ 13 000 nouvelles espèces ont été décrites pour la
première fois chaque année.

Le tableau ci-dessous reprend le nombre approximatif d'espèces dans chaque groupe


(UNEP, Global Biodiversity, Assessment, 1995):

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

Nombre Nombre
Groupe d'espèces d'espèces
décrites estimées

Virus 4 000 400 000

Bactéries 4 000 1 000 000

Champignons 72 000 1 500 000

Protozoaires 40 000 200 000

Alges 40 000 400 000

Plantes 270 000 320 000

Nématodes 25 000 400 000

Crustacés 40 000 150 000

Arachnides 75 000 750 000

Insectes 950 000 8 000 000

Mollusques 70 000 200 000

Vertébrés 45 000 50 000

Autres 115 000 250 000

Total 1 750 000 13 620 000

Les maux de la biodiversité

Les différentes espèces ainsi que les habitats qui les supportent sont en voie de
disparition, ou menacés de disparaître. Ce phénomène de disparition s'explique par :

 la perte et la destruction des habitats sont souvent le résultat direct des activités
humaines en raison d'une croissance élevée de population. Tandis que nous éliminons des
forêts, creusons des mines, construisons des villes ou des réseaux routiers, nous détruisons des
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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

habitats. Quand ceux-ci se réduisent, la disponibilité d'abris et de nourriture est moindre pour
la vie sauvage. Une compétition s'ensuit, non seulement entre les espèces qui partagent ces
habitats mais également entre ces espèces et les hommes. Moins il y a d'individus dans une
population, plus la recherche d'un ou plusieurs partenaires est difficile. Les habitats ont
tendance à se morceler, ressemblant de plus en plus à des îlots. Les animaux trouvent plus
difficilement la nourriture et sont parfois amenés à se déplacer par des voies semées
d'embûches,
 l'introduction d'espèces étrangères (exotiques ou non natives) peut déstabiliser des
écosystèmes entiers et avoir un impact majeur sur les populations natives de plantes ou
animaux. Les espèces étrangères deviennent quelquefois très envahissantes et affectent dès
lors les espèces natives soit les dévorant, en les contaminant, en exerçant une compétition ou
en se reproduisant avec elles. L'invasion biologique opère de différentes façons: les graines
s'accrochent aux vêtements, les rats empruntent les bateaux, les insectes sont introduits suite
au transport international de nourriture et de bois, de nombreuses espèces marines circulent
dans l'eau de ballast des bateaux. Le nombre d'espèces introduites, intentionnellement ou non,
dans des zones inhabituelles, est supposé augmenter au rythme du commerce international, du
transport et du tourisme qui ne cessent d'augmenter,
 la pollution et contamination, dont l'homme est le principal acteur (e.g. pluies acides,
déversement accidentel de pétrole, déchets nucléaires, utilisation exagérée de pesticides), peut
affecter la biodiversité à tout niveau.
 le taux de croissance de la population : plus de 6 milliards de personnes habitent sur
Terre. De plus en plus de ressources naturelles sont utilisées pour répondre aux besoins en
nourriture, eau, médicaments, vêtements, abris et sources d'énergie, dilapidant ainsi les
ressources naturelles pour les populations terrestres et les habitats.
 la surexploitation, que ce soit par la chasse, la pêche ou prélèvement de toute sorte,
d'une espèce ou population peut mener à sa disparition. Bon nombre de ressources naturelles
dans le monde disparaissent plus rapidement qu'elles ne peuvent se régénérer. La morue est
un poisson commercial surexploité, tandis que de nombreux dauphins et tortures meurent dans
les filets. Des gens transportent des plantes sauvages, achètent des animaux exotiques,
rapportent de l'ivoire comme objet décoratif ou de la corne de rhinocéros pour ses soi-disant
propriétés aphrodisiaques.

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

 les changements climatiques modifient les conditions environnementales. Alors que


les humains brûlent plus de combustibles fossiles, comme le pétrole ou le charbon, le taux de
gaz carbonique augmente dans l'atmosphère. Le gaz carbonique - CO2 - est un des principaux
gaz à effet de serre. Il permet l'arrivée des rayons du soleil jusqu'à la Terre mais empêche la
chaleur dégagée par la Terre de quitter l'atmosphère pour retourner dans l'espace, ce qui
contribue au réchauffement de l'atmosphère. Il existe d'autres gaz tels les oxydes d'azote et le
méthane qui contribuent également au réchauffement terrestre. En conséquence, les
températures moyennes sur Terre sont en train d'augmenter. Ces changements climatiques
modifient les écosystèmes qui supportent la vie. Certaines espèces et populations pourraient
disparaître si elles sont inaptes aux nouvelles conditions climatiques ou à se déplacer, tandis
que d'autres, telles que certains microbes ou parasites, risquent de prospérer.

2-2- Evaluation de l’érosion de la biodiversité

On a 3 méthodes d’évaluation :

a- L’observation : de durer prolonger peut être efficace pour l’estimation de la


dégradation de certaines espèces végétales sur l’aspect morphologique et distributionnel
(Davis et al., 1998).

b- Modèles expérimentaux : pour évaluer l'impact des changements climatiques sur les
espèces (Lawton, 1994). Cette méthode permet aussi d'étudier la relation entre les
espèces, mais elle est appliquée que dans un nombre limité d'espèces sélectionnées, et elle
n'est pas capable de donner des informations sur le facteur démographique qui est
directement lié aux changements de la distribution.

c- Modèle empirique : est la seule manière d'évaluer l'impact des changements sur la
diversité biologique sur l’échelle large, le temps et la taxinomique. Il permet d'évaluer
les réactions des espèces aux changements des milieux et à la protection des futures
distributions d'espèces telles que la méthode dynamique de Bachelet et al. (2003).

3- Pressions exercées par l’activité socio-économique en Algérie sur la biodiversité :

Les diverses formes de pression sont, partout, perceptibles, qu’il s'agisse de l’érosion, de
la réduction de la biodiversité (ressources animales et végétales) et l'épuisement rapide des

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

sols défrichés. Même si des techniques sont préconisées, leur application est difficile à mettre
en place et ce qui demande une heure pour être détruit nécessite des dizaines d'années pour se
construire.

3-1- Les incendies

Entre 1860 et 1915, 1 827 000 ha, soit au moins les 2/3 du domaine forestier de
l’Algérie ont brûlé détruisant totalement 4 à 5 % des superficies forestières. Les statistiques de
la Direction Générale des Forêts (tableau 1,) montrent qu’entre 1996 et 2005, ce ne sont pas
moins de 246 977 94 ha de forêts, broussailles, alfa et autres qui ont été incendiés. En effet,
dans l’été 2005, et suite à la canicule (plus de 50°C) qu’a connu le pays, prés de 30 000 ha du
patrimoine forestier ont brulé et pour la seule période du 1er juin au 16 juillet 2005, les
dommages recensés par la Protection civile font état de la destruction de 1199 palmiers
dattiers. Dans cet embrasement, tout y passe : arbres fruitiers, bottes de foin, céréales.

Même si les incendies, phénomènes naturels, font partie de l’équilibre de certains


écosystèmes car bénéfiques pour la propagation des graines et leur germination, en Algérie,
leur action est dévastatrice car elle est souvent aggravée par le surpâturage qui les précède.

L’aménagement des forêts contre les feux suit plus ou moins les mêmes tendances
dans tout le bassin méditerranéen et repose sur la création des trachées pare-feu et de réserves
d’eau. Ces travaux font souvent partie des projets de gestion courante en Algérie.

Tableau .1-Bilan des incendies de forêts en Algérie (1996-2005)

Année Nb de forêts Forêts Broussailles Alfa Autres Total

1996 737 4430.34 1632.33 855.58 - 7301.75

1997 1809 13066.35 2940.93 1802.43 - 17.830.75

1998 1826 15593.11 8883.00 4092.47 - 28.629.68

1999 2018 23254.26 6128.98 8019.76 1023.44 38.462.12

2000 1910 35617.52 12742.01 5799.10 1603.46 55.781.60

2001 1327 9066.40 4167.11 1064.37 44.31 14.377.69

2002 1008 6959.95 3.596.63 1424.01 142.38 12.217.47

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

2003 1233 5448.79 3.753.73 2505.26 275.19 11.997.97

2004 1463 7010.58 17172.19 6588.72 1080.15 31.998.89

2005 2013 14283.03 8.543.16 4426.37 790.50 28.380.06

Tota
ux 15344 134730.33 69560.35 36578.07 4969.43 246977.94

Source : Direction générale des forêts (2005)

3-2- Le surpâturage

Le pâturage est une activité normale en forêt, parfois souhaitée, car le bétail participe
au contrôle de la prolifération des strates arbustives et herbacées, hautement inflammables ;
cependant, le surpâturage, causant un broutage excessif de la végétation et des jeunes plants
forestiers, il empêche toute régénération, épuise les ressources disponibles, dégrade les
parcours et les soumet à l’érosion. Dans les zones arides et semi-arides d’Afrique du Nord, le
surpâturage est généralement considéré comme une cause essentielle de la dégradation des
écosystèmes naturels.

En Algérie, les éleveurs préconisent le pâturage libre du bétail, sans limitation de la


densité de charge et sans clôtures. En effet, et comme le signale BENABDELI (1996) nos
forêts sont souvent sollicitées par les pasteurs comme source d’appoint pour l’alimentation du
bétail. L’élevage bovin reste le plus pratiqué dans les zones montagneuses ; en 1997, GHAZI
& LAHOUATI, signalent que sur 1.200.000 têtes de bovins 80% se retrouvent dans les zones
forestières montagneuses. Cet accroissement permanent des troupeaux impose une pression
sur les espaces forestiers et agraires qui sont considérés comme appoint évoque ; en effet, le
cheptel en surnombre détruit le couvert végétal protecteur tout en rendant, par le piétinement
la surface du sol pulvérulente et tassant celui-ci ce qui réduit la perméabilité donc ses réserves
en eau et augmente le ruissellement

3-3- Les défrichements

Si les défrichements ont existé depuis l’époque romaine, ils se sont accélérés durant la
colonisation et continuent de se pratiquer de nos jours ; de 1893 à 1941, le domaine forestier a
perdu 116 000ha de forêts au profit de l’extension des cultures coloniales (R.N.E, 2000).
L’extension de l’agriculture coloniale sur les plaines et les bas versants a entraîné le

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

refoulement de la paysannerie pauvre sur les piémonts aux abords des forêts. Actuellement,
les populations montagnardes, privées de surface agricole, continuent à procéder au labour
dans les différents niveaux de la forêt : lisières, clairières, sommets de montagnes.

Cette population exerce une pression continue sur les formations forestières par le
défrichement et le surpâturage, ce qui perturbe la conservation des forêts et leur
développement.

Nous assistons à une dégradation des structures forestières, et le rythme actuel de 2 à


4% de disparition par an des surfaces forestières selon les pays devrait se poursuivre. C’est-à-
dire que d’ici 50 ans, sans changement total des politiques socioéconomiques et forestières, il
ne devrait théoriquement subsister que moins de la moitié des superficies actuelles couvertes
par les forêts.

D’une manière générale, on peut dire que la culture irrationnelle, le défrichement, la


collecte excessive du bois de feu, le surpâturage et les incendies sont responsables de plus de
80% des dégâts.

3-4- L’agriculture :

Au fil des siècles, les agriculteurs ont recherché un meilleur rendement pour leurs
cultures et ont donc sélectionné les espèces les plus productives.

Peu d’espèces végétales sont finalement cultivées et seulement six d’entre elles
assurent la majeure partie de l’approvisionnement alimentaire de la population mondiale : le
blé, le riz, le maïs, la pomme de terre, l’orge et le manioc. Pour faire face à l’explosion
démographique, l’agriculture intensive a abouti à la sélection d’un petit nombre de variétés à
haut rendement, mais qui ont tendance à s’uniformiser du point de vue génétique.

De plus elles nécessitent un apport conséquent d’engrais et de pesticides.


L’agriculture moderne a donc conduit à une baisse importante de la biodiversité végétale au
niveau des agrosystèmes.

L’agriculture intensive s’accompagne d’une forte utilisation de produits


phytosanitaires ayant un impact sur la biodiversité. En effet, les herbicides sont responsables

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

du déclin de plantes adventices (coquelicots, bleuets…) et les insecticides menacent les


populations de certaines « nuisibles », mais aussi d’insectes pollinisations comme les abeilles.

3-5- L’urbanisation :

Plus de la moitié des habitants de la planète vivront en milieu urbain et, dans les
pays en développement, la plupart d’entre eux se retrouveront dans les communautés urbaines
défavorables.

La ville est un important consommateur d'espace, souvent des terres riches en


zones alluviales et sur les littoraux, et de ressources non renouvelables nécessaires pour sa
construction, son entretien et ses fournitures en énergie. De plus, elle évacue des flux continus
de déchets solides et liquides qui polluent et monopolisent l'espace. Ainsi la croissance
urbaine, l'étalement urbain et la périurbanisation posent de nombreux problèmes écologiques.
La faune (dont les abeilles) et la flore trouvent parfois en ville des refuges riches en fleurs,
mais souvent également riches en espèces exotiques, voire invasives, et dans un contexte de
pollution automobiles, de bulle de chaleur et de pollution lumineuse qui sont des facteurs de
stress pour les arbres.

3-6- L’industrie :

L’industrie occupe une place particulière dans la crise mondialisée de l’environnement.


Première au banc des accusées, elle demeure dans l’esprit de la population la principale
responsable de la dégradation des écosystèmes. L’influence de l’industrie sur l’environnement
réside dans la place prépondérante qu’elle occupe dans la production de déchets aussi bien
solides que liquides.

En effet, toute industrie quelque soit son niveau de technicité ou de modernisation à une
part de responsabilité dans la pollution aussi bien atmosphérique qu’hydrique. Or les déchets
industriels sont pour la plupart toxique.

On peut citer les nuisances de l’industrie sur l’environnement, la santé et les ressources
comme suit :
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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

 Emission de vastes quantités de polluants dans l’atmosphère ;


 Déversement dans les eaux des déchets toxiques et autres déchets organiques ;
 Production des déchets solides industriels ;
 Nuisances phoniques
 Maladies professionnelles.
3-7- La surexploitation du sable « les sablières » :

La surexploitation du sable est une autre forme de dégradation, mais cette fois est une
dégradation du cordon dunaire, par l'extension des sablières au profit du couvert végétal, ce
qui provoque la déstabilisation des dunes et par suite le déclenchement du phénomène de
l'érosion éolienne.

Les destructions constatées au niveau des dunes par les sablières qui ont été ouvertes, le
plus souvent, de façon illégale, les défrichements cycliques perpétrés chaque année pour les
cultures estivales et les fréquents incendies provoqués par les riverains, constituent les
principaux facteurs de la dégradation du milieu naturel.

Les effets néfastes de ces actions s'accentuent de façon alarmante surtout, au niveau du
cordon dunaire où le milieu est déjà fragile et exposé aux vents dominants nord-ouest, ce qui
favorise le déclenchement du phénomène de l'érosion éolienne. La vitesse moyenne du
transport du sable est de 1,168 g/s , il donne une idée sur ce qui se passe au niveau des dunes,
les conséquences sont résumés comme suit :

 La diminution de la fertilité des sols par l'augmentation du taux du sable ;

 L'apparition de la nappe phréatique causée par les activités des sablières ;

 La destruction de la flore biotique ;

 La diminution de la superficie des terres agricoles ;

 L'ensablement des villages qui est un vrai problème

 L'ensablement des routes

Et par la suite de toutes ces conséquences la pauvreté de la population et l'exode rural


vers les grandes villes.
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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

Chapitre 4 : Biodiversité et stratégie « environnement et développement durable » en


Algérie

Introduction

En 2010, les Etats du monde entier vont devoir faire le bilan de leurs avancées
concernant la conservation de la biodiversité, dans le cadre de la Convention sur la
diversité biologique adoptée à Rio en 1992. Pour cela, il est nécessaire d’avoir
recours à des outils de suivi. Les indicateurs de biodiversité, en tant qu’outils
polymorphes adaptés à des questions hybrides, concernant à la fois le scientifique
et le politique, sont rapidement apparus comme le meilleur moyen pour suivre ces
avancées.
Selon Alain Desrosières (2003a, p.61), l’avantage des indicateurs par rapport
à d’autres outils d’évaluation est qu’ils ont pour particularité de « disjoindre le
signifiant et le signifié » (En effet, il n’existe pas de mesure du développement
durable ou de la biodiversité mais il est admis qu’il existe des indicateurs de
développement durable ou de la biodiversité. Ainsi l’indicateur respecte les espaces
d’incertitude que la mesure ne tolère pas).
Ils représentent d’une certaine manière des « fictions utiles » et permettent
d’évaluer de manière indirecte ce qu’il est trop coûteux de mesurer directement. Or,
face à un concept complexe et controversé comme celui de la biodiversité, le
recours à des indicateurs approximatifs qui permettent d’alimenter les débats
publics autour de cette question est une aubaine. Ils offrent en particulier
l’opportunité de créer des passerelles entre le monde des experts et celui des
profanes, entre celui de la science et celui de la politique, en facilitant l’émergence
d’un langage commun à propos de cet objet qu’est la biodiversité.

1- Quels indicateurs utiliser pour mesurer la biodiversité ?


1-1- Le taux d’extinction de la biodiversité
Pour commencer, il est nécessaire de définir ce que l’on entend par « biodiversité ».
Le concept de « biodiversité », proposé en 1985 par Walter Rozen, a bénéficié d’une
grande notoriété à partir de 1992, date de la Conférence de Rio et de la ratification de la
Convention sur la Diversité Biologique1 (CDB). La biodiversité est traditionnellement
considérée dans son sens littéral : la diversité du vivant. Elle est alors envisagée de

28
Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

l’échelle moléculaire à l’échelle de la biosphère, bien que les écologues s’intéressent plus
particulièrement aux populations, communautés et écosystèmes (Krebs, 2001, p.10).
La biodiversité est en effet un des objets d’étude majeurs de l’écologie. Cette
discipline mesure la diversité du vivant au sein des trois niveaux fonctionnels que nous
venons d’évoquer à partir de la variabilité génétique, la diversité spécifique et la
complexité des réseaux trophiques.
Cependant, comme le soulignent Robert Barbault et Bernard Chevassus-au-Louis
(2004), le concept de biodiversité va plus loin que la simple description de la diversité du
vivant, fut-elle exhaustive. En effet, la biodiversité est une affaire d’interactions2 au sein
de chaque niveau fonctionnel, entre les échelles fonctionnelles mais aussi avec les
sociétés humaines.
Le principal risque étudié par les biologistes, qui pèse sur la biodiversité, est celui de
l’extinction des espèces. Toute espèce a une durée de vie limitée qui est de l’ordre de cinq
à dix millions d’années.
A partir de l’espérance de vie des espèces et de leur nombre, il est possible de calculer
un taux d’extinction global (Teyssèdre, 2004). Celui-ci correspond à la proportion
d’espèces qui disparaît pendant un intervalle de temps donné. Il est principalement lié,
dans un contexte « naturel », au nombre d’individus. Ainsi, plus le nombre d’individus au
sein d’une espèce est faible, plus les risques de disparition de cette dernière sont
importants du fait de faibles capacités d’adaptations pour faire face aux changements
environnementaux.
Au cours des soixante-cinq derniers millions d’années, le taux d’extinction moyen a
tourné autour d’une extinction par an pour un million d’espèces. Aujourd’hui, ce taux
serait entre « 50 et 560 fois supérieur au taux d’extinction attendu pour une biodiversité
stable » (Teyssèdre, 2004, p.27) mais beaucoup affirment que ce taux serait en fait 100
fois plus important et qu’il continue d’augmenter. Tout cela va dans le sens de
l’hypothèse d’une sixième crise d’extinction (figure 1). La Terre a en effet connu
plusieurs grandes crises d’extinction3 dont la dernière est liée à l’apparition d’Homo
sapiens sapiens et à son extraordinaire expansion.
Les origines anthropiques de cette sixième crise d’extinction sont à chercher dans :
• La destruction ou la dégradation des écosystèmes (déforestation, pollution des sols et
des eaux, fragmentation des habitats…).

29
Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

• L’exploitation non durable de la biodiversité (chasse, braconnage, pêche,


cueillette…).
• Les invasions d’espèces allochtones (tels que certaines algues ou espèces cultivées
envahissantes4…).
• Le réchauffement climatique qui perturbe les cycles biogéochimiques.
Remarque :

Quelques indicateurs pour mesurer l’érosion de la biodiversité :

1- L’indice d’abondance : résulte de l’inventaire du nombre d’espèces et de leur


abondance en lieu donnée

2- Le taux d’extinction : toute espèce a une durée de vie limitée qui est de l’ordre de cinq
à dix millions d’années. Il s’agit du nombre d’espèce qui disparaissent en temps donné

3- L’indice « liste rouge » : le liste rouge de l’UICN est une liste des espèces en danger
sur terre. Elle permet d’établir un indicateur liste rouge (ILR) qui traduit une
amélioration ou une détérioration du statut d’une espèce dans le temps (Espèce en
danger critique, en danger, vulnérable). Le suivi de la biodiversité se fait à partir des
changements de statuts. Ainsi, si une espèce passe du statut de « en danger » à celui de
« en danger critique », on suppose que cela traduit une dégradation de la biodiversité.
Donc ILR construit à laide du nombre d’espèces au sein de chaque catégorie de
l’UICN et du nombre d’espèces ayant changé de catégorie.

4- Indicateurs « oiseaux communs » : basent sur la variation relative de l’abondance de


leurs populations et sont une application de l’indice de l’abondance. Il consiste à
rassembler des informations quantitatives sur la distribution et l’évolution numérique
des populations des espèces d’oiseaux les plus communes.

Les mesures de la biodiversité

La diversité α ou intrahabitat est le nombre d’espèces présentes dans un même habitat


tel qu’une forêt ou une prairie.

La mesure de la diversité α peut se faire simplement en récoltant les divers organismes et


en comptant le nombre d’espèces présentes. La récolte et la détermination de tous les taxa

30
Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

sont souvent une tâche impossible et le chercheur doit se limiter à un seul groupe qui lui est
familier, le plus souvent une famille d’animaux ou les plantes à fleurs. Le nombre d’espèces
rencontrées dépend du nombre d’exemplaires récoltés, ce qui empêche une comparaison
précise entre deux peuplements. Pour pallier cet inconvénient on utilise des indices de
diversité qui prennent en compte le nombre d’exemplaires de chaque espèce. Les deux indices
de diversité les plus utilisés sont l’indice de Shannon et l’indice de Simpson. Si S est le
nombre d’espèces, N l’abondance totale de ces S espèces, et ni l’effectif de l’espèce de rang i,
l’abondance relative de l’espèce i est pi = n/N .

L’indice de Shannon H’, qui est dérivé de la théorie de l’informatique, est égal à :

H’ = Σ pi log pi

On utilise généralement des logarithmes à base 2. Cet indice varie de 0 lorsqu’une seule
espèce est présente, à log S lorsque toutes les espèces ont la même abondance.

L’indice de Simpson Is est égal à :

Is =1/Σ p2i

Cet indice varie de 1 lorsqu’une seule espèce est présente, à S lorsque toutes les espèces
ont la même abondance.

Etant donné que deux peuplements différents peuvent avoir le même indice de diversité
on évalue leurs différences en calculant l’équitabilité E, ou équirépartition, qui est le rapport
entre la diversité réelle et la diversité maximale correspondant à des effectifs égaux pour
toutes les espèces :

E = H’/ Log S ou Es = (Is -1)/(S -1).

L’équitabilité tend vers 0 lorsque presque tous les individus appartiennent à la même
espèce et elle est égale à 1 lorsque toutes les espèces ont la même abondance.

La diversité β ou interhabitat est un indice qui exprime le taux de renouvellement


d’espèces d’un habitat à un autre. C’est une mesure de la différence entre ces habitats. (cf
plycope)

31
Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

La diversité γ ou diversité du paysage, qui combine les diversités α et β, représente la


diversité totale à l’échelle d’un paysage.

II- Environnement et changement climatique :

1. Définition

On entend par changements climatiques les modifications que connait le climat de


l’ensemble de la terre au niveau de la température, de la configuration des vents, et des
précipitations. Ces changements sont produits par un réchauffement progressif de
l’atmosphère de la terre (appelé réchauffement de la planète) due aux activités humaines. Le
climat de la terre s’est modifié naturellement et lentement au fil des siècles. Des cycles de
refroidissement et des cycles de réchauffement se sont succédés. Toutefois, ces changements
se sont accélérés au cours des dernières années.

L’atmosphère de la terre retient la chaleur qui s’échappe de la surface du globe, ce


qui permet à la terre de rester chaude. Le dioxyde de carbone, qui fait partie de l’ensemble des
gaz à effet de serre, est très efficace pour retenir la chaleur. Certains gaz à effet de serre sont
produits par la nature et rejetés quotidiennement dans l’atmosphère. Par exemple, le dioxyde
de carbone stocké dans les puits de carbone pénètre dans l’atmosphère lors de la
décomposition de la matière végétale et des feux de forêt.

Par le passé, les processus naturels pouvaient absorber les quantités des gaz à
effet de serre produites, et le système restait stable. Toutefois, ces dernières décennies, les
activités humaines ont surchargé ces processus. Les gaz à effet de serre sont aujourd’hui
produits par la combustion des combustibles fossiles utilisés pour propulser les véhicules,
faire fonctionner les usines et chauffer les édifices, ainsi que par les processus industriels. Ces
rejets de gaz à effet de serre, appelés émissions, ont déstabilisé l’équilibre naturel de
l’atmosphère.

De plus, on abat de grandes superficies des forêts pour récolter le bois et défricher
les terres pour faire place aux cultures et aux villes et cités. Cela laisse moins d’arbres pour
absorber et stocker le dioxyde de carbone de l’atmosphère. L’équilibre des gaz présents dans

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

l’atmosphère a sensiblement changé. Le résultat est qu’une plus grande quantité de chaleur
reste piégée dans l’atmosphère. Plus il y a de chaleur piégée, plus la terre devient chaude.

2. Changements globaux et biodiversité

2.1. Les enjeux

Bien qu’il soit souvent ramené uniquement à des problèmes d’ordre climatique,
le terme changement global peut se référer à une série de changements naturels ou d’origine
anthropique sur la structure biologique et physique de la Terre, qui dans leur ensemble ont des
effets significatifs à échelle globale. Depuis la conférence de Rio en 1992, il est admis que
l’augmentation constante de la population mondiale (de 3,5 milliards dans les années soixante
à 6 milliards à la fin du siècle) et de la consommation en énergie due au développement
économique, ainsi que les changements consécutifs dans la composition de l’atmosphère,
devrait changer globalement l’équilibre de la Terre. Les modèles numériques (GCM : modèles
de circulation générale) calibrés sur les 100 dernières années, projettent que le réchauffement
climatique devrait s'accentuer dans les années à venir et que les températures pourraient
augmenter de 1,4°C à 5,8°C dans les 100 prochaines années selon que l'atmosphère sera plus
ou moins chargée en gaz à effet de serre.

Cette fourchette assez large provient d’une part de l’incertitude des scénarios, et
d’autre part de la diversité des modèles pour un même scénario. Toutefois, si la température
moyenne pourrait augmenter de 3°C, les réchauffements locaux se traduiraient par des
augmentations allant jusqu’à 10°C dans certains cas.

Bien que sur les temps géologiques de telles augmentations aient déjà été estimées,
c’est la rapidité de ces changements qui t’inquiète. Comment les espèces et les écosystèmes
vont-ils réagir à ces changements futurs alors que le réchauffement sur les 50 dernières
années (1°C) semble avoir déjà provoqué un nombre conséquent d’extinctions et de
migrations d’espèces ?

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

Divers programmes internationaux et nationaux ont donc été mis en place pour
analyser et prédire l’impact des changements globaux sur les systèmes vivants. Dans ce
cadre, deux grands types de changement global sont étudiés : les changements climatiques et
les changements d’utilisation des terres. Ces deux notions sont très étroitement liées car les
changements climatiques impliquent des modifications dans la gestion du sol, mais il est
probable que l’augmentation de l’agriculture intensive et des pollutions associées,
l’urbanisation croissante et le développement industriel influent fortement en retour sur le
climat.

2-2- Réponses de la végétation du bassin méditerranéen aux modifications


climatiques

2-2-1- Introduction

On peut s'interroger sur les modifications climatiques éventuelles qui pourraient


être induites en région méditerranéenne par le biais des « changements globaux ». Cette
question a alimenté et alimente encore les débats scientifiques et les colonnes des
revues spécialisées, en particulier au cours de ces dernières années. Un bilan prospectif a été
récemment réalisé par divers écologistes, et en particulier par Le Houerou (1990). En fait,
parmi les scénarios possibles, il est bien difficile de se faire une idée précise de l'impact que
pourraient avoir ces transformations sur la flore et la végétation, dans un laps de temps de
l’ordre du siècle, c'est à dire relativement bref à l'échelle d’une restructuration éventuelle des
paysages végétaux, en particulier autour de la Méditerranée. Du point de vue thermique, les
fourchettes fournies se situent généralement entre une élévation de 1 et 2 à 2,5°C sur une
trentaine d'années, voire 4 à 5°C au cours de ce siècle, et pourraient se solder, dans la dernière
de ces situations, par une extension notable vers le nord de la région méditerranéenne, en
particulier sur le revers nord du bassin, de l'étage thermo-méditerranéen, le climat du littoral
français étant alors du type de celui qui règne actuellement sur le littoral algérois. Mais même
dans ces conditions, en raison des phénomènes de résilience caractéristiques du capital
biologique méditerranéen, les transformations des paysages resteront longtemps minimes,
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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

même si elles ont peut être déjà commencé, comme semblerait l'indiquer l'extension vers le
nord de divers éléments thermophiles, notamment le palmier nain sur le littoral varois. Dans
les portions méridionales de la région méditerranéenne, où ces phénomènes seraient
susceptibles de présenter un impact écologique plus intense, avec en particulier une remontée
vers le nord du climat saharien et des espèces qui lui sont liées, les phénomènes de
modification du paysage, et tout spécialement la disparition des paysages arborés, resteront
infiniment plus sous la dépendance des impacts anthropiques, que sous celle d'éventuelles
modifications climatiques.

Les prévisions relatives aux modifications des précipitations et de leur rythme


demeurent pour l'instant trop incertaines pour que l'on puisse raisonnablement tenter d'en
extrapoler le rôle, en particulier sur le revers septentrional du bassin, alors qu’au Maghreb et
au Proche-Orient, l’extension des zones désertiques paraît inéluctable, comme nous avons vu
, en particulier, sur le revers méridional du Haut-Atlas Oriental, où la limite de l’aire de
végétation saharienne se superpose assez exactement avec l’ancien isohyète des 150 mm et
non plus des 100 mm, comme c’était le cas il y a encore une trentaine d’années. La majeure
partie des auteurs met toute fois l'accent sur une augmentation probable des pluies
torrentielles voire de la période de sécheresse estivale, en particulier en zone nord-
méditerranéenne, facteurs qui contribueront encore à accroître l’impact des processus érosifs.

2-2-2- les divers aspects

L’élévation du niveau de la mer

L’élévation envisageable du niveau de la mer reste très modeste par rapport à ce qu’a
Connu le monde méditerranéen au cours des dernières phases glaciaires, notamment la
dernière, où les variations ont largement dépassé les 100 mètres. Son impact devrait rester
modeste, même si la ligne de rivage devait osciller de 30 à 50 cm au cours du siècle prochain.
Ce phénomène restant de toute façon très progressif, il ne devrait pas affecter sensiblement les
compositions floristiques des dunes littorales, des marais juxta-littoraux voire des rochers

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

maritimes, cette élévation s’accompagnant en effet d’une restructuration des cortèges


floristiques sur des espaces le plus souvent relativement réduits. Même dans les grands deltas,
l’homogénéité des conditions écologiques, ne devrait pas s’accompagner de perturbations
notables du point de vue des bilans floristiques.

L’augmentation des températures

L’impact de l’élévation des températures, dans les fourchettes évoquées ci-dessus,


devrait entraîner au contraire des modifications appréciables, en particulier au nord de la
Méditerranée où, rappelons-le, une augmentation des températures annuelles moyennes de
l’ordre de 3°C déterminerait un décalage d’un étage de végétation. Notre méso-méditerranéen,
cèderait donc la place à un thermo-méditerranéen sur la quasi-totalité de son aire, si les 3°C
d’élévation devaient être observés. Même si ces valeurs restaient plus modestes, ce qui est
plus probable, l’impact de ce phénomène sera loin d’être négligeable, le thermo-
méditerranéen s’étendant alors en France méridionale, en Catalogne, en Italie centro-
septentrionale, entre le bord de mer et 300 m d’altitude en moyenne. Ce qui conduit au
schéma actuellement en place en Algérie septentrionale sub-humide et humide. Par contre, le
climat de type méso-méditerranéen devrait s’étendre assez loin sur les marges
méditerranéennes actuelles, notamment en France, dans la vallée du Rhône, le seuil de
Naurouze, mais aussi sur les reliefs où il devrait atteindre 500 à 600 m
d’altitude. Des processus analogues pourraient également concerner la péninsule ibérique,
l’Italie et les Balkans. Ces modifications devraient permettre une extension sensible des
lignées méditerranéennes et en particulier des pins et des genévriers méditerranéens, du chêne
vert et du chêne pubescent, mais aussi de leur cortège. Cette progression devrait sans doute se
heurter à la résistance des flores actuellement en place, et il est difficile d’en prévoir
l’éventuelle importance.

Sur le revers sud, cette élévation des températures ne devrait a priori pas modifier
profondément les structures de végétation, qui continueraient à appartenir à un étage thermo-
méditerranéen chaud plutôt que tempéré, sans toutefois que les conditions de l’apparition
d’une flore et d’une végétation de type infra-méditerranéen soient possibles, sauf très
localement sur le littoral nord-marocain, en raison d’une trop faible océanité du climat. En
montagne, par contre, les limites, théoriques du moins, des étages supérieurs de végétation

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

devraient s’élever de 200 à 300 m, mais les variations de la végétation répondraient


essentiellement à des critères de précipitations.

Les conséquences de cette élévation thermique pourraient par ailleurs varier en


fonction des régimes thermiques : si cette augmentation des températures moyennes annuelles
est la conséquence d’un simple déplacement parallèle des maxima et des minima, son impact
sera moins important sur la flore et la végétation que s’il résulte de leur décalage respectif
vers les hautes et les basses températures, ce qui répondrait à une augmentation des
phénomènes de continentalité, en fait peu probable dans les zones littorales mais toujours
possible plus à l’intérieur, et favorables à l’accentuation des phénomènes de steppisation,
notamment en Espagne, en Anatolie et au Maghreb ou au Proche-Orient où, en zone aride, ce
sont les processus de désertisation qui s’accroîtront.

Les variations des précipitations

Les prévisions restent ici beaucoup plus délicates à interpréter. La plupart des
spécialistes admettent, en effet, que les moyennes annuelles ne devraient pas varier beaucoup,
sinon augmenter légèrement en raison de l’accroissement des phénomènes
d’évaporation liés à l’élévation des températures. Tel devrait être le cas, en particulier, sur le
revers septentrional de la Méditerranée, alors qu’au sud, il devrait plutôt s’agir d’une
accentuation des phénomènes de continentalité et donc de steppisation voire de désertisation,
comme il a été dit plus haut. Toutefois, les perturbations majeures devraient provenir d’un
changement des rythmes de précipitations, avec une augmentation notable, qui a sans doute
déjà débuté, des pluies cataclysmiques voire des tornades de type sub-tropical. De même, la
sécheresse estivale risque de s’accroître sur une grande partie du bassin et de s’installer sur les
marges septentrionales, dans des régions actuellement à climat non méditerranéen.

Les autres phénomènes climatiques

Ils sont encore plus délicats à évaluer, qu’il s’agisse de l’accroissement de la force
des vents, qui est généralement admise, voire de la modification des courants océaniques,
avec une éventuelle atténuation voire un effacement du gulf stream.

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

L’influence directe de l’augmentation de CO2

Bien qu’encore incomplètement analysée, l’augmentation du CO2 de l’atmosphère


devrait contribuer à modifier le bilan écophysiologique des végétaux. Un doublement de la
concentration de ce gaz détermine, expérimentalement au moins, un accroissement de plus de
40 % de la biomasse chez diverses essences forestières. L’influence de ce paramètre est
encore délicate à préciser, mais devrait permettre de limiter l’influence des diminutions
estivales de précipitations.

2-2-3- Conclusion

Le bilan de ces phénomènes reste difficile à établir en raison des incertitudes qui
planent encore sur l’importance éventuelle des phénomènes évoqués ci-dessus. Il apparaît,
cependant, que les modifications relatives aux bilans floristiques et aux paysages végétaux ne
devraient pas être dramatiques, en raison des caractères-mêmes de la flore et de la végétation
méditerranéenne, dont les capacités de résilience ont souvent été déjà soulignées et ne
pourraient, en particulier, être comparées à l’impact des processus
climatiques que cette région a connus lors des dix derniers millénaires. C’est sans doute sur
les marges sud et sud-est du monde méditerranéen que cet impact sera le plus important, avec
une progression des déserts vers le nord de 100 à 300 km, suivant les situations. Mais même
dans ce cas, il sera bien difficile d’établir le rôle respectif des modifications climatiques et des
processus de dégradation anthropique qui sont là actuellement particulièrement dramatiques.

- Les 12 principes de Gestion

Lors de la 5e rencontre des Parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB),


en 2000, 12 principes de gestions ont été adoptés afin d'assurer une approche qui respecte
l'esprit de l'approche écosystémique. Ces 12 principes développés lors de la réunion d'expert
au Malawi qui eu lieu en 1998, sont communément appelé les "Principes de Malawi".8 Ceux
sont définie sur le site de la Convention sur la diversité biologique comme suit:

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

Principe 1 : Les objectifs de gestion des terres, des eaux et des ressources vivantes sont un
choix de société.

Principe 2 : La gestion devrait être décentralisée et ramenée le plus près possible de la base.

Principe 3 : Les gestionnaires d'écosystèmes devraient considérer les effets (réels ou


potentiels) de leurs activités sur les écosystèmes adjacents ou autres.

Principe 4 : Compte tenu des avantages potentiels de la gestion, il convient de comprendre


l'écosystème dans un contexte économique. Tout programme de gestion d'écosystème
devrait :

 Réduire les distorsions du marché qui ont des effets néfastes sur la diversité biologique;
 Harmoniser les mesures d'incitation pour favoriser la conservation et l'utilisation durable de
la diversité biologique;
 Intégrer dans la mesure du possible les coûts et les avantages à l'intérieur de l'écosystème
géré.

Principe 5 : Conserver la structure et la dynamique de l'écosystème, pour préserver les


services qu'il assure, devrait être un objectif prioritaire de l'approche systémique.

Principe 6 : La gestion des écosystèmes doit se faire à l'intérieur des limites de leur
dynamique.

Principe 7 : L'approche par écosystème ne devrait être appliquée que selon les échelles
appropriées.

Principe 8 : Compte tenu des échelles temporelles et des décalages variables qui caractérisent
les processus écologiques, la gestion des écosystèmes doit se fixer des objectifs à long terme.

Principe 9 : La gestion doit admettre que le changement est inévitable.

Principe 10 : L'approche par écosystème devrait rechercher l'équilibre approprié entre la


conservation et l'utilisation de la diversité biologique.

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

Principe 11 : L'approche par écosystème devrait considérer toutes les formes d'information
pertinentes, y compris l'information scientifique et autochtone, de même que les
connaissances, les innovations et les pratiques locales.

Principe 12 : L'approche par écosystème devrait impliquer tous les secteurs sociaux et toutes
les disciplines scientifiques concernés.

A- Gestion de la pêche

A-1- Accords internationaux

En 1980 à Canberra en Australie se tient la Convention sur la conservation de la faune et


la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR). Cet accord sera adopté en 1982, officialisant
ainsi le premier accord International à se fonder sur une approche écosystémique des pêches.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a adopté le 31
octobre 1995 le Code de conduite FAO pour une pêche responsable « en vue d'assurer
effectivement la conservation, la gestion et le développement des ressources bioaquatiques,
dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité. » Ce code de conduite servira de base
pour la gestion des pêches fondée sur les écosystèmes (EBFM) ou (EBM) aussi souvent référé
en français par approche écosystémique pour la gestion des pêches (AEP).

A-2- Gestion des pêches fondée sur les écosystèmes

La gestion des pêches fondée sur les écosystèmes (EBFM) ou (EBM) est une approche
qui intègre les principes de gestion de l'approche écosystémique, mais en considérant les
frontières écologiques et non seulement politiques. Elle tient aussi compte de la réponse des
écosystèmes face aux perturbations environnementales. De plus, l'une de ses principales
considérations est de conserver l'intégrité de l'écosystème maritime et côtier, afin d'assurer sa
pérennité, dont dépend l'être humain.

L'approche traditionnelle pour la pêche, principalement fondé sur le rendement équilibré


maximal qui tend, en priorisant la maximisation de la rentabilité des espèces, à la surpêche15,
propose de surveiller presque uniquement les réserves de chaque espèces commercialisables
en tant que réserves indépendantes. Cependant les espèces sont interdépendantes entre elles et

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Module : Biodiversité et développement durable 3LMD Ecologie

avec l'ensemble de leur écosystème. Ne pas en tenir compte aggrave les impacts déjà
important de la surpêche sur la partie de la sécurité alimentaire et de l'économie dépendante
des activités de pêches dans le monde.

B- Gestion des forêts

L'approche écosystémique appliqué à la foresterie tient compte de la diversité des


espèces végétale et animale d'une forêt, des communautés dépendantes des ressources
forestières ainsi que des désastre naturels (surtout les feux et les inondations) qui sont assez
fréquent pour être considéré comme faisant partie de l'écosystème d'une forêt.

En plus des contraintes économiques et légales, elle peu aussi tenir compte de l'âge des
arbres d'une forêt par rapport à la vitesse et la méthode de coupe.

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