K’eskon attend

Le journal des impatients gratuit

Avril 2022,
n°73
Au sommaire
Edito :
p.3: Directeur de rédaction
p.4 : Emmaüs L’invasion de l’Ukraine nous a tous surpris et choqués pendant
p.5 : Boulet, un dessinateur de génie les vacances de février. Les troupes russes ont commencé à
p.6 : Réflexion sur l’inspiration
envahir l’Ukraine dans la nuit du 23 au 24 février. Cette situa-
p. 7 : Ados sans téléphone
tion nous a rappelé celle de la guerre froide que nous étudions
en cours. Va-t-il y avoir une troisième guerre mondiale ? Est-ce
p.8 : Maire d’une petite commune
que Vladimir Poutine va utiliser l’arme nucléaire ? Combien de
p.9-10 : Artisans d’art
victimes cette guerre causera-t-elle ?
p.11 : la sérigraphie
Les raisons qui ont poussé le chef du Kremlin à envahir le terri-
p.12 : la cigarette chez les jeunes
toire ukrainien sont diverses. Tout d’abord, Vladimir Poutine
p. 13 : Les règles
veut rétablir la grandeur de la Russie ou de l’URSS, refuse l’ex-
p.14 : la fin des masques ?
tension de l’OTAN et de la démocratie jusqu’à ses frontières. Il
p.15 : Ingé son
ne supporterait pas non plus que l’Ukraine se développe da-
p.16 : Devenir pompier
vantage que son pays sur le plan économique. Par ailleurs, la
p.17 : Side-Car
Russie convoite les ressources ukrainiennes comme le gaz, le
p.18-19 : Jeune créateur de mode de
pétrole, le blé ou l’énergie nucléaire. Il existe également une
talent
raison géostratégique à l’invasion de l’Ukraine : la Russie veut
accéder à la mer Méditerranée et à l'océan Indien (par le canal
Journalistes : Akhbach Tissia, Ali Re- de Suez).
hana, Benomar Souheil, Bertaud Li- Si elle engageait un conflit nucléaire avec les Etats-Unis, la Rus-
lou, Berthellemy Killian, Bon-Guillet sie pourrait viser l’Europe occidentale, dont les pays sont
Emmy, Bonnaudet Juliette, Braud
membres de l’OTAN avec notamment les États-Unis, ce qui
Eloane, Diakhaby Haja, Elaimeche
pourrait provoquer une Troisième guerre mondiale.
Mélissa, Fankan Faranelle, Lefrère
Mais la ténacité des Ukrainiens, les sanctions financières infli-
Majorie, Lucas- -Dimitriadis Iris, Moi-
gées à la Russie ainsi que le rôle possible de modérateur tenu
nault Océane , Olle-Moussavou Le-
par la Chine, soucieuse de ses intérêts économiques avec l’Oc-
slie, Meusnier Sandie, Salin Le Roi
Ambre, Schneider Clément, Thomas- cident, pourraient assagir le chef du Kremlin. Nous l’espérons
Simon Mathys, Tranchant-Enault de toutes nos forces !
Mattéo. Mathéo Tranchant-Enault et Clément Schneider

Imprimé à 800 exemplaires par Lycée Edouard

Cette année le journal est financé exclusivement
Branly, 2 rue Edouard Branly, 86106 Châtellerault.
par le collège Descartes. La collectivité de Châtel-
ISSN : 2107-5190 lerault a abandonné le financement du journal.
Collège René Descartes, 98 bd Blossac, Partenariat avec le « 4 », pour l’ atelier vidéo
86 106 Châtellerault. Avril 2022 avec José Bourdon Merci !
Directeurs de publication : Jean Foret-Bruno Couv et page2 ©K’eskon attend
Séverine Lenhard.
 Directeur de la rédaction de la NR
Rencontre avec Christophe Hérigaut directeur de la

©France 3
rédaction du journal régional : La Nouvelle République.

ésirant exercer un travail où le relationnel et l’écri- Fort de ses nombreuses années d'expériences, Christophe
ture étaient des critères essentiels, Christophe HERI- nous révèle les qualités qu'il faut avoir pour être un bon

D GAULT a hésité entre le métier de journaliste et celui

d’avocat. C’est finalement celui de journaliste qui a
pris le dessus car “c’est un métier qui semblait différent des
autres » et qui lui “permettrait de rencontrer des gens, de
journaliste : "Il faut d'abord des qualités d'écriture : ortho-
graphe, grammaire, conjugaison irréprochables et du style
qui s'acquiert à force d'écrire. Des qualités humaines aussi.
Il faut aimer les gens, ce qui, au-delà de la formule, signifie
voyager, de s'intéresser à divers sujets et à écrire ». s'intéresser aux autres, à leur vie, à leurs espoirs comme à
leurs inquiétudes. Et enfin être globalement curieux". Avis
Il entreprend d’abord des études de documentariste au aux futurs journalistes !
LP2I, à Chasseneuil du Poitou, tout en étant pigiste à la
Nouvelle République Centre-Ouest à Poitiers la semaine et à Ambre Salin Le Roi
Châtellerault le week-end. Il commence à La Rochelle pour
le journal “Charente-Maritime”, puis à Radio Forum. Cette
dernière expérience n’a pas duré longtemps car cela ne l’a
pas intéressé, mais plutôt conforté dans son choix d’écrire
des articles. Il continue ensuite sa carrière professionnelle
durant 20 ans à l’Est Républicain, grand quotidien régional
de l’Est de la France où il a pu gravir les échelons. De loca-
liste à directeur régional, en passant par responsable de
rédaction puis directeur départemental, Christophe Héri-
gault a pu appréhender les
différentes facettes du métier. En 2010, il reprend le che-
min de la Nouvelle République à Blois, puis à Tours en tant
que directeur départemental où il occupe actuellement le
poste de directeur de la rédaction et est membre du direc-
toire. Il est un temps directeur de la chaîne TV de la Nou-
velle République “TV Tours Val de Loire.”

Christophe a aussi rencontré beaucoup de célèbres person-

nalités depuis le début de sa carrière de journaliste comme
Yasser Arafat "avec qui j'ai assisté à la messe de minuit à
©k’eskon_attend

Bethléem. Il était très charismatique et impressionnant,

souriant et inflexible". Larry Hagman, un acteur américain
qui a joué dans la série Dallas en interprétant JR ! "J'ai pas-
sé cinq jours avec lui lors de l'un de ses séjours en France.
Son rôle l'avait rendu célèbre dans le monde entier mais lui
avait aussi gâché la vie. Il était poursuivi partout comme le Petit rappel : La Nouvelle-République est un journal
salaud qu'il était dans la fiction télévisuelle". Et enfin Fran- quotidien fondé le 1er septembre 1944 par Pierre
çois Hollande, ancien Président de la république, qui « deux Archambault et Jean Meunier. Aujourd’hui son
ans avant son élection m'avait expliqué pourquoi il serait siège est basé à Tours sous la direction d’Olivier
élu à la place de Nicolas Sarkozy contrairement à ce que Saint-Cricq. Il regroupe la branche régionale : la
tout le monde imaginait alors. Le fait est qu'il l'a été (élu) et Vienne, les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire, l’Indre et
que son analyse s'est avérée aussi prémonitoire que perti- le Loir-et-Cher.
nente !"

3
 L’association Emmaüs
au service des autres
En 1985, cette communauté est créée sous le nom d’Em-
maüs. C’est une association avec des lieux de ventes
comme « la Ferme des Nonnes », « le Bric à Brac » et
« les coins des livres », à Châtellerault.
©Emmaüs
lle est dirigée par An-
toine Sueur, le prési-
E dent d’Emmaüs France,
et comporte essentiel-
lement des bénévoles dans
plusieurs domaines tels
que des ateliers de remise en
état (bijoux, jouets, meubles,
©Emmaüs
vêtements, vélos…) ou des
actions extérieures comme les
braderies, les ventes exté-
rieures et la comptabilité.
Emmaüs Naintré-Châtellerault
est une association créée par
Bruno Pajot et sa femme Hé-
lène Pajot qui à ce jour est
forte de plus de 65 bénévoles.
©Emmaüs
Toutes les personnes qui sou-
©Emmaüs
4
haitent donner de leur temps
sont les bienvenues.
L’association de Naintré prend
en charge 200 personnes (dont
40 familles). Bruno Pajot ex-
plique : « Pour moi, Emmaüs
est un lieu pour aider les per-
sonnes dans le besoin (de loge-
ments, de nourritures…). »
Emmaüs sert en parallèle à
donner ou déposer des affaires
qui ne sont plus utilisées mais
en état de fonctionnement
convenable comme des vête-
ments, des livres, des jouets,
de l’électroménager, des
chaussures… Certains objets
sont beaucoup plus donnés
que d’autres : « Les vêtements
et les livres sont beaucoup dé-
posés. En une journée généra-
lement Emmaüs reçoit au
moins 30 voitures (de dona-
teurs) ! » Pour cela il faut pren-
dre rendez-vous en télépho-
nant au 05 49 90 27 30. Les
soutiens financiers sont aussi
acceptés. N’hésitez pas à faire
des dons !
Bon-Guillet Emmy
 A la rencontre de Boulet, créateur de BD
L’auteur de bande-dessinée Boulet, de son vrai nom Gilles ROUSSEL, a accepté de répondre à nos
questions sur le processus de création d’une BD. Etant éloquent et bavard il nous a fourni des
réponses très détaillées. Il a notamment réalisé la BD « Raghnarok » et la série de livres «Notes».
Son pseudonyme Boulet provient de son blog dessiné Bouletcorp.com réalisé en 2004
«
©Boulet
J’ai commencé à dessi-
ner quand j'étais petit
mais je me suis beaucoup plus investi
quand je suis allé aux Beaux-arts et
que j'ai suivi tous les cours que je
pouvais ». Et c’est lorsqu’il a partici-
pé à des concours de dessins qu’il
s’est fait repérer. Pour trouver ses
idées, il s’inspire principalement de
son quotidien mais aussi de la
science, des questions sociales, des
sentiments. Il pense que le quotidien
est une source inépuisable parce que
tout le monde va s'y reconnaître à un
moment ou à un autre.
Il définirait son style de dessin
comme semi-réaliste humoristique et
pense qu’il reste toujours dans le
même thème. « Je trouve mon inspi-
ration dans mes lectures d'enfants
comme les Schtroumpfs, Gaston La-
gaffe et d'autres.» Il pense que son
style n'a pas spécialement changé au
fur et à mesure des années mais que
c'est surtout son expérience qui fait
que les dessins changent au fil du
temps.
Pour réaliser ses dessins de BD, il hommes que pour les femmes, mais
utilise différents outils de travail tels de son coté, il essaye de faire de son
que Procreate sur sa tablette et Pho- maximum pour créer du divertisse-
toshop sur son ordinateur. Il essaye ment chez les hommes comme chez
de créer de la nouveauté en utilisant les femmes.
des logiciels dont il n'a pas l'habitude Juliette BONNAUDET &
de se servir comme Magicavoxel Marjorie LEFRERE
pour des effets en 3D. «Pour mon
cas, ce qui est le plus facile à trou-
ver entre les dessins et le scéna-
rio, c'est les dessins car il existe
beaucoup de moyens pour ap-
prendre à dessiner comme des
cours, des livres ou des ressources
en ligne. Le scénario est plus com-
pliqué à trouver car il faut inven-
ter une dynamique à l'histoire.»
Il suggère aux personnes voulant
©Boulet
commencer la BD de regarder en
librairie les BD ressemblant à
leurs propres histoires et de voir
ce qui pourrait intéresser les lec-
teurs. Il conseille ensuite
d'attendre les festivals comme
celui d'Angoulême pour présen-
ter son projet à une maison d'édi-
tion. Il a eu de nombreuses colla-
borations avec d'autres auteurs
comme Lucie Albon, Reno et Pé- ©Boulet
nélope Bagieu. En ce moment il
travaille surtout avec Lewis Tron-
dheim et Joann Sfar sur la série
« Donjon » et avec Aseyn sur la
série « Bolchoi Arena ».
Il recommande à des personnes
cherchant quelque chose d'humo-
ristique ses BD « Raghnarok » ou
« La Rubrique Scientifique », alors
que pour les adeptes de la science
-fiction il recommande « Bolchoi
Arena », ou encore pour les per-
sonnes fans de quotidien il pro-
pose « La Page Blanche ». Il
trouve en général que dans le
monde de la BD (et pas que), il y a ©k’eskon_attend
plus d’œuvres proposées pour les
5
 L'inspiration, une épreuve
pour les artistes ?
Comment définiriez-vous l'inspiration? Comment avez-vous de l'inspiration? Etes-vous artiste?
Marc LEPAPE un peintre et écrivain, Eskélina une chanteuse et guitariste, Jérôme GORGEOT un
auteur de BD, Clémence VALADE une designer, mais également Mathys THOMAS-SIMON et Lilou
PLANCHON, des jeunes artistes et écrivains sur l’application Wattpad et élèves de 3ème, ont
accepté de répondre à mes questions.

cieuse, c'est elle qui décide

lorsqu'elle va pointer le
bout de son nez», explique
Jérôme GORGEOT.
Ils expliquent qu’il y a
beaucoup de genres
comme l'hypotypose
(figure de style consistant
en une description réaliste,
animée et frappante), l'hy-
©Montage Marjorie Lefrère

per réalisme, la poésie, le

jazz, la musique classique
qui peuvent les inspirer.
Surtout, ce qu'ils préfèrent,
c'est produire quelque
chose de leur propre imagi-
nation, de leurs propres
es créateurs expliquent qu'ils ont la plupart idées. Ils ont également des personnes référentes et
du temps beaucoup d'inspiration grâce à ce modèles, ils citent Julien GRACQ, Guy DE MAUPAS-

C qui se trouve autour d'eux mais qu’« elle est

aussi très difficile à trouver quand il y a des
périodes où l'emploi du temps est rempli et égale-
ment des périodes de démotivation comme par
exemple en ce moment la période du Covid-19 »,
pense Eskélina. Leur inspiration apparaît souvent
quand ils sont à des moments calmes de leurs jour-
nées comme « quand je suis dans des transports en
commun où il n'y a pas grand-chose à faire à part
regarder le paysage défiler à travers la fenêtre », dit
Clémence VALADE mais également « tout au long de
mes journées, juste en vivant le quotidien, de nou-
velles idées surgissent dans ces moments », confie
Mathys THOMAS-SIMON. «L'inspiration est capri-
SANT, Christian ANDERSEN, Joni MITCHELL, Jean
COCTEAU, Sacha GUITRY, Jean-Michel BASQUIAT,
Joan SFAR, André GIDE, Grégory LAQUOIT.
Le fait de ne pas avoir d’inspiration n’est souvent pas
problématique pour eux puisque « le syndrome de la
page blanche est normal et arrive à tout le monde »,
nous indique Lilou PLANCHON. « C’est angoissant de
ne pas savoir quoi faire devant ce blanc et de se de-
mander si cette panne d’inspiration est passagère ou
non ! » s’exclame Marc LEPAPE. Mais selon eux pour
que l’inspiration revienne il est important de ne pas
rester trop longtemps à penser à cela et de faire des
choses qu’on aime.
Marjorie LEFRERE

6
 Ado sans téléphone
De nos jours, les téléphones prennent une place de plus en plus importante et il est rare de voir des
adolescents sans téléphone. Quand c’est le cas, il est vrai que la question que nous nous posons en pre-
mier, c’est : « est-ce vraiment leur choix ? » Afin d’en avoir le cœur net, nous avons interrogé plusieurs
adolescents et leurs parents. Éléments de réponses dans cet article !

« J’ai mal vécu la situation, confie Mamadou, pour
moi mais aussi face au regard des autres. J’ai cas-
sé mon téléphone en avril dernier et ma mère a décidé de ne
plus en racheter avant un an ! » Résultat, Mamadou a passé
le plus clair de son temps à la médiathèque... sur les ordina-
teurs ! Pour lui, ça n’a pas été son choix mais celui de sa
mère qui lui en offrira un nouveau dans quelques semaines.
A l’inverse, Goundoba, scolarisée en classe de 4ème à Gre-
noble, explique qu’elle vit très bien la situation face aux
autres. Cela lui permet de passer beaucoup de temps à lire
ou à faire des sorties entre copines. Elle dit que cela a été
un choix personnel et qu’elle ne regrette pas car elle a peur
qu’en ayant un téléphone ses notes descendent. « C’est
pour ça que je ne veux pas avoir de téléphone avant le ly-
cée. »
Les parents de Goundoba disent qu’ils auraient pu lui offrir
un smartphone dès la 6ème mais qu’elle a constamment
refusé, sans vraiment donner d’explication. « C’est son
choix, déclarent-ils, et en plus elle a vraiment des bonnes
notes, nous lui faisons confiance. Parfois elle sort tout
l’après-midi jusqu’à 21h sans donner de nouvelles mais ça ne
©k’eskon_attend
nous inquiète pas. » Et puis, pourquoi acheter un téléphone
si son propriétaire ne l’utilise jamais ?
D’autres adolescents ne voient pas comment ils pourraient
s’en séparer car ils s’en servent tous les jours pour jouer,
communiquer, voir des vidéos, lire les informations, aller sur
Pronote, dessiner, écouter de la musique, appeler les se-
cours si besoin. Et, hormis pour les accros, ils n’ont pas for-
cément l’impression que cela influe sur leurs résultats sco-
laires : « que ce soit avec ou sans, je travaille autant, » dé-
clarent Mathys et Souheil. « J’ai des heures sur mon télé-
phone et d’autres pour réviser et faire le travail demandé, »
dit un autre élève.
De nombreux parents pensent cependant qu’un téléphone à
proximité empêche d’être bien concentré et donc d’être
performant (ce qui au passage est aussi valable pour eux!).
Le point sur lequel tous tombent d’accord, c’est sur le
moyen de pression que représente le téléphone. La menace
d’une privation est pour la plupart des élèves une bonne
façon de les faire réagir, d’éviter les bêtises ou d’améliorer
leur travail scolaire.
Haja et Leslie

7
 Chenevelles, le vrai visage d’un maire
Cyril Cibert, maire de la commune de Chenevelles qui compte
482 habitants, nous expose sa vie de maire rural.

d’être au travail et Il est donc difficile de réaliser des

tre maire d’un petit village
exige d’être très dynamique
en même temps à grandes choses faute de moyens,
la mairie. Donc mais si les travaux effectués sont
pour m’aider, j’ai en adéquation avec les demandes
une petite équipe des habitants, ces derniers sont
de dix élus qui me reconnaissants des efforts entre-
remplacent si vrai- pris.
ment je ne peux « Pour réaliser certains projets, il
pas venir, » ex- faut faire marcher ses connais-
plique le maire. sances, parfois rechercher des
Mais pour lui, être aides, des subventions de l’État. Je
maire d’une petite connais du monde, c’est aussi
commune n’est grâce à cela qu’on arrive à faire
pas difficile mais des projets sinon c’est compliqué si
plutôt agréable : l’on n’a pas de relations, » conclut
« Ce qui rend heu- le maire.
reux, c’est quand C’est en étant adjoint au maire de
on réalise les de- Châtellerault de 2001 à 2008 que
mandes des habi- Cyril Cibert a eu l’envie de conti-
tants, par exemple nuer son engagement politique
©Cibert j’ai mis en place pour devenir ensuite maire à son
un conseil munici- tour. C’est quand il s’est installé
pal des jeunes du village. Une jour- dans la commune de Chenevelles
née d’octobre, ils ont notamment que l’ancien maire lui a demandé

E car il n’y a pas beaucoup de

personnel. L’édile doit être
présent jour et nuit pour les habi-
tants de sa commune. Ses jour-
participé au nettoyage du bourg du
village et le soir on a mangé tous
ensemble comme une sorte de pe-
tite soirée avec de la musique, j’ai
de se présenter et il l’a fait.
(*) c’est un lieu où sont conservées les
urnes contenant les cendres des morts.

Lilou, Clément et Mélissa

nées sont donc chronophages : «
Pour un accident on appelle le
maire ; pour tout ce qui peut se
passer, on appelle le maire, il ne
faut donc pas compter ses heures
de travail ! » dit Cyril Cibert. Ainsi,
il peut être appelé en pleine nuit
pour un animal qui s’échappe sur
la route ou pour tout autre inci-
dent. D’autant que M.Cibert n’est
pas que maire, il est aussi commer-
cial : il vend de la nourriture pour
les restaurants. «Il est difficile
trouvé ça sympa ! Pour les per-
sonnes plus âgées, ils nous ont de-
mandé de mettre un columbarium
(*) et on l’a installé. On a moderni-
sé la station essence du village ! Ce
qui fait plaisir c’est quand on réa-
lise des choses bénéfiques pour
l’ensemble des administrés. Dans
un petit village on n’a pas beau-
coup de moyens mais malgré tout
les habitants montrent qu’ils sont
contents du travail effectué, » ra-
conte l’élu.
Fonctions de Cyril Cibert :
- maire de la commune
de Chenevelles
- commercial pour une entreprise
- vice président du grand
Châtellerault en charge de
l’économie sociale et solidaire
- président de l’association des
maires ruraux de la Vienne
(communes de moins
de 3500 habitants)

8
 De vrais travaux
d’artistes !
Un week-end du mois de novembre dernier, à la salle de l'Angelarde, se trouvait le salon des
métiers d'art et des saveurs d'exception. C’est là-bas que se trouvaient ces 5 artistes,
plus talentueux les uns que les autres… Dossier réalisé par Souheil Benomar

Comment jouer avec le verre ? L’art du luxe

A partir de pâte de verre en fusion, le
souffleur de verre donne naissance aux ob- Paul Taillefer est bijoutier et joaillier. A 63 ans, il
jets les plus somptueux (verres, tasses, exerce son métier de bijoutier qui lui fait créer
vases, objets décoratifs…). des bijoux avec des pierres précieuses ou semi-
dures (qualité en dessous).
Âgé de 29 ans, Clément
Mériot est auto- Son métier de bijoutier lui fait façonner des pièces
entrepreneur et gère l’en- uniques et personnalisées, souvent luxueuses, pour
treprise EIRL SilX où il fait ses clients à l’occasion d’un mariage, d’une naissance
des dessins, expose ses ou encore d’un baptême.
©Clement Mériot

créations au marché, parti- «Dans les deux cas, le client doit d’abord demander
cipe à des évènements et explicitement ce qu’il veut. Puis après je dois réaliser
des salons. C’est lui aussi un schéma clair et précis. Et lorsque le client ap-
qui gère la comptabilité et prouve, je prends ses mesures et je commence à réali-
la communication au sein de son site. Il lui arrive ser ce qu’il veut. Premièrement, je
aussi de faire des démonstrations en ville : « À ce dois utiliser le fil du métal voulu qui
moment-là je sors quelques outils, je les montre et a été fondu puis je le tords de ma-
j’explique à quoi ils servent au public. Le tout doit nière à faire un anneau qui possède
être simple, rapide et efficace - ça dure environ 10 la taille de doigt appropriée. En-
minutes - car soit les gens assistent à la démons- suite je soude les deux bouts au
©Paul Taillefer

tration et ça ne les intéresse pas, dans ce cas-là, ils chalumeau et je lime pour que ce
s’en vont. Soit ça leur plaît et ils achètent. » soit lisse. Après je prends le joyau
Pour les tours compliqués il doit être dans son désiré brut, puis je le fonds grâce
atelier et travailler avec beaucoup de calme et de au chalumeau afin d’obtenir la forme voulue. Enfin, je
concentration. Là, il use d’une canne de verre joins le joyau et l’anneau et je les soude avec le chalu-
pour modeler sa création et d’un chalumeau pour meau puis je lime à nouveau
la garder au chaud. Les risques de se brûler ou de avec le laminoir, le tout sans
se couper sont non-négligeables dans ce métier. abîmer le joyau.» C’est ainsi
C’est pour cela qu’il requiert beaucoup expé- que l’on obtient une belle
rience. bague ! Pour faire tout cela
Clément a d’abord suivi un apprentissage puis un il faut entre 2 semaines et
bac pro et il a créé l’exploit en remportant le con- un mois.
cours du meilleur apprenti de France en 2014.
©Paul Taillefer

9
 Le savon, tout un art ! Le papier,
Johann Aumaître, a 45 ans, est savonnier, c’est-à-dire qu’il ça la
fabrique, conçoit et saponifie (transforme) l’huile en sa-
von. Ce qu’il aime : « Le fait que cela soit comme de la cui- connaît !
sine pour donner de belles choses. » ©k’eskon_attend

Après des études de designer de produits - qu’il avait choisi pour Le métier d’Élise Haudiquert est un mé-
le côté artistique et expressif que cela demande - Johann est de-
tier d’art différent des autres. En effet,
venu auto-entrepreneur avec, comme collègue de travail, sa
Mme Haudiquert est restauratrice de
femme. Leur entreprise fabrique des savons naturels, artisanaux
papier (documents anciens ou abîmés).
et sains. Pour en créer un il faut à peu près 10 à 15 jours. Il a
pour objectif de créer une autre entreprise dans les cosmétiques
Elle sait faire également des créations en
naturels.
origami et kirigami c’est-à-dire qu’elle crée
“Le risque du métier c’est, lors de la manipulation du savon, de se
des œuvres en les pliant pour réaliser
brûler si on est mal protégé. C’est pour cela que je mets toujours
quelque chose (origami) ou pour réaliser des
des gants quand je travaille. Aussi, il faut faire attention avec
formes en dépliant autrement dit en 3D
certains savons car ils peuvent abîmer le visage, le corps et les
(kirigami).
mains. J’ai déjà expérimenté ces erreurs mais après une ou deux
«Lorsque je suis dans mon atelier, le client
fois on comprend vite.”
vient et m’apporte ce qu’il veut restaurer du
moment que c’est en papier. Ça peut être un
Pour réaliser son savon, il faut d’abord qu’il apporte l’huile végé-
journal, un livre ou bien même une statue en
tale du produit de base qu’il veut transformer puis il doit la
papier mâché. Après l’avoir reçu je com-
chauffer à 40 °C. Ensuite il faut qu’il ajoute le mélange d’eau et
mence à doubler le papier avec du papier
de soude tout en faisant attention car la soude est extrêmement
japonais afin d’éviter qu’il ne se déchire. En-
nocive pour la peau. Puis il doit brasser jusqu'au moment où la
suite je vais le teindre avec de l’aquarelle
surface liquide commence à durcir. À ce moment-là, il verse la
pour donner de la consistance au document.
pâte sur le moule qu’il a graissé à la vaseline puis il laisse tout
Puis, on colle toutes les parties détachées (si
refroidir pendant 1 ou 2 jours. Après avoir démoulé le savon, il le
le document est déchiré) avec de la colle
laisse à sec durant un mois. Après cela, il est prêt à l’utilisation.
d’amidon. Mais pour finaliser le document
Mais pour le commercialiser, c’est une autre histoire : «Tout
cela va prendre 4 à 5 h à cause de l’attente
d’abord, avant de commencer à imaginer ma recette, je dois me
due au séchage de l’aquarelle.»
servir des chiffres de vente des produits précédents afin de savoir
Mme Haudiquert a dû faire 4 ans d’études
quel produit plaît le mieux à la clientèle. Après, j’adapte ma re-
d’histoire d’art et 1 année de spécialisation
cette avec les produits préférés du public pour qu’elle puisse
dans ce métier pour pouvoir l’exercer. Et
plaire aux clients. Ensuite, lorsque j’ai réalisé ma recette, je dois
maintenant, cela fait 10 ans qu’elle travaille
la faire valider à des toxicologues, afin de savoir si mon savon ne
dans l’art du papier.
possède pas de substances nocives pour son utilisateur. Je dois
Lors de ses débuts de créations d’origamis,
déposer ma recette et la description de celle-ci à l’ANSM
Elise « se ratait » plusieurs fois mais avec
(L'Agence Nationale de Sécu-
l’expérience cela n’arrive plus. Maintenant,
rité du Médicament et des
©J. Aumaître

elle est même capable de faire de minuscules

produits de santé) afin
créations en origami de 3 cm de large ! Pour
d’affirmer la sécurité de ce
les choses qui demandent une très grande
médicament à l’échelle na-
précision, elle utilise un scalpel. Son expé-
tionale. » Et grâce à cela,
rience lui permet aussi de ne pas excéder les
Johann peut enfin mettre
30 minutes à chacune de ses créations !
son produit en vente en
Cette artiste de papier n’a pas encore fini
boutique et sur Internet
d’évoluer !

10
 De l'imprimerie à l' imprimante 2000
Aujourd'hui, nous imprimons des images avec une imprimante, cela va de
soi ! Avant l’imprimante, nous nous souvenons de la révolution qu’a entraî-
née la découverte de l’imprimerie par Gutenberg en 1450 après J-C, et qui a
permis l’impression de la bible, des premiers livres et des premiers journaux.
Mais encore avant, comment faisait-on pour imprimer des images, surtout en
©k’eskon_attend
©k’eskon_attend
organe, professeur de séri-
graphie à l’École d'Arts Plas-
M tiques de Châtellerault, ex-
plique que c'est un procédé
d'impression très ancien : « C'est une
technique qui a plus de mille ans et
qui a été inventée par les Chinois. Elle
est basée sur le pochoir, une méthode
très simple qui permet de faire énor-
mément de choses. » Le professeur
nous explique que le pochoir est un
cadre, à l'origine en bois, sur lequel
une toile en soie est étirée (d'où le
nom « sérigraphie » en latin :
« séri »qui veut dire « soie » et
« graphie » qui veut dire « dessin »).
Avec cette toile, on peut reporter des
images comme un pochoir : « On va
combler certaines parties pour laisser
couleur ? Il existe bien une méthode, celle de la sérigraphie.
passer l'encre pour qu'elle vienne se
poser sur le support qui est en dessous
en utilisant différents outils : des
racles, des encres... » qui serviront à
étaler l'encre sur la toile pour la lais-
ser passer sur ses parties vides.
Morgane en explique le prin-
cipe, assez simple : l'encre passe ou
ne passe pas car nous mettons un
produit qui craint la lumière que nous
allons insoler pour avoir le dessin sur
la toile, ce qui forme un pochoir. Il dit
aussi qu'on n’a pas forcément besoin
de beaucoup de choses pour faire de
la sérigraphie. Morgane fait remar-
quer qu’aujourd'hui la sérigraphie est
encore utilisée dans différents do-
maines : artistique, artisanal et même
industriel car c'est la technique utili-
sée pour faire des impressions sur les
t-shirt, des sweats...
Morgane explique que durant ses
études et sa formation à l’École des
Beaux Arts de Toulouse, il s'est formé
à une autre technique d’impression
d'image, celle de la gravure. C’est une
technique différente de la sérigraphie
mais elle reste dans le domaine de
« l'estampe » qui désigne la reproduc-
tion d'images artistiques. Il explique
qu'il a fait beaucoup de gravure et
peu de sérigraphie lors de sa période
d’apprentissage mais que la sérigra-
phie répondait plus à ses attentes
plastiques car d'un autre côté, il est
graphiste et dessinateur. Il dit aussi
que la sérigraphie est beaucoup
moins coûteuse et beaucoup plus
11
rapide que la gravure : « La sérigra-
phie, c'est extrêmement intéressant
car ça permet de reproduire des des-
sins qu'on a faits à la main, à partir de
papier découpé ou de dessins qu'on a
réalisés à l'ordinateur. On peut jouer
sur les couleurs et bien sûr, on peut
imprimer sur une multitude de sup-
ports : du papier, du bois, des tod-
bag » (sac en toile blanc pour dessi-
ner ou peindre dessus).
Le professeur précise qu'il y a des
artistes connus qui utilisaient la séri-
graphie pour imprimer leur travail
comme Henri Matisse, Andy Warhol
ou aujourd’hui comme Matt Hawkins
mais qu’ils se font plus rares. Et des
grands maîtres, en existe-t-il ? « Pas
forcément (…), il n’y a pas énormé-
ment d'artistes sérigraphes ou d'ar-
tistes plasticiens. Sur les réseaux so-
ciaux, c'est plus des ateliers qui vont
m'inspirer. Il y a un atelier anglais, le
«Prime Club London», dans lequel on
voit plein d'artistes qui se passent des
outils et on peut voir défiler plein de
gens qui font de la sérigraphie dans
leur travail. »
Morgane prend beaucoup de plaisir à
enseigner cet art à ses élèves. Lors-
qu’on lui demande ce que lui apporte
cet enseignement, il répond : « une
remise en question sur ma pratique,
une ouverture d'esprit et une adapta-
tion. »
Rehana
 La cigarette,
un sujet qui fâche...
Aujourd’hui les jeunes fumeurs sont de plus en plus
nombreux. En France en 2019, un jeune sur trois âgé de
15 à 24 ans se déclare fumeur régulier ou occasionnel
(www.statista), c’est l’un des plus forts pourcentages
d’Europe ! Pourquoi les ados commencent-ils à fumer
si tôt ? Quelles sont les conséquences et surtout com-
ment les faire arrêter ? L’infirmière du collège ainsi que
plusieurs jeunes témoignent…
Même si depuis les années 70, le
nombre de jeunes fumeurs a baissé,
il reste encore trop important. Mais
connaissent-ils au moins les consé-
quences de la cigarette ? Madame
Lucas, l’infirmière du collège René
Descartes explique ces risques : «
Les conséquences de la cigarette
sont multiples. Ils sont importants
de savoir qu’une cigarette contient
plusieurs produits toxiques comme
la nicotine, de l’acétone, du plomb,
du monoxyde de carbone... Dans un
premier temps le tabagisme cause
des cancers comme celui du pou-
mon, de la gorge ou de la bouche....
De plus il est lié à beaucoup de pro-
blème cardio-vasculaires. Ensuite on
peut remarquer chez les fumeurs un
vieillissement de la peau et un jau-
nissement des dents. » L’élève inter-
rogé nous a bien dit qu’il connais-
sait les risques mais que cela ne
l’empêchait pas de fumer pour au-
tant.
Mais pourquoi et comment tous ces
ados en sont-ils arrivés là ? En géné-
ral un enfant dont les parents sont
fumeurs aura plus tendance à fu-
mer qu’un autre. « Un élève qui voit
ses amis fumer va vouloir expéri-
menter à son tour. Il y a la cigarette
électronique qui favorise cette ad-
diction les puffs (vapes jetables). Il
ne faut pas oublier que le tabac
n’est pas un jeu et que la dépen-
dance arrive vite, » explique l’infir-
mière. « Moi j’ai commencé
à fumer à cause de pro-
blèmes personnels et la
cigarette me faisait décom-
presser, confie l’élève. »
Anne-Sophie est une fu-
meuse, elle a commencé à
fumer dès l’âge de 18 ans.
Elle nous raconte que
quand elle fume cela lui
apporte un temps de
pause, un moment où elle
peut être seule. Pour Anne-
Sophie, les jeunes commen-
cent à fumer pour essayer
de faire comme les autres,
pour entrer dans la vie des
©Lilou Bertaud
grands.
Malgré tout cela, tous les
adolescents ne fument pas.
Car, heureusement, tout le
monde n’est pas influencé. Comme chose (comme la nourriture) tout
Sylvie qui nous confie que quand en restant vigilant : « on ne quitte
elle était ado, elle n’a jamais voulu pas une addiction pour en trouver
essayer car cela la dégoûtait. une autre. »
- être accompagné par quelqu’un
Mais le plus dur dans l’histoire va
(des amis, de la famille)
être d’arrêter. Car c’est bien beau
- beaucoup de personnes arrêtent
de vouloir arrêter mais comment
grâce à des substituts comme le
fait-on ? La personne interrogée a
patch, la cigarette électronique…
expliqué qu’il avait réussi en partie
« Mais peu importe la manière, le
grâce à son entourage. Mais il avait
plus important est d’être accompa-
la chance de ne pas fumer beau-
gné. »
coup en temps normal ce qui a faci-
lité les choses. Voici les conseils Lilou Bertaud, Clément Schneider,
donnés par l’infirmière : Melissa Elaimèche
- compenser le tabac par autre
12
Est-ce que j’ai une tache ?
« Est-ce que j’ai une tache ?» Cette ques-
tion, que veut-elle dire ? Chez les filles,
lors de la puberté, les règles apparais-
sent et la peur d’avoir une tache sur son
pantalon, son short ou bien sur sa jupe
crée de l’angoisse. Pourquoi ? Les règles
sont-elles un sujet tabou ?

C’est quoi les règles ?

Les règles sont un phénomène na- ©k’eskon_attend

turel et propre à chaque femme.
Ce sont des écoulements sanguins
qu’elles vivent tous les mois, sur
une durée estimée de 3 à 8 jours,
pendant laquelle elles peuvent res-
sentir des douleurs. En moyenne
les femmes ont leurs règles à partir
de 10/11 ans. Celles-ci se termi-
nent par la ménopause, à l’âge
adulte (vers 40/50 ans). Elles ap-
paraissent selon un cycle mens-
truel qui dure de 21 à 31 jours
selon les femmes. Comment sa-
voir la durée d’un cycle ? Il faut
savoir le premier jour de règles
demande de m’emmener aux toi-
lettes et à l’infirmerie. » Pour Sola-
ny ses règles sont arrivées tôt. Elles
ont duré 8 jours et elles étaient
douloureuses.
Fanny est elle aussi une lycéenne
de 17 ans, elle a eu ses premières
©k’eskon_attend
un rhume, c’est normal, » dit
Clément.
A la question «si une femme dans
la rue a une tache de sang, est-ce
que vous lui dites ? », les garçons
interrogés pour la plupart ne di-
raient rien. A l’inverse, les femmes
interrogées répondent que, oui,
elles le signaleraient. Il y a donc
une solidarité féminine. Et quand
on demande aux mêmes garçons
s’ils savent ce que sont les règles
exactement, les réponses sont plus
ou moins précises : pour Otari c’est
un cycle menstruel, pour Killian

puis compter ou bien noter sur
un calendrier jusqu’aux pro-
chaines règles.
Mes premières règles:
Solany est une lycéenne et une
jeune femme de 17 ans, elle fait
part de son expérience. Elle a eu
ses premières règles à l’âge de 10
ans. Connaissant déjà l’existence
des règles grâce à ses grandes
sœurs qui avaient déjà abordé ce
sujet avec elle, ainsi que sa mère,
les règles ne lui étaient pas incon-
nues. « C’était le matin, à l’école,
j’étais en cours ? Je me lève de ma
chaise puis je vois des taches de
sang. Paniquée j’appelle mon pro-
fesseur qui appelle un délégué et
règles à 15 ans lors du pré-
confinement. Elle aussi connaissait
l’existence des règles, sa mère lui
avait tout expliqué. Elle ne s’est
pas souciée de l’attente, pour elle,
ses règles arriveraient à un mo-
ment de sa puberté.
Qu’en pensent les garçons ?
Killian, 13 ans, dit : « Les règles,
c’est naturel.» Souheil, élève de
3ème, déclare : « Les règles, c’est
dégoûtant, les femmes devraient
garder ça pour elles car c’est per-
sonnel ! » « Les règles c’est comme
c’est pour avoir des enfants et pour
Clément c’est l’ovulation. Quant à
Souheil il ne sait pas vraiment de
quoi il s’agit. La plupart de leurs
réponses sont en rapport avec les
règles mais pas forcément bien
expliquées.
Et les femmes, trouvent-elles le
sujet tabou ? Pour Faranelle, non
mais le fait d’en parler avec l’un de
ses parents la gêne un peu. Alors
qu’en parler avec d’autres filles,
non. Pour conclure les règles de-
vraient être normalisées, et ne pas
mettre les femmes mal à l’aise sur
ce sujet qui les concerne toutes.
Faranelle FANKAM, Océane MOI-
NAULT

13
 Seulement les yeux

Les Français ont porté le masque chirurgical pendant 2 ans pour

se protéger du virus «Covid 19». Plusieurs personnes ont créé
leur masque, acheté différentes couleurs pour se différencier
des masques bleus simples. Que pensent les jeunes de la fin du
port du masque obligatoire ? Simple masque de protection ou
©k’eskon_attend
aussi accessoire vestimentaire ?

es sourires étaient cachés durant toute cette Et la fin du masque obligatoire, qu’en pensent les
crise sanitaire, seuls les yeux étaient visibles. jeunes ?

L Et le fait de prendre un masque à chaque sor-

tie de notre domicile est devenu un automa-
tisme. Mais depuis le 14 mars 2022, le port du
masque n’est plus obligatoire dans les commerces,
les écoles et les lieux recevant du public bien qu’il
reste cependant obligatoire dans les hôpitaux et les
transports en commun.
Le masque est il un accessoire ?
Pour la plupart des jeunes interrogés c’est un non.
Mais, selon Mathys, « quelques personnes peuvent
associer leur masque à leur tenue du jour, comme si
c’était une paire de chaussures.» Le masque est ainsi
devenu la mode du moment, plusieurs marques ont
créé leur accessoire telles que Nike, Lacoste, Adidas
(pas les mêmes prix que les masques chirurgicaux!),
réutilisables mais non jetables. Il y a par ailleurs des
jeunes qui préfèrent mettre des masques de couleur
noire plutôt que bleue ou blanche et d’autres qui
prennent un masque indifféremment à sa couleur.
Leslie, 13 ans, dit : « Je n’enlèverai pas mon masque
car je ne veux pas montrer mon visage aux gens. »
L’habitude d’être masqué en permanence a entraîné
chez certaines personnes une gêne de se démasquer
en présence d’autrui. Alors même que nous n’avons
pas forcément à cacher un nez tordu ou des lèvres
pulpeuses ! Clément aussi gardera son masque car il
dit que les cas de Covid peuvent continuer de grim-
per. Pour Eloane, l’argument est différent : « le
masque me sert à cacher les imperfections appa-
rentes sur mon visage. » Cependant pour Souheil,
c’est tout le contraire. Il a enlevé son masque dès le
14 mars « pour respirer, et voir le visage des gens de
ma classe.»
Le masque n’est pas près d’être supprimé définiti-
vement...
Faranelle et Killian

14

©k’eskon_attend
u haut de ses 29 ans, Benjamin travaille au
studio d'enregistrement de Châtellerault à
D savoir le « 4 », situé au 4 rue Aimé Rasseteau.
Le « 4 » est un lieu dédié au service des initia-
tives de jeunes, de leurs capacités à innover, à inven-
ter et à créer avec 3 pôles dont un dédié à la musique
et à la vidéo. Benjamin s’occupe en « solo » de la mu-
sique, mais il est prévu qu’il formera un binôme. Les
studios de musique sont ouverts les jeudis et vendre-
dis et sur réservation pour les répétitions et enregis-
trements.
Il est ingénieur du son, mais a dû se former seul à ce
métier : c'est un autodidacte. «Il faut savoir s'adapter
et être à l'écoute des artistes» car au départ, il s'était
orienté vers des études d'optique. Observez-le aux
manettes : Benjamin paraît passionné, prend son tra-
15
Il côtoie les
notes de musique
Rencontre avec un ingénieur du son
qui travaille au « 4 » de Châtellerault.
vail à cœur, c'est évident. Il connaît tous
les appareils….même les « plans B» si une
panne arrive. Il a l'honneur de côtoyer au
quotidien plusieurs projets et types variés
de musique.
« Étant un passionné de musique, pour moi
c'est une vraie chance ». Le jeune homme
réalise les projets de chanteurs, de musi-
ciens et travaille en collaboration avec des
artistes amateurs ou confirmés, des pro-
fesseurs et des élèves qu’il accompagne
dans la réalisation de leurs projets comme
Jeunes Talents, mais bien plus encore.
Chanteur et musicien hors-pair jouant de
plusieurs instruments, son professionna-
lisme et son accueil font de Benjamin une
personne très appréciée et indispensable au « 4 ». Si
vous aimez le métal progressif, rendez-vous en avril
prochain avec « Erebe », groupe post-métal français
et la sortie de leur 1er album « Aeon » qui, grâce à
Benjamin, a bénéficié d’un enregistrement et d’un
mixage de qualité.
Benjamin nous livre une anecdote qui a mal tourné :
« Quand j’ai commencé ce travail il y a maintenant 3
ans, pendant une session d'enregistrement, j'ai malen-
contreusement oublié de cliquer sur la touche
« enregistrer », alors que c'était la meilleure prise de la
journée ! »
Les aléas du direct comme on dit,
non ?
Iris Lucas- -Dimitriadis
 Devenir pompier
Rendez-vous est pris à la caserne des pompiers pour en savoir plus
sur ce métier à hauts risques qui continue de faire l’admiration de
beaucoup de jeunes. Rencontre avec Christophe, pompier à la
caserne de Châtellerault.

otre première question ment s’il faut prévenir des dangers

porte sur cette sirène qu’on éventuels et avertir la sécurité civile.

N entend très fort depuis la

cour du collège car la ca-
serne se situe juste à côté. Pourquoi
sonne-t-elle chaque premier mercredi
du mois ? On apprend alors que ce
n’est pas les pompiers qui font le
choix de faire sonner l’alarme à ce
moment-là mais le réseau national
qui oblige à la faire retentir dans
toutes les casernes de France pour
vérifier qu’elle fonctionne correcte-
©k’eskon_attend
Les cadets de la sécurité civile :
On interroge ensuite Christophe sur
les raisons qui l’ont poussé à devenir
pompier et les valeurs humaines qu’il
faut avoir pour exercer ce métier.
« C’est pour rendre service aux gens,
leur venir en aide. Pour cela, il faut
aimer les gens, être altruiste. Un
pompier, c’est une personne qui aide
les autres personnes mais aussi les
animaux, le bien et même l’environ-
nement ! »
Quand on le questionne sur les dan-
gers du métier et s’il est plus difficile
à exercer qu’avant, il répond qu’il
suffit de regarder les statistiques pour
voir que les gens sont devenus plus
agressifs et que les pompiers s’en
rendent compte tous les jours. « Mais
je n’ai jamais voulu quitter mon mé-
tier car il me passionne, » déclare-t-il.

Pour intégrer la section cadets, les

élèves du collège Descartes ont dû
passer deux entretiens car il y avait
plus de demandes que de places. La
formation qu’ils reçoivent consiste à
sensibiliser aux dangers, à savoir por-
ter secours aux autres et à agir dans
l’ensemble de leur établissement aux
côtés des adultes. Sarah, formatrice au
collège, dit : «sur l’exercice d’aujour-
d’hui (une évacuation incendie) par
exemple, ils ont été voir leur professeur
et lui ont dit que s’ils avaient besoin ils
avaient appris à évacuer un établisse-
ment. »
Sandie Meusnier et Tissia Akhbach

16

illian, 21 ans, et Evan, 19
ans, ont débuté le side car
K cross il y a sept ans. Cette
passion leur vient de leur
père qui en a fait durant vingt an-
nées. Evan, qui faisait du foot avant
de découvrir le side, n’était pas
trop partant pour se lancer dans
cette nouvelle activité tandis que
Killian, qui faisait de la moto et qui
avait dû arrêter suite à de nom-
breux accidents, était déjà plus in-
téressé.
Les championnats
Leurs débuts ont été assez difficiles
surtout au niveau de la pratique et
de l’organisation. En 2015 ils parti-
cipent à leur premier championnat
kids en Hollande où ils finissent
4ème. En 2017 ils remportent le
championnat national mais c’est à
partir de 2019, après leur troisième
championnat de France où ils ont
terminé 3ème, que les choses ont
commencé à devenir plus sé-
rieuses : le duo a intégré l’équipe
de France et ils ont donc participé
au championnat du monde avec
l’équipe belge et hollandaise en
2021. Killian et Evan viennent d’ob-
tenir le statut de sportifs de haut
niveau.
Leur duo bénéficie d’une vingtaine
de sponsors depuis deux saisons. Ils
sont d’une grande aide financière
car ce sont eux qui financent la to-
talité de leurs activités (vêtements,
matériels…). Il faut savoir en effet
Killian et Evan :
jeunes et déjà champions !
Les Prunier consacrent tout leur
temps à leur passion, le side car
cross. Ils ont déjà un beau parcours
mais comptent bien ne pas s’arrêter
là ! Rencontre de deux jeunes cham-
pions mais aussi deux frères qui
s’entendent très bien.
qu’une saison coûte environ 70 000 vers la moto parce que c’est un
euros et qu’à leurs débuts ils sport qui est souvent plus facile à
n’avaient aucune aide financière.
Cette année la famille Prunier pré-
voit d’acheter un deuxième side, ce
qui les aidera dans leur organisa-
trouver proche de chez nous, alors
que le side car est tout aussi sportif
que la moto et tout aussi plaisant. »
Eloane et Mathys
tion car c’est un engin qui demande
énormément d’entretien. Le seul
killian_prunier_94
lavage dure déjà environ 2h ! evan_p94
Une équipe familiale Killian Prunier
Evan Prunier
Sidecar Team Prunier
L’organisation se fait en famille, le
père s’occupe de toute la méca-
nique et la mère des équipements,
des préparations. Ils sont équipés
d’un camping-car et d’une re-
morque pour les déplacements.
Cette activité leur prend tout leur
temps, demande des sacrifices et
beaucoup de compromis comme ne
pas aller à des soirées, ne pas voir
souvent les amis… « oui, c’est très
compliqué d’allier notre passion à
une vie quotidienne classique étant
©Prunier
donné qu’on y consacre pratique-
ment tout notre temps, » confie
Killian. En plus, cette année, il suit
une formation motocycliste tandis
que son frère Evan est en deuxième
année de BTS.
Les deux frères expriment vouloir
faire découvrir ce sport à un public
plus jeune afin de montrer qu’il
n’est pas forcément destiné à un
public âgé et que le side car cross
peut procurer autant de plaisirs et
de sensations que la moto.
« Souvent les jeunes s’orientent plus
17

ennessy Thoreson aime
créer un univers autour
T de ses créations. Il est
passionné par le dessin
depuis tout petit mais égale-
ment inspiré par les super hé-
ros, les dessins animés, les
mangas. A ses débuts, le milieu
de la mode n’était pas forcé-
ment ce qu’il voulait faire car il
trouvait que c’était un métier
assez bouché et compliqué
mais ses études lui ont permis
de découvrir que c’était en fait
un secteur très vaste et varié.
Après deux années de BTS
mode et une année de bache-
lor à l’école HEAD de Genève
où il vient d’être diplômé, Ten-
nessy Thoreson se lance cette
année pour un an de stage
dont un à Berlin et un autre à
Paris. Il est actuellement sta-
giaire dans l’entreprise de la
marque Chloé.
24 ans et un grand
avenir qui l’attend !
Tennessy Thoreson a plongé dans l’uni-
vers de la mode au fur et à mesure de ses
études. Ce jeune homme talentueux, qui
a déjà remporté plusieurs prix dont le
« Eyes on Talents » et le « Bongénie »
durant ses études, nous parle de son par-
cours et de ses envies futures.
©Tennessy Thoreson
Son travail
Tennessy Thoreson trouve son
inspiration dans la rue, sur les
réseaux, dans les magazines
mais également chez des
marques comme Mugler et
Paco Rabanne qui figurent
parmi ses préférées.
Les tissus dont il se sert, il les
trouve dans des boutiques à
Paris, dans des entrepôts et
également sur internet. Il
adore travailler avec la fausse
fourrure, les plumes d’au-
truche et toutes les matières
qui ont de la tenue et qui sont
assez élastiques pour qu’elles
soient assez collées au corps.
Tennessy a toujours été fasci-
né par le corps de la femme
en quelque sorte, il aime donc
le souligner avec des vête-
ments près du corps qui ont
des épaules développées et
une taille bien marquée. (…)
©Tennessy Thoreson
18
 Sa première création date de ses 19 ans
et aujourd’hui il apprécie de voir son
évolution, par exemple par rapport à sa
dernière collection qu’il aime beaucoup.

Tous ses dessins jusqu’à maintenant ont

été faits à la main mais il commence à
prendre en main l’ipad pour ses dessins,
ce qu’il trouve plus pratique et plus es-
thétique au niveau du rendu final.

Le métier

C’est un métier où dans les ateliers

toutes les branches s’allient pour donner
le résultat souhaité, c’est donc un travail
qui ne se fait pas entièrement seul. Ten-
nessy Thoreson trouve que c’est un mé-
tier assez compliqué au niveau du
rythme, de l’argent, de la préparation :
«J’aime quand tout est prêt et qu’il ne
reste plus qu’à coudre.»

©Tennessy Thoreson

Il nous donne son avis sur le monde de la mode

«cliché» : «je n’aime pas le côté superficiel qui est
donné et surtout dans le domaine du luxe comme le
côté assez ridicule de la fashion week.» Il affirme
qu’il faut du talent, de la chance et beaucoup de
contacts pour rentrer dans ce milieu mais «si vous
voulez y arriver, il y a toujours moyen de trouver des
portes.»

Plus tard il ne compte pas créer sa propre marque

mais aimerait être designer, travailler dans une mai-
son qui lui plaît et avoir une stabilité financière. Ten-
nessy a également pour projet de travailler avec des
drag-queens* pour pouvoir faire des pièces et des
costumes : « j’ai envie d’associer ma passion avec
mon hobbie.»
* Une drag queen est une personne, généralement
de genre masculin, qui construit une identité féminine
volontairement basée sur des archétypes de féminité et
de rôles de genre de façon temporaire.

Braud Eloane

eson
©Tennessy Thor
19
 NON
A
LA
GUERRE